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LA BRETAGNE : de Brigognan-Plages au Conquet (29)

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Alors, ne nous méprenons pas il s'agit bien du Conquet... Enfin, de la ville de Le Conquet... Enfin de... Oh et pis merde !
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Je ne sais pas s'il faut dire : "Nous allons au Conquet" ou "Nous allons à Le Conquet"ou"Nous allons en Conquet". Eh oui, non, mais c'est important, il ne faut pas dire n'importe quoi.
Par exemple, tu vas en Avignon, et non à Avignon sinon ça fait un hiatus "A a" qui n'est pas très beau alors qu'"en a", c'est mieux.
Par contre, on habite ou on va à Angers et non en Angers bien que ce soit en Anjou et non à Anjou.
De même pour plus de compréhension orale, on ne dit "Va-y !", mais 'Vas-y".
Ces jeux sur les mots, ces pseudo règles d'orthographe et de diction avec ces noms qui se rejoignent ou non me font penser au fameux poème du Professeur Rollin, "Vertiges". Petite révision.

 

Bon, du coup, on en était où nous la dernière fois là ? De Carantec à Brigognan-Plages.
Côte des Légendes, Brignogan-Plages, Hôtel de la Mer, Cognac, plage de Pors-Pol. OK !

Aah, la Côte des Légendes. Ça fait rêver non ? À quoi s'attend-on quand nous entendons une telle dénomination ? 
Peut être à entendre des récits incroyables sur des fées, des licornes, des superhéros. Ou peut être rencontrer de ces créatures légendaires, tels que le Cheval Mallet, la Tarasque, la Ganipote, le Drac, le Warabouc,... Ou encore, je ne sais pas moi, des gens qui auraient gagné des milliards à l'Euromillion et qui auraient donné tout cet argent à un pays africain afin qu'il efface sa dette auprès des Nations Unis? Ou encore une de ces histoires de rencontre amoureuse furtive qui donna ensuite naissance à un nom de lieu au charme troublant d'un épisode dramatique ? On peut penser à la légende de l'Hortus (vers Montpellier), de la Chambre d'Amour (à Anglet), ou encore la Côte des Deux amants non loin du village d'Amfreville-sous-les-Monts. Ainsi, si tu te rends à(et non en) Amfreville-sous-les-Monts, peut être entendras-tu cette légende évoquant la tragique histoire d'Edmond et de sa bien-aimée.

"La Côte des Deux Amants tient son nom d'une légende  dont l'histoire remonte au VIIIème siècle. À l'époque, Edmond, jeune écuyer du baron Rulphe de Pont-Saint-Pierre, tombe éperdument amoureux de la fille de son maître, la belle Caliste.
Au cours d'une partie de chasse, la jeune femme est soudainement attaquée par un sanglier qui surgit d'un taillis de fougères. Edmond accourt alors et sauve Caliste d'une mort certaine. De ce jour, nait entre eux un doux sentiment d'amour. Edmond ose demander la main de sa bien-aimée. Le seigneur y consent à une condition : qu'il gravisse le mont escarpé en portant celle qu'il aime.
Acceptant cette épreuve si dure, il gravit ce mont si rocailleux avec son doux fardeau. Il y parvient, mais arrivé au sommet, il succombe à l'effort. Caliste, voyant son prétendant trépasser, maudit la cruauté de son père et se jette dans le vide par désespoir. Ruphe, alors attendri par le geste que venait d'accomplir Edmond pour obtenir la main de sa belle, fait alors élever au sommet de la côte un prieuré.
Du nom des Deux-Amants, cet édifice, construit là même où les amoureux ont péri, est aujourd'hui toujours visible."

Étonnant, non ? Qu'est-ce que c'est que ces défis à la con de porter la femme que l'on aime jusqu'au sommet d'une montagne ? De nos jours, cela ne se ferait pas ! On l'inviterait au restaurant, on l'emmènerait en voyage, on repasserait ses robes, on... on... tout ça quoi !


ALLEZ : Revenons à la Bretagne
, et à cette Côte des Légendes qu'il ne faut pas confondre avec la Côte des Rumeurs, hein ! On n'est pas dans la salle d'attente d'un médecin à lire des magazines Voici, Gala ou je-sais-pas-quoi. Tiens, en parlant de rumeur, tu savais que si tu tapes ton code de carte bancaire à l'envers, cela permet d'appeler la police en cas de vol de celle-ci ? Hein ? Bon, OK, j'arrête.

ALLEZ : Revenons à la Bretagne !
Ici où nous errons dans "le pays Pagan, où l'impétuosité des vents mêle la terre et la mer en une fantastique confusion, sous l'oeil amusé des récifs meurtriers, des pilleurs d'épaves et des monstres pétrifiés." (Bénédicte Morant)
C'est peut être là l'origine du nom de Côte des Légendes ; ces récits qui se nourrissent du passage d'hommes au vécu instable et mystérieux.
Longtemps, l'ensemble du Pays Pagan a eu la réputation, probablement exagérée, de n'être habité que par des naufrageurs. Un auteur non préciséécrit par exemple en 1901 :
"Pendant plusieurs siècles et jusqu'à ce que Louis XIV réprimât leurs sinistres exploits, Lannilis, Kerlouan, Guissény, Kertugal [Pontusval], Plounéour et bien d'autres lieux ne furent que des repaires de naufrageurs. Tous les hommes y étaient associés pour conspirer la perte d'autres hommes. (...) Les habitants étaient plus à craindre que les écueils parmi lesquels, le couteau au poing, ils guettaient les épaves et les naufragés."

Nous quittons l'Hôtel de la Mer, un bien bel endroit reclus et tranquille. La route que nous suivons en longeant la côte n'a pas vraiment de nom, mais elle nous invite à traverser Kerlouan,une commune assez répandue des terres à la côte. Les nombreux rochers qui parsèment le finage de Kerlouan étaient d'anciens îlots rocheux en raison de la remontée du niveau de la mer lors de la transgression flandrienne. Selon une légende connue sous le nom Les danseurs maudits, les pierres disséminées dans la lande à Kerlouan étaient des jeunes gens et des jeunes filles changés en roches pour avoir voulu faire danser avec eux un prêtre qui portait les sacrements à un malade.
Sur cette côte se trouve également l'intrigant village de Meneham, haut lieu touristique breton.

MENEHAM
Meneham, le village (29)

Je ne sais pas d'ailleurs si nous pouvons parler de village. Bon, ce n'est pas vraiment habité. Il y a surtout des commerces. Ce n'est pas  non plus un parc d'attractions.
Approchons-nous alors un peu et instruisons-nous.

"Entouré de dunes, tapi entre d'énormes rochers ronds qui dominent la plage au sud-ouest de Beg Pol,, l'ancien hameau de pêcheurs de Ménéham... qui se dit aussi pour respecter la graphie bretonne, Menez Ham) a perdu dans les années 1950 ses tout derniers habitants. Heureusement une association s'emploie aujourd'hui à relever ces superbes chaumières basses, aux murs épais percés d'ouvertures parcimonieuses. Bêtes et hommes, à l'abri des lits clos, y dormaient ensemble autrefois dans l'unique pièce au sol de terre battue..."ÉDITIONS ATLAS

De cet ancien village de pêcheurs, il ne reste plus que deux chaumières habitées, les autres ont été aménagées en maison de site, auberge, artisans d'art et gîte. De 2004 à 2008, le département a décidé de rénover le lieu pour en faire un village-musée permettant aux visiteurs d'entrer librement le village et connaître la vie autrefois des habitants en bord de mer. L'aménagement sommaire des maisons, leur disposition sur le sol sableux et les rafales de vent circulant entre ls murets de pierres sèches surprennent.
Dissimulé entre deux blocs de granit, on remarque surtout le petit corps de garde qui permettait aux douaniers d'assurer la surveillance de ces côtes où sévissaient pirates et contrebandiers.

Meneham, poste de garde (29)

C'est le seul bâtiment du village reconstitué qui est tourné vers la mer. C'est également le premier édifice construit à Meneham, mais nous ignorons sa date de construction ; peut être vers 1756, date à laquelle le Duc d’Aiguillon, alors commandant en chef de la Province de Bretagne, avait ordonné la construction d'un grand nombre de corps de garde sur le littoral breton.
Ce corps de garde a reçu des miliciens, puis des douaniers, et seront hébergés dans la caserne jusqu'en 1860. C'est à la même époque que l'on voit la construction de petites maisons aux toits de chaume avec peu d’ouvertures. Elles étaient louées à des familles de paysans. Petit à petit, vers la fin du XIXème siècle, le village s’agrandit jusqu'en 1977, date à laquelle la chaumière ferme ses portes. Petit à petit, le village s'est alors vidé et les bâtiments sont tombés en ruines jusqu'à ce qu'au début des années 2000 soit décidée la rénovation des lieux.

Meneham, poste de garde, rochers et mer (29)              Meneham, poste de garde

"Les conditions de vie au village restent difficiles. La proximité de la mer, la rudesse du sol et les tempêtes hivernales, ne facilitent pas la vie de ses habitants, une vie rythmée par le travail de la terre : préparation et amendement, plantations, entretiens, récoltes. Cette activité ne permettant pas de subvenir aux besoins, les habitants se tournent tout naturellement vers la pêche côtière et la récolte du goémon. Les produits de la pêche, essentiellement des crustacés, étaient revendus aux mareyeurs. Quant à la récolte du goémon, elle nécessitait plus de travail et de bras. Tous les membres de la famille prenaient part au ramassage des différentes variétés, au séchage, à la mise en tas puis au brûlage afin d’obtenir des pains de soude, ensuite amenés dans une usine de traitement à Plouescat. La vie à Meneham n’était certes pas facile, mais était ponctuée de moments de fêtes, notamment lors des fameuses fêtes Pagan." WIKIPEDIA

Meneham, Nanie et poste de garde              Meneham, poste de garde et panorama

C'est de l'ancien poste de garde que nous comprenons mieux les propos de Bénédicte Morant sur la Côte des Légendes. La vue est magnifique.

Meneham, côtes Ouest (29)
Nous descendons vers la plage, mélange de sable blanc et de rochers aux formes étranges.

Meneham, bateaux et rochers (29)

Meneham, mer et rochers (29)             Meneham, plage et rochers (29)

Et puis un objet étrange mais conçu par l'homme : le four à goémont.

Meneham, fours à goémonEn fait, ce que nous voyons là est la fruit de la récolte de goémon. Le four, lui, situé juste à côté et que j'ai oublié de prendre en photo, se présente comme une tranchée de forme trapézoïdale, de 7 à10 mètres de long et de 60 à80 cm de large. Les parois et le fond sont tapissés de pierres plates assemblées avec de la glaise. Ces pierres sont isolées de la terre par une couche de galets qui laisse passer l'air. Une fois séché, le goémon était reconstitué en meulon près du four. Après le brûlage, chaque compartiment recueillait un bloc de soude d'environ 50 kg qui était vendu aux usines de produits chimiques (la soude, l'iode, les sels de potasse servaient notamment à l'industrie chimique, pharmaceutique et à la verrerie).


C'est sur cet bel objet que nous quittons les lieux pour reprendre la route. Direction Guisseny, puis la route de Penn an Dig, traversée l'étang du Curnic par une sorte de mini isthme avec d'un côté l'eau et de l'autre un épais mur de pierre sèches qui ne nous permet pas de voir le Porz Olier. Sur la carte, cela paraissait attirant et original, mais une fois sur place, on s'en fout un peu.
C'est sûr : ce lieu n'a rien à voir avec l'isthme de Courande sur lequel nous avions roulé avec Maître Arnaud pour nous échapper de la Russie et rejoindre la Lituanie.

isthme bretagne               isthme russie
Cartes : Google maps

Un voyage sur lequel nous reviendrons dans peu de temps. En attendant, tu peux toujours aller lire quelques brides ICI ou encore ICI, voire aussi PAR LÀ !

Après avoir emprunté la route de Penn an Dig -qui comme son nom l'indique finalement est plutôt une digue-, nous rejoignons la D52, puis la D10 pour traverser Plouguerneau. Nous allons marquer une petite pause ici.

PLOUGUERNEAU
Plouguerneau, rond-point (29)

Ville charmante bien connue pour son rond-point Rocco Siffredi.
Non, bon, bien sûr que non ! C'est un rond-point avec un phare dessus ; phare censé sans doute nous rappeler que Plouguerneau bénéficie d'une belle vue sur le phare de l'Île Vierge. Et c'est pour le voir  -même de loin-  que nous sommes venus ici.
Pour se faire, il faut suivre la D71. J'aime bien citer des noms de route. Y'en a qui préfère citer des poètes, des écrivains, des philosophes ou des humoristes. Moi, j'aime bien citer des noms de route.
La D71 nous mène donc sur la côte qui est, rappelons-le : la Côte des Légendes.

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Nous longeons une petite baie avec un beau sable blanc en guise de plage ; ou l'inverse. Et puis, la D71 se termine. Impossible d'aller plus loin. Un embarcadère est là pour nous rappeler qu'il est possible de se rendre sur l'Île Vierge, mais pas aujourd'hui.
Nous nous garons sur le parking du bout-du-monde, situé sur la Pointe de Kastell Ac'h. Ach, schön !
Nous sortons de la voiture pour aller apprécier la vue sur le phare, mais un gros truc en granit s'est mis devant nous.

Plouguerneau, statue Victor Hugo

Non, il ne s'agit pas d'un menhir, ni d'une statue de Rocco Siffredi... Arrétons avec Rocco maintenant !... C'est là une statue représentant Victor Hugo, "L'homme qui marche" réalisée par René Coutelle en 1992.
Alors, bien sûr, tout de suite, la question que nous nous posons : pourquoi Victor Hugo ?
Eh bien, je n'ai pas trouvé de réponse.
On pourrait penser que Plouguerneau fait face à l'île de Guernesey, là où l'écrivain-poète-prosateur-dessinateur a passé plus de quinze ans après avoir été banni de France suite au coup d’état de Napoléon III du 2 décembre 1851.
C'est à Guernesey qu'il a notamment écrit quelques-uns de ses plus grands chefs-d'oeuvre, comme Les Misérables, Les travailleurs de la mer, L'homme qui rit, La Légende des Siècles, Le Théâtre en liberté... Mais non ! Puisque Guernesey se trouve au nord de Saint Malo, voire Saint-Brieuc ; mais pas Plouguerneau.
Disons alors que cette statue contemple la Manche, cette mer dont il sera entouré pendant toutes ces années. De plus, cette oeuvre a été réalisée dans le cadre d’un des trois symposiums de sculpture sur granit organiséà l’initiative de François Breton, artiste sculpteur. L’édition de 1992 rend hommage aux "travailleurs de la mer"."Travailleurs de la Mer", Victor Hugo, voilà !

Profitons-en pour lire le résumé de ce roman qui n'en est pas vraiment un.
"Mess Lethierry est propriétaire de La Durande, un steamer échoué sur un écueil par la machination criminelle de son capitaine, le sieur Clubin. Fou de rage à l'idée que le moteur révolutionnaire de son steamer soit définitivement perdu, Lethierry promet de donner la main de sa nièce Déruchette à celui qui récupérera la machine de l'épave coincée entre les deux rochers de l'écueil Douvres au large de Guernesey. Gilliatt, pêcheur aussi robuste que rêveur, mais surtout épris de Déruchette, accepte le défi. Après maintes péripéties, notamment sa lutte contre les éléments et la pieuvre, Gilliatt réussit sa mission, mais s'aperçoit à son retour que Déruchette s'est éprise en son absence du jeune pasteur Ebenezer, et que celui-ci l'aime en retour. Gilliatt se sacrifie et s'efface pour le bonheur de Déruchette. Après avoir aidé les jeunes gens à se marier en cachette et à embarquer à bord du sloop Cashmere, et alors que commence le flot de la marée montante, Gilliatt va s’asseoir dans un siège naturel creusé dans le roc du rivage, la « Chaise Gild-Holm-'Ur », où il se laisse submerger par la mer tout en regardant s'éloigner le navire qui emporte les nouveaux mariés."  WIKIPEDIA

Mais revenons à Plouguerneau. Si nous nous décalons un peu devant ce gros bloc de granit, nous pouvons enfin apercevoir le légendaire phare de l'Île Vierge.

Plouguerneau, statue Victor Hugo et île Vierge

 

Alors, que se passe-t-il avec ce phare ?

PHARE DE L'ÎLE VIERGE
Île Vierge, phare

Bon, comme tu t'en doutes, l'ïle Vierge, ce n'est pas le petit bout de rocher sombre qui se trouve devant le phare ; même si cette mini île semble plus vierge que l'Île Vierge qui se trouve juste derrière.
La superficie de l'île est de six hectares. Certains hypothèsent qu'elle était un ancien sanctuaire druidique avant que les frères mineurs Cordeliers de l'Observance n'y fondent un couvent au XVème siècle. Mais devant la stérilité de la terre et les conditions de vie difficiles même pour des mystiques, l'ordre se divisa en trois groupes et quitta définitivement l'île Vierge en 1509. Le nom de l'île viendrait d'ailleurs de la chapelle du couvent dédiée à la Vierge Marie.
L'île servira ensuite de point de défense de la côte, puis sera rachetée en 1844 par l'Etat.

Île Vierge, phare et bateaux (29)

Cela n'en a peut être pas l'air, mais le phare de l'île Vierge est le plus haut d'Europe et l'un des plus haut du monde. Il est positionnéà 1,5 kilomètre de la côte, délimitant la partie orientale entre la Manche et la mer d'Iroise.

Île Vierge, phare et bateauxUn premier phare fut construit entre 1842 et 1845 pour être allumé le 15 août 1845. Mais celui-ci est très vite jugé obsolète car de portée insuffisante au regard de l’importance du trafic maritime à l’entrée de la Manche.
La construction d'un second phare est alors décidée.

Érigé de 1897 à 1902, le phare de l'île Vierge est effectivement le plus haut phare en pierre de taille du monde avec une hauteur de 82,5 mètres. Il est allumé pour la première fois le 1er mars 1902 et son feu balaie ainsi tout le nord du Finistère à 52 kilomètres à la ronde. 397 marches permettent d'accéder à son sommet en déambulant dans un intérieur tapissé de 12500 carreaux d'opaline bleu azur provenant des usines Saint-Gobain. Ces marches sont uniques et faites sur mesure. Électrifié en 1956, il a été classé monument historique en 2011, quelques mois après la dernière relève des gardiens qui eut lieu le vendredi 29 octobre 2010. Aujourd'hui totalement automatisé, le phare se visite.

Mais pour se faire, il faut prendre une navette qui fait également le tour des abers et nous n'avons pas trop le temps. De toute façon, à cette époque de l'année, l'embarcadère a l'air fermé. L'autre solution aurait été de se rendre sur l'île Vierge à pied, mais cela n'est possible que lors des grandes marées.

DONC nous repartons !

Nous quittons Victor Hugo, le panorama sur l'île Vierge et Saint-Cava pour longer à présent la Côte des Abers.

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Ah, ça marche moins bien. Pour comprendre ce qu'est un aber, regardons la carte.

Sans titre

Tout d'abord, sache que Aber se prononce Abère, et non Abbé ou Abba pour les Allemands puisque Aber en germanique veut dire Mais.
Exemple : Donald Trump ist ein Betrüger, aber er ist Präsident der Vereinigten Staaten ; ce qui veut dire "Donald Trump est con, aber il est Président des États-Unis."
Eh oui, on a le président qu'on mérite aussi. Il me font marrer les Ricains. C'est pas moi qui suis allé voté pour lui il y a un an... Ah pardon, apparemment, Donald TRump vient de m'envoyer un tweet.

Trump tweet

OK, très bien.
Bon, et les Abers dans tout ça ? Est-ce que nous pouvons entrer dans plus de précisions ? Oui, d'accord, on y va.

Un aber, mot d'origine celtique, signifie estuaire, havre, embouchure. Il désigne la partie d'un fleuve dont la vallée a été envoyée par une transgression marine. En d'autres termes, c'est une avancée de la mer dans les terres sous la forme d'une baie étroite, allongée et relativement profonde. On parle également de petites rivières dont les vallées ont été ennoyées par un relèvement récent du niveau de la mer. Dans cette partie de la Bretagne où la Manche rencontre l'Océan Atlantique, la mer a creusé trois profondes rides ayant pour nom l'Aber Wrac'h, l'Aber Benoit et l'Aber Ildut. Ils sont caractéristiques de ces estuaires bretons où la mer remonte loin en amont dans les terres. Ponctués de nombreux anciens moulins et de parcs ostréicoles, ils débouchent sur une mer truffée d'îlots et de rochers barrant l'horizon. Pour comprendre sa présence et sa géologie, un peu historique s'impose.

À l'époque de la remontée des eaux  -12 à 15000 ans avant notre ère-, les mers se sont engouffrés dans les vallées glacières, taillant sur leurs bords des parois rocheuses abruptes et très accidentées. Les abers  -tout comme les calanques en Méditerranée, les rias bretonnes et les fjords du Nord de l'Europe-  sont nés de ce bouleversement topographique. Déterminés par la structure de leur socle gneissique (roche métamorphique constituée de mica, de quartz et de feldspath), les abers illustrent parfaitement cet héritage. Les flancs de leurs lits encaissés sont sculptés par les eaux salées, qui viennent, aux rythmes des marées, lécher les surfaces érodées.
Malgré leur intrusion intempestive, les vagues, habituées à la liberté du grand large, ont tôt fait de s'évader de cette prison de rochers. Elles ne laissent alors derrière elles qu'un maigre filet qui serpente au milieu d'une grande rivière sablonneuse.


La première de ces langues aquatiques que nous longeons est l'Aber Wrac'h.

L'ABER WRAC'H
Aber Wrac'h, panorama (29)

"L'heure préférée des marins est celle qui précède l'obscurité. Quand le ciel pâlit après les longues heures de veille et donne chair aux bruits de la nuit. Ici, à l'Aber Wrac'h, ce moment béni repeint d'un coup tout l'estuaire en or, faisant rougir les visages et chanter les cuivres... Dans cet embrasement, on comprend pourquoi les anciens ont voué l'évanescence ria au petit peuple des fées. Depuis le port très calme où l'on a jeté l'ancre, on devine à présent l'encoche salée qui tranche les bocages. On distingue les oiseaux qui piaillent et gargouillent depuis longtemps en guettant leur pitance dans le bouillonnement de la marée."BALADE EN BRETAGNE

Le plus vaste et le plus long de ce trio. Une douzaine de kilomètres sépare l'embouchure de son estuaire à Diouris, lieu le plus éloigné que l'on puisse remonter à bateau.
En s'engouffrant dans l'Aber Wrac'h en bateau, on découvre des rives boisées d'oùémergent des cabanons colorés, de modestes maisons de granite, voire un manoir comme celui de Lesmel (XVème siècle) ou le château de Kerouartz (XVIIème siècle).

"L'Aber Wrac'h devint ensuite le port de relâche des flottes commerçantes hollandaises et britanniques. Aguichés par tant de richesse, quelques habitants du 'havre des fées' auraient alors suivi de mauvais penchants : installés sur les dunes de Sainte Marguerite, aujourd'hui zone naturelle protégée, les naufragés auraient pris l'habitude d'allumer des feux pour amener les bateaux à la côte. Le 'droit de bris', cette loi autorisant l'appropriation des marchandises échouées sur la grève, faisait alors la fortune des redoutés Pagans."BALADES EN BRETAGNE

Aber Wrac'h, panoramaLong d'une douzaine de kilomètres, l'Aber Wrac'h pénètre dans les terres en prenant des allures de fjord. Très apprécié des plaisanciers, c'est aussi un port de pêche et une petite station balnéaire. Douze kilomètres de forêt et de roselières, de chapelles moussues et de légendes. Avant de devenir mince cours d'eau et s'enfuir sillonner les terres vers Ploudaniel, il passe à Lannilis, sous le pont Krac'h, l'un des plus vieux pont d'Europe, cloturant l'Aber Wrac'h depuis l'âge de Fer. Selon la légende, le pont Krac'h, également appelé Pont du Diable, est la conséquence d'un accord entre un meunier fatigué de devoir remonter l'aber pour livrer ses sacs de farine et le diable. Ce dernier proposa au meunier de lui construire un pont de pierre reliant les deux rives, à condition qu'il récupère l'âme du premier usager du pont. Le meunier fit traverser l'édifice par un chat... Des légendes, des croyances qui rappellent l'attachement de la région à certaines dévotions. Les menhirs, les croix et les chapelles sont si nombreuses qu'il est difficile de toutes les visiter. 140 croix et 12 clochers se dispersent sur le seul territoire de Plougerneau tandis que huit chapelles, une cinquantaine de croix et des calvaires parsèment les rives de Landeda et Lannilis.

 

Une fois arrivés à l'embouchure de l'Aber Wrac'h, nous faisons demi-tour, non sans avoir vu de loin les belles plages et dunes de sable fin de Sainte-Marguerite, protégées par le Conservatoire du Littoral.

Kervigorn, plage, bateaux et fleurs (29)

Oui, c'est vrai, je suis d'accord : d'ici, on ne les voit pas très bien, mais cela reste un paysage très tranquille tout de même !

 

Nous rebroussons chemin pour revenir sur Lannilis plutôt que d'aller nous perdre dans les dédales des ruelles et impasses aux noms compliqués de ces quartiers jouxtant les semi-falaises du prochain aber.
Perchée sur une éminence verdoyante entre les deux abers de Wrac'h et Benoit, la commune comptait autrefois jusqu'à 17 chapelles, presque toute disparues aujourd'hui. Parmi les rescapées, la chapelle Saint-Sébastien, rebâties en 1820, et tout près de la fontaine sacrée de Notre-Dame-de-Troberou, datant du XVIème siècle.

Lannilis, chapelle (29)           Lannilis, chapelle, croix (29)

Quelques deux kilomètres et 700 mètres plus loin, nous arrivons au petit village de Tréglonou. Pas grand chose à dire, si ce n'est que le nom nous fait penser à une expression que Louis de Funès aurait pu inventer pour un des ses dialogues dans un film de Gérard Oury. Toutefois, ici, à Tréglonou, nous empruntons un pont qui enjambe l'Aber Benoit, à un endroit où il s'est déjà sévèrement rétréci en largeur. Dans la non-précipitation du moment, j'ai oublié de prendre une photo de cette langue naturelle engouffrée dans les terres bretonnes.

L'ABER BENOIT
aber benoit

L'Aber Benoit est un bras sinueux s'encastrant dans le nord-ouest du Finistère. Enchâssé entre les villes de Lannilis et de Tréglonou, il soumet la nature aux caprices de ses marées. Avec ses parois rocheuses et ses bancs de sable, le site offre une tranquilité fugace et irrésistible.
L'Aber Benoit, c'est huit kilomètres d'eaux qui fluent et refluent dans un lit étroit se faufilant dans les terres jusqu'à Milin-Nevez. À marée haute, les vagues avalent littéralement la pente de la falaise pour transformer l'aber en un véritable fjord scandinave. À marée basse, l'onde se retire, dénudant un fond vaseux livré aux oiseaux limicoles. Ce sont les dunes situées à l'embouchure de l'aber qui sont à l'origine de cette étonnante quantité de sable que l'on ne retrouve pas dans les deux autres abers. Cette spécificité géologique lui donne parfois des airs d'oued nord-africain.
À l'entrée de l'estuaire, rive gauche, Saint-Pabu est un port où pêcheurs, sabliers et goémoniers partagent leurs métiers. On trouve également un comptoir ostréicole proposant la "prat-ar-coum", une huître creuse au goût de noisette. Autre particularité de cet aber, on recense pas moins d'une bonne centaine de moulins à rivière tout au long de son cours.

Voilà. Ben ouais, sans photos, on se rend moins bien compte de l'endroit, mais je te rappelle lectrice/teur que le principe de ce blog est d'illustrer des endroits où je/nous sommes allés avec des photos personnelles, et non des illustrations que j'aurais pu chopé sur d'autres sites internet. Non parce que bon, à ce moment là, je peux dire n'importe quoi ! Alors, eh oh ! Hein !

 

Depuis Tréglonou, nous tentons tant bien que mal de suivre la rive sud de l'Aber Benoit en tentant de rejoindre Saint-Pabu ; autre nom qui nous fait sourire, mais qui ne nous fait penser à aucun acteur ou dialogue de film. Mais qui pouvait bien être ce saint ? Quelle était sa fonction ? Était-il dévoué aux alcooliques ?
En regardant ce qu'en pense Wikipédia, nous trouvons ces explications pas complètement claires :
"De saint Tugdual, Papu Tutwal en ancien breton, papu signifiant 'père' ou 'évêque'. Pabu, venant de papu variante du vieux breton papa ou 'père', est le titre ancien de supérieur monastique. Pabu est le génitif de Papa, d'où vient la confusion avec le mot 'pape' que la légende attribua faussement à Tugdual de Treguier."

C'est en nous continuant de nous poser de multiples questions sur l'origine du nom de ce village que nous nous rendons compte, quelques minutes plus tard, que nous arrivons directement à Lampaul-Ploudelmazeau, petite localité qui se trouve bien plus à l'ouest de Saint-Pabu que, du coup, nous n'avons pas vu. Saint-Pabu, pavu ! Voilà, c'est dit, c'est fait, et hop, c'est pas clair tous leurs bleds aux Bretons là !!! Y'en a partout, merde !!! On croit que c'est simple et non ! Pas du tout !!!

À Lampaul-Ploudalmézeau, nos premiers regards se heurtent aux côtes obscures sur lesquelles il n'est pas rare de trouver quelques épaves.


LAMPAUL-PLOUDALMEZEAU

Lampaul-Ploudalmézeau, port et épave (29)

Lampaul-Ploudalmézeau, port et épave

Mais Lampaul-Ploudalmézeau  -où nous n'avions pas prévu d'échouer-  ce n'est pas que des épaves. C'est également une belle vue sur le phare de l'île Vierge au loin. C'est même à se demander si ce phare n'est pas mouvant et s'il ne nous suit pas...

Lampaul-Ploudalmézeau, vue sur l'Île Vierge (29)

Lampaul-Ploudalmézeau, vue sur l'Île Vierge

Parait-il également que l'église du village, l'église Saint-Paul-Aurélien datant du XVIème siècle, est à voir pour l'originalitéde son clocher-porche datant de 1622, (inscrit à l'inventaire des monuments historiques en 1926) et qui est un des plus beaux de Bretagne. Mais bon, je sais pas, on ne l'a pas vu non plus. Bordel, mais que se passe-t-il ? On ne voit rien, on ne trouve rien ! On ne sait pas même pas où est passé l'Aber Benoit ?!!! En fait, ce n'est qu'un peu plus tard en arrivant à Portsall que nous nous sommes rendus compte que nous l'avions déjà dépassé depuis un bon moment.

Donc, nous avons loupé Saint-Pabu, le clocher-porche de l'église de Lampaul-Ploudalmezeau et l'Aber Benoit. OK, c'est bien de savoir où nous en sommes. 
Nous roulons à présent en direction du troisième et dernier aber... peut être...
Parait-il que l'eau que nous voyons à présent en longeant la côte n'est plus celle de la Manche, mais bel et bien celle de l'océan Atlantique.
En suivant le chemin des Dunes, puis la rue du Calvaire, nous arrivons à Portsall, petit port breton, connu malheureusement, pour une des pires catastrophes écologiques du XXème siècle. Dès que nous entrons dans le village, un "détail" de 20 tonnes ne manque pas de nous le rappeler en venant percuter nos regards. Ici, nous ne parlons plus de pilleurs d'épaves comme pour le pays Pagan.

PORTSALL
Portsall, ancre de l'Amoco Cadiz

Une grosse ancre trône de 20 tonnes, bien en vue, sur la digue. Pour mémoire, c'est celle de l'Amoco Cadiz, le tristement célèbre pétrolier venu se déchirer dans la nuit du 16 mars 1978, sur les impitoyables roches de Portsall. Et dire que son nom signifie "Anse hors danger". Rappel des faits avec France 3.

   L'ACCIDENT
"Au matin du 16 mars 1978, le pétrolier libérien Amoco Cadiz, connaît une avarie de barre au large du Finistère. Il transporte vers Rotterdam 227 000 tonnes de pétrole brut du Golfe Persique. Le navire dérive alors vers la côte bretonne dans une forte tempête. Les négociations avec un remorqueur allemand venu à son secours sont difficiles. Une première remorque est passée à 13h30. Elle casse 3 heures plus tard. Malgré les efforts des deux équipages, le navire s’échoue à 22 heures sur des brisants, devant le petit port de Portsall. Plusieurs citernes se déchirent. Très vite les premières nappes touchent la côte.

Portsall, ancre de l'Amoco Cadiz (29)               Portsall, ancre de l'Amoco Cadiz

   LA MARÉE NOIRE
La plus grande marée noire jamais due à un échouement de pétrolier a commencé.
En l’espace de deux semaines, la totalité de la cargaison se déverse en mer. Entraînée par les vents et les courants, elle vient souiller plus de 300 km d’un littoral parmi les plus beaux et les plus naturels d’Europe. La rage au cœur, les riverains se lancent dans une lutte désespérée contre une catastrophe cent fois prédite. Sur leurs écrans de télévision, les français découvrent avec stupéfaction les images apocalyptiques d’une grande marée noire.

   LES MESURES PRISES
C’est la plus grande marée noire par échouement de pétrolier jamais enregistrée dans le monde. Et tout le monde est d'accord : une telle marée noire ne doit plus arriver. Un nouveau plan Polmar (lutte contre les pollutions marines accidentelles) est mis en place. Un rail de navigation est créé au large d'Ouessant, obligeant les navires qui transportent des matières dangereuses à passer à 50 km des côtes. Un puissant remorqueur de haute mer est affecté en permanence à l'assistance des navires qui circulent dans ce rail. A la préfecture maritime de l'Atlantique et au CROSS (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Secours) de la Pointe du Corsen, des veilleurs et des officiers d'astreinte sont prêts à faire face, 24h sur 24, en cas de besoin.
L'état et les communes sinistrées engagent aux États-Unis un long et difficile procès contre la société Amoco. Au terme de 14 années de procédure, ils finissent par obtenir 1 257 millions de francs d’indemnités, une petite moitié des sommes demandées.
Dans les années qui suivent, leurs travaux conduisent les scientifiques à estimer que la marée noire a tué dans les premiers mois, par engluement ou par effet toxique, autour de 260 000 tonnes d'animaux marins."FRANCE 3

amoco         Portsall, plaque Amoco Cadiz (29)
Photo : Marine nationale

220 000 tonnes d'hydrocarbures déversées ont provoqué cette marée noire ravageant une bonne partie des côtes bretonnes, dont le temps et la mer ont fini par éliminer les dernières traces de cette pâte visqueuse et malodorante.
Qu'est devenue l'épave de l'Amoco Cadiz ? Elle est accessible aux plongeurs de niveau 2. Elle est aujourd'hui disloquée et recouverte de laminaires entre 6 à 32 mètres de fond au large des côtes. La faune et la flore habituelle ont pris possession de l'épave.

Aujourd'hui, Portsall et Kersaint se partagent une belle crique où se ballottent de petites barques multicolores dans une baie peu profonde au fond de laquelle s'est installé un petit port de pêche.

Portsall, le port

 

En suivant la D27, puis la D127, nous arrivons à Landunvez où nous nous sommes rendus directement à la chapelle Saint-Samson.


LANDUNVEZ

Landunvez, chapelle Saint Samson

Alors, pourquoi cette chapelle plutôt qu'une autre sachant qu'il y en a plus de 23 786 dans le coin ? Eh bien, je n'en sais rien. C'est comme ça, on ne va pas chercher à tout expliquer non plus.
Toujours est-il que cette chapelle toute mignonne est atteignable par un petit sentier côtier bien agréable sur lequel il est interdit de marcher à reculons au bord des falaises.

Landunvez, sentier côtier, panneau (29)

Landunvez, sentier côtier, rochers (29)

Une fois arrivés sur place, nous découvrons grâce à un panneau touristique explicatif que cette petite chapelle a plus d'un tour à son arc.

"La pierre de Saint Samson a disparu
Pour être soulagé de ses rhumatismes, il suffisait de se frotter le dos contre la 'pierre de Saint Samson', un menhir haut de deux mètres situé jadis près de la chapelle. Quant à l'eau de la fontaine, elle était réputée pour guérir les maladies des yeux et pour favoriser la marche des jeunes enfants. Saint Samson, originaire du pays de Galles, débarqua près de Cancale vers 548 pour évangéliser le pays. Comme ses compagnons, il construisit de nombreux monastères autour desquels s'installaient des villages. Dès son arrivée en Armorique, il avait guéri une femme de la lèpre et sa fille de la folie. Pour le remercier, le mari lui avait offert une parcelle de terre, sur laquelle il aurait établi son évêché. Il fut, en effet, le premier évêque de Dol, mais son charisme était tel que de nombreuses chapelles lui sont dédiées dans toute la Bretagne."

Bon, ben, Ok, c'est bien.
Un petit tour du propriétaire...

Landunvez, chapelle Saint Samson

Landunvez, chapelle Saint Samson

...et nous repartons.


Cinq kilomètres plus loin en suivant la D27, nous arrivons dans un autre petit port au charme discret. Une douce lumière bleutée s'est déposé sur les paysages. Il s'agit de Porspoder.

PORSPODER
Porspoder, port (29)

Une station balnéaire bien tranquille également. Porspoder est également connue pour être la commune la plus riche en mégalithes de tout le pays d'Irois. Je ne sais pas ce qui se passe, mais nous n'en avons pas vu un !

Porspoder, portPar contre, au large, nous avons remarqué le phare du Four qui se trouve à la pointe de Presqu'île Saint-Laurent, majestueux site naturel, rattachée à la terre ferme que par un mince isthme aux côtés duquel se situent les plages de La Grève Blanche ou plage des dames et La Grève des Bateaux.ou plage des curés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le jour commence à tomber lentement, donnant aux paysages une lumière faiblement bleutée.

Porspoder, port

Nous accélérons le pas pour ne pas arriver trop tard à l'hôtel que nous a trouvé Maître Arnaud au Conquet. Si nous avons choisi de stationner dans ce port à l'activité maritime intense, c'est pour prendre un bateau qui nous emmènera sur l'Île d'Ouessant le lendemain matin.

Nous quittons Porspoder pour suivre encore un peu la côte océanique par la Départementale 27. Nous passons notamment à hauteur de l'Île Melon. Cette dernière est accessible à marée basse... Mais bon, là, c'est marée haute. Décidément, les dieux bretons sont contre nous : ils ne veulent pas que nous découvrions les objets et lieux régionaux.
Il y a deux siècles encore, l'Île Melon l'archipel des Loches, avec l'île désormais engloutie de Lamich'. Autres attraits, elle possède sur ses terres des vestiges mégalithiques, tels que de nombreux menhirs et un dolmen. Mais beaucoup ont été détruits.
"On a compté pas moins de 4 menhirs, 1 tumulus, 2 cairns et 5 dolmens sur ce petit espace. Le plus grand menhir, qui atteignait une hauteur d'environ 7 m, a été dynamité par les Allemands en 1942. L'érosion en a déchaussé un autre, long de 2,40 m. Les dolmens ont été plus ou moins détruits, le tumulus et les deux cairns sont complètement en ruines aujourd'hui."PATRIMOINE IROISE

Qu'est-ce que c'était que cette habitude de poser des menhirs et des tumulus partout ?
"Tous ces monuments mégalithiques concentrés sur un si petit territoire indiquent que cette île exceptionnelle, qui n'était à l'époque qu'une maigre péninsule, revêtait un caractère sacré pour la population néolithique qui les a érigés."PATRIMOINE IROISE

Il faudrait se pencher d'avantage sur l'Histoire, mais, déjà, nous arrivons à hauteur du troisième aber : l'Aber Ildut. C'est le plus petit. Il est célèbre, notamment pour ses carrières de granit : l'Aber Ildut. C'est à hauteur du petit village de Lanildut que nous marquons une pause pour observer l'aber.

 

L'ABER ILDUT
Lanildut, anse (29)

Au Moyen-Âge, l'Aber Ildut était un véritable port international. Au début du siècle dernier, son activité de pêche et de transbordement de pierre était encore importante, notamment avec ce granit rose réputé pour sa beauté et sa dureté. Granit porphyroïde très résistant, il eest également pourvu de gros cristaux de feldspath roses, de quartz gris et de mica noir du plus bel effet décoratif. Le socle de l'obélisque de la Concorde, l'obélisque de Louxor et certains quais de la Tamise en sont recouverts, ainsi que bon nombre de mégalithes de la région.
Faisant face à l'île d'Ouessant, il se déploie sur deux kilomètres. Son embouchure se situe entre le rocher du Crapaud et le hameau de Porscave. Très vite, le petit cours d'eau sinue entre rivages verdoyants bordés de talus escarpés, où seule la rive nord est habitée. Nous passons rapidement par Lanildut, connu pour être le premier port géomonier de France.

"Flots généreusement brassés, faibles variations des températures et fonds rocheux font des côtes du Finistère de riches champs d'algues. Dès le XVIIème siècle, les goémoniers ont appris à en tirer parti. Séché et brûlé, le goémon fournit d'abord la soude nécessaire à la fabrication du verre, jusqu'à ce que l'on eut remplacé par un ersatz chimique. À partir de 1812 et jusque dans les années 1950, on en tira l'iode utilisé en médecine et en photographie.
Aujourd'hui, ce sont les grandes laminaires que les bateaux 'cueillent'à l'aide du skoubidou, un long crochet en hélice, pour en tirer ces agents épaississants aux multiples usages, baptisés alginates. La région, avec 2000 tonnes par an, est le principal producteur d'Europe, et Lanildut le numéro un des ports géomoniers."EDITIONS ATLAS

Le goémont représente aussi une formidable source de nourriture pour les oiseaux marins, limicoles pour la plupart. On y observe ainsi des cormorans, des goélands, des sternes et des mouettes, ainsi que des échassiers, tels des aigrettes, avocettes, hérons, huîtriers pie et avocettes.
Mais l'endroit est aussi très prisé des pêcheurs et des plaisanciers.

En face de l'église, un circuit baptisé le Rumorvan ("chemin des hommes de la mer") débute dans les terres léonardes pour aller jusqu'au front de mer en passant par l'ancien quartier des pêcheurs où se dressent les "maisons de corsaires" des XVIIème et XVIIIème siècles. Sur le front de mer, on découvre la maison des douaniers avec ses fours à goémont et à soude.
Et puis l'Aber Ildut s'enfonce dans la terre, croisant le manoir et le moulin de Bel-Air, puis devant le vieux village de Brélès avant de passer sous le pont Reun et trouver sa source dans le bassin de Saint-Renan. Un petit sentier fait le tour de ce phénomène géologique, permettant également de remarquer les métamorphoses de ses paysages provoqués par chaque marée. 22 kilomètres à parcourir en cinq heures environ.

 

Nous quittons le village de Brélès pour suivre la D28, nous emmenant directement au Conquet en passant par Plouarzel et Ploumoguer.
L'hôtel trouvé par Maître Arnaud est l'Hôtel du Bout du monde. Un nom parfait qui évoque le voyage, l'aventure et la situation géographique où nous nous trouvons à présent. Pratiquement au bout de l'Europe, au bout du monde. Et peut être encore un peu plus demain lorsque nous nous rendrons sur l'île d'Ouessant.
En attendant, après avoir été très bien accueillis et conseillés, nous prenons possession de notre chambre, propre et spacieuse. Puis nous nous rendons au bar de l'hôtel pour prendre l'apéro à base de bière locale.

Le Conquet, apéro (29)

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Toujours plus à l'Ouest, nous prendrons la direction de l'Île d'Ouessant, joyau de la mer d'Iroise, un morceau d'Europe échappé du continent, environné par une mer capricieuse marquant le passage entre le vaste océan Atlantique et l'étroit couloir de la Manche. Ouessant, une île entre écueils, courants et récifs. Ouessant, la sauvage. Ouessant... Bon, j'arrête.

 

 

 

 

 


KALININGRAD TOUR : De Kaliningrad à Zelenogradsk (Russie)

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Aaaaaaaah, et nous retrouvons tout de suite la suite... c'est pas très beau ça, "tout de suite la suite", c'est pas grave, on continue quand même pour retrouver tout de suite la suite de cet incroyable périple entrepris par Maître Arnaud et Jénorme en juillet 2013 : le fameux, l'incroyable, l'indécis Kaliningrad Tour !
Aujourd'hui, il semble que nos deux compères prennent la direction de la côte Baltique russe.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Allez, comme à chaque fois que j'entame un nouveau billet sur ce Kaliningrad Tour qui n'en finit pas de ne pas en finir... c'est pas très beau ça, "n'en finit pas de ne pas en finir", c'est pas grave on continue quand même... nous allons nous livrer à un petit résumé de l'origine de ce voyage et son exécution.
Kaliningrad Tour, qu'est-ce que c'est ?
Eh bien c'est un voyage.
Mais quel voyage ?
Un voyage en voiture.
D'accord, mais on ne va pas y passer la nuit des quatre jeudis, allons à l'essentiel s'il te plaît.

ET POUR CELA :

RÉSUMÉ !

C'était en février 2013. Le temps était à la neige dans la vallée d'Aspe, Pyrénées-Atlantiques, France. Avec Maître Arnaud, ami de routes et de chemins lointains, nous avions rejoint leBar Communal de Borcepour boire quelques bières belges aux sons d'une musique tranquille ; le tout devant un bon feu de bois aménagé dans cette belle cheminée dominant la salle. (...)
Maître Arnaud avait soudainement lâché ses fléchettes pour lancer quelques mots surprenants et inattendus :
MAÎTRE ARNAUD :"- Mais moi, il y a un endroit qui m'énerve dans ce monde là, je ne comprends pas ce que c'est, je ne sais pas ce que ça veut dire ni ce qu'il s 'y passe, c'est ce truc là !!!! Au milieu de la mer Baltique !!! Une route ou je sais-pas quoi lààààà !!!!! Regarde !!!!"
Pour illustrer ses paroles soudainement violentes, il se saisit de son I-Phone et me montra en deux temps trois mouvements une carte. (...)
Je lui répondassâsses alors :
JENORME :"- Le mieux c'est d'aller y voir nous-mêmes !"
Et voilà ! Le projet était lancé ! A ce moment précis, dans le bar communal de Borce où crépitait le feu de cheminée devant lequel s'était posé ce magnifique chien aux yeux de vairon comme David Bowie, nous ne savions pas ce qui allait nous attendre, combien de kilomètres il allait nous falloir parcourir, quelles villes et quels pays nous allions traverser, quelles personnes nous parviendront à rencontrer pour nous indique le bon chemin... Non, nous ne savions rien et c'était tant mieux (...)

Quelques mois plus tard, un itinéraire était plus ou moins dressé. Jetons un petit coup d'oeil sur la carte pour mieux comprendre de quoi il retourne.

la carte
Carte :Google maps

L'objectif principal étant d'atteindre l'Isthme de Courande,
ce banc de terre au milieu de la mer Baltique.
Isthme de Courande
Carte :Google maps

FIN DU RÉSUMÉ

 


Voilà ! C'est clair, concis, compréhensible. Si, si, si.
Dans les précédents épisodes, nous avons donc traversé la France (de Nevers à Strasbourg), l'Allemagne (d'Offenbourg à Luckow en passant par Berlin, Ravensbrück et Prora), la Pologne (de Szczecin à Gdansk en passant par Kolobrzeg, Slupsk et Sopot). Et nous voici maintenant à Kaliningrad !
De là, lectrice, lecteur, tu pourrais te dire : "Bon ben voilà, Kaliningrad Tour, ils sont à Kaliningrad DONC c'est fini !"
Ooooooooooh que non ! Attends ! C'est pas tout ! On a continué après puisque, comme tu as pu le voir dans le résumé ci-haut, notre objectif ultime était surtout d'atteindre l'Isthme de Courande.
Tiens, d'ailleurs, pourquoi n'ai-je pas appelé cette série de billets "Isthme de Courande Tour" ? Boh... C'est moins bien que Kaliningrad Tour.Ça  pète Kaliningrad Tour ! Ça en jette ! Ça  crache, ça pulse, ça vouine, ça... OK j'arrête !

 

Nous sommes le mercredi 31 juillet 2013 qui, comme sa date l'indique, est le dernier jour de juillet. Eh oui, c'est comme ça tout a une fin, faut pas pleurer, c'est la vie.
Le jour se lève lentement sur Kaliningrad qui a déjà repris son activité routière hebdomadaire. En même temps, vu que c'est la première fois que nous venons ici et que nous sommes là seulement depuis hier, nous ne savons pas vraiment si l'activité routière est la même le dimanche et le mercredi. Toujours est-il que nous nous rendons dans la salle de restauration qui se trouve toujours dans le grand hall de l'hôtel afin d'y prendre le petit déjeuner.
Pour cela, il nous faut d'abord emprunter les longs couloirs feutrés de cette grande bâtisse moderne qu'est l'hôtel Kaiserhof. Le sol est recouvert d'une moquette à carreaux qui n'est pas sans nous rappeler celle que l'on peut voir dans le film "Shining" (1980) de Stanley Kubrick lorsque Danny fait du tricycle...

Ah oui, tiens, dis don', je les avais oubliées les deux soeurs jumelles. Que sont-elles devenues ?

Les soeurs jumelles de Shining
"Viens jouer avec nous !"

Ah oui, d'accord. Mais sinon, que font-elles ? Où sont-elles ? Comment ont-elles vécu l'après-Shining ? Quel est leur plat préféré ? Font-elles du sport ? Que pensent-elles du réchauffement climatique ? Et si oui, pourquoi ?

Eh bien oui, Lisa et Louise Burns ont quitté le monde du spectacle. Lisa est diplômée de littérature et Louise est devenue microbiologiste.
Voilà.

Quant aux autres actrices/acteurs du film, notons que Daniel Lloyd, le jeune Danny du film, a quitté le monde du cinéma pour devenir professeur de biologie. Peut être faut-il voir là une réponse au fait que Stanley Kubrick ne révéla jamais à Danny qu'il s'agissait d'un film d'horreur, pour que le jeune acteur (âgé de 6 ans à l'époque) ne soit pas déstabilisé par l'horrible scénario. En fait, Daniel Lloyd ne découvrira la teneur du film qu'à l'âge de 17 ans, lorsqu'il visionna Shining pour la première fois.
Et Shelley Duvall, la mère, qu'est-elle devenue ? Hein ? Eh bien, écoute, en novembre 2016, elle a accordé une interview à l'animateur de talk-show Phil McGraw où elle évoque ses troubles mentaux en révélant notamment qu'elle dit avoir récemment vu Robin Williams, or celui-ci s'est suicidé en 2014. Elle affirme également avoir été agressée par le Shérif de Nottingham qui n'est autre qu'un personnage fictif de Robin des Bois.
Tout va bien donc on peut aller petit déjeuner !

 

Après quelques tours et détours dans l'hôtel,
nous retrouvons le grand hall.

Kaliningrad hôtel

Le petit déjeuner se présente sous forme de buffet, très complet, avec des fruits, des yaourts, quelques viennoisereies, du jambon, du fromage, de la saucisse,... Bref : autant te dire que nous faisons le plein dans l'idée de ne pas avoir à bouffer ensuite le midi.
Une fois qu'un coup que ça c'est fait, nous regagnons la chambre pour récupérer les affaires, puis prendre la tangente, direction la côte Baltique.
MAAAAAAAAAAIIIIIIIISSSS si tu te souviens bien du précédent billet sur Kaliningrad, j'étais resté frustré de ne pas avoir trouvé la statue de Lénine. Donc il est hors de question de partir de la ville ce matin sans l'avoir trouvée ! Ben oui, c'est comme ça. Dans la vie, il faut des projets, des objectifs, sinon tu meurs, hein, ok d'accord, voilà.
Je sens bien que Maître Arnaud n'est pas très chaud pour se lancer à la recherche de la statue perdue. C'est pour cela que nous parcourons Kaliningrad en voiture. Nous tournons un peu. Il y a beaucoup de circulation. C'est à se demander où vont tous ces gens. Pourquoi ils ne sont pas au boulot ? Peut être sont-ils payés à rester dans leurs voitures et à rouler toute la journée pour faire croire que Kaliningrad est une ville active ? Peut être est-on dans une sorte de bulle urbaine créée de toute pièce par le pouvoir russe, un peu comme dans "The Truman Show" (1998) de Peter Weir.
Après être allés au sud, puis à l'Ouest, puis à l'Est... oh c'est pas mal, finalement, nous avons visité la ville malgré nous !
BREF : après avoir parcouru Kaliningrad en long en large et en travers, nous décidons de repartir en direction du Nord pour rejoindre la côte Baltique, quand tout à coup...

Kaliningrad, statue de Lenine (Russie)

ELLE NOUS EST APPARUE !!!
Oui,
C'est elle !
Elle est bien là !

Kaliningrad, statue de Lenine, profil          Kaliningrad, statue de Lenine

Aaaaah, ça me donne envie de chanter du Michel Sardou !
"♫ Toi, Vladimir Ilitch, t'as raison, tu rigoles, ♪ Toi qui as voyagé dans un wagon plombé, ♫ Quand tu vois le Saint-Père ton cousin de Pologne, ♪ Bénir tous ses fidèles dans son auto blindée. ♫"

Ouuuaaaaiiisss ! Quelle audace ce Michel !!! C'est bien toi qu'a raison tiens ! Ah, il nous manques ! Ah non, merde, il n'est pas mort.

Alors, revenons à notre statue là !
Hein ?!

Eh, oh : j'avais pas rêvé ! Maître Arnaud me soutenait le contraire, que ça n'existait plus, que toutes les statues du temps du communisme avait été enlevées ! Eh ben tiens !!! La v'là ! D'après certaines renseignements, elle était aposée autrefois devant l'ancienne église Christ-Sauveur (aujourd'hui cathédrale orthodoxe du Christ-Sauveur) sur la Place Adolf Hitler (de 1934 à 1945), rebaptisée Place des Victoires sur laquelle nous nous sommes rendus hier. Elle est à présent ici, en haut de la partie sud de la rue Leninskiy depuis 2006, bien en vue, même si elle n'occupe plus la place prédominante d'autrefois.
Je fais le tour de la statue. Étonnant de la voir encore debout de nos jours, n'est-il pas ? Résumons rapidement le rôle de Lénine en Russie au début du XXème siècle.

Kaliningrad, statue de Lenine"Rejoignant à la fin du XIXème siècle le Parti ouvrier social-démocrate de Russie, la section russe de la Deuxième Internationale, il provoque en 1903 une scission du Parti russe et devient l'un des principaux dirigeants du courant bolchevik. (...)
En 1917, après l'effondrement du tsarisme, les bolcheviks s'emparent du pouvoir en Russie lors de la Révolution d'Octobre. La prise du pouvoir par Lénine donne naissance à la Russie soviétique, premier régime communiste de l'histoire, autour de laquelle se constitue ensuite l'URSS. Lénine et les bolcheviks parviennent à assurer la survie de leur régime, malgré leur isolement international et un contexte de guerre civile. Ayant pour ambition d'étendre la révolution au reste du monde, Lénine fonde en 1919 l'Internationale communiste : il provoque à l'échelle mondiale une scission de la famille politique socialiste et la naissance en tant que courant distinct du mouvement communiste, ce qui contribue à faire de lui l'un des personnages les plus importants de l'histoire contemporaine.
Une fois au pouvoir, il use de façon revendiquée de la Terreur afin de parvenir à ses fins politiques. Lénine est à l'origine de la Tchéka, police politique soviétique chargée de traquer et d'éliminer tous les ennemis du nouveau régime qu'il met en place. De même, Lénine instaure en 1919 un système de camps de travail forcé, qui précède le Goulag de l'époque stalinienne ; il fait également du nouveau régime une dictature à parti unique."  WIKIPEDIA

Il n'en reste pas moins que Lénine reste considéré comme un génie, une référence politique et intellectuelle. À sa mort, son cerveau est prélevé et conservé dans du formol. Deux ans plus tard, le gouvernement soviétique demande au neuroscientifique Oskar Vogt de l’étudier, dans l'espoir que ses travaux permettent de découvrir la source du "génie" de Lénine.

 


Un très bel article du Point, titré"La nostalgie allemande",retrace l'historique de Kaliningrad, son évolution et sa situation actuelle. L'article date de 1995, mais reste très intéressant. Quelques morceaux choisis.

"Königsberg se développa autour d'une forteresse fondée en 1255 par l'ordre Teutonique, sur l'impulsion du roi de Bohème Otokar. En 1525, elle devient capitale du nouveau duché de Prusse et se dote d'une université. C'est à Königsberg que l'électeur du Brandebourg se fera couronner roi de Prusse sous le nom de Frédéric Ier.
Après de très violents combats qui laissent la cité en ruines et déciment une partie de la population allemande, la ville est prise par l'Armée rouge en avril 1945. Les accords de Potsdam attribuent le nord de la Prusse-Orientale à l'URSS. La population allemande est expulsée et, en 1946, Königsberg est rebaptisée Kaliningrad, déclarée zone militaire et interdite de séjour aux étrangers.
2 août 1945 : les accords de Potsdam partagent la Prusse-Orientale allemande entre la Pologne et la Russie. Le nord de cette région, où l'âme allemande s'est en partie forgée, est rattachéà l'URSS. Königsberg, la ville de Kant, est désormais sous la férule de Moscou. L'ex-Prusse-Orientale devient une enclave russe coincée entre la Pologne et la Lituanie. La totalité de la population allemande est forcée d'abandonner maisons et biens. Les derniers expulsés quittent la Prusse-Orientale en 1948. Les nouveaux habitants viennent de toute l'URSS. Ils sont en majorité russes, mais aussi ukrainiens et biélorusses.
Elle reste alors recluse pendant plus de quarante ans derrière le Rideau de fer.
Depuis que Moscou a décidé, le 1er janvier 1991, d'ouvrir aux étrangers la zone militaire de Kaliningrad, hermétiquement fermée depuis 1945, ces Allemands que l'on a baptisés les 'touristes de la nostalgie' arpentent en groupes disciplinés les rues de cette cité si longtemps interdite. (...)

«Pendant les deux premières années, dit-il, notre train était bondé. Les expulsés de 1945 voulaient à tout prix revoir leur patrie. Mais, depuis 1993, le nombre de voyageurs n'a cessé de chuter. Je crois que beaucoup de ceux qui sont allés revoir leur maison natale sont rentrés déçus, déprimés... Il est totalement fantasmagorique d'imaginer que les Allemands désirent aujourd'hui récupérer leur territoire perdu. Ils ont refait leur vie en Allemagne. Ils viennent simplement pour voir. Ils sympathisent souvent avec les Russes qui habitent maintenant leur maison, et retournent chez eux tranquillement.», raconte Helmut Mochel, directeur d'une petite agence de voyages de la Forêt-Noire."
PASCALE HUGUES pourLE POINT

 

Face à cette statue, je repense également au Memento Park -où nous avions failli aller avec Minouche et Nick Canon lors de notre séjour à Budapest (La double vie de Budapest)-  et qui regroupe toutes les anciennes statues érigées à la gloire du communisme dans la capitale hongroise. Ce fut une décision prise par le conseil municipal de Budapest en 1991 de réunir en un seul lieu 41 monuments de l'ère communiste, installés auparavant dans divers points prestigieux de la cité. Pourquoi Kaliningrad a-t-elle décidé de continuer à exposer cette statue d'une autre ère ? Nostalgie ? Mémoire ? Politique ? Culture ?
Je ne retracerais pas ici la naissance, la vie, l'histoire et le déclin du communisme en Europe. Mais je suis intrigué par la chute de l'URSS. Comment cela s'est-il passé ? Souvenons-nous sommairement toujours avec Le Point.

  1985-1989: Gorbatchev et la Perestroïka
"Mikhaïl Gorbatchev devient en mars 1985 le numéro un soviétique. Cet apparatchik jeune (56 ans) par rapport à la moyenne d'âge des dirigeants de l'URSS à l'époque, engage un vaste plan de réformes, la Perestroïka, pour sauver une économie secouée par la chute des prix pétroliers, la pénurie chronique de biens de consommation et une dette d'Etat croissante.
Embourbée en Afghanistan depuis 10 ans, l'armée Rouge se retire en 1989.

   1989: Le mur tombe
En mai, la Hongrie ouvre sa frontière avec l'Autriche, première brèche dans le rideau de fer. En juin, en Pologne, après des élections semi-libres, le syndicat anti-communiste Solidarnosc met fin à l'hégémonie du PC. Gorbatchev laisse faire.
A l'automne, les régimes communistes d'Europe orientale tombent un à un, et Moscou n'intervient toujours pas. Le 9 novembre, le Mur de Berlin s'effondre, puis la Tchécoslovaquie fait sa Révolution de velours et la Roumanie exécute son dirigeant stalinien, Nicolae Ceausescu. Le bloc socialiste n'est plus.

   1990-1991: L'implosion de l'URSS
En 1990, des républiques de l'URSS manifestent leurs velléités d'autonomie. En juin, la Russie, la plus grande d'entre elles, proclame sa souveraineté sous l'impulsion de Boris Eltsine, grand adversaire politique de Gorbatchev.
En mars 1990, la Lituanie proclame son indépendance. En janvier 1991, les troupes soviétiques interviennent (13 morts) mais finissent par se retirer. Moscou a perdu.
Gorbatchev négocie un nouveau traité pour sauver l'URSS, mais le 19 août, des conservateurs communistes fomentent un putsch. Le coup d'Etat échoue. Neuf républiques soviétiques déclarent leur indépendance en août et septembre.
Le 8 décembre, les dirigeants russe, ukrainien et bélarusse signent un traité mettant fin à l'URSS. Le 25 décembre, le président de l'Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev démissionne."
LE POINT

Pour en savoir plus et comprendre ce long processus historique, je te conseille la lecture du livre d'Hélène Carrère d'Encausse, "Six années qui ont changé le monde 1985-1991".

Tout ceci n'a rien à voir avec ce projet surréaliste datant de 2010 pour lequel la ville de Kaliningrad avait, semble-t-il, donné son accord... Tu veux en savoir plus ? Attention, c'est très spécial. Prêt ? C'est parti, je t'explique.
En 2010, Kaliningrad propose de mettre en place une statue de Woody Allen, un plan qui a été approuvé par le réalisateur. L'initiative était venue d'un jeune cinéaste, Masha Vasyukova, originaire de l'enclave russe. Les questions se posent (encore des questions ???!!!!) : pourquoi Woody Allen et pourquoi à Kaliningrad ?
Eh bien tout simplement parce que le nom de naissance de Woody Allen est Konisgberg. Eh oui, comme l'ancien nom allemand de Kaliningrad. Ce qui avait commencé comme une blague a finalement pris de la crédibilité. Plusieurs personnes ont été appelées pour proposer leurs projets de statue de l'auteur américain d'origine juive. Ainsi ont été présentées une bobine de film surmontée des lunettes d'Allen, une statue grandeur nature de l'auteur éclipsée à côté d'une statue d'Emmanuel Kant ou encore une représentation de Woody Allen en spermatozoïde en référence à son film "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais avoir osé le demander" (1972).

woody-allen-statue-kalini-006C'est finalement un projet plus sobre qui avait été retenu : Il avait le choix d'ujne statue assez épurée sous la forme d'une paire de ses lunettes montée sur une tige en fer à une hauteur de 157 centimètres (la taille réelle de Woody Allen).
Sources : THE GUARDIAN

 

 

En même temps, pourquoi pas, mais bof. Ne serait-il pas possible de composer plutôt une statue d'une vraie personnalité originaire de Kaliningrad. Tiens, on a parlé de Kant, OK, très bien, mais n'oublions pas que Ernst Theodor Amadeus Hoffmann est également né ici, le 24 janvier 1776, dans cette ville autrefois, appelée Königsberg. Qui était  Ernst Theodor Amadeus Hoffmann ? Bonne question. Réponse.

HoffmanERNST THEODOR AMADEUS HOFFMANN (1776-1822)
Écrivain romantique, compositeur, dessinateur, peintre et juriste allemand, il est l'auteur de nombreux contes (Märchen en allemand) comme : L'Homme au sable, Les Mines de Falun ou Casse-Noisette et le Roi des souris et de plusieurs romans, dont son œuvre principale Le Chat Murr. Il devient alors, dès les années 1820, l'une des illustres figures du romantisme allemand et il inspire de nombreux artistes, en Europe comme dans le reste du monde.
Une vie incroyable, faite de rencontres, de découvertes, de voyages, de créations diverses jusqu'à l'apparition de sa maladie, l'ataxie locomotrice qui paralyse ses membres inférieures, puis ses mains. Pourtant encore rempli de projets, il ne peut que se résoudre à dicter quelques-unes des dernières lignes de ses créations à sa femme ou à un secrétaire de passage.
"Rêve. La police enlève toutes les horloges des tours et saisit toutes les montres, parce que le temps doit être confisqué."
En juin, on diagnostique un tabès, c'est-à-dire une syphilis nerveuse atteignant la moelle épinière, dont il souffre depuis 181941. On lui applique des fers rouges de chaque côté de l'épine dorsale. Le 25 juin 1822, les plaies au fer rouge se rouvrent et saignent. Il murmure alors : "Il est temps de penser un peu à Dieu". Il demande qu'on lui tourne la face contre le mur et meurt quelques minutes après, à l'âge de quarante-six ans.
Inhumé dans le cimetière III de Jérusalem de la ville de Kreuzberg (Berlin, Allemagne), il est écrit sur sa tombe cet épitaphe : "Il fut excellent fonctionnaire, excellent poète, excellent musicien, excellent peintre.". D'aprèsWIKIPEDIA

 

BON, en tout cas, comme j'ai bien fait chier Maître Arnaud avec ma statue de Lénine, il exige maintenant que nous nous rendions au port de commerce de Kaliningrad ; non pas parce qu'il a envie de poursuivre le voyage seul sur un navire de marchandises, mais parce que lui, sa passion, ce sont les ports.
OK, pourquoi pas ? Après tout. C'est pas con. Quand on voit les passions de certaines personnes, ce n'est pas si extraordinaire que cela d'aimer les ports.
Tiens, par exemple, sais-tu ce qu'est un(e) microtyrosémiophile ? Hein ? Hein ? Hein ? Eh bien, c'est quelqu'un qui collectionne les crèmes de gruyère. Et une(e) notaphile ? Hein ? Hein ? Hein ? Eh bien, c'est une personne qui collectionne les factures ! Je me souviens aussi de cet homme qui collectionne les panneaux "Don't disturb" que l'on trouve dans les hôtels ou encore Dick Lanski, 75 ans, qui collectionne les balles de golf pour en avoir plus de 36 000.

collection étrange           collection étrange
Photos : Awazing

Sans oublier Graham Barker qui collectionne les mousses de nombril ou encore Petra Engels qui possède plus de 19 571 gommes à effacer uniques de 112 pays différents.
Eh ouais. Alors, bon, aimer les ports, c'est bien. Maintenant, c'est pas facile à ramener chez soi pour montrer à ss amis. Mais on peut toujours aller y faire quelques photos. C'est ce que nous avons fait.
En fait, le lieu est très protégé et nous ne nous sentons pas de franchir le mur qui nous sépare du port. C'est écrit en cyrillique et même si nous ne comprenons pas, il semblerait bien qu'il est fortement conseillé de ne pas s'aventurer en ces lieux. Nous regardons donc le port de Kaliningrad par dessus un mur.

Kaliningrad, le port, grues (Russie)

Kaliningrad, le port, grue              Kaliningrad, le port (Russie)

Oui, tu as bien vu : nous sommes surtout attirés par le port de commerce avec ses grandes grues.
Le port de Kaliningrad fut l'un des ports militaires les plus importants de l'Union soviétique en mer Baltique, jouant un rôle militaire de premier ordre dans le Pacte de Varsovie. Il fut également la base de départ des expéditions soviétiques en Antarctique (musée du Vityaz). Quant aux ports civils de Kaliningrad, ils ont joué un rôle important dans l'industrie de la pêche du côté occidental de la Russie.

Nous reprenons la route pour nous approcher de la mer Baltique. Pour cela, nous empruntons la 27A-002, la seule route qui permette de s'approcher de la côte. Ce qui étonne, c'est cette sortie brutale de la ville. De suite, nous nous retrouvons à rouler au milieu d'une forêt.
Quand tu évolues dans des pays étrangers telle que la Russie, tu recherches toujours le petit détail que tu te trouveras pas ailleurs. Ici, il y a souvent des personnes en bord de route qui vendent des fruits et légumes. Ce sont souvent de petits stands d'agriculteurs ou fermiers locaux avec une table, une chaise et quelques cagettes peu remplies. Une bonne occasion pour se demander ce qui est cultiver sur ces terres kaliningradiennes.
En fait, 80 % de la nourriture présente sur le marché de Kaliningrad provient de Pologne, d’Allemagne et de Lituanie. Reste alors l'ambre. Nous regardons les différents étales depuis la voiture sans trop nous arrêter.
Quelques trente kilomètres plus tard, nous arrivons au bord de la Baltique dans une ville appelée Primorsk (en russe : Приморск ; en allemand : Fischhausen ; en lituanien : Žuvininkai/Skanavikas ; en polonais : Rybaki) ; ce qui signifie "maritime" en russe. Elle est située sur la lagune de la Vistule. C'est l'une des plus anciennes localités de la région.

A) Primorsk, vue sur la baie

Nous ne restons pas longtemps. De toute façon, pour rejoindre la Baltique, la route se termine à Baltiisk, dernier point avant de retrouver l'isthme interdit, filant vers la Pologne et Gdansk.

baltiisk
Carte : Google maps

Nous préférons continuer notre chemin vers le nord de l'Oblast ; même si Baltiisk semble charmante avec sa citadelle, son labyrinthe de fortifications navales et son phare expressionniste de 32 mètres.
Nous repartons donc dans les terres en direction de Parusnoye (Парусное) par l'A192. Nous sortons de cette large route à hauteur de Russkoye (Русское) pour suivre les panneaux indiquant tour à tour les villes de Pokrovskoye (Покровское), Iantarny (Янтарный), Sinyavino (Синявино) et Donskoye (Донское) avant de retrouver l'A192. Des paysages assez monotones défilent. On sent une présence militaire avec des murs, des barbelés au milieu de champs. Quelques cigognes viennent nous donner un peu de baume au coeur. Nichés dans leur nids perchés sur de grands mats comme dans les Landes, elles ne semblent pas se soucier de l'endroit où elles se trouvent. Après tout, elles ont bien raison.

B) Pokrovskoye, sur la route (Russie)

Après plusieurs kilomètres,
un premier constat des lieux s'impose de lui-même.
Et ça, c'est bien !

La grande route ne nous satisfait vraiment pas. Nous tentons d'emprunter quelques petites sorties vers la côte Baltique. Notre premier arrêt se fait à Svetlogorsk (Светлогорск).
Bon, alors, comment dire ? Nous en avons un peu parler tout à l'heure lors de notre visite de Kaliningrad... Disons que l'Oblast est un territoire russe assez surprenant et... euh... comment dire... un peu stratégique au niveau militaire. C'est le seul endroit où les Russes peuvent faire quelques essais militaires de débarquement tout ça, voilà, hein, bon, y'a pas d'mal.
C'est ainsi que, parfois, comme ça, d'un coup, les baigneurs des plages de la partie nord de l'Oblast peuvent se retrouver face à des situations quelque peu surréalistes, mais pas tant que ça finalement.

REGARDONS !


Nous faisons donc une pause face à la mer Baltique, à hauteur de la plage, pour voir si, oui ou non, quelque chose de surréaliste va se passer...

C) Svetlogorsk, promenade (Russie)

Finalement, après quatre heures d'observation attentive, nous n'avons rien vu. Tout est calme. Nous décidons alors de repartir vers d'autres plages de la Baltique.
En fait, il faudrait surtout que nous nous rapprochions le plus possible de l'Isthme de Courande afin de ne pas louper notre passage en Lituanie demain. Eh oui, hier, à la frontière russo-polonaise, nous avons signé des papiers comme quoi nous ressortirions de la Russie à hauteur de Nida, le 1er août avant 18 heures.
Nous arrêtons donc de furter à gauche à droite le long de la côte à la recherche d'une hypothétique invasion militaire pour nous concentrer sur l'objectif Isthme de Courande. Pour cela, nous décidons de rejoindre directement la ville la plus proche de l'Isthme. Cette ville,c'est
Zelenogradsk.

Comme la plupart des villes de l'Oblast de Kaliningrad, Zelenogradsk a également plusieurs noms. En russe, elle se prénomme Зеленоградск. Préférons l'allemand où elle porte le nom efficace de Cranz, ou encore le lituanien qui choisit de la nommer Krantas, sans oublier le polonais qui prononce Krańc. Que retenir de tout ce la ? Je ne sais pas, si ce n'est de constater que Zelenogradsk  est le nom le plus utilisé alors que c'est le plus compliquéà prononcer.
Notre premier défi à relever ici est de trouver un hôtel ; ce qui ne va pas sûrement pas être très compliqué puisque Zelenogradsk-Зеленоградск-Cranz-Krantas-Krańc est une station balnéaire appréciée des Russes, des Polonais, des Lituaniens et des Allemands ; ce qui veut dire qu'il y a de l'hébergement.
Comme nous sommes sûrs de notre coup, nous décidons de compliquer la chose en cherchant un hôtel qui aurait vu sur la mer Baltique. Ben oui, eh, oh, on va pas s'faire chier non plus !!!
Mais bon, après avoir arpenté la rue la plus proche de la mer et qui porte le doux nom de Gagarina Ulitsa, force est de constater qu'il n'y a aucun établissement hôtelier en bord de Baltique. Nous nous reportons alors sur le premier hôtel qui nous vient, au pif, mais qui possède tout de même une belle présentation extérieure. Cet hôtel, c'est le Ресторан отеля Ренессанс ; plus connu sous le nom anglais de Renesance Hotel que nous appellerons en français l'Hôtel Renaissance. Pour le nom en italien, j'attends la réponse de Greta que je salue au passage.

D) Zelenogradsk, Renesance Hotel (Russie)

D'extérieur et au premier regard, c'est un bel hôtel, récemment rénové. Encore aujourd'hui, je me suis rendu sur le site TripAdvisor pour voir les critiques et elles sont toujours positives. Par exemple, celle-ci, datant du mois de septembre 2017 et qui résume très bien la situation :
"L'hôtel est comme son design, le confort, la propreté et l'ambiance chaleureuse personala. Basseyn nous a plus à l'eau tiède, quand la fenêtre était cool pogoda. Zavtrak et le dîner étaient savoureux, mais il manquait fruktov. V généralement obtenu de visiter les émotions positives que."

Tout est dit !
Après êtres passés à côté de la piscine extérieure bordée de transat, nous entrons dans le hall. La gérante, très belle femme d'une quarantaine d'années, dynamique et enjouée, nous reçoit avec le sourire. Nous lui demandons de suite "En quelle langue peut-on se comprendre ?", soit en anglais "In which language can we understand ourselves ?" ou encore en allemand "In welcher Sprache können wir uns selbst verstehen ?". Ce à quoi elle nous répond simplement, tranquillement, sans façon, naturellement : "En français, c'est bien aussi, mais pas trop longtemps."
D'accord. On fait des efforts pour parler leurs langues et voilà c'qu'y's'passe !
Nous parlons finalement anglais parce que nous n'avons pas fait tous ces kilomètres pour échanger en français. On n'est pas dans la Creuse, là, oh !
Elle nous indique que les chambres avec deux lits séparés sont à 27 euros, petit déjeuner compris... La vache ! 27 euros ?! C'est pas cher !
Nous prenons la chambre. Très confortable, mini-bar, télé, chambre spacieuse avec petit bureau pour écrire tes mémoires de voyage, douche et chiottes séparées.

HOTELNous redescendons en repassant par le bar, sympathique lui aussi. Il se compose d'un comptoir en bois de belle facture avec vue imprenable sur une vitrine bien éclairée affichant les bouteilles d'alcool disponibles au service.
Deux tabourets nous attendent, comme une invitation à venir discuter en anglais, allemand ou russe avec le jeune serveur souriant qui essuie des verres. Je ne sais pas comment ils font ces serveurs : ils ont toujours des verres à essuyer. Tu vas à une soirée ou à un match de rugby ou tu fais une randonnée en montagne, tu les reconnais toujours les serveurs. Dans n'importe quelle situation, n'importe où et à n'importe quelle heure, ils ont toujours un verre à la main qu'ils essuient avec un torchon venu d'on ne sait où.

 

 

Malgré la beauté du lieu et sa bienveillance, nous ne cédons pas à l'appel. Nous cherchons au plus vite la sortie de l'hôtel pour ne pas céder aux cris des sirènes de ce bar inspirateur.
Tout le monde est souriant, c'est agréable, mais non, nous ne céderons pas. Nous allons sortir d'ici maintenant !
La tenancière... oh j'aime pas l'appeler comme ça ! La tenancière ! Ça fait strict, rigide ! Appelons-la... euh... comment... euh... Catherine. Oui, c'est bien Catherine. DONC Catherine nous demande si nous allons manger ici ce soir. Nous lui répondons que nous ne savons pas encore car nous aimerions faire un petit tour de la ville et aller marcher sur la plage pour voir les invasions militaires russes surprises. Elle sourit, puis nous indique le chemin à prendre pour rejoindre la promenade, la plage et la grande jetée typique des villes situées au bord de la mer Baltique.
Nous sortons de l'hôtel en repassant devant la piscine bordée de transat vides. Normal, il pleut et il ne semble pas y avoir grand monde dans l'hôtel aujourd'hui.
Après deux minutes de marche intensive, nous nous trouvons sur la grande promenade.

 

ZELENOGRADSK
D) Zelenogradsk, jetée et lignes (Russie)

Hein ? Quoi ? Elle est bien cette photo. Peut être pas la plus représentative de la ville et de sa situation géographique, mais c'est la première que j'ai faite en arrivant en bord de mer. Ce sont les lignes qui m'ont marqué. La jetée en bois au fond et les les barrières métalliques au premier plan. Je trouve le contraste intéressant et... oh bon, on n'est pas là pour philosopher ! NON !
En venant ici à Zelenogradsk-Зеленоградск-Cranz-Krantas-Krańc, je n'ai qu'un seul objectif : trouver une statue de Lénine ! Non, je déconne. On recommence.
En venant ici à Zelenogradsk-Зеленоградск-Cranz-Krantas-Krańc, je n'ai qu'un seul objectif : boire un Mojito face à la mer Baltique. Oui, c'est important d'avoir des objectifs dans la vie, tu vois. C'est ça qui te fait avancer, tu vois.
Mais avant cela, nous profitons du paysage et de la météo plutôt pluvieuse. Nous nous en allons marcher sur la longue jetée en bois s'avançant sur la mer Baltique sur plus de... je sais pas combien de mètres.

D) Zelenogradsk, sur la jetée (Russie)

D) Zelenogradsk, au bout de la jetée (Russie)              D) Zelenogradsk, vue de la jetée (Russie)

D) Zelenogradsk, sur la jetée (Russie)

Bon écoute, que te dire de plus ? La promenade, la jetée, la mer Baltique. OK, super. Il pleut. Il faut vite se mettre à l'abris. Nous n'allons pas retourner à l'hôtel de suite. Il n'est pas loin de 16 heures et quelque chose nous dit qu'il est grand temps de boire l'apéro. Ou plutôt l'avant apéro. Cela tombe plutôt bien puisque non loin de la jetée, un bar nous attend. Et dans ce bar, que proposent-ils ?
Eh bien oui, bien sûr ! Des mojitos !!!!

Jénorme a trouvé des mojitos à Zelenogradsk

Hein ? Hein ? Hein ? Aaaaaah, je ne parle pas russe, mais s'il y a bien un mot que j'ai appris à déchiffrer sur les ardoises de ars ou de restaurants, c'est le mot "Mojito". Et quand il y a écrit sur un tableau "мохито", je sais de suite ce que ça veut dire.
Nous entrons dans ce bar faisant face à la mer Baltique. Il y a quelques jeunes qui lézardent peinardement devant un jus de fruit en se regardant les portables. Une musique de fond se répand sur cet ensemble composé de bois. Ce n'est pas de la techno, ce n'est pas de la country. C'est entre les deux. De la techtry ou de la Counchno. Je montre à la serveuse la boisson que je voudrais et que j'ai repéré sur la carte disposée sur notre table. Cinq minutes plus tard, nous sommes servis.

Jénorme a trouvé des mojitos à Zelenogradsk (Russie)                E) Zelenogradsk, Mojito en attendant la fin de l'averse (Russie)

La pluie s'étant calmée, nous décidons de retourner sur la jetée et sur la promenade pour admirer le changement de lumière.

E) Zelenogradsk, sur la promenade, Baltique, contre-jour (Russie)

E) Zelenogradsk, sur la promenade, contre-jour                 E) Zelenogradsk, sur la promenade, jetée (Russie)

E) Zelenogradsk, sur la promenade, Baltique, rayons (Russie)

Voilà. Bon. Allez, on va aller boire une bière dans un bar un peu plus loin parce que le Mojito, c'est chouette, mais ça donne envie de pisser.
Nous nous rendons donc dans un autre bar situé le long de la promenade. Celui-ci est un peu plus roots que le précédent. Pour ne pas déranger, nous commandons une bière afin de pouvoir profiter des toilettes. Malheureusement, ici, en Russie, le demi, ça n'existe pas. Ou du moins,s si ! C'est en France que le demi est servi en quart ; c'est à dire 25 centilitres. Ici, en Russie, comme dans pas mal d'autres pays, un demi, c'est un demi ; c'est à dire 50 centilitres. À ce rythme là, nous ne verrons pas grand chose de la ville, nous allons bien connaître les toilettes des bars qui longent la côte baltique. Cela peut donner l'idée d'écrire un guide genre "Le guide du routard", mais que nous appellerions "Le guide de l'incontinent". C'est pas mal comme nom de guide de voyage.
Nous ressortons du bar dont j'ai oublié le nom. Nous retournons voir l'évolution de la lumière sur la Baltique, ainsi que l'état de la jetée et de la promenade.

G) Zelenogradsk, sur la jetée

G) Zelenogradsk, la jetée (Russie)             G) Zelenogradsk, sur la jetée (Russie)

J) Zelenogradsk, vue sur la station depuis la jetée (Russie)

Tout de suite un point météo. Eh bien, comme tu peux le voir sur les photos ci haut, nous ne comprenons pas vraiment ce que veut faire le soleil avec les nuages. Tout à l'heure, il semblait se cacher derrière eux. Maintenant, il donne l'impression de vouloir s'imisser par en-dessous.
Comme cela ne semble pas tellement évoluer, nous décidons de quitter les bords de mer pour nous lancer dans une visite inattendue de la ville. Nous appellerons cette visite "Derrière la façade Baltique".

DERRIÈRE LA FAÇADE BALTIQUE...

         Nous quittons la promenade.
E) Zelenogradsk, sur la promenade, panneau (Russie)

En laissant la côte derrière nous, nous passons des façades. Si la promenade est propre et bien aménagée pour séduire les touristes, la partie intérieure de la ville de Zelenogradsk est différente. Beaucoup de fils électriques au-dessus de nos têtes prennent appuis de poteau en poteau. Les façades des maisons sont plus grises. Certaines sont très belles par leurs architectures, faisant penser à quelques bâtiments style art déco.

F) Zelenogradsk, derrière la façade maritime (Russie)                  F) Zelenogradsk, derrière la façade maritime

Nous hésitons à entrer dans l'un des bars que nous croisons. Nous avons l'impression qu'ils sont d'avantage destinés aux locaux qu'aux gens de passage comme nous.
Un peu d'histoire de Zelenogradsk ? OK, pas de problème !

"Le site de Zelenogradsk était à l'origine un village de pêcheurs vieux prussiens, à proximité de Kaup, une ville de Prusse sur la côte de la mer Baltique, à l'époque des Vikings. La zone passa sous le contrôle des chevaliers teutoniques et fut peuplée d'Allemands. Son nom allemand Cranz, à l'origine Cranzkuhren, provient du vieux prussien krantas, mot qui signifie « la côte ». Pendant la plus grande partie de son histoire, elle ne fut qu'un petit village de Prusse-Orientale.
Au XIXème siècle, le village devint le principal centre balnéaire du Royaume de Prusse sur la côte orientale de Prusse, surtout après la construction d'une ligne de chemin de fer reliant le village à Königsberg (aujourd'hui Kaliningrad) en 1885. Malgré l'augmentation du nombre de touristes, l'industrie de la pêche resta forte ; le flet fumé est une spécialité régionale. Malgré une population de plus de 6 000 habitants à la fin des années 1930, Cranz n'avait pas le statut de ville.

La région fut envahie par l'Armée rouge à la fin de la Seconde Guerre mondiale et annexée par l'Union soviétique. Cranz n'avait que peu souffert de la guerre, mais la population allemande fut évacuée ou expulsée par la suite. En 1946, Cranz reçut le statut de ville et fut renommée Zelenogradsk, ou « ville verte » en russe.
L'activité touristique fut négligée, pendant la guerre froide, à Zelenogradsk au profit de la ville voisine de Svetlogorsk (ex-Rauschen). Mais cette situation a changé au cours des dernières années. Zelenogradsk est une station balnéaire de plus en plus populaire auprès des vacanciers russes, notamment des habitants de Kaliningrad, et de riches Moscovites y possèdent des résidences secondaires."WIKIPEDIA

Que te dire de plus ?
Nous continuons notre errance hasardeuse, quand, tout à coup... Non ? Si ! Dans un petit coin d'un petit parc excentré, ne voilà-t-il pas que...

Jénorme et une statue blanche de Lénine à Zelenogradsk (Russie)

 Oui, c'est bien lui. Enfin, c'est bien elle. Enfin, c'est... bel et bien... une statue de Lénine.

F) Zelenogradsk, statue de Lenine (Russie)

Eh oui. Sa couleur blanche change de l'habituelle gris-noire. Cela ajoute un petit côté fantomatique.
Oooooh, ça me donne envie de chanter du Michel Sardou ça !!! Incroyable, je n'aurais autant chanté de Sardou qu'en Russie. Qui l'aurait cru ? Et puis finalement, posons-nous la question : pourquoi Vladimir Illitch a-t-il décidé de s'appeler Lénine ?
Eh bien tout simplement parce que selon Le Robert des noms propres, le nom Lénine vient du nom d'un fleuve sibérien la Léna, (en russe : Лeна), l'origine du nom du fleuve étant issue d'un dialecte toungouze : yelyuyon"rivière".
Oui, c'est vrai, ça n'explique pas tout.

Je te propose de faire dès maintenant une pause Professeur Rollin
afin de se remettre dans le droit chemin.

 

 
Nous retournons sur la promenade où la lumière a encore changé.

J) Zelenogradsk, soleil voilé sur la Baltique (Russie)

I) Zelenogradsk, vue sur la promenade (Russie)              J) Zelenogradsk, vue sur la station depuis la jetée

Comme nous avons bu quelques bières, nous avons encore envie de pisser. C'est un cercle vicieux dans lequel nous sommes entrés. Nous buvons de la bière DONC nous avons envie de pisser DONC il faut que nous allions dans un bar pour soulager nos envies, mais il faut commander quelque chose à boire pour avoir accès aux toilettes DONC nous buvons une autre bière DONC... etc. C'est insupportable.

Je repense à cette invention bien pratique.
After bière


Nous sortons de ce énième bar de bord de Baltique. La lumière a encore changé. Si, si, si ! Elle a changé, j'te dis ! Le soleil a du mal à se séparer d'un gros nuage.

H) Zelenogradsk, au bout de la jetée (Russie)

Ce qui a pour conséquence de changer également
la luminosité sur la longue jetée.

H) Zelenogradsk, sur la jetée (Russie)

G) Zelenogradsk, sur la jetée              J) Zelenogradsk, vue la jetée

J) Zelenogradsk, un peu plus tard sur la jetée

Mais si, elle change la lumière !!!!!
Bon eh, allez, notre but est de voir le soleil se coucher sur la plage t sur la Mer Baltique. Mais comme nous en avons un peu marre de cette succession bars-bières, nous décidons d'aller nous mettre à l'abris à l'hôtel. Notre idée est de rejoindre la chambre pour se poser un peu, mais comme le personnel et le petit bar de l'hôtel sont accueillants, nous privilégions cette découverte immobile.

visio conférenceNous en profitons pour passer quelques coups visio-coup-de-téléphone grâce au code Wifi de l'établissement. C'est beau le progrès : sur nos petits smartphone, nous pouvons ainsi voir en direct sur les écrans les visages des ami(e)s en France... tout en buvant une bière. Comme par exemple, ici, avec Nick Canon. Pour fêter cela d'ailleurs, nous avons pris une petite bière au comptoir de l'hôtel.

 

 

Nous ressortons de l'hôtel bien remontés pour aller voir le soleil se coucher sur la Baltique. Nous ne savons pas trop quelle heure il est, mais c'est le moment. Nous changeons de lieu cette fois-ci afin de ne plus nous laisser entraîner par le cercle vicieux bière-bars-toilettes-bières-bars-toilettes.
Une fois arrivés sur la promenade vierge de tous bars ouverts, le moment est au constat : le soleil n'est pas encore couché.

K) Zelenogradsk, fin de journée, baltique et soleil

K) Zelenogradsk, fin de journée, baltique et soleil (Russie)             K) Zelenogradsk, fin de journée, jetée et maitre Arnaud (Russie)

Nous nous posons sur la plage en fixant l'horizon. Ce qui me trouble, c'est que j'avais l'impression que la vue que nous avions sur la Mer Baltique était plein Nord. Or, vu que le soleil semble se coucher face à nous, cela n'est pas possible. Nous sommes d'accord : le soleil se couche à l'Ouest, même en Russie.
Nous attendons...

C'est un peu long...

L) Zelenogradsk, coucher de soleil (Russie)

L) Zelenogradsk, coucher de soleil sur la Baltique             K) Zelenogradsk, fin de journée, baltique et soleil (Russie)

Eh, mais... il est remonté le soleil là, non ?

Jénorme regarde le coucher de soleil sur la Baltique à Zelenogradsk (Russie)

Finalement, après plusieurs minutes, l'astre solaire (je dis ça pour éviter de répéter encore le mot soleil) s'en va se cacher sous la ligne d'horizon maritime.

 L) Zelenogradsk, coucher de soleil et nuages (Russie)         L) Zelenogradsk, coucher de soleil sur la Baltique (Russie)

Fin de journée.

Il est 19h46 environ. Il fait nuit tôt ici. Nous retournons à l'hôtel pour de bon cette fois-ci. En arrivant, nous demandons s'il est possible de manger ; ce à quoi on nous répond par la positive.
Il y a un peu de monde. Je ne sais pas si tous ces gens sont à l'hôtel ou s'ils viennent juste manger... ou si ce sont des figurants. Catherine est encore là, toujours souriante. Elle est accompagnée par une autre serveuse et un serveur. On nous place à une petite table, joliment décorée avec des bougies, puis on nous amène la carte en nous demandant si nous voulons prendre un apéro... Ah ?! Que faire ? Je demande à la jeune serveuse s'ils ont un apéritif local. Elle me regarde interloquée, puis me propose une vodka. Oh non, on va pas boire une vodka en apéro quand même... Non ! "Bon ben une bière alors s'il vous plaît." Eh merde, encore de la bière ! Je jette un oeil rapide sur les lieux pour voir où se trouvent les toilettes.
Quelques minutes plus tard, les bières arrivent. Les conversations se passent en anglais. "Vous avez choisi ?" Difficile de savoir ce qui est proposé sur certains plats car la carte mélange allégrement mots russes et anglais dans une traduction parfois un peu aléatoires. Mais, bon, après tout, c'est marrant et pourquoi pas se laisser surprendre en choisissant un plat dont on ne comprend pas complètement la composition ? Hein ? Hein ? Mais oui, c'est ça aussi l'aventure !
Si Maitre Arnaud choisit la sécurité avec un morceau de viande bien traduit et expliqué, je tente le super banco avec un plat que je ne parviens pas complètement à comprendre.

Quelques minutes plus tard,
la demande devient réalité
et la jeune serveuse m'apporte ceci :
M) Zelenogradsk, à l'hôtel (Russie)

Belle présentation. Il y a des tomates fraîches, de la betteraves, des frites, de la sauce balsamique et ce morceau de... poisson ! Eh ouais, sans en avoir l'air, j'ai commandé du poisson ! Simple, efficace, bon.
Le repas se termine. Nous sommes les derniers àêtre attablés. Normal, nous sommes les derniers àêtre arrivés ; qui plus est au moment où le restaurant avait prévu de ne plus servi. une fois de plus, le personnel a été super cool ! Mais... nous ne voulons pas quitté l'endroit comme ça. Il est encore tôt, même si tout le monde semble vouloir aller se coucher. Nous nous rapprochons à nouveau du petit comptoir en bois qui offre une belle vue sur quelques bouteilles. Allez, on ose. Nous interpellons le jeune serveur souriant en lui demandant s'il serait possible de boire une vodka. C'est vrai quoi : nous sommes en Russie, on ne va partir sans avoir bu une vodka !!! Le serveur nous regarde, puis regarde Catherine postée au petit comptoir de la réception pour faire les comptes de la journée. Ils parlent en russe. Nous en comprenons pas sur le coup si on a dit une connerie, si on va se faire virer ou si on va nous servir. Le serveur que nous appellerons FrustuckMan (pour des raisons que tu découvriras plus tard) et Brigitte se concertent, puis viennent nous voir. Putain, on va se faire virer...
CATHERINE (en anglais) :"- Vous voulez quelle sorte de vodka parce qu'ici, nous ne sommes pas des spécialistes ?
MAÎTRE ARNAUD:"- Nous non plus, c'est juste pour goûter comme ça parce que nous sommes en Russie et que nous partons demain pour la Lituanie.
CATHERINE: "- Bon. Je vais voir."

Quelques minutes, Catherine revient avec une bouteille complètement givrée car, oui, la vodka se garde et se boit glacée. Deux petits verres, service. On boit.
JENORME :"- On peut vous payer un verre ?
Brigitte et FrustuckMan se regardent en souriant, puis répondent avec emballement.
EUX: "- Non, non, merci, c'est gentil."

Ah ? Y'a un soucis ? Elle ne va pas nous rendre aveugle ? Mais qu'est-ce que c'set comme alcool finalement la vodka ? C'est vrai quoi. Nous savons que la Suze est extraite d'une plante ; que le Ricard, c'est de l'anis ; que le Rhum est eune eau-de-vie transformée à partir de la canne à sucre ; que le whisky est composéà partir de céréales. Mais la vodka ?

"La vodka peut être produite à partir de presque toutes les matières d'origine agricole : les plus connues sont les céréales (blé, amidon, orge, sarrasin), mais on trouve également des fruits (pommes, poires, cerises...), des pommes de terre, des betteraves, des châtaignes, du sucre ou du riz. Selon les matières premières, on obtient plus ou moins d'alcool. L'eau, pure et géologiquement caractérisée, est aussi un composant essentiel de la vodka."  ESPRIT DÉGUSTATION


Nous terminons nos verres. Catherine nous en propose un second... que nous acceptons. Puis nous parlons un peu. D'où nous venons, où nous allons et pourquoi. De leurs côtés, Brigitte nous dit qu'elle a racheté l'hôtle il y a peu, que la clientèle est très variée, mais essentiellement allemande et russe.
Bon allez, nous avons de la route demain. FrustuckMan nous demande si nous voulons petit déjeuner demain matin. Nous lui répondons que nous allons partir tôt pour être sûrs d'être à la frontière russo-lituanienne en temps et en heure.
FRUSTUCKMAN :"- Habituellement, nous servons le petit déjeuner à partir de 8 heures, mais si vous voulez, je peux me lever plus tôt et vous le préparer à partir de 7 heures.
NOUS :"- Oh non, mais on ne veut pas abuser, c'est très gentil.
FRUSTUCKMAN :"- Il n'y a pas de problème.
NOUS :"- Bon ben d'accord."

Nous regagnons la chambre. D'autres aventures prévues demain.

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Qu'est-ce que FrustuckMan va leur préparer pour le petit déjeuner ? Maître Arnaud et Jénorme vont-ils pouvoir passer la douane russo-lituanienne sachant que cela ne semblait pas évident lors de leur passage mouvementéà la frontière polono-russe ? Sera-t-il possible de rouler en voiture sur  l'Isthme de Courande, objectif de ce périple ? Et en Lituanie, est-ce qu'il y aura des bières, et surtout des toilettes ?

 

 

 

Jénorme et Cubito, la ventriloquie à son sommet !

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On se souvient tous de Nestor et de sa pêche aux moules ou encore de Tatayet et... et... on s'en souvient tous.

Après Jeff Panacloc, voici un nouveau venu dans le monde de ventriloquie : Cubito !
Vulgaire, agressif, machiste, raciste et inculte, il vous emmènera dans les tréfonds de la ventriloquie pour un spectacle unique, cher et très court. 

 

Jénorme et Cubito en pestacle A

 

 

 

 

LA BRETAGNE : de Le Conquet à Camaret-sur-Mer (29)

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Oui alors là, je ne sais pas si tu as remarqué, mais dans le titre, j'ai écrit "Du Conquet" et non "De Le Conquet" parce que c'était pas très joli, et dans l'épisode précédent, nous avons déjà parlé assez longuement de ces villes commençant par un A et tout et tout ça.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


Mélanie et moi-même sommes donc arrivés à Le Conquet... ehla qu'ça m'énerve !... au Conquet hier, dans la soirée, à l'heure de l'apéritif, entre chien et loup, alors qu'il y avait surtout des chats dans les rues. C'est d'alleurs pour cela qu'il n'y avait que des chats : parce que nous étions entre chiens et loups ; c'est à dire ce moment de la journée où il n'y a ni chien, ni loup. Nous sommes entre. Nous aurions très bien pu dire que nous étions entre alligators et zèbres, mais comme ces animaux ne sont pas courants en Bretagne, nous allons rester sur l'idée première d'entre chien et loup et tenter dès maintenant d'avancer un peu parce que ça traîne lààààààààà !!!! Remarque, il y aurait pu y avoir aussi des babouins puisque, comme nous l'avons appris il y a deux jours, 50 d'entre eux se sont fait la malle du zoo de Vincennes.

 

Babouins en liberté
Photo : France Bleue

Une question survient alors à ce moment précis de notre récit qui n'a pas toujours pas commencé : pourquoi dit-on "se faire la malle" ? Et qui a utilisé en premier cette expression ? A quelle époque ? Comment ? Pour qui et pour quoi faire ? Tout de suite, des explications.
"Cette expression semble apparaître vers 1935 dans les milieux carcéraux pour signifier "s'évader".
Construite sur le même modèle que les expressions argotiques "se faire la belle" ou "se faire la paire", elle marque simplement le fait que l'évadé est, au figuré, "parti en voyage" et qu'il a donc préparé et emporté sa malle ; même si, dans la réalité, il est peu probable qu'il se soit encombré de ses effets avant de disparaître. (...)
On peut signaler que :
- Au XVIème siècle, "trousser en malle", c'était "enlever par surprise" (bizarrement, au XVIIème, "troussé en malle" voulait dire "mort", ce qui laisse supposer que ceux qui se faisaient "trousser en malle" subissaient en général un sort funeste.
- À la fin du XVIIème, "plier sa malle" signifiait "mourir" ("faire sa malle" voulait dire la même chose à la fin du XIXème)
- Au même moment que l'apparition de notre expression, "faire la malle à quelqu'un", c'était le quitter, l'abandonner."  EXPRESSIO.FR

Voilà. Ben c'est bien tout ça.

DONC Le Conquet !
Mélanie et moi-même sommes arrivés hier, vers 18 heures, entre alligators et babouins. Ah, eh, hein : on ne comprend plus rien si j'écris ça ?! Hein ?!
Comme nous l'avons déjà vu dans le précédent épisode, nous avons fait halte ici, au Le Conquet, pour prendre un bateau. Ah, ah !!!! D'accord, mais un bateau pour quoi, pour où ? Eh bien, un bateau pour nous rendre sur la sauvage et mystérieuse île d'Ouessant, la plus occidentale des îles françaises. Et à ce moment précis, tu penses à la chanson de Laurent Voulzy,

♫ Belle-Île-en-Mer, Marie Galante, ♪
♪ Saint-Vincent, Loin Singapour, ♫
♫ Seymour, Ceylan,...♪

Ah bah non, il ne parle pas de Ouessant... Ah ben tout faux, là, rien à voir. On recommence.
Nous avons fait halte au Le Conquet pour prendre un bateau. Ah, ah !!!! D'accord, mais un bateau pour quoi, pour où ? Eh bien, un bateau pour nous rendre sur la sauvage et mystérieuse île d'Ouessant, la plus occidentale des îles françaises. Et à ce moment précis, tu ne penses surtout pas à la chanson de Laurent Voulzy. Ouessant, morceau d'Europe échappé du continent pour aller faire tanguer ses côtes au milieu de cette mer capricieuse qui n'est autre que le passage étroit entre le vaste Océan Atlantique et le maigre couloir de la Manche. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà qu'ici, au Conquet, les locaux ou je-ne-sais-qui, ont décidé de donner un nom à ce lieu maritime allant des falaises d'Ouessant jusqu'à la pointe du Raz. Et ce nom est Mer d'Iroise.

Mais revenons sur l'île d'Ouessant.
"Qui voit Ouessant, voit son sang". Un adage qui en dit long sur les nombreux dangers qui rôdent pour s'y rendre. Par forte tempête, elle peut même être inaccessible des jours durant. Ouessant, dernier bout de terre avant la grande traversée de l'Océan Atlantique en direction des Amériques.
Oui, on aime ça ! Le danger, le mystère, l'indécis, le doute, la nature reprenant ses droits contre l'homme moderne, toujours avide de tout maîtriser, tout contenir, tout refaire à son image pour son confort.

"Située à 30 kilomètres du continent, longue de 8 kilomètres sur 4 kilomètres de large, Ouessant est un plateau ondulé de 40 mètres d'altitude en moyenne, qui culmine à 65 mètres , au sémaphore du Stiff. Elle présente un profil en pince de crabe, ouverte vers l'ouest sur la baie de Lampaul, qui sert d'abri à la principale commune de l'île. A l'Est, la baie du Stiff est le seul endroit facilement accessible par la mer. La côte, déchiquetée et sculptée par les tempêtes, est bordée de hautes falaises servant d'abri aux oiseaux de mer.
Peu peuplée, Ouessant présente de vastes étendues sauvages car les parcelles jadis exploitées pour l'agriculture et le pacage des moutons, désormais abandonnées, sont progressivement reconquises par une lande rase. L'île est le refuge de nombreux oiseaux marins, nicheurs et migrateurs. Dauphins et phoques gris peuvent parfois être observés sur la côte nord."  ÉDITIONS ATLAS

L'île d'Ouessant a ce charme lointain qui nous attire... "C’est le choc de l’isolement et de la rencontre, de  l’enracinement et de l’ouverture au monde, de la soumission aux éléments et de l’indomptable esprit de liberté qui a forgé cette île..." ÎLES DU PONANT

Aaaaah Ouessant, déjà, tu nous appelles ! Tu nous attends ! Nous te voulons, nous voulons te rencontrer. Nous voulons marcher sur tes sentiers, rencontrer tes habitants, voler avec tes oiseaux, danser avec tes vagues et jouer au jokari en équilibre sur tes hautes falaises. Oui, toi, Ouessant.

 

Malheureusement, eh bien, nous n'irons pas !
Ben ouais, il aurait fallu que nous réservions quelques jours auparavant. La veille, la tenancière de l'hôtel nous avait bien donné un petit espoir en disant que certaines réservations étaient annulées du jour au lendemain, mais ce matin, au réveil, lorsque nous sommes allés la voir, elle nous a confirmé qu'il n'y avait plus aucune place dans le bateau prenant la direction de l'île ce matin.
J'avais pourtant regardé les réservations il y a quelques semaines et tout semblait être propice pour se pointer sans réserver nos sièges. Erreur ! Grosse erreur ! Argh !
Nous restons à terre, dans la brume matinale et grisâtre du le Conquet, à laquelle nous mêlons nos pas quelques minutes pour tenter de découvrir la commune la plus occidentale de France. Pas très attirante comme ville au premier regard. Tiens, je n'ai fait que deux photos.


LE CONQUET
Le Conquet, le port (29)

Je ne veux pas dire de mal de cette ville qui regorge de commerçants accueillants, comme ce boucher-charcutier de la rue Poncellin à qui j'ai acheté un peu de charcuterie et de plats cuisinés la veille pour manger tranquillement dans la chambre.
Comme pour chaque voyage, nous aimons ramener un spécialité du pays, de la région, de la ville où nous nous rendons et que nous ne trouverons nul part ailleurs. ici, la spécialité locale est la saucisse d'Ouessant. Oui, je sais, nous ne sommes pas à Ouessant et nous n'irons pas, je sais !!! Et d'ailleurs, le boucher-charcutier de la rue Poncellin n'en avait pas. Par contre, il avait de la saucisse de Molène, autre île proche du Conquet... où nous n'irons pas non plus d'ailleurs.
Fumée au goémon, la viande de cochon de la saucisse de Mollène est ensuite coupée au couteau et non hachée. Le fumage se décompose en deux heures par jour pendant cinq jours, conférant à la saucisse son goût particulier.
Aaaah, Molène ! "Qui voit Molène voit sa peine". On peut en parler. Si, si. Même si nous n'y allons pas, j'ai envie d'en parler.

"Molène mesure un peu plus d'un kilomètre de long pour 850 mètres de large, couvrant à peine 100 hectares. Du Conquet, le bateau met une heure pour l'atteindre. La partie la plus élevée de cette petite île de pêcheurs abritant aujourd'hui moins de 250 habitants ne dépasse pas 21 mètres au-dessus du niveau de la mer. (...) Durant des siècles, les habitants de Molène, l'île "capitale" ont vécu dans la solitude, tirant leur unique ressource de la pêche. Seulement habillée de quelques maisons de granit gris resserrées autour de l'église et d'un port où reposent des barques colorées, Molène n'a pas cédé aux attraits de la modernité. Preuve supplémentaire : ses habitants vivent encore à l'heure solaire."EDITIONS ATLAS

Qu'est-ce que cela aurait bien de se rendre sur une de ces îles retirées du monde... Mais non, nous sommes au Conquet.
Comme je le mentionnais plus haut, je ne veux pas dire du mal, mais Le Conquet n'est pas la ville la plus attirante de Bretagne. On sent ici comme un goût de transition, un lieu de passage où les gens ne restent pas pour visiter. Il faut dire que le port prend de la place.
Attention, loin de moi l'idée d'ouvrir les débats en créant un hashtag "#Balance ton port", mais il faut reconnaître que tout ce béton gris avec ces énormes digues-parkings recevant des flots de voyageurs et de marchandises, ce n'est pas très attirant. Contentons-nous de dire que Le Conquet est une ville où l'activité maritime est très importante.

Que dire d'autre ? Un peu d'Histoire, peut être ; puis de géographie ensuite.

"Le jour est à peine levé en ce 29 juillet 1558, et le village sommeille encore lorsqu'une armada anglo-flamande débarque sur la plage des Blancs-Sablons. Bientôt, 7000 soldats s'attaquent aux maisons du Conquet et à l'abbaye voisine de Saint-Matthieu, pillant et brûlant tout sur leur passage. Après quelques heures de ce carnage, la population des environs accourt en foule, bouscule les assaillants, qui retournent à leurs navires, laissant derrière eux un paysage de désolation.

Le Conquet, vue sur pointe de Kermorvan (29)

UN PETIT PORT DU BOUT DU MONDE
Depuis le IXème siècle déjà, le petit port avait connu de nombreuses attaques, normandes puis anglaises. De celle de 1558 comme des autres, le village se remit rapidement. Le commerce maritime, qui faisait alors la fortune du port, reprit son cours : les armateurs se remirent à louer leurs navires, leurs capitaines et leurs équipages aux producteurs et commerçants français et étrangers afin de transporter sel, vins ou draps d'un port à l'autre de l'Atlantique, de l'Angleterre à l'Espagne. Ces 'rouliers des mers' ont disparu vers la fin du XVIIIème siècle, mais une trentaine de navires occupe encore le port. Désormais, les marins conquétois pratiquent essentiellement la pêche aux crustacés, activité introduite en 1849 par des marins paimpolais venus s'installer au village avec leur famille. Au XXème siècle, la construction navale fut l'autre grand domaine d'activité du port, jusqu'à la fermeture du dernier chantier en 1992.

AU-DESSUS DE L'ABER
Bâti à flanc de coteau, le village domine sur une longueur de 2 kilomètres environ un aber qui s'enfonce dans les terres. Au gré des petites rues qui grimpent vers le coeur du village, le panorama s'ouvre progressivement sur le port et sur la presqu'île de Kermorvan, à laquelle on accède depuis 1950 par une passerelle. Il fallait auparavant attendre la basse mer pour accéder à ce splendide bout de terre bordé sur sa face nord par la plage des Blancs-Sablons.
Le long des rues, quelques belles demeures évoquent le passé du village. La Maison des Seigneurs, l'une des plus anciennes bâtisses conquétoises, édifiées vers 1510, domine le port de sa haute tour ronde. Non loin, l'ancien hôtel Beauséjour accueille les bureaux de la mairie. Dans son prolongement, la rue du Lieutenant-Jourden compte quelques anciennes maisons d'armateurs des XVIème et XVIIème siècles. Les jardins situés à l'arrière communiquaient directement avec les magasins donnant sur le port, reconnaissables à leurs escaliers extérieurs. Partout enfin, les petites maisons de pierre, les murets en moellons de schiste, les modestes chapelles où les fenêtres 'anglesques'  -de curieuses fenêtres d'angle-  composent un ensemble pittoresque, animé le mardi par le marché."
                                                                                                    ÉDITIONS ATLAS

Heureusement que les Éditions Atlas sont là pour parler du Conquet positivement parce que, là, je ne savais pas quoi trop dire. Parait-il que les attraits touristiques sont nombreux, comme les plages qui s'étendent sur plus de 3 kilomètres et où l'on peut pratiquer le surf et la planche à voile. Le sentier des Douaniers est aussi à parcourir pour réaliser le tour de la presqu'île de Kermorvan. La ria est elle un petit paradis pour les ornithologues et les botanistes.
Pendant que Mélanie reste se reposer dans la chambre, je fais un rapide tour de la ville, de la place de Llandeilo où se trouve notre hôtel jusqu'au port. Je croise en chemin une chapelle, évoquant l'histoire de Dom Michel Le Nobletz, l'un des plus vigoureux missionnaires de la Réforme catholique dans le Royaume de France.

Bon allez ! On s'casse !
Direction quelques kilomètres plus loin pour marcher un peu sur la Pointe Saint-Mathieu. Quatre kilomètres plus tard, nous arrivons. Nous nous garons sur ce parking vide jouxtant l'abbaye, le phare, le sémaphore. Bref : la pointe.


POINTE SAINT-MATHIEU
Pointe Saint-Mathieu, phare et côte

Battue par les vents et les embruns, volontiers inquiétante surtout par cette météo grise matinale d'octobre, Penn ar Bed (pointe du Bout du monde en breton) reste retranchée derrière son rideau d'écueils. Nous avons du mal à croire qu'ici, au XIIème siècle, il y avait une véritable ville avec plus de 36 rues.
D'après une légende, le nom de Saint-Mathieu proviendrait de marchands léonards revenant d’Ethiopie avec le corps de Saint-Mathieu et qui auraient été miraculeusement sauvés du naufrage au large de cette pointe. L’abbaye fut alors fondée au VIème siècle pour abriter les reliques de Saint-Mathieu.
Facilement reconnaissable entre toutes les autres pointes, elle se compose d'un phare blanc et rouge sur lequel est écrit "Saint-Mathieu". Eh oui, ils n'allaient pas écrire "du Raz". Autre particularité, les ruines de l'abbaye jouxte l'édifice moderne. Le tout est posé sur de hautes falaises abruptes avoisinant les 20 mètres de hauteur.

Faisons un peu le tour, veux-tu.

Nous commençons notre petit tour en nous rendant à hauteur d'un mémorial imposant en suivant un morceau du sentier du littoral, appelé ici sentier côtier.

Pointe Saint-Mathieu, sentier côtier, panneaux (29)        Pointe Saint-Mathieu, Mémorial des Marins (29)

Nous passons devant une grande colonne grise impressionnante par sa hauteur.
Elle a été sculptée par le breton René Quillivic en hommage aux marins morts durant la Première Guerre Mondiale. Le visage de la statue féminine, paysanne de pierre, semble nous lancer un regard inquisiteur et hautain.

Pointe Saint-Mathieu, rencontre               Pointe Saint-Mathieu, Mémorial des Marins, détail (29)

Cette statue marque également l'entrée du cénotaphe. Construit en 1927, il est consacréà la mémoire des marins morts pour la France. Dominant un vieux fortin, une haute stèle traduit la douleur morale et la tristesse d’une femme en deuil face à l’océan. Il est ouvert au public et présente une exposition consacrée aux marins disparus et aux naufrages.

Pointe Saint-Mathieu, Mémorial des Marins, canon (29)

De la terrasse du mémorial, nous avons une belle vue panoramique sur l'ensemble de la Pointe composé par le sémaphore, le phare, les ruines de l'abbaye et ses falaises.

Pointe Saint-Mathieu, les phares (29)

Nous nous dirigeons vers cet ensemble.
Décor irréel que celui de l'abbaye en ruines... conservées. La tour du phare semble émergé de son antre ravagée, alors que le sémaphore semble la protéger des vents marins du large. Face à la mer d'Iroise, le lieu a un goût de bout du monde. Oui, je sais je l'ai déjà dit, mais je dis ce que je veux. Je dirais même que je redis ce que je veux !
La blancheur du sémaphore et la modernité de son architecture se détachent. Construit en 1906, au bout de la pointe pour bénéficier d'une vue globale sur le goulet de Brest et le chenal du Four, le sémaphore actuel fait 39 mètres de haut et possède des logements de guetteurs. Il ne se visite pas, mais on peut en faire le tour.

Nous nous approchons de l'abbaye pour entrer dans ses ruines. Parait-il qu'elle connut un rayonnement que l'on a peine à imaginer aujourd'hui en errant dans ce lieu vide. À partir du XIIème siècle, elle était le centre d'une intense activité. Une véritable petite ville s'étant formée autour du monastère.

Pointe Saint-Mathieu, abbaye (29)            Pointe Saint-Mathieu, abbaye et lanterne (29)

L’abbaye, de construction romane et gothique, daterait du 11ème siècle. Des moines bénédictins l'ont occupée jusqu'à la Révolution française, assurant le rôle de surveillance du littoral en entretenant un feu en haut d’une tour, 'ancêtre' du phare actuel.
Au Moyen-Âge, ces moines de Saint-Mathieu et les marins du Conquet furent les premiers à dessiner, sur parchemin, le tracé des côtes connues, et à y inscrire des descriptions des conditions de navigation. Ce fut les débuts de la catographie maritime.
Après moult rebondissements plus ou moins dramatiques, la fin de l'abbaye fut prononcée en 1796, après la Révolution.

"Les faits de guerre et ces administrations désastreuses eurent progressivement raison de la florissante richesse passée de l'abbaye. La peste et la famine décimèrent également la population de la ville de Saint-Mathieu pendant le XVIIème siècle, réduisant encore ses revenus. En 1618, il ne restait que quatre religieux, puis deux, 20 ans plus tard. 
Il fut mis fin à cet état de délabrement en 1655 par l'abbé Louis de Fumée, seigneur des Roches-Saint-Quentin. Grâce à sa fortune personnelle et convaincant les bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, il entreprit avec eux la restauration de l'abbaye et y ranima le zèle religieux. Les reliques du temps de la splendeur y furent à nouveau rassemblées et des pèlerinages organisés.
En 1692, peu à peu victimes des conditions de vie difficiles de cette pointe de terre, les moines demandèrent au roi d'aller résider dans la ville de Brest. Ce dernier y opposa son veto. La présence de ces religieux en ce lieu extrême offrait à ses commandants et autres officiers un excellent pied à terre. Une réserve de poudre y avait même été déposée en cas de guerre.
La congrégation resta donc sur place. Cependant, à la Révolution, et plus particulièrement en 1790 lors de l'inventaire de l'abbaye devenue bien national, il n'y résidait plus que quatre moines. Tout son contenu mobilier fut progressivement dispersé et l'immeuble, ou tout du moins le gros œuvre, fut démoli en 1796 et les matériaux vendus directement sur place. Les fenêtres, portes, toits, avaient été précédemment pillés par les habitants. Quelques ruines de l'église et le donjon subsistèrent, vestiges de ce que fut cette grande abbaye bretonne." WIKIPEDIA

Si la météo est grise, il ne faut pas être surpris de voir soudain apparaître des coins de ciel bleu. Non, bon, je déconne. Dans ce qui va suivre, il y a également des photos que j'avais prises un autre jour, quelques années auparavant. Certes, le temps change en vite en Bretagne, mais faut pas pousser non plus.

Pointe Saint-Mathieu, abbaye et lanterne (29)


Il est impressionnant ce phare.
Rapprochons-nous un peu.

Pointe Saint-Mathieu, phare

"En 1250, les moines de l'abbaye allument un feu en haut d'une tour afin de guider les navires. Quelques siècles plus tard, en 1835, le phare actuel est allumé. Haut de 37 mètres, il culmine à 58 mètres au-dessus du niveau de la mer et signale la route à suivre pour entrer dans le goulet de Brest (grâce notamment à son alignement avec le phare du Portzic). Électrifié en mars 1937, il est automatisé en 1996 et télécontrôlé depuis 2005. Il est classé au titre des Monuments Historiques depuis novembre 2010." FINISTERE TOURISME

Pointe Saint-Mathieu, le phare (29)              Pointe Saint-Mathieu, le phare, sommet (29)

La dernière fois que j'étais venu, j'étais monté au sommet. 163 marches à gravir pour ensuite contempler un somptueux panorama allant de la presqu'île de Crozon jusqu'à Ouessant en passant par les îles de la mer d'Iroise.

Pointe Saint-Mathieu, vue du phare (29)

Pointe Saint-Mathieu, vue du phare            Pointe Saint-Mathieu, vue du phare

Pointe Saint-Mathieu, vue du phare

Nous poursuivons notre évolution en suivant le sentier du douanier côtier ou le Sentier côtier du douanier ou le Côtier du douanier sentier. Une autre vue apparaît, donnant tout son mystère et sa tonalité sauvage au lieu.

Pointe Saint-Mathieu, phare et côte

Le célèbre historien français du XIXème siècle, Jules Michelet, célèbre historien du XIXème siècle, visita le site et en donna une vision tourmentée, évoquant la rudesse inhospitalière de ce promontoire du bout du monde :
"C'est la limite extrême, la pointe, la proue de l'ancien monde. Là, les deux ennemis sont en face : La terre et la mer, l'homme et la nature. Il faut la voir quand elle s'émeut, la furieuse, quelles monstrueuses vagues elle entasse à la pointe Saint Mathieu, à cinquante, à soixante, à quatre-vingts pieds ; l'écume vole jusqu'à l'église ou les mères et les sœurs sont en prières. Et même dans les moments de trêve, quand l'océan se tait, qui a parcouru cette côte funèbre sans dire ou sentir en soi : Tristes usque ad mortem !"

 Pointe Saint-Mathieu, phare et côte


Et maintenant :

regardons au large !

Pointe Saint-Mathieu, au large
                                            Voilà !

Pointe Saint-Mathieu, vue sur les Roches Noires (29)
Et voilà !                                         

Étonnant ensemble noir à l'horizon. non, ce ne sont pas les restes de l'Amoco Cadiz qui sont venus former une nouvelle île. Ce n'est pas non plus l'un de ces îlots qui prend forme au large pour donner "vie"à un continent tout en plastique baptisé le septième continent. Apparemment ce dernier se situe dans le nord de l'océan Pacifique, ayant la taille de six fois la France. (sources : le 7ème continent de plastique). Apparemment, il s'agirait de l'île de Béniguet.

Nous retournons à la voiture,
non sans avoir jeté un dernier regard sur la pointe...
Pointe Saint-Mathieu, phare Nanie
Oh merde, pousse-toi de devant !!!

Nous retournons à la voiture,
non sans avoir jeté un dernier regard sur la pointe Saint Mathieu.Pointe Saint-Mathieu, panoramique (29)

Allez, on y va.
Tout ce grand air et cette sauvagerie ne nous ont pas tellement donner envie de nous replonger dans l'urbanisation à outrance brestoise. Alors, avant d'atteindre la sous-préfecture du Finistère, nous faisons un petit détour par le phare du Petit Minou. Ooooooh, c'est mignon-choupinou, ça, le Petit Minou !

Rien que le nom intrigue. Pourquoi Minou ? Et pourquoi petit ? Est-ce que le phare a la forme d'un petit chat ? Est-ce que le lieu est gardé par un petit chat ?
Nous arrivons après avoir parcouru les 16 kilomètres séparant la pointe Saint-Mathieu de la plage du Petit Minou. Nous ne sommes plus entre chien et loup, ni même entre sauterelle et renard. Par contre, pas un chat en vue lorsque nous nous garons sur le parking jouxtant la plage.
Il y a là une cabane de surfeurs, baptisée le Minou Surf Club.


PLAGE DU PETIT MINOU
Minou, cabane à surf (29)
           Minou, surf Club (29)

En tant que basque pour Mélanie et en tant que locataire dans le Pays Basque pour ma part, nous sommes tout d'abord surpris d'apprendre que l'on pouvait surfer en Bretagne. Ensuite, qui dit "surfeur", dit "plage propre", mais le panneau ouvrant la plage a l'air plus indécis sur ce sujet.

Minou, plage et panneau (29)"Le bassin versant de la plage est le territoire sur lequel l'ensemble des eaux qui s'écoulent (ruisseaux, eaux de pluie, écoulements divers) rejoignent l'eau de baignade, après avoir entraîné avec les elles les polluants éventuels rencontrés sur leur passage.(...)
La plage du Minou fait l'objet de beaucoup d'attentions (...) Ces efforts ont pour but de protéger les baigneurs et les surfeurs des risques de pollutions ponctuelles des eaux de baignade, surtout suite aux fortes pluies. (...)
Pour les amateurs de pêche à pied, ne ramassez pas les coquillages n'importe où.
Évitez de vous baigner après de fortes pluies, ne vous baigner pas à proximité des exutoires, rincez-vous à l'eau douce après le bain."

 

Un autre panneau explicatif, situé un peu plus loin, nous parle de l'histoire de cette plage.
"Sur la droite du fort, la Plage du Minou a vu aboutir, en 1869, l'un des tout premiers câbles télégraphiques transatlantiques reliant le vieux continent aux États-Unis. Les câbles étaient enterrés sous la route de Brest au Conquet, sur une partie de leur trajet menant à la mer.
Cette plage ne se découvre vraiment qu'à marée basse et son sable a longtemps été utilisé pour amender les sols de la commune de Plouzané.
Peu propice à la baignade, la plage est surtout renommée pour la pratique du surf et du bodyboard."

Ah, ils insistent.
Toujours est-il que nous n'avons pas prévu de nous baigner en ce mois d'octobre frileux et gris. Nous nous contentons de regarder la belle et longue plage de sable fin, formant une sorte de coquille ou de crique, avec une belle vue sur la presqu'île de Crozon.

Minou, plage du Minou (29)

Derrière la plage, un grand escalier permet d'atteindre le fort du Minou. Mais avant cela, on peut aussi admirer l'étendue de la plage.

Minou, plage du Minou, de haut (29)

Arrivés devant l'entrée du fort, un panneau nous explique sa construction et son Histoire.

Minou, fort du Minou (29)"Construit en 1697, le Fort est constitué par une enceinte en maçonnerie de moellons de 6 mètres de hauteur moyenne, bordée d'une douve de 3 mètres de profondeur et de 9,5 mètres de largeur. Vauban complète son dispositif de défense par l'installation de batteries comprenant des canons de 240, un poste de commandement, des directions de tir et des magasins."

 

 

Et voici qu'une fois passé la fort apparaît l'étonnant phare du Minou.
Je dis étonnant parce qu'il est vraiment étonnant par sa position stratégique et sa situation géographique. On se croirait dans un décor de cinéma. Un peu comme... "Shutter Island" (2010) de Martin Scorsese, vois-tu.

Mais pas tant que ça en fait.

PHARE DU PETIT MINOU
Minou, phare du Minou, filtre (29)

C'est beau. Bon, certes, il y a beaucoup de béton, mais je trouve ça beau.
Un peu d'Histoire :
"Le phare du Minou forme un alignement avec le phare du Portzic et indique la route à suivre pour entrer dans la rade de Brest. Sa construction en pierres de taille extraites de la carrière de l'Aber-Ildut est supervisée par l'ingénieur des Phares et Balises, Louis Plantier.
Il a été allumé en 1848 et automatisé en 1989. Il possède une portée de 19 milles. Haut de 26 mètres et à 58 mètres au-dessus du niveau de la mer, il émet deux éclats blancs et rouges toutes les douze secondes."

Par contre, sur ce panneau explicatif jouxtant le chemin menant au phare, aucune allusion n'est faite sur l'origine du nom "Petit Minou".
Toutefois pourtant cependant encore que si bien peut être, peut-on y en déduire un sens avec une autre présence lumineuse basée sur le plateau des Fillettes. Hein ? C'est pas clair ce que je dis ? OK, alors, tout de suite, la carte :

Carte
Carte : Mapcarta

Nous sommes au phare du Petit Minou, le plateau des Fillettes est en face, au milieu du goulet d'entrée de la Rade de Brest.
DONC, le plateau des Fillettes comporte un secteur rouge qui signale l'entrée de la rade ainsi que des roches immergées que les bateaux pourraient percuter. Pour parer ce danger, certains marins utilisent ce moyen mémotechnique :"Le Minou rougit quand il couvre les Fillettes."
Hein ? Hein ? Hein ? Bon, écoute euh... voilà quoi.
Sinon, autre explication, le nom de Petit Minou proviendrait du pluriel de men qui veut dire pierre en breton ; ceci d'après Wikipédia.
Par contre, d'après le site Bretagne.com, Petit Minou viendrait de Min, pouvant signifier bouche, embouchure. Min devient Minou au pluriel.
Allez, on va un peu fermer nos gueules pour regarder en silence ce paysage de carte postale.

Berck-sur-Mer, carte postale (62)
Ah pardon, j'ai fait une fausse manip'.
Recommençons !

Allez, on va un peu fermer nos gueules pour regarder en silence ce paysage de carte postale.

Minou, phare du Minou

Minou, phare du Minou             Minou, phare du Minou

Allez, on repart ! Direction Brest.
Le but est de ne surtout pas s'y arrêter. Non pas parce que c'est moche, mais parce que nous préférons faire des pauses dans des endroits moins urbanisés. Nous n'irons donc pas marcher sur le quai de la Douane, ni visiter l'Arsenal et encore moins parcourir les petites rues du quartier traditionnel de Recouvrance. Quant à Océanopolis, le grand aquarium de la ville, nous nous contenterons de regarder une vidéo des manchots que j'avais faite il y a quelques années...

Brest, vue de la bagnole, ça donne quoi ? Eh bien, ceci.

BREST
Vue de la bagnole
Sur les routes bretonnes
Oui, tu as bien vu :
il s'agit de Prad Pip, et non de Brad Pitt.

Brest, hangar, tags et grue (29)           Brest, hangar, tags et grue

La météo est très changeante. Nous alternons pluie et soleil toutes les trente secondes ; ce qui ne nous inspire pas pour découvrir la Bretagne en sortant de la voiture. Nous roulons alors vers notre prochain objectif : Camaret-sur-Mer.
Pour cela, nous passons par le pont de Plougastel-Daoulas, puis Plougastel-Daoulas même pour s'arrêter voir l'impressionnant calvaire, bâti entre 1602 et 1604 en tant qu'ex-voto pour la cessation de l'épidémie de peste de 1598.

PLOUGASTEL-DAOULAS
Plougastel-Daoulas, calvaire (29)

"Haut environ de dix mètres, il est flanqué de quatre épais contreforts. Sur cette base en granit jaune de Logonna-Daoulas, 182 statues sont sculptées en pierre de Kersanton de couleur bleue et les plus grandes mesurent un mètre et pèsent de 100 à 200 kilos. Elles illustrent, en 28 tableaux, des scènes bibliques de la vie du Christ ou des scènes légendaires comme Katel Kollet. Il s'agit d'un des sept grands calvaires de Bretagne. Un escalier de 14 marches près du contrefort nord-ouest permet d'accéder à la plate-forme centrale où s'installait autrefois le prédicateur.

Plougastel-Daoulas, calvaire, détails (29)          Plougastel-Daoulas, calvaire, personnages (29)

Comme pour les autres calvaires, il faut lire les scènes dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, en commençant par l'Annonciation et faire sept fois le tour du calvaire en suivant les étapes de la vie de Jésus."WIKIPEDIA

Plougastel-Daoulas, calvaire, personnages

Mais Plougastel, ce n'est pas qu'un calvaire. La ville est également bien connue pour ses fraises ; et ceci est du à un ingénieur maritime répondant au nom coïncidentiel d'Amédée Frézier.
Attention : pas d'amalgame ! La fraise ne s'est pas appelé fraise parce qu'elle fut découverte par cet homme. Il est vrai, quelques fois, cela se vérifie. Citons par exemple, Eugène Poubelle, Mikhaïl Kalachnikov, Louis Braille, Samuel Colt, Rudolf Diesel, Louis Rustin ou John Spilsbury qui, comme son nom ne l'indique pas, inventa le puzzle en 1766.
Revenons à nos fraises et à Amédée Frézier qui, envoyé en reconnaissance sur les côte chilienne, découvrit en 1713 sous le nom de Blanche du Chili, la fraise qui fait aujourd'hui encore le succès de Plougastel. Amédée Frézier en rapporta quelques plants du Chli, puis les jardiniers de Plougastel obtinrent par un croisement avec une variété canadienne un fruit si réussi qu'il remplaça les traditionnelles cultures de lin.

Nous ne nous aventurerons pas plus loin sur ce morceau de presqu'île dont j'ignore le nom, mais qui, je trouve, ressemble à un rhinocéros en érection.

carte rhino          rhino
Carte / dessin : Google maps / Dessin au crayon

Nous nous dirigeons direct sur cette presqu'île qui, elle, ressemble plutôt à une danseuse de flamenco.

carte danseuse                 danseuse flamenco
Carte/dessin : Google maps / Freepik


Hein ? Hein ? Mais si, là, oh c'est évident quand même ! Les bras, la tête, l'élégance, la grâce, tout ça !
Bon, toujours est-il que cette partie de la Bretagne qui est une presqu'île porte le nom de Presqu'île de Crozon. C'est tout là-bas au fond que nous avons prévu de faire halte ce soir, à Camaret-sur-Mer. Encore une ville de bout de terre, comme on aime. Mais si, Mélanie, tu aimes ces villes de bout de terre, bout d'Europe, bout du monde. Mais bien sûr !!!!

Comme nous avons un peu de temps, nous décidons de longer la côte Nord de la presqu'île. Ce petit trajet nous amène à traverser des villages et des villes, tels que Bolast et Térénez et son magnifique pont enjambant l'Aulne, petite rivière séparant Crozont du Faou. Avant la construction de ce pont à haubans en 2011, la traversée du cours d'eau se faisait par un bac, mais les accidents étaient nombreux. Les accidents étaient très nombreux. Le bac à fond plat peu manœuvrable était souvent emporté par le courant des marées et chavirait. L'Aulne engloutissait les hommes, les chevaux et les marchandises, surtout les jours de foire.
La départementale 791 traverse la presqu'île d'Ouest en Est. C'est un peu la route 66 de la presqu'île de Crozon. Nous la quittons à hauteur de Tar Al Groas pour prendre la direction de Lanvéoc. Ni plus, ni moins, je te le dis comme je le pense. Juste pour l'anecdote, certains scènes du film américain "USS Alabama" (1995) ont été tournées ici.

De Lanvéoc, nous continuons de longer la côte de la presqu'île de Crozon en passant par Le Frêt.
Si le nom ne donne pas plus envie de s'arrêter de part sa possible relation avec un éventuel chargement ou autre transport de marchandises, le hameau possède une belle ouverture sur la rade de Brest. Un petit bar-restaurant, Le Café du port, est d'ailleurs idéalement placé pour proposer une belle vue sur le large, là-bas, au bout de la cale du port.
Nous décidons de nous arrêter y manger. C'est apparemment populaire, ouvrier et éclectique. À l'intérieur, de grandes baies vitrées offrent une vue imprenable sur la rade. Beaucoup de petits objets maritimes décoratifs emplissent les étagères et les murs. Nous ne pouvons nous empêcher de scruter la carte éducative de la découverte du monde.

Le Fret, voitures sur parking             Le Fret, restaurant, carte (29)

Au menu, moules ou pizzas. Pas de poissons frais ? Mais nous sommes au bord de la mer. Où faut-il aller en Bretagne pour trouver un restaurant faisant des fruits de mer frais ?
Nous mangeons, nous repartons. Direction Roscanvel. Pour cela, nous suivons une partie de ce qui est appelée la route des Fortifications. Ici, c'est la D955.
La presqu'île de Crozon a beau être connue pour ses falaises et ses rochers et ses étendues herbeuses, elle possède aussi un patrimoine militaire remarquable. Près de 150 ouvrages y ont étéélevés, notamment pour surveiller le goulet qui mène à la rade de Brest.

Roscanvel, vue sur Brest (29)
                                                        Vue sur Brest

Roscanvel, vue sur la rade depuis la pointe (29)
Vue sur le goulet de la rade avec le phare du Petit Minou                          

On y trouve des ouvrages datant de la préhistoire jusqu'aux bâtiments réalisés par les Allemands lors de la Seconde Guerre Mondiale pour le Mur de l'Atlantique.
Une grande partie de ces ouvrages militaires ont toutefois étéérigés au XVIIème siècle sous Louis XIV lorsque Brest était devenu un puissant arsenal. Vauban fut chargé de la stratégie de défense et ordonna la construction de nombreux ouvrages.
En faisant le tour de ce morceau nord de la presqu'île, nous passons à proximité de quelques sites remarquables, mais interdits au public puisque propriété de la Marine nationale. L'île Longue située au nord du Fret est quant à elle une base de sous-marins nucléaires ; ce qui explique alors les quelques scènes du film USS Alabama tournées dans la région.

Après être passés rapidement à la Pointe des Espagnols qui exposent quelques restes de fortifications, nous redescendons vers le sud pour atteindre quelques minutes plus tard notre ville étape du jour : Camaret-Sur-Mer. Et là, déjà, je t'entends au loin scander, non pas quelques vers de Laurent Voulzy, mais bel et bien le refrain entonné avec coeur et dynamisme de cette chanson faisant partie intégrante du patrimoine musicale français : "Le curé de Camaret".

♫ Le curé de Camaret a des couilles qui pendent ♪
♪ Le curé de Camaret a des couilles qui pendent ♫
♫ Et quand il s'assied dessus ♪
♪ Ça lui rentre dans le cul, ♫
♫ Il bande, il bande, il bande. ♪

 

Et elle st là, Camaret !
Là, au loin.
Elle approche.

Camaret-sur-Mer, panorama (29)

Camaret-sur-Mer, panorama

Ville du bout du Monde... eh oui encore... Camaret, tranquille station balnéaire bretonne, n'est qu'à deux pas des immenses falaises escarpées de la Pointe de Pen Hir aux abords couverts d'une multitude de bruyères et d'ajoncs. Nous n'irons pas aujourd'hui. Pour le moment, il n'est que 16 heures, mais nous cherchons un hôtel avec vue sur mer. Nous roulons sur cette route séparant l'océan de la ville. Les quais exposent des bâtisses colorées avec maisons et petites commerces variés. De l'autre côté du port, la chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour, le cimetière des bateaux et la Tour Vauban se laissent regarder pour être approchés ultérieurement.

Camaret-sur-Mer, chapelle et cimetière des épaves (29)

Camaret-sur-Mer, Tour Vauban et chapelle (29)

Nous nous arrêtons à l'hôtel-restaurant du Styvel, situé au bout du quai.

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Ce sera une grande tournée des pointes, de la Pointe de Pen Hir à la Pointe de Penmac'h en passant par la pointe de Dinan et la pointe du Raz ; non sans avoir découvert au préalable la charmante ville de Camaret-sur-Mer.

 

 

 

 

Du soleil pour toi qui est dans les eaux et sous la neige !

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Aaaaaaaah lalalalalalalalala, le temps est fin fou c't'année !!! Inondations, tempêtes de neige, circulation bloquée, maisons inondées, passants qui glissent sur les trottoirs, gens qui font du wakeboard dans les rues de Rueil-Malmaison, du Nutella en super promo... Ah non, ça, ça n'a rien à voir.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


C'était étrange, non, cette folie soudaine pour le Nutella en promo ?

nutella-émeute
Photo : France 3 région

Mais qu'est-ce que c'est que ces scènes d'émeute, de bousculades, de cris, de pleurs, de coups dans certains supermarchés responsables de cette promotion aussi incroyable que superflu ? Pour peu, on aurait dit un rassemblement de fans de l'inutile Kim Kardashian à la sortie d'un hôtel parisien. Myriam Maerten, une directrice d'association, s'en est indignée. Pire, comme moi, elle ne comprend pas ce qu'il se passe en France.
"Ce jeudi matin àIntermarché avenue Motte à Roubaix, environ 200 personnes agglutinées devant l'entrée avant l'ouverture. Dès l'ouverture des portes, grosse bousculade, bagarre, personnes piétinées et tout cela pourquoi ? Et bien, tout cela pour acheter des pots de Nutella de 950gr qui étaient en promo à - 70% !!!!
Aujourd'hui, j'ai définitivement renoncéà croire en l'être humain et à sa soi-disant intelligence. Nous vivons dans une société de consommation à outrance dans laquelle il n'y a rien de plus important que de se lever le matin pour aller se battre pour un pot de pâte à tartiner en promotion !
Ajouter à cela, l'information d'aujourd'hui sur les salaires hallucinants et les avantages en nature des hauts fonctionnaires de l'Assemblée Nationale et à mon humble avis ils ne sont pas les seuls dans ce cas... Franchement, les bras m'en tombent et j'ai vraiment envie de partir vivre dans une cabane au fond des bois."

Comme je te comprends Myriam. Souvent, j'éprouve cette envie.

Aaaaaaah, le Morvan, Chagnon,
une cabane isolée...


Internet, smartphone et réseaux sociaux ont bousculé notre façon de consommer, mais également, et surtout, de communiquer. Je me souviens d'une phrase parmi tant d'autres du regretté Kzrystztof Kieslowski, réalisateur polonais, qui constatait déjà, en 1992, que "Nous n'avons jamais eu autant de moyen de communication et nous n'avons jamais aussi mal communiqué."

C'est comme cette manie de foutre des hashtags à la con pour tout et partout.
Il fait beau ? # faitbeau ! Il pleut ? # ilpleut ! Trump a sa moumoute qui vole ? # trumpasamoumoutequivole ! Et pourquoi on ne balancerait pas la bombe atomique sur les baleines ? # balançonlabombeatomiquesurlesbaleines !
Du coup, moi aussi, j'ai cédéà la mode en lançant un hashtag des familles parce que, voilà, j'ai aussi envie de faire de ce monde qui dénonce, qui gueule, qui veut se faire entendre, qui veut marquer la société, qui veut revendiquer, qui veut qu'on le suive dans ses protestations.

J'ai commencé doucement avec...
hashtag collection
Mais je n'ai pas rencontré beaucoup de succès

 Alors, j'ai décidé de surfer sur la vague # balancetonporc
en créant un truc qui fait bien chier tout le monde avec...
hashtag collection

Et comme j'ai recueilli quelques 40 like sur Facebook,
j'ai décidé d'aller plus loin avec...
hashtag collection
Mais là, par contre,
je me suis fait censurer très vite.

Dommage, je trouvais l'idée intéressante. Tous ces rond-points vides en France. Certes, certains ont quelques belles sculptures monumentales, mais combien... non mais je te le demande : combien de rond-points sont encore nus aujourd'hui de toute décoration ? Hein ? COMBIEN ????? Alors pourquoi ne pas créer une brigade spéciale d'intervention sur rond-point ? Elle s'appelerait la BISRP et surveillerait en permanence ces places circulaires pour arrêter toute personne qui ne mettrait pas son clignotant pour indiquer son sens de circulation. Cette ou ces personnes seraient ensuite amenées au centre du rond-point pour y être pendue(s) et laissées ainsi durant trois semaines. Ensuite, il faudrait...

 

NOUS INTERROMPONS CE PROGRAMME

SUITE A UN DISJONCTAGE DE L'AUTEUR.

NOUS NOUS RETROUVONS

LE PLUS VITE POSSIBLE

APRÈS UNE PAUSE MUSICALE.

 

Pardon, je crois que je me suis un peu emballé, mais ça m'énerve !!!!
Bon alors... euh... La neige, la nature. Merci au groupe Schlaasss de m'avoir remis dans le droit chemin avec cette belle chanson à la gloire des hippis.

Ah oui, très bon sujet, la neige.

D'ailleurs, je me demande si ce ne fut pas là un message de Dieu en réponse à la connerie ambiante actuelle.
Oui, Dieu, horripilé par cette régression humaine, avait décidé d'envoyer un message divin sous la forme d'une alerte météo naturelle. Car, lectrice, lecteur, y'a t-il quelque chose de plus naturelle qu'une alerte météorologique ? Hein ? Non, mais, oh, entre nous ? Bien sûr que non !
Moi, je l'ai vu ce signe divin. J'ai voulu en parler aux Facebook des différentes chaînes infos avec une seule question : "Est ce que toute cette neige empêche les gens d'aller acheter du Nutella ?"

Et voilà ce que l'on m'a répondu...
message

Alors eh oh ! Censure !!!!!
On ne veut pas regarder les choses en face !!!!

 

REPRENONS CALMEMENT !
Autre info qui raisonne partout, en boucle, à s'en dégoûter : la météo ! Les inondations, c'est dramatique, mais faut-il que les journalistes se foutent les pieds dans l'eau pendant 48 heures non-stop pour constater la montée-descente des eaux dans certaines villes de France ?
Aujourd'hui, la neige a remplacé l'eau. Et nous voici repartis pour de l'info non-stop, en boucle, interventions toutes les deux minutes pour se foutre les doigts dans la neige afin de constater le nombre de millimètres tombés en une minute. Face à un tel évènement climatique qui se produit tous les ans, Le Gorafi a demandé une étude approfondie de ce cas. Et le résultat ne s'est pas fait attendre puisqu'après plus de trois ans de recherche, il s'est avéré qu'apparemment, l'hiver était la saison la moins chaude de l'année (cf : Vague de froid).

Alors, pour toi,
lectrice-lecteur,
touché/e par ces intempéries,
voici une petite promenade
effectuée la semaine dernière

entre Labenne-Océan et Capbreton ;
afin de mettre un peu de soleil
dans tes chaumières.

 

Nous sommes fin janvier-début février. Tout commence le matin.
Le soleil se lève sur Mouguerre et le Pays Basque, donnant au ciel de ces couleurs éclatantes et variées suivant si l'on regarde vers l'Ouest ou vers l'Est.

MOUGUERRE
Mouguerre, lever de soleil, janvier (64)
Lever de soleil avec la chaine des Pyrénées en fond (Pic du Midi d'Ossau)

Mouguerre, lever de soleil, janvier             Mouguerre, lever de soleil, janvier

Mouguerre, lever de soleil, janvier
La Rhune et les Trois Couronnes au lever du soleil

Une fois que le soleil est bien levé et installé dans le ciel, je décide de décider d'une aventure de proximité. Et c'est sur les côtes landaises que se porte mon choix du jour. L'idée est de marcher sur la plage de Labenne-Océan à Capbreton afin d'arriver au bar Le Baya pour voir le soleil couchant en buvant une boisson fraîche avec Laure tout en écoutant, pourquoi pas, quelques chansons de Roy Orbison.
Je pars du Pays Basque pour prendre la direction des Landes. Mouguerre, Bayonne, Tarnos, Ondres ici Ondres, Labenne et Labenne-Océan.
Ces deux dernières villes, malgré leurs noms ressemblant n'ont strictement rien à voir car s'il y a un Intermarchéà Labenne-tout court - ce qui permet de profiter des promos sur le Nutella-,  il n'y en a pas à Labenne-Océan qui, comme son nom l'indique, possède, lui, un océan. C'est clair pour tout le monde ? Parfait !
Ceci étant dit, me voici rendu sur le parking que j'appellerais parking des blockhaus. Rien à voir avec le parking des anges de Marc Lavoine...

♫ Sur le parking des anges ♪
♪ Plus rien ne les dérange ♫
 ♫ La folie les mélange ♪
 ♪ C'est la nuit qui les change ♫
 ♫ Sur le parking des anges ♪

Ahlalalalala, on savait faire des chansons dans les années 1980 ! "Le parking des anges" a été enregistré en 1985 dans le studio Joe Dassin de Saint-André-les-Alpes.
Et là tu me dis : "Pourquoi autant d'infos pour cette chanson de prime abord beaucoup moins importante que "Les démons de minuit" d'Images-sans-Gold-mais-avec-Émile-qui-sortait-des-toilettes ou que "Plus près des étoiles" de Gold-sans-Images-mais-avec-tous-les-autres-sauf-Émile ?"
C'est une bonne question à laquelle je répondrai par le fait que c'est aussi dans le Studio Joe Dassin de Saint-André-les-Alpes que furent également enregistrés, entre autres, "Les corons" de Pierre Bachelet et "Je t'aime à l'italienne" de Frédéric François.
Voilà. Je n'en dirai pas plus. Revenons à nos blockhaus.

LABENNE-OCÉAN
Labenne, plage, blockhaus et vacanciers (40)

Cette photo a été prise un autre jour, mais j'aime bien l'utiliser pour illustrer Labenne-Océan. Une plage, l'océan, des plagistes, un blockhaus. Ce qui interpelle, c'est la vie de ce couple installé devant la façade bétonnée. J'imagine que ces gens ont peut être fait plus de 600 kilomètres pour prendre quelques jours de vacances au bord de l'océan, le grand large, de l'iode, tout ça. Pour cela, ils ont choisi de s'installer dans un mobil-home à quelques mètres de la plage afin de pouvoir s'y rendre tous les jours. Et là, ô surprise : tous les jours, ils viennent effectivement sur la plage de Labenne-Océan... pour se mettre toujours à la même place ; c'est à dire face au blockhaus avec aucune vue sur l'océan.
Comment expliquer ceci ? Peut être sont-ce des anciens nazis nostalgiques ? Peut être sont-ce des autochtones qui en ont marre de voir l'océan mais qui aiment tout de même aller à la plage et, grâce à l'agencement des blockhaus ici à Labenne-Océan, ont pu se confectionner un endroit à eux ? Peut être tentent-ils depuis une semaine de déchiffrer un code secret écrit sur la façade de l'édifice et qui révèlerait la position d'un trésor nazi secret, comme c'est le cas pour cette mystérieuse disparition du butin de Franco dans la gare de Canfranc ? (cf : Quand l'or nazi passait par Canfranc...) Peut être que ce couple réfléchit à comment voler ce blockhaus afin de le mettre dans leur jardin ensuite ?

Bon, écoute, laissons-les et reprenons notre récit : du soleil dans les chaumières.
Une fois la voiture garée, je pars arpenter le sable de cet océan Atlantique d'hiver. Mon objectif ? Aucun, si ce n'est d'arpenter le sable de cet océan Atlantique d'... ah merde, je l'ai déjà dit.
Mon hypothétique aventure commence par un arrêt devant un ancien blockhaus sur lequel ont été tagués des couleurs accompagnées de mots-hommage prévenants.

Labenne-Océan, blockhaus, mémoire (40)

Hommage à Morgan Gamelin, jeune homme de 28 ans, emporté par la houle, il y a deux ans, le 27 janvier 2016 alors qu'il tentait de secourir son chien. Son corps ne sera découvert que deux semaines plus tard au nord de Tarnos. L'océan est beau, captivant, envoûtant, mais dangereux et inattendu parfois.
Juste en face de ce mur blockhaus servant également de terrasse panoramique pour admirer la plage de Labenne-Océan depuis le parking, un autre blockhaus impose sa masse de béton recouverte de couleurs diverses.

Labenne-Océan, plage et blockhaus en hiver

Oui, tu l'as reconnu : c'est bien le blockhaus qui illustrait les mots Labenne-Océan plus haut. En cette saison, le couple qui n'aime pas regarder l'océan n'est pas là. Par contre, il y a leur fils... Enfin, c'est peut être leur fils, je n'en sais rien... qui s'est allongé sur le toit de l'édifice nazi pour admirer les agitations océaniques et profiter des rayons du soleil.
Mais si toute cette nature ne te plaît pas, saches que tu peux entrer dans l'antre du blockhaus par cette petite ouverture bien mystérieuse qui te fera, peut être, voyager dans le temps.

Labenne-Océan, plage et blockhaus, entrée en hiver (40)

Imagine : tu es là, peinard sur le sable de la plage de Labenne-Océan. Tu vois les blockhaus. Tu approches. Il y a une ouverture. Tu entres et là... PFFFFFFFF ! Tu te retrouves en 1943 ! Le mur de l'Atlantique, la collaboration, les nazis, la guerre, tout ça. Hein ! Tiens, je vais proposer ce scénario à Harvey Weinstein. Ah non, merde, il est occupé en ce moment.

Allez ! Prenons un peu de distance avec cette foule éparpillée venue profiter des rares rayons de soleil de 2018.
Je prends la direction de Capbreton par la plage. D'après les cartes, les deux stations balnéaires seraient distantes de 4 kilomètres de sable pas trop fin.

Je laisse les blockhaus et la plage de Labenne-Océan derrière moi, là-bas, au loin, loin, loin...

Labenne-Océan, plage et blockhaus en hiver


Je profite de ces premiers moments de solitude pour me remémorer ce qu'était cet endroit il y a quelques siècles.
Il faut savoir que Labenne s'est développée au XIXème siècle après l'assèchement des marais environnement, voulu par Napoléon III. En parallèle, les activités économiques de la ville se concentraient essentiellement sur l'exploitation des forêts de résineux.
Après la Révolution, Labenne est devenu un village pastoral et agricole où l'on pratiquait la culture du maïs, du seigle et quelques vignobles. Souvenons-nous, par exemple, du fameux vin de sable vers Capbreton...

C'est principalement au début du XXème siècle que le tourisme se développe sur la Côte landaise rebaptisée Côte d'Argent. Je ne vois pas trop le rapport, mais pourquoi pas. Jules Bouville, alors Maire de Labenne, décide la création d’une station balnéaire, baptisée "Labenne Océan", avec un Institut Hélio Marin, inauguré en mai 1930, un centre commercial "Chez Nous" en 1939 avec commerces et services, puis un centre pour enfants ("Clairbois"). (Cf : VILLE DE LABENNE)

 

Mon regard se perd dans les vagues, le sable, la plage, l'immensité vierge de cet endroit. À perte de vue !

           Sur ma gauche, l'océan et ses vagues d'hiver...
Labenne-Océan, plage et vagues (40)

Labenne-Océan, plage et vagues


Sur ma droite, les dunes ont pris des apparences désertiques de film de science fiction
dont je tairais le nom en hommage à
Star Wars...

Labenne-Océan, dune et lune en hiver, insta (40)
          Labenne-Océan, dune et lune en hiver, instaLabenne-Océan, plage et bois flotté en hiver (40)          Labenne-Océan, plage et lune en hiver (40)

La lune défit de sa pâleur un soleil brillant de 975 feux. Oui parce qu'on dit toujours "briller de mille feux", mais là, j'ai bien compté en me pétant les yeux et il n'y en avait que 975.

Labenne-Océan, plage et pas en hiver (40)
Alors !?
Faut pas prendre des vessies pour des lanternes !!!

Tiens, quelle expression étrange. Quelle est donc son origine ?

PRENDRE DES VESSIES POUR DES LANTERNES
"Cette expression est très ancienne, mais il existe au moins deux écoles quant à son origine.
La première part de ces vessies de porc (comme de boeuf) qui étaient autrefois gonflées et séchées pour servir de récipient, mais qui, profitant de la transparence de leur paroi, étaient parfois utilisées en lanternes de secours, une fois une bougie allumée placée dedans.
Du coup, il était facile de faire croire au nigaud de passage qu'une telle vessie pendue au plafond était une lanterne, en raison de leur similitude de forme.
La seconde juxtapose le mot lanterne qui, autrefois, signifiait des absurdités, des balivernes, et vessie, qui dans l'expression vendre vessie voulait dire 'vendre du vent', en raison de l'air qui gonfle la dite vessie, enveloppe de très peu de valeur." EXPRESSIO.FR



Sortons un peu de la plage pour aller voir
ce qu'il se passe derrière les dunes.

Après une courte escalade, je tombe sur une vue panoramique de l'ancien Institut Hélio Marin, dont nous parlions tout à l'heure et qui est aujourd'hui à l'abandon. Un nouveau complexe plus moderne a été construit sur la grande route entre Labenne et Labenne-Océan.

Labenne-Océan, ancien institut Helio (40)


Sur la gauche, plus au Nord, une silhouette nous apparaît, isolée au milieu des dunes, entre forêt landaise et océan Atlantique. Je m'approche prudemment...

Labenne-Océan, chapelle Sainte Thérèse, dunes et océan (40)

Labenne-Océan, chapelle Sainte Thérèse et dunes

Labenne-Océan, chapelle Sainte Thérèse et dunes

Il s'agit de la petite chapelle Saint-Thérèse. Aujourd'hui, à l'abandon, comme l'institut qui la jouxte de quelques mètres. Je contourne ce petit édifice religieux surprenant de solitude, le porche tourné vers la forêt, tournant le dos à l'océan.

CHAPELLE SAINTE-THERESELabenne-Océan, chapelle Sainte Thérèse, façade, dune (40)

Inaugurée le 1er décembre 1932, sa construction fut décidée par Jules Bouville, alors maire de Labenne et propriétaire du centre Hélios Marin, dont j'ai croisé les ruines tout à l'heure. C'est suite à la croissance démographique et à la venue de nombreux touristes que cette chapelle fut édifiée en ce lieu, et plus précisément sur une dune de Labenne-Océan.
De style architectural classique, elle se compose d'un sanctuaire et d'une nef unique.

Fermée au public depuis le dernier quart du XXème siècle, il est très difficile de savoir lorsque l'on approche de l'édifice si ce dernier sera réhabilité un jour...

Labenne-Océan, chapelle Sainte Thérèse, façade nord, insta (40)           Labenne-Océan, chapelle Sainte Thérèse, façade sud (40)
Façade Nord                                                                           Façade Sud

Labenne-Océan, chapelle Sainte Thérèse, façade

La chapelle a été lamentablement saccagée. Comme tu peux le voir, la statue située sous le clocher a été cassée.
Je m'approche toujours d'avantage pour atteindre l'entrée.

Labenne-Océan, chapelle Sainte Thérèse, entrée (40)

Labenne-Océan, chapelle Sainte Thérèse, entrée, insta (40)

À travers les barreaux de la porte fermée par un épais verrou, je peux voir l'intérieur.

Labenne-Océan, chapelle Sainte Thérèse, intérieur, choeur, insta (40)

Labenne-Océan, chapelle Sainte Thérèse, intérieur, choeur   Labenne-Océan, chapelle Sainte Thérèse, intérieur, choeur

Tout est saccagé, renversé, cassé. Des tags divers ont été fait sur les différents murs. Des canettes et autres paquets de chips jonchent le sol.

Labenne-Océan, chapelle Sainte Thérèse, intérieur, tag (40)                 Labenne-Océan, chapelle Sainte Thérèse, intérieur, plaque (40)

D'après les informations de David C. (CF : TripAdvisor), "seule la cloche installée après la seconde guerre mondiale est encore en place. Les allemands ont emporté la première à la fin de l'occupation. Nommée Pierre en l'honneur de Pierre Bouville, fils du maire de Labenne mort au combat en 1945, elle subit les assauts du temps et du sable.
Malgré tout, les nouvelles sont bonnes. Le conservatoire du littoral propriétaire de la parcelle ou se situe la chapelle a mandaté un bureau d'étude pour savoir si une rénovation de l'édifice était possible. Ainsi il en a été déduit qu'en raison de l'importance patrimoniale et historique la rénovation était quasiment inéluctable. Les travaux sont programmés sur 2017-2018." 


Allez, je repars !
Je regagne la plage en passant par les dunes. Le soleil a déjà changé de luminosité.

Labenne-Océan, plage et soleil en hiver

Ouais Ok, c'est vrai : j'ai un peu ajouté du filtre. Mais bon, le soleil baisse plus vite que ce que je ne pensais et, déjà, je pense que je ne serai jamais à la terrasse du Baya pour le soleil couchant. Difficile d'appeler Laure puisque je n'ai pas de réseau. Merde, mais comment faisait-on avant, hein, quand y'avait poas de portable ? Eh bien, on ne se lançait pas dans des défis à la con et on était à l'heure. Tout simplement ! Ah bah tiens : bravo le progrès. Il avait raison Kieslowski.
Tiens, coïncidence : là-haut sur une dune, une cabane en bois flottée. Regarde Myriam, lui, il n'est pas allé au fond des bois pour se construire une cabane afin de s'oisoler du monde. Lui, il a carrément fait venir la forêt sur la plage. Ou plutôt l'océan lui a apporté le bois flotté.

Je reste un peu devant l'édifice lorsque,
soudain, un homme à poil en sort.
Labenne-Océan, plage et cabane en bois flotté, en hiver (40)

OOoooh petite vicieuse, je te vois venir : tu le cherches le gars à poil, là, hein ? Eh bien, tu ne le verras pas puisque je n'ai pas le droit de diffuser sa photo.
Par contre, juste en face, tu peux regarder ceci et te demander ce que cela peut bien être.

Labenne-Océan, plage, bouée et moules échouées (40)

En tout cas, cela n'est pas une borne relais pour smartphone. On dirait une sorte de bouée en forme de bouteille de whitespirit sur lequel un banc de moules est venu se blottir. Étrange nature.

De son côté, le soleil n'en finit pas de se rapprocher de l'horizon océanique.

Labenne-Océan, plage et soleil en hiver (40)

Ah, je te l'avais dit que je t'en ferais voir du soleil à toi lectrice/lecteur qui ne voit que de la neige et de la pluie depuis ce début d'année 2018. Et attends, c'set pas fini ! Le grand ballet ou le grand manège ou le grand je-sais-pas-quoi est en train de se mettre en place. Le ciel change de couleur à son tour, abandonnant son bleu céleste pour se parer de quelques bandes roses dégradées.

Labenne-Océan, plage, soleil et brumes en hiver (40)

Celles-ci viennent caresser les Trois Couronnes au loin,
devenues presque silhouette...
Labenne-Océan, plage et Trois Couronnes

...laissant apparaitre son profil napoléonien.
Labenne-Océan, plage et Trois Couronnes (40)

Personnellement, je préfère penser à quelqu'un d'autre. Je sais pas moi, Roy Orbison, par exemple, mais sans les lunettes.

Oh putain, le soleil baisse vite lààààà !
Et puis Roy Orbison qui hante mon cerveau !!!!
C'est le moment !!!!

Quel moment ? Mais le moment de se déboucher une bonne canette !!! Et crois-moi, celle-la, elle vient pas des Landes !!! Cannette-canne-canard-Landes, t'as compris ? Ouais ok, c'est cool !
Tu n'es pas sans savoir qu'en bon randonneur que je suis  -et sans narcissico-égoncentrisme aucun-,  j'ai toujours une bière belge triple fermentation qui traîne dans mon sac de rando. De plus, j'ai retrouvé miraculeusement du réseau pour que l'on vienne me chercher. Je n'ai plus qu'à me poser, le cul dans le sable en regardant le soleil disparaître à l'horizon, progressivement... en buvant une bonne trappiste.

Labenne-Océan, apéro d'hiver

Labenne-Océan, plage et soleil couchant en hiver

Labenne-Océan, plage et soleil couchant en hiver

         Labenne-Océan, plage et soleil couchant en hiver

 SANTé !!!
(Oula, faut venir vite,
ça caille bordel !)

 

 

Ah merde, c'est incroyable ce qu'il se passe !!!!
Le soleil est en train de remonter !!!!

Labenne-Océan, plage et soleil couchant en hiver

Labenne-Océan, plage, pas et soleil couchant en hiver

Non, j'déconne, c'était juste pour mettre un peu de baume au coeur de ceux qui en ont marre de voir la pluie et la neige.

 

 

 

LA BRETAGNE : de Camaret-sur-Mer à la Pointe de Dinan (29)

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Et notre tour de Bretagne continue. Go, Go, Goldorak ! Tu te souviens de cette version du générique de Goldorak ? C'était en 1982.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


Il y avait eu une première chanson-générique sortie en 1978, interprétée par Noam. C'était la première fois que l'on voyait débarquer en France un de ces dessins animés japonais appelé manga. La chanson de Noam était un peu molle du cul, mais la version qui la remplaça quatre ans plus tard, titrée "Et l'aventure continue" chantée par Lionel Leroy, fut beaucoup plus trash et donna un coup de jeune à la série qui, pourtant, ne vieillissait pas.

♫ Go Go Goldorak Et l'aventure continue ♪
Go Go Goldorak Toujours gagnant invaincu
 ♪ Go Go Goldorak Ton ennemi éternel est battu ♫
Go Go Goldorak Hydargos est sans pitié
 ♫ Go Go Goldorak Rien ne pourra l'arrêter ♪
  Go Go Goldorak Mais à la fin il sera châtié !!!!

Voilà. Si tout se passe bien, tu devrais avoir cet air dans la tête pendant un bon bout de temps. Merci qui ? Merci Jénorme !
Juste pour la petite anecdote parce que je ne vais pas te laisser comme ça traîner là avec ces idées là, mais sache pour ta gouverne que Lionel Leroy a également interprété les génériques de Dallas ("Ton univers impitoyaaaaaablllleeeee", oui, tout à fait), Starsky et Hutch ("Les nouveaux chevaliers au grand coeur, mais qui n'ont jamais peur de rien", tout à fait), "Pour l'amour du risque" ("Jonathan et Jennifer, les justiciers milliardaires", ah, ah, ah eh ouais !), Ulysse 31 (je n'ai pas vu les 30 premiers épisodes, mais c'était bien aussi), etc. Saches également que Lionel Leroy est mariéà... à... Sheila et que son vrai nom est Yves Martin... Le vrai nom de Lionel Leroy, pas de Sheila ; pusique Sheila, elle, s'appelle Annie Chancelle. C'est étonnant de passer de Yves Martin à Lionel Leroy. Rien à voir. À ce sujet d'ailleurs, pas plus tard que l'autrre jour, je me posais la question sur l'importance des noms avec les prénoms pour avoir de la crédibilité. Par exemple, Bruce Lee. Pour ce qu'il faisait et avoir d'avantage de crédibilité, heureusement que ses parents l'ont appelé Bruce, et pas Guy... Hein ? Hein ? Hein ? T'as compris ? Guy ! My name is Lee, Guy Lee. OK.

Revenons à notre tour de Bretagne
et l'aventure continue.

Le jour se lève doucement sur Camaret-sur-Mer, comme chaque jour. Je ne crois pas qu'il se soit passé une journée à Camaret sans que le jour ne se soit levé.
Nous parlions de chanson qui traîne dans la tête dès le réveil et qui ne te quitte plus de toute la matinée, voire de toute la journée, il faut oublier, yout peut s'oublier, qui s'enfuit déjà... Quelques fois, on peut trouver une explication, soit parce que l'on a entendu la chanson la veille, soit parce que l'artiste qui la chantait est décédé dernièrement, soit parce qu'une personne a prononcé un mot qui t'a rappelé la chanson en question.
Moi, je ne sais pas pourquoi, mais ce matin, à Camaret-sur-Mer, lorsque je me suis réveillé, c'est "Canoé rose" de Viktor Lazlo que j'ai eu de suite dans le crane. Spontanément. Comme si c'était normal de se lever avec cette chanson datant de 1985.

♫  Fermer les volets
et ne plus changer l'eau des fleurs ♪
oublier qui tu étais ♫
♪ ne plus jamais avoir peur
 ♫ Se dire qu'on était pas
vraiment faite pour le rôle ♪

Pourquoi ? J'ai beau chercher, refaire le chemin en sens inverse, repenser à la journée d'hier, aux gens que nous avons croisés, aux lieux que nous avons parcourus, je ne vois pas le rapport. Lazlo ? Non. Canoé ? Non. Rose ? Non.
C'est donc avec cette chanson dans la tête que j'accompagne Mélanie à la salle du petit déjeuner de l'hôtel où nous avons dormi et qui se prénomme "Le styvel". Non, rien à voir avec Victor Lazlo. Par contre, eh oui, le styvel, comme le chanteur Alan Stivel, sauf que cela ne s'écrit pas pareil. Et là, tu ne vas pas y échapper.

Allez Tri Martolod !!!!

 Eh oui, eh oui ! Ah ben,  nous n'allions pas quitter la Bretagne sans écouter un peu d'Alan Stivell !

♫ "Tri martolod yaouank, la la la,
 Tri martolod yaouank o vonet da veajiñ..." ♫
Ce qui veut dire

♫ "Trois jeunes marins, la la la,
Trois jeunes marins s'en allant voyager..." ♫

Ça, c'est fait !
Je ne sais pas où tu en es dans ta tête, mais ça doit être un beau bordel depuis que tu as commencéà lire ce billet. Un peu de Goldorak, enchaîné avec le canoë rose ; tout cela sur fond de musique bretonne. Et attends, c'est pas fini parce que, moi, j'aimerais bien me le retirer du crane ce putain de "canoë rose" !!! J'espère que dans la salle petit déjeuner, il y aura un peu de musique pour me faire penser à autre chose. À moins que tous les habitants de la ville se soient réunis dans la salle du bar de l'hôtel pour entonner comme chaque jeudi la célèbre chanson paillarde...

♫  Le curé de Camaret a les couilles qui pendent ♪
Le curé de Camaret a les couilles qui pendent ♫
♫  Et quand il s'assoit dessus
♪  Ça lui rentre dans le cul ♫
♫  Il bande il bande il ban an de 

Imagine : le matin, tu peines à te réveiller. Tu te dis :"Je vais aller boire un café au bar, ça ira mieux." Et là, face au comptoir, une quinzaine de personnes sous la forme d'une chorale qui reprennent en canon et à tue-tête cette chanson paillarde bien étrange au demeurant ma fois somme toute. Et la tenancière de te dire pour enfoncer le clou : "Ici, c'est un rituel, tous les matins, nous commençons la journée comme ça."

Nous nous installons dans le bar pour petit déjeuner. Pas de chorale en vue, tout va bien. La tenancière voulait nous mettre dans la salle prévue exprès pour le petit déjeuner des pensionnaires, mais nous, nous préférons être avec les clients du bar. Bonne ambiance. Ça parle, ça joue, ça boit, ça rit, ça lit le journal.
"Il faudrait peut être que l'on écrive quelques cartes postales à la famille, aux amis et ne plus changer l'eau des fleurs ?", dis-je à Mélanie.
"Oui, sauf à Hydargos, qui est sans pitié.", me répond-elle.
Je me dirige vers le présentoir à cartes puisque l'hôtle fait aussi point de presse. Je fais tourner le tourniquet et je tombe sur cette carte postale.

carte camaret
Ah, je ne la connaissais pas celle-ci ?!

Mais dis don', j'ai l'impression que Camaret-sur-Mer est un peu une ville portée sur le cul, non ?
Pour aller vérifier cela, une fois la café terminé et la lourde payée, nous décidons d'aller faire un petit tour rapide de la ville.

J'aime bien Camaret-sur-Mer. Son nom vient du breton "kamm" (courbe) et "red" (courant). Pour d'autres, il provient plutôt de Kam-eret, le sillon de galet (ero) et courbe (kam).
Il y a quelque chose qui se dégage de cette ville, entre la solitude et l'entente discrète. Je sais pas trop ce que je raconte, mais une chose est sûre : je n'arrive pas exprimer ce que je ressens à chaque fois que je viens ici. Il y a des contrastes, une géographie à part et toujours cette idée de ville du bout du monde dans laquelle les habitants ont leur autonomie qui peut parfois surprendre. Je n'ai pas d'exemples à te donner. Je me souviens juste que la dernière fois que j'étais venus ici, j'étais allé dans un magasin de souvenirs et la propriétaire était complètement bourrée. Je lui avais demandé si elle avait de ces sortes de boules à neige que l'on agite et elle m'avait répondu qu'il neigeait jamais à Camaret. Je me demande qui a eu en premier cette idée et quelle fut première boule à neige au monde.

Nous quittons l'Hôtel du Styvel pour longer, dans un premier temps, le port de plaisance par le quai. Nous retrouvons les petits commerces. Juste derrière ces façades colorées se trouve le quartier dit des peintres, situé juste derrière l'Office du Tourisme. Une dizaine de galeries et d'ateliers rappellent que Camaret a su attirer quelques grand snoms de la peinture, comme André Derain, Charles Cottet, Eugène Boudin ou Maximilien Luce.

Boudin Camaret 1873         Camaret, charles cottet
Eugène Boudin, 1873                                                         Charles Cottet, 1893

camaret, maximilien luce          Camaret, jim sevellec
Maximilien Luce, 1893                                                                        Jim Sévellec

Quelques écrivains sont également venus par ici pour s'inspirer des lieux. Le plus connus d'entre eux est peut être le poète Saint-Pol Roux qui eut ici un beau manoir et qui est enterré au cimetière de la ville.

saint pol roux"Il achète en 1903 une maison de pêcheur surplombant l'océan, au-dessus de la plage de Pen-Had, sur la route de la pointe de Pen-Hir. Il la transforme en manoir à huit tourelles dont la maison formerait le centre et baptise la demeure Manoir du Boultous. À la mort de son fils Coecilian, tombé en 1914 près de Verdun, il le renomme Manoir de Coecilian dont on peut encore voir les ruines. "Face à la mer, l'homme est plus près de Dieu", disait-il. Les membres du mouvement surréaliste le considèrent comme un prédécesseur."  WIKIPEDIA

Ici, c'est de sa mort tragique dont on parle encore, comme si un poète ne pouvait mourir sans souffrir douloureusement.
"Dans la nuit du 23 au 24 juin 1940, un soldat allemand investit le manoir, tue la gouvernante et blesse grièvement Divine à la jambe d'une balle de révolver. Il sera souvent dit et écrit que le soldat viola Divine ; elle-même l'atteste par écrit, mais le réfute par la suite. Saint-Pol-Roux échappe à la mort. Le soldat allemand s'enfuit, effrayé par le chien de la maison, est arrêté, condamnéà mort par un Conseil de guerre et fusillé. Saint-Pol-Roux, qui, blessé lui-même, est hospitaliséà Brest, a négligé de mettre ses inédits en lieu sûr. Lorsqu'il retourne à Camaret et trouve le manoir livré au pillage et ses manuscrits déchirés, dispersés ou brûlés, il ne se remet pas de ce choc. Transporté le 13 octobre à l'hôpital de Brest, Saint-Pol-Roux « le Magnifique », « mage de Camaret », atteint d'une crise d'urémie, y meurt de chagrin le 18 octobre."  WIKIPEDIA

Aujourd'hui, il ne reste que quelques ruines du manoir qui fut bombardé en août 1944 par les avions alliés et complètement incendié.

Demi-tour pour prendre la dilection plein nord. Toujours en longeant le port.


CAMARET-SUR-MER

Camaret-sur-Mer, le port, le matin

Camaret-sur-Mer, le port, le matin (29)

Le port de plaisance Camaret s'abrite derrière une digue naturelle, le "sillon".Ce dernier réalise une avancée dans la mer d'Iroise, permettant par la même occasion de protéger les bateaux des marées. Il est l'un des principaux ports de plaisance du Finistère et une excellente base pour partir à la découverte de la splendide pointe de Crozon.
C'est au XIXème siècle qu'il fut agrandi et que fut aménagé le front de mer avec ses quais.

Nous pénétrons sur le sillon -une levée de galets naturelle- et sur lequel ont été construits quelques monuments incontournables de Camaret-sur-Mer. Citons la Tour Vauban, la chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour et le cimetière des bateaux

Camaret-sur-Mer, chapelle et sillon (29)

Camaret-sur-Mer, chapelle, tour Vauban et sillon (29)

 

Nous nous arrêtons dans un premier temps au cimetière des bateaux.

CIMETIÈRE DES BATEAUX
Camaret-sur-Mer, cimetière d'épaves, le Maïtena (29)

Camaret-sur-Mer, cimetière d'épaves, La Salle et le Rosier-Fleuri (29)          Camaret-sur-Mer, cimetière d'épaves, Notre-Dame-des-Neiges (29)

Camaret-sur-Mer, cimetière de bateaux (29)         Camaret-sur-Mer, cimetière de bateaux

Étrange impression, partagé entre le catastrophisme de laisser ainsi choir de tels bateaux, et le respect pour ces "aventuriers des mers". Cette situation de délabrement maitrisé est pleinement voulue. Il rappelle en mémoire les grandes heures de Camaret-sur-Mer au temps de la pêche à la langouste, mais aussi son déclin à partir des années 1950. En 1931, on dénombrait alors près de 150 petits sloops et environ 70 de plus grande taille. Oui,  Camaret-sur-Mer était le plus grand port langoustier de France, voire même d'Europe.
À l'origine, en 1892, François-Joseph Keraudren fonde son chantier naval sur lequel il construit de multiples bateaux, allant de la simple gabare au gros langoustier thonier conçu pour la pêche lointaine. Son chantier s'agrandit chaque année vu le volume de travail. Son fils reprend l'activité en 1935 jusqu'en 1969. D'autres chantiers viennent se greffer à son activité. Mais, à partir des années 1950, la crise de la pêche à la langouste se fait sentir. La famille Keraudren déposent des bateaux désaffectés et abandonnés sur leur chantier. D'autres bateaux hors d'usage sont également abandonnés ici sur le sillon. Pour plus de détails, tu peux te rendre sur le site très complet de Jean-Yves Cordier, "Le cimetière de bateaux du Sillon de Camaret".
Alors pourquoi un tel déclin de la pêche à langouste à Camaret ? Eh bien ceci est du essentiellement aux différentes interdictions de pêche dans leurs zones économiques exclusives décidées par les gouvernements y ayant autorité. Les zones de pêches s'étant déplacées vers le Marco et al Mauritanie.

Juste en face du cimetière des bateaux, en face, nous passons devant la chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour.

 

CHAPELLE NOTRE-DAME-DE-ROCAMADOUR
Camaret-sur-Mer, le port (29)

Oui, je sais, on ne la voit pas très bien parce qu'il y a des mats de bateaux devant, mais bon, j'ai oublié de la prendre en photo de plus près. Bon, on voit quand même qu'elle est légèrement jaune ; ceci est du à la pierre de Logonna avec laquelle elle est construite. T'inquiètes, l'intérieur est très intéressant aussi.
Première chose à savoir... enfin si tu veux, je ne t'oblige pas non plus, mais il ne faudra pas te plaindre après que tu n'étais pas au courant. DONC première chose à savoir, si la chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour s'appelle ainsi, ce n'est pas parce qu'elle a été construite à Rocamadour, dans le Lot, puis déplacée à Camaret-sur-Mer comme ça, sans raison, pour déconner. Non ! Si Notre-Dame-de-Rocamadour s'appelle ainsi, c'est parce que le socle de pierre sur lequel la chapelle a été construite au bout du Sillon, le Roc’h a ma dour (du celte Roc'h = rocher, am a= au milieu, et Dour = eau, soit le « rocher au milieu des eaux »). Voilà !
Plusieurs édifices ont été construits à cette place. Le premier date de 1183 et était déjà dédiéà Notre-Dame de Rocamadour. La chapelle actuelle a étéérigée entre 1610 et 1683. Elle connut par la suite bien des mésaventures, comme cette légende rapportant qu’un boulet hollandais tiré de l'un des navires de la flotte anglo-hollandaise, le 18 juin 1694, aurait atteint la flèche lors de la bataille de Camaret.
Plus réaliste et dramatique, un incendie détruisit tout le mobilier et la charpente en 1910. Notons que c'est François Keraudren, dont nous avons parlé plus haut et qui était charpentier de marine, qui a refait la charpente et la chaire. Ce qui confère à l'inérieur de la chapelle une impression de se trouver dans la coque d'un bateau à l'envers.
Entrons et remarquons que beaucoup d'ex-votos sont présents dans l'édifice. Ceci est en partie du au fait que Notre-Dame de Rocamadour est très souvent invoquée par les marins face à un péril en mer. Une réplique de la Vierge Noire se trouvant dans l'église de Rocamadour dans le Lot se trouve dans la chapelle.

Camaret-sur-Mer, chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour, intérieur (29)                Camaret-sur-Mer, chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour, Vierge Noire (29)

Un magnifique autel baroque autel baroque du XVIIe siècle est également présent.
Tu trouveras d'avantage d'informations en te rendant sur le site de Jean-Yves Cordier (eh oui encore !) : La chapelle Rocamadour à Camaret.

Camaret-sur-Mer, Chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour, autel (29)

Camaret-sur-Mer, chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour, bougies (29)


Nous ressortons de la chapelle pour approcher le dernier édifice du sillon. Il s'agit de la Tour Vauban.

 

 TOUR VAUBAN
Camaret-sur-Mer, le port (29)

Oui, je sais, on ne la voit pas très bien parce qu'il y a des mats de bateaux devant, mais bon, j'ai oublié de la prendre en photo de plus près.T'inquiètes, l'intérieur est très intéressant aussi. Enfin peut être parce que nous ne sommes pas entrés.
Construite sur un plan directeur de Vauban entre 1693 et 1696, la Tour Dorée (c'est le nom donné par Vauban) et sa batterie étaient destinées à protéger le mouillage de l'anse de Camaret et à repousser une éventuelle attaque venue de la mer. En somme, l'objectif était de défendre la rade de Brest contre les invasions ennemies et les corsaires.
Les onze pièces d'artillerie de la batterie basse croisaient leurs feux avec ceux de la pointe du Gouin, des lignes primitives de Quélern et des nombreuses batteries côtières. Son originalité provient aussi de l'enduit qui la recouvre, à base de brique pilée, lui donnant cette couleur rouge pas banale.
Lors de la bataille de Camaret, les anglo-hollandais tentent un débarquement sur la plage de Trez-Rouz. Commandées par Vauban, les troupes françaises repoussent les assaillants, l'opération est un échec. La tour n'était pourtant pas terminée. Cette victoire vaudra à Camaret d'être exemptée de fouages jusqu'à la Révolution et d'hériter du titre de "gardienne du littoral armoricain".
Par la suite, la Tour Vauban aura plusieurs rôles : réservoir d'eau potable pendant la Première Guerre Mondiale, puis mis à feu lors de la Seconde Guerre Mondiale pour éviter que les Américains ne la bombardent... Oui car les Américains bombardaient tous les édifices militaires présents sur la côte Atlantiques, considérés comme des refuges et des positions stratégiques nazis. Reconstruite, elle hébergea un petit musée de la Marine jusqu'en 1993 avant d'être inscrite au patrimoine de l'UNESCO pour devenir encore aujourd'hui un centre d'interprétation de l'œuvre de Vauban en Bretagne.

 

Bon, écoute : je crois que nous avons bien fait le tour de Camaret là. Enfin... il y a sûrement plein d'autres lieux et d'autres choses à voir à parcourant plus précisément les petites rues, mais nous n'avons plus le temps car une autre balade nous attend.
Nous retrouvons la voiture, légèrement recouverte de sable fin. Direction la pointe de Pen-Hir.
Normalement, d'après l'idée originale, nous aurions du faire une petite randonnée de 16 kilomètres sur cinq heures. Mais Mélanie, qui était bien décidée à marcher pour découvrir la Bretagne il y a quelques semaines, trouvait soudainement la voiture plus confortable. Dommage, elle avait l'air sympathique cette petite randonnée. Un peu longue, mais sympathique. (CAMARET-SUR-MER - POINTE DE PEN HIR).

Nous quittons la ville par une route montante nous menant directement sur des alignements mégalithiques.

ALIGNEMENTS MÉGALITHIQUES DE LAGATJAR
Camaret-sur-Mer, alignements mégalithiques

Ces alignements mégalithiques couvrent une superficie de quelques 6000 m2, formant le plus important site mégalithique du Finistère. On y dénombrait 600 menhirs en 1778. Entre cette époque et celle de la restauration du site en 1928, et ce malgré son classement aux Monuments Historiques en 1883, beaucoup furent détruits. Ils ne sont plus que 87 aujourd'hui. La restauration effectuée en 1928-1929 par messieurs Bénard-Le Pontois et Chabal permit de sauver le site en redressant certains de ces menhirs. Cependant, par la suite, le site a servi de terrain de foot, puis de camping sauvage dans les années 1930.
J'aurais bien voulu voir ce que donnaient les matchs de foot avec des menhirs dressés au milieu. Étaient-ils comptés dans l'effectif ? Y'a-t-il eu des transferts à la fin de la saison, genre le menhir n°18 quitte l'équipe de Lagatjar pour rejoindre celle de Carnac ? Et à combien de millions la somme grimpait-elle ? le transfert était-il plus cher que celui de Naymar ?
Aujourd'hui, il est redevenu un lieu de promenade, dominé au loin par les ruines du manoir de Saint-Pol-Roux, le poète, qui prononça un discours intituléMenhirs :
"…ces pierres forment pour moi, solitaire de Lagatjar et leur voisin immédiat depuis un quart de siècle, un clavier gigantesque où la touche noire de l’ombre s’exprime en mineur et la touche blanche de la lumière en majeur…"
Parait-il que les ruines de l'ancien manoir sont impressionnantes, mais nous n'y sommes pas allés non plus (Ruines du manoir Saint-Pol-Roux).

Pierres variées, parfois grossièrement dressées et vaguement taillées, elles ont été installées ici par les premiers peuples armoricains, 3000 à 2500 avant J.C.
Par contre, les origines et la signification de ce type d'alignement, associé par certains chercheurs au druidisme, demeurent obscures.

Camaret-sur-Mer, alignements mégalithiques          Camaret-sur-Mer, alignements mégananilithiques

Un petit panneau nous explique l'hypothétique signification de ce cortège.
"L'ensemble dessine une ligne orientée N 35°E. et S.35° O. d'où partent, à angle droit, deux lignes parallèles. Cette orientation a longtemps été interprétée comme celle d'un observatoire astronomique. Le romancier Georges Gustave Toudouze, passionné par l'histoire de Camaret et familier des lieux puisque sa demeure domine l'anse de Pen-hat à quelques pas d'ici, écrivait : "L'alignement de Camaret répond en orientation à la constellation des Pleïades et plus particulièrement au groupe dit la Poussinière, situation dont le village voisin aurait tiré ce très vieux nom : Lagat-Jar, qui signifie "Oeil de poule"."


Un peu plus loin sur la route de la Pointe de Pen Hir, c'est autre alignement que nous pouvons observer...

Camaret-sur-Mer, alignements d'ancres (29)

C'est ici l'entrée du Musée Mémorial de la Bataille Atlantique... où nous n'irons pas. Non, nous, le premier objectif, c'est d'atteindre la Pointe de Pen Hir. Et la voici !

 

 POINTE DE PEN HIR
Pointe de Pen Hir, le tas de pois, insta (29)

J'adore ce lieu. Là, on se sent vraiment au bout du monde, contrairement à la Pointe Saint-Mathieu où le phare, le sémaphore, l'ancienne abbaye et la route nous rappellent que l'urbanisation n'est pas loin.
Ici, le vent vient du large ! Ici, la vue est infinie ! Ici, la côte est déchirée ! Ici, j'aurais bien aimer boire une bière en regardant le Tas de Pois, mais j'ai oublié d'en acheter.
MELANIE :"- Tu vas boire une bière à 9h du mat' ?
JENORME :"- Devant un tel paysage, dans un tel endroit, je pourrais même me lever à 6 heures pour siroter un calva !"

Sauf qu'à 6 heures du matin, il fait encore nuit et que boire un calva, même avec modération, devant le noir obscure d'une matinée encore ensommeillée, je ne vois pas l'intéret.

NON MAIS REGARDE !!!
Pointe de Pen Hir, Nanie face au Tas de Pois

Pointe de Pen Hir, le tas de pois et bateau

Pointe de Pen Hir, vue sur la pointe des Espagnols

La météo est instable. Le vent apporte tour à tour son lot de nuages, puis de soleil. Ciel gris, ciel bleu. Les ombres se propagent lentement sur les falaises vertigineuses, morcelées. Ici, la nature est toute puissante.
Des gouffres vertigineux s'ouvrent parfois devant nous, entre deux sentiers pas toujours identifiables. Dans ces gouffres, les vagues océaniques viennent frapper bruyamment avant de s'enfuir à nouveau.
Depuis ce promontoire naturel, une petite mise au point s'impose.
Nous sommes sur la presqu'île de Crozon, bout de terre séparant la rade de Brest de la baie de Douarnenez. Au bout du bout de cette pointe occidentale de la Bretagne, deux pointes se déchirent : la pointe du Toulinguet au Nord et la Pointe de Pen Hir au Sud. Elles concentrent à elles deux toutes les curiosités géologiques de l'extrémité de la péninsule armoricaine avec une mosaïque de paysages exceptionnels.

Pointe de Pen Hir, vue sur la pointe du Toulinguet

Pointe de Pen Hir, vue sur la pointe du Toulinguet (29)          Pointe de Pen Hir, vue sur la pointe du Toulinguet
Pointe du Toulinguet au loin

Merveille de la Cornouailles, la falaise de Pen Hir offre un panorama sur la mer d'Iroise. Par beau temps, on peut même apercevoir l'île de Sein, point minuscule au large de la Pointe du Raz.

Pointe de Pen Hir, vue sur l'anse de Pen Hir

Bon, aujourd'hui, ce n'est pas évident.
Découpées dans des affleurements de grès, ces murailles rocheuses surprennent dans un contexte géologique où domine le granite. Sur la presqu'île de Crozon, des couches sédimentaires se sont déposés à l'ère primaire : au fil des millénaires, le sable s'est consolidé naturellement, se transformant en roche dure et compacte. Les mouvements tectoniques ont ensuite fracturé ces grès, comme en témoignent les strates redressées et saillantes de la pointe de Pen Hir.

Pointe de Pen Hir, falaises découpées (29)

Pointe de Pen Hir, falaises (29)          Pointe de Pen Hir, vue sur l'Ouest (29)

FALAISES LANDES ET DUNES
"Les falaises déchiquetées de Pen Hir composent une symphonie d'ocres et de bruns ourlée par endroits d'un ruban de sable blond ou d'un cordon de galets schisteux qui, au contraire, met une touche plus sombre dans le paysage. Au pied des paroies rocheuses, les vasières et les dunes, tapissées d'oyat, de roses primprenelles et de chiendent des sables, constituent des milieux très riches. Le sommet des corniches est le domaine de la lande, où s'épanouissent l'aster maritime, le jonc et le roseau."ÉDITIONS ATLAS

Devant nous, sur la falaise d'en face, une croix de profil domine l'océan du haut de 70 mètres de dénivelé. Une petite crique de sable gris juste en dessous, ouverte vers l'horizon.

Pointe de Pen Hir, croix de Pen Hir et falaise            Pointe de Pen Hir, faille (29)

Nous passons devant l'énorme croix. Il s'agit d'un monument érigéà la gloire des Bretons des Forces françaises libres.

Pointe de Pen Hir, croix de Pen Hir (29)

Inauguré dans les années 1960 par le général de Gaulle, ce monument est construit en granite bleu de Brennilis. Il est destinéà porter témoignage de l'existence des Français libres bretons, qui ont notamment fondé l'association Sao Breiz en Grande-Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale.
Au dos de la croix se trouve une inscription en breton. "Kentoc'h mervel eget em zaotra", reprise de la devise bretonne, "plutôt la mort que la souillure".

Nous continuons de suivre le sentier côtier aléatoire pour arriver au point de vue qui caractérise l'originalité de la pointe de Pen Hir.

Pointe de Pen Hir, le tas de pois et bateau (29)

Au large, les Tas de Pois, ou Trois pois, ponctuant l'océan de gigantesques points de suspension. Véritables sentinelles postées au sud-ouest de la pointe de Pen Hir, les Tas de pois sont une spectaculaire chaussée rocheuse de six îlots détachés de la côte. Le plus imposant d'entre eux se dresse à plus de 65 mètres au-dessus de la mer d'Iroise.

Pointe de Pen Hir, le tas de pois

Il y a six Dahouets. Tous ont un surnom : le Grand Dahouët tenant de la terre, Petit Dahouet, Penn-Glaz (tête verte), Chelott, Ar Forc'h (la Fourche) et Bern-Id (Tas de blé). Du fait de leur situation géographique, ces rochers isolés attirent de nombreux oiseaux marins. Ils sont désormais interdits de'accès car protégés par le statut de réserve ornithologique.

Pointe de Pen Hir, le tas de pois

Étonnant paysage. On dirait que ces rochers sont en suspension dans cette mer d'Iroise d'apparence apaisée à cette heure-ci.
Nous regagnons la voiture en longeant la partie sud-ouest de la pointe qui offre encore une belle vue sur la plage de Veryac'h et la pointe de Tavelle.

Pointe de Pen Hir vue sur lanse de Pen Hir au soleil (29)

Nous retrouvons la voiture et le parking. Départ.
Nous repassons devant les alignements de Lagatjar. Nous retraversons Camaret-sur-Mer en sortant par la D8 conduisant à Crozon. Nous passons à hauteur de la plage de Kerloc'h, magnifique étendue de sable fin blanc, faisant face à une autre étonnante pointe que l'on devine au loin en ombre chinoise.

Camaret-sur-Mer plage et pointe des Espagnols (29)

Camaret-sur-Mer, vue sur la pointe de Dinan

Mais qu'est-ce que c'est que ce trou ? Il faut aller voir.
Pour cela, il nous faut traverser la ville de Crozon... un peu rapidement. Bon, parait qu'il y a un grand retable baroque du XVIIème siècle dans l'église Saint Pierre, figurant le martyr de 10 000 soldats romains au mont Ararat. Ils n'y seraient pas tous figurés, mais il y en aurait tout de même 400 répartis sur 29 tableaux.
Et puis, entre nous, Crozon est surtout connu pour être le point de départ de nombreuses randonnées sur les sentiers côtiers et à travers la lande.
C'est pour cela que nous nous rendons sur cette pointe aperçue tout à l'heure et qui porte le nom de pointe de Dinan avec son chaos baptisé"château" parce que relié par une passerelle naturelle. D'où cette vision en ombre chinoise d'une sorte de "trou" sur lequel les vagues se ruent parfois avec une rage titanesque.

Dans un premier temps, je me plante un peu de chemin et nous atterrissons trop au sud... Mais vraiment au sud de la presqu'île pusique nous sommes au Cap de la Chèvre !
La Cap de la Chèvre est un endroit encore plus reculé que la Pointe de Pen Hir. Pour l'atteindre, il faut emprunter une route qui traverse la lande. Quelques maisons bretonnes jalonnent l'itinéraire de façon éparses et incongrue.

Cap de la Chèvre, maison isolée (29)          Cap de la Chèvre, marcheurs (29)

Cap de la Chèvre, mer et végétation (29)          Cap de la Chèvre, maison isolée

Une végétation variée de bord d'océan où se côtoient bruyères, ajoncs, pins maritimes et buissons, conférant au Cap son côté sauvage. Au bout du bout de la route, le sémaphore impose sa haute présence, cernée de grilles et de grillages. À ses côtés, le mémorial de l'Aéronautique navale élevé en 1988 dans un encuvement de canon allemand datant de la Seconde Guerre Mondiale.
Je pensais que nous aurions une belle vue sur la baie de Douarnenez, mais non. En fait, la vue sur la baie prend forme en suivant les différents sentiers qui s'aventurent dans le bas de la seule et unique route reliant Crozon au Cap de la Chèvre. Vu que nous sommes de grosses faignasses aujourd'hui, nous nous contentons de faire demi-tour pour tenter de trouver le bon chemin menant à la Pointe de Dinan.

Nous re-roulons à travers la lande. À un m'ment donné, je décide de prendre subitement sur la gauche, juste comme ça, pour ne pas reprendre la même route. Mais là, encore : échec ! Point de pointe de Dinan, mais un chemin étroit et escarpé qui descend dans un premier temps vers un parking sauvage où des dizaines de Van, de Break et autres voitures aménagées ont pris place ; ceci est souvent le signe de la présence de surfeurs et autres bodyboardeurs.
Que peut-il bien se passer ici ? Un concert ? Un technival ? Un futur aéroport en construction ?
Non, ici, c'est la plage de la Palue. Pas du palud ! De la Palue ! LE sport de surf de la presqu'île de Crozon !
Effectivement, après être descendus de la voiture pour admirer le panorama sur la mer d'Iroise, nous remarquons qu'il y a beaucoup de planchistes.

Cap de la Chèvre, plage de Lostmarc'h et surfeurs bretons (29)(29)

Vu que nous n'avons pas l'intetion de nous jeter à l'eau, nous re-faisons demi-tour pour rejoindre bravement la seconde route principale de la presqu'île : la D308. On va y arriver à cette pointe du Dinan avec son "château". MAIS ATTENTION !!!! Il y a un piège ! Le "château" de Dinan ne se trouve pas exactement sur la Pointe de Dinan au sud, mais juste à côté au nord. Heureusement, vu que nous nous sommes encore plantés de sentier, nous sommes finalement parvenus à trouver ce que nous cherchions.

LE CHÂTEAU DE DINAN
Pointe de Dinan, panoramique (29)

Ce lieu offre une superbe vue sur cette baie séparant la Pointe de Pen Hir de la Pointe de Dinan. Ce qui me marque surtout, c'est la forme de la côte qui nous fait face. Comme ça, dans la réalité, cela ne se voit pas trop, mais quand tu regardes une carte, voici ce que ça donne.

Ceci est la pointe de Camaret-Pen Hir
carte visage 1a
Et attention :
si nous tournons la carte sur la gauche,
que ne voit-on pas qui apparaît...
carte visage 2a
Eh ouais :
le profil du visage de la chanteuse Viktor Lazlo !

Encore une enquête résolue par Jénorme.
Hein ? Mais si, c'est le visage de Viktor Canoé rose Lazlo. Bien sûr. Bon... allez, on continue.

Nous garons la voiture sur un beau parking, bien délimité, avec du bon gravier avenant. Rien que pour ça, cela valait le coup de se perdre et de se retrouver pour finir ici. Beaucoup de panneaux de randonnées indiquent moult directions et objectifs. Nous choisissons celui indiquant "le château de Dinan".
Après quelques minutes de marche bien agréable avec cet air marin frais et tonique venant caresser nos tarins, nous arrivons au bord de falaises assez abruptes, proposant une vue imprenable sur une plage de galets au premier plan, et le Tas de Pois de la Pointe de Pen Hir en fond de champs.

Pointe de Dinan, plage de galets (29)           Pointe de Dinan, la pointe

Une plage de galets... J'adore le son de l'océan se déposant sur les galets, puis se retire dans une sorte de roulement symphonique...

Bon, j'en fais peut être un peu trop avec "mes roulements symphoniques", mais j'aime ce son silencieux.... Bon, j'en fais peut être un peu trop avec ce "son silencieux", mais j'aime la... Oh pis merde ! Cela me fait penser à l'introduction d'Oxygène, partie 4 de Jean-Michel Jarre.

Ah non, rien à voir. Bon, eh oh !
Toujours est-il que ce son me rappelle celui que j'aimais entendre lorsque j'allais à Etretat sur la grande plage de galets, le soir, lorsque la nuit était tombée. Et puisque l'on parle d'Etretat et lorsque nous tournons la tête pour tenter d'apercevoir la plage de Kerloc'h, nous découvrons la falaise "mangée" par les vagues et qui, elle aussi, comme à Etretat, a pris une forme particulière qui n'est pas sans rappeler non pas un pingouin d'Oxygène, partie IV, mais plutôt un éléphant. Eh oui, que veux-tu : je vois des formes partout.

Pointe de Dinan, éléphant de pierre (29)

Eh, hein, je ne rêve pas : on dirait bien un éléphant qui trempe son trompe dans la mer d'Iroise !

Face à nous,
là-bas au loin,
le Tas de Pois.
Pointe de Dinan, vue sur la pointe de Pen Hir

Et, au premier plan, tu vois ce que je vois ? Eh oui, c'est bien lui ; le canoë rose. Enfin, d'ici, il a plutôt l'air noir, mais bon.
Nous restons un moment silencieux face à ce paysage en regardant la barque de ce pêcheur solitaire évoluant tranquillement sur l'étendue plane de la mer d'Iroise. Le temps passe... Ah, au fait, nous étions venus ici pour voir ce pont naturel appelé"chaos du château" ? Mais il est où ? Nous regardons autour, à côté, au-dessus, en-dessous... Et puis, là-bas, un peu plus loin...

Pointe de Dinan, la pointe (29)

Il se trouve dans le renforcement, mais d'ici, nous le voyons pas. Un panneau indique qu'il faut marcher encore une demi heure pour l'atteindre. Malheureusement, la journée est déjà bien avancée et si nous faisons le calcul, nous allons prendre du retard pour la suite de l'aventure.
Nous décidons donc de regagner la voiture sans nous rendre sur ce site naturel qui avait l'air merveilleux.
Le parking, lui, est toujours aussi beau. Nous montons dans la voiture. Je démarre. Nous partons. Au revoir Pointe de Dinan. Au revoir Crozon. Au revoir presqu'île de Crozon. Direction Douarnenez, pointe du Raz et plus si affinités.

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Mélanie et Jénorme poursuivront leur périple breton en s'attaquant cette fois-ci à la baie de Douarnenez, considérée comme une des plus belles baies du monde. Puis ce sera une nouvelle fois le Bout du Monde avec la Pointe du Raz, puis...

 

 

 

 

CORDON, balcon du Mont-Blanc (74)

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Tu aimes la Bretagne ? Tu aimes l'océan Atlantique du Pays Basque et les plages landaises ? Tu aimes manger des pintxos à San Sebastian ? Eh bien, ça tombe bien puisqu'aujourd'hui, nous nous rendons dans les Alpes, et plus précisément en Haute-Savoie.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...



Souvenez-vous, comme dirait Michel Drucker, l'été dernier, je suis allé faire un tour en famille du côté de Sallanches. 
Sallanches est commune française située dans le département de la Haute-Savoie, 74 pour les intimes. Elle a la particularité de se trouver dans une ancienne plaine glaciaire traversée aujourd'hui parl'A40, également appelée Autoroute Blanche à ce niveau car elle emmène chaque jour des milliers de voitures et de camions vers l'ancienne vallée glaciaire du Mont Blanc, appelée plus couramment la Vallée Blanche. Comme quoi, tout se retrouve et c'est tant mieux.
Alors, bien sûr, nous ne sommes pas venus à Sallanches pour passer une semaine au bord de l'autoroute à compter les bagnoles, mais pour découvrir ce que la ville et ses environs pouvaient offrir comme activités diverses.

Lors d'un billet précédent, Flavie et moi-même nous étions rendus au musée Chaplin (Chaplin's world) à Corsier-sur-Vevey, en Suisse...

Jénorme à Chaplin's World

Aventure que tu peux retrouver en cliquant sur COMMENT ALLER A CORSIER-SUR-VEVEY DEPUIS SALLANCHES ? pour constater que la ville suisse n'est pas du tout proche de la commune savoyarde.
Maintenant, il nous faut trouver une activité qui ne nécessite pas forcément de parcourir 400 bornes en bagnole.

ALORS ?
Aujourd'hui, notre choix s'est porté sur une petite randonnée dont le départ se fait à Cordon. Pas Cordon bleu, pas cordon ombilical, pas filer un mauvais cordon... ah non, coton : filer un mauvais coton !
Non : Cordon est aussi un petit village de Haute-Savoie, couramment appelé le "Balcon du Mont Blanc" en raison de sa situation géographique.
Dit comme ça, pour les plus terre-à-terre d'entre nous ou pour ceux qui travaillent dans l'immobilier, il est possible que nous nous imaginions le Mont Blanc avec un balcon. C'est à dire que tu as le Mont Blanc, voilà, bien, la montagne, avec un balcon dessus. Attends... euh... le Mont Blanc... et... Ah, je m'explique mal.

Avec un petit dessin rapide,
ça va aller mieux
.
balcon du Mont Blanc

Eh hein, c'est clair ?! Hein ? Hein ? Hein ? Non ?

Bon, alors avec une photo-montage, 
ce sera plus compréhensible...
Aiguille du Midi, Mont Blanc vue depuis l'Aiguille du Midi (74)

Hein ? Hein ? Hein ? Ouais bon, on va pas y passer la nuit non plus !

Prenons le logo du village 
et que l'on en parle plus !
balcon du mont

Cordon, petit village de Haute Savoie, est appelé"balcon du Mont Blanc", non pas parce qu'il se situe sur le Mont Blanc sous la forme d'un balcon, mais parce qu'il propose un panorama exceptionnel sur la montagne mythique. Enfin... quand il fait beau... parce que quand il pleut, on ne voit pas grand chose.
C'est ce que nous avons découvert en nous rendant au bout d'une route sans nom qui semblait nous mener nulle part. De virages en épingle en montée brutale sur une asphalte parfois entrecoupée de petites herbes, nous avons progressé dans le doute au milieu d'alpages presque vierges. Et tout cela pour arriver au bout du bout. Et qu'est-ce que ce bout du bout ? Une falaise, une pointe, comme en Bretagne ? Mais non, le bout du bout ici, dans les Alpes, c'est une piste de ski sans neige. Petit clin d'oeil à Charlélie Couture que l'on salue au passage.

♫ Comme une piste de ski sans neige ♪
♪ J'ai marché toute la nuit... ♫

BREF : une fois arrivés au bout du bout de la falaise sans nom transformée en piste de ski sans neige je-ne-comprends-rien-à-ce-que-j'écris, l'heure est au constat : impossible de se lancer dans une randonnée aujourd'hui.

Eh oui, quand il pleut, 
Cordon n'est plus que le balcon sans Mont Blanc.Cordon, le refuge, arc-en-ciel (74)

Du coup, nous nous sommes dits : peut être que si on enlève le balcon, on verra mieux le Mont Blanc...

Cordon, Le Refuge, arc-en-ciel sur le Mont Blanc

Mais non. 
Ce jour là, Cordon était le balcon de l'arc-en-ciel.Cordon, le refuge, arc-en-ciel

Et soyons d'accord : on ne sait plus trop ce que ça veut dire. Mais déjà, une question se pose : faut-il changer le logo du village en remplaçant la vache qui y figure par une licorne ?

balcon du mont a

Il faut dire que, de nos jours, en l'an 2018, la licorne est à la mode. On la retrouve déclinée sous différentes formes (vêtements, peluches, maquillage, cadeaux, déguisements,...) et semble être une vraie passion pour les enfants et parfois même les adultes.
Rappelons que, selon la légende, la licorne serait un animal farouche qui n'accepte de se montrer qu'à une femme vierge (de préférence lorsque celle-ci est dénudée dans un bois sombre, mais passons...). En effet, seule la pucelle aurait le pouvoir de domestiquer la licorne et de nouer une complicité avec elle. Mais, à en croire les récits mythologiques, cette complicité serait de courte durée. En effet, la vierge ne serait que l'appât qui permet aux chasseurs (des hommes donc) de capturer la bête afin de lui ôter sa corne et par la-même ses pouvoirs magiques qui lui permettent d'éliminer les poissons et de purifier l'eau.

Bon... Dis comme ça, on se demande pourquoi la licorne fascine autant les enfants. Une réponse est apportée par le magazine Marie-France sur lequel je suis tombé par hasard en me rendant chez mon garagiste :
"La licorne et sa farandoles de petits coeurs et arc-en-ciel n’est rien d’autre que le croisement entre le petit poney de notre enfance et la corne, symbole phallique évident ? La licorne représente la dualité entre notre souhait de rester petite fille pure et celui de devenir une femme à la sexualité bestiale."

Je ne suis pas trop convaincu par cette analyse psychologique, mais, en même temps, je ne suis pas une femme.
Toujours est-il que cette histoire de licorne et de poney me rappelle en mémoire cet épisode de l'excellente série "Tu mourras moins bête, mais tu mourras quand même" :

 

ALORS !
Une chose est sûre : pas possible de faire la petite randonnée prévue pour découvrir le Mont Blanc depuis un balcon.
Nous sommes donc entrés dans le bar-restaurant Le refuge qui se trouve au bout du bout de cette route mystérieuse sans nom qui ne cessait de monter avec del'herbe parsemée au milieu de l'asphalte. Simplement, tranquillement, nous avons fait tout ce que bon citoyen aurait à notre place par une telle météo...

Cordon, au refuge (74)

Très bien accueillis dans une ambiance calme et agréable, nous nous sommes promis de revenir... même s'il ne devait plus jamais faire soleil.
En attendant des jours meilleurs, nous sommes ensuite redescendus sur Sallanches.

 

QUELQUES JOURS PLUS TARD
Aaaaaah, il fait beau !
C'est donc avec un immense plaisir et une joie certaine que nous prenons la route D113 nous menant de Sallanches à Cordon.
Cordon éparpille son territoire communal sur plus de 2235 hectares avec une altitude oscillant entre 580 et 2520 mètres ; ce qui laisse une amplitude importante de randonnées diverses et variées. Nous passons devant la charmante église Notre-Dame-de-l'Assomption.

Cordon, église Notre-Dame-de-l'Assomption et Mont Blanc (74)

Une fois le centre-bourg passé, nous retrouvons la route sans nom qui nous re-conduit au bar-restaurant Le refuge, terminal de l'asphalte. Oui, oui, oui, on peut aussi y aller quand il fait beau ! Et puis, il est midi donc pourquoi ne pas profiter de la magnifique terrasse pour boire un petit apéro et manger une bonne tartiflette avant de se lancer sur les sentiers de randonnée ? Hein ? Mais bien sûûûûûr !!!!

ALLEZ : 
APERO !
Cordon__martini_blanc__74_
Quelle belle vue sur le Mont Blanc !

 
ALLEZ :
TARTIFLETTE !!!
Cordon__au_Refuge
      Cordon__le_Refuge__tartiflette__74_
Et quelle belle vue sur le Mont Blanc !

Bon, très bien ! Alors, qu'est-ce qu'y's'passe maintenant ?
Eh bien, nous avons dit que nous irions marcher pour apprécier les charmes du balcon du Mont Blanc. Allons-y !

Pour faire comme nous l'indiquaient l'office du tourisme de Cordon et le site Randos Mont Blanc, il aurait fallu que nous redescendions au lieu-dit Les Mouilles pour effectuer la vraie randonnée appelée  "La crète des Bénés". Mais bon, vu que nous étions au Refuge, on n'allait pas redescendre pour remonter, hein. On aurait perdu du temps pour rien, on est bien d'accord.
Après avoir tenté de décrypter la carte fournie par les hautes instances de la randonnée alpine, nous nous sommes lancés à l'assaut de la montagne. Voici en gros le trajet que nous devrions réaliser si nous ne nous perdons pas.

carte Cordon a

Vu comme ça, on a l'impression que cela fait une boucle, mais crois-moi, ça n'a pas été simple. Nous avons du louper quelques balisages et autres panneaux indicatifs, mais nous avons à peu près fait ce que nous avions prévu. De plus, vu que cette randonnée se passe en altitude avec une vue toujours dégagée sur la Vallée Blanche, nous ne pouvions pas nous perdre. Nous égarés, oui, mais pas nous perdre au point d'appeler les hélicoptères et les secours.

ALLEZ, 
ON Y VA !

Nous quittons Le Refuge, son balcon, sa terrasse, sa tartiflette, son panorama sur la chaîne du Mont Blanc et son drapeau savoyard.

Cordon, le Refuge, panorama (74)

Cordon, le refuge, drapeau savoyard (74)

Nous traversons les pistes de ski de la station de Cordon.
En été, ce sont de longues descentes d'herbes vertes vierges en haut desquelles nous pouvons entendre quelques sons de cloches, sûrement émises par un troupeau de licornes... de vaches posté plus haut.
Le sentier est assez large et s'enfonce doucement dans une forêt de résineux, d'où persiste à se montrer le Mont Blanc.

Cordon, randonnée belvédère, Sallanches et Piste rouge (74)                Cordon, randonnée belvédère, Mont Blanc et sapins

Cordon, randonnée belvédère, Mont Blanc et sapins (74)

Nous sortons très rapidement de la forêt pour passer devant deux grandes maisons isolées au charme savoyard.

Cordon, randonnée belvédère, chalet (74)     Carte rando 1 a

À quelques mètres de ces habitations solitaires, comme nous ne voyons pas de panneaux indicatifs, nous prenons un virage à 90° pour rejoindre une sente qui nous amène à une petite fontaine, puis directement à un autre bar-restaurant d'altitude, L'Alpage de l'Herney, du nom du lieu où nous nous trouvons.

Cordon, randonnée belvédère, fontaine (74)         Carte rando 1 a1

l'Herney restaurant
Photo : Alpage de l'Herney 

Beaucoup de monde dispersé un peu partout pour ripailler, boire un verre ou profiter des transats mis à disposition de la clientèle afin d'apprécier une vue imprenable sur le Mont Blanc.
Que srt-on de bon à l'Alpage de l'Herney ? Eh bien, apparemment, les beignets de pommes de terre sont la spécialité du restaurant. Mais il y a aussi des omelettes, des salades, des assiettes de charcuterie, de la fondue savoyarde,...
Mais bon, nous avons déjà mangé et nous n'allons pas nous arrêter boire une verre après avoir parcouru seulement un kilomètre. D'ailleurs, la question se pose : allons-nous pouvoir randonner tranquillement sans croiser un bar ou un restaurant qui nous donnera envie de nous arrêter toutes les cinq minutes pour profiter du paysage ? Hein ? Non, mais je pose la question !

ALLEZ
CONTINUONS !

Je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé après ce passage à proximité du restaurant, mais nous avons perdu toute trace de balisage pour rejoindre le plateau des Bénés. Plus rien ! Pas un panneau, pas un signe de peinture ! Que dalle !
Nous nous sommes donc lancés à l'aveuglette à l'assaut d'un champs pour aller nous poser vers ces belles licornes savoyardes... euh non... ces belles vaches savoyardes, très bien fournies au niveau sonorités.

Cordon, randonnée belvédère, vaches (74)         carte rando 2

Cordon, randonnée belvédère, vaches

Après être restés quelques minutes auprès de ces belles Savoyardes, nous reprenons notre chemin hasardeux en continuant de traverser ce champ à la recherche d'un chemin, d'un sentier, d'un signe de randonnée.
Quelques mètres plus loin, vers le sud, nous rattrapons un large chemin qui doit servir en hiver à l'acheminement de matériel pour les différentes remontées mécaniques du secteur. Le Mont Blanc semble nous observer de ses 4809 mètres avec un air hautain et suspicieux.

Cordon, randonnée belvédère, sentier et Mont Blanc(74)

De leurs côtés, les belles Savoyardes ne nous lâchent plus et semblent vouloir nous suivre où que nous allions...

Cordon, randonnée belvédère, vache (74)        Cordon, randonnée belvédère, vache de profilCordon, randonnée belvédère, vache et cloche (74)       Cordon, randonnée belvédère, vache et sapins (74)

Ont-elles que nous nous perdâmes... perdîmes... perdions, oui perdions, c'est bien ! Ont-elles peur que nous nous perdions ou veulent-elles nous dire que nous sommes enfin sur le bon chemin ?
Toujours est-il que cela ne nous rassure pas. En plus, leurs cloches font un boucan de tous les diables et nous ne nous entendons plus parler. C'est vrai quoi : le son des cloches, c'est beau, mais, à un moment, quand c'est trop, c'est trop !

Cordon, randonnée belvédère, vache de profil

Finalement, après quelques mètres de montée abrupte, elles nous laissent pour s'en aller faire semblant de brouter quelques pommes de sapins.
D'après la carte que nous n'avons pas, nous évoluons sur le chemin appeléChemin des Chars. Celui-ci nous fait passer de 1405 à 1537 mètres d'altitude ; là où se termine le téléski de l'Herney.

carte 3 a
Carte : IGN portail

C'est également ici, à ce point névralgique, que commence la randonnée. Enfin, ça, c'est mon goût personnel.
Le chemin large et carrossable devient sentier obscure et très grimpant. Nous allons à présent quitter les vertes prairies et les éparses chalets pour nous plonger dans une ascension peut être vertigineuse.
Effectivement, nous prenons très vite de l'altitude. Virages en épingle, serrés. Alternances vue dégagée-vue obstruée. La vue est magnifique et nous comprenons pourquoi Cordon est surnommée "Balcon du Mont Blanc" lorsque nous errons sur une étroite corniche avec une vue déjà imprenable sur la vallée Blanche et sur la majestueuse chaîne du Mont Blanc.

Cordon, randonnée belvédère, 1 panorama vallée Blanche (74)

carte 4 a

Cordon, randonnée belvédère, 2 panorama Mont Blanc

 QUEL PANORAMA !

De gauche à droite, ne voilà-t-il pas que voici que nous apparaît cette imposant masse rocheuse dominant la ville de Sallanches, j'ai nommé la Tête du Colonney, suivi de très près par Le Sautet et des aiguilles Rouge et de Varan.
Juste derrière dans la perspective qui nous est proposée, c'est le Massif du Mont Blanc dans son ensemble !
Ici se succèdent de gauche à droite toujours, les Aiguilles Verte, de Dru, de Talèfre et de Leschaux avant de découvrir le col des Hirondelles puis les fameuses et ténébreuses Grandes Jorasses, dominées par la Dent du Géant ! Une pointe sort de ce magma rocheux, c'est l'Aiguille du Midi. Notre regard poursuit son aventure en s'accrochant au Mont Blanc-du-Tacul, puis le Mont Maudit avant de s'arrêter sur le seul, l'unique, le dominant Mont Blanc avant de redescendre vers le Dôme du Goûter !

Allez,
on recommence dans le détail.

Cordon, vue sur Sallanches et les aiguilles de Varan (74)
La Tête du Colonney, suivi de très près par Le Sautet et des aiguilles Rouge et de Varan

Cordon, massif du Mont Blanc, de l'Aiguille Verte à l'Aiguille du Midi
De l'Aiguille Verte à l'Aiguille du Midi

Nous reprenons notre marche sur le petit sentier. Nous devons être à environ 1650 mètres d'aktitude. Quelques virages et quelques mètres plus loin, nouvel arrêt panoramique.

Cordon, randonnée belvédère, 2 panorama Mont Blanc

Le Mont Blanc domine la plaine glaciaire où l'on peut voir l'étendue bleue du lac de Passy.

Cordon, randonnée belvédère, 2 panorama Mont Blanc (74)

Juste en dessous de nous, nous retrouvons le chemin suivi. Le domaine skiable de Cordon apparaît avec le téléski de l'Herney. Au centre, en bas, le restaurant L'Alpage de l'Herneyà côté du chemin blanc.

Nous continuons de grimper. Toujours un peu plus loi, la vue sur le plateau se précise. Les chalets nous apparaissent, dominés par la chaîne des Aravis d'où s'extirpe la Pointe Percée (2750 m).

Cordon, randonnée belvédère, chalets des Bénés et les Aravis (74)

Nous quittons le petit sentier étroit de la corniche pour rejoindre un autre sentier traversant une vaste étendue herbeuse, appelée la Croix du Planet... que nous n'avons pas vue. Derrière nous, une butte rocheuse défie modestement le Mont Blanc.

Cordon, randonnée belvédère, chalets des Bénés, vue sur le Mont Blanc (74)

 

Nous arrivons à un embranchement. Nous quittons le petit sentier pour tomber sur un large chemin de traverse carrossable. Enfin des panneaux indicatifs !

Cordon, randonnée belvédère, chalets des Bénés, panneaux et Mont Blanc (74)        carte 4

Si nous partons à gauche, nous allons en direction de la Cabane du petit Pâtre, qui est une toute petite cabane en bois située à 1915 mètres d'altitude, sur la crête des Bénés, un peu au-dessus du col de Niard. Elle se divise en deux parties. L'une est fermée car réservée au berger durant l'été. L'autre, plus spartiate, propose un banc et de la place pour deux personnes. Il est possible d'y dormir à condition d'amener son matériel de bivouac pour dormir au sol sur les lattes. A l'extérieur, une grande table en bois permet de se poser et de pique-niquer avec, toujours, une vue superbe sur la chaîne du Mont Blanc. Mais pas de bar, ni de restaurant !
Nous partons donc à droite, direction Les Chalets des Bénés et la Tête Noire.
Le chemin est large. Il s'agit du GR de pays. La portion sur laquelle nous évoluons s'appelle Chemin des Têtes ; un chemin de grande randonnée qui fait le grand tour du Mont Blanc.
Ici, il évolue entre le panorama Mont Blanc et la chaîne des Aravis.

Cordon, randonnée belvédère, chalets des Bénés, champ et massif du Mont Blanc (74)

Cordon, randonnée belvédère, chalets des Bénés, les Aravis et champ (74)

Quelques minutes plus tard, sans effort, nous arrivons aux Chalets des Bénés, altitude 1723 mètres très précisément.

Cordon, randonnée belvédère, chalets des Bénés, chalet et massif du Mont Blanc (74)

Cordon, randonnée belvédère, chalets des Bénés, panneaux (74)         Cordon, randonnée belvédère, chalets des Bénés, massif du Mont Blanc et chalet (74)

Là encore et toujours, la vue sur le massif du Mont Blanc est grandiose. Oui, j'essais de changer d'adjectif à chaque fois pour ne pas être trop répétitif.

Cordon, randonnée belvédère, chalets des Bénés, massif du Mont Blanc (74)

D'ici, nous observons d'avantage cette longue coulée de glace grise représentée par le glacier de Bionnassay.

 Cordon, randonnée belvédère, 3 panorama Mont Blanc (74)

Son point culminant se situe à 4304 mètres d'altitude, au sommet du Dôme du Goûter. Son point bas est situéà 1800 mètres, non loin du hameau qui porte son nom. En 2017, son épaisseur maximale atteignait 90 mètres pour une longueur horizontale de 5500 mètres et une superficie de 3,4 km2. Avec tous ce schiffres, il reste pourtant le plus petit des grands glaciers de la partie française du massif du Mont-Blanc.
En 1892, le torrent qui évacue l'eau de ce glacier fut à l'origine de la plus grande catastrophe glaciaire française, provoquant la mort de 175 personnes dans les communes de Bionnay, Saint-Gervais et au Fayet.

"La catastrophe du glacier de Tête-Rousse (Massif du Mont Blanc, France) s'est produite dans la nuit du 11 au 12 juillet 1892.

La rupture d'une poche d'eau sous-glaciaire, située à 3150 m d'altitude environ, a entraîné la libération d'une importante masse d'eau, estimée à 200000 m3.
A ces 200000 m3 d'eau se sont ajouté les 90000 m3 de glace qui constituaient le bouchon qui a été expulsé.
Toute cette masse en mouvement a ensuite emprunté l'étroit couloir du Bossonney, en l'érodant intensément (800000 m3 ont été mobilisés dans cette vallée).
Le mélange d'eau, de glace et des matériaux érodés a donné naissance à une lave torrentielle énorme.
Après de nombreux phénomènes d'embâcles et débâcles, cette masse de boue a rapidement (sa vitesse a été estimée à 14 m/s) atteint l'établissement thermal de Saint-Gervais et ses environs, où elle a tout dévasté, faisant 175 victimes.
En poursuivant son chemin, elle s'est étalée dans la plaine en aval jusqu'à l'altitude de 600m, en laissant sur place quelques 600000 m3 de matériaux.
D'après les témoins, la rupture de la poche d'eau a provoqué une détonation, ainsi qu'un violent effet de souffle.
La poche qui s'est rompue était constituée de 2 cavités communicantes, et Vallot (1892) a estiméà 3 ou 4 mois, le temps nécessaire pour accumuler cette quantité d'eau.
Il semble, d'après les croquis exécutés par Vallot, que l'origine de la poche soit consécutive à un effet de barrage de l'écoulement sous-glaciaire par la glace, au niveau d'un seuil rocheux dans le profil longitudinal.
Suite à l'érosion mécanique de la glace par les eaux, cette disposition en seuil a favorisé la constitution d'une énorme cavité sous-glaciaire, qui a progressivement débordé du seuil rocheux vers l'aval.
Lorsque la pression exercée par l'eau sur la glace a été suffisante, la partie de glace jouant le rôle de bouchon a été arrachée et pulvérisée ; le départ de l'eau accumulée dans la cavité sous-glaciaire a alors provoqué l'effondrement de la voûte amont qui la surmontait.
Pour éviter une deuxième catastrophe de ce type, il fut décidé de construire un tunnel de drainage qui permettrait à l'eau de s'évacuer. Un premier tunnel fut foré entre 1899 et 1900.
Ce tunnel avait pour objectif d'évacuer l'eau accumulée au niveau de la cavité supérieure du glacier, derrière le seuil rocheux.
Mais après son creusement, ce tunnel était à une altitude trop élevée pour pouvoir vider toutes les eaux de la poche. Il fut donc décidé de construire une nouvelle galerie Le tunnel devait relier la base du glacier de Tête Rousse au versant ouest qui descend vers le glacier de Bionnassay, car le versant nord est obstrué par un glacier (glacier de la G En 1904, le tunnel fut achevé et permit l'évacuation des 22000 m3 d'eau qui s'étaient accumulés depuis 1892 dans la nouvelle crevasse.
Depuis, la sortie du tunnel est régulièrement nettoyée tous les deux ans par l'O.N.F. (Office National des Forêts). Il n'y a plus jamais eu d'accident. l'orifice se situerait à 3115 mètres d'altitude."  GLACIERS-CLIMAT

 Nous prenons à présent le sens de la descente. Une descente tranquille pour commencer toujours en suivant le GR de pays, ou Chemin des Têtes.

Ah, attention,
pause vaches !
Cordon, randonnée belvédère, chalets des Bénés, Mont Blanc et eau (74)

Cordon, randonnée belvédère, chalets des Bénés, massif du Mont Blanc et vaches (74)           Cordon, randonnée belvédère, chalets des Bénés, vaches (74)

Cordon, randonnée belvédère, chalets des Bénés, vaches et Mont Blanc

Voilà !
Il en nous reste plus qu'à entamer la descente pentue en direction du Refuge pour boucler la boucle de cette belle petite randonnée.
Pour cela, un petit chemin sur la droite nous indique la voie du retour par un petit sentier descendant dans la forêt. Et oh surprise, en sortant de la forêt après cette raide descente, que ne voit-on pas ? Oui, des vaches, c'est vrai, mais également une baignoire-fontaine.

Cordon, randonnée belvédère, baignoire           carte 5 a

 

 

DANS UN PROCHAIN ÉPISODE

Nous nous rendrons à Chamonix, puis à la Mer de Glace pour constater que même s'il fait froid en hiver, le réchauffement climatique continue son petit travail de sape.

 

 

 

 

 

 

LA BRETAGNE : de la Pointe de Dinan à Douarnenez (29)

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Et nous continuons notre tour de Bretagne !
Après l'Île de Bréhat, l'Hôtel de la Merà Brignogan-plages, le phare de l'île Vierge vu de très loin, l'ancre de l'Amoco Cadiz vu de trop près, la Pointe Saint-Mathieu, le phare du Petit Minou, le curé de Camaret, le tas de Pois de Penhir, l'éléphant de Dinan, nous nous dirigeons à présent vers la Pointe du Raz.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


Nous quittons la Pointe de Dinan sans être allés marcher sur cette passerelle naturelle appelée "le château" entraperçue telle une ombre chinoise depuis la plage de Kerloc'h.

Camaret-Sur-Mer, vue sur le château (29)

Dame nature nous réserve bien des surprises, hein. Non, mais, oh, eh : regarde ! C'est beau non ? On dirait deux gros rochers qui viennent de se rejoindre pour s'embrasser du bout des lèvres. A droite, on dirait un lion couché et, à gauche, un tamanoir. Un tamanoir qui embrasse un lion, c'est beau. Hein ? OK, j'arrête.

De la Pointe de Dinan, nous repassons par Crozon puisque si nous avions continué plein Ouest après la pointe, nous aurions fini dans la mer d'Iroise et ce n'était pas le but puisqu'il nous reste encore pas mal de lieux à visiter.Et le prochain lieu, prochaine ville est Douarnenez.
Après avoir traversé les petites villes de Telgruc-sur-Mer et de Saint-Nic  -sur lesquelles je n'ai pas grand chose à te dire-, nous apercevons au loin, à l'Est, une étonnante montagne est sortie de terre. C'est Menez Hom.
Oui, je te vois venir, ça y est, ça y va, on se croit drôle : "Bernard Menez Hom" !

menez hom a

Bien sûr ! Loin de moi l'idée de critiquer cet acteur-chanteur-politicien français, néà Mailly-le-Château le 8 août 1944. Il est sympa Bernard Menez. Je l'avais rencontré au Festival L'avis de Château en 2000 pour lui remettre un jambon du Morvan en l'honneur du fait qu'il soit Président du Festival cette année-là...

2338_chateauchinon07         l'avis de Chateau, jambon

Mais assez parlé de moi, parlons de lui !
Moniteur puis directeur de colonies de vacances entre 1960 et 1969, puis instituteur et professeur de mathématiques, de physique et de chimie dans le secondaire de 1966 à 1970, il suit en parallèle des cours de théâtre. Mais c'est finalement le cinéma qui fera sa notoriété, dans un premier temps, avec un premier rôle dans le film de Pascal Thomas "Pleure pas la bouche pleine", en 1973. La même année, il jouera dans "La nuit américaine" de François Truffaut, "La grande bouffe" de Marco Ferreri, "Les quatre charlots mousquetaires" d'André Hunnebelle et "Du côté d'Orouet" de Jacques Rozier. En 1974, il retrouve Pascal Thomas pour être le premier rôle du "chaud lapin".

Maaaaaaiiiss, pour beaucoup, quand on prononce les noms de Bernard Menez, certains pensent de suite à"Jolie poupée", chanson qu'il interpréta en 1983 et qui est encore aujourd'hui le 308ème 45 tours le plus vendu en France.

MUSIQUE !!!!!

"Un coup de coeur, et non pas un coup de pub." Il a accepté d'interpréter cette chanson après que son auteur lui ait fredonnée au téléphone. Il n'imaginait pas qu'en quelques mois il vendrait un million de disques, serait numéro un au top 50, ex æquo avec Axel Bauer et son Cargo de nuit, et devant Thriller de Michael Jackson.
Mais Bernard Menez, ce sont aussi des engagements dont nous ne parlerons pas ici car nous n'avons plus le temps. Tu peux toutefois aller lire une petite biographie rapide de cet acteur-chanteur-réalisateur-politicien ici : Bernard Menez ou le grand malentendu.


REVENONS A MENEZ HOM !

Certains l'appellent le Balcon du Finistère. Eh oui, encore une histoire de balcon, après celui de Cordon en Haute-Savoie, dont nous avons parlé il y a deux semaines (Cordon, balcon du Mont Blanc). Sauf que depuis le sommet de Menez Hom, nous n'avons pas vu sur le Mont Blanc qui se situe à 1108 kilomètres d'ici, très précisément.
Alors, pourquoi aller sur Menez Hom si on ne voit pas le Mont Blanc ? Hein ? C'est une bonne question, ça, non ? Eh bien parce que cette montagne typiquement bretonne est unique. Et pourquoi est-elle unique ? C'est une bonne question. Ouah, décidément, il n'y a que des bonnes questions aujourd'hui.
Alors, tout d'abord, que cela soit bien clair entre nous : nous n'y sommes pas allés avec Mélanie. Et pourquoi n'y sommes-nous pas allés avec Mélanie ? OH EH, ça suffit les questions là !! Mais j'y suis passé, seul, il y a un an, il y a un siècle, ♫ il y a une éternité... ♫ On ira, où tu voudras quand tu voudras ♫... OOOH, c'est le fait de parler de Bernard Menez, cela m'a filé une crise de chansons des années 80 aiguë.
ALLEZ, remettons un peu d'ordre dans ce bordel !
Il y a quelques années, j'ai fait un tour de Bretagne seul pendant lequel je m'étais rendu sur le Menez Hom. J'avais fait un petit détour en fin de journée pour voir ce qu'il se passait sur ces hauteurs.

 

MENEZ HOM
Menez-Hom, panorama et herbes (29)

Au coeur du parc national d'Armorique, du haut de ses 330 mètres, Menez Hom, ancien volcan, propose un panorama prodigieux sur ce que les Bretons appellent le Pen Ar Bed, c'est à dire le Bout du Monde, composé des trois pointes et presqu'îles de Saint-Mathieu, Pen Hir et du Raz. Il joue les charnières entre la presqu'île de Crozon, fille de la mer, et la Bretagne intérieure, celle des montagnes usées du vieux massif armoricain et des forêts de hêtres et de chênes.
Comme l'indique son nom  -un menez breton est un mamelon de grès usé et chauve-  , son sommet est couvert d'une lande rase et sèche sur lequel s'égosillent linottes, engoulevents et mésanges à moustaches.

Menez-Hom, vue sur la baie de Douarnenez et silhouette (29)
Homme passant en ombre chinoise devant le panorama sur la baie de Douarnenez

À certaines heures de la journée, suivant les caprices de la météo, le décor parait surnaturel. Une légende stipule que c'est ici que se trouve le sanctuaire de Lug, dieu solaire des Gaulois.
Autre tombeau présent, celui du Roi Marc'h dont l'originalité est d'avoir des oreilles de cheval et connu pour son rôle dans la malheureuse histoire de son neveu Tristan et de la belle Yseult. Rongé de douleur, le roi Marc'h revint alors sur ses terres de Cornouialles où il se perdit en cruautés et en orgies.Il fit construire la chapelle de Sainte-Marie du Menez Hom. À sa mort,après avoir trop bu d'hydromel, Dieu voulut l'envoyer en enfer. La Vierge intercéda pour que son âme reste dans la tombe jusqu'à ce qu'un tas de pierres poséà côté soit assez haut et que, de son sommet, le roi Marc'h puisse voir sa chapelle. C'est pourquoi chacun, en passant devant ce qu'est devenu le tumulus de Bern Mein, se doit d'y ajouter sa pierre afin qu'un beau jour, l'âme de Marc'h soit délivrée... Ce tumulus se trouve sur le flanc nord-ouest du Ménez Hom à quelques centaines de mètres de la D887.

Menez-Hom, panorama (29)

Menez-Hom, vue sur la baie de Douarnenez

La vue est magnifique avec une perspective à 360°, des hauteurs boisées de l'Argoat à la pointe Saint-Mathieu. On balaye ainsi du regard la baie de Douarnenez, la rivière du Faou, la rade de Brest et le ruban argenté de l'Aulne.

 

REPRENONS NOTRE ROUTE !

Après ne pas être passés par Menez Hom, nous avons continuéà longer les côtes océaniques déchirées de la Bretagne. Quoi que non, pas si déchirées que cela lorsque nous avons emprunté le chemin des dunes entre Saint-Nic et Ploéven. Juste une parenthèse, Saint-Nic n'est pas le dieu du hoquet ou autre affiliation sexuelle dont nous ne parlerons pas ici afin d'éviter de sombrer dans la vulgarité et le paillardisme.
La route suit son cours avec nous dessus, nous amenant à traverser les localités de Plonévez-Porzay et Kerlaz. C'est ici que débute le tour de la baie de Douarnenez.
"Et  Locronan ? Vous n'êtes pas passés par Locronan ?", me diras-tu.
"Eh ben non !", te répondrais-je.

QUELQUES MOTS SUR LOCRONAN où nous n'irons pas non plus
Locronan est une petite cité de caractère, autrefois réputée pour ses toiles de chanvre et de lin. Dès le XVème siècle, la fabrication et le commerce de la toile se sont implantés ici pour satisfaire la demande des nombreux navires àéquiper. Les tisserands étaient alors aidés par les fermiers alentour. Les belles demeures des XVIIème et XVIIIème siècles en granit ouvragé des marchands, procureurs et notaires semblent figés dans le temps. On se croirait dans un décors de cinéma ; d'ailleurs il faut savoir, ou pas, que le village offre la particularité d'avoir la totalité de ses réseaux électrique et téléphonique enterrés depuis le tournage de Tess par Roman Polanski en 1979. Remarquons que Locronan a servi de lieu de tournage pour 26 films, dont Chouans ! (1988) de Philippe de Broca ou encore Un long dimanche de fiançailles (2004) de Jean-Pierre Jeunet.
Après avoir été abandonnéà la fin du XIXème siècle, le village a été restauré et entretenu lors des premières décennies du XXème siècle. Aujourd'hui, il est un haut pôle touristique breton ; un paradoxe quand on sait que celui qui donna le nom au village était un moine irlandais nommé Ronan, venu chercher ici la solitude nécessaire à sa vocation contemplative.


Nous avons poursuivi notre route. Kerlaz, la plage du Ris et puis, et puis et puis... encore un : et puis...


DOUARNENEZ
Douarnenez, le port

"Ce n'est pas une ville de monuments, mais d'atmosphère et de conserveries !", nous rappelle les Éditions Atlas. Il faut dire qu'ici est conditionné le cinquième du tonnage mondial de thon en boite !
C'est donc avec défi que nous allons tenter une fois de plus de trouver dans la ville un restaurant susceptible de nous servir du poisson frais. Pas du poisson surgelé ou réchauffé ! DU POISSON FRAIS !!! Car Douarnenez, c'est aussi trois ports !

"Le premier, situé en contrebas de la falaise des Plomarc'h, est le vieux port pêcheur du Rosmeur. Le plus célèbre avec son môle, sa cale du XVIIIème siècle, son alignement de façades acidulées où domine le rouge foncé de l'abri du Marin (ancien foyer d'accueil pour les pêcheurs à l'escale), son dédale de ruelles et ses cafés animés. À la Criée, on assiste peu avant minuit au retour des mareyeurs : malgré la disparition de la sardine au fil du siècle, la ville, qui compta autrefois jusqu'à mille chaloupes et 34 conserveries, reste la capitale de la conserve de poissons."ÉDITIONS ATLAS

À l'opposé, le port de plaisance de Tréboul est le haut lieu de la voile sportive. Entre ces deux pôles, le Port Rhu, ancien port échouage dont un barrage retient l'eau. Entièrement réaménagé en 1996, il reçoit depuis les grands rassemblements de voiliers traditionnels. On y trouve également l'ancien bateau-phare, de vieux chalutiers et de vieux gréements de passage. Juste en face, dans une ancienne conserverie, le musée du Bateau abrite une des plus importantes collections de bateaux de travail d'Europe. Juste à côté, place de l'Enfer, des ateliers de construction traditionnelle fonctionnent encore en saison.

Douarnenez, le port
Le port de Tréboul, au loin

Après avoir fait quelques mètres en voiture le long des côtes à la recherche d'un endroit attirant pour déjeuner, nous nous arrêtons finalement à hauteur d'un petit troquet-bistrot-resto... je sais pas comment on peut dire... prénomméLes Docks et d'où l'on découvre une vue imprenable à perte de vue sur la baie.

Douarnenez, resto et baie (29)              Douarnenez au resto vue sur la baie (29)

Non, bon, en fait, il y a une petite erreur. Les Docks, c'est la discothèque qui se trouve en dessous et elle est fermée à une heure aussi matinale. En même temps est-il possible de manger dans une discothèque ? Heeeeeeiiiiinnnnn, ahhhh, tu ne t'ai jamais posé la question toi qui aime danser et boire jusqu'à point d'heure de la nuit ! Heeeeiiiinnnn ! C'est vrai qu'il est rare que l'on déboule dans une boite de nuit, de se poser au comptoir et demander un steak-frites.
Bon, en tout cas, à Midi, le restaurant dans lequel nous nous rendons se trouve juste au-dessus de Les Docks et porte le doux nom de "Bigorneau amoureux".

Le nom est intrigant. Un bigorneau, ok, c'est pas le plus bel animal du monde, mais ça sent la mer, le large, les fruits de mer, ok. Amoureux... Bon... Pourquoi pas en même temps. Le bigorneau a lui aussi le droit d'être amoureux et d'être aimé. Il n'y a pas de raison. Après tout, le bigorneau est un être comme nous autres. Lui aussi a le droit de rencontrer l'être aimé. Et d'ailleurs, j'en profite pour demander à l'assistance ici présente : y a-t-il une espèce ou une race qui n'a pas le droit en ce monde de rencontrer l'être cher ? Hein ? Non, mais franchement, entre nous. Loutre, éléphant, lémurien de Madacascar, blobfish, scotoplane Globosa, ? Eux aussi ont ce droit. Il y a des gens très moches qui trouvent l'être cher et qui sont heureux, et tant mieux pour eux. Je ne suis pas du tout jaloux. Et d'ailleurs, il est peut être préférable d'appeler un restaurant "Le bigorneau amoureux" plutôt que "L'alpaga jaloux", surtout quand on est en bord de mer.

MUSIQUE

 

BON EH OH
TU TE CALMES AVEC TES DÉLIRES DE NOMS DE RESTOS
ET TU TE RECENTRES SUR LE SUJET !!!

 

Le Bigorneau amoureux.... Ooooh, Julio Iglesias pourrait en faire une chanson incroyable de cette phare sans verbe...
BREF : le Bigorneau amoureux, c'est une sorte de paillote tout en bois, repeinte avec ce bleu-bleu-ciel typique de la région.

Voici sa photo,
extraite deGoogle Street view.
le bigorneau amoureux

Entendons-nous bien : Le bigorneau amoureux, c'est la petite cabane en bois bleu. Ce n'est pas l'homme flouté au premier plan.

Nous nous installons à côté d'une baie vitrée donnant sur la baie. Tiens, je n'avais jamais fait le rapprochement entre baie vitrée et baie. Il y a un peu de monde, y compris cette personne floue présente sur la photo ci-dessus et facilement reconnaissable car elle est également floue dans la vraie vie. Apparemment, il est atteint d'une maladie appelée "flouterie aiguë". On n'en parle moins que le délire d'illusion des sosies de Capgras (où l'on croit que toutes les personnes de notre entourage ont été remplacée par des sosies), la lisztomania (personnes qui deviennent hystériques en écoutant un concert du pianiste Franz Liszt) ou encore le syndrome de Fregoli (la personne atteinte s’imagine persécutée par une autre personne qui se déguiserait constamment pour lui pourrir la vie).

On nous apporte l'ardoise qui propose des trucs et des machins.

Douarnenez, au restoComme nous avons envie de nous faire plaisir et que nous sommes convaincus qu'il y aura du poisson frais, vu que le restaurant est à proximité de la criée, nous choisissons le Grand Crom qui se compose de pommes de terre gratinées avec langoustines, crabe, saumon et Saint-Jacques.
Le tout pour la modique somme de 19,50 euros.... Ah ouais, quand même !

 

 

Quelques minutes plus tard,
le plat arrive.
Douarnenez, au resto
STUPÉFACTION !

OK, c'est copieux, ils ne peuvent pas en mettre plus dans l'assiette sinon il faut manger sur les genoux. Mais comme dirait Philippe Etchebest, "Je me méfie toujours des assiettes où il y a trop." Eh oui, il a raison car le poisson qui se débat entre la salade, le pain et les pommes de terre, c'est pas du poisson frais ! Non, non, non ! C'est du surgelé réchauffé ! Faut pas nous la faire !
Tu peux tout de suite t'en rendre compte en comparant les deux photos ci-dessus.
- Sur la première, avant que nous soyons servis, Mélanie a le sourire.
- Sur la seconde, après le service, Mélanie ne sourit plus, le doute s'est installé en elle pour ne plus la quitter.

Putain de bordel de merde, on est là, dans une ville qui compte trois ports, réputée pour la pêche, cernée par l'océan et voilà ! S'ils ne peuvent pas avoir de Saint-Jacques ou de langoustines fraîches, qu'ils proposent autre chose ! Mais frais !!!Attention : ce n'est pas que c'est pas bon, mais il n'y a aucune finesse. Aucun intérêt à bouffer ce truc quand on est en Bretagne ! Merde ! Ne dites pas que c'est hors de prix, vous restaurateurs bretons !!!! Les circuits courts, ça existe ! Les arrangements entre producteurs-pêcheurs et restaurateurs !!! Merde !!! Vous êtes à 2 mètres des étales ! C'est honteux ! La vue sur la baie est magnifique... Autant faire un resto avec une vue sur un congélateur !!!
L'autre jour, nous étions à Orthez -qui n'est quand même pas la ville la plus proche de l'océan-, eh bien nous avons mangé du poisson frais. Bon Ok, nous étions allés l'acheter au marché, on l'a préparé nous-même en faisant des Smørrebrød et un petit ceviche, mais, comme quoi, c'est possible ! Et sans se ruiner !

REGARDE !
Ceviche
          smørogbrødsmørogbrød         smørogbrød

Bon, allez, on se calme, on se détend et tentons de trouver une explication rationnelle. Peut être en revenant sur l'historique de la ville de Douarnenez.

Comme nous le disions, la ville était connu pour être l'un des plus grands pôles de sardinerie de France et d'Europe. Qui dit "sardinerie", dit "mise en boite", dit "pas frais".
La question se pose alors : qui a eu l'idée de se dire "Tiens, si on foutait des sardines bien serrées, ♫ chantent les sardines, ♫ chantent les sardines ♫ entre les huiles et aromates ♫, dans des boites métalliques avec une ouverture pénible !" ?
C'est le moment de retrouver notre page Histoire et histoire(s).

HISTOIRE ET hISTOIRE(S)
Aujourd'hui :
Naissance des sardineries
Petit_Navire_filets_de_sardines_huile_dolive_citron
  sardines-connetable

"Les conserveries, en activité depuis deux siècles, ont profondément marqué la vie économique, politique et sociale de la cité finistérienne.
Peu de villes en France sont aussi étroitement associées à un produit que Douarnenez à la sardine. Tout commence  à la fin du XVIIIème siècle, quand le Nantais Nicolas Appert découvre un procédé incroyablement efficace  de conservation des aliments dans des boites de métal scellées. Appelée "appertisation", son invention va gagner les ports de la côte Atlantique.
"Elle est arrivée à Douarnenez vers 1850. Le port était spécialisé dans la sardine, mais le salage était le seul moyen de conservation. La boite de conserve a tout changé.", raconte Jean-Michel Le Boulanger, maître de conférence à l'Université de Lorient.
En deux décennies, c'est l'explosion. Douarnenez fait sa révolution industrielle.
"Dans la seconde moitié du XIXème siècle, toute la ville s'est mise à faire des boites, des boites et encore des boites. Elle a compté jusqu'à 42 ateliers et 850 navires."
En 1880, Douarnenez produisait 80% des boites de sardines consommées dans le monde. Pendant que les hommes sont en mer, les femmes sertissent et emboutissent. Les conditions de travail sont très dures. Les ouvrières s'émanciepent à toute vitesse. Patronnes à la maison, syndiquées à l'usine ! Dans les années 1920, Douarnenez devient une ville rouge, communiste, la première àélire une femme au conseil municipal, deux décennies avant qu'on ne leur donne le droit de vote. En 1927, une ouvrière du cru est reçue au Kremlin (en coiffe !) avec la délégation française invitée à l'anniversaire de la Révolution d'octobre. Le patronat a peur. Les roitelets de la sardine iront jusqu'à engager un tueur pour se débarrasser du maire PCE qui survivra par miracle à une balle reçue en pleine gorge.
Les bonnes années, la filière tourne rond. L'argent coule à flots. Les marques locales Petit Navire et Le Connetable sont sur toutes les tables de France, dans tous les casse-croûtes. Parfois, hélas, la sardine disparait des côtes pendant une saison, ou deux, ou dix...
"On a compris depuis que les bancs suivaient le plancton et donc le Gulf Stream. À l'époque, personne n'avait d'explication à proposer, les bateaux revenaient à vide et les Douarnenistes crevaient la faim."
Après la Seconde Guerre Mondiale, la filière décline doucement. Les industriels ont délocalisé au Portugal, puis au Maroc, puis en Afrique subsaharienne. Aujourd'hui, les Penn-Sardinn (têtes de sardine) gardent encore de jolis fleurons. Petit Navire, passé sous contrôle américain, est toujours présent à Douarnenez. La ville de 15 000 habitants abrite aussi la plus vieille conserverie du monde, Chancerelle-le-Connétable, créée en 1853.
Sur un marché mondialisé et dominé par les grandes surfaces, la PME familiale joue le haut de gamme. Pas de cuisson à la vapeur chez Le Connétable, toutes les sardines sont frites et conservées dans l'huile."  ERWAN SEZNEC pour MARIANNE

 

Mais Douarnenez, ce n'est pas que des sardines en boite. Non, non, non ! C'est aussi aussi une des plus belles baies de France dans laquelle se cotoient Histoire et légendes. Ici, on raconte que la ville serait l'héritière de la cité du roi Gradlon, la ville d'Ys engloutie, là, au large des côtes...
MÉLANIE :"- De quoi tu parles-tu ?"
JENORME :"- QUOI ??? Tu ne connais pas la légende de la ville d'Ys ? Mais mais... comment est-ce possible ???? Pendant que tu tentes de terminer ton assiette, je m'en vais te la raconter en regardant la baie de Douarnez par cette belle baie vitrée..."

LA VILLE D'YS
Douarnenez, la baie (29)

"Il était une fois au Vème siècle un roi de Cornouaille, Gradlon, qui n'avait qu'une fille, Dahut, fruit de ses épousailles avec Malgwen, reine d'une cité nordique dont il avait assassiné l'époux. La mère était morte en couches et le roi, inconsolable, laissait grandir sa fille en ne lui refusant rien. Aussi lorsque, périssant d'ennui à la cour, elle le supplia de lui construire une ville, il fit bâtir la plus formidable cité qu'il soit : Ys, ceinte de murs, si splendide, rapporte la légende, que lorsque les Francs voulurent donner un nom à la plus belle de leurs ville, ils l'appelèrent Paris, c'est à dire "pareille à Ys". On n'entendit bientôt plus dans la cité que rires et chants. Fêtes, ripailles et nuits de débauche s'y succédant à l'envi. Un soir, la princesse remit les clés de la ville à Satan. Dieu, lassé d'Ys, l'engloutit dans les flots. Gradlon vint alors enlever sa fille à cheval et se rue au galop pour fuir la mer déchaînée. Soudain, une voix tonna : "Gradlon, si tu veux sauver ton peuple, renie ce monstre que tu portes en croupe." Alors, saisie de terreur, Dahut tomba du cheval et les flots la submergèrent. L'endroit où elle tomba porte à depuis le nom de Pouldahut, l'abime de Dahut, devenu en français Pouldavid.
Devenue sirène, Dahut chante parfois dans la brume, sur les eaux de la baie. Il n'est pas rare non plus, disent les pêcheurs, qu'on entende à bord des barques de pêche sonner sous la mer les cloches de la ville. Un jour viendra où la vieille cité bretonne, ayant expié son pêché, réapparaîtra au jour dans son antique splendeur. Selon la prophétie locale, cela doit advenir lorsque Paris  -qui n'est jamais que l'égal d'Ys- sera détruite à son tour par un cataclysme : "Pa vo beuzet Paris Ec'h adsavo Ker Is" ("Quand Paris sera noyé, resurgira la ville d'Ys").


Eh oui. Voilà. Ben ouais.
Mélanie n'a toujours pas terminé son assiette. Elle peine, elle souffre, elle se bat, mais elle persiste, elle s'accroche. Bravo !

MÉLANIE :"- Une autre histoire ! Une autre histoire !!!!
JENORME :"- Une autre histoire ? Ooooh, tu crois que c'est une bonne idée. Bon, OK !"
Je me ressers un verre de blanc.

Je prends une pause décontractée,
style Bronski dans l'album Relax Max d'Edika,
page 28.

edika

Cette fois-ci, quittons les légendes, véridiques ou fausses, améliorée ou erronées, pour écouter la passionnante histoire du Dalc'h Mad. Dalc'h Mad veut dire "Tiens bon !" en breton. C'est aussi la devise de la ville de Douarnenez.

LE DALC'H MAD
dalch-mad
         carte

Le Dalc'h Mad, embarcation sardinière de Douarnenez, quitte le port de Tréboul le 06 avril 1943, se faufilant au nez de l'occupant allemand dans un convoi de bateaux autorisés à se rendre sur les lieux de pêche. A bord, il n'y a qu'un seul pêcheur inscrit maritime, Louis Marec, le jeune patron de 23 ans. Les 18 autres passagers forment un groupe assez disparate, majoritairement bretons. Tous sont enthousiastes et aguerris. Plusieurs d'entre eux, résistants éprouvés, font partie d'un réseau. Après 54 heures de traversée particulièrement houleuse, le Dalc'h Mad arrive dans le port de Newlyn le 9 avril (voir la carte). A son retour, un pavillon est spécialement brodé des noms de tout l'équipage et du message codé de Radio-Londres qui informe les familles de l'arrivée à bon port du bateau.
Après la guerre, ce pavillon est déposéà la chapelle de Sainte-Anne-de Palud, avant de rejoindre, en 1980, le musée Jean-Moulin de Bordeaux. (CF :Mairie de Douarnenez)

Nous terminons notre assiette. En dessert nous aurions pu prendre un bon gras Kouign-amann  -cette pâtisserie typiquement bretonne à base de beurre, pate à pain, de beurre, de sucre et de beurre- puisque c'est ici, à Douarnenez, qu'elle fut inventée par hasard vers 1860 par un boulanger douarneniste, Yves-René Scordia.

MÉLANIE :"- L'histoire du Couine amane ! L'histoire du Couine amane !!!"
Incroyable ce qu'il se passe dans ce restaurant du Bigorneau amoureux ! Quelle folie ! Quel enthousiasme ! Les gens présents se sont arrêtés de manger pour former un cercle autour de notre table. Ils sont là en train de nous regarder, délaissant leurs assiettes, assis en tailleur amène le sol, les yeux émerveillés, la bouche grande ouvert par la stupéfaction ambiante.

JENORME :"- Bon ok pour l'histoire du Couigne-Hammam, mais après on s'en va."

Allez !

HISTOIRE ET NAISSANCE
DU KOUIGN-AMANN

kouign amann

Par un beau jour du 5 juillet 1828 où il ne pleuvait pas, naquit Yves-René Scordia dans le petit village de Ploaré. Par un autre beau jour du 16 juillet 1855 où il se mit à pleuvoir mais un peu plus tard dans l'aprés-midi, Yves-René Scordia se marie à Douarnenez avec Marie Anne Corentine Guéguen. Si Yves-René Scordia demeure en 1855 dans la rue Obscure, cela ne l'empêche pas d'ouvrir une boulangerie avec son épouse en 1856 au carrefour de la Croix, actuelle place Gabriel-Péri. Le couple Scordia a cinq enfants dont Ursule Gabrielle Scordia, née le 10 mars 1861, rue Jean-Bart à Douarnenez.

MÉLANIE: "- TU vas me raconter l'histoire de chaque membre de la famille ou tu vas cracher ton histoire sur le Gouignamaname ?!"
Ok, bon, je voulais broder un peu, mais puisque c'est ainsi, accélérons le récit. Tu ne veux pas connaître l'histoire de ce grand résistant que fut Gabriel-Péri ? Non ? Bon, d'accord, reprenons l'histoire du Queen-Amame.

Le kouign-amann aurait été inventé vers 1860 à une période où la farine faisait défaut alors que le beurre était abondant, d’où l’emploi d’éléments dans des proportions peu habituelles. Attention, c'est parti pour la recette. Tu peux toi aussi la réaliser chez toi, vas-y, n'hésites pas !
Il te faudra quatre cents grammes de farine pour trois cents grammes de beurre, trois cents grammes de sucre.
Tu as vu le résultat ? Eh ben oui, cette somme d'ingrédients donne une pâte non réussie. C'est également ce qui s'est passé pour Yves-René Scordia. Pour éviter de jeter la préparation, le boulanger l'aurait fait cuire et le résultat aurait donné un gâteau consistant et compact, mais succulent. Plusieurs autres histoires expliquent sa création : pâtisserie ratée, manque de farine face à l'afflux de clients.
Yves-René Scordia meurt le 11 octobre 1878. Ursule Gabrielle Scordia se marie le 14 juillet 1879 à Douarnenez avec Hervé Rolland Crozon. La boulangerie continuera avec sa veuve Marie Anne, sa fille Ursule et son gendre Hervé-Rolland Crozon, aidés par plusieurs employés qui, ayant une commande régulière de kouign-amann et souvent ne disposant pas de levure, ont trouvé le moyen de le faire avec du levain rapide ce qui améliora la recette.
Depuis, le Kouign-amann n'a cessé de s'exporter dans le monde entier. La popularité du gâteau gagne le Japon dans les années 1990 et les États-Unis dans les années 2000. Une "Journée nationale du kouign-amann" a été lancée le 20 juin 2015 par une pâtisserie de San Francisco.

VOILA !

Maintenant, pourquoi le kouign-amann s'appelle-t-il ainsi ? C'est vrai quoi, il aurait pu trouver un nom plus simple àécrire et à prononcer.
En fait, c'est simple : comme pour la conception du gâteau, le boulanger voulait appeler celui-ci Douceur de Bretagne, mais il a commis une faute de langage qui lui a fait rajouter le mot kouign devant le mot Amann après avoir oublié de mettre les mots "douceur bretonne" devant. Il a ensuite... Non, mais je raconte n'importe quoi. En fait, en breton, kouign signifie gâteau ou brioche et amann, beurre.

C'est vers 13h54 environ que nous quittons l'antre du Bigorneau amoureux sous les applaudissements d'une foule en délire, toujours plus demandeuse d'histoires et de légendes comme le veut la région. Mais nous avons encore de la route à parcourir pour aller on-ne-sait-où.

ALORS CERTES !

Nous aurions pu nous promener un peu dans la ville à la découverte de ces maisons aux couleurs tempérées aux façades rose bonbon ou bleu tendre. Parcourir la rue Obscure, la venelle des Alçyons ou celle des Hirondelles pour passer devant quelques-uns de ces jardins suspendus aux balcons fleuris, aux cours décorées de filets et ces commerces aux allures vieillottes de boutiques d'autrefois. Nous aurions pu tracer jusqu'à l'hôtel du Ty-Mad ("Bonne maison", en breton) qui fut le lieu de villégiature des peintres de Montparnasse et de Max Jacobs.

Douarnenez, le port de Tréboul (29)           Douarnenez, une maison (29)

Nous aurions également pu nous rendre dans ce musée unique en France.
À terre, une collection de 250 embarcations venues de toute l'Europe. À quai, une dizaine de grands bateaux à flot dont cinq se visitent.. Un musée à ras de l'eau, idéal pour s'immerger dans la vie des équipages d'autrefois grâce à une muséographie alliant le son et l'image.
On passe ainsi de la barre d'un caboteur norvégien -venu du Grand Nord pour livrer des barils d'oeufs de morue-  aux entrailles d'un remorqueur à vapeur où pulsent les machines dans un vacarme infernal. On peut ensuite naviguer sur la Tamise à bord d'une péniche ou d'une barge à voile, ou encore embarquer à bord d'un chalutier-caseyeur pêchant la langouste en Mauritanie.

Douarnenez, Port Rhu (29)

Douarnenez, Port Rhu, épaves (29)

 

Et pourquoi pas non plus attendre le flux de la marée adéquate pour se rendre sur l'île Tristan, située au large de Douarnenez, mais pas tant que ça.
C'est d'elle que proviendrait le nom de la ville. Duar an enez, la terre de l'île en breton. Elle est accessible à marée basse quand l'océan se retire pour laisser une passe de 300 mètres qui la lie à la pointe du Guet. Il est donc impératif de connaître les horaires de marée si on veut aller visiter le jardin exotique de l'île, ses grèves sauvages, ainsi que le fort Napoléon III ou les anciennes sardineries de Gustave Raymond.
Naguère elle était la propriété de la famille du poète Richepin avant d'être rachetée par le Conservatoire du Littoral. Elle hébergea également eu XVIème siècle le passage du baron brigand Guy Eder de Beaumanoir, dit La Fontenelle.
Aujourd'hui, les 450 mètres de longueur pour les 250 mètres de largeur de l'île rassemble à l'intérieur de ses côtes rocheuses un échantillonnage de milieux naturels d'une diversité surprenant, où la lande rase côtoie des espèces originaires des tropiques. On n'y accède que par le biais de visites guidées afin de préserver ces richesses naturelles.

OUI, nous aurions pu visiter tous ces endroits, mais nous avons préféré tracer la route vers l'Ouest. Toujours l'Ouest. Laissant Douarnenez et Menez Hom derrière nous, nous avons suivi la départementale 7 !

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Mais où la Départementale 7 va-t-elle amener Mélanie et Jénorme ?
Tu le sauras prochainement.

 

 

 


LA BRETAGNE : de Douarnenez à Saint-Guénolé (29)

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Mélanie et Jénorme ont quitté Douarnenez, poursuivant leur périple breton sur le thème aventurier "À la recherche du poisson frais perdu". Mais quand et où s'arrêteront-ils ? Et trouveront-ils ce qu'ils cherchent depuis maintenant une semaine, c'est à dire du poisson frais. Oui, ça a l'air étrange comme recherche, mais ce n'est pas si évident que cela.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Mélanie et Jénorme ont quitté Douarnenez, poursuivant leur... ah merde, je l'ai déjà dit.
Nous évoluons maintenant sur la Départementale 7, laissant derrière nous l'ombre de Menez Hom dominant la baie de Douarnenez.

Douarnenez, baie et Menez Hom (29)

 

Une fois passé les villes de Pouillan-sur-Mer et de Beuzec, nous entrons, 30 kilomètres plus tard, dans Cap Sizun. Je ne sais pas si nous devons prononcer Sizain ou Sizoune. Toujours est-il que, non, il ne s'agit pas d'un magasin de fringues ou d'un parc d'attractions dont la mascotte serait un cormoran huppé géant portant le nom de Sizouno.
Cap Sizun est une réserve naturelle, dont la capitale est Pont-Croix. Nous ne passerons pas non plus dans la réserve de Cap Sizun qui se trouve au nord de la D7 à hauteur de Goulien. Il y a là une des plus hautes falaises de Bretagne avec 72 mètres d'altitude et une réserve ornithologique strictement protégée. Mouettes tridactyles, cormorans huppés et goélands marins s'y rencontrent nombreux, auxquels s'ajoutent des espèces beaucoup plus rares, comme le petit pingouin torda, le guillernot de troil ou des craves à bec rouge.
Située à l'extrémité occidentale de la Cornouaille, le Cap Sizun sépare la baie de Douarnenez, au nord, de celle d'Audierne, au sud. Nature sauvage où la lande rase surplombe de hautes falaises littorales.
Pas une maison, pas un immeuble, pas un troquet, pas une mobylette ! Le climat au Cap Sizun est si rude qu'il a découragé les promoteurs immobiliers et rend impossible l'aménagement de ports abrités. La nature est ainsi préservée et les oiseaux marins peuvent profiter de cet endroit en toute quiétude.
Côte granitique tourmentée, Cap Sizun expose ses falaises cristallines. Par endroits, d'étroites grèves se sont transformées en vallons tourmentés.
Nous prenons la direction de la Pointe du Van en traversant des paysages vierges, sauvages. Quelques promontoires et autres roches percées, cavités et grottes défilent secrètement : pointes de Leydé, de la Jument, du Millier, de Beuzec, de Luguénés, de Penharn, de Brézellec, de Castelmeur,...
Et au bout du bout de la route départementale numéro 7...

POINTE DU VAN
pointe du van carte

Oui ben, tu penses bien que je n'allais pas passer à côté d'une telle occasion. Bon... On recommence !

 

POINTE DU VAN
Pointe du Van

Le Cap Sizun et la Pointe du Van sont presque entièrement dénués d'arbre. La couverture des falaises est en lutte perpétuelle contre les vents et n'autorise qu'une lande rase. On découvre alors de la bruyère, les fleurs jaunes des ajoncs d'Europe et le sédum âcre tandis que les carottes à gomme déplient leurs silhouettes sphériques en des coloris éclatants.

IMG_1727            Pointe du Van, végétation (29)

La Pointe du Van, c'est aussi un éperon rocheux déchiqueté qui s'avance dans les flots de la mer d'Iroise, faisant face à la Pointe du Raz, située au sud, de l'autre côté de la Baie des Trépassés.
De prime abord inhospitalier, il n'en reste pas moins attirant et beau. Cette pointe est un impressionnant rempart granitique dont les falaises atteignent jusqu'à 65 mètres de hauteur. Dans un tel contexte géologique, la pointe du Van se distingue par de larges filons de gneiss (quartz, feldspath et mica) et de micaschistes (mica et quartz), des roches à grains grossiers particulièrement sensibles à l'érosion.
Le vent, les embruns et la pluie ont creusé d'importantes cavités et grottes permettant aux oiseaux de mer de venir nidifier à l'abris sur ces flancs de falaises.
Cormorans huppés, fulmars boréals, goélands, mouettes tridactyles et pétrels fulmars viennent ainsi se poser tranquillement dans ces parages. Par beau temps, on peut apercevoir au large l'Île de Sein.

Pointe du Van, rochers (29)

IMG_1714

 
En haut de la falaise de la pointe du Van, nous rencontrons une chapelle. La chapelle Saint-They... que j'ai oublié de prendre en photo de face et proche.

IMG_1715
Chapelle Saint They en haut de la falaise

Pointe du Van, sentier et chapelle Saint They (29)             Pointe du Van, chapelle Saint-They et pointe du Raz (29)
  Chapelle Saint-They au milieu de la lande                                   Chapelle Saint They scrutant la Pointe du Raz
                          

Solitaire, elle fait face à la Pointe du Raz, comme par défi. Un mur rectangulaire l'entoure de façon quelque peu austère dans ce genre de paysage empreint de liberté et de nature. Un couplet d'un vieux cantique exprime à la fois le souhait de la voir tenir contre les éléments qui la menacent et la crainte de voir la chapelle engloutie dans les flots de la baie des Trépassés située un peu plus au sud.

Pointe du Van, chapelle Saint-They et falaisesQue demeure longtemps encore debout
La petite chapelle au bord de la mer
Afin que puisse St They depuis sa porte
Voir les bateaux passer…

 

 

 

 

 

À l'origine, la chapelle Saint-They a été construite au XVIIème siècle à l'emplacement d'une chapelle plus ancienne qui tombait en ruine, trace des civilisations qui se sont succédées sur ce rivage. L'édifice est dédiéà saint They, un saint peu connu du début du IVème siècle qui aurait été un disciple de saint Guénoléà l'abbaye de Landévennec. Saint They est également connu par la légende de Conomor, le Barbe-Bleue breton.
Cruel et sans pitié Conomor obtint, de sa femme Tryphine, deux fils: They et Trémeur. Un jour, pris d’un soudain excès de rage, il décapita ceux-ci…
They et Tremeur prirent alors leur tête sous le bras et rejoignèrent un canot qui les attendait à la cote. Saint They, voulant disposer de ses deux mains pour manoeuvrer la frêle embarcation, remis sa tête à son emplacement originel et, par miracle, celle-ci repris immédiatement vie. Par contre, St-Tremeur, gêné par le vent et les vagues, ne parvint pas le même exploit que son frère. Leur traversée se termina à Porz ar Zent (le port aux saints), une petite anse du Cap Sizun.

À l'extérieur, les murs de l'enclos entourent la chapelle de façon rectangulaire stricte. Une croix monumentale de 1772 porte deux statues géminées dédiées à Saint Jacques, dont celle de la Vierge, tournée face à l'océan, les deux mains jointes. Les embruns et le sel océanique ont marqué leur territoire sur son corps sculpté.

Pointe du Van, chapelle Saint-They, statue (29)

À l'intérieur, un vieil homme est là pour vendre quelques livrets et cartes postales évoquant l'histoire de la chapelle aux sons d'une musique religieuse. Face à lui, le maître-autel datant de 1632 domine. Il possède un siège en bois sculpté du XVIIème siècle classé, entouré des statues de Sainte Barbe et de Saint Roch, entre autres. Un panneau d’albâtre anglais représentant le Christ ressuscité montrant ses plais (classé) se trouve juste au-dessus de l'autel, ainsi que des chandeliers en bois sculpté et peint du XVIIème siècle (classés) et un Ex-voto (un trois-mâts).

Pointe du Van, chapelle Saint-They, autel (29)

Juste au-dessus de la chapelle, un petit enclos retient la fontaine Saint-Mathieu, composée d'un banc naturel en pierre et d'un petit édifice abritant la source, surmonté d'une croix.

Pointe du Van, chapelle Saint-They, source (29)L'eau de cette source est élevée en taux vibratoire. Pour certains, elle marquerait la fin la fin d'un ancien pèlerinage dont le départ devait se trouver au mont Sainte Odile, avant de passer par de hauts lieux comme Chartres, Rennes en suivant la route des fontaines sacrées bretonnes.
On raconte que les eaux des puits sont purifiées par la lune, lorsqu'elles ont été empoisonnées par le soleil. À ne pas confondre avec la petite fontaine sacrée de Saint-They, qui se trouve un peu plus loin et qui domine la baie des Trépassés.

 


Eh ben tiens, puisqu'on en parle, allons-y ! Nous quittons la Pointe du Van pour reprendre la voiture. La route descendant nous amène quelques mètres plus loin à hauteur d'une baie dégagée. C'set la Baie des Trépassés. Tout un programme. Quelle légende ? Quelle histoure ? Que s'est-il passé ici pour que le lieu porte un tel nom ?

LA BAIE DES TRÉPASSÉS
Baie des Trépassés, hôtel, insta (29)

Ouais, j'ai peut être un peu abusé des filtres là, mais c'est pour mettre l'ambiance. Baie des Trépasséééééssss, ah, ah, ah !!!!! Tremble, TREMBLE, TREEEEMMBLEEE !!!!
Non, bon, en fait, tout va bien ici. Les gens se baignent en maillot de bain, les chiens jouent normalement, les enfants font des châteaux de sable, ou jouent aux raquettes, ou courent sans but sur le sable. D'autres personnes tentent de faire un peu de body-surf sur un océan calme. Non, tout est normal... et ça m'énerve ! La Baie des Trépassés, quoi ! Trépassés !

TRÉPASSÉS :
(Vieilli) Qui est mort, défunt.
Les morts se réjouissaient de voir leurs corps trépassés entre eux et la lumière.— (Guillaume Apollinaire, La Maison des morts, dans Alcools, 1913)
(Par extension) Homme décédé.
Le prince devint pâle comme un trépassé.— (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
(verbe) Trépasser : Mourir, passer de vie à trépas.
Les mots usuels que nous trouvons [en parlant des paysans des années 1930 au Québec] pour dire la mort varient selon les réflexes des uns et des autres : « Il a perdu le souffle, il a défunté, il a trépassé, il a rendu l’âme… » Plus poétique : « Il est parti de l’autre bord, de l’autre côté; il était au bout de son fuseau. » Moins respectueux : « Il a levé les pattes, il a fini par crever. »— (Benoît Lacroix, Rumeurs à l’aube, Éditions Fides, 2015, p. 213)

Je ne veux pas dire par là que je m'attendais à voir des zombis faire du surf pendant que des ados-morbides joueraient au jokari sur la plage avec leurs propres têtes pendant que des enfants-morts-nés feraient des châteaux avec leurs ossements ou creusent des trous énormes pour s'enterrer dedans... Mais bon... Un peu de rêve quoi... enfin, un peu de cauchemar. Eh ben non, tout le monde est content. En sursis certes, comme nous tous sur cette terre, mais contents !
Je sors de la voiture seul puisque Mélanie a décidé qu'elle avait assez marché pour aujourd'hui, préférant rester dans la voiture pour faire une sieste en pelin soleil. Je marche un peu sur le sable de la plage de la baie des Trépassés, cherchant un indice, un truc qui fasse virer cette belle journée au cauchemar... mais non. Je prends alors un petit chemin sur la gauche, c'est à dire au sud de la baie. Celui-ci prend très vite de l'altitude, proposant une belle vue sur la plage et la baie.

Baie des Trépassés, la plage (29)


Cela ne ressemble vraiment pas à ce que décrivait Auguste Brizeux en 1897 :
"C'est l'Enfer de Plogoff. Sur la droite, au milieu de ces dunes à pic, c'est l'exécrable baie
La baie des Trépassés, blanche comme la craie :
Son sable pâle est fait des ossements broyés
Et les bruits de ses bords sont les cris des noyés !"

Ah bah là, non. Rien à voir.
C'est donc de ce panorama que je tente alors de comprendre pourquoi la baie des Trépassés se prénomme ainsi.
"On dit que le voyage vers l'au-delà commence dans la baie, que les reliques des druides disparus furent transportées par bateau jusqu'à leur tombe située sur l'ile de Sein, que le jour des morts, tous les noyés se réunissent et cherchent ceux qu'ils aimaient sur terre.Les âmes sont tantôt des feux sur l'océan, tantôt des êtres, qui, par série de sept, surgissent des vagues  et lancent un appel, tantôt des esprits pacifiques formant une longue procession, qui vont prier dans la chapelle des vivants."
Aaaaah !

Une fois de plus, il ne s'agirait que d'une légende. D'autres bruits courent pour affirmer que le lieu porte ce sinistre nom car, autrefois, les cadavres des naufragés s'y échouaient fréquemment.
Aaaaaaah !!!!

Une autre des hypothèses avancées est liée à l'histoire malheureuse de l'activité maritime de passage ou de pêche côtière dans les parages du Raz de Sein. La configuration des courants de marée et les vents dominants de secteur ouest repoussaient en effet les corps des marins naufragés sur la plage - bien que les courants s'opposent.
AAAAAAHHHHH !!!!

Une croyance bretonne stipule que, durant la nuit de Noël, la baie des Trépassés résonnerait des chants des âmes en peine qui sont ballotées sur le bateau des morts.
AAAAAAAAAAAHHHHH !!!!

Mais, en fait, il est plus juste de dire que cette plage doit son nom à une confusion phonétique entgre aon, la rivière, et anaon, les trépassés.
Oooooh !!!!

Mais on sait aussi qu'en des temps très reculés, c'est dans cette baie qu'étaient mises à l'eau les barques funéraires chargés d'emporter druides et grands personnages défunts vers la nécropole druidique de l'île de Sein.
Oh !

Je continue de progresser sur ce petit chemin escarpé longeant les côtes de très haut.Une belle vue sur la pointe du Raz de profil apparaît.

Baie des Trépassés, vue sur la pointe du raz

En continuant un peu à monter,
j'espère voir au loin, l'île de Sein...
Baie des Trépassés, végétation et mer (29) a
Ooooh, eh, c'est facile ça !!!!!
ON RECOMMENCE !

 

En continuant un peu à monter,
j'espère voir au loin, l'île de Sein...
Baie des Trépassés, végétation et mer (29)
...mais non !
Rien en vue.

Mystérieuse elle aussi, cette île ! Mystérieuse, mais résistante ! En lutte ! Elle s'adapte ! Elle vit de et avec la nature, en pleine nature !
Située à sept kilomètres au large de la Pointe du Raz, elle n'est large que de 50 à 500 mètres pour une longueur de 2,5 kilomètres. C'est un véritable morceau de roche dénudé situé au ras des flots. Son altitude maximale est de 6 mètres, donnant l'impression d'être posée sur la mer, tel un radeau qui ne se décide pas à appareiller.
Elle possède toutefois des côtes sinueuses protégées par des digues. Beaucoup de légendes courent sur elle également de par ses dangers environnants. Elle est en effet cernée de dangereux récifs dans lesquels s'engouffrent les courants. Cette dangerosité l'a longtemps fait vivre dans un certain isolement. J'aime bien cette idée.
"Autrefois, les Sénans n'hésitaient pas à allumer des feux pour faire échouer les navires et les dévaliser. L'équipage du voilier "Sarah" en a fait la cruelle expérience en juin 1724. Le pillage dura plusieurs jours et les représentants de l'ordre durent reculer sous la menace des pilleurs. La loi l'affirme ; une épave appartient à celui qui la trouve. Les habitants de Sein en firent longtemps un principe."ÉDITIONS ATLAS

Une heure de bateau suffit pour acoster, mais ce après une traversée souvent houleuse. L'île de Sein se mérite !
"Soumise à la violence des courants du couloir du Raz qui projettent sur ses côtes basses des vagues impressionnantes, l'île minuscule (0,58 km2) semble la proie des flots. L'Est de l'île est protégé par un mur de digues tandis qu'à l'ouest s'élève le mythique phare d'Ar-Men, dressé au milieu des récifs pour protéger les navires des écueils.
'Qui voit Sein voit sa fin', dit le dicton local, tant il est vrai que les vagues peuvent être menaçantes au point d'avoir envahi l'île à plusieurs reprises. Au XIXème siècle, de terribles tempêtes menacèrent les habitations, forçant les îliens à se réfugier sur les toits des maisons et de l'église."ÉDITIONS ATLAS

"L'homme n'est pas fait pour vivre là", affirmait en son temps l'historien Ernest Renan.
300 âmes vivent à l'année sur l'Île de Sein qui se dépeuple chaque année un peu plus. Ce caillou sauvage ne propose qu'une maigre végétation composée de lande basse sans qu'aucun arbre ne puisse venir égayer le paysage plat. Ni vache, ni chèvre, ni brebis ne peuvent venir paître ici, l'herbe étant trop maigre. Quelques cultures à l'abris de murets. Reste alors la pêche  -et ce n'est pas rien ! Tiens, c'est là-bas que nous aurions du nous rendre pour être sûrs de manger du poisson frais ! Mais, malheureusement, les pêcheurs, comme les autres habitants de Sénans, unique bourg de l'île, quittent progressivement leur petite maison blanche aux volets peints pour se rendre dans les ports du continent.
Oui, elle me fascine cette île ! Bien plus encore que Ouessant. La nature, certes, mais la résistance. L'Île de Sein lutte.
Rares sont les villages qui commémorent aujourd'hui l'appel du 18 juin 1940 pendant lequel le général De Gaulle, depuis Londres, appelait les Français à continuer la lutte alors que le Maréchal Pétain venait de signer l'armistice avec Hitler. Le message ne fut entendu sur Sein que le 22 juin. Immédiatement, tous les hommes en âge de combattre, soit 130 Sénans, prirent la mer pour rejoindre les Forces françaises libres.
Passant en revue les 600 premiers volontaires, le général s'écria :"L'Île de Sein est-elle donc le quart de la France ?!". Le courage de ces hommes a valu à l'île de recevoir la croix de Guerre, la médaille de la Résistance et la croix de la Libération.

Ce peu d'espace, cette solitude, cet esprit de résistance, morceau de terre et de pierres battu par les vents, les maigres récoltes et le petit nombre d'habitants me fascinent et m'attirent ; tout comme ce phare mythique d'Ar-Men que l'on voit sur bon nombre de photos, de cartes postales et autres documents qui veulent évoquer la rudesse du climat breton.

Phare_Ar-Men_2"Semblant surgir des flots, le phare d'Ar-Men (la Pierre") s'élève à l'extrémité orientale de la chaussée de Sein. Situéà une dizaine de kilomètres de l'île, il annonce aux navigateurs la pointe de Bretagne et le banc de récifs qui s'étire sur une vingtaine de kilomètres. Bâti sur un rocher n'émergeant qu'à marée basse, le phare ne fut inauguré qu'en 1881, après quatorze années de travaux acharnés. Certaines années, les bâtisseurs de cette folle entreprise ne purent atteindre le rocher qu'à dix reprises. Depuis 1990, le phare automatisé n'a plus besoin de veilleur."ÉDITIONS ATLAS, photoWikipedia

 

J'ai beau regarder au large et continuer de monter, je ne la vois toujours pas, malgré le temps relativement dégagé, quoiqu'un peu brumeux. Une brume maritime qui ne me fait définitivement voir que la Pointe du Raz et le phare de la Vielle.

Baie des Trépassés, vue sur la pointe du raz"La Pointe du Raz présente une des passes les plus tempétueuses et les plus redoutées de l'Océan. Le nom de la baie voisine suffit pour donner une idée ds dangers qu'on y court : on l'appelle la Baie des Trépassés. C'est là en effet qu'après les orages viennent échouer les débris des navires brisés sur les rochers du Raz, et les cadavres des noyés. Au fond de cette anse s'élève une chapelle isolée. On y trouve toujours quelque femme de marin entourée de ses enfants, à genoux comme elle, qui, le chapelet à la main et les yeux sur l'Océan, prie en pleurant la Vierge de ne pas permettre à la mer de faire une veuve et des orphelins de plus."  ÉMILE SOUVESTRE, Les derniers Bretons, 1836

 

 

 

 

 

Je rejoins la voiture après cette petite balade de bord de mer.
La D607 nous amène sur les hauteurs de la baie d'où nous dominons l'hôtel posé là, face à l'océan.

Baie des Trépassés, hôtel et baie (29)


Un peu plus loin, sur la droite, la D784 entame une grande ligne droite vers le bout du bout du bout de l'Ouest, de la France, de l'Europe : la Pointe du Raz.
Nous avançons. Rien à voir avec la pointe du Van. Ici, nous sentons de suite que c'est l'un des sites les plus visités de Bretagne. Des lotissements et des maisons éparses sont présentes. Le long de la route, plusieurs commerces se succèdent ; des marchands de souvenirs aux boutiques de fringues en passant par les restaurants, hôtels et autres snacks.
Nous arrivons devant l'entrée d'un parking. L'entrée est à 6,5 euros. Merde, pour un site naturel, nous croyons que cela allait être gratos. En même temps, il est vrai qu'il faut entretenir les lieux. Bon... Il est tard... Nous ne savons pas où nous allons dormir ce soir... Oh... Et puis les pointes, ça va aller, nous en avons vu plein aujourd'hui : pointe de Pen-Hir, pointe de Dinan, pointe de Van.

pointe du raz, parkingNous entrons dans le parking, nous prenons un ticket, nous faisons le tour du parking et nous ressortons direct en donnant notre ticket au contrôleur qui ne comprend pas trop notre démarche.
J'aurais bien aimé faire une petite vidéo de cette visite rapide, mais je n'ai pas eu le réflexe.

 

 

 

 

Que retenir de la Pointe du Raz ?
Eh bien, le parking est grand, propre et soigné. Il y a un très beau gravier de couleurs crême. Les places sont séparées par de petits rondins de bois, peut être en provenance de la forêt des Landes. Le tout est dominé par la Maison de la pointe du Raz et du Cap Sizun.
Voilà !

Non, bon, creusons un peu plus, si tu veux.

 


LA POINTE DU RAZ
Baie des Trépassés, vue sur la pointe du raz

En plongeant un peu dans l'histoire de France, on découvre que le Finistère ne fut rattachéà la France qu'à la fin du XVème siècle. Auparavant, aux Vème et VIème siècles, l'émigration massive en Armorique des Celtes de Grande-Bretagne chassés par les Angles et les Saxons y avait créé une forte identité culturelle, soulignée par la similitude des noms (Cornouailles en Angleterre et Cornouaille en France), qui continue de s'affirmer de nos jours.

Plus près de nous, le site a été repris en 1996 par le Conservatoire du littoral. Avant cela, la Pointe du Raz était devenue un refuge de camping cars et autres cars de tourisme ravageant la végétation au milieu des boutiques de souvenirs sauvages.
Depuis cette date, un vaste programme de réhabilitation s'est opéré pour que les 800 000 visiteurs annuels puissent découvrir ce lieu unique en le préservant. Des chemin sont été tracés, les parkings et commerces ont été renvoyés à l'arrière, à un quart d'heure de marche des falaises dominant l'océan avec, en point de mire, l'île de Sein.
Langue de terre rocheuse ressemblant à une proue et dominant les flots à plus de 70 mètres de hauteur, la pointe du Raz est bordée de gouffres vertigineux, soumise à de violents courants qui lui ont donné son nom. On peut notamment parler de l'inquiétant gouffre de l'Enfer de Plogoff, sorte de galerie creusée par la mer sous la pointe, réputé pour être le lieu où le flot dépose les noyés. Il est ainsi décrit dans une revue touristique en 1891 : " ...gouffre en forme d'entonnoir où la mer s'engage et gronde avec de sourdes détonations jusqu'à la paroi abrupte où l'on voit, en se penchant, le jour et la mer de l'autre côté d'une fissure qui perce comme un tunnel la masse du cap."

"Il y a quelques 300 millions d'années, le Massif Armoricain couvrait la Bretagne. Rongé par l'érosion, l'orgueilleux massif est aujourd'hui à demi englouti. La pointe du Raz résiste aux assauts répétés de l'océan et lui oppose la dureté de ses éperons de granite et de grès.
Lorsque par gros temps, le vent souffle dans le sens opposé au courant, les vagues se dressent à la verticale. Les embruns se trouvent alors projetés par-dessus les 70 mètres de la falaise, tandis que les rochers résonnent sous les coups de boutoir de la houle." ÉDITIONS ATLAS

Autre spécificité de la Pointe du Raz : la nature reprenant ses droits. Callunes et bruyères rouges, roses et mauves, genêts jaunes et ajoncs d'or, fougères vert tendre et lotiers orange vif... Dans un milieu naturel aussi rude, la diversité est pourtant présente. Il suffit qu'un peu de terre s'accumule à l'abri d'un rocher et la végétation reprend ses droits. Pour résister au vent, les plantes ont adopté des stratégies de survie. Elles décollent à peine du sol, mai s'y ancrent solidement par de longues racines. Elles supportent les agressions des embruns et de l'écume qui s'insinuent jusqu'au moindre recoin. Leurs feuilles épaisses, comme celles de plantes grasses, contiennent de l'eau pour dissoudre le sel et de larges pores pour l'évacuer ensuite.

Fascinante nature qui s'adapte et résiste. Bon, nous ne l'avons pas trop vue depuis la voiture, mais c'est bien d'y penser.

Tiens, paf, soudainement, une question : tu aimes marcher ?
Eh bien, saches qu'un sentier de très grande randonnée t'attend ici : l'E5. Ce dernier relie la Pointe du Raz à Venise pour un grand périple de 3050 kilomètres. Si c'est un peu trop pour toi, tu peux tout de même te lancer sur le GR34 qui longe toutes les côtes bretonnes, du Mont-Saint-Michel à Lorient, sur plus de 1800 kilomètres. Et si c'est encore trop pour toi, il te reste la "Route du vent solaire" qui t'emmène de la Pointe du Raz à celle de Penmac'h en longeant la baie d'Audierne. Mais là, je ne te dis pas combien de kilomètres cela fait car tu vas encore dire que c'est trop long.

 

TIENS, ENCHAÎNEMENT :
NOUS VENONS DE PARLER DE LA POINTE DE PENMAC'H ?
EH BIEN, ALLONS-Y !


Nous quittons la Pointe du Raz... le parking de la Pointe du Raz pour prendre la direction de l'Est. De toute façon, nous ne pouvons pas aller plus à l'ouest.
Nous retrouvons la Départementale 784. L'idée était de quitter cette route de temps à autre pour découvrir les trois petits ports de la ville de Plogoff. Peu fréquentés de nos jours, ces trois abris étroits taillés dans la roche pratiquaient autrefois une pêche active.
Il y a Bestrée, qui assurait les liaisons avec l'île de Sein (transports de marchandises et de passagers) et d'embarcadère pour les gardiens de phare avant que ces derniers ne soient automatisés. Jusque dans les années 1930, ce sont de petits canots de pêcheurs de Bestrée qui se chargeaient de cette mission très dangereuse : tenter d’approcher le rocher de Gorlébella sur lequel le phare a été construit en 1887 (lors des grandes tempêtes d’hiver, il arrivait que la relève ne puisse pas se faire pendant plusieurs semaines). Par la suite, ce sont des vedettes motorisées des phares et balises qui accomplirent cette liaison maritime. Le phare a été automatisé en 1995.
Feunten Aod, un peu plus à l'Est, était spécialisé dans la pêche côtière (julienne, congre, lieu, bar,...).
Enfin, le troisième port, plus à l'Est, est Pors Loubous (port des oiseaux). il accueillait les langoustiers. Il a également été le lieu de débarquement de l'officier de marine Honoré d'Estiennes d'Orves envoyé en mission par le Général de Gaulle pour organiser la résistance, le 22 décembre 1940. C'est un port pittoresque avec ses petites cabanes de pêcheurs colorés et un vieux treuil rouillé qui ne cesse de regarder les remous parfois violents de l'océan.


Mais, bon, finalement, un peu pris par le temps, nous nous sommes contentés de rester sur la D784. Tout simplement.
Nous traversons alors les villes de Plogoff, dont les habitants sont les Plogoffistes. Je dis ça parce que je trouve ça mignon comme nom, mais ne nous y trompons pas : il y a quelques années, entre 1978 et 1981, les Plogoffistes se sont battus pour faire avorter un projet de centrale nucléaire sur leur commune. Pour l’une des premières fois, les habitants d’une petite commune ont réussi à faire plier un projet d’aménagement "d’intérêt général" porté par l’État.

La route nous amène ensuite à Primelin, joli nom où court pourtant une légende très ténébreuse.
"Suivant la croyance du Cap Sizun, les chiens enragés sont obligés avant de mourir de venir rendre compte de leur conduite à saint Tugen de Primelin. Celui qui a été mordu doit tâcher de devancer le chien et pour cela il court à la chapelle, fait trois fois le tour de la fontaine et regarde au fond de l'eau : si celle-ci reflète sa figure, il peut se rassurer, le saint a entendu sa prière et il l'a exaucée ; si l'eau reproduit l'image du chien, c'est que l'animal a déjà passé et a cachéà saint Tugen ce qu'il a fait ; le saint n'a plus de pouvoir et le patient tombe de rage à l'instant."  PAUL SEBILLOT, Le flok-lore de France

Sept kilomètres plus tard, c'est Audierne, bien connue pour sa baie et pour son port de pêche, l'un des plus beaux de Bretagne. Épargnée par les promoteurs, la baie d'Audierne est restée un havre de nature avec ses 40 kilomètres de sable, de roches et de galets. Les courants peuvent y être dangereux (notamment avec les baïnes) et ne favorise pas la baignade. De même, aucune route ne permet de longer la baie, n'osant que de brèves détours à hauteur des chapelles. Autrefois, seuls les pilleurs d'épaves fréquentaient les lieux. Aujourd'hui, c'est le domaine privilégié desx randonneurs à pied ou à cheval.

Et puis, c'est Plouhinec et sa devise "War zouar, ha war vor"("Sur terre, comme sur mer").
Cinq kilomètres plus tard, nous passons dans la commune de Plozévet, limite-frontière entre les terres du Cap Sizun et le pays bigouden. C'est ici que, le 14 janvier 1797, le vaisseau de 74 canons "Droits de l'Homme", qui participait aux Guerres de la Révolution française (Première Coalition), s'échoue sur un banc de sable de la commune. L'histoire débute en décembre 1796 lorsque le général Hoche embarque avec 15000 hommes pour appuyer un soulèvement irlandais. Mais la tempête disperse l'expédition qui vire au fiasco.
"En janvier 1797, un drame des plus émouvants avait pour théâtre le fond de la Baie d'Audierne (...). Le vaisseau français Les Droits de l'Homme, parti de Brest avec 650 hommes d'équipage et 580 soldats de la légion des Francs qu'il devait débarquer en Irlande, fut empêché par les tempêtes d'atteindre le lieu de sa destination. Il erra pendant plusieurs jours, faisant voile vers la France, lorsqu'à 25 lieues de Penmarch il fut attaqué par deux vaisseaux anglais, L'Indéfatigable et L'Amazone. (...) La lutte dura treize heures. L'Indéfatigable finit par s'éloigner, L'Amazone s'échoua, mais les Droits de l'Homme [démâté] n'était pas en meilleur état. L'inhospitalité des riverains d'alors ne leur fut pas moins funeste que la lutte contre les Anglais : le feu de l'ennemi, les coups de mer qui faisaient chavirer les canots, la cruauté des habitants qui coupèrent les câbles de sauvetage, il n'en fallait pas tant pour expliquer comment les cadavres de 650 hommes furent rejetés sur la grève de Canté. (...)"LE MONDE ILLUSTRE

Nous quittons la D784 pour nous aventurer sur la Départementale 2 qui nous fait passer par Pouldreuzic qui, autrefois, avait troublé le journaliste-écrivain Adolphe Joanne par son apparente désolation :
"Le mugissement des lames qui roulent avec fracas sur les galets du rivage, principalement sur la levée de cailloux de Plovan et le plateau de Penhors, les cris lugubres des goélands, des cormorans, des courlis et des mouettes, frappent seuls l'oreille du voyageur sur les bords désolés de la baie. On n'y voit ni maisons, ni cultures ; on n'y entend ni les chants du laboureur, ni le bêlement des troupeaux, enfin aucun de ces bruits qui, dans la campagne, indiquent ordinairement le voisinage de l'habitation de l'homme."GUIDE EN BRETAGNE, 1880

Mais Pouldreuzic est également la patrie des pâtés Hénaff, créé en 1907 par Jean Hénaff. Mais oui,bien sûr, nous avons tous mangé du pâté Hénaff, disposé dans ces petites boites bleues et jaunes. Et leurs publicités, tu te souviens de leurs publicités ?

Depuis juin 2007, un espace muséographique,  "La Maison du Pâté Hénaff", est consacréà l'entreprise Hénaff, ses produits et son histoire.

paté henaff

Eh ben tiens, c'est autre chose que Disneylandça, hein ?! Imagine des attractions à base de pâté.. Space Pâté, Les pâtés des Caraïbes, Pâté Manor, Indiana Jones et le temple du pâté, Alice au pays des pâtés, Blanche-Terrine et les 7 pâtés, It's pâté's world, les pâtés volants,...
Bon, bien entendu, La maison du pâté Hénaff n'est pas un parc d'attractions, mais si tu y vas, tu sauras tout sur l'histoire, la conception et les différents produits Hénaff. Par contre, on n'y parle très peu de la souffrance enduré par certains animaux issus des élevages cautionnés par la marque (cf : Pâté Hénaff, souffrance en boite).

En tout cas, cela nous donne des idées pour le repas de ce soir. Puisque nous ne trouvons pas de restaurant servant du bon poisson frais (sauf à l'excellent Hôtel de la mer" de Brignogan-plages), pourquoi ne ferions-nous pas un pique-nique charcuterie dans notre chambre d'hôtel ? On va y réfléchir.

En attendant, nous continuons notre route. Passage à Tréogat où nous rattrapons la D156 pour rencontrer la commune de Tréguennec, qui possède un cimetière préhistorique, et le monument de Notre-Dame-de-Tronoën, célèbre pour son calvaire sculpté qui...

 

STOP !

Nous arrivons à Saint-Guénolé, petite commune de bord d'océan, jouxtant Penmac'h. C'est là que nous passerons la nuit.
Depuis le Béarn, Maître Arnaud nous a trouvé un petit hôtel apparemment sympathique, et pas loin de l'océan : l'hôtel-restaurant Les Ondines.
Nous sommes très bien accueillis, il y a une belle carte, mais, nous remémorant notre non-passage àla maison du pâté Hénaff, nous décidons tout de même de rester sur notre première idée : faire un pique-nique charcuterie dans la chambre ! D'autant plus que nous sommes vendredi, et vendredi c'est... c'est... mais non, c'est pas raviolis, c'est le lundi les raviolis ! Le vendredi, c'est... Koh Lanta !

Quoi, tu t'en fous ? Attends, eh oh, Koh Lanta, quand même ! On aura un peu l'impression d'être sur l'île avec eux comme ça, en mangeant sur la moquette. Sauf que nous, nous n'aurons pas de poissons frais, mais de la charcuterie. Et merde, on va quand même pas aller faire Koh Lanta pour bouffer du poisson frais ?!

DONC: pour réaliser ce pique-nique-charcuterie-Koh-Lanta-dans-la-chambre, nous avons besoin :
1) De reprendre la voiture
2) De trouver une bonne charcuterie ou un bon supermarché
3) De vin car un pique-nique sans vin, c'est un peu comme une balade sans forêt et que... et que... et que t'as pas de vin.


Allez, c'est reparti !
Ouais, qu'est-ce qu'on aime faire de la bagnole après une bonne journée à avoir fait de la bagnole !
Après avoir trouvé sans aucun mal un supermarché dont je tairai le nom afin de ne pas faire de publicité pour Carrefour, nous tentons de retrouver l'hôtel sans GPS parce que c'est plus rigolo... mais c'est plus long aussi.
"Oh eh, comment qu'on faisait avant ? Hein ? Quand on n'avait pas de GPS ? Eh ben, on se débrouillait ! Eh ben ouais ! Vous, les jeunes, vous avez les téléphones portables, les ordinateurs, les walkman ! Eh ben nous, on n'avait pas tout ça ! Mais on n'y arrivait quand même !", aurait pu nous dire cet homme (ou cette femme, je ne suis pas sexiste) croisé tout à l'heure et qui semblait avoir un certain âge (je n'ai rien contre les personnes âgées).
C'est plus long pour retrouve son chemin, mais c'est également ce qui te permet de découvrir de bonnes surprises ! Eh oui !
Nous voulions de la charcuterie ? Saint-Guénolé nous offre mieux ! Saint-Guénolé nous propose LA charcuterie !

Jénorme est chez Jacky l'andouille, à Saint-Guénolé (29)

Eh ouais : Jacky l'andouille, et personne d'autre, mon chef ! Bon, bien sûr, si tu n'aimes pas l'andouille, c'est un peu dommage, mais il y a aussi du pâté et du saucisson. En ce qui nous concerne, ce sera de l'andouille, un met qui ne pourra que parfaire notre pique-nique-charcuterie-Koh-Lanta-dans-la-chambre !
En plus, ils ont même des casquettes chez Jacky l'andouille !

Jénorme a acheté une nouvelle casquette, Saint-Guénolé (29)

 Alors, pourquoi se priver ?! Par contre, je ne sais pas ce que le bateau fait ici.

MAAAAAAIIIIISSSSS...

Si tu es un peu observatrice/teur, tu remarqueras derrière la casquette Jacky l'andouille et le bateau à sec que la lumière du jour est devenue orangée.

Jénorme a acheté une nouvelle casquette, Saint-Guénolé (29)a

Cela veut dire qu'il est grand temps de prendre la direction du bord d'océan afin d'assister au coucher de soleil.
Ni une, ni deux, ni trois,n ni quatre, ni rien du tout, nous allons au plus vite en bord d'océan depuis l'endrot où nous nous trouvons, c'est à dire à Kérity. Direction plein Sud pour arriver rue de la Corniche où sont disposés quelques bars, restaurants, commerces divers et bateaux en attente.

Penmarc'h, Kérity, port, fin de journée, octobre

Tout le monde est en attente de ce coucher de soleil
qui s'annonce magnifique tant le ciel est d'une clarté limpide.

Penmarc'h, Kérity, jetée, fin de journée, octobre

Penmarc'h, Kérity, mouettes regardant coucher de soleil (29)

 

Nous nous posons sur la murette faisant face aux dernières lueurs du soleil.
La température se rafraîchit peu à peu. La lumière baisse progressivement...

Penmarc'h, Kérity, coucher de soleil, octobre (29)               Penmarc'h, Kérity, coucher de soleil, octobre

Penmarc'h, Kérity, coucher de soleil, octobre

Les oiseaux profitent de ces dernières lueurs pour entamer un dernier vol aléatoire, composé de virages rapides et de stabilisation planante.

Penmarc'h, Kérity, coucher de soleil et mouette, octobre (29)

Penmarc'h, Kérity, coucher de soleil et mouette, octobre

 

Le soleil disparaît derrière l'horizon...
Penmarc'h, Kérity, coucher de soleil, octobre

...laissant les mouettes s'exciter dans un dernier ballet
composé de cris stridents et de mouvements désorganisés.

Penmarc'h, Kérity, fin de coucher de soleil, octobre

 

Et puis, le silence se fait soudainement. Nous restons un peu sur la murette pour continuer à regarder l'évolution de la lumière et de ses reflets sur l'océan maîtrisé.

Penmarc'h, Kérity, port, fin de journée, octobre

Penmarc'h, Kérity, fin de coucher de soleil, octobre           Penmarc'h, Kérity, solitude marine

Et puis... et puis... OH EH : on va louper Koh Lanta !
Nous buvons rapidement une petite bière en terrasse du bar Le Nautilus, puis nous retournons à l'hôtel avec nos sacs de charcuterie et de vins. Nous aménageons la chambre. Tout est en place. Télé. C'est parti !

Saint-Guénolé, Hotel Lanta

Ah oui, nous avons quand même pris un peu de légumes avec du guacamol à tartiner.
Fin de journée.

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Suite et fin de notre périple breton. Quelles surprises et quelles découvertes attendent Mélanie et Jénorme, et tout ç, et tout ça !

 

 

 

 

LOTO ! suspense en vidéo

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Et voici une nouvelle vidéo
pleine de suspense !
Tercis-les-Bains, loto

 

L'HISTOIRE : Tercis-les-Bains, 18 mars 2018. Il est environ 23 heures. La nuit est tombée depuis bien longtemps sur la petite commune landaise bien connue pour avoir fermé ses établissement thermaux en 2001 suite à la découverte de légionelle dans les eaux thermales.
Après plusieurs heures passées assis sur un banc les yeux rivés sur des cartes remplies de chiffres, Jénorme va vivre en direct le dernier tour du loto organisé ce samedi soir d'un mars pluvieux. Jusqu'à présent, il n'a rien gagné, faisant choux blanc et blanc choux à chaque nouvelle partie où, parfois, qui de une caisse de Tariquet, qui de 15 kilos de ventrèche était à gagner.
Le suspense est à sa comble. L'ultime partie commence. La voix of annonce les chiffres les uns après les autres. Les cartes se complètent petit à petit de pastilles rouges. Jénorme va-t-il ou non remporter le gros lot ?


LA CRITIQUE : 7'12 ! Voilà l'ultime chiffre que nous retenons à la fin de cette vidéo que certains trouveront peut être inutile, mais qui se pare pourtant d'un incroyable sens documentaire. Digne des fameux plans-séquences d'Alfred Hitchock ou de Brian De Palma (souvenons-nous de La corde ou de Snake Eyes), Jénorme nous tient en haleine et ne nous lache plus jusqu'au dénouement final. Certes les décors sont minimalistes, la musique complètement absente et le jeu d'acteur inexistant, mais une mention spéciale est à remettre à la lumière et à cet incroyable jeu des couleurs durant toute la durée de la vidéo. Un film qui ne laissera pas le spectateur indifférent en l'amenant à méditer sur la vie, le hasard et les chiffres. On pense beaucoup à Kieslowki parce que ça fait toujours bien de citer des grands réalisateurs pour parler d'un film.

 

ACTION !

 

 

 

 

Un rayon de soleil, Anglet (64)

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Allez, on en profite, on y va, on le prend !!!!!
Voici un rayon de soleil !

 

C'était vendredi dernier, à Anglet, à hauteur de la Chambre d'Amour.

Je l'ai vu !!!!!
J'y étais !!!!!

LE SOLEIL !!!!

Anglet, Les Sables d'Or, phare et plage, mars 2018 (64)

Anglet, Les Sables d'Or, vague (64)

Anglet, Les Sables d'Or, phare et vague, mars 2018

Anglet, Les Sables d'Or, vue sur le phare (64)

Anglet, Vent d'Ouest, mojito 2018, insta (64)
Attention : cette année, Vent d'Ouest met énormément de glaçons dans le Mojito ;
ce qui donne l'impression de boire de l'eau glacée plutôt qu'un vrai cocktail à 8 euros !

 

Un peu de musique pour fêter ça !

 

 

 

 

INFO DU JOUR

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Trafic fluide sur la plage de Labenne-Océan,
dans les Landes.

Labenne-Océan, trafic fluide (40)

 

 

BIARRITZ, musée de l'aquarium de la mer (64)

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Eh oui, nous nous posons tous la question en ce moment : que faire quand il pleut depuis six mois ?
Quelques propositions déjà affluent comme s'enfermer dans l'obscurité pour écouter en boucle le générique des
Animaux du monde, ou construire une ville sous-marine, ou dresser un parapluie géant au-dessus de la terre afin de se protéger de la pluie, ou prendre la première navette pour Mars afin d'y construire une petite cabane en bois avec vue imprenable sur la Terre,...

Eh bien face à ce soucis météorologique, je te propose une nouvelle série qui te donnera peut être quelques bons plans pour t'instruire et te cultiver en restant au sec. Et quoi de mieux pour rester au sec que de se rendre dans un aquarium ? Hein ? Ben ouais !
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Cela fait bientôt dix ans que je vis dans le Pays Basque. Il arrive assez souvent que l'on se rende compte que les endroits les plus connus de la région où l'on se trouve soient des lieux où nous ne nous sommes jamais rendus. C'est vrai. Si, si, si.
Par exemple, quand tu habites Paris et que tu n'es jamais monté sur la Tour Eiffel. Quand tu vis à Marseille et que tu n'es jamais allé marcher sur le vieux port. Quand tu réside à Nevers et que tu n'as jamais rendu une petite visite à Bernadette Soubirous. Quand tu habites à Montélimar et que tu n'as jamais mangé de nougat. Etc.
Eh bien, en ce qui me concerne, dix ans que j'habite dans le Pays Basque et je n'étais jamais allé dans un des plus bel aquarium de la région et qui se trouve à San Sebastian, en Espagne. Eh ouais ! Il était donc temps de réparer cette infamie en se rendant... à l'Aquarium du Musée de la Mer de Biarritz. Ben oui ! Je n'y suis jamais allé non plus.
Si je dis Aquarium du Musée de la Mer de Biarritz  -ou Musée de l'Aquarium de la Mer, ou Musée de la Mer de l'Aquarium-  c'est parce que la désignation précise de cet endroit reste assez floue. Certains disent Le musée de la Mer, d'autres affirment qu'il s'agit de l'Aquarium de Biarritz. Toujours est-il qu'il ne s'agit pas de la Cité de l'Océan -encore appelée Cité du surf- qui n'a rien à voir car c'est carrément un autre batiment culturel.

BREF ! Tu le sais, il le sait, nous le sachons, vous le sachez, ils le sachiassent : cela fait maintenant six mois qu'il pleut sur la France et qu'il est très difficile de trouver des activités pour le week-end ou en semaine. En tout cas, il est quasiment impossible de prévoir une randonnée ou une activité extérieure sans se prendre une bonne chourre sur la tronche ! Attention : Chourre en basque, cela veut dire Drache en chtit ; soit grosse pluie en français. À ne pas confondre avec le verbe Chourrer : je chourre, tu chourres, il chourre, nous churros.


ALLONS
AU MUSÉE DE L'AQUARIUM DE LA MER
DE BIARRITZ !

Et j'entends déjà quelqu'un dire là-bas, au fond : "Ah ben ouais d'accord, mais moi, j'habite Toul ! Et pour aller à l'aquarium de Biarritz depuis Toul, c'est 1079 kilomètres ! T'es bien gentil avec tes activités, mais oh !"
Je te réponds alors : "Eh ben ! C'est bien aussi de faire de la bagnole quand il pleut ! Par contre, il faut que tu poses un ou deux jours de congés en plus si tu veux avoir le temps de visiter le Musée de la Mer de l'Aquarium de Biarritz. Et si ça te fait trop long, n'oublies pas que tu peux te rendre à Rixheim  -qui ne se trouve qu'à 200 kilomètres de Toul-  pour aller visiter le Musée du papier peint !"

papier peintpapier peintApapier peint papier peint

Merci qui pour cette bonne idée ? Eh bien merci Jénorme !

 

 

REVENONS A BIARRITZ !

Nous sommes en avril 2018. La France n'est plus qu'une immense flaque d'eau suite aux nombreux jours de pluie qui se sont succédés depuis six mois. Pourtant, un petit îlot artificiel a survécu à la montée des eaux. Ce petit îlot, c'est le Musée de la Mer de Biarritz, encore appeléAquarium de Biarritz. Il est posé là, sur les bords de l'océan Atlantique, face à ce qui était autrefois le Rocher de la Vierge, rebaptisé aujourd'hui Rocher de la Sirène. Moi personnellement, j'ai toujours rêvé de poser un kangourou jaune à la place de la Vierge, mais le maire n'est pas d'accord. Le rocher du Kangourou jaune, ça pète comme nom. En tout cas, le Musée de l'Aquarium de la Mer a survécu aux inondations, telle une nouvelle arche de Noé, avec à son bord quelques centaines d'animaux marins.

Je gare ma voiture amphibie sur les hauteurs de la plage des Basques pour admirer ce paysage marin.

Biarritz, plage des Basque, mars (64)

Et dire qu'avant, sous cette immense étendue d'eau, il y avait des boutiques de vestes en fourrure de yak, des magasins de bijoux, des vitrines remplies de colliers pour yorkshire, des restaurants gastronomiques et des jardins d'enfants vides. Ben oui, il n'y a pas d'enfants à Biarritz, y'a que des vieux ! Oh eh, ça va, hein ?!

Je redescends la rue pour passer à hauteur du toit de la Villa Belza avant d'atteindre un point de vue sur le Rocher de la Vierge à travers les arbres.

Biarritz, rocher de la Vierge et arbres, mars

Un peu plus loin, les arbres ont disparu pour laisser la vue dégagée sur un des monuments les plus visités de la ville.

Biarritz, rocher de la Vierge, marsSi au XVème siècle le rocher appelérocher de Cucurlon (point culminant en gascon) était une presqu'île, Napoléon III décide de la rejoindre à la terre par une passerelle en bois en 1863. La légende raconte que des pêcheurs biarrots, baleiniers à l’époque, furent pris dans une terrible tempête. Une lumière divine alors les guida pour leur permettre d'atteindre le port. En remerciement, les rescapés érigèrent une statue de la vierge sur ce rocher. Celle-ci fut installée en 1865, conçue par les ateliers Ducel et Fils de Bordeaux, puis bénie par l'abbé Cazaux le 11 juin 1865. La passerelle en bois cède sous les flux et reflux des marées et des vagues incessantes.
Elle est remplacée par un viaduc métallique de 76 mètres en provenance des ateliers Eiffel.

 


C'est face à ce rocher et à cette passerelle que se trouve l'entrée du Musée de la Mer de l'Aquarium, comme creusée dans cette masse rocheuse qu'est le plateau de l'Atalaye du haut duquel, autrefois, on observait les baleines.
Le bâtiment est magnifique, ressemblant à un vaisseau de pierre défiant fièrement l'océan de sa proue hautaine. De style art déco, il a été inauguré en 1933 après de longs efforts entrepris par le Marquis Alexandre Guillaume Léopold de Folin désireux de voir se créer à Biarritz "un foyer d'études qui deviendra un centre sur lequel on convergera de toute part". En ce sens, l'Aquarium de Biarritz fut l'un des premiers établissements français où l'on parlait de l'océanographie à un public qui se passionnait pour le monde fascinant des océans. Si cette idée vit le jour dans les années 1880, il faudra attendre la fin de la Première Guerre Mondiale pour voir le projet se réaliser et être validé par les autorités gouvernementales.
"André Giret, alors administrateur de l'Inscription Maritime de Bayonne, propose de l'installer dans le bâtiment des magasins de la ville, près du Rocher de la Vierge, accolé aux falaises du plateau de l'Atalaye.
En 1930, la municipalité donne son accord, le concours d'architectes lancé est remporté par les architectes Hiriart, Lafaye et Lacoureyre. Les travaux vont bon train.
En 1933, Le bâtiment Art déco abritant l'Aquarium de Biarritz ouvre au public le 10 août 1933. L'Aquarium est alors une réalisation tout à fait moderne dans son architecture, sa décoration et son aménagement. Sous la direction de Paul Arné, les collections s'enrichissent rapidement.
L'inauguration officielle a lieu 2 ans après son ouverture, le 7 juillet 1935. Depuis sa création, l'Aquarium de Biarritz est orienté principalement vers tout ce qui concerne le golfe de Gascogne. Son but essentiel est de montrer l'océan sous toutes ses formes : les fonds marins, le rôle de la mer dans la formation des continents, le peuplement des eaux, l'exploration et l'exploitation de ces espaces qui recouvrent 71% de la surface terrestre."AQUARIUM DE BIARRITZ


Attention : il y a deux entrées. Une grande entrée avec de hautes portes vertes vitrées situées sous l'enseigne "Le Musée de la mer" et une autre beaucoup plus discrète sur la droite, dans un renfoncement.

Biarritz, musée de la mer, entrée (64)

Biarritz, Musée de la Mer, façade (64)             entrée

Eh bien, c'est celle à droite qu'il faut prendre. N'attends pas que les grandes portes vertes s'ouvrent.
J'entre. Petit bureau d'accueil. En ce jour de pluie et de week-end, il y a un peu de monde. Beaucoup d'enfants accompagnés par des adultes. Le prix d'entrée est de 14,90 euros ; ce qui est moins cher qu'à La Rochelle (19 euros) et à l'Océanopolis de Brest (21 euros). Je le dis quand même pour ceux qui trouveraient l'entrée chère. Apparemment, la visite d'aquarium n'est pas donnée.
Une fois le guichet passé, j'emprunte un petit escalier qui m'amène dans la première salle, ou niveau, appeléGolfe de Gascogne. C'est le Niveau -1.


NIVEAU -1
FACE A UN PREMIER AQUARIUM

Biarritz, Musée de la Mer, Gascogne, chinchards (64)

Je ne sais pas si l'hommage à Calogero et Passy s'est vu sur cette phrase écrite au-dessus de la photo ci-dessus... Face à la mer, face à un premier aquarium... Mer, aquarium...

♫ Face à la mer, J'aurais dû grandir, ♪
♪ Face contre terre
♪J'aurais pu mourir, Je me relève ♫
Je prends mon dernier rêve ♪

Eh ouais, non, mais attends, eh oh, hein ! Bon !
Situé en plein centre de la première pièce, il nous propose de regarder quelques chinchards évoluer dans une eau limpide. Leurs écailles brillent parfois de quelques éclats rendus possible par une lumière bleue phosphorescente.
OK, très bien, mais qu'est-ce que l'on fait avec cette vision ? Eh bien tentons de faire plus ample connaissance avec ce poisson dont j'ignorais l'existence et le nom.

"Poisson pélagique grégaire de la famille des carangidés, le chinchard est une espèce pélagique que l’on peut également trouver à proximité du fond. Il se distingue par une nageoire caudale très échancrée et la présence de scutelles osseuses (dans la partie postérieure de la ligne latérale) qui accentuent son éclat argenté. Le chinchard commun Trachurus trachurus fréquente les eaux côtières au cours de ses deux premières années, puis il s’éloigne sur le plateau continental. Il ne revient sur la côte qu’à l’âge adulte, au cours de sa migration d’été. Le mâle acquiert sa première maturité sexuelle à 3 ans, quand il mesure environ 20-22 cm, alors que la femelle l’acquiert à 4 ans, quand elle mesure 26-30 cm. Le chinchard peut vivre jusqu’à 15 ans. Comme tous les autres petits pélagiques, les populations de chinchard sont sensibles aux modifications environnementales."  GUIDE DES ESPECES

Très bien. Mais le seconde question que je me pose à présent est : "Est-ce que le chinchard se mange et si oui, comment ?"
Réponse.

"Contrairement à l’engouement des Espagnols et des Portugais pour cette espèce, le chinchard est très peu prisé en France et en Belgique. Il n’est pas consommé localement et ses débarquements sont essentiellement exportés vers la péninsule ibérique. Si la mode des sushis, pour lesquels le chinchard est très utilisé, stimule la visibilité de cette espèce, le chinchard reste à découvrir par une plus large frange des consommateurs. Préparé cru, en filet mariné ou encore grillé entier au barbecue, le chinchard est un poisson savoureux.
Le faible intérêt des consommateurs pour cette espèce et sa relative abondance (quelque 4 000 tonnes sont vendues annuellement dans les criées françaises) en font l’un des poissons les moins chers à l’étal des poissonniers. Le prix payé aux pêcheurs par les mareyeurs s’établit aux alentours de 1 €/kg sous criée."  GUIDE DES ESPECES

Bon, là, on a bien avancé avec le chinchard, mais je te le dis tout de suite : nous n'allons pas nous arrêter pendant deux heures devant chaque aquarium pour faire un explicatif de chaque espèce et savoir comment on la cuisine. Toutefois cependant encore que tout de même, nous pouvons marquer parfois, et de façon peut être complètement impromptue, un arrêt afin de faire plus ample connaissance avec qui de un poisson qui de un mammifère pour s'instruire et débattre sur les occupants maritimes de notre terre et peut être, je dis bien peut être répondre à la question primordiale : est-ce que cet animal est indispensable à la planète ou peut-on l'exterminer une bonne fois pour toute jusqu'à sa disparition totale ? ... euh... Je me suis un peu emballé, là, non... Non parce que... C'est... Vu que je viens de lire un article sur la disparition du rhinocéros blanc.

rhinocéros blanc
FUTURA PLANETE

Plusieurs aquariums jouxtent celui du milieu. On y retrouve plusieurs espèces évoluant dans le Golfe de Gascogne. OK d'accord, c'est très bien tout ça, mais le Golfe de Gascogne, qu'est-ce que c'est quoi c'est où ?

Eh bien voilà !
Golfe de Gascogne

En clair, et par écrit, il s'agit d'une partie Nord de l'Océan Atlantique, entre la Bretagne et la côte Cantabrique espagnole ; et plus précisément de la Pointe de Penmarc'h au Cap Ortegal. Le golfe couvre ainsi une surface d'environ 223 000 km2 avec une profondeur maximale atteignant 4 735 mètres, un endroit surmonté de montagnes d'origine volcanique ou tectonique.

Plus de détails ? Fastoche !
"
Le Golfe de Gascogne est issu de l'écartement tectonique de la plaque ibérique par rapport au reste de la plaque tectonique européenne, notamment au cours de la fin du Crétacé inférieur, à la suite de plusieurs événements de rifting successifs commençant dès le Trias et peut-être même dès le Permien, précédant l'ultime événement du Crétacé qui aboutit à la formation des rifts de Parentis et d'Arzacq, entre autres, et même à une océanisation complète en ce qui concerne donc le golfe de Gascogne.
Par conséquent, le fond du golfe se compose majoritairement de roches typiques des croûtes océaniques, comme du basalte, sous des couches sédimentaires plus ou moins épaisses." WIKIPEDIA

Je poursuis ma visite. En même temps, elle ne fait que commencer. D'aquariums en aquariums, de trains en trains, de ports en ports, jamais encore je te le jure,  je n'ai pu oublier ton corps ... Serge Lama ! Oui, bien joué ! Et il n'y a pas de lama ici, mais des petits hippocampes.

Biarritz, Musée de la Mer, Gascogne, hippocampes (64)

Non, ce n'est pas une espèce d'hippocampe rarissime que l'on appellerait l'hippocampe flou. C'est très difficile à prendre en photo ces animaux là. Mais quelle grâce silencieuse ! Je ne me suis pas lassé de les observer évoluer dans l'eau comme en apesanteur. C'est le moment rêvé de faire un peu plus connaissance avec cet animal mythique.

L'HIPPOCAMPE
"L'hippocampe est une structure du cerveau des mammifères. Il appartient notamment au système limbique et joue un rôle central dans la mémoire et la navigation spatiale. Chez l'homme et le primate, il se situe dans le lobe temporal médian, sous la surface du cortex, au-dessus de la cinquième circonvolution (replis du cortex) temporale T5. Comme le cortex avec lequel il est..."WIKIPEDIA

Ah mince, je me suis planté de définition. Je me disais aussi, on n'est pas au Musée des Sciences à regarder des morceaux de cervelle se débattre dans un bocal de formol. Recommençons.

L'HIPPOCAMPE
"Son nom vient du grec hippocampus qui signifie 'cheval courbé' en référence à sa forme étonnante.

En effet ce sont les seuls poissons dont la tête ne se situe pas dans le prolongement du corps. Ils ne possèdent pas réellement d’écailles mais sont recouverts de plaques osseuses et leur nageoire caudale modifiée leur permet de s’accrocher aux algues. Ils capturent le plancton animal dont ils se nourrissent grâce à leurs mâchoires soudées en forme de tube.
Le mâle hippocampe a la particularité de posséder à la base du ventre une poche dans laquelle il peut recevoir 100 à 200 ovules de la femelle. Après les avoir fécondés, il garde les œufs dans cette poche à l’abri des prédateurs pendant quelques semaines. Les œufs éclosent à l’intérieur de la poche et le mâle expulsera par des contractions les jeunes hippocampes de 15 mm de long déjà bien formés.
L’hippocampe est utilisé depuis plus de 400 ans par les médecines traditionnelles asiatiques qui lui attribuent de nombreuses vertus curatives : asthme, calvitie, stérilité... Ce commerce qui a mis en péril de nombreuses espèces est, depuis 2004, soumis à une réglementation internationale (Convention de Washington ou CITES)." AQUARIUM DE LA ROCHELLE

L’hippocampe commun est présent du golfe de Gascogne au golfe de Guinée et en mer Méditerranée. Il existe plus d’une cinquantaine d’espèces d’hippocampes dans le monde mais deux seulement fréquentent les côtes européennes. Je ne savais pas qu'il y en avait aussi dans le Bassin d'Arcachon.

 

Je parcours du regard les autres aquariums environnants.
Dans certains, on ne peine pas à découvrir le ou les occupants, comme ici avec la murène et les raies.

Biarritz, Musée de la Mer, Gascogne, murène (64)             Biarritz, Musée de la Mer, Gascogne, raies (64)

D'autres fois, c'est plus difficile et il faut rester un peu plus longtemps devant la vitre pour tenter de trouver ou apercevoir l'animal qui s'y cache.

Biarritz, Musée de la Mer, Gascogne, bleu (64)

Biarritz, Musée de la Mer, Gascogne, pépère (64)


Et puis d'autres fois encore, je reste en observation devant quelques spécimens qui interpellent par leur physique ou leur posture.

Biarritz, Musée de la Mer, Gascogne, il est là

Biarritz, Musée de la Mer, Gascogne, poisson trompe (64)

Après ce premier beau voyage d'aquarium en aquarium, j'arrive au fond de la salle Golfe de Gascogne, illuminé par la présence de dizaines de méduses tournoyantes dans des changements de couleurs phosphorescentes.

Biarritz, Musée de la Mer, Gascogne, méduses          Biarritz, Musée de la Mer, Gascogne, méduses

Biarritz, Musée de la Mer, Gascogne, méduses           Biarritz, Musée de la Mer, Gascogne, méduses

Gélatineuse, parfois dangereuse, elles intriguent autant qu'elles révulsent. J'ai le souvenir du film "L'année des méduses" (1984) où Valérie Kapriski pousse Bernard Giraudeau depuis un bateau pour qu'il tombe dans une eau infestée de méduses ; animal dont il est allergique aux piqûres. Ce film de Christopher Frank fait un parallèle entre les personnages et l'animal considéré comme une prédatrice, pouvant paralyser leurs proies grâce à leurs cnidocytes. Elles peuvent également posséder des structures sensorielles très élaborées comme des ocelles, rassemblées au sein de rhopalies. J'ai rien compris à ce que je viens d'écrire, essayons d'être plus simple pour parler de la méduse.

LA MÉDUSE
"Méduse, appelée aussi Gorgo, est, dans la mythologie grecque, l'une des trois Gorgones (avec ses sœurs Euryale et Sthéno). Elle est la seule àêtre mortelle. Sa chevelure est entrelacée de serpents. Ses yeux ont le pouvoir de pétrifier tout mortel qui les regarde. Après avoir été décapitée par Persée, son masque est remis à Athéna qui le fixe sur son bouclier. La représentation du gorgonéion sera longtemps utilisée comme une protection contre le mauvais œil."  WIKIPEDIA

Mais oui, un peu de mythologie, ça fait pas de mal. Et puis, je te rappelle qu'il pleut dehors, donc autant s'instruire. Elle est fascinante cette Méduse. La perception que l'on a d'elle et de sa représentation s'est modifiée au fil du temps. Le mythe, qui peut être vu comme un conte d'initiation, a alimenté des recherches sur la puissance du féminin, le pouvoir du regard, l'importance des talismans, l'angoisse de castration, le rapport intime au monstrueux et l'existence de sociétés matriarcales préhistoriques. D'ailleurs, la figure de Méduse est toujours présente dans la culture contemporaine.

Méduse par CaravageJe me souviens de ce tableau-bouclier de Caravage représentant la Déesse, exposé au Musée des Offices de Florence, derrière une épaisse vitre de protection. Méduse vient d'être décapitée, la tête tranchée par Persée : de façon typique, Caravage privilégie l'action instantanée, le hic et nunc du geste meurtrier de Persée.

 

 

 

Mais revenons à l'animal !

LA MÉDUSE
Les méduses sont apparues sur Terre il y a environ 650 millions d'années pendant l'Édiacarien (fossiles représentés par un disque, sur lequel est fixé un rameau strié pourvu d'un axe médian) et figurent probablement parmi les premiers métazoaires. Son corps est généralement composé de 95 à 98 % d'eau et de 2 à 5 % de matières sèches. L'image de la méduse est également liée à ses longues tentacules injectées de venin. Les effets de piqûres des méduses venimeuses vont d'un simple picotement sur la peau à des crampes musculaires, des vomissements, des œdèmes pulmonaires, des troubles cardiaques et de l'hypertension.
Dans les écosystèmes marins, les méduses jouent un rôle encore mal compris, mais probablement important dans la régulation des populations d e poissons et de zooplancton, ainsi que le cycle des nutriments. La question se pose alors (et pourrait être le titre de la prochaine chanson de Benjamin Biolay) : est-ce que la méduse pense ? Peut être, diront certaines personnes qui ne veulent pas creuser d'avantage.
Toujours est-il, saches que, toi qui a peur de la méduse, qu'elle a des prédateurs. La tortue Luth, le poisson-Lune et l'espadon. Bon, certes, je te l'accorde, il n'est pas toujours évident de s'entourer de ces animaux pour aller se baigner tranquillement dans les eaux méditerranéennes ou Atlantiques. Tu peux alors préférer passer des vacances avec une Japonaise ou un Japonais qui, eux aussi, sont très friands de cet animal. Ils en consomment chaque année plus de 13 tonnes sous la forme de salades relevées avec du piment et de l'huile de soja.

 

Je quitte la danse médusante pour emprunter un escalier discret permettant d'accéder au niveau 1 du musée.
Quittant l'obscurité du petit escalier, je tombe soudainement nez à nez avec plusieurs grands squelettes de cétacés. Ces derniers trônent au milieu de la salle.


NIVEAU 1
COLLECTIONS

Biarritz, Musée de la Mer, Collections, squelettes

Bon, de prime abord, comme ça à vue de nez et des yeux, tu peux te dire en regardant la photo ci-dessus : "Eh ben, il aurait pu ranger sa chambre avant de faire visiter !"
En fait, je crois que l'angle choisi pour faire la photo n'est pas le meilleur pour rendre compte de cette exposition de squelettes et autres animaux marins.
Tentons de regarder autrement.

Biarritz, Musée de la Mer, Collections, squelettes (64)           Biarritz, Musée de la Mer, Collections, squelettes

Biarritz, Musée de la Mer, Collections, squelettes

Hein ? Hein ? Hein ? Non ? Bon.

Juste à côté, à la sortie de l'escalier,
je tombe nez à nez avec...
Biarritz, Musée de la Mer, Collections, scaphandre (64)

Oui, c'est un mannequin qui porte un scaphandre.
Le mot scaphandre a été utilisé pour la première fois par l'Abbé de La Chapelle en 1775 dans son ouvrage Traité de la construction théorique et pratique du scaphandre ou du bateau de l'homme. L'invention de l'Abbé de la Chapelle consistait en un costume réalisé en liège qui permettait à des soldats de flotter et de traverser les cours d'eau.
Aujourd'hui, ce mot a perdu quelque peu de son origine serviable, mais il reprend l'ensemble des combinaisons ou de dispositifs permettant à une personne d'évoluer en sécurité dans un milieu qui lui est hostile.

Tout autour, plusieurs petites salles exposent des maquettes et des écrits sur l'historique de la pêche à la baleine dans la région de Biarritz. Écrits sur les pêcheurs, le matériel et les techniques qu'ils utilisaient, les différentes espèces pêchées et protégées, les conditions de vie à l'époque et l'évolution des conditions de pêche.

"La salle des cétacés a été inaugurée en 1966. On pouvait alors y voir le moulage d'un mésoplon ou baleine à bec, d'un orque ou baleine tueuse et leurs squelettes, des squelettes et moulages de dauphins et marsouins, une dent de narval mesurant plus de 2 m, deux harpons pliés et des vitrines riches de nombreux instruments de navigation du XVIIIème siècle, d'une lanterne à bougie provenant d'un bateau à vapeur, de compas de proportions, de sextants et d'octants..."AQUARIUM DE BIARRITZ

Biarritz, Musée de la Mer, Collections, lanternes de bateau (64)
Lanternes de bateau

           Biarritz, Musée de la Mer, Collections, turluttes (64)        Biarritz, Musée de la Mer, Collections, noeuds (64)
    Les différentes étapes pour la confection de turluttes                                 Collection de noeuds marins

Biarritz, Musée de la Mer, Collections, poisson lune (64)
Poisson lune

Au bout de cette salle des cétacés se trouve la salle Delord, inaugurée en 1973, puis modifiée en 1992. C'est l'un des lieux où l'on trouve actuellement des éléments du patrimoine maritime dans un décor évoquant sobrement l'intérieur d'un bateau. Vous pourrez y découvrir des objets de marine (octants, sextants...), des maquettes et des oeuvres d'art.
Cette salle s'ouvre avec une belle carte reprenant les trajets et grands lieux de la pêche à la morue et à la baleine.

Biarritz, Musée de la Mer, Collections, pêche à la morue (64)
Carte des lieux de pêche à la morue et à la baleine

Biarritz, Musée de la Mer, Collections, maquette (64)         Biarritz, Musée de la Mer, Collections, maquettes, lanternes, tableaux (64)
Maquette de Trois mats basque                                
Carvette àéperon, lanternes et aquarelle

Biarritz et la baleine : longue histoire. Mais ne nous contentons pas de cette phrase sans verbe. Quand j'écris "Biarritz et les baleines : grande histoire", il faut développer un peu cette pensée.
Aux alentours du XIème siècle, un petit village de pêcheur nomméBearriz (qui signifierait"endroit herbeux") devient l’un des sites portuaires du golfe de Gascogne où la pratique de la pêche à la baleine s’est le plus développé.
Tout d'abord en constatant que le blason de la ville porte les signes de ce mammifère marin.

blason biarritzDans le premier encart à gauche, nous retrouvons des coquilles Saint-Jacques rappelant le chemin de Compostelle mais aussi les bords de plage. A leur droite se trouve une étoile représentant celle qui guide la route des marins en pleine mer. En bas, occupant toute la largeur, est représenté une scène de pêche à la baleine : trois marins rament pendant que deux autres se tiennent prêts à harponner le cétacé. La devise de la ville : "Aura sidus mare adjuvant me" signifie "j’ai pour moi les vents, les astres et la mer".

 

 

"La pêche, mieux vaudrait dire la chasse à la baleine, constitue l’une des activités les plus curieuses et le plus importantes de la région bayonnaise au Moyen-Age. Dès le XII” siècle, elle se pratique dans tous les ports du golfe de Gascogne mais surtout à Biarritz et à Anglet. La topographie de Biarritz semble expliquer à la fois son importance à ce point de vue tant que les baleines fréquentaient le golfe de Gascogne, c’est-à-dire jusqu’au XVº siècle environ, et sa rapide décadence du jour où, les baleines se raréfiant, la pêche à la baleine devint pêche hauturière. Biarritz était à l’origine un petit village de pêcheurs dont les maisons se groupaient autour de deux centres : le quartier de l'église Saint-Martin et le quartier du Port-Vieux. (...)"  EUSKOMEDIA

Les baleines pêchées à Biarritz n'étaient pas les énormes mammifères que nous croyons connaître. Il s'agissait de la Balaena Biscayensis, appelée par les basques Sardako Balea, c’est-à-dire «baleine vivant en troupe», dont on a fait en français: Baleine Sarde ou Baleine des Sardes. Presque totalement disparue, elle était  beaucoup plus facile à pêcher que les autres cétacés car elle mesurait que quinze mètres environ à l’état adulte pour un poids de 80 000 kilos. De cet animal, on pouvait tirer 34 000 kilos de graisse, 27 000 litres d'huile et 1500 kilos de fanons.
"Les chasseurs ciblaient les femelles et leurs petits qui fréquentaient ces eaux tempérées lors de la période de reproduction hivernale. Les petits étaient d'abord capturés, ce qui permettait de s'attaquer ensuite aux femelles qui, chez cette espèce, se montrent très attachées à leur progéniture. La chasse était menée au harpon à partir de petites embarcations à rames pouvant emporter de 10 à 12 personnes. Un flotteur fixéà une ligne attachée au harpon permettait de repérer l'animal harponné." UNIVERSALIS

De l'animal, les pêcheurs récupéraient ainsi de la viande à satiété, des matières grasses et de l'huile pour l'éclairage. Les fanons servaient à la décorations des casques et à la coquetterie des femmes. La langue de baleine était très prisée des bonnes soeurs de l'Evêché de Bayonne et le sperme contenue dans la tête du cétacé servait à confectionner le spermaceti pour approvisionner les fabriquants de cosmétiques et de remèdes divers. L'ambre gris, contenu dans l'intestin de l'animal et qu'il rejetait sur les plages, était récolté ; tout comme les vertèbres qui pouvaient servir de sièges ou de tables alors que les côtes étaient utilisées pour l'édification des maisons.
Ces campagnes difficiles, qui duraient trois à quatre mois, aguerrirent les Basques à la pêche au loin. Le besoin de subsistance les y poussait plus que l'aspect aventurier. La vie était rude. L'emploi de la boussole au XIVème siècle permit aux pêcheurs de se rendre dans les eaux du Grand Nord, à Terre Neuve, au Labrador, au Groenland et au Spitzberg sur des vaisseaux munis de deux à trois ponts.
Le dernier cétacé fut pêché en 1968.

Pour plus d'infos sur les pratiques de cette pêche : PAYS BASQUE AVANT.

 

Je quitte le niveau 1 en prenant un escalier dominé par une tortue Luth.
Un panneau explicatif nous parle de ce reptile.

Biarritz, Musée de la Mer, Collections, tortue Luth (64)

Jénorme est au musée de la mer, Biarritz (64)

"Cette tortue, récupérée en 1997 au large de Capbreton dans les filets d'un marin pêcheur de Capbreton, est une tortue adulte de sexe mâle.
Son autopsie, réalisée par l'équipe de GFMA (Groupe d'Etude de la Faune Marine Atlantique) a révélé qu'elle avait avalé des sacs plastiques qui ont entraîné sa mort par occlusion intestinale.
Longueur totale : 1,50 m  - poids vivante : 400 kg
Présente dans tous les océans, la tortue Luth (dermochelys coriacea) vit de préférence dans les grands fonds. Plus abondante dans les océans tropicaux, elle parvient dans les ragions tempérées en suivant les courants chauds. On la retrouve donc au large de la côte basque.
Toutes les tortues marines sont menacées, la tortue Luth étant considérée comme en danger critique d'extinction. Depuis 1975, elles sont protégées par la CITES, c'est à dire la Convention on International Trade in Endangered Species of Wild fauna and flora."
C'est dans ces moments là que l'on comprend mieux pourquoi on utilise des initiales.
"La tortue Luth est la plus grande tortue marine à avoir une carapace composée de plaques séparées et recouvertes d'une peau lisse ressemblant à du cuir (d'où son autre nom tortue cuir).
Ses palettes antérieures lui permettent de nager tandis que ses membres postérieures servent de gouvernail.
Elle effectue de grandes migrations dans toutes les mers du globe et revient toujours sur la plage tropicale de sa naissance pour pondre à son tour."

 

J'évolue sur la plateforme du niveau 2.

NIVEAU 2
GOLFE DE GASCOGNE
Biarritz, Musée de la Mer, Collections, squelettes

Sur la gauche, une salle obscure diffuse des chants de baleine. Sur la droite, je retrouve les différents squelettes de cétacés aperçus plus bas.

Biarritz, Musée de la Mer, Collections, squelettes

En face, le bassin des phoques,
mais vue de dessous.
Biarritz, Musée de la Mer, Collections, phoque (64)

Il n'est pas loin de 17 heures ; l'heure à laquelle leur est donné... La vache, qu'est-ce que c'est que cette phrase avec plein d'heures dedans  ?! Je recommence.
Il n'est pas loin de 17 heures ; l'heure à laquelle est donné leur... oh merde !!!! Bon, eh oh : à 17 heures, à l'Aquarium du musée de la Mer de Biarritz, on donne à manger aux phoques ! Et ça, ça les existe un petit peu. Du coup, en restant au niveau 2, ils semblent se livrer à une petite danse hystérique, composée de ronds, de passages sur le dos, de glissades sur le ventre...

C'est chouette à regarder. Ils semblent jouer avec les spectateurs en s'approchant de la vitre pour faire voir, tour à tour, leur beau minois ou... leur trou du cul. Oui, je sais, c'est vulgaire, désolé, c'est comme ça et c'est ce que tout le monde a pensé aussi devant cette parade improvisée.
Je continue la visite en allant m'aventurer dans une sorte de grotte : la grotte aux tortues.

Biarritz, Musée de la Mer, Collections, tortue (64)

Biarritz, Musée de la Mer, Collections, tortue

Trois belles tortues sont là, dans un grand aquarium. Elles bougent très peu, mais à chacun de leur déplacement, c'est comme une masse souple qui évolue dans les eaux. Quelques chose de calme et d'apaisant se dégage de cette nage en douceur.
J'ai le souvenir d'un reportage... Ce reportage où des bébés tortues tentaient de regagner au plus vite l'océan pour ne pas se faire manger par des oiseaux. Une sorte de suspense atroce auquel tu ne peux qu'être spectateur inactif...

 

Montons encore un peu ! Ohlalala, mais où nous arrêterons-nous ?!

Je suis maintenant au Niveau 3A, appeléTerrasse. Et sur la terrasse, qu'est-ce qu'il y a ?

NIVEAU 3A
TERRASSE
Biarritz, Musée de la Mer, terrasse, Villa Belza

Oui, il y a une belle vue sur une mouette qui a une belle vue sur la Villa Belza. Mais ce n'est pas tout !

NIVEAU 3A
TERRASSE
Biarritz, Musée de la Mer, terrasse, Rocher de la Vierge (64)

Oui, il y a une belle vue sur le Rocher de la Vierge, Ok. Mais c'est pas tout !

NIVEAU 3A
TERRASSE
Biarritz, Musée de la Mer, terrasse, les phoques (64)

Aaaaaah, voilà !
LES PHOQUES !!!!
Il sont cinq, mais pendant le temps du repas qui a lieu deux fois par jour à 10h30 et 17h00, je n'en ai vu que quatre puisque le cinquième restait caché dans l'eau.

Biarritz, Musée de la Mer, terrasse, les phoques

Biarritz, Musée de la Mer, terrasse, les phoques             Biarritz, Musée de la Mer, terrasse, les phoquesBiarritz, Musée de la Mer, terrasse, les phoques             Biarritz, Musée de la Mer, terrasse, les phoques

Les phoques, c'est sympa, on pourrait en parler pendant des heures, c'est mignon, mais le temps passe et le mieux, c'est de ne pas te donner toutes les informations pour que tu ailles toi même te rendre compte de ce qu'il se passe au Musée de la mer de l'Aquarium de Biarritz car, là bas, tout est bien expliqué sur le fonctionnement de cs animaux qui ne sont pas aussi sympathiques que l'on pourrait le croire... Ah, ah, ah, on n'aime pas trop entendre ce genre d'affirmation, hein ?!

Une fois le repas terminé, la visite se poursuit en empruntant une petite porte sur la gauche du bassin. J'entre alors dans le secteur 3B.

NIVEAU 3B
ATLANTIQUE NORD
Biarritz, Musée de la Mer, Atlantique Nord, liches et chinchards (64)

Un panneau nous rappelle que :
"Vous quittez maintenant les eaux tempérées du Golfe de Gascogne pour remonter un célèbre courant marin : le Gulf Stream.
A travers ce courant d'une extraordinaire puissance, traversez l'Atlantique nord pour arriver dans les eaux chaudes de la mer des Caraïbes.
Vous contournerez ensuite l'Amérique du Sud en franchissant le Cap Horn, puis pénétrez dans l'Océan Pacifique avant de terminer votre voyage en Indonésie."

D'accord ! OK, très bien ! En fait, nous entrons surtout dans un petit couloir obscur. Pour mieux se rendre compte du voyage qui nous attend, il vaut mieux venir avec sa planisphère, ou sa mappemonde, ou son globe terrestre. Mais bon, ça prend un peu de place pour se déplacer dans le musée.

Déjà, le Cap Horn, c'est où ?
Eh bien, ici !
Cap Horn

Ouais, ouais, ouais, je sais : c'est pas évident ! Consultons plutôt une grande carte du Monde afin de pouvoir mieux se repérer.

REGARDONS !
mappemonde b

Et pour bien comprendre le trajet expliqué,
faisons un trait continue comme ceci :
monde et chat

Eh oui, tu l'as compris : le monde est un chat qui joue avec l'Australie.

Non, bon, si nous faisons un trait continu en jaune
pour reprendre les informations ci-haut,
voici :
mappemonde b

Alors, bon, on a bien avancé là, mais... cela ne nous dit pas où sont la mer des Caraïbes, le Cap Horn et l'Indonésie. Ben ouais ! Il nous faut alors ajouter quelques indications supplémentaires afin de nous lancer en toute connaissance de cause dans cette salle obscure de l'Atlantique Nord.

VOYONS :
mappemonde ba

Et là, tu vas me dire : "Les noms, y sont écrits trop gros, ça manque de précision !"
Et là, je te réponds : "Dis don' mon p'tit ! Tu vas pas m'faire chier 107 ans, hein !"

Et là, bon nombre d'entre toi, lectrice/teur, marque une pause pendant leur lecture pour revenir sur cette dernière phrase : se faire chier pendant 107 ans.
Si nous cherchons un peu, nous trouverons que la phrase originelle est : "Je ne vais pas t'attendre pendant 107 ans.".
Et là, on peut se demander pourquoi 107 ans ? C'est vrai quoi ; déjà attendre 15 minutes, cela peut être très long. 10 ans, c'est pratiquement insupportable. Alors, 107 ans ?! POURQUOI ????
Pour le savoir, voyons ce qu'en dit le site Ça m'intéresse.

POURQUOI ATTENDRE 107 ANS ?
"Eh bien il semblerait que la construction de l'un de nos monuments historiques, célèbre pour ses gargouilles et son rôle dans le roman du même nom, trônant fièrement sur l'ïle de la Citéà Paris, ait bel et bien pris 107 ans... vous y êtes? Il s'agit de la cathédrale Notre-Dame de Paris !

La construction a été débutée en 1163 et  a été terminée 107 ans plus tard, bien que les spécialistes ne s'entendent pas tous sur ce point. Tous s'accordent cependant à dire que le chantier fut bien long, les Parisiens ont donc attendu avec impatience que cette laborieuse entreprise se termine. Ce serait ainsi que cette expression serait entrée dans le langage courant pour rappeler l'agacement liée à cette attente qui parut interminable.
Une deuxième hypothèse est également considérée. Cette expression est une référence aux guerres de 100 ans et de 7 ans, qui, sommées, donne 107 ans."

Ceci étant éclairci, entrons dans le couloir obscure de la zone Niveau 3B, Atlantique Nord. On se croirait dans un film d'espionnage.
Quelques petits aquariums sont dispersés de ci de là, tels les morceaux de mie de pain du Petit Poucet perdu dans la forêt, ben ouais mais non, on en peut pas faire des métaphores pour tout tout le temps ! Ces mini-aquariums sont là pour que l'on s'arrête et que l'on prenne le temps de regarder et connaitre chacun des  specimens qui y vivent (survivent). Mais toi, ô malotru, je t'ai vu : tu es passé sans t'arrêter ! Tu as poursuivi ton chemin en te disant que ces aquariums étaient  insignifiants et ne méritaient pas ton intéret. Mais qui es-tu pour penser cela ? Hein ? Qui es-tu ? Ah, je reconnais bien là le monde ! Il faut que tout soit clinquant, sonore à outrance pour que tu dédaignes t'arrêter et porter un minimum d'attention. Cela me rappelle un de ces dialogues de cet excellent film de Mike Leigh, Naked (1992).
"Les mystères de la nature vous ennuient. Ceux du corps humain aussi. Et pareil pour les mystères de l'univers ! Vous voulez des frissons, peu importe s'il ssont clinquants, il vous faut du neuf ! Des flashes et des bips de toutes les couleurs !!!"

Ohla, faut que je me calme, là !

Et puis soudain...
CECI !

Un grand et long aquarium dans lequel baigne une lumière bleue intense afin de faire ressortir les écailles des poissons présents. Et ces poissons sont... sont... attention suspense ! Ces poissons sont... sont... sont...

c'est la mer noire

Ah non !
Ce sont des Liches !... Ben ouais... Eh alors... Pourquoi pas ?! Hein ?!
Allez, on va pas passer Noël là-dessus, continuons notre progression ! N'empêche que cela m'intrigue : les liches semblent nager sur place, les yeux grands ouverts. C'est un peu surréaliste ! Surréaliste dans le sens où je ne me vois pas  -attention pas d'égocentrisme exacerbé !-  mais je ne me vois pas passer toute ma journée à faire du sur-place de la même façon. Mais, tiens, d'ailleurs, quelle est l'espérance de vie d'une liche ? Très peu de réponse sur internet. Mais soudainement, par rapport à ce système de vie, je repense à une chanson de Philippe Léotard...

 

Je quitte l'Atlantique Nord pour les Caraïbes.

NIVEAU 3C
CARAÏBES
Biarritz, Musée de la Mer, Caraïbes, poissons plats argentés

Ce n'est pas très loin en fait. Il suffit juste de prendre à gauche, de continuer un peu et voici d'autres aquariums avec des poissons beaucoup plus colorés. C'est aussi à partir d'ici que l'on entend d'avantage les enfants. Il faut dire que la visite a commencé depuis un petit moment et de voir tous ces poissons aux couleurs vives, cela leur rappelle certaines choses.

           "DORYYYYY, elle est où Dory ?????"
                                                                            "C'EST NEMO ? C'EST NEMO ?"
"Et Dory, on la voit quand Dory ?"
                           "C'EST LOIN NEMO ? C'EST LOIN NEMO ?"

Oui, fini le calme des eaux de l'Atlantique Nord, bienvenue dans les Caraïbes ! J'aimais bien moi le calme de l'océan, les poissons dans leur aquarium se livrant à quelques nages subtiles...

Allez, tentons de regarder en silence
les différentes espèces présentes.
Biarritz, Musée de la Mer, Caraïbes, méduses tapis (64)

Biarritz, Musée de la Mer, Caraïbes, bleu (64)        Biarritz, Musée de la Mer, Caraïbes, poisson trompette (64)Biarritz, Musée de la Mer, Caraïbes, poissons plats argentés        Biarritz, Musée de la Mer, Caraïbes, poissons colorés (64)

Biarritz, Musée de la Mer, Caraïbes, poisson bleu bouche (64)

J'aimerais bien te parler un peu de ces différentes espèces, mais malheureusement, je n'ai pas pris leurs noms et je ne sais pas qui elles sont. Si tu veux en savoir plus et, peut être, retrouver qui ils sont, je te conseille d'aller sur cet excellent site qui recense plus de 955 espèces : SOUS LES MERS.
Tout en haut, première photo, il s'agit de méduses que j'appellerais Méduses tapis parce qu'elles ressemblent à... à... un tapis.
En dessous, à gauche, un long poisson tacheté bleu grâce à la lumière ambiante évolue seul dans un aquarium. J'ai tenté de retrouver son nom sur internet en tapant "poisson bleu", mais je ne tombe que sur des dessins de Dory....

                              "DORYYYYY, elle est où Dory ?????
"Et Nemo, on le voit quand, Némo ? Némo !!!!!!"                
               "Dory, je veux voir Doryyyy !!!!!"

En dessous de la grande photo, à droite, facile à retenir : c'est le poisson-trompette. Tout simplement. Encore appeléAulostomus chinensis. Plus compliqué. Sa taille peut varier de 60 à 80 cm. Il fréquente les eaux tropicales et subtropicales de l'Océan Indien et de l'Océan Pacifique, mais il est absent de la Mer Rouge. Il se nourrit de petits poissons et crustacés. S'il est un habile chasseur, il a également une activité diurne. Pour se fondre dans le récif, ils peuvent changer de couleur et se faire passer pour une branche de corail.
En dessous de la photo du poisson-trompette, un banc de poissons exotiques passe très vite, d'où le fait qu'ils soient flous. Déjà que j'ai du mal à les reconnaître quand ils sont nets, mais alors là, flous, prrrrrrrt !
À gauche des poissons flous, de superbes et intrigants poissons fins et argentés ne se déplacent aussi qu'à plusieurs, en ligne. Un peu comme la patrouille de France.
Enfin, en bas au centre, elle est belle, elle est charmeuse, elle semble vouloir me séduire de son regard innocent et m'amadouer avec sa bouche pulpeuse. C'est... c'est... je ne sais pas. On dirait une demoiselle à ventre blanc, mais avec un ventre bleu, mais ce n'est pas ça.

Je poursuis mon aventure intérieure. Les poissons deviennent de plus en plus colorés et les aquariums se peuplent de coraux. L'exotisme a pris le dessus.

Biarritz, Musée de la Mer, Caraïbes, coraux et poissons

Biarritz, Musée de la Mer, Caraïbes, coraux et

 

J'arrive à un autre niveau. Le dernier niveau.


NIVEAU 3D
INDO PACIFIQUE
Biarritz, Musée de la Mer, raie, insta (64)

Ici, ce sont deux grands aquariums qui dominent.

Le premier expose un récif coralien de 300 000 litres.

Biarritz, Musée de la Mer, Indo Pacifique, coraux et poissons (64)

Biarritz, Musée de la Mer, Indo Pacifique, poisson mandarin (64)

C'est beau toutes ces couleurs, cette apparente quiétude. Et puis, ces poissons ont la chance de ne pas entendre les cris des enfants à l'extérieur.
Je m'asseois sur un des bancs faisant face à l'aquarium pour contempler la nage hypnotique d'une belle raie-aigle des mers.

Biarritz, Musée de la Mer, Indo Pacifique, raie aigle de mer (64)

Biarritz, Musée de la Mer, Indo Pacifique, raie aigle de mer           Biarritz, Musée de la Mer, Indo Pacifique, raie aigle de mer

Biarritz, Musée de la Mer, Indo Pacifique, raie aigle de mer

Quelle étrangeté cet animal !
J'ai grandi avec l'idée que la raie était dangereuse. C'esy con à dire, mais j'ai toujours en mémoire le film "Les bronzés" dans lequel Bobo (Luis Rego) vient annoncer à Gigi que Boursault est mort d'une piqûre de raie.
BOBO :"- Voilà, Boursault est mort, il s'est fait piquer par une raie. C'est affreux, on était sur le bateau on déconnait, André a plongé pour nous faire marrer, il a fait « bip bip », nous on a fait « meuh », la raie l'a piqué et l'a coulé comme un plomb. C'est affreux. Tiens je t'ai rapporté ces palmes, j'ai pensé que ça te ferait plaisir."
Moment tragique de ce film où le comique trône. Pourquoi avoir fait mourir Boursault (joué par Michel Creton) dans ce film ? C'est aussi à cela que je pense en regardant la nage de cet animal intrigant.

Que sait-on de la raie ?

LA RAIE, AMIE OU ENNEMIE ?
"Les raies ou batoïdes (Batoidea ou Rajomorphii) forment un super-ordre des poissons cartilagineux caractérisés par un corps aplati, de grandes nageoires pectorales solidaires du tronc et des fentes branchiales ventrales. Le super-ordre contient près de 500 espèces réparties en 13 familles." WIKIPEDIA
Un super-ordre, ça alors ?! Plusieurs choses me fascinent.
L'ondulation lente de ses nageoires lui donne l'impression de voler, suivi par cette très longue et fine queue. Le "visage" de la raie est également captivant. On a l'impression de distinguer un long nez avec deux narines surmonté de deux yeux noirs et sous lesquels se trouverait une bouche fine. Pourtant, les yeux et les stigmates sont situés sur le dessus de la tête.
La question reste posée : les piqûres de raie sont-elles mortelles ?
En fait, certaines espèces disposent d'un dard dont les piqûres sont souvent douloureuses et parfois mortelles pour l'homme.
Voilà. Tu sauras.

 

Face à cet aquarium de 300 000 litres, je découvre un autre bassin beaucoup plus grand et plus haut ! Eeeh oui, mesdames, messieurs ! Toujours plus haut, toujours plus grand, toujours plus fort ! Et cette fois-ci, ce n'est pas 500 000 litres ! Ce n'est pas Un million de litres ! EEEEh non, mesdames, messieurs !!! Ici, nous voyons les choses en très grand !!! En énorme !!!! Mesdames, messieurs, vous êtes maintenant devant un aquarium de... de... : 1 500 000 litres d'eau ! Eh oui !!!! Ce qui veut dire que si les vitres qui le retiennent lâchent, c'est carrément un tsunami qui s'abat sur nos têtes et sur la ville de Biarritz ! Heureusement que le musée est situé au bord de l'océan, et non en plein centre ville sur les hauteurs !
Dans ce grand aquarium circulaire, ce sont sept espèces de requins, raies, barracudas, Napoléon, mérous,... qui évoluent en douceur.

Biarritz, Musée de la Mer, Indo Pacifique, requin ange (64)

Biarritz, Musée de la Mer, Indo Pacifique, requins (64)

Requins à pointe noire, requin gris de récif, requin-corail, requin-marteau-halicorne, requin zèbre... Qu'est-ce qu'il est impressionnant le requin-marteau ?! Fascinant aussi pour ses larges extensions aplaties de sa tête. Cette morphologie lui permet de de prendre des virages plus serrés que les autres requins. C'est une espèce également en voie d'extinction, inscrit sur la liste rouge de l'UICN en juin 2004.

Ce dernier aquarium est tellement grand que plusieurs points de vue sont proposés, comme des belvédères ou des panoramas. Tantôt en haut, puis sur le côté, et en bas.

C'EST LA FIN DE LA VISITE !

Je suis complètement apaisé et détendu. Passage obligatoire par la boutique au milieu des peluches, livres et autres stylos, et puis, c'est la sortie. Retour dans le monde urbain. Sous la pluie et le vent. Je suis passé du Rocher de la Vierge au sommet du plateau de l'Atalaye, ici même où il y a plusieurs siècles, les marins venaient scruter le passage des baleines à proximité des côtes basques.

"Si Atalaye signifie promontoire en basque, ce n’est pas par hasard. A l’époque, Il s’agissait du meilleur point de vue de la ville pour les pêcheurs de baleine. Près du Musée de la Mer de Biarritz sur le promontoire du plateau de l’Atalaye, se trouve encore les vestiges de l’emplacement de l’ancienne cloche qui servait à prévenir les pêcheurs de la présence de baleines sur les côtes biarottes. Mais sa fonction ne se résumait pas qu’à cela. Il constituait un excellent poste d’observation de manière générale, et servait aussi à repérer les cas de périls en mer." SITE ET MUSEE EN PAYS BASQUE

L'océan est déchaîné. Ce n'est pas que les vagues soient hautes, mais elles sont omniprésentes et semblent dégager une force radicale.

Biarritz, phare, mars (64)
                                                                        Le phare de Biarritz

Biarritz, rocher des naufragés et vagues (64)              Biarritz, rocher des naufragés et vague (64)
Le rocher aux croix

Biarritz, Rocher de la Vierge et vagues, mars (64)
Le Rocher de la Vierge                                                                 

Je redescends tranquillement vers le Rocher de la Vierge. La lumière est changeante et les mouettes semblent jouer dans et avec le vent.

Biarritz, Rocher de la Vierge, fin de journée et mouette, mars (64)

Biarritz, rocher de la Vierge et mouette, mars (64)           Biarritz, rocher de la Vierge, vierge et mouette (64)

Peut être un futur musée de la Mouette ou alors peut être ont-elles prévu de kidnapper la Vierge ?


Je m'éloigne...

Biarritz, Rocher de la Vierge, fin de journée, mars (64)

Biarritz, rocher de la Vierge et passerelle, mars, insta (64)              Biarritz, Rocher de la Vierge, fin de journée, mars

Biarritz, rocher de la Vierge, solitude, mars (64)

 

 

 

 

 

 

PARIS-ROUBAIX-FAKEAR, cyclisme et musique électro (64)

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Lors de notre précédent billet, nous avons inauguré une nouvelle série baptisée "Que faire quand il pleut depuis six mois ?" ; et -il faut bien l'dire-  ce n'est pas pour cela que cela s'est arrêté puisqu'il continue de pleuvoir comme vache qui pisse ! Alors que faire ?
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

La fois précédente, c'est sous un déluge appelé plus communément Chourre dans le Pays Basque que nous nous étions rendus à l'Aquarium du Musée de la Mer de Biarritz. C'était bien, c'était chouette, détendu, tranquille, ça va toi ?, on était au sec, bravo, merci !
Mais on ne va pas y aller à chaque fois qu'il pleut !!! Surtout à 15 boules la place !

Alors que faire ?
Déjà, vérifions dehors... Ouais Ok, aujourd'hui, il pleut... encore ! Toujours ! C'est comme ça, c'est pénible, on n'y peut rien, voilà !
Mais qu'est-ce qu'on fait alors ?!

Eh bien, cette fois-ci, rien à voir par rapport à l'autre jour.
Cette fois-ci, nous n'allons pas trouver un, mais plusieurs endroits au sec.

 

DANS UN PREMIER TEMPS,
JE TE PROPOSE DE REGARDER
LE PARIS-ROUBAIX

CHEZ TOI, DEVANT TA TELE !
Mouguerre, Paris-canapé-tonnerre de Brest-Roubaix (64)

Oui, oui, oui, pas de problème tu peux accompagner le visionnage de cette course mythique surnommée "L'enfer du Nord" d'un bon plateau de fruits de mer, de quelques huîtres, ainsi qu'un petit Muscadet bien frais ; le tout en faisant sécher ta combinaison de surf au-dessus des prises électriques.
Signalons au passage qu'aucun poisson et crustacé de l'Aquarium de la mer du musée de Biarritz n'a été emprunté pour concevoir ce plateau.
Tout en dégustant ces différents produits marins, je me suis remémoré quelques moments passés en rapport avec le cyclisme. J'aurais pu me souvenir des cyclorandonnées que je faisais avec mes parents dans le Morvan pour "Les grimpés de Château-Chinon" ou la traversée des vignobles cosnois lors de l'automnal "Rallye des vignobles", mais vu que je suis face aux images du Paris-Roubaix, je me suis naturellement souvenu de cette course à laquelle j'avais participé en tant que suiveur en 2003.
C'était au temps où je travaillais pour l'entreprise Time, entreprise nivernaise (autrefois) qui conçoit des équipements cyclistes. En 2003, l'entreprise équipait notamment l'équipe QuickStep ; ce qui m'avait permis de manger non loin des coureurs et de dormir dans le même hôtel.
Tout le staff avait misé sur une quatrième victoire de Johan Museeuw, mais moi, j'étais alléà la rencontre d'un tout nouveau venu dans la formation bleue, croisé là sur le parking aménagé alors en terrain d'entrainement. C'était Frank Vandenbroucke, surnommé"VDB", "Bimbo", puis "l'enfant terrible du cyclisme belge" en raison de ses frasques.

FRANK VANDENBROUCKE
VDB Jénorme

Né en 1974 à Mouscron, il était devenu professionnel en 1993. Des succès obtenus jeune (Paris-Nice et Liège-Bastogne-Liège) en faisaient un grand espoir du cyclisme mondial. Malheureusement, le sort et la vie en décidèrent autrement.
Tout n'avait déjà pas très bien commencé pour le futur coureur belge.
"En effet, alors âgé de 4 ans, il assiste devant chez lui à Ploegsteert à un rallye automobile et lors des reconnaissances, un concurrent sort de la route et vient faucher le gamin lui brisant littéralement le genou gauche. Il subira quatre opérations pour reconstruire l’articulation et en gardera une séquelle à vie en ayant un fémur plus de 17 millimètres. Résultat, Frank Vandenbroucke doit composer au début de sa carrière pro avec des douleurs bien connues de ceux qui souffrent d’un syndrome rotulien, une périostite."LE DÉRAILLEUR
Plus tard, en 1998, les médecins trouveront que le problème venait surtout d'un muscle et du tendon rotulien ; ce qui amena VDB à centrer sa musculation sur le quadriceps pour désormais être efficace en toutes circonstances.
Il passe deux bonnes années en 1998 et 1999 avec de beaux succès, mais tout se gâte ensuite.

Le 27 février 2002 -soit un an après la photo ci-dessus-, de nombreux produits prohibés (EPO, Morphine, clenbuterol...) sont découverts à son domicile. Durant son interrogatoire, il avait prétendu que le clenbuterol était destinéà son chien... Bon... Pourquoi pas... On sait que le clenbuterol est à l'origine un produit d'usage vétérinaire, certes, mais qu'il améliore aussi la respiration et renforce la masse musculaire. En outre, il peut servir à"masquer" un autre produit dopant.
VDB est suspendu, puis exclu de son équipe Domo-Farm Frites dirigée par Patrick Lefévère qu'il retrouve pourtant l'année d'après à la QuickStep.

Étrange carrière parsemée de changements d'équipes, de contrôles positifs, de suspensions, de retours manqués, de démissions. Il croyait une fois de plus revenir au plus haut niveau en 2003 lorsque cette photo a été prise la veille du départ de Paris-Roubaix. Mais il changera à nouveau d'équipe l'année d'après.
En 2005, il fait de nouveau parler de lui en participant à une épreuve cyclosportive italienne, pour laquelle il présente une fausse licence au nom de Francesco Del Ponte, munie d'une photo de Tom Boonen. Le 6 juin, il tente de se suicider, puis reprend l'entrainement, participe à plusieurs critériums avec succès, mais ne peut s'engager sur les grandes compétitions, suite à son passé tumultueux. En janvier 2009, il est entendu dans le cadre d'une affaire de trafic de cocaïne dont il niera son implication.
Le mal-être ne le quitte pas, notamment avec le
départ de Sara son épouse, partie avec sa fille Margaux (demi-sœur de Cameron, née de l’idylle vécue avec son amour de jeunesse, Clothilde Menu) pour échapper à celui dont elle ne peut plus supporter le comportement, troublé par la consommation selon elle de cocaïne, d’amphétamines ou de somnifère raconte alors la presse de l’époque.
La descente aux enfers prend le 12 octobre 2009, dans une chambre d’hôtel à Saly Portudal, au Sénégal où une double embolie pulmonaire emporte Frank Vandenbroucke à 34 ans. Une fin tragique qui n’est pas sans rappeler celle de Marco Pantani, quatre ans plus tôt.

VDB ne gagna pas ce Paris-Roubaix 2003, ni Museeuw.

 

ATTENTION : le Paris-Roubaix 2018 se termine avec la victoire de Peter Saganne. Il n'est pas loin de 17h30.
Petite digestion, sieste, apéro et puis... un regard par la fenêtre pour constater qu'il fait encore jour et que... que... que... il pleut toujours !
C'est parti pour la seconde activitéSpécial il pleut depuis six mois !

 

DANS UN SECOND TEMPS,
JE TE PROPOSE D'ALLER
À L'ATABAL
!

Biarritz, L'Atabal, Fakear, insta

L'Atabal, très bonne salle de concert biarrote ! En même temps, c'est la seule de la région basque française, mais, qui plus est, possède une étonnante programmation avec un bon bar, un bon son et une salle de concert agréable ; tout ceci à des prix super abordables ! Alors merde : faut y aller !!!!

Ce soir là, dimanche 8 avril 2018, à 20h30, c'est Fakear qui se produit.
Tu ne connais pas Fakear ? Pas de soucis. Rien à voir avec un fakir, du genre un chanteur-musicien qui passerait deux heures sur une scène jonchée de clous pointus.
Petit historique rapide de l'artiste du jour..

 

FAKEAR
Biarritz, L'Atabal, Fakear, insta (64)

Fakear se prénomme en fait Théo Le Vigoureux.
Son nom de scène, Fakear construit à partir de l'anglais fake ear, en français "fausse oreille", "fausse musique" peut ainsi ramener à la notion musicale (destructurée-structurée), mais aussi au voyage car où trouve-t-on les fakirs ? Hein ? Hein ? Oui, c'est vrai, on n'en voit plus beaucoup, mais sinon ? Où se produisaient-ils ? Dans quel pays ? Oui, tout à fait, bien joué, bonne réponse, sur le sous-continent indien, très bien. Mais savais-tu que le mot fakir signifie pauvre en arabe ? C'est dans le monde occidental -où il n'y a pas de fakir-  que ce mot a pris d'autres significations. En Occident, le fakir peut désigner des individus qui réalisent des actes semblant magiques ou surhumains. Ainsi, dans l'imaginaire occidental, ils sont communément associés aux planches à clous, à la lévitation et, parfois, au charme de serpents. Intrigante transformation, non ?

Revenons à Fakear !

Il est né le 13 mai 1991 à Caen ; ce qui en fait un taureau normand. Et que nous dit l'horoscope du Gorafi pour les taureaux cette semaine ?

TAUREAU 
Humeur : Suite à un choc à la tête, vous oublierez tous vos mots de passe. La tuile.
Amour : Vous vous rendrez compte que vous adorez les livres de Marc Levy et Guillaume Musso. Ce sera votre "petit secret".
Santé : Des pompiers feront des pompes juste devant chez vous pour vous énerver. Ils feront des séries de 100 en soufflant très fort.
Travail : Vous quitterez tout pour vous occuper à plein temps de la coupe de cheveux d’Eddy de Pretto. Il vous paiera au smic.

Très bien.
Et à part ça ?

Fakear Le Vigoureux a étéélevé dans la musique par ses parents, professeurs de musique.
"À la maison, on entendait un peu de tout : du classique, du jazz, Supertramp, Deep Forest. C'était très ouvert. Ce sont des parents rock ; beaucoup plus rocks qu'autre chose, mais après qui ont une culture musicale aussi académique de part leur statut professionnel. J'ai donc baigné dans un mélange entre Bach et Frank Zappa, (...) La première claque musicale durant mon enfance, je pense que cela a étéDeep Forest. Et puis Dire Straits aussi, à 5 ans, je voulais une guitare comme eux. Et puis après, comme tout le monde, j'ai grandi. J'ai eu ma phase Nirvana parce que j'étais très rock à la base. Et puis, celle qui m'a vraiment mis à l'electro, c'est Bonobo, Ninja Tune et tout le label avec aussi RJD2. On a animé une émission-radio pendant deux ans avec Gabriel Legeleux. On parlait d'électro. J'étais alors très branché Massive Attack, Archive, Portishead, Radiohead à l'époque. Plus trip-hop. C'est ce qui nous a amené la culture du sample avec ce mélange de guitare presque western avec des basses très profondes et un chant incroyable."FAKEAR,Session Qobuz

Il fait des études de musicologie, mais n'ira pas au Conservatoire, contrairement à ses amis de l'époque. Il apprend à jouer à de nombreux instruments, dont le saxophone, la guitare, le piano, etc. Au lycée Malherbe de Caen, il forme un groupe de ska punk avec cinq de ses amis dont Gabriel Legeleux qui prendra le nom de scène de Superpoze pour sa carrière solo. Il commence réellement l'électro en 2010.
"Pendant deux ans, j'ai fait de la musique pour moi dans ma chambre. Et puis, le premier qui m'a initiéà la scène, c'est Gabriel . Il m'a mis un Pad dans les mains en me disant "Regarde, c'est trop cool, c'est pas cher, c'est pratique et en live, c'est aussi impressionnant." Mon premier concert s'est passé dans un bar à Lille, en première partie de Superpoze."FAKEAR,Session Qobuz

Biarritz, L'Atabal, Fakear       Biarritz, L'Atabal, FakearBiarritz, L'Atabal, Fakear     Biarritz, L'Atabal, Fakear
Photos prises lors du concert àL'Atabal

Sa marque de fabrique ?
"Des sons planants, des samples qui relient l'Orient et l'Occident avec des voix féminines envoûtantes. Dans mes morceaux, il y a des jardins japonais, des montagnes islandaises, la savane africaine, des échappées bollywoodiennes, des ruines syriennes,..."

Il est révéléà la mi-2013 en se produisant au Cargö, une salle de concert de Caen, après avoir quitté son groupe pour composer en solo.
Son nom de scène, Fakear fait ainsi également référence à cette période de transition entre musique rock et musique électronique durant laquelle il cherche sa voie.

"Ce que j'aime sur scène, voir les gens sourire
et sentir les vibrations des basses dans mon corps."
Biarritz, L'Atabal, Fakear (64)
               Biarritz, L'Atabal, Fakear

Son premier album, Animal, sort en 2016 après plusieurs EP qui font partie de l'album. On retrouve notamment "La lune rousse", "Silver", "De la Luz",...
L'artiste accorde beaucoup d'importance aux voix.
"Ce sont mes racines un peu pop-rock qui reviennent. Pour moi, la voix doit occuper la place un peu lead du truc. J'ai toujours besoin d'entendre une voix. J'ai réalisé petit à petit que ce n'était pas tant les paroles qui étaient importantes, mais plus le fait d'entendre une voix. C'est pour cela que mon premier album s'appelle Animal, c'est parce que la voix est utilisée en tant que cri de l'animal humain, mais pas en tant qu'outil de communication comme on a l'habitude de l'entendre. On retrouve tout de même quelques featuring, mais j'aime bien me limiter à cela. J'ai pas envie que dans ma musique il y ait des mots que l'on puisse distinguer comme tels. C'est pour cela que je prends plus des voix exotiques." FAKEAR,Session Qobuz

 

Tout de suite,
un premier extrait du concert
avec Animal !

 

Comme tu peux le voir sur les photos et les vidéos du concert, Fakear n'est pas seul sur scène. Il est accompagné par un guitariste-bassiste, un synthé, une batterie et une harpiste. Même s'il est solitaire, il lui arrive de travailler ses compositions avec d'autres artistes ; ce que l'on appelle les featuring.
"Pour les featuring, cela a été un concours de circonstances. Andreya Triana, cela faisait un bout de temps que j'admirais son travail, notamment grâce à Bonobo. Je lui ai remixé un track, du coup, elle est venue en studio comme ça et on a fait un morceau. Elle a posé sa voix dessus et je ne l'ai plus jamais revue. Avec Rae Morris, nous avons le même manager anglais, c'est lui qui a provoqué la rencontre, on a fait trois chansons, dont Silver, en un jour et c'était très intense. (...) Pour moi, les featuring, c'est cela : une rencontre humaine. Je n'ai pas envie de travailler avec quelqu'un avec qui je ne m'entends pas... c'est rigolo comme expression."  FAKEAR, Session Qobuz


Second extrait du concert

avec Silver.


D'où vient ce son à part ? Comment compose-t-il ?
"Avec des gens comme Superpoze et Thylacine , nous avons pas grandi avec la culture club ou la culture French Touch. On vient du rock, de la pop, du jazz. Ce n'est pas le fait de faire danser les gens qui nous intéressent en produisant, mais nous avons plutôt envie de susciter une émotion. Pour ma part, c'est d'avantage de faire voyager les gens parce que c'est ce qui me touche dans une oeuvre d'art en général."  FAKEAR,Session Qobuz

Biarritz, L'Atabal, Fakear, insta           Biarritz, L'Atabal, Fakear, insta

Depuis 2017, il vit dans les montagnes suisses, ayant quitté Paris pour vivre avec son amie suisse qui y poursuit des études. Ayant, selon ses propres termes au micro de radio Nova, la chance de pouvoir travailler de n'importe où, il s'est aménagé un studio à domicile.
"Pour moi, on n'est pas du tout fait pour vivre dans le béton.  Je le redis, ce qui me touche dans une oeuvre d'art, c'est de voyager, de prendre quelqu'un quelque part et de le ramener. C'est ma petite définition de l'art à moi, perso. D'ailleurs, l'alvbum Animal parle de cette transition alors que je quittais Paris pour aller vivre en Suisse. Naturellement, je pense que cela se ressent dans l'album car cela m'a fait un bien fou de redécouvrir les grands espaces, le fait d'être seul, le fait d'être face à la nature vraiment et de quitter cette agitation parisienne permanente. (...)
Quand je compose, je ne visualise pas trop ma musique, mais je suis dans une sorte de conception, un peu comme pour un tableau. La peinture d'un paysage avec le ciel d'une teinte différente, et puis après, je fais plan par plan. Premier plan, second plan, arrière plan. Il faut qu'il se passe des trucs dans chaque partie, il faut que ce soit riche." FAKEAR,Session Qobuz

 

Allez, on se quitte
avec un dernier extrait
du concert :
Out of Reach


C'était très bien, très beau, envoûtant. Même s'il pleuvait dehors.

Maintenant, je sais ce que tu vas me dire : "C'est bien sympa tes activités, mais comment on fait quand il n'y a pas le Paris-Roubaix à la télé et que Fakear ne passe pas à proximité de notre ville ?"
Je te répondrai simplement, tranquillement, avec le plus grand sérieux : "Attends de voir le prochain épisode de notre série "Que faire quand il flotte depuis six mois, partie 3".".

Voilà !

 

 

 

LA MER DE GLACE (74)

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C'est en allant skier pour le dernier jour d'ouverture de la station de La Pierre-Saint-Martin que je me suis dit : "Il pleut, il pleut, d'accord, mais le réchauffement climatique ?". Cette question, de prime abord pas très bien formulée, allait pourtant m'emmener très loin, parfois jusque dans des lieux insoupçonnés, voire insoupçonnables ; même si je ne sais pas toujours ce que cela veut dire.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Dimanche dernier, c'était le dernier jour pour aller skier à La Pierre-Saint-Martin.
Ni une ni deux ni trois, ni rien du tout, j'ai pris la voiture de bonne heure le matin en me demandant ce que pouvait bien faire Sheila à cette heure ci.
Parait-il que c'est une maladie qui s'appelle la Sheilactitérose, dont les symptômes se manifestent  à plusieurs moments de la journée sous la forme de pensées subites et l'envie de savoir ce que la chanteuse Sheila fait à ce moment précis. Par exemple, il est 8 heures du matin, est-ce que Sheila est réveillée ? Il est Midi, est-ce que Sheila prépare à manger ? Il est 16 heures, est-ce qu'elle se fait un petit goûter ou est-ce qu'elle se fait tirer la peau ?

J'ai quitté Saint-Pée-sur-Nivelle et le magnifique lever de soleil sur le lac afin de prendre la direction de la station pyrénéenne.

Saint-Pée-sur-Nivelle, lever de soleil sur le lac (64)

On n'y pense pas assez au lever de soleil. On est toujours làà prendre des photos de couchers de soleil, à courir au ralenti sur une plage sous les rayons orangers d'une fin de journée ou encore à attendre main dans la main avec l'être chère la disparition provisoire de l'astre solaire là-bas sur l'horizon, mais jamais on ne pense à faire la même chose devant un beau lever de soleil marquant le début d'une nouvelle journée peut être remplie de rencontres, de mouvements, de découvertes et de musiques, bordel que cette phrase est longue c'est incroyable.

Je roule, je roule sous un ciel teinté de rouge,
de bleu, d'orange, de jaune et de noir.
Saint-Pée-sur-Nivelle, lever de soleil, nuages, avril (64)

Longeant l'Adour, puis traversant le Béarn, je roule, je roule alors que le jour naissant devient jour éternel... Mais qu'est-ce que je raconte, c'est pas possible !

Sur la route (64)Un regard dans le rétro pour constater que le printemps a fait bourgeonner quelques arbres le long des routes.

 

 

 

 

 

Leren, champs à vendre (64)Soudain, je croise un panneau en bois placé au milieu d'un champ. La scène a des airs de western campagnard.
Difficile d'acheter ce champ car le numéro de téléphone est devenu illisible.

 

 

 

Toujours est-il qu'il m'a interpellé et que, maintenant, je prends la direction d'un petit village situé juste à côté. Il s'agit de Léren.

PETITE VISITE RAPIDE DE LÉREN
DEPUIS LA VOITURE

Leren arrêt de bus (64)         Leren, arbre (64)
Arrêt de bus bio                                                  Arbre décoiffé

Leren, cache-cache Jésus (64)
Cache-cache Jésus

Leren, bar Chez Kiki (64)         Leren, bienvenue chez Bébert (64)
Bar de route                                                         Bienvenue chez Bébert


Je reprends la route sans vraiment l'avoir quittée pour parcourir encore quelques kilomètres et arriver à Sauveterre-de-Béarn. Charmante commune faite de pierres et de terres, elle domine le gave d'Oloron de façon élégante avec ses remparts, son pont de la légende et sa tour Monréal. Je marque un arrêt pour faire un peu de lèche-vitrine.


SAUVETERRE-DE-BEARN
Lèche-vitrine
Sauveterre-en-Béarn, lèche-vitrine
        Sauveterre-en-Béarn, lèche-vitrine

Sauveterre-en-Béarn, rue des Innocents (64)

Sauveterre-en-Béarn, lèche-vitrine (64)        Sauveterre-en-Béarn, apéro (64)

Je n'oublies pas de passer sur le pont de la Légende pour me remémorer un de ces moments de l'histoire béarnaise passée.

Sauveterre-de-Béarn, le pont de la Légende (64)En l'an 1170, la vicomtesse Sancie, l’infante Léofas, attend un héritier lorsque meurt son époux, Gaston V, vicomte de Béarn. Leur enfant nouveau-né, "difforme en tout son corps", à son tour est frappé par la mort. Des rumeurs sont alors avancées :"Elle a tué son fils en lui donnant le jour !".
Son frère, Sanche, roi de Navarre, estime que Sancie devra subir par l’eau le jugement de Dieu. Elle est conduite en robe blanche, devant trois mille personnes, sur le Pont Vieux de Sauveterre. Elle est jetée dans le gave pieds et poings liés. Elle regagne pourtant la berge opposée au pont : Sancie est bien vivante, Sancie est innocente !

 

 

 

 


C'est également ici que je retrouve Maître Arnaud. Eh oui, Maître Arnaud, fidèle co-pilote lors de ce périple européen incroyable baptisé"Kaliningrad Tour"... et dont je n'ai toujours pas fini le récit, merci. Un Maître Arnaud prêt à en découdre avec les pentes de La Pierre-Saint-Martin !

 

Allez :
dernière ligne droite à présent !
Rejoindre La Pierre-Saint-Martin
qui se trouve à 70 kilomètres d'ici.

 

1h30 plus tard, j'y suis. Il fait beau, il y a de la neige, peu de monde en ce dernier jour d'ouverture de la station pour la saison2017-2018. Nous louons les skis, nous prenons les forfait, nous allons nous chauffer les spatules sur la petite piste "Moonwalk" ; première et seule piste de ski au monde sur laquelle tu es obligé de descendre en marche arrière.

La Pierre-Saint-Martin, piste Moonwalk (64)

Mais pas que...

 
Nous montons rejoindre ensuite le pied du Soum Couy pour aborder ensuite LA piste de La Pierre-Saint-Martin : Le Boulevard des Pyrénées.

La Pierre-Saint-Martin, vue sur l'Arlas depuis le Soum Couy (64)
                                         Vue sur l'Arlas depuis le Soum Couy

           La Pierre-Saint-Martin, vue sur le Pic d'Anie depuis bld des Pyrénées
                           Le Pic d'Anie vue depuis le Bd des Pyrénées                                          

C'est devant cette magnifique vue sur le Pic d'Anie, culminant à 2504 mètres très précisément, que nous décidons de faire une pause, accompagnée par une nouvelle bière.

 La Pierre-Saint-Martin, apéro et pic d'anie (64)

De mon côté, je me suis posé et je me suis souvenu. Un peu comme Joe Dassin regardant les vagues dans son été indien, "Je regarde cette vague qui n'atteindra jamais la dune, Tu vois, comme elle je reviens en arrière, Comme elle je me couche sur le sable et je me souviens..." Bon, sauf que là, il n'y a pas de dune, ni de vague, ni de sable. Mais je me souviens, oui, je me souviens, là, allongé dans la neige fraîche et blanche... putain qu'elle est froide ! O0n ne peut pas inventer de la neige chaude ?! Ah, attention, ça se précise : montagne, neige, chaude, souvenir ! Oui, je me souviens de l'été dernier...

Souviens_toi_l_ete_dernierSYNOPSIS :Le soir du 4 juillet, jour de la fête nationale aux États-Unis, quatre adolescents fêtent leur entrée à l’université. Cependant, sur la route, ils renversent un homme. Paniqués, ils se débarrassent du corps de celui-ci, le croyant mort. Un an plus tard, Julie James reçoit une lettre dans laquelle il est écrit : "Je sais ce que tu as fait l'été dernier." Chacun des quatre amis va alors être confrontéà des événements terrifiants. Quelqu'un, manifestement, sait ce qui s'est produit cette fameuse nuit du 4 juillet. Quelqu'un prêt à tout pour assouvir sa terrible vengeance.

 Hein ? Non, rien à voir.

 

Je me souviens l'été dernier lorsque, en famille, nous avions passé quelques jours en Haute-Savoie, du côté de Sallanches. Certes, nous étions allés visiter le musée Charlie Chaplin (Chaplin's World) et nous avions parcouru quelques sentiers à Cordon (Les Balcons du Mont Blanc). Mais nous nous étions également rendus à la Mer de Glace, juste au-dessus de Chamonix.

 

SOUVENONS-NOUS !


Parlez de la mer quand on est à la montagne, c'est pas banal ! C'est un peu comme un renard avec une perruque.

Nous sommes à présent en juillet 2017. Ce n'est pas si loin. Sallanches, Haute-Savoie, 14h30. En famille, nous décidons de nous rendre à la Mer de Glace.
Pour cela, dans un premier temps, il faut se rendre à Chamonix, puis à la gare du chemin de fer de Montenvers, située à la sortie nord de la ville.

Gare de montenvers
Photo : Google map

De là, tu as le choix :
1) Tu prends un billet de train qui te coûtera la modique somme de 32,50 euros. Ah ben ouais, ben ouais, c'est cher !
Il y a quelques années, nous nous étions rendus à l'Aiguille du Midi par le téléphérique (Un tour dans les Alpes : l'Aiguille du Midi) et cela avait couté 61,50 euros pour un trajet de 20 minutes. Ce n'est plus La montagne, ça vous gagne. C'est plutôt La montagne, elle vous gagne. Tu te rends compte le nombre de Mojitos en terrasse du Bibam que l'on pourrait boire avec tout cet argent ?!
2) Si tu trouves le tarif trop cher et que tu es un peu sportif, tu peux te rendre à la Mer de Glaceà pied. Distance de 6,5 km avec un dénivelé de plus de 900 mètres, sans le moindre passage de plat, il te faudra compter 5 bonnes heures pour accéder à la gare de Montenvers, située, rappelons-le, à 1913 mètres d'altitude. Pour la descente, sois rassuré : ce la ne te prendra que 2h30 environ, à moins que tu ne chutes dès le départ pour rouler jusque dans la vallée (temps estimé alors à 58 minutes de descente non stop).

Nous avons opté pour la première possibilité, non pas que nous soyons fainéants, mais bel et bien parce qu'on a plein de pognon ! Oh putain, ça en est écoeurant ! Ohlalalala, impensable ! Eh oh j'déconne !
De là, nous sommes montés dans ce petit tortillard rouge à crémaillère. Il vibre, il dégage une odeur de graisse mêlée à quelques relents (Magdane) de diesel alors qu'il est électrifié.
Progressant dans la montagne à une vitesse moyenne de 14 à 20 km/h, profitons de ce moment pour parler un peu de cette construction.

Chamonix, la Mer de Glace, train du Montenvers (74)

À la fin du XIXème siècle, Chamonix s'impose comme lieu recherché d'excursions en montagne. La ville accueille 12 000 visiteurs en 1885, qui effectuent pour la plupart une excursion au lieu-dit le Montenvers, proposant un point de vue spectaculaire sur la Mer de Glace. Le trajet est effectuéà pied, à mulet ou en chaise à porteur, ce qui assure les revenus de 380 accompagnateurs et muletiers. En 1877, Charles Durier propose que le Montenvers soit équipé d’une ligne de chemin de fer.
Inauguré en totalité le 29 mai1909, le chemin de fer du Montenvers fut la première construction de la vallée, réalisée dans un but touristique. D'une longueur de 5,1 km, il faut quelques 20 minutes au train à crémaillère pour relier Chamonix-1042 à Montenvers-1913.
Le 25 août 1927, un accident tragique survient peu après le départ du Montenvers. Il semble que le mécanicien ait d'abord oublié d'inverser la marche de sa machine pour la descente. Lorsque, voulant rattraper son erreur, il réalise trop rapidement l'inversion, les roues dentées se soulèvent et provoquent le déraillage de la locomotive. Le train dérive sur quelques centaines de mètres et prend de la vitesse (jusqu'à 65 km/h), avant que la locomotive et la première voiture ne basculent dans le vide à la sortie du viaduc du Montenvers. L'accident fait vingt-deux morts et vingt-cinq blessés graves.

Chamonix, la Mer de Glace, aiguille du Dru, dans le train (74)

Mais pas de panique, nous sommes arrivés à bon port, ou plutôt à bonne gare. Gare du Montenvers. Le petit train rouge déverse sa flopée de touristes passagers.

Une ruée vers la terrasse panoramique, donnant sur la célèbre Mer de Glace, se met en place spontanément. Et il faut le dire : la vue est impressionnante.

Chamonix, la Mer de Glace, terrasse (74)


La dernière fois que j'étais venu ici, c'était en août 1987, 15 jours avant que la passerelle menant la à la grotte de la Mer de Glace ne cède.
Le niveau de la mer... de la glace était beaucoup plus haut. C'est en cela aussi que le paysage est impressionnant. Le gris des graviers a largement pris le dessus sur la blancheur de la glace.

 

LA MER DE GLACE
Chamonix, la Mer de Glace, insta

Au coeur du massif du Mont Blanc, la Mer de Glace déroule ses douze kilomètres de vagues neigeuses, figées au pied de l'Aiguille Verte et des Grands Montets. En réalité, ce fleuve gelé correspond à la langue terminale d'un système glaciaire qui englobe les glaciers de Leschaux et du Tacul, tous deux constituant les réceptacles d'autres glaciers et névés tombant des Grandes Jorasses, de l'aiguille du Géant, de la pinte Helbronner et du Mont Blanc.

Chamonix, la Mer de Glace, belvédère

DES CHIFFRES
La Mer de Glace est le plus grand glacier de France.  Le massif du Mont Blanc en compte 101. Les Alpes exposent plus de 3300 km2 de glaciers.
2500 mètres de dénivelé avec départ à 3900 mètres d'altitude pour une arrivée à 1400 mètres.
Longueur maximale : 12 km (7 km de défilement). Largeur : de 700 à 1950 m. Épaisseur : 200 m. Superficie totale : 40 km2.
Véritable phénomène vivant, les glaciers ne cessent d'avancer et la Mer de Glace ne déroge pas à la règle. Sa vitesse d'écoulement est de 120 mètres par an dans sa partie supérieure et de 90 mètres par an dans sa limite inférieure.
La mer de Glace est la résultante de la rencontre de trois glaciers : Leschaux, le Tacul et le Talèfre.
Plus de 350 000 visiteurs se rendent chaque année au Montenvers pour contempler la Mer de Glace.

QU'EST-CE QU'UN GLACIER ?
"Un glacier est un stock d'eau solide qui se renouvelle en permanence par le jeu des précipitations et de la fonte estivale. Dans les Alpes, la limite des neiges éternelles  -zone d'accumulation-  se situe vers 2700 mètres en versant nord et 2900 mètres en versant sud. Vers 2700 mètres débute la zone d'ablation ou de fusion. La neige d'hiver disparaît au printemps, mettant à nu la glace qui fond tout au long de l'été.
Fonctionnant comme un fluide, la glace s'écoule sous l'effet de son poids. En profondeur et le long de ses rives, le glacier glisse plus lentement qu'en surface, freiné par le lit rocheux. C'est cette tension et les accidents de terrain qui provoquent l'ouverture de crevasses.
Enfin, lors d'une rupture de pente, l'accélération des vitesses morcelle le glacier en un chaos de séracs. Certains glaciers comme la Mer de Glace présentent la particularité de posséder des "moulins". Ce sont de gigantesques puits, creusés par les ruisseaux ou "bédières" qui recueillent l'eau de fonte en surface."PHILIPPE BONHEME, Alpes Magazine

 

UN PEU D'HISTOIRE
"Au début, personne n'aimait le Mont Blanc. Les Chamoniards, paysans pour la plupart, manquaient de place et de soleil pour leurs cultures, et les avalanches causaient de sérieux dommages à leurs récoltes et à leur bétail, parfois même à leurs proches.
Pendant des siècles, il ne s'est donc rien passé, ou presque, à Chamonix : le soleil avait ses règles et faisait chaque jour sa partie de saute-montagne pendant que le vent, infatigable, soufflait la neige. Le sommet du Mont Blanc était comme une étoile. Accroché au ciel et inaccessible, il alimentait les conversations apeurées de quelques autochtones qui l'imaginait peuplé de monstres redoutables."  YVES BALLU, "Le mont Blanc, temple de l'alpinisme"

Au XVIIème siècle, le glacier, qui descend jusque dans la vallée Blanche et menace des habitations, est craint par la population. Il n'est connu que pour la terminaison de sa langue appelée Glacier des Bois, prenant fin au hameau du même nom ; l'actuel nom de Chamonix. Pendant cette période appelé petit âge glaciaire, des processions et exorcismes sont organisés afin de mettre fin à l'avancée du glacier des Bois qui menace les habitations de la vallée.
Toutefois, les glaciers savoyards éveillent la curiosité des chercheurs, randonneurs et autres experts ou bourgeois genevois.
Son nom actuel lui est attribué en 1741 par William Windham lors de l'exploration qu'il mène avec son compatriote britannique Richard Pococke. La région a encore une réputation de sauvagerie et le glacier est encore mal connu. À la vue du glacier, Windham tente une description : "Il faut s'imaginer un lac agité d'une grosse bise et gelé d'un coup". C'est ainsi qu'est baptisée la Mer de Glace. Avant cette date, les habitants ne connaissaient que la terminaison du glacier à hauteur du hameau des Bois (maintenant appelé Chamonix).
En 1760, le naturaliste suisse Horace-Bénédict de Saussure se rend une première fois à Chamonix pour observer le massif du Mont-Blanc. Depuis le Montenvers, il se dit saisi d'"admiration et de terreur". De son point de vue, la Mer de Glace est figée "non pas dans le moment de la tempête, mais à l'instant où le vent s'est calmé et où les vagues, quoique très hautes, sont émoussées et arrondies". Il se concentrera d'avantage sur l'ascension et l'observation du Mont Blanc, demandant à l'écrivain et artiste suisse Marc-Théodore Bourrit de faire connaître le glacier. Ainsi, en 1775, une trentaine de personnes se rend chaque jour aux abords du glacier ; elles sont 1 500 au cours de l'été 1783. En 1820, le guide Marie Couttet, dit "Moutelet", décide d'aménager seul le haut du sentier. Après un an et demi de travaux, le Montenvers est rendu accessible à tous.
En 1798, un refuge est construit à hauteur du Montenvers sous l'impulsion de Bourrit. Baptisé"Temple de la Nature", il doit son nom à sa forme octogonale et à l'inscription sur son fronton : "à la nature par un ami de la liberté". En plus de lits et d'une table, il comporte un miroir, une cheminée et un livre d'or. Il est considéré comme l'ancêtre des refuges de montagne.
De là, plusieurs personnalités viendront contempler cette merveille naturelle. Chateaubriand, Goethe, Joséphine de Bauharnais, Marie-Louise d'Autriche, Charles Nodier, Victor Hugo, Alexandre Dumas (pris par le mal de mer), Lamartine, Théophile Gautier, George Sand, Franz Liszt,...
On raconte que c'est ici que Maria Shelley, trop violemment impressionnée, fit, la nuit suivant son excurcion, un horrible cauchemar qui lui inspirera son roman Frankenstein ou le Prométhée moderne. C'est d'ailleurs à la Mer de Glace, au chapitre IX du roman publié en 1818, que Victor rencontre pour la première fois le monstre à qui il a donné vie deux ans auparavant. Lors de leur deuxième rencontre, toujours à la Mer de Glace, il se voit demander par le monstre de lui créer une compagne, celui-ci promettant de disparaître à tout jamais avec elle vers des contrées inhabitées, à la limite du monde. Comprenant que sa créature est condamnée à la solitude, il accepte.

Devant l'engoument que suscite le lieu, la commune fait alors construire une auberge, l'auberge du Montenvers, à côté du Temple de la Nature, avec quatre chambres, une cuisine, une salle à manger et une cave. Charles Dickens, Louis Pasteur, Napoléon III et sa femme Eugénie, Alphonse Daudet y séjourneront.

Chamonix, la Mer de Glace, aiguille de la Dru et hôtel de Montenvers (74)Puis, de 1877 à 1880 est bâti le grand Hôtel du Montenvers. Trois étages et une terrasse face aux Drus à l'est. L'intérieur est couvert de lambris en mélèze avec des salons de détente, le premier étage comporte une vingtaine de chambres pour la clientèle de luxe alors qu'au second se trouvent des chambres et dortoirs pour les alpinistes et les guides.

 

 

Aujourd'hui, le belvédère du Montenvers n'attire plus seulement les alpinistes et autres randonneurs. Ce sont plus de 10 000 personnes, les jours de grosse affluence, qui viennent arpenter les lieux apprivoisés, allant du petit musée de la Montagne à la grotte de la Mer de Glace en passant par les bars à terrasses panoramiques. Presqu'impassible, la Mer de Glace exhibe sa courbe chaque année plus grisonnante, disparaissante sous les rayons du soleil, dominée par l'Aiguille du Tacul, devant la muraille nord des Grandes Jorasses.

MER DE GLACE ET RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
"Aujourd'hui, pour la première fois dans l'histoire de notre planète, l'activité humaine provoque dans l'atmosphère des changements de teneur en gaz carbonique et autres gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone ou le méthane."LOUIS REYNAUD, glaciologue
Ainsi, les rejets gazeux de l'agriculture, de l'industrie, de l'automobile et des chauffages domestiques contribueraient au réchauffement global du climat : entre 0,5° et 1° depuis 1860. Ce phénomène serait en grande partie à l'origine du retrait des glaciers.
La Mer de glace ne connaît plus les grandes marées.
Depuis 1820, le glacier est en phase générale de recul. Il fait suite à une importante avancée, appelée "petit âge glaciaire", situé entre 1600 et 1800. Les glaciers firent alors brusquement irruption dans les vallées alpines, ruinant des pâturages, détruisant des chalets ou des hameaux d'altitude. Ce fut le cas à Chamonix. Certains Chamoniards se plaignirent auprès du percepteur pendant que d'autres allèrent jusqu'à invoquer la protection divine. Ils demandèrent même à l'évêque de Genève d'exorciser ces montagnes de glace.
Mais à partir de 1820, ce petit âge glaciaire est terminé. Entre 1820 et 1842, la Mer de Glace avait déjà perdu 370 mètres ! Les premières mesures réalisées par Jospeh Vallot en 1870 sur les variations glaciaires de la Mer de Glace l'attestent.
En 1986, Janot Lamberton, spéléologue, et Jean-Marc Boivin, spécialiste de l'alpinisme glaciaire, établissent un record du monde en descendant à -110 mètres au fond d'un moulin de la Mer de Glace. Ils ont alors la révélation d'un univers inconnu, magique. Janot Lamberton raconte sa "jubilation" devant le monde "bleu-blanc de glace, sa féerie, ses jeux de lumière, ses reflets, ses sculptures éphémères"... Ils ont la surprise d'une puanteur insupportable due à la décomposition des déchets organiques.
Au début des années 2000, le glacier perd en moyenne, chaque année, de quatre à six mètres d'épaisseur et une trentaine de mètres en longueur. Entre 1905 et 2005, la Mer de Glace a perdu 120 mètres d'épaisseur. Depuis 1830 (époque pré-industrielle), elle a perdu 2,5 kilomètres de longueur et plus de 150 mètres d'épaisseur.
Visuellement, en 1870, le glacier franchissait le verrou des Mottets pour s'écouler jusqu'au village des Bois, à 1080 mètres d'altitude. Aujourd'hui, le front a reculé de 4 km pour remonter à 1500 mètres.
Pourtant, Louis Reynaud remarque que "le retrait des glaciers se situe dans la logique de l'épisode interglaciaire plus sec et plus chaud que nous vivons depuis 15 000 ans. L'homme doit d'autant plus s'habituer à cette éventualité qu'il contribue activement au réchauffement de la planète. Ce n'est pas pour cela que les glaciers disparaîtront. Bien au contraire ! L'augmentation des températures risque de générer une plus forte évaporation des océans et donc des précipitations accrues. D'avantage alimentés en neige, les glaciers pourraient alors grandir à nouveau."

Historique
Extension de la Mer de Glace en 1644 (vert), 1821 (rouge) et 1895 (orange).
Photo : S. Nussbaumer / Sciences et avenir

carte postale datant de             Chamonix, la Mer de Glace, terrasse
Carte postale datant de je-ne-sais-pas           et      photo de 2017                 

 

Un petit regard vers le bas nous permet d'apercevoir la grotte de glace et le long escalier-rambarde qui y mène.

Chamonix, la Mer de Glace, chemin de la grotte (74)

C'est cette construction qui s'était malheureusement écroulée en 1987, provoquant la mort de deux personnes et d'une trentaine de blessés.
Aujourd'hui, l'escalier compte 420 marches, descendant toujours plus profondément dans le lit du glacier. Il est à lui seul le témoin de l'incroyable fonte de la Mer de Glace.
Nous entamons la descente vers la grotte.

Chamonix, la Mer de Glace, sentier (74)Pour cela, il faut, dans un premier temps, emprunter un petit sentier sur la droite de la terrasse du restaurant. Mais tu peux également choisir de descendre en télécabine. Le sentier file le long de la pente, croisant parfois quelques arbres, avec en ligne de mire la langue glaciaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les premiers panneaux témoignant de la fonte du glacier apparaissent...Chamonix, la Mer de Glace, sentier, 1820 (74)

Un peu plus bas, nous rejoignons la gare d'arrivée du télécabine. C'est là que débute la longue rambarde et l'escalier menant à la grotte, en s'appuyant sur la falaise de granite.Il y a beaucoup de monde, de différents pays, de différentes religions.

Chamonix, la Mer de Glace, chemin de la grotteEn tongs, voilées, sandales à chaussettes, qui parlent fort avec les mains, bindi sur le front, perches à selfies,... Plusieurs langues, différents accents. Pour un peu, on pourrait penser se trouver au centre de la Terre face à cette Mer de Glace disparaissant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur la rambarde, les panneaux temporels se succèdent et se font plus nombreux pour montrer l'accélération de la fonte dans les années 2000.

Chamonix, la Mer de Glace, sentier, 1990 (74)            Chamonix, la Mer de Glace, sentier, 2005 (74)

C'est impressionnant. Difficile de réaliser comment cette masse de glace ait pu descendre aussi vite ! Elle semble si forte, si attachée à la roche et à la vallée.

La fonte s'est accélérée dans les années 2000. Après le dernier panneau, celui de l'année 2010, il faut encore descendre 70 marches avant de poser le pied sur la glace et entrer dans la grotte.
Nous sommes au pied du glacier. Nous pouvons le toucher. Mais lorsque nous regardons autour, c'est un paysage de désolation, hanté par le gris des rochers et de la poussière granitique.

Chamonix, la Mer de Glace, à niveau

Chamonix, la Mer de Glace, la grotte (74)

 

ENTRONS DANS LA GROTTE !
Chamonix, la Mer de Glace, la grotte, intérieur

Cette grotte vient d'une idée de Georges Claret, en 1946. Inspiré par celle qui existait depuis 1865 au glacier des Bossons et finalement abandonnée en 1994, il creuse à la pioche avec Charles Simond une galerie de cinquante mètres de longueur environ. Avec l'avancée du glacier, ils ramifient la grotte au fur et à mesure et créent des salles. Rejoints par un troisième homme, Roger Charles, ils établissent une version définitive en 1953, présentant des sculptures et un mobilier de glace à vingt mètres sous la surface. La grotte connaît un tel succès que, très vite, il faut penser à une solution pour acheminer les touristes. Un téléphérique de 350 mètres est installé en 1960. Il ne cessera d'évoluer et d'augmenter sa capacitéà transporter des voyageurs au fil des décennies.

Chamonix, la Mer de Glace, la grotte, intérieur (74)           Chamonix, la Mer de Glace, la grotte, intérieur, lit

Le bleu est presque fluorescent. 40 mètres de glace se trouvent au-dessus de nos têtes et la température est de 0°.

Chamonix, la Mer de Glace, la grotte, sortie (74)

Nous ressortons de la grotte qui ruisselle. Peu d'animations et de sculptures à l'intérieur ; peut être parce qu'il est prévu de la déménager d'ici quelques années.

 

Chamonix, la Mer de Glace, grotte, téléphérique

Nous reprenons la rambarde, puis le sentier ; pendant que les femmes préfèrent se jeter dans le télécabine.

 

 

 

 

 

 

 

Une fois de retour sur la plate-forme du Montenvers, nous lançons quelques derniers regards sur le paysage environnant.

Chamonix, la Mer de Glace, aiguille du Dru
                                        Le Petit Dru, 3730 m

Chamonix, la Mer de Glace, les aiguilles (74)
Les Grands Charmoz, 3445 m                               

Chamonix, la Mer de Glace, belvédère

En hiver, la Mer de Glace se parcourt à ski en partant du sommet du téléphérique de l'aiguille du Midi et après avoir traversé la vallée Blanche. Si l'enneigement est suffisant, les skieurs arrivant sur le glacier rejoignent le rocher des Mottets qui donne accès à une piste assurant la jonction avec Chamonix.
Pour le moment, face à cette mer grise, nous nous demandons dans quel état nous la retrouverons la prochaine fois que nous reviendrons... La retrouverons-nous d'ailleurs...

Nous reprenons le petit train rouge pour redescendre sur Chamonix. Puis nous allons boire quelques bières avec vue sur le Mont Blanc.

Chamonix, bière (7')

Et puis... retour sur les pistes enneigées de La Pierre-Saint-Martin pour faire la dernière descente de l'année.

La Pierre-Saint-Martin, apéro et pic d'anie (64)

 

 

 

 

 


En attendant le beau temps (40)

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Ah, ah, ah : dis don', dis don' : à c't'époque, l'année dernière, cela faisait longtemps que j'étais dans les montagnes à crapahuter les dénivelés pour atteindre un de ces lacs pyrénéens d'altitude où il fait bon se décapsuler une petite canette en écoutant la musicalité discrète des alpages et autres cimes éloignées.
Eh ouais, eh ouais... Eh ben, en cette année 2018, et plus précisément en ce moche mois de mai où les fleurs ne volent pas au vent,
où les fleurs ne volent pas au vent si jolies mignonnes ♫ où les fleurs ne volent pas au vent si mignonnement... Ouais Nana Mouskouri, que l'on salue au passage, tiens !!!
Oui, donc, en ce moche mois de  mai où les fleurs ne volent pas au vent, il faut bien trouver quelque chose à faire pour ne pas rester enfermé, merde alors !

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Peut être qu'en lisant les premières lignes de ce nouveau billet portant le titre "En attendant le beau temps", tu t'attendais à un hommage à Samuel Beckett et à son "En attendant Godot" ? Oui ? Non ? Peut être ? Tu ne sais pas ? C'est pas grave, nous allons tout de même profiter de cette occasion pour rappeler ce qu'était cette oeuvre de l'écrivain irlandais, né en 1906 et décédé en 1989.

"En attendant Godot" est une pièce de théâtre en deux actes écrite en français en 1948, et publiée en 1952. Elle s'inscrit dans le courant du théâtre de l'absurde.

ACTE 1
Estragon , un vagabond est assis par terre et se débat avec une chaussure trop étroite. Survient,  Vladimir, un autre clochard . Il est très heureux de retrouver Estragon qu’il a quitté la veille. Les deux hommes se mettent à parler de chose et d’autre. Estragon est obnubilé par sa chaussure qui lui fait un mal horrible. Vladimir, lui, médite sur le suicide, la culpabilité, la repentance.  Ils attendent tous deux la venue improbable de Godot. Ils ne savent pas vraiment qui il est , mais espèrent qu’il apportera une réponse à toutes leurs attentes. 
Celui-ci n’arrivant pas, Vladimir et Estragon se mettent à parler, comme pour occuper le temps, comme pour combler le vide et le silence qui surviendraient si la parole n’était pas présente. Ils se disputent, se réconcilient et parlent aussi du suicide.
Au lieu de Godot, deux nouveaux personnages apparaissent :  Pozzo et Lucky, le second étant, comme un chien, tenu en laisse par le premier. Pozzo fouette Lucky et l’injurie. Il semble  représenter le pouvoir et  l’autorité. Lucky, lui, parait être son esclave. Pour distraire Vladimir et Estragon, Pozzo demande à Lucky de danser et de penser à voix haute.  Puis ils s’en vont laissant seuls Vladimir et Estragon.
Un jeune garçon apparaît et annonce à Vladimir et Estragon que Godot ne viendra pas ce soir, mais peut-être demain.

ACTE 2
Le second acte ressemble étrangement au premier. L’action se déroule le lendemain au même endroit , à la même heure. Quelques changements sont pourtant perceptibles. L’arbre compte maintenant quelques feuilles.  Les deux clochards Vladimir et Estragon imitent Pozzo et Lucky. Puis ces deux derniers réapparaissent . Le premier est  devenu aveugle et le second est frappé de mutisme. Le jeune garçon effectue une nouvelle visite. Il affirme pourtant n’être pas venu la veille. Il informe les deux clochards que Godot reporte à nouveau son rendez-vous. Vladimir et Estragon songent à se pendre, mais la ceinture d’Estragon n’est pas assez solide.
Les dernières répliques de la pièce sont les mêmes que celles de la fin du premier acte : Vladimir demande : « Alors, on y va ?» et Estragon de lui répondre : «Allons-y !» 

Je retiens quelques autres répliques, comme "Voilà l'homme tout entier, s'en prenant à sa chaussure alors que c'est son pied le coupable." ou encore "Fous-moi la paix avec tes paysages ! Parle-moi du sous-sol !" Par contre, nous ne saurons jamais qui est Godot. Existe-t-il seulement ? Son nom fait-il allusion aux godasses ou au M. Godeau du "Faiseur" de Balzac, ou au coureur cycliste Roger Godeau surnommé Popeye et cinq fois champion de France de demi-fond ?

 

ALLEZ !

La journée semblait pourtant bien commencer.
Là-bas, au loin de Mouguerre sous les nuages, pointait une lueur solaire qui, peut être, ne demandait qu'à s'étendre d'avantage pour gagner du terrain céleste et nous ravir de sa lumière tant désirée...

Mouguerre, Lever de soleil d'hiver (64)

Eh bien non ! La lumière s'est fait de plus en plus faible pour finalement disparaître complètement sous cette coulée nuageuse matinale obscure. C'est une pluine qui tombe alors... Une pluine folle, folle, folle...


Impossible donc d'aller en montagne puisque la neige n'a pas encore fondu et que la météo n'est pas assez stable pour pouvoir prévoir une randonnée d'une journée ou deux. L'année dernière, à c't'époque, j'avais déjà escaladé les Trois Couronnes et j'étais allé faire un tour au lac d'Estaens.
Bon OK, pour les Trois Couronnes, j'ai failli y rester et pour le lac d'Estaens, je n'ai pas pu atteindre les rives car il y avait encore de la neige...

Jénorme est aux Trois Couronnes (Espagne)            lac d'Estaens en avril (Espagne)
Mais quand même :
on pouvait circuler !!!!

Cette année, que dalle ! Tu te dis : "Ah, le week-end arrive, je vais faire une petite randonnée !" Eh non, il pleut comme vache qui pisse !

Je n'ai donc pas pris de risque. Météo maussade, aléatoire et incertaine, j'ai choisi un lieu où je pouvais garer la voiture pas trop loin en cas de météo pluvieuse. Bien sûr, cette initiative exclut toute balade à plus de cinq minutes d'un parking.
Et c'est ainsi que, dans un premier temps, j'ai échouéà Seignosse. Ben ouais !

 

SEIGNOSSE
Seignosse, Le Penon (40)

Ah oui, Seignosse hors-saison sous la bruine, c'est pas pareil que Seignosse l'été avec le soleil ! Mais ne nous arrêtons pas sur cette image.
Parlons un peu de cette petite station balnéaire landaise aux charmes multiples.
Pour beaucoup, Seignosse, c'est la plage des Estagnots, les étangs Noir et Blanc, Atlantic Park, la salle de concert des Bourdaines, hélas, menacée de fermeture après avoir accueilli de nombreux grands artistes tels que Shantel, The Stranglers, Amadou et Myriam, Earth wind and Fire, Nina Hagen ou encore Ibrahim Maalouf...

 

Pour d'autres, Seignosse, c'est son ancien maire, Ladislas de Hoyos. Et Ladislas de Hoyos, c'était quand même ceci :

MAIS PAS QUE !
Ladislas de Hoyos fut maire de la ville de 2001 jusqu'à sa mort en 2011. Il fut journaliste pour France-Soir, puis à l'ORTF, puis chez TF1 où il présentera le JT de 20 heures jusqu'en 1991 où il sera évincé et remplacé par Claire Chazal. Mais Ladislas de Hoyos est également l'homme qui contribua à l'arrestation de Klaus Barbie, l'ancien chef tortionnaire de la gestapo de Lyon.
Ce sont Serge et Beate Klarsfeld, les chasseurs de nazis, qui ont repéré sa trace en 1971. Il était caché en Bolivie sous le nom de Klaus Altman. Il a refait sa vie là-bas, il a la nationalité bolivienne et gère une entreprise d’exploitation de bois puis une compagnie maritime ! Il y vit très bien depuis 25 ans. Il nie être Barbie. Il nie même le fait de connaître le français. Or il est interviewé par le journaliste Ladislas de Hoyos qui le piège en lui posant une question en français. Barbie répond en allemand, certes, mais a manifestement très bien compris la question prononcée en français. Nous sommes alors en 72. Quelques mois plus tard, le criminel de guerre admettra qu’il est bien Klaus Barbie. (Europe 1)

Aujourd'hui, à Seignosse, pas d'Ibrahim Maalouf, pas de Lasilas de Hoyos, mais un ciel gris et un silence plombant. Je pose la voiture sur le parking des Penons, non loin des multiples commerces fermés en cette saison. Je me dirige vers la grande plage.

AMBIANCE
Seignosse, plage du Penon, hiver (40)

Seignosse, plage du Penon, bordure, hiver            Seignosse, plage du Penon, piquet moules, hiver

Seignosse, plage du Penon, bordure, hiver (40)
VOILÀ !

Pas grand monde sur la plage hein ? Tant mieux. Une fois que ça c'est fait, je m'en vais maintenant faire un tour du côté d'Atlantic Park.

RE-AMBIANCE !
Seignosse, Le Penon, Atlantic Parc, toboggan-graffiti, hiver (40)

Seignosse, Le Penon, Atlantic Park, toboggan, hiver (40)        Seignosse, Le Penon, Atlantic Park, toboggan, hiver

Heureusement, quelques graffeurs ont posé un peu de couleurs pour mettre un peu de baume au coeur.

Seignosse, Le Penon, graffiti, insta (40)

Seignosse, Le Penon, graffitis, hiver (40)         Seignosse, Le Penon, hiver (40)

Seignosse, Le Penon, graffiti, insta

 

Voilà, bon ben, hein, que veux-tu ? Je ne vais pas aller me baigner, je ne vais pas aller manger des frites-moules, je ne vais pas jouer au jokari sur la plage DONC je pars... Pas bien loin... à 6 kilomètres... Hossegor... Mais vu que ce n'était pas assez loin, j'en ai profité pour me paumer (?) et atterrir à la sortie de Capbreton où je me suis arrêté au carwash abandonné. Oui parce qu'on parle beaucoup du Gouf de Capbreton, de l'estacade de Capbreton, des blockhaus de Capbreton, du cers de Capbreton,... mais pas assez du carwash abandonné de Capbreton.

 

CAPBRETON
Carwash abandonné

Capbreton, carwash

Capbreton, carwash          Capbreton, carwash

Carwash abandonné, cela ressemble à un titre de film belge.

Demi-tour. Rond-point. Pas très intéressant ces ronds-points capbretonnais. Tiens, ça me fait penser qu'à Château-Chinon, ils en ont posé un nouveau sur la route d'Autun.

Château-Chinon, rond-point

Par contre, pas moyen de reconnaître quel animal a voulu représenter l'auteur-sculpteur ! Tiens, puisque l'on parle de Château-Chinon et de carwash  -ça n'a rien à voir, mais j'ai envie de poster les photos ici quand même-  je me suis un peu promené dans la basse ville ; cet endroit où enfant je me rendais avec mes grands-parents pour rendre visite à une femme qui logeait dans un grand camion-bus bleu qu'elle avait aménagé. ♫ "The blue bus is calling us..." ♫ Cette dame est décédée depuis quelques années maintenant et la gare de Château-Chinon a été réhabilitée en logements comme pas mal d'anciennes gare nivernaises. Il reste un bar, enfin... il y avait un bar, laisséà l'abandon aujourd'hui. Son nom ? "L'ambiance".

CHÂTEAU-CHINON
L'ambiance abandonnée
Château-Chinon, L'Ambiance (58)

Château-Chinon, L'Ambiance, camion, insta (58)          Château-Chinon, L'Ambiance, camion

Château-Chinon, L'Ambiance

C'est pas banal non plus comme titre, "L'ambiance abandonnée", on dirait un recueil de nouvelles de Gérard Lenormand.
Pourquoi je parle de ça, moi ? Château-Chinon, lieu abandonné, rond-point, Capbreton, Hossegor. Ah oui : Hossegor ! J'y suis ! Et il fait beau... Enfin, disons qu'il ne pleut pas.

 

HOSSEGOR
Hossegor, glacier en hiver (40)

Oui, ici aussi, c'est calme en cette saison.
Alors bon, Hossegor ! Hein ?! Eh, oh ! Cette station balnéaire landaise a vu le jour au début du XXème siècle, idéalement située entre Arcachon la bourgeoise au nord et l'aristocratie internationale biarrote au sud. Elle attire à ses débuts, quelques années avant l'instauration des congés payés en France, une clientèle aisée, principalement issue du monde littéraire et intellectuel parisien.
À partir des années 1920, les programmes immobiliers accompagnent le développement touristique de la station, adoptant le style néobasque, dans une forme d'urbanisme qualifiée de "cité-parc". Certains architectes de l'époque deviennent renommés et se lancent dans de nombreux projets architecturaux. DEpuis 1990, des villas ultra modernes sont construites un peu en retrait du bord du mer, entre le golf et le lac.
Car oui, Hossegor, ce n'est pas qu'un spot de surf mondialement connu. Hossegor, c'est aussi un lac, une grande braderie au mois d'avril, des huîtres et et et et la ville natale d'Annette Tison. Eh ouais... Ben oui... Voilà... Hein ? Tu sais pas qui est Annette Tison ? Eh bien, c'est une architecte française, née à Hossegor en 1942. Eh ouais. Ben oui. Mais attention : c'est aussi la créatrice des... des... Barbapapa avec son mari Talus Taylor en 1970.

Quand j'étais petit, j'étais fasciné par leur maison-bulle. Tellement fasciné que j'essayais tous les jours de la reproduire avec des légos ; chose bien  sûr impossible puisque, nous le savons tous, les Légos sont rectangulaires.

J'erre un peu sur la plage sud encore appelée plage Capbreton parce qu'on a une vue imprenable sur l'estacade. Je marche tranquillement en attendant que le soleil se couche.
Au loin, les immeubles prennent les derniers rayons solaires...
Hossegor, immeubles et plage (40)

 Je m'amuse avec mes traces de pas marquées dans le sable...
Hossegor, plage Sud et digue de Capbreton (40)

 ...ce qui peut donner des idées de nouveau parti politique et de future affiche électorale,
non-hommage au parti "En marche" de Macron, président des riches.
En titubant


En cette saison, il y a également beaucoup de bois flotté sur les plages. Certaines personnes s'en servent pour édifier quelques petites maisons ou huttes éphémères.

Hossegor, plage Sud, cabane et immeubles (40)

Hossegor, plage Sud, cabane         Hossegor, plage Sud, cabane

Comme tu peux le voir, il y a tout le confort : toit résistant, terrasse avec vue imprenable sur l'océan (et même parfois avec vue imprenable dans l'océan par marée haute), moquette en sable confortable, murs flottant, en accord complet avec la nature, pas d'entretien de pelouse.
Je me suis demandé quel architecte avait pu être à l'origine d'une telle demeure : les frères Gomez, Henri Godbarge, Louis Lagrange, Jean Prunetti,... ?
Eh bien non ! L'architecte de cette maison n'est autre que Nisca !

Anglet, Nisca cabane (64)

Comment a-t-elle fait ? C'est pas compliqué. Au lieu de ramener les bâtons qu'on lui lançait, elle a décidé de les empiler soigneusement pour construire cette magnifique demeure de très-bord de mer. Et on peut le dire : cette fois-ci, la cabane n'est pas tombé sur le chien.

                                                                LE SAVAIS-TU ?
Que veut dire l'expression "La cabane est tombé sur le chien" ?
Imagine que ton équipe de rugby préférée est menée de 6 petits points, ils ne sont qu'à un essai transformé de la victoire, il reste encore 10 minutes de jeu quand soudain ses adversaires interceptent une passe et remontent tout le terrain pour inscrire un essai qui enfonce l'équipe presque certainement : la cabane vient de tomber sur le chien. Autrement dit, il ne te reste plus grand espoir de gagner et tu as envie de pleurer.
Nous pourrions également parler des expressions "Le cochon est dans le maïs", "remettre l'église au centre du village", "La jument n'a pas encore tourné le dos au foin", ou encore "On n'est pas là pour semer de la terre".

 

Bon, c'est bien gentil tout ça, mais ne voilà-t-il pas que le soleil se couche, là-bas, sur la ligne horizon. Le savais-tu : Hossegor se trouve sur la même ligne d'horizon que Shelburn, ville canadienne de Nouvelle Écosse, dont les premiers habitants furent les Micmacs. Les premiers Européens de la commune furent les Acadiens qui fondèrent à la fin du XVIIème siècle un petit port de pêche nommé Port-Rasoir.
Ça c'est dit, c'est cadeau, tu en fais ce que tu veux.

Le soleil se couche sur Hossegor.


Certains ont décidé de regarder ce spectacle naturel depuis la petite digue,
battue par quelques vaguelettes au crachoir d'écume.
Hossegor, digue de Capbreton

 Pour ma part, je me dirige tranquillement vers l'estacade, côté Hossegor.Capbreton, l'Estanquet, vue de Hossegor (40)

La Vierge elle aussi a pris place et me rappelle que je ne suis plus à Hossegor,
mais à nouveau à Capbreton.
Capbreton, Notre-Dame, coucher soleil, insta (40)

 

Le spectacle de la nature peut commencer.

Hossegor, plage Sud, soleil nuages hiver (40)

Eh ben...

Capbreton, l'Estanquet, vue de Hossegor


Ah ben... Oooh !
Merde alors ?!

Capbreton, l'Estanquet, vue de Hossegor


Un putain de nuage à la con est venu
se foutre devant le soleil !
Capbreton, Notre-Dame et Estanquet

 

Bon ben...
C'est une nouvelle fois foutu pour assister
à un coucher de soleil en cette année 2018 !

Capbreton, l'Estanquet, vue de Hossegor


Regarde-moi ça l'bordel !

Capbreton, l'Estanquet, vue de Hossegor, soleil couchant (40)

Et voilà ! Cet saloperie de soleil s'en est allé disparaître derrière ce putain de nuage à la con sans même nous envoyer ses beaux rayons orangés de fin de journée sur la surface horizontale de l'océan. Coucher de soleil mon cul, tiens !

Et c'est dans l'obscurité la plus totale, sans aucune lueur, que je regagne la voiture.

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous verrons que le soleil est revenu pour définitivement s'installer dans le sud-ouest. Nous en remarquerons les conséquences directes avec l'invasion de la première touriste sur la plage d'Ondres, dans les Landes.

Seignosse, première touriste à envahir la plage (40) a

Nous tenterons même de l'approcher en jouant  à cache-cache-plage avec elle afin de lui poser quelques questions sur pourquoi-comment est-elle venue ici.

Jénorme est bien caché
Un Jénorme bien caché

À très vite !

 

LOURDIOS-ICHERE, Transhumance (64)

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J'vais pas y aller par quatre chemins : il pleut encore et toujours alors quand il y a un rayon de soleil provisoire et éphémère, comme on dit chez moi : "Faut y prendre !"
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


"Faut y prendre !" ; ce qui veut dire : "Y faut pas y laisser passer !", ou encore "Profites !", ou encore "Vas-y fonce !". En clair, on ne sait pas ce qu'il peut se passer après.
C'est ainsi que j'avais vu dans le journal local... Oooh, ça s'dit plus, ça !!!
C'est ainsi qu'en parlant avec le voisin... Non plus, on ne se parle pas entre voisin !!!
C'est ainsi qu'en regardant internet et un réseau social bien connu, je suis tombé sur l'annonce d'un évènement ; et cet évènement était "Samedi 2 juin 2018, Transhumance à Lourdios-Ichère". PAF !

Cela fait maintenant dix ans que j'habite dans le Pays Basque et jamais au grand jamais, je n'ai assistéà une transhumance.
Certains peuvent dire :
CERTAINS :"- Ben écoute, moi, ça fait 52 ans que je vis en Bretagne et je n'ai jamais vu une transhumance non plus."
Ok d'accord, mais à la grande différence entre le pays basque et la Bretagne, c'est que le pays basque ne se trouve pas loin des Pyrénées ; et qui dit Pyrénées, dit montagnes ; qui dit montagnes, dit estives ; qui dit estives dit... Oh merde, c'est trop long !
BON BREF :comme les montagnes ne sont pas loin, forcément les troupeaux de brebis, de vaches et de chevaux sauvages non plus. Et qui dit montagnes et troupeaux, dit Transhumance.
Pour ceux qui ne connaissent pas ou n'ont jamais entendu ce mot, rappelons que transhumance vient du latin trans (de l'autre côté) et humus (la terre, le pays) ; ce qui donne transhumus... Ah merde, presque ! La transhumance, c'est le moment de la migration du bétail des pâturages d'hiver aux pâturages d'été dans le but de l'engraissement du troupeau et de sa reproduction.
Alors, bon, de suite, j'en vois certains arriver avec leurs gros sabots :
CERTAINS :"- Ah ben la transhumance, c'est un peu comme la migration donc un peu comme l'immigration, les réfugiés, tout ça, qui traversent la mer Méditerranée pour débarquer en Europe."
Non. Mais non enfin ! Rien à voir ! Avec la transhumance :
1) nous parlons d'animaux, et non d'humains
2) le mouvement se fait dans les montagnes, et non sur la mer Méditerranée où plus d'une soixantaine de migrants ont encore été malheureusement retrouvées noyées samedi dernier.
Malgré le départ de Zidane du Real Madrid, l'ouverture prochaine de la Coupe du Monde de foot, la météo pluvieuse, l'augmentation du prix de l'essence, le glyphozate et autres actualités à la une, la fuite d'une grande partie des populations d'Afrique se poursuit devant les ravages des différentes guerres locales. En mars 2017, on estimait à plus de cinq millions le nombre de gens ayant fui rien que la Syrie en sept années de conflit. En 2017, au moins 3119 migrants ont trouvé la mort en tentant de fuir leurs pays par la Méditerranée.
Que faire alors ? Aller combattre les fascistes sur place ? Accueillir les migrants ? Laisser faire ? Construire un grand mur de 10 mètres de haut tout le long des côtes méditerranéennes ? Faut-il "faire un tri pour garder les migrants intéressants", comme le proposait l'insipide Charles Aznavour qui se préparait à entamer sa antépénultième tournée d'adieux avec des prix de place défiants toute concurrence ? Faut-il ne retenir et naturaliser uniquement les héros d'un jour, comme ce fut le cas pour Mamoudou Gassama le 26 mai dernier ?
Tiens, ça me fait penser aux deux excellents dessins du pote Marco Large :

dessin marco               Dessin marco

Ce à quoi j'avais ajouté :
soutien

Pour tenter de faire un lien pas forcément subtil, notons qu'à Lourdios-Ichère, les bergers-éleveurs sont inquiets de la réintroduction de l'ours -un migrant venu de Slovénie-  dans les montagnes pyrénéennes, et notamment dans la vallée d'Aspe. Notons également que l'ours brun est apparu dans les Pyrénées il y a plus de cinq millions d'années...

BREF ALORS EH OH  !
J'avais donc décidé de me rendre à cet évènement régional qu'est la Transhumance de Lourdios-Ichère, goutte que goutte... euh... coûte que coûte ! Peu importe s'il y avait un beau match à Roland Garros ! Tant pis s'il y avait la finale du Top 14 ! Qu'importe la météo ! Qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il vente ! Rien ne pourra m'arrêter ! De toute façon, comme souvent en ce moment, Météo France ne sait pas trop sur quel pied danser pour annoncer le temps à venir pour le samedi 2 juin 2018.

TOUT DE SUITE,
UN POINT MÉTÉO WEEK-END !
météo
Alors, il fera soleil en même temps qu'il pleuvra pendant que quelques orages serviront avec de forts coups de vent.

Tout ceci est à prendre au conditionnel puisque Météo France pense être sûre de ses prévisions avec un indice de confiance de 2 sur 5 ; ce qui équivaut à peu près à la phrase : "On n'en sait rien, foutez-nous la paix !"

 

Toujours est-il que la veille, il avait fait beau dans le pays basque ; ce qui m'avait permis de créer et m'adonner à une nouvelle activité sportive : le baignoirsleigh ! Ben quoi ? C'est pas plus con que le Cooper's Hill Cheese-Rolling and Wake, ou le Chessboxing (mélangeant habillement boxe et échecs) ou encore le discofoot.

 

Donc alors : le Baignoirsleigh, qu'est-ce que c'est quoi ?

LE BAIGNOIRSLEIGH
Jénorme te présente le premier bobsleigh en bois

Mélange subtil de baignoire et de bobsleigh, le baignoirsleigh (ou bobgnoire) a été inventé par Jénorme le 1er juin 2018 dans la petite commune de Cherchebruit (64). Pour le pratiquer, il faut se munir d'une baignoire en bois, puis la placer en haut d'une belle pente bien inclinée à 90°. Une fois cette manoeuvre réalisée, il ne reste plus au concurrent qu'à se faire pousser dans l'inclinaison en espérant qu'il ne se fera pas trop mal ; voire même qu'il s'en sortira sain et sauf.
Pour cette première et ultime descente, Jénorme s'était également muni d'une bouteille de vin rouge au nom motivant, "Jamais renoncer", un petit côte du Roussillon rouge de 2016.

Jénorme te présente le premier bobsleigh en bois (64)        Vin de compétition

Jénorme te présente le premier bobsleigh en bois

Il n'y a pas d'images de cette seule et unique descente, mais Jénorme serait encore en vie quelque part dans les montagnes.
Certains disent même l'avoir vu le soir même dans un camion-friterie de Dax, soit à plus de 77 kilomètres de sa piste de baignoirsleigh.

IMG_20180601_214133

Ah que j'aime ces ambiances de bord de route à la tombée de la nuit, entre chien et loup. Une bonne fricadelle avec de la sauce samouraï et quelques bonnes grosses frites belges : le tout arrosé d'une Jupiler bien fraîche.

PAUSE PUB

Oui, c'était une bien belle journée.
Tiens, puisque l'on parle de baignoire, tu savais que l'inventeur du jacuzzi s'appelait Roy Jacuzzi, qu'il était italien et que ses six frères et lui-même s'étaient rendue aux États-Unis au début des années 1900 afin d'appliquer leurs connaissances en hydraulique et en dynamique des fluides au secteur aéronautique et agricole américain. Et c'est en 1968 que Roy Jacuzzi intègre une pompe d’hydrothérapie portable et miniaturisée à une baignoire, inventant ainsi la première baignoire d’hydromassage, la "Roman Bath".
Alors pourquoi ne pas intégrer cette idée au baignoirsleigh ? On remplit la baignoire d'eau, on pose des jets hydromassants sur le côté et comme ça, devant le stress de la descente, on se relaxe tout de même ; ce qui créé une sorte de mélange assez paradoxal, mais, finalement, n'est-ce pas cela la vie ? Hein ? Hein ? Hein ?


De quoi on parlait déjà au début ?

Ah oui.

 

LE LENDEMAIN
Il est 6 heures du matin. Le jour se lève sur Cherchebruit qui, pour l'occasion, devient Trouvelamélodie.
Aux premières lueurs sombres d'une nouvelle journée  -moment que l'on pourrait appeler entre loup et chien-, un oiseau lance les premières notes. Puis un autre le reprend, puis deux, puis trois, puis... on ne peut plus compter. Une harmonie, une symphonie désorganisée, un concert de sifflements se met en place...

Une nouvelle journée peut commencer. Qu'il pleuve ou qu'il fasse beau, ce moment reste magique. Et qu'avait-on dit que je ferai aujourd'hui déjà ?

AH OUI :
LA TRANSNHUMANCE À LOURDIOS-ICHERE !!!

C'est parti !
Pour rejoindre Lourdios-Ichère depuis Saint-Pée-sur-Nivelle, il faut emprunter quelques petites routes sinueuses traversant les villes et villages d'Espelette, Combo-les-Bains, Louhossoa, Hélette, Lacarre, Musculdy,... C'est le pays basque intérieur ; celui riche en élevage et complexes agricoles. J'arrive ensuite dans la Soule avec Gotein-Libarrenx, Trois-Villes, Tardets,... avant de bifurquer dans la belle vallée du Barétous et ses villages de Montory, Lanne et Arette. Une petite route sinueuse et étroite me fait passer ensuite du Barrétous à la vallée d'Aspe pour atteindre enfin Lourdios-Ichère.
C'est la première fois que je viens ici. De prime abord, l'impression donnée est que le village est cerné par les estives, très vertes en cette année 2018 où il ne cesse de pleuvoir. Lourdios-Ichère semble être un village de bout du monde, avec une route en impasse ; ce qui est faux puisque les D241 et D341 permettent de rejoindre soit Sarrance, soit La Pierre-Saint-Martin.
Je me gare sur les hauteurs sud-ouest du village, puis décide de rejoindre la place du village à pied. C'est là où débuteront les festivités dès 10 heures. Je longe le Gave de Lourdios, cours d'eau prenant sa source à Osse-en-Aspe.

Lourdios-Ichère, ruisseau (64)          Lourdios-Ichère, ruisseau

J'arrive sur la place du village où, déjà, un troupeau de brebis est en place, ainsi que la buvette, des stands d'animation et quelques personnes.

Lourdios-Ichère, transhumance, place depuis le pont (64)

Lourdios-Ichère, transhumance, troupeau sur place (64)

Tout se met en place tranquillement aux sons des bêlements, des discussions et des commentaires de Didier Hervé, directeur de l'IPHB, qui sera notre guide pour les différentes animations de la matinée.

Lourdios-Ichère, transhumance, présentation (64)Coiffé d'un élégant béret béarnais, il passe parmi les gens micro en main, pour nous parler de Lourdios, des gens, des éleveurs, des traditions et autres anecdotes.
La transhumance de Lourdios-Ichère donne le coup d'envoi de la saison pastorale en Béarn. Les bêtes partent pour trois mois d'estive. Il faut savoir que les trois vallées béarnaise que sont l'Aspe, l'Ossau et le Barrétous comptent 210 estives et 250 bergers transhumants.

 

Et le moment est venu de se demander : Mais qu'est-ce que c'est qu'une estive ? Un champ ? Un morceau de montagne ? Un ravin ? Un plat cuisiné ?
"ESTIVE : Dans les Pyrénées, les estives sont des pâturages d'altitude. Elles sont constituées de prairies naturelles permanentes. On parle d'estive lorsque la surface du pâturage est d'un seul tenant et supérieure à 10 hectares."WIKIPEDIA

Ok super, j'y vois plus clair à présent.
Revenons sur le programme de cette transhumance de Lourdios-Ichère. Plusieurs évènements et rendez-vous. Passage de cloches sur les brebis, concours du plus beau bélier, fabrication de fromage, conception de cloches en bois, marquage des brebis, montée des troupeaux vers la place de l'église, discours de Jean Lassalle, bénédiction des troupeaux, chants béarnais, repas avec les bergers, concert, bal et exposition à l'Ecomusée du village.
Pour l'instant, nous attendons l'arrivée d'autres troupeaux. Petit à petit, la place se remplit de mouvements, de sons et de couleurs.

Lourdios-Ichère, transhumance, troupeaux sur place (64)

Lourdios-Ichère, Transhumance, rassemblement des troupeaux et patou (64)          Lourdios-Ichère, transhumance, sur la place (64)

Lourdios-Ichère, troupeaux sur place

Une fois que presque tout le monde est là, les activités peuvent commencer. Tout d'abord avec une démonstration de fabrication de fromage.

FABRICATION DE FROMAGE

Lourdios-Ichère, transhumance, fabrication de fromage (64)             Lourdios-Ichère, transhumance, fabrication de fromageLourdios-Ichère, transhumance, fabrication de fromage         Lourdios-Ichère, transhumance, fabrication de fromage

Plusieurs étapes sont nécessaires.
1) LA TRAITE DES VACHES OU DES BREBIS. Ben oui parce que pour faire du fromage, vois-tu, il est important d'avoir la matière premières, c'est à dire le lait.
2) LA PASTEURISATION : Elle vise à débarrasser le lait de certains micro-organismes en le chauffant à 72° pendant 15 secondes.
3) LE CAILLAGE : étape essentielle à la fabrication du fromage, le but est de laisser coaguler le lait grâce à l’action de la présure (enzyme issue de l’estomac de la vache) et de ferments lactiques.
4) LE MOULAGE : maintenant, il faut mouler le caillé suivant la forme que l'on veut donner à son fromage.
5) L'EGOUTTAGE :  égoutter le caillé permet de le séparer du petit lait afin de prolonger sa conservation. Les fromages frais et fromages blancs peuvent être consommés à l’issue de cette dernière étape.

 

MARQUAGE DES BREBIS
Lourdios-Ichère, transhumance, marquage brebis (64)

Chaque éleveur a ses couleurs afin de reconnaître ses animaux. Ben oui... Voilà... Tout simplement...

 

 POSE DE CLOCHE
Lourdios-Ichère, transhumance, pose des cloches (64)

 Jean-Jacques Cauhapé, éleveur, nous montre la technique ; tout en expliquant l'importance des différents sons et teintes. Les plus grosses cloches sont pour les meneuses, qui vont conduire le troupeau, elles ont été minutieusement sélectionnées. Et lorsque le troupeau est récalcitrant, c'est la brebis meneuse qui est ainsi matée, pour montrer au reste du troupeau qu'il vaut mieux rester dans le rang.

 

CONCOURS DU PLUS BEAU BELIER
Lourdios-Ichère, transhumance, concours du plus beau bélier, insta (64)

Lourdios-Ichère, transhumance, concours du plus beau bélier        Lourdios-Ichère, transhumance, concours du plus beau bélierLourdios-Ichère, transhumance, concours du plus beau bélier        Lourdios-Ichère, transhumance, concours du plus beau bélier


Et puis les premiers passages de troupeaux

se font dans le bas du village...

Les chevaux
Lourdios-Ichère, Transhumance, passage des chevaux

Les vaches
Lourdios-Ichère, Transhumance, passage des vaches (64)

 

C'est au tour des multiples brebis,
encadrées par les bergers-éleveurs et leurs chiens.
Lourdios-Ichère, transhumance, montée des brebis (64)

Lourdios-Ichère, transhumance, montée des brebis, centre village (64)         Lourdios-Ichère, transhumance, montée des brebis, voiture (64)

Lourdios-Ichère, transhumance, montée des brebis, pont (64)       Lourdios-Ichère, transhumance, montée des brebis

Lourdios-Ichère, transhumance, montée des brebis, pause (64)

Lourdios-Ichère, transhumance, montée des brebis, pont       Lourdios-Ichère, transhumance, montée des brebis, vers l'église (64)

Lourdios-Ichère, transhumance, montée des béarnaises 64)        Lourdios-Ichère, transhumance, montée des brebis et rivière (64)

Lourdios-Ichère, transhumance, montée des brebis, proche église

Après quelques minutes d'un défilé fourni et incessant de troupeaux de brebis et de vaches sur la route principale de Lourdios, tout le monde a rejoint la place de l'église. Une buvette a été installée, quelques marchands de fromages locaux sont là pour faire goûter leurs produits et la sono se met en place pour les différents discours et chants béarnais.

Lourdios-Ichère, transhumance, vue sur la place de l'église

Lourdios-Ichère, transhumance, place de l'église, rassemblement brebis (64)          Lourdios-Ichère, transhumance, place de l'église (64)

Lourdios-Ichère, transhumance, vue sur la place de l'église

L'ancien maire du village, l'extravagant député Jean Lassalle, prononce un discours mettant en avant la richesse du terroir local, tant agricole que culturelle.

Lourdios-Ichère, transhumance, place de l'église, discours Jean Lassalle (64)

De leurs côtés, les animaux attendent tranquillement la montée définitive vers les estives, grands espaces de liberté solitaires. Certains posent pour la photo.

Lourdios-Ichère, transhumance, béarnaise

Lourdios-Ichère, transhumance, place de l'église, petit berger (64)      Lourdios-Ichère, transhumance, patou et troupeau (64)

Lourdios-Ichère, transhumance, patou et troupeau

Le patou m'intrigue. À aucun moment il n'a lâché ses brebis, comme s'il faisait parti du troupeau. Également "Montagne des Pyrénées", le patou dérivé du mot "pastre" = berger en vieux français, est un chien de berger comme on l'entendait dans les temps anciens. Son but n'est pas de rassembler le troupeau comme d'autre chiens, mais le protéger contre les animaux errants ou sauvages, ainsi que des inconnus même simplement de passage. Il est là pour s'interposer entre le troupeau et l'intrus. Sa forte corpulence et ses aboiements rauques et puissants font le reste. Le patou considère comme une agression le fait de traverser le troupeau qu'il protège. Ce n'est pas un chien d'attaque, mais de dissuasion. 
Né en bergerie, le chien entre très tôt en contact avec les moutons. La relation avec les brebis se fait ainsi de façon progressive et réciproque jusqu'à une totale acceptation. Le chien de protection dort, vit et mange avec le troupeau.

 

Après les différents discours et quelques chants béarnais, le curé du village vient bénir les troupeaux.

Lourdios-Ichère, transhumance, bénédiction des troupeaux

Lourdios-Ichère, transhumance, bénédiction des troupeaux (64)          Lourdios-Ichère, transhumance, bénédiction des troupeaux

Il n'est pas loin de 14 heures. Les gens se dirigent vers la salle de repas afin de déjeuner en groupe avec les bergers et autres acteurs de la vie locale.
Certains troupeaux ont rejoint les estives..

Lourdios-Ichère, transhumance, troupeaux dans les estives           Lourdios-Ichère, transhumance, troupeaux dans les estives (64)

La petite place du village encore animée il y a quelques heures se retrouve soudainement bien calme.

Lourdios-Ichère, transhumance, place du village après transhumance (64)

De mon côté, je retourne à la voiture.
On se quitte avec un petit résumé vidéo de la journée.

 

 

 

 

 

KALININGRAD TOUR : De Zelenogradsk (Russie) à Klaipeda (Lituanie)

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Ah ben nous revoilà en Russie pour parler de la Coupe du Monde de football puisque quelques matchs ont lieu à Kaliningrad, chose incroyable et impensable il y a encore trois siècles.
Non eh oh : je déconne ! On ne va surtout pas parler de la coupe du monde des milliardaires en short ici ! On recommence.
Ah ben nous revoilà en Russie pour retrouver cet incroyable voyage entrepris par Maître Arnaud et Jénorme en juillet-août 2013... Oh putain, la vache, ça file quand mêêêêêêêême !!!! 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 !!! SIX ANS ?!!!

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


Souvenons-nous : le précédent billet à retracer cette aventure extraordinairement pas banale a étéécrit en janvier 2018. Nous y parlions de soeurs jumelles, Kaliningrad, Lenine, Woody Allen, Hoffmann, collectionneur de balles de golf, port de commerce, char d'assaut, mer Baltique, envies de pisser, façade, professeur Rollin, coucher de soleil et fabrication de vodka. Et si tout ceci ne te semble pas très clair, tu peux toujours te rendre sur le billet originel en cliquant ici : KALININGRAD TOUR : de Kaliningrad à Zelenogradsk.

Si tu n'en as pas le courage, ni l'envie ou si tout simplement, tu te souviens parfaitement de tout ce qu'il s'était passé, nous pouvons continuer notre périple ; non sans avoir évoqué le pourquoi-du-comment-du-qu'est-ce-que-c'est-que-cette-idée-d'aller-à-Kaliningrad-c'est-où-d'abord ?

 

RÉSUMÉ !

C'était en février 2013. Le temps était à la neige dans la vallée d'Aspe, Pyrénées-Atlantiques, France. Avec Maître Arnaud, ami de routes et de chemins lointains, nous avions rejoint leBar Communal de Borcepour boire quelques bières belges aux sons d'une musique tranquille ; le tout devant un bon feu de bois aménagé dans cette belle cheminée dominant la salle. (...)
Maître Arnaud avait soudainement lâché ses fléchettes pour lancer quelques mots surprenants et inattendus :
MAÎTRE ARNAUD :"- Mais moi, il y a un endroit qui m'énerve dans ce monde là, je ne comprends pas ce que c'est, je ne sais pas ce que ça veut dire ni ce qu'il s 'y passe, c'est ce truc là !!!! Au milieu de la mer Baltique !!! Une route ou je sais-pas quoi lààààà !!!!! Regarde !!!!"
Pour illustrer ses paroles soudainement violentes, il se saisit de son I-Phone et me montra en deux temps trois mouvements une carte. (...)
Je lui répondassâsses alors :
JENORME :"- Le mieux c'est d'aller y voir nous-mêmes !"
Et voilà ! Le projet était lancé ! A ce moment précis, dans le bar communal de Borce où crépitait le feu de cheminée devant lequel s'était posé ce magnifique chien aux yeux de vairon comme David Bowie, nous ne savions pas ce qui allait nous attendre, combien de kilomètres il allait nous falloir parcourir, quelles villes et quels pays nous allions traverser, quelles personnes nous parviendront à rencontrer pour nous indique le bon chemin... Non, nous ne savions rien et c'était tant mieux (...)

Quelques mois plus tard, un itinéraire était plus ou moins dressé. Jetons un petit coup d'oeil sur la carte pour mieux comprendre de quoi il retourne.

la carte
Carte :Google maps

L'objectif principal étant d'atteindre l'Isthme de Courlande,
ce banc de terre au milieu de la mer Baltique.
Isthme de Courande
Carte :Google maps

FIN DU RÉSUMÉ

 


Voilà ! C'est clair, concis, compréhensible. Si, si, si.
Dans les précédents épisodes, nous avons donc traversé la France (de Nevers à Strasbourg), l'Allemagne (d'Offenbourg à Luckow en passant par Berlin, Ravensbrück et Prora), la Pologne (de Szczecin à Gdansk en passant par Kolobrzeg, Slupsk et Sopot). Et nous voici maintenant à Kaliningrad !
De là, lectrice, lecteur, tu pourrais te dire : "Bon ben voilà, Kaliningrad Tour, ils sont à Kaliningrad DONC c'est fini !"
Ooooooooooh que non ! Attends ! C'est pas tout ! On a continué après puisque, comme tu as pu le voir dans le résumé ci-haut, notre objectif ultime était surtout d'atteindre l'Isthme de Courlande.
Tiens, d'ailleurs, pourquoi n'ai-je pas appelé cette série de billets "Isthme de Courlande Tour" ? Boh... C'est moins bien que Kaliningrad Tour.Ça  pète Kaliningrad Tour ! Ça en jette ! Ça  crache, ça pulse, ça vouine, ça... OK j'arrête !

 

Nous sommes le jeudi 32 juillet 2013. Ah non, pas possible, il n'y a que 31 jours dans le mois de juillet. Tiens, d'ailleurs, et pourquoi ? Et à ce moement là, pourquoi que 28 ou 29 jours en février ? Pourquoi pas 24 ou 18 ? Et le mois de mars, on en parle du mois de mars ? 31 jours ! Eh oui, comme ça, tu sais pas ! Y'a quelqu'un qui a dit un jour, peut être en janvier : "Oh ben, moi perso, le mois de mars, je lui mets 31 jours." Di coup, d'autres ont peut être suivis en se disant : "Ah ouais, pas mal. Pas con ! 31 jours en mars." On ne sait pas ! On ne sait pas qui est cette personne qui a décrété cela, on ne sait pas qui a suivi, mais voilà, les faits sont là : mars a 31 jours. Tout comme juillet puisque nous parlions de juillet. Du coup, après juillet, qu'est-ce qui arrive ? V'lan : le mois d'août. a, c'est pareil : qui a décidé qu'après juillet, ce serait août ? Pourquoi août ? Pourquoi pas octobre, par exemple ? Ou un autre mot genre Chbeb ? Ou Sboub ? Hein ? Ah ben oui, alors on est en 2018, et les gens disent : "Ah on a eu un beau mois d'août cette année." Oui peut être, mais cela ne nous explique pas pourquoi août se prénomme août. Y'a-t-il un rapport avec le Out anglais qui, rappelons-le pour les moins anglicistes d'entre nous (mais si, ça se dit !), veut dire "Dehors". Et c'est vrai qu'au mois d'août, nous sommes souvent dehors. En tout cas, plus souvent qu'en décembre. Encore que, s'il neige beaucoup, c'est agréable d'aller se promener dans les montagnes ou les... Mais ce n'est pas le sujet.
Nous sommes donc le jeudi 1er août 2018. Ça m'énerve ce mot, août ! Le jour se lève très lentement sur Zelenogradsk, petite station balnéaire située au nord de l'excalve de Kaliningrad, sur les bords de la mer Baltique. Voilà, là, géographiquement, on est bien. Si tu veux plus de précision, on fait péter la carte Google map avec flèche, pas de problème :

carte Zelenogradsk

On voit rien ?
Plus près ?
Ok !

carte Zelenogradsk 2
Cartes : Google maps

Nous sommes donc ici, à Zelenogradsk, dans un chouette petit hôtel tenus par une gérante (que nous avons prénommée Catherine) et un personnel fort sympathiques au demeurant. Si sympathiques que le serveur-cuisinier (que nous avons appeléFrühstückMan) s'est levé exprès pour nous concocter un petit déjeuner de champions. Normalement, le petit déjeuner est ici servi à 8h30 du mat, mais vu que nous sommes un peu pressés de partir pour des raisons administratives, nous avons d'abord dit dans un premier temps que nous n'en prendrons pas car nous devions partir à 8 heures, mais devant l'insistance de Catherine et de FrühstückMan à vouloir nous faire un petit déj' dès 7 heures, nous avons finalement opiné du chef.

PAUSE !

Comme tu as pu le lire dans cette phrase interminable ci-haut, il y a beaucoup d'informations en peu de place. Nous allons revenir plus en détails sur chacune d'entre elles.
1) Nous devons partir à 8 heures car nous devons nous rendre à la frontière russo-lituanienne avant 18 heures d'après le papier qui nous a été fait à la frontière polono-russe. Pour rappel, quand tu entres dans l'exclave de Kaliningrad, tu dois fournir le lieu par où tu vas en sortir, ainsi que le jour et l'heure. Si tu te plantes... eh ben... on ne sait pas et on ne veut pas savoir. Un petit stress s'ajoute à cette imposition d'horaire : nous ne savons pas si nous pourrons ressortir avec la voiture car nous ne savons pas si elle a été bien en enregistrée par les douaniers russes. Toujours est-il que le poste de douane à atteindre se trouve à environ 50 kilomètres de l'hôtel. Ce n'est pas très loin, mais nous aimerions bien nous promener un peu sur l'Isthme de Courlande qui est, rappelons-le, un peu le but de notre périple.
2) FrühstückMan va se lever exprès pour nous faire le petit déjeuner. J'insiste sur le mot "exprès".

 

Nous sommes à Zelenogradsk, Lituanie. Le petit hôtel, portant le nom de Ресторан отеля Ренессанс ; plus connu sous le nom anglais de Renesance Hotel que nous appellerons en français l'Hôtel Renaissance, s'éveille doucement.
Il est 7 heures lorsque nous sortons de la chambre spacieuse pour rejoindre la salle à manger faisant office ce matin de salle de petit déjeuner. Nous sommes seuls, les volets ne sont pas encore ouverts, mais FrühstückMan est déjà en cuisine, comme promis. Apparemment, il est en train de préparer quelque chose de consistance. Il nous salue par un sourire retenu, mais sincère, afféré qu'il est par cette tâche matinale. Entre deux poêles qui gueurchient qui veut dire "crépitent" en morvandiau... Quoi ? C'est pas parce qu'on est en Russie qu'on n'a pas le droit de parler morvandiau. Je n'ai vu aucun panneau dans ce pays qui interdisait l'usage de cette langue régionale !
BREF : entre deux poêles qui gueurchient, il vient nous serrer la main et ouvrir les volets afin de faire entrer la lumière naturelle dans la salle. Nous nous asseyons. Maître Arnaud n'est pas bien causant ce matin, mais cela lui arrive aussi l'après-midi et le soir.
FrühstückMan vient nous demander si nous voulons du café, du thé ou une autre boisson. La commande prise, il arrive quelques secondes plus tard avec les tasses et quelques viennoiseries. Nous parlons un peu des quelques kilomètres à parcourir avant de rejoindre la frontière. Pendant cette brève discussion, Maître Arnaud boit son café cul-sec. FrühstückMan retourne aux fourneaux. Je ne sais pas ce qu'il prépare, mais ça a l'air consistant et abondant. Je le regarde faire, il y met du coeur à l'ouvrage et... tiens... mais qu'est-ce qu'il se passe ?...
MAÎTRE ARNAUD :"- Je vais dans la chambre."
Hein ? Maître Arnaud se lève soudainement et s'en va. Oh le con ! Il me laisse là, seul à table, avec FrühstückMan en cuisine qui ne me quitte pas du regard entre deux poêles comme pour me dire "Eh les gars, vous allez voir le petit déj' de champions que je vous ai préparé ! Je ne me suis pas levéà 5h30 du mat' pour rien, bordel !"
Qu'est-ce qu'il se passe ?!

Deux minutes plus tard, FrühstückMan arrive avec deux grandes assiettes pleines de charcuteries (saucisses, jambon, fromage). Il pose les assiettes, me regarde, regarde la place vide de Maître Arnaud. "Er kommt zuruck !" ("Il revient !") lui dis-je. Mais pourquoi je parle en allemand, moi ? FrühstückMan retourne en cuisine. Je regarde si Maître Arnaud n'aurait tout de même pas l'intention de revenir, mais la salle reste désespérément vide. Je commence à manger mon assiette, puis j'attaque celle de Maître Arnaud sous le regard interrogatif de FrühstückMan. Une fois les deux assiettes terminées, FrühstückMan revient avec deux grandes assiettes. Cette fois-ci, il y a des oeufs au plat avec du bacon. Il regarde à nouveau la place vide de Maître Arnaud. Cette fois-ci, je lui renvoie un haussement d'épaules qui veut tout simplement dire "Ben écoute mon gars, je suis comme toi : j'en sais rien !".
Je mange mon assiette, puis j'attaque celle de l'éternel absent ; toujours sous le regard interrogatif de FrühstückMan.
Que peut-il se dire :
1) C'est vraiment des cons ces Français, je me lève exprès pour leur gueule à 5h30 pour leur faire leurs petits déj' et voilà !
2) Mais où il est passé le grand avec les lunettes là ? Il 'est barré sans son acolyte ? Il est malade ? Il est allé se promener sur la plage ?
3) Il a vraiment faim le petit maigrichon pour s'enfiler les deux assiettes.
Quelques minutes plus tard, FrühstückMan arrive avec deux assiettes de fromages. Là, ce n'est pas possible : je suis obligé de lui dire que je pense que Maître Arnaud ne reviendra pas à table. "Ah ?", me répond-t-il. "Ben oui. C'est nul.", lui répond-je."Ah ?", ajoute-t-il. Et il repart avec une des deux assiettes, ne sachant pas que, pour ma part, je n'en peux plus et que je vais me forcer à manger ces fromages pour lui rendre hommage et honneur. Putain, c'est le petit déjeuner le plus long et le plus difficile qu'il m'ait été donné de manger depuis que je fais la route. C'était très bon, mais putain : qu'est-ce qu'il y avait à bouffer !!! Ohla, et c'est pas fini : voilà qu'il m'amène un bol de salade de fruits. Bon, ça, ça va, ça glisse tout seul.

Apparemment, le défilé des plats est terminé. Je quitte la table un peu groggy en saluant le cuistot, puis je m'en vais retourner dans la chambre pour demander quelques explications à Maître Arnaud sur ce départ anticipé.
JENORME :"- BEN ALORS, MERDE ?!
MAÎTRE ARNAUD :"- C'était rigolo ?
JENORME :"- Ah ben non, eh. J'ai eu l'air con moi avec toutes les assiettes qui arrivaient et le pauvre FrühstückMan qui s'était levé exprès.
MAÎTRE ARNAUD :"- Ooooh, c'est sympa. Bon allez, faut qu'on y aille là, ça suffit maintenant."

Bon, ben on y va.
Nous quittons la chambre, passons par l'accueil, réglons dîner, nuité et petit déjeuner. C'est FrühstückMan qui nous encaisse. Il ne lâche pas Maître Arnaud du regard comme pour tenter de comprendre ce qui a pu le faire fuir. Nous remercions tout le monde pour ce formidable accueil, puis nous retrouvons la voiture, admirablement bien garée sur le parking privé. C'est parti !

Comme tu as pu le voir sur les cartes ci-haut, Zelenogradsk est pratiquement située à l'entrée de l'Isthme de Courlande.
Nous sortons de la ville sans trop nous en rendre compte pour rejoindre la seule et unique route qui parcourt les 98 kilomètres de ce cordon littoral sablonneux. Émotion, grand frisson, oui oui oui ! La route en question porte les chiffres et lettres 27A-015. Elle passe de la Russie à la Lituanie, de Zelenogradsk (Russie) à Klaipeda (Lituanie).

carte isthme

 Il est grand temps de parler un peu de cette curiosité géographique.

 

L'ISTHME DE COURLANDE
A) Lesnoy, isthme de Courlande

Et déjà, la première chose que l'on remarque, c'est que ce n'est pas facile de photographier l'isthme de Courlande, comme le prouve l'illustration ci-haut. On peut peut être d'avantage préférer un croquis ou un schéma ou un extrait de carte pour être plus pertinent, mais bon, là, c'est fait DONC continuons avec le site de l'Unesco qui nous parle de cette particularité géographique puisque l'isthme est inscrite au patrimoine depuis 2000.

"L'occupation humaine de cette étroite péninsule de dunes de sable, longue de 98 km et large de 0,4 à 4 km, remonte aux temps préhistoriques. Depuis cette période, elle a été sous la menace des forces naturelles du vent et des vagues. Elle ne doit sa préservation actuelle qu'aux efforts incessants des habitants pour combattre l'érosion de l'isthme, efforts remarquablement illustrés par les projets continus de stabilisation et de reboisement. (...)
L’histoire de l’Isthme de Courlande est extraordinaire : il y a 5 000 ans, une étroite péninsule (98 km de long et 0,4-3,8 km de large), la grande crête de dunes séparant la mer Baltique du lagon de Courlande, se forma sur des îles morainiques avec du sable véhiculé par des courants et, plus tard, se couvrit de forêts. Après une exploitation forestière intensive aux XVIIe et XVIIIe siècles, les dunes commencèrent à se déplacer vers le lagon de Courlande, enterrant les plus anciens établissements. Au tournant du XIXe siècle, il est apparu évident qu’à défaut d’une action immédiate, l’habitation humaine ne serait plus possible dans cette zone. Les travaux de stabilisation des dunes commencèrent et ont continué depuis lors. À la fin du XIXe siècle, une crête de dunes de protection était formée le long du littoral pour empêcher la migration du sable vers l’intérieur des terres, et la grande crête de dunes fut renforcée à l’aide d’arbres et de haies de broussailles. Actuellement, les forêts et le sable sont les éléments dominants de l’Isthme de Courlande. Les zones urbanisées (huit établissements de petite taille) couvrent seulement à peu près 6% des terres.
Les éléments et qualités les plus précieux du paysage culturel de l’Isthme de Courlande sont les dimensions uniques et sa structure spatiale générale, attestant la coexistence harmonieuse des hommes et de la nature (...)."UNESCO

C'est à Lesnoy que nous nous arrêtons une première fois pour marcher sur l'isthme. Nous ne savons pas trop à quoi nous attendre, nous ne savons pas ce que nous allons voir. Juste du sable et la mer Baltique ? Des dunes ? Des arbres ? Des animaux ? Une grosse centrale nucléaire non déclarée ? Des chars russes en manoeuvres ?

A) Lesnoy, isthme de Courlande (Russie)

A) Lesnoy, isthme de Courlande

Non. Juste du sable et des dunes. Le calme. Les allers-et-venues des vagues.
Parlons un peu de la géologie et de la géographie de l'isthme.
Cordon littoral sablonneux, d'orientation nord-est à sud-ouest, séparant la rive orientale de la mer Baltique et la lagune de Courlande, l'isthme de Courlande s’étire en arc étroit (400 mètres à 3,8 km de large) légèrement concave, sur 98 kilomètres de long de la péninsule de Sambie jusqu'au port de Klaipėda.
Nous évoluons sur la partie russe du cordon, dite partie sud-ouest, faisant 46 kilomètres de long, de Zelenogradsk à la frontière russo-litunanienne.
L’isthme de Courlande abrite certaines des plus hautes dunes d’Europe. La hauteur moyenne est de 35 mètres, mais, à certains endroits, les dunes dépassent 60 mètres.
L'érosion, les coupes de bois, le surpâturage du bétail et la construction de navires au cours du siège de Königsberg en 1757 ont conduit à des mouvements de dunes qui changèrent la configuration de l'isthme, provoquant la submersion de villages entiers. Les efforts de revégétalisation et de reforestation commencèrent en 1825, sous l'impulsion opiniâtre d'un employé des postes, Georg Kuwert, et de son père Gottlieb. Sur plus d'un siècle des centaines de personnes se sont relayées pour d'abord fixer les dunes avec une variété d'herbe des sables aux racines profondes. Ils ont ensuite planté plusieurs sortes de pins et de bouleaux sur des milliers d'hectares et la plus grande partie (70 %) de l'isthme est désormais couverte de forêts (pins à 75%, épicéa, bouleau, chêne, aulne)
Pour la faune, on retrouve plus de 338 espèces dont 251 espèces d'oiseaux et 35 espèces de mammifères, en particulier le renne, le chevreuil, le sanglier, le renard, la martre des pins, l’hermine, le putois, le castor et le lynx. L'isthme est également un refuge pour 10 à 20 millions d'oiseaux migrateurs qui y transitent chaque année.
Ses ressources naturelles sont l'ambre que la mer rejette par morceaux sur les plages. La pêche est également une pratique importante.

 

Nous reprenons la route, la seule et unique la 27A-015.
Direction le Nord. Nous ne parlons pas de la frontière qui se rapproche et de ce suspense quant à savoir si nous allons pouvoir passer avec la voiture ou à pied.

Quelques quatre kilomètres après la sortie de Lesnoy, nous passons à hauteur d'un panneau. "MY3EN" est écrit dessus. Nous sommes très méfiants. Difficile de savoir de quoi il retourne.Que veut dire ce mot écrit en cyrillique ? Est-ce une première douane ? Faut-il s'arrêter ? Faut-il posséder quelque chose de particulier pour pouvoir continuer plus loin ?
Après quelques recherches rapides, nous apprenons que "MY3EN" veut dire "Museum", tout simplement. En l'occurrence, ici, il s'agit du Музей русских суеверий ;en anglais Muzey Russkikh Suyeveriy ; et plus précisément en français"le musée des superstitions".
Difficile d'en savoir plus. Toujours est-il que pour s'y rendre, il faut quitter la route pour emprunter un intrigant chemin qui s'enfonce dans la forêt. Pas de risque ! N'oublions pas qu'il faut passer la frontière avant 18 heures et il est déjà 10h14. Un peu plus tard, nous découvrirons via les voies du net que ce musée se trouve ne pleine forêt, qu'il se compose de plusieurs petites cabanes en bois et d'une plus grande, ressemblant un peu à celle du film Psychose d'Alfred Hitchcock. Dans ces différentes bâtisses, moult sculptures en bois d'animaux et trolls étranges sont exposées, ainsi que des petits objets, des peintures, des vêtements,...
"Ce musée vous proposera de faire un voyage dans le monde des rituels et des célébrations folkloriques russes, de découvrir d'anciens dieux et croyances, d'en savoir plus sur les chamans, les rois mages et les pratiques ésotériques du monde slave, d'écouter des contes et des légendes, de voir des amulettes et des talismans, d'acquérir des connaissances sur des superstitions et des méthodes curatives, ainsi que sur les méthodes de divination. Parmi les exposés figurent des statues de cire de nombreux monstres folkloriques, reconstituées selon des légendes, des livres des manuscrits et des récits oraux, collectés par des ethnographes."RUSSIA BEYOND

Il y a d'autres musées originaux de ce type en Russie, comme le musée des Rêves de Sigmund Freudà Saint Petersbourg, le musée de la satire et de l'humour Ostap Benderà Kozmodemiansk, le musée des Pêchésà Tambov, le musée de la culture funéraireà Novossibirsk, le musée des jeux d'arcades soviétiques,...
intrigant tous ces musées, notamment celui du pêché qui se trouve dans la ville de Tambov, où, durant la Seconde Guerre Mondiale, les Malgré-nous de Moselle et d'Alsace incorporés de force à partir du mois d'août 1942 dans l'armée allemande, prisonniers des armées soviétiques furent (en grande partie) internés dans le camp 188 de la ville.
C'est aujourd'hui une des villes qui compte le plus de musées par rapport à sa superficie (régional, art gallery, du Loup, de la Poste, de la Médecine, Lodygina,...).


Nous continuons.
Huit kilomètres plus tard, c'est un panneau marqué"Ornitologicheskaya Stantsiya" qui nous interpelle.
Bien sûr, nous sommes curieux, mais nous sommes aussi inquiets. C'est à dire que nous sommes en Russie, non loin d'une frontière, donc nous ne voulons pas nous mettre en infraction sous prétexte que nous n'avons pas vu un panneau. Du coup, nous sommes très attentifs. En même temps, cela ne sert pas grand chose car tout est écrit en cyrillique et on ne comprend rien. Toujours est-il que le "Ornitologicheskaya Stantsiya" est une sorte de petite cabane en bois dans laquelle on peut se réfugier pour écouter les chants des oiseaux, expliqués par un grand panneau juste à côté.

Nous continuons.
La route est longue et finalement assez monotone. On ne va pas se plaindre, c'est la nature. En fait, si en consultant une carte, nous pouvons avoir l'impression d'évoluer sur une route ente deux mers, ce sont surtout les arbres qui bordent la seule route.

Isthme de courlande, route
Photo : Google view

"Dans l’après-guerre, les arboriculteurs soviétiques ont poursuivi l’activité visant à maintenir les versants de sable. Ils en ont même fait un peu trop, a poursuivi Lioudmila Poplavkaïa : les sables librement dispersés par le vent n’occupent plus aujourd’hui que 2% de la superficie de l’isthme, et le chiffre continue de diminuer. Si avant il fallait sauver la forêt, actuellement il faut sauver les dunes .
Les sables blancs qui n’ont pas subi les effets de l’aménagement des espaces verts sont proclamés aire protégée au sein de la réserve naturelle et sont entièrement fermés à la visite. Toutefois, leur hauteur se réduit comme peau de chagrin."
  RUSSIA BEYOND

Quelques kilomètres plus tard, la route "se dégarnie" un peu, -mais pas trop-,  à l'approche de Рыбачий, autrement dit Rybachy. Posée là aux côtés du lac de Chaika, elle possède une église et un vieux cimetière en pleine forêt, datant du Moyen-Âge. C'est ici que reposent l'ornithologue allemand Johannes Thienemann et le légendaire inspecteur des dunes Franz Epha, dont nous avons parlé plus haut.
Eh oui, même sur l'isthme de Courlande, il y a un lac, malgré l'étroitesse de cette bande sableuse qui ne fait que, rappelons-le, 400 mètres à 3,8 kilomètres de large. Rybachy est d'ailleurs un des endroits les plus large de l'isthme. C'est également ici que l'on peut se recueillir devant le Памятник советским воинам, traduisible par les mots "Monument aux soldats soviétiques", ou encore se rendre au Музей и выставочный павильон орнитологической станции "Фогельварте Росситен. Eh ouais !


Nous continuons.

Nous arrivons àМорское, ou Morskoe, ou Morskoïe. C'est la dernière ville russe avant la frontière russo-lituanienne.
Comme lors de notre passa ge de la Pologne à la Russie, nous nous attardons un peu alors qu'il ne semble pas y avoir beaucoup d'intéret à le faire. Il y a une église orthodoxe, quatre hôtels, un magasin, un bus stop, un bar. Il faut dire que cet endroit de l'Isthme de Courlande a connu de nombreuses perturbations naturelles.Au XIXème siècle, treize villages de pêcheurs ont été ensevelis sous le sable. Morskoïe, qui portait alors l’appellation de Pillkoppen, serait devenu le quatorzième sans l’arboriculteur Franz Efa qui, sans relâche, plantait dans les années 1880 des arbres dans le sable.

 

Nous continuons.
La frontière approche à grand pas.
J'ai lu que par ici, à la frontière russe de l'isthme il y avait anciennement un camp de prisonniers, entre 1870 et 1872. Après la défaite de Napoléon III, des prisonniers de guerre français ont été employés par les Prussiens pour planter des pins sur les dunes ainsi que pour creuser le canal qui relie aujourd'hui Klapeida à Minija.
C'est pas qu'on y aille à reculons à la frontière, mais la vitesse n'est pas notre alliée. En même temps, il va bien falloir s'y rendre. Quand on regarde la carte, on a l'impression qu'il y a plein de petits chemins par lesquels on pourrait se barrer en douce...Mais, en fait, lorsque nous arrivons à leur hauteur, ces sentiers sont barrés par des petites cahutes qui ressemblent à des douanes...

chemins de traverse          zone controle
Photo-carte : Google

chemins de traverse aDis don', tu trouves pas que la configuration des sentiers sur la carte ci-haut fait penser à un mec qui pisse ?
Hein ? Hein ? Hein ? Un hasard ? Je ne pense pas. On distingue bien la tête, le menton et le jet.

 

 

 

 

 

 Enfin bref : nous ne pouvons pas penser emprunter un de ces chemins pour rejoindre la côte et ensuite aller en Lituanie en supposant que la 207 soit amphibie. Nous sommes dans une zone dite de "border control" avec visa obligatoire ; un peu comme si nous ne pouvions même plus faire demi tour. Il faut dire que nous ne sommes plus qu'à 500 mètres de la frontière.
Le suspense est à son comble. Passerons-nous ? Passerons-nous avec la voiture ? Est-ce qu'entrer en Lituanie est aussi chiant que d'entrer en Lituanie sachant que la Lituanie fait tout de même partie de l'Union européenne depuis 2004 ?
Ça y est, nous sommes en très grande approche.

frontièreLa vitesse est à présent limitée à 20 km/h.
Nous ne pouvons plus faire marche arrière.
Le douanier russe nous a vu et nous fait signe d'avancer...

 

 

 

 

 

ON SE RETROUVE APRÈS UN PETIT MOMENT
DE BONHEUR MUSICAL


Bon ben écoute : tout s'est très bien passé ! Pas de problème ! Y'a pas de quoi flippé sa race ! Qu'est-ce qu'il avait Maître Arnaud à même pas vouloir manger le bon petit déjeuner de FrüstückMan ce matin ? Du calme ! Oh eh, c'est l'Europe, là, hein !
Aucun problème à la douane russe, ils n'ont même pas regarder les papiers... Non, je déconne.
Et puis la frontière lituanienne, sympa ! Le douanier nous a fait garer sur le côté, nous a fait ouvrir le coffre, a vu la bouteille de vodka que je ramenais de Kaliningrad, il n'a rien dit et on est parti. Voilà !

Cinquante mètres plus tard, nous sommes de retour en Europe, en Lituanie.

bord de routeNous nous garons sur la première aire de repos du pays, situé quelques dix mètres après la douane, pour aller pisser un bol dans ces petites cabanes bleues qui servent apparemment de toilettes. Comme tu peux le voir sur la photo ci-contre fournie par Google view, les aires de repos lituaniennes sont différemment aménagées des aires de repos françaises. On remarque les cabanes bleues comme toilettes, une poubelle et un bateau pour se reposer...
Et là, tu vois, c'est ça aussi le voyage : découvrir de nouvelles aires de repos... de nouveaux pays et de nouvelles habitudes.

 

 

Et nous continuons !

Nouveau pays, nouvelles règles de circulation... pas très différentes des règles françaises, sauf pour les autoroutes sur lesquelles il faut rouler à 90 km/h.

C) Isthme de Courlande, frontière russo-lituanienne (Lituanie)       C) Isthme de Courlande, frontière russo-lituanienne (Russie)

Notre prochain objectif est de rejoindre Klapeida où nous attend le ferry qui doit ensuite nous ramener par la mer à Sassnitz. Pour cela, il nous faut être au port d'embarquement vers 18 heures.
Klapeida est à 50 kilomètres, il est 14 heures, c'est complètement jouable. Ça laisse même le temps d'errer un peu sur l'Isthme de Courlande, côté lituanien.

 D) Isthme de Courlande, panneau (Lituanie)

Mais la première mission à laquelle nous attachons beaucoup d'importance est d'aller se baigner enfin dans la mer Baltique !!! Pour cela, nous roulons sur quatre kilomètres pour atteindre Nida.
Il faut savoir que la première plage lituanienne qui se présente après la frontière russo-lituanienne est une plage réservée aux nudistes. C'est donc un peu plus loin que nous nous rendons pour aller se poser sur la Nida Beach.
Après avoir posé la voiture sur un parking sécurisé, nous empruntons un petit chemin à travers une rangée de pins qui, une fois traversée, nous fait découvrir une belle et interminable plage de sable blanc.

B) Morskoe plage (Russie)

B) Morskoe plage

Sable blanc, ciel bleu avec quelques nuages moutonneux, de l'écume sur la mer d'un bleu profond.

ALLEZ !!!!!!

Voilà, ça, c'est fait ! Et je peux te dire qu'elle n'est pas bien chaude la Baltique.

Après cette pause nécessaire et cette première mission remplie, nous nous dirigeons à présent sur Nida.

 

NIDA
E) Nida, lagune et bateaux (Lituanie)

Ici, les dunes de sable sont plus présentes. C'est au nord de Nida que se trouve d'ailleurs la seconde plus haute dune d'Europe (après celle du Pilat en France) : la dune de Parnidis, 52 mètres de hauteur, dernière dune mouvante de l'isthme. De son sommet, on peut voir le soleil se lever et se coucher sur la mer Baltique. Mais tu n'es pas obligé de rester toute la journée les fesses dans le sable à attendre les deux évènements solaires. Une terrasse d'observation est installée sur son sommet et permet une vue à 360° sur la mer Baltique, la ville de Nida, le "désert lituanien" et la lagune de Courlande. Comme tu peux le voir, je n'ai fait aucune photo pour te montrer ce superbe endroit puisque nous n'y sommes pas allés.
Nous préférons marcher au hasard dans les rues de Nida, le long du port et de la lagune.

E) Nida lagune (Lituanie)

E) Nida, lagune et phare (Lituanie)          E) Nida, port (Lituanie)

E) Nida, première vision (Lituanie)
          E) Nida, promenade le long de la lagune (Lituanie)

Nida est la localité la plus importante de l'isthme de Courlande, côté lituanien.
D'un point de vue historique et de part sa situation géographique, Nida a connu plusieurs identités. Mentionnée dans un document de l'ordre Teutonique datant de 1385, elle fait partie de la Prusse-Orientale jusqu'en 1919 avant de faire partie du territoire de Memel par le Traité de Versailles en 1919. En 1923, le territoire de Memel est saisi par la Lituanie indépendante. Puis le Reich d'Hitler reprend Nida en 1939 avant d'être réassignée à la Lituanie (à ce moment République socialiste soviétique de Lituanie) par le traité de Potsdam en 1945. Après la Seconde Guerre Mondiale, Nida est resté un simple village de pêchuers.
Mais, dans les années 1970, le pouvoir soviétique la transforme en station balnéaire réservée à la Nomenklatura. Avec Juodkrante, Preila et Pervalka, elle forme le district de Neringa. Grâce à une politique très stricte en matière de développement immobilier ainsi que l'interdiction de toute industrie, ce territoire est resté quasiment vierge de toute pollution.
Depuis 1990, Nida et son territoire font partie de la Lituanie nouvellement indépendante. C'est une destination de villégiature très prisée, essentiellement fréquentée par des touristes allemands et lituaniens. Le nombre de visiteurs est limité par une offre hôtelière restreinte et des prix élevés.

E) Nida, lagune et bateaux         E) Nida, lagune et canards (Lituanie)


C'est calme, hein ?
Parmi ses hôtes ou touristes de passage célèbres, notons les séjours de Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre durant l'été 1965.
"C'est comme dans les tableaux de Ciurlionis. Nulle part au monde, je n'ai vu un tel paysage. (...) Il est peu probable que le Créateur soit à l'origine de la beauté de Nida : il n'a pas assez d'imagination. Dans notre monde imparfait, si la beauté existe, c'est sûrement une œuvre du diable ; mais, dans leur ignorance, les humains vénèrent le Très-Haut." Jean-Paul Sartre (d'aprèsles notes de Mykolas Sluckis).

L'écrivain allemand et prix Nobel de littérature en 1929 Thomas Mann est venu ici passer ses étés 1930 et 1932 en famille dans une maison de vacances qui lui fut interdite après son expulsion d'Allemagne en 1933. Elle est aujourd'hui un centre culturel portant son nom.
Notons également que chaque année se tient ici un important festival de Jazz et que l'on peut visiter toute l'année le musée de l'Ambre.

Et maintenant,
petite visite improvisée de la ville.

F) Nida, cimetière (Lituanie)Pour bien commencer, nous passons devant le cimetière qui se trouve juste en face du musée de l'Ambre. Ombragé, chaque tombe est marquée par un "Krikstai", monument funéraire typique de la région rappelant l’arbre mythique du monde, élément fort du paganisme. Sur le panneau d'entrée, un écrit : "Ich bin die auferstehung und das Leben" ; ce qui veut dire "Je suis la résurrection et la vie".

 

 

 

F) Nida, Église des évangélistes luthériens (Lituanie)L'église luthérienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

F) Nida, girouettes (Lituanie)
Les girouettes, objets que l'on ne trouve que sur l'isthme de Courlande.
Datant du XIXème siècle, elles sont à l'origine un symbole
de marquage et de contrôle des voiliers des pêcheurs.

Elles représentent les écussons des villages :
noir et blanc côté isthme ; rouge et blanc côté delta.

Des symboles tels que l'élan pour la force, l'église pour la foi,
des croix et des ronds y sont ajoutés.

Aujourd'hui, elles ont quitté les bateaux pour se retrouver sur les toitures des maisons.

F) Nida, maison (Lituanie)Maison typique de Nida.
Ancienne maison de pêcheur.
Couleurs, bois, gazon impeccable
et sculpture d'animal à l'arrêt.

 

 

 

 

 

F) Nida, maisonAutre maison de Nida.
Toujours en couleurs, en bois.
Fleurs et girouette.

 

 

 

 

 

 

F) Nida, statue de Vytautas Kernagis (Lituanie)Statue de Vytautas Kernagis (1951-2008)
Chef d'orchestre et auteur de musique lituanienne, chanteur de poésie , directeur des événements de divertissement, directeur des émissions télévisées, il est le pionnier de la poésie chantante en Lituanie. Il a composé plus de 200 chansons.

 

Mussssiiiiqqqquuueee !!!!

Et nous, on reprend la route.

Il n'est pas loin de 15 heures. Nous sommes dans les temps pour récupérer le ferry à Klapeida. Maître Arnaud a faim. Ouais ben, tiens, voilà, eh oh, c'est facile maintenant ! S'il avait bouffé le p'tit dej' de FrüstückMan, il en serait pas làà piquer du bec.
Bon... On va chercher un truc. Pour cela, nous quittons la route principale de l'isthme pour prendre une petite route sur la droite, direction la lagune, quelques 18 kilomètres après Nida. Cet endroit s'appelle Pervalka.

PERVALKA
G) Pervalka, au passage (Lituanie)

Je ne suis pas convaincu par la photo illustrant le nom de ce village retiré de toute urbanisation et polution, mais c'est la seule que j'ai. Certains pourront dire : "Oh eh tu te fous de notre gueule là ! Cette photo, tu l'as prise au bois de la Brosse à Varennes-Vauzelles ?!"
Eh ben non, elle a bien été prise à Prevalka, en Lituanie. Comme quoi, hein, les plus belles photos que l'on puisse faire, des fois, eh bien ce n'est pas forcément en allant à l'autre bout de l'Europe.
Et d'ailleurs, nous pourrions débattre sur ce sujet : qu'est-ce qu'une belle photo ? Qu'est-ce qu'une photo réussie ?


DÉBAT

Voici une série de photos.
À toi de voir si elles sont loupées ou réussies ?

coucou toi             IMG_20160519_204530
                      Cheval au loin ou Couleurs basques                                   Première photo prise avec mon nouveau smartphone

DSCN3190            DSCN3189
Lac Genteau et panneau                                          Lac Genteau sans panneau

Qui a tort ? Qui a raison ? Tout est dans tout et réciproquement.
Comme le diraient les sujets de bac de philo de cette année 2018 : Peut-on renoncer à la vérité si la culture nous rend plus humain à condition que le désir ne soit pas une marque de notre imperfection après avoir éprouvé une injustice pour savoir ce qui est juste ? Eh oui, eh oui ! Mais finalement, si toute vérité est définitive, peut-on être insensible à l'art ? Hein ? Non, mais... alors, tu y penses ? Allez, on se tient au courant, on s'appelle.

 

Et à part ça, Pervalka ?
Eh bien, tu as des chalets des XIXème et XXème siècles, un port de plaisance et une piste cyclable, des dunes et un phare. Je te rassure tout de suite : je n'ai pris aucune photo de ces lieux. Les installations et autres logements semblent plus récents. Il n'y a pas le même cachet qu'à Nida. En clair, peut être que Pervalka n'est surtout pas touristique malgré son orientation vers la lagune.
Nous avançons au hasard en suivant une petite route parallèle à la côte, quand soudain....

Pervalka
Une poubelle, un tas de gravier et un panneau de basket.

Nous faisons demi-tour. C'est marrant de se perdre en Lituanie et sur un isthme où il n'y a pourtant pas beaucoup de possibilités.
Après avoir un peu tourné dans le village, puis en prenant un chemin obscure à travers les pins, nous avons finalement trouvé un petit restaurant bien planqué, comme si celui-ci ne voulait pas que les touristes le trouvent. Manque de bol : nous, on l'a trouvé !

G) Pervalka, bar-restaurant (Lituanie)

Nous aimerions bien mangé du poisson mariné et il y en a. Ils font également des soupes, des crudités et d'autres choses dont nous ne parvenons pas à disserner l'origine.
Une fois la commande passée, nous nous installons sur l'une des tables dehors. C'est bon, c'est frais, c'est tranquille, Maître Arnaud a faim.
De mon côté, je suis interpellé par une marque de... je sais pas quoi... dont la publicité se trouve juste derrière nous.

Jénorme est à Pervalka (Lituanie)

De prime abord, tu peux ne pas comprendre où je veux en venir et tu as bien raison. Je m'explique.
Quand j'étais enfant, et même très jeune, j'habitais à Varennes-Vauzelles dans le quartier de Florenville. Entre voisins, on se fréquentait, on se parlait aisément. Il faut dire qu'à cette époque  -en 1980-  il n'y avait pas les réseaux sociaux et il était donc beaucoup plus facile de parler avec ses voisins.
Bref : entre enfants de voisins, nous jouions ensemble aux playmobils, au foot, au tennis, tout ça. Un de ces voisins s'appelait Denis. Il avait l'habitude de dire une seule et même phrase lorsqu'il était surpris. Et cette phrase était : "Eh ben mon Dadu !"
Je n'ai jamais compris pourquoi. Je ne lui ai jamais demandé non plus. Qui ou que pouvait être ce dadu ? Un animal ? Un homme ? Un rite ? Un objet ? Une habitude ? Une légende ?
J'ai fait des recherches dans de nombreuses bibliothèques du monde entier et j'ai trouvé quelques réponses après des décennies d'errance dans les méandres encyclopédiques à boire des hectolitres de café lyophilisé. Voici le résultat de mes recherches.

DADU : Joueur moldave né en 1981. La date de naissance coïncide avec l'année où Denis disait cette phrase, mais bon.
DADU : Homme politique français mort en 1971.
DADU : Nom de Pékin sous la dynastie Yang. Ouais, pourquoi pas.
DADU : Ville du Pakistan.
DADU : Rivière chinoise, affluent du Yangzi Jiang
Apparemment, on dirait plus facilement : "Eh ben mon colon".

Tout ceci n'étant pas concluant et afin de passer à autre chose parce qu'on va pas faire l'été là-dessus, saches que si tu aimes la photo (et que tu veux continuer de débattre sur "qu'est-ce qu'une belle photo, pourquoi, comment, qui ?"), tu peux te rendre sur ce site Instagram : Eh ben mon Dadu.

Nous continuons !
On parle, on parle, mais l'heure du ferry approche. Il nous faut une heure pour rejoindre Klaipeda. Ajoute à cela le fait que l'on ne trouve pas, que l'on se perde, que l'on trainaille, que l'on se trompe de file d'embarquement. On y va !
Les villes et villages défilent... Ah ben non, il n'y a que des arbres. Toujours est-il qu'une heure plus tard, nous arrivons à Klaipeda. Enfin presque parce que pour rejoindre la ville, il faut cette longue langue de sable qu'est l'isthme de Courlande. Pour cela, il faut prendre un premier ferry pour traverser ce que l'on appelle une passe maritime séparant l'isthme de la ville. Le stress monte. À quelle heure arrive ce ferry pour prendre l'autre ferry ? Combien de temps va durer la traversée ? Saurons-nous nous faire comprendre ?
Décidément, ces vacances sont trop fatigantes. Entre la frontière polono-russe, la frontière russo-lituanienne et maintenant le ferry, jamais on ne se repose.

Finalement, aucun problème et quelques minutes plus tard, nous arrivons au port. Enfin presque puisque dans un premier temps, nous sommes allés au Sud-Est alors qu'il fallait aller au Nord-Ouest. Mais c'est pas grave. Nous y sommes ! Là, devant notre ferry qui va nous mener de la Lituanie à l'Allemagne par la mer Baltique sur une distance de 493 kilomètres environ pour une durée de voyage de 17 heures au milieu des eaux.

Soit ceci :
carte ferry a

Et là, tu me dis : "Mais c'est pas ça qui était prévu quand on regarde la carte du périple prévu ?!"

Carte du périple initial prévu :
la carte b
On voit bien que, normalement, nous devions rejoindre la Suède,
puis le Danemark en empruntant moult grands ponts,
puis passer par Hambourg et terminer  Nevers.
Eh ben non !

Souvenons-nous : alors que nous venions de passer la frontière polono-russe, Maître Arnaud venait de recevoir un message l'invitant à se rendre au plus vite à Laruns afin d'avoir un entretien pour un emploi qui lui tenait à coeur. DONC changement de programme. Finie la Suède, fini le Danemark, Hambourg, tout ça. Il fallait rentrer au plus vite à Nevers pour qu'il puisse récupérer sa voiture à Château-Chinon afin de se rendre promptement dans son Béarn natal.
C'est la vie, c'est ainsi, mais nous n'avons toujours pas compris comment se faisait-il que cet appel soit intervenu au moment où nous étions le plus éloigné de notre point de départ et d'arrivée.

BREF ! Nous sommes à Klaipeda et nous avons pas le temps de visiter cette ville qui s'avère être la troisième plus grande ville de Lituanie après Vilnius et Kaunas.
DONCje sais : la photo représentative de Klaipeda n'est pas des plus adéquate pour se faire un idée de l'ambiance, de la beauté et de l'attrait touristique du lieu.

 

KLAIPEDA
H) Klaipeda, le ferry (Lituanie)

Mais il ne faut pas que cela nous empêche de parler un peu de la ville.
Alors : Klaipeda est la troisième ville de Lituanie. Ah oui, je l'ai déjà dit.
C'est un pôle d'activités national essentiel. D'ailleurs, on l'a tout de suite ressenti en arrivant. C'est même la première chose que nous nous sommes dites avec Maître Arnaud.
JENORME :"- Eh mais dis don' Maître Arnaud, tu n'as pas un l'impression que Klaipeda serait un peu un pôle d'activités national essentiel ?
MAÎTRE ARNAUD :"- Aaaah oui, j'en ai bien l'impression Jénorme."

"Le port de Klapeida est le plus important du pays. Il bénéficie d'une activité commerciale internationale. Basé sur la Mer Baltique avec 15% du fret mondial (en 2006), il représente une ouverture considérable sur les pays de l'Union européenne.
Les zones franches de la ville attirent de nombreux investisseurs étrangers, venus notamment de Suisse, du Danemark ou encore des Etats-Unis. Centre industriel majeur de... (...)"ÉDITIONS ATLAS

Ohlalala, c'est chiant tout ça !
Retournons à des choses un peu plus basiques.
La ville historique fut fondée en 1252 par les chevaliers teutoniques, c’est la plus vieille ville de Lituanie. Elle fut détruite par les russes et les nazis à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Il y règne ainsi une ambiance particulière ; un peu comme Berlin.
Situé sur la rive gauche de la Dane  -qui sépare la ville en deux- , le coeur historique de Klaipeda est célèbre pour ses rues pavées, ses maisons à colombages, les places du marché et du théâtre. C'est sur cette dernière que trône la fontaine du poète allemand du XVIIème siècle, Simon Dach, représenté avec une de ses héroïnes. Klaipeda recense, par ailleurs, quelques musées dignes d'intéret, comme celui de l'Horlogerie.

JENORME :"- Et aurons-nous le temps d'aller visiter tout cela Maître Arnaud ?
MAITRE ARNAUD :"- Oooh que non Jénorme. Regarde : le ferry a déjà quitté le port de Klaipeda."

Ah oui, tiens.

I) Klaipeda, vue sur la ville depuis le ferry

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous traversons la Baltique sur ce ferry nous amenant de Klaipeda, troisième ville de Lituanie, à Sassnitz, où nous étions déjà passés il y a quelques jours. Quelle aventure statique nous attend sur ce bateau ? Qu'allons-nous voir ? Qui allons-nous rencontrer ? Que de suspense, c'est insoutenable !



 

 

TOUR DES LACS D'AYOUS, prochainement... (64)

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Le week-end dernier, j'ai profité du début de la Coupe du Monde de football pour aller m'isoler dans les montagnes pyrénéennes.
Petite extrait vidéo d'un futur compte-rendu de la magnifique randonnée effectuée autour des lacs d'Ayous, dans la Vallée d'Ossau...

 

 

 

LE TOUR DES LACS D'AYOUS (64)

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Que l'on soit bien d'accord, je ne suis pas antifoot, mais quand des évènements comme la Coupe du Monde de football prennent de telles proportions télévisuelles, radiophoniques et comptoiriques (c'est à dire les discussions au comptoir), je préfère non pas faire l'amour en mer, mais aller marcher dans les montagnes.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

D'un point de vue complètement égocentré, je trouve cette allusion à"Elle préfère l'amour en mer" de Philippe Lavil très intéressante parce que cette nuit, j'ai justement rêvé que j'allais traverser l'océan Atlantique sur une sorte de barque en bois aménagée... mais que, au moment du départ, je préférais annuler ce périple car je n'avais pas mon blouson. Véridique. Toute la nuit, j'ai mis en place le voyage, l'itinéraire, les courses pour bouffer, les invitations pour que les gens viennent me voir partir depuis le lac de Pannecière  -ce qui n'est pas facile pour traverser l'océan Atlantique quand on sait que le lac de Pannecière se trouve dans le Morvan, en plein centre de la France. En tout cas, tout le monde était venu, même mes deux grands-pères décédés il y a plus de quinze ans. Mais, au moment du départ, alors que j'étais prêt à monter dans cette sorte de barque aménagée bizarrement, j'ai préféré annuler ce périple périlleux car je n'avais pas mon blouson... Ben oui ! C'est la seule chose qui me choquait. Traverser l'océan Atlantique sur une pauve barque sans toit, sans vivres, ni eau, avec un poste-cassette, c'était tout à fait normal, mais sans mon blouson imperméable, ce n'était plus possible.

Et puisque nous parlions de Philippe Lavil et de son tube "Elle préfère l'amour en mer", savais-tu qu'il avait composé cette chanson en une nuit avec Didier Barbelivien et Michel Héron pour les besoins du film "À nous les garçons" en 1985 ? C'est d'ailleurs pour cela qu'il n'aime pas trop chanter cette chanson car bon nombre d'autres de ses compostions qui lui ont pris beaucoup plus de temps n'ont jamais été reconnues par le public.

Toujours est-il que devant l'omniprésence des résultats de matchs de coupe du monde, je préférais prendre la tangente direction la montagne.
Pourtant, une fois de plus, la météo n'était pas des plus motivante. Ciel gris, vieille bruine à base de crachin. Mais rien ne pouvait m'arrêter ! Même s'il y avait du brouillard et de la pluie, j'avais décidé de prendre l'air !

En voiture, entre deux échauffements de joueurs français et trois résultats de matchs, les journalistes nous font part des différents sujets de philosophie du bac 2018. J'aime bien connaître les sujets. En compilant tous les sujets des différentes sections, je suis arrivéà cette question transcendantale :
"Si nous renonçons à la vérité, la culture peut-elle alors nous rendre plus humain à condition que le désir soit une marque de notre imperfection quant àéprouver l'injustice dans la mesure où nous savons ce qui est juste ou non, en fonction de notre insensibilitéà l'art quand une vérité est définitive ?"
Ce à quoi, nous pouvons répondre simplement, modestement, légitimement :
"Et réciproquement."

Cette année, je me suis surtout concentré sur les tweets des futurs candidats à l'examen. Mon préféré fut celui posté par Jade :
"Le bac dans 20 min et je regarde la vidéo d'un chien qui va chercher des boissons dans un frigo."

 

MAAAAAAAAAIIIIIISSSSSSS....
nous avons parlé de "transcendantal",
ça tombe bien : cela me fait penser à"transorbitale" !

PAF !
ENCHAÎNEMENT PAS PIQUÉ DES HANNETONS !

 

Je suis dans la voiture qui m'amène des Landes aux montagnes pyrénéennes. Le temps est gris, les bords de route exhibent des mots et des lieux pas très enthousiasmant, comme ce nom de cimetière à Orthez ou cette ancienne auberge de Loubieng au nom déprimant quand on regarde les locaux.

Orthez, panneau cimetière (64)           Loubieng, la belle époque (64)

Mais eh oh, faut pas déprimer là ! C'est la vie, c'est la route.
Arrivéà hauteur d'Arudy, le ciel s'éclairict subitement, laissant apparaître un ciel bleu immaculé. Oui, cela va être une belle journée en montagne. Et c'est à ce moment précis que, lors de sa matinale du samedi sur RTL, Bernard Poirette interpelle mon intention.
Déjà, premièrement une, j'adore ce nom, "Poirette". Cela me fait penser à une sorte de petit alcool sympathique, genre poire ou poiré, que tu bois comme ça de façon imprévue au détour d'une fin de repas pour poursuivre les discussions. Deuxièmement deux, Bernard Poirette a une super voix.
Tout ceci pour dire que c'est en passant à Arudy, où le ciel se dégage et où la vallée d'Ossau prend son élan, que Bernard Poirette fit une petite parenthèse littéraire pour parler d'un livre qui l'avait intrigué.
Pour en parler, retrouvons notre nouvelle rubrique :

 

UN LIVRE,
UNE CABANE AU FOND DES BOIS
Un livre, une cabane au fond des bois, les incurables
La coupe du Monde t'emmerde ? Les informations te mangent le cerveau ?

Les vacances sont encore loin ? Les gens sont pénibles ?
Un livre, une cabane au fond des bois.
La nouvelle rubrique qui te permettra de prendre le large sans aller trop loin
à condition que tu es une cabane et un livre pas loin de toi.

 

AUJOURD'HUI : LES INCURABLES de John Bassof
1953, quelque part au fin fond de l’Amérique. Le Dr Freeman, neurologue visionnaire mais violemment contesté, est chassé de l’hôpital psychiatrique où il exerce. Il enlève son dernier patient, vouéà lui servir d’assistant, et part sur les routes défendre sa méthode thérapeutique révolutionnaire : la lobotomie transorbitale. Armé d’un pic à glace et d’un marteau, Freeman est persuadé qu’aucune dépression, aucune catatonie, aucune psychose ne lui résistera. Jusqu’à ce que, dans une petite ville de l’Oklahoma, sa propre santé mentale soit mise à rude épreuve par une galerie de personnages délirants. Un prêcheur qui prend son fils pour le Messie, une jeune prostituée démente et une fratrie de gros bras manieurs de machettes se chargeront de lui rappeler qu’une foi aveugle ne peut mener qu’au désastre.

Ce roman est basé sur un personnage et des faits réels.

Enfin, pour finir cette rubrique du jour, je me permets de répondre à la question d'un auditeur qui m'a demandé : "Quel livre amènerais-tu sur une île déserte ?"
Eh bien écoute, j'amènerai "Comment construire une centrale nucléaire sur une île déserte" car, oui, l'électricité, même loin de tout au milieu de nulle part, c'est important.

 

Me voici arrivéà Laruns.
Pas question de monter à Gourette puisque la route du col de l'Aubisque est interdite. En fait, il n'y a plus de route. Elle est tombée...

route           route
Photos : Sud-Ouest

Reste à savoir si elle sera réparée pour le passage des coureurs du Tour de France puisque ces derniers doivent l'emprunter le 27 juillet prochain.
Et là, à ce moment précis, tu peux également te dire :
TOI : "- Mais oui, il nous parle de coupe du monde de football depuis tout à l'heure, mais le Tour de France aussi a commencé ! Et, en plus, le titre de son billet "Le tour des lacs d'Ayous" peut faire penser à cette compétition sportive qui est la compétition la plus regardée à la télé dans le monde entier... après la Coupe du Monde de foot et les JO d'été ?"

Oui, c'est vrai, je n'y avais pas pensé, mais revenons à nos moutons !

Tiens,
et quand on parle du loup,

voici les brebis !

Alors que je lace mes chaussures de randonnées avant le grand départ, je suis accueilli par un passage de brebis s'en allant rejoindre les estives environnantes.
C'est parti pour moi aussi, mais carrément à l'opposé. Pendant que les animaux s'en vont vers le Turon de Magnabaigt, je prends la direction du lac de Bious-Artigues.

DONC !

Pour se situer un peu géographiquement, saches que pour rejoindre le départ de la randonnée du "Tour des lacs d'Ayous", il faut  -non pas prendre la route effondrée-  mais bel et bien l'autre qui monte en direction du col de Portalet.
Une fois passé le beau village de Laruns, la route va s'enfoncer dans d'étroites gorges pour en ressortir à Eaux-Chaudes, puis Gabas et ses patous allongés sur le bord de la route.
Il faut ensuite prendre à droite, direction lac de Bious-Artigues. Quelques kilomètres sur une route étroite passant en forêt et me voici arrivé au lieu de départ de la randonnée du jour : le parking de Bious-Oumette (1302m). Ce parking se situe un peu plus bas que celui de Bious-Artigues (1422m) qui est très vite plein en cette saison.

Et voici le départ de la randonnée !
A) Bious-Artigues, départ randonnée lacs d'Ayous (64)

D'après les panneaux et autres magazines de randonnées, le Tour des lacs d'Ayous prend environ 5h30 pour une distance de 14 kilomètres avec un dénivelé de plus de 800 mètres. Des variantes existent en se rendant au Pic d'Ayous, au col des Moines et autres, afin d'avoir le plus beau panorama possible sur ce lieu magnifique.

Jean-Pierre est à l'affut. Au-dessus des arbres, il pointe le sommet de ses cimes d'une altitude de 2884 mètres, telle une sentinelle.

A) Bious-Artigues, pic du Midi d'Ossau (64)


Petite montée par un chemin étroit qui est plutôt une sente, avec une vue imprenable sur le barrage et... sur le Pic de Midi de Jean-Pierre d'Ossau.

A) Bious-Artigues, barrage et pic du Midi d'Ossau (64)

Jean-Pierre est à l'affut. Au-dessus du ciment, il pointe le sommet de ses cimes d'une altitude de 2884 mètres, telle une sentinelle.

A) Bious-Artigues, marche ou crêpe (64)Quelques deux minutes et 46 secondes plus tard, j'arrive à hauteur du parking du lac.
Il y a des randonneurs qui se préparent, des chevaux, des voitures, des chevaux au milieu des voitures pendant que des randonneurs se préparent et... une crêperie au nom intéressant...

 

 

 

Johnny CreppCela me rappelle le nom que le sosie non officiel avait pris pour une journée lors du marché de Périgueux. (Photo : Sud-Ouest)

 

 

Vu que je ne suis pas fan des crêpes, je préfère continuer à marcher pour arriver à hauteur du lac de Bious-Artigues.

 

LAC DE BIOUS-ARTIGUES
A) Bious-Artigues, lac de Bious-Artigues

A) Bious-Artigues, lac de Bious-Artigues (64)            A) Bious-Artigues, lac de Bious-Artigues et chalet

A) Bious-Artigues, lac de Bious-Artigues et pmic du Midi df'Ossau (64)

C'est bucolique. Les montagnes, les sapins, le vert émeraude de l'eau, le calme, une petite maison blanche isolée.
Il est encadré au sud-est, par le Bois de Bious-Artigues avec la crête de l'Ours et le vallon des Moundelhs dont la crête rejoint le Pic du Midi d'Ossau; au nord-est, par le Turon de Magnabaigt (1734 m); au sud-est, par le pic de Tours (2129 m); par le vallon d'Aas de Bielle qui descend du nord-est avec la crête de las Becquettes et au Nord, par le versant sud du pic Houratatère (2182 m). La partie est du plateau côtoie la limite du Parc national des Pyrénées.
Alimenté par le gave de Bious et les ruisseaux de Moundhels, d'Aas et d'Aule, il se situe à 1 416 mètres d'altitude, et sa profondeur maximale est de 40 mètres et sa superficie de 32,6 hectares. Son niveau varie en fonction de la saison et des précipitations. (sources :Wikipedia)
Le lac de Bious-Artigues est alimenté par le gave de Bious provenant de lacs plus élevés, comme le lac Gentau, le lac Roumassot et le lac Bersau.

C'est la direction que je prends pour rejoindre ces étendues d'eau naturelles en suivant un temps le gave par une montée assez sévère, pénétrant dans les résineux.

A) Bious-Artigues, cascade (64)         A) Bious-Artigues, gave de Bious (64)

Quelques mètres plus tard, j'arrive à la croisée des sentiers. Deux possibilités :
- soit prendre à droite en direction des lacs Roumassot, du Miey et Gentau pour aller au plus vite m'allonger dans l'herbe tendre entourant les lacs d'Ayous.
- soit faire le tour complet par les lacs Casterau, Paradis et Bersau pour prendre une grande bouffée de solitude.

J'opte pour le second choix.
Les petits panneaux jaunes indicateurs de randonnée précisent que le col des Moines (où je n'irai pas) se trouve à 2h20.
Le sentier du Tour des lacs d'Ayous commence par la traversée du gave de Bious en empruntant un petit pont.

B) Lacs d'Ayous, à la croisée des chemins, pont de Bious (64)


Une fois le pont passé,
ce sont les grands espaces !

Lacs d'Ayous, passé le pont, insta (64)

B) Lacs d'Ayous, Gave de Bious et pic des Moines (64)

Je continue de longer le gave de Bious par un beau plateau portant le même nom. Face à moi, le pic Paradis sur la gauche et le Pic Castérau droit devant.
La montée est légère sur un chemin en dur. Ce dernier s'étroitise... mais si, ça se dit"s'étroitise" du verbe "S'étroitiser". Je m'étroitise, tu t'étroitises, il s'étroitise... Il s'est étroitisé. Nous nous étroitisions. Que vous vous étroitisates. J'eus étroitisé... Bon eh oh !
Plus le sentier s'élève, plus il s'étroitise, laissant apparaître derrière lui un premier panorama splendide sur le plateau où serpente le sentier et le gave.

B) Lacs d'Ayous, plateau du Gave de Bious

La flore n'est pas en reste. Je croise quelques spécimens colorées dans la montée, comme des boutons d'or bien jaunes et des myosotis au bleu pâle.

B) Lacs d'Ayous, fleurs et pic du Midi d'Ossau (64)              B) Lacs d'Ayous, myosotis (64)

Quand j'étais petit, j'adorais les myosotis ; belle petite fleur qui, offerte, veut dire "aimez-moi, souvenez-vous-de-moi, plus je vous vois, plus je vous aime, pensez à moi" ou encore la plus utilisée : "ne m'oubliez pas". Cette interprétation proviendrait d'une légende selon laquelle un chevalier et sa dame se promenaient le long d'une rivière. Il se pencha pour lui cueillir une fleur, mais perdit l'équilibre à cause de son armure et tomba à l'eau. Alors qu'il se noyait, il lança la fleur vers sa dame en criant "Ne m'oubliez pas !".

Aucune chance que je me noie
dans la petite rivière -dominée par le Pic des Moines-
que je longe à présent.

C) Lacs d'Ayous, ruisseau et pic des Moines (64)


Quant au gave de Bious, nous nous sommes séparés un peu plus bas. Il a continué son chemin vers le sud alors que j'ai pris la direction de l'Ouest.

C) Lacs d'Ayous, Pic du Midi d'Ossau, cabane de Cap de Pount et Gave de Bious (64)

J'ai dépassé depuis quelques minutes la cabane de Cap de Pount que tu peux voir sur la photo ci-haut, et plus précisément sur les deux photos ci-bas.

C) Lacs d'Ayous, cabane de Cap de Pount (64)              C) Lacs d'Ayous, cabane de Cap de Pount

Bien isolée dans les montagnes, elle a les étendues vertes des estives pour elle seule.
En cette saison, la cabane est occupée par les bergers. Elle peut accueillir six personnes, possède une cheminée, de la vaisselle, du mobilier, l'eau courante, un poêle et un livre d'or. Elle se trouve à 1640 mètres d'altitude, non loin du départ de la randonnée réalisant le tour du Pic du Midi d'Ossau.

C) Lacs d'Ayous, Pic du Midi d'Ossau, cabane de Cap de Pount et pic de Peyreget (64)

Après avoir passé les cabanes de la Hosse  -toujours dominées par Jean-Pierre-  le sentier s'étroitise (si, si, si : s'étroitise, j'insiste !) encore un peu plus pour devenir une sente allant se perdre dans un pierrier.

D) Lacs d'Ayous, cabane de la Hosse et Pic du Midi d'Ossau (64)             D) Lacs d'Ayous, sentier pour lac Casterau (64)

C'est la dernière montée avant d'atteindre le premier des six lacs composant les lacs d'Ayous.
Une fois en haut, un petit regard sur le chemin parcouru depuis ce matin...

D) Lacs d'Ayous, sentier pour lac Casterau, en haut du pierrier (64)

Après avoir passé quelques éboulis naturels de pierres, j'arrive à hauteur du lac Castérau.

LAC CASTERAU
D) Lacs d'Ayous, lac Casterau, neige et pic de Bielle

Magnifique petit lac d'altitude dans lequel se reflète le pic de Bielle, dont le sommet atteint les 2314 mètres d'altitude.
Le lac Castérau se trouve à 1943 mètres d'altitude. Sa surface est de 1,4 hectare et, comme tu peux le voir, il y a encore un peu de neige sur certaines de ses rives.

D) Lacs d'Ayous, lac Casterau, neige et pic de Bielle (64)               D) Lacs d'Ayous, lac Casterau, neige et pic de Bielle

Ce qui peut donner quelques idées d'exploitation du site...

Un coup que ça c'est dit, je décide de poursuivre mon chemin. je consulte ma carte IGN pour voir dans quelle direction partir sans risquer de se perdre tout en faisant un peu de hors sentier. C'est là que je découvre qu'un peu plus haut, vers le sud, se trouve un petit lac au nom laissant rêveur : le lac Paradis.
Petit soucis, le sentier hors piste censé mener à ce petit lac est recouvert par la neige. Tant pis, je tente tout de même le coup. Il n'y a pas trop de risques. C'est parti.

Quelques minutes plus tard, je dépasse une petite corniche. Le lac m'apparait.

 

LAC PARADIS
E) Lacs d'Ayous, Lac Paradis (64)

Ouais, ouais, ouais, ok, c'est vrai, on ne voit pas bien et on pourrait croire qu'il s'agit de n'importe quel bord de lac, et tout ça et tout ça...
Je m'en vais donc de ce pas prendre un peu d'altitude pour te montrer quelle est la spécificité de ce lac Paradis.

 LAC PARADIS
E) Lacs d'Ayous, Lac Paradis, panorama

Situéà 1976 mètres d'altitude, ce lac est bien caché entre les montagnes, hors du sentier officiel des lacs d'Ayous. D'une superficie d'un hectare, on ne le voit pas du sentier. Ce qui l'isole un peu des autres lacs. Pas un bruit, personne.
Une fine couche de glace recouvre encore une partie de l'hectare que fait le lac, lui conférant une sorte de forme de coquillage aléatoire.

 
Les différentes traces de neige aux alentours semblent former des dessins...

E) Lacs d'Ayous, Lac Paradis, environs (64)             E) Lacs d'Ayous, Lac Paradis

Bon, ce n'est pas très évident, mais, par exemple, sur la photo ci-bas, on distingue très nettement sur la gauche au-dessus du lac, un pélican... Si, si, si.

E) Lacs d'Ayous, Lac Paradis, panorama

Après avoir pique-niqué devant ce magnifique panorama, je rejoins le sentier des lacs en retournant au lac Castérau.

         Je dépasse les ruines d'une ancienne bergerie...
D) Lacs d'Ayous, lac Casterau, pic du Midi d'Ossau et pierres (64)

...pour suivre le chemin qui s'en va monter rudement dans les montagnes...
D) Lacs d'Ayous, sentier pour lac Casterau, en haut du pierrier (64)    
...en direction du Pic de Bielle face à moi et le Pic Castérau sur la droite.

 

ATTENTION :
PAUSE FLEURS

D) Lacs d'Ayous, gentianes printanières (64)

La gentiane printanière exhibe ses belles couleurs bleues intenses.
Des superstitions sont associées à la Gentiane de printemps, ainsi cueillir une Gentiane pour la mettre dans une maison porterait malchance car l'individu risquerait d'être frappé par la foudre.
Ah ben merde. Bon...


 ATTENTION :
PAUSE BORNE

Lacs d'Ayous, borne montagne de Bious (64)

Ce qui nous permet de faire un petit brife sur la randonnée en cours.
Je me trouve à la croisée des chemins sur un flanc de montagne sans végétation. Il n'y a là que de la pierre et de la terre comme si cela avait raviné il y a peu.
La montagne en question est la montagne de Bious. Je suis à 2010 mètres d'altitude, très précisément. Bious-Artigues, d'où je suis parti, se trouve à présent à 6,5 km derrière moi.
À ma gauche, le sentier part en direction du col des Moines, à 1,2 km d'ici, par le GR108 qui est aussi le chemin des Pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
C'est le col frontière entre la France et l'Espagne, les Pyrénées-Atlantiques et l'Aragon. Les pèlerins y passent pour rejoindre l’Hôpital chrétien du Somport. Il est matérialisé par la borne 309.

Lacs d'Ayous, borne montagne de Bious
À ma droite, on continue le tour des Lacs d'Ayous avec le lac Bersau à 600 mètres, derrière la montagne de Bious, là-bas au loin, alors que ce n'est peut être pas loin du tout.
Quant au refuge d'Ayous, il est à une heure de marche, soit 2 kilomètres.

 

 

 


Je poursuis donc mon ascension vers le lac Bersau, le plus haut des lacs d'Ayous, mais également le plus grand.
Derrière moi, le lac Castérau s'éloigne pour laisser apparaître sa situation isolée.

F) Lacs d'Ayous, montée, vue sur le lac Castreau et pic du Midi d'Ossau (64)

Petite montée facile qui me fiat passer de 2010 mètres à 2078 mètres très précisément ; soit, oui Mesdames Messieurs, vous avez bien compté : un dénivelé de 68 mètres !
Et que voit-on à cette altitude lorsque l'on a passé une petite crête pour aller se poser sur un rocher ?

Eh bien,
nous voyons le chemin parcouru depuis ce matin...Lacs d'Ayous, vue sur le lac Castérau depuis le lac Bersau (64)

Le tout dominé par la silhouette original du pic Castérau,
culminant à une altitude de 2349 mètres.
Lacs d'Ayous, pic Castérau (64)


Voici la vue que l'on a lorsque nous regardons vers l'Est. Mais que voit-on lorsque nous regardons vers l'Ouest ?
Eh bien, ne voici pas qu'apparait le beau et grand lac Bersau.

 
Maintenant, concentrons-nous sur ce lac Bersau.

 

LAC BERSAU
Lacs d'Ayous, lac Bersau sous la glace, coquille, profil (64)

Ceci est la partie Est du lac qui se détache légèrement de l'ensemble, séparé par un petit banc de terre, à peine visible aujourd'hui sous la glace et la neige. Ces dernières donnent une forme originale à cette partie du lac Bersau, comme une coquille Saint-Jacques... enfin, pour peu que l'on trouve une coquille Saint-Jacques jolie.

Lacs d'Ayous, lac Bersau sous la glace, coquille

Que nous réserve comme autre surprise le plus haut lac de ce tour des lacs d'Ayous ?
Pour le découvrir, j'emprunte le sentier officiel, disparu sous la neige et la glace.

Lacs d'Ayous, lac Bersau, sentier sous la neige (64)

 Tu vois ? Non, tu vois pas ?

Regarde,
il est là :
Lacs d'Ayous, lac Bersau, sentier sous la neige (64) a

Ce petit sentier presque disparu contourne le lac par sa rive Est.
Situéà 2080 mètres d'altitude, il a une superficie de 12,5 hectares pour une profondeur pouvant atteindre jusqu'à 30 mètres. Contrairement aux autres lacs qui ont une forme ronde ou ovale, le lac Bersau, lui, est plus "accidenté", comme on peut s'en rendre compte avec une carte IGN.

lac bersau, carte
Carte : IGN portail

Le lac est encore complètement recouvert par la neige et la glace, mais certains endroits commencent à se découvrir progressivement, laissant apparaître des formes et des couleurs variées. La glace craque par endroit.

Lacs d'Ayous, lac Bersau, panorama (64)

Lacs d'Ayous, lac Bersau, coquille (64)            Lacs d'Ayous, lac Bersau, formes (64)

Lacs d'Ayous, lac Bersau, lac et pic Hourquette

Lacs d'Ayous, lac Bersau, smiley (64)          Lacs d'Ayous, lac Bersau, tête de mort (64)
Smiley !                                                                                                              Tête de mort !Lacs d'Ayous, lac Bersau, panorama

Spectacle naturel magnifique et envoûtant !

J'arrive sur la rive nord du lac. Ce dernier devient résurgence, puis petit ruisseau dévalant dans les rochers pour s'en aller approvisionner le lac Gentau, prochaine étape de ce tour des lacs d'Ayous.

Lacs d'Ayous, retenue d'eau, lac Bersau (64)
                                                      Résurgence


Descente progressive
pour passer de 2080 mètres d'altitude
à 1947 mètres d'altitude

Lacs d'Ayous, panorama, pic du Midi d'Ossau et lac Gentau (64)

Lacs d'Ayous, panorama, lac Gentau depuis lac Bersau (64)

Lacs d'Ayous, descente vers lac Gentau (64)

Après quelques minutes de descente, j'arrive à hauteur du refuge d'Ayous à côté duquel se trouve un promontoire naturel pour admirer l'étendue bleue du lac Gentau.

 

LAC GENTAU
Lacs d'Ayous, lac Gentau et pic du Midi d'Ossau

Situéà 1947 mètres d'altitude, il est l'un des plus emblématiques des six lacs d'Ayous. Avec ses 9,3 hectares d'eau bleue dans lesquelles se plaît à se mirer le Pic du Midi de Jean-Pierre d'Ossau, les randonneurs et autres marcheurs moins expérimentés aiment venir se poser sur ses rives herbeuses pour profiter du soleil d'altitude. Le lac Gentau est accessible en deux heures de marche en suivant le GR10 depuis le parking de Bious-Artigues. La portion séparant ces deux points arbore un dénivelé de 654 mètres.

Lacs d'Ayous, rives du lac Gentau et pic du Midi d'Ossau (64)

Lacs d'Ayous, rives du lac Gentau et pic du Midi d'Ossau

Je me pose tranquillement dans la belle verte, face au majestueux pic.

Il est grand temps de se boire
une petite bière belge.
Jénorme se boit une bonne Duvel au lac Gentau (64)


Derrière moi, au-dessus, le refuge d'Ayous domine le lac.

Lacs d'Ayous, refuge d'Ayous (64)Cette année, il est ouvert du 19 mai au 14 octobre 2018.
Une nuit pour adulte revient à 13 euros. Il est également possible de choisir la demi-pension , comprenant dîner, nuité et petit déjeuner pour la somme de 38,50 pour un adulte.
Renseignements et réservation : Refuge d'Ayous.
C'est un lieu magnifique, en pleine nature, face à un panorama exceptionnel.

 

 

Lacs d'Ayous, lac Gentau, panneau et pic du Midi d'Ossau (64)

Je ne passerai pas la nuit au refuge cette fois-ci. Je reste encore un peu allongé dans l'herbe àécouter le doux son du petit cours d'eau provenant du lac Bersau pour venir se jeter dans le lac Gentau.


C'est très difficile de repartir. Je regarde, je scrupte... oui encore un nouveau verbe qui mélange allégrement les verbes sculpter et scruter. En clair, scrupter veut dire "Sculpter du regard".
DONC je scupte le pic du Midi d'Ossau de Jean-Pierre pour y trouver des formes cachées...

Lacs d'Ayous, lac Gentau et pic du Midi d'Ossau, rives (64)

Lacs d'Ayous, pic du Midi d'Ossau, zoom (64)          Lacs d'Ayous, pic du Midi d'Ossau, zoom

Pas évident comme ça à première vue, mais il me semble bien distingué une tête d'ours en plein centre, comme un signe quant àla réintroduction de deux ours femelles dans les Pyrénées au mois de septembre prochain.

 Et puis... Bon... Il est 18 heure... Il va falloir redescendre... Normalement, j'en ai pour 1h30... Bon... C'est parti....
Je quitte les rives du lac Gentau.

               Un dernier regard en arrière...
Lacs d'Ayous, lac Gentau, pic du Midi d'Ossau et neige (64)
        Y'a quand même encore un peu de neige pour un mois de juin !

Et je retourne sur le GR10 qui doit me ramener au parking de Bious-Artigues en passant par les deux derniers lacs de cet itinéraire de randonnée des lacs d'Ayous.

OH
ATTENTION !!!

Lacs d'Ayous, lac Gentau, serpent
Non, ce n'est pas un ours !
Je ne sais pas ce que c'est comme serpent,

mais apparemment, il est plus effrayé que moi.

 

Le sentier descend tranquillement jusqu'au lac du Miey, le plus petit des six lacs d'Ayous.

LAC DU MIEY
Lacs d'Ayous, lac du Miey (64)

Lacs d'Ayous, lac du Miey et pic du Midi d'Ossau (64)                 Lacs d'Ayous, lac du Miey, sentier et pic du Midi d'Ossau (64)

Le lac du Miey est situéà 1914 mètres d'altitude, possède une surface d'un hectare et sa profondeur maximale est de 3,5 mètres. Ah ben oui, si on veut être médisant, on dirait que qu'il ressemble plus à une grande flaque d'eau qu'à un lac. Peut être cache-t-il un secret bien gardé ?


Je continue à descendre pour suivre le cours d'eau provenant des lacs Bersau, Gentau et Miey. Il s'élargit, ses courants sont de plus en plus forts. Soudain, il disparaît ! Et je le retrouve sous la forme d'une belle cascade de l'autre côté des rochers.

Lacs d'Ayous, cascade, lac de Roumassot

Une cascade qui devient moins violente ensuite...
Lacs d'Ayous, cascade, lac de Roumassot
...pour laisser ses eaux s'écouler
jusqu'à la cabane de Roumassot...

Lacs d'Ayous, cascade, pic du Midi d'Ossau et cabane du Roumassot (64)            Lacs d'Ayous, cabane de Roumassot (64)

Et qui dit "cabane de Roumassot", dit "lac de Roumassot" ; le dernier lac des lacs d'Ayous vers le lequel je passerai aujourd'hui pour terminer cette sublime boucle rando-romanesque.

 

LAC DE ROUMASSOT
Lacs d'Ayous, lac Roumassot (64)

Lacs d'Ayous, lac Roumassot et jonquille (6')             Lacs d'Ayous, lac Roumassot

Le lac de Roumassot, également appelé lac d'Ayous, est situéà 1845 mètres d'altitude. Il a une surface de 5,1 hectares et une profondeur de 16 mètres.
Il a été aleviné au départ par des bergers, comme en témoigne un rocher gravé dans l'axe du sentier. Il y est écrit : ""peuplé avec 27 truites le 27 octobre 1860 P Larroque-Blazy et Philippe Ducoussot de Laruns".

Lacs d'Ayous, lac Roumassot, jonquille (64)Bon, personnellement, je n'ai pas vu ce rocher, mais plutôt une jonquille isolée.

 

 

 

 

 

Le tour des lacs se termine. Il ne me reste plus qu'à pénétrer dans la forêt qui sépare le lac Roumassot du lac de Bious-Artigues.


Avant de disparaître, je regarde une dernière fois la vallée d'Ossau où,

au loin, au loin, commencent à poindre quelques nuages stagnants.
Lacs d'Ayous, retour (64)

Et Jean-Pierre ?
Pas de béret, ni de cagoule,
mais une barbe à la hipster.
Lacs d'Ayous, Pic du Midi d'Ossau depusi lac Roumassot, nuage (64)

 J'entre dans la forêt. La descente est abrupte. Quelques minutes plus tard, je retrouve les rives du lac de Bious-Artigues, puis le parking de Bious-Oumette. C'est marrant, les brebis avec lesquelles je suis parti ce matin, arrivent en même temps que moi.

Je monte dans la voiture. Je démarre. Les infos balancent les derniers résultats des matchs de la Coupe du Monde.
Voilà.

Une dernière précision...
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À la prochaine pour d'autres aventures de proximité.

 

 

 

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