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Channel: LE VOYAGE DE JéNORME
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Et ces vacances d'été 2017 alors ?

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Alors, bon, on est d'accord : il ne se passe pas grand chose sur ce blog depuis deux semaines. C'est vrai, bravo, bien observé, rien à redire, eh ouais, ben ouais, c'est ainsi. Mais je ne peux pas être en vacances, partir aux quatre coins de France et rédiger quelques billets pour en parler.
Alors, pour patienter, voici quelques photos bien égocentriques de quelques-uns des endroits où je suis passé ces derniers jours.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Parti d'Orthez il y a trois semaines
après l'inauguration de la plancha de Maître Arnaud...
inauguration plancha Arno K

inauguration plancha Arno G
     inauguration plancha Arno I


...il m'a fallu passer par l'Aire des Pyrénées située sur l'A64
avec cette monumentale sculpture de Jean-Bernard Métais
à la gloire du Tour de France dans les Pyrénées...
Jénorme est sur l'Aire des Pyrénées (65)

...puis par le petit village de Chis
où les habitants ne sont pas appelés
les Chiants ou les Chieurs,
mais bel et bien les Chissois.
Jénorme est à Chis (65)

Où se trouve Chis ?, te demandes-tu.
Eh bien non loin, de Auch, ou d'Auch -comme tu veux- préfecture du Gers,
bien connue  pour son escalier monumental dominé par la statue de D'Artagnan.Jénorme est à Auch (32)

 

Quelques centaines de kilomètres plus tard, j'arrive à Nevers.

Un tag met à l'honneur
les prouesses de l'équipe de rugby locale
ayant accédé cette année à la Pro D2.
Nevers, tag d'arrivée (58)

 C'est le moment de retrouver notre jeu de l'été : "Where is Mimine ?"

WHERE IS MIMINE ?

Varennes-Vauzelles, où est p'tite Mimine, dans les fleurs (58)  Varennes-Vauzelles, où est p'tite Mimine, dans les fraises (58)  Varennes-Vauzelles, où est p'tite Mimine, dans les poireaux (58)  Varennes-Vauzelles, où est p'tite Mimine, dans son panier (58)
Mimine is in the flowers            Mimine is in the potatoes              Mimine is in the leeks      Mimine is in his basket

Varennes-Vauzelles, où est p'tite Mimine, dans le composte(58)  Varennes-Vauzelles, où est p'tite Mimine, dans le jardin (58)  Varennes-Vauzelles, où est p'tite Mimine, sur le toit (58)  Varennes-Vauzelles, où est p'tite Mimine, sur une planche (58)
Mimine is in the compost        Mimine is in the garden             Mimine is in on roof          Mimine is on the board

Comme Nevers n'est pas loin du Morvan, pourquoi ne pas aller faire un petit tour rapide à Poil et son auberge.

Jénorme est à Poil (58)

Poil, l'auberge (58)

Ceci me rappelant le proverbe évoqué par Nans et Mouts dans leurs émissions "Nus et culottés" : "Rien ne sert de courir, il faut partir à poil".
Cinq belles émissions encore proposées en cet 2017 dont ce périple à Londres au départ de la Normandie pour aller rencontrer un super héros.

 

Tout ceci donne des envies.
Aller un peu plus loin. Morvan = petites montagnes.
Et si on allait voir les hautes montagnes. Hautes montagnes = Mont Blanc.
C'est parti.


Boire une Suze-cassis au Refuge de Cordon
face à la chaîne du Mont Blanc.
Jénorme boit l'apéro au refuge, Cordon (74)


Puis partir sur un sentier de randonnée

baptisé le Belvédère du Mont Blanc.
Jénorme vous présente le Mont Blanc depuis Cordon (74)


Le Mont Blanc est beau de loin, mais que se cache-t-il derrière le plus haut sommet d'Europe avec ses 4810 mètres d'altitude ?

La Mer de Glace,
par exemple.
Jénorme est à la Mer de Glace, Chamonix (74)

Surprenante ! Je n'étais pas venu ici depuis 1988. La Mer de Glace a fondu ! Oui, fondu !

Reste la grotte de la Mer de Glace
que les autorités déplacent toujours plus
chaque année au grès de la mouvance du glacier.
Jénorme est dans la grotte de la Mer de Glace, Chamonix (74)

 

Un peu plus bas, je teste la luge d'été.
Jénorme fait de la luge d'été, Chamonix (74)

Et puis, la glace et la neige fondantes,
les eaux de l'Arve se déchaînent
pour permettre la pratique du rafting à quatre
pour regagner la vallée Blanche saturée de voitures,
de camions et de pollution.
Sallanches, rafting (74)

 

Je décide d'aller faire un petit tour en Suisse.
Ce n'est pas si loin que ça de Chamonix. Il faut juste passer par Argentière, Vallorcine, Le Châtelard, Martigny, Montreux...

Jénorme est à Montreux avec Ray Charles (Suisse)        Jénorme est avec Aretha Franklin, Montreux (Suisse)
Bonjour Ray Charles !                                          Bonjour Aretha Franklin !


Je longe les rives du Lac Leman, des couleurs et une fourchette géante.
Montreux, lac Léman et fleurs

Jénorme est devant une fourchette géante, Corsier-sur-Vevey (Suisse)

C'est Corsier-sur-Vevey.
Et à Corsier-sur-Vevey, il y a Chaplin's World ! Un musée à la gloire de Charles Chaplin, installé dans son manoir.
C'est ici sur les hauteurs du Lac Leman et de la ville qu'il s'est installé en 1952 après avoir été chassé des États-Unis.

Jénorme à Chaplin's world, chez le barbier, Corsier-sur-Vevey (Suisse)       Jénorme à Chaplin's world, Corsier-sur-Vevey (Suisse)

Jénorme à Chaplin's world, costume du dictateur, Corsier-sur-Vevey      Jénorme à Chaplin's world, entre Charlie Chaplin et Mira McKinney, Corsier-sur-Vevey (Suisse)

Magnifique musée dont je reparlerai ultérieurement.


En attendant,

il faut regagner la France
en passant, par exemple,
par...

Jénorme boit une bière à Bière (Suisse)

 

Et puis, retour en terres nivernaises.
Des propositions d'activités diverses sont mises en scène par les agriculteurs locaux.

Chatillon-en-Bazois, annonce comice (58)
                                       Boire une bière au comice de Chatillon-en-Bazois

Saint-Benin-d'Azy, ventrecôte (58)
Faire du ventricôte à Saint-Benin-d'Azy                                        

Sachant que le Ventricôte consiste à manger une entrecôte-frites en faisant du ventriglisse. À Port-de-Lanne, à la mi-août, ils organisent la Ventrèchisse ; c'est comme le ventriglisse aussi sauf que tu glisses à poil sur le ventre sur des tranches de ventrèches bien cuites.

MAIS NOUS REPARLERONS
DE TOUT CELA PLUS EN DÉTAILS

DANS DE PROCHAINS BILLETS.

En attendant de se retrouver pour plus de précision, écoutons le dernier extrait du prochain album des Queens of the Stone Age.

 

 

 

 


A la recherche du lac d'Isabe 2, le retour ! (64)

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Alors, je ne sais pas si tu te souviens, mais il y a de cela deux ans, deux mois, huit jours, trois heures, huit minutes et 15, 16, 17, 18, 19... secondes, je m'étais rendu dans la vallée d'Ossau, et plus précisément au-dessus du village d'Eaux-Chaudes, et plus précisément vers les gorges du Bitet pour prendre le départ d'un sentier qui devait normalement me conduire au lac d'Isabe.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Hopla, l'intro, c'est fait.
Mais nous allons creuser un peu plus afin d'être tout à fait clair avec le récit qui s'en suivra.

Oui, cher lectrice, cher lecteur, je ne sais pas si tu es plusieurs, mais saches que c'était en juin 2015 que tout commença.
Il faisait beau, chaud., mais ce n'était pas grave. Emmanuel Macron n'était pas encore président de la République française, mais Raimonds Vējonis remportait l'élection présidentielle en Lettonie ; pays faisant partie de l'Euro depuis 2014 et qui fut l'un des trois pays a avoir recouvré son indépendance en 1989 avec la Révolution Chantante, une révolution un peu moins connue peut être que la Révolution française, ou la Révolution des Oeillets, ou la Révolution Orange, ou la Révolution de Velours, mais qui retenu l'attention, notamment, par la formation d'une chaîne humaine, la Voie Balte, de plus de 2,3 millions de personnes sur 560 kilomètres, traversant L'estonie, la Lituanie et et et et... la Lettonie, ben oui !
C'est également début juin 2015 que l'acteur britannique Christopher Lee nous quittait après avoir tourné dans plus de 225 films.
C'est encore en juin 2015 que j'avais décidé de me rendre dans les montagnes pyrénéennes, dans la vallée d'Ossau, juste au-dessus du village d'Eaux-Chaudes (après la centrale électrique de Miégebat) afin de faire une randonnée apparemment bien casse-pattes, baptisée "randonnée du lac d'Isabe".
D'après les différents écrits dans les magazines et sur des sites internet, il suffisait de rallier les gorges du Bitet au lac d'Isabe sur trois kilomètres environ. Les Gorges du Bitet, situées à 800 mètres d'altitude. Le lac d'Isabe nichéà quelques 1925 mètres d'altitude. Soit, après un rapide calcul : un dénivelé de plus de 1000 mètres sur très peu de distance.

J'avais ma carte IGN, des magazines de randonnées reprenant le parcours à suivre pour atteindre l'objectif. J'avais étudié les différents sites internet de randonnée de la région pour être sûr de ne pas me perdre malgré"le balisage sommaire" d'après les différents témoignages.

EEEEEEEEHHHH BIEN,
malgré toutes ces précautions,
voici ce qu'il se passa.


Voilà.
Si tu es allé jusqu'au bout de cette vidéo, tu as pu voir que je n'ai jamais trouvé le lac d'Isabé car je n'avais pas pris le bon sentier. Erreur de chemin, erreur de vallée, erreur de randonnée ! BREF : TOUT FAUX !
La version écrite est ici : à la recherche du lac d'Isabe.

 

DE NOS JOURS, MAIS DEUX ANS APRÈS
C'est donc au mois d'août de cet An de Grâce 2017 que j'ai décidé de retourner sur les lieux de cette défaite. Mais cette fois-ci, pas question de prendre les petits chemins détournés, ou des détours, ou des machins qui amènent dans des bois obscurs et des clairières aux cabanes de berger ravagées par les avalanches d'hiver. Pas question non plus de suivre les mêmes panneaux que la dernière fois.
Et c'est là qu'est le trouble : si je ne peux pas faire confiance aux panneaux et aux fléchages officiels, comment vais-je pouvoir atteindre le lac d'Isabe ?
Eh bien, tu le sauras en lisant la suite de ce billet.

C'EST PARTI !

Contrairement à 2015, je laisse cette fois-ci la voiture un peu plus bas que le pont des Gorges du Bitet. La route forestière n'est pas très bonne par endroits. Des rigoles en ciment ont été ajoutées afin d'évacuer les eaux de montagne, mais elles sont parfois très profondes et risquent d'endommager le bas de caisse de la voiture.
Après quelques minutes de montée progressive pour se mettre en jambe, j'atteins le pont des gorges. Plusieurs panneaux sont présents pour te rassurer. Ce sont les mêmes qu'en 2015. Ils n'ont pas bougé, ils indiquent toujours la même direction et de la même façon. Sur la gauche, un peu en hauteur, un panneau jaune indique la direction du lac d'Isabe par un petit sentier allant s'enfoncer dans les profondeurs obscures du bois de Sesques... Eh ouais, attention : ce n'est pas le bois d'Isabe !

Lac d'Isabe, panneaux

Aaaaaah, hein, ça donne envie de le suivre ce panneau ! On se dit que c'est bien indiqué, qu'il n'y a pas de raison que cela ne soit pas le bon chemin ! Hein, hein, hein. Ouuuaaaaais !!!! ET BEN NON ! Moi, je continue sur la route forestière !
Pour cela, je poursuis ma marche sur la route forestière qui passe sur le pont qui enjambe les gorges du Bitet.

Lac d'Isabe, gorge du Bitet

Aucun canyoneur...canyonineur... je sais pas comment on dit... aucun mec qui fait du canyoning ! Aucun rafting non plus. Le lit du torrent est trop étroit ou alors il faut aimer du rafting immobile. Cela peut donner naisance à un nouveau sport... qui ne serait pas des plus intéressants ni pour les participants, ni pour les spectateurs. L'immorafting.

Une fois le pont passé, la blanche route forestière continue sa tranquille ascension. Je poursuis. Quelques virages. Sur les bas-côtés, une végétation quelconque, mais je n'y connais pas grand chose. Dix minutes plus tard, je passe à proximité d'un muret d'où je peux apercevoir le gros tuyau sous lequel je m'étais embarqué il y a deux ans. Un petit comparatif de vues s'impose, histoire de se rassurer.

LE GROS TUYAU
Vue en 2015
Lac d'Isabe, gros tuyau
      Lac d'Isabe, gros tuyau
Lac d'Isabe, gros tuyau

LE GROS TUYAU
Vue en 2017
Lac d'Isabe, chemin forestier, tuyau (64)
      Lac d'Isabe, chemin forestier, tuyau
Lac d'Isabe, chemin forestier, tuyau

Force est de constater que je ne prends pas du tout le même chemin. On n'est bien d'accord. Si je me plante encore une fois, je serai peut être obligé de contester l'hypothétique existence de ce lac d'Isabe. En tout cas, j'aurais essayé.
Quelques mètres plus haut, j'aperçois un embranchement. Un petit panneau sans nom indique la possibilité d'aller à gauche par la présence de quelques traits de peintures jaunes bien vifs. Je regarde la carte IGN 1547 OT sur laquelle figure un tracé de la randonnée.

lac d'Isabe, carte IGNBon, déjà, c'est pas évident parce qu'il y a des plis partout et je ne la regarde jamais dans le bon sens, ça m'énerve !!!!
Ensuite, je ne comprends pas leur tracé rouge qui va jusqu'au lac. J'ai l'impression de ne pas suivre les mêmes trajectoires. Je sais même pas si je suis sur le bon côté de la rivière. Apparemment, il faudrait la traverser, mais je ne parviens pas à voir quand, où et comment !

 

 

 

 

 

 

 

MAIS BON, la carte dit qu'à un m'ment donné, il faut quitter la route forestière pour prendre un sentier qui traverse la rivière du Bitet afin de rejoindre la bois d'Isabe, puis la montée vers le lac.
OK : je tourne à gauche alors, là, hein ?!
Je descends un peu. Le parcours est marqué de traits jaunes toujours bien apparents. Ils ont même l'air récents, comme si elles venaient d'être refaites pour éviter que les gens se perdent.
Je traverse le Bitet devenu petit ruisseau. J'avance dans la forêt, mais quelque chose me choque. Je suis en train de redescendre. Normalement, je devrais monter bordel ! Les gorges du Bitet sont à 800 mètres d'altitude et le lac d'Isabe à 1925 mètres ! J'ai bien lu, merde ! Il n'est pas à -1925 mètres d'altitude ce lac ! Il est pas souterrain !!!!
Je continue à descendre vu que c'est bien fléché. Mais je doute. Je doute de plus en plus. Je ne monte pas. Je descends. Et pis bien las descente ! Plus raide que la montée par la route forestière. Je sens que je vais me retrouver à l'Intermarché de Laruns en moins de deux !

Lac d'Isabe, bois d'Isabe, marquage (64)

Heureusement, après quelques minutes de descente, je croise un couple de randonneurs qui montent.
MOI :"- Bonjour. Vous revenez du lac d'Isabe ?
EUX :"- Ah non, nous, on part du parking et nous allons au lac d'Isabe.
MOI :"- Ah ?! Mais moi aussi, je pars du parking et je vais au lac ?! Comment se fait-il que nous ne marchions pas dans le même sens alors ?
EUX :"- Vous allez bien au lac d'Isabe ?
MOI :"- Ben oui.
EUX :"- ?
MOI :"- Donc, si je continue dans ce sens, je reviens au pont des gorges du Bitet ?
EUX :"- Voilà, c'est ça. Vous êtes déjà allé au lac d'Isabe ?
MOI :"- Non. En fait, à chaque fois que je veux y aller, je me perds.
EUX :"- Parait-il que c'est dur, surtout dans les derniers mètres. Ils disent que pour l'atteindre, il faut marcher plus de 2h30...
MOI :"- Ça dépend : si vous faites comme moi, non seulement vous allez marcher pendant cinq heures, mais, en plus, vous n'allez jamais atteindre le lac. Vous avez à boire et à manger ? Vous avez de quoi tenir combien de jours ?
EUX :"- ?????
MOI :"- En tout cas merci. Sans vous, je retournais au parking. Bonne journée."

OUUUUAAAAAAAAAAIIIIIIIISSSSS !!!!

Écoute, point positif : c'est qu'il y a déjà un chemin par lequel il ne faut pas que je passe.
Demi-tour, je remonte vers la route forestière. Cette fois-ci, je ne la lâcherai plus ! C'estt pas possible de se planter comme ça ?! Il y a peut être un problème de nom. C'est vrai : le lac d'Isabé s'écrit le lac d'Isabe. Peut être qu'il y a deux lacs : un lac d'Isabé et un lac d'Isabe.
Après quelques mètres de plus  -ce qui nous fait un total de 25 minutes depuis le départ de la voiture sans compter le détour dans le bois-  j'arrive au bout. Au bout de la blanche route forestière. C'était mon seul repère, mais maintenant, il prend fin.
Plusieurs indices se profilent autour de moi.

Tout d'abord, premièrement une : il y a une petite borne reprenant les directions des différentes randonnées avec le kilométrage à parcourir.

Lac d'Isabe, chemin forestier, borne             Lac d'Isabe, chemin forestier, borne (64)

La présence d'un autre gros tuyau au-dessus de cette borne n'est pas faite pour me rassurer, mais ça a l'air bien parti tout de même cette fois-ci.

Secondement deux : il y a un point de repère facilement remarquable. C'est une sorte de barrage composé d'un beau béton qui détonne  dans ce paysage de nature profonde. Ici, nous appelons ce genre d'ouvrage hydraulique une retenue d'eau. De celle-ci sort le gros tuyau qui passe au-dessus de la borne avant d'aller suivre son bonhomme de chemin dans la forêt. C'est la prise d'eau du Bitet... mais pas la même que le gros tuyau aperçu tout à l'heure.

Lac d'Isabe, chemin forestier, retenue d'eau (64)

Il faut ensuite regarder un peu sur la gauche pour constater qu'un petit sentier semble partir dans les bois.

Lac d'Isabe, chemin forestier, retenue d'eau et sentier (64) a

À  partir de là, nous entrons dans le vif du sujet.

Après avoir traversé la rivière, j'entre dans le bois qui n'est autre que le bois d'Isabe... ou Isabé. Le sentier est bien marqué, un peu labouré par les différents troupeaux qui l'empruntent pour gagner les hauteurs de la cabane de Cujalate.

Lac d'Isabe, bois d'Isabe

 

 

Je monte tranquillement
avec quelques petites pointes pentues
de temps à autre.
Mais ça va.

 

 

 

 

 

Lac d'Isabe, bois d'Isabe, cairn et mousse (64)

 

 

Quelques cairn éparses font leur timide apparition.
Certains semblent dater puisqu'ils sont recouverts d'une épaisse couche de mousse.

 

 

 

 

 

 

 

 

Après la première vraie petite montée, j'arrive à un embranchement. Même si les marquages de randonnée ont disparu, je me rends compte qu'il faut prendre à gauche. Le sentier de droite, moins praticable, semble partir plein nord en direction de la cabane de Cujalate, mais par un chemin aléatoire qui, peut être, n'existe même pas ou alors seulement pour les bergers et leurs troupeaux. D'ailleurs, à partir de ce point, le sentier n'est plus labouré.

 Lac d'Isabe, bois d'Isabe, sentier

De ce croisement, un petit moment de plat permet d'errer tranquillement dans le bois en pensant à autre chose qu'à reprendre son souffle.
J'en profite pour lever la tête et observer les alentours. La végétation, les arbres, les plans de mousse. Écouter les oiseaux et autres cloches de troupeaux au loin. Le bois est encore dense et conserve une certaine obscurité.

Lac d'Isabe, bois d'Isabe, fleurs et mousse (64)

Lac d'Isabe, bois d'Isabe, mousse (64)       Lac d'Isabe, bois d'Isabe, sentier (64)

Tiens toute cette mousse là, ça me rappelle le clip de Keep going par Boozoo Bajou.

Et puis soudain, là bas, au fond...

Taaaaaaaaaaaaaaa !!!!!
Qu'est-ce que c'est çaaaaaa ????
Lac d'Isabe, bois d'Isabe, tronc étrange

Ah non, ça va !
C'est juste un tronc d'arbre mort.
Lac d'Isabe, bois d'Isabe, tronc étrange (64)

Mais ne dirait-on pas un de ces chars Blizzard 1que l'on voit au début du film"L'empire contre-attaque"et dont la démarche a été inspirée par celle des éléphants ?
Ben oui. Oh ben eh oh, on peut parler cinéma un peu. On va deviser sur la mousse qui pousse sur les arbres pendant trois heures ?! Saches tout de même que nous sommes ici dans un air sain car la mousse et le lichen sont des bons indicateurs de pollution. Ainsi, si les arbres sont recouverts de mousse, c'est le signe d'un air sain car la mousse stocke également beaucoup le CO2.

Allez, on continue.

Lac d'Isabe, bois d'Isabe, montée (64)Ce petit replat n'est là que pour proposer
une montée plus sévère.
Comme celle-ci...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques mètres plus tard, le bois s'éclaircit.
Les arbres se font moins nombreux et... le jour apparaît, comme si je sortais d'une longue obscurité.
La première vision n'est pas terrible. Je suis dans un espace composé de ronces et de mûriers.

Lac d'Isabe, bois d'Isabe, une éclaircie, mûriers (64)

Merde alors ! Sur les différents sites de randonnées parlant du lac d'Isabe, il est fait mention de framboisiers, pas de mûriers ! Je me suis planté ou quoi ? Je continue.
Petit à petit, tout se dégage. Les arbres ont quasiment disparu pour laisser apparaître ciel bleu, verts pâturages et grises falaises striées.

Lac d'Isabe, bois d'Isabe, une éclaircie (64)           Lac d'Isabe, bois d'Isabe, une éclaircie, montagne (64)


La vue n'est pas encore terrible, mais très bientôt, je vais définitivement sortir du bois et des mûriers pour apercevoir la dernière montée vers le lac d'Isabe. Enfin, j'espère. Un peu de marche dans un chaos de rochers rappelant de ces légendes bretonnes du côté d'Hulgoat.
Et puis j'arrive au pied d'un pierrier, c'est à dire un amoncellement de pierres qui s'est formé au bas d'une falaise et sur son flanc.

Il est temps de faire une pause afin de voir si oui ou non, je suis sur le bon sentier et si le paysage qui m'entoure correspond bien aux descriptifs de la randonnée. Je sors la carte IGN pour faire un briefing en me remémorant les différents points entrevus sur les sites internet de randonnée. Pas question de consulter le smartphone ici. Il n'y a aucun réseau, sauf pour composer le numéro d'urgence.

 

FAISONS UN POINT SENTIER LAC D'ISABE !

Lac d'Isabe, cascade (64)La cascade d'Isabe est apparemment
sur ma droite.
Pas facile de le savoir,
pas évidente à voir.



 

 

 

 

 


Lac d'Isabe, montée, framboisiers (64)Les framboisiers sont là, nombreux,
exposant leurs beaux petits fruits
rouges et sucrés au soleil.

 

 

 

 

 

 

 

 


Lac d'Isabe, montée, Pène Hourque (64)Le Pène Hourque est juste derrière moi
avec son apparence tourmentée.

 

 

 

 

 

 

 

 


Lac d'Isabe, bois d'Isabe, une éclaircie, cairnDe nombreux cairns sont apposés
ici et là
pour définitivement me montrer

où se trouve le sentier
de la dernière montée.

 

 

 

 

 

 

 


Lac d'Isabe, bois d'Isabe, une éclaircie, cairn (64)Il y a même un cairn-panda.
C'est à dire un cairn qui ressemble à un panda.
Tout simplement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et la dernière montée, la voici.
Enfin, en tout cas, apparemment,
le lac d'Isabe se trouve là haut...
jénorme nous montre où se trouve le lac d'Isabe, peut être


DONC,
C'EST PARTI
POUR
L'ASCENSION ULTIME !

Au début, ça va, ça monte doucement, on tourne un peu dans le pierrier et puis... d'un coup, je me rend compte que j'ai face à moi un petit sentier qui monte très raide.
Et je peux te dire que les 500 dernières mètres de dénivelé, ils y sont ! Ooooooh putain, que c'est dur ! Pourtant, j'ai la forme. Je n'ai pas fait la fête hier. Je n'ai pas trop bu de Mojito, je n'ai pas fumé de clop ce matin. La tête suit, mais les cuisses bloquent parfois. Elles se raidissent et ne veulent pas avancer.
Il ne faut pas s'affoler, il ne faut pas abandonner, il faut continuer. Lentement, doucement, mais sûrement; Parfois, je me surprend à gueuler tout seul ou à vouloir balancer mon sac dans le vide derrière moi.
Tiens, d'ailleurs, que se passe-t-il dans mon dos ? Tous les prétextes sont bons pour marquer un petit arrêt, histoire de décontracter les cuisses.

PRENDRE DE L'ALTITUDE,
petit à petit !


Lac d'Isabe, cascadeLongeons la cascade d'Isabe

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Lac d'Isabe, montée, Pène HourqueRegardons le Pène Hourque qui rapetisse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Non, mais regarde-moi ce délire là !
Putain, c'est pas un chemin dans la montagne,
c'est une trace sur la falaise !
Lac d'Isabe, montée, dénivelé sentier (64)


Lac d'Isabe, crète de Bouerzy (64)
Je dépasse la ligne de crête
du pic de Bouerzy (1750 m)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lac d'Isabe, vue sur la cabane de Cujalate (64)La cabane de Cujalate est devenue très petite.
Sais-tu qu'elle se situe à 1345 mètres d'aktitude
et qu'elle peut héberger de 8 à 12 personnes.
L'été, elle est occupée par les bergers.

 

 

 

 

 

 

 

Tiens, petit jeu.
Sur la photo ci-dessous, sauras-tu retrouver
le troupeau du berger de la cabane de Cujalate ?
Lac d'Isabe, vue sur la cabane de Cujalate et troupeau (64)
Mais d'abord, où est la cabane ?

Lac d'Isabe, vue sur la cabane de Cujalate et troupeau (64)a
Ensuite...

Tu as trouvé ?
Oui ? Non ?
La réponse.
Lac d'Isabe, vue sur la cabane de Cujalate et troupeau (64)b
Voilà !
Génial, non ?


Bon... Quand est-ce que j'arrive à ce  ***** de lac !!!!!????

Lac d'Isabe, montée, fleurs (64)
Oooooh, des fleurs !
Arrêtons-nous deux secondes pour les regarder !

 

 

 

 

 

 

 

 


Lac d'Isabe, framboisiersL'office du tourisme et des randonnées
a bien prévu le coup
car
dans une bonne partie
de cette dernière difficile ascension,

ils ont mis des framboisiers sauvages
un peu partout.

Les framboises sont petites,
mais très sucrées. C'est agréable.

 

 

 

 

 

Je croise quelques randonneurs qui redescendent déjà. Pourtant, il n'est que 14h16. Ils m'encouragent, me disent qu'il n'y en a plus pour longtemps, que le plus dur est fait. Certains me font passer des bouteilles d'eau, d'autres courent à côté de moi en criant, agitent des drapeaux, sont déguisés en kangourou jaune pour passer à la télé, ohlalala attaque de Pierre Rolland... Ah non, merde, je confonds avec le Tour de France.
Les gens sont sympas. On se dit bonjour. Ils sourient par compassion. Je n'ai pourtant pas l'air tant en peine que ça ?! En tout cas, j'essaie de ne pas le montrer. Mais j'en ai marre ! Je ne crois pas avoir fait de randonnée aussi difficile depuis que je suis dans les Pyrénées et pourtant, j'en ai fait ! Ce qui est casse-patte ici, c'est que le dénivelé est très fort sur une courte distance. Mais tous les randonneurs que je croise me disent que le jeu en vaut la chandelle... Tiens, mais qu'est-ce que c'est que cette expression ? Qu'est-ce que cela veut dire exactement ? Et d'où provient-elle ?

LES ORIGINES DES EXPRESSIONS
Aujourd'hui : LE JEU EN VAUT LA CHANDELLE.
Bon, déjà, à la base, on dit plutôt : "Le jeu n'en vaut pas la chandelle", mais bon, c'est pas grave.
Ensuite, il faut savoir que les origines les plus approchantes de cette expression remonte au XVIème siècle.
"Il ne faut pas oublier qu'à cette époque la fée électricité n'existait pas encore et que ceux qui s'adonnaient aux jeux (cartes, dés...), particulièrement ceux donnant lieu à des enjeux, devaient s'éclairer à la chandelle, considérée comme un objet de luxe.
Il était d'ailleurs d'usage, dans les endroits modestes, que les participants laissent quelque argent en partant pour dédommager du coût de cet éclairage.
Et lorsque les gains étaient faibles, ils ne couvraient même pas le prix de la chandelle..." EXPRESSIO.FR


En attendant, chandelle ou pas chandelle, j'arrive au sommet de ce raidillon qui sépare la vallée du lac.
C'est cet endroit d'où tu peux admirer le chemin parcouru et orienter ton regard vers la maigre distance plane qui te reste à parcourir pour rejoindre le lac de montagne.

Lac d'Isabe, vue sur le dénivelé et sentier

Comme beaucoup de lacs naturels de montagne, le lac d'Isabe se trouve blotti dans une petite cuvette. Et cela se remarque dès que l'on arrive à proximité de ses rives.

Lac d'Isabe, arrivée, laquet et sentier (64)

Lac d'Isabe, arrivée, laquet, sentier et montagnes (64)

Ehla,
mais c'est quoi c't'arnaque ??!!!

Lac d'Isabe, arrivée, laquet et sentier

J't'en foutrais des chandelles, moi ! Mais c'est ridicule ! C'est ça l'un des plus beaux lacs des Pyrénées ?! Hein ? Ah, il faut continuer encore un peu ? Pardon. Putain, mais je vais jamais y arriver !!!!!

Effectivement,
Deux mètres plus loin,
une apparition...

Lac d'Isabe, première apparition
...qui se fait plus précise...
Lac d'Isabe, première apparition
...pour devenir réalité !
Lac d'Isabe, première apparition, insta (64)

T'as vu : on la voit bien la cuvette qui retient les eaux du lac avant que ces dernières ne fuient par une petite ouverture naturelle (verrou du lac) pour devenir petite rivière, puis cascade.

Oui, c'est bien lui,
je ne rêve pas,
il est là :
c'est le lac d'Isabe ou Isabé,
comme tu veux !


Une autre particularité du lac, c'est cette immense falaise au fond, sur le versant Ouest.

Lac d'Isabe, lac et falaise, eau claire (64)
Dominée par le Pic de Sesques (2606 m) sur sa gauche et le pic d'Isabe (2463 m) sur sa droite situés juste derrière elle, la falaise du lac d'Isabe culmine à plus de 150 mètres au-dessus des eaux.

Lac d'Isabe, vue de l'Est

Lac d'Isabe, vue de l'Est


Captivé par la limpidité (ouais, ouais ça se dit !) de l'eau.

Lac d'Isabe, eau claire (64)

De plus, ici, suivant l'angle de vue,
l'eau est tantôt transparente,
tantôt verte émeraude.

Lac d'Isabe, lac et falaise, vert (64)

Lac d'Isabe, lac et falaise, gris (64)


Et tout ceci se marie magnifiquement
avec l'environnement.

Lac d'Isabe, eau claire et fleurs (64)

Lac d'Isabe, lac et fleurs (64)


Pas beaucoup de monde sur ces hauteurs. Quelques personnes ont déballé un petit pique-nique pour se poser sur les rives, les pieds dans l'eau fraîche.

Pour ma part, avant de déballer l'apéro composé de bières et de chips, je fais le tour des lieux. On ne se lasse pas d'un tel paysage.

Lac d'Isabe, lac, herbe et falaise (64)

Je prends un peu d'altitude pour avoir une vue panoramique.

Lac d'Isabe, panorama           Lac d'Isabe, lac et falaise (64)

Versant sud, au-dessus du lac, j'aperçois la cime arrondie de L'Escarpu (2606 m).

Lac d'Isabe, solitude (64)


De l'autre côté, je domine la vallée avec, au loin, plein Est, les nuages venus se poser sur les cimes de quelques pics pyrénéens.

Lac d'Isabe, panorama sur la vallée (64)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Lac d'Isabe, pics et nuages (64)
Le Pic du Ger (2613 m),
sortant des nuages

 

 

 

 

 

 

 

 


Sur ma gauche, le pic de la Ténèbre regarde lui aussi la petite vallée.


Lac d'Isabe, pic de Ténèbre (64)Derrière, au loin, sur l'autre versant,
dans les nuages passant,
on peut deviner le Montagnon (2178 m).

 

 

 

 

 

 

 


Lac d'Isabe, arrivée, roche (64)
À ma droite,
l'étonnante falaise striée par strates.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Panoramique à 360° !


Oui, on est bien là.

Les randonneurs quittent le lieu les uns après les autres. Il n'est pas loin de 15 heures. J'entends quelques cris de marmottes. Invisibles, mais présentes sur les falaises environnantes.
Je redescends vers le lac pour me poser sur les rives. Au nord, il y a un petit aménagement humain composé de quelques rochers disposés et choisis de telle façon à créer une table de pique-nique avec des sièges. Tout en roche ! Avec une magnifique vue sur le lac, un peu éloigné du sentier de randonnée.

Lac d'Isabe, lac et table en pierre (64)

Pas un coussin pour poser ses fesses !!!!
Je continue à descendre et m'en vais me poser sur une très petite plagette. Un peu de sable... très peu... un petit rocher pour s'asseoir en mettant les pieds dans l'eau très fraîche. Je suis cerné par un nombre étonnant d'autochtones.

Lac d'Isabe, poissons

Je suis à présent seul en ces lieux sublimes. Les petits poissons s'agitent tranquillement autour de mes pieds. Les marmottes émettent quelques sifflements au loin. Il fait beau, il fait bon. L'air est pur. Il est temps de boire l'apéro.

Jénorme boit une bière au lac d'Isabe (64)

Voilà.
Je me pose. Je n'ai pas envie de redescendre.

Pour terminer ce billet, je te propose de regarder cette vidéo qui résume sommairement mon périple du jour.

 

 

 

 

 

 

 

Comment aller à Corsier-sur-Vevey depuis Sallanches ? (Franco-suisse)

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Et voilà, il fallait s'y attendre : chaque année, c'est pareil ! Les vacances commencent, puis les vacances finissent. Cela me rappelle cette phrase de Francis Bacon "On naît. On meurt. C'est mieux si entre les deux on fait quelque chose."
Ça tombe bien, pour ses vacances d'été 2017, entre le début et la fin, j'ai fait des trucs et j'ai vu plein de machins.

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Tiens, en parlant de Francis Bacon, trois fois par semaine, le site Artips m'envoie un petit mail avec une anecdote artistique. L'autre jour, cela concernait non pas le philosophe Francis Bacon (1561-1626) à qui l'on doit la citation ci-haut, mais l'anglais Francis Bacon (1909-1992), peintre de la violence, de la cruauté et de la tragédie d'où, à ses dires, "l'odeur du sang humain ne [le] quitte pas des yeux".

Bacon Edwards"En 1976, l’ex-boxeur John Edwards est invité par son ami le peintre Francis Bacon à visiter son atelier londonien. Il est chanceux : l’accès n’est réservé qu’à quelques privilégiés. Lorsqu’Edwards pénètre dans l’atelier, il en reste bouche bée. C’est un véritable taudis ! Des dizaines de toiles sont éparpillées, représentant des personnages torturés, typiques de l’œuvre de Bacon.
Le sol est jonché de livres et de photographies dégoûtantes, montrant des maladies de peau ou des meurtres, qui inspirent le peintre. Au milieu de ce bazar, Bacon lui confie : "Il y a longtemps que je veux ranger tout ça, mais je n’arrive apparemment pas à m’y mettre."
Qu’à cela ne tienne, John Edwards revient une semaine plus tard avec des sacs pour vider l’atelier. Dans ce chaos, il fait de drôles de découvertes, comme des liasses de billets de banque et des dizaines de vieilles chaussettes imbibées de peinture. Celles-ci sont utilisées par Bacon pour peindre ses énormes toiles aux sujets tragiques.
Mais les années passent et les deux amis n’arrivent pas à mettre de l’ordre dans ce capharnaüm. Quinze ans plus tard, à sa mort, Bacon lègue l’atelier et tout ce qui s’y trouve à son fidèle ami. Edwards n’y touchera plus ! À son tour, il le lègue à la Hugh Lane Gallery de Dublin, la ville natale de Bacon. De là naît une idée folle : déplacer l’atelier dans le musée…
Des spécialistes investissent les lieux et emballent méticuleusement tout ce que contient l’atelier, soit 7 000 objets. Même les murs sont découpés pour être remontés dans la Hugh Lane Gallery. Chaque élément y est disposéà l’identique… jusqu’à la poussière de l’atelier qui a été précieusement conservée !"
MANON TERRASSE pourArtips, Photo :Le Telegraph


Voilà, ça, c'est dit. Et puisque nous parlons d'art, d'artiste, d'atelier, de maison devenue musée (mais si !), restons dans la même veine et intéressons-nous aujourd'hui à Charles Spencer Chaplin, plus connu sous le nom de Charlie Chaplin...  En même temps, les deux noms se ressemblent beaucoup ; un peu comme Francis Bacon le philosophe et Francis Bacon le peintre sauf que les deux hommes ne faisaient pas la même chose alors que Charlie Chaplin et Charles Spencer Chaplin évoluent dans le même art puisque ce ne sont qu'une seule personne. La vache, c'est dingue le temps que l'on peut perdre à expliquer quelque chose d'inutile.

Dans le cadre "Qu'as-tu fait de tes vacances d'été 2017, Jénorme ?", c'est donc notre premier épisode et il nous emmène direct en Suisse sur les bords du lac Leman, dans la petite ville de Corsier-sur-Vevey.

Pour se mettre en phase, je dois te dire, cher lectrice/teur, que j'ai passé quelques jours à Sallanches, bien connue entre autres, pour être la ville où Bernard Hinault, dit Le Blaireau, fut champion du Monde cycliste en 1980.

 D'ailleurs, une sculpture monumentale lui est consacrée sur un rond-point à l'entrée Nord de la ville.

Sallanches, rond-point

En résumé rapide, Sallanches est une ville de Haute-Savoie, idéalement située au pied de grandes stations de ski, telles que Combloux, Megève et Saint-Gervais. Traversée par l'A40 qui te mène tout droit au pied du Mont Blanc, elle se trouve dans une large plaine glaciaire traversée par l'Arve et bordée par le massif des Aravis et le massif du Faucigny ; le tout dominé par les intrigantes aiguilles de Varan.

Sallanches, crètes des Aravis, orage

Sallanches, les Aiguilles de Varan (74)

Au Nord de la ville, un endroit bucolique à souhait accueille promeneurs, baigneurs et footingueurs (gens qui font du footing). Il s'agit du lac des Ilettes.

Sallanches, lac des Ilettes (74)

Toujours au nord, un peu plus loin, l'impressionante cascade d'Arpenaz laisse écouler ses eaux d'une hauteurs de 270 mètres pour atterrir dans une vasque de réception naturelle pouvant servir de "bac" pour se baigner.

Et le marchéà Sallanches, Jénorme, quand a-t-il lieu ?
Oh, bonne question, dis don'. Eh bien, le samedi matin, mon grand. Et il est très beau. Et il est très fourni avec des stands de fromages, de charcuteries, de légumes, épicerie, rôtisserie, pain, poissons, ou encore des fleuristes, ou encore du textiles, des cadeaux, des souvenirs... Le tout avec une belle vue sur le Mont Blanc au loin ; ce qui n'est pas le cas partout. Par exemple, à Ondres, dans les Landes, il y a également un beau marché, mais on ne voit pas le Mont Blanc.

Sallanches, le marché du samedi (74)



Maintenant, moins évident, Sallanches se trouve également à 120 kilomètres de Corsier-sur-Vevey, autre ville qui nous intéresse aujourd'hui.

ALLEZ, C'EST PARTI !

Accompagné de Flavie, nous partons pour la Suisse.
Bon, c'est vrai : de prime abord, cela parait moins exotique et dépaysant que de partir pour Hong-Kong ou le Vietnam, comme Mélanie et Maître Arnaud qui m'envoient chaque jour quelques nouvelles photos de leur périple...

Hong Kong      Hong Kong
Hong Kong

Baie            Baie
Baie de Ha Long

Mais je ne les envie pas. Non, non, non... Boire des cocktails sur une jonque dans la plus belle baie du monde avec un superbe ciel bleu, cela ne me fait pas rêver.

Pour rejoindre Corsier-sur-Vevey, nous décidons de partir de Sallanches (logique) pour passer par Chamonix (dites "Cham'" !) et les montagnes ; autrement dit par l'Est.
MAAAAAAIIIIIISSSSnous aurions également très bien pu passer par l'autre côté et choisir un tout autre itinéraire en passant par l'Ouest.
Départ de Sallanches, puis Magland où je te recommande vivement le saucisson de Magland ! Unique au monde, il est pourtant difficile d'expliquer sa conception afin d'en préserver l'originalité et la qualité. Marylène Revuz, gérante de la Maison Pineau qui est à l'origine de ce saucisson, nous touche deux mots de cette "tradition" :
"A Magland, on a toujours fait de la charcuterie dans les maisons et chaque famille avait un fumoir chez elle. C’était la coutume de tuer son cochon en novembre et de faire sa charcuterie. On ne sait pas d’où démarre la renommée du saucisson mais il n’y avait à Magland qu’une famille de charcutier et cafetier après-guerre : la maison Babaz. Les gens qui passaient à Magland s’arrêtaient boire un verre et achetaient un saucisson. C’était un lieu de passage très animé et les hommes repartaient avec un saucisson en poche et parlaient entre eux de cette halte sympathique." (Cf : LE MESSENGER)
C'est en 1955 que Gustave Pineau, boucher à Paris, arrive à Magland et met au point la recette de son saucisson qu'il proposera de partager à ses collègues. Maintenant, peut être que tu te demandes quel goût il a. Eh bien, je ne te le dirai pas. Je peux juste t'affirmer qu'il est excellent.

Bon, qu'est-ce qu'on disait ?
Chaplin, Corsier-sur-Vevey, second itinéraire, Magland. OK !
Après Magland, c'est Cluses, une des capitales du décolletage (je te laisse aller voir sur d'autres sites ce que c'est parce que je n'ai pas le temps d'en parler ici), Bonneville, Annemasse... rien à voir avec la chanteuse d'"En rouge et noir" ou de "Toute première fois" ou de "Coeur en stéréo" ou de "Johnny, Johnny". La vache, elle en a fait des tubes ?! C'est pas comme Patrick Hernandez avec son seul "Born to be alive" ; ce qui lui rapporte entre 800 et 1500 euros par jour ! Qu'est-ce qu'elle devient cette Jeanne Mas ?

FLASH INFO SPÉCIAL
Mais où es-tu Jeanne Mas ?
jeanne mas PH

Ben écoute ça va. Après un petit passage à vide, elle a écrit un bouquin sur le végétarisme, puis elle est devenue végan. Elle vient d'enregistrer un nouvel album, PH, avec un premier extrait titré"Bon voyage". Voilà.

 

Bon, qu'est-ce qu'on disait ?
Chaplin, Corsier-sur-Vevey, second itinéraire, Magland, saucisson, Cluses, Annemasse, Jeanne Mas. OK !
Après Annemasse, nous entrons en territoire suisse avec Genève et son célèbre jet d'eau de 140 mètres de haut jaillissant du lac, sauf si tu viens à Genève entre octobre et mars ; période pendant laquelle le jet d'eau est arrêté. Nous aurions ensuite poursuivi notre route par la Nationale 1, et non par l'autoroute puisqu'elle est payant à l'année ; c'est à dire qu'il te faut acheter une vignette verte hors de prix et valable pour un an. Enfoirés de Suisses !
En même temps, la route est belle le long du lac. Il y a beaucoup de villes et villages. Pregny-Chambésy, Genthod (rien à voir avec le président de la fédération automobile), Versoix (connu pour son festival du chocolat), Founex, Nyon (où Jacques Brel venait souvent manger, dans un appartement situé rue de l'Etraz, chez son ami Jean Liardon), Gland (où résidait le pilote de Formule 1 Michael Schumacher avant son accident de ski).
Et puisque nous sommes dans les noms de villes et villages rigolos, nous aurions également pu passer un peu plus au nord par...

Bière, panneau

J'y étais passé en 2009 lors de mon périple pour la Croatie. J'en avais parlé ici ? Ah non, je ne l'ai toujours pas fait. Bon...

Etoy, sculpture bord de route (Suisse)Après Bière, j'étais descendu par Etroy où j'avais pu croiser quelques sculptures incongrues et rigolotes (enfin, je crois) sur le bord de la route ; un peu comme celle-ci...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Puis je suis passé par Lausanne, bien connue pour son siège du Comité international olympique et ses 310 fontaines. J'étais ensuite remonté vers Lavaux d'où se présente une magnifique vue sur le lac Leman et les nombreuses vignes qui bordent ses rives.

Bourg-en-Lavaux vignes et lac Leman (Suisse)

Bourg-en-Lavaux, panneaux (Suisse)       Bourg-en-Lavaux, vignes et lac Leman

Attalens, Rivaz, Puidoux...

Epalinges, vue sur le lac Leman (Suisse)

Jongny, vignes et village (Suisse)         Rivaz, village, route, vignes et lac Leman (Suisse)

Rivaz, village et lac Leman (Suisse)


Et ce fut Corsier-sur-Vevey.

DONC :oui, nous aurions pu passer par l'Ouest du lac Leman. Mais nous avons préféré passer par l'Est et les montagnes.

ON RECOMMENCE !

Sallanches, Passy où se trouve un très beau lac dans lequel tu peux te baigner face au Mont Blanc...

Sallanches, lac de Passy et Mont Blanc (74)

Après Passy, nous entrons dans la vallée Blanche avec Chamonix ("Cham" !), Argentière, Vallorcine, le col des Montets qui sépare la France de la Suisse depuis ses 1461 mètres d'altitude. Nous redescendons sur Martigny, Aigle, Villeneuve, Montreux... Ah Montreux : pause. J'y étais passé aussi en 2009 et j'avais surtout été marqué par leurs panneaux publicitaires...

Montreux, pub suisse (Suisse)


Mais bon, eh oh, Montreux, ce n'est pas que ça.

MONTREUX
Montreux, le palace (Suisse)

Alors oui, bien sûr, quand on dit "Montreux", de suite on pense à Miles Davis. Hein ? Non ? Ah ! Mais admettons que quand on te dit "Montreux", tu ne penses qu'à Miles Davis... Si, si, si, allez, un effort ! Eh bien, je te dirai : "Ok, mais c'est pas que ça !"
Non, Montreux, c'est aussi le Fairmont Montreux Palace que tu peux voir sur la photo ci-dessus. C'est ici, notamment, que l'écrivain russe Vladimir Nabokov passa les quinze dernières années de sa vie, de 1961 à 1977, dans la suite n°60.

Montreux, statue de Vladimir Nabokov, de dos (Suisse)    Montreux, statue de Vladimir Nabokov (Suisse)

C'est devant ce même Fairmont Montreux Palace que l'on découvre le petit parc sans nom des statues de quelques-uns des grands musiciens venus pour le Montreux Jazz Festival.

Montreux, statue d'Aretha Franklin (Suisse)       Montreux, statue d'Ela Fitzgerald (Suisse)
Aretha Franklin                    Ella Fitzgerald

Montreux, statue de Ray Charles (Suisse)_1
Ray Charles

Montreux, statue de Santana (Suisse)
    Montreux, statue de Quincy Jones (Suisse)
Santana                        Quincy Jones

Comme tu peux le voir, il n'y a pas une seule statue de Miles Davis, pourtant venu ici pour le festival à dix reprises. Aaah le Montreux Jazz festival ! Second plus grand festival de Jazz international après celui de Montreal. Il se tient chaque année en été, existe depuis 1967 et a vu la venue de dizaines d'artistes légendaires, comme Miles Davis (ah, je l'ai déjà dit !), Ten Years After, Gilberto Gil, Peter Tosh, Nina Simone, Marvin Gaye, Stevie Wonder, Leonard Cohen, BB King, Prince, Massive Attack,... Bon, comme tu peux le voir, le Montreux Jazz Festival, ce n'est pas que du jazz. Cette année, notons que l'organisation recevra des artistes tels que Nicolas Jaar, Phoenix, Beth Ditto, Morcheeba, Benjamin Biolay,...
Pour l'anecdote, en 1971, l’incendie du casino, déclenché par un feu d’artifice lancé par un fan durant le concert de Frank Zappa inspire au groupe Deep Purple leur succès Smoke on the Water, composéà Montreux.
Un peu plus bas, en dessous de ce parc, nous croisons une autre statue qui n'a rien à voir avec la musique et le festival de jazz...

Montreux, statue de Li Ning

Il s'agit de la statue de Li Ning, gymnaste chinois, triple champion olympique lors des J.O. à Los Angeles en 1984 et double champion du Monde.
Alors, de prime abord, comme ça, là, maintenant, on peut se dire : "Mais je vois pas le rapport !". Eh bien, saches que s'il y a cette statue ici à Montreux de cet athlète chinois, c'est parce qu'il a également remporté le Mémorial Arthur Gander à Montreux en 1985. Voilà.

Mais Montreux, ce ne sont pas que des statues car, déjà, comme tu peux le voir derrière la statue de Li Ning, apparaît le superbe lac de Genève, encore appelé Lac Leman.
Là aussi, on peut découvrir quelques sculptures d'artistes...

Montreux, sculpture (Suisse)        Montreux, une sculpture (Suisse)

Mais ce sont les contrastes de couleurs et l'impassible quiétude qui me séduit le plus en parcourant les rives du plus grand lac alpin d'Europe centrale.

Montreux, lac Léman et fleurs       Montreux, lac Léman et fleursMontreux, lac Léman, paddle au loin (Suisse)

D'une longueur d'environ 72,8 km et d'une largeur maximale inférieure à14 km, il est en forme de croissant et s'étend sur une superficie de 582,4 km2.
Et c'est en longeant le lac que, quelques minutes plus tard, nous arrivons à Corsier-Sur-Vevey.

CORSIER-SUR-VEVEY
Corsier-sur-Vevey, rives du lac Leman, la fourchette

Là aussi, les rives du lac sont bien exploitées. Une ambiance de tranquilité décalée s'en dégage. Ici, une fourchette géante plantée dans l'eau, ou encore des fauteuils installés dans les rochers...

Corsier-sur-Vevey, rives du lac Leman

Les gens vivent avec le lac. Les enfants jouent dans les fontaines publiques. Les adultes se posent dans les pelouses vertes, fraîchement tondues, pour bronzer, discuter, boire une verre ou faire un petit barbecue. Et ça, c'est la découverte de cet été : le mini-barbecue jetable. Fabuleux, génial, simple ! Il se compose d'un pack complet comprenant un petit bac en alu, une grille, du charbon et du papier d'alumage. Tu n'as plus qu'à le poser quelque part, l'allumer et faire chauffer tes saucisses. Partout, n'importe où !
MMMMAAAAAAAAAIIIIISSSS, déjà : une statue posée sur les bords du lac à Corsier nous rappelle à l'ordre.

Corsier-sur-Vevey, rives du lac Leman, statue de Gogol (Suisse)

Ah non, merde, je me suis planté de photo, ça, c'est la statue rendant hommage à l'écrivain russe Nicolas Gogol qui séjourna pendant un mois à Corsier en automne 1836 ; séjour pendant lequel il rédigea partiellement son roman Les Âmes mortes.
Mais la statue qui nous intéresse à présent afin de revenir dans le droit chemin du but de notre visite sur ses rives du lac Leman, c'est celle-ci :

Corsier-sur-Vevey, rives du lac Leman, statue de Chaplin (Suisse)

Oui, tu l'as reconnue... Non ? Eh ben... Mais, mais... Il s'agit de la statue de Miles Davis. Ah non, merde ! Je recommence.
Il s'agit de la statue de Charlie Chaplin !

Quand j'ai dit à ma nièce Flavie que nous allions chez Charlie Chaplin, en Suisse, elle a de suite froncé les sourcils en disant :
FLAVIE :"- Mais... mais... Charlie Chaplin, il est américain ! Qu'est-ce qu'il fait en Suisse ?"

Et là PAF, plusieurs erreurs ! Mais il ne faut pas en vouloir à Flavie. Bien qu'elle soit très cultivée et bien plus érudite que la plupart des ados de son âge, elle n'a que 15 ans et je trouve cela déjà vachement sympa (ouais ben, j'ai pas trouvé d'autre mot) qu'elle s'intéresse et connaisse un peu Charlie Chaplin pendant que d'autres ne jurent que par Star Wars et Games of Thrones. Hein ? Hein ? Alors, bon, eh, y'a pas que ça dans la vie, hein ! Ohlalalala, j'ai l'impression de parler comme un vieux con ! Ouais ben, n'empêche que sans Chaplin, eh ben... eh ben... Bon, tu vas voir !

Nous quittons donc les rives du lac de Leman de Genève pour partir à l'aventure dans le haut de Vevey, puisque c'est sur les hauteurs de la ville que l'acteur, réalisateur, scénariste, producteur et compositeur britannique (et non américain) s'est retiré en 1952, et ce jusqu'à sa mort en 1977. Car oui, autre point à savoir, chère Flavie, Charlie Chaplin est décédé depuis maintenant 40 ans.
La route n'est pas des plus évidentes, mais le musée (ex-maison de la famille Chaplin) est très bien indiqué sous le nom de Chaplin's world.
Quelques minutes plus tard, nous arrivons.

 

chaplin's world bandeCorsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée (Suisse)


Entrée solennelle dans le domaine qui se compose en premier lieu d'un grand parking étagé en plein air. Nous nous garons. Nous approchons de l'entrée du musée. Passage par la boutique qui propose divers articles à l'effigie de charlot. Arrivée aux caisses où nous sommes sympathiquement accueillis par deux hôtesses souriantes. Un plan nous ai fourni pour la visite. Il y a plusieurs lieux : le manoir dans lequel vivait la famille Chaplin, le parc et le studio. Nous entrons dans le manoir. La visite commence.

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Pourquoi Charlie Chaplin est-il venu en Suisse et pourquoi y est-il resté ? Qu'allons-nous voir dans l'ancienne maison familiale devenue musée ? Nous le saurons dans le prochain épisode.

 

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world : le Manoir et le parc (Suisse)

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Dans notre épisode précédent, nous avions vu qu'il y avait plusieurs routes possibles pour rejoindre Corsier-sur-Vevey, Suisse, en partant de Sallanches, France. Tout ça était bien joli, mais il nous restait à répondre à la question originelle : "Mais qu'est-ce qu'on va faire à Corsier-sur-Vevey maintenant qu'on y est ?"
C'est une excellente question à laquelle je te répondrai simplement : "Lis la suite."
Quand soudain, en voilà-t-il pas...

 

Nous avons vu les calmes et reposantes rives du lac Leman avec leur fourchette géante plantée dans l'eau et leurs sièges aménagés dans les rochers pour contempler les eaux bleues du plus grand lac alpin d'Europe centrale. Nous avons rencontré des citadins venus chercher un peu de verdure pour apéritiver ou barbecuter, toujours au bord du lac. Et puis, nous avons également croisé les statues de Gogol et Chaplin,... Ah PAF ! Voilà, direct, le nom est lancé : Chaplin. Charlie Chaplin. Ou Charles Spenser Chaplin. Ou Charlot. Mais je n'aime pas trop ce dernier attribut. Gardons Charles Charlie Chaplin.

Nous avons quitté le lac Leman pour monter sur les hauteurs de Corsier et atteindre Corsier-sur-Vevey en suivant les intrigants panneaux"Chaplin's world".
Après avoir atteint un mur haut sur lequel trône une intrigante pancarte "Attention chien méchant, sonnez SVP", nous passons la barrière de péage, séparant la route du parking du musée. Très grand parking sur une culture de places goudronnées disposées en terrasse... J'ai rien compris à ce que je viens d'écrire, garons la voiture.
Flavie et moi même nous dirigeons à présent vers l'accueil du musée dédié au cinéaste-acteur-réalisateur-producteur-musicien-scénariste qu'était Charles Spencer Chaplin, ou Charlie Chaplin.
Inauguré le 16 avril 2016, le musée s'est installé dans l'ancienne demeure de la famille Chaplin, le Manoir de Ban, ici même où le cinéaste trouva refuge à partir de 1953 et ce jusqu'à sa mort le jour de Noël 1977 après qu'il eut été expulsé des Etats-Unis.


Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée (Suisse)

Construit en 1840, le Manoir de Ban ne fut pas que la propriété de la famille Chaplin. Construite par Philippe Franel sur commande de Charles-Emile Scherer, industriel saint-gallois, elle fut la propriété de quelques douze propriétaires. Citons, par exemple,  -même si ce n'est peut être pas cela qui nous intéresse le plus ici et maintenant- un notable de Saint-Gall, un célibataire rentier, un maître horloger, un industriel et dramaturge Wilhem Imperatori (dont la femme recueillit des réfugiés durant la Seconde Guerre Mondiale), un diplomate américain et... la famille Chaplin.

Après avoir emprunté le chemin de gravier blanc et être passés devant un majestueux cèdre libanais, nous entrons par la grande porte dans la belle batisse style coloniale, victorien.

Dans le hall,
une première statue en cire nous accueille.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée, entrée et statue Chaplin

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée, entrée et statue Chaplin (Suisse)

C'est la première statue de cire que nous voyons, mais ce ne sera pas la dernière puisque le musée a été créé par Philippe Meylan, architecte et entrepreneur suisse, et Yves Durand, muséographe québécois, en partenariat avec le Musée Grévin. Il y aurait apparemment quelques 36 statues réparties dans tout le musée, manoir et studio compris. Aucune dans le parc apparemment. Pas encore...
Il s'agit d'une statue de Charlie Chaplin âgé, avec des cheveux blancs. Bon, perso, je trouve qu'elle n'est pas très ressemblante. À moins que l'on se soit planté de musée et que ce soit la demeure d'un autre artiste que nous visitions. Mais je n'arrive pas à savoir qui cela peut être. Leslie Nielsen ? Roger Gicquel ? Guy Lux ? Christian Marin ?

BON EH OH, on va pas commencer à critiquer dès les premiers mètres !!!!
Derrière la statue de cire de l'artiste âgé, nous découvrons une grande photo noir et blanc de sa dernière femme, Oona, avec qui il vécut ici durant 33 ans. Cette première mise en scène pose la base de ce qu'est le Manoir : une "aventure" dans la vie intime de la famille Chaplin en Suisse en parcourant les 19 pièces du lieu.
Au rez-de-chaussée, le vestibule, le salon, le bureau, la salle de bain et sa bibliothèque, la salle à manger.
À l'étage, les quinze chambres des membres de la famille Chaplin.

Nous commençons par le rez-de-chaussée. Les pièces de cette partie du manoir sont consacrées à l'espace collectif de la famille. Nous suivons un mur sur lequel sont écrites différentes dates résumant la vie de Charles Spencer Chaplin, de sa naissance à son décès. En "quelques lignes" succinctes, voici quelques dates importantes.



LA VIE DE
CHARLES SPENCER CHAPLIN
EN "QUELQUES DATES"


16 avril 1889 : naissance de Charles Spencer Chaplin à Londres, dans l'East Lane, fils de Charles Chaplin senior et Hannah Harriet Pedlingham Hill, artistes de music hall.

18 juin 1896 :
Charles Chaplin et son demi-frère sont placés à l'école de Hanwell, Londres. Il s'agit d'une workhouse dont le rôle est apparentéà de l'assistance sociale.


Septembre 1898 :
La mère de Charles Chaplin est transférée à l'asile de Cane Hill, Londres. Durant la convalescence de leur mère, les enfants Chaplin sont envoyés chez leur père qu'ils connaissaient à peine. Alcoolique, il meurt deux ans plus tard d'une cirrhose à l'âge de 38 ans.


1899-1900 :
Charles Chaplin est membre de la troupe de danseurs Eight Lancashire Lads et se produit dans les music-halls britanniques.


9 mai 1903 :
Hannah, la mère de Charles Chaplin, est décrétée folle, puis est retransférée à l'asile de Cane Hill. Charles Chaplin vit seul et dort dans la rue en attendant le retour de son frère parti dans la Marine. Même si elle quittera l'asile quelques mois plus tard, , elle rechutera de manière permanente en mars 1905. Chaplin écrira dans son autobiographie à propos de l'état de santé de sa mère : "Nous ne pouvions rien faire d'autre qu'accepter le triste destin de notre mère."


6 juillet 1903 :
Charles Chaplin se produit pour la première au Royal County Theatre. à Kingston-Upon-Thames. dans le rôle de Sam, le marchand de journaux, dans Jim, A romance of Cockayne, puis il entame une tournée dans le rôle de Billy, le groom, dans Sherlock Holmes.

Octobre 1907 :
Il s'essaie à un numéro solo au Forester's Music Hall, à Londres, mais ne rencontre pas le succès escompté.


21 février 1908 :
Après que son frère cadet Sydney lui ai obtenu une audition, Charles Chaplin signe un contrat avec la troupe de music-hall itinérante de Karno. Il y incarne notamment un gentleman éméché. Karno n'était pas convaincu par le potentiel de l'acteur, le trouvant "pâle, chétif et trop timide pour faire quoi que ce soit au théâtre."

Charlie Chaplin 1909Avril 1910 : Il est l'acteur principal de la nouvelle comédie Jimmy the Fearless qui connaît un grand succès et attire l'attention de la presse sur le jeune artiste. (Photo :Chaplin is for the ages)

 

3 octobre 1910 : La troupe Karno entame une grande tournée de 21 mois en Amérique du Nord durant laquelle les critiques le considèrent comme "l'un des meilleurs artistes de pantomime jamais vu". De retour en Angleterre, la troupe repartira à nouveau en tournée ; ce qui le ravit au plus haut point.

25 septembre 1913 :
Charles Chaplin signe un contrat d'un an pour rejoindre la Keystone Film Company de Sennet, avec un salaire hebdomadaire de 150 dollars pour jouer dans des films comiques. Même si l'acteur trouve les films de la Keystone"grossiers", il apprécie les perspectives d'une nouvelle carrière. Il ne jouera dans aucxun film avant février, mais il en profite pour se familiariser avec la réalisation cinématographique.


2 février 1914 :
Il fait ses débuts à l'écran dans le court-métrage "Making a living" ("Pour gagner sa vie"). Il y joue une sorte de dandy en redingote étriquée, chapeau haut-de-forme et grandes moustaches tombantes. Chaplin déteste ce film.


7 février 1914 :
Le film "Kid auto races at Venice" ("Charlot est content de lui") de Lehrman sort en salles avec Charles Chaplin arborant pour la première fois son célèbre costume de vagabond.

4 mai 1914 : Charles Chaplin réalise son premier film "Caught in the Rain" ("Un béguin de Charlot" ) et connait un franc succès. Par la suite, il réalise pratiquement tous les court-métrages de la Keystone dans lesquel il joue ; soit pratiquement un film par semaine, ce qui fut "la période la plus excitante de sa carrière"à ses yeux.

14 décembre 1914 :
Après avoir demandéà Sennet un salaire hebdomadaire de 1000 dollars que ce dernier refuse, Charles Chaplin signe un contrat à l'Essanay Film Manufacturing Company pour 1250 dollars par semaine, ajoutéà une prime d'embauche de 10 000 dollars.


15 février 1915 :
Charles Chaplin sort son second film sous l'égide Essanay Film, "A night out" ("Charlot fait la noce"). C'est son premier film avec Edna Purviance avec qui il tournera dans 35 films. Ils vivront également une aventure jusqu'en 1917. C'est en travaillant avec Essanay qu'il trouvera, approfondira et entretiendra les thèmes chers au monde de Charlot.


26 février 1916 :
Charlie Chaplin signe un contrat avec la Mutual Film Corporation pour un salaire annuel de 670 000 dollars ; ce qui en fait l'une des personnes les mieux payées au monde. Quelques jours plus tard, il s'installe dans les Studios Lone Star, 1025 Lillian Way, à Los Angeles.


17 juin 1917 :
L'émigrant ("The Immigrant") sort en salle et Charles Chaplin signe un contrat avec la First National pour huit films pour un million de dollars et le partage à parts égales des bénéfices nets.


Janvier 1918 :
Les Studios Chaplin sont inaugurés sur La Brea Avenue, à Los Angeles sur un terrain de 20 200 m2 avec les meilleurs installations et équipements possibles.


14 avril 1918 :
Le premier film de Charlie Chaplin dans ses nouveaux studios sort. Il s'agit de "Dog's Life" ("Une vie de chien"), décrit par le critique français Louis Delluc comme "la première œuvre d'art totale du cinéma".

Charlot fait la bombe    the immigrant    dog's life

5 février 1919 : Déçu par le fait que First Nationale ne lui donne pas plus de fonds après la sortie de "Charlot soldat", il s'allie à ses collègues Douglas Fairbanks, Mary Pickford et D. W. Griffith pour fonder une nouvelle société de distribution : la United Artist. C'est une révolution pour l'industrie cinématographique car les quatre fondateurs pouvaient personnellement financer leurs œuvres et avoir un contrôle total sur elles. Mais Chaplin doit encore réaliser six films pour la First avant de voler de ses propres ailes.

Août 1919 :
Après une tragédie personnelle pendant laquelle sa femme Mildred Harris -un mariage plus ou moins forcé et discret-  mit au monde leur enfant qui mourra trois jours plus tard, Chaplin divorce et commence le tournage du film "The kid" avec le jeune Jackie Coogan. Tout comme "Charlot et le masque de fer", "Jour de paye" et "Le pèlerin", "the kid" est produit par la First Nationale.

charlot masque de fer      Jour de Paye      Le_Pelerin   le kid

6 février 1912 : Sortie en salle de "The Kid". Succès immédiat, il est distribué dans plus de 50 pays. C'est l'un des premiers films à associer drame et comédie que beaucoup considère comme inspiré de l'enfance de son auteur.

Novembre 1922 :
Début du tournage "L'opinion publique" avec United Artists. Le public boude le film car il voulait voir Charlot. Chaplin retire le film des salles le plus vite possible.


Février 1924 :
Inspiré par une photographie de la ruée vers l'or du Klondike de 1898 et par le récit de l'expédition Donner de 1846-1847, Charles Chaplin débute le tournage de "The gold Rush" ("La ruée vers l'or"). Il engage Lita Grey pour être le rôle féminin du film. Plus de 600 figurants, décors extravagants, effets spéciaux, quinze mois de tournage pour un coût d'environ un million de dollars.


26 novembre 1924 :
Chaplin épouse Lita Grey au Mexique. Comme pour son premier mariage, cette union résulte d'une grossesse imprévue qui força le réalisateur àépouser la jeune femme qui n'avait que 16 ans. Selon la loi californienne, cette relation aurait pu être qualifiée de viol sur mineure. D'où une cérémonie discrète au Mexique.


22 décembre 1924 :
Georgia Hale remplace Lita Grey pour jouer le rôle féminin de "La ruée vers l'or".


5 mai 1925 :
Naissance de Charles Spencer Chaplin, premier fils de Charlie Chaplin et de Lita Grey.


25 août 1925 :
"The gold Rush" ("La ruée vers l'or") sort en salles. Il dévient l'un des plus gros succès du cinéma muet avec cinq millions de dollars de recette avec des scènes inoubliables, comme celles des petits pains.

11 janvier 1926 : Début du tournage de "The circus" ("Le cirque")

30 avril 1926 :
Naissance du second fils de Charles Chaplin et Lita Grey : Sydney Earl Chaplin.


Janvier 1927 :
Lita Grey entame une procédure de divorce contre Charles Chaplin pour cruauté extrême. Chaplin arrête le tournage de "The circus". Le divorce sera prononcé en août et le studio Chaplin reprendra ses activités en septembre après avoir cessé les tournages pendant quelques mois. Lors de celle-ci, les documents de Lita Grey accusant Chaplin d'infidélité, de violence et d'entretenir des "désirs sexuels pervers" sont publiés par la presse.


Décembre 1928 :
Charles Chaplin commence le tournage d'un nouveau film muet "City Lights" ("Les lumières de la ville") alors que le cinéma sonore et parlant se répand de plus en plus.


16 mai 1929 :
Lors de la 1ère Cérémonie des Oscars, Charlie Chaplin reçoit un Oscar d'honneur "pour sa polyvalence et son génie à jouer, écrire, mettre en scène et produire Le Cirque"sorti en janvier 1928.


5 octobre 1930 :
Charles Chaplin termine le tournage de "City lights" ("Les lumières de la ville"), puis travaille sur la partition musicale du film avant de présenter de présenter le travail final en avant-première le 30 janvier 1931 à Los Angeles. Dès le lendemain, il décide de prendre seize mois de vacances et arrête de tourner. Il visite l'Europe de l'Ouest, présente le film à Londres, à Berlin (où les caricaturistes s'amusent de la ressemblance de moustache entre Chaplin et Hitler), à Paris (où il reçoit la Légion d'Honneur), en Suisse, en Algérie, à Singapour,... Il se rend également au Japon où il est témoin "de l'incident du 15 mai 1932 durant lequel des officiers nationalistes tentèrent un coup d'État, assassinant le premier ministre du Japon Tsuyoshi Inukai. Le plan initial incluait notamment de tuer Charlie Chaplin afin de déclencher une guerre avec les États-Unis". (
WIKIPEDIA)

le cirque      la ruée vers l'or     les lumières de la ville

Juin 1932 : Charlie Chaplin est de retour à Hollywood où il rencontre Paulette Goddard en juillet.

11 octobre 1934 :
Chaplin commence le tournage de "Modern Times" ("Les temps modernes").

5 février 1936 :
"Modern Times" ("Les temps modernes") est présenté en avant-première à New York. On découvre pour la première fois la voix de Charlot lors d'une chanson en "charabia". Les critiques sont plus mitigées, désapprouvant la signification politique du film.


Mai 1936 : Paulette Goddard, 26 ans, et Charlie Chaplin,47 ans, se marient discrètement à Canton, en Chine.

Octobre 1938 :
Charlie Chaplin commence à travailler sur "The great dictator" ("Le dictateur") auquel il consacrera deux années à l'écriture du scénario pour commencer à tourner le 9 septembre 1939 alors que la Seconde Guerre Mondiale vient d'éclater.

le dictateur15 octobre 1940 :"The great dictator" ("Le dictateur") est présenté en avant-première à l'Astor et au Capitol, à New York. Il s'agit du premier film anti-nazi et du premier film parlant de Charlie Chaplin. Il se termine par un discours face caméra de six minutes pendant lequel l'acteur sous les traits du héros expose ses opinions politiques personnelles ; ce qui, pour Charles Maland, marquera le début du déclin de la popularité de Chaplin à une époque où le cinéma évitait les thèmes politiques controversés.

 



4 juin 1942 : Paulette Goddard et Charlie Chaplin divorcent.

30 octobre 1942 :
Charlie Chaplin rencontre  Oona O'Neill, fille du dramaturge Eugène O'Neill.


23 décembre 1942 :
Après une relation intermitente avec l'actrice Joan Barry, cette dernière fait irruption chez Charlie Chaplin et le menace avec un revolver. J. Edgar Hoover, directeur du FBI, exploite cette affaire pour atteindre la réputation de l'acteur. Plusieurs procès s'en suivent, tous rapportés par la presse. Chaplin est finalement accusé de "turpitude morale" par le procureur. Il est condamnéà payer une pension à la fille que Joan Barry dit avoir eu avec lui, malgré des preuves sanguines démontrant le contraire.


16 juin 1943 :
Charlie Chaplin, 54 ans, épouse Oona O'Neill, 18 ans. La controverse s'amplifie sur les moeurs de l'acteur. Ils resteront mariés jusqu'à la mort de Chaplin et auront huit enfants : Géraldine, Michael, Josephine, Victoria, Eugen, Jane Cecil, Annette et Christopher.


21 mai 1946 :
Charles Chaplin débute le tournage de "Monsieur Verdoux", inspiré de l'affaire Landru, après avoir acheté le scénario à Orson Welles.


Avril 1947 :
"Monsieur Verdoux" sort dans les salles. Le film critique le capitalisme. Il est hué lors de la première et certains demandent son interdiction. C'est un échec critique et commercial aux États-Unis. Pour Chaplin, il reste "le plus intelligent et plus brillant des films" qu'il ait réalisés. Cet accueil mitigé n'est pas seulement du au film. L'image publique de Chaplin s'est détériorée suite aux nombreuses affaires du début des années 1940. De plus, il est accusé d'être communiste suite à ses actions politiques durant la Seconde Guerre Mondiale et son rapprochement avec des sympathisants communistes. Dans le contexte de "Peur rouge" de l'époque, le FBI est bien déterminéà lui faire quitter le pays. Chaplin nie être communiste et refuse de se taire, se présentant comme pacifiste allant à l'encontre du gouvernement américain et de ses violations sur les libertés publiques.

19 novembre 1951 :
Après trois ans de préparation, Charles Chaplin commence le tournage de "Limelight" ("Les feux de la rampe"). Ce film, largement autobiographique, fait référence à l'enfance de Chaplin, à la vie de ses parents et à sa perte de popularité aux États-Unis.

chaplin-expulse-amerique17 septembre 1952 : La famille Chaplin quitte New York à bord du Queen Elysabeth pour aller présenter "Limelight"à Londres. Le surlendemain, Charlie Chaplin apprend que son visa de retour pour les États-Unis a été révoqué. La famille débarque à Londres le 23. (Photo : Histoire en questions)

 


23 octobre 1952 : Présentation du film"Limelights" ("Les feux de la rampe") à l'Odeon, à Londres. Il est ensuite présentéà Paris le 30 octobre. Le lendemain, il y reçoit le grade d'Officier de la Légion d'Honneur.

les feux de la rampe      a king in new york       la comtesse de Hong Kong

5 janvier 1953 : La famille Chaplin s'installe dans le Manoir de Ban, à Corsier-sur-Vevey, en Suisse.

10 avril 1953 :
Chaplin renonce à son visa de retour pour les États-Unis.


18 septembre 1953 :
Le Studio Chaplin est vendu.

18 juillet 1954 :
  Chaplin rencontre le Premier ministre chinois Zhou Enlai. Dans le cadre de la Conférence sur la paix en Indochine à Genève, Chaplin rencontra le Premier ministre chinois Zhou Enlai. Savez-vous pourquoi il voulait le rencontrer? Chaplin répond dans son autobiographie: "Je voulais connaître le fond de la pensée de cet homme. Bien sûr, je n'accepte pas toutes ses idées politiques. Mais il est très intéressant... vraiment, très intelligent." (Sources : Chaplin's world)


1er mars 1955 :
Chaplin vend ses dernières actions de United Artists.


7 mai 1956 :
Charles Chaplin commence le tournage de "A king in New York" qu'il achève le 28 juillet pour le présenter le 12 septembre 1957 à Londres avant sa sortie en salle en Europe le 1er décembre.


Septembre 1964 :
Charles Chaplin publie "My autobiographie" ("Mon autobiographie").


5 janvier 1967 :
Charles Chaplin présente "The countess from Hong Kong" ("La comtesse de Hong Kong") à Londres. Ce sera le dernier film du réalisateur et un échec commercial.


16 avril 1972 :
Charles Chaplin reçoit un Oscar d'honneur à Hollywood sous une ovation de plus de douze minutes, la plus longue de toute l'histoire des Oscar. Cela faisait vingt ans qu'il n'était pas retourné aux États-Unis.


Septembre 1972 :
Charlie Chaplin reçoit le Lion d'Or au festival de Venise en septembre alors que le film "A king from New York" sort aux Etats-Unis en décembre, soit 15 ans après sa sortie en Europe.


4 mars 1975 :
Charles Chaplin est fait chevalier par la Reine Elysabeth et devient Sir Chaplin lors d'une cérémonie au Palais de Buckingham.


25 décembre 1977 :
Le jour de Noël  -un jour qu'il détestait-, à 4 heures du matin, Charles Spencer Chaplin décède au Manoir de Ban, à Corsier-sur-Vevey, en Suisse. Il avait 88 ans. Il est enterré au cimetière de Corsier le 27 décembre.


2 mars 1978 :
Le cercueil de Charlie Chaplin est dérobé et une rançon de 400 000 dollars est réclamée à la famille pour lui restituer. Le cercueil avec le corps de Chaplin sera retrouvé dans un champ à Corsier le 17 mai 1978.


27 septembre 1991 :
Oona O'Neill décède à CorsierèSur-Vevey, en Suisse.

2000
 : Développement du projet de musée par Chaplin Museum Development.
2008 : Propriété des enfants de Chaplin jusqu'en 2008, le Manoir de Ban devient la propriété de la société luxembourgeoise Genii Capital, qui veut en faire un musée, hommage à Charlie Chaplin.
2013 : Début des travaux d’aménagement du musée Charlie Chaplin.
2014 : Accord avec la Compagnie des Alpes / Grévin pour l’exploitation du musée.

16 avril 2016 : Ouverture du musée Chaplin's world dans le Manoir de Ban, à Corsier-sur-Vevey, en Suisse.

CHRONOLOGIE:
KRONOBASE etWIKIPEDIA



Bon ben écoute, voilà pour quelques dates rapides qui ne font que résumer la vie de Charlie Chaplin. On peut remarquer une profusion créatrice dans la période 1910-1940, puis une vie personnelle plus tourmentée après la Seconde Guerre Mondiale avec, notamment, cette "chasse aux sorcières" dont l'artiste fut victime.
Nous suivons toutes ces dates écrites sur le mur du couloir pour arriver à l'éntrée de la salle à manger. Ici, tout est en place pour nous donner l'impression que la famille Chaplin va arriver dans quelques minutes pour passer à table. 
Le couvert est mis pour dix personnes, soit le nombre exact de membre de la famille. Les deux parents étaient chacun assis en bout de table alors que les enfants se posaient sur les côtés.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée, salle à manger (Suisse)

Bon, bien évidemment, la famille ne viendra pas aujourd'hui, ni les autres jours pour manger devant nous... On n'est pas au Musée de la Mer de Biarritz avec les soigneurs donnant à manger aux otaries tous les jours à 15h30. Par contre, une petite vidéo de quelques minutes passent en boucle en bout de table pour nous montrer comment se passait les scènes de déjeuner au Manoir.
Pour Géraldine Chaplin, sa fille, "c'était un papa fixe pour qui l'éducation avait beaucoup d'importance. Quand nous avions des bonnes notes à l'école, tout allait bien. Il était strict, il était victorien. Cette maison, d'ailleurs, est complètement victorienne. Les livres qu'il possédait étaient des livres de gentilhomme bourgeois victorien. (...) Nous avions un maître d'hôtel, Gino. Il ouvrait la porte, disait "Madame est servie", on passait à table, il fermait la porte."(Source : Le matin vidéo)

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée, salle à manger, bibelots (Suisse)Au fond de la salle, une petite vitrine expose des objets personnels de la famille.

 

 

 

 

Nous passons dans une autre pièce, le salon. Deux fauteuils, un canapé, une horloge comtoise, un magnifique lustre, un grand miroir, une cheminée. Il y a également un piano Steinway sur lequel sont apposées des photos et plusieurs partitions des musiques composées par Charlie Chaplin, dont celle pour le film "La comtesse de Hong Kong". À partir du milieu des années 1950, Charlie Chaplin se concentra sur la resonorisation et la réédition de ses anciens films ainsi que sur la protection de ses droits d'auteur. Il faut savoir que le réalisateur a composé les musiques de ses films sans savoir lire une partition. Une question demeure à propos de ce piano : certains disent que Charlie Chaplin l'aurait acheté pour que la célèbre pianiste suisse d'origine roumaine Clara Haskil puisse jouer lorsqu'elle venait au Manoir. D'autres, comme Eugène Chaplin  -l'un des fils de Charlie Chaplin-  dit que c'est la pianiste elle-même qui l'a offert à son père.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée, salon, piano (Suisse)


Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée, salon, violon (Suisse)Au fond de la pièce, une vitrine en verre suspendue protège un violon, mais pas n'importe quel violon puisqu'il s'agit de celui que Charlie Chaplin s'est acheté avec son premier salaire alors qu'il n'avait que 16 ans.
Il aimait également jouer de cet instrument aux invités qui venaient rendre visite à la famille.
Juste en-dessous de la vitrine, un sofa -qui n'est pas celui d'origine car il aurait entravé le passage des visiteurs du musée-  et une petite table pour prendre le thé jouxtent ces objets.

 

 

 

 

 

 

Nous poursuivons la visite en changeant de pièce pour accéder au bureau.
Différents objets sont présentés : un canapé, une cheminée, des fauteuils, une grande bibliothèque et le grand bureau. Plusieurs documents sont posés, sous verre, sur ce dernier : extraits de scénario, de partitions ("A king in New York"), contrats,... Chaplin avait une secrétaire à qui il dictait ses scénarios.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée, bureau          Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée, bureau (Suisse)

"Je ne pense pas que ce sont des livres qu'il avait choisi, mais il voulait créer ici une vie que lui n'avait jamais eue. Et c'est Chuuut, papa travaille. On ne pouvait pas faire de bruit alors on allait dans le parc et on s'amusait comme des fous. Dans la maison, il n'y avait pas de bruit. Nous entendions juste le bruit de la cheminée qui était tout le temps allumée. Hiver, été. Papa disait : "C'est mon seul luxe !". Bon... Il aimait regarder le feu. Il se mettait devant le cheminée et il regardait le feu et il se perdait je-ne-sais-pas-où. Dans ses souvenirs, je pense.", Géraldine Chaplin

Un écran télé diffuse en boucle les essais du dernier film que devait réaliser Charlie Chaplin. Un dessin fait par l'artiste lui-même présente le projet. Il s'agit de"The Freak".

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée, bureau, dessin pour The Freak

"L'histoire relate les aventures d'une femme-oiseau, qui chute sur le toit de la demeure d'un professeur-écrivain dans un coin perdu de Terre de Feu, en Amérique du sud. Enlevée, elle est emmenée à Londres où elle est exhibée devant une foule et forcée d'accomplir des miracles en guérissant des malades (rien ne dit s'il s'agit de vrais ou faux malades). Parvenant à s'échapper, elle est alors poursuivie et capturée. Libérée, elle veut retourner dans ses montagnes chiliennes, où elle avait grandi dans une grotte après la pousse de ses ailes vers l'âge de 6?ans. Sur le chemin du retour, elle tombe dans l'Atlantique et meurt."L'OBS

The freak, essaisÀ 80 ans, Chaplin avait commencéà travailler sur ce scénario vers 1969 avec sa fille Victoria, en ayant à l'esprit de lui confier le rôle principal. Mais, le mariage imprévu de Victoria et l'âge déjà avancé de Chaplin ont constitué des obstacles qui empêchèrent la réalisation du film.

 

 

 

 


Dans le fond de la pièce, sous verre également, on découvre les ailes qu'avait fait confectionné Chaplin pour le tournage.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée, le bureau, melon et canne (Suisse)Sous ses grandes ailes blanches, sont exposés le chapeau melon et la canne traditionnels d'un des personnage mythique de Charlie Chaplin : Charlot. Un personnage qu'il a interprété dans plus d'une soixantaine de courts-métrages à partir de 1910.
Charlot apparaît pour la première fois dans la comédie Charlot est content de lui, court-métrage d'Henry Lehrman en 1914. En moins de trois ans, il fait de Charlie Chaplin le comique le plus populaire au monde.

 

Comment est né ce personnage que nous connaissons tous ?
"La légende rapporte que différents acteurs de la troupe de la Keystone inspirèrent ses attributs vestimentaires : pantalon flottant et tombant de Fatty Roscoe Arbuckle, les souliers taille 45 de Ford Sterling, redingote noire étriquée sur un veston boutonné de Billy Gilbert, chapeau melon trop petit du père de Minta Durfec. Il arbore une moustache en brosse à dents et porte des cheveux noirs frisés. Sa démarche en canard est associée à son pantalon flottant, ses chaussures trop grandes et sa canne souple en bambou. Cette allure lui vaudra la réputation de « vagabond » misérable et roué, asocial et obstiné, révolté et sentimental."WIKIPEDIA

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée, bureau, lampe (Suisse)C'est également dans cette pièce que l'on peut voir des extraits écrits de son autobiographie ou encore des notes diverses sur des papiers, suspendues à un lustre.
Charlie Chaplin a laissé plus de 200 000 pages d'archives (manuscrits, lettres d'amour, lettres à sa mère, à son frère...).

 

 

 

 
Nous quittons le bureau pour entrer dans une petite pièce sur la gauche. C'est la salle de bain dans la quelle se trouve une statue de cire d'Albert Einstein. Nous restons un peu interloqués dans un premier temps en nous demandant ce que le célèbre physicien fait ici, dans le manoir de la famillle Chaplin.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée, salle de bain

Ami proche de la famille, il fut présent à l'avant-première des Lumières de la ville, diffusé en 1931 à Hollywood. Une anecdote rapporte que lors des applaudissements de la foule à leur passage, il y aurait eu ce dialogue :
EINSTEIN :"- Ce que j'admire le plus dans votre art, c'est son universalité. Vous ne dites pas un mot, et pourtant, le monde entier vous comprend.
CHAPLIN :"- C'est vrai. Mais votre gloire est plus grande encore : le monde entier vous admire, alors que personne ne vous comprend."

Nous traversons le couloir d'entrée pour arriver dans des pièces organisées et fournies de documents papier, visuels et audiovisuels.
Dans la première, nous retrouvons un petit inventaire des faits de propagande dont fut victime Charlie Chaplin et qui l'amena à venir habiter définitivement la Suisse et Corsier-sur-Vevey.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée, pièce polémique (Suisse)Pour moi, cela reste un mystère. Comment un artiste comme Chaplin a-t-il pu être "banni" des États-Unis ?
Pour le comprendre, replongeons-nous dans l'histoire du pays, au temps de la chasse aux sorcières, ou Peur rouge, ou maccarthysme, de 1950 à 1954.

"En 1947, la chasse aux sorcières du sénateur américain McCarthy prend pour cibles des personnalités d'Hollywood. Parmi elles, un immigrant anglais donneur de leçons qui s'enrichit sur le sol américain sans en prendre la nationalité, selon les dires de l'époque : Charlie Chaplin.
La Commission des activités anti-américaines ouvre un dossier et le tout-puissant patron du FBI, John Edgar Hoover, place le créateur de Charlot sur écoute. Ses mœurs, ses films, ses sympathies, sa fortune… tout fait de lui un suspect."FRANCE 2, 13h15

Charlie Chaplin ne reviendra aux États-Unis que 20 ans plus tard, en 1972, pour recevoir un Oscar d'honneur "pour l'effet incalculable qu’il a eu en faisant des films de cinéma la forme d'art de ce siècle".
Quant à McCarthy, il sombrera dans l'anonymat et mourut alcoolique en 1957.
Sur un côté de la pièce, une statue de cire grandeur nature de Winston Churchill jouant avec un chapeau rappelle les liens qu'entretenait le cinéaste avec le Premier Ministre britannique, notamment lorsque ce dernier était lui rendre visite dans ses studios à New York en 1929 alors qu'il était chancelier.

Dans la pièce à côté, des photos et un petit film nous montrent la vie au quotidien des Chaplin à Corsier-sur-Vevey. Les promenades dans la ville, la participation aux évènements locaux et la venue de différentes personnalités du cinéma et autres dans le manoir. Citons l'écrivain Blaise Cendrars, la journaliste Llian Ross, la pianiste Clara Haskil qu'il avait rencontré lors d'un concert qu'avait donné la pianiste à Corsey-sur-Vevey, le 6 novembre 1953.
Nous y découvrons également des images de Charlie Chaplin faisant une apparition impromptue sous le chapiteau du cirque Knie, installéà Corsier, en juillet 1953, puis le 10 octobre 1954.

Nous passons maintenant à l'étage en empruntant le grand escalier en colimaçon. L'ancien propriétaire Grafton Winthrop Minot, diplomate américain, et son épouse Anne de Lancey, ont acquis la maison en 1946 et ont décidé de la baptiser "Manoir de Ban". Quelques années plus tard, Madame Minot se tue sur la septième marche de cet escalier, ce qui a amenéà faire croire ensuite que la maison était hantée. (Propos rapportés par Eugène Chaplin).

Nous entamons la visite du premier étage, beaucoup plus intimiste puisque c'est ici que se trouvaient les différentes chambres des membres de la famille. Un long couloir aux murs bleus recouverts de photos de la famille Chaplin au Manoir nous amène à la première pièce située sur notre gauche. Nous entrons, solennellement.
Deux statues de cire représentant Oona et Charlie Chaplin sont disposées face à un écran de projection sur lequel sont diffusés des films de famille.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée, salon de projection (Suisse)

Juste derrière eux, on découvre la caméra avec laquelle Oona filmait ses petits moments familiaux.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée, salon de projection, caméra d'Oona (Suisse)

À l'origine, cette pièce était la chambre d'Oona Chaplin. C'est également ici qu'elle est décédée le 27 septembre 1991 des suites d'un cancer.


Juste à côté, nous entrons dans une autre pièce : la chambre à coucher de Chaplin.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée, la chambre (Suisse)

Au-dessus de son lit (qui n'était pas le sien), des photos de son visage sont mises côte à côte, montrant l'évolution physique de l'homme Chaplin.
Une télé est disposée au pied du lit diffusant les images des informations lors du décès du réalisateur.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée, la chambre, buste de Clare Sheridan (Suisse)Au-dessus, un buste de Chaplin réalisé par la sculptrice-écrivain-journaliste britannique Clare Sheridan trône discrètement.

 

 

 

 

 

 

 

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée, la chambre, carteJuste à côté du lit, en hauteur, "une carte de Londres et du quartier tel qu'il se présentait durant l'enfance de Chaplin, acquise au hasard de l'un de ses incessants retours sur les lieux. Il l'a toujours conservée et placée bien en vue, tant dans sa résidence américaine que suisse." (Chaplin's World)

 

 

 

 

 

Nous continuons notre vagabondage. Sur notre droite, il y a la salle de bains. Malheureusement, ce jour là, elle est en travaux et donc inaccessible.
Les deux dernières pièces de l'étage sont consacrées l'une aux différents voyages effectués par Chaplin à travers le monde ; l'autre aux amis du réalisateur.
Pour la première, une grosse valise de voyage trône au centre de la pièce sur les murs de laquelle est apposée une grande mappemonde reprenant tous les lieux où s'est rendu Charlie Chaplin.
Pour la seconde, un mur de portraits photo en noir et blanc exposent les visages des différentes personnalités que Charlie Chaplin a rencontrées et côtoyées. On y retrouve Dali, Ghandi, Truman Capote, Jean Cocteau, Orson Welles, Buster Keaton, Marlon Brando, Arthur Rubinstein, Gary Cooper, Coco Chanel, Herbert Von Karajan,...

Le second étage se trouve sous les toits du manoir. La charpente est apparente et laisse place à un grand espace dans lequel se trouve une exposition temporaire.

Nous redescendons au rez-de-chaussée pour sortir du manoir. Au sous-sol du manoir qui ne se visite pas, Charlie Chaplin archivait les négatifs de certains de ses films. Comme beaucoup étaient composés de nitrate et que le nitrate est une matière extrêmement inflammable, aucun studio ne voulait les garder.


Avant de rejoindre le Studio, nous décidons de faire le tour du grand jardin en suivant le petit chemin de gravier.
"Le parc de Champ de Ban s'étend sur près de 14 hectares, descendant en pente douce jusqu’aux berges de la Veveyse et du ruisseau de Nant. Le domaine comprend :
 - un parc d’agrément de 6,1 hectares couvert de pelouse naturelle et parsemé de bouquets d’arbres séculaires : hêtres, érables, ormeaux, épicéas, séquoia, cèdres…
- un verger attenant à la ferme, une serre de 1965 attenante au garage, un jardin potager, que Charlie Chaplin aimait cultiver, une cour, une fontaine, une piscine et un court de tennis
- une forêt en terrasses de 7,5 hectares essentiellement composée de feuillus. Dans la partie sud du domaine, la zone forestière était anciennement occupée par un vignoble."WIKIPEDIA
De tout cela, aujourd'hui, il ne "reste" que quatre hectares de jardin que le visiteur peut parcourir à sa guise et à son rythme. Quelques grands et beaux arbres. Une belle pelouse bien entretenue. De temps à autre, une table de jardin avec des chaises. Et au loin, toujours en vue, la façade du manoir.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, maison musée

"Je m'assieds parfois sur notre terrasse au coucher du soleil et je contemple la vaste étendue de pelouse verte et le lac au loin, et par-delà le lac, la présence rassurante des montagnes, et je reste là, sans penser à rien, à savourer leur magnifique sérénité." CHARLES CHAPLIN, "Histoire de ma vie"

chaplin manoir de ban        manoir_de_ban_1957
Photos : Actualités voyages

Après avoir fait le tour du jardin, nous retrouvons l'entrée du Manoir. Il est temps de se diriger vers le troisième lieu de visite du musée : le Studio.

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous finirons la visite de ce magnifique et nostalgique musée dédiée à Charlie Chaplin en nous rendant dans un lieu extraordinaire...

 

 

 

Narrosse, un nouveau rond-point (40)

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Samedi 7 octobre 2017. Jénorme a décidé que ce jour serait la Journée officielle du peignoir et du look improbable pour aller faire les courses.
Pourquoi ? Comment ? N'y avait-il rien d'autres à faire ?
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


Il y a des fois comme ça des choses que l'on décrète un peu de façon hasardeuse, suivant les aléas de la vie ou les humeurs du moment.
Jeudi dernier, j'ai demandéà Mélanie si elle pouvait m'offrir un peignoir.
Pourquoi ?
Peut être parce que l'été est bel et bien fini et qu'il commence à faire froid ? Peut être parce que cela fait longtemps que je n'ai pas vu "The big Lebowski" des frères Cohen...

Peut être parce qu'en peignoir, on a la classe.
BREF : vendredi soir, Mélanie m'a acheté un peignoir. Magnifique, doux, long, chaud, soyeux, panthèrifique !

Jénorme a un bau peignoir (64)

Du coup, je n'avais plus envie de le quitter. Je l'ai porté le soir alors que nous nous rendions chez des amis manger une raclette. Je l'ai porté toute la nuit... j'ai eu un peu chaud, mais j'ai tenu. Je l'ai porté le matin ; ce qui est plus normal, d'autant plus que je ne l'avais pas quitté. Et puis, je me suis dit : "Pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?"
Le porter le matin, c'est bien, mais pourquoi ne pas le porter toute la journée et décréter une Journée officielle du Peignoir (ou de la robe de chambre).
C'est vrai quoi, il y a bien une Journée mondiale sans pantalon (13 janvier), du compliment (1er mars), de l'impro (4 mars), du moineau (20 mars), de la procrastination (25 mars), du travail invisible (5 avril),... alors pourquoi pas une Journée du peignoir et du look aléatoire pour faire les courses le 7 octobre ; même si ce jour là, c'est déjà la Journée mondiale d'action pour le travail décent.

J'ai donc commencé doucement.
Tout d'abord, j'ai erré un peu dans le jardin, comme ça, mine de rien. J'ai promené un peu les chiens qui n'avaient pas l'air surpris, ni offusqués.
Du coup, j'ai pris un peu d'assurance vu que tout se passait bien. Je suis monté dan sla voiture et je me suis rendu en Espagne pour aller faire le plein d'essence... Oui, c'est bien l'Espagne parce que les gens me voient arriver en voiture française et ils se disent : "Bon, ça doit être normal en France de se trimballer en peignoir."
Chaque pays a ses traditions, son mode de vie, ses habitudes qui peuvent paraitre étranges aux yeux des étrangers. Par exemple, dans le Vermont, aux États-Unis, certaines maisons arborent des fenêtres posées en diagonale. Selon la légende, il s'agirait de protéger les habitations des sorcières, qui ne pourraient ainsi pas y entrer en volant sur leur balai.

Et puis, comme j'étais bien lancé, j'ai continué. Je suis parti faire les courses en France avec cette image en tête qui, pourtant, n'a rien à voir avec ma situation

les courses

Comme je ne voulais pas trop être reconnu  - même si je ne connais pas grand monde et que pas grand monde ne me connaisse dans les environs-  , je me suis éloigné de Saint-Pée-sur-Nivelle. Je ne suis pas non plus alléà Bayonne. J'ai carrément quitté le département. J'ai roulé, roulé, roulé... en peignoir... et je suis arrivé en banlieue de Dax. À Narrosse, très précisément. Et là, j'ai vu un rond-point.
Tu connais ma passion pour les ronds-points. En peignoir ou pas, quand il y en a un d'exceptionnel, je ne peux pas m'empêcher de m'arrêter pour prendre une photo ou faire une vidéo ou les deux.

jénorme archiacjénorme bèglesjénorme hagetmaujénorme Lorignac
Jénorme Navarrenx
jénorme orvaljénorme saliesJénorme saint georges de didonne

Je me suis donc garé sur la piste cyclable jouxtant de nouveau rond-point inauguré le 12 juillet 2017. Je suis sorti de la voiture. J'ai attendu que les voitures passent. Il y a beaucoup de circulation à cet endroit. Et puis j'ai traversé la route pour rejoindre le centre du rond-point.

 

darrigadeIl s'agit du rond-point André Darrigade, coureur cycliste français qui a officié de 1949 à 1966 en participant aux plus grandes courses du monde. Quatorze Tour de France à son actif avec vingt-deux étapes remportées, dix-neuf étapes en jaune, une victoire finale qui lui échappe à cause d’une crevaison en 1956, deux fois maillot vert, une fois champion du Monde, une fois champion de France sur route, un Tour de Lombardie, une étape sur le Tour d'Italie en 1960.
Certains se souviennent peut être aussi de cet accident dramatique au cours duquel il percuta de plein fouet un jardinier lors du sprint final en 1958 sur le vélodrome du Parc des Princes à Paris pour l'arrivée du Tour de France. Le pauvre jardinier décédera de suites de ses blessures onze jours plus tard. Un évènement qui marquera à vie le cycliste aujourd'hui âgé de 88 ans.
Pourquoi un tel rond-point ici avec cette statue de 6,70 mètres ? Eh bien tout simplement parce que c'est ici qu'André Darrigade, encore appeléDédé ou Le lévrier des Landes, est néà Narrosse, le 24 avril 1929.

Je trouve ce genre d'initiative très bien. Plutôt que d'avoir un espace vide sur nos routes, c'est agréable de découvrir une personnalité ou une spécialité d'une ville ou d'une région représentée sur un rond-point.
Voilà.

 

Ceci étant dit, aujourd'hui le lundi 9 octobre 2017, j'ai une petite pensée pour l'acteur Jean Rochefort qui vient de nous quitter à 87 ans. Petit hommage...

 

 

 

 

 

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio (Suisse)

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 Dans l'épisode précédent à l'épisode précédent, nous avions vu comment se rendre de Sallanches, ville haute savoyarde, à Corsier-sur-Vevey, commune suisse située sur les bords du lac Leman. Tout ceci était bien gentil, mais cela ne nous expliquait pas la raison de ce voyage de plus de 120 kilomètres. C'est alors que Jénorme eut l'idée complètement géniale de composer un second épisode  -soit l'épisode précédent de cet épisode que tu es en train de lire-  afin d'expliquer pourquoi lui et sa nièce Flavie s'étaient rendus à Corsier-sur-Vevey. C'est alors que la lectrice/le lecteur s'est rendu compte que Corsier-sur-Vevey n'était pas seulement la ville où se trouvait une fourchette géante plantée dans le lac Leman, mais aussi le lieu où le réalisateur-acteur-scénariste-musicien-producteur Charlie Chaplin avait vécu les 25 dernières années de sa vie.
L'idée n'était pas seulement de se rendre sur la tombe de l'artiste, mais aussi d'aller visiter un musée récemment ouvert et qui lui était consacré. Le nom de ce musée : Chaplin's world.
Installé dans le Manoir de Ban, ancienne résidence de la famille Chaplin, Chaplin's World se décline en trosi lieux : le manoir, le parc et le studio.
Après avoir visité le manoir et le parc, Flavie et Jénorme se dirigeaient à présent vers le studio.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Ehla, qu'elle est est longue cette intro !? Bon, allez, la suite.
Le Studio, c'est une sorte de bloc de béton informel jouxtant l'entrée du musée. On ne le remarque pas de suite lorsque l'on pénètre dans le parc. Pourtant, mine de rien, il propose une surface de 1350 m2.
Nous entrons dans le bâtiment par une porte vitrée, rappelant les entrées de cinéma. D'ailleurs, une fois la porte passée, nous entrons dans une salle ciné.
Je suis très intrigué. Avant de venir ici, j'avais consulté des sites internet évoquant le musée. Des photos montraient des statues de cire, des décors, des objets, des reconstitution... Et là, je ne vois rien. Seulement une salle de cinéma avec un écran, des fauteuils et des rideaux. Je ne pense pas avoir loupé quelque chose dans le manoir. Nous l'avons parcouru en long, en large et en travers... Bon...
La lumière de la salle baisse. Le projecteur vidéo s'allume pour diffuser des images sur l'écran qui me fait face. Il s'agit d'un montage d'images retraçant la vie et l'oeuvre de Chaplin.

Fin du petit film de dix minutes.... et puis... Magie ! L'écran s'ouvre pour laisser place à un décor réel. Superbe idée ! Géniale ! La personne chargée de la visite nous invite à entrer dans l'écran et à parcourir"le studio".

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, salle ciné (Suisse)


La visite commence par une rue reconstituée, tout droit sortie d'un décor d'East Street, dans le quartier de Walworth, à Londres, là où Charlie Chaplin est le 16 avril 1889. C'est également l'une des ambiances les plus emblématiques de ses films.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, rue

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, rue       Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, rue

"Chaplin a connu une enfance difficile, dont il conserve des souvenirs douloureux, qu'il évoquera dans ses films. Son père, chanteur alcoolique de music-hall, a abandonné sa famille avant de mourir alcoolique quand Charlie n'avait que 12 ans. Chaplin adorait sa mère, Hannah, qui lui a appris à observer les gens. Il prenait d'ailleurs plaisir à les imiter pour la faire rire. Après l'internement d'Hannah dans un asile d'aliénés, Charlie et son grand frère, Sydney, ont été baladés d'un établissement scolaire à l'autre, et vécu dans différents hospices de pauvres. Pour survivre, ils ont du chanter dans les rues et accepter les petits boulots qui se présentaient." CHAPLIN'S WORLD

Dans ce décor, nous retrouvons également les statues de cire du policier et du kid.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, rue, statue du kid

Ah ! Parlons du Kid un peu là !
La genèse du film "The kid", sorti en salle le 6 février 1921, semble trouver sa source dans la vie sentimentale tourmentée de Charlie Chaplin à la même époque. Remettons-nous dans le contexte.

LE KID
le kid
     le kid     le kid

SYNOPSIS DU KID :
"La mère d'un jeune enfant, ne pouvant le faire vivre, décide de l'abandonner dans la voiture d'une famille fortunée. C'est alors que deux voyous décident de voler cette même voiture. Quelques rues plus loin, les voleurs entendent pleurer le bambin. Ils l'abandonnent dans une ruelle où passe un peu plus tard Charlot, un vitrier miséreux. Gêné par sa découverte, il tente d'abord de s'en défaire, avant de s'attacher à lui. Il l'éduque de son mieux, malgré les conditions difficiles. Cinq années passent ainsi dans la débrouillardise, mais surtout l'amour et la tendresse. Malheureusement, les services sociaux s'en mêlent…
De son côté, devenue riche, la mère de l’enfant cherche à retrouver son fils." WIKIPEDIA

LA CONCEPTION DU PROJET
Le 23 octobre 1918, le réalisateur épouse Midred Harris, une jeune actrice de 17 ans. En fait, elle lui avait révélé qu'elle était enceinte et Chaplin accepta de l'épouser discrètement à Los Angeles pour éviter la controverse. La grossesse se révéla fausse. C'est une période difficile pour Chaplin. Il n'est pas heureux et ne trouve pas l'inspiration. Il réalise Une idylle aux champs (Sunnyside, juin 1919), mais n'en n'est pas du tout satisfait.
"Plusieurs mois s’étaient écoulés et je n’avais réalisé qu’une petite comédie de trois bobines, Sunnyside, en ayant l’impression de m’arracher une dent. Sans aucun doute, le mariage avait des conséquences sur mes facultés créatives. Après Sunnyside, je ne savais plus quoi faire pour trouver une idée."CHARLIE CHAPLIN, Histoire de ma vie

Le 7 juillet 1919, Midred Harris tombe réellement enceinte et accouche d'un garçon, Norman Spencer Chaplin, qui, malformé, décède trois jours plus tard. Étrangement, c'est dix jours après l'enterrement de son propre fils que Charlie Chaplin fait passer des auditions à des enfants pour un nouveau projet. Le film devrait s'appeler L'orphelin (The Waif) et le synopsis s'appuierait sur l'idée que Charlot deviendrait un père de substitution pour un enfant abandonné.
L'inspiration revient. Comme il y a quelques années, il se retrouve à nouveau absorbé et excité par ce nouveau projet.
C'est en se rendant dans un cabaret que Charlie Chaplin découvre Jackie Coogan, un jeune garçon de quatre ans, plein de malice, fils d'un danseur prodige que Chaplin était venu voir ce soir là.
Pourvu d'un certain don d'imitateur qui lui permettait de reproduire parfaitement les gestes et expressions que lui demandait Chaplin, il fut très vite engagé pour le projet. Commencé en août 1919, le tournage dura presque neuf mois... comme un accouchement. Miticuleux et perfectionniste, il faisait faire-refaire les prises pour atteindre "sa" perfection ; ce qui amena à un total de rushs équivalent à cinquante fois la durée du film dans son montage définitif.

Le 4 avril 1920, Mildred Harris Chaplin entame une procédure pour divorcer de Charlie Chaplin en prétextant la cruauté mentale de ce dernier. Chaplin continue le tournage du Kid, mais il est terrifié par le fait que les avocats de son ex-femme n'essayent de faire saisir le film, Chaplin et ses plus fidèles associés quittent la Californie pour monter les rushes dans le plus grand secret dans un hôtel de Salt Lake City, puis dans un studio anonyme à New York. Il achève le montage du Kid le 30 juillet 1920. Le 13 novembre 1920, le divorce est accordéà Mildred Harris, mais cela n'empêche pas Chaplin de terminer la post-production du film.

D'une durée de 68 minutes  -ce qui en fait le plus long film réalisé par le cinéaste à ce moment là-  , il reçoit très vite un accueil triomphal lors de sa présentation en avant-première à New York, le 21 janvier 1921, puis à sa sortie en salles dès le 6 février. Il est distribué dans plus de 50 pays dans les années qui suivront. C'est également le premier film de l'hsitoire du cinéma à associer drame et comédie.

Le kid est l'histoire d'une double détresse et d'un appel à la vie. Quand Chaplin tourne le film, les États-Unis traversent une première crise économique qui n'est que les prémisses de celle plus grave de 1929. Quelques semaines après la sortie du film, le parti communiste se forme, Sacco et Venzetti sont condamnés à mort. Dans ce climat social troublé, le film apporte un cri d'espoir déchirant.

Le film en entier en cliquant ici :
THE KID
le kid photo

ET JACKIE COOGAN DANS TOUT ÇA ?
"Il poursuit brièvement une carrière d’enfant acteur mais, comme les fins esprits de Hollywood le soulignent, "il est frappé de sénilité précoce à l’âge de 13 ans." Très vite, il se retrouve sans le sou : sa mère et son beau-père ont mal géré ses économies de jeunesse, et le peu d’argent qui lui reste est englouti dans des batailles juridiques. La seule issue positive de toute cette affaire est que les ennuis hautement médiatisés de Jackie conduisent à l’adoption d’une loi garantissant une protection financière aux enfants artistes; encore aujourd’hui, cette loi est connue sous le nom de “loi Coogan”. La carrière de Jackie connaîtra un second souffle inattendu quand cet ex plus bel enfant du monde deviendra cette fois le plus affreux des vieillards, l’oncle Fester de la série télévisée La Famille Addams."CHARLIE CHAPLIN.COM

 

Nous quittons les décors d'East street pour entrer sur une piste de cirque. Ici, nous retrouvons les statues de cire de Frederico Fellini, de Roberto Benigni et de Arturo Brachetti pendant que plusieurs extraits des films de Charlot défilent sur les murs. Un peu plus loin, un couloir dans lequel nous croisons Laurel et Hardy faisant des travaux avant de rejoindre un large couloir où sont disposés à la suite des écrans vidéo verticaux tel un alignement de dominos. Les sept écrans détaillent différentes figures de la pantomime chaplinienne. Chorégraphies, gestuelles et danses se succèdent...

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, moonwalk (Suisse)

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, moonwalk

C'est au bout de cet alignement d'écrans que nous tombons nez à nez avec une statue de Michael Jackson. Un panneau explicatif nous révèle que le Roi de la Pop était un grand fan de Charlot et que quelques-unes de ses mythiques danses seraient inspirées des pantomimes de Chaplin.
"Si je pouvais travailler avec n’importe qui ce serait Charlie Chaplin, que j’aime tellement." Michael Jackson, 2002
Même s'il n'a jamais rencontré son idole, il s'est rendu sur différents lieux que l'artiste a fréquenté. En février 1979 lors d'une tournée, il demande à son photographe de l'emmener sur les lieux où vécut Chaplin. Pour l'occasion, il entre dans une boutique afin d'acheter les mêmes vêtements que Charlot afin de se grimer en son idole pour se faire prendre en photo dans les rues d'East Street.
En juin 1995 sort son album "History" dans lequel se trouve le titre Smile, inspiré de la musique des "Temps modernes"qu'il considère comme sa chanson préférée. Enregistré en une seule prise, ce morceau est illustré par une pochette sur laquelle Jackson prend la même pose que Chaplin sur l'affiche du Kid.
C'est en juin 1988 lors de la Tournée Bad Tour que Michael Jackson se rend au manoir de Ban pour rencontrer Oona, la veuve de Charlie Chaplin.

jackson, corsier sur vevey"Nous avons discuté et nous sommes allés dans le bureau de Charlie Chaplin. Nous avons regardé les récompenses et les Oscars de Charlie et nous avons pris des photos avec les awards dans nos mains. (Michael a alors posé avec deux des oscars de Chaplin).Tout cela dans une atmosphère détendue. J’ai demandéà Oona si je pouvais descendre aux archives avec Michael. Nous y sommes allés et on a regardé les bobines originales des films de Chaplin, des livres et des affiches. J’ai rarement vu quelqu'un qui d’aussi surexcité que Jackson. (….) Il connaissait chaque livre et chaque film. Il disait: "Regardez ces livres ... la plupart des livres ont étéécrits sur lui. Au cours de sa vie, il était sept fois plus connu que Jésus-Christ". Il savait simplement tout."ROLF KNIE, photo :Jacksongold
En janvier 1997, Michael Jackson reviendra au manoir pour y dîner, puis se rendra sur les tombes de Charlie et Oona Chaplin.

 

Mais cette installation est surtout là pour nous rappeler comment Charlie Chaplin utilisait son corps pour l'image. Étonnant homme élastique, souple et inventif, pour créer des malentendus burlesques et des émotions. Le rythme ! Tout ceci soutenu par un costume et des accessoires. Pantalon trop large, chaussures trop grandes, canne souple. Un corps en déséquilibre, jouant avec les éléments et les protagonistes.

 

Nous quittons la pièce pour rejoindre un grand escalier. Nous quittons la surface de la terre pour pénétrer dans les entrailles du Studio.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, plateau tournage, escalier (Suisse)

   Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, plateau tournage (Suisse)

En bas de l'escalier, un nouveau décor s'ouvre devant nous, composé de plusieurs éléments rappelant deux grands films de Chaplin. Dans cette grande pièce, plusieurs sons se confondent : des grincements, de la musique, des chants.
D'un côté, la cabane de "La ruée vers l'or" ("The gold rush", 1925), monté sur un mécanisme qui lui permet d'osciller dès que des visiteurs s'aventurent à l'intérieur. Un long grincement se fait alors entendre.

LA RUEE VERS L'OR
THE GOLD RUSH
Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, plateau tournage, la ruée vers l'or (Suisse)

SYNOPSIS DE LA RUEE VERS L'OR
"Le film raconte l'histoire des chercheurs d'or dans le Klondike, au nord-ouest du Canada en 1896. La file des chercheurs d'or s'étire au creux des montagnes enneigées. Charlot, prospecteur solitaire, trouve refuge dans une cabane isolée, où il est bientôt rejoint par Big Jim. La faim les tenaille : qui sera mangé ? Un ours à la chair fraîche vient mettre fin à l'horrible dilemme. À la ville, Charlot est séduit par Georgia, la fille du saloon. Elle feint de répondre à ses avances et accepte une invitation à dîner. Mais elle lui fait faux bond, et le pauvre petit homme se retrouve seul, faisant danser ses petits pains. Big Jim, qui a perdu la mémoire au cours d'une bagarre, a besoin de Charlot pour retrouver l'emplacement exact de la montagne d'or qu'il avait auparavant découverte. Après quelques péripéties, les deux compagnons retrouvent enfin la mine. Devenu milliardaire, Charlot, à l'occasion d'un reportage, joue les paumés sur le paquebot du retour. Georgia, prise de remords, et le prenant pour un passager clandestin, se précipite vers lui et trouve la fortune."CLAIR OBSCUR

DÉVELOPPEMENT DU PROJET
col de Chilkoot
Un dimanche d'octobre 1923, Charlie Chaplin se rend chez ses amis Douglas Fairbanks et Mary Pickford. Grand amateur d'images stéréoscopiques, Douglas Fairbanks en montre quelques-unes à Chaplin qui reste intrigué par l'une d'entre elles. La photo-relief en question est celle de centaines de chercheurs d'or gravissant les pentes enneigées du col de Chilkoot, en Sierra Nevada. Au dos de la photo, un commentaire décrit les souffrances endurées par ces hommes lors de leur quête. (Photo : E.A.Hegg)

Mais c'est -semble-t-il- un tragique fait divers qui donna définitivement l'envie au réalisateur-scénariste de se lancer dans le projet de "La ruée vers l'or". Lors de la lecture du récit d'une expédition menée par des émigrants sous la coupelle d'un certain Georges Donner en 1843. Le convoi humain composé de 29 hommes, 18 femmes et 43 enfants s'était retrouvé bloqué dans les neiges de la Sierra Nevada à hauteur du lac Tahoe. Ils n'avaient pu survivre qu'en mangeant leurs chiens, la peau de leurs vaches, puis leurs propres mocassins avant de consommer la chair de leurs compagnons décédés.

Chaplin commence le tournage en studio le 8 février 1924, mais il avait décidé de reconstitué la scène inaugurale du film dont le décor naturel de la Sierra Nevada près de l'endroit même où les immigrants de Georges Donner avaient connu leur tragique aventure. Pour les besoins de la scène, on creusa un entier de 700 mètres de longueur à une altitude de 3300 mètres sur une formation naturelle connue sous le nom de Sugar Bowl. Le 10 avril 1924, 600 figurants  -pour la plupart des vagabonds recrutés à Sacramento la ville la plus proche- , gravir devant les caméras la fameuse passe enneigée auxquels s'ajoutèrent les membres de l'équipe qui n'étaient pas occupés à autre chose, ainsi que l'actrice principale du film Lita Grey. Comme d'habitude, Chaplin tourne et retourne maintes fois la scène malgré le froid et l'altitude.
Les tempêtes répétées et le froid ne permirent pas de continuer le tournage en Sierra Nevada. Toute l'équipe du film retourne donc dans les studios de Los Angeles le 2 mai 1924. Pendant les deux mois qui suivirent, Chaplin retravailla sur le script et l'atelier des décors fit preuve d'une imagination débordante pour recréer l'Alaska en studio durant l'été caniculaire californien. 200 tonnes de plâtre et 100 barils de farine ont été utilisés pour recréer la glace et la neige sans parler du nombre de kilomètres de planches, de fil barbelé, les centaines pioches, de pelles, les clous, les boulons,...
C'est également pendant le tournage que Lita Grey tomba enceinte de Chaplin qui l'épousa et dut la remplacer par une autre actrice Georgia Hale.
Le tournage du film se termine le 15 mai 1925 après quinze mois de travail. Chaplin passe neuf semaines en salle de montage pour présenter le film en avant-première le 26 juin 1925 au Grau man's Egyptien Theatre, à Los Angeles.

ANECDOTE
Pour anecdote  -parce qu'on aime bien les anecdotes, si, si, si !!!-  ,
Pour finaliser la scène où Big Jim et lui mangent une chaussure, Chaplin a tourné 63 prises ! À chaque fois les acteurs devaient avaler la semelle fabriquée en réglisse, entraînant de terribles problèmes de transit intestinal. Voilà.

 

Face à l'installation "La ruée vers l'or", nous découvrons les éléments mécaniques rappelant le film "Les temps modernes" ("Modern times", 1936), notamment le célèbre engrenage dans lequel Charlot se retrouve engouffrer suite à une surdose de travail.

LES TEMPS MODERNES
MODERN TIMES
Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, plateau tournage, les temps modernes (Suisse)


Il s'agit du dernier film muet de Charlie Chaplin, ainsi que du dernier film où il se présente sous les traits du personnage de Charlot.

SYNOPSIS DES TEMPS MODERNES
"Charlot est ouvrier et travaille à la chaîne dans une usine, où il resserre inlassablement les deux mêmes boulons sur les pièces détachées d’un produit non-identifié qui défilent devant lui sans interruption. Comme une guêpe lui fait perdre le rythme, c’est toute la chaîne qui se détraque. On le désigne comme cobaye pour tester une machine à faire manger les ouvriers automatiquement afin qu’ils n’aient plus besoin d’interrompre leur travail, même pour déjeuner.

Devenu fou, Charlot est atteint d’une sorte de danse de Saint-Guy et se met à asperger d’huile ses compagnons de travail, ainsi qu’à resserrer avec sa clé anglaise tout ce qui lui tombe sous la main, y compris les boutons sur le corsage d’une dame. On finit par l’hospitaliser. À sa sortie de l’hôpital, il ramasse par hasard un drapeau rouge tombé d’un camion. Aussitôt, des manifestants le prennent pour un meneur et lui emboîtent le pas.
Jeté en prison, il devient un détenu modèle et déjoue bien malgré lui une tentative d’évasion, ce qui lui vaut d’être gracié plus tôt que prévu. En dépit de ses protestations, il est donc libéré. Il vient en aide à une jeune fille (“la gamine”) dont le père a été tué au cours d’une manifestation syndicale. Échappant à la police, le couple rêve d’une vie paisible..." CHAPLIN.COM


DÉVELOPPEMENT DU PROJET

Dès 1929, le monde connaît "la Grande Dépression", autrement dit "la grande crise économique des années 1930", suite au krach boursier du 24 octobre 1929 aux États-Unis. Après la puissante expansion des années 1920, c'est la plus importante dépression économique du XXème siècle. Elle est accompagnée d'une importante déflation et d'une explosion du chômage qui pousse les autorités à une profonde réforme des marchés financiers.
En 1932, de retour aux États-Unis après un tour du monde de seize mois, Charlie Chaplin est vivement préoccupé par les problèmes sociaux et économiques de son époque. L'augmentation du chômage coïncide avec le développement de la mécanisation industrielle ; ce qui l'amène à déclarer à un journaliste : "Le chômage, voilà la question essentielle. Les machines devraient faire le bien de l'humanité, au lieu de lui apporter tragédie et chômage".
Le cinéma est parlant depuis 1927 avec "Le chanteur de jazz" (The jazz singer) d'Alan Crosland. Chaplin envisage à son tour d'abandonner le muet pour le parlant, mais après plusieurs essais inconcluants, il n'utilisera que des effets sonores et musicaux, sauf pour le passage où Charlot chante dans une langue improbable. Ce sera la première fois que les spectateurs entendront la voix de Charlot... dans son ultime apparition.
Le tournage du film fut long, débutant le 11 octobre 1934, et finissant le 30 août 1935. Chaplin compose la musique du film lui-même, tout comme il l'avait déjà fait pour"Les lumières de la ville" en 1931.

ANECDOTES
La plupart du film a été tournéà"vitesse silencieuse" soit 18 images par seconde, ce qui, quand il est projetéà la « vitesse sonore » de 24 images par seconde, rend l'action encore plus frénétique. Des copies du film corrigent maintenant ce point.
La référence aux drogues lors de la séquence de la prison est très osée pour l'époque, étant donné que le code Hays, établi en 1930, interdisait toute forme de représentation et d'utilisation de drogues illégales dans les films. Charlie Chaplin avait pourtant déjà fait allusion à ces substances chimiques dans son court-métrage Charlot Policeman (1917).
Le réalisateur avait également imaginé une autre fin, plus triste et plus sentimentale pour Les Temps modernes. Pendant que Charlot était hospitaliséà la suite d'une dépression nerveuse, la gamine devenait nonne. Cette fin est tournée, mais Chaplin décide de trouver une conclusion plus positive.
A la sortie du film, la presse était plutôt partagé. Certains désapprouvaient cette tentative socio-politique, perçue par certain comme de la propagande communiste. "Les temps modernes" est même interdit de projection dans l'Italie fasciste et l'Allemagne nazie à cause des prétendues origines juives et tendances supposées communistes de son créateur.
On peut dire que c'est à partir des "Temps modernes" que l'hostilité américaine envers le réalisateur s'est fait sentir.

 

Dasn ce décor multiple, nous rencontrons également la statue de cire de Paulette Goddard, l'actrice principale des "Temps modernes".

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, plateau tournage, Paulette Goddard (Suisse)

En mai 1936, elle devient également la femme de Charlie Chaplin lors d'une croisière en Extrême-Orient pendant laquelle ils se marient secrètement à Canton. Elle a 26 ans, il en a 47.Un mariage secret qui ne fut pas sans conséquence pour la jeune actrice.
En 1938, le producteur David O. Selznick recherche sa Scarlett pour Autant en Emporte le Vent. Toutes les actrices veulent remporter le rôle. Paulette Goddard fait partie des actrices pressenties. Elle passe un bout d’essai, puis tourne deux scènes sous la direction de George Cukor. Selznick est séduit et l’envoie à La Nouvelle-Orléans pour travailler son accent du Sud. Le producteur s’est presque décidéà la choisir pour le rôle de Scarlett quand la rumeur se répand que Paulette Goddard et Charlie Chaplin ne sont pas mariés, et sans preuves irréfutables de leur acte de mariage, le rôle tant convoité lui échappe.
Malgré cette déconvenue, Paulette Goddard est à nouveau dirigé par son mari dans "Le dictateur" en 1939 pour le rôle d'Hannah (le même prénom que la mère de Chaplin), une jeune fille juive dont son personnage tombe amoureux. Mais le couple divorce en 1942 malgré un mariage heureux.
Quelques années, Cukor fera appel à elle pour interpréter le rôle de Miriam dans Femmes et deviendra l'une des plus grandes stars de la Paramount pendant dix ans.
Paulette Goddard meurt d'une crise cardiaque en 1990, mais c'est grâce à elle qu'a pu être fondée en 1995 le Remarque Institute, un centre de recherche sur l'histoire contemporaine de l'Europe et les rapports Europe-Amérique. Pour cela, elle avait préalablement fait un don de 20 millions de dollars aux personnes responsables.

Nous continuons à errer dans le musée. D'univers en univers. De surprise en surprise. C'est agréable. D'ailleurs, ça m'ennuie de dévoiler quelques-uns des secrets du musée, mais je ne dirai pas tout, je ne montrerai pas tout. Il faut s'y rendre. Certains trouveront le musée trop artificiel ("un décor de carton-pâte, pas toujours de très bon goût, où se mêlent la vie et l'œuvre du génial Charlot sans vraiment de cohérence."Le figaro), d'autres s'y réjouissent et replongent dans l'oeuvre immense de ce réalisateur-acteur-musicien-scénariste qu'était Charlie Chaplin. Un artiste qui a traversé un siècle marqué par des progrès considérable sdans divers domaines et qui en a témoignéà sa façon, avec ses idées, ses méthodes, son talent. C'est pas terrible ce que je viens d'écrire... Si j'y pense, je me relierai demain et je changerai quelques mots pour tourner une formule un peu moins naïve.

BREF : nous poursuivons notre visite, notre voyage, notre aventure... et nous arrivons dans une salle de montage.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, salle de montage, pellicule (Suisse)

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, salle de montage, pellicule

Plusieurs installations sonores nous permettent de jouer avec les images du réalisateur pour nous amuser à les sonoriser. Un petit cours de montage est également donné pour expliquer la rigueur de Chaplin. Des morceaux de pellicules pendent ici et là sur les étagères.

 

Nous quittons la salle de montage pour nus rendre dans une pièce située sur la gauche. Dans celle-ci, une statue de cire de Charlie Chaplin trône devant un fauteuil de coiffeur. Il s'agit de la reconstitution d'une scène du Dictateur (The great Dictator), film réalisé en 1940.

LE DICTATEUR
THE GREAT DICTATOR
Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, le barbier


SYNOPSIS DU DICTATEUR
"En 1918, un humble soldat de Tomania devient amnésique après avoir sauvé la vie de Schultz, un aviateur. Enfermé dans un hôpital psychiatrique, il s'enfuit et regagne sa boutique de barbier, dans le ghetto juif. Il ignore tout des événements politiques et s'en prend à des gardes de Hynkel, le dictateur au pouvoir. Hannah, une voisine, le tire d'affaire. Devenu un personnage puissant, Schultz le protège de l'antisémitisme. Pendant ce temps, Hynkel, qui a besoin d'argent, menace les banquiers juifs de les persécuter et décide d'envahir l'Austerlich en s'alliant au dictateur de la Bactérie. Les deux despotes se rencontrent. Le barbier est finalement arrêté avec Schultz, mais il parvient à s'échapper du camp de concentration au moment où la Tomenia envahit l'Österlich. Finalement, les soldats confondent les deux personnages : Hynkel est arrêté comme fugitif tandis que le barbier pris pour le dictateur est contraint de prendre sa place et d'improviser un discours à la radio...."  TELERAMA

DÉVELOPPEMENT DU PROJET
Charlie Chaplin commence àécrire le scénario du Dictateur au milieu de l'année 1938 après la lecture d’un livre intituléLes juifs vous observent dans lequel il est décrit comme un écœurant acrobate juif. En fréquentant des artistes, des intellectuels et des juifs à Los Angeles, Charlie Chaplin est au courant de la situation en Allemagne et se montre très concerné par le sort des juifs.Il abandonne donc son projet sur la réalisation d'un film sur Napoléon sur lequel il a travaillé toute l'année 1937.
Le 12 novembre 1938, une première ébauche du scénario, écrit en secret, est déposée au service des copyrights. Des rumeurs autour du sujet du film commencent à circuler dans la presse, entraînant des réactions négatives aussi bien en Allemagne qu’en Italie, relayées par le Département d’État Américain.
L'idée principale est de confondre par la ressemblance physique le personnage du barbier juif avec le personnage du dictateur Adenoïd Hinkel, caricature d'Hitler. De la confusion entre les deux naîtront divers "ressorts comiques". Charlie Chaplin écrit également quelques scènes pour des personnages proches du dictateur, comme Benzino Napoleoni. Pour cela, il étudie les actualités de l'époque qui lui permettent de paridier au mieux le style oratoire d'Hitler.
Le scénario évoque également la brutalité du régime nazi et la violence aveugle menée par les deux dictateurs.

Le tournage du film commence le 9 septembre 1939, soit huit jours après l'invasion de la Pologne par les Nazis et six jours après la déclaration de guerre de la Grande-Bretagne et de la France à l'Allemagne. En cela, Charlie Chaplin a le mérite de s’être engagé contre Hitler bien avant le gouvernement des Etats-Unis. Il est le cri d'alarme d'un seul homme à une époque où les États-Unis pronait l'attentisme. Le réalisateur modifiera souvent le scénario en fonction des évènements historiques, notamment en incluant l'épisode de La nuit de cristal au cours du tournage.
Le tournage prend fin à l'automne 1940. Reste encore à tourner la scène du discours final. Au cours des six mois qui suivent, Charlie Chaplin travaille sur le texte de son grand discours et sur le montage du film.

Après quelques nouvelles prises dans le ghetto et plusieurs remontages, Le dictateur sort le 15 octobre 1940 aux États-Unis. Les critiques sont réservées. Même si les journalistes apprécient le travail du réalisateur, ils trouvent le film beaucoup trop engagé politiquement. C'est le cas pour le discours final qui dérange.
Mais plus tard, le film connaîtra un grand succès commercial, le plus grand succès commercial de Charlie Chaplin. Le dictateur contribua notamment à mobiliser l'opinion publique nord-américaine en faveur des démocraties européennes à une époque où seul le Royaume-Uni résistait à l'Allemagne nazie ; ce qui l'amena à avoir de mauvaises critiques à sa sortie américaine face à la réticence de l'opinion publique à une entrée en guerre du pays. Hollywood rechignait également à produire des films ouvertement anti-nazis par crainte de perdre le marché allemand.
Le Dictateur sera interdit en Allemagne jusqu'à la fin de la guerre, mais Hitler se le serait fait projeter deux fois en privé. Il ne sera finalement autoriséàêtre diffusé dans le pays qu'en 1958. Il fut également interdit de diffusion en Espagne jusqu'en 1976 ! En France, il ne fut diffuser qu'à partir d'avril 1945.
Plus tard, dans son autobiographie "Histoire de ma vie", parue en 1964, Charles Chaplin écrit :
"Si j'avais connu les réelles horreurs des camps de concentration allemands, je n'aurais jamais pu réaliser Le dictateur. Je n'aurais pas pu tourner en dérision la folie homicide des nazis."

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, le barbier (Suisse)       Jénorme à Chaplin's world, chez le barbier, Corsier-sur-Vevey

ANECDOTES
La question reste posée : est-ce qu'Hitler a "adopté" la moustache de Charlot pour devenir plus populaire ? Difficile de répondre, constatons seulement que Chaplin et Hitler sont nés à quatre jours de différence.
"Les traits de génie peuvent être aussi des traits d'ingéniosité, des bricolages pied de nez qui se rient des budgets trop serrés.
"Si l'un des grands studios avaient monté Le dictateur, il aurait utilisé 10 000 figurants pour écouter la harangue d'Hynkel", disait Chaplin. Lui, il en disposa 50, extatiques, au premier rang. Puis, derrière, une rangée de nains... À l'arrière plan, de petites silhouettes de bois, aux bras articulés, qui montaient et descendaient en signe d'acclamtion. Restait à représenter le fond de l'assemblée. Pour cela, Chaplin imagina de surimpressionner par la suite à l'image celle d'un plateau de pop-corn ! Une fois chauffées, les petites céréales sauteuses figuraient parfaitement des milliers de têtes humaines se hissant pour voir le dictateur, puis replogeant dans la foule."  Guillemette Olivier

Autre idée intéressante à remarquer dans ce film  -et que l'on peut rapprocher aux "Temps modernes"-  c'est la façon que l'homme a de tomber dans l'engrenage de la machine, symbole fort du XXème siècle. Dans "Les temps modernes", Charlot éprouve les limites de la mise sous contrôle des gestes que le travail à la chaîne impose comme modèle standardisé. Dans "Le dictateur", nous retrouvons un barbier dépassé par les machines de guerre. En somme, qu'elle soit civile, économique ou militaire, la société moderne se caractérise par sa déshumanisation et sa violence.

 

Nous quittons le salon du barbier pour entrer dans une nouvelle rue. De multiples vitrines, boutiques, commerces et services sont alignés dans une lumière toute en retenue. Et puisque nous parlons de lumière, nous rencontrons , assise sur une murette, la statue de cire de Virginia Cherrill, l'actrice du film "Les lumières de la ville" (City lights) en 1931.

LES LUMIÈRES DE LA VILLE
City Lights
Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, Virginia Cherill


SYNOPSIS DES LUMIÈRES DE LA VILLE
"Après une série de coups du sort, Charlie le vagabond rencontre une jeune fleuriste aveugle. La détresse et le charme de la jeune fille l'émeuvent. Il lui donne le peu d'argent qui lui reste en échange d'une fleur. La jeune fille le prend pour un riche promeneur ; il se garde bien de la détromper. Peu après, par le plus grand des hasards, il sauve la vie d'un millionnaire excentrique qui, sous l'effet de l'alcool, lui donne sa voiture ainsi qu'une grosse somme d'argent. Charlie peut enfin épater sa belle. Hélas pour lui, le millionnaire, une fois dégrisé, ne le reconnaît pas. Il ne reste plus à Charlie qu'à trouver un travail, si possible bien payé..."TELERAMA


DÉVELOPPEMENT DU PROJET
Il s'agit du film le plus long et le plus difficile à réaliser pour Chaplin. Deux ans et huit mois ont été nécessaires pour venir à bout du projet, dont près de 190 jours de tournage.
La première idée du film était de parler de la cécité, mais c'est Chaplin qui devait lui-même jouer le rôle d'un clown perdant la vue, mais qui s'efforce de le cacher à sa fille. Puis l'histoire s'est déplacée. Très vite, la cécité se porte sur une jeune femme qui, plus tard, retrouve la vue et découvre la réalité de la situation de l'homme qui l'aida. Charlie Chaplin avait à coeur de réussir cette ultime scène du scène. Avec le recul, dans son autobiographie, il avoue même :
"Je ne joue pas… Je m’excuse presque, je suis extérieur à moi-même et je regarde… C’est une scène belle, très belle, précisément parce qu’elle n’est pas surjouée."
Une autre scène mémorable et qui montre le talent, le génie et la créativité de Chaplin, est sans aucun doute celle de la première rencontre entre Charlot et la jeune femme aveugle. Film muet, le réalisateur réussit à installer un quiproquo en évoquant un son. La jeune femme a entendu une limousine se garer devant elle, elle croit avoir affaire à un millionnaire alors que Charlot n'a fait que traverser la luxueuse voiture pour parvenir devant elle. Il a fallu de mois à Chaplin pour imaginer, écrire et tourner la scène afin que le spectateur puisse en discerner tous les tenants et aboutissants.


ANECDOTE
Toujours pour la scène où Charlot rencontre la jeune aveugle, Charlie Chaplin a tourné 450 fois la même scène afin d'atteindre l’effet escompté.
"Elle faisait quelque chose qui n'était pas juste. Elle disait : "Une fleur, monsieur ?" Et moi, je pensais : personne ne prononce le mot fleur comme ça !"Charlie Chaplin
"C'est donc l'histoire d'un mot qui devient obsession, de jours en jours, de semaines en semaines, de mois en mois, jusqu'à rendre malade un réalisateur, qui avouera bien des années plus tard avoir "atteint un état de névrose dans sa quête de perfection". Aucune autre scène d'aucun autre film ne donna plus de fil à retordre à Chaplin que celle de la rencontre entre le vagabond et la fleuriste aveugle. Virginia Cherrill était débutante. Elle n'éprouvait pas de sympathie particulière pour le metteur en scène. Lui qui avait tant besoin d'être lié affectivement à son actrice principale ne ressentait rien non plus pour elle. Juste, au fil de centaines de prises, un agacement grandissant pour cette jeune première incapable de donner la bonne intention à une réplique... dans un film muet !
Ils avaient commencéà travailler la scène le 29 janvier 1929. Après maintes disputes, renoncements, tournage d'autres scènes en attendant, après que Chaplin ait même pensé un temps remplacer Virginia par Georgia Hale, le miracle, enfin, se produisit. C'était le 22 septembre 1930. Quelques jours auparavant, Charlie s'était enfermé avec elle dans sa loge pendant une bonne heure. La jeune femme en était ressortie les yeux mouillés mais comme apaisée. Que s'étaient-ils dit ? Mystère. Mais tout avait changé."
GUILLEMETTE OLIVIER

Pour la première du film aux États-Unis, Charles Chaplin fut rejoint par Albert Einstein en personne !
Les Lumières de la ville a été un succès mais Chaplin n'était pas certain de pouvoir réaliser un nouveau film sans dialogues. Il reste convaincu que le son ne marchera pas dans ses films. Il a également peur d'être démodé. En raison de ces incertitudes, le comédien choisit au début de l'année 1931 de prendre des vacances. Il s'arrête de tourner pendant 16 mois et visite l'Europe de l'Ouest dont la France et la Suisse, puis décide spontanément de se rendre dans l'Empire du Japon. La-bas, il est le témoin de l'incident du 15 mai 1932 durant lequel des officiers nationalistes tentèrent un coup d'État, assassinant le premier ministre du JaponTsuyoshi Inukai. Le plan initial incluait notamment de tuer Charlie Chaplin afin de déclencher une guerre avec les États-Unis. Quand le premier ministre fut tué, son fils Takeru Inukai assistait à une compétition de sumo avec Charlie Chaplin, ce qui leur a probablement sauvé la vie. (...)
À son retour, Charlie Chaplin est à nouveau inspiré. Après avoir rencontré plusieurs personnalités influentes dans le monde, il s'intéresse de plus en plus aux questions internationales, économiques et politiques. C'est ainsi qu'il débutera l'écriture, puis le tournage des "Temps modernes".

scène du bout de boisJuste à côté de la statue de cire et de la murette, nous trouvons une reconstitution du lieu de la scène où Charlot "joue" avec une trappe dans un caniveau ; ce qui attire l'attention des badauds qui s'arrêtent pour le regarder sans trop comprendre pourquoi il s'obstine à ce point à faire passer le morceau de bois dans le caniveau. C'est une séquence très drôle et qui a la particularité d'avoir été coupée au montage pour Les Lumières de la ville. Chaplin la trouvait magnifique, mais trouva qu'elle n'avait pas sa place dans le film.

 

 

Juste au-dessus de la grille, éclairé derrière une vitrine, le costume de Charlot est mis en évidence.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, costume de Charlot

Un petit écrit nous informe de l'idée du costume du vagabond et sa conception par Chaplin.
"Le 6 janvier 1914, Chaplin doit jouer le rôle d'un ivrogne flirtant avec Mabel Normand. On lui demande d'enfiler un costume comique et de se grimer. Dans la loge, il se saisit de l'immense pantalon de Roscoe "Fatty" Arbuckle, du veston serré de Charlie Avery, d'un chapeau melon appartenant au beau-père d'Arbuckle et de chaussures trop grandes pour lui.
"Je voulais que tout ne soit que contradiction",
écrira-t-il. À cette tenue, il ajoute une moustache et une canne. Charlot est né !
"Comme les vêtements m'avaient inspiré le personnage, j'ai décidé sur le champ de ne plus jamais m'en départir.".
Dans son autobiographie, Charlie Chaplin ajoute encore :
"Ce personnage a plusieurs facettes. C'est à la fois un vagabond, un gentleman, un poète, un rêveur, un esseulé, toujours épris de romanesque et d'aventure. Il voudrait vous faire croire qu'il est un savant, un musicien, un duc, un joueur de polo. Mais il ne dédaigne pas de ramasser les mégots ni de chiper son sucre d'orge à un bébé. Et, bien sûr, si l'occasion se présente, il flanquera volontiers un coup de pied dans le derrière d'une dame... mais uniquement s'il est furieux."
Immédiatement après ses débuts cinématographiques, Chaplin est devenu un phénomène culturel. Des produits dérivés associés au personnage de Charlot ont fait leur apparition. On retrouve également la silhouette du personnage dans diverses bandes dessinées, chansons et court-métrages d'animation. Cette popularité se déplaça même à l'étranger faisant de Chaplin la première star internationale de cinéma.
Nous avançons dans la rue en passant devant les différentes boutiques.

Jénorme HinkelUn magasin de chaussures dans lequel nous pouvons également essayé les différents costumes des personnages joués par Charlie Chaplin. Charlot ou encore Hynkel...

 

 

 

 

 

 

 

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, magazinesÀ côté, une petite librairie, marchand de presse.
Plusieurs ouvrages en démonstration avec des photos de Charlot en couverture pendant qu'un écran télé diffuse des images de ces court-métrages.

 

  

 

 

En face de ces devantures de boutiques, nous pouvons entrer, tour à tour, dans un restaurant, une banque, un poste de police, un horloger dont la devanture est surmontée d'une grosse horloge sur laquelle s'est accroché un Harold Lloyd en cire ; réplique célèbre à son film "Monte là-d'sus !" (Safety Last, 1923)

Le restaurant est une reconstitution de celui que nous pouvons voir dans le film "The immigrant" (1917). Des chaises vides et des tables sur lesquelles reposent des couverts et des menus.
Au départ, The immigrant ne devait comporter que la scène du restaurant. C’est en cours de tournage que Chaplin eut l’idée d’expliquer pourquoi le personnage joué par Edna Purviance se retrouvait sans le sou dans un restaurant.

the immigrantDans ce court-métrage  -qui était un des préféré de Chaplin-, nous découvrons une vision bouleversante de ces exilés en quête du rêve américain, regardant émerveillés la statue de la Liberté... avant d'être parqués derrière une corde comme des animaux.

 

 

 

 

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, l'émigrant, Eric Campbell

À l'entrée, nous sommes accueillis par une impressionnante statue de cire représentant l'acteur Eric Campbell.
Gabarit impressionnant, Campbell mesurait 1,96m. Chaplin a eu l'idée d'ajouter à son physique un maquillage particulier, composé de sourcils exagérés, de yeux charbonneux, un crâne rasé et une longue barbe maigrelette. Après avoir particpéà onze films de Chaplin, il est sur le point de devenir une star internationale lui aussi.


Maaaaais l'année 1917 lui sera malheureusement fatale avec une conjonction de malchances et de mauvaise rencontre.
Le 9 juillet 1917, sa femme décède d'une crise cardiaque après qu'il ait mangé ensemble dans un restaurant près de chez eux. Quelques jours plus tard alors qu'elle se rend dans un magasin pour acheter une robe de deuil, sa Fille Una, âgée de 16 ans, est blessée grièvement après s'être faite renversée par une voiture.
Le 16 septembre de la même année, Eric Campbell fait la connaissance de Pearl Gilman, une comédienne de vaudeville ayant la réputation d'être avide d'argent. Cinq jours plus tard, les deux comédiens se marient. Deux mois plus tard, Pearl Gilman demande le divorce en invoquant le comportement alcoolique de Campbell et son usage permanent de jurons et du blasphème.
Le 20 décembre 1917, il participe à une fête de Noël, mais en rentrant à Los Angeles en voiture complètement ivre, il percute une voiture de plein fouet à l'intersection de Wilshire Boulevard et Vermont Avenue. Il roulait à plus de 60 miles. Il est tué sur le coup, mais son corps massif reste plus de cinq heures dans l'épave du véhicule. Eric Campbell n'avait que 38 ans.
On pourrait se dire : "Bon ben, le pauvre, il est décédé, il ne peut plus rien lui arriver."
Eh bien, malheureusement non.
Après l'incinération de sa dépouille, ses cendres sont envoyées au cimetière de Rosedale, dans l'attente du règlement des funérailles. Mais la facture reste impayée et l'urne revient à la Handley Mortuary où elle reste enfermée dans un placard jusqu'à la fin de l'année 1938. Lorsque la morgue ferme, l'urne est renvoyée à Rosedale où elle séjourne dans un autre placard pendant treize ans. En 1952, un employé de bureau prend alors des dispositions pour que les cendres de Campbell soient inhumées. Malheureusement, l'employé bienveillant oublie d'enregistrer l'endroit. Personne ne sait aujourd'hui où se trouvent les cendres de l'acteur.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, l'émigrant, Edna Purviance (Suisse)Au fond de la salle de restaurant, nous nous approchons de la statue de cire d'Edna Purviance, l'actrice principale de "The Immigrant".
Edna Purviance est née la même année que l'apparition du cinéma, le 21 octobre 1895. En huit ans, elle a joué dans 35 films avec Charlie Chaplin, de "Charlot fait la noce"à"L'opinion publique". Elle met fin à sa carrière d'actrice à 31 ans.

 

 

 

au restaurant

Dans la salle d'à côté, nous nous retrouvons dans un poste de police.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, charlot policeman (Suisse)

Une scène et un décor tiré du court-métrage "Charlot policeman" (Easy Street, 1917).

Et puis, c'est la prison !
en prison

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, en prison (Suisse)      Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, les temps modernes avec Mira McKinney

Charlot et Mira McKinney qui boivent le thé sur un banc, rappelant une des scènes des "Temps modernes"
Sur leurs droites, une cellule rappelant celle du Kid. Des barreaux en caoutchouc qui se tordent nous permettent d'entrer, puis, en cherchant un peu, de trouver une porte secrète qui nous fait passer dans la salle des coffres pour rejoindre le guichet de la banque où se trouve Woody Allen.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, à la banque (Suisse)       Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, Woody Allen (Suisse)

Et nous passons du guichet de la banque à la salle des trésors. Qu'est-ce que la salle des trésors ?
Une petite pièce très haute dont les murs ne sont que des coffres. Des dizaines de coffres. Certains sont ouverts pour nous laisser voir ce qu'il y a à l'intérieur. Petite porte blindée ouverte, vitre antichoc, casier éclairé. Les objets qui ont marqué la vie de Charlie Chaplin sont ici préservés. Nous y découvrons, au hasard des regards, les deux Oscar que Charlie Chaplin reçu ; un Oscar d'honneur en 1971 (ce fut le première fois qu'il revint aux États-Unis après en avoir été"expulsé" en 1952), l'autre pour la musique des "Feux de la rampe" en 1973. Ces deux Oscar encadrent le certificat d'anoblissement signé par la Reine Elisabeth II en 1975, disposésolennellement dans le casier. Un peu plus loin, voici le premier contrat holywoodien que l'artiste signa avec la Keystone le 25 septembre 1913. Il touchera alors à cette époque 150 dollars par semaine. Ici, le Lion d'Or qu'il obtena au Festival de Venise en 1972 pour l'ensemble de sa carrière. Une paire de chaussures, une canne et un melon. Une réplique de l'étoile portant son nom sur le fameux Walk of Fame de Los Angeles. Une étoile qui fut supprimée du trottoir en 1958 avant de réapparaître en 1972.

Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, salle des trophées, oscars (Suisse)      Corsier-sur-Vevey, Chaplin's world, le Studio, salle des trophées, premier contrat (Suisse)

Nous quittons la salle des coffres pour entrer dans la dernière pièce du Studio de Chaplin's World. Il s'agit de la reconstitution d'une scène des "Feux de la rampe" ("Limelight", 1952). Buster Keaton au piano, Claire Bloom et Charlie Chaplin en avant face au public.

Les feux de la rampe, chaplin's world 1       Les feux de la rampe, chaplin's world 3
Photos : Captures Youtube

C'est l'une des scènes marquantes du film : par son interprétation, par ce qu'elle traduit et pour la présence de deux monuments du cinéma muet que sont Chaplin et Keaton.
Cela me rappelle une "drôle d'anecdote" sur cet acteur américain surnommé"l'homme qui ne rit jamais" et qui a également marqué le cinéma avec des films comme "Le mécano de la générale", "The cameraman" ou "Sherlock junior".
"Le 1er février 1966, Buster Keaton meurt à 70 ans d'un cancer du poumon à Woodland Hills en Californie. La gravité de son état ne lui a jamais été expliquée et il pensait souffrir d'une simple bronchite. Quelques années auparavant, il avait installé dans son garage un train électrique assez long et, pour arrêter de fumer, sur les bons conseils d'Eleanor, sa femme, il posait sa cigarette dans un des petits wagons et ne prenait qu'une bouffée au passage du train, tous les quatre tours." 
WIKIPEDIA

SYNOPSIS DE LIMELIGHT
"Calvero, ancien clown célèbre qui connaît désormais des temps difficiles, rentre chez lui dans son état d’ébriété habituel.Il dessoûle bien vite en découvrant que sa voisine, la jeune danseuse Terry, vient d’essayer de se suicider au gaz. Comme il la transporte dans son petit meublé pour s’occuper d’elle, il apprend que Terry est convaincue de ne plus jamais pouvoir danser ni même marcher à cause d’une maladie dont elle se croit atteinte. Calvero est déterminéà lui faire reprendre espoir, et en s’efforçant de lui remonter le moral, il se met lui-même àéprouver un regain d’optimisme.Pendant que ses propres tentatives de retour à la scène s’avèrent décourageantes, la carrière de Terry prend son envol et elle devient bientôt danseuse étoile du ballet du théâtre de l’Empire. Calvero se rend compte que l’amour dévoué que lui porte Terry est illusoire et entrave ses véritables sentiments à l’égard d’un jeune compositeur, Neville. Il décide donc de disparaître de sa vie. (...)"CHARLIE CHAPLIN.COM

Pour la première fois, Charlie Chaplin joue la mort, mais pas seulement la mort de son personnage Calvero, la sienne également. Le temps et la cruauté du temps sont les personnages principaux de son film.
On pourrait se poser la question :"Mais pourquoi terminer la visite par ce film et non pas par "La comtesse de Honk-Kong" dernier film réalisé par Chaplin en 1967 ?"
C'est en se rendant en Angleterre en septembre 1952 pour présenter en avant-première "Les feux de la rampe" que Charlie Chaplin apprend que les Etats-Unis ont résilié son visa de retour. Dès lors, il décide de rester en Europe.
Soupçonnéà tort de sympathiser avec les communistes, il est victime de la chasse aux sorcières menée par Joseph MacCarthy. À la recherche d’une nouvelle adresse en Europe, la famille Chaplin visite la Suisse. Séduit par le paysage, la tranquillité et la fiscalité, le cinéaste fait l’acquisition du manoir de Ban, alors en vente, pour la somme de 100 000 dollars, le 31 décembre 1952.
"Les feux de la rampe" est son dernier film américain.
"En tournant Limelight, il fait revivre un monde disparu. Ce film est l'évocation d'un rêve, mais il traduit aussi l'une des angoisses récentes de Chaplin : celle de perdre contact avec le public. Après trente ans de succès en abandonnant le rôle de Charlot dans Monsier Verdoux  -son film le plus osé-  , il avait connu son premier échec auprès du public. Les réactions violentes suscitées par Monsieur Verdoux coïncident avec les débuts de la Guerre Froide. Chaplin devient la cible la plus célèbre parmi les gens d'Hollywood de la croisade anti-communiste. Et pourtant, Limelight n'a rien d'un film politique..."  CHARLIE CHAPLIN OFFICIAL

"Charlot, le mythe vivant, celui dont le nom évoque dans le monde entier une silhouette plus connue que celle de Mickey, quitte son pays d'adoption comme un voleur. Qu'a-t-il bien pu se passer en quarante ans, entre ce 17 septembre 1952 et ce 10 octobre 1912 où il arrivait dans le port de New York avec la troupe musicale de Fred Karno, dans les secondes classes d'un bateau bien plus modeste que le superbe paquebot Queen Elysabeth sur lequel il embarque pour ne plus revenir..."JOEL MAGNY

 

Nous quittons cette dernière salle pour emprunter un escalier nous faisant à la surface. Un bref passage dans la boutique, puis nous sortons du musée. fin de la visite qui aura duré un peu plus de 3h00. Plaisante, originale, captivante, instructive, étonnante... Elle donne envie de revoir tous les films de Charlie Chaplin cet artiste qui a traversé un des siècles les plus troublés de notre histoire... peut être. Les guerres mondiales, les crises économiques et politiques, les inventions, les modernisations, les évolutions...

Nous regagnons la voiture.
Avant de retourner à Sallanches, nous ne pouvons quitter Corsier-sur-Vevey sans faire un passage au petit cimetière de la ville. C'est ici que reposent et Oona Chaplin.

Corsier-sur-Vevey, tombes de Oona et Charles Chaplin

Corsier-sur-Vevey, tombe de Charles Chaplin    Corsier-sur-Vevey, tombe de Charles Chaplin (Suisse)

Corsier-sur-Vevey, tombes de Oona et Charles Chaplin (Suisse)

Charlie Chaplin est décédé le 25 décembre 1977, jour de Noël. Il est inhumé deux jours plus tard. La cérémonie est retransmise dans le monde entier, suivie par des millions de téléspectateurs.
Deux mois plus tard, le matin du 2 mars 1978, la tombe est retrouvée ouverte. Le cercueil a disparu. Les hypothèses les plus folles circulent : vengeance de néonazis, action antisémite, admirateurs fanatiques, anticommunistes, nationalistes anglais désireux de voir le corps de Chaplin reposer sur ses terres natales,... ? Non, rien de tout cela. Ce sont en fait deux mécaniciens pauvres et immigrés ; un Polonais, Roman Wardas, et un Bulgare, Gantcho Ganev, qui ont fait le "coup".

Chaplin voléIls ont kidnappé le corps pour demander une rançon de 600 000 francs suisses (soit 2 millions d'euros actuels) à la famille du réalisateur afin d'ouvrir ensuite un garage. Mais l'opération échoue. Malgré les menaces, les photos et les multiples appels, Oona Chaplin ne cède pas. Géraldine Chaplin prend alors le relai de sa mère pour parlementer avec les ravisseurs qui acceptent de diviser la rançon par 4 (?). Les appels téléphoniques se succèdent, ce qui laisse le temps à la police de localiser la ville des malfrats. Il s'agit de Lausanne. Un accord est établi par Wardas qui fixe le jour et l'heure où il appellera pour les modalités de paiement. Le 16 mai 1978, à 9h30, il se rend dans une cabine téléphonique de Lausanne pour passer l'ultime appel. Mais la cabine téléphonique en question faisait parti des 240 que la police avait mis sous surveillance. Wardas est arrêté après avoir raccroché le combiné. Il dénonce son complice. Le cercueil est restituéà la famille qui le ré-enterre six jours plus tard sous une dalle de béton de deux mètres d'épaisseur.
En 2015, le réalisateur français Xavier Beauvois adapte ce fait divers dans un film "La rançon de la gloire" avec Roxhdy Zem et Benoit Peolvoorde dans le rôle des deux malfrats.

 

 

Nous quittons le cimetière, puis nous rejoignons les bords du lac Leman pour rentrer sur Sallanches en passant par Genève.

 

 

 

 

 

INSTANT CUISINE RAPIDE : les noix de Saint-Jacques-de-Compostelle

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Hop hop, on n'a pas le temps, mais on a faim.
Pas de problème : Instant Cuisine Rapide est là pour t'aider à te concocter de bons petits plats simplement, rapidement, sans s'prendre la tête parce que eh bon c'est déjà pas facile la vie hein tout ça.
Quand soudain, en voilà-t-il pas...


J'en ai ras le cul d'entendre à la radio ces putains de pubs de merde pour des pseudo régimes minceurs pourris qui t'envoient sept repas gratos dégueulasses pour te faire perdre 70 euros dans ton portefeuille en moins de deux minutes."Repas équilibré, tout prêt, concoctés par des grands chefs, testez gratuitement, ça marche, sans payer, 15 kilos de perdus en 2 heures !!!! "

PRRRRRRRRRRRRRTTTTTTTTT !!!!!!!!!!!!!!
Vos gueules !!!!

Heureusement, Jénorme est là pour parer à toutes ces conneries publicitaires mensongères qui passent en boucle sur la radio la plus écoutées de France ou à la télé la plus regardée du monde.

OUI,
VOICI UNE TOUTE NOUVELLE ÉMISSION !
RAPIDE, PAS DE CHICHIS, DU RÉSULTAT !

Tu as envie de manger un bon plat, mais tu n'as pas envie de passer deux heures en cuisine à faire mijoter de la viande pendant six heures, ou éplucher à tire l'arigôt des légumes en vrac ou surveiller des assaisonnements précis ?
Pas de problème : Mélanie et Jénorme sont là pour satisfaire ces nouveaux besoins de l'ère contemporaine où cuisiner vite ne veut pas forcément dire cuisiner mal ! C'est pour cela qu'ils ont conçu pour toi cette nouvelle émission...

INSTANT CUISINE RAPIDE


Et comme on n'a déjà plus le temps, voici le premier épisode. Attention, ça va très vite !

 

 

À bientôt pour une nouvelle émission.

 

 

 

LA BRETAGNE : de Nevers à Binic

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Et si pour fêter l'automne, nous allions faire un tour en Bretagne, hein, là, comme ça ?!
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

La Nièvre, vert pays des eaux vives du centre de la France, étend son grand manteau automnal, composé de feuilles et d'arbres multicolorés; Un exemple ? Fastoche ! Voici un endroit situé le long du Canal latéral à la Loire, non loin de Nevers.

Nevers, bords du canal (58)


Oui, Ok, c'est vrai : il y a encore un ou deux arbres qui font de la résistance et qui sont encore verts. Mais tout de même, avec ce petit soleil, c'est une météo idéale pour faire un peu de vélo sur les pistes cyclables de La Loire à vélo et de... comment ça s'appelle ?... de... Le canal du Nivernais latéral à la Loire à bicyclette. Deux beaux itinéraires qui m'ont amenéà passer par Fourchambault, Cuffy, le Bec d'Allier, le Guétin, Plagny et Nevers.

Fourchambault, entrée (58)       Bec d'Allier, moutons et Loire (18)
Fourchambault                                                   Le Bec d'Allier

Cuffy, maison-tour (18)       Cuufy, girouette (18)
Cuffy, maison-tour                                             Cuffy, girouette

Cuffy, stade de foot (18)
Cuffy, interdiction de se baigner sur le terrain de foot

Une bien belle météo, en effet, qui met le vélo à l'honneur. Tiens, la veille, en nous promenant dans les rues neversoises, nous avons croisé un drôle de cycliste.
Nevers, au passageUne embarcation à ras de la route, composée d'un vélo-couché et d'une petite cabane en bois dans laquelle se sont réfugiés un siensien et des poules et sur laquelle sont écrits quelques mots emprunts de liberté et d'autonomie.

 

 


Nevers, au passage
Le Journal du Centre de ce matin nous donnait plus de précisions sur lui.
Comme je trouvais l'histoire et l'aventure simple et belle, je suis allé voir sur internet si cet homme avait quelques informations à nous donner...

Aaaah, toutes ces images, toutes ces rencontres, cela donne envie de prendre la route !
Tiens, par exemple, pour apprécier ces belles couleurs automnales, on peut également se rendre en Côte d'Or qui, pour l'occasion, porte bien son nom. Les vignes de la côte se sont parés d'or, de rouges et d'orange ; de Nuits-Saint-Georges à Marsannay...

Arcenant, feuille de vigne (21)       Arcenant, vignes et arbres (21)

Arcenant, vignes et route (21)

Arcenant, vignes, insta (21)      Gevrey-Chambertin, vignes (21)

Arcenant, vignes et village       Nuits-Saint-Georges, vignes

Et c'est à ce moment précis que je me rends compte que ce que je suis en train d'écrire n'a rien à voir avec le titre de ce billet qui est, rappelons-le : La Bretagne, de Nevers à Binic. Rien à voir ! En plus, je suis complètement parti à l'Est alors que la Bretagne se trouve à l'Ouest de la capitale du Morvan.

Je suis donc obligé de le dire :
revenons à nos moutons !
Expression que nous devons à cette comédie
de la fin du Moyen Âge,
appelée "La farce de Maitre Pathelin".

Mais, en ce moment, l'expression qui me plaît bien et que je viens de découvrir est Être comme l'âne de Buridan.
Jean Buridan était un philosophe du XIVème siècle. Son oeuvre écrite ne fait pas allusion à cet âne, mais pour les cours qu'il donnait à l'université de Paris, il faisait allusion à l'animal pour expliquer les oppositions entre les tenants du déterminisme et ceux du libre-arbitre. La mise en valeur de l'analyse est ainsi faite : Prends un âne et place-le au centre d'un enclos. Il doit être assoiffé et affamé. Sur un côté, tu mets un seau d'eau. De l'autre côté, à même distance, tu places un seau d'avoine. D'après l'âne de Buridan, celui-ci va mourir à la fois de faim et de soif car il n'aura pas su décider s'il devait commencer à manger ou à boire.
Voilà ! Bon...

Nous devions parler de Bretagne et nous voici non loin de Dijon. Rien à voir, mais que veux-tu : la France est belle, variée, nous amenant parfois à prendre d'autres chemins que celui prévu et blablabla bla blablablabla.
C'est en étudiant l'itinéraire Nevers-Bretagne et la météo qu'il allait faire que Mélanie m'a fait la réflexion suivante :
MELANIE :"- As-tu déjà remarqué ce profil de sorcière au nez crochu qui dessine l'Est du pays ?"
Interpellé dans un premier temps, je ne voyais pas trop que venait faire cette analyse par ici, mais en d=réfléchissant un peu, je me disais que Dijon se trouvait à l'Est et que cette fin de mois d'octobre marquait également la venue de la fête d'Halloween ; cette fête où enfants et adultes se déguisent en monstres, zombis, sorcières.
MELANIE :"- Mais si, regarde !"

France profil Est            France profil Est B

Ah oui, effectivement. On distingue nettement un nez crochu à hauteur du lac Leman, une bouche au niveau du parc national de la Vanoise et un menton bien dessiné avec le parc national du Mercantour, bien connu pour ses loups.
Je m'y étais rendu en 2008, intrigué par ce lieu appelé"Vallée des Merveilles". J'avais passé la nuit dans la sauvage vallée de la Roya, à La Brigue ; puis tôt le matin, je m'étais lancé sur l'un des nombreux circuits de randonnée de la vallée des Merveilles. Elle est nommée ainsi pour ses 40 500 gravures rupestres protohistoriques, datant du Chalcolithique et de l’âge du bronze ancien, au milieu d’autres gravures plus récentes. C'est aussi un paysage minéral sculpté par la fonte des glaciers il y a environ 10 000 ans.
Je n'ai vu aucune gravure, mais quelle bonheur d'errer en ces lieux où j'ai pu croisé chamois, marmottes et lacs d'altitude...

 

Vallée des Merveilles, chamois (06)        Vallée des Merveilles, lac (06)

Vallée des Merveilles, lac
        Vallée des Merveilles, marmotte (06)

Sans oublier cette intrigante cabane en pierre....

Vallée des Merveilles, berger (06)


Mais... une fois de plus... force est de constater que nous sommes très loin de la Bretagne. Nous sommes même carrément à l'opposé. De quoi je parlais-je avant de me retrouver dans la Vallée des Merveilles ? Carte de France, sorcière, menton, parc du Mercantour. OK !
Suite aux propos de Mélanie, j'ai fait quelques recherches pour savoir si d'autres pays avaient des formes étranges. Et le résultat est sidérant !

L'Australie a des allures de Scoobidoo !                                      L'Europe ressemble à un dragon

Scooby doo           dragon

Le continent américain a des airs de canard !
Carte Etats Unis Trump

Quant au monde,
on dirait un chat qui joue avec une pelote de laine !
carte du monde par Marco
Si, si, si !

Allez,
puisque nous parlons de "chat",

il est grand temps de dire au revoir à Mimine,
qui s'est tranquillement endormie non pas dans,
mais sur son panier...

P'tite Mimine
...et de prendre la direction de

LA BRETAGNE !

 

L'itinéraire a été fait rapidement. Nous n'avons pas prévu de nous arrêter en chemin pour visiter qui de un village, qui de un château, qui de... NON !
Nevers → La Charité-sur-Loire → Cosne-sur-Loire → Montargis → Artenay → Illiers-Combray → Le Mans → Laval → Rennes → Lamballe.
De là, nous nous interrogeons. Nous n'avons pas prévu de ville étape. L'idée est de faire le tour de la Bretagne et de s'arrêter quand on veut, où on veut. Arrivés à Lamballe, deux possibilités.
Soit nous prenons la direction d'Erquy dont j'ai de beaux souvenirs de coucher de soleil sur le port et d'une tranquillité ambiante très agréable lorsque je m'y étais rendu en 2005.

Erquy, le port au petit matin (22)

Erquy, barque et baie (22)        Erquy, lumière (22)

Erquy, le port au petit matin

Soit nous nous dirigeons sur Saint Brieuc pour ensuite longer la côte en direction de Paimpol jusqu'à croiser un hôtel sympathique, pouvant nous héberger pour la nuit.
Nous choisissons la seconde solution. Notre ville étape du soir sera Binic parce que cela se trouve dans la partie ouest de la belle baie de Saint Brieuc et parce que Maître Arnaud par téléphone nous a indiqué un hôtel apparemment sympathique et parce que le nom est rigolo.
Nous traversons Saint-Brieuc, ville de la coquille Saint-Jacques.
"Autrefois vulgaire sébile de pèlerin, la coquille Saint Jacques est devenue une star. Attention, nous parlons bien ici de l'authentique Pecten maximus : foin du pétoncle, pâle imitation qui est à la coquille, dit-on ici, ce que l'oeuf de lump est au caviar.
depuis 1996, on peut reconnaître cette reine de la baie de Saint-Brieuc à son appellation certifiée "Côtes d'Armor". Les producteurs réclament mieux : une AOC. En attendant, avec l'aide de l'Ifremer qui contrôle les gisements par caméra-vidéo sous-marine, ils gèrent une ressource qui a failli s'éteindre il y a quelques années pour cause de surpêche.
On pêche plus de 5 700 tonnes de coquilles Saint-Jacques depuis les ports d’Erquy, Loguivy-de-la-Mer et Saint-Quay-Portrieux, soit quasiment la moitié de la production française. Avec ses 150 000 hectares, le gisement naturel classé de la Baie de Saint-Brieuc demeure la zone la plus productive au niveau national."ÉDITIONS ATLAS

Qu'est-ce que c'est bon les noix de Saint-Jacques !
Tiens, retrouvons une petite recette rapide que nous t'avons concocté pour l'occasion.

 

Et puis, quelques dix kilomètres plus loin, nous entrons dans Binic, appelée également "le grain de beauté des Côtes d'Armor". Bon... en même temps, un grain de beauté, ce n'est pas ce qu'il y a de plus beau. Certains peuvent même être cancéreux.
De suite, ce qui marque notre attention, c'est le port. Et ça tombe bien puisque notre hôtel se trouve non loin du port, au pied de l'église. Son nom : "Le Neptune", non pas en hommage à la huitième et dernière planète du Système solaire par distance croissante au Soleil ; mais en référence au dieu des Eaux vives et des Sources, protecteur des Pêcheurs, des bateliers et des pêcheurs ; encore associé depuis 146 avant JC au dieu grec Poséidon.

Nous nous garons sur le petit parking faisant face à l'église pour ensuite prendre la direction de l'hôtel situé un peu plus bas, dans la même rue... Ohlalala que de détails, on s'en fout !
Nous entrons. Un comptoir avec le patron et deux clients buvant une bière. "Bonsoir". Le patron nous indique notre chambre. Premier étage. Nous montons, nous entrons. De la fenêtre, nous avons une vue sur le port et les dernières lueurs du jour.

Binic, coucher de soleil sur le port (22)

Belle vue sur le port. En même temps, on ne s'attendait pas à voir le Mont Blanc. Par contre, il y a une évidence évidente : les journées en octobre sont courtes. Il ne va pas trop falloir trainer si nous voulons visiter la région de préférence en plein jour. Nous sommes pas venus jusqu'ici pour visiter la Bretagne de nuit.

Nous redescendons très vite pour boire l'apéro, puis nous prenons place dans la salle de restaurant. Seule une table est occupée par un couple d'une soixantaine d'années. Un panneau nous intrigue là-bas dans le coin... Un panneau de bienvenue aux différents touristes de passage...

Binic, Au Neptune, la carte (22)"Les Anglais, les Normands, les Belges, les Lillois, les Marseillais, les Népalais,..."
ET LES BASQUES !?
Nous nous indignons auprès du patron, rejoint par son épouse pour le service.
NOUS :"- Et les Basques, on n'est pas les bienvenus ?"
La patronne se dresse derrière le comptoir :
ELLE :" - Mais si, ils y sont les Basques ?!!!!!"
Elle sort de derrière le comptoir rapidement pour prendre la direction du panneau de bienvenue et nous montre dans un petit coin la présence de l'expression "bienvenus aux Basques".
ELLE :"- Alors ?!
NOUS :"- Oui, d'accord, bon, c'est un peu écrit petit !
ELLE :"- Je m'appelle Maïté !!!!!!!!!! Vous croyez que c'est breton ?!"
Ah oui, d'accord.

 

 

 

 

 

 

Au menu ce soir, nous choisissons les huîtres de Paimpol, puis les brochettes de Saint-Jacques au chorizo, puis le plateau de fromages.

Binic, Au Neptune, c'est huitres de Paimpol (22)                     Binic, Au Neptune, c'est Saint-Jacques du congèl (22)

Comme tu peux le voir, le cuisinier du Neptune ne prépare pas les noix de Saint-Jacques comme nous... et c'est tant mieux !
Tout se passe bien. Les huîtres sont fabuleuses, le plateau de fromages est magnifique et le vin blanc va très bien avec tout ceci. Nous restons un peu à table. Il n'y a plus que nous en salle. Du coup, les patrons et un ami viennent s'asseoir non loin de nous pour manger à leur tour. Nous leur offrons un verre... Ben oui, on est comme ça, on offre des verres aux patrons... Puis nous entamons les discussions sur le sud-ouest d'où ils sont originaires, comment ils sont venus ici, qu'y'a-t-il à voir à Binic, est-ce que cela bouge culturellement, quels sont les évènements, depuis combien de temps sont-ils ici, est-ce que ça va ?
Maïté et Bruno nous parlent un peu de la ville et des activités qu'elle propose. Binic, c'est un peu plus de 3000 habitants à l'année, et trois fois plus en été. Elle tire son nom de Binic tire du préfixe breton penn  -qui signifie tête, chef, bout ou cap- et de Ic qui est le nom de la rivière voisine qui se jette dans la mer. Par déduction, Binic est donc l’embouchure de l'Ic.
La ville a connu son apogée au XIXème siècle. En 1845, elle devient le premier port français pour la Grande Pêche en recevant annuellement de 150 à 160 navires. L'activité se partageait alors entre la pêche à Terre-Neuve et le cabotage (importation de sel, de vin, de bois du Nord, de farines et légumes). C'était également le premier port de pêche à la morue. Mais le port va perdre de son activité au début du XXème siècle suite à la chute de l'activité de la pêche à la morue, la présence de sous-marins allemands durant la guerre, la concurrence des chalutiers à vapeur et le durcissement des réglementations sur la pêche. L'activité reprendra quelque peu après les années 1930. On peut retrouver ces histoires au musée de la ville, le Musée des traditions populaires, présentant des costumes et des coiffes bretons, des outils de pêche et des reconstitutions.
Maïté nous parle aussi des différents festivals qui ont lieu dans la ville tout au long de l'année. Le Festival littéraire des Escales en mars, Festival de marionnettes (Marionnetic) en avril, La Morue en fête en juin, le festival Grain d'pirate et le Binic Folks Blues Festival en août et Magic Binic en octobre.
La soirée se passe. Nous continuons d'échanger sur le sud-ouest, la Bretagne, la Nièvre, les festivals... jusqu'à 1 heure du mat'.

 

LE LENDEMAIN
Le jour se lève sur Binic, sur le port et sur l'église qui fait face aussi à notre fenêtre de chambre. Un nom évocateur : Notre-Dame de Bon Voyage. Elle est devenue toute rouge sous l'influnece des premiers rayons du soleil.

BINIC
Binic, lever de soleil sur l'église

Une belle journée s'annonce. Ciel bleu limpide, température douce. Nous rejoignons la salle de restaurant pour le petit déjeuner. Puis nous saluons les patrons du Neptune en les remerciant pour leur accueil sympathique et convivial.
Petite marche digestive sur le quai Surcouf, du nom de ce capitaine corsaire qui harcela les marines marchandes et militaires britanniques, non seulement sur les mers de l'Europe, mais aussi sur celles de l'Inde au début du XIXème siècle avant de devenir l'un des plus riches et puissants armateurs de Saint-Malo, doublé d'un prospère propriétaire terrien de 800 hectares. Il est également considéré comme l'un des meilleurs marins que la France ait jamais eu.

La lumière est belle et les couleurs bretonnes s'affirment.

Binic, lever de soleil sur les planches

Binic, la plage, le matin (22)

Binic, la plage, le matin


Nous arrivons sur la jetée de Penthièvre
d'où il est interdit de plonger.
Binic, le port, panneau (22)

Binic, lever de soleil sur le port et jetée (22)

Binic, lever de soleil sur le port

C'est marée basse. En même temps, la longue jetée forme un bassin à flot au niveau de l'embouchure de l'Ic, ce qui créé un envasement chronique.
Au siècle dernier, des marées exceptionnelles avaient dévoilé d'importants vestiges d'un oppidum celte et des monnaies gallo-romaines.

Nous retournons à la voiture, puis nous quittons Binic en traversant la ville de façon hasardeuse, ce qui nous fait longer le mur du cimetière dans lequel repose l'actrice française d'origine japonaise Yoko Tani. Tu as pu la voir notamment dans des films comme Les pépées font la loi, Paris canaille, Les oeufs de l'autruche, Le vent ne sait pas lire, mais aussi Un américain bien tranquille de Joseph L. Mankiewicz et Les dents du diable de Nicholas Ray. Compagne d'Henri Laforest (principal actionnaire de Bic), elle aurait inspirée le personnage de l'aventurière Yoko Tsuno à Roger Leloup.

Sortis de Binic, nous longeons la côte. Objectif : aller faire du vélo sur l'île de Bréhat.
Nous passons par les villes d'Etables-sur-Mer, Saint-Quai-Portrieux, Plouha... Marée basse.

PLOUHA
Plouha, marée basse dans le port

Plouha, rond-point (22)           Plouha, marée basse dans le port (22)

Nous aurions également pu aller voir les falaises de Plouha réputées pour être les plus hautes de Bretagne avec un point culminant à 104 mètres avec notamment un lieu insolite : le petit port de Gwin Zegal. Ce dernier présente un type de mouillage pas banal composé de troncs d'arbres plantés dans le sable. Je m'y étais rendu il y a trois ans.

GWIN ZEGAL
Gwin Zégal, port

Gwin Zégal, crique (22)        Gwin Zégal, port

Nous continuons. Lanloup, Plouézec, Paimpol, Poubazlanec pour atteindre la Pointe de l'Arcouest, lieu d'embarquement pour rejoindre l'île de Bréhat.

Pointe d'Arcouest, départ pour Bréhat, au large

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous nous retrouverons sur l'île de Bréhat, encore appelée l'île aux fleurs.

 

 

 


BAYONNE, balade et Street Art Point de vue (64)

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L'autre jour, nous parlions de la beauté des paysages automnales bourguignons avec ces arbres, ces feuilles, ces couleurs, ces parfums, et tout ça et tout ça...
Eh bien, faisons à présent un petit détour rapide du côté de Bayonne où, depuis quelques jours, d'autres couleurs peuplent la ville.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

La semaine dernière  -c'est à dire du 18 au 22 octobre 2017- se tenait à Bayonne le Festival Street Art Point de vue.


C'est la première fois que cet évènement avait lieu ici, mais il existe déjàà Lyon et à Grenoble. Pendant cinq jours, seize artistes ont embelli huit façades en réalisant des fresques géantes, dispersées dans Bayonne. Parallèlement, une sélection des meilleurs street-artistes français et internationaux (bombe, pinceau et sculptures) ont réalisé des performances dans différents secteurs.

Comme je n'étais pas là pour le festival, je me suis aventuré dans les rues de Bayonne quelques jours plus tard pour faire un petit tour de quelques-unes des oeuvres.

Voici la carte des différents lieux du festival

Une belle petite aventure a commencé alors lorsque je me suis lancé au hasard des rues bayonnaises pour trouver-découvrir les différentes oeuvres. Cela m'a également amenéà me perdre dans quelques endroits de la ville que je ne connaissais pas. En clair, cette manifestation est aussi un bon moyen de se familiariser d'avantage avec une ville que l'on croit connaître.
Un petit regret quand même d'avoir loupé le travail d'Isaac Cordal, street artiste espagnol, dont la performance ne s'est tenue "que" pendant la durée du festival.
"L’artiste Isaac Cordal (né en 1974 à Pontevedra, Espagne) s’est fait connaître avec son projet Ciment Éclipses en 2006, des personnages miniatures de béton (15 cm environ) disposés un peu partout dans l’espace public. Ses figurines sont un reflet de notre incompétence à gérer l’évolution de notre monde : réchauffement climatique, guerres, corruptions…"STREEP

ET MAINTENANT
QUELQUES PHOTOS !

 

Je commence mon errance sur les bords de la Nive, à hauteur des Halles. Sur la rive en face, des travaux sont en cours pour le ravalement des façades des appartements en bord d'eau. Plutôt que des échafaudages gris, un immense panneau a été disposé.

 Bayonne, fresqaue de travaux (64)

Mais ceci n'a rien à voir avec les festivités.
J'ai commencé mon aventure en errant dans la ville à la recherche de boites aux lettres. Non pas parce que j'avais quelques cartes postales à déposer pour donner des nouvelles aux amis dispersés aux quatre coins de la France, mais parce que c'est sur ce genre de support public (et avec l'autorisation de La Poste) que l'artiste Christian Gelmy alias C215 s'est exprimé durant le festival. Il a ainsi "bombé" quelques boites aux lettres dans le petit Bayonne et le quartier Saint Esprit. Pour les trouver, il faut se promener au hasard des rues. Je ne croyais pas qu'à notre époque je pourrais encore passer autant de temps à chercher ce genre d'objet.

Bayonne, Street Art Point de vue, C215 (64)_001

Bayonne, Street Art Point de vue, C215 (64)_002               Bayonne, Street Art Point de vue, C215 (64)_003

Bayonne, Street Art Point de vue, C215 (64)_007               Bayonne, Street Art Point de vue, C215 (64)_006

Bayonne, Street Art Point de vue, C215 (64)_010
Bayonne, Street Art Point de vue, C215 (64)_004
         Bayonne, Street Art Point de vue, C215 (64)_008

Bayonne, Street Art Point de vue, C215 (64)_009             Bayonne, Street Art Point de vue, C215 (64)_011


Toujours au hasard, quelques grafs par ci par là.
Aux coins des rues, sous les arcades, sur des transfos, un mur, un muret,...

Bayonne, Street Art Point de vue, détails (64)_001          Bayonne, Street Art Point de vue, détails (64)_006

 

Bayonne, Street Art Point de vue, détails (64)_003

 

Bayonne, Street Art Point de vue, détails (64)_004          Bayonne, Street Art Point de vue, détails (64)_005


Et puis... les fresques !
Les grandes fresques ! Trois d'entre elles se trouvent dans le quartier Saint esprit ; ce qui m'a permis de découvrir ce quartier populaire de Bayonne et son histoire. La conviviale rue Sainte Catherine expose ses restaurants du monde, sa mixité social et culturelle. Des bacs à fleurs emplis d'herbes aromatiques parsèment la rue. D'autres petites structures poétiques parcourent également les lieux...

Bayonne, Street Art Point de vue, C215 (64)_005

 Créé au XIIème siècle, le nom de du quartier provient de l'ordre hospitalier Saint Esprit dont les moines furent les premiers occupants des lieux.
Saint Esprit, c'est aussi le quartier où se sont installés les juifs séfarades portugais ou marranes qui fuyaient l'Inquisition au XVIème siècle apportant avec eux l'art de faire le chocolat. C'est en 1615 que la France découvre le chocolat à Bayonne à l'occasion du mariage de l'infante espagnole Anne d'Autriche avec Louis XIII. C'est ainsi que Bayonne est devenue une ville connue aujourd'hui encore pour son chocolat de qualité.
Les familles d'origine portugaise seront considérées comme citoyennes après la Révolution. Beaucoup de leurs membres sont des apothicaires, des armateurs ou des négociants qui s'intègrent à la population bayonnaise.
En 1792, le quartier de Saint-Esprit était séparé de la ville et constituait une commune du département des Landes sous le nom de Jean-Jacques Rousseau avant que cette dernière ne rechange de département en 1857 pour être intégrée à Bayonne. (D'aprèsWIKIPEDIA)

Pour revenir au festival, c'est également dans la rue Sainte Catherine que se trouve le siège de Spacejunks Art center.


LES FRESQUES GÉANTES

Bayonne, Street Art Point de Vue, fresque (64)          Bayonne, Street Art Point de Vue, fresque, DEIH (64)
Veks Van Hillik                                                                            DEIH

Bayonne, Street Art Point de Vue, fresque, RNST (64)
RNST

Bayonne, Street Art Point de Vue, fresque, Sebas Velasco Xabier AnunzibaiSebas Velasco et Xabier Anunzibai

Bayonne, Street Art point de vue, fresque Dourone (64)          Bayonne, Street Art point de vue, fresque Sismikazot (64)

Bayonne, Street Art point de vue, fresque Sismikazot

Voilà pour ce rapide tour d'après Festival Street Art Point de Vue de Bayonne.

 

Et si tu n'as pas de grafs, de fresques, de peintures et de sculptures à voir près de chez toi, si il pleut et qu'il fait froid, je te conseille d'aller au cinéma voir l'excellent-magnifique-surprenant-dynamisant dernier film d'Albert Dupontel,"Au revoir là-haut".

 

 

 

 

LA BRETAGNE : île de Bréhat (22)

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Dans l'épisode précédent, nous avions vadrouillé dans les rues de Bayonne pour aller, au hasard des rues, contempler fresques et graffitis réalisés pendant le festival Street Art Point de vue
M
ais cela n'a  rien à voir avec la Bretagne puisque c'est l'épisode précédent à l'épisode précédent qui nous intéresse avant de se lancer dans la lecture de l'épisode qui va suivre dès que j'aurais terminé de rédiger le résumé de l'épisode précédent à l'épisode précédent où nous nous étions arrêtés à la pointe de l'Arcouest pour prendre la bateau en direction de l'île de Bréhat après avoir passé la nuit à Binic. Voilà, voilà.

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


La Pointe de l'Arcouest. Oui Madame, oui monsieur ! C'est d'ici que nous allons embarqué pour atteindre l'île de Bréhat. C'est un peu bétonné, mais nous avons tout de même une belle vue sur les côtes déchirées d'où quelques centaines de rochers sculptés par les marées et le vent émergent d'une eau bleue bien calme.

Pointe d'Arcouest, départ pour Bréhat, au large (22)
Pointe d'Arcouest, départ pour Bréhat, marée basse (22)
              Pointe d'Arcouest, départ pour Bréhat, marée basse

La Pointe de l'Arcouest, c'est un éperon rocheux descendant en pente douce. La Pointe de l'Arcouest, ce sont aussi de belles vues sur la baie de Saint Brieuc, ses îlots et sur Bréhat au loin. Nous y trouvons également un monument à la mémoire de Frédéric et Irène Joliot-Curie qui venaient souvent par ici. Attention : à ne pas confondre avec Pierre et Marie Curie, les chercheurs sur la radioactivité. Non, là, il s'agit de Frédéric et Irène Joliot-Curie, prix Nobel de chimie en 1935 pour la découverte de la radioactivité artificielle.
Oui, bon, tu l'auras compris : Irène Joliot-Curie est la fille des deux physiciens-chimistes. Elle mourra à Paris le 17 mars 1956 d'une leucémie aiguë liée à son exposition au polonium et aux rayons X, la même maladie qui avait emporté sa mère.
Voilà, ça, c'est dit. Par contre, je n'ai aucune photo du monument en question DONC je vais te le décrire. Il se compose de deux blocs de granit rose identiques dont les faces se regardant sont légèrement polies.
Les physiciens Louis Lapicque, Jean Perrin, Pierre Auger, Emile Borel, Georges Gricouroff et Paul Langevin venaient souvent également à la pointe de l'Arcouest, mais il n'y a aucun monument leur rendant hommage. Toujours est-il que l'on peut remarquer que la pointe de l'Arcouest est un peu le repère des personnalités ayant marqué l'histoire du nucléaire français... L'endroit fut d'ailleurs rebaptiséSorbonne-Plage et Fort-la-Science par les locaux.

Après avoir balayé du regard les côtes en attendant la venue d'un bateau devant nous conduire sur l'île de Bréhat, nous embarquons. 10,30 euros l'aller-retour. L

ALLEZ, ON EMBARQUE !

Le bateau se remplit de passagers. Il doit être 11 heures. Nous quittons lentement la pointe de l'Arcouest pour traverser le chenal du Ferlas qui sépare le continent de l'île de Bréhat également appelée Enez Vriad en breton ou Breiz Coat. Il n'y a pas besoin d'apprendre le dico breton pour demander son chemin et autres politesses,mais j'ai quand même acheté une carte postale avec quelques mots bretons essentiels, ainsi qu'une plaque sur laquelle sont répertoriés les différents types de coiffes féminines bretonnes.

carte Bretagne          carte coiffes

Je ne suis pas sûr que cette seconde carte postale nous soit d'un grand secours en cas de tempête ou de perdition, mais bon... L'île de Bréhat est également baptisée l'île aux Fleurs et île des Corsaires.

 Le chenal du Ferlas est d'une largeur de 600 à 700 mètres selon la marée, il faut une dizaine de minutes au bateau pour le traverser.

Île de Bréhat, bateau et drapeau (22)

Nous débarquons sous un magnifique ciel bleu limpide. Pas un nuage, pas de vent, peu de gens.
Première mission : louer des vélos pour découvrir l'île qui est interdite aux voitures et véhicules à moteur. Seul un tracteur bleu tirant un wagon fait en permanence le tour de l'île pour prendre au passage les touristes qui seraient en retard pour le dernier bateau.

ÎLE DE BREHAT
Île de Bréhat, panneau (22)

Mouais, c'est vrai : cette photo ne donne pas vraiment envie, mais le panneau 12 m'a intrigué. C'est la première fois que j'entrais en un lieu où la vitesse est limitéà 12 km/h.
BON : on recommence avec une photo prise il y a quelques années en été.

ÎLE DE BREHAT
Île de Bréhat, fleurs (22)

Eh oui, à cette époque, il y avait des fleurs. Cette fois, en octobre, ce sera plus difficile d'en croiser ; même si le climat est doux. Nous privilégierons donc les pierres. L'île aux Pierres, c'est moins poétique, mais nous n'avons pas le choix.

Une fois les vélos loués, nous partons, plan à main, au hasard des chemins, ne prenant la direction du nord tout en logeant la côte Est.

ile de bréhat carte

plan de bréhat         plan de l'île

Île de Bréhat, Et Nanie, elle fait du vélo !

Nous traversons le port clos et ses commerces pour prendre la direction montante de la plage et de la grève du Guerzido.

CE QU'IL FAUT SAVOIR...OU PAS.
L'île de Bréhat est la seule commune insulaire des Côtes d'Armor. Ses habitants sont appelés les Bréhatines et les Bréhatins. La population annuelle est d'environ 392 habitants pour être multipliée par euh oulalalalala je sais pas combien dès les premiers jours de l'été venus. Bréhat a été le premier site naturel classéen France le 13 juillet 1907.
D'une superficie de 290 hectares, longue de 3,5 kilomètres pour une largeur d'1,5 km, elle s'articule autour de deux îles principales, réunies au XVIIIème siècle par un pont-chaussée, encore appelé pont ar Prat (pont de la prairie) ou Pont Vauban. Au sud, nous trouvons le port Clos, lieu de débarquement, le bourg et son église du 16ème siècle. Au nord, nous découvrirons des paysages sauvages. Elle est entourée de 86 îlots et récifs faisant partie de son territoire, amenant la superficie de ce dernier à 309 hectares.
Bien qu'habitée depuis les temps préhistoriques et occupée plus tard par les Romains, Bréhat entre dans l'Histoire qu'au Vème siècle de notre ère. Son nom breton est Enez Vriad ou encore Breiz Coat ; ce qui veut dire Bretagne des bois. Un nom étrange puisque les arbres sont peu nombreux. Ce surnom aurait été donné par un moine breton, Saint Budoc, qui débarqua sur l'île de Lavrec en 470 pour y construire un monastère. Ce monastère fut pillé et détruit au Xème siècle par les Normands.
Quelques années plus tard, vers 550, c'est un autre moine venu d'Irlande et disciple de Saint Tugdual, qui fonda un monastère sur une île voisine, l'île Sauvage. Il n'en reste aujourd'hui que des ruines et une cellule, la sienne. L'île en question porte maintenant son nom : l'île Maudez qui se trouve bien plus au nord, entre Bréhat et le Sillon de Talbert.


Comme nous l'avons dit tout à l'heure... oui, non... si ? Hein ? Je l'ai dit ou je l'ai pas dit ? Je sais plus. On va faire comme si.
Comme nous l'avons dit tout à l'heure, l'île de Bréhat est aussi surnommée l'île des Corsaires.
Selon une tradition locale, ce serait un capitaine de la région, Coatanlem, qui aurait révélé dès 1484 (soit huit ans avanat sa découverte officielle) l'existence du Nouveau Monde à Christophe Colomb. Il lui aurait indiqué la route qu'empruntaient déjà depuis longtemps les pêcheurs pour atteindre Terre-Neuve.
Mais pour revenir aux Corsaires, ces derniers avaient choisie Bréhat pour ses accès difficiles car l'île est encerclée d'écueils. Elle possède également une situation privilégiée entre Brest et Granville. De là, il pouvaient plus facilement partir pour la Hollande et Terre-Neuve. Depuis l'époque de Louis XIV, les grandes demeures à tourelles des corsaires se dressent fièrement à la pointe sud-est de l'île, les canons tournés vers le large.
Bien avant les corsaires du XIXème siècle, l'île connut quelques évènements liés à l'Histoire. Au Moyen Âge, un château fort a étéédifié face à l'Île Lavrec à l'ouest, puis détruit par les Anglais en 1409. Lors de cette action, ces derniers ont pendu des Bréhatins aux ailes du moulin de Crec'h ar Pot au nord. En 1591, pendant les guerres de Religion, le moulin de Crec'h Tarek situé au sud servit également de gibet.
BREF : aujourd'hui, les deux moulins ont disparu et les touristes ont remplacé les Corsaires.

Autre surnom : l'île aux Fleurs.
Si elle est surnommée l'île aux Fleurs, une d'entre elles symbolise plus que les autres le lieu. Il s'agit de l'agapanthe. De juin à septembre, cette fleur bleu violacé s'épanouie au croisement de tous les chemins bréhatins.

Île de Bréhat, fleursBon, comme je disais plus haut : pour les fleurs, c'est pas la saison. Mais voici une photo des agapanthe que j'avais vues au printemps 2008.
S'il existe de telles fleurs et une végétation rappelant parfois celle de la Méditerranée, c'est parce que l'île est baignée par un microclimat. L'hiver, la température moyenne est de 6° ; ceci en partie du au Gulf Stream. De plus, il pleut moins sur Bréhat que sur le continent.
Dans le sud, nous aurions pu ainsi croiser en une autre saison figuiers, eucalyptus, mimosas, balisiers des Indes, agaves d'Amérique, palmiers, yuccas, bougainvillés, géraniums-lierres, hibiscus, acanthes et autres jardins clos par de vieux murets en pierre exposant d'énormes massifs d'hortensia colorés.
On rapporte également que si l'île est aussi fleurie, c'est aussi du à la tradition des marins bréhartins qui, rentrant de leurs voyages, rapportaient, il y a quelques siècles, les premières graines de ces nombreuses plantes.

Île de Bréhat, maison fleurie (22)           Île de Bréhat, rue (22)

Pas étonnant que l'île ait attiré au début du XXème siècle écrivains et peintres célèbres, tels que Joseph Conrad, Ernest Renan, Edmond de Goncourt, Colette (qui habita un temps l'île de Béniguet), Léonard Foujita, Paul Gauguin, Henri Matisse...
Mais nous sommes en octobre DONC pas de fleurs, mais de beaux paysages tout de même en parcourant à vélo les rues, ruelles et chemins pour arriver, dans un premier temps, à Guerzido.

 

PLAGE ET GRÈVE DU GUERZIDO
Île de Bréhat, plage de Guerzido, face nord (22)

Une belle petite plage de sable fin blanc  s'offre à nos yeux. Elle est bordée de gros rochers arrondis. C'est calme.

Île de Bréhat, plage de Guerzido         Île de Bréhat, plage de Guerzido (22)

Nous nous posons un peu pour profiter du soleil. Derrière nous, les anciennes maisons de corsaires dévoilent leurs hautes tourelles.

Île de Bréhat, plage de Guerzido, maisons (22)

Un établissement faisant chambres et appartements d'hôte, La potinière, fait face à la plage. Un peu plus au nord, en contournant l'anse, le centre nautique Les Albatros propose à une autre saison différentes activités aquatiques, comme la plongée, la voile et le tour de l'île en kayak.

Île de Bréhat, plage de Guerzido, face nord

         Île de Bréhat, plage de Guerzido, maison          Île de Bréhat, plage de Guerzido, maison (22)

 

Nous reprenons les vélos pour poursuivre notre promenade le long de la côte Est.

Île de Bréhat, côte, îlot (22)
Une île sur l'île

Île de Bréhat, côte et plage (22)             Île de Bréhat, port 22)

Île de Bréhat, côte

Très vite finalement, nous entrons dans le bourg. C'est ici que sont concentrés les différents commerces. Restaurants, bars, presse, souvenirs, église, atelier de peinture, boulanger, office du tourisme,... Par contre, nous avons loupé l'atelier de verrerie de Bréhat qui se trouve au sud-ouest dans la citadelle. Installé dans un fort construit sous Napoléon III sur la falaise, cet atelier de verrerie s'est installé en 1998 et propose la visite de différents ateliers, comme celui des souffleurs de verre, ainsi qu'un petit historique instructif sur cet art.
BREF : nous entrons dans le bourg. Il y a du monde et des terrasses. Et puis l'église aussi. Construite au XIIème siècle, remaniée au XVIIème, elle est soudée à la mairie. En son sein, on peut remarquer la maquette d'une frégate du corsaire l'Amiral Cornic qui repose dans le petit cimetière jouxtant l'église. S'y trouvent également les tombes du peintre Seevagen et le sculpteur Vermare.
Nous faisons une pause apéritive sur l'une des terrasses de bar située sur la grande place ombragée.

Île de Bréhat, le bourg, pause carte bière vin (22)

Pas loin derrière nous, le terrain de boule bretonne est désert, mais arbore un bien fier panneau.

Île de Bréhat, le bourg centre (22)
Espace exclusivement réservéà la boule bretonne, interdit à la pétanque.

Et nous repartons. Toujours le long de la côte. Au hasard. Quelques fois, nous roulons pour arriver dans une impasse. D'autres fois, nous parvenons à récupérer un autre petit chemin. C'est comme ça que nous avons loupé la grève de l'église pour finalement atteindre Pen ar Gardeno.

PEN AR GARDENO
Île de Bréhat, grève de Gardeno A (22)

Cet endroit n'est pas signalé comme étant un site incontournable de l'île. D'ailleurs, nous mêmes, nous n'avons pas compris comment nous avions réussi à parvenir jusqu'ici. Est-ce l'effet du vin blanc et de la bière qui nous fait admirer ce lieu ? Marée mi-basse, mi-haute. Une belle anse de cailloux multiformes tournée plein ouest. Et des couleurs...

Île de Bréhat, grève de Gardeno, panoramique

Île de Bréhat, grève de Gardeno, couleurs (22)

Le ciel se confondant avec la mer...

Île de Bréhat, grève de Gardeno, solitude (22)

Île de Bréhat, grève de Gardeno, solitude

Nous posons les vélos de façon aléatoire, juste parce que nous sentons qu'il se passe quelque chose ici qui n'est pas répertorié sur les cartes officielles. Nous entrons dans l'anse. Nous avançons. Un gros rocher atypique domine le tout. Nous posons les vélos pour aller marcher un peu.

Il est impressionnant ce rocher trônant au milieu de la mini-baie.

On dirait un visage....
Île de Bréhat, grève de Gardeno B (22)

Bon, après,
suivant le sens dans lequel tu le regardes...
Île de Bréhat, grève de Gardeno, le roc face (22)
            Île de Bréhat, grève de Gardeno, le roc (22)

Mais sinon,
on dirait un visage.
Île de Bréhat, grève de Gardeno, le roc

Il me fait penser à... je sais pas... Bruce Lee... Non... Victor Hugo peut être. Les cheveux, le profil. Mais c'est à Guernesey que l'écrivain-poète français avait décidé de s'expatrier suite au coup d’état de Louis Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1851. Une île située à 50 kilomètres à vol d'oiseau d'ici. La coiffure fait penser à une de ces sommités du XVIIIème siècle qui portait de ces perruques blanches, longues et frisées ; ou courtes attachées en arrière. Un peu comme les hommes de loi des siècles derniers. Robespierre ? L'autoportait de Maurice Quentin de la Tour datant de 1750. Jean-Jacques Rousseau ? Une autre époque pendant laquelle les perruques étaient à la mode. Aujourd'hui, ce sont plutôt les crânes chauves.
Alors à qui ? À qui pouvait-il nous faire penser ? La nature nous amenait à méditer un instant sur cette présence rocheuse. Nous n'étions pas obligé de nous épancher sur des monuments tout fait. ici, à Gardeno, un message nous était lancé pour penser à quelqu'un qui n'était mentionné sur aucun plan, aucune carte.
Alors, nous nous sommes posés, là, sur la grève, au milieu des rochers rongés par la marée. Au-dessus de nous, des oiseaux perdus passent et repassent. C'est à ce moment précis que nous nous sommes lancés un concours de suppositions. Concours de suppositions sur cette question : qui pourrait être ce gros roc de la plage de Gardeno ? Joue avec nous et toi aussi fais des suppositions aux sons de cet extrait du dernier album de Nu...

 Tic tac tic tac tic tac,
qui est-il ?

Jénorme sur l'Île de Bréhat face au roc de Gardeno (22)

Non, ce n'est pas moi. Nous n'avons pas du tout le même profil. Il me fait penser à Terry Guilliam... simplement pour parler de lui. Mélanie voit quelque chose d'Alain Souchon. N'importe quoi.
Et puis, une évidence : un tableau de cet artiste italien ayant plusieurs noms comme l'île de Bréhat. Pas de composition à base de fleurs, mais avec des végétaux, des animaux et des objets... Giuseppe Arcimboldo. Comparaison.

Giuseppe_Arcimboldo           Île de Bréhat, grève de Gardeno, le roc
Pourquoi pas ?

Et puis d'autres hypothèses, suppositions, propositions suivant l'humeur du moment, suivant les gens, les artistes dont nous avons envie de parler... pour remarquer finalement que les gens dont nous parlons n'ont plus rien à voir avec le portrait naturel rocheux que nous avons face à nous. Juste une envie d'échanger des connaissances ; et tout ceci aux sons de la mer montante.

Île de Bréhat, grève de Gardeno, panoramique (22)

Après être revenus sur nos pas, nous arrivons au pont-chaussée, ou pont des Prairies, ou pont Ar Prat, ou pont Vauban puisque le grand architecte de Louis XIV qui l'a construit en 1756 alors que la décision de réunir les deux îles par cet édifice fut prise en 1695. Il sépare l'île sud de l'île Nord.
Nous l'avons déjà dit, mais nous n'avons pas peur de nous répéter : le pont Vauban des Prairies chaussée de Prat permet de passer de l'île nord à l'île sud.
Au sud, nous avons erré dans de minuscules hameaux aux maisons de granit avec de multiples fleurs (ah non, c'set pas la saison, mais nous aurions du voir beaucoup de fleurs) et plantes méditerranéennes, ainsi que des commerces divers et variés.
Au Nord, c'était les Corons, la terre c'était le... Ah pardon, je me trompe !
Au Nord, ce sont landes, bruyères, fougères, pinèdes et rochers qui nous attendent. Plus sauvage, moins peuplée, la partie nord présente un relief plus tourmenté battue par les vents et les tempêtes.

Île de Bréhat, maison cachée (22)

Nous ne passons pas par le sémaphore, ni par le phare du Rosédo. C'est un peu plus au nord du phare du Rosédo, sur la côte, que se trouve un rocher baptisé la chaise de Renan. Ce surnom lui ai du à l'hypothèse qu'Ernest Renan, auteur de "L"histoire des origines du christianisme" s'y serait assis. L'écrivain venait souvent méditer face au large sur un gros rocher.
Nous ne passerons pas non plus par la baie de la Corderie, port principal de Bréhat, bordée de magnifiques villas.
Nous n'irons pas non plus à la chapelle Saint-Michel et ses 39 marches qui permettent d'atteindre une tertre de 26 mètres de hauteur servant de repère aux bateaux et qui permet d'avoir une superbe vue sur l'île du Nord, les îlots et les récifs roses du Kerpont.

Voilà, t'es prévenu !
Et maintenant, tu me dis : "Mais qu'est-ce que vous avez vu alors ? Et oùêtes-vous allés ?"
Eh bien, nous avons continué, direction plein Nord. L'objectif est d'atteindre le phare du Paon assez rapidement puisque Mélanie a mal au cul et elle a envie de dormir.
On roule, on roule, on roule. Je prends parfois un peu d'avance pour marquer quelques arrêts photographiques.

Île de Bréhat, au large Ouest (22)

Île de Bréhat, au large, nord (22)

Île de Bréhat, grève de Crec'h Esquern (22)

 

Un peu avant le phare du Paon, nous croisons les ruines de l'ancienne chapelle Saint-Riom. Autrefois, ce lieu était habité par les lépreux qui tressaient des cordages pour la marine.

La phare du Paon est en approche. Mélanie décide de se poser, s'allonger dans l'herbe grasse pour improviser une petite sieste.

Île de Bréhat, phare du Paon C (22)

Je continue seul pour m'approcher du phare. Celui-ci se situe à la pointe extrême de l'île, d'où son nom détourné du mot Penn qui signifie extrémité. Détruit en 1944, il a été rebapti en 1949 en porphyre rouge.

Île de Bréhat, phare du Paon C

Île de Bréhat, phare du Paon F (22)             Île de Bréhat, phare du Paon I (22)

Île de Bréhat, phare du Paon G (22)                Île de Bréhat, phare du Paon J (22)

De la plate-forme du phare, je domine la côte déchiquetée avec ces multiples îlots et rochers éparses.

Île de Bréhat, phare du Paon, mur (22)

Île de Bréhat, phare du Paon, vue sur la côte Nord (22)

Île de Bréhat, phare du Paon, rochers côte nord

La petite crique voisine appelée le Gouffre a longtemps fait l'objet de superstitions. À marée basse, on venait jeter un caillou sur un rocher rond. S'il restait sur le rocher au lieu de tomber, on faisait un voeu.

Île de Bréhat, phare du Paon, la côte Sud

La nuit au phare, on peut voir les scintillements d'une douzaine de lanternes alentour qui se répondent, signalant aux marins les abords si dangereux de cette côte.

Mais nous n'allons pas attendre la nuit. Nous reprenons les vélos pour retourner rapidement à Port-Clos afin de pouvoir embarquer sur le bateau de 17 heures.
Chose faite. Traversée effectuée. Nous retrouvons la voiture pour quitter la Pointe de l'Arcouest en repassant par Ploubazlanec, petite ville où l'incontournable Pierre Loti habita quelque temps et y écrira son roman "Pêcheur d'Islande" en 1886. Je dis "l'incontournable Pierre Loti" parce que j'ai remarqué sa présence à Ciboure, à Rochefort, à Papeete, à Nagasaki, à Saint-Pierre-d'Oléron, à Hendaye...
L'idée est d'avancer, d'aller un peu plus loin à l'Ouest. Nous évitons la côte de granite rose où nous étions déjà allés il y a quelques années.
Lézardrieux → Tréguier → Lannion → Plestin-les-Grèves → Lanmeur... PAUSE !

Lanmeur, sur la route

Eh oui : une rue Jack Kerouac. Pourquoi ici ? Et bien tout simplement parce que l'écrivain américain de la Beat Generation avait des origines bretonnes. Ceci fut révélé par la généalogiste Patricia Dagier et le journaliste Hervé Quéméner dans leurs livres "Jack Kerouac au bout de la route"et"Jack Kerouac, le breton d'Amérique".
"Un véritable jeu de pistes, faussé par un changement d'identité. À la suite d'une procédure criminelle, et un refus de paternité, M.Le Bihan de Kerouac, qui résidait à Huelgoat (29), s'est expatrié au Canada, modifiant en vol son patronyme en Le Bris de Kerouac. Le noeud de l'histoire ainsi dénoué, elle a réussi à reconstituer le puzzle."
LE TÉLÉGRAMME
C’est en quête de ses ancêtres qu’il revient en France en 1965, à Paris, puis en Bretagne qu'il traversa en train avant de s'arrêter rue du Siam à Brest.
"J’essayais de découvrir quelque chose sur mon ancienne famille, j’étais le premier Le Bris de Kervoac à remettre les pieds en France, au bout de deux cent dix ans, pour essayer d’y voir clair et j’avais prévu de me rendre en Bretagne puis ensuite en Cornouaille anglaise." JACK KEROUAC, Satori à Paris.

Nous poursuivons notre route. Ce soir, nous avons décidé de nous arrêter à Carantec. Depuis Orthez, Maître Arnaud nous a trouvé un hôtel apparemment très bien.
Lanmeur → Morlaix → Locquénolé→ Carantec.
Très étonnant, après le limpide ciel bleu de l'ïle de Bréhat, nous voici à présent et soudainement dans un brouillard épais. Aucun paysage en vue ! Mais nous trouvons tout de même l'hôtel dans une ambiance londonienne aux heures d'un Jack l'étrangleur.

Carantec, et soudain la brume

 

Fin de journée.

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE
Nous poursuivrons notre périple aléatoire en partant de Carantec pour aller encore plus dans l'ouest breton, peut être là où il n'y a plus de terre...

 

 

 

Apparition !

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J'étais tranquillement en train de vadrouiller sur la côte basque quand soudain, ne voilà-t-il pas...


Ben ouais. L'automne suit peu à peu son bonhomme de chemin pour devenir hiver. Pendant que la neige recouvre progressivement ces sommets escaladés en été, la pluie accompagnée de gros nuages gris s'installent au-dessus des côtes océaniques. Un temps parfait pour rester dans la voiture.
Je suis donc parti de la Barre d'Adour pour longer la côte. Le nom des plages sans que je m'y arrête. Pas une voiture en vue sur les parkings bondés en été. Plage des Cavaliers, plage des Dunes, plage de l'Océan, plage de la Madrague, plage des Corsaires, plage de la Marinella...♫ Ah, reste encore dans mes bras, avec toi je veux jusqu'au jour danser cette rumba d'amour ♪ ! Plage des Sables d'Or, plage de la Chambre d'Amour, plage de la Petite Chambre d'Amour. STOP ! Attention, Houston, je vais tenter une sortie.

Anglet, plage de la petite Chambre d'Amour, automne (64)

Un aller-retour rapide sur la promenade, le temps d'un rayon de soleil qui est juste passé pour chauffer une nouvelle giboulée. Continuons.
Je remonte en direction de Biarritz. Le phare au loin, l'Hôtel du Palais de Jacques Martin, le carrousel du parc de la Grande Plage tournant à vide, le plateau de l'Atalaye, le port des Pêcheurs tourmenté par le vent, le rocher de la Vierge que j'ai toujours remplacé par un kangourou jaune, passons au-dessus de la Villa Belza pour admirer la côte et la plage des Basques.

Biarritz, côte des Basques, automne, insta (64)

Je continue. La plage de Marbella, la plage de la Milady, la plage et le château d'Ilbarritz. La pluie s'est arrêtée. Profitons-en pour aller marcher un peu en écoutant les vagues.
L'écume envahie peu à peu la plage. Je m'approche pour faire quelques photos.

Bidart, plage d'Ilbarritz, automne, écume

Et puis, je relève un peu l'objectif pour avoir une vue sur l'écume, l'océan et le ciel.

Bidart, plage d'Ilbarritz, automne, nuage visage (64)


Est-ce que tu le vois ??????
Bidart, plage d'Ilbarritz, automne, nuage visage, insta (64)

Je ne rêve pas !
Il y a bel et bien un visage dans les nuages !
Bidart, plage d'Ilbarritz, automne, nuage visage

C'est encore plus évident
quand je passe de la couleur
au noir et blanc.
Bidart, plage d'Ilbarritz, automne, nuage visage, NB (64)

On dirait... On dirait soit le diable, soit Cyrano de Bergerac. Je retourne à la voiture en silence, me retournant de temps à autre pour voir l'évolution du ciel.
En plus, cette année, c'est un automne triste car il n'y a pas de film de Kaurismaki au cinéma.
J'aime les films de Kaurismaki, j'aime l'automne. D'ailleurs, ce nuage a quelques airs de ressemblance avec le réalisateur finlandais.

Aki kaurismaki

Au cinéma L'Atalante de Bayonne, il y a plusieurs horaires. J'aime y aller le dimanche vers 17h00 à l'automne, au moment de la journée quand la lumière joue entre chien et loup. Il pleut, il fait un peu froid. J'entre dans le hall du cinéma, juste boire une petite bière avant d'entrer dans la salle.
Je finis mon verre. J'ai mon billet, j'entre dans la salle. Les gens arrivent au compte goutte plic plac plic, de tout âge, seuls, entre amis, en couple, retraités, étudiants. Les lumières s'éteignent, le film commence.
La lumière, les couleurs, la musique dans les films de Kaurismaki. Les objets, les acteurs, les dialogues, les silences dans les films de Kaurismaki.
Et puis, le film se termine. Les lumières se rallument.
Sortie en silence de la salle, du cinéma. Il fait nuit, il pleut, il fait froid. Les lueurs jaunes des lampadaires urbains. Je rejoins ma voiture. J'entre dans l'habitacle. Les essuie-glaces traînent sur le pare-brise dans un long crissement...

 

 

 

Balade automnale morvandelle (58)

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Comme chaque année en octobre lorsque la nature a déjà bien commencéà revêtir son manteau coloré, mon père et moi-même partons pour une petite randonnée à travers forêts et champs morvandiaux.
           ♫ Allons les Morvandiaux, chantons la Morvandelle ♫
            
♫ Chantons les claires eaux et la forêt si belle ♫
               ♫ La truite au bond léger dans les roseaux fleuris ♫
             ♫ Et notre bois flottant qui vogue vers Paris

Enfin, je dis
"comme chaque année", mais finalement ce n'est que la seconde fois.

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Je ne sais pas ce qu'il se passe cette année. Sont-ce les années qui passent et qui me sensibilisent chaque jour un peu plus pour laisser poindre en moi un je-ne-sais-quoi de romantisme exacerbé se manifestant par une émotion chaque instant renouvellé lorsque je vois la nature changer en différente saison s'annonçant ? Oui, je te l'avoue, un sanglot long de violon dans la voix : je suis de plus en plus sensible aux couleurs automnales. Je peux facilement, et sans trucage, rester en attente à observer un de ces arbres aux feuilles colorées pendant plus de quatre heures sans bouger... Hein ? Oui, j'exagère, mais tout de même. C'est quand même mieux que de rester derrière son ordinateur à regarder cette vidéo, certes surprenante, mais quelque peu régressive.

BREF : il y a deux ans, mon père et moi même avions réalisé une grande randonnée au coeur des lieux qui avaient parcouru sa jeunesse. Un bref retour en images de cette belle et nostalgique marche en images :

Chagnon, Morvanmorvan, champignons morvan, couleurs fougèresmorvan, petite cabanemorvan, voiture abandonnée semelles morvan usine électrique morvan vaches morvandelles
RETOUR VERS LE MORVAN

Le Morvan, massif de hautes collines bourguignonnes, jouant habillement avec les quatre départements qui compose cette région. Tour à tour nivernais, saône-et-loiriens, icaunais et côte d'oriens. 513 442 hectares de forêts profondes, de pâturages habillement découpés, de végétation exubérante, de lacs secrets,...  Un climat composé de précipitations nombreuses avec des hivers rigoureux.
Aaah oui, le Morvan se mérite.
Morvandelles, Morvandiaux, d'hier et d'aujourd'hui. Du Mont Beuvray, sur lequel les Eduens se réunirent derrière un seul chef, Vercintorix, pour structurer leur défense après l'invasion de la Gaule par les Romains de César à Château-Chinon, où François Mitterrand fut maire pendant 22 ans, en passant par Saint-Léger-de-Vauban, ville natale de l'architecte militaire, urbaniste, ingénieur hydraulicien et essayiste, nommé maréchal par Louis XIV. Le Morvan et ses nourrices venant au secours des enfants de l'assistance publique. Le Morvan et ses galvachers, partant autrefois de mai à septembre pour réaliser les travaux pénibles de la terre vers d'autres contrées, accompagnés de plusieurs paires de boeufs et charrettes.
Morvan d'autrefois encore avec le flottage du bois pour approvisionner Paris en bois de chauffage.
Morvan et son patois avec des mots : un chicotin, da treuffe, un mouniou, la bouêle, le couessot, un gugne...
Morvan et son patois avec des verbes : crapoucher, patracher, bourdouler, se canfouiner, s'engoucher, jompiller...
Que c'est beau tous ces mots. Il y a dans le patois morvandiau une poésie incomparable à d'autres. Ayant passé beaucoup de temps dans le Morvan chez mes grands-parents pour les vacances scolaires, c'est avec joie que, parfois, malgré moi, je m'aperçois que j'ai retenu plus ou moins quelques-uns de ces mots chantant pour parler de certaines choses.

Allez,
un peu de musique et de danse !

 
BON, dis don', c'est pas tout ça, mais il est grand temps de se lancer dans notre expédition automne 2017 entre père et fils.

C'est à 9h28 précise que ma mère nous dépose à L'Huis-Gaudry, petit lieu-dit situé au nord de Château-Chinon, sur la Route Départementale 944, séparant l'Argoulais de la vallée de l'Yonne ; cette rivière courant jusqu'au lac de Pannecière. C'est très précisément ici que, deux ans auparavant, nous avions fini notre randonnée "Retour vers le Morvan".

Daniel et Jénorme        L'Huis -Gaudry à 9h30
Octobre 2015                                                                                                         Octobre 2017

Ça va,
nous n'avons pas changé,

contrairement à...
Robert

Nous avons la forme, prêts à en découdre avec les nombreux petits sentiers morvandiaux suivant l'itinéraire pédestre que mon père a concocter et dont voici le rendu IGN.

randonnée carte globale
Carte : IGN

Alors bon, Ok, vu comme ça, on ne voit pas très bien l'itinéraire. À la rigueur, certains distingueront que nous partons d'un endroit situé non loin de Château-Chinon, capitale du Morvan, pour passer ensuite sur l'église de Corancy avant de traverser des étendues forestières situées tout autour d'un lieu-dit nommé"Le fou de Verdun" avant d'entamer une grande descente vers Les Gorys, autre lieu-dit qui peut faire penser à la chanson de Georges Brassens, "Gare aux gorys".
Par contre, en regardant de très loin cette carte-itinéraire, certains n'y verront qu'une sorte de forme particulière pouvant faire penser au profil d'Achille Talon ou à celui du roc croisé sur la plage de Gardeno à Bréhat.

ile de bréhat grève de Gardeno

Alors, prenons chaque étape les unes après les autres pour établir un parcours plus clair.
Disons que dans un premier temps, nous allons aller de L'Huis-Gaudry à l'église de Corancy.

 

ÉTAPE 1
itinéraire 1
Carte : IGN

Notre premier objectif de cette première étape : rejoindre Les Bruyères par un sentier situé juste derrière le carrefour décisif séparant la D944 en trois branches. L'une venant de Château-Chinon, l'autre allant sur Avallon et la troisième partant sur le lac de Pannecière.

C'EST PARTI !
L'Huis-Gaudry, départ (58)

Il fait beau, il fait bon. Un long tapis de feuilles mortes s'est étendu devant nous. La forêt dans laquelle nous nous sommes aventurés se pare de mille couleurs automnales.

L'Huis-Gaudry, départ

Bon, il n'y en a peut être pas mille, mais au moins 864. Tu peux recompter.
À la sortie de cette première forêt baptisée buisson de Provence... Oui ben c'est pas moi qui l'invente, c'est marqué sur la carte. Nous sommes dans une forêt morvandelle et quelqu'un a décidé d'appeler cet endroit "Buisson de Provence". Pourquoi ? Peut être parce qu'un ancien Provençal habitait là ? Peut être qu'avant cette forêt n'était qu'un buisson... Je ne sais pas... Il doit y avoir une explication. En, tout cas, pas de Provençal, ni de buisson en vue à la sortie de cette forêt, mais bel et bien de belles Charolaises intriguées.

Les Bruyères, rencontre (58)

Quelques mètres plus loin, nous marquons un arrêt sur le pas de porte d'une belle et grande maison. C'est ici qu'habite un vieil ami de mon père avec qui il fit les 400 coups dans sa jeunesse. Il faut dire qu'ils n'habitaient pas loin ni l'un de l'autre dans cette campagne préservée par les constructions à outrance.
Après quelques discussions sympathiques sur le temps qui passe et qui est passé, nous reprenons notre itinéraire pour rejoindre le chemin du Port-de-l'Homme.

Les Bruyères, chemin du Port de l'Homme (58)         Les Bruyères, en chemin (58)caisse à savon

C'est sur cette route bien pentue que mon père, enfant, descendait dans une caisse en savon qu'il s'était lui-même confectionnée. En haut du bourg, sur le bas côté de la route, un panneau planté devant une mare d'eau de la grandeur d'une flaque nous rappelle que...

Les Bruyères, interdit de se baigner et de pêcher (58)         Les Bruyères, interdit de se baigner et de pêcher (58) a

Sur la gauche, une présence m'intrigue en pleine forêt du Boissillot...

Les Bruyères, caravane dans les bois

Les Bruyères, caravane dans les bois (58)J'ai beau regarder à droite, à gauche, en bas, derrière, devant, en haut. Aucun chemin, aucune route pour permettre d'expliquer cette caravane au milieu des troncs de résineux. En tout cas, une chose est sûre : impossible qu'elle ne ressorte d'ici à moins de la démonter ou de couper tous les sapins. Pourtant, pourtant, pourtant, n'est-ce pas là le principe même d'une caravane : être transportable, se mouvoir ? Hein ? Hein ? Hein ? A-t-elle été délaissée par ses propriétaires qui l'ont remplacée par un camping-car ? Où a-t-elle voyagé ? Quelles régions et quels pays a-t-elle traversé ? Combien de personnes a-t-elle rendu heureuses à l'approche des vacances de la retrouver pour partir sur les routes des congés payés ? Et aujourd'hui, aujourd'hui... Elle est là, seule, ABANDONNÉÉÉÉÉÉÉEEE !!!! À quoi pense-t-elle ? De quoi sont-ce fait ces rêves ?
Ohla, eh oh, j'arrête là ! En tout cas, je trouve que ce chemin du Port-de-l'Homme est bien surréaliste.

 

Un peu plus loin, sur la droite, une autre présence d'habitat morvandiau.
Les Bruyères, cabane dans les arbres (58)

Un cabane dans les arbres. Un peu mal en point. Avec un beau point de vue pourtant. Combien d'enfants sont venus jouer ici ? Combien de secrets ont-ils échangé ? N'était-ce pas pour eux un refuge lorsque le... BON, oui, Ok, j'arrête !

011 La maison que nous habitions (1958-1964)Nous terminons notre descente du chemin du Port-de-l'Homme pour passer devant l'ancienne maison que mes grands-parents et mon père ont habité de 1958 à 1964.

 

 

 

 

 

La façade nord donne sur un champs dans lequel mon père faisait ses tests de caisse à savon en été et ses essais de fabrication de skis artisanaux en hiver.

caisse à savon

Nous poursuivons notre chemin qui s'est transformé en route : la route de la Bâtisse du nom du lieu-dit que nous traversons et qui se compose d'une grande et belle maison, anciennement auberge. Il y avait également une grande pisciculture aujourd'hui en pleine restructuration. Elle captait les eaux de l'Yonne, venant tout droit de sa source située à Glux-en-Glenne, village de la myrtille, avant d'aller se jeter dans le Seine. Et puis, àLa Bâtisse, il y a aussi l'automne. Les couleurs de l'automne...

Port de l'Homme, arbres et automne (58)

Juste au pied de ses beaux arbres se trouve l'ancienne ferme de La Bâtisse aujourd'hui rénovée en maison particulière. Face à elle, une autre ancienne ferme, celle d'Emile et Marcel Chaventon, qui n'a pas eu la chance d'une seconde vie. Elle se retrouve aujourd'hui accaparée par la nature sauvage.

017 La ferme de La Batisse rénovée                   019 Ce qui reste de la ferme d'Emile et Marcel Chaventon

Après avoir franchi un pont sur l'Yonne, nous entamons la montée vers Corancy, village natal de mon père.

CORANCY
Corancy, église Saint Euphrone

Souvenons-nous : il y a deux ans lors de notre première randonnée "Retour vers le Morvan", nous n'avions fait que passer loin du village sur un sentier qui permettait d'avoir un beau panorama.

Corancy, en automne

Ce qui interpelle le regard de très loin, c'est la blanche église Saint-Euphrône. Quel étrange nom. Je dis cela parce que les églises Sainte-Madeleine, Notre-Dame, Saint-Eustache, etc. sont plus courantes. Saint-Euphrône. C'est la première fois que j'entends ce nom. Qui était-ce donc ? Eh bien écoute, c'est aussi le nom d'une commune de Côte d'Or. Sinon, il y aurait deux Euphrône ; un d'Autun, l'autre de Tours ayant vécu au Vème et VIème siècles. Tous les deux évêques. Voilà.
En son sommet, un coq de clocher domine la place. Il semble tourné vers la Mecque. Non, je rigole oh ! Quoique... Et alors ?

Corancy, église Saint Euphrone (58)        Corancy, église Saint Euphrone, clocher (58)

Savais-tu que pour aller de Corancy à La Mecque, il faut environ 60 heures de voiture pour parcourir les 5807 kilomètres séparant ces deux lieux ? Hein ? Ok, continuons notre visite de Corancy.
Très calme. Je suis surpris par le nombre de volets fermés sur les façades des maisons. Celles-ci ne sont abandonnées puisqu'entretenues. De plus, les volets sont coulissants et métalliques, donc récents. Peut être que Corancy est devenue un village de maisons secondaires.Nous marchons dans les rues désertes. Mon père me fait l'inventaire des anciens commerces qu'il y avait de ci de là, avant...

024 Une place du village désert            025 L'ancien hôtel-restaurant Julien
Rue principale                                                                      Ancien hôtel-restaurant Julien

026 Rue montant vers le lavoir et longeant l'ancien hôtel Julien
             027 Ancienne boulangerie-épicerie Letellier
       Rue allant vers le lavoir                                                                   Ancienne boulangerie-épicerie Letellier

Mon père tient tout de même à préciser qu'il y a ici un excellent comité des fêtes très actif (Cf :Comité des fêtes de Corancy). Quand elle organise un évènement, des jeux ou un repas, il y a toujours beaucoup de monde. D'ailleurs, la salle de fête est très bien adaptée pour ce genre de manifestation. De plus, contrairement à beaucoup d'autres villes, le site officielle du village est actualisé, riche en informations sur la vie et l'histoire locale :Commune de Corancy.Il existe encore -et tant mieux-  trois exploitants agricoles et une entreprise de terrassement-assainissement-voirie et adduction d'eau.

Corancy, ancienne posteNous traversons le centre ville. Difficile de savoir où il peut être vraiment car il n'y a pas de commerces. Mon père me parle de cette ancienne boulangerie, de cette épicerie disparue. Et puis l'école, fermée depuis 2011 sur décision de l'inspection académique. Cette école où allait mon père.
La Poste est toujours active avec des horaires réduits et ce ne se trouve plus à côté de l'église comme on pourrait le croire avec cet ancien affichage gravé sur la façade d'un batiment rénové jouxtant l'édifice religieux.

 

Nous quittons Corancy... un peu amers, un peu tristes, un peu silencieux... L'église Saint-Euphrône s'éloigne...

Corancy, église Saint Euphrone, route (58)

 

Il est grand temps pour nous d'entamer la seconde étape.

 

ÉTAPE 2
itinéraire 2
Carte IGN

Comme tu peux le voir, cette seconde étape va nous mener de l'église de Corancy à la chapelle de Faubouloin.

038 Le pré qui servait de tir à la cible pour le 14 JuilletNous sortons du village par le Nord pour nous arrêter à hauteur du champ qui servait de "champ de tirs à la cible" pendant les fêtes de Corancy qui avaient lieu chaque 14 juillet.

 

 

 

 

Un peu plus bas, sur la droite,
commence le Chemin des Pèlerins.
Corancy, sur le chemin du pèlerin

Le Chemin des Pèlerins, ce sont deux itinéraires allant de Vézelay à Autun ; l'un dit Ouest (160 km), l'autre dit Est (170 km). Nous sommes sur la portion Ouest passant par Château-Chinon" alors que l'Est passe par Saulieu. L'idée de ces chemins est de traverser le Parc Naturel Régional du Morvan en marchant en pleine nature. Tu pourras ainsi croiser quelques-uns des hauts lieux du parc, comme les sources guérisseuses, les chapelles, les sites gallo-romains,...

Nous commençons par une petite montée agréable avec la Forêt du Tronçayà notre gauche et celle du Chêne Jolià notre droite.

Corancy, arbre (58)

Je ne sais pas si c'est lui le chêne joli. Les arbres ont parfois d'étonnantes silhouettes, faisant penser à l'univers cinématographique de Tim Burton.
Mais il n'y a pas que des chênes jolis dans celle-ci, il y a aussi quelques champignons et beaucoup de grands et impressionnants sapins.

Corancy, forêt de grands sapins (58)

Corancy, forêt de grands sapins, champignons (58)        Corancy, forêt de grands sapins, feuillage (58)

005 Forêt sur le chemin conduisant à Faubouloin

Au carrefour de La Tannière et du bois de Faubouloin, tout se complique... enfin, bon, j'exagère...

Corancy, chemins du pèlerin (58)

Des panneaux rouges, oranges, blancs. Des marques bleues, jaunes ! La vache : couleurs automnales !
Heureusement, mon père connaît le parcours. Nous entrons dans le bois de Faubouloin pour suivre le chemin des Pèlerins.
Ici, nous entrons dans une partie "mystique" du Morvan, composée de croyances et de lieux de culte. Le sentier s'est fait plus plat lorsque nous arrivons à hauteur d'un panneau nous indiquant la direction de la première des trois fontaines de Faubouloin.

Chapelle de Faubouloin, fontaine du frêne, chemin (58)

Avant d'aller plus loin, une explication s'impose. Un panneau explicatif est là pour nous conter l'histoire de ces lieux.

"Autour de la chapelle de Faubouloin, c'est le site immédiat avec les deux antiques tilleuls qui a été inscrit à l'inventaire en 1943. Mais la dévotion et le rituel s'attachent traditionnellement aux Trois célèbres fontaines : Sainte-Marie ou Notre-Dame, Sainte-Marguerite et du Frêne. La confusion des témoignages écrits et oraux mêle quelque peu leurs vertus respectives et les pratiques observées. (...)
Dans les temps de calamités météorologiques, quand l'excès d'eau ou au contraire la sécheresse menaçaient les récoltes ou empêchaient les travaux agricoles, on venait en pèlerinage demander le changement. Et le rituel imposait, au moins pour les gens d'Anost, d'asperger copieusement leur curé au passage de la rivière, rite comparable à celui de Notre-Dame-du-Regard à la Petite Verrière, ou à l'immersion de la statue de Saint-Mamert dans le crot du Las à Saint-Hilaire. Tout cela dénotant une vieille pratique de fécondité."

Une autre légende prétend qu'en remplissant une bouteille avec les eaux de ces sources, à raison d'un tiers par source, et en faisant ensuite congeler cette bouteille, on peut y apercevoir la Vierge Marie.
Tout ceci est bien mystérieux. Nous descendons dans la direction que nous indique le panneau. Nous avançons. Et puis, caché dans un creux, orienté plein Ouest, elle est là.

LA FONTAINE DU FRÊNE
Chapelle de Faubouloin, fontaine du frêne (58)

Isolée, humble, discrète.

Bon, écoute : vu que je dis pas mal de conneries dans cette vidéo improvisée, rétablissons la vérité sur la fontaine, ou source, du Frêne.
Lisons le petit mot posé sur la croix surmontant la source.
"Tout le monde reconnaît la prééminence de la Fontaine du Frêne, vraisemblablement la plus efficace des trois fontaines, dont le seul nom ramène à l'horizon des croyances celtiques, avec culte de l'eau, de l'arbre et de la pierre. Elle est sensée guérir toutes les maladies y compris celles dédiées aux deux autres fontaines. Elle garantirait le mariage pour les jeunes filles, voire la fécondité des femmes. Il suffisait pour cela de boire l'eau et de planter une épingle ou une feuille de houx, parfois un clou, dans le frêne (celui-ci n'existe plus depuis longtemps, cela se pratique maintenant sur le chêne situé un peu plus bas que la fontaine, à gauche)."

Chapelle de Faubouloin, fontaine du frêne         Chapelle de Faubouloin, fontaine du frêne


Nous quittons la Fontaine du Frêne pour remonter en direction du sentier menant à la Chapelle de Faubouloin que nous atteignons quelques mètres plus loin.
Avant d'en faire le tour, nous continuons notre tournée des Trois fontaines en allant à présent à la Fontaine Sainte-Marie.
Pour l'atteindre, il faut emprunter une sente située sur la gauche de la chapelle de Faubouloin, puis enjamber un amoncellement de gros rochers.

022 Rochers avant d'arriver à la fontaineDans une autre région, en d'autres lieux, peut être aurait-on nommé ce chaos le ménage de la Vierge, ou les Rochers du Druide, ou le camp d'Artus, ou la grotte du diable, ou le saut de la Truite,...
Mais là non ! Pas de nom.

 

 

 

C'est après avoir passé ces rochers que nous découvrons la discrète fontaine Sainte-Marie.

LA FONTAINE SAINTE-MARIE
Chapelle de Faubouloin, source Sainte Marie

Nichée dans un autre chaos rocailleux, elle n'en est pas moins aussi mystérieuse. Sur la croix surmontant la résurgence stabilisée, un explicatif de ses vertus.
"Les mères d'enfants malades devaient consulter l'oracle (rituel d'origine païenne): si un petit vêtement, bonnet ou chemise jetée à l'eau nageait, la guérison était proche. S'il coulait, une mort rapide était certaine. L'autre vertu attribuéà cette fontaine concernait la protection des animaux domestiques : les femmes devaient faire une modeste offrande, par exemple un gâteau de cire avec miel pour rappeler les abeilles en fuite ou un peu de laine pour guérir les moutons de leurs maux."

Nous repartons en direction de la chapelle. Un rayon de soleil parvient à transpercer l'épaisse couche de feuilles sur les arbres pour venir donner une étroite clartéà la mousse déposée sur les rochers.

Chapelle de Faubouloin, sous-bois, automne (58)

Nous repassons devant la chapelle pour prendre la direction de la troisième et dernière fontaine qui se situe à l'Est.


LA FONTAINE SAINTE MARGUERITE

Chapelle de Faubouloin, source Sainte Marguerite

Non, non, non : ce n'est pas la même fontaine que les deux autres, ou même que celle de Sainte-Marie. Non, non, non. Voici les vertus attribuées.
"Elle aurait, comme pour la fontaine Sainte-Marie, le pouvoir de guérir les animaux domestiques. Cependant, la dévotion envers cette fontaine serait principalement liée à sa vertu de guérir les "bitous" et les "bavous" des enfants. On ne peut oublier aussi que d'une manière générale, Sainte Marguerite passait pour assurer une heureuse délivrance aux femmes enceintes."

Chapelle de Faubouloin, source Sainte Marguerite (58)           Chapelle de Faubouloin, source Sainte Marguerite

Voilà. Ainsi se termine notre tour des fontaines de Faubouloin. Nous retournons à hauteur de la chapelle. Il est 13h14 passé. ON A FAIM !!!!Et soif !C'est l'heure de faire une pause.

Une belle et grande table de pique-nique nous attend justement, juste à côté, sous les arbres colorés.

Chapelle de Faubouloin, table et couleurs (58)
Attention :
tour de magie !
Et hop !
Chapelle de Faubouloin, table et couleurs

Il fait beau, il fait bon, un ciel bleu limpide. Que du bonheur !

Pause apéro,
pause casse-croûte,
santé !!!!
apéro

Des feuilles qui tombent des arbres telle une neige colorée quand il y a un léger coup de vent. Que du bonheur ! Ah merde, je l'ai déjà dit... mais c'est pas grave. C'est vraiment super.

Chapelle de Faubouloin, arbre et feuilles (58)

Au menu de cette randonnée morvandelle, mon père a choisi une bonne terrine du Morvan, quelques tranches de jambon sec du Morvan, un toujours excellent fromage frais de vache, Le Nivernais, tout droit venu du Val d'Osseux ; le tout accompagné par du bon pain de la boulangerie La Miche morvandelleà Rouy et... et... non pas un Pouilly-Fumé ! Non pas un Côteaux du Gienois ! Mais un... un... Saint Émilion 2014. Oui, oui, oui, ok, d'accord, nous aurions pu rester dans le terroir nivernais-Morvan, mais non.

UNE PETITE PAUSE
C'est l'heure de...

LA QUESTION ESSENTIELLE

Aujourd'hui, profitons de cet endroit merveilleux et reposant en plein coeur du Morvan pour revenir sur une question qui m'est souvent posée par toi lectrice/teur par courrier, fax, messages Tam-tam, morse et toutikouati. Et cette question est : "Mais Jénorme, comment fais-tu pour faire d'aussi belles photos de verres apéro en toutes circonstances ?"
C'est une bonne question, bravo.

Faisons rapidement et succinctement une brève rétrospective
de quelques moments apéritifs choisis de ci de là :

Bibam, apéro (64)Bidart, apéro (64)Bidos, apéro (64)Dax, apéro (40)mont saxonnex, apéro (74)La Ciotat, apéro (13)La Pierre-Saint-Martin, apéro (64)Lourdes, apéro (6()Orthez, apéro (64)Seix, apéro (65)
apéro story mosaique
Manses, apéro (09)
Mouguerre, apéro (64)Moustiers-Sainte-Marie, apéro (84)Dantxarria__ap_ro__Espagne_Vals, apéro (09)Anglet, apéro (64)Chamonix, apéro (74)Formigal, apéro (Espagne)Huchet, apéroSare, apéro (64)

SANTÉ !!!

Alors comment arriver à un tel résultat ?... Tu me dis si je me la pète... C'est pas compliqué. Pour toi, lectrice, lecteur, voici un tuto photographique pour que réaliser en toutes circonstances de belles photos-apéro.


TUTO PHOTO-APERO

PREMIER TEMPS
Tout d'abord, il te faut choisir un bel endroit ou un lieu atypique. Par exemple, un lac de montagne, une plage de sable fin, une île paradisiaque, l'avenue des Champs-Élysées ou une cabine téléphonique (de plus en plus difficile à trouver DONC forcément atypique).

DEUXIÈME TEMPS

Aller faire les courses. Pour réaliser une belle photo apéro, il te faudra un verre   -de préférence un peu coloré ou avec un écrit dessus mentionnant ce que tu bois. Ce verre peut être déjà plein si tu n'es pas parti en randonnée et que tu te trouves simplement à la terrasse d'un bar. Si tu pars pour une randonnée en haute montagne à la recherche d'un lac perdu ou d'un sommet panoramique, il te faudra alors un sac à dos dans lequel tu disposeras ton verre accompagné d'une bouteille pleine.

TROISIÈME TEMPS

Ne pas oublier de prendre ton appareil photo. Si tu veux de suite partager la photo-apéro sur les réseaux sociaux, n'oublies pas non plus ton smartphone avec toutes les applications nécessaires. N'oublies pas non plus de bien le charger avant.

Chapelle de Faubouloin, la chapelle (58)QUATRIÈME TEMPS
Tu arrives au lieu convoité. Par exemple, ici, avec mon père, nous avons choisi la chapelle de Faubouloin.

 

 

 

 

014 Pose pique-niqueCINQUIÈME TEMPS
Tu observes bien les alentours du lieu pour choisir le meilleur angle qui mettra en avant le monument et la vue souhaités, sans pour autant négliger la notion apéritive de l'instant en plaçant dans le cadre verre et bouteille.

 

SIXIÈME TEMPS
Tu n'as plus qu'à appuyer sur le déclencheur pour immortaliser le moment.
                                              Et voilà !
                    Chapelle de Faubouloin, apéro (58)
Bon,, c'est pas le meilleur exemple de photo-apéro puisque, comme tu peux le voir, si la chapelle de Faubouloin est bien nette, la bouteille et le verre, eux, sont complètement flous. Ce qui me permet d'ajouter à ce Tuto, en conclusion : il est très important de réaliser la photo-apéro avant de boire le verre ou la bouteille.

Merci, à bientôt pour un nouveau rendez-vous tuto photo.

BON :
OÙ EN ÉTIONS-NOUS ?


L'Huis-Gaudry, Le Port-de-L'Homme, les Bruyères, Corancy, chemins des Pèlerins, les trois fontaines, chapelle de Faubouloin... Voilà : c'est ça !

LA CHAPELLE DE FAUBOULOIN
Chapelle de Faubouloin, la chapelle

Parlons un peu de cet endroit.
Son nom tout d'abord. Faubouloin, conjonction de deux mots "fau" qui veut dire "hêtre" en morvandiau et "bouloin" venant de Belenos, dieu gaulois. Et là, tu me dis : "OK, mais Belenos, qu'est-ce donc que ça veut dire ?"
Et là, je te réponds : "Fastoche. Racine "Bhel" qui signifie "brillant", "brûlant", "resplendissant", "éclatant". Du coup, Belenos est souvent associéà l'Apollon du Panthéon greco-romain. Il est également considéré comme le dieu soleil, représentant la lumière et les rayons solaires parvenant jusqu'à la surface de la terre ; également symbole de la jeunesse, du renouveau et, par extension, du printemps. Voilà. On ne va pas passer l'automne là-dessus non plus."

Chapelle de Faubouloin, girouette (58)                 Chapelle de Faubouloin, la chapelle (58)

Pendant que nous pique-niquons de ces produits locaux, mon père me raconte l'engouement qu'il y avait chaque année pour le pèlerinage. Plusieurs centaines de fidèles, habitants des alentours et autres venaient assister aux messes célébrées le lundi de Pâques et le 8 septembre, jour de la fête de la Nativité de la Vierge Marie.
Car l'histoire de la chapelle de Faubouloin est liée à la Vierge. Une des légendes raconte que des bûcherons ont découvert dans le creux d'un frêne, une statuette de la Vierge et qu'ils décidèrent de la porter à l'église de Corancy. S'apercevant le lendemain qu'elle avait disparu, les habitants du village la cherchèrent et la retrouvèrent à l'endroit où elle avait été trouvée la veille. On décida alors de l'emmener solennellement en charrette, mais l'attelage refusa d'avancer. La statue s'adossa finalement d'elle-même contre un rocher sur lequel on construisit la chapelle : la chapelle de Faubouloin devant laquelle nous nous trouvons présentement.

Chapelle de Faubouloin, chapelle et croix (58)              Chapelle de Faubouloin, la chapelle

"Une variante prétend qu'un paysan conduisait ses bêtes à travers la forêt et s'aperçut que l'une d'elles refusait d'avancer et restait immobile devant un frêne. Le paysan découvrit dans celui-ci la statue de Notre-Dame-du-Frêne. On voulut alors la déplacer dans l'église de Corancy, mais à mesure qu'on s'éloignait de l'arbre, la statue devenait si lourde que les bœufs n'ont pas pu continuer à traîner la charrette. On laissa alors la statuette dans la forêt et on construisit une chapelle à cet endroit."WIKIPEDIA

Mais il existe encore plein d'autres légendes, comme celle de l'âne de Saint Martin qui aurait bondi du sommet du Mont Fromage jusqu'au milieu de l'oppidum de Verdun situé face à la chapelle. On parle aussi de jet de marteau et autres légendes diverses citées pour la conservation des coutumes.
Pour nous situer géologiquement  -ce qui permet par la même occasion de comprendre un peu mieux la présence des trois fontaines-sources autour de la chapelle-  , reportons-nous au panneau explicatif jouxtant la chapelle.
"Perdue au milieu des bois, dans un cadre impressionnant qui oppose l'accueuillante forêt à la vallée sauvage, la chapelle se dresse sur un éperon rocheux, au terme d'un plateau faiblement ondulé entre 500 et 550 mètres. Elle domine de plus de 70 mètres la naissance de l'Oussière, à la réunion de la Montagne et de la Reinache. Juste en face, sur la commune de Lavault-de-Frétoy, s'étend un retranchement d'époque celtique, l'éperon barré de Verdun."
En ce qui concerne la chapelle, quelques mensurations : c'est un rectangle de 20 mètres sur 7 mètres, surmonté d'un toit en ardoise avec clocheton.

Chapelle de Faubouloin, la chapelle               Chapelle de Faubouloin, girouette

J'aurais bien aimé te parler de l'intérieur de l'édifice, mais la chapelle était fermée. Pour en savoir plus, il faut se reporter à nouveau au panneau explicatif.
"L'apparente régularité extérieure dissimule des différences évidentes de l'intérieur. Le secteur nord-est, qui englobe l'autel long de 6,50 mètres, est constitué de murs épais d'un mètre, avec un léger rentrant interne qui figure séparation du reste de l'édifice. Il constitue vraisemblablement la partie la plus ancienne de la chapelle. Sur la face est, une fenêtre et une porte latérale en plein cintre, avec encadrement de granit taillé ne manquent pas d'allure. Même si la chapelle est très antérieure à l'érection du maquisart de La Tournelle en 1680, il est possible que ce fut l'occasion de restaurer ou d'installer le clocheton qui fournissait le cinquième clocher du maquisart. Dans sa monographie, Jean Simon assure que l'intérieur n'était pas pavé en 1856. Il fixe à 1881 le pavage et la réfection de la toiture. A l'entrée de la partie nef, vers le choeur, une dalle ressemble fort à une ancienne pierre d'autel. un enduit de plâtre assure le plafond. On remarquera au-dessus de l'autel une statue polychrome de Notre Dame.

Chapelle de Faubouloin, entrée (58)Le reste du mur consiste en un mur épais de 60 centimètres environ, avec sur chaque côté une fenêtre plus simple, et au sud-ouest la porte principale également de plein cintre et du même type que précédemment. Elle porte la date de 1558 et fixe un remaniement important à cette époque. Même si le détail nous échappe, nous constatons que la chapelle a connu de nombreux remaniements. Ainsi un coup d'oeil permet de déceler une fenêtre murée dans le chevet, derrière l'autel."

 

 

 Il est grand temps pour nous de reprendre la route... ou plutôt les chemins.

 

 

 ÉTAPE 3
itinéraire 3 a

Pas le temps de faire une sieste sous ce tapis de feuilles colorées automnales tombant les unes après les autres. Nous reprenons le sentier. Le vin aidant, des musiques douces me viennent en tête, comme ce "Sound of Nature" extrait du dernier album de Degiheugi.

Nous redescendons tranquillement l'éperon rocheux sur lequel est posée la chapelle de Faubouloin. Dans un premier temps, nous nous trompons de chemin en prenant la direction du Fou-de-Verdun alors qu'il fallait aller du côté de Lorien.
Le Fou-de-Verdun, ce lieu-dit m'a toujours intrigué quand j'étais enfant et aujourd'hui encore. Il est grand temps de savoir  pourquoi-comment ce lieu-dit morvandiau s'appelle ainsi. Y'avait-il ici un homme revenu des champs de bataille de Verdun complètement fou ? Racontait-il des histoires insensées à ses voisins ? Ou alors était-il un habitant de ce lieu qui s'appelait autrement avant la première Guerre Mondiale et qu'il ne devienne un héros ? Cet homme avait-il été surnommé le Fou de Verdun parce qu'il avait une façon bien à lui de lutter contre l'ennemi ?
Plein de suppositions extravagantes et historiques se précipitaient dans mon esprit pour tenter d'alimenter les suppositions. Finalement, la réponse me parvint... Bon... Ah... D'accord... C'est donc ça ?... Ah... En fait, "hêtre" se dit "fou" ou "fau" en morvandiau. Donc "le Fou de Verdun", c'est tout simplement "l'hêtre de Verdun". Bon, ok ça n'explique pas pourquoi "Verdun", si ce n'est que c'est le nom de l'éperon barré. Après tout, tout à l'heure, nous avons bien traversé le "Buisson de Provence"
"Le Fou de Verdun était un hêtre (foyard, fou en patois).Baudiau parle d'un arbre de plus de 40 m de hauteur. Il a été remplacé plusieurs fois, de génération en génération. Un chêne lui a succédé en 1980. A noter en proximité l'oppidum de Verdun sur un éperon barré. Le site, en foret privée, a été occupé des le néolithique et des beaux vestiges éduens (600 av JC) substituent notamment une porte dite gauloise, fouillée par le Dr Olivier."  PATRIMOINE DU MORVAN

 
OK d'accord. Nous reprenons le bon sentier en direction de Lorien. Non loin de là (je ne donnerai pas plus de détails de localisation), nous croisons un champ de sapins de Noël du Morvan.

Lorien, sapins du Morvan (58)Ce sont ces mêmes sapins qui, dans quelques jours, quitteront leur état mi-sauvage pour être recueillis dans les différents maisons de France et de Navarre afin d'égayer salles et salons de particulier durant les fêtes de fin d'année.

 

Quels cadeaux trouveront les enfants cette année au pied de ces sapins ?
Je ne sais pas vraiment, mais je suis très surpris par le côté régressif de certains jeux...

Et j'en passe !

Des cadeaux qui laissent les vaches présentes dans le champ d'en face complètement dubitatives.

Lorien, vaches du Morvan (58)

 

Nous traversons la D294, reliant Corancy au département de la Saône-et-Loire.. ou Planchez. Un chemin assez large pour permettre aux agriculteurs locaux d'aller de champ en champ avec leurs machines nous amène directement à Lorien ; un autre lieu dit morvandiau qui n'a rien à voir avec le festival de musique celte breton.
Lorien, ce sont quelques maisons éparses, anciennes et récentes, qui se côtoient avec des architectures variées. Il y a également une importante exploitation agricole qui domine le tout du haut de la butte des Creux. Personnellement, je m'arrête devant une ancienne très grande bâtisse abandonnée. Certainement une ancienne ferme. Le lierre a recouvert ses murs et façades. En cette saison, cela lui donne quelques couleurs.

Lorien, fenêtre d'automne (58)

Lorien, feuilles sur ancienne maison (58)

 Nous ne nous attardons pas car le jour commence déjàà perdre de sa luminosité.

Oh, tiens,
deux beaux arbres accolés encore tout verts.
Lorien, champ et arbres (58)

Nous quittons Lorien pour suivre un chemin nous ramenant à un sentier que nous avions emprunté il y a deux ans. Celui-ci s'en va grimper sur les hauteurs de Châgnon d'où nous apparaît une vue panoramique sur le paysage morvandiau.

003 Paysage morvandiau depuis le haut de Châgnon

Quelques mètres plus loin, nous retrouvons cette belle cabane en bois qui m'avait tant fait rêver il y a deux ans.

Morvan, chalet

Aaaah oui, elle m'avait donné des envies de tout plaquer ! Envie de venir vivre ici, au milieu des bois et des champs en ermite. Loin du bruit, de la civilisation, du progrès, du confort facile et parfois inutile ! Et puis, finalement, voyant que je n'avais que deux barres de connexion internet sur mon smartphone, j'avais décidé de remettre ce projet à plus tard.
Aujourd'hui, octobre 2017, la cabane a quelque peu changé.

Les fougères ont envahi le champ qu'elle dominait. La porte d'entrée autrefois bloquée par une serrure épaisse est aujourd'hui ouverte. Par contre, une chose n'a pas changé : je n'ai toujours pas de réseau.

Nous continuons à suivre le sentier contournant Châgnon en passant par les hauteurs. Nous entrons dans la belle forêt du Champ long dans laquelle nous croisons encore quelques beaux champignons colorés, mais extrêmement toxiques.

Chagnon__dans_le_bois

Chagnon, champignons (58)

Après un bref passage dans le bois de mon père, nous entamons la descente vers Châgnon en traversant le bois Boulle.

004 A travers bois pour rejoindre le bois BoulleCette descente se fait par un petit sentier agréable, entièrement recouvert de feuilles mortes.
Un véritable tapis sur lequel chaque fois que nous posons un pas, nous entendons un doux crissement s'ajoutant à la sensation légère d'être en apesanteur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au sortir du bois, le bel arbre aperçu il y a deux ans est toujours là, étendant ses longues branches, presque parallèlement au sol.

Chagnon, arbres (58)

À  la recherche d'eau dans le village de Châgnon, nous tombons sur une connaissance de mon père avec lequel nous échangeons quelques mots. Et puis nous poursuivons la descente en direction du Pont Bertrand.

 


ÉTAPE 4
itinéraire 4

C'est la quatrième et dernière étape. Nous avons accéléré le pas car le jour baisse à vue d'oeil. Il n'est pas loin de 16h18 lorsque nous laissons Châgnon derrière nous.

Châgnon, panorama (58)

Nous empruntons un beau chemin de traverse protégé par de hautes haies séparant les champs. De là, nous profitons d'une belle vue sur la petite vallée creusée par l'Yonne et sur le château de Salorges.

De Rhonon au Pont Bertrand (58)

008 En descendant au Pont Bertrand

En 1504, le château de Salorges appartenait à Jean de Toussay, puis à la famille de Champs, seigneur de Saint Léger, au début du XVIIme siècle avant de devenir un ensemble abritant une colonie de vacances pour les pupilles de la Nièvre entre 1955 et 1990. Aujourd'hui, le château a été transformé en gîte par des Hollandais. En allant sur le site, on peut lire ces quelques mots, peut être mal traduits par Google :
"Beaucoup de Néerlandais veulent devenir bourgogne et vivre comme dieu en France."
Tout un programme ! J'ai rien compris.

Au bout de ce beau chemin de traverse, la route !
Une route venant de la D37 allant à Planchez. Une route qui passe par le château de Salorges. Une route qui s'en va au loin, je ne sais où, vers le sud...
Nous la quittons pour retrouver le chemin des Pèlerins sur la droite. Nous enjambons l'Yonne par le Pont Bertrand ; ce pont qui était notre repère à pique-nique en famille quand j'avais 6-14 ans. Des moments où nous nous retrouvions tous autour de grandes tables fournies de victuailles diverses pour passer tous ensemble le dimanche au bord de l'eau. Les adultes privilégiaient pétanque, belote et sieste pendant que nous, enfants, nous allions vadrouiller dans les champs et alentours à faire des barrages de fortune sur l'Yonne.

009 Traversée de l'Yonne au pont Bertrand

pont Bertrand, pique-nique a
        pont Bertrand, pique-nique

Une fois le Pont Bertrand passé, nous suivons le chemin en direction de l'Ouest.

Morvan, chemin des Pèlerins, pont Bretrand (58)

Arrivéà un carrefour, nous avons quatre choix.
Soit faire demi-tour en revenant sur nos pas, mais nous n'en voyons pas trop la nécessité.
Soit nous tournons à droite pour rejoindre la D37, mais ce n'est pas très intéressant.
Soit nous allons tout droit en direction de la chapelle de Montbois. Datée du XVIème siècle, elle est dédiée à Saint-Roch. Non, rien à voir avec le chanteur Roch Voisine, faut pas pousser non plus, mais plutôt à Saint Roch qui a consacré sa vie à soigner les pestiférés. Construite en 1588, c'est en en 1859 que le comte de Saint-Phalle, propriétaire, en fait don au diocèse. Et le comte de Saint-Phalle  -tu l'auras peut être compris-  était le grand-père de l'artiste Niki de Saint-Phalle dont on peut voir la magnifique fontaine à Château-Chinon.

Et justement, puisque nous parlons de Château-Chinon, c'est finalement la quatrième possibilité que nous choisissons en nous aventurant sur le sentier de gauche qui nous permettra de nous rapprocher de la capitale morvandelle. Nous retrouvons les paysages déjà rencontrés il y a deux ans, comme cette ancienne maison dont la nature se réapproprie un peu plus chaque jour les murs.

Maison Neuve, ruine (58)

Après avoir passé les travaux sur l'Yonne, nous suivons ce que j'appelle le "chemin canal", tout simplement parce que le chemin est longé par une sorte de canal artificiel et peu large, qui permettait de faire écouler une partie des eaux de l'Yonne vers les usines Morvan.

Maison Neuve, canal (58)

L'usine a hélas disparu depuis bien longtemps. reste ce "canal" dans lequel aujourd'hui viennent se refléter les couleurs automnales dans cet endroit dorénavant bien gris.

Pont d'Yonne, canal et reflet (58)

 
Notre randonnée se termine. Il est 17h32. Nous sommes arrivés aux Moulins d'Yonne, autrefois moulin à farine, puis entreprise de broyage de pneus, puis manufacture de caoutchouc, puis site de thermoplastie avant d'héberger aujourd'hui quelques PME.

016 Arrivée au Pont d'Yonne à17h15

Les jambes un peu lourdes, mais en forme après plus de 23 kilomètres sur les routes, chemins et sentiers morvandiaux.

 

 

 

Vagues et coucher de soleil à Capbreton (40)

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Avant de reprendre la route de la Bretagne, faisons un passage rapide à... Capbreton, qui, comme son nom l'indique, est une station balnéaire qui se trouve dans les Landes. L'idée est d'aller voir si, là aussi, il y a une belle lumière d'automne avant que l'hiver arrive à grands pas pour étendre son blanc manteau avec et blablabla bla.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Alors bon, on l'a déjà, mais on peut le redire, ça dérange pas, c'est normal, peut être que tu es nouveau ici, que tu ne connais pas les Landes, que tu n'es jamais venu sur ce blog et que tu n'as pas vu que j'étais déjà alléà Capbreton plusieurs fois, soit pour filmer des blockhaus, soit pour faire une randonnée à la recherche du vin des sables.

PAS DE PROBLÈME !
Récapitulons rapidement.
Ancien port de pêche très actif duquel les marins pouvant aller pêcher la morue jusqu'à Terre-Neuve, Capbreton est devenu une station balnéaire réputée où Landais et touristes aiment venir flâner sur la longue promenade océanique allant de la fameuse estacade aux blockhaus de la Plage de la Savane.
Car oui, mesdames, messieurs, Capbreton, ce sont aussi des commerçants de bord d'océan avec bars et restaurants. Capbreton, c'est encore l'Estacade, un port de plaisance, le gouf, le marché aux poissons, une piste d'helicoptère sur laquelle on peut venir poser un mojito, une église Saint-Nicolas avec sa tour d'observation, des plages immenses, des blockhaus renversés, un centre de thalasso et de balnéothérapie,...

Capbreton, Chez Minus, 2016 (40)Capbreton, atterrissage de Mojito (40)Capbreton, coucher de soleil (40)_1Capbreton, coucher de soleil et océan (40)Capbreton, église Saint-Nicolas (40)Capbreton, grandes marées, digue, février 2014Capbreton, le port (40)Capbreton, plage de la Savane, corne d'abondance et touriste (40)Capbreton, plage de la Savane, la bouche et chien (40)Capbreton, plage de la Savane, lévitation, tag (40)Capbreton, plage de la Savane, tête de mort (40)

Autant te dire qu'avec toutes ces propositions diverses et variées, Capbreton est une ville où il fait également bon aller une fois l'automne venu ; histoire d'observer cet océan devenu froid et ce ciel s'embrasant lors de belles fins de journée.
Et c'est ce que j'ai fait pas plus tard ce week-end en allant rendre visite à une amie dont je tairais le nom ici en hommage à Roy Orbison... Ben oui, tiens, voilà : Roy Orbison ! Parce qu'on parle beaucoup d'Elvis, de Sinatra, de Dylan, de Jackson, de Johnny, Voulzy, Julien Dorure, Vianey, la Compagnie Créole, tout ça ; mais pas assez de Roy.

Tiens, pour la peine,
écoutons un morceau.

C'était le 19 novembre 1988, Roy Orbison, également surnomméThe Big O, était venu au Diamond Awards Festival d'Anvers en Belgique pour présenter cette nouvelle chanson You Got it devant une foule en liesse. Ce sera finalement l'unique prestation de ce titre, car, quelques jours plus tard, le 6 décembre 1988, en visite chez sa mère à Hendersonville, il meurt d'une crise cardiaque, âgé seulement de 52 ans.

BEN OUI, je sais, c'est triste, mais elle est belle cette chanson. Écoute ces paroles, ces mots, cette mélodie.

Everytime I look
A chaque fois que je regarde
Into your lovely eyes
Dans tes adorables yeux
I see a love that money
Je vois un amour que l'argent
Just can't buy
Ne peux pas acheter

One look from you
Un regard de toi
I drift away
Je dérive
I pray that you
Je prie que tu
Are here to stay
Sois ici pour rester


ALLEZ TOUS EN CHOEUR

POUR ROY :

♫ Anything you want

You got it ♫
♫ Anything you need
You got it ♫
♫ Anything at all
You got it ♫
♫ Baby ♫
BREF : arrêtons les commentaires tout ça, blablabla. Voici quelques photos prises à la volée dans cette charmante cité qu'est Capbreton des Landes en cette période relativement calme de la mi-novembre.

 

L'ESTACADE

Capbreton, au bout de l'Estacade (40)

Capbreton, océan d'octobre fin de journée (40)

 


DIRECTION

PLAGE DE LA SAVANE

Défi vague sur blockhaus
Capbreton, blockhaus, homme en attente (40)

Capbreton, blockhaus, vague et défi

Capbreton, blockhaus, vague et défi

Capbreton, blockhaus, vague et défi

 

VAGUE !!!!!
Capbreton, coucher de soleil et blockhaus

Capbreton, coucher de soleil, blockhaus et vague (40)

 

Et vagues...

Capbreton, coucher de soleil, blockhaus et vague

Capbreton, coucher de soleil, blockhaus et vagues (40)

Capbreton, coucher de soleil, blockhaus et vagues

Capbreton, coucher de soleil, blockhaus et vagues

 

NOUS REPARTONS...
Capbreton, coucher de soleil et blockhaus (40)

...laissant le soleil se coucher derrière nous.
Capbreton, coucher de soleil sur blockhaus


Voilà !

 

 

 

LA BRETAGNE : de Carantec à Brignogan-Plages (29)

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Dans le précédent épisode évoquant notre périple breton effectué avec Mélanie l'année dernière, nous parlions de Capbreton... Non ! Capbreton se trouve dans les Landes, rien à voir. Je recommence.
Dans le précédent épisode évoquant le périple breton que nous effectuâmes avec... Oh, c'est beau le verbe "effectuer" conjuguer au... au... putain, c'est quoi comme temps ça, "effectuâmes" ? Voyons... Futur antérieur du participe conjugué simplement au conditionnel composé... Hein ? Ah non, c'est le passé simple, tout simplement. Qu'est-ce que je disais ?
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Oui donc, alors : oh !
Lors du précédent épisode évoquant notre périple breton, nous avions longuement évoqué la petite île de Bréhat puisque nous en avions parcouru une partie à vélo. Sachant que l'île est longue de 3,5 kilomètres pour une largeur de 1,5 km, on comprend mieux pourquoi les instances du cyclisme internationales ont préféré créer le Tour de France plutôt que le Tour de l'île de Bréhat pour des raisons de durée et de suspense de course.
BON MAIS OH !
Je n'arrive pas à me concentrer pour parler de ce nouveau périple breton du jour.
Lors du précédent épisode, nous étions donc sur l'île de Bréhat à faire du vélo pour, ensuite rejoindre, en voiture, la ville de Carantec où nous avons passé la nuit dans un brouillard soudain et épais. Nuit et brouillard. Pas facile de faire des photos pour montrer l'attrait touristique de la ville.

Le lendemain. Le jour se lève  -ou du moins, tente de se lever.

 

CARANTEC
Carantec, dans le brouillard (29)

Mouaip ! C'est en voyant ce genre de photo que l'on se dit : "Ah ouais, c'est pas toujours évident de légender photographiquement une ville."
Carantec, ce n'est pas Paris et sa tour Eiffel, ou Marseille et son vieux port, ou Big Ben à Londres, ou le Colisée de Rome, ou la Tour de Pise, ou le nougat de Montélimar. Carantec, on peut parler du château du Taureau, mais quand il y a du brouillard, il est difficile de le photographier.

BREF : et si on parlait un peu de cette ville de Carantec.
Au Sud-Est de Saint-Pol-de-Léon (où nous nous rendrons tout à l'heure), à l'embouchure de la Penzé, Carantec occupe une situation idéale sur sa presqu'île parfaitement protégée au fond de la baie de Morlaix. Parait-il qu'en temps que station balnéaire, Carantec est très appréciée, chic et discrète.
À l'entrée de l'estuaire, Carantec occupe la tête d'une presqu'île au profil de bonhomme...

Tiens, encore une allusion à ces paysages ressemblant à des humains, comme ceux que nous avions déjà vus sur l'île de Bréhat ou encore lors de regards sur les différentes cartes du monde, d'Europe et de France.

Souviens-toi...
carte france
     chamonde
Sorcière de frontière                                                                                              Chamonde
scoobyaustralie
        canard trump
Scoobystralie                                                                                            États-Trump inversé

Hein ? Hein ? Hein ?

Du coup,
j'ai imprimé la carte de la ville et sa presqu'île.
Carantec, carte

Bon, pour moi, c'est pas évident quand même c't'histoire de bonhomme. On dirait plutôt un chien, ou un rhinocéros, ou un dragon... Ouais un dragon !

fox terrier         rhino

D'après les guides touristiques, le long nez du bonhomme est représenté par la pointe de Penn-al-Lann visant l'Est vers le château du Taureau. Sur le haut du crâne de ce même hypothétique bonhomme cartographique, on trouve "La chaise du curé", un gros rocher proposant un panorama magnifique sur la baie.
Bon, faisons un petit tour des lieux avec un peu de ci et un peu de ça.


UN PEU DE LÉGENDES
Saint Carantec (ou Karanteg), qui vivait au VIIème siècle, aurait débarrassé la région d'un dragon qui la terrorisait en écrasant la tête du monstre sur un rocher, qui se fendit en deux. Ce rocher est encore visible sur la plage du Kélenn.
Ah eh, tu vois, j'étais pas si loin que ça avec mon histoire comme quoi la presqu'île de Carantec ressemble à un dragon.

UN PEU D'HISTOIRE
Dès la fin du XIXème siècle, Carantec attire la foule avec ses sept plages reparties sur toutes les côtes de la presqu'ile. Peu à peu, le village s'est organisé pour recevoir les nouveaux venus en construisant des hôtels, des embarcadères et des cabines de bain. Dans les années 1920, on parle même d'un Saint-Tropez breton. Une succession de fêtes, de régates et de rallyes à n'en plus finir sont organisés. Aujourd'hui, tout ceci s'est un peu calmé afin que Carentec retrouve une ambiance plus familiale ; même si en été, la ville multiplie par quatre le nombre de ses habitants (3150 Carantecois/ses).
En tout cas, je peux te dire qu'en octobre et en plein brouillard, on ne ressent pas cet élan touristique, ni le côtécharme discret de la bourgeoisie que l'on prête à la ville.
Carantec, c'est aussi le château du Taureau où nous ne sommes pas allés non plus. D'ailleurs, on ne l'a même pas vu. Alors poir nous parler, je te propose de lire quelques extraits de différents écrits touristiques.
"L'arrivée sur le château du Taureau, un fort de granit doré au milieu des flots, est impressionnante. Né au XVIe siècle de la fierté des habitants de Morlaix souhaitant se soustraire à la convoitise des pirates anglais, le château du Taureau est indissociable de l'oeuvre de Vauban, l'architecte des fortifications maritimes françaises sous Louis XIV. Mais son histoire est encore plus intrigante. Prison, il a accueilli des aristocrates "embastillés" par lettres de cachet, puis des prêtres réfractaires, des Girondins ou des Montagnards, et même Louis-Auguste Blanqui... "LE CHÂTEAU DU TAUREAU
Tiens, rappelons au passage qu'Auguste Blanqui, insurgé permanent surnommé"L'enfermé" a publié en 1880 le journal Ni Dieu ni maître dont le titre est devenu une référence pour le mouvement anarchiste.
"En 1914, le château du Taureau est classé Monument Historique, puis loué par la mère de Louise de Vilmorin (qui y donna des réceptions fastueuses dans la décennie 1930) avant d'être occupé par les Allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale, pusi de devenir une école de voile.
Sa visite laisse imaginer à quel point la vie à l'intéreiur du fort devait être austère. On y voit les canons, les citernes pour l'eau douce et les pièces où vécurent militaires et prisonniers."LE GUIDE VERT MICHELIN
Mais je sens que tu veux lire une anecdote sur ce lieu. Si, si, si.

UN PEU D'ANECDOTES
A propos du château du taureau, relisons ces mots de Daniel et Marie-Claude Appriou extraits de leur livre "Le château du Taureau, bastion et prison", 2005, éditions finistériennes..
"En 1522, une flotte anglaise attaque Cherbourg puis se dirige vers Morlaix où elle arrive début juillet. Le jour de l'attaque est choisi en fonction de la foire de Guingamp. Ainsi, tous les notables et surtout les soldats sont absents, laissant la ville sans défense. Une flotte de 60 navires s'approche de la côte et débarque plusieurs centaines d'hommes déguisés en marchands pour ne pas éveiller la curiosité. La nuit venue, ils se dirigent vers la ville où ils ne rencontrent aucune résistance. Dans le même temps, les navires remontent la rivière afin de débarquer directement des hommes dans la ville. Toutefois, ils sont bloqués par des arbres abattus dans le lit de la rivière. Ayant pris la ville, les Anglais se livrent au pillage, incendient les maisons et massacrent les habitants qui n'ont pu fuir. Le lendemain, prévenus par les habitants en fuite, les soldats de Guy XVI de Laval arrivent sur les lieux afin d'en chasser l'ennemi. Ce dernier, ayant découvert des victuailles et de nombreux fûts de vins, avait fêté la victoire toute la nuit et dormait, la plupart des soldats étant enivrés. Les Français massacrent tous les Anglais qu'ils trouvent, ces derniers offrant peu de résistance du fait des libations de la nuit précédente."
Voilà.

UN PEU D'HISTOIRES
En novembre 1893, par une violente tempête, l'Aboukir Bay, un trois-mâts vapeur écossais en provenance du Chili avec une cargaison de nitrate, est drossé sur une roche au large du château du Taureau. La mer rejette sur la plage de Carantec douze de ses dix-huit marins, que le maire fait ensevelir deux par deux, dans de simples draps, à l'écart du cimetière. Manque de place ou d'humanité ? La question fera longtemps scandale. L'épave, elle, passionne toujours les plongeurs.
C'est une autre épave, celle de l'Alcide, un bateau corsaire malouin coulé en 1747 et retrouvé dans les mêmes eaux avec sa vaisselle, ses outils, ses pistolets et ses canons, qui fait depuis l'intéret du Musée maritime de Carantec.
Ces deux faits montrent combien la vaste échancrure nord-sud de la baie peut être dangereuse avec ses écueils, ses hauts-fonds et ses courants, mais aussi avec ses îlots de granit rose piqués de phares et peuplés d'oiseaux marins protégés.
Créé en 1789, le chantier naval Sibiril, aujourd'hui spécialisé dans les vedettes utilitaires, jouit d'une solide réputation professionnelle. Il s'est aussi distingué durant l'Occupation : à bord de petites cotres non pontés, qui se faufilaient habilement à la barbe des sentinelles entre les écueils de la baie, Emile Sibiril et sa famille menèrent en Angleterre près de 200 fugitifs.
Sur le "Rocher du curé", on raconte qu’ici, pendant la Première Guerre Mondiale, le Curé de Carantec venait lire à voix haute son bréviaire, assis sur ce rocher.
Aujourd'hui, le lieu propose une magnifique vue sur le changement des marées, entre pierres et eau. Le Parc Claude-Goude, ancien jardin privé planté d'arbres exotiques, jouxte l'endroit avec ses villas huppées.
Plus à l'Ouest, non loin de la grève blanche et du port se tient un havre tranquille composé de barques et de canots de plaisance se balançant au gré des flots et du vent. Bon, nous, nous n'avons rien vu car le brouillard ne s'est toujours pas levé. Mais nous aurions tout de même pu nous rendre au Bar des Sports, place de la Libération ; café incontournable de la ville où se retrouvent pêcheurs, ostréiculteurs et estivants.

UN PEU DE MÉTÉO
Carantec est connue pour son micro-climat dûà l'influence de la dérive nord atlantique.

UN PEU DE GÉOGRAPHIE
Carantec est située sur un massif granitique d'époque hercynienne, le granite présentant ici un faciès rose et fin à biotite, par exemple à la pointe de Penn-al-Lann, où le pendage est d'une... ouais oh bon, c'est chiant ça.
Mais Carantec est aussi connu pour ses plages de sable et son patrimoine historique.
Les plages les plus importantes sont la grève Blanche, la plage de Kélenn et la plage du Clouet, la plus étendue. La station dispose aussi d'une côte à falaises qui offre des paysages remarquables (la chaise du Curé et la pointe de Pen-al-Lann) ; cette dernière disposant de points de vue sur la baie de Morlaix, la Rivière de Morlaix, le château du Taureau et l'île Louët.
Située sur une presqu'île, entre l'estuaire de la Penzé et la rivière de Morlaix, Carantec possède également des îlots composant la réserve ornithologique de la baie de Moraix, classée depuis 1962. Ricard, Beclem, l'île aux Dames, le aux Dames, l'Île de Sable, l'Île Verte, ar C'hlas Kozher et Vezoul comptent parmi ceux-ci où viennent hiverner près de 60 000 oiseaux, parmi lesquels macareux moines, goélands argentés, sternes pierregarin ou de Dougall, tadornes de Belon, huîtriers pie et autres aigrettes garzettes.
Un superbe sentier douanier de plus de 18 kilomètres longe la côte. Partant de la grande plage du Clouët à l'Est jusqu'à la rade de la Penzéà l'Ouest, il permet de découvrir le parc Claude-Goude, les pointes de Pen-Al-Lann et du Cosmeur, les plages de la baie du Kélenn et le petit port sur la passe aux Moutons, où aboutit la chaussée de l'île Callot.

Ah bah tiens, puisqu'on en parle, allons-y voir ! Et cela tombe plutôt bien puisque ce matin, c'est marée basse.


ÎLE CALLOT
Carantec, île Callot, route et panneau (29)

Oui, il y a du danger ! Attention ! Mais il me tenait à coeur d'aller voir ce qu'il se passe sur ce morceau de terre à peine séparé du continent. Je sens bien que Mélanie n'est pas plus inspirée que cela et est à la limite de la suffocation lorsque nous empruntons cette route submersible, mais tant pis. De toute façon, je suis un tyran, ah ah ah ah !!!!!! Beaucoup de panneaux nous rappelle d'être prudent avant d'emprunter cette voie car il arrive régulièrement que des voitures restent coincées au milieu de l'eau, surpris par la marée montante.

voiture bloquée  voiture bloquéevoiture bloquée
Photos : Le Télégramme

Parlons de l'île Callot, veux-tu. Attention : pas Callo comme Callogero, ou Marcel Callo. Connais-tu Marcel Callo ? Non ? Petit rappel de l'action de cet homme.

marcel Callo"Né en 1921 à Rennes, Marcel Callo adhère à la croisade eucharistique quelques années plus tard obéissant à la devise "Prie, communie, sacrifie-toi, sois apôtre", puis à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) où il tient à privilégier la vie spirituelle comme source de toute action, dans un monde ouvrier très déchristianiséà cette époque. Mais à partir de l'Armistice de 1940, les activités des associations sont officiellement interdites et les sections doivent agir dans la clandestinité.
En mars 1943, il reçoit l'ordre de partir en Allemagne au titre du Service du Travail Obligatoire (STO). Il y continua l'action catholique de façon clandestine, n'hésitant pas à prendre des responsabilités et à participer à des activités interdites. Il est arrêté le 19 avril 1944 par la Gestapo, puis transféré le 27 avril 1944 à la prison de Gotha avant de rejoindre le camps de Mauthausen en octobre. Là, il souffrit la faim et la soif, fut battu, travaillant dans l'usine souterraine B8 Bergkristall à St. Georgen/Gusen. Bientôt, à bout de force, il fut envoyé comme trois mille autres de Gusen II pour mourir à l'infirmerie aux portes de Mauthausen, à deux pas du four crématoire. Il y mourut d'épuisement, miné par la dysenterie, le 19 mars 1945.
Il fut béatifié par Jean-Paul II en octobre 1987."  D'aprèsWIKIPEDIA

DONC, alors, on ne prononce pas l'île Callot, comme on prononce Callogero, ou Marcel Callo, ou encore comme un callot, cette grosse bille qui suscitait l'admiration des cours de récré dans les années 1980 ; ou encore calot comme ce couvre-chef militaire encore Pilotka dans l'armée rouge. Mais l'île Callot ne s'appelle pas non plus l'île Pilotka... Qu'est-ce que je raconte ?
OUI ALORS EH : l'île Callot se prononce "calote", comme une calotte !

L'île Callot est un site préservé des activités humaines et des ravages du temps, hésitant entre terre et mer. Elle est rattachée au continent deux fois par jour lorsque la chaussé submersible reliant le port à l'île se découvre à marée basse.

La longue route que nous empruntons pour rejoindre l'île  -qui n'en est plus une-  me fait penser à cette scène d'une voiture roulant sur le sable dans le film Casino de Martin Scorsese au son de la musique de Georges Delerue, Camille, juste avant que Sam (Robert De Niro) ne retrouve Nicky (Joe Pesci) au milieu du désert jouxtant Las Vegas.

Carantec, île Callot, route (29)

"Un rendez-vous au milieu du désert, ça m'a toujours rendu nerveux. C'est sinistre. Je suis au courant des trous dans le désert. Partout où je regardais, il y aurait pu y avoir un trou.
En temps normal, mes chances de revenir vivant d'un rendez-vous avec Nicky étaient de 99 sur 100. Mais cette fois, quand je l'ai entendu dire "100 mètres plus loin, sur la route !", je me suis donné fifty-fifty."


JEU :
Retrouve combien de fois Joe Pesci prononce le mot "Fuck !" dans cette scène
et gagne ton poids en tentacules de poulpe.

 

Après avoir parcouru quelques trois kilomètres sur le sable humide parfois tapissé de quelques algues odorantes, nous atteignons les rives de l'île Callot.
L'île Callot, c'est trois kilomètres de long pour 300 mètres de large. Beaucoup de chiffres 3.
Jusqu'au début du XXème siècle, Callot vivait du travail des agriculteurs, des pêcheurs et des ramasseurs de goémon. L'ensemble de ces activités est aujourd'hui en recul, et les habitants se consacrent désormais à la préservation de leur île. Site sauvage, elle est appréciée des oiseaux migrateurs.
Lorsque l'on regarde l'île du ciel  -chose que nous n'avons pas faite- , on remarque qu'elle se présente comme un groupe de quatre îlots reliés par un cordon sableux.

Pour continuer avec les ressemblances,
je trouve que l'île Callot ressemble à un hippocampe.
hippo
            île Callot carte
Carte : Google maps / Photo : Hippoandco

Hein ? Mais si, on dirait un hippocampe !

"Son littoral découpé décline petites criques rocheuses et jolis rubans de sable, comme la plage de Vouget, qui annonce l'estran sablo-vaseux ; tandis que dans l'intérieur dominent les champs, les pâturages et une lande couverte d'ajoncs. Les récifs alentour reposent sur de riches fonds marins où les prairies de zostères alternent avec des bancs de maërl." ÉDITIONS ATLAS

Bon, personnellement, je n'avais jamais entendu parler de zostère et de maërl. Les zostères, je croyais que c'était un groupe de rock local qui jouait sur le jeu de mots "austère""zostères"pour reprendre des chansons des Blues Brothers et de Johnny, mais non. Après, j'ai pensé que cela pouvait être le titre d'une émission matinale pour les enfants, mais non plus. En fait, les zostères sont des plantes aquatiques dont le nom provient du grec zostera signifiant ceinture. Pas si austères que ça, elles jouent un rôle important dans le dépôt des sédiments, la stabilisation des substrats ainsi que comme support pour les algues épiphytes et les micro-invertébrés. De plus, elles forment un milieu favorable à la reproduction de nombreuses espèces de poissons et de coquillages économiquement importantes. La conservation de leur diversité génétique pourrait être importante pour la résilience écologique des milieux littoraux face aux dérèglements climatiques, à l'acidification des océans et à la montée de la mer. Ajoute à cela qu'elle peut être utilisée pour rembourrer les matelas et paillasses, pour recouvrir les toitures (notamment au Danemark), la répandre comme engrais dans les champs. Riche en nutriments et jouant un rôle dans la protection immunitaire, elle est aussi utilisée par les Amérindiens de l'île de Vancouvert comme herbe aromatique pour parfumer la viande de phoque, de marsouin ou de cervidés.
Hein ! Eh, oh, alors ! Et maintenant le maërl, qu'est-ce que c'est ? Non, ce n'est pas un oiseau noir que tu peux trouver dans ton jardin en train de butiner ta pelouse pour trouver quelques vers. Le maërl est "un milieu (ou habitat) marin biogénique (c'est-à-dire produit par des espèces vivantes) qui se forme notamment le long des côtes de Bretagne, constitué d'accumulation d'algues corallinacées riches en calcaire. Les algues qui l'ont produit ont la propriété de cristalliser certains éléments minéraux de l'eau de mer, ce qui explique qu'il soit très riche en calcium et en magnésium, fer et oligoéléments bioassimilables, ce pour quoi il a été exploité jusqu'à localement faire disparaître la ressource." (WIKIPEDIA)
Voilà. Bon, continuons.

"Merveille du littoral breton, Callot s'ouvre à la fois sur le large et sur la baie de Morlaix, offrant un magnifique tour d'horizon sur les rives boisées où s'insinuent des plages blanches. D'un côté s'étendent l'estuaire de la Penzé et le pays de Saint-Pol-de-Léon ; de l'autre, la ria de Dossens qui mène jusqu'à Morlaix et, au-delà, le pays du Trégor. En face, la presqu'île de Carantec présente la Chaise du Curé, pointe rocheuse faisant office de plate-forme d'observation, la plage du Kelenn et la pointe de Pen-al-Lann, qui porte de magnifiques peuplements de chênes pédonculés, de châtaigniers et de pins." ÉDITIONS ATLAS

D'un point de vue historique, il faut savoir qu'à la fin du Vème siècle, la Bretagne était victime des exactions des Danois. L'île Callot était alors l'endroit approprié pour eux pour stocker les butins récoltés lors des pillages effectués sur le continent. Un valeureux chef breton nommé Rivallon Murmaczon, s'est opposéà Korsolde, chef nordique, jurant à la Vierge de lui consacrer un sanctuaire s'il gagnait la bataille. Le combat fut sanglant, plusieurs milliers de Danois furent tués., mais une fois la victoire remportée et les Vikings repartis pour leurs contrées septentrionales, la construction de la chapelle Notre-Dame-de-Callot débuta en 513 sur le troisième îlot au point culminant de l'île situé 38 mètres au-dessus de la mer. Les Bretons baptisèrent l'île : Enez-Itron-Varia-ar Galloud (Notre Dame de Toute Puissance). Depuis ce temps, la chapelle constitue un lieu de pèlerinage.
On raconte qu'un butin datant d'une invasion danoise du Vème siècle serait caché quelque part sur l'île. Pour certains la chapelle Notre-Dame, située au sommet d'une colline, protégerait la cachette du trésor.
L’espace de l’île est utilisé en grande partie pour l’agriculture (choux, artichauts, pommes de terre, échalotes), mais on y trouve aussi des habitations particulières et 9 familles y habitent à l’année... en 1996. Aujourd'hui, en octobre 2016, ils ne sont plus que huit sédentaires et un seul agriculteur continue à cultiver artichauts et choux-fleurs.
Autre curiosité touristique et artistique de l'île, l'école désaffectée qui accueille des expositions (sculptures, photographies, peintures) temporaires durant l'été.
Et puis, en suivant le sentier menant à la pointe nord classée zone naturelle, on peut découvrir un paysage partagé entre les dunes sauvages et les ensembles de massifs granitiques battus par les vagues.

 

En somme, cette île a l'air avenante et tranquille avec ses quelques beaux secrets. Mais nous n'irons pas plus loin que le parking d'arrivée car la météo n'est pas favorable à une petite marche agréable. OK, demi-tour. Nous reprenons la voie submersible pour traverser les petites rues de Carantec encore dans le brouillard. Nous rejoignons la grande route départementale 58 pour traverser le pont de la Corde, enjambant la Penzé, et qui relie Carantec à Saint-Pol-de-Léon ; notre prochain arrêt car il y a quelque chose que je voudrais montrer à Mélanie.

 

SAINT-POL-DE-LÉON
Saint-Pol-de-Léon, Cathédrale Saint-Paul-Aurélien, nef (29)

Alors, comme tu peux le voir sur la photo ci-dessus, effectivement, ce que nous devons trouver et voir se trouve dans la cathédrale Saint-Paul-Aurélien. Je ne te cacherais pas que, dans un premier temps, nous nous sommes trompés d'édifice religieux en nous rendant dans l'égliseNotre-Dame-du-Kreisker. Certes, c'est la plus haute église bretonne avec 77 mètres au dessus du sol, mais après avoir tourné un peu dans les allées de celle-ci, nous avons compris que notre "curiosité" ne se trouvait pas ici.
BREF: nous voici dans la cathédrale Saint-Paul-Aurélien, dédiée à Saint Paul-Aurélien qui, d'après la légende, serait un moine venu du Pays de Galles pour évangéliser Occismor (ancien nom de Saint-Pol-de-Léon) et les Osismes vers 525 et qui aurait été le premier évêque de la ville. En débarrassant l'Ile de Batz d’un terrifiant dragon et en chassant bandits et bêtes d'un oppidum abandonné (Saint-Pol), le Comte Withur, gouverneur de la côte léonarde, lui offrit ces terres en remerciement. Encore une histoire de dragon !
En ce qui concerne les dates de construction de cette cathédrale, c'est assez compliqué.

La première église est détruite en 875 par les Danois. Une église romane, reconstruite à cet emplacement au XIIème siècle sous l'évêque Hamon est détruite à nouveau en 1170 par les Anglais. La reconstruction commence au début du XIIIème siècle, sur la base des fondations du transept et des combles. La façade occidentale est rebâtie selon l'influence de l'architecture normande de la première moitié du XIIIème siècle, mais aussi anglaises. Maaaaaaaiiissss, l'édifice est incendié par les Anglais en 1365 ; tout comme la ville. La construction s'étale sur plus d'un demi-siècle et s'achève dans la seconde moitié du XVIème siècle.
Nous entrons. Je dis à Mélanie que nous cherchons une statue. Pas d'autre indice !
Nous tournons dans cette grande cathédrale. 55 mètres de hauteur au clocher, une nef longue de 84 mètres avec une hauteur de 16. Tout en granit et pierre de Caen, sauf le parvis refait en 2006 en granit de Chine...
Nos regards se posent tout d'abord sur ces étonnants bancs en chêne, situé dans le choeur.

Saint-Pol-de-Léon, Cathédrale Saint-Paul-Aurélien, Stalles et miséricorde (29)

66 stalles de chênes du XVIème siècle, chef-d'œuvre de menuiserie. Elles déploient un merveilleux programme iconographique emprunté autant aux Écritures qu’aux fabliaux du Moyen Âge. Quelques panneaux portent des graffitis de jeunes choristes de la psallette du XVIème siècle.

Saint-Pol-de-Léon, Cathédrale Saint-Paul-Aurélien, Stalles et miséricorde       Saint-Pol-de-Léon, Cathédrale Saint-Paul-Aurélien, Stalles et miséricorde

Sculptées dans le chêne par des artisans locaux, ces stalles sont toutes différentes.

Saint-Pol-de-Léon, Cathédrale Saint-Paul-Aurélien, Stalles et miséricorde

Saint-Pol-de-Léon, Cathédrale Saint-Paul-Aurélien, Stalles et miséricorde

Nous poursuivons notre vagabondage matinal dans la cathédrale. Au-dessus de nos têtes, le grand orgue du XVIIème siècle, réalisé par l'anglais Robert Dallam. Classé monument historique, il comporte 2118 tuyaux. Il est orné d'un damier noir et blanc, en trompe-l'œil, évoquant une cour semi-circulaire encadrée de colonnades

orgue

Là, à gauche, une grande rosace à seize pétales retrace des scènes de la Passion du Christ. Et puis, un peu plus loin encore, dans la chapelle latérale le long du déambulatoire, le curieux "enfeu des crânes", encore appelé"étagères de la nuit" nous apparaît.
32 boites reliquaires en bois contenant les crânes recueillis par les familles des défunts sont posées là, sur des étagères, disposées derrière une grille séparatrice.

L'enfeu
Photo :La Croix

"Peintes en noir, bleu ou blanc, avec le nom du mort, elles rappellent la coutume, en usage jusqu’au XIXème siècle, qui consistait à exhumer les squelettes au bout de cinq ans pour faire place aux nouveaux défunts. On déposait en bon ordre les os dans le charnier et les crânes étaient enfermés dans des petites boîtes percées d’ouverture puis remis aux familles." WIKIPEDIA
Elles ont la forme de petites maisons avec une petite ouverture qui permet de voir le "chef"à l'intérieur.

boite 3  boite 1  boite 2
Photos : Henri Moreau

Mais, même si tout ceci est curieux et intrigant, ce n'est pas cela que je voulais montrer à Mélanie. Non, ce que je voulais lui montrer se trouve à présent devant nous. Elle est là, dans un coin de cette grande cathédrale.

En hauteur.
Sur un petit promontoire.
Saint-Pol-de-Léon, Cathédrale Saint-Paul-Aurélien, Sainte Apolline

Quoi ?
Ben ouais.
C'est elle que je voulais voir moi !

Sainte Apolline, patronne des Dentistes. Regarde, c'est pas banal : elle a des tenailles dans la main droite. Tu connais son histoire ? Non. Alors, installe-toi bien et écoute. Tu pourras la raconter à tes enfants après pour qu'ils s'endorment...

Saint-Pol-de-Léon, Cathédrale Saint-Paul-Aurélien, Sainte ApollineMartyre à Alexandrie, en Egypte en 249 après J.C.
"En 249 l’Empereur Dece ordonne à tous les citoyens de l’Empire de sacrifier publiquement aux dieux de Rome, et cet édit concerne directement les chrétiens qui ne veulent adorer que leur Dieu unique, alors que les Juifs, eux aussi monothéistes,  en sont traditionnellement exemptés depuis l’Empereur Auguste (63 av.J.C – 14 ap. J.C).
En 250 des émeutes anti-chrétiennes éclatèrent à Carthage, mais surtout à Alexandrie qui, après Rome, était la ville la plus importante de l’Empire. La populace s’attaqua aux chrétiens, tuant souvent dans d’atroces souffrances ceux qui persistaient dans leur Foi.
Des émeutiers rencontrèrent ainsi Apolline qui, malgré le danger, s’était aventurée dans les rues pour accomplir une sainte mission, et se moquant de son âge, lui brisèrent la mâchoire à coups de pierre puis lui arrachèrent les dents. Ils allumèrent ensuite un grand feu menaçant de l’y jeter si elle n’abjurait pas le Christ. La Sainte leur demanda un instant de réflexion, puis ayant ainsi trompé leur surveillance, elle se jeta d’elle-même dans le feu.
Le suicide que d’autres Saints accomplirent, bien qu’interdit par l’Eglise, pouvait être pardonné s’il était réalisé sous l’inspiration de Dieu.
Les restes de la Sainte, dont ses dents, furent pieusement recueillis et enterrés. Son culte se répandit au cours des Croisades et ses reliques furent essentiellement ramenées en France.
Canonisée en 1634 elle est fêtée le 9 février. Elle est la Sainte Patronne des chirurgiens-dentistes et invoquée pour guérir les maux de dents.
Ses attributs sont la Palme du Martyre et une tenaille avec ou sans dent, ou portant seulement une dent dans la main droite." UNE OEUVRE UNE HISTOIRE

 

Hein ? Hein ? Hein ? Non... Bon...
Nous sortons de la cathédrale pour rejoindre la voiture. Nous pourrions faire un petit tour dans la ville qui semble se réveiller lentement des torpeurs brouillassantes de cette fin de mois d'octobre, mais nous préférons reprendre la route pour continuer de longer les côtes bretonnes en direction de l'Ouest.

Nous peinons un peu à sortir de Saint-Pol-de-Léon en empruntant rues, routes et impasses. Parfois, nous croisons quelques stèles rendant hommages aux nombreux résistants qui sont tombés ici lors de la Seconde Guerre Mondiale. Nous nous retrouvons enfin sur la Départementale 10, la D10, qui nous emmène à Sibiril, petite localité où avait lieu chaque année le championnat du monde de cracher de bigorneaux. Pour cela, la ville possède une piste de "lancer" de 20 mètres de long par 3 mètres de large. Chaque lanceur a le droit à trois essais. Le record de l'épreuve date du 5 août 2016, avec un lancer de bigorneau à11,04 mètres par l'actuel champion du monde Alain Jourden. Dans la catégorie féminine, la championne du monde 2005 est l'Allemande Edith Krotz avec 4,39 mètres. Putain, quelle différence ! Les femmes ont beau vouloir l'égal des hommes, au cracher de bigorneaux, elles restent très très loin de nous !
Ce bref passage à Sibiril nous permet de faire un petit inventaire de quelques championnats bretons de lancer. Notons le championnat du monde de lancer de bourriche à Saint-Armel, le lancer de menhir à Guerlesquin, le lancer d'artichauts à Henvic, sans oublier le fameux championnat du monde de cracher de tomates-cerises à Plouénan.

 

Passés Sibiril, nous prenons plein nord pour suivre les côtes, au hasard. Nous espérons découvrir des paysages et des lieux secrets inconnus des grands tours opérateurs touristiques. D'ailleurs, nous ne savons même pas où nous allons et il n'y a pas de panneaux pour nous préciser où nous nous rendons. Le hasard de la route. C'est ainsi que nous marquons une pause obscure à Tevenn qui, en breton, se traduit par "dune".

TEVENN
Tévenn, port, marée basse (29)

Tevenn, c'est le pays des dunes.

Tévenn, cale sèche (29)       Tévenn, port, marée basse

À marée basse, comme maintenant,
c'est également le pays des rochers.
Tévenn, c'est marée basse

Tévenn, la plage, marée basse          Tévenn, la plage, marée basse (29)

Bon... Sinon, c'est calme. Il est un peu tôt. Pas de commerces ouverts en vue pour boire un petit café face de la mer.

 

Nous repartons.

La route défile. Les noms de lieux-dits et de villages aussi.Kerradénec, Ker Porz Striz, Poulfoën, Plouescat. Nous entrons à présent sur une partie du territoire breton baptisée "la côte des Légendes".

MUSIQUE !

C'est un littoral difficile qui s'offre à nous. Tour à tour bordé de roches et d'immenses grèves de sable avant de rejoindre les fameux abers, il reste l'un des plus sauvages de la péninsule.

"La Côte des Légendes, c’est une terre 100% protégée avec trois zones Natura 2000. La baie de Goulven, le marais du Curnic à Guissény et la tourbière de Langazel à Ploudaniel offrent ainsi des paysages sublimes pour les balades et l’observation des oiseaux.
Mais ce qui fait de ce territoire un endroit unique, c’est sans conteste les rochers. D’énormes blocs de granit tout ronds, adoucis par le vent et les siècles parsèment les paysages. On se demande parfois si la Côte des Légendes n’aurait pas été habitée jadis, par une famille de géants qui auraient fait un grand concours de lancer de rochers, un soir de fête..."TOURISME LESNEVEN

Le havre de Brignogan en serait l'unique clef. Nous allons donc en prendre la direction.
Pont Christ, Kernic, Ker Jane, Goulven, Plounéour-Trez, Brignogan-plages. Tiens, cette localité s'appelait Brignogan tout court avant. Enfin avant... Avant 1936. Et puis à l'occasion des premiers congès payés, Brigognan s'est vu adjoindre le substantif "Plages". Une façon de valoriser la localité. Et il est vrai qu'il y en a des plages. Et des belles ! Plages Beg ar Scaf, Garo, Grande Plage, Petit Nice, des Crapauds, Chardons Bleus, Pors Pol et plage du Phare.


BRIGNOGAN-PLAGES
Brignogan-Plage, plage Pors Pol (29)

J'étais venu ici il y a quelques années, en été. La pureté du sable blanc et la transparence de l'eau de la Manche m'avait interpellé et séduite. Tout ceci dans un climat de douceur et de tranquillité reposante.

Brignogan-plage, plage couleurs (29)       Brignogan-plage, plage mer (29)

Brignogan-plage, plage et panneau (29)
Choisis ton camp camarade !

Brignogan-plage, rocher (29)        Brignogan-plage, ville et plage (29)

Bon, aujourd'hui, le ciel est un peu plus nuageux, il y a beaucoup moins de touristes et très peu de commerces ouverts. Dommage, il n'est pas loin de midi et nous nous ferions bien une petite douzaine d'huîtres avec une bouteille de vin blanc. Oui, oui : une bouteille ! Pas un verre !
Nous tournons un peu dans la partie sans plage de Brignogan-Plages. Nous ne sommes pas inspirés. Nous empruntons une petite route qui indique un restaurant-hôtel, apparemment situé en dehors de la ville. C'est l'"Hôtel de la Mer". Nous n'avons rien à perdre. De toute façon, à Brignogan-plages, il n'y a rien et la vue ne nous satisfait pas. Peut être que cet hôtel sera fermé lui aussi, mais tant pis. On tente le coup.
Quelques minutes plus tard, nous atteignons une belle bâtisse, apparemment restaurée, situé face à la plage et à la Manche. Situation parfaite.

Brignogan-Plage, Hôtel de la Mer (29)Nous sortons de la voiture pour avancer à pas feutrés hésitants. Très belle entrée. Une enseigne domine sur la façade de côté. "Restaurant, salon de thé, bistro, spa..."
Dis donc, c'est étrange ce mélange. Est-ce qu'ils font aquabowling et billard artistique aussi ?
Derrière la façade soutenant cet enseigne se présente un grand et beau bâtiment blanc, posé sur la dune tel un bateau.

 

Nous jetons un bref regard sur la carte disposée à l'entrée. Tout va bien, des huitres sont proposées. Nous entrons dans un hall très lumineux. Belle installation. D'un côté, une partie bistrot, de l'autre, une partie resto. Un jeune homme en tenue nous accueille avec le sourire.
LUI :"- Madame, Monsieur...
NOUS :"- Nous voudrions manger des huîtres.
LUI :"- Bien sûr. Par contre, je vais vous installer dans la partie restaurant.
NOUS :"- Très bien."

Le lieu est magnifique. Les grandes baies vitrées laissent passer une vue superbe sur les rochers et la plage de Pors Pol, composée de rochers et de sable fin blanc. Nous prenons place sur une belle table ronde, jouxtant la baie vitrée. de suite, nous nous sentons très bien. Quelque chose se passe. C'est comme ça. Il y a des lieux où, de suite, tu te sens bien et tu prévoies de passer un bon moment.
Le jeune serveur revient avec la carte.
LUI :"- Vous prendrez des huîtres donc ?
MELANIE :"- Oui avec une bouteille de vin blanc. Mais nous pouvons avoir la carte aussi s'il vous plait."
On nous présente la carte. Une carte... Mais une carte ! Il arrive parfois que tu entres dans un restaurant sans trop avoir faim. C'était notre cas. Mais en lisant les suggestions, tout s'ouvre, tout fait envie ! Pas de doute possible, c'est l'endroit qu'il nous fallait ! Nous savons maintenant que nous n'allons pas quitté ce fabuleux endroit qu'est l'"Hotel de la Mer"avant un petit moment.
Après consultation de la carte, nous prenons bien évidement nos douzaines d'huîtres avec une bouteille de vin blanc.

Carte hôtel de la merMais la carte des entrées est trop alléchantes pour ne pas se laisser tenter. Nous sentons que tout ceci est réalisé avec des produits frais, à la limite du gastronomique. Ce qui nous surprend aussi, ce sont les prix tout à fait abordables pour une telle qualité et un tel lieu.

Pour ne pas être plus tentés, nous ne regardons même pas la carte des plats et des desserts... Si, un peu quand même, mais nous ne nous attardons pas pour privilégier ces entrées à la carte. Nous choisissons chacun un tartare de "Tartare de lieu aux huîtres, croustillant de sarrasin, sorbet poivron et piment d'Espelette". Puis Mélanie décide d'ajouter à cela un "Oeuf bio 64°, rutaba et crême au lard".

 

C'est parti !
À table !!!!

Brignogan-Plage, hôtel de la mer, des huitres !
     
Brignogan-Plage, hôtel de la mer, l'entrée 1        Brignogan-Plage, hôtel de la mer, l'entrée 2
Brignogan-Plage, Hôtel de la Mer, entrée 1 (29)
        Brignogan-Plage, Hôtel de la Mer, entrée 2 (29)

Le tartare de lieu aux huîtres merveilleux avec le sorbet au piment fabuleux ! Quant à l'oeuf bio 64° extraordinaire avec une crème au lard parfumée, délicate, subtile. Y'a plus de mots !

Nous terminons tranquillement la bouteille de vin blanc dans une ambiance feutrée, reposante. Nous n'avons pas trop envie de partir comme ça. Nous quittons notre table pour aller au comptoir de la salle version bistrot. C'est bine un comptoir pour discuter avec les gens présents. Nous échangeons quelques mots avec le serveur et la responsable de salle. Ils nous parlent du lieu. Construit en 1930, il a été fermé pendant de nombreuses années avant de ré-ouvrir fin avril 2016, il y a quelques mois. Pour l'histoire complète de l'hôtel, nous nous référons au journal local "Le Télégramme".
"En fait, l'hôtel a été pensé en 1920 par Alexandre Baley, un négociant en vins à Lesneven. C'est Madame Gourhant qui en sera la première propriétaire. Elle exploite les lieux et en fait un commerce florissant, mais, malgré cela, la faillite survient, quelques années plus tard.
C'est la famille Gélabert-Plos qui reprend l'affaire à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. Ils décident alors de rejoindre Bordeaux, d'où ils sont originaires, mais à leur retour, les événements et le vandalisme ont eu raison des installations intérieures de l'hôtel. Les Gélabert-Plos reviennent à l'hôtel et décident de le reconstruire pour en faire l'un des endroits les plus prestigieux de la région. L'Hôtel de la mer et ses 54 chambres ne désemplissent pas. Plus de 300 couverts sont servis chaque dimanche dans la salle dont les immenses baies vitrées offrent une vue imprenable sur la mer toute proche. Réveillons et mariages s'y succèdent, et un bal réputé attire chaque dimanche son lot de danseurs.
Mais, une fois de plus, à la période faste suivent des moments difficiles. En 1956, un accord entre l'hôtelier et le comité d'entreprise de la régie Renault est signé. L'Hôtel de la mer devient alors le lieu de séjour printanier des retraités de la régie. Dès que les vacances scolaires arrivent, c'est «La colonie Renault» qui prend le relais. Dans ce pays de tempête, les vents continuent de tourner, et en 1988, la commune acquiert l'ensemble des bâtiments rebaptisés «Centre des Chardons bleus». Mais la chute de fréquentation des centres de vacances à la mer ajoutée au coût élevé des rénovations à faire sur le bâtiment amènent une fois de plus l'Hôtel de la Mer à fermer ses portes et à rester clos. En avril 2000 pourtant, un nouveau gestionnaire reprend les lieux pour en faire un gite avec salles de réunions.
Depuis 2005, et avant la ré-ouverture après de grands travaux, ce sont Philippe de Saint Victor et Anne Roubart qui sont devenus les nouveaux propriétaires de ce lieu, séduits par cette bâtisse des années 1930."  LE TÉLÉGRAMME

Le défi est fort, mais nous, nous trouvons l'endroit merveilleux. De plus, les propriétaires se sont engagés dans une politique écologique et locale très intelligente.


Nous commandons un petit café et demandons au serveur si nous pouvons aller le boire sur la terrasse aménagée en face de notre table.
LUI :"- Bien sûr. Vous pouvez aller vous installer. Je vous les apporte."

La terrasse !
Brignogan-Plage, Hôtel de la Mer, terrasse (29)

J'aime bien la présence de ce radiateur en fonte juste devant. Mais nous privilégions les autres transats en bois souples placés sur le sable.

Brignogan-Plage, Hôtel de la Mer, terrasse       Brignogan-Plage, Hôtel de la Mer, face à la mer

Qu'est-ce qu'on est bien !

COGNAC !!!!
Brignogan-Plage, Hôtel de la Mer, en terrasse (29)

Difficile de repartir !
Nous hésitons à rester pour passer la nuit ici. En même temps, il est 14h30. Rester en ce lieu même s'il est agréable et accueillant, cela fait un peu long et nous avons prévu de nous rendre sur l'île d'Ouessant. Pour cela, et par rapport à notre pseudo planning de cinq jours en Bretagne, il nous faut continuer d'avancer vers l'Ouest.

Nous faisons tout de même une petite promenade en suivant le sentier du littoral partant de l'hôtel. il longe la côte, proposant de beaux panoramas sur le sable blanc fin et les rochers éparpillés entre mer et plage. La lumière est magnifique. Une sorte de grain apaisant, accompagnée d'un doux air maritime accompagné de sons légers composés par les oiseaux aux vols passagers et les vagues allant discrètement s'apposer sur le sable humide de bord de plage.

Nous marchons sur le sentier longeant la plage de Pors Pol, entre mer à notre droite et pavillons reculés à notre gauche. Des pavillons et des jardins qui ont su se positionner par rapport aux quelques énormes rochers qui étaient là bien avant eux et qui semblent indéplaçables de toute façon, histoire de renforcer l'idée qu'ici, il faut construire avecla nature, et non contre la nature.

Brignogan-Plage, plage Pors Pol, panoramique (29)

Nous sommes toujours sur la côte des Légendes.
"C'est à l'Ouest de l'échancrure de la grève de Goulven que débutent la Côte des Légendes et le littoral de Brigognan. Univers minéral où le granite est roi, le bord de mer est littéralement déchiqueté et voit alterner d'étroites plages de sable fin et de longues avancées rocheuses. Au départ du sémaphore et de la plage des Chardons bleus, on parvient à l'épaisse pointe de Pontusval.

Brignogan-Plage, plage Pors Pol

Cette côte tourmentée a vu sombrer de nombreux navires : très pauvres, les pêcheurs-paysans de la région (Pays pagan) étaient de célèbres pilleurs d'épaves jusqu'à ce que Colbert interdise cette pratique. Les écueils dangereux que l'on aperçoit au large sont relayés sur les plages par un véritable rempart minéral constitué de milliers de rochers éparpillés sur le sable."ÉDITIONS ATLAS

Brignogan-plage, plage et coquillages (29)           Brignogan-Plage, plage Pors Pol, eau (29)

On raconte que, jadis, cette côte sur laquelle nous marchons, était habitée par des paysans pêcheurs très pauvres. On dit qu'ils jouaient les naufrageurs en allumant des fanaux sur les dunes afin de tromper les vaisseaux croisant le large. Une fois échoués, ils pillaient alors les bateaux.
Aujourd'hui, pas grand monde sur les dunes et sur la plage, hormis quelques bécasseaux et pluviers.

Brignogan-Plage, plage Pors Pol, pluviers (29)

Brignogan-Plage, plage Pors Pol, vue Est (29)

Dans la continuité de la plage de Pors Pol, nous atteignons la plage du Phare, dominé par son phare emblématique du pays breton. Par contre, un panneau nous rappelle que les chiens écoutant de la musique sur des ghetto-blaster sont interdits sur la plage.

Brignogan-Plage, plage Pors Pol, panneau et phare de Pontusval (29)

Tu le vois le phare. Là-bas au fond, comme défiant les rochers. Le phare de Pontusval. Légendaire phare breton apparemment. Pourquoi ? Un petit panneau touristique-explicatif nous raconte brièvement l'histoire de ce monument.

Brignogan-Plage, plage du phare et phare de Pontusval (29)

"La beauté sauvage des rivages du pays Pagan a toujours été redoutée par les marins du fait de ses roches granitiques, de ses forts courants et aussi de ce que la tradition attribue à cette "Côte des Naufrageurs". Depuis longtemps ces parages ont été fréquentés par des navires qui venaient par gros temps chercher l'abri du côté de l'Aber-Wrac'h, de l'Île de Batz ou bien encore dans le port de Pontusval. Mais, au XIXème siècle, les jours de forte brume, les phares de l'Île Vierge et ceux de Batz restaient invisibles. De surcroît des courants violents entraînaient les bateaux vers les rochers de Beg-Pol. Chaque année, de nombreux naufrages se produisaient ici. Aussi, dès 1865, les autorités demandèrent l'établissement d'un feu sur la pointe de Pontusval.
Décidé fin 1867, l'édification du phare fut conduite avec les matériaux du pays dans une grande célérité par une entreprise de Landerneau. Depuis le 15 septembre 1869, du haut de ses 18 mètres, d'une portée d'environ 10 miles, il remplit fidèlement sa mission."

Ah ben merde, je croyais qu'il y aurait plus d'anecdotes, de légendes, de mystères que ça.

Brignogan-Plage, plage Pors Pol et phare de Pontusval (29)

La pointe de Pontusval, sur laquelle veille ce phare, se pare d'un extraordinaire chaos de granite gris au pied duquel Mélanie ne peut s'empêcher d'aller se poser quelque temps pour profiter de la quiétude intrigante de l'endroit.

Brignogan-Plage, plage Pors Pol, rochers (29)
JEU :
Retrouve Mélanie sur la photo ci-haut que tu ne retrouves pas sur la photo ci-bas
et gagne ton poids en algues.
Brignogan-Plage, phare de Pontusval (29)

L'eau de mer s'est infiltrée dans les fissures de la roche et ont fini par la désagréger en blocs que l'érosion a modelé patiemment. Puis, arrondis par la houle et le vent, les rochers présentent des silhouettes tourmentées.
On nous a parlé de la présence d'un des plus grands menhirs de Bretagne dans les parages : le menhir de Men Marz (pierre du prodige). Avec plus de huit mètres de haut et surmonté d'une croix, nous pensions le voir facilement, mais non. Pas vu !

Nous faisons donc demi-tour pour retrouver le merveilleux Hôtel de la Mer, puis le parking, puis la voiture afin de reprendre notre périple vers l'Ouest breton.

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Eh bien, nous continuerons de longer les côtes nord de la Bretagne pour passer non loin de l'île Vierge, avant de traverser les Abers et faire une pause à Portsall pour arriver au Conquet avant d'embarquer pour l'île d'Ouessant... peut être.

 

 

 

 

Balkan Beat Box à Lons (64)

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Allez,
une petite pause musicale !


Cela faisait une paye... N'exagérons pas non plus, disons plutôt une solde... que je n'étais pas allé voir un concert. Rendez-vous était pris le 21 novembre 2017 pour aller voir le groupe Balkan Beat Box en concert à L'Espace James Chambaud de Lons, dans le 64.
J'ai pris la voiture, il faisait nuit, je suis passé devant quelques gros commerces, comme...

Tu aimes bricoler en te faisant très très mal ?
Une seule adresse !
Anglet, Castrama
♫ Castra Castra Castramaaaaaaaaaaaaaa ♫

 

Pendant ce temps, je-ne-sais-quelle-radio parlait des différents tourments rencontrée par la toile "La ronde de nuit" depuis sa réalisation en 1642.

La ronde de nuit
La ronde de nuit, Rembrandt, huile sur toile, 1642
Rijksmuseum, Amsterdam

"La plupart des tableaux coulent des jours paisibles, bien à l’abri dans les musées. D’autres œuvres, au contraire, connaissent un destin plus mouvementé... C’est le cas de La Ronde de nuit, l’un des chefs-d’œuvre du peintre hollandais du XVIIème siècle, Rembrandt. La vie de ce célèbre portrait de groupe n’est pas un long fleuve tranquille !
Ce tableau a été peint l'année de la mort de Saskia, la première épouse de Rembrandt et s'assombrit inexorablement en raison d'un apprêt au bitume de Judée. Les ennuis commencent un siècle après son achèvement, lors de son déménagement à l’hôtel de ville d’Amsterdam. La toile est bien plus grande que l’emplacement prévu pour l’accueillir… Pas de problème ! L’œuvre est retaillée et découpée sur trois côtés, sans scrupule, pour s’intégrer au lieu.

Oublié pendant un temps, le tableau de Rembrandt est redécouvert un siècle plus tard, au moment où il entre au musée d’Amsterdam. C’est à cette époque qu’il devient l’une des œuvres les plus admirées de l’artiste. Toutefois, le musée n’est pas un calme lieu de retraite, bien au contraire !
En 1911, un homme la taillade au couteau sans raison. Puis, en 1975, un enseignant se précipite sur le tableau en hurlant :
“Je suis envoyé par Jésus-Christ !” puis lacère également la toile de douze coups de couteau. Le coupable finit en hôpital psychiatrique où il se suicidera moins d'un an plus tard sans avoir donné d'explication à son acte et sans qu'il ne soit condamné. Quant à l'œuvre, il faut plusieurs années pour la restaurer et camoufler les dégâts.
Finalement,
La Ronde de nuit est à nouveau exposée, cette fois protégée par une vitre. Cette dernière est par la suite retirée. Grave erreur ! En 1990, l’œuvre est à nouveau vandalisée. Un homme s’approche et projette un flacon d’acide sur la toile. Heureusement, les dégâts ne sont pas trop importants, et les restaurateurs du musée parviennent à rendre rapidement à la toile tout son éclat.

Espérons qu’à l’avenir les admirateurs de Rembrandt seront moins violents !"

Pourquoi s'attaquer à cette oeuvre précisément ?

Bon... J'arrive à Lons, puis àL'Espace James Chambaud. Un bâtiment qui, apparemment, ne fait pas l'hunamité d'un point de vue architectural. Toutefois, sur un point culturel et culturel, il semble très ouvert. Cherchant l'entrée de la salle de concert, je me suis retrouvé dans un long couloir jonché de dizaines de portes ayant chacune le nom d'un artiste-musicien. La porte Louis Armstrong, la porte Dizzy Gillespie, la porte Ella Fitzgerald, la porte John Coltrane, la porte Chet Baker, la porte Miles Davis, la porte Stan Getz, la porte Django Reinhardt,... Je te dis : des dizaines de portes avec chacune un nom évoquant une oeuvre magistrale. Et de derrière chacune de ses portes sortaient des notes de saxophone, de trompette, de piano, de clarinette. Quelle étrange et belle impression de naviguer ici, par hasard... jusqu'à ce que j'arrive dans une impasse. Une grande salle dans laquelle se trouvaient des gens avec des partitions. Peut être une chorale. Je leur ai demandé où se trouvait la salle de concert. Ils m'ont répondu que ce n'était "pas du tout ici, mais en bas, de l'autre côté. Ici, ce sont les cours d'instruments et de chants."
Demi-tour, re-passage devant les portes musicales, puis redescendre l'escalier sans indication, ressortir dans la rue et constater que l'entrée de la salle se trouvait un peu plus loin. Ce passage dans le couloir m'a rappelé le générique de cette émission de cinéma dans lequel on voyait un gars ouvrir des portes et tomber sur des comédiennes/diens dans une scène de film. Je ne sais plus quelle est cette émission ?!


Non, c'est pas ça.
Merde, je ne sais plus le titre !

 

 

BREF !

EH OH !


MUSIQUE, CONCERT,


BALKAN BEAT BOX
LÀÀÀÀÀÀÀÀ !!!!!

 

J'ai trouvé l'entrée. J'ai donné mon billet, on m'a laissé passer, je suis allé au bar pour boire un panaché.

Balkan beat bièreNon, je déconne : une bonne grosse bière.
C'est parce que panaché, ça rimait
avec le reste de la phrase.
En attendant le début du concert,
je me suis penché sur l'histoire de ce groupe.

 

 

 

Trio électro israélien, forméà New York en 2003, Balkan Beat Box est un groupe de musique formé par le saxophoniste Ori Kaplan (ancien membre du groupe Gogol Bordello) et le percussionniste-producteur-programmateur Tamir Muskat, deux Israéliens vivant àNew York, très vite rejoint par le chanteur israélien Tomer Yosef (également MC, comédien et producteur des soeurs A-Wa).

Leur musique est la rencontre entre des influences des musiques traditionnelles d'Israël, de la Méditerranée et des Balkans avec un son électro, "mélange énervé et ultra dansant de hip-hop, de dub, de beats survoltés" (Télérama).
"A cause de nos origines familiales russes, polonaises et roumaines, Tamir et moi étions obsédés par les musiques des Balkans. Mais c'était juste une base de travail, pour inventer une pop du monde un peu futuriste.", raconte Ori Kaplan.
Ils militent pour la paix au Proche-Orient comme le laissent présager les textes de certains de leur morceaux et le titre de leur deuxième album, Nu Med signifiant Nouvelle Méditerranée."
Un esprit politiquement incorrect qui est presque la marque de fabrique du groupe, avec les titres engagés La Bush Resistance, Ramallah-Tel Aviv ou Political Fuck, un pamphlet englobant toutes les révolutions de rue (des printemps arabes aux manifestations israéliennes contre les injustices sociales), qui eut les honneurs de la chaîne Al Jazeera, ou encore War Again, assorti d'un clip choc." (Télérama)

Leur dernier album, Shout it Out !, est sorti en 2016.

 

Le concert commence sur les chapeaux de roue
avec une belle énergie.
Le rythme est donné.

Lons, Balkan Beat Box, concert, novembre 2017 (64)

Lons, Balkan Beat Box, concert, novembre 2017

Lons, Balkan Beat Box, concert, novembre 2017 

Lons, Balkan Beat Box, concert (64)

 

 

 

 

 


LE PIC D'IPARLA, comme si tu y étais (64)

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Iparla ! Cela fait longtemps que j'entendais parler de ce lieu, mais je ne m'y étais encore jamais rendu.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


Oh dis don', elle est courte cette introduction. Mais que veux-tu : c'est vrai, j'ai souvent entendu parler d'Iparla... Tiens, ça sonne bien, "parler d'Iparla", on dirait une chanson de Benjamin Biolay. Et des fois, comme ça pour rien et à des moments inattendus, je pense à sa chanson "Roma" dont le refrain est : ♫ "Roma, Rome en un seul jour, Amor, Rome en une seule fois"♫ ; c'est à dire  -et tu l'auras remarqué-  Roma-Amor, anagramme. Et je me dis : "Cela aurait vraiment donné une autre chanson s'il avait décidé de rendre hommage à Trouville." C'est vrai :♫"Trouville, parle-moi d'amour, Villetrou, parle-moi de toi"♫.

Oui alors bon : fermons la parenthèse Biolay et réouvrons le billet Iparla.

J'ai souvent entendu parler d'Iparla depuis ces dix années où je réside dans le Pays Basque. La première fois que j'ai entendu ce nom, j'ai cru que c'était celui d'une race d'animal, genre alpaga. Mais non puisque le milieu naturel de ce bel animal se trouve plutôt dans la Cordillère des Andes.
Parait-il que c'est l'une des randonnées les plus empruntée du Pays Basque. Mais ce n'est qu'une rumeur qui court dans la région ; un peu comme celles hypothésant le fait que Lady Gaga serait hermaphrodite, que Michael Jackson serait toujours vivant, que les fesses de Jennifer Lopez seraient assurées pour 300 millions de dollars, que l'homme n'aurait jamais marché sur la lune, que les statues de l'île de Pâques viendraient de Venus, que le soleil se mettra soudainement à foncer sur la Terre le 22 janvier 2023, et tout ça et tout ça.
Toujours est-il que la randonnée vers le pic d'Iparla propose, parait-il, des panoramas incroyables sur les Landes, l'océan Atlantiques, les Pyrénées allant de la Rhune au Pic du Midi de Bigorre en passant par les pics d'Ansabère, d'Anie et d'Orhy."Et le Mont Blanc ?", me diras-tu. "Tu t'calmes direct !", te répondrais-je.
Légendaire randonnée vers le Pic d'Iparla, l'une des plus belles à faire dans la région ! Vertigineuse avec ses sentiers évoluant sur la frontière franco-espagnole entre Pyrénées-Atlantiques et province de Navarre.

Plusieurs chemins sont possibles pour atteindre le pic d'Iparla.

Mais attention, si tous les chemins mènent à Trouville... à Rome, tous les sentiers ne mènent pas forcément à l'Iparla.
1) On peut le faire simplement en partant de Bidarray et réaliser un aller-retour par le même sentier ; ce qui équivaut à une marche de 11,5 kilomètres avec un dénivelé de 930 mètres pour 5h30 de randonnée environ.

iparla_carte
Carte : Thvn

2) On peut préférer la version "Pic d'Iparla en continu" qui permet de relier Bidarray à Saint-Etienne-de-Baïgorry, soit 5 heures de marche pour un dénivelé de 1410 mètres sur une distance de 16,3 km. Nous aurions pu choisir cette perspective, mais étant donné que nous sommes venus qu'à une seule voiture, il nous aurait fallu rejoindre Bidarray à pied ensuite, soit une randonnée de 32,3 kilomètres, sachant que nous allons partir vers 10h30, que la nuit tombe vers 17h00 et que Stade 2 commence maintenant à 16h30. Bon, bref : on n'a pas choisi cette possibilité.

3) Il y a également plusieurs versions "Pic d'Iparla en réalisant une boucle". Partir de Bidarray pour atteindre le pic d'Iparla par les cols de Lacho et Iparla avant de continuer sur le pic de Toutoulia et redescendre vers la vallée de la Nive par les cols d'Harrieta et de Galarzé. Mais nous aviosn peur que le sentier de retour ne soit pas très bien balisé.

iparla, rando boucle
Carte : Pyrénées Magazine

Rando Iparla caché4) Et puis, enfin, pourquoi pas choisir la randonnée dite "la face cachée de l'Iparla".
8 heures avec un dénivelé de 1200 mètres pour une distance de 15 km.
Le problème  -comme son nom l'indique-  c'est que nous ne passerons pas par le Pic d'Iparla alors que c'est quand même un peu le but, vois-tu. (Carte : Pays Basque magazine)

 

 

 

DONC : finalement, après moult débats, retournement de vestes et discussions inutiles, nous avons opté pour la proposition n°1, soit l'aller-retour simple avec passage par le même chemin.

Je suis déjà venu du côté de Bidarray revoir mon premier amour♫ qui m'a donné rendez-vous sous le chêne ♫ et se laissait embrasser ♪ sur la joue... Qu'est-ce que je raconte ?!
Oui, je suis déjà venu du côté de Bidarray il y a de cela cinq ans, c'était en 2012 ; une année riche en évènement qui avait vu l'élection présidentielle française remportée par François Hollande pendant que le robot Curiosity arrivait sur mars alors que Psy avec son tube Gangnam Style dépassait le milliard de vues sur YouTube. De mon côté, je n'avais pas pris la direction de l'Iparla, mais d'un autre lieu mythique du Pays Basque : la grotte du saint-qui-sue...

 Souvenons-nous.

Quelle aventure ! Quel suspense ! J'avais ensuite poursuivi mon chemin en direction d'Artzamendi en suivant le GR10 par le col d'Espalza pour une randonnée de 17 kilomètres avec un dénivelé de plus de 1000 mètres.

Mais jamais Ô grand jamais je n'avais foulé les sentiers menant aux crêtes d'Iparla. Car oui, Mesdames et Messieurs, nous parlons bien de crêtes ! Et c'est pas parce qu'on a bu quelques pintes àLa Pétrolette la veille qu'on va pas y aller !!!

Bayonne, La pétrolette, apéro (64)

Je ne sais pas pourquoi je m'emporte d'un seul coup là ?!
Rendez-vous était pris avec l'ami Fred pour partir pour cette belle randonnée en cette fin de mois d'octobre 2017.

ALLEZ, C'EST PARTI !

Urcuit, Briscous, Hasparren, Bonloc, Zimacko, Battiston, Bossis, Larios, Genghini... Qu'est-ce que j'dis ?... Bonloc, et hop on se plante de route et on arrive à Hélette ! Rien à voir ! On choppe la D119 un peu plus loin pour rejoindre Louhossoa, D918, Bidarray ! Voilà !

 

AMBIANCE !

Bidarray, église en contre-jour (64)

Dans un paysage mouvementé sur lequel planent les grands vautours fauves, Bidarray, dont les maisons blanches s'éparpillent au-dessus de la vallée de la Nive, sait conserver ses mystères.

Bidarray, hôtel du pont d'Enfer

Une légende raconte que quand le diable voulut apprendre le basque Euskara, il n'y put parvenir, dit-on, car cette langue est d'origine divine. De rage, Lucifer se jeta dans la Nive du haut du Pont d'Enfer. Attention : le Pont d'Enfer n'est pas le pont qui enjambe la Nive de l'Hôtel Noblia à l'Hôtel du Pont d'Enfer. Non, celui-ci, c'est le Pont Noblia. D'ailleurs, une autre légende dit que ce sont les Laminaks qui auraient construit ce pont avec ses deux arches gothiques encadrant une troisième, en plein cintre, qui forme en se reflétant dans l'eau calme un cercle parfait. Les Laminaks sont des petits génies féminins peuplant les sources, les rivières et les grottes du pays basque. Toujours prêts à rendre service, c'est à eux que l'on doit bien des constructions. Mais ces petits lutins ne terminent jamais tout à fait leur ouvrage. En cherchant bien, on s'aperçoit en effet qu'il manque deux pierres à l'édifice.
Le Pont d'Enfer, lui, se trouve un peu à l'écart de Bidarray. Il s'agit d'une passerelle rustique de pierre jetée sur le torrent Bastan.

Bidarray, le pont d'Enfer

 Le nom de Bidarray signifierait "chemin dans les épineux" des mots basques bide (chemin) et de arrhan (épineux). Voilà, ça, c'est dit.

 

En attendant, nous n'avons pas vraiment le beau temps. Des nuages noirs ♫ qui viennent du nord colorent la terre, ♫ les lacs, les rivières, c'est le décor de ♫Bidarray. Hein ? Mais non, je ne fais pas de plagia.
Malgré cette météo menaçante, nous partons à l'assaut des crêtes d'Iparla.

ALLEZ, C'EST PARTI !
Encore.

Mais tout d'abord, un petit rappel de ce qui nous attend.
Pour rejoindre le pic d'Iparla situéà 1044 mètres d'altitude, il nous faudra marcher sur le GR10 durant 5,5 kilomètres, soient 11 kilomètres aller-retour puisque nous n'avons pas prévu d'aller jusqu'à Saint-Etienne-de-Baïgorry.
Le dénivelé annoncé sera de 930 mètres, nous faisant passer de 143 mètres à 1 044 mètres très précisément pour une durée de 5 heures si nous ne tombons pas d'une falaise entre temps, ou si nous ne croisons pas un bar à mojitos au sommet.

ALLEZ, C'EST PARTI !
Toujours.

Nous nous sommes garés sur le parking jouxtant le bar-restaurant-auberge L'Iparla. C'est de là que nous partons aux alentours de 11 heures puisque nous avons fait un léger détour touristique involontaire en voiture juste avant pour rejoindre Bidarray.
Pour commencer, nous suivons une route de bien belle facture, étendant sa couleur gris bitume au milieu de verts pâturages, parfois parcourus par quelques brebis occupées à ruminer cette vive herbe grasse.

A) Bidarray, Iparla, brebis (64)

A) Bidarray, Iparla, départ (64)

Tu l'as compris : il nous faut suivre le GR10. Fabuleux GR10 ! Incroyable GR10, qui s'en va traverser les Pyrénées d'Est en Ouest, ou d'Ouest en Est, suivant d'où tu pars. Plus de 900 kilomètres dans les montagnes, de l'océan Atlantique à la Mer Méditerranée, ou de la mer Méditerranée à l'océan Atlantique, suivant d'où tu pars. Hendaye à Banyuls, Banyuls à Hendaye, suivant d'où tu pars.

GR10
Carte : Besoin d'aventure

Mais j'en ai déjà parlé pas mal de fois ici, donc je ne m'attarderai pas plus longtemps.
Nous marchons sur la route. Quelques lacets plus tard, nous avons déjà une belle vue sur Bidarray qui s'éloigne peu à peu. La route bitumée devient chemin. Un chemin qui nous amène dans une cour de ferme, la ferme Urdabordia. C'est étrange : nous avons vraiment l'impression de rentrer chez les gens. Un chien blanc aux yeux bleus vifs nous regarde sans broncher. Il doit être habituéà voir passer des randonneurs. Nous ouvrons une barrière à bétail sous le regard de quelques dizaines de brebis...

A) Bidarray, Iparla, village, Gakoeta et brebis (64)

Puis nous attaquons le sentier. Un sentier qui monte assez raidement dans un premier temps ; ce qui nous laisse le temps de chercher les marques blanches et rouges du GR10 et d'observer la flore discrète en cette saison, mais encore bel et bien présente. Nous croisons quelques crocus et d'autres dont j'ignore le nom.

A) Bidarray, Iparla, GR10 (64)            A) Bidarray, Iparla, fleur (64)
Couleursrando

En levant la tête, nous pouvons apercevoir l'espace d'un court instant le but à atteindre : le pic d'Iparla !

A) Bidarray, Iparla, vue sur les crètes (64)

Bon. Vu comme ça, c'est loin et pas très impressionnant. Il faut dire que l'on ne voit pas grand chose. Une bonne nouvelle toutefois : il est dégagé. Pas de pluie, pas de nuages. Nous entrons dans un petit sous-bois situé au pied d'Harrihandi. Les feuilles des arbres n'ont pas encore revêtu leurs couleurs automnales. La nature change plus tardivement dans le Pays Basque avec ce climat plus tempéré.
Au sortir du sous-bois, nous arrivons dans un endroit avec une vue dégagée. Il y a là quelques chaos rocheux sans nom, ni légende, qui se jouent à cache-cache avec les fougères orangées. Derrière nous, plein nord, Bidarray a déjà disparu pour le moment. Seuls le Baïgura et le mont Ursuya sortent leurs sommets du panorama.

B) Bidarray, Iparla, rochers (64)           B) Bidarray, Iparla, rochers et Mont Baïgura (64)

B) Bidarray, Iparla, rochers           B) Bidarray, Iparla, vue nord sur le Baïgura (64)

Nous continuons de suivre le sentier très creusé par les pluies et autres. Parfois, nous avons l'impression de marcher dans un fossé. C'est le cas notamment à hauteur du col de Pagalepoa (455 m d'altitude).
Sur notre gauche, un rayon de soleil transperce les nuages de plus en plus présents pour venir se poser sur un champ de l'Elgeta.

B) Bidarray, Iparla, sentier et rochers (64)             B) Bidarray, Iparla, vue sur la vallée de la Nive (64)

Après avoir passé Pagalepoa,
nous arrivons au col de Bourouzune
517 mètres.
C) Bidarray, Iparla, col de Borouzune (64)

L'ambiance commence à changer. L'air est plus vif , le sol de plus en plus rocailleux, la végétation de plus en plus rare nous laissant admirer les alentours de la montée vers Iparla.
Nous passons à proximité d'une ancienne bergerie en ruine.

C) Bidarray, Iparla, ancienne bergerie

Dans le ciel, au-dessus de nos têtes, une silhouette large et floue est en approche...

C) Bidarray, col de Borouzune, vautour flou (64)

 

Ce sont des vautours, très nombreux par ici...

C) Bidarray, col de Borouzune, vautour (64)         C) Bidarray, col de Borouzune, vautour         C) Bidarray, col de Borouzune, vautour

Alors qu'au sol, parfois dans des endroits périlleux, les brebis paîtrent en équilibre. L'une d'entre elle semble avoir le rôle de guet et ne nous lâche pas du regard. Mais elle fout les boules avec cette allure, cette lumière, cette position sur son rocher !!!!

D) Bidarray, Iparla, brebis gardienne (64)

Elle semble attendre de voir quelle direction nous allons prendre. Car oui, ici, au col de Bourouzune, il y a deux possibilités.
1) Soit nous prenons à droite pour nous aventurer sur un chemin qui s'en va au loin vers le col de Laxo.
Prononce Lacho puisque dans le pays basque, le X se prononce CH. Rappelons-le : on ne dit pas des films X, mais des films CHE.
Le Col de Laxo:Lacho se trouvant à 520 mètres d'altitude, il nous faudra ensuite opérer un virage sur la gauche afin d'atteindre un grand et long plateau herbeux, début des crêtes d'Iparla.

2) Soit nous prenons à gauche pour longer les crêtes qui ne sont pas encore les crêtes d'Iparla, mais qui s'avouent être déjà impressionnantes par leur à-pic sur la vallée naissante de la Nive. Pour cela, et pour ne pas simplifier le trajet, il nous faudra également franchir quelques chaos rocheux.

3) C'est trop compliqué de faire tout le temps des choix alors nous décidons de rester ici et de ne plus bouger. Mais ça aussi, c'est prendre une décision et c'est de loin la moins intéressante.

Nous choisissons la seconde proposition. Apparemment, il y a encore quelques années, le chemin officiel balisé GR10 était celui qui partait à droite. Il semblerait que le sentier de gauche ait été aménagé.
Nous contournons le monticule rocheux sur lequel s'est posée la brebis gardienne qui ne nous lâche décidément pas du regard.

D) Bidarray, Iparla, brebis gardienne               D) Bidarray, Iparla, GR10, cairn (64)

Un peu plus haut, nous croisons une autre ruine de bergerie. Celle-ci est quelque peu "aménagée" avec une table en pierre au milieu des éboulis pour se poser face à un beau panorama sur le sommet d'Harriondi, Bidarray et ses alentours. Au premier plan, le troupeau de brebis croisé un peu plus bas continue de paître tranquillement en équilibriste.

E) Bidarray, Iparla, promontoire panoramique

De cette hauteur, on remarque d'avantage que Bidarray est d'avantage un éparpillement de fermes et de bergeries traditionnelles dont beaucoup remontent au XVIIème siècle.
"Mille fois reblanchies à la chaux, soulignées d'un long balcon où l'on séchait naguère le grain, elles sont réhaussées aux ouvertures d'encadrements de grès rose où le propriétaire a gravé sa 'signature'."ÉDITIONS ATLAS

Nous continuons à monter. Sur le flanc des montagnes surplombant la Nive, nous remarquons encore quelques ruines éparses, des murs restants ou encore un enclos en pierres sèches.

E) Bidarray, Iparla, ruines ancienne bergerie (64)               E) Bidarray, Iparla, vue sur la vallée et le Larla (64)

Nous arrivons à un passage serré entre les rochers et le vide, à flanc de montagne.

F) BIdarray, Iparla, passage difficile (64)Heureusement, le sentier, transformé en petite trace, a été aménagé et nous pouvons nous accrocher à une élingue métallique solidement reliée à la roche.
C'est beaucoup moins dangereux, périlleux et impressionnant que le sentier reliant les trois sommets des Trois Couronnes que nous avions emprunté il y a quelques mois (Les Trois Couronne, Espagne).

 

 

 

 

 

 

 

 

F) BIdarray, Iparla, jonction (64)Une fois ce passage franchi sans encombre, nous rejoignons un espace plus dégagé sous l'apparence d'une pente herbeuse, dominée par une sculpture rocheuse naturelle originale.
C'est un bon promontoire pour observer les alentours et distinguer les différentes montagnes de la Navarre qui ont fait leur apparition de par l'altitude que nous venons d'atteindre.

 

 

 

 

 

 

F) BIdarray, Iparla, du sentier au plateau, rocher table (64)

Nous avançons à présent sur un vaste plateau herbeux. C'est le début de la corniche formée par les crêtes d'Iparla. Nous sommes à 900 mètres d'altitude.

G) Biddaray, Iparla, arrivée sur le plateau herbeux

G) Biddaray, Iparla, arrivée sur le plateau herbeux, croix (64)

G) Biddaray, Iparla, arrivée sur le plateau herbeux

Juste en face, à l'Ouest, Artzamendi ("montagne de l'ours") est éclairée par un bref rayon de soleil faisant ressortir ses couleurs automnales et ses émetteurs hertziens.

G) Biddaray, Iparla, arrivée sur le plateau herbeux, Artzamendi (64)

Entre l'Iparla et l'Artzamendi passe la frontière franco-espagnole sur laquelle on peut parfois croiser des cromlechs préhistoriques. Plus bas, dans la vallée de la Nive, les vestiges d'un village de chercheurs d'or sont à peine visibles. Parait-il que les seuls gisements du val de Nive auraient permis au Carthaginois Hannibal de financer sa fabuleuse expédition vers Rome...
Toujours est-il qu'aujourd'hui encore, on parle parfois des richesses enfouies des montagnes d'Itxassou, petit village localisé au pied d'Artzamendi, bien connu pour ses cerises noires. En 2015, il était même question de relancer l'exploitation du fameux minerai. Une société minière basée dans le Loiret avait déposé une demande de prospection de l'or d'Itxassou, mais elle fut classée sans suite, divisant les habitants et les exploitants agricoles de la région. En effet, selon ces défenseurs de l'environnement, la prospection de l'or nécessite l'emploi de certaines substances chimiques, telles que le mercure ou encore l'arsenic. Le risque de pollution aurait été réel dans cette zone qui bénéficie d'une AOC pour le piment d'Espelette (CF : France 3 Régions).

Le grand plateau herbeux sur lequel nous sommes est aussi un bon refuge pour les brebis et les pottoks.

G) Biddaray, Iparla, arrivée sur le plateau herbeux, brebis

G) Biddaray, Iparla, arrivée sur le plateau herbeux, pottoks (64)           G) Biddaray, Iparla, arrivée sur le plateau herbeux, brebis

G) Biddaray, Iparla, arrivée sur le plateau herbeux, pottok

Le pottok, petit cheval sauvage des Pyrénées, avait presque disparu dans les années 1990. Une perte d'autant plus funeste qu'il joue un rôle important dans le débroussaillage des montagne, donc dans la prévention des incendies. À Bidarray, sur le versant nord de la Nive qui nous fait face, une réserve naturelle avait été créée à son intention. On y protégeait les derniers spécimens. Sa fermeture en 2005 fut une bonne nouvelle : la race était sauvée et le troupeau put retrouver sa liberté.

Mais tout ceci est bien sympa, mais si nous avons tout ce chemin, c'set aussi et surtout pour approcher les vertigineuses crêtes d'Iparla. Alors, quittons quelque temps ce beau et grand plateau herbeux pour nous approcher du précipice.

Le temps est très changeant et propose une luminosité très différente chaque seconde. Le Talatzé (905 m) apparaît, disparaît, apparaît, disparaît, apparaît, disparaît... Bon, ça suffit !

H) Bidarray, Iparla, longer les crètes, brouillard (64)          H) Bidarray, Iparla, longer les crètes, vue sur vallée (64)

Parfois, un petit rayon de soleil transperce les nuages gris pour venir se poser sur les sommets des Aldudes au loin.

H) Bidarray, Iparla, longer les falaises, vue sur la vallée

Nous marchons à présent le long de la corniche d'Iparla d'une longueur de 2,3 kilomètres. Je crois que ce lieu est appeléLarrateko Hegia. Le plateau apparaît dans sa totalité, légèrement penché, avant de laisser place aux impressionnantes falaises à pic.

H) Bidarray, Iparla, longer les crètes, plateau et falaises (64)

H) Bidarray, Iparla, longer les falaises, brebis acrobates (64)            H) Bidarray, Iparla, longer les falaises

H) Bidarray, Iparla, longer les falaises (64)           H) Bidarray, Iparla, longer les falaises

H) Bidarray, Iparla, longer les crètes, découpage (64)

Quelques vautours planent au-dessus de nos têtes. Même si nous ne les voyons pas toujours, nous entendons leurs grands ailes briser le vent dans un grand souffle inquiétant.

H) Bidarray, Iparla, longer les falaises, vautour              I) Bidarray, Iparla, longer les falaises, vautour (64)

J) Bidarray, Iparla, crètes dans le brouillard (64)


En longeant ces crêtes, il est important de ne pas trop disperser son regard vers le lointain.

La corniche est belle, dentelée, découpée... et dangereuse, surprenante.

I) Bidarray, Iparla, longer les falaises abruptes (64)             I) Bidarray, Iparla, longer les falaises, sud

I) Bidarray, Iparla, longer les falaises, ouverture 64)

Mais sur son plateau, elle possède également d'impressionnantes crevasses. Très profonde et très étroites, elles sont de vrais gouffres dangereux.

I) Bidarray, Iparla, longer les falaises, crevasse 64)

Cela me fait penser au film "127 heures". Mais surtout à son remake :

127 heures de plusLe premier opus a rencontré un tel succès qu'Hollywood a décidé de sortir une pseudo-suite : 127 HEURES DE PLUS.
Pitch : Aron Alston est un peu con ou tout simplement sado-masochiste. Voulant à tout prix revenir dans la crevasse où il était resté bloqué 127 heures, il se retrouve à nouveau coincé dans celle-ci sans téléphone portable, ...avec juste une caméra pour filmer, cette fois-ci, sa jambe bloquée sous une pierre.
La critique : Manque de bol pour Aron Alston ou volonté délibérée des majors du cinéma américain à vouloir faire du pognon (quitte àêtre ridicules et peu crédibles), toujours est-il que cette suite présente quelques bonne surprises comme cette apparition surprise d'Eddy Murphy qui, déguisé en addax, tombe malencontreusement lui-aussi dans le gouffre, sur le pauvre Aron, interprété par le toujours insipide James Franco. Bref : un bon film à voir un dimanche soir après Stade 2 et  7 à 8.

 

Nous passons maintenant la frontière franco-espagnole marquée par un mur composé de dalles de grès au milieu duquel une petite ouverture nous permet de passer d'un pays à l'autre sans douane, ni contrôle de papier.

I) Bidarray, Iparla, passer la frontière (64)           I) Bidarray, Iparla, passer la frontière

Nous avons laissé le grand plateau herbeux derrière nous. Le chemin est devenu petit sentier tentant de se faufiler entre les rochers éparses.

J) Bidarray, Iparla, crètes dans le brouillard

 

J) Bidarray, Iparla, Iparla sortant de la brume (64)Parfois, situé un peu plus haut, nous apercevons le pic d'Iparla faisant une brève apparition entre deux passages d'épais nuages blancs avant de disparaître, tel un fantôme inaccessible.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour ne pas prendre de risque, nous marquons parfois quelques temps d'arrêts afin d'attendre que le brouillard se lève sur les lieux que nous devons traverser.

K) Bidarray, Iparla, le long des crètes, attente (64)

M) Bidarray, Iparla, rochers et Artzamendi (64)

Nous passons à proximité de la borne frontière n°90, puis d'une croix en fer forgé placée au bord de la falaise, érigée à la mémoire de Jean-Baptiste Celhay, décédéà l'âge de 30 ans le 4 février 1948.

L) Bidarray, Iparla, crètes et brume (64)

Nous marquons finalement un arrêt pique-nique àIparlako Lepoa, endroit de transition bien caché du vent dans une sorte d'éboulis. D'après nos calculs et sans se référer à la borne GR10 qui indique le Pic d'Iparla à 45 minutes, il ne doit plus nous rester que quelques mètres à gravir.
Devant nous, les nuages et le brouillard vont et viennent. Une sorte de danse incessante nous laissant parfois croire que la météo va se faire plus clémente pour que nous puissions avoir un beau panorama sur les paysages qui nous entourent et nous situer géographiquement.

J) Bidarray, Iparla, crètes dans le brouillard

L) Bidarray, Iparla, crètes et brouillard (64)

Mais c'est pas gagné.
Petite montée raide dans les rochers pour atteindre un autre petit plateau herbeux. Du moins, c'est ce que nous pensons car nous ne voyons rien. Le brouillard est trop épais. Mais, apparemment, ça y est : nous sommes arrivés au sommet ! Un sommet reconnaissable à sa borne-colonne en béton blanc accompagnée d'une sorte de nichoir en taule rouillée servant aux épreuves de trials.

 N) Bidarray, Iparla, sommet

Nous sommes ici à 1044 mètres d'altitude. Le Pic d'Iparla est le premier sommet à dépasser les 1000 mètres d'altitude depuis l'océan. Pour rappel, la Rhune culmine à 904 m., le Mondarrain à 749 m, Artzamendi à 926 m,...
Alors, bien sûr, tu te dis, toi lectrice/teur : "À une telle altitude avec un tel emplacement géographique, la vue panoramique doit être fantastique !"
Eh bien oui, tu as raison.

LA PREUVE :

En temps normal, ou plutôt par météo clémente et ciel dégagé, nous pourrions apercevoir l'océan, Saint-Jean-de-Luz, Bayonne, Anglet, les plages landaises, puis Artzamendi, la Rhune, le pic du Midi de Bigorre, les sommets de la vallée d'Aspe, comme les pics d'Ansabère et des Trois Rois.

Mais là, nous avons beau regarder à droite en direction de Saint-Etienne-de-Baïgorry...
N) Bidarray, Iparla, sommet, vue sur le sud (64)

...et à gauche en direction de Bidarray...
L) Bidarray, Iparla, crètes et nuage

...le brouillard est le même partout et
ne nous laisse entrevoir aucun champ,
aucun sommet, aucun océan Atlantique,
aucun !

 

Bon, on va quand même faire une petite photo souvenir.

 Jénorme st au sommet du pic d'Iparla (64)

Il ne nous reste plus qu'à redescendre par le même chemin car, vu la densité de la brume, nous n'avons pas trop envie de nous lancer sur des sentiers que nous n'avons pas encore parcourus.

1h30 plus tard, nous rejoignons le parking, puis l'auberge Iparla où deux traileurs nous attendaient pour qu'on leur rende leur I-Phone qu'ils avaient perdu sur les crêtes et que Fred a trouvé en chemin.
Du coup, pour nous remercier, c'est tournée de Mojitos maison.

O) Bidarray, Iparla, arrivée Mojito (64)

 

Voilà.

 

 

LES PIERRES JAUMÂTRES (23)

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Eh oui, c'est la fin de l'année, les vacances approchent, les fêtes, la famille, réveillon, repas, huîtres, saumon, foie gras, dinde, tout ça.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

D'ailleurs, en parlant de foie gras, huître, saumon, dinde tout ça, j'avais l'intention cette année de préparer un repas de réveillon un peu spécial et que j'aurais baptisé"Toutenun !" (prononce "Tout en un !"). La recette ? Simple ! Basique même, comme dirait OrelSan.

Oui : une recette simple et basique, pour aller au plus vite afin de satisfaire ceux qui n'aiment pas les réveillons, ou n'aiment pas leur famille, ou n'aiment pas les deux ; ce qui n'est absolument pas mon cas.
DONC pour ceux qui n'aiment pas passer deux heures à table avec leur famille, mais qui veulent quand même becqueter les aliments nutrionnels essentiels du repas de Noël, j'avais prévu de leur préparer la recette "Toutenun !" (prononce toujours  "Tout en un !") qui consistait à tout mettre dans un seul plat. Mais attention : en restant présentable et gastro ! On n'est pas chez les Romanos, ni les biafrais, là, merde ! Cela se serait appeler l'huître fourrée au foie gras sur son lit de bûche saumonée. Cependant, comme j'ai eu quelques problèmes pour fourrer l'huître, j'ai laissé tomber, j'ai pris la voiture et je suis parti dans la Nièvre du samedi soir rejoindre la famille et les amis.

AVANT CELA
Non, je n'ai pas parlé de la mort de Johnny. Non pas que je m'en foutes, non pas que j'étais trop triste. De toute façon, je fais ce que je veux et nous ne sommes pas toujours obligé d'avoir un avis sur tout.
Toutefois cependant pourtant encore que si bien même que puisque alors, j'ai suivi ses funérailles à la télé. Oui. C'était un excellent interprète et, c'est étrange mais c'est la vie  -ou plutôt la mort-  beaucoup disent aujourd'hui que c'était quelqu'un d'extrêmement généreux.
J'ai donc suivi ses obsèques à la télé, mais en faisant une grande tournée. Non pas des Stades de France et de Navarre, ou des salles de concert, ou des festivals comme le faisait l'artiste, mais une grande tournée des bars de Bayonne dans lesquels il était possible de trouver une télévision diffusant l'évènement. Car oui, on dira ce que l'on voudra, mais le jour où un artiste français (ou belge) ou même une autre personnalité politique, artistique, sportive ou belge parviendra à soulever les foules pour qu'elles se déplacent sur les Champs-Élysées le jour de ses funérailles, eh bien ce jour-là et cette personne là ne sont pas nés. Qui aujourd'hui, toi lectrice/teur, vois-tu obtenir un tel élan populaire pour ses obsèques ? Michel Sardou ? Non, il est bien trop con. Zinedine Zidane ? Et pis quoi encore !? Jacques Chirac ? On l'aime bien, mais les habitants de Mururoa moins. Line Renaud ? Bon, elle est sympa, mais sa cabane au Canada, ça va bien deux secondes. Michel Drucker ? Il serait capable de ressusciter pour commenter lui-même la cérémonie et s'autointerviewer après. Le général de Gaulle ? Oui ben, on va pas le déterrer exprès.
BREF : il semble bien que nous aillons assister en ce samedi 9 décembre 2017 à un évènement populaire unique. C'est donc pour cela qu'àévènement populaire unique, réunion populaire pour y assister DONC tournée des bars de Bayonne pour voir ce qu'il se disait sur l'artiste, l'homme, le déroulé des funérailles et tout ça.
Voici quelques brèves récoltés aux comptoirs des endroits parcourus.

HOMMAGE (ou pas)
À JOHNNY SMET
Bayonne, obsèques de Johnny (64)

La configuration des lieux étaient simples : un bar, une salle, un comptoir, une télé en hauteur diffusant les images de la cérémonie sur TF1 ou France 2. Des gens étaient là, soit pour boire un verre tranquillement entre couples ou amis, soit seuls, soit pour discuter. Des phrases qui volent...
    

"Il y a du monde, mais il y a des trous."

"Et ces fausses filles là, ça les ferait chier de pleurer un peu ?"

"-Y'a pas beaucoup de fleurs.
                        -Y'a pas pas beaucoup de loups non plus."            

             "Elle est pas morte Line Renaud ??" 

"Non mais Macron et sa femme, qu'est-ce qu'ils font là ?"

      "CONNARD DE LELOUCH !"        
                                                                          "Une bombe dans l'église et t'as plus de culture française !"

                     "- Ils pourraient passer du Johnny dans l'église plutôt que leurs chants à la con.
- Oh ! Tu respectes un peu."     

"Ohla, Jean Reno, il a mangé !" 

"Il fait combien dans l'église à ton avis ?"

"Ça va en faire des photos de merde
de son cercueil sur les réseaux sociaux."

      "Ça me gague le discours de Macron !!!"

"Il y a des gens qui sont venus avec leur couverture de survie." 

"Ouais, bon... euh... non mais il faut admettre... que... bon... on aime ou on aime pas...
mais...euh...allez, un blanc s'il te plaît... mais... ohla, ils pleurent tous là...
N'empêche que... c'est joyeux quand même... et... un blanc s'il te plaît...
je sais pas...Les gens, le monde, le froid..."

"Tu peux me ramener à Saint-Pierre après ?"  

"Elle est pas là l'autre conne là, comment elle s'appelle déjà, oh j'sais plus !"

"- Ah, Michael Youn, il dort.
- Il a du se prendre une grosse timbale hier."

"T'as regardé le match hier ?"                     "C'est un sosie ou c'est lui ?"

"Et tes volets, tu les as poncés ?"                        "Depardieu, j'adore par contre."  

"Drucker, Line Renaud...
Ils ne mourront jamais eux ?!"

                                          "Tu te souviens de Gabriella Sabatini ?"

"Bon allez, salut les Johnny !!!"

"Putain, arrêtez avec Victor Hugo !"

"C'EST LA MIENNE !!!!!!!"

"Texto-texto-texto."                                            "Sylvie Vartan, double menton."

"Bernard Montiel, j'ai jamais rien compris à sa carrière."
                                       "La peau de Johnny à la fin, c'était du plâtre."

                               "C'est beau l'harmonica quand tu penses à rien."

    "Et là, le cercueil tombe et on se rend compte qu'il est vide."

"- JOHNNY IL AIMAIT TOUUUUT LE MOOOONNDE !!!
- TA GUUEEEEEEUUUUULLLE !!!!"


Voilà pour mon hommage perso.
Revenons à où nous en étions.

 

 

APRÈS CELA
Cette année, les vacances de Noël commencent tard puisque le calendrier a fait en sorte que le 24 décembre tombe un dimanche. Mais cela ne t'a pas empêcher d'aller faire tes achats toute la semaine et même tout le mois. Alors peut être que malgré ces multiples démarches quotidiennes, tu n'as pas encore trouvé tous les cadeaux nécessaires pour les bonnes personnes.
PAS DE PANIQUE !!!!!Il ne reste plus que quelques heures, mais Tonton Jénorme est là et il a dressé pour toi la liste ultime des cadeaux que tu pourras acheter afin de ravir petits et grands si ta liste n'est pas complète.

Voici notre nouvelle rubrique :

1, 2, 3...
ACHÈTES !!!!

Cadeau de noël enfants        Cadeau de noël hi tech
Pour les enfants précoces                                     Le cadeau Hi-tech

Cadeau de noël jeu
      Cadeau de noël jeu
Les jeux de société

Cadeau de noël peluche                  cadeau de noel, tranches de lard parfument voiture                Cadeau de noël
Le peluche tendance, mais loupée      Le parfumeur de voiture non halal    le jeu créatif, mais dangereux

Cadeau de noël star jesus          Cadeau de noël tapis mortadelle
Cadeau anti Star Wars                                 Un tapis Mortadelle


Cadeau de noël
          un pull
Un cadeau pas cher                                      Un pull bien chaud

Voilà ! Ne me remercie pas, je suis là pour ça, aucun problème.
DONC : les achats de Noël, c'est fait !

 

Comme chaque année, je m'en vais rejoindre famille et amis dans ma Nièvre natale afin de célébrer ces festivités de fin d'année. Pour cela, il me faut rallier Bayonne à Nevers. Nous avons déjà emprunté pas mal de routes et autoroutes diverses pour effectuer ce trajet. Cette fois-ci, j'ai décidé d'emprunter le chemin le plus court ; soient 700 kilomètres au compteur avec un parcours me faisant passer par Bayonne, Bordeaux, Angoulême, Limoges,... bon, là, normalement, j'aurais du poursuivre jusqu'à Chateauroux, Déols, Issoudun, Bourges, Nevers... mais finalement, après Limoges (ville de la porcelaine encore une idée cadeau !), sur l'A20, encore nommél'Occitane, à hauteur de la sortie n°23A, j'ai finalement pris la direction de La Souterraine parce que le nom m'interpellait.
C'est vrai "La Souterraine", qu'est-ce que ce nom pouvait bien cacher ? Pourquoi nommer une ville ainsi ? Quelles en sont les raisons ?
Quelques kilomètres après avoir quitté L'Occitane (que l'on appelle l'A20), j'arrivais à proximité de la ville. Saches tout d'abord que les habitants de La Souterraine sont les Sostraniens. Eh oui, on n'y pense pas assez, mais c'est ainsi. C'est la seconde ville la plus peuplée du département de la Creuse derrière Guéret avec 5300 habitants. La vache, y'a pas grand monde quand même pour une ville peuplée. En même temps, c'est la Creuse, mais nous n'allons pas tomber dans les clichés du style "Ouais, La Creuse, c'est le trou du cul du monde !", "Ohla, tu vis dans la Creuse, mais y'a rien là-bas ?!" ou encore "Même les corbeaux, ils volent à l'envers pour pas voir la Creuse !"STOP !!
Moi, j'aime la Creuse parce que, justement, c'est clair, naturel, vierge. Et puis, ce que tu dois y chercher, c'est à toi de le trouver... ou l'inverse. Ça fait un beau slogan touristique ça ! Emprunt de mystère et de curiosité ! La Creuse, à vous de chercher ce que vous venez y trouver... ou l'inverse.
Tiens, des autocollants existent déjà et des T-Shirts sont en vente !

 

j-aime-la-creuse         la creuse t shirt
Photos : Stickers express et  J'aime la Creuse

Ouais, moi, j'aime la Creuse. Du coup, après n'avoir trouvé aucune explication sur pourquoi La Souterraine s'appelait La Souterraine et pas Le Tunnel, ou Le Parking, j'ai continué. Oui, j'ai continuéà traverser la Creuse, d'Ouest en Est.
La magie de la route fait que quelques fois les ponts-et-chaussées ont la bonne idée de planter des panneaux touristiques qui te montrent ce qu'il y a à voir dans une ville, un village ou un lieu vers lequel tu passes. Sur ces panneaux, un dessin sommaire et un nom de ville sur fond marron peuvent éveiller ta curiosité. Et si tu as le temps, pourquoi ne pas faire un petit détour pour en savoir plus.
C'est ce que j'ai fait en suivant la Nationale 145 jusqu'à approcher la ville de Gouzon.

panneau toulxQuelques mètres avant la sortie, un de ces panneaux marrons indiquait le village de Toulx-Sainte-Croix avec de gros rochers superposés au-dessus, tu vois, là, t'sais, comme ça, là, t'sais, y'a des rochers et puis... Bon, avec une photo de Google Street view, ce sera plus clair   U+21A3.svg

 

 

 

Je sors de la Nationale 145. Je suis la direction de Toulx-Sainte-Croix puisque les rochers dessinés se trouvent au-dessus de la mention "Toulx-Sainte-Croix" DONC forcément si sur le panneau, les rochers sont au-dessus du nom Toulx-Sainte-Croix, cela veut dire que les rochers se trouvent à Toulx-Sainte-Croix. On est d'accord ? OK ? Hein ? Y'a pas de problème ? C'est logique ? EH BIEN NON !
Ces rochers ne se trouvent pas à Toulx-Sainte-Croix. Charmant village médiéval au demeurant même pas crachin et brouillard, il est bâti sur une colline granitique à 655 mètres d'altitude qui permet d'embrasser un panorama à 360° sur sept département différents sauf par temps de crachin et de brouillard comme c'est le cas aujourd'hui. Attention : cela ne veut pas dire qu'à part ça, il n'y a rien à faire à Toux-Sainte-Croix. Non ! Le village aurait été... oui, c'est pas sûr... aurait été un important village gaulois dont les habitations couvertes de chaume étaient défendues par une triple enceinte de murs de pierres. Celle-ci est contestée par les géologues estimant que estiment que le chaos pierreux de la montagne de Toulx est d'origine naturelle. Toutefois, le village serait tout de même ensuite devenu gallo-romaine, comme le certifierait plus volontiers la découverte de médailles de cette époque et en ces lieux.
Toulx-Sainte-Croix, c'est également une église romane à clocher séparé, les vestiges de la chapelle Saint-Martial, des sarcophages mérovingiens et une antenne sismique.
OK, très bien, c'est intéressant, mais moi, je suis venu voir des rochers en équilibre. Et là, je n'en vois pas.
Après une petite recherche internétienne, je constate que les rochers cherchés se trouvent non pas à Toulx-Sainte-Croix comme c'était marqué sur la panneau routier là, bordel alors, on met n'importe quoi !!!!!... mais quelques cinq kilomètres plus loin au lieu dit "Les pierres Jaumâtres".
Alors bon : petit nota bene perso quand même. Euh, moi, j'aime bien voyager, j'aime bien faire de la bagnole, bouffer du gasoil tout ça, c'est mon kiff ! J'aime bien aussi découvrir les régions, les départements, les curiosités locales. J'aime bien être surpris par le côté aléatoire de la route qui, souvent, me rappelle en mémoire ces mots de Jack Kerouac : "Ma garce de vie s'est mise à danser devant mes yeux, et j'ai compris que quoi qu'on fasse, au fond, on perd son temps, alors autant choisir la folie."... Ah non, merde, c'est pas celle-la. Je recommence.
J'aime bien être surpris par le côté aléatoire de la route qui nous ramène qui, souvent, me rappelle en mémoire ces mots de Jack Kerouac : "Rien derrière et tout devant, comme toujours sur la route." Ouais bon, finalement, c'est pas terrible. On s'en fout.
Toujours est-il que j'aime bien la route, les paysages, l'aléatoire, les surprises, mais prévenez qu'il faut encore faire cinq bornes pour voir ces rochers suspendus, merde. Je viens de me taper 520 bornes là, et il faut encore que je fasse des détours pas prévus alors que je ne suis même pas arrivés à Nevers, objectif principal, qui est encore à 140 bornes si je ne me perds pas.

BON EH ALLEZ :
C'EST LA VIE, C'EST CHOUETTE,
C'EST LA LIBERTÉ !!!!


Je quitte Toulx-Sainte-Croix pour rejoindre une petite route transversale au doux nom de Départementale n°67. Non, rien à voir avec la Route 66 qui traverse les États-Unis d'Ouest en Est (ou l'inverse) sur une distance de 3945 kilomètres. Ici, pas de Mémorial Lincoln, ni de baleine bleue de Catoosa ; pas de Cadillac Ranch, ni de motel ou d'ancienne station service. L'Hôtel El Rancho de Gallup, ce n'est pas ici. Pas de grande lignes droites, mais des virages serrés sur asphalte réduit en largeur. Des champs à perte de vue... enfin je l'imagine car le brouillard est trop dense. De plus, le petite crachin tombant m'amène à faire fonctionner les essuie-glaces faisant un boucan d'enfer. GRUUUIIIIIINNNNKKKKK ! On dirait que l'on égorge un cochon dans le coffre.
J'arrive à hauteur des Pierres Jaumâtres.Nous sommes ici dans le pays de Boussac. Coincé entre le Berry au nord, et les montagnes de la Marche au sud, le pays de Boussac se dote de hauteurs plus ou moins fractionnées qui constituent la terminaison septentrionale de la "montagne" limousine". Les rivières de Creuse et de la Petite Creuse, à l'ouest et à l'est, encadrent ces altitudes modestes qui se prolongent plus vigoureusement en direction du sud-est, vers le plateau de Millevaches.
Millevaches... Chaque fois que je lis ou que j'entends ce mot, je ne peux m'empêcher de repenser à cet extraordinaire court-métrage de Pierre Vinour, réalisé en 2000, "Millevaches(experience)".


Retour aux Pierres Jaumâtres.
Le panneau certifiant de l'endroit est à terre, dans le fossé. Nous en sommes pas en saison touristique. Un grand établissement sur ma gauche propose plusieurs services : bar, brasserie, restauration, crêperie et du fondu creusois. Juste derrière ce grand chalet, un mini-golf a pris place sous un parcours d'accrobranche alors qu'il est également spécifié qu'il existe aussi un lasergame. La vache : quelle(s) activité(s) en si peu de place ! Bien sûr, nous sommes en décembre et tout est fermé.
Je vais me garer sur le parking situé un peu plus loin. il n'y a là qu'un vieux camping-car marron immatriculé dans le 47. Deux femmes approchent. Il lui appartiennent. Leur chien aux yeux clairs, ressemblant à celui qui se fait emplâtrer dans le film "Mary à tout prix" vient me saluer en silence.
MOI :"- Bonjour, c'est bien les rochers suspendus ?
ELLES :"- (sourires) Suspendus ???? En équilibre oui, mais pas suspendus. Nous en revenons. Vous n'avez qu'à suivre le chemin, c'est très bien indiqué. Bonne balade."

Je me lance.
Effectivement, la balade commence par un petite escalier en pierres naturelles jouxtant le mini-golf acrobatique du Chalet des Pierres Jaumâtres. Un panneau en fonte prévient :

Les Pierres Jaumâtres, panneau (23)

Ce seront les seuls mots présents sur le site, conservant ses mystères. À toi d'inventer les histoires, de te poser des questions sans avoir de réponses immédiates.
Le maigre sentier devient un beau chemin ​délimité par deux murets de pierres sèches couverts de mousses, et accompagné d'un alignement de chênes. Et puis, ​ il s'immisce dans des boisements épais constitués de châtaigniers, de merisiers, de quelques conifères et de hêtres. Une trame de murets quadrille les sous-bois.

Les Pierres Jaumâtres, allée, insta (23)

Après quelques mètres de promenade agréable, j'entame une petite ascension menant sur une butte sur laquelle je vois déjà au loin la présence de quelques formes granitiques imposantes au travers des arbres défeuillés en cette saison hivernale.

Les Pierres Jaumâtres, allée (23)


C'est ici que commence
le mystérieux chaos
des Pierres Jaumâtres.

Les Pierres Jaumâtres, ensemble

Comme il n'y a pas de panneau explicatif sur le pourquoi-du-comment-tout-ça... en même temps, quand ils font des panneaux, ce n'est pas attribué au bon endroit alors on peut les comprendre que les autorités locales aient décidé de ne plus en mettre du tout ! Oui Ok, j'arrête.
Comme il n'y a pas de panneau explicatif sur ce lieu, eh bien, je décide de faire une vidéo sans information, prise directe, one shot, une prise, pas de texte, impro, on s'démerde !

Ben oui. Je dis que des conneries, ou presque. Maintenant que ça c'est fait, nous allons pouvoir reprendre notre visite en y ajoutant des informations recueillies par la suite sur plusieurs sites internet.

 

LES PIERRES JAUMÂTRES
Les Pierres Jaumâtres, la faille (23)

Nous sommes ici dans le Limousin ; quelque peu effacé par la nouvelle distribution régionale française qui a fait "fondre" cette magnifique région dans un gros bordel de "Nouvelle Aquitaine", comprenant également les anciennes Aquitaine et Poitou-Charente. Aaaah, ça m'énerve ça !!!!
Nous sommes également dans le département de la Creuse, souvent dénigré pour son dépeuplement et son manque d'attrait ; ce qui est complètement infondé.
Premièrement, la Creuse n'est pas le département le plus dépeuplé de France. Il est deuxième, juste derrière la Lozère.
Secondement (si, si, ça s'dit !), la Creuse a plus d'un tour à ses flèches pour séduire touristes et autres badauds désireux de nature. La Creuse, ce sont de belles forêts, des lacs, des rivières, des cascades, des territoires vierges de toute urbanisation pour le plus grand plaisir de la faune. La Creuse, ce sont aussi des châteaux, une culture littéraire romantique, des musées, un savoir-faire, des bases de loisirs,...

Les Pierres Jaumâtres font partie de ces lieux emprunts de poésie et de légendes, façonnés par le temps et les éléments naturels.
Tout d'abord, d'où vient ce nom pas banal ? Pierres Jaumâtres. Jaumâtres. Ne s'attend-on pas à découvrir des pierres d'une couleur jaune, mais pas trop. Jaumâtre : un jaune fané, terne, peut être.Hein ? Hein ? Ben non. Rien à voir. On oublie ces comparaisons rapides et inappropriée.

REPRENONS.
Les Pierres Jaumâtres ​représentent la plus forte concentration de pierres curieuses de la région et s'il est un mystère auquel la science n'apporte pas de réponse, c'est bien celui liéà l'origine du mot Jaumâtre. Ces pierres ont ainsi suscité bien des légendes, dont les plus célèbres sont celles du Veau d'Or et de la Reine des Fades . Littéralement, "jaum" serait à rapprocher de la racine germaine galm, qui signifie pierre tandis que mâtre désignerait les déesses gallo-romaines, ensuite associée aux fées, appelées fades dans la région.
D'après les légendes locales, les amas rocheux étaient fréquentés par de mauvaises fades qui y gardaient jalousement un trésor. Un champ près de là s'appelle encore "Champ des Demoiselles​​".
Pour d'autres, le mot Jaumâtre est à rapprocher du gaulois jo-mahr, qui signifie "faire couler le sang". Une version retenue au début du XIXème siècle par Jean-François Barailon, politique et historien. Ce dernier prétendait que ces pierres avaient été sculptées par des druides gaulois pour y célébrer des cultes "mystérieux et sanglants". Cette théorie, populaire à l'époque, sera réfutée par Prosper Mérimée (CF :GEOCULTURE).

Les Pierres Jaumâtres, ensemble

Une autre légende court sur le lieu.
"Il y a fort longtemps, bien avant le temps des celtes et de barbares, une tribu de géants vivait sur le Mont Barlot, à l'emplacement actuel du site des Pierres Jaumâtres. Il y avait sur cette colline une forêt immense composée de grands chênes, de peupliers et de saules pleureurs, dans laquelle vivaient aussi de petits lutins, fervents défenseurs de la nature.
La tribu des géants, dont la seule occupation était la chasse et la fête, ne prenait guère attention à la nature et n'hésitait pas à tout saccager sur son passage. Un jour même, leur chef décida d'aller voir ce qu'il y avait au-dessus des nuages. Il fit alors abattre toute la forêt pour construire une échelle. Cela ne plaisait pas du tout aux lutins qui décidèrent de faire appel aux dieux pour se venger. Quand ces derniers virent que les géants tentaient aussi de pénétrer dans leur royaume céleste au-dessus des nuages, pris de colère, ils changèrent en pierres les géants qui tentaient d'escalader l'immense échelle. Les énormes rochers tombèrent au sommet du mont, et composèrent ce que l'on appelle aujourd'hui les Pierres Jaumâtres."  DETOURS EN LIMOUSIN

Voici pour le côté légendaire du lieu. Mais, bien évidemment, il y a toujours une autre approche, beaucoup plus rationnelle et réaliste pour tenter d'expliquer le pourquoi d'une présence rocheuse aussi originale soit elle.

​Sur ces hauteurs du Mont Barlot culminant à 591 mètres d'altitude, la nature a mis en scène une quarantaine de blocs granitiques aux formes émoussées appelés "Tor ou pierres branlantes", c'est à dire des empilements de boules granitiques de dimensions plurimètriques, correspondant à des noyaux de roche très massifs qui ont résistéà l’érosion intensive au Quaternaire froid, entre -100 000 et -10 000 ans. Sous l'action des pluies, du gel et du vent, les parties décomposées de la roche ont été déblayées entraînant un étrange empilement de blocs rocheux plus résistants. Ces boules granitiques accumulent ainsi les jeux de superposition, paraissant défier toutes les lois de l'équilibre.
Des cannelures, des sillons verticaux et des vasques ont donnéà ces blocs des formes étranges qui ont attiré des légendes pour expliquer leurs formations.​

Les Pierres Jaumâtres, le berceau du diable (23)

EN RÉSUMÉ
Longtemps associées aux rites druidiques dont nous avons parlé plus haut, l'origine des Pierres Jaumâtres semble donc bien être uniquement naturelle. L'activité volcanique qui, plus à l'est, a donné au Massif Central ses paysages, est ici demeurée souterraine. Confiné dans une poche, le magma s'est refroidi sous forme de granite. L'érosion du sol par l'eau, abondante dans la région, a alors dégagé une arène sableuse d'où ont émergé des blocs plus résistants, lentement modelés par le vent et la pluie.

Les Pierres Jaumâtres, les pains de sucre (23)

plan les roches jaumatresOn peut discerner trois regroupements rocheux dans des clairières tapissées de bruyères, au cœur d'un " théâtre boisé". Ces pierres curieuses qui ont exercé un attrait mystérieux sur les populations locales offrent des contours polis résultant d'une longue érosion "en boule". La pluie, le gel et le vent tracent d'étranges dessins sur le sommet des blocs : des sillons verticaux et des cannelures, des bassins de dimensions variables, des vasques naturelles.
Carte : DREAL Nouvelle Aquitaine

 

 

 

 

 

 

Chacune des pierres a un charme particulier et pourrait être une sculpture aux formes changeantes selon l'angle de vue. Au cours des siècles, les plus impressionnantes d'entre elles ont reçu différents noms.
Au sud-ouest une lourde pierre en équilibre instable, a été surnommée "la Bascule" ou "la Balance" et trois imposants blocs rocheux, marqués par de profondes stries verticales, sont appelés "l'Oratoire" ou "les Pains de sucre".

Les Pierres Jaumâtres, la bascule (23)

Les Pierres Jaumâtres, rocher-champignon, insta 23)

"La Boussaquine" est une pierre longue de 14 m tombée obliquement. Située au nord et en bordure du plateau, elle regarde Boussac et l'originalité de sa silhouette fait qu'on lui a attribué parfois le nom de "Grenouille".

Les Pierres Jaumâtres, la grenouille, insta (23)

Les Pierres Jaumâtres, la grenouille, profil nord (23)         Les Pierres Jaumâtres, la grenouille, de face, insta (23)

​Au sud-est, une petite pierre creusée comme une assise a reçu le nom de "Siège".  Les noms des pierres les plus surprenants proviennent de divinités celtes : Tarann (Dieu du tonnerre, l'Oratoire), Hésus (Dieu de la guerre, la Boussaquine) et Teutates (Dieu des arts, la Bascule).
J'aurais bien aimé te montrer quelques photos de ces étonnants rochers, mais, malheureusement, ayant laissé mon appareil photo dans la voiture et n'ayant plus de batterie pour mon smartphone, il n'y aura aucune image concrète de ces rochers sur ce blog. Pour imaginer un peu ce qu'ils peuvent être, laissons nous bercer par les mots de George Sand car, oui, le site a été une source d'inspiration pour ​les auteurs romantiques.
George Sand a ainsi visité les Pierres Jaumâtres à deux reprises.
En octobre 1841, elle a été séduite par la singularité du paysage et le caractère surnaturel des blocs rocheux. Sa perception des lieux ainsi que la description du monde rural apparaissent dans son roman champêtre "Jeanne" publié en 1844.
"Ce lieu est austère, découvert et imposant, sous un ciel vaste et jeté au sein d'une nature pâle et dépouillée. (...)
Ces blocs posés comme des champignons gigantesques sur leur étroite base, ce sont les menhirs, les dolmens, les chromlechs des anciens gaulois, vestiges de temples cyclopéens... autels effroyables où l'on égorgeait les prisonniers et les esclaves pour apaiser les farouches divinités.
Des civettes et des cannelures creusées dans les angles semblent révéler leur abominable usage, et avoir servi à faire couler le sang..."
GEORGE SAND

De quoi entretenir les légendes.
Elle reviendra en septembre 1845 aux Pierres Jaumâtres pour faire un " pique-nique " en compagnie de Chopin et de Pierre Leroux.

Le jour disparaît lentement. Le peu de lumière blanche devient de plus en plus grise. Le brouillard de plus en plus épais. ​La bruine reste fine.
À certains endroits, parfois en escaladant des blocs de granit, il est parait-il possible observer de magnifiques panoramas sur la Creuse.​ Pas cette fois-ci.

 

Je repars en direction du parking, ravi de cette balade impromptue.

 

 

 

 

CHAMPVERT ET AVEC TOUS ! (58)

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Je ne suis pas vraiment convaincu par le titre de ce billet, mais quelque chose me dit qu'il va s'expliquer de lui-même à un m'ment donné.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Eh là, c'est vraiment la dernière ligne droite pour aller faire la queue dans les hypermarchés afin d'acheter les tout derniers cadeaux de Noël qui te manquent !!!! Oh eh dis : tu ne devrais même pas être en train de lire ces mots normalement ! Vu le jour, vu l'heure, tu devrais être dans ta voiture à chercher la dernière place de parking de cette grande surface qui restera ouverte -même le 24 décembre- jusqu'à 20 heures afin que tu puisses combler tes propres lacunes de personne désorganisée ! Tu n'as pas honte d'aller faire tes courses un 24 décembre ? Tu n'as pas honte de faire travailler les gens jusqu'à 20 heures ce jour-là ?
"Oh ben, j'pouvais pas avant parce que je travaillais, et pis y'avait mes gosses à récupérer, et pis il pleuvait et pis...."

Je n'ai qu'un mot à te dire pour te qualifier !
Jénorme à Saligos (65)

Ceci étant dit,
retournons à nos dindes de Noël !


On va faire vite avec ce billet parce que je me rends compte qu'il me manque du papier cadeau pour emballer les derniers paquets et il faut à tout prix que je retourne chez Intermarché-Carrefour-Géant-Leclerc-Super U-Auchan-Lidl-Leader price-Monoprix-8 à 8-Prisunic-Mamouth-Cora-Norma-Biocoop pour en acheter. Il m'en faut ! IL M'EN FAUT TOUT DE SUITE !!!!!!!!

Alors, pas plus tard qu'hier  -je ne sais pas quel jour on est-  avec McFly, nous avons décidé de notre virée annuel dans un endroit originale et pas banal, comme dirait Yolande.

Après avoir fait l'inventaire de plusieurs possibilités, éventualités, alternatives, plans, idées, et toutikouenti, nous avons décidé de nous rendre à... à... CHAMPVERT !
Champvert et contre tous ? Non, là, pour ce périple, ce sera Champvert et avec tous !
Oui, je le vois comme toi, je peine à justifier le titre de ce billet, mais je me bats. Champvert et avec tous parce que là où nous allons nous rendre, il s'agit d'un lieu où une personne a décidé de mettre en place quelque chose pour le plaisir de tous !

QU'EST-CE QUE C'EST ?

Eh bien, tu le sauras bien assez tôt, jeune padawan. Je ne sais pas pourquoi je dis ça, je ne vois pas le rapport avec Noël... même si depuis deux ans, j'ai l'impression que Disney nous sert des épisodes d'une certaine série intergalactique à la période de Noël pour faire d'une pierre deux coups entre film à grand spectacle et produit-cadeaux marketing à offrir. Un exemple ? Fastoche ! Tiens, en v'là même deux !

star wars prequel            Star Jesus wars

ATTENTION : le message qui va suivre est un message publicitaire s'adressant aux vrais fans de Star Wars qui savent anticiper les tendances et les faits. Les vrais fans qui connaissent les héros, les histoires, les planètes, les armes de Star Wars par coeur ! Pas les troufions qui achètent des figurines de merde pour les revendre dix fois plus chers ensuite sur les marchés d'Ahetze ou de Bergerac !
DONC là, exclusivité avec ces deux cadeaux qui seront super tendances dans dix ans... ou vingt ans suivant le budget !
Mesdames et Messieurs à votre gauche, vous le reconnaissez, il vous en fait voir de toutes les couleurs depuis... ah merde non, ça, c'est la pub pour des pulls.
Mesdames et Messieurs, à votre gauche, vous le reconnaissez, mais vous n'en êtes pas sûrs et pourtant c'est bien lui, mais non ! EEEEEEHHHH VVVVOUUUUI : R1D1, le robot prequel de R2D2, distribuant des asperges chinoises à des Podowkis (eux mêmes prequel des Jedi) en dégueulant de l'eau de la planète Blatawouine (Prequel de la planète Tatooine) nécessaire à la survie de Borodo (prequel du personnage de Barada).
ce sera sans conteste LE JOUET de l'année 2078 dès que le film sera écrit-tourné-réalisé et post-produit. Et, en plus, cadeau, plaisir, surprise, joie bonheur et voluptés : pour toute place préachetée dès maintenant, un touilleur Martini offert ! C'EST MAINTENANT !!!!
Mesdames et Messieurs, à votre droite maintenant, il est blanc, il est discret, mais il a une arme ! Pas n'importe quelle arme puisqu'il s'agit de la croix de Jesus ! VOIIICCIIIIIIIII God Jesus ! Le premier robot qui prie et que vous verrez dans le Star Wars prequel -XV qui devrait sortir en 3042 av JC.
Ohla, je suis allé haut là ! De quoi on parlait au début du commencement là ?

star-wars-star-wars-7-generique-debut-texte

Ah oui : CHAMPVERT !
 

                 Après avoir gouté le 18 décembre du calendrier de l'Avent de McFly...
        calendrier de l'avent
                    Oui, c'est comme calendrier de l'Avent avec des chocolats,
          sauf que tu vires les chocolats et tu fous des topettes d'alcool à la place.

Après être allés dire bonjour aux gens du Chat qui louche et être passés voir si tout allait bien au bar Le Continental, nous avons enfin pris la route sans oublier de passer par les faïencerie Georges qui venaient tout juste de commercialiser une petite bière locale et une nouvelle oeuvre monumentale nommée Cricri.

Bière Georges          Nevers, faïencerie Georges, le manège (58)

Je tiens à dire ici que je n'ai goûtéà aucun de ces produits alcoolisés illicites qui pénalisent le conducteur et peuvent entraver la vie d'autrui. Personnellement, je ne me suis déplacé qu'avec ma seule et unique bouteille d'eau que j'ai amenée partout pour trinquer allègrement avec tous les convives rencontrés sans la moindre amertume aucune... aucune... aucune... AUCUNE ! Boire ou conduire, il faut choisir, mais ça fait chier surtout si c'est moi qui conduit !

 

Nous avons donc pris la voiture
pour nous lancer dans la nuit noire
des routes de la Nièvre du vendredi soir
aux sons d'Eddy Mitchell.

Les villes et villages  -surtout les villages-  défilent. Saint-Éloi, La Turlurette, Imphy, Saint-Ouen-sur-Loire, Saint-Léger-des-Vignes, Decize...

STOP !

Le savais-tu ?

Hein ? Hein ? Hein ?

 

Hein ? Hein ?

 

Hein ?

 

HEIN ?

 

Ah merde, je n'ai pas posé la question d'avant le "Le savais-tu ?"
Decize. -prononce D'cize !- Oui, c'est pas une question, mais c'est déjà un premier indice. DONC Decize -prononce D'cize !- est une petite localité de la Nièvre, peuplée de 5626 habitants... Ah, on m'annonce 5625 pile poil à l'instant... Ce qui en ferait la seconde ville la plus peuplée de la Creuse si elle se trouvait dans la Creuse, mais vu qu'elle est localisée dans la Nièvre, eh bien, elle n'est que sixième ; ce qui est déjà pas mal, mais pas top.
Decize -prononce D'cize !-, ce sont des églises, des rond-points, des commerces, bon normal, quoi, hein, on va pas épiloguer là-dessus ; mais Decize, -prononce D'cize !- c'est aussi et surtout la ville natale de Marguerite Monnot. Ben oui. Qui est Marguerite Monnot ?

Tout de suite,
un indice.

Non, ce n'était pas le vrai nom d'Édith Piaf qui était, rappelons-le ici et maintenant Édith Giovanna Gassion. Eh ouais ! Marguerite Monnot, elle, a gardé son vrai nom et elle était l'une des musiciennes emblématique de la chanteuse Édith Piaf.
Pianiste et compositrice précoce, on lui doit notamment les compositions de Mon légionnaire, La vie en rose, L'homme des bars, Milord, l'hymne à l'amour,... ; ainsi que plusieurs musiques de films.
Du jour au lendemain, à la fin des années 1950, Piaf rompra unilatéralement sa longue relation artistique avec Marguerite Monnot et la remplacera par Charles Dumont, qui signera (notamment), Non, je ne regrette rien.
Le 11 octobre 1961, traversant une période de dépression, Marguerite Monnot, âgée de 58 ans, meurt d'une crise d'appendicite non soignée. Elle est inhumée au cimetière de Decize,  -prononce D'cize !-,  sa ville natale.

Je crois que ma chanson préférée de la môme est peut être "Sous le ciel de Paris"... ou "Les amants d'un jour"... Mais elles n'ont pas été composées musicalement par Marguerite.

En tout cas, après avoir passé Decize  -prononce D'cize !-, nous arrivons à La Copine.

La Copine, panneau (58)

Ce qui veut dire que nous ne sommes pas très loin de notre objectif. Champvert ! Champvert et contre tous !
Effectivement, quelques mètres plus loin, sur la route D981 filant tout droit vers un Cercy-La-Tour incertain, mais nocturne, nos regards sont interpellés par des lumières clignotantes oranges. Un accident ? Un passage à niveaux qui fonctionne ? Un bateau rentrant au port ?
Non. Ce sont des voitures qui se sont garés le long du fossé, face à un amas lumineux surgissant de nulle part nous semble-t-il. Une soucoupe ? Un vaisseau extra-terrestre, un avion écrasé ?
Non. Ce sont les lumières de la maison que nous cherchons. La maison de Daniel Gévaudan.

Champvert, maison illuminée Noël

Oui, c'est là ! Magie, féerie, curiosité et plein d'autres mots encore. Nous nous garons à la suite des voitures. Feux de détresse. Nous sortons et nous nous dirigeons vers le jardin, ouvert à tous.
Je prends le téléphone portable... Oh eh ça va ta gueule, j'suis pas vieux !!!... Je recommence quand même.
Je prends le smartPhone et nous filmons une petite vidéo improvisée.

Écoute, j'ai bien conscience que la vidéo ci-dessus ne rend pas complètement hommage au travail accompli par Daniel Gévaudan. Il est donc nécessaire d'ajouter quelques informations complémentaires pour tenter de comprendre ce que nous venons de voir.

Déjà, il faut savoir que l'entrée du jardin est en accès libre. C'est à dire que tu rentres chez Daniel. Tu es chez lui, donc tu respectes, merci. De plus, il est là pour t'accueillir, discrètement, mais présent si tu veux parler avec lui.

Champvert, maison illuminée Noël

Un peu d'histoire à présent.
Daniel Gévaudan, bientôt 76 ans, pare chaque année son jardin de mille feux pour les fêtes de fin d'année. Cela fait quatorze ans que cela dure. depuis 2003. Chaque année, il ajoute une installation. Pour 2017, il a confectionné lui même un gâteau surmonté de 14 bougies.
Après notre vidéo, nous nous sommes approchés de la petite cabane abritant le livre d'or du lieu. En attendant de pouvoir le signer à notre tour, nous avons entamé la discussion avec une femme venue de Monteux dans le Vaucluse. Elle était là pour voir sa fille  habitant au nord de Nevers  -prononce N'vers-  mais, chaque année, elle fait également un petit détour par Champvert pour venir déambuler nocturnement dans le jardin de Daniel.
Tiens, justement, Daniel Gévaudan, propriétaire des lieux, entendant que nous échangeons quelques mots entre gens qui ne sont pas de la région, se rapprochent de nous, discrètement.
Nous le félicitons et le remercions dans un premier temps avant de nous lancer dans des discussions plus techniques.

"Il y a plus de 28 000 lampes réparties dans le jardin avec les différentes installations. 1500 mètres de guirlandes ! 700 mètres de rallonge pour relier le tout sur une surface de 1800 m2.", nous confie-t-il, sourire en coin.
Nous ne pouvons nous empêcher de lui demander combien de temps faut-il pour installer tout ceci. Et encore, sur la vidéo et sur les photos, tu ne peux pas te rendre compte pleinement de l'empire lumineux et conceptuel que c'est.
"J'ai commencé la dernière semaine d'octobre à installer et j'ai terminé le 10 décembre. D'abord la maison. Et puis ensuite le jardin. Les différents endroits. Là par exemple, le chalet avec le pont, c'est ce qui m'a pris le plus de temps. Vous êtes allés voir ?"
Ne voulant pas marcher sur la pelouse, nous lui répondons que nous avons vu la mise en place de loin.
"Ah mais non, il faut vous approcher, c'est fait pour ça. La pelouse, c'est pas grave. L'installation de la patinoire avec le pont et le chalet, ça m'a pris quinze jours. Le chalet et le pont sont là toute l'année, mais il a fallu que je les habille pour l'hiver."

Champvert, maison illuminée Noël

Tous les décors sont faits main. Des planches de contre plaqué que Daniel découpe soigneusement à la scie sauteuse pour leur donner la forme souhaitée avant de les peindre.
"L'année dernière, j'ai réalisé le traîneau du père Noël avec des accoudoirs de canapé. Les enfants aiment beaucoup car ils peuvent monter dedans et se faire prendre en photo."
Il n'est pas loin de 18h30. Les gens arrivent petit à petit pour se promener dans le grand jardin. En couple ou avec des enfants.
"Les gens viennent d'un peu partout. Il y a deux années, des Québecquois sont passés. En 2013, un décorateur de Disneyland est venu, il a pris des photos et a regardé les différents personnages. On a discuté pendant une heure."

Champvert, maison illuminée Noël (58)

 

Champvert, maison illuminée Noël

Et ce n'est pas trop difficile de tout démonter ensuite. Cela doit être triste après toutes ces semaines de lumière ?
"Oui... Ben oui... C'est triste. C'est très difficile à démonter en plus. Je crois que c'est encore plus long que de tout installer. Je mets un peu plus de deux mois. Chaque guirlande a son carton d'orgine."
Et pour stocker tout cela, comment faites-vous ?
"J'ai deux garages et une seule voiture. Je mets tout dedans. Ça tient."

Champvert, maison illuminée Noël       Champvert, maison illuminée Noël

Nous signons le livre d'or, puis nous remercions Daniel pour sa gentillesse et sa disponibilité. 
Plus que l'idée d'en mettre plein les yeux, on sent très bien à sa façon de parler et à sa bonhomie discrète que c'est avant tout le plaisir de partager avec les gens qui le pousse chaque année à construire cette féerie de Noël dans son jardin ; même si c'est énormément de travail. Champvert et avec tous !

 

 

 



De Cuffy à Onlay, en passant par Champvert et contre tous ! (58)

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Je ne suis pas vraiment convaincu par le titre de ce billet, mais quelque chose me dit qu'il va s'expliquer de lui-même à un m'ment donné.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Eh là, c'est vraiment la dernière ligne droite pour aller faire la queue dans les hypermarchés afin d'acheter les tout derniers cadeaux de Noël qui te manquent !!!! Oh eh dis : tu ne devrais même pas être en train de lire ces mots normalement ! Vu le jour, vu l'heure, tu devrais être dans ta voiture à chercher la dernière place de parking de cette grande surface qui restera ouverte -même le 24 décembre- jusqu'à 20 heures afin que tu puisses combler tes propres lacunes de personne désorganisée ! Tu n'as pas honte d'aller faire tes courses un 24 décembre ? Tu n'as pas honte de faire travailler les gens jusqu'à 20 heures ce jour-là ?
"Oh ben, j'pouvais pas avant parce que je travaillais, et pis y'avait mes gosses à récupérer, et pis il pleuvait et pis...."

Je n'ai qu'un mot à te dire pour te qualifier !
Jénorme à Saligos (65)

Ceci étant dit,
retournons à nos dindes de Noël !


On va faire vite avec ce billet parce que je me rends compte qu'il me manque du papier cadeau pour emballer les derniers paquets et il faut à tout prix que je retourne chez Intermarché-Carrefour-Géant-Leclerc-Super U-Auchan-Lidl-Leader price-Monoprix-8 à 8-Prisunic-Mamouth-Cora-Norma-Biocoop pour en acheter. Il m'en faut ! IL M'EN FAUT TOUT DE SUITE !!!!!!!!

Alors, pas plus tard qu'hier  -je ne sais pas quel jour on est-  avec McFly, nous avons décidé de notre virée annuel dans un endroit originale et pas banal, comme dirait Yolande.

Après avoir fait l'inventaire de plusieurs possibilités, éventualités, alternatives, plans, idées, et toutikouenti, nous avons décidé de nous rendre à... à... CHAMPVERT !
Champvert et contre tous ? Non, là, pour ce périple, ce sera Champvert et avec tous !
Oui, je le vois comme toi, je peine à justifier le titre de ce billet, mais je me bats. Champvert et avec tous parce que là où nous allons nous rendre, il s'agit d'un lieu où une personne a décidé de mettre en place quelque chose pour le plaisir de tous !

QU'EST-CE QUE C'EST ?

Eh bien, tu le sauras bien assez tôt, jeune padawan. Je ne sais pas pourquoi je dis ça, je ne vois pas le rapport avec Noël... même si depuis deux ans, j'ai l'impression que Disney nous sert des épisodes d'une certaine série intergalactique à la période de Noël pour faire d'une pierre deux coups entre film à grand spectacle et produit-cadeaux marketing à offrir. Un exemple ? Fastoche ! Tiens, en v'là même deux !

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ATTENTION : le message qui va suivre est un message publicitaire s'adressant aux vrais fans de Star Wars qui savent anticiper les tendances et les faits. Les vrais fans qui connaissent les héros, les histoires, les planètes, les armes de Star Wars par coeur ! Pas les troufions qui achètent des figurines de merde pour les revendre dix fois plus chers ensuite sur les marchés d'Ahetze ou de Bergerac !
DONC là, exclusivité avec ces deux cadeaux qui seront super tendances dans dix ans... ou vingt ans suivant le budget !
Mesdames et Messieurs à votre gauche, vous le reconnaissez, il vous en fait voir de toutes les couleurs depuis... ah merde non, ça, c'est la pub pour des pulls.
Mesdames et Messieurs, à votre gauche, vous le reconnaissez, mais vous n'en êtes pas sûrs et pourtant c'est bien lui, mais non ! EEEEEEHHHH VVVVOUUUUI : R1D1, le robot prequel de R2D2, distribuant des asperges chinoises à des Podowkis (eux mêmes prequel des Jedi) en dégueulant de l'eau de la planète Blatawouine (Prequel de la planète Tatooine) nécessaire à la survie de Borodo (prequel du personnage de Barada).
ce sera sans conteste LE JOUET de l'année 2078 dès que le film sera écrit-tourné-réalisé et post-produit. Et, en plus, cadeau, plaisir, surprise, joie bonheur et voluptés : pour toute place préachetée dès maintenant, un touilleur Martini offert ! C'EST MAINTENANT !!!!
Mesdames et Messieurs, à votre droite maintenant, il est blanc, il est discret, mais il a une arme ! Pas n'importe quelle arme puisqu'il s'agit de la croix de Jesus ! VOIIICCIIIIIIIII God Jesus ! Le premier robot qui prie et que vous verrez dans le Star Wars prequel -XV qui devrait sortir en 3042 av JC.
Ohla, je suis allé haut là ! De quoi on parlait au début du commencement là ?

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Ah oui : CHAMPVERT !
 

                 Après avoir gouté le 18 décembre du calendrier de l'Avent de McFly...
        calendrier de l'avent
                    Oui, c'est comme calendrier de l'Avent avec des chocolats,
          sauf que tu vires les chocolats et tu fous des topettes d'alcool à la place.

Après être allés dire bonjour aux gens du Chat qui louche et être passés voir si tout allait bien au bar Le Continental, nous avons enfin pris la route sans oublier de passer par les faïencerie Georges qui venaient tout juste de commercialiser une petite bière locale et une nouvelle oeuvre monumentale nommée Cricri.

Bière Georges          Nevers, faïencerie Georges, le manège (58)

Je tiens à dire ici que je n'ai goûtéà aucun de ces produits alcoolisés illicites qui pénalisent le conducteur et peuvent entraver la vie d'autrui. Personnellement, je ne me suis déplacé qu'avec ma seule et unique bouteille d'eau que j'ai amenée partout pour trinquer allègrement avec tous les convives rencontrés sans la moindre amertume aucune... aucune... aucune... AUCUNE ! Boire ou conduire, il faut choisir, mais ça fait chier surtout si c'est moi qui conduit !

Nous avons donc pris la voiture et nous sommes partis en direction de Cuffy...
Hein ? Eh ouais. C'est ça aussi la vie : des rencontres, des imprévus, des choses, des imprévus, des gens, des imprévus,...
En fait, pour t'expliquer, vu qu'il ne faisait pas encore nuit, nous nous sommes dits que ce serait dommage d'aller Champvert voir les illuminations de Daniel Gévaudan alors qu'il fait jour. Tu vois le truc ? Des illuminations en plein jour ? Hein ? Hein ? Hein ? Hein ? Ben non.
Comme j'ai plus d'un arc à mes flèches, ou plus d'une ficelle à mon atelage... Merde, je ne sais plus c'est quoi l'expression ?!... Faire le pied de grue sur le plancher des vaches qui font pas le moine... BON !!!!
Comme nous n'avons pas l'habitude de nous laisser abattre par les imprévus, nous sommes allés attendre que la nuit tombe à Cuffy, petite ville du Cher.

Située de l'autre côté de la Loire quand tu viens de N'vers, mais du même côté de la Loire quand tu viens de Bourges, Cuffy est bien connue pour sa digue...
                   ♫ De Nantes à Montaigu, la digue la digue ! ♫
                  ♫ De Nantes à Montaigu, la digue de Cu...ffy ! ♫
Mais Cuffy, c'est aussi le Point Zéro de La Loire à vélo ; ce qui veut dire que c'est d'ici que part le formidable itinéraire reliant Cuffy à Saint-Brévins-les-Pins par pistes cyclables pour un trajet de 800 kilomètres. Souviens-toi, nous avions emprunté un morceau de cet itinéraire pas plus tard qu'en octobre dernier.

Aujourd'hui, pas de Loire à vélo, ni à moto, ni en péniche, ni en poney, ni en pottok !
Aujourd'hui, nous parlerons de Cuffy car, en ces périodes fêtes de fin d'année, Alain Dumont et son épouse Nadine ont posé  aux environs de 1500 peluches autour, sur et au-dessus de leur maison située pile poil face au Bec d'Allier. .
Pingouins, phoques, ours, marmottes, écureuils, loups et autres animaux en peluche posent pour les passants, petits et grands, surpris et ébahis.

C'EST PARTI !

Une arrivée discrète sur les lieux...
Quelques oursons en peluche disposés de façon aléatoire
dans un arbre dénudé.

Cuffy, maison décorée (18)_014

 

Puis un hommage au dessin animé de Disney,
La Reine des Neiges
Cuffy, maison décorée (18)_003

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Avant de rejoindre la grande façade
après être passé devant le Père Noël !
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La grande façade est parée de centaines de peluches !
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Plusieurs mondes et tableaux cohabitent...
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"C’est après trois périples en Alsace, à Colmar et Strasbourg notamment, qu’Alain Dumont et son épouse Nadine ont eu l’idée de commencer à décorer leur maison, il y a sept ans :"Là-bas, c’est de la folie. Des bâtiments de plusieurs étages sont entièrement décorés de peluches de tous les styles"." (JDC)

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Quelques petits bricolages ingénieux, comem ici des pingouins articulés sur des moteurs d'essuis glaces ou encore un télésiège pour marmottes fabriqué avec des roues de vélo.

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Et un petit message sur la pollution et le réchauffement climatique.

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Et pour terminer, un petit tour de la propriété en vidéo...

 La nuit est tombée, comme ça d'un coup, laissant place à la magie  -ou pas-  des illuminations de Noël.
Nous quittons Cuffy et le Cher pour revenir en Nièvre. Nous roulons dans l'obscurité routière avec parfois des éclairs lumineux provenant de quelques maisons isolées parées de quelques artifices colorés. Dans la radio, Nostalgie diffuse le dernier Eddy Mitchell. Car oui, Mesdames, Messieurs, Eddy Mitchell est toujours en vie !

Les villes et villages  -surtout les villages-  défilent. Saint-Éloi, La Turlurette, Imphy, Saint-Ouen-sur-Loire, Saint-Léger-des-Vignes, Decize...

STOP !

Le savais-tu ?

Hein ? Hein ? Hein ?

 

Hein ? Hein ?

 

Hein ?

 

HEIN ?

 

Ah merde, je n'ai pas posé la question d'avant le "Le savais-tu ?"
Decize. -prononce D'cize !- Oui, c'est pas une question, mais c'est déjà un premier indice. DONC Decize -prononce D'cize !- est une petite localité de la Nièvre, peuplée de 5626 habitants... Ah, on m'annonce 5625 pile poil à l'instant... Ce qui en ferait la seconde ville la plus peuplée de la Creuse si elle se trouvait dans la Creuse, mais vu qu'elle est localisée dans la Nièvre, eh bien, elle n'est que sixième ; ce qui est déjà pas mal, mais pas top.
Decize -prononce D'cize !-, ce sont des églises, des rond-points, des commerces, bon normal, quoi, hein, on va pas épiloguer là-dessus ; mais Decize, -prononce D'cize !- c'est aussi et surtout la ville natale de Marguerite Monnot. Ben oui. Qui est Marguerite Monnot ?

Tout de suite,
un indice.

Non, ce n'était pas le vrai nom d'Édith Piaf qui était, rappelons-le ici et maintenant Édith Giovanna Gassion. Eh ouais ! Marguerite Monnot, elle, a gardé son vrai nom et elle était l'une des musiciennes emblématique de la chanteuse Édith Piaf.
Pianiste et compositrice précoce, on lui doit notamment les compositions de Mon légionnaire, La vie en rose, L'homme des bars, Milord, l'hymne à l'amour,... ; ainsi que plusieurs musiques de films.
Du jour au lendemain, à la fin des années 1950, Piaf rompra unilatéralement sa longue relation artistique avec Marguerite Monnot et la remplacera par Charles Dumont, qui signera (notamment), Non, je ne regrette rien.
Le 11 octobre 1961, traversant une période de dépression, Marguerite Monnot, âgée de 58 ans, meurt d'une crise d'appendicite non soignée. Elle est inhumée au cimetière de Decize,  -prononce D'cize !-,  sa ville natale.

Je crois que ma chanson préférée de la môme est peut être "Sous le ciel de Paris"... ou "Les amants d'un jour"... Mais elles n'ont pas été composées musicalement par Marguerite.

En tout cas, après avoir passé Decize  -prononce D'cize !-, nous arrivons à La Copine.

La Copine, panneau (58)

Ce qui veut dire que nous ne sommes pas très loin de notre objectif. Champvert ! Champvert et contre tous !
Effectivement, quelques mètres plus loin, sur la route D981 filant tout droit vers un Cercy-La-Tour incertain, mais nocturne, nos regards sont interpellés par des lumières clignotantes oranges. Un accident ? Un passage à niveaux qui fonctionne ? Un bateau rentrant au port ?
Non. Ce sont des voitures qui se sont garés le long du fossé, face à un amas lumineux surgissant de nulle part nous semble-t-il. Une soucoupe ? Un vaisseau extra-terrestre, un avion écrasé ?
Non. Ce sont les lumières de la maison que nous cherchons. La maison de Daniel Gévaudan.

Champvert, maison illuminée Noël

Oui, c'est là ! Magie, féerie, curiosité et plein d'autres mots encore. Nous nous garons à la suite des voitures. Feux de détresse. Nous sortons et nous nous dirigeons vers le jardin, ouvert à tous.
Je prends le téléphone portable... Oh eh ça va ta gueule, j'suis pas vieux !!!... Je recommence quand même.
Je prends le smartPhone et nous filmons une petite vidéo improvisée.

Écoute, j'ai bien conscience que la vidéo ci-dessus ne rend pas complètement hommage au travail accompli par Daniel Gévaudan. Il est donc nécessaire d'ajouter quelques informations complémentaires pour tenter de comprendre ce que nous venons de voir.

Déjà, il faut savoir que l'entrée du jardin est en accès libre. C'est à dire que tu rentres chez Daniel. Tu es chez lui, donc tu respectes, merci. De plus, il est là pour t'accueillir, discrètement, mais présent si tu veux parler avec lui.

Champvert, maison illuminée Noël

Un peu d'histoire à présent.
Daniel Gévaudan, bientôt 76 ans, pare chaque année son jardin de mille feux pour les fêtes de fin d'année. Cela fait quatorze ans que cela dure. depuis 2003. Chaque année, il ajoute une installation. Pour 2017, il a confectionné lui même un gâteau surmonté de 14 bougies.
Après notre vidéo, nous nous sommes approchés de la petite cabane abritant le livre d'or du lieu. En attendant de pouvoir le signer à notre tour, nous avons entamé la discussion avec une femme venue de Monteux dans le Vaucluse. Elle était là pour voir sa fille  habitant au nord de Nevers  -prononce N'vers-  mais, chaque année, elle fait également un petit détour par Champvert pour venir déambuler nocturnement dans le jardin de Daniel.
Tiens, justement, Daniel Gévaudan, propriétaire des lieux, entendant que nous échangeons quelques mots entre gens qui ne sont pas de la région, se rapprochent de nous, discrètement.
Nous le félicitons et le remercions dans un premier temps avant de nous lancer dans des discussions plus techniques.

"Il y a plus de 28 000 lampes réparties dans le jardin avec les différentes installations. 1500 mètres de guirlandes ! 700 mètres de rallonge pour relier le tout sur une surface de 1800 m2.", nous confie-t-il, sourire en coin.
Nous ne pouvons nous empêcher de lui demander combien de temps faut-il pour installer tout ceci. Et encore, sur la vidéo et sur les photos, tu ne peux pas te rendre compte pleinement de l'empire lumineux et conceptuel que c'est.
"J'ai commencé la dernière semaine d'octobre à installer et j'ai terminé le 10 décembre. D'abord la maison. Et puis ensuite le jardin. Les différents endroits. Là par exemple, le chalet avec le pont, c'est ce qui m'a pris le plus de temps. Vous êtes allés voir ?"
Ne voulant pas marcher sur la pelouse, nous lui répondons que nous avons vu la mise en place de loin.
"Ah mais non, il faut vous approcher, c'est fait pour ça. La pelouse, c'est pas grave. L'installation de la patinoire avec le pont et le chalet, ça m'a pris quinze jours. Le chalet et le pont sont là toute l'année, mais il a fallu que je les habille pour l'hiver."

Champvert, maison illuminée Noël

Tous les décors sont faits main. Des planches de contre plaqué que Daniel découpe soigneusement à la scie sauteuse pour leur donner la forme souhaitée avant de les peindre.
"L'année dernière, j'ai réalisé le traîneau du père Noël avec des accoudoirs de canapé. Les enfants aiment beaucoup car ils peuvent monter dedans et se faire prendre en photo."
Il n'est pas loin de 18h30. Les gens arrivent petit à petit pour se promener dans le grand jardin. En couple ou avec des enfants.
"Les gens viennent d'un peu partout. Il y a deux années, des Québecquois sont passés. En 2013, un décorateur de Disneyland est venu, il a pris des photos et a regardé les différents personnages. On a discuté pendant une heure."

Champvert, maison illuminée Noël (58)

 

Champvert, maison illuminée Noël

Et ce n'est pas trop difficile de tout démonter ensuite. Cela doit être triste après toutes ces semaines de lumière ?
"Oui... Ben oui... C'est triste. C'est très difficile à démonter en plus. Je crois que c'est encore plus long que de tout installer. Je mets un peu plus de deux mois. Chaque guirlande a son carton d'orgine."
Et pour stocker tout cela, comment faites-vous ?
"J'ai deux garages et une seule voiture. Je mets tout dedans. Ça tient."

Champvert, maison illuminée Noël       Champvert, maison illuminée Noël

Nous signons le livre d'or, puis nous remercions Daniel pour sa gentillesse et sa disponibilité. 
Plus que l'idée d'en mettre plein les yeux, on sent très bien à sa façon de parler et à sa bonhomie discrète que c'est avant tout le plaisir de partager avec les gens qui le pousse chaque année à construire cette féerie de Noël dans son jardin ; même si c'est énormément de travail. Champvert et avec tous !


Nous quittons le jardin pour reprendre la voiture garée le long du fossé, feux de détresse allumés pour avertir les autres véhicules. Nous repartons. Le périple continue. Cette fois-ci, direction le Morvan ! Une douce musique de Noël envahit nos esprits alors que Nostalgie diffuse Toute première fois de Jeanne Mas.
Privilégions Ez3kiel.

La route nocturne défile. Encore quelques maisons éclairées de lumistyle, de décorations noëllesques, de sapins avec ampoules, de Pères Noël qui brillent mais font peur accompagnés de leurs rennes cannibales.
Verneuil... oui, comme le réalisateur d'"Un singe en hiver" ou de "Peur sur la ville"..., Cercy-la-Tour, Saint-Gratien-Savigny, Isenay, Vandenesse, Préporché, Onlay.

Eeeeh oui, bien sûr, quand on prononce le mot "Onlay", on pense de suite à ces quelques mots, ces quelques notes...

♫ Onlay Yoouuuuuuuuu you can make all this world seem right ♫
♫ Onlay yooouuuuu can make the darkness bright ♫
♫ Onlay yoooouuuu and you alone can thrill me like you do !!!!! ♫

Titre emblématique des Platters que chacun aime à chanter-crier-scander du haut d'une montagne, tel un loup en rut, pour affirmer haut et fort la passion dévorante qui nous déchire lorsque l'on pense à l'être aimée que l'on aime et qui n'est pas là... mais t'es pas là, mais t'es où, t'es pas là, mais t'es oùùùùùù ????

Bon, moi perso, la chanson des Platters me fait automatiquement penser à une scène du film Hot Shots ! (1991) de Jim Abrahams, mais c'est chacun son truc.

Toujours est-il qu'ici, àOnlay Yoooouuuu, nous sommes dans le Morvan. Un petit endroit bien tranquille qui doit certainement être très agréable le jour, mais la nuit, il faut bien le dire : on ne voit pas grand chose des paysages alentours. SAUFce pour quoi nous sommes venus ; c'est à dire les Illuminations d'Onlay.
Ici, Mesdames et Messieurs, ce n'est pas un jardin, ce n'est pas une maison, ce n'est pas une cours qui sont décorés ! Non, ici, c'est le village entier !
Eeeeeeeeh voooooouuuiiiii, on monte en puissance ! Bon, eh oh, attention : ce n'est pas Las Vegas non plus, mais l'itiniative est belle.
Pour découvrir les illuminations d'Onlay, il te faut poser la voiture là où tu trouves de la place. Ce n'est pas forcément évident de nuit. De plus, les illuminations ont pris la place des différentes places de parking habituellement disponibles. De plus, le village n'est pas très grand. De plus... Mais ce n'est pas grave !
Une fois la voiture posée

Une fois la voiture posée dans un endroit aléatoire, nous nous lançons à l'assaut des rues onlaynoises, onlyoises, onlyyou... Ah on me signale que les habitants d'Onlay sont appelés les Onlayennes et Onlayens. OK.
Depuis sept ans, l'association Adersm, une petite équipe d'artistes, imagine puis réalise des scénettes de grande taille, très colorées. Celles-ci sont ré-utilisées, auxquelles s'ajoutent un nouveau décor chaque année.

 

ALLEZ, C'EST PARTI !

 

Nous partons de l'église qui se trouve sur les hauteurs nord du village, en direction de Château-Chinon. Une crèche tout en bois a été reconstituée. Élégante et raffinée, elle possède un charme différent de celles que nous avons l'habitude de voir.

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Les silhouettes élancées des personnages sans yeux, ni bouches, ni expressions me font penser à un univers plus oriental.
Nous descendons.

    Un peu plus bas, un autre décor, d'inspiration japonaise, peut être.
   Onlay, illuminations de Noël (58)_002


Un peu plus bas, toujours, au sud, c'est la grande place.

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Au centre du village, elle possède un grand parking qui, pour l'occasion, est occupé par les décorations. Un vrai décor occupe les lieux, divisé en deux mondes. Sur la gauche, je pense reconnaître un univers russe avec des poupées et un fond rappelant l'architecture de la Place Rouge de Moscou.

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Tous ces décors sont faits en contre-plaqué, puis peints à la main pour donner vie à des décors originaux et authentiques. L'un d'eux mesure plus de 30 m de long et 6 m de haut.
Sur la partie droite de la place, je pense reconnaître un univers d'inspiration hollandaise.

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Pas de guirlandes clignotantes, pas de plastique, pas de décorations achetées dans le commerce.
Chaque éclairage est soigneusement disposé pour mettre en exergues les différentes scènes présentes dans le village.

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Un peu plus bas toujours, sur notre gauche, un ensemble évoquant l'Alsace avec ses cigognes, ses maisons à colombage, ses Alsaciennes avec leurs coiffes typiques,...

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Toujours un peu plus bas, sur la droite cette fois-ci, c'est l'école. L'école et la mairie, comme dans tous les villages de France un peu reculés.
Ici, décorations pour enfants, comprenant maison du Père Noël et château des contes de fées (nouveauté 2017).

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Toujours plus bas, avant de rejoindre la grande route reliant Moulin-Engilbert au Mont Beuvray, un ultime décor sans couleur, tout de blanc vêtu, semble émerger des sapins du Morvan. Un village enneigé...

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Voilà.
C'est ici que se termine ce petit périple des illuminations de Noël originales en Nièvre (ou presque).
Bonnes fêtes de fin d'année.
À plus tard.

 

 

 

 

 

 

 

 

Les hauts lieux touristiques les moins visités de France : Pouques-Lormes (58)

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Pour ces derniers jours passés en Nièvre, je n'ai pu m'empêcher de me rendre sur un de ces lieux mythiques qui fait l'Histoire d'une région, d'un département, d'une ville.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Après avoir englouti quelques consistantes râpées confectionnées par Mamie Nine, l'heure était venue de se demander où j'allais bien pouvoir me rendre par cet après-midi nuageuse.
Hein ? Quoi ? Pardon ? Qu'est-ce que c'est la râpée ? Comment ? Tu ne sais pas ce que c'est que la râpée ???? Aaaaah, tu ne peux pas rester comme ça ! Il faut que tu saches !!!
Il est donc grand temps de retrouver notre grande et belle émission culinaire : "Cuisinons".
Oui, je sais, c'est un peu simple comme titre, mais j'ai cherché pendant plus de trois heures quelque chose de drôle et/ou sympathique, et/ou poétique, et/ou instructif ; mais je n'ai pas trouvé.

                         CUISINONS
Aujourd'hui : la râpée.
Sache tout d'abord que la râpée se présente comme une sorte de galette de pommes de terre revenue à la poêle. Elle est plus ou moins fine ou épaisse, pouvant contenir ou non des œufs. Et là, déjà, tu me dis : "Ouais, on met c'qu'on veut quoi ?!" Et moi, je te réponds : "Oh Eh : tu t'détends !".
Maintenant, situons géographiquement la râpée.
Eh bien, elle est originaire de Saint-Etienne et du Morvan ; ce qui, convenons-en, n'est pas du tout pareil. Par exemple, si tu as rendez-vous chez le coiffeur à Saint-Etienne et que tu arrives à Glux-en-Glenne (petit village se trouvant au coeur du parc régional du Morvan), c'est mal barré pour ton brushing ; surtout si tu t'y rends le lundi car, rappelons-le, tous les coiffeurs de Glux-en-Glenne sont fermés ce jour-là. Après, tout n'est pas perdu car Glux-en-Glenne a plus d'un tour dans son sac et peut te proposer de participer à la Fête de la Myrtille qui a lieu chaque année au mois d'août. DONC si nous résumons la situation, si tu prends rendez-vous chez le coiffeur à Saint-Etienne, choisis plutôt un rendez-vous au mois d'août afin d'assister à la fête de la Myrtille de Glux-en-Glenne. Je n'ai absolument rien compris à ce que je viens d'écrire revenons à la râpée !
Nous trouvons des dérivés de la râpée en Ardèche avec la crique -qui n'a rien à voir avec cette petite baie protégée dans laquelle viennent les bateaux pour se protéger du vent. En Savoie, elle est appelée Matefaim. Dans le Jura, c'est la Matafan et en Alsace, le rösti.
Allez maintenant, on accélère car cette recette est trop longue !
Pour préparer une bonne râpée morvandelle, il te faut des oeufs, du sel, du poivre, de la farine, de l'huile et, bien évidemment, des pommes de terre. Tu prends les pommes de terre, tu en fais une chapelure fine en les râpant. À cet ensemble, tu ajoutes de la farine et des oeufs que tu auras au préalable soigneusement cassés pour en récupérer le jaune et le blanc. Tu fais chauffer ensuite une poêle dans laquelle tu verses quelques gouttes d'huile. Tu verses quelques grammes de mixture pommes de terre-oeuf dans l'huile bien chaude. Tu fais chauffer. Tu retournes. Tu fais chauffer. Tu sers. Voilà, c'est fin prêt, tu n'as plus qu'à servir.

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Merci. À bientôt.

 

DONC après avoir enveloppé quelques bonnes râpées confectionnées par Mamie Nine, l'heure était venue de se demander où j'allais bien pouvoir me rendre par cet après-midi nuageuse nivernaise.

Car la Nièvre,
ce n'est pas que de la râpée !
C'est aussi :

 


Un mot prononcé un soir de novembre 2017 par L., une amie dont je tairai le prénom afin de ne pas parler de sa non-passion pour Roy Orbison, me mettait soudainement sur la route. Je m'en souviens comme si c'était hier, il y a un an, il y a un siècle, il y a une éternité. Elle était là dans sa robe de Marie-Laurencin un peu comme celle-ci qui n'atteindra jamais la dune qui était tout simplement la notre lalala lalalalalalalala lalalalalalalalalalalalalalala la.
Elle avait dit ce jour là, vers 20h54 environ, le mot "route".Oui, c'est ça, "route", le mot ; un mot qui était venu se placer parmi d'autres mots qui, une fois mis les uns à côté des autres, donnèrent une phrase qui parlait de je-ne-sais-plus-quoi. Peut être de voyage, de périple, d'accident, de cinéma, de vitesse, de mythe. HOP, second mot lancé ! Route, mythe. Addition : route mythique. Oui, enfin, je commençais à voir une perspective de périple pour ce dernier jour en Nièvre.

Je suis actuellement à Château-Chinon, capitale du Morvan. Route, mythe, route mythique. Oublions la célèbre Route 66. Oublions la Carretera Austral, la Pacific Coast Highway, la Transcanadienne, la Transamazonienne, la Route de l'Aigle et des Trolls, la Hringvegur, la Route de la Soie, la Golden Route japonaise, la Great Ocean Road,... Oui, toutes ces routes mythiques du monde étaient bien trop loin du Morvan.
Où pourrais-je trouver une route mythique à proximité ? Il y a bien la Nationale 7, fameuse Route bleue des congés payés reliant Paris à Menton, mais bon...
Route, mythe, Morvan.
Soudain, un autre éclair inconscient surgit dans mon esprit pour devenir titre : "Grande vadrouille". Nous y sommes : route mythique de La Grande vadrouille.
Tout y est ! Hein ? Mais si !
J'ai souvenir que certaines scènes de ce film français réalisé en 1966 par Gérard Oury avaient été tournés en Bourgogne. Dijon, Meursault, Beaune, La Rochepot pour la Côte d'Or. Vézelay, Lichères-sur-Yonne, Noyer-sur-Serein, Asquins, Pierre-Perthuis pour l'Yonne. Mais aussi Pouques-Lormes pour la Nièvre.
Oui, c'est non loin du village de Pouques-Lormes que fut tournée une des scènes mythiques du film qui a pour lieu une route. Je le sais car je l'avais cherchée partout lorsque j'étais sur les hauteurs de la ville de Beaune. Et puis, désespéré, j'avais décidé de me rendre sur un site internet pour avoir le lieu précis de cette route. C'est là, au milieu des vignes automnales que je découvris que la route que je cherchais ne se trouvait pas du tout en Côte d'Or, mais dans la Nièvre. Je m'étais alors fait la promesse à moi-même de m'y rendre un jour. Je crois que ce jour est arrivé.

Allons à Pouques-Lormes !

 

Bon, on ne racontera pas le scénario de La grande vadrouille, tout le monde le connaît. Mais si !
À combien de kilomètres Pouques-Lormes pouvait-il bien se trouver de Château-Chinon ? Un rapide regard sur la carte. 42 kilomètres. Banco !
Qu'est-ce qui est dit sur ce lieu ? Pas grand chose, hormis que 162 personnes y résidaient en 2015 alors qu'ils étaient 950 en 1831. Pourquoi une telle fuite démographique ? C'est une bonne question, mais ce n'est pas notre sujet.
Revenons àLa grande Vadrouille.

TOUT DE SUITE,
LA BANDE ANNONCE !

Le lieu précis recherché aujourd'hui se trouve pratiquement à hauteur du domaine de Drémont sur la route Départementale 958.

Je quitte Mamie Nine et Château-Chinon pour prendre la direction de notre objectif mythique. Mais si, c'est mythique !!!
Dans le poste-radio-CD, du Bourvil !


Je profite des villages et paysages défilant pour faire un point Grande Vadrouille.

   QUELQUES CHIFFRES
La grande vadrouille, c'est 17 millions de spectateurs lors de sa première exploitation cinématographique entre 1966 et 1975. Il restera ainsi le film pendant plus de trente ans le deuxième meilleur score du box-office français toutes nationalités confondues, juste derrière Blanche-Neige et les 7 nains et devant Autant en emporte le vent. Il sera dépassé par Titanic en 1998, puis par Bienvenue chez les Ch'tis et Intouchables.
Tu vois, déjà là, ça sent le mythe.
Le tournage a débuté le 16 mai 1966 et s'est déroulé sur dix-sept semaines. Le budget du film était de 14 millions de francs, ce qui en faisait alors le film français le plus cher à l'époque.
Le 20 décembre 2009, pour sa 15ème diffusion sur TF1, le film a rassemblé plus de 9 millions de téléspectateurs pour 33 % de part de marché, ce qui fait de lui le film le plus vu à la télévision en France pour l'année 2009

  DES ANECDOTES (avecWikipedia)
- C'est le second film que tournent De Funès et Bourvil avec Gérard Oury, après Le corniaud (1965). Ce sera également le dernier puisque Bourvil décèdera avant le tournage de La folie des grandeurs (1970) et sera remplacé par Yves Montand.
- Il est encore possible de voir les carcasses des voitures ayant servi à la cascade finale avec les planeurs en bas de la falaise du truc de Balduc situé au nord-est de l'aérodrome de Mende - Brenoux.
- À l'origine, il était question pour Gérard Oury de terminer le film avec une scène dans laquelle Bourvil et Louis de Funès traversent en ski les Pyrénées dans le but de rejoindre l'Espagne. Mais cette idée a été abandonnée car trop chère du fait de la neige. Cela étant, la scène avec les planeurs, qui a été retenue, a tout de même été réalisée pour un coût élevé.
- La scène durant laquelle Louis de Funès se retrouve sur les épaules de Bourvil et est baladé par celui-ci n'était pas prévue à l'origine dans le scénario et était de la pure improvisation des deux acteurs. En effet, au départ, Louis de Funès devait escalader le mur et devait ensuite tomber sur Bourvil jusqu'au sol. Pour cela il était prévu une doublure pour De Funès. La scène eut tant de succès qu'elle servit pour la réalisation de l'affiche du film, et est aujourd'hui considérée comme une des plus grandes scènes du cinéma comique français.
- Lors de la poursuite entre les Allemands et les héros, le motard qui reçoit la citrouille et chute n'est autre que Rémy Julienne, l'un des cascadeurs du film.

 

Après avoir traversé une belle partie du Morvan en passant non loin du lac de Pannecière, du village de Mhère dominé par la chapelle du Banquet et de la ville de Lormes peint plusieurs fois par le peintre Corot, j'arrive sur la Départementale 958, à hauteur du domaine de Drémont.
C'est ici que fut tourné une des scènes mythiques du film La Grande vadrouille. Oui, je le répète au cas où certaines lectrices/certains lecteurs nous prendraient en cours de route.

SAURAS-TU RECONNAÎTRE CETTE SCÈNE ?
Jénorme est sur la D958, la grande Vadrouille, Pouques-Lormes (58)

Pouques-Lormes, La Grande vadrouille, D958 (58)           Pouques-Lormes, La Grande vadrouille, D958

Hein ? Hein ? Hein ? Tu vois ? T'as trouvé ? C'est facile !

Un indice :
chaussures

Ooooohhhh, eh : fastoche !!!! Non ?
Bon allez, ça suffit maintenant !

Tout de suite,
la réponse en images.


Eh oui, si ça c'est pas du lieu mythique ?! Hein ! Regardons la scène.


Bonne année à toutes et à tous.
À bientôt pour de nouvelles aventures, de nouvelles rencontres et de nouveaux lieux mythiques.

 

 

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