Dans le précédent épisode évoquant notre périple breton effectué avec Mélanie l'année dernière, nous parlions de Capbreton... Non ! Capbreton se trouve dans les Landes, rien à voir. Je recommence.
Dans le précédent épisode évoquant le périple breton que nous effectuâmes avec... Oh, c'est beau le verbe "effectuer" conjuguer au... au... putain, c'est quoi comme temps ça, "effectuâmes" ? Voyons... Futur antérieur du participe conjugué simplement au conditionnel composé... Hein ? Ah non, c'est le passé simple, tout simplement. Qu'est-ce que je disais ?
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Oui donc, alors : oh !
Lors du précédent épisode évoquant notre périple breton, nous avions longuement évoqué la petite île de Bréhat puisque nous en avions parcouru une partie à vélo. Sachant que l'île est longue de 3,5 kilomètres pour une largeur de 1,5 km, on comprend mieux pourquoi les instances du cyclisme internationales ont préféré créer le Tour de France plutôt que le Tour de l'île de Bréhat pour des raisons de durée et de suspense de course.
BON MAIS OH !
Je n'arrive pas à me concentrer pour parler de ce nouveau périple breton du jour.
Lors du précédent épisode, nous étions donc sur l'île de Bréhat à faire du vélo pour, ensuite rejoindre, en voiture, la ville de Carantec où nous avons passé la nuit dans un brouillard soudain et épais. Nuit et brouillard. Pas facile de faire des photos pour montrer l'attrait touristique de la ville.
Le lendemain. Le jour se lève -ou du moins, tente de se lever.
CARANTEC
![Carantec, dans le brouillard (29)]()
Mouaip ! C'est en voyant ce genre de photo que l'on se dit : "Ah ouais, c'est pas toujours évident de légender photographiquement une ville."
Carantec, ce n'est pas Paris et sa tour Eiffel, ou Marseille et son vieux port, ou Big Ben à Londres, ou le Colisée de Rome, ou la Tour de Pise, ou le nougat de Montélimar. Carantec, on peut parler du château du Taureau, mais quand il y a du brouillard, il est difficile de le photographier.
BREF : et si on parlait un peu de cette ville de Carantec.
Au Sud-Est de Saint-Pol-de-Léon (où nous nous rendrons tout à l'heure), à l'embouchure de la Penzé, Carantec occupe une situation idéale sur sa presqu'île parfaitement protégée au fond de la baie de Morlaix. Parait-il qu'en temps que station balnéaire, Carantec est très appréciée, chic et discrète.
À l'entrée de l'estuaire, Carantec occupe la tête d'une presqu'île au profil de bonhomme...
Tiens, encore une allusion à ces paysages ressemblant à des humains, comme ceux que nous avions déjà vus sur l'île de Bréhat ou encore lors de regards sur les différentes cartes du monde, d'Europe et de France.
Souviens-toi...
![chamonde]()
Sorcière de frontière Chamonde
![canard trump]()
Scoobystralie États-Trump inversé
Hein ? Hein ? Hein ?
Du coup,
j'ai imprimé la carte de la ville et sa presqu'île.
![Carantec, carte]()
Bon, pour moi, c'est pas évident quand même c't'histoire de bonhomme. On dirait plutôt un chien, ou un rhinocéros, ou un dragon... Ouais un dragon !
![rhino]()
D'après les guides touristiques, le long nez du bonhomme est représenté par la pointe de Penn-al-Lann visant l'Est vers le château du Taureau. Sur le haut du crâne de ce même hypothétique bonhomme cartographique, on trouve "La chaise du curé", un gros rocher proposant un panorama magnifique sur la baie.
Bon, faisons un petit tour des lieux avec un peu de ci et un peu de ça.
UN PEU DE LÉGENDES
Saint Carantec (ou Karanteg), qui vivait au VIIème siècle, aurait débarrassé la région d'un dragon qui la terrorisait en écrasant la tête du monstre sur un rocher, qui se fendit en deux. Ce rocher est encore visible sur la plage du Kélenn.
Ah eh, tu vois, j'étais pas si loin que ça avec mon histoire comme quoi la presqu'île de Carantec ressemble à un dragon.
UN PEU D'HISTOIRE
Dès la fin du XIXème siècle, Carantec attire la foule avec ses sept plages reparties sur toutes les côtes de la presqu'ile. Peu à peu, le village s'est organisé pour recevoir les nouveaux venus en construisant des hôtels, des embarcadères et des cabines de bain. Dans les années 1920, on parle même d'un Saint-Tropez breton. Une succession de fêtes, de régates et de rallyes à n'en plus finir sont organisés. Aujourd'hui, tout ceci s'est un peu calmé afin que Carentec retrouve une ambiance plus familiale ; même si en été, la ville multiplie par quatre le nombre de ses habitants (3150 Carantecois/ses).
En tout cas, je peux te dire qu'en octobre et en plein brouillard, on ne ressent pas cet élan touristique, ni le côtécharme discret de la bourgeoisie que l'on prête à la ville.
Carantec, c'est aussi le château du Taureau où nous ne sommes pas allés non plus. D'ailleurs, on ne l'a même pas vu. Alors poir nous parler, je te propose de lire quelques extraits de différents écrits touristiques.
"L'arrivée sur le château du Taureau, un fort de granit doré au milieu des flots, est impressionnante. Né au XVIe siècle de la fierté des habitants de Morlaix souhaitant se soustraire à la convoitise des pirates anglais, le château du Taureau est indissociable de l'oeuvre de Vauban, l'architecte des fortifications maritimes françaises sous Louis XIV. Mais son histoire est encore plus intrigante. Prison, il a accueilli des aristocrates "embastillés" par lettres de cachet, puis des prêtres réfractaires, des Girondins ou des Montagnards, et même Louis-Auguste Blanqui... "LE CHÂTEAU DU TAUREAU
Tiens, rappelons au passage qu'Auguste Blanqui, insurgé permanent surnommé"L'enfermé" a publié en 1880 le journal Ni Dieu ni maître dont le titre est devenu une référence pour le mouvement anarchiste.
"En 1914, le château du Taureau est classé Monument Historique, puis loué par la mère de Louise de Vilmorin (qui y donna des réceptions fastueuses dans la décennie 1930) avant d'être occupé par les Allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale, pusi de devenir une école de voile.
Sa visite laisse imaginer à quel point la vie à l'intéreiur du fort devait être austère. On y voit les canons, les citernes pour l'eau douce et les pièces où vécurent militaires et prisonniers."LE GUIDE VERT MICHELIN
Mais je sens que tu veux lire une anecdote sur ce lieu. Si, si, si.
UN PEU D'ANECDOTES
A propos du château du taureau, relisons ces mots de Daniel et Marie-Claude Appriou extraits de leur livre "Le château du Taureau, bastion et prison", 2005, éditions finistériennes..
"En 1522, une flotte anglaise attaque Cherbourg puis se dirige vers Morlaix où elle arrive début juillet. Le jour de l'attaque est choisi en fonction de la foire de Guingamp. Ainsi, tous les notables et surtout les soldats sont absents, laissant la ville sans défense. Une flotte de 60 navires s'approche de la côte et débarque plusieurs centaines d'hommes déguisés en marchands pour ne pas éveiller la curiosité. La nuit venue, ils se dirigent vers la ville où ils ne rencontrent aucune résistance. Dans le même temps, les navires remontent la rivière afin de débarquer directement des hommes dans la ville. Toutefois, ils sont bloqués par des arbres abattus dans le lit de la rivière. Ayant pris la ville, les Anglais se livrent au pillage, incendient les maisons et massacrent les habitants qui n'ont pu fuir. Le lendemain, prévenus par les habitants en fuite, les soldats de Guy XVI de Laval arrivent sur les lieux afin d'en chasser l'ennemi. Ce dernier, ayant découvert des victuailles et de nombreux fûts de vins, avait fêté la victoire toute la nuit et dormait, la plupart des soldats étant enivrés. Les Français massacrent tous les Anglais qu'ils trouvent, ces derniers offrant peu de résistance du fait des libations de la nuit précédente."
Voilà.
UN PEU D'HISTOIRES
En novembre 1893, par une violente tempête, l'Aboukir Bay, un trois-mâts vapeur écossais en provenance du Chili avec une cargaison de nitrate, est drossé sur une roche au large du château du Taureau. La mer rejette sur la plage de Carantec douze de ses dix-huit marins, que le maire fait ensevelir deux par deux, dans de simples draps, à l'écart du cimetière. Manque de place ou d'humanité ? La question fera longtemps scandale. L'épave, elle, passionne toujours les plongeurs.
C'est une autre épave, celle de l'Alcide, un bateau corsaire malouin coulé en 1747 et retrouvé dans les mêmes eaux avec sa vaisselle, ses outils, ses pistolets et ses canons, qui fait depuis l'intéret du Musée maritime de Carantec.
Ces deux faits montrent combien la vaste échancrure nord-sud de la baie peut être dangereuse avec ses écueils, ses hauts-fonds et ses courants, mais aussi avec ses îlots de granit rose piqués de phares et peuplés d'oiseaux marins protégés.
Créé en 1789, le chantier naval Sibiril, aujourd'hui spécialisé dans les vedettes utilitaires, jouit d'une solide réputation professionnelle. Il s'est aussi distingué durant l'Occupation : à bord de petites cotres non pontés, qui se faufilaient habilement à la barbe des sentinelles entre les écueils de la baie, Emile Sibiril et sa famille menèrent en Angleterre près de 200 fugitifs.
Sur le "Rocher du curé", on raconte qu’ici, pendant la Première Guerre Mondiale, le Curé de Carantec venait lire à voix haute son bréviaire, assis sur ce rocher.
Aujourd'hui, le lieu propose une magnifique vue sur le changement des marées, entre pierres et eau. Le Parc Claude-Goude, ancien jardin privé planté d'arbres exotiques, jouxte l'endroit avec ses villas huppées.
Plus à l'Ouest, non loin de la grève blanche et du port se tient un havre tranquille composé de barques et de canots de plaisance se balançant au gré des flots et du vent. Bon, nous, nous n'avons rien vu car le brouillard ne s'est toujours pas levé. Mais nous aurions tout de même pu nous rendre au Bar des Sports, place de la Libération ; café incontournable de la ville où se retrouvent pêcheurs, ostréiculteurs et estivants.
UN PEU DE MÉTÉO
Carantec est connue pour son micro-climat dûà l'influence de la dérive nord atlantique.
UN PEU DE GÉOGRAPHIE
Carantec est située sur un massif granitique d'époque hercynienne, le granite présentant ici un faciès rose et fin à biotite, par exemple à la pointe de Penn-al-Lann, où le pendage est d'une... ouais oh bon, c'est chiant ça.
Mais Carantec est aussi connu pour ses plages de sable et son patrimoine historique.
Les plages les plus importantes sont la grève Blanche, la plage de Kélenn et la plage du Clouet, la plus étendue. La station dispose aussi d'une côte à falaises qui offre des paysages remarquables (la chaise du Curé et la pointe de Pen-al-Lann) ; cette dernière disposant de points de vue sur la baie de Morlaix, la Rivière de Morlaix, le château du Taureau et l'île Louët.
Située sur une presqu'île, entre l'estuaire de la Penzé et la rivière de Morlaix, Carantec possède également des îlots composant la réserve ornithologique de la baie de Moraix, classée depuis 1962. Ricard, Beclem, l'île aux Dames, le aux Dames, l'Île de Sable, l'Île Verte, ar C'hlas Kozher et Vezoul comptent parmi ceux-ci où viennent hiverner près de 60 000 oiseaux, parmi lesquels macareux moines, goélands argentés, sternes pierregarin ou de Dougall, tadornes de Belon, huîtriers pie et autres aigrettes garzettes.
Un superbe sentier douanier de plus de 18 kilomètres longe la côte. Partant de la grande plage du Clouët à l'Est jusqu'à la rade de la Penzéà l'Ouest, il permet de découvrir le parc Claude-Goude, les pointes de Pen-Al-Lann et du Cosmeur, les plages de la baie du Kélenn et le petit port sur la passe aux Moutons, où aboutit la chaussée de l'île Callot.
Ah bah tiens, puisqu'on en parle, allons-y voir ! Et cela tombe plutôt bien puisque ce matin, c'est marée basse.
ÎLE CALLOT
![Carantec, île Callot, route et panneau (29)]()
Oui, il y a du danger ! Attention ! Mais il me tenait à coeur d'aller voir ce qu'il se passe sur ce morceau de terre à peine séparé du continent. Je sens bien que Mélanie n'est pas plus inspirée que cela et est à la limite de la suffocation lorsque nous empruntons cette route submersible, mais tant pis. De toute façon, je suis un tyran, ah ah ah ah !!!!!! Beaucoup de panneaux nous rappelle d'être prudent avant d'emprunter cette voie car il arrive régulièrement que des voitures restent coincées au milieu de l'eau, surpris par la marée montante.
![voiture bloquée]()
![voiture bloquée]()
Photos : Le Télégramme
Parlons de l'île Callot, veux-tu. Attention : pas Callo comme Callogero, ou Marcel Callo. Connais-tu Marcel Callo ? Non ? Petit rappel de l'action de cet homme.
"Né en 1921 à Rennes, Marcel Callo adhère à la croisade eucharistique quelques années plus tard obéissant à la devise "Prie, communie, sacrifie-toi, sois apôtre", puis à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) où il tient à privilégier la vie spirituelle comme source de toute action, dans un monde ouvrier très déchristianiséà cette époque. Mais à partir de l'Armistice de 1940, les activités des associations sont officiellement interdites et les sections doivent agir dans la clandestinité.
En mars 1943, il reçoit l'ordre de partir en Allemagne au titre du Service du Travail Obligatoire (STO). Il y continua l'action catholique de façon clandestine, n'hésitant pas à prendre des responsabilités et à participer à des activités interdites. Il est arrêté le 19 avril 1944 par la Gestapo, puis transféré le 27 avril 1944 à la prison de Gotha avant de rejoindre le camps de Mauthausen en octobre. Là, il souffrit la faim et la soif, fut battu, travaillant dans l'usine souterraine B8 Bergkristall à St. Georgen/Gusen. Bientôt, à bout de force, il fut envoyé comme trois mille autres de Gusen II pour mourir à l'infirmerie aux portes de Mauthausen, à deux pas du four crématoire. Il y mourut d'épuisement, miné par la dysenterie, le 19 mars 1945.
Il fut béatifié par Jean-Paul II en octobre 1987." D'aprèsWIKIPEDIA
DONC, alors, on ne prononce pas l'île Callot, comme on prononce Callogero, ou Marcel Callo, ou encore comme un callot, cette grosse bille qui suscitait l'admiration des cours de récré dans les années 1980 ; ou encore calot comme ce couvre-chef militaire encore Pilotka dans l'armée rouge. Mais l'île Callot ne s'appelle pas non plus l'île Pilotka... Qu'est-ce que je raconte ?
OUI ALORS EH : l'île Callot se prononce "calote", comme une calotte !
L'île Callot est un site préservé des activités humaines et des ravages du temps, hésitant entre terre et mer. Elle est rattachée au continent deux fois par jour lorsque la chaussé submersible reliant le port à l'île se découvre à marée basse.
La longue route que nous empruntons pour rejoindre l'île -qui n'en est plus une- me fait penser à cette scène d'une voiture roulant sur le sable dans le film Casino de Martin Scorsese au son de la musique de Georges Delerue, Camille, juste avant que Sam (Robert De Niro) ne retrouve Nicky (Joe Pesci) au milieu du désert jouxtant Las Vegas.
![Carantec, île Callot, route (29)]()
"Un rendez-vous au milieu du désert, ça m'a toujours rendu nerveux. C'est sinistre. Je suis au courant des trous dans le désert. Partout où je regardais, il y aurait pu y avoir un trou.
En temps normal, mes chances de revenir vivant d'un rendez-vous avec Nicky étaient de 99 sur 100. Mais cette fois, quand je l'ai entendu dire "100 mètres plus loin, sur la route !", je me suis donné fifty-fifty."
JEU :
Retrouve combien de fois Joe Pesci prononce le mot "Fuck !" dans cette scène
et gagne ton poids en tentacules de poulpe.
Après avoir parcouru quelques trois kilomètres sur le sable humide parfois tapissé de quelques algues odorantes, nous atteignons les rives de l'île Callot.
L'île Callot, c'est trois kilomètres de long pour 300 mètres de large. Beaucoup de chiffres 3.
Jusqu'au début du XXème siècle, Callot vivait du travail des agriculteurs, des pêcheurs et des ramasseurs de goémon. L'ensemble de ces activités est aujourd'hui en recul, et les habitants se consacrent désormais à la préservation de leur île. Site sauvage, elle est appréciée des oiseaux migrateurs.
Lorsque l'on regarde l'île du ciel -chose que nous n'avons pas faite- , on remarque qu'elle se présente comme un groupe de quatre îlots reliés par un cordon sableux.
Pour continuer avec les ressemblances,
je trouve que l'île Callot ressemble à un hippocampe.
![île Callot carte]()
Carte : Google maps / Photo : Hippoandco
Hein ? Mais si, on dirait un hippocampe !
"Son littoral découpé décline petites criques rocheuses et jolis rubans de sable, comme la plage de Vouget, qui annonce l'estran sablo-vaseux ; tandis que dans l'intérieur dominent les champs, les pâturages et une lande couverte d'ajoncs. Les récifs alentour reposent sur de riches fonds marins où les prairies de zostères alternent avec des bancs de maërl." ÉDITIONS ATLAS
Bon, personnellement, je n'avais jamais entendu parler de zostère et de maërl. Les zostères, je croyais que c'était un groupe de rock local qui jouait sur le jeu de mots "austère""zostères"pour reprendre des chansons des Blues Brothers et de Johnny, mais non. Après, j'ai pensé que cela pouvait être le titre d'une émission matinale pour les enfants, mais non plus. En fait, les zostères sont des plantes aquatiques dont le nom provient du grec zostera signifiant ceinture. Pas si austères que ça, elles jouent un rôle important dans le dépôt des sédiments, la stabilisation des substrats ainsi que comme support pour les algues épiphytes et les micro-invertébrés. De plus, elles forment un milieu favorable à la reproduction de nombreuses espèces de poissons et de coquillages économiquement importantes. La conservation de leur diversité génétique pourrait être importante pour la résilience écologique des milieux littoraux face aux dérèglements climatiques, à l'acidification des océans et à la montée de la mer. Ajoute à cela qu'elle peut être utilisée pour rembourrer les matelas et paillasses, pour recouvrir les toitures (notamment au Danemark), la répandre comme engrais dans les champs. Riche en nutriments et jouant un rôle dans la protection immunitaire, elle est aussi utilisée par les Amérindiens de l'île de Vancouvert comme herbe aromatique pour parfumer la viande de phoque, de marsouin ou de cervidés.
Hein ! Eh, oh, alors ! Et maintenant le maërl, qu'est-ce que c'est ? Non, ce n'est pas un oiseau noir que tu peux trouver dans ton jardin en train de butiner ta pelouse pour trouver quelques vers. Le maërl est "un milieu (ou habitat) marin biogénique (c'est-à-dire produit par des espèces vivantes) qui se forme notamment le long des côtes de Bretagne, constitué d'accumulation d'algues corallinacées riches en calcaire. Les algues qui l'ont produit ont la propriété de cristalliser certains éléments minéraux de l'eau de mer, ce qui explique qu'il soit très riche en calcium et en magnésium, fer et oligoéléments bioassimilables, ce pour quoi il a été exploité jusqu'à localement faire disparaître la ressource." (WIKIPEDIA)
Voilà. Bon, continuons.
"Merveille du littoral breton, Callot s'ouvre à la fois sur le large et sur la baie de Morlaix, offrant un magnifique tour d'horizon sur les rives boisées où s'insinuent des plages blanches. D'un côté s'étendent l'estuaire de la Penzé et le pays de Saint-Pol-de-Léon ; de l'autre, la ria de Dossens qui mène jusqu'à Morlaix et, au-delà, le pays du Trégor. En face, la presqu'île de Carantec présente la Chaise du Curé, pointe rocheuse faisant office de plate-forme d'observation, la plage du Kelenn et la pointe de Pen-al-Lann, qui porte de magnifiques peuplements de chênes pédonculés, de châtaigniers et de pins." ÉDITIONS ATLAS
D'un point de vue historique, il faut savoir qu'à la fin du Vème siècle, la Bretagne était victime des exactions des Danois. L'île Callot était alors l'endroit approprié pour eux pour stocker les butins récoltés lors des pillages effectués sur le continent. Un valeureux chef breton nommé Rivallon Murmaczon, s'est opposéà Korsolde, chef nordique, jurant à la Vierge de lui consacrer un sanctuaire s'il gagnait la bataille. Le combat fut sanglant, plusieurs milliers de Danois furent tués., mais une fois la victoire remportée et les Vikings repartis pour leurs contrées septentrionales, la construction de la chapelle Notre-Dame-de-Callot débuta en 513 sur le troisième îlot au point culminant de l'île situé 38 mètres au-dessus de la mer. Les Bretons baptisèrent l'île : Enez-Itron-Varia-ar Galloud (Notre Dame de Toute Puissance). Depuis ce temps, la chapelle constitue un lieu de pèlerinage.
On raconte qu'un butin datant d'une invasion danoise du Vème siècle serait caché quelque part sur l'île. Pour certains la chapelle Notre-Dame, située au sommet d'une colline, protégerait la cachette du trésor.
L’espace de l’île est utilisé en grande partie pour l’agriculture (choux, artichauts, pommes de terre, échalotes), mais on y trouve aussi des habitations particulières et 9 familles y habitent à l’année... en 1996. Aujourd'hui, en octobre 2016, ils ne sont plus que huit sédentaires et un seul agriculteur continue à cultiver artichauts et choux-fleurs.
Autre curiosité touristique et artistique de l'île, l'école désaffectée qui accueille des expositions (sculptures, photographies, peintures) temporaires durant l'été.
Et puis, en suivant le sentier menant à la pointe nord classée zone naturelle, on peut découvrir un paysage partagé entre les dunes sauvages et les ensembles de massifs granitiques battus par les vagues.
En somme, cette île a l'air avenante et tranquille avec ses quelques beaux secrets. Mais nous n'irons pas plus loin que le parking d'arrivée car la météo n'est pas favorable à une petite marche agréable. OK, demi-tour. Nous reprenons la voie submersible pour traverser les petites rues de Carantec encore dans le brouillard. Nous rejoignons la grande route départementale 58 pour traverser le pont de la Corde, enjambant la Penzé, et qui relie Carantec à Saint-Pol-de-Léon ; notre prochain arrêt car il y a quelque chose que je voudrais montrer à Mélanie.
SAINT-POL-DE-LÉON
![Saint-Pol-de-Léon, Cathédrale Saint-Paul-Aurélien, nef (29)]()
Alors, comme tu peux le voir sur la photo ci-dessus, effectivement, ce que nous devons trouver et voir se trouve dans la cathédrale Saint-Paul-Aurélien. Je ne te cacherais pas que, dans un premier temps, nous nous sommes trompés d'édifice religieux en nous rendant dans l'égliseNotre-Dame-du-Kreisker. Certes, c'est la plus haute église bretonne avec 77 mètres au dessus du sol, mais après avoir tourné un peu dans les allées de celle-ci, nous avons compris que notre "curiosité" ne se trouvait pas ici.
BREF: nous voici dans la cathédrale Saint-Paul-Aurélien, dédiée à Saint Paul-Aurélien qui, d'après la légende, serait un moine venu du Pays de Galles pour évangéliser Occismor (ancien nom de Saint-Pol-de-Léon) et les Osismes vers 525 et qui aurait été le premier évêque de la ville. En débarrassant l'Ile de Batz d’un terrifiant dragon et en chassant bandits et bêtes d'un oppidum abandonné (Saint-Pol), le Comte Withur, gouverneur de la côte léonarde, lui offrit ces terres en remerciement. Encore une histoire de dragon !
En ce qui concerne les dates de construction de cette cathédrale, c'est assez compliqué.
La première église est détruite en 875 par les Danois. Une église romane, reconstruite à cet emplacement au XIIème siècle sous l'évêque Hamon est détruite à nouveau en 1170 par les Anglais. La reconstruction commence au début du XIIIème siècle, sur la base des fondations du transept et des combles. La façade occidentale est rebâtie selon l'influence de l'architecture normande de la première moitié du XIIIème siècle, mais aussi anglaises. Maaaaaaaiiissss, l'édifice est incendié par les Anglais en 1365 ; tout comme la ville. La construction s'étale sur plus d'un demi-siècle et s'achève dans la seconde moitié du XVIème siècle.
Nous entrons. Je dis à Mélanie que nous cherchons une statue. Pas d'autre indice !
Nous tournons dans cette grande cathédrale. 55 mètres de hauteur au clocher, une nef longue de 84 mètres avec une hauteur de 16. Tout en granit et pierre de Caen, sauf le parvis refait en 2006 en granit de Chine...
Nos regards se posent tout d'abord sur ces étonnants bancs en chêne, situé dans le choeur.
![Saint-Pol-de-Léon, Cathédrale Saint-Paul-Aurélien, Stalles et miséricorde (29)]()
66 stalles de chênes du XVIème siècle, chef-d'œuvre de menuiserie. Elles déploient un merveilleux programme iconographique emprunté autant aux Écritures qu’aux fabliaux du Moyen Âge. Quelques panneaux portent des graffitis de jeunes choristes de la psallette du XVIème siècle.
![Saint-Pol-de-Léon, Cathédrale Saint-Paul-Aurélien, Stalles et miséricorde]()
Sculptées dans le chêne par des artisans locaux, ces stalles sont toutes différentes.
![Saint-Pol-de-Léon, Cathédrale Saint-Paul-Aurélien, Stalles et miséricorde]()
![Saint-Pol-de-Léon, Cathédrale Saint-Paul-Aurélien, Stalles et miséricorde]()
Nous poursuivons notre vagabondage matinal dans la cathédrale. Au-dessus de nos têtes, le grand orgue du XVIIème siècle, réalisé par l'anglais Robert Dallam. Classé monument historique, il comporte 2118 tuyaux. Il est orné d'un damier noir et blanc, en trompe-l'œil, évoquant une cour semi-circulaire encadrée de colonnades
![orgue]()
Là, à gauche, une grande rosace à seize pétales retrace des scènes de la Passion du Christ. Et puis, un peu plus loin encore, dans la chapelle latérale le long du déambulatoire, le curieux "enfeu des crânes", encore appelé"étagères de la nuit" nous apparaît.
32 boites reliquaires en bois contenant les crânes recueillis par les familles des défunts sont posées là, sur des étagères, disposées derrière une grille séparatrice.
![L'enfeu]()
Photo :La Croix
"Peintes en noir, bleu ou blanc, avec le nom du mort, elles rappellent la coutume, en usage jusqu’au XIXème siècle, qui consistait à exhumer les squelettes au bout de cinq ans pour faire place aux nouveaux défunts. On déposait en bon ordre les os dans le charnier et les crânes étaient enfermés dans des petites boîtes percées d’ouverture puis remis aux familles." WIKIPEDIA
Elles ont la forme de petites maisons avec une petite ouverture qui permet de voir le "chef"à l'intérieur.
![boite 2]()
Photos : Henri Moreau
Mais, même si tout ceci est curieux et intrigant, ce n'est pas cela que je voulais montrer à Mélanie. Non, ce que je voulais lui montrer se trouve à présent devant nous. Elle est là, dans un coin de cette grande cathédrale.
En hauteur.
Sur un petit promontoire.
![Saint-Pol-de-Léon, Cathédrale Saint-Paul-Aurélien, Sainte Apolline]()
Quoi ?
Ben ouais.
C'est elle que je voulais voir moi !
Sainte Apolline, patronne des Dentistes. Regarde, c'est pas banal : elle a des tenailles dans la main droite. Tu connais son histoire ? Non. Alors, installe-toi bien et écoute. Tu pourras la raconter à tes enfants après pour qu'ils s'endorment...
Martyre à Alexandrie, en Egypte en 249 après J.C.
"En 249 l’Empereur Dece ordonne à tous les citoyens de l’Empire de sacrifier publiquement aux dieux de Rome, et cet édit concerne directement les chrétiens qui ne veulent adorer que leur Dieu unique, alors que les Juifs, eux aussi monothéistes, en sont traditionnellement exemptés depuis l’Empereur Auguste (63 av.J.C – 14 ap. J.C).
En 250 des émeutes anti-chrétiennes éclatèrent à Carthage, mais surtout à Alexandrie qui, après Rome, était la ville la plus importante de l’Empire. La populace s’attaqua aux chrétiens, tuant souvent dans d’atroces souffrances ceux qui persistaient dans leur Foi.
Des émeutiers rencontrèrent ainsi Apolline qui, malgré le danger, s’était aventurée dans les rues pour accomplir une sainte mission, et se moquant de son âge, lui brisèrent la mâchoire à coups de pierre puis lui arrachèrent les dents. Ils allumèrent ensuite un grand feu menaçant de l’y jeter si elle n’abjurait pas le Christ. La Sainte leur demanda un instant de réflexion, puis ayant ainsi trompé leur surveillance, elle se jeta d’elle-même dans le feu.
Le suicide que d’autres Saints accomplirent, bien qu’interdit par l’Eglise, pouvait être pardonné s’il était réalisé sous l’inspiration de Dieu.
Les restes de la Sainte, dont ses dents, furent pieusement recueillis et enterrés. Son culte se répandit au cours des Croisades et ses reliques furent essentiellement ramenées en France.
Canonisée en 1634 elle est fêtée le 9 février. Elle est la Sainte Patronne des chirurgiens-dentistes et invoquée pour guérir les maux de dents.
Ses attributs sont la Palme du Martyre et une tenaille avec ou sans dent, ou portant seulement une dent dans la main droite." UNE OEUVRE UNE HISTOIRE
Hein ? Hein ? Hein ? Non... Bon...
Nous sortons de la cathédrale pour rejoindre la voiture. Nous pourrions faire un petit tour dans la ville qui semble se réveiller lentement des torpeurs brouillassantes de cette fin de mois d'octobre, mais nous préférons reprendre la route pour continuer de longer les côtes bretonnes en direction de l'Ouest.
Nous peinons un peu à sortir de Saint-Pol-de-Léon en empruntant rues, routes et impasses. Parfois, nous croisons quelques stèles rendant hommages aux nombreux résistants qui sont tombés ici lors de la Seconde Guerre Mondiale. Nous nous retrouvons enfin sur la Départementale 10, la D10, qui nous emmène à Sibiril, petite localité où avait lieu chaque année le championnat du monde de cracher de bigorneaux. Pour cela, la ville possède une piste de "lancer" de 20 mètres de long par 3 mètres de large. Chaque lanceur a le droit à trois essais. Le record de l'épreuve date du 5 août 2016, avec un lancer de bigorneau à11,04 mètres par l'actuel champion du monde Alain Jourden. Dans la catégorie féminine, la championne du monde 2005 est l'Allemande Edith Krotz avec 4,39 mètres. Putain, quelle différence ! Les femmes ont beau vouloir l'égal des hommes, au cracher de bigorneaux, elles restent très très loin de nous !
Ce bref passage à Sibiril nous permet de faire un petit inventaire de quelques championnats bretons de lancer. Notons le championnat du monde de lancer de bourriche à Saint-Armel, le lancer de menhir à Guerlesquin, le lancer d'artichauts à Henvic, sans oublier le fameux championnat du monde de cracher de tomates-cerises à Plouénan.
Passés Sibiril, nous prenons plein nord pour suivre les côtes, au hasard. Nous espérons découvrir des paysages et des lieux secrets inconnus des grands tours opérateurs touristiques. D'ailleurs, nous ne savons même pas où nous allons et il n'y a pas de panneaux pour nous préciser où nous nous rendons. Le hasard de la route. C'est ainsi que nous marquons une pause obscure à Tevenn qui, en breton, se traduit par "dune".
TEVENN
![Tévenn, port, marée basse (29)]()
Tevenn, c'est le pays des dunes.
![Tévenn, port, marée basse]()
À marée basse, comme maintenant,
c'est également le pays des rochers.
![Tévenn, c'est marée basse]()
![Tévenn, la plage, marée basse (29)]()
Bon... Sinon, c'est calme. Il est un peu tôt. Pas de commerces ouverts en vue pour boire un petit café face de la mer.
Nous repartons.
La route défile. Les noms de lieux-dits et de villages aussi.Kerradénec, Ker Porz Striz, Poulfoën, Plouescat. Nous entrons à présent sur une partie du territoire breton baptisée "la côte des Légendes".
MUSIQUE !
C'est un littoral difficile qui s'offre à nous. Tour à tour bordé de roches et d'immenses grèves de sable avant de rejoindre les fameux abers, il reste l'un des plus sauvages de la péninsule.
"La Côte des Légendes, c’est une terre 100% protégée avec trois zones Natura 2000. La baie de Goulven, le marais du Curnic à Guissény et la tourbière de Langazel à Ploudaniel offrent ainsi des paysages sublimes pour les balades et l’observation des oiseaux.
Mais ce qui fait de ce territoire un endroit unique, c’est sans conteste les rochers. D’énormes blocs de granit tout ronds, adoucis par le vent et les siècles parsèment les paysages. On se demande parfois si la Côte des Légendes n’aurait pas été habitée jadis, par une famille de géants qui auraient fait un grand concours de lancer de rochers, un soir de fête..."TOURISME LESNEVEN
Le havre de Brignogan en serait l'unique clef. Nous allons donc en prendre la direction.
Pont Christ, Kernic, Ker Jane, Goulven, Plounéour-Trez, Brignogan-plages. Tiens, cette localité s'appelait Brignogan tout court avant. Enfin avant... Avant 1936. Et puis à l'occasion des premiers congès payés, Brigognan s'est vu adjoindre le substantif "Plages". Une façon de valoriser la localité. Et il est vrai qu'il y en a des plages. Et des belles ! Plages Beg ar Scaf, Garo, Grande Plage, Petit Nice, des Crapauds, Chardons Bleus, Pors Pol et plage du Phare.
BRIGNOGAN-PLAGES
![Brignogan-Plage, plage Pors Pol (29)]()
J'étais venu ici il y a quelques années, en été. La pureté du sable blanc et la transparence de l'eau de la Manche m'avait interpellé et séduite. Tout ceci dans un climat de douceur et de tranquillité reposante.
![Brignogan-plage, plage mer (29)]()
![Brignogan-plage, plage et panneau (29)]()
Choisis ton camp camarade !
![Brignogan-plage, ville et plage (29)]()
Bon, aujourd'hui, le ciel est un peu plus nuageux, il y a beaucoup moins de touristes et très peu de commerces ouverts. Dommage, il n'est pas loin de midi et nous nous ferions bien une petite douzaine d'huîtres avec une bouteille de vin blanc. Oui, oui : une bouteille ! Pas un verre !
Nous tournons un peu dans la partie sans plage de Brignogan-Plages. Nous ne sommes pas inspirés. Nous empruntons une petite route qui indique un restaurant-hôtel, apparemment situé en dehors de la ville. C'est l'"Hôtel de la Mer". Nous n'avons rien à perdre. De toute façon, à Brignogan-plages, il n'y a rien et la vue ne nous satisfait pas. Peut être que cet hôtel sera fermé lui aussi, mais tant pis. On tente le coup.
Quelques minutes plus tard, nous atteignons une belle bâtisse, apparemment restaurée, situé face à la plage et à la Manche. Situation parfaite.
Nous sortons de la voiture pour avancer à pas feutrés hésitants. Très belle entrée. Une enseigne domine sur la façade de côté. "Restaurant, salon de thé, bistro, spa..."
Dis donc, c'est étrange ce mélange. Est-ce qu'ils font aquabowling et billard artistique aussi ?
Derrière la façade soutenant cet enseigne se présente un grand et beau bâtiment blanc, posé sur la dune tel un bateau.
Nous jetons un bref regard sur la carte disposée à l'entrée. Tout va bien, des huitres sont proposées. Nous entrons dans un hall très lumineux. Belle installation. D'un côté, une partie bistrot, de l'autre, une partie resto. Un jeune homme en tenue nous accueille avec le sourire.
LUI :"- Madame, Monsieur...
NOUS :"- Nous voudrions manger des huîtres.
LUI :"- Bien sûr. Par contre, je vais vous installer dans la partie restaurant.
NOUS :"- Très bien."
Le lieu est magnifique. Les grandes baies vitrées laissent passer une vue superbe sur les rochers et la plage de Pors Pol, composée de rochers et de sable fin blanc. Nous prenons place sur une belle table ronde, jouxtant la baie vitrée. de suite, nous nous sentons très bien. Quelque chose se passe. C'est comme ça. Il y a des lieux où, de suite, tu te sens bien et tu prévoies de passer un bon moment.
Le jeune serveur revient avec la carte.
LUI :"- Vous prendrez des huîtres donc ?
MELANIE :"- Oui avec une bouteille de vin blanc. Mais nous pouvons avoir la carte aussi s'il vous plait."
On nous présente la carte. Une carte... Mais une carte ! Il arrive parfois que tu entres dans un restaurant sans trop avoir faim. C'était notre cas. Mais en lisant les suggestions, tout s'ouvre, tout fait envie ! Pas de doute possible, c'est l'endroit qu'il nous fallait ! Nous savons maintenant que nous n'allons pas quitté ce fabuleux endroit qu'est l'"Hotel de la Mer"avant un petit moment.
Après consultation de la carte, nous prenons bien évidement nos douzaines d'huîtres avec une bouteille de vin blanc.
Mais la carte des entrées est trop alléchantes pour ne pas se laisser tenter. Nous sentons que tout ceci est réalisé avec des produits frais, à la limite du gastronomique. Ce qui nous surprend aussi, ce sont les prix tout à fait abordables pour une telle qualité et un tel lieu.
Pour ne pas être plus tentés, nous ne regardons même pas la carte des plats et des desserts... Si, un peu quand même, mais nous ne nous attardons pas pour privilégier ces entrées à la carte. Nous choisissons chacun un tartare de "Tartare de lieu aux huîtres, croustillant de sarrasin, sorbet poivron et piment d'Espelette". Puis Mélanie décide d'ajouter à cela un "Oeuf bio 64°, rutaba et crême au lard".
C'est parti !
À table !!!!
![Brignogan-Plage, hôtel de la mer, l'entrée 2]()
![Brignogan-Plage, Hôtel de la Mer, entrée 2 (29)]()
Le tartare de lieu aux huîtres merveilleux avec le sorbet au piment fabuleux ! Quant à l'oeuf bio 64° extraordinaire avec une crème au lard parfumée, délicate, subtile. Y'a plus de mots !
Nous terminons tranquillement la bouteille de vin blanc dans une ambiance feutrée, reposante. Nous n'avons pas trop envie de partir comme ça. Nous quittons notre table pour aller au comptoir de la salle version bistrot. C'est bine un comptoir pour discuter avec les gens présents. Nous échangeons quelques mots avec le serveur et la responsable de salle. Ils nous parlent du lieu. Construit en 1930, il a été fermé pendant de nombreuses années avant de ré-ouvrir fin avril 2016, il y a quelques mois. Pour l'histoire complète de l'hôtel, nous nous référons au journal local "Le Télégramme".
"En fait, l'hôtel a été pensé en 1920 par Alexandre Baley, un négociant en vins à Lesneven. C'est Madame Gourhant qui en sera la première propriétaire. Elle exploite les lieux et en fait un commerce florissant, mais, malgré cela, la faillite survient, quelques années plus tard.
C'est la famille Gélabert-Plos qui reprend l'affaire à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. Ils décident alors de rejoindre Bordeaux, d'où ils sont originaires, mais à leur retour, les événements et le vandalisme ont eu raison des installations intérieures de l'hôtel. Les Gélabert-Plos reviennent à l'hôtel et décident de le reconstruire pour en faire l'un des endroits les plus prestigieux de la région. L'Hôtel de la mer et ses 54 chambres ne désemplissent pas. Plus de 300 couverts sont servis chaque dimanche dans la salle dont les immenses baies vitrées offrent une vue imprenable sur la mer toute proche. Réveillons et mariages s'y succèdent, et un bal réputé attire chaque dimanche son lot de danseurs.
Mais, une fois de plus, à la période faste suivent des moments difficiles. En 1956, un accord entre l'hôtelier et le comité d'entreprise de la régie Renault est signé. L'Hôtel de la mer devient alors le lieu de séjour printanier des retraités de la régie. Dès que les vacances scolaires arrivent, c'est «La colonie Renault» qui prend le relais. Dans ce pays de tempête, les vents continuent de tourner, et en 1988, la commune acquiert l'ensemble des bâtiments rebaptisés «Centre des Chardons bleus». Mais la chute de fréquentation des centres de vacances à la mer ajoutée au coût élevé des rénovations à faire sur le bâtiment amènent une fois de plus l'Hôtel de la Mer à fermer ses portes et à rester clos. En avril 2000 pourtant, un nouveau gestionnaire reprend les lieux pour en faire un gite avec salles de réunions.
Depuis 2005, et avant la ré-ouverture après de grands travaux, ce sont Philippe de Saint Victor et Anne Roubart qui sont devenus les nouveaux propriétaires de ce lieu, séduits par cette bâtisse des années 1930." LE TÉLÉGRAMME
Le défi est fort, mais nous, nous trouvons l'endroit merveilleux. De plus, les propriétaires se sont engagés dans une politique écologique et locale très intelligente.
Nous commandons un petit café et demandons au serveur si nous pouvons aller le boire sur la terrasse aménagée en face de notre table.
LUI :"- Bien sûr. Vous pouvez aller vous installer. Je vous les apporte."
La terrasse !
![Brignogan-Plage, Hôtel de la Mer, terrasse (29)]()
J'aime bien la présence de ce radiateur en fonte juste devant. Mais nous privilégions les autres transats en bois souples placés sur le sable.
![Brignogan-Plage, Hôtel de la Mer, face à la mer]()
Qu'est-ce qu'on est bien !
COGNAC !!!!
![Brignogan-Plage, Hôtel de la Mer, en terrasse (29)]()
Difficile de repartir !
Nous hésitons à rester pour passer la nuit ici. En même temps, il est 14h30. Rester en ce lieu même s'il est agréable et accueillant, cela fait un peu long et nous avons prévu de nous rendre sur l'île d'Ouessant. Pour cela, et par rapport à notre pseudo planning de cinq jours en Bretagne, il nous faut continuer d'avancer vers l'Ouest.
Nous faisons tout de même une petite promenade en suivant le sentier du littoral partant de l'hôtel. il longe la côte, proposant de beaux panoramas sur le sable blanc fin et les rochers éparpillés entre mer et plage. La lumière est magnifique. Une sorte de grain apaisant, accompagnée d'un doux air maritime accompagné de sons légers composés par les oiseaux aux vols passagers et les vagues allant discrètement s'apposer sur le sable humide de bord de plage.
Nous marchons sur le sentier longeant la plage de Pors Pol, entre mer à notre droite et pavillons reculés à notre gauche. Des pavillons et des jardins qui ont su se positionner par rapport aux quelques énormes rochers qui étaient là bien avant eux et qui semblent indéplaçables de toute façon, histoire de renforcer l'idée qu'ici, il faut construire avecla nature, et non contre la nature.
![Brignogan-Plage, plage Pors Pol, panoramique (29)]()
Nous sommes toujours sur la côte des Légendes.
"C'est à l'Ouest de l'échancrure de la grève de Goulven que débutent la Côte des Légendes et le littoral de Brigognan. Univers minéral où le granite est roi, le bord de mer est littéralement déchiqueté et voit alterner d'étroites plages de sable fin et de longues avancées rocheuses. Au départ du sémaphore et de la plage des Chardons bleus, on parvient à l'épaisse pointe de Pontusval.
![Brignogan-Plage, plage Pors Pol]()
Cette côte tourmentée a vu sombrer de nombreux navires : très pauvres, les pêcheurs-paysans de la région (Pays pagan) étaient de célèbres pilleurs d'épaves jusqu'à ce que Colbert interdise cette pratique. Les écueils dangereux que l'on aperçoit au large sont relayés sur les plages par un véritable rempart minéral constitué de milliers de rochers éparpillés sur le sable."ÉDITIONS ATLAS
![Brignogan-Plage, plage Pors Pol, eau (29)]()
On raconte que, jadis, cette côte sur laquelle nous marchons, était habitée par des paysans pêcheurs très pauvres. On dit qu'ils jouaient les naufrageurs en allumant des fanaux sur les dunes afin de tromper les vaisseaux croisant le large. Une fois échoués, ils pillaient alors les bateaux.
Aujourd'hui, pas grand monde sur les dunes et sur la plage, hormis quelques bécasseaux et pluviers.
![Brignogan-Plage, plage Pors Pol, pluviers (29)]()
![Brignogan-Plage, plage Pors Pol, vue Est (29)]()
Dans la continuité de la plage de Pors Pol, nous atteignons la plage du Phare, dominé par son phare emblématique du pays breton. Par contre, un panneau nous rappelle que les chiens écoutant de la musique sur des ghetto-blaster sont interdits sur la plage.
![Brignogan-Plage, plage Pors Pol, panneau et phare de Pontusval (29)]()
Tu le vois le phare. Là-bas au fond, comme défiant les rochers. Le phare de Pontusval. Légendaire phare breton apparemment. Pourquoi ? Un petit panneau touristique-explicatif nous raconte brièvement l'histoire de ce monument.
![Brignogan-Plage, plage du phare et phare de Pontusval (29)]()
"La beauté sauvage des rivages du pays Pagan a toujours été redoutée par les marins du fait de ses roches granitiques, de ses forts courants et aussi de ce que la tradition attribue à cette "Côte des Naufrageurs". Depuis longtemps ces parages ont été fréquentés par des navires qui venaient par gros temps chercher l'abri du côté de l'Aber-Wrac'h, de l'Île de Batz ou bien encore dans le port de Pontusval. Mais, au XIXème siècle, les jours de forte brume, les phares de l'Île Vierge et ceux de Batz restaient invisibles. De surcroît des courants violents entraînaient les bateaux vers les rochers de Beg-Pol. Chaque année, de nombreux naufrages se produisaient ici. Aussi, dès 1865, les autorités demandèrent l'établissement d'un feu sur la pointe de Pontusval.
Décidé fin 1867, l'édification du phare fut conduite avec les matériaux du pays dans une grande célérité par une entreprise de Landerneau. Depuis le 15 septembre 1869, du haut de ses 18 mètres, d'une portée d'environ 10 miles, il remplit fidèlement sa mission."
Ah ben merde, je croyais qu'il y aurait plus d'anecdotes, de légendes, de mystères que ça.
![Brignogan-Plage, plage Pors Pol et phare de Pontusval (29)]()
La pointe de Pontusval, sur laquelle veille ce phare, se pare d'un extraordinaire chaos de granite gris au pied duquel Mélanie ne peut s'empêcher d'aller se poser quelque temps pour profiter de la quiétude intrigante de l'endroit.
![Brignogan-Plage, plage Pors Pol, rochers (29)]()
JEU :
Retrouve Mélanie sur la photo ci-haut que tu ne retrouves pas sur la photo ci-bas
et gagne ton poids en algues.
![Brignogan-Plage, phare de Pontusval (29)]()
L'eau de mer s'est infiltrée dans les fissures de la roche et ont fini par la désagréger en blocs que l'érosion a modelé patiemment. Puis, arrondis par la houle et le vent, les rochers présentent des silhouettes tourmentées.
On nous a parlé de la présence d'un des plus grands menhirs de Bretagne dans les parages : le menhir de Men Marz (pierre du prodige). Avec plus de huit mètres de haut et surmonté d'une croix, nous pensions le voir facilement, mais non. Pas vu !
Nous faisons donc demi-tour pour retrouver le merveilleux Hôtel de la Mer, puis le parking, puis la voiture afin de reprendre notre périple vers l'Ouest breton.
DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE
Eh bien, nous continuerons de longer les côtes nord de la Bretagne pour passer non loin de l'île Vierge, avant de traverser les Abers et faire une pause à Portsall pour arriver au Conquet avant d'embarquer pour l'île d'Ouessant... peut être.