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Moustiers-Sainte-Marie et ses environs, un petit tour en photos (04)

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Pas plus tard que l'autre jour, nous nous sommes rendus à Moustiers-Sainte-Marie pour y passer quelques jours de repos bien mérités. Pourquoi était-ce bien mérité ? Parce que généralement, quand on part en vacances, on dit rarement : "On a passé quelques journées de repos pas du tout mérités !"
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Bon alors, si tu te souviens bien, Moustiers-Sainte-Marie, nous y étions déjà allés il y a deux ans.
Mais comme ce n'est pas la chose la plus essentielle au monde à retenir, peut être avais-tu oublié ?
Et dans ce cas, posons-nous la question : "Qu'est-ce qui est essentiel à retenir ?"
Pour toi, lectrice/teur que j'adore, je t'ai fait une petite sélection.

LES CHOSES ESSENTIELLES
À RETENIR

choses à penserchoses à penserchoses à penserchoses à penserchoses à penser

choses à penser  Meuble forttiteUne bonne sieste pour récupérerY'a comme un hicEt la roue tourne

Pour résumer, tu n'oublieras de te servir du papier-toilette plutôt que de te carrer le distributeur dans l'oignon. Tu ne dépenseras pas tout le pognon que tu croies avoir gagné. Tu penseras à rendre le livre que tu as empruntéà la bibliothèque le siècle dernier. Tu n'ommetras pas de consulter le parcours de la course cycliste avant de te lancer sur les routes. Etc.

 

DONC : nous nous étions rendus à Moustiers-Sainte-Marie il y a deux ans. Billet que tu peux retrouver en cliquant ici : L'arrivée à Moustiers.
Comme ça s'était bien passé, nous y retournons pour de nouvelles aventures sur lesquelles je ne vais pas faire de grands et longs discours. Juste quelques photos éparses.

Et nous commençons avec l'arrivée à Manosque.
Bien sûr, nous aurions pu vadrouiller dans la ville, ses monuments et ses quelques places où il fait bon s'asseoir sous un arbre pour boire quelques apéritifs anisés, mais nous avons finalement juste pris le temps d'aller visiter le rayon apéro du Super U pour voir si les choses avaient bouger ou pas en deux ans.

Eh bien oui :
les choses ont beaucoup changé.

Manosque, apéro 2016            Manosque, apéro 2018
Manosque, Super U, juin 2016                                                            Manosque, Super U, juin 2018

réduc UL'enseigne a décidé de mettre à l'honneur les produits locaux. C'est bien.
Et on peut en profiter grâce aux fameux bons de réduc U.

 

 


Ce jeu de mots étant fait, nous pouvons sereinement repartir en direction de Moustiers. Mais avant de rejoindre la petite cité provençale aux allures de crèche, il nous faut traverser le plateau de Valensole qui, en cette saison, arbore une pluralité de couleurs.

 

PLATEAU DE VALENSOLE

A) Plateau de Valensole, couleurs

A) Plateau de Valensole, couleurs

La lavande est en pleine floraison. Les champs de blé s'animent en douceur. La sauge apporte un petit contraste clair à l'ensemble. La couleur de la terre, elle aussi, varie : de l'ocre orangé au marron très clair. Amandiers, chênes truffiers apportent un peu de vert et d'ombre. Mais le grenier de la Provence est dans la lumière.

A) Plateau de Valensole, lavande

A) Plateau de Valensole, insta (04)             A) Plateau de Valensole, lavande, insta (04)

A) Plateau de Valensole, lavande

Oui, c'est beau. On a beau connaître ces champs de lavande, le spectacle est toujours merveilleux. Le parfum qui s'en dégage ajoute une touche de sensualité.
Maaaaaaaiiiissss, forcément, cette beauté a ses fanatiques...

J) Plateau de Valensole, pendant ce temps, sur le plateau
J) Plateau de Valensole, pendant ce temps, sur le plateau
       J) Plateau de Valensole, pendant ce temps, sur le plateauJ) Plateau de Valensole, pendant ce temps, sur le plateau         J) Plateau de Valensole, pendant ce temps, sur le plateauJ) Plateau de Valensole, pendant ce temps, sur le plateau

Suivant l'heure à laquelle tu passes sur le plateau, la provenance des touristes changent. Le matin, ce sont plus des Allemands et des Hollandais ; le soir, les Anglais et l'après-midi, les Chinois.
C'était la première fois que Mélanie se rendait ici. Elle ne nous croyait pas lorsqu'on lui disait que le plateau de Valensole était un des lieux les plus visités par les Chinois.
MELANIE :"- Mais pourquoi traverser la terre entière pour aller se faire prendre en photo dans un champ de lavande habillé en blanc avec une ombrelle ? Vous vous foutez de moi encore ?!"

La réponse, aussi surréaliste qu'elle puisse paraître de prime abord, était pourtant complètement censée.

A) Plateau de Valensole, sérieC'est ici que fut tournée un épisode d'une des séries les plus regardée en Chine dans les années 2007-2008. Elle a pour titre (délicieux) : "帘幽梦 yī lián yōu mèng" ; ce qui se traduit en français par"Rêves derrière un rideau de cristal". Pour faire court, c’est l’histoire de deux riches familles chinoises, mais surtout de deux sœurs, amoureuses de l’homme parfait, le prince charmant chinois, qui les sauve. Pas plus pas moins.
Résultat : 200 millions de téléspectateurs devant chaque épisode !

 

 

 

Une fois le plateau de Valensole passé, nous entamons une petite descente de 500 mètres de dénivelé pour rejoindre Moustiers-Sainte-Marie.

 

MOUSTIERS-SAINTE-MARIE
C) Moustiers-Sainte-Marie, de profil

Bon... On en a déjà parlé ici de Moustiers-Sainte-Marie, de la chaine avec l'étoile, de la légende de la fontaine de Diane, chapelle, église, chemin de croix, grotte sainte Madeleine et tout ça et tout ça. Pour découvrir ou re-découvrir tout cela, je t'invite à cliquer ici : Moustiers-Sainte-Marie, visite.

Un petit historique du village pour réviser.
"L'histoire de Moustiers-Sainte-Marie remonte au Ve siècle, les moines de Lérins occupèrent le village et fondèrent un monastère au VIe siècle, d'où l'origine du nom du village Monasterio au Moyen-Age.
L'édification des bâtiments, les fortifications, les maisons et les moulins se développèrent au XIIe et XIIIe siècles. La peste et les guerres de succession du Comté de Provence ravagent la population au cours du XIVe siècle. Les industries hydrauliques se développent au XVIe siècle avec l'apparition de papeteries, tanneries, poteries et moulins. Moustiers-Sainte-Marie retrouve alors son envol. Mais de fortes intempéries au cours du XVIIe siècle auront raison de cette évolution, le village subie à nouveau un fort déclin. La gloire des Faïenceries de Moustiers-Sainte-Marie s'éteindra en 1873.
Ce n'est qu'en 1925 qu'un homme décida de rallumer un des fours du village afin de redonner aux Faïences tout leur prestige et leur grande renommée mondiale." AVIGNON ET PROVENCE

Sachant cela, que pourrait-on dire de plus ?
Eh bien, on peut parler du Musée de la Faïence de Moustiers. Si, si, si.
Bon, la fois précédente, nous avions vu comment la faïence était venue jusqu'ici, en Provence, dans ce lieu quelque peu reculé, mais nous ne nous étions pas rendus au musée de la ville.

MUSÉE DE LA FAÏENCE
F) Moustiers-Sainte-Marie, musée de la faïence

Alors : la faïence, qu'est-ce que c'est ?
Eh bien, c'est une poterie, par métonymie un objet, de terre (terre cuite à base d'argile) émaillée ou vernissée, ordinairement à fond blanc. Elle fut inventée à Faenza, ville italienne au IXème siècle ; c'est une des plus communes et des plus anciennes techniques utilisées en céramique. Sa diffusion en Occident remonte à la Renaissance et représente une avancée technique majeure : pour la première fois, le potier s'affranchissait des décors cloisonnés ou incisés pour délimiter les couleurs. Surtout, il peut utiliser le fond blanc pour exécuter une véritable peinture et reproduire des décors élaborés.

F) Moustiers-Sainte-Marie, into the musée de la faïence       F) Moustiers-Sainte-Marie, musée de la faïence

Comment est-elle parvenue jusqu'à Moustiers ?
Selon la tradition et l'histoire mythique, un religieux, venu de Faênza, aurait appris, en 1668, à un potier de la ville le secret du bel émail blanc laiteux qui allait assurer avec le bleu dit "de Moustiers" la réputation des faïences locales. La première pièce fut signée Pierre Clérissy.
Établie au Moyen-Âge, les matières premières étaient ici à portée de main avec l'eau, l'argile fine et le bois pour chauffer les fours.
De plus, au début du XVIIème siècle, un évènement historique va placer Moustiers comme capitale de la faïence. En effet, à cette époque, Louis XIV ordonne que la vaisselle d'or et d'argent soit fondue pour renflouer le trésor royal. C'est ainsi que la riche vaisselle est remplacée sur les tables fortunées et aristocratiques du pays par de la faïence de Moustiers-Sainte-Marie.

F) Moustiers-Sainte-Marie, musée de la faïence, chinois dans champ de pissenlits          F) Moustiers-Sainte-Marie, musée de la faïence

Au début, la production est une faïence grand feu, généralement en camaïeu bleu, et ornementale avec trois décors principaux : des scènes de chasse, des décors inspirés des ornemanistes de Louis XIV et pièces armoriées encadrées d’ornements.
Joseph Olérys introduit vers 1737 la polychromie et les décors de grotesques. Il s’associe avec Jean-Baptiste Laugier en 1739 pour créer une nouvelle fabrique.

F) Moustiers-Sainte-Marie, musée de la faïence, assiette          F) Moustiers-Sainte-Marie, musée de la faïence

Joseph Fouque et Joseph-François Pelloquin, s'associent en 1749. Après leur séparation, Fouque rachète la fabrique Clérissy en 1783 et devient le plus important faïencier jusqu’à sa mort. Il utilise la technique du petit feu.
À partir de 1830, toutes les fabriques ferment l’une après l’autre. Celle de Fouque persiste jusqu’à la moitié du XIXème siècle. La faïence de Moustiers est alors oubliée jusqu’à sa renaissance au XXème siècle.
Dans un coin du musée, nous nous arrêtons devant quelques petits dessins esquissés sur un mur. Il s'agit des grotesques. Ces petits dessins ont fait polémiques il y a quatre ans lors de leur entrée au musée.

F) Moustiers-Sainte-Marie, musée de la faïence, grotesque

"A la demande du musée, Jérôme Galvin a exécuté en juin 2014 des dessins de style "grotesque", mais moderne. Le style "grotesque" consiste en de petits personnages extravagants, souvent dans l'esprit courtisan, on pourrait l'associer aujourd'hui au "burlesque". Il était utilisé notamment pendant la Renaissance et ornait certaines assiettes de Moustiers. Rien, donc, pour l'artiste comme pour la conservatrice, de choquant. Pour la mairie, il en est allé tout autrement.
Son oeuvre terminée en début de semaine a été censurée dès le jeudi suivant par la nouvelle mairie. Recouverte d’une plaque de contreplaqué sans que son auteur ne soit prévenu, Jérôme Galvin a envisagé de créer un poster de sa fresque et de l’afficher dans différents lieux du village.
Heureusement, les choses ont changé et maintenant, nous pouvons voir les grotesques sans qu'elles ne soient dissimulées derrière une plaque ou un rideau." LIBÉRATION

 

Très beau ce musée de la Faïence de Moustiers, mais. il est grand temps d'aller boire un coup. Et ça, mon jeune ami, c'est pas gagné. Je vais même te dire un truc : à Moustiers-Sainte-Marie, il est plus facile d'acheter trois tonnes d'assiettes en faïence que de boire l'apéro.
Il faut savoir qu'à cette période de l'année  -que nous pouvons tout de même considérée comme estivale puisque nous sommes fin juin !!!!!-  il est très difficile de trouver un bar ouvert. Et quand tu en trouves un, il fait également restaurant. Du coup, les propriétaires et serveurs t'invitent à boire rapidement ton apéritif avant 12h ou avant 19h afin qu'ils puissent installer les tables restauration.

BREF :
on a tout de même trouvé
après avoir tourné en rond dans le village
pendant plus d'une heure !

 Quelques cartes écrites et envoyées plus tard...
Provence mail
            Provence sous le soleil
...et nous partons pour une autre destination afin de voir
s'il y a moyen de boire l'apéro peinard sans être viré.

Notre choix se porte sur un marché se tenant le dimanche
dans un village situé au bord du magnifique lac de Sainte-Croix.
Lac de Sainte-Croix, panorama (04)
Et ce village se prénomme Bauduen.

 

BAUDUEN
B) Bauduen, terrasse, insta (83)

Situéà 500 mètres d'altitude sur les berges du lac de Sainte-Croix, le vieux village médiéval est bâti en arc de cercle et fortifié de remparts, d'une tour de guet et d'un château. Quelques fontaines et lavoirs ponctuent la promenade urbaine cernée par les vestiges de quelques remparts et de belles portes style Renaissance. Ici, un cadran solaire discret expose au soleil ses couleurs et sa devise pro-feu-Louis XIV : "Nec pluribus impar", c'est à dire "Au-dessus de tous" (comme le soleil). Ce cadran se trouve juste au-dessus de la Poste. Je ne l'ai pas pris en photo ; par contre, le panneau indiquant la Poste, oui.

B) Bauduen, panneau, insta (83)

Mais Bauduen a aussi un autre petit lieu original. Qu'est-ce que cela peut-il être ? Un indice : c'est un musée. Non, pas un musée de la Faïence, ça suffit ! C'est même tout le contraire de la faïence... Alors ? Hein ? Non, pas un musée de l'assiette en carton. Alors ? Non, pas le musée du peigne ; ça, c'est à Ezy-sur-Eure... Alors ? Non ? Bon, il s'agit du musée Playmobil. Ben ouais. Enfin... C'est pas vraiment un musée du Playmobil, c'est plus une exposition. Rappelons que le Playmobil est d'origine allemande, même s'il porte un nom anglais. Créé en 1974 et présenté au Salon du jouet de Nuremberg, les trois premiers petits bonshommes (un indien, un chevalier et un ouvrier) conçus par Hans Beck, sont mal accueillis par la profession mais ont connu un succès immédiat. La conception des Playmobil fut motivée par la crise pétrolière qui amena les concepteurs à créer des jouets en plastique plus petits afin d'économiser la "matière première" (le pétrole).

Donc alors eh hein :
le musée des Playmobil de Bauduen !

Nous n'y sommes pas allés, préférant déambuler dans les rues ombragées, ruelles étroites aux maisons de pierre et fenêtres fleuries avec volets colorés délavés. Tiens, c'est l'heure de faire une pause apéro sur cette belle place panoramique sur laquelle le Café du Midi a posé ses tables, chaises et bancs. Le patron nous reçoit avec le sourire et quelques mots de bienvenue.

B) Bauduen, apéro (83)

Voilà, ça, c'est fait aussi. Nous reprenons la route.

 

LE LENDEMAIN
C'est décidé : nous allons dans les gorges du Verdon boire du champagne sur un pédalo. C'est aussi les vacances : relever des défis.
Nous partons de bonne heure, mais pas trop pour atteindre les rives du lac de Sainte-Croix à hauteur de l'entrée des gorges, pile poil sur la frontière de ces deux départements que sont les Alpes-de-Haute-Provence (04) et le Var (83). Là, t'es dans le Var HOP là, t'es dans les Alpes-de-Haute-Provence ! Là, t'es dans le Var HOP, là, t'es dans les Alpes-de... Ouais bon allez ! Nous louons un pédalo pour cinq puisque les navigants du jour seront Mélanie, Maitre Arnaud, Jénorme et... Nisca, la chienne de Maître Arnaud car, oui, il faut le savoir : les chiens sont les bienvenus sur les pédalos des gorges du Verdon. Seul petit problème, Nisca étant une chienne à l'instinct chasseur très développé, elle a du mal à se contenir quand elle voit un canard. Manque de bol : le seul canard présent dans les gorges du Verdon n'a rien trouvé de mieux que de venir se poser à côté de notre pédalo et de ne pas en bouger.

D) Into the gorges du Verdon           D) Into the gorges du Verdon, canard

Mais cela ne nous empêche de poursuivre notre progression sur ces eaux émeraudes cernées par de hautes montagnes de calcaire.

D) Into the gorges du Verdon, pauses


Il est grand temps de relever notre défi du jour !

 

 Voilà, ça, c'est fait aussi. Nous reprenons la route.
Les gorges du Verdon vues du dessous, c'est beau, mais on voit surtout des montagnes, de l'eau émeraude, un canard et des touristes sur pédalo et canoë.
Prenons donc de l'altitude et rendons-nous à un lieu un peu reculé où il ferait bon, par exemple, boire un petit apéro.

LES GORGES DU VERDON
E) Gorges du Verdon, route panoramique, insta (04)

Les gorges du Verdon, nous en avions déjà parlé dans ce billet (cf :Les gorges du Verdon, vues de la voiture) lorsque nous avions fait le tour presque complet des gorges en voiture, en suivant la boucle par les routes D71 et D952. Mais nous n'étions pas passés par cette petite route en sens unique qu'est la D23.

E) Gorges du Verdon, route panoramique

PETIT HISTORIQUE RAPIDE
"Pendant la période du Trias, la Provence s'affaisse et la mer la recouvre, déposant d'épaisses couches de calcaires divers. Pendant la période Jurassique, la Provence est recouverte d'une mer chaude et peu profonde, facilitant la multiplication des coraux. Au Crétacé, la Basse Provence se rehausse et la mer atteint l'emplacement actuel des Alpes. L'ère Tertiaire voit l'édification des Alpes. La fracture des calcaires jurassiques façonne les reliefs et les vallées. C'est à cette époque que le Verdon trace son cours. Au Quaternaire, les glaciations transforment les cours d'eau et les lacs en redoutables fleuves de glace, qui modèlent les reliefs en taillant et striant le paysage. A la fin de ces glaciations, les eaux des rivières continuent leur érosion et notamment, le Verdon, en creusant son lit dans les sédiments calcaires coralliens accumulés au secondaire, avec un débit d'eaux tumultueuses avoisinant 2 000 à 3 000 mètres cubes par seconde. Le site est devenu un site naturel protégé depuis le 7 mai 1990." LES GORGES DU VERDON

E) Gorges du Verdon, route panoramique          

E) Gorges du Verdon, route panoramiqueLa vue sur les gorges du Verdon depuis la D23 est vraiment plus impressionnante que depuis la D71. Oui, je sais, c'est un peu de dire que ce site naturel est plus impressionnant à voir depuis telle route plutôt qu'une autre, mais bon.
D'ici, elle apparaissent plus sauvages. Creusées, profondes. C'est à peine si l'on distingue la rivière au fond de cet abîme naturel.
La route D23 part de La Palud-sur-Verdon pour effectuer une boucle d’environ 23 kilomètres à parcourir dans le sens des aiguilles d’une montre car elle est à sens unique entre le belvédère du Pas de la Baou et le chalet de la Maline. Comme nous le savions pas et que nous voulions simplement rejoindre le chalet de la Maline pour boire un coup, nous avons finalement fait un arrêt forcéà ce dernier endroit.

 

 

 

 

 

 

Très bel endroit d'où l'on peut apprécier un beau panorama sur les gorges depuis une belle terrasse en tech où l'on vient te servir, par exemple, une bière locale.

E) Gorges du Verdon, route panoramique, chalet de la Maline

Si nous avions pris la route dans le bon sens, nous aurions vu d'avantage de panoramas et de belvédères sublimes, comme le belvédère de Trescaïre, de la Carelle, de l’Escales, de la Dent d’Aire, etc… où, parfois, un vide de plus de 700 mètres de vide se précipite sous nos pieds.
Bon tant pis ! Une prochaine fois.



LE LENDEMAIN
Nous sommes restés tranquilles. Marché de Riez incontournable !
                  tomates

                        Apéro maison ! Manger ! Sieste !

 




LE SURLENDEMAIN
Fait chaud. Eh oh, on va pas s'plaindre avec le temps qu'on a eu ces derniers mois, hein, ben non, alors.
Objectif du jour : trouver un coin frais pour pique-niquer.
Comment : il faut de l'eau, des arbres.
Où : Les basses-gorge du Verdon.
Oui, les basses gorges du Verdon semblent l'endroit idéal pour ce genre d'activité. Nous prenons alors la direction de la base nautique d'Artignosc qui mêle habillement activités nautiques et coins pique-nique.
C'est parti !
Nous passons par le plateau de Valensole où il y a déjà, de bon matin, quelques personnes se photographiant dans la lavande ainsi qu'une sorte de gros reptile d'un autre temps qui a élu domicile dans le jardin d'un particulier.

B) Puimoisson, sur la route

Nous quittons la plateau pour redescendre sur Montpezat et Saint-Laurent-sur-Verdon. Une fois arrivés à la base nautique, nous découvrons que celle-ci est interdite aux chiens. Nous décidons de passer notre chemin pour aller sur Quinson.

 

QUINSON
H) Quinson, les basses Gorges du Verdon, insta (04)

Le village se trouve sur les rives du Verdon et possède lui aussi une base nautique ombragée. C'est sur les rives de celle-ci que nous décidons de nous poser pour le pique-nique du jour, d'autant plus que la présence des chiens est non seulement autorisée, mais en plus vivement souhaitée.
Quinson, c'est aussi un petit village entouré d'une enceinte fortifiée avec deux tours encore visibles. Autre lieu original : le plus grand musée de préhistoire d'Europe avce ses 4000m2 d'exposition. Voilà... Je sais pas toi, mais je n'arrive pas à m'intéresser à cette période. Les gars qui font du feu avec des pierres, les gros lézards avec des noms de médicaments, les habitations en peau de jute,... Non, je m'en fous. Peut être qu'un jour, je me réveillerai en me disant : "Mais oh eh, si j'allais à la bibnliothèque pour faire des recherches sur la préhistoire !" Pour l'instant, non.
Nous avons axé nos centres d'intéret sur une particularité de Quinson : l'ouverture sur les basses Gorges du Verdon.
C'est un endroit que l'on peut explorer en canoë, en bateau électrique, en paddle, en pédalo ou à pied. Nous avons choisi la dernière possibilité. 9 kilomètres de sentier permettent de suivre l'évolution du Verdon au centre de petites falaises calcaires. Les couleurs se mêlent, du vert de la végétation environnante au bleu de l'eau en passant par le blanc de la pierre.

H) Quinson, basses gorges du Verdon

Nous croisons quelques tunnels interdits aux randonneurs pour des questions de sécurité et pour préserver une espèce rare de chauve-souris.

H) Quinson, basses gorges du Verdon (04)

C'est un très beau sentier aménagé le long de l'ancien canal. Plusieurs installations ont été installées pour faciliter l'évolution : rambardes, ponts, chaussée en planches,... Plusieurs endroits sont également aménagés pour proposer de magnifiques panoramas sur les basses gorges.

H) Quinson, basses gorges du Verdon, sentier (04)

 

C'est pas l'tout, mais l'heure tourne et il n'est pas loin d'être apéro moins le quart. Nous retournons à la voiture pour prendre la direction de Moustiers-Sainte-Marie.
Il est 19h04 lorsque nous nous lançons dans une partie de pétanque effrénée, soutenue par un apéritif à base de Mojitos ; créant du même coup un nouveau sport homologué par le C.S.N.O. (Comité des Sports Non-Olympiques) : la pétanquito.

G) Moustiers-Sainte-Marie, mojito pétanque, débat

G) Moustiers-Sainte-Marie, mojito pétanque, vue du ciel        G) Moustiers-Sainte-Marie, mojito pétanque, préparation

G) Moustiers-Sainte-Marie, pétanque et mojito, insta (04)

 

 Voilà.

 Et on se quitte en musique avec Delgres.

 

 

 


SUR LA ROUTE : du Pays Basque au Nivernais

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C'est les vacances, on y va, on y croit, c'est parti.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


À chaque fois que je regagne ma Nièvre natale en quittant mon Pays Basque pas natal, je ne peux m'empêcher de varier les trajets.

Officiellement, pour aller au plus vite, il faudrait que je suive l'itinéraire :
Bayonne → Bordeaux → Périgueux → Brives → Riom → Moulins → Nevers, soit un total de 716 km.
Mais ce trajet ne comporte que de l'autoroute et ce n'est pas très rigolo.

L'autre possibilité est de suivre le trajet :
Bayonne → Bordeaux → Angoulême → Limoges → Chateauroux → Bourges → Nevers, pour une distance de 645 km.
Mais cet itinéraire, je le connais par coeur et ça m'ennuie de passer par ces sempiternelles routes maintes et maintes fois empruntées.

Je vais donc encore varier les plaisirs en empruntant d'autres routes pour rallier Bayonne à Nevers. 
Sur un coup de tête, je décide d'un objectif : aller à Montemboeuf boire un Picon-bière au bar Chez Mamie.
Pourquoi ? Eh bien ça, je te le dirai quand nous y serons.

Pour atteindre cet objectif qui n'est pas la finalité du trajet, je concote donc un itinéraire que voici :
Bayonne → Urt → Dax → Mont-de-Marsan → Roquefort → Captieux → Langon → Sauveterre-de-Guyenne → Sainte-Foy-La-Grande → Montpon-Menestrol → Ribérac → Marthon → Montemboeuf
PuisLimoges → Chateauroux → Bourges → Nevers, soit une distance de 713 km.
Par contre, Google trajet indique qu'il faudra environ 10 heures pour effectuer ce périple.

Sachant qu'il faut à présent rouler à 80km/h sur les routes non munies de séparateur central et que ce trajet se compose essentiellement de routes départementales, combien de litres d'eau vais-je boire ?
Bien sûr, loin de moi l'idée de constater que cette mesure politique est là pour récolter plus d'argent en mettant plus de contraventions. Non, non, non. Cette mesure est là pour sauver des vies. Toutefois, on peut remarquer que depuis que cette nouvelle limitation a été mise en place il y a un mois, le nombre d'amendes pour "excès de vitesse" a été multiplié par deux (cf : L'argus).

Bon, en tout cas, je vais tenter de traverser certaines villages, villes et paysages en ne mettant qu'une photo à chaque fois avec un petit texte rapide... si je parviens, pour une fois, à me taire un peu.


ALLEZ
C'EST PARTI !


Je quitte Bayonne en suivant un camion personnalisé,
nous rappelant quelques leçons de savoir-vivre sur la route.
Bayonne, dans les bouchons, voiture (64)

 


Je suis la D261 en longeant l'Adour
dans laquelle un ciel moutonneux se reflète.
L'Adour, reflets (64)



Je passe la ville d'Urt où sur une façade discrète dans un virage
expose une enseigne peinte d'un magasin aujourd'hui disparu.
Urt, ancien commerce (64)

 


Traversée du pont d'Urt franchissant l'Adour,
séparant les Pyrénées-Atlantiques des Landes.
Urt, pont Eiffel et Adour (64)

 

Suivent routes départementales et ancienne nationale,
traversant quelques villes et villages.
Urt, Biarrotte, Port-de-Lanne, Belus et Cagnotte.
Cagnotte, panneau (40)


La D29 me conduit à l'entrée de la sous-préfecture des Landes, Dax,

non sans être passé au préalable à Saint-Pandelon,
devant une auberge au nom original...
Saint Pandelon, auberge (40)


De nos jours, des périphériques permettent de contourner les villes. Fini le temps où voitures, camions et bus venaient s'entasser devant les feux tricolores urbains. Aujourd'hui, nous contournons les villes, les magasins ferment. Ces grands axes circulaires sont parsemés de rond-point sur lesquels, parfois, on découvre d'étonnantes sculptures ou autres réalisations commémorative d'une ville, d'une personnalité ou d'une spécialité locale.

Ici, l'axe circulaire me fait passer à hauteur de Narrosse,
ville natale d'André Darriguade, ancien coureur cycliste professionnel,
de 1951 à 1966.
Narrosse, rond point Darrigade (40)

Rond point Darrigade et sa statue monumentale en l’honneur du champion cycliste, champion du Monde en 1959. Le monument s’élève à 6,70 mètres du sol. Né le 24 avril 1929 à Narrosse, surnommé"Le Lévrier des Landes", il est considéré comme l'un des plus grands routiers-sprinteurs de tous les temps. Un drame le marquera toute sa vie : au Parc des Princes en 1958, lors du sprint final, il percute le jardinier du Parc, qui meurt quelques jours plus tard.

 

Une fois les multiples ronds-points passés, je me retrouve sur la D824.

Dax, Saint-Vincent-de-Paul...
Au loin, Buglose, village bien mystérieux des Landes

où fut découverte une statue de la Vierge à l'enfant.
Buglose, chapelle des Miracles, fontaine (40)

"La statue de Notre-Dame avait été cachée pendant les guerres de religions pour échapper à la fureur des Huguenots. En 1620, un berger qui habitait les environs remarqua qu'un de ses boeufs avait pris l'habitude de s'écarter du troupeau pour se diriger vers un marais voisin, masqué d'épais fourrés. Voulant en connaître la raison, il grimpa dans un arbre et vit sa bête lécher une forme curieuse dans la vase. C'était la statue de la Vierge à l'Enfant, un bloc de pierre douce, pesant près de 400 kilos. Il fut alors décidé de la transporter à l'église du Pouy, à la demande de Monseigneur du Sault, évêque de Dax. Mais très vite, les boeufs destinés au transport, ne voulurent pas avancer et s'arrêtèrent. Cette attitude fut un signe de la volonté divine: Notre-Dame veut rester à Buglose, et on érigea à cet endroit la chapelle destinée à abriter la statue et qui devint la " chapelle des miracles" autrefois appelée chapelle de la Fontaine."  SAINT-VINCENT-DE-PAUL.FR


Un peu plus loin, toujours sur la voie rapide D824, une épaisse fumée envahie le ciel non loin de Tartas.
Un panneau nous demande de ralentir car la zone peut être sujette au "brouillard".

Ce brouillard n'est pas vraiment naturel. Il est plutôt du aux dégagements de l'usine Tembec,
dont les structures, impressionnantes, permettent de produire de la cellulose de spécialité.
        Tartas, usine (40)

Quelques kilomètres plus tard, arrivée à Mont-de-Marsan. Là aussi, on peut contourner la préfecture des Landes en empruntant la voie circulaire. Nommée la ville aux trois rivières, c'est ici que se rejoignent la Midou et la Douze pour donner vie à la Midouze. Voilà. Hein, bon, c'est dit. Tu fais ce que tu veux de ces informations, mais ne viens pas dire ensuite que l'on ne t'a pas prévenu.

punkSinon, il faut savoir (peut être)
que Mont-de-Marsan fut également

la première ville à organiser, le 21 août 1976,
de midi à trois heures du matin,
le premier festival dit punk de l'histoire.
(Photo : LMA INFO)

 

 




Je quitte la rocade de Mont-de-Marsan pour emprunter de longues routes s'enfonçant dans les pins, mais pas longtemps finalement. C'est la D932. Dit comme ça, on pourrait croire que c'est une route fantastique, un peu comme la Route 66 ou la Nationale 7, mais non. C'est une route normale reliant Mont-de-Marsan à Captieux. Ni plus, ni moins. Elle passe également par Roquefort... rien n'a voir avec le fromage... Bourriot-Bergonce... rien à voir avec le village de Bourron-Marlotte qui se trouve en Seine-et-Marne et où bon nombre d'écrivains (George Sand, Emile Zola, De Musset,...) et peintres (Sisley, Corot, Renoir,...) ont résidé. Je m'y suis rendu il y a quelque temps pour aller voir le lieu de tournage du premier film de Jean Renoir, "La fille de l'eau". J'avais également acheté une carte postale de la ville.

Bourron-Marlotte, maison de Renoir (77)               Bourron marlotte, carte postale

Bon, on ne peut pas dire que vu comme ça, cela donne vraiment envie de peindre une toile ou d'écrire un roman.

MAIS ohlalalala, je divague là !

Revenons sur la D932 qui se termine à Captieux... rien à voir avec le mot composécaptieux qui veut dire :
CAPTIEUX: Du latin captiosus. Qui tend à induire en erreur et à surprendre par quelque finesse, en parlant des raisonnements, des discours, etc.

Captieux est une commune de Gironde où durant une émission d'Intervilles en 1966, les arènes en bois s'écroulèrent sans, heureusement, faire de victimes.

La D932 se change en Nationale 524 pour contourner par voies rapides les villes et villages de Cudos, Bazas. Franchissement de la Garonne pour aller de Langon à Saint Macaire. Le paysage change. Les vignes apparaissent soudainement.
Je décide de quitter mon itinéraire original pour faire un tour du côté de la petite commune de Verdelais.

Un ange de pierre m'indique le chemin à suivre, par la petite D19.
Verdelais, l'ange montrant la route (33)

Je suis venu jusqu'ici pour aller voir la tombe du peintre Henri de Toulouse-Lautrec.
Mais le village est complètement barré pour des raisons que j'ignore.

Je repars en direction de Saint-André-du-Bois, Saint-Laurent-du-Bois...
au milieu des vignes.

Sauveterre-De-Guyenne, bord de route, insta (33)

Je suis dans le Médoc. Des vignes, des vignes, des vignes ! Partout ! Toutes les collines sont recouvertes de ces rangées de feuilles vertes posées sur ces plants aux racines pouvant atteindre jusqu'à 5 ou 6 mètres de profondeur.
Sauveterre-de-Guyenne, Sainte-Foy-la-Grande, Montpon-Ménestérol, Echourgnac, Ribérac, Verteillac... Ah, les noms des villes et villages se finissent en ac, je ne serai pas surpris que je sois passé de la Gironde à la Dordogne sans m'en rendre compte.

D'ailleurs,
une transition s'opère à hauteur de cet ancien bar-restaurant

de bord de route, la D970.
Sur la route, bar aux grenouilles (24)

Entre Echourgnac et Saint-André-de-Double dont les noms évoquent une poésie d'un autre temps, un bar Café restaurant abandonné expose sa haute silhouette en affichant deux noms : bar aux grenouilles et caféLe Saint Rémy, signe de la difficultéà exploiter ce genre d'établissement dans ce petit coin reculé.

J'ai croisé beaucoup de ces bâtiments perdus et délaissés durant les kilomètres déjà parcourus. Ce fut des lieux de vie, de rencontres, de pauses, de découvertes. Aujourd'hui abandonnés, je me demande à chaque fois combien d etemps resteront-ils en l'état avant d'être transformés ou détruits définitivement.


Les vignes ont soudainement disparu
pour laisser place aux champs de tournesols.

Du vert au jaune.
Gout-Rossignol, route et tournesols, insta (24)

Je ne sais plus qui et quand j'ai entendu dire que le tournesol avait la particularité d'orienter sa fleur centrale toujours face au soleil. Il faut dire que son nom a été empruntéà l'italien girasole, "qui tourne avec le soleil".Pourtant, à cette heure ci de la journée, je constate que les fleurs ne font absolument pas face à l'astre solaire. Quelques recherches rapides affirment le contraire :
"Quand le tournesol est jeune, il pousse très vite au cours de la journée. Au fur et à mesure de sa croissance, il se tourne vers le soleil. Le côtéà l'ombre poussant plus vite que le côté qui reçoit la lumière, sa tige se courbe en fonction du mouvement du soleil, donnant l'impression que la fleur suit le soleil. Cela est liéà l'auxine contenue dans la région apicale de la plante. Cette hormone, responsable de l'élongation cellulaire chez le végétal, migre vers le côté opposéà celui exposé au soleil. Les cellules sont donc plus grandes du côté ombragé que du côté ensoleillé."WIKIPEDIA

Il existe de nombreux noms ou expressions vernaculaires pour le désigner : grand-soleil, soleil des jardins, soleil commun, graine à perroquet, hélianthe…

Gout-Rossignol, tournesols, insta


Ici, nous sommes à Gout-Rossignol !
Quel charmant et original nom de village. On aurait presque envie d'en connaitre l'origine.

"GOUT-ROSSIGNOL : Les communes de Gout et de Rossignol ont fusionné en 1827 sous le nom de Gout-Rossignol."WIKIPEDIA

Ok. Parfait.
Hein ? Ah, c'est pas fini.
"L'étymologie relie Rossignol àros qui signifie "rouge" et à la racine gauloise ialon qui signifie "clairière", soit « la clairière rouge » comme le confirme la couleur de la terre. Par déformation le lieu a pris le nom d'un charmant oiseau."WIKIPEDIA

Bon, d'accord. C'est tout ? On continue. Le temps passe et je ne suis pas encore arrivé au premier objectif qui est, rappelons-le : boire un Picon-Bière au bar "Chez Mamie"à Montemboeuf.

Je suis à présent la route sinueuse et hasardeuse qu'est cette Départementale 12. J'aime le chiffre 12. C'est comme ça, y'a des choses qui ne s'expliquent pas.  Par exemple, Johnny Depp,lui, adore jouer avec des poupées Barbie.
Il y a quelques années encore à Tarbes se tenait chaque année la Foire des hobbies qui réunissaient des gens qui avaient des passions et des collections d'objets plus ou moins insolites. On parlait alors de glycophilie, de glacophilie, d'esitériophilie ou encore la tégestophilie.

BREF : la D12 m'amène à traverser le village de La Rochebeaucourt-et-Argentine avant que je n'aille me perdre du côté de Combiers et Rougnac.

Après quelques demi-tours et autres détours imprévus,
je me retrouve à Charras où un STOP me met face à ce bâtiment.
Charras, ancienne épiderie (16)

J'ai peut être une passion pour les anciennes épiceries de petits villages. Je ne sais pas quel est le nom de ce hobbie ? Epicerilophile ?
Bon, en tout cas, je m'aventure à présent sur les petites routes de Charente. C'est tortueux, c'est étroit, je ne comprends pas toujours les directions que je dois suivre. D'ailleurs, je ne sais même plus où je dois aller, ni par où passer pour atteindre mon objectif.
Les petits villages perdus en pleine campagne défilent : Grassac, Marthon, Montbron, La Pouge... Tiens... Qu'est-ce que c'est que ça ?

Alors que je passais tranquillement sur la D16,
mon regard est soudainement interpellé
par un jardin privé situé sur le bord de la route.

La Pouge, bord de route (16)



Pas compris.
J'ai continué. Et quelques kilomètres plus tard, enfin, j'atteins Montemboeuf.

Il ne me faut pas longtemps pour trouver la place de l'église
sur laquelle se trouve le bar
"Chez Mamie".

Montemboeuf, Chez Mamie, insta (16)
Petite cahute à l'entrée discrète située à gauche de l'église
dans un long bâtiment blanc comprenant quelques appartements
où sèchent quelques linges depuis les fenêtres entrouvertes.
Un volet vert entrouvert exhibe un autocollant
Groland
surmontant l'affiche des tarifs des boissons.
D'étranges peintures exotiques un peu passées de couleurs
ornent les différents volets.

"Oui, et alors ?", me diras-tu.
"Eh ben voilà !", te répondrais-je

C'est quoi ce bar, hein ?
Eh bien, pour le savoir, il faut se référer au journal "Sud Ouest".

"Dans un "bled" perdu de Charente, Montemboeuf, vit une irréductible tenancière de bar. Surnom : Mamie. Profession : figure de proue du village et consul de la présipauté du Groland.
Un beau jour de 1971, à Montembœuf, dans « ce bled de morts », elle a ouvert un bar. On ne la surnommait peut-être pas encore « Mamie », ou peut-être bien que si. Qu’importe, à l’époque, elle tenait le zinc avec son mari. Celui-ci disparu, pas question de quitter les murs et son équipe de football devenue fidèle « accoudeurs » de bar. Et c’est ainsi que la place de l’église est devenue le centre du monde grâce à Chez Mamie, ouvert tous les jours « avec une petite pause quand même l’après-midi ». Et le soir ? « Ah ça dépend qui il y a ! »
Du beau monde, il y en a eu justement et il y en aura encore. Des fidèles qui ont craqué pour ce coin de comptoir unique en son genre. Accrochées aux murs, disposées de guingois, de nombreuses photos attestent de la notoriété de la cheftaine. Des témoignages qui rendent compte des anecdotes de Mamie.
L’ancienne saisonnière n’a pas son pareil pour tenir son monde. Elle a même été gravir les marches du Mont-Saint-Michel et côtoyé la mère Poularde. « Maintenant, je vais finir ma carrière ici, avec les jeunes, enfin ils sont devenus grands », raconte celle qui a servi Jean-Louis Murat, Benoît Delépine et sa bande qui ont installé le siège de la présipauté du Groland chez elle et l’ont baptisée Consul. Et elle a reçu, plus récemment, Gérard Depardieu. « Elle a même joué dans "Mammuth", révèle Charly Nebout, fer de lance du festival de L’Imprévu qui s’épanouit autour de Chez Mamie chaque début septembre. « Oh un petit rôle, rougit-elle presque. Je devais juste dire "j’ai mal à ma hanche", et en plus c’était vrai ! »
Avec ce tournage, une nouvelle victime de l’accueil de Mamie, Gérard Depardieu. En témoigne une photo placardée où la petite patronne paraît bien fragile à côté de l’acteur. « Alors je tiens à dire que Gérard n’est pas gros. Non ! On m’avait dit, tu verras il ne passera pas la porte du bar, et bien si ! Il est passé. » Sous le charme Mamie ? « Il est bien. C’est tout. Enfin, j’aimerais bien qu’il vienne dans mon bar plus souvent ! » (...)" EMMANUELLE CHIRON pourSUD OUEST

Ben oui, ça a l'air sympa. J'aimerais bien rentrer dans ce bar, rencontrer Mamie et réaliser mon objectif de la journée : boire un Picon-bière en regardant la décoration des lieux.
Mais... ben... Non... C'est fermé !

Merde, tous ces kilomètres pour rien ?! Of... finalement, j'ai quand même vu plein de choses, traverser de beaux paysages, appris quelques histoires.

C'est la route.

 

 

 

Sallanches, cascades, lacs et glaciers (74)

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Eh oui, l'année dernière, je m'étais rendu du côté de Sallanches, commune de Haute Savoie bien connue pour avoir vu la victoire de Bernard Hinault au championnat du monde cycliste de 1980. Si, si. Ben oui, ben oui. Alors alors.
Située non loin de Chamonix  -que l'on préfère appeler là-bas "Cham'" pour des raisons parfois boboesques-, Sallanches est idéalement placée pour être le point de départ de plusieurs randonnées et autres attractivités touristiques.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Oui, souvenons-nous : l'année dernière, nous nous étions rendus au musée Chaplin's World situéà Corsier-sur-Vevey, en Suisse ; dernière demeure de l'acteur-réalisateur-musicien-producteur américain Charlie Chaplin.
Il faut admettre que le lieu est situéà plus de 320 bornes aller-retour de Sallanches, mais la visite valait le coup : Chaplin's World, le manoir et Chaplin's World, le Studio.

Chaplin's worldChaplin's worldChaplin's worldChaplin's worldChaplin's worldChaplin's worldChaplin's worldtombes chaplin


Plus près de Sallanches et en restant en France cette fois-ci, nous nous étions également rendus à la Mer de Glace  -ou du moins ce qu'il en reste-  , située sur les hauteurs de Chamonix... de Cham' : La mer de glace.

la mer de glace       la mer de glace

mer de glace en 1990

Encore plus près, nous avions fait une petite randonnée au départ du village de Cordon, surnommée le Balcon du Mont Blanc pour sa vue panoramique exceptionnelle sur le plus haut sommet d'Europe occidentale avec ses 4809 mètres d'altitude : Cordon, balcon du Mont Blanc.

cordon

 

Alors, une fois que ça c'est fait, "Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ?", comme disait bien Benny B en 1990.
Eh bien, nous pouvons rester à Sallanches pour aller voir la cascade de Reninge.

CASCADE DE RENINGE


Sallanches, cascade de Reninge
Mais, en été,
il n'y pas beaucoup d'eau qui tombe de la falaise.
Donc, c'est un peu la louse.

 

On peut alors privilégier la cascade de l'Arpenaz, située un peu plus loin.


CASCADE DE L'ARPENAZ

Composé de plissements de roches sédimentaires (schistes), la roche sur laquelle s'écoule la cascade se trouve non loin de Sallanches.
270 mètres de chutes d'eau te contemplent. Une vasque de réception peut servir de "bac" pour se baigner avant un petit ruisseau abrité par la forêt.


Et si l'eau te donne des envies de baignade, tu peux te rendre au petit lac des Ilettes qui se compose, en fait, de trois lacs. Eh oui, c'est possible ! Un lac de pêche, un lac de baignade et un lac de planche à voile. À toi de ne pas te tromper de lac suivant l'activité choisie...

Si tu as envie de plus d'espace, de monde et de vue imprenable sur le Mont Blanc, quittons Sallanches pour retrouver le lac de Passy situéà 6 kilomètres de Sallanches.

LE LAC DE PASSY
Passy, lac de Passy et Mont Blanc (74)
Bon, là, c'est pas de bol :

y'a un gros nuage qui s'est accroché au sommet de la montagne.

D'une longueur de plus d'un kilomètre, le lac de Passy, c'est une eau à 25°, un panorama original sur le massif du Mont Blanc, des activités nautiques (bateaux électriques, pédalos,...), un mini-golf, un karting, une catapulte humaine géante...


Mais pour toi, tout ceci est trop ! Trop d'activités proposées, trop de monde, trop de choses !
Non, toi, tu veux un lac, mais avec du silence, du recueillement, de la solitude ; loin des cris d'enfants heureux et des gens sentant la crème solaire à outrance s'empifrant de chips à l'huile en consultant leurs réseaux sociaux pour y poster quelques LOL MDR accompagnés de photos de pieds nus faisant face au Mont Blanc, LOL MDR LOL.
Toi, ce n'est pas ton monde. Ooooh non. Toi, tu veux fuir tout cela.

Je te propose alors de prendre la voiture (ou le vélo si tu es courageux) et de partir loin, loin, très loin... Non finalement, ce n'est pas si loin que cela. Nous restons sur la commune de Passy, plus grande commune de Haute-Savoie, pour arpenter le massif calcaire du Giffre. Oui prenons de la hauteur et atteignons le hameau de Plaine-Joux, puis un petit endroit reculé où se trouve un autre lac. Un lac secret, un lac caché, un lac discret... ah merde, je l'ai déjà dit.


LE LAC VERT

Passy, le lac Vert, Insta (74)

Lac naturel dans lequel il est interdit de se baigner afin de laisser tranquille les poissons qui y vivent.
Situéà 1266 mètres d'altitude et d'une superficie de 8,9 hectares, tu pourras atteindre cet écrin de verdure en empruntant depuis le parking de Plaine-Joux un petit sentier qui te fera passer, tour à tour, devant...

Une étrange sculpture ressemblant au Saint Graal,
mais complètement pété, posé là devant les falaises
imposantes et troublantes du Dérochoir...
Passy, sculpture et montagnes (74)

Un gros tuyau transparent surréaliste en cette saison
proposant une belle vue sur le Mont Blanc...
Passy, Mont Blanc et gros tuyau (74)

Puis dans une forêt mystérieuse parsemée
de cabanes dans les arbres.
Passy, le lac Vert, cabane dans les arbres

Et enfin,
tu arrives au lac Vert...
Passy, le lac Vert, vue Est (74)

Ah, j'oubliais : si cette petite marche de 4 kilomètres te fait peur ou t'impressionne, tu peux aussi te rendre en voiture directement sur le parking jouxtant la petite étendue d'eau.
Un petit sentier aménagé en quelques endroits de passerelles en bois permet de faire le tour du lac en quelques minutes afin de profiter de plusieurs points de vue et de constater la transparence de ses eaux.

Passy, le lac Vert, vue Est               Passy, le lac Vert, vue nord (74)

En atteignant la partie Nord du lac, on peut voir s'élever au-dessus des sapins le sommet du Mont Blanc, venant se mirer sur la surface calme de l'eau verte.

Passy, le lac Vert, vue nord, Mont Blanc (74)

Alors, le lac Vert, pourquoi ?
"D'après l'Office national des forêts, le lac s'est vraisemblablement formé lors de l'éboulement dit du « Dérochoir » au XVème siècle. D'autres éboulements postérieurs (dont un en 1751) ont agrémenté le lac de nombreux rochers émergés.
La couleur verte du lac est inhabituelle et rien dans l'environnement naturel immédiat ne peut l'expliquer.
Selon la légende rapportée par l'abbé André Vuillermoz dans sa nouvelle Le Chamois blanc et le lac vert (livre Bestiaire insolite), il est possible d'apercevoir bouger, certains soirs de pleine lune, une forme ressemblant à un chamois tout blanc, qui aurait été tué il y a longtemps par un chasseur de Chamonix. Après la mort de l'animal la bonne Dame de la Montagne serait apparue et aurait versé une larme verte comme l'émeraude légendaire qui dort dans la profondeur des glaciers. Cette larme finit par recouvrir complètement le corps de l'animal et donna dorénavant à l'eau du lac sa couleur particulière. Certains soirs d'hiver sur la glace gelée se « profile impalpablement » la forme du petit animal et « une plainte à peine perceptible » semble monter du lac.
Le tourisme et le vieillissement menacent aujourd'hui les arbres bordant le lac, des plantations et l'aménagement d'un sentier sur des passerelles en bois ont donc été effectuées par l'ONF pour y remédier."WIKIPEDIA

Enfin, saches pour ta gouverne que le lac Vert a été le décor de certaines scènes de la série téléviséeKaamelott, où il fait office de lac sacré, celui abritant la Dame du Lac d'après la légende.

 

Ces propositions de balades et randonnées ne te plaisent pas car, peut être, tu n'aimes pas les lacs ? Ça peut arriver. J'en connais. On ne se fréquente plus d'ailleurs. Alors, si tu n'aimes pas les lacs, peut être préfères-tu les glaciers ? Eh ouais, pourquoi pas. Tu as le droit. Aucune loi ne te l'interdit.
Ça tombe bien car le massif du Mont Blanc, situéà une vingtaine kilomètres de Sallanches. possède plusieurs glaciers. Il en compte environ 90 encore actifs, répartis sur la France, l'Italie et la Suisse. Le plus grand d'entre eux est celui de la Mer de Glace avec 12 kilomètres de long environ. Mais nous nous y étions déjà rendus l'année dernière.
Citons alors les glaciers du Tour, d'Argentière, d'Adam Reilly, du Chardonnet, de la Verte, des Rognons, de la Charpoua, du Talèfre, de l'Eboulement, du Capucin, de la Noire, du Géant, des Nantillons,... Ouais bon, on va pas tous les citer non plus et nous allons aller directement à celui qui nous intéresse aujourd'hui, c'est à dire le glacier des Bossons.

GLACIER DES BOSSONS
Les Houches, vue sur le glacier des Bossons, fin de journée (74)
Vue depuis Les Houches, au coucher du soleil, en août

Pourquoi choisir le Glacier des Bossons ?
Eh bien parce que nous étions déjà allés à la Mer de Glace. Ah oui, merde, je l'ai déjà dit.
Bon, nous avons choisi de nous rendre au Glacier des Bossons parce qu'il est accessible par un beau petit sentier faisant passer le randonneur d'une altitude de 1150 mètres à 2589 mètres pour atteindre le lieu dit La Jonction, au pied du Mont Blanc, aux portes de la haute montagne. La Jonction, dernier éperon rocheux avant d'entrer dans le royaume des glaces. Pour cela, il nous faudra marcher sept heures (aller-retour), souffrir sur une pente avec un dénivelé de 1500 mètres, passer par le glacier du Taponnaz, gravir le Mont Corbeau, passer par le gîte à Balmat  -étonnant bloc de granit dans lequel bivouaquèrent dans des conditions extrêmes Jacques Balmat et Michel G. Paccard avant d'atteindre pour la première fois le sommet du Mont Blanc le 8 août 1786, ouvrant ainsi la voie de l'alpinisme moderne.

Non, bon, en fait, on a pris le télésiège et nous nous sommes arrêtés au Chalet du Glacier des Bossons.
Le télésiège se trouve aux Houches, à proximité du Tremplin du Mont (1150 m).

Les Houches, glacier des Bossons, ancienne piste de saut (74)Ce dernier a été fermé il y a longtemps car les habitants situés en bas de la piste de saut en avaient marre de voir atterrir tous les quatre matins des sauteurs à ski dans leur salon alors qu'ils étaient tranquillement en train de boire l'apéro.
Construit en 1923, le tremplin olympique du Mont a reçu les épreuves de saut des premiers Jeux olympiques d’hiver qui eurent lieu àChamonix... Cham' en 1924.

 

Pour emprunter le télésiège du glacier des Bossons, il te faudra débourser la modique somme de 12,60 euros l'aller-retour si tu es adulte, et 9,50 euros si tu es un enfant. Et si t'es pas content, tu peux toujours rejoindre le chalet du Glacier à pied en une heure avec 250 mètres de dénivelé..

C'est en un peu plus de dix minutes que le télésiège nous fait passer de 1150 mètres à 1400 mètres d'altitude. Un temps un peu court pour parler des origines et de l'histoire de cette remontée mécanique, dont l'initiative originale revient au champion de ski James Couttet qui, comme son prénom de l'indique pas, était originaire du hameau des Bossons. Toute fois, si tu es fan des télésièges, tu peux retrouver toute l'ghsitoire de celui-ci en allant t'aventurer sur le site Remontées Mécaniques.net.

Et une fois là-haut, que voit-on ?

Eh bien ceci !
Les Houches, glacier des Bossons, Malabar Princess (74)
C'est rigolo !

Ah, ah ! Eh ouais, tu ne t'y attendais pas à celle-la ?! Tu te disais : "Oui bon, Glacier des Bossons, il va nous poser une photo du glacier, gnagnani et voilà. Classique !"
Eh bien, non.

Alors, expliquons.
Nous sommes ici face à la terrasse du chalet du Glacier des Bossons sur laquelle est apposée la roue du train d'atterrissage d'un avion. Dit comme ça, on ne comprend pas très bine le rapport, mais tout va s'expliquer.
Cette roue appartenait au "Malabar Princess" d'Air India, tombé le 3 novembre 1950 au sommet du Mont Blanc. Cette roue a ensuite été récupérée le 4 août 1987 près du chalet ; ce qui nous permet d'en déduire qu'elle a mis 36 ans pour descendre avec la marche du glacier.
Revenons sur cette catastrophe aérienne.

LE MALABAR PRINCESS

"Le 3 novembre 1950, un gros quadrimoteur de ligne Lockheed L-749 Constellation Malabar Princess, assurant le vol Bombay-Londres, s’écrase 200 mètres sous le sommet du mont Blanc, au rocher de la Tournette. Quelques minutes avant, le commandant de bord de la ligne commerciale informe la tour de contrôle qu’il entame sa descente vers Genève-Cointrin ; il est prévu qu’il doit procéder à un ravitaillement en kérosène. La radio signale des vents plus forts que prévu. Puis rien. La carcasse du Constellation d’Air India sera repérée seulement deux jours après, par un avion Swissair.
Dans la tempête, malgré les tentatives du commandant de bord pour redresser l’appareil, l’avion s’est retrouvé plaqué sur la montagne. Le crash a fait 48 victimes : 40 hommes de la marine indienne de retour de permission et huit personnes de l’équipage.
Depuis, la rumeur court que des lingots d’or et de bijoux appartenant à une princesse indienne auraient été transportés dans le Malabar Princess.
Seize années plus tard, le 24 janvier 1966, le Boeing 707 Kangchenjunga Bombay-New-York percute lui aussi le rocher de la Tournette à 4 677 mètres d’altitude, alors qu’il devait se poser à Genève. Il est 8 h 10. À son bord : 117 personnes dont quarante-six marins de Bombay. Les débris d’avion sont repérés très vite par un hélicoptère de la protection civile d’Annecy. Ils sont essaimés jusqu’à 500 mètres autour du rocher. Durant plus de deux heures, par une température de -25° et sous un vent soufflant à 80 km/h, les sauveteurs cherchent des survivants. Mais comme pour le Constellation en 1950, le miracle n’a pas eu lieu. C’est un spectacle de cauchemar qui s’offre aux guides et sauveteurs.
Aucune enquête officielle n’a expliqué de façon formelle ce crash. Et un journal allemand révélera qu’un appareil militaire italien a disparu des radars en même temps que l’avion d’Air India. Le dossier a été classé."  LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ

Que de mystère autour du glacier !
Depuis les crash, de multiples objets ont été retrouvés par les randonneurs et alpinistes.
En 1975, le guide de haute montagne Christian Mollier découvre le train d'atterrissage du Malabar Princess lors d'une course en montagne.
En septembre 2008, l'aventurier lyonnais Daniel Roche avait fait hélitreuiller depuis ce même glacier un moteur équipant le Malabar Princess.
En août 2012, c'est un sac en toile de jute, portant les inscriptions "Diplomatic mail" et "Ministry of external affairs" ayant appartenu au Kangchenjunga qui a été retrouvé, "posé sur le glacier", non loin d'une roue d'avion.
En 2013, un jeune alpiniste a trouvé"une boîte du volume d'une boîte à sucre en métal, comme on en faisait autrefois. Elle portait l'inscription +made in India+, à peine lisible". À l'intérieur de cette boîte, il découvre des pierres très petites, des gemmes, dont le poids total est de 136 grammes. Il y a là pierres précieuses, émeraudes, saphirs et rubis dont la valeur sera estimée entre 130.000 et 246.000 euros.
En 2017, Daniel Roche a retrouvé l'un des réacteurs du Kangchenjunga, une pièce de près d'une tonne. La même année, il découvre également une main, un poignet et probablement un genou avec son fémur et son tibia ; peut être des restes d’une femme, passagère du Boeing 707.
Ces trouvailles encouragent de multiples chercheurs-randonneurs plus ou moins amateurs à venir effectuer des fouilles sur le glacier ; un hobby, une passion malgré les dangers, les éboulements, les avalanches ou les précipices.
Josée de Vérité par exemple parcourt les neiges du Mont-Blanc à la recherche de morceaux de ferrailles provenant des machines pour en faire des sculptures en hommage aux disparus.
Daniel Roche, pilote amateur, amasse lui aussi depuis 10 ans les débris des deux avions. Ampèremètre, morceaux de pneu, poste de radio, sac à main de la seule passagère française du Kangchenjunga contenant ses papiers d’identité, un soutien-gorge, des bigoudis et autre trésors que peut contenir un sac de femme. Son butin est un témoignage poignant de l'histoire et du passé. En devoir de mémoire, il se met à la recherche des familles des victimes pour leur renvoyer les effets personnels de leurs proches disparus. Il témoigne en avoir retrouvé des dizaines par un travail méticuleux de détective qui lui prend tout son temps.

 

Parlons à présent du glacier des Bossons parce que c'est tout de même pour lui que nous sommes montés jusqu'ici.
Voisin du glacier du Taconnaz, il prend naissance au coeur du massif du Mont Blanc, en Haute Savoie. Il peut se vanter du titre de "plus grande cascade de glace d'Europe occidentale". Néà 4808 mètres, il glisse jusque dans la vallée   -à mi-chemin entre Chamonix et Les Houches-  sur plus de 3670 mètres de dénivelé ; soit le plus grand dénivelé du monde pour un glacier descendant d'un seul tenant du haut du sommet jusqu'à sa base.

Quelques chiffres :
Point culminant: 4809 m au sommet du Mont-Blanc.
Point bas: 1600 m environ.
Epaisseur maximale: 100 m.
Longueur horizontale: 7000 m.
Superficie: 8,5 km2
Pente moyenne: 50 %.

UN GLACIER STRIÉ
Marqué par des stries témoignant du fait qu'il continue à se déplacer, il est bordé de hautes moraines latérales constituées de débris rocheux qu'il entraîne avec lui, les façonnant en roches pommelées et en dômes arrondis. Son flanc oriental présente de profondes entailles, provoquées par la chute de séracs, c'est à dire le décrochement de gros blocs de glace.
Sa zone d'ablation (secteur où la glace fond) apparaît très accidentée, révélant une succession de bédières et de moulins, ruisseaux et puits creusés dans la glace par la puissance érosive des eaux de fonte. Enfin, à l'avant d'un plateau complètement incliné sur lequel il s'étale, le front des Bossons  -sa partie inférieure-  est remarquablement bombé et abrupt.
La langue de glace avance entre des forêts de mélèzes où chantent la mésange alpestre et le pipit des arbres.

LE FLEUVE DE GLACE
Avec une zone d'accumulation  -là où se forme la glace-  de plus de 30 mètres d'épaisseur, le glacier des Bossons est inéluctablement entraîné sous l'effet de son propre poids : avec une pente de 50%, sa vitesse d'écoulement est relativement rapide. Ce fleuve gelé avance de 200 à 250 mètres par an.
C'est le passé mouvementé du glacier qui a permis aux scientifiques d'établir sa vitesse de déplacement et qui fait également qu'il en émane une atmosphère grandiose, empreinte d'émotion. Plusieurs accidents dramatiques se sont produits ici et le glacier restitue corps et débris au terme d'une progression inexorable, offrant par la même occasion un remarquable témoignage de la richesse de la vie glaciaire. (Sources : Éditions Atlas)

RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
À la fin du XIXème siècle, le glacier descendait jusque dans la vallée, où il menaçait de couper la route reliant Les Houches à Chamonix (prononces Cham'). Il a reculé de 1 200 mètres par rapport aux extensions observées au début du XXème siècle. Il connaît un net recul dans les années 1940 avant de prendre une nouvelle poussée dans les années 1950 jusqu'au début des années 1980.
Mais de 1992 et jusqu'à la fin des années 1990, le glacier perd environ 70 mètres d'épaisseur. Puis le recul s'accélère avant une pause, en 2006. En juin 2008, le glacier ne rassemble plus qu'une fine couche de glace et une langue terminale. En septembre 2010, la langue se sépare du glacier et s'effondre. En juin 2015, une avalanche est survenue au glacier des Bossons, emportant 200 000 mètres cubes de glace sur près d'un kilomètre.

Depuis le Chalet du glacier,
nous empruntons un petit sentier thématique
serpentant dans la forêt.

DSCN3331Des panneaux disposés ici et là relate la vie du glacier : sa naissance, son évolution, ses histoires,...
Nous apprenons notamment que le vol 101 d'AirIndia Kangchenjunga transportait dans ses soutes près de 200 singes destinés à des laboratoires. D'après des secouristes, certains auraient survécu au crash et auraient marché quelques mètres dans la neige.

 

 

 

DSCN3332D'autres panneaux nous parlent
et nous montrent l'évolution du glacier.

 

 

 

 

 

Les Houches, glacier des Bossons, Malabar Princess, fuselage (74)Nous croisons également divers objets que le glacier
a rejeté durant ces dernières années,
comme un canot de sauvetage ou un morceau de fuselage.
Étonnamment, cette pièce a été volée au chalet en 1997,
puis retrouvé sur le parking du Mont aux Bossons en 2016.

 

 

 

 

 

Les Houches, glacier des Bossons, bobsleigh du film Malabar Princess (74)Encore un peu plus haut, c'est un bobsleigh que nous découvrons.
Non, ce dernier n'était pas dans l'un des deux avions qui s'est crashé,
mais il a été utilisé pour le tournage du film "Malabar Princess" de Gilles Legrand,
sorti en 2004, avec Jacques Villeret, Michèle Laroque et Claude Brasseur.

 

 

 

 

Et puis, après plus de six heures de marche et après avoir lu les 1864 panneaux qui jalonnaient le sentier... Non, je déconne.
On recommence.
Et puis, après plus de six minutes de marche, nous atteignons une petite plate-forme en bois dominant, au nord-ouest, la vallée de Chamonix... Cham'.

Les Houches, glacier des Bossons, vue sur Chamonix


Face à nous, à l'Est,
le Glacier des Bossons nous tire
sa langue terminale...

Les Houches, glacier des Bossons, insta (74)

Les Houches, glacier des Bossons, panorama, zoom

Les Houches, glacier des Bossons, panorama

Spectacle impressionnant. Nous entendons quelques craquements. Le glacier vit, bouge, "respire" ; ce qui ajoute encore une touche singulière et mystérieuse à ce lieu déjà rempli d'histoires.
Nous restons un bon moment face à ce spectacle naturel, comme pour tenter d'élucider un secret ou découvrir une forme encore inconnue.
Cette langue est remontée. Nous ne distinguons plus la première grotte de glace qui fut creusée ici vers 1865, bien avant celle de la Mer de Glace. Implantée à proximité du chalet-buvette, elle était retaillée chaque été. Son exploitation fut interrompue durant la période des deux Guerres mondiales, mais perdura jusqu’en 1994.

Finalement, la météo soudainement changeante nous amène à redescendre plus vite que prévu. De gros nuages noirs ♫ qui viennent du nord colorent la terre ♫, les lacs, les rivières, ♪ c'est le décor du Connemara...♪  Pardon, j'ai fait une Sardouïte aiguë.
De gros nuages noirs ont envahi le ciel et semblent tout droit nous annoncer une petite déferlante grèleuse.
Nous reprenons donc le télésiège au plus vite afin de regagner les Houches et la vallée.

 

 

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous continuerons notre périple savoyard en tentant de trouver une activité originale à réaliser lorsqu'il grèle.

 

 

 

Bayonne, visite d'El Galeón (64)

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Et nous passons maintenant sans aucune transition aucune de la montagne à la mer, et plus précisément de la montagne à l'océan, et plus précisément du télésiège du glacier des Bossons à la réplique d'un galion espagnol du XVIIème siècle. Ben oui, c'est comme ça, c'est Le voyage de Jénorme.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 
C'est une évidence : nous n'avons pas les mêmes activités lorsque nous nous trouvons à la montagne ou à l'océan.

Voilà !
Ça, vois-tu, c'était mon intro. Brève, concise et presque inutile.
À présent, tentons de développer un peu.

Après avoir gravi quelques sommets savoyards à coup de télésiège forestier, je m'en suis retourné dans le Pays Basque.
Force est de constater que si les plages n'étaient pas bondées en juillet, il y a d'avantage de monde en août. Nous pouvons nous demander pourquoi. Oui, pourquoi plus de monde en vacances en août qu'en juillet ? Est-ce l'effet coupe du monde de football qui a poussé les gens à rester chez eux pour assister à cette manifestation sportive entre amis, chips et bières comprises ? Sont-ce des raisons météorologiques qui ont amené les vacanciers à retarder leur départ pour les côtes méditerranéennes ou océaniques ?
J'ai envie de te dire, simplement, tranquillement, posément : on n'a pas que ça à foutre que de s'interroger là-dessus !

DONC : retour dans le Pays Basque, à Bayonne.
Et en ce moment à Bayonne, il y a... hein ? Oui, du jambon, si tu veux.
Et en ce moment, à Bayonne, il y a... Quoi ? Les fêtes... Non, ça, c'était fin juillet.
Et en ce moment, à Bayonne, il y a... l'Aviron bayonnais ! Oui, si tu veux : ♫"Allez allez, les bleus et blancs ♪ de l'Aviron bayonnais, ♫ c'est la peña baiona tout ça tout ça !"♪
MAIS en ce moment, à Bayonne, il y a aussi El Galeón.
Hein ? Quoi ? De quoi tu parles ?
Oui,  El Galeón !

Bon, ce n'est pas non plus un évènement... enfin si, mais pas au même niveau que les Fêtes de Bayonne ou la Coupe du Monde de football, mais tout de même. Ecoute, bon, eh, moi, j'ai décidé d'en parler alors hein bon !

Le journal local Sud-Ouest l'annonçait
dans ses pages du 24 août dernier.
Sud ouest el galion
Photo : Sud Ouest

Et ce genre de titre journalistique changeait un peu des autres informations du moment, telles que...

code de la routeles vaches attaquent

quand c'est tropfée des airs

Je prends ma voiture pour rejoindre les quais de l'Adour puisque, comme nous le savons tous, si un bateau entre à Bayonne, ce sera forcément par l'Adour, long fleuve de 307,1 kilomètres très précisément, prenant sa source au col du Tourmalet pour se jeter dans l'océan au niveau de Tarnos ; là où se trouve cette impressionnante digue de plus d'un kilomètre.

Je longe l'Adour pendant que le poste-radio-voiture diffuse
cette douce chanson du groupe Minuit remixé par Kazy Lambist.

Ben oui, que veux-tu : on n'écoute pas que la peña baiona ou l'hymne à l'Adour de Michel Etcheverry ici ! Et pourquoi pas Patrick Sébastien aussi pendant que tu y es ?!

DONC, je longe l'Adour parce que c'est bien connu : si un bateau ou un voilier ou un galion entre dans le port de Bayonne, ce sera par ce fleuve.
Après avoir traversé le centre-ville, passer la mairie, longer le jardin Léon Bonnat, emprunter les allées Marines, être passé sous le pont rouge Henri Grenet, traverser les marécages, avoir dompté le taureau de Minos, nettoyer les écuries d'Augias, capturer la biche de Cérynie,... Ah merde, non, je confonds avec les 12 travaux d'Hercule... BREF : après être passé sous le pont rouge Henri Grenet, une présence inattendue et originale m'apparut soudain à hauteur des pêcheries des allées Marines, sur le quai Edmond Foy. Et cette présence, c'était bel et bien El Galeón ! Mais je trouvais de prime abord qu'il y avait comme une arnaque par rapport à la photo que Sud-Ouest avait mis sur son site internet...

Bayonne, visite d'El Galion, ensemble (64)_001

El Galeón ressemblait plus à des toilettes publiques qu'à une réplique d'un galion espagnol du XVIIème siècle comme annoncé. El Toiletto Publico !
Mais finalement, en contournant ce bâtiment public fort utile par moment, je puis voir enfin le vaisseau marin dans son état original.

Bayonne, visite d'El Galion, ensemble (64)_006

Bayonne, visite d'El Galion, ensemble (64)_002

Il est impressionnant.
Après avoir fait le tour pour trouver le meilleur angle de vue, je décide de m'approcher de la petite tente blanche posée au pied de l'embarcadère. Oui, il est possible d'acheter des T-Shirt à l'éffigie du galion, ou encore des mugs, des drapeaux, des magnets, des casquettes et tout un tas de babioles dont je me fous complètement et qui prendront la poussière au bout de deux jours si je me les procure. Par contre, plus intéressant, il est également possible de monter sur le navire. Ah ! Voilà ! Et si tu veux, tu peux même monter après avoir acheté un T-Shirt, ou un mug, ou une casquette. Par contre, l'entrée n'est pas donnée et en rebute plus d'un puisque pour un adulte, le prix de passage est de 8 euros ; pour un enfant, 4 euros. Mais bon, c'est original, c'est l'occasion et, parait-il, qu'il y a un petit musée sympathique à l'intérieur ou dessus, je ne sais pas comment on dit.

Je paye, je monte.

La première impression qui domine est le nombre de cordages ! Il y en a partout ! Tendus, relâchés, à terre, allant d'un mat à l'autre ! Sur le pont, autour de la proue, reliés aux canons !

Bayonne, visite d'El Galeon, les cordes (64)_001

Bayonne, visite d'El Galeon, les cordes (64)_002       Bayonne, visite d'El Galeon, les cordes (64)_003

Bayonne, visite d'El Galeon, les cordes (64)_005

Bayonne, visite d'El Galeon, les cordes (64)_004      Bayonne, visite d'El Galion, les détails (64)_001

Jénorme sur El Galion

Bayonne, visite d'El Galeon, les cordes (64)_007         Bayonne, visite d'El Galeon, les cordes (64)_008
Autant de cordes au m2,
c'est un coup à faire venir
tous les fans de bondage de la région !!!!

Devant autant de... de... de... oh je ne sais même plus quoi dire ! Devant autant de magnificience et de profusion, il est grand temps de parler un peu chiffres.

ALONS-Y !

Avec deux L, ce sera mieux,
même si nous sommes sur un galion !

ALLONS-Y !
BALLANCES DES CHIFFRES !

Par contre, Balance,
c'est avec un seul L.

ALLONS-Y !
BALANCES DES CHIFFRES !

Ouais !

El Galeón est la réplique d'un galion espagnol du XVIIème siècle, construit par Ignacio Fernández Vial. Il a été construit en 2009–2010 par la Fondation Nao Victoria dans les ateliers de Punta Umbria près de Huelva en Espagne. Il a étémis à l'eau le 30 novembre 2009 de Punta Umbría (Huelva).

Il possède :
- 6 ponts dont 5 visitables

- Longueur: 49 m
- Capacité: max. 150 personnes
- Surface de voilure 965 m²
- Tirant d'eau: 3 m
- 3 mâts / 7 voiles
- hauteur du mât principal : 37 m
- 930 m2 de voilure
- Bois: pin, chêne, hêtre et iroko
- 10 canons de chaque côté,
- 2 ancres en fonte (800 kg chacune)

Plus de chiffres ? OK !
Le navire compte 8 marins professionnels et 18 amateurs à bord
.
Voilà, allez, ça suffit !
Continuons la visite en tentant de comprendre pourquoi ce navire existe ? Pourquoi a-t-il été construit ? Navigue-t-il beaucoup ?

 EL GALEON
Oui mais pourquoi ?
Bayonne, visite d'El Galion, ensemble (64)_003

Dans un premier temps, rappelons-le si tu viens d'arriver et que tu n'as pas lu les quelques lignes plus haut : El Galeón est une réplique de ces galions espagnols qui ont découvert et établi les routes maritimes entre l’Espagne, l’Amérique et les Philippines.
C'est une reproduction des galions des flottes de la Nouvelle-Espagne, de Tierra Firme et du galion de Manille, qui depuis les ports espagnols ont commercé au cours du XVIIème siècle avec divers ports d'Amérique et d'Asie. Conçu et construit par Ignacio Fernández Vial, après un long processus de recherche historique, El Galeón a été financé par plusieurs entreprises privées et par l'Agence pour l'innovation et le développement de l'Andalousie.
Il devait commencer son voyage vers la Chine le 28 février 2010, coïncidant avec la célébration du jour d'Andalousie. Mais, pour diverses raisons météorologiques et autres, la traversée fut maintes fois retardée pour que, finalement, la réplique du galion parvienne à Shangaï le 24 juin 2010. Dès septembre, il reprit les mers pour entamer son retour en Espagne, dans un voyage de cinq mois faisant des escales entre autres à Taiwan, Hong Kong et aux Philippines.
Depuis fin mars 2018, El Galeón effectue pour la première fois un grand périple le long des côtes françaises ; ce qui nous vaut l'honneur (ou pas) de pouvoir l'approcher aujourd'hui  -et ce jusqu'au 9 septembre-  sur les quais de l'Adour à hauteur de Bayonne.

"El Galeón est donc la seule réplique navigante des galions espagnols qui pendant plus de trois siècles ont assuré le lien entre l'Asie, l'Amérique et l'Espagne et permis les plus grands échanges commerciaux et culturels de l'histoire. Maîtres des océans, les galions ont été les pionniers de la mondialisation : un navire unique au monde où tradition et modernité se rencontrent et représentent fièrement la culture espagnole."TOURISME SETE

Après les cordages, la seconde chose qui m'a le plus interpellée est la couleur du galion et son aspect "propre et récent". La structure est en bois de chêne, d'iroko et de pin avec un revêtement en fibre de verre. Bien qu'il soit une réplique, il inclut la technologie du XXIème siècle, particulièrement pour garantir la sécuritéà bord.

"Avec plus de 3 400 pieds carrés de ponts ouverts aux visiteurs, elle est aussi un centre d'interprétation flottant de l'histoire des galions espagnols, de leur rôle dans la diffusion de la culture espagnole à travers le monde et de la relation qu'entretenait l'Espagne avec l'Amérique et ses colonies.

Allez, assez parlé,
je n'en dis pas plus.
Place aux photos !

Bayonne, visite d'El Galion, les détails (64)_01

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Alors, tu vas peut être me dire : "Eh dis don', ça serait pas mal que tu nous expliques un peu ce que représentent ces photos..."
C'est vrai, tu as raison, ce serait bien, mais, un peu pris par le temps, je ne peux te dire que ceci :

Si tu veux en savoir plus,
il ne te reste plus qu'à te rendre à Bayonne
pour aller visiter El Galeon avant le 8 septembre.


Merci de ta compréhension.
Veuillez agréer mes sentiments les plus voilà.

 

 

 

 

Moulins, visite du Centre national du costume de scène et de la scénographie (03)

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Et maintenant, quelque chose de différent !
Pas de randonnée, pas de visite de ville, pas de route à parcourir.
Aujourd'hui, nous allons faire un petit tour au musée, et plus précisément au
Centre National du Costume de scène et de la Scénographie.

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


Installéà Moulins dans le département de l'Allier, le Centre National du Costume de scène et.... oh putain, c'est long àécrire, on va le faire en initiales !
Installéà Moulins dans le département de l'Allier, le CNCS est la première structure de conservation consacrée au patrimoine matériel des théâtres et doté de collections prestigieuses constituées d'environ 10 000 costumes. En errant à Nevers, j'ai souvent croisé les affiches publicitaires pour ce lieu qui, du 7 avril au 4 novembre 2018, propose une exposition originale ayant pour titre "Contes de fées".

affiche

Alors là, tu me dis : "Ouais bon d'accord ok, mais bon qu'est-ce que ça veut dire tout ça ?"
Eh bien voici le pitch.

ATTENTION :
LE PITCH !


""La Belle au bois dormant", "La Belle et la Bête", "Cendrillon", "Peau d’âne", "Riquet à la houppe", "Casse-Noisette", "Hansel et Gretel", "Alice au pays des merveilles", "L’Enfant et les sortilèges", "Le Coq d’or", "Le Songe d’une nuit d’été", "Le Petit Prince", "Le Prince de Motordu"… Toutes ces productions de ballet, d’opéra, de théâtre, de marionnettes… ont rendez-vous à partir du 7 avril à Moulins, où le Centre national du costume de scène propose une visite enchantée au cœur d’une quinzaine de contes de fées.
Pour la première fois, rois, reines, princes et princesses, elfes légendaires, belles endormies, fées carabosses, créatures magiques ou sorcières au nez crochu, quittent leurs châteaux, tanières et bois enchantés et livrent leurs plus beaux apparats
En un coup de baguette magique, le visiteur est transporté le long d’un parcours féerique et coloré ponctué de 150 costumes, accessoires, images et vidéos provenant des collections du CNCS mais aussi des fonds de l’Opéra de Vienne, Bordeaux, Paris, ou encore Genève…
Robes qui scintillent, tulles vaporeux, plumes qui virevoltent, vestes flamboyantes et chapeaux magiques illustrent comment au fil des siècles, les costumiers, chorégraphes, cinéastes et plasticiens ont interprété les personnages légendaires sortis tout droit de l’imagination des frères Grimm, de Charles Perrault, Madame d’Aulnoy et de Madame de Beaumont. (...)
Le parcours de l’exposition fait ensuite la part belle à plusieurs contes et embarque le visiteur au cœur d’une histoire fantastique. A chaque vitrine, un conte - De Cendrillon àHansel et Gretel en passant par Blanche Neige et Riquet à la houppe - et ses célèbres personnages  : des Belles (au bois dormant ou amoureuse d’une Bête), des fées (Carabosse et Lilas dans La Belle au bois dormant, marraine dans Peau d’âne) des rois, reines, princes, princesses (Le Petit Prince, Le Prince de Motordu ou le Prince des noix dans Casse-Noisette), créatures magiques (La sorcière Grignote et les Marchands de sable et de rosée dans Hansel et Gretel, les créatures féeriques dans Le Songe d’une nuit d’été) mais aussi des animaux (les rats de Casse-Noisette, le renard du Petit Prince, la chenille d’Alice au pays des merveilles). (...)" CNCS

 

Intrigant, n'est-ce pas ? Et puis, j'avais envie de prendre une petite dose d'histoires, de contes, tu vois, avec des idées originales, du rêve, de l'élégance... -non, ça, à la rigueur je m'en fous-, mais bon, des histoires quoi, avec des personnages qui luttent, qui s'aiment, qui créent des choses.
Je me suis demandé : "Mais quelle pouvait bien être la plus belle histoire du monde ? Existe-t-il seulement une belle histoire du monde ? Et pourquoi serait-elle LA plus belle histoire du monde ? Quels seraient ses composants ? Aurait-elle une morale ? Une fin heureuse ou malheureuse ?"
J'ai cherché un peu, à droite, à gauche. Histoires drôles, histoire d'amour, anecdotique, de fou, moderne ou même histoire de voir. Il y a aussi la rumeur. Je ne sais plus qui m'avait parlé de cela il y a quelques décennies. Nous roulions quelque part vers Saint-Paul-de-Denouillet lorsque nous dépassâmes une voiture traînant une grosse caravane, immatriculée en Hollande, ou Pays-Bas, comme tu veux. C'est alors que mon co-pilote du jour me dit :
"Les Hollandais, quand ils viennent en France, ils n'achètent que du lave-glace pour bagnole. Après il s s'en servent pour tout ! Pour l'apéro, ils boivent du lave-glace. En digeo aussi, en mangeant, pour laver la vaisselle, pour faire des sauces ! Dans leurs grandes caravanes comme ça, tu vois, eh bien en fait, ils ont des hectolitres de lave-glace !"
Cela m'avait laissé dubitatif quelques secondes. Et puis, je me suis lancéà fond dans cette hypothèse. Pourquoi ne pas faire un livre de recettes de cuisine à base de lave-glace ? Un parc d'attractions tournant autour du thème du lave-glace ? Et tout ça et tout ça...

 

BON EUH
DE QUOI ON PARLAIT ?

 

Ah oui, le CNCS !
J'ai pris la voiture pour quitter mon Nevers natal afin de parcourir les quelques kilomètres qui séparent la préfecture nivernaise de la préfecture alliénée... alliésoise... allierante... de l'Allier. Nevers-Moulins parce qu'on ne peut pas à la fois être à Nevers et à Moulins...
Alors là, comme tu as pu le remarquer, j'ai tenté un petit hommage à l'expression "On en peut pas être à la fois au four et au moulin" en ramplaçant four par Nevers et moulin par Moulins. Force est de constater que cette parenthèse est tombée à l'eau, mais ne doit cependant pas nous empêcher de nous demander à quand remonte cette expression assez usitée.

ÊTRE AU FOUR ET AU MOULIN
Signifie ne pas pouvoir être partout en même temps ou ne pas pouvoir faire plusieurs choses en même temps.
Cette expression est attestée dès le XVIIe siècle. Elle provient du droit féodal, lorsque les paysans ou vassaux étaient, pour moudre leur grain et cuire leur pain, tenus d'utiliser le moulin et le four communs fournis par le suzerain, moyennant redevance (tout comme ils devaient utiliser son pressoir pour obtenir leur vin).
Les deux tâches étant obligatoirement exécutées l'une après l'autre, il n'était pas possible d'être à la fois au moulin et au four.

Ben oui. On aurait pu dire aussi "être à la piscine et à la cantine", ou "être au terrain de foot et au terrain de pétanque", et bien d'autres exemples encore.

Voilà, eh bien, on a pas perdu notre temps, là, tiens.
Je prends la route séparant Nevers de Moulins, soient 60 kilomètres qui me font tour à tour passer par Magny-Cours, Saint-Pierre-Le-Moutier, Chantenay-Saint-Imbert et Villeneuve-sur-Allier. Un trajet qui autre que celui de l'ancienne Route Nationale 7 ; la route des vacances, la voie des congés payés, la Route Bleue, Charles Trenet, les restaurants étoilés.
Elle inspira des livres, des histoires et des films ; mais également le nom du jeu 1000 bornes, la Nationale 7 faisant environ 1 000 kilomètres, reliant Paris à Menton.

Pouilly-sur-Loire, ancien resto Les 200 bornes, dessin         Pouilly-sur-Loire, ancien resto Les 200 bornes
L'ancien bar-restaurant-hôtel Les 200 bornes à Pouilly-sur-Loire

Combien d'histoires de familles, de couples ou d'anetures en solitaire pourrait-on écrire ou retrouver en allant à la rencontre de ceux qui ont, un jour, à une époque, emprunter cette route mythique française qui, aujourd'hui, a perdu de sa superbe, exhibant par endroit des ruines de restaurants et autres hôtels.

 

Allez, je quitte Nevers.

Nevers, pont de Loire (58)              Nevers, tag d'arrivée (58)

La Nationale 7 devient A77, autoroute à deux fois deux voies jusqu'à Saint-Pierre-le-Moutiers où elle redevient Nationale, deux fois deux voies rapides.
Quelques camions-frites sont encore présents, mais beaucoup moins qu'il y a vingt ans. Certains établissements en dur ont même définitivement fermé.

Saint-Pierre-Le-Moutiers, resto route (58)
Saint-Pierre-le-Moutier, Nationale 7 (58)
Petit resto de bord de route, 2005-2018


Soudain,
un panneau nous rappelle que...
Sur la route, nationale 7, panneau (58)

La deux fois deux voies devient la deux fois une voie pour entrer dans la commune de Chantenay-Saint-Imbert. Petite bourgade discrète, elle a connu un fort développement industriel du début des années 1900 à 1964 par l'intermédiaire des frères Moreau, fabricants de cycles (Esper, Dixi, Morvan, Niverne, Outremer et safer) et producteurs d'accessoires divers et variés pour cycles et vélocipèdes (cadres, freins...) exportant leur production jusqu'aux États-Unis. Avant la Seconde Guerre mondiale, l'entreprise Moreau est renommée et travaillera pour 1 600 marques. Porteuse d'emplois (jusqu’à 10 % de la population de la commune y travaillera), la marque déclinera avec la démocratisation de l'automobile.

Un peu plus loin, toujours sur la Nationale 7, j'entre dans Villeneuve-sur-Allier. Malgré son nom, elle n'a rien de récent. La route est étroite, les façades sont noircies par la fumée dégagée par les nombreux passages de véhicules. Je me demande comment les gens font pour habiter ces maisons aussi proches de la route.

Moulins, ancienne pubilicité (03)

 

Et puis voici Moulins
et sa ligne de démarcation.
Moulins, ligne de démarquation (03)
  

carte_6Entrée en vigueur le 25 juin 1940 pendant la Seconde Guerre Mondiale, la ligne de démarcation coupait la France en deux grandes zones principales, délimitant la zone occupée par l'armée allemande de la zone non occupée. Le 10 juillet 1940, le Parlement vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain qui promulgue "l'Etat français" et s'engage peu après dans une politique de collaboration avec l'occupant nazi.
Longue d'environ 1200 kilomètres, la ligne de démarcation part de la frontière espagnole, au niveau de la commune d'Arnéguy, dans le département des Basses-Pyrénées (les Pyrénées-Atlantiques), passe ensuite par Mont-de-Marsan, Libourne, Confolens et Loches ; puis elle remonte jusqu'au nord du département de l'Indre pour bifurquer à l'est et, après avoir traversé Vierzon, Saint-Amand-Montrond, Moulins, Charolles et Dole, elle rejoint la frontière suisse au niveau de Gex.
Il n'était possible de la franchir qu'en obtenant très difficilement un Ausweis (carte d'identité) auprès des autorités d'occupation.
Son but était de rendre docile le Gouvernement français situéà Vichy : les trois quarts du blé et du charbon français étaient produits en zone occupée, ainsi que presque tout l'acier, le textile et le sucre. La zone libre était donc très dépendante de l'Allemagne.
Elle sera supprimée le 1er mars 1943.

Nous parlions d'Histoire et d'histoire(s). Je me souviens avoir des recherches sur les origines du nom d'un monument moulinois, "La mal-coiffée".
La Mal-coiffée. Un nom original pour une construction. Mais tout s'explique. En fait, il s'agit de la tour carrée du château des Ducs de Bourbon qui se trouve dans le centre-ville de Moulins, construite au XIVème siècle. C'est en la voyant que Louis II s'est exclamée  : "C'est une belle tour, mais elle est mal coiffée." Tout simplement. Après l'incendie de 1775 qui ravagea l'édifice, elle fut convertie en prison, puis en prison allemande du 19 juin 1940 au 25 août 1944. Des milliers de résistants et de Juifs y ont été détenus. Le régime de cette prison se durcit à partir du 22 janvier 1943 lorsqu'elle passe sous la direction du Docteur Maas, devenant fief de la Gestapo, de la Feldgendarmerie, de l'armée et des interrogatoires faits de tortures.
Le 28 janvier 1944, Maurice Tinland est arrêté. Il est le chef des M.U.R. (Mouvements Unis de la Résistance). Yvonne Henri Monceau, auteure du livre "Une prison militaire allemande à Moulins, « La Mal Coiffée »,  a elle-même vécu une dizaine de jours de détention à la Mal Coiffée, à partir du 25 février 1944, jour de son arrestation. Elle fait part des tortures qu'a subi Maurice Tinland.
"Il reçut des coups de poings sur la figure : dents cassés, lèvres fendues, du sang gicle. Un Allemand crie parce que le parquet est sali de son sang, et Tinland, qui souffre, sera obligé de nettoyer… Mais cela n’est rien. L’interrogatoire continue à coup de poings et à coups de pied. Ils sont trois pour cette triste occupation : deux Allemands et un Français – un Français de Moulins… Tinland recevra, durant ce premier interrogatoire, sur son torse nu, deux cent cinquante coups de trique, espèce de corde à nœuds…
Après une semaine de cachot, Tinland remonte pour un second interrogatoire. La Gestapo de Vichy veut savoir ce qu’il a fait, veut connaître les rouages de l’organisation. Cette fois ils sont cinq pour le battre avec un nerf de bœuf – sur tout le corps, sur le ventre. Tinland perd connaissance. Dès qu’il revient à lui, les brutes recommencent. Nouvel évanouissement. Il aura ainsi trois syncopes. Dès qu’il ouvre les yeux, l’interrogatoire se poursuit. On le menace d’aller chercher sa mère – sa mère – et de lui faire subir la même torture. Il n’a aucune réaction, il ne parle pas. On lui met le revolver contre la figure, on menace, de tirer. Il ne parle pas. Fusillé pour fusillé, pense-t-il, mieux vaut que cela soit tout de suite. Tinland est si faible après ce second interrogatoire que les Allemands n’osent pas le redescendre au mitard. Ses bras sont noirs de sang caillé. Pour parer les coups, instinctivement, il avait gardé les bras en l’air, et les vaisseaux avaient éclaté sous le reflux de sang.
Et pendant dix terribles semaines, quand ce n’est pas lui qui est torturé ou battu, Tinland entendra torturé les autres. Au fond de son mitard, il essaye de se boucher les oreilles. Il croit qu’il va devenir fou. Plus tard il dira : “ C’était cela le plus dur, imaginer le martyre des autres et rester là impuissant, dans l’attente des mêmes souffrances ». Car les Allemands ont le génie de la torture. Ils s’attaquaient de préférence aux parties sexuelles, s’en servaient de pelote àépingle, les tordaient avec la main ou avec un fil de fer, les faisaient griller avec un journal enflammé ou les arrachaient avec une tenaille, et les malheureux traités ainsi mouraient avant de regagner leur chambre […] et les atrocités continuent : la tenaille pince, arrache les ongles ou écrase simplement le bout des doigts… La baignoire : une baignoire toute simple, qui se trouvait dans la petite cour du sud-ouest, essayera d’arracher de aveux à un chef du maquis du Puy-de-Dôme. Ce n’est pas difficile. On immerge la tête du questionné sous l’eau. Quand sa figure devient bleue, qu’il va se noyer, on lui soulève la tête hors de l’eau. S’il ne répond pas aux questions posées, on recommence… ” »  CF : PRISONS CHERCHEMIDI MAUZAC

Maurice Tinland a été libéré le libéré le 25 août 1944 avec d’autres détenus, puis en octobre 1947, à l'âge de 32 ans, il est élu maire de Moulins avant de se consacrer à partir de 1959 à sa carrière d'avocat. Il décède le 29 mars 1963.

 

Mais si nous sommes ici rassemblés en ce jour béni de septembre 2018, c'est pour nous visiter le Centre national du costume de scène et de la scénographie, ou plus simplement le CNCS. Et justement, le voici, là, derrière la vache...

Moulins, les vaches

 Ah ben oui !
Y'a des vaches ici, devant le CNCS !

moulins, la vache (03)

Moulins, les vaches          Moulins, les vaches (03)

Moulins, les vaches

Il s'agit en fait d'une autre exposition nommée "Oh la vache !". Dix huit ruminants décorés par dix huit artistes locaux. Comme à Barcelone, New York, Sydney ou Tokyo. Mais ici, nous sommes à Moulins ! Pourquoi des vaches ? Pourquoi faire la même chose que les autres ? Y'a-t-il un manque d'originalité dans le coin ?
Le maire de la ville, Pierre-André Périssol, explique qu'il souhaite voir l'art sortir des musées et qu'il vienne directement au contact de la population". Cette  cowparade vient compléter le projet de ré-aménagement des berges de l'Allier auxquelles le maire et ses élus souhaitent donner une dimension artistique.

Allez,
allons maintenant au CNCS !

Une fois les vaches passées et la route traversée, j'entre dans la grande cour du bâtiment accueillant le musée. Il s'agit d'une ancienne caserne militaire construite au XVIIIème siècle, puis restauré par François Voinchet, architecte en chef des monuments historiques, s’est accompagnée de la construction d’un nouveau bâtiment pour les réserves de costumes (1 730 m2).
J'étais déjà vu ici en décembre 2009 pour voir l'exposition "Opéras russes à l'aube des ballets russes". Aujourd'hui, ce sont les contes qui sont mis à l'honneur.

À gauche de l'entrée du musée, des panneaux permettent aux gens de se prendre en photo dans les "costumes" des personnages que nous allons croisés.

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, sur le parvis (03)


J'entre dans l'établissement.

 

LE CENTRE NATIONAL DU COSTUME DE SCÈNE
ET DE LA SCÉNOGRAPHIE

Après un rapide passage par l'accueil où l'on te propose programmes et autres guides audios, j'entre dans la première salle d'exposition permanente. Celle-ci est consacrée au danseur classique, chorégraphe et directeur de ballet Rudolf Noureev (1938-1993).

SALLE NOUREEV
Moulins, Centre national du costume de scène, salle Noureev (03)

Considéré comme l'un des plus grands danseurs classiques et chorégraphes, il était l'un des meilleurs interprètes du répertoire classique, mais il affirma aussi son talent dans la danse contemporaine et fut l'un des premiers danseurs à s'intéresser de nouveau au répertoire baroque, surnommé le Seigneur de la Danse.

Moulins, Centre national du costume de scène, salle Noureev          Moulins, Centre national du costume de scène, salle Noureev

 

Moulins, Centre national du costume de scène, salle Noureev

Une centaine de pièces (mobilier, instruments de musique, textiles, tableaux, gravures, sculptures, costumes de ville et de scène, photographies et films) sont présentés ici, évoquant à la fois la vie artistique de Rudolf Noureev et son esthétique personnelle.
Deux vitrines consacrées aux costumes de ballet de Noureev et de ses partenaires, ainsi que des maquettes des décors, un auditorium où est diffusé un documentaire sur la vie du danseur. Suivent une salle avec des photos et une autre avec des instruments de musique, des textiles, des vêtements orientaux, la reconstitution d’une partie du séjour de l’appartement au 23 quai Voltaire, à Paris ; puis la maquette du tombeau de Rudolf Noureev qui repose au cimetière de Sainte-Geneviève-des-Bois, en région parisienne.
"Composé de milliers de mosaïques, il représente un filin, ultime hommage à l’Orient dont Noureev était originaire, placé au-dessus des malles de l’errance, évocation de sa vie de nomade et de son sentiment d’apatride. Cette vie faite de voyages est également matérialisée grâce à la présentation de ses passeports autrichiens, de son sac de voyage et de nombreux objets que Noureev dénichait lors de ces promenades à travers le monde." CNCS

 

Je quitte le rez-de-chaussée et la salle Noureev pour monter à l'étage et entamer la visite de l'exposition événementiel : "Contes et fées".

 

CONTES ET FEES
Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 1) entrée

C'est un costume de Blanche-Neige posé sur une pile de livres factices qui nous accueille et nous faire entrer dans un univers d'histoires. Face à cette construction, un écrit nous annonce le programme de la visite :
"Dans ce voyage en compagnie de costumes provenant d'une quinzaine de spectacles, on rencontrera des fées, des sorcières et des magiciens, soit des créatures d'autres mondes, et aussi des animaux et des objets auxquels la parole a été donnée. Le conte de fée couvre un champ bien plus large que celui du seul monde des fées et quelques-unes des escales présentées ici relèvent du fantastique et de l'irréalité.
Bien avant la publication des contes, les fées hantaient déjà les théâtres qui en assuraient la diffusion. Elle-même facteur d'évasion et de rêve, la scène constituait le vecteur idéal pour la propagation de cet héritage commun.
Mis à la mode grâce à Charles Perrault pendant le règne de Louis XIV, le conte de fées devint pendant près d'un siècle une sorte de parcours obligé pour les gens de plume, puis les soubresauts de la Révolution Française mirent pendant un temps princes et princesses aux oubliettes de l'Histoire. Sous l'Ancien Régime, la constitution de ce corpus littéraire servit de base pour des divertissements du théâtre public ou privé, représentés aussi bien dans des lieux populaires que devant la cour.
Au fil du temps, de nombreux spectacles, dans tous les genres, opéra, théâtre, ballet, pantomime, marionnettes, cirque,... s'inspireront des contes, jusqu'à créer un genre : la féerie. Ce sera une des formes théâtrales les plus courues au XIXème siècle, attirant un public populaire avide de merveilleux.
A la fin du XIXème siècle, sur les scènes des théâtres, les fées ont changé de costume, elles ont jeté leurs baguettes par-dessus les miullins, ont raccourci leurs jupes et échancré leurs décolletés. Bientôt, elles seront girls au music-hall, encore quelques années et elles se couperont les cheveux et tenteront une carrière au cinéma, grand pourvoyeur de rêve au siècle suivant.
Sans paroles, mais grâce au langage universel de la danse, la féerie va garder une bonne part de sa poésie dans le domaine du ballet, royaume féminin en grande partie. Nul besoin de logique dans le déroulement de l'intrigue, ni de précision dans le cadre géographique et chronologique. Le fil le plus ténu est suffisant pourvu que les impressions visuelles fassent oublier pendant deux actes au spectateur la pesanteur de sa condition humaine.
Les livrets de tous ces spectacles inspirés des contes les détournent parfois quelque peu pour les mettre à la mode du temps, mais gardent leur principe premier, l'aspect moral de la lutte entre le bien et le mal, le voyage initiatique de l'adolescence à l'âge adulte et les épreuves dont le héros ou l'héroïne, dans sa quête de l'amour et du bonheur, sort vainqueur. L'action se déroulant dans des mondes à la fois réels et imaginaires, tous les règnes peuvent coexister. Un grand mélange de créatures magiques, humains et animaux, végétaux aussi, représentant en fait toute la création, occupe la scène. (...)
Dès le début du XXème siècle, les études sur le matériau des contes de fées abondent. Le nombre et la diversité des publications pour la jeunesse vont encore davantage populariser les contes, étendant leur domaine à des récits venus du monde entier. De grands illustrateurs, faisant suite aux Daumier, Doré, Grandville,... leur donneront des couleurs. Les spectacles pour enfants puiseront dans ce répertoire. Mais le dessin animé et le cinéma seront les plus grands propagateurs des contes dans le monde entier. Walt Disney deviendra la référence absolue, dessinant les visages et expressions de méchante reine.(...)"

Je commence la visite par les salles 1 et 2, les mondes de la féerie en blanc et noir...
"Dans les contes, les fées et les sorcières, personnages féminins à priori, mais il n'en est pas toujours ainsi... sont les manipulatrices des destins. Les humains ne peuvent échapper à leurs sorts, même si une correction de la prophétie reste toujours possible. À la scène, les costumiers vont adorer habiller ces personnages opposés en jouant sur tous les contrastes possibles, léger et lourd, clair et sombre, court et long, brillant et mat, orné et dépouillé..."CNCS

SALLE 1 : les fées
Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 2) princesses et fées (03)       Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées 2) Princesses et fées (03)
Un monde de blanc, de tutus et de pourpoints : tulle, plume, bijou pour princes, princesses et fées, ornements brodés et pailletés... Contraste complet avec la seconde salle.


SALLE 2 : Les sorcières
"On trouve les carabosse qui sont l'autre facette des contes, celui du mal, des sorcières,... Dans le ballet La Belle au bois dormant, le costume de la fée Carabosse, rôle qui peut être dansé par une femme ou un homme, est le contraire de celui des fées. Robe longue dans des teintes sombres, noir, violet, rouge foncé, au lieu des tutus courts et brillants des petites fées."CNCS

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 1) les sorcières, affiche (03)

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 1) les sorcières         Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 2) Les sorcières (03)

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 2) Les sorcières      Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 2) les sorcières

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 1) les sorcières

Belle mise en scène et belle mise en valeur des costumes, des tissus, des matières, sous la lumière, entre ombres et lumières.

Je retraverse le hall pour rejoindre la salle suivante.

 

SALLE 3 : Si Peau d'âne m'était conté.
Écrit par Charles Perrault et paru en 1694, il s'agirait du premier conte de fée français écrit.

L'HISTOIRE :
Mourante, une reine se fait promettre par le roi de ne prendre pour nouvelle épouse qu'une femme plus belle qu'elle. Mais la seule personne capable de rivaliser avec sa beauté n'est autre que sa propre fille, et le roi la demande en mariage. Pour échapper à cette union incestueuse et sur les conseils de sa marraine, la princesse demande à son père par trois fois, pour sa dot, des robes irréalisables: elle demande d'abord une robe couleur de ciel d'orage, puis une robe couleur de lune et enfin une robe couleur de soleil. Mais contre toute attente, il parvient toujours à les lui offrir. Elle lui demande alors de sacrifier son âne qui produit des écus d'or en guise de crottin, son plus précieux trésor, et le roi s'exécute. La princesse s'enfuit alors du château, revêtue de la peau de l'âne. Elle emporte avec elle sa toilette et ses plus belles robes.
Le prince d’un autre royaume, où s'est installée Peau d'âne comme servante, la voit, mais il ne la reconnaît pas sans ses tenues de princesse. Il demande alors que Peau d'âne lui fasse un gâteau. En faisant la galette, elle laisse tomber sa bague dans la pâte. Le prince demande immédiatement que toutes les femmes et demoiselles du pays, de la plus noble à la plus humble, viennent essayer la bague. Aucune ne peut passer cette dernière. Enfin, on fait venir Peau d'âne. Son doigt entre dans la bague et le prince peut alors l'épouser.

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 3) Peau d'âne (03)

Cette oeuvre de Charles Perrault, en vers, contient déjà les éléments principaux des récits de ce genre : une jeune princesse passant de l'insouciance au malheur, l'intervention d'une marraine-fée, des épreuves, une fin heureuse avec un mariage princier après une scène de reconnaissance grâce à une bague. La jeune fille prend son destin en main et s'en trouve récompensée.

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 3) Peau d'âne          Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 3) Peau d'âne

La chorégraphie de ce conte, jouée par la Compagnie de danse L'éventail en 2015, a été assurée par Marie-Geniève Massé avec des costumes créés par Olivier Bériot. Ce dernier a mélangé les styles en "décoiffant" le conte autour du personnage central de la princesse. Le choix des musiques, les styles de danse, les esthétiques des costumes parcourent le temps, de l'ère baroque à nos jours, tout en respectant la lisibilité du conte.
Le costume de la fée est très original avec son tutu posé sur des ballons jaunes, ses guêtres et son parapluie qui remplace sa baguette magique.

 

SALLE 4 : Casse-Noisette
Présenté pour la première fois le 18 décembre 1892, Casse-Noisette est un ballet-féerie de Piotr Ilitch Tchaïkovski en deux actes, soit trois tableaux et 15 scènes. La musique, confiée à Tchaïkovski est certainement une des musiques de ballet les plus populaires aujourd'hui et une des œuvres de Tchaïkovski les plus appréciées. Véritable fable sur le passage de l'enfance à l'adolescence, Casse-noisette se base sur le thème immortel de l'amour et des forces du mal, à l'instar du Lac des cygnes. L’histoire est inspirée de la version d'Alexandre Dumas du conte d'Hoffmann, intitulée Casse-Noisette et le Roi des souris ou Histoire d'un casse-noisette.

L'HISTOIRE :

Le soir de Noël, Clara reçoit de son oncle un casse-noisette. Pendant la nuit, une merveilleuse féerie commence : dans le salon, les jouets s'animent et le casse-noisette se transforme en prince…

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 4) Casse Noisette (03)

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 4) Casse Noisette         Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 4) Peau d'âne

Cette salle ou vitrine expose les costumes de deux créations différentes de Casse-Noisette.
La première chorégraphiée par Michel Rahn d'après Marius Petipa et Lev Ivanov, avec des costumes de Charles Cusick-Smith et Phil R.Daniels, jouée au Théâtre du Capitole en 2009. Cette version est très proche de celle de la création originelle. Les costumes sont traditionnelles. Ceux des rats sont très élaborés ; les vestes, les culottes et les têtes étant faits de trois sortes de fausse fourrure différentes.
La seconde fut chorégraphiée par Jeroen Verbruggen avec des costumes de la Maison de couture "On aura tout vu", jouée au Grand Théâtre de Genève en 2014. Cette version est "haute couture" avec une dimension de folie que l'on retrouve dans la maison "On aura tout vu". Tatouages, bijoux baroques, éléments bizarres, écorché, rappellent la démesure du travail de la mode.

La version d'Alexandre Dumas a servi de livret au ballet du chorégraphe Marius Petipa. Depuis sa création à la fin du XIXème siècle à Saint-Petersbourg, ce ballet a connu de multiples variantes. Il est souvent représenté pendant la période de Noël, la première scène se déroulant le soir du 24 décembre.

 

SALLE 5 : Le Coq d'Or
Opéra en trois actes de Nikolai Rimski-Korsakov composé d'après le conte en vers de Pouchkine, cet opéra a été composé une dizaine d'années avant la révolution de février 1917.

L'HISTOIRE :

Pour protéger les frontières de son royaume,  Le roi Dadon utilise un coq magique, donné par un mystérieux mage, en échange de la réalisation d’un vœu. Le coq d’or chante à chaque fois qu’une armée ennemie se présente et le roi a tout le temps d’organiser son armée pour résister à l’envahisseur. Mais un jour le coq signale l’arrivée de la reine Sharagale. Le roi tombe éperdument amoureux de cette femme mystérieuse et décide de l’épouser. C’est alors que le mage formule le vœu que le roi lui avait promis d’exaucer en échange du coq d’or. Il réclame la reine elle-même. Le roi refuse et tue le mage. Le coq s’abat sur le roi pour le tuer à ton tour tandis que la reine disparaît pour toujours...

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 5) Le coq d'Or

Les costumes ont été créés par Tornio Mohri pour les représentations au Théâtre du Chatelet en 1984. Fabriqués dans des ateliers au Japon, ils sont faits comme un patchwork de textiles différents aux coloris très vifs. Devenus des personnages de kabuki, ou de mangas, les interprètes évoluaient devant un fond de scène bleu qui avivait les teintes.
Le costume du Coq d'Or est entièrement réalisé en textiles de cette teinte. La très grande envergure des ailes ne permettait à la chanteuse la station debout.

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 5) Le coq d'Or           Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 5) Lr coq d'or

Le livret de cet opéra de Rimski-Korsakov, inspiré du conte russe écrit par Pouckine, met en scène un roi ridicule, des courtisans incapables, un magicien roublard, une méchante reine et un coq magique. La censure impériale s'alarma de cette insolence et interdit la représentation de l'oeuvre du vivant du compositeur. Le Coq d'or fut créé en France par les ballets russes de Diaghilev dans une version chantée et dansée.

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 5) Le coq d'or (03)

Étonnante composition. Les costumes semblent lourds en plus d'être grands. Je me demande comment les danseurs-chanteurs-acteurs pouvaient se mouvoir sur scène avec de tels effets..

 

Salle 6 : Cendrillon
Si Cendrillon semble trouver sa source dans sa "source" dans les versions fixées par Giambattista Basile dans La gatta Cenerentola, Charles Perrault dans Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre et par les frères Grimm dans Aschenputtel, il en existe une multitude de versions de par le monde, dont certaines sont très différentes de celles connues en Occident.
On parle aussi d'une inspiration due à une jeune femme prénommée Mathilde de Morimont qui vécut entre le XIème et XIIème siècle au château du Morimont (Burg Mörsberg) se trouvant sur la commune d'Oberlarg (Haut-Rhin).
"L'histoire d'une jeune orpheline, gardeuse d'oies, qui reçoit de sa marraine une pomme susceptible d'exaucer trois voeux. Grâce à ce fruit magique, Mathilde acquiert une robe magnifique et se rend par deux fois au bal organisé par un chevalier aussi beau que riche. Problème : à minuit, la belle redevient invisible. Le chevalier, au désespoir, fait rechercher celle qui a conquis son coeur, parvient à la retrouver grâce à une bague qu'il lui avait offerte et finit par l'épouser."L'EXPRESS

Ce seront Charles Perrault en 1697, puis les frères Grimm en 1812, qui fixeront ce conte sous la forme qu'on lui connaît dans l'imaginaire collectif.

L'HISTOIRE :
"Après la mort de sa femme, le père de Cendrillon, un noble, se remarie avec une femme odieuse. La belle-mère de Cendrillon a deux filles, Javotte et Anastasie, tout aussi odieuse que leur mère. La belle-mère est jalouse de Cendrillon, qui est douce et gentille. Elle la force à s'occuper de toutes les tâches ménagères et à dormir dans le grenier. Cendrillon n'ose rien dire à son père de peur qu'il la gronde. Après sa journée de travail, Cendrillon a pour habitude de s'asseoir dans la cendre de la cheminé (de là vient sur surnom). Malgré la cendre qui salisse ses habits et ses mains, sa beauté n'a pas d'égale.

Le prince convie tous les nobles de son royaume à un bal. Cendrillon aide ses belles-sœurs, Javotte et Anastasie, à se préparer et les regardent partir au bal, impuissante. Cendrillon fond en larmes. Mais la marraine de Cendrillon apparaît. C'est une fée. Elle demande à Cendrillon de lui apporter une citrouille qu'elle transforme en carrosse. Puis elle transforme un rat en cocher et dix lézards en laquais. Pour finir, elle transforme les habits sales et déchirés de Cendrillon en une robe magnifique. Avant de partir, la marraine avertit Cendrillon que le sortilège prendra fin à minuit et qu'elle devra être partie avant.
Ayant retrouvé ses habits sales et déchirés, Cendrillon retrouve sa belle-mère et ses belles-sœurs. Elles lui raconte qu'une très belle inconnue à danser avec le prince. Cendrillon feint d'être surprise.
Le lendemain, Cendrillon retourne voir le prince dans son carrosse et sa tenue de bal. Elle ne voit pas filer le temps et s'enfuit au premier coup de minuit. Elle perd un soulier dans sa course. Le prince le trouve et Cendrillon arrive chez elle à bout de souffle. Cendrillon apprend que le prince veut retrouver la belle inconnue du bal : il fait essayer la pantoufle à toutes les femmes nobles du royaume. Un gentilhomme se présente chez le père de Cendrillon et fait essayer le soulier à Javotte et Anastasie. Impossible pour elles de l'enfiler. Cendrillon en vient à essayer la pantoufle qui lui va comme un gant. Elle sort la deuxième qu'elle avait cachée dans sa poche. La marraine apparaît, lui rend ses beaux habits. Ses belles-sœurs présentent des excuses que Cendrillon accepte. Cendrillon va à la cour pour se marier avec le prince. Elle mariera ses belles-sœurs Javotte et Anastasie à deux grands chevaliers."EDUCATION TOUT COMMENT

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 6) Cendrillon (03)

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 6) Cendrillon          Cendrillon

Les costumes présentés ici, à Moulins, sont issus du conte de fées en quatre actes de Jules Massenet, mis en scène par Banjamin Lazar pour l'Opéra Comique en 2011. Les costumes sont d'Alain Blanchot. Le costume du roi est garni d'hermine, fourrure royale, faite d'une fausse fourrure blanche ornée de multiples petits noeuds.

 

Salle 7 : Barbe Neige et les sept petits cochons

texte

Et si on imaginait une autre fin...
"C'est ce qu'a fait la chorégraphe Laura Scozzi pour ce spectacle. Elle s'est posée des questions : que se passerait-il si la Belle au Bois Dormant ne se réveillait pas, si Cendrillon ne retrouvait pas sa pantoufle, si Blanche-Neige était noire ?
Alors, elle a imaginé d'autres façons d'écrire l'histoire... l'amour toujours, les princesses blondes aux yeux bleus dont la vie se résume à attendre la prince charmant ? Bobards et compagnie ! Laura a inventé un plan B et c'est un autre monde... On y croise une abeille qui tue un ours, une fée handicapée de la baguette ou un nain harcelé par sept Blanche-Neige nymphomanes...
revus par la chorégraphe italienne, aiguillonnés par les trilles du grand Paganini, nos gentils petits héros se livrent à un jeu de massacre dont les contes de notre enfance sortent groggys."CNCS

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 7) Barbe-Neige (03)

c'est une fable subversive, à la croisée de la danse, du mime et du théâtre, servie par huit danseurs hip-hop.

Juste à côté de cette petite salle, une autre petite salle.

Salle 8 : Seigneur Riquet et Maître Haydn
L'HISTOIRE :
Le prince Riquet à la Houppe est très laid, mais plein d'esprit. À sa naissance, la fée sa marraine lui octroie le pouvoir de donner de l'esprit à la personne qu'il choisira. De son côté, la princesse Rose est très belle, mais très sotte. Elle a reçu de la fée le don de transformer celui qu'elle aimerait.

Les jeunes gens finiront par s'entendre et s'épouser, après avoir donné beauté et esprit à qui en manquait.

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 8) Seigneur Riquet et Maitre Haydn (03)

La Compagnie de marionnettes Emilie Valantin et le Quatuor Debussy se sont associés pour en donner une version musicale pleine d'invention. Habillées par Emilie Valantin, les 35 marionnettes composent un monde lilliputien de personnages bien campés dont les sentiments sont parfaitement discernables.

 
Salle 9 : Hansel et Gretel
Ce sont les costumes de la version lyrique d'Humperdinck qui sont présentés. Opéra romantique en trois actes d'après le conte éponyme popularisé par les frères Grimm, il fut composéà Francfort-sur-le-Main en 1891, puis créé le 23 décembre1893 à Weimar sous la direction de Richard Strauss.
L'HISTOIRE :
Acte I : Chez eux , Hansel et Gretel essayent d'oublier qu'ils ont faim en chantant et en dansant. Cependant Gertrud se rend compte que les enfants ne travaillent pas et les envoie chercher des fraises dans la forêt. Elle reste seule et se lamente de sa situation et de sa pauvreté. Puis, son mari Peter revient d'une journée réussie chargé de nourriture. Peter en vient à parler à Gertrud de l'existence d'une sorcière mangeuse d'enfants. Aussitôt Gertrud s'inquiète et part avec Peter à la recherche de leurs enfants dans la forêt.
Acte II :Dans la forêt les enfants mangent toutes les fraises qu'ils sont en train de récolter en imitant les oiseaux. Voulant en récolter toujours d'avantage, la nuit tombe et ils se retrouvent perdus et effrayés. Ils prient et cherchent à se rassurer. Le marchand de sable leur verse du sable magique sur les yeux, ils s'endorment, et des anges descendus du ciel viennent les secourir.
Acte III : Les enfants se réveillent lorsqu’ils reçoivent les gouttes de rosée que leur lance une fée. Gretel raconte son rêve avec l'intervention des anges. Hansel affirme lui aussi avoir rêvé d'anges. Soudain, cherchant par où sont partis les anges, ils découvrent l'existence d'une maison en pain d'épices. A la vue de celle-ci, ils se précipitent et commencent à la grignoter. La sorcière mangeuse d’enfants les découvre et leur jette un mauvais sort: Hansel est capturé, engraissé par Gretel; la sorcière voulant les transformer en pain d'épices en les engraissant. Puis, lorsqu'elle s'envole sur son balai magique, Gretel ayant observé comment la sorcière jette ses sorts parvient à briser l'ensorcellement de la sorcière sur Hansel. Au retour de la sorcière les enfants parviennent à la duper en l'enfermant dans un four. Ils en profitent alors pour délivrer tous les autres enfants que la sorcière avait capturés. Les enfants retrouvent leurs parents et remercient Dieu d'avoir exaucé leur prière.

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 9) Hansel et Gretel (03)

 Les costumes présentés sont d'Anthony Ward. Ils ont illustré le conte lyrique d'Humperdinck mis en scène par Adrien Noble lors des représentations au Staatsoper à Vienne, en 2015.

"Cette version condense le récit en le ramenant à cinq personnages principaux : le père, la mère, la sorcière, les deux enfants. Dans le livret, l'accent est mis sur les aventures des enfants dans la forêt et leur courage.
La forêt est un des lieux les plus souvents évoqués dans les contes. Sombre objet de la terreur et de tous les fantasmes, c'est un lieu maléfique où règnent soit des brigands, soit des êtres magiques, géants, ogres, sorcières... Les enfants s'y perdent, y font de mauvaises rencontres.
Le metteur en scène et le costumier ont proposé pour ce spectacle trois univers différents : celui des enfants et de leurs parents, habillés de lainages et de tricots, celui des créatures féeriques, le Marchand de sable et la fée de la Rosée, en longs costumes blancs et bleus, celui de la sorcière Grignotte, plus folklorique que redoutable."CNCS

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 9) Hansel et GretelLe marchand de sable porte sur un pyjama
un long manteau imprimé d'un ciel de nuages,
une horloge à la ceinture,
un parapluie scintillant d'étoiles.

 

 

 

 

 

Salle 10 : Le songe d'une nuit d'été
Écrite en 1594-1595, puis publié par Shakespeare en 1600, cette pièce inspira de nombreux compositeurs et chorégraphes. Benjamin Britten crée son opéra trois siècles plus tard exactement. Son livret réduit quelque peu celui de Shakespeare, le resserre en nombre de scènes et de protagonistes, et fait prédominer l'élément féerique dès le début de l'oeuvre, immergeant le spectateur dans le rêve et dans la forêt magique.

L'HISTOIRE :
C'est une histoire complexe dont l'action se déroule en Grèce et réunit pour mieux les désunir deux couples de jeunes amants : Lysandre et Hermia d'une part, Démétrius et Héléna d'autre part. Hermia veut épouser Lysandre mais son père, Égée, la destine à Démétrius, dont est amoureuse Héléna. Lysandre et Hermia s'enfuient dans la forêt, poursuivis par Démétrius, lui-même poursuivi par Héléna. Pendant ce temps, Obéron, roi des fées, a ordonnéà Puck de verser une potion sur les paupières de sa femme, Titania. Il entre dans la forêt avec Puck. Pendant la nuit, la confusion règne.

En résumé : Deux couples d'amoureux transis, une dispute entre le roi des elfes et la reine des fées, Puck et sa potion qui s'en mêle, et une troupe de comédiens amateurs qui prépare une pièce pour le mariage d'un prince, tous vont s'entrecroiser dans cette forêt étrange, un peu magique, le temps d'une nuit d'été ensorcelante qui ressemble à un rêve.

Ou encore :
le songe d'une nuit d'été

Ainsi, dès le lever du rideau, l'enchantement entraîne le spectateur dans un autre monde, une sombre forêt argentée par la lumière de la lune. Elle semble vivante.

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 10) Le songe d'une nuit d'été (03)

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 10) Le songe d'une nuit d'étéConçus par John et Elizabeth Bury, les costumes présentés ont été créés pour la mise en scène de Peter Hall au festival de Glyndebourne, en 1981.
"Le costumier a habillé le premier acte dans un style historique élisabéthain, détourné par des éléments touchant au fantastique, comme les oreilles de faunes ou les hautes perruques. Les voix d'enfants  -pour lesquelles Britten écrivit si souvent et de façon magistrale-  ajoutent au charme pénétrant de cette vision."  CNCS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salle 11: Alice au pays des Merveilles
En 1865, Lewis Caroll écrit ce conte, très vite adaptéà la scène, puis à l'écran avec le dessin animé de Walt Disney en 1951. Certes, il n'y a pas de fées dans Alice, mais un monde merveilleux et absurde où tout peut arriver, où l'échelle est bouleversée, les relations mises à mal. Animaux, personnages du jeu de cartes se conduisent et parlent comme des êtres humains.
Le roman foisonne d'allusions satiriques aux amis de l'écrivain et aux leçons que les écoliers britanniques devaient mémoriser à l'époque. Le pays des merveilles, tel qu'il est décrit dans le conte, joue sans cesse avec la logique.

L'HISTOIRE :
Alice s'ennuie auprès de sa sœur qui lit un livre ("sans images, ni dialogues") tandis qu'elle ne fait rien. "À quoi bon un livre sans images, ni dialogues ?", se demande Alice. Mais voilà qu'un lapin blanc aux yeux roses vêtu d'une redingote avec une montre à gousset passe près d'elle en courant. Cela ne l'étonne pas le moins du monde. Pourtant, lorsqu'elle le voit sortir une montre de sa poche et s'écrier : « Je suis en retard ! En retard ! En retard ! », elle se dit que décidément ce lapin a quelque chose de spécial. En entrant derrière lui dans son terrier, elle fait une chute presque interminable qui l'emmène dans un monde aux antipodes du sien. Elle va rencontrer une galerie de personnages retors et se trouver confrontée au paradoxe, à l'absurde et au bizarre…

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 11) Alice (03)

La chorégraphie de ce spectacle a été conçue par Michel Rahn pour les représentations à la Halle aux grains en 2010, à Toulouse. Les costumes sont de Charles Cusik-Smith et de Phil R. Daniels, costumiers d'Outre-Manche, versés dans la culture ès-Caroll.
"Presque toutes les versions scéniques et cinématographiques reprennent les costumes dessinés par John Tenniel, dont les couleurs sont fixées par une édition postérieure et par le dessin animé. Robe bleue et tablier blanc d'Alice, veste à carreaux du lapin blanc, tenues du roi, reine, valet et cartes... Les textiles utilisés, notamment des lainages et des tweeds, relèvent du chic anglais."CNCS

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 11) Alice        Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 11) Alice

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 11) Alice         Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 11) Alice

 

 

Salle 12 : La belle et la bête - La Belle
L'HISTOIRE :
Une jeune femme prénommée Belle se sacrifie pour sauver son père, condamnéà mort pour avoir cueilli une rose dans le domaine d'un terrible monstre. Contre toute attente, la Bête épargne Belle et lui permet de vivre dans son château. Elle s'aperçoit que, derrière les traits de l'animal, souffre un homme victime d'un sortilège.

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 12) La belle et la bête (03)

Deux chorégraphes contemporains donnent leur versions de ces contes. Tout en gardant la trame narrative et les rôles principaux, ils y introduisent beaucoup d'eux-mêmes. Sur scène, ils donnent vie à leurs propres rêves et récits initiatiques.
Les premiers costumes qui nous sont donnés de voir ont été conçus par Jorge Gallardo pour la chorégraphie de Thierry Malandain, "La Belle et la bête", joué en 2016 à l'amphithéâtre de la Cité Internationale à Lyon. Les seconds costumes ont été réalisés par Philippe Guillotel pour la chorégraphie de J.-C. Maillot, "La Belle", jouée en 2001 au Grimaldi Forum de Monaco.

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 12) La Belle et la bête

"Le conte de Mme de Beaumont a donné lieu à de multiples lectures théâtrales. Dans sa version, Thierry Malandain tresse au récit les questions du destin et du libre-arbitre, du corps et de l'esprit, de la beauté et de la laideur, ressorts du conte qui joue sur la dualité des personnages principaux jusqu'à la fusion finale. (...)
Pour sa "Belle", J.-C. Maillot a choisi le conte de Perrault, plus noir et plus violent que celui de Grimm : la reine-mère est une ogresse qui tue la Belel et ses enfants. L'apparition de la Belle dans une bulle de plastique transparent qui sera crevée par ses soupirants, est un des grands moments du spectacle."CNCS

 

 J'arrive au bout de ce grand couloir découpé en plusieurs pièces, plusieurs espaces, divers univers.

Il y a deux mondes dans la treizième pièce ;
une pièce à l'agencement originale.

 

Salle 13 : Rois et Reines
Dans un premier temps, nous découvrons les costumes de La Belle au bois dormant, d'après la chorégraphie de Rudolf Noureev, à l'Opéra National de Paris Bastille en 2013; et celle composée par Charles Jude pour le Grand Théâtre de Bordeaux en 2000. Ces deux chorégraphies sont adaptées de celles créées par Marius Petipa (1818-1910), danseur, maître de ballet et chorégraphe français qui vécut en Russie de l'âge de 29 ans jusqu'à sa mort.

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 13) Rois et reines (03)

"À partir du XIXème siècle et des ballets de Petipa, le costume de féeries va se fixer et le rester pour la plupart des reprises qui suivront.
Héritage de l'époque romantique, les fées seront en tutu, environnées de tulle pastel, couronnées de fleurs. Comme un éclair de lumière, elles traversent la scène au milieu des personnages de la cour, dont les tenues aux couleurs franches, plus ou moins historiques, contrastent avec les costumes sombres de la Fée Carabosse et de ses suivantes.
L'importance de la pantomime à l'époque de la création permet à la Fée des Lilas de porter une jupe longue ajustée et de chausser des ballerines à petit talon. Puis, le rôle s'étoffant, la technique se développant, le costume sera revu, souvent un tutu long qui contraste avec ceux, très courts, des autres petites fées.
Les princesses, les princes charmants, les fées bonnes ou méchantes deviennent les personnages privilégiés des grands ballets, construits comme des cérémonies, sublimés par des partitions de musiciens majeurs comme Tchaikovski."CNCS

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 13) Rois et reines

 

Salle 13 : L'enfant et les sortilèges
Il s'agit d'une fantaisie lyrique composée par Maurice Ravel sur un livret de Colette entre 1919 et 1925. La mise en scène fut réalisée par Alexandre Camerlo pour le Théâtre du Capitole de Toulouse en 2013. Les costumes originaux, ainsi que les décors, sont d'Henri Galeron.

L'HISTOIRE :
Dans une vieille maison de campagne, au beau milieu de l'après-midi, un enfant de sept ans est assis, grognon, devant ses devoirs d'école. La mère entre dans la pièce et se fâche devant la paresse de son fils. Puni, il est saisi d'un accès de colère : il jette la tasse chinoise et la théière, martyrise l'écureuil dans sa cage, tire la queue du chat ; il attise la braise avec un tisonnier, renverse la bouilloire ; il déchire son livre, arrache le papier peint, démolit la vieille horloge. « Je suis libre, libre, méchant et libre !… »Épuisé, il se laisse tomber dans le vieux fauteuil… mais celui-ci recule. Commence alors le jeu fantastique. Tour à tour, les objets et les animaux s'animent, parlent et menacent l'enfant pétrifié. Dans la maison, puis dans le jardin, les créatures exposent une à une leurs doléances et leur volonté de vengeance. Alors que l'enfant appelle sa maman, toutes les créatures se jettent sur lui pour le punir. Mais avant de s'évanouir, il soigne un petit écureuil blessé dans le tumulte. Prises de regret, les créatures lui pardonnent et le ramènent à sa mère en l'appelant en chœur avec lui. L’œuvre se termine par les deux syllabes chantées par l'enfant : "maman". (d'après
WIKIPEDIA)

l'enfant et les sortilèges           Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 13) L'enfant et les osrtilèges (03)

"Cette "féerie familière" fut commandée par Jacques Rouché, directeur de l'opéra, qui s'en explique ainsi :
"Depuis longtemps, je suis persuadé de la nécessité de donner aux livrets d'opéra une forme nouvelle, susceptible d'intéresser, de toucher et d'émouvoir nos jeunes spectateurs."
Confronté pour la première fois à une production théâtrale, le costumier a imaginé un monde animal tendre et évocateur. Le travail avec les ateliers de costumes a été primordial, tant pour la coupe et les formes, données par de la mousse, que pour le choix des textiles, matières et couleurs, leur traitement avec des touches de peinture et la fabrication des masques, découpés et munis de gaze pour laisser libres les oreilles et la bouche des chanteurs.
Henrri Galeron garde de cette unique aventure un grand souvenir, nourri du plaisir de la découverte,, celle de la scène, et du respect pour les équipes de production du Capitole, leur implication et leur ingéniosité, leur sens inné de l'invention comme du bricolage, mais toujours dans le respect des maquettes du créateur."CNCS

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 13) L'enfant et les sortilèges (03)            Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 13) l'enfant et les sortilèges

"L'Enfant et les Sortilèges est une succession de tableaux indépendants mêlant une multitude de genres musicaux, du jazz au foxtrot en passant par un ragtime, une polka, un duo miaulé, une valse et, en conclusion, une pièce chorale. Ce fut pour Ravel l'occasion de démontrer l'ampleur de son génie orchestral, déployant toute sa palette et ayant recours, pour traduire les onomatopées dont regorge le livret de Colette, à des instruments pour le moins inhabituels: râpe à fromage, crécelle à manivelle, fouet, crotales, wood-block, éoliphone, flûte de lotus. Plus proche des actuelles comédies musicales que d'un opéra, L'Enfant et les Sortilèges est une œuvre sans équivalent dans le répertoire ravélien. Il exprime la sensibilité du compositeur en même temps que son goût pour la féerie et la minutie de son orchestration. Son art s'accommode à merveille avec l'humour et le non-conformisme de Colette. Mais comme souvent avec les œuvres singulières, l'accueil fut mitigé lors de la création, le 21 mars 1925, devant le public monégasque. Pourtant, le succès de cet opéra, aussi bien auprès des enfants que des adultes (car les niveaux d'interprétation sont nombreux), ne s'est jamais démenti depuis." WIKIPEDIA

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 13) l'enfant et les sortilèges

Moulins, Centre national du costume de scène, contes de fées, 13) L'enfant et les sortilèges

 

 

La visite se termine sur cette note musicale et originale.
Je regagne l'escalier m'amenant au hall d'entrée avant de rejoindre la sortie, en pleine lumière du jour.

 

 

Retour de vacances !

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Eeeh oui, comme chaque année, les vacances d'été se terminent et comme chaque année, tout le monde rentre en même temps.
Du coup, bouchons, chaleur, gens qui râlent, enfants qui pleurent, se désaltérer sur les aires d'autoroutes, "on est partis à six heures ce matin et on ne sait pas à quelle heure on va arriver !", et tout ça et tout ça...
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Attention donc à toi qui prend la route en ce dernier week-end d'août car il va y avoir de la bagnole sur la route. C'est Bison Futé qui le dit. En même temps, je peux le dire aussi. Il m'énerve ce Bison Futé ! C'est qui ? Quelle tronche il a ? Qu'est-ce qu'il fait ? Il est basé où ? Il est payé combien pour nous dire ses prévisions que nous connaissons tous déjàà l'avance ? Est-ce qu'il se trimballe avec des peaux de bêtes sur le corps toute l'année ? Et d'ailleurs, qu'est-ce qu'il fait les autres mois de l'année, hors été ? Qu'est-ce qu'il mange ? Est-ce qu'il boit ? Est-il pour ou contre la limitation à 80 km/h sur les départementales et nationales sans séparateur central ? A-t-il regardé la victoire des Bleus lors de la coupe du Monde ou était-il dans son QG à faire ses stats à la con ?
C'est vrai quoi : il n'y a pas besoin d'être bison et encore moins futé pour savoir que chaque samedi des mois de juillet et du mois d'août, il va y avoir beaucoup de monde sur les routes de France et de Navarre (n'oubliez pas de composer le 16-1 si vous appelez de la province). Ça m'énerve.

J'ai donc posé la question à Internet pour savoir qui était ce Bison Futé et pourquoi s'appelait-il comme ça ? C'est vrai : quel rapport entre un Bison et la circulation routière ? Et c'est France 3 qui m'a répondu.

"Bison futé a été créé par les pouvoirs publics le 2 août 1976, suite à une saturation des routes du pays.
Le premier week-end d'août 1975 en effet, les centres d'information routière recensent jusqu'à 600 km de bouchons cumulés. Près de 60 000 véhicules sont bloqués en même temps. Et impossible pour les automobilistes d'obtenir la moindre information sur l'évolution des bouchons car, à cette époque, le gouvernement ne communique pas sur l'état du trafic.

Pour éviter qu'une telle situation se reproduise,  le ministère des Transports lance une grande campagne de communication dès l'été suivant. Des milliers de cartes décrivant les itinéraires bis ou les différentes aires d’accueil sont créées pour prévenir les automobilistes des jours de circulation chargée. Limitéà l’origine à indiquer les itinéraires bis en période estivale, Bison Futéétendra peu à peu son influence sur l’ensemble du réseau routier tout au long de l’année.
C’est le publicitaire Daniel Robert qui est à l’origine du nom Bison futé. Ce petit Indien tient son nom d'une tradition indienne qui veut que chaque membre d'une tribu porte le nom d'un animal." FRANCE TV INFO

 

Alors, bon : il semble plus difficile d'avoir des renseignements sur Bison Futé que sur Daniel Robert. En même temps, je m'en fous un peu de savoir comment fonctionne le QG de contrôle de la circulation sur les routes françaises puisque, comme je l'ai dit plus haut, nous savons très bien que si nous ne voulons pas rencontrer de bouchons en été, il ne faut pas partir le samedi et emprunter l'A7, surtout entre Valence et Orange.
Je me suis donc penché deux secondes sur cet intrigant Daniel Robert, né en 1947, publicitaire. Il est le premier à avoir mobilisé la profession sur le rôle économique de la communication et son rôle dans les changements de comportement qui font évoluer la société. Le changement de comportement est le centre de ses travaux. Il est l'auteur de campagnes restées dans la mémoire collective française, comme "Un verre ça va, trois verres bonjour les dégâts", "Tu t'es vu quand t'as bu ?", "Au secours, la droite revient" (pour le parti socialiste en 1986), "Éduquons ! C'est une insulte ?" ou encore "SNCF, c'est possible".

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Bon, je me sens mieux. Je ne vais pas dire moins con, mais si, ouais quand même... enfin, je sais pas.
Toujours est-il que j'ai bien  pris soin d'éviter les grands axes routiers afin de ne pas faire exprès de tomber dans les bouchons estivaux. Pour cela, j'ai choisi les petites routes pour me rendre dans un endroit où je pensais être bien peinard. Direction le col du Pourtalet pour aller voir le Pic de Midi d'Ossau.

Après une centaine de kilomètres,
j'arrive.

Et là...

 

 

 

 

Découvrons la France autrement grâce au cyclorail (58)

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Découvrir un continent, un pays, une région, un département, une ville, un quartier, une rue, une maison, c'est aussi cela Le voyage de Jénorme. Et il y en a des continents, des pays, des régions, des départements, des villes, des quartiers, des rues, des maisons. Si tu prends en compte le fait que les saisons apportent leur lot de changements sur la composition de chaque continent, pays, région, département, ville, quartier, rue, maison, tu te rends très vite compte que les découvertes sont inépuisables et que nous n'avons pas assez d'une vie pour tout faire.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Je ne suis pas sûr de m'être bien fait comprendre... Comment dire ?
Par exemple, prenons un paysage de montagnes en plein été, ce ne sera pas le même qu'en plein hiver.
Eh ouais : la neige, le soleil, la pluie, la couleur des paysages.

La Pierre-Saint-Martin, hiver-printemps
La Pierre-Saint-Martin, printemps, hiver (64)

 

                               Lac de Lhurs, hiver-été
Lac de Lhurs, printemps, hiver (64)

 

Lac d'Estaens, hiver-été                          
Lac d'Estaens, hiver, été (espagne)

 

Pic du Midi d'Ossau, avec et sans nuages
Pic du Midi d'Ossau, nuages sans nuages (64)


Et cela est également valable pour d'autres lieux, d'autres paysages, comme par exemple, le superbe lac de Pannecière dans le Morvan.

Lac de Pannecière, automne-printemps
Lac de Pannecière, printemps automne (58)

Bon, voilà quoi en gros, hein, tu comprends le truc. Rien qu'en France, nous avons de magnifiques endroits et lieux à visiter et à parcourir ; ces derniers changent d'apparence suivant la météo et les saisons.

Autre alternative à prendre en compte : comment visite-t-on un continent, un pays, un département, une ville, un quartier, une rue, une maison ?
Nous avons pu voir que Yann Artus-Bertrand préférait l'hélicoptère ; d'autres parcourent les mers ; certains font le tour du monde en camping-car ou traversent l'Europe à vélo. Mais as-tu pensé au cyclorail ? Eh ouais. Bon, après, avec ce genre de transport, nous sommes très vite limités question distance puisque le cyclorail évolue certes sur des rails (d'où son nom), et sur des portions définies et souvent courtes.
Pas grave : aujourd'hui, nous allons découvrir le sancerrois... enfin une très petite partie du sancerrois en nous adonnant aux joies de la pratique du cyclorail.



C'EST PARTI !

 

C'est Damien, alias McFly,
qui a eu cette idée originale et sportive.

Jénorme et McFly Tadcon à Saint-Benin-d'Azy (58)Pour ceux qui ne le connaissent pas,
McFly est également

fan de ce qui est pêche bizarre.
Un jour, il s'était même rendu à l'Intermarché Contact
de Saint-Benin-d'Azy pour faire la promotion
de quelques DVD spécialisés.
Pour l'occasion, il s'était déguisé en sosie d'Elvis Presley.

 

 

Nat, surnommée la Vieille par McFly, et
Bibiche, surnommée Pupute par McFly,
sont également de l'aventure.

de dosNe préférant pas figurer en photo dans un média public comme un blog internétien,
nous nous contenterons donc de les observer
en train de se prélasser telles des sirènes
dans la Loire à hauteur de La Charité-Sur-Seine...
Non La Charité-sur-Loire,
puisqu'elles se baignent dans la Loire.

 

 

Nous sommes partis de Nevers où la piscine de La Jonction n'est toujours pas ouverte
alors que la fin de l'été approche.
Nevers, piscine de la Jonction, toboggan (58)
        Nevers, piscine de la Jonction, 2018 (58)
Toboggan, bassins et végétation


Puis nous nous sommes arrêtés au marché du dimanche matin à Fourchambault pour acheter quelques victuailles régionales. J'ai été interpellé par le nom de la pharmacie locale.

Fourchambault, pharmacie de la brasserie (58
Je me demande s'il y a une Brasserie de la Pharmacie


Et puis nous passons le pont de fer, traversons Marseilles-les-Aubigny, scuptons la cimenterie de Beffes qui peut faire penser à un grand parc d'attractions, sauf que là point de manèges il y a. Un peu plus loin, c'est La Charité-sur-Loire qui s'est autoproclamée Ville du livre et du mot depuis l'année 2000.

La Charité-sur-Loire, vue des remparts (58)          La Charité-sur-Loire, vue de dedans la Loire (58)
La Charité-sur-Loire, vue des remparts                                   La Charité-sur-Loire, vue de la Loire

Nous continuons de longer la Loire...
O toi fleuve sauvage, plus long fleuve de France qui s'en va du Mont Gerbier de Jonc pour te jeter 1006 kilomètres plus loin, là où tu deviens Atlantique... O toi Loire, torrentueuse et encaissée, puis majestueuse, tes châteaux, tes vins, tes...
Ouais bon, nous passons par le petit village d'Herry sur lequel je n'ai rien à dire pour le moment si ce n'est que tes habitants sont appelés les Hérissons. Si, si, c'est pas des conneries.

Là bas, sur l'autre rive, nous voyons Pouilly. Aaaah Pouilly, tes vins ! Puis Saint-Bouize... Une pensée pour l'acteur Jean Bouise qui n'habitait dans ce village, mais qui a joué dans quelques films mémorables, comme Coup de tête de Jean-Jacques Annaud.

onf


Et puis Saint-Satur, charmant village également -qui s'appelait Thibault-la-Fontaine pendant la Révolution- et qui nous fait prendre conscience que si nous ne traversons pas la Loire maintenant, nous n'atteindrons jamais le point de départ du Cyclorail. Petite route à droite. Nous quittons le Cher pour revenir en Nièvre, non loin de Maltaverne ; là où les carrières de Chantal Nobel et Sacha Distel prirent un virage "décisif" en 1985. Nous contournons Cosne-Cours-sur-Loire en traversant la zone commerciale...


ET NOUS VOILÀÀ PORT-AUBRY !

C'est de ce pont -qui est un viaduc-
que nous partirons !
Cosne-Sur-Loire, cyclo-rail, pont (58)

Vu comme ça, on ne se rend pas bien compte quel rapport
il peut avoir avec le cyclorail, mais une fois en haut, voici !
Cosne-Sur-Loire, cyclo-rail, départ


Nous sommes accueillis par Patrick Bertrand, la personne qui a conçu et ouvert le Cyclorail du Sancerrois. Dans sa cabane d'accueil, on peut voir des photos de la construction du viaduc de Port-Aubry et de l'évolution du Cyclorail.

Ouverte depuis 2004, le Cyclorail couvre une distance de 6,5 kilomètres ; soit 13 km aller-retour. Il fait passer ses participants sur trois ponts.
Le premier d'entre eux est le viaduc de Port-Aubry. C'est l'un des plus longs ponts en treillis ferroviaires de France avec 826 mètres de longueur au compteur, juste après celui de Saint-André-de-Cubzac qui mesure 2178 mètres. Ah ouais, eh hein : quand meêêêêême ! Quelques chiffres car je sais que toi, lectrice/lecteur, tu aimes les chiffres : saches que ce viaduc de Port-Aubry compte 14 travées de 58 mètres et une structure comptant plus d'un million de rivets. Ehhh oui, mesdames, messieurs, vous ne rêvez pas : plus d'un million de rivets !!!!
Une fois ce viaduc passé, le cyclorail s'en va ensuite traverser les paysages berrichons pour venir s'arrêter sur un autre pont à Saint-Satur.
Nous allons donc effectuer un parcours sur une ancienne voie ferrée qui a vu passer son premier train à vapeur en 1893. Elle était alors ouverte aux trains de voyageurs et de marchandises. Le trafic voyageurs a cessé au début des années 1960, puis le transport du fret a pris fin en 2000. Patrick Bertrand a alors eu l'idée de créer un cyclorail dès la fermeture du fret. Le soutien de la Commune de Bannay, les différentes études et expertises de la RFF et de la SNCF, ainsi que l’aménagement de la voie ont permis l’aboutissement du projet en juillet 2004. Au début, le Cyclorail ne s'étendait que jusqu'à Bannay, soit 3,5 kilomètres plus loin. C'est en 2005 que la ligne fut prolongée jusqu'à Saint-Satur.

Allez, il est grand temps de rejoindre les machines qui vont nous transporter à Saint-Satur, à condition que l'on pédale un peu.
Souriant et spontanée, Patrick Bertrand nous explique comment fonctionne le vélorail.

Cyclorail, l'équipe, terminus

C'est très simple : il y en a deux qui pédales pendant que deux autres peuvent tranquillement profiter du paysage en restant dans un petit transat situé en arrière. Une fois arrivés au bout de la piste, un système ingénieux permet de retourner le vélorail sans effort pour le mettre dans le sens du retour.

 

BON EH, ON Y VA !
Voici donc un petit documentaire sur notre épopée.
Je tiens à signaler qu'aucun participant n'a été blessé pendant le tournage
et que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé et tout ça et tout ça.

Cosne-Sur-Loire, cyclo-rail, les rails (58)Cosne-Sur-Loire, cyclo-rail, les rails, danger (58)Cyclorail, l'équipe, un peu plus loinCosne-Sur-Loire, cyclo-rail, les rails, verdure (58)
Cosne-Sur-Loire, cyclo-rail, les rails, croisement (58)
Cyclorail, l'équipe arrivée retourCosne-Sur-Loire, cyclo-rail, terminus (58)Cosne-Sur-Loire, cyclo-rail, terminus, panorama vignes (58)

 

À bientôt pour de nouvelles aventures.

 

 

 

INSTANT MUSIQUE : CHLOÉ (64)

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Vendredi dernier, à Biarritz, et plus précisément àL'Atabal, il y avait Chloé.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


OK, d'accord, Chloé. Très bien. C'est qui ? C'est quoi ? Qu'est-ce qu'elle veut ?
Eh bien, Chloé, moins connue sous son vrai nom qui est Chloé Thévenin, est une compositrice et DJ de musique électronique française née le 20 avril 1976, jour où il ne se passa pas grand chose dans le monde si on consulte la page archive liée à ce jour. Pas un décès, pas un tremblement de terre, pas une catastrophe aérienne, pas une affaire judiciaire. C'est comme ça. Quelques fois, c'est bien aussi quand le monde se repose.
DONC : Fille d'une disc-jockey fan de disco, Chloé a étéétudiante en droit à l'Université Panthéon Assas, puis a commencéà mixer vers 1995 dans divers lieux parisiens (Élysée Montmartre, Pulp, Batofar, Mezzanine de l'Alcazar...).
Son premier maxi sort en Erosoft sort en 2002, une compilation en 2004. Elle se produit beaucoup en France et à l'étranger, notamment au Rex Club à Paris où elle a ses soirées en résidence, au Robert Johnsonà Francfort, au Watergate ou au Panorama Barà Berlin, ou encore au club Fabric à Londres.
En 2007, elle sort son premier album The Waiting Room. Son second album, One in Other est sorti en 2010 et a été nommé aux Victoires de la Musique. Elle se tourne de plus en plus vers la performance live.
En 2011 elle présente Chasser croiser, le surréel et son écho au Centre Georges Pompidou, une performance live sur le thème du surréalisme. Chloé a utilisé des archives de l'Ina, des extraits d'interviews de Man Ray, Duchamp, Elsa Triolet, pour n'en citer que certains, et a revisité des extraits sonores.
En 2012 la Cinémathèque Française lui commande la musique de la version restaurée par le British Film Institute de Blackmail, le dernier film muet d’Alfred Hitchcock, qu’elle joue en live en accompagnant le film.
En 2017, Chloé crée son label Lumière Noire records, elle sort les productions musicales des artistes Il est Vilaine, Sutja Gutierrez, Inigo Vontier, Markus Gibb, et bien d'autres. Différentes collaborations artistiques suivent.
En octobre 2017 elle sort son troisième album, Endless Revisions ; celui là même qu'elle est venu présenter à L'Atabal vendredi 21 septembre 2018.
Elle est ainsi devenue l'une des artistes françaises de référence dans le champ de la techno/house.

 Biarritz, L'Atabal, concert Chloé, septembre 2018

Biarritz, L'Atabal, concert Chloé, septembre 2018      Biarritz, L'Atabal, concert Chloé, septembre 2018

"Je suis très sensible à la place du son dans l'espace. Quand tu es en stéréo, il y a les sons qui sont devant, ceux qui sont derrière, comme le premier plan et l'arrière-plan d’une image. Quand je compose pour un album, j'ai l'idée de superposer des plans, ce qui me permet de faire évoluer les sons. Ils ne se chevauchent pas, même si parfois ils se rencontrent. Le disque a été mixé par Krikor, qui a encore accentué ce côté."  CHLOÉ

Biarritz, L'Atabal, concert Chloé, septembre 2018 (64)      Biarritz, L'Atabal, concert Chloé, septembre 2018Biarritz, L'Atabal, concert Chloé, septembre 2018       Biarritz, L'Atabal, concert Chloé, septembre 2018

Tout de suite, un extrait du concert avec le morceau "Because it's here" que Chloé a appelé ainsi en référence àses installations monumentales, évoquant le désert, la montagne. La montagne qui a fournit une des phrases qui a marqué Chloé : à la question de savoir pourquoi il s’entêtait à escalader l’Everest, l’alpiniste anglais George Mallory répondit"because it’s there" (parce qu’il est là). Une réponse qui pourrait résumer l’appétit qu’a Chloé elle-même pour le monde qui l’entoure.

 

 "Si je fais un album, c’est que j’ai envie de raconter quelque chose en profondeur. Je vois l'album comme un mix, qui amène les gens quelque part. Il y a une architecture qui se crée, celle du morceau, puis celle de l'album. Tu fais un titre puis un second, qui t’embarque vers autre chose. C'est vraiment le même processus qu'un mix. Après, dans un set, il y a une part aléatoire, parce que je ne prépare rien, je mélange toujours des disques anciens avec des nouveautés. Et chaque club est différent. Le son, le public, la vibe, tout cela va t'influencer et c’est ce qui est intéressant dans la performance."CHLOÉ

 

Un peu plus tard...

 

 

 

 


LE SENTIER DU BAROQUE (74)

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Le Sentier du Baroque... Tout un programme.
Enfin, je dis ça, peut être que je me trompe. On va bien voir.

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


Pas plus plus tard que l'autre jour, je suis tombé sur un article de Connaissances des arts qui parlait de la restauration loupée de trois oeuvres des XVème et XVIème siècles.

restauration loupée

Force est de constater que l'Espagne a un gros problème avec ses restaurateurs.
Souvenons-nous, en 2012, c'était à Borja, ville située à une soixantaine de kilomètres de Saragosse, que Cecilia Gimenez s'était proposée gracieusement pour restaurer une fresque centenaire du peintre Elias Garcia Martinez représentant le Christ, le "Ecce Homo".

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Jénorme est à Borja devant le Christ restauré

Si dans les premières semaines, cette échec artistique avait provoqué la consternation des autorités locales et l'hilarité du reste de la planète, le sanctuaire de Notre-Dame de la Miséricorde de Borja -où se trouve "la nouvelle oeuvre"- est devenu par la suite un lieu de pèlerinage touristique où des milliers de curieux vinrent ici pour admirer la restauration. La ville de 5 000 habitants a alors multiplier les initiatives pour capitaliser dessus, comme une exposition sur Elias Garcia Martinez ou un atelier qui permet de peindre sa propre version (ratée ou non) de l’Ecce Homo. Un opéra comique a été imaginée en 2015 par deux Américains, Andrew Flack et Paul Fowler. Musicalement, elle va « de musique vieille de 700 ans à de la musique vieille de 7 minutes », dit Andrew Flack, des chants religieux au rock actuel. En 2016, c'est une pièce de théâtre qui voit le jour et on ne parle pas des multiples produits dérivés (crêpe, T-shirt, casquette, coque, cravate, ...)...

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...et autres sites internet qui te proposent de restaurer toi-même le Christ...

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Source : Huffington Post

Il faut savoir que tout ceci rapporte de l'argent, certes, mais est redistribué"en fonction".
"Par conséquent, le 14 août 2013, l’avocat engagé par Cecilia Gimenez a négocié un accord attribuant à celle-ci 49 % des droits d’exploitation industrielle et intellectuelle de «son» Ecce Homo. Des revenus que, selon lui, elle «destine à des œuvres caritatives». Quant à la fondation municipale propriétaire du sanctuaire, elle a eu la bonne idée de faire payer 1€ aux 57 000 curieux venus voir la restauration ratée et s’est engagée à en faire profiter la maison de retraite de Borja. Comme le résume Juan Maria Ojeda, «personne ne veut se faire de l’argent en profitant de la situation !»." LA CROIX

Alors, la question se pose : la restauration loupée de la statue de Saint-Georges, ainsi que celle de sainte Anne trinitaire, accompagnée de la Vierge et de l’Enfant Jésus saura-t-elle apportée son lot de sourires et de dons ?

En tout cas, c'est avec cette idée en tête de restauration loupée que je m'en suis allé découvrir le Sentier du Baroque, en Haute Savoie. Il y en a un aussi en Savoie, mais il est appelé Le Chemin du Baroque ; ce qui, convenons-en, n'a rien à voir, mais alors rien du tout ! Pourquoi pas La piste du Baroque aussi pendant qu'on y est ?!

Me voici donc au point de départ !
Enfin, c'est assez compliqué car lorsque l'on regarde le Sentier du Baroque en Haute Savoie, plusieurs itinéraires apparaissent et certains n'étaient pas vraiment sur ma route DONC j'ai du biaiser un peu en évitant de passer par là pour plutôt aller là, mais bon, il fallait que je prenne la voiture alors que normalement cela se fait à pied.

BON, EH HEIN !
Je fais ce que je veux !
Et voici une pseudo carte de l'itinéraire suivi.carte
Carte : Google maps


En gros, je pars de Cordon pour aller à Megève en passant par Combloux avant de redescendre sur Saint-Gervais-les-Bains pour atteindre le point de non-retour aux Contamines-Montjoie. Ce qui nous fait un total de 30,2 kilomètres pour une durée de marche en voiture d'environ 49 minutes. Si j'avais fait le même chemin à pied, il aurait fallu marcher 6h42.
Il existe cependant plusieurs itinéraires pour découvrir le Sentier du Baroque en partant de différents lieux sans arpenter l'asphalte :
               - Sentier du baroque au départ de Combloux
               - Sentier du Baroque en partant de Saint-Gervais pour Saint-Nicolas-de-Véroce
               - Sentier du Baroque de Combloux aux Contamines

Bon eh, on va pas y passer la nuit. Tu fais comme tu veux. Moi, je pars de Cordon pour aller jusqu'aux Contamines-Montjoie, et plus si affinités !
Mais avant de commencer ce nouveau périple, une question te vient peut être à l'esprit : qu'est-ce que le baroque ?
Je t'avouerai que je me la pose aussi. De prime abord, le baroque, c'est des églises d'extérieur classique avec des retables et des sculptures à l'intérieur, mais des retables et des sculptures très chargées et très colorées.
C'est un peu sommaire. Tentons de développer un peu plus.

 

LE BAROQUE
Qu'est-ce que quoi ?
Et bim !
T'en veux ? En v'là !

Saint-Nicolas-de-Véroce, église, intérieur (74)

On va tout de suite se séparer des jeux de mots à la con style "Baroque and Roll", "Baroque en stock", "Baroque in chair"... Oh, il est bien celui là, "Baroque in chair"... Non, on 'sen fout ! Allons à l'essentiel.

"Le baroque est un courant artistique qui utilise exagérément le mouvement et la grandeur, avec exubérance, dans la sculpture, la peinture, l'architecture, la littérature, la danse, et la musique.

Ce style dit 'baroque' a commencé autour de 1580, à Rome, en Italie, et àété ensuite étendu à la plupart de l'Europe. Les idées germinales du baroque se retrouvent dans le travail de Michel-Ange.
La popularité et le succès du style baroque ont été encouragés par l'Église catholique romaine qui avait décidé, à l'époque du concile de Trente, en réponse à la Réforme protestante, que les arts devraient communiquer sur des thèmes religieux et avoir une implication directe et émotionnelle.
L'aristocratie a également vu le style dramatique de l'architecture et de l'art baroque comme un moyen d'impressionner les visiteurs et d’exprimer sa puissance triomphante. Les palais baroques étaient construits autour d'une entrée du même style que celle des tribunaux, de grands escaliers et de salles de réception à l'opulence de plus en plus grande au cours du temps.
Le mot baroque est dérivé du mot portugais 'barroco' qui se réfère à une 'perle rugueuse ou imparfaite' mais il est plus certainement entré dans la langue française par le latin ou l'arabe ou à partir d’une autre source. En 1911, on pensait que ce terme était dérivé du mot espagnol 'barrueco', c'est-à-dire une grande perle de forme irrégulière, et qu'il avait été utilisé pendant un moment dans le métier de bijoutier. En effet, certaines perles naturelles qui s'écartent des formes habituelles, régulières, sont connues comme des 'perles baroques'. D'autres le font dériver du terme 'baroco', une forme soi-disant difficile de syllogisme, en logique scolastique. Comme la plupart des désignations périodiques ou stylistiques, le mot 'baroque', a été inventé par les critiques ultérieures plutôt que par les praticiens de l'art dans les 17es et débuts du 18e siècle.

Le terme ''baroque' a d'abord été utilisé dans un sens péjoratif, pour souligner les excès et pour décrire une redondance excentrique et l'abondance de détails qui contrastaient fortement avec la rationalité claire et sobre de la Renaissance. Même si on a longtemps pensé le mot comme un terme critique, il a d'abord été appliquéà l'architecture. En fait, il apparaît plus tôt dans le domaine de la musique, de façon anonyme, dans une revue d'octobre 1733 de Jean-Philippe Aricie de Rameau Hippolyte, et est imprimé dans le Mercure de France en mai 1734. La critique implicite de la nouveauté dans cet opéra était 'du baroque', se plaignant que la musique manquait de mélodie cohérente, était remplie de nombreuses dissonances, sans cesse modifiées. Une critique de la vitesse dans la composition.
Dans son acception moderne, le terme 'baroque' peut encore être utilisé, généralement d’une façon péjorative, décrivant des œuvres d'art, de l’artisanat, ou la/une conception que l’on pense 'à ornementation excessive' ou comme synonyme de 'byzantin', pour décrire la littérature, des logiciels, des contrats, ou des lois qui sont censés être excessivement complexes, indirects ou obscures et qui peuvent dissimuler ou mettre de la confusion dans leur sens. Le mot 'baroque' peut simplement signifier que quelque chose est complexe, avec de nombreux détails, sans référence au style baroque des 17e et 18e siècles.
Le mot a d'abord été réhabilité par l'historien d'art d'origine suisse Heinrich Wölfflin dans son oeuvre 'Barock and Renaissance', en 1888. Wölfflin a identifié le baroque comme un 'mouvement importé en masse', un art antithétique de l’art de la Renaissance. Il n'a pas fait la distinction entre maniérisme et baroque que les écrivains modernes font et il a ignoré la phase ultérieure qui a existé au 18e siècle."  ART BAROQUE

En gros, et pour résumer tout ceci en une phrase : l’art baroque, né en Italie, exprime le renouveau du catholicisme après le concile de Trente (1545-1563). Il représente la foi joyeuse, en opposition à la rigueur protestante. Il se diffuse dans les Pays de Savoie dès la fin du XVIIe siècle et durant tout le XVIIIème siècle.
Tu l'as peut être compris : le Sentier du Baroque va nous amener à visiter quelques églises de la région, mais des églises à l'architecture baroque caractérisées par l'opulence. Une opulence qui se traduit par les progrès techniques du XVIIème siècle avec les avancées en statique, des nefs qui s'élargissent, et adoptent même des formes rondes. L'ornementation "à outrance" sera également au rendez-vous avec l’usage de faux marbres et du stuc, en particulier avec un usage généralisé des marbres polychromes. Il y aura aussi des sculptures d’anges et de putti joufflus et moqueurs, souvent dorés ; de même que des volutes, spirales, rocaille, cartouches, etc. N'oublions pas non plus les fresques couvrant l'intégralité du plafond apportant ainsi une touche de couleur ; ce qui permet très souvent "d'ouvrir" l'espace en y plaçant un ciel, donnant l'impression d'une architecture à ciel ouvert. De là, le baroque ne recule pas non plus devant le recours au trompe-l'œil, en particulier en intégrant peinture et architecture.
Ici, nous allons nous intéresser à l'art baroque savoyard, qui s'est développé dans l'ancien duché de Savoie à partir du milieu du XVIème siècle jusqu'à la seconde moitié du XVIIIème siècle. Ce mouvement a connu un véritable dynamisme dans les églises de Savoie entre 1650 et 1770, où l’"on baroquise [surtout] à la hâte des églises anciennes".
Les États italiens voisins, comme l'Empire germanique, les royaumes de France et d'Espagne, ont apporté une part significative à cet art qui sut se suffire à lui-même pour s'émanciper et constituer à son tour un style bien à part.
À la suite de ce mouvement, dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, la Savoie verra ensuite l'avènement du néoclassique qualifié de "sarde".
En faisant ce périple quelque peu improvisé, je vais en profiter pour voir s'il n'y a pas, comme en Espagne, quelques erreurs de restauration.


ALLEZ !

 

Rappelons-le, mais nous l'avons déjà vu dans un précédent billet, Cordon est un charmant village savoyard, surnommé"Le balcon du Mont Blanc" pour sa position stratégique qui permet de boire une suze-cassis en admirant le plus haut sommet d'Europe occidentale.

Cordon, suze cassis

Mais aujourd'hui, point de Suze-cassis ! Aujourd'hui, c'est baroque ! Je commence ma tournée du baroque par l'église de Cordon, prénommée Notre-Dame-de-l'Assomption.

 

CORDON
NOTRE-DAME-DE-L'ASSOMPTION
Cordon, église Notre-Dame-de-l'Assomption et Mont Blanc

Cordon, c'est d'abord un panorama. Plusieurs chemins de randonnée partent d'ici pour offrir des vues magnifiques sur la chaîne du Mont Blanc et les aiguilles de Varan.

Cordon, vue sur le Massif du Mont Blanc

Cordon, vue sur Sallanches et les aiguilles de Varan (74)

Et quand le temps se couvre...
Cordon, Mont Blanc dans les nuages (74)
...pourquoi ne pas entrer
dans la petite église de Notre-Dame-de-l'Assomption.
Cordon, église Notre-Dame-de-l'Assomption, clocher et Mont Blanc (74)

Érigée de 1781 à 1787, Notre-Dame-de-l'Assomption interpelle tout d'abord l'attention du randonneur par son clocher à bulbe à lanternon original. Recouvert d'acier "patiné" (peint à chaud) afin d'imiter au mieux la rouille d'un fer blanc de 1816, il domine un ensemble extérieur très sobre, ne laissant rien présager de la décoration intérieure.
La foudre s'est abattue sur le clocher en 1973. L'incendie et l'eau utilisée pour l'extinction causèrent d'importants dégâts. nécessitant l’intervention des Monuments historiques qui classèrent l’édifice en 1974 et financèrent sa reconstruction ainsi que celle de la toiture.

ENTRONS !
Cordon, église Notre-Dame-de-l'Assomption, intérieur (74)

Alors oui, n'ayons pas peur des mots, hein, on est entre nous : force est de constater que le baroque veut éblouir. Les effets de lumière et de mouvement sont au rendez-vous. Le mobilier, les peintures et l'architecture en mettent plein la vue ! Il y a de la dorure, de la feuille d'or, du bous sculpté, de la polychromie !

Cordon, église Notre-Dame-de-l'Assomption, retable (74)

Ce retable impressionnant de grandeur et d'ornement rappelle que l'art baroque savoyard s'affirme d'avantage à travers la peinture et la sculpture, notamment autour des retables, plus qu'à travers l'architecture proprement dite.

D'ailleurs, en levant les yeux au ciel, je découvre les fresques empruntant au ciel son azur, au sang, sa pourpre, à l’or, sa lumière.
Ces fresques
représentent des scènes de la vie de Jésus Christ et de Marie, en particulier celles des mystères du rosaire. La coupole montre les mystères joyeux de la venue du Christ, l'avant-chœur les mystères douloureux de la Passion et la nef les mystères glorieux de la Résurrection. En outre, la Cène et le sacrifice d'Isaac sont peints dans le chœur et les quatre évangélistes dans les pendentifs de la coupole.
Les peintures ont été restaurées en 1978-82 et l'église a étéà nouveau rénovée entre octobre 2009 et juillet 2011.

Cordon, église Notre-Dame-de-l'Assomption, intérieur, peinture (74)

"Unsentiment très fort de beauté, tout en suggérant que cette beauté terrestre
n’est qu’illusion devant la vraie beauté du monde divin."
CORDON.FR

Cordon, église Notre-Dame-de-l'Assomption, intérieur, peinture

Et puis, je calme un peu mon regard en parcourant les murs de l'encenite religieuse sur lesquels parfois, je m'amuse avec quelques objets "rigolos".

Cordon, église Notre-Dame-de-l'Assomption, intérieur, détail (74)

Officiellement, l'édifice est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 5 mars 2004.

Bon ben OK. Je ne remarque aucun défaut de restauration DONC je sors.

Je quitte Cordon, son église et son panorama pour emprunter une route étroite et sinueuse, nommée Route de Barthoud. Des chalets discrets sans clôture parsèment cette campagne en pente, arborée d'une belle herbe tendre et verte, quelques fois à l'ombre de quelques résineux.
Je rejoins la départementale 1212... Ouaaaaaiiiss : j'aime le 12 et là, tu en as deux dans un seul chiffre ! Cette départementale permet de relier Sallanches et sa vallée Blanche à Albertville en passant par Flumet, situéégalement sur la "route des Grandes Alpes". C'est aussi sur cette départementale, à l'entrée de Combloux, que je rencontre un magnifique rond-point sur lequel les autorités locales ont posé un bout de télésiège.

 COMBLOUX
Combloux, rond-point

Mais ooooh eh attention : Combloux, ce n'est pas qu'un bout de télésiège sur un rond-point. Non, non, non. Sinon, on ne comprendrait pas pourquoi, lors de sa venue dans le village au XIXème siècle, Victor Hugo aurait désigné Combloux comme "la perle des Alpes dans son écrin de glaciers". C'est vrai, imagine. Victor Hugo est là, il arrive de Paris ou de Normandie ou de Gavarnie ou d'Espagne... il voyageait beaucoup cet homme... Il arrive à Combloux, il voit le rond-point avec un morceau de télésiège dessus et là : il s'arrête, s'asseoit sur le bord de la route, fixant du regard ce monument routier et soudain, inspiré, il dit "Combloux est vraiment la perle des Alpes dans son écrin de glacier." Hein ? Non, ce n'est pas possible parce que les ronds-points n'existaient pas à l'époque.
BREF : Combloux, ce n'est pas qu'un bout de télésiège sur un rond-point à l'entrée nord du village.

Combloux,
c'est aussi un plan d'eau biotope.
Combloux, lac biotop, parasols et vallée blanche (74)

Ah mince, j'ai mal cadré, on ne voit pas le lac.
On ne voit que les parasols et la ville de Passy derrière avec le viaduc des Egratz.
Je recommence.
Combloux, lac biotop (74)

Mais qu'est-ce qu'un lac biotope ?
Bonne question, bravo et merci. Une réponse s'impose à présent. Écoutons ce que nous dit le site internet de la ville.
"Un plan d'eau conçu pour la baignade dans une eau limpide, pure et sans produits chimiques, réchauffée par les rayons du soleil jusqu'à 26°C. Attention : Seuls les slips de bain et boxers sont autorisés. Les caleçons et shorts de bain sont interdits.
Le premier plan d'eau écologique ouvert à la baignade en France depuis 2002, dans un panorama à couper le souffle, face au Mont-Blanc... Plutôt qu'une eau chlorée de piscine, l'eau naturelle prélevée sur le réseau d'eau potable est réchauffée par les rayons du soleil jusqu'à 26°C.
Plus de 10 000 plantes aquatiques, un jet d'eau, et un petit ruisseau en cascade permettent d'assurer une qualité d'eau irréprochable aux 1500m² de baignade. Chauffée naturellement par les rayons du soleil, la température de l'eau varie entre 19°C et 26°C, grâce à une bâche tendue au fond du bassin de baignade, avec un accès en pente douce idéal pour les enfants. Le plan d'eau est situé au centre du village dans un paysage alpin préservé de toute architecture "bétonnée". Le plan d'eau est bordé d'un solarium en bois et d'une plage engazonnée et un bar restaurant.
Pour permettre aux plantes d'effectuer leur travail dans de bonnes conditions et avoir une qualité d'eau optimum, le nombre d'entrées journalières au plan d'eau est limitéà 700. Réservation conseillée." COMBLOUX.COM

Bon, voilà. Ça donne envie, mais nous ne sommes pas venus ici pour ça. Nous sommes ici, à Combloux, pour évoluer sur le Sentier du Baroque. DONC direction l'église. Et en prenant la direction de l'édifice religieux, nous pouvons nous interroger sur l'éthymologie du nom Combloux. Si, si, on peut.
Issu du mot latin cumulus ("amas, surplus"), Combloux serait un toponyme dérivé de l'ancien français comble désignant un sommet.
Mais ce serait trop simple et incertain. De mon côté, je préfère retenir la seconde interprétation.
En effet, la commune est mentionnée dans une charte de 1284 du prieuré de Chamonix et réalisée par le curé de la paroisse, un certain Jacques, curé de "Comblo". Sur le parchemin, le curé utilise un sceau où l'on aperçoit aujourd'hui les restes de pattes avant d'un loup. L'animal était l'emblème de ce curé dont il jouait avec l'étymologie "combe du loup". L'église est attestée sous la forme Comblou vers 1344.
Et voici un bel enchaînement car j'arrive devant l'église de Combloux.

COMBLOUX
Église Saint Nicolas
Combloux, église Saint-nicolas, clocher (74)

Oui, je sais : on ne voit pas grand chose, mais je n'ai pas fait de photo de l'église dan son ensemble car je n'avais pas assez de recul. Remarquons tout de même que cette photo nous permet de constater que l'église de Combloux, comme celle de Cordon, possède un clocher à bulbe.
Entrons dans les détails.
L'église est dédiée à Nicolas de Myre, d'où son nom église Saint-Nicolas. C'est important de savoir pourquoi les choses s'appellent ainsi et comment, et pourquoi. Alors, bien sûr, la grande question qui se pose une fois de plus est : mais qui était ce Nicolas de Myre, bon sang de bonsoir ? Tiens, quelle expression étrange ?! Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas utilisée. Mais d'où vient-elle ? Qui l'a prononcée la première fois et à quelle occasion et pour qui ?

LE MONDE ÉTRANGE DES EXPLICATIONS DES EXPRESSIONS
"Toutes les expressions commençant par "Bon sang" font référence à un juron datant du XIVe siècle, "par le sang de dieu" (déformé ensuite en "Palsembleu!", moins blasphématoire.) Dès le XIXe siècle, on voit apparaître dans la même veine : Bon sang de bon soir ! Bon sang de bois ! Bon sang de bon dieu !" NOTRE FAMILLE.COM

Bon, parfait. Et puisque nous parlons de dieu, revenons à notre église et répondons enfin à la question "Mais qui était Nicolas de Myre ?"

NICOLAS DE MYRE
saint NicolasNéà Patare, en Lycie (actuelle Turquie), vers 270, Nicolas, selon la légende, aurait reçu très jeune le baptême et se serait tenu tout seul debout en signe de respect, bien droit sur ses jambes, pour être baptisé : ce fut son tout premier miracle. Puis, il se met à jeûner en refusant de téter aux jours prescrits par l’Église (mercredi et vendredi).
D'autres miracles suivront, comme celui du blé. Pour sauver les populations de Myre de la famine, Nicolas se rend dans un port voisin apprenant que des bateaux s'y sont arrêtés pour échapper à une tempête. Il parvient à convaincre les armateurs de décharger un peu de leurs précieux grains en échange de la promesse que chacun des bateaux arriverait à bon port. À l'arrivée des bateaux à Constantinople, on mesura le blé et il y en eut la même quantité qu'au départ. Émerveillés, les matelots racontèrent le prodige.
Toujours en rapport avec la marine, un autre miracle survint lorsque des matelots sur le point de mourir lors d'une tempête sur la côte de Lycie, font appel à Nicolas pour venir à leur secours. L'évêque apparaît alors sur le navire. Il les rassure et les exhorte au courage. Lui-même aide à la manœuvre des voiles et s'empare du gouvernail. Il les conduit ainsi au port et disparaît sous leurs yeux. Les matelots s'empressent alors de se rendre à Myre, y reconnaissent leur sauveur au milieu de ses clercs et tombent à ses genoux.

D'autres miracles suivront, ainsi que des apparitions après sa mort.
Il a été proclamé protecteur de nombreuses nations et de nombreux corps de métiers. Patron des marchands, des enfants et des mariniers, il est difficile de retrouver les traces les plus anciennes du culte de saint Nicolas en raison de la Querelle des Images qui a fait disparaître la quasi totalité des représentations imagées des saints datant d'avant le VIIIème siècle. On sait cependant que le saint bénéficie très tôt d'une grande popularité ; cela est notamment visible dès le IXème siècle par son omniprésence dans l'iconographie des églises d'Orient. Il meurt à Myre le 6 décembre 345.
Nicolas de Myre est plus connu sous le nom de Saint-Nicolas. Le 6 décembre, jour de commémoration de sa mort, il distribue des cadeaux à tous les enfants sages dans plusieurs pays européens du Nord et de l'Est de l'Europe (notamment la Belgique, le Luxembourg, le Nord et l'Est de la France surtout en Lorraine et en Alsace, les Pays-Bas, l'Allemagne et la Suisse).

ENTRONS À PRÉSENT
DANS L'ÉGLISE !


Quelques notes d'orgues raisonnent, un peu en désordre. C'est un homme qui est là, assis devant l'instrument, et qui semble faire ses gammes, peut être pour un concert prochain. Revenons à l'église.
Classée Monument historique, l'église Saint-Nicolas de Combloux a été reconstruite en 1701, puis consacrée en 1704, avant que son clocher ne subisse kes assaut de la foudre pour être reconstruit en 1829. Sous le auvent, nous retrouvons la légende de Saint-Nicolas. Mais ce qui frappe le plus, c'est l'imposant retable en bois et sa toile du XVIIème siècle, Le Martyre de Sainte Apolline, classés Monuments Historiques également.

Combloux, église Saint-nicolas, retable

Je regarde d'un peu plus près...

Combloux, église Saint-nicolas, retable, détail (74)             Combloux, église Saint-nicolas, retable, détail

Un autre retable en bois et sa toile représentant deux évêques sur fond de paysage avec anges, du XVIIème siècle. L'église contient par ailleurs : une toile restaurée du XVIIIème siècle représentant trois personnages, dont saint Pierre. Ces éléments sont tous classés Monuments Historiques.

Bon ben OK. Je ne remarque aucun défaut de restauration DONCje sors.

Je contourne l'église de Combloux pour passer devant son portail monumental en granit et son cadran solaire, le plus ancien du pays du Mont-Blanc.
Le temps s'est légèrement couvert. La chaîne du Mont Blanc a disparu dans les nuages. Seule, par moments, l'Aiguille du Midi sort son épingle du jeu des nuages.

Combloux, vue sur l'Aiguille du Midi dans les nuages (74)

Ouh putain, mais quel poète là ohlalalalalalala : l'Aiguille du Midi qui sort son épingle du jeu de nuages !!!! Pouaaahhhh lalalalalala !!!!

Photo 034Et dire qu'il y a six ans,
j'étais là-bas, sur ce pic
avec un schtroumpf...

 

 

 

 

 

Bon, bref : continuons !
Je quitte Combloux pour aller m'aventurer jusqu'à des hauteurs sur lesquelles repose la ville de Megève. Megève... Je sais pas, ça ne me fait pas trop rêver comme ville ou village. On en entend tellement parler comme étant la station de ski de la jet set et autres milliardaires russes fortunées qui dépensent sans compter dans les magasins de fringues, restos et autres. C'est également la station la plus chère de France pour acheter un bien immobilier.
Je vais quand même un peu, par curiosité, aller traînailler dans les rues, comme ça, pour voir ce qu'est devenue cette ville depuis que la famille a décidé d'en faire son lieu de villégiature en 1910.

"La station de sports d'hiver de Megève a été créée dans l'entre-deux-guerres par une branche des Rothschild. En effet, Noémie de Rothschild, épouse du baron Maurice de Rothschild, pendant la Première Guerre mondiale, est choquée de fréquenter les Allemands dans les stations suisses, notamment Saint-Moritz, et s'engage donc à trouver un lieu en France pouvant accueillir l'aristocratie européenne sans avoir à fréquenter les ennemis d'hier. (...) La baronne fait l'acquisition de terrain et fait construire des hôtels, notamment de luxe au Mont d'Arbois, dès 1921. (...) En 1920, il y avait 5 hôtels, ils sont 25 neuf ans plus tard."WIKIPEDIA


Je gare la voiture à la sortie de la ville, puis je redescends vers le centre-ville en suivant de loin l'approche du clocher de l'église Saint-Jean-Baptiste. Effectivement, il y a beaucoup de boutiques de luxe, des devantures soignées et des rues tellement propres qu'on pourrait manger par terre si vraiment on a envie de bousculer l'ambiance retenue de l'endroit. Ici, à Megève, il y a trois restaurants étoilés : "Flocons de sel" (3 étoiles), "1920" (2 étoiles) et "La table de l'alpaga" (1 étoile). Je dis ça parce que j'aime bien m'arrêter devant pour lire les menus.
Regardons, par exemple, aux "Flocons de sel" et remarquons ce Biscuit de brochet et lotte "du Leman pêcheur Eric Jacquier" Jus d’oignon grillé, mélisse, lierre terrestre, ou encore les Langoustines taillées au couteau, marinées au cédrat et lamier blanc Caviar sélection ER Vivifié de pamplemousse et racines de gentiane. Au "1920", on découvre le Filet de veau de lait grilléà l’ail des ours Pommes de terre grenaille cuisinées au lard d’Arnad et girolles.
Voilà, bon, eh hein, nous, on est venu faire le sentier du Baroque DONC l'église qui dresse fièrement son clocher sur la grande place de l'église... justement.


MEGÈVE

Église Saint-Jean-Baptiste
Megève, clocher de l'église en travaux (74)

Ben ouais, pas de bol : ce jour là, le clocher était touché par la grâce des travaux ; ce qui ne nous permet même pas de voir l'immense carillon à 11 cloches, dont la plus grosse pèse 3000 kilos.

fuseauMais il n'y a pas qu'une église,
il y a aussi le magasin AAllard,
créateur du fuseau en 1930
ici même à Megève.
On trouve aussi Hermès, Lacoste,
des parfumeries et la mairie.

 

 

 

 Entrons dans l'église.
Megève, église Saint-Jean-Baptiste, intérieur (74)

Contemporaine du Prieuré fondée par les Bénédictins vers 1085, l'église est composée de trois parties correspondant à trois époques.
"Un premier édifice, dont la date de construction reste inconnue, est mentionnée à Megève dès 1202. Les trois parties principales du bâtiment actuel renvoient à trois époques différentes :
- le choeur, de style gothique tardif, remonte à la fin du XIVème siècle
- la nef, quant à elle, a été entièrement reconstruite à la fin du XVIIème siècle
- l'avant nef, enfin, a été ajoutée dans les années 1870
Les voûtes, datant de 1828, sont ornées de peintures de l'Italien Mucengo. Endommagée par l'humidité, elle est restaurée en 1859 par le peintre FerrarisJ.B Ferraris
Le clocher à bulbe a pour sa part étéérigé au XVIIIème siècle et partiellement reconstruit durant la restauration Sarde. Le chemin de croix émaillé avec des oxydes métalliques précieux date de 1956 et est l'oeuvre de Georges Gimel.
Les vitraux datent de 1959. L'orgue, inauguré en 1842 est dû aux frères Joseph et Claude-Ignace Callinet, membres d'une lignée réputée de facteurs d'orgue qui a marqué l'époque pré romantique.
Depuis sa restauration en 2004 ce magnifique instrument a retrouvé en grande partie la physionomie et les caractéristiques qu'il possédait à l'origine." MEGEVE.COM


Bon ben OK. Je ne remarque aucun défaut de restauration DONC je sors.

Je retourne à la voiture et je repars.
Redescente vers Combloux, puis tourner à droite pour parcourir la D909 jusqu'à Saint-Gervais-les-Bains. Saint-Gervais-les-Bains, Saint-Gervais-les-Bains, deux minutes d'arrêt. Je me gare non loin de l'église dont l'extérieur est différent des églises visitées précédemment.

SAINT-GERVAIS-LES-BAINS
Église Saint-Gervais
Saint-Gervais-les-Bains, église (74)

Il faut dire qu'elle a complètement été restaurée en 2016.
Le clocher, repose sur les fondations du XIIème siècle. Il sera détruit par la foudre en 1792 et refait en 1819, sous la restauration Sarde, dans le style savoyard du clocher à bulbe, mais on ne le voit pas très bien sur la photo. On ne le voit même pas du tout.

De style baroque, est édifiée sur l'emplacement d'une église primitive du XIIème siècle.
Façade blanche ornée de quelques peintures et autres phrases latines, telles que "Ego mater pulchrae bonitatis" ("Je suis la mère de bonté"), ou encore "Qui mariam invenerit inveniet vitam"("Qui trouve Marie trouve la vie"), ou encore "Fundamenta eius in montibus sanctis"("Fondation dans les montagnes sacrées"). Le portail à ouverture plein cintre est surmonté d'un fronton et d'une niche abritant la statue de la Vierge.
L'église est dédiée à saint Gervais, martyr du Ier siècle, avec son frère jumeau saint Protais. Fils de saint Vital et de sainte Valérie, ces deux Saints moururent martyrs sous Néron, à Milan, au Ier siècle . Saint Gervais fut battu jusqu’à ce qu’il expirât sous les coups et saint Protais, frappé de verges, eut ensuite la tête tranchée. Les corps des deux Saints restèrent longtemps cachés : ils furent découverts au temps de saint Ambroise.

"Et, bien que trois siècles et plus se fussent écoulés depuis la mort des deux Saints, leurs corps étaient aussi intacts que s’ils n’étaient là que depuis la veille. Une odeur délicieuse s’en exhalait. Un aveugle, ayant touché le cercueil, recouvra la vue, et bien d’autres malades furent guéris par l’intercession des deux Saints."  LES CAHIERS DE CASSICIACUM

Leurs corps sont conservés dans la basilique de Milan, la Basilique Saint-Ambroise.

Je m'approche du retable.
Saint-Gervais-les-Bains, église, retable (74)

Le retable date de 1822. Son tableau est une Vierge à l'Enfant entourée de St Gervais, St Protais, St Etienne et St Bernard de Menthon. Situé juste devant le retable, le tabernacle est orné d'un pélican, symbole de l'Eucharistie.
Neuf vitraux contemporains, réalisés par l'artiste Kim En Joong ornent désormais l'église de Saint-Gervais.

Là aussi, je ne remarque aucun soucis de restauration DONC je sors.

 

Je retrouve la voiture, mais cette fois-ci, j'ai envie de m'éloigner de l'urbanisation. Enfin, bon, ce n'est pas que ce soit très urbanisé dans les parages, mais j'ai envie d'emprunter des routes un peu plus sommaires et vagabondes, se glissant dans la pampa savoyarde... Hein ? Ah oui, ça ne se dit pas. C'est un oxymore.
Bon, alors disons que je vais maintenant prendre de plus petites routes montagneuses.
Pour se faire, prenons la direction des Contamines-Montjoie. La route n'a plus de chiffres. Elle s'appelle simplement "Route des Contamines-Montjoie" et mène à une impasse au bout de laquelle se trouve la mystérieuse église de Notre-Dame-de-la-Gorge qui, parait-il, est l'une des plus surprenante église baroques de la région.
Ici, le sentier du Baroque retrace à travers toutes ces richesses religieuses l'histoire d'un peuple d'immigrés heureux ou malheureux. Les artisans et artistes italiens sont venus surtout de la Val Sesia pour construire et décorer églises, chapelles et oratoires.

La route est sinueuse, virages à 90° pour prendre de l'altitude et passer de 571 mètres à  je-ne-sais-pas-combien. Dans l'auto-radio -ça ne se dit plus- un morceau de Patrice, The Maker.

Pendant ce court temps, je passe dans un petit village tout en longueur : Saint-Nicolas-de-Véroce. Véroce, féroce ? Non, ça a l'air plutôt calme et tranquille.


Saint-Nicolas-de-Véroce, croix et montagnes (74)Sur le bord de la route,
une Vierge sur une croix métallique
me tend les bras.
Derrière elle, le Mont Blanc se fait humble
en se cachant dans les  nuages.

 

 

 

 

Je m'arrête, histoire d'aller voir cette église bien blanche et imposante. Il s'agit de l'église Saint-Nicolas-de-Véroce. Tout simplement. Bon, là, ça va être difficile de s'en rendre compte car j'ai omis de prendre une photo de l'extérieur de l'église. Prenons une image de Street view...

église

Hein, eh, ça se voit. Comme ça, on se dit : mais pourquoi aller visiter l'intérieur de cette église qui semble n'être qu'une grosse masse blanche uniforme ? Hein ? Hein ? Hein ? Mais si, on se dit ça ! Eh bien, nous allons quand même y aller et entrer car, oui, que tu le veuilles ou non, nous sommes toujours sur le Sentier du Baroque.
J'entre et c'est un spectacle de couleurs qui s'offre à mes yeux. Plein les yeux ! Un véritable feu d'artifices !!!

 

SAINT-NICOLAS-DE-VÉROCE
Saint-Nicolas-de-Véroce, église, intérieur

Ce qui frappe une fois de plus, c'est la différence entre extérieur et intérieur. C'est coloré, c 'est chargé, c'est silencieux.un peu d'histoire et d'explications.

L'église est dédiée à Nicolas de Myre. Oui, le même que celui de l'église de Combloux DONC nous ne referons pas sa biographie.
Elle n'est attestée qu'en 1280, tout en supposant qu'elle puisse être bien antérieure. Il semble que l'église ait reçue au XIème siècle une relique du saint, un os du poignet, qui est enchâssé dans un bras reliquaire, devenant un pôle de diffusion du saint pour la Savoie. La paroisse de Saint-Nicolas de Véroce était importante puisqu’elle se trouvait sur l’ancienne route du Piémont à Genève et au Valais.

La première pierre de l’église de Saint-Nicolas de Véroce fut posée en 1726. Elle fut construite par des artistes italiens provenant du Val Sesia, en lieu et place d’une très ancienne église qui menaçait de tomber en ruine. Grâce à l'apport financier de ceux qui ont migré (des colporteurs et des expatriés, partis dans les bas pays germaniques), elle est l’un des joyaux de l’art baroque alpin, caractérisé par un extérieur sobre et un intérieur éclatant de couleurs et reconnu pour le "bleu de Saint-Nicolas" ornant les voûtes peintes au XIXème siècle.
L'église possède sur sa voûte une peinture, du XIXème siècle, ayant pour sujet l'apothéose de saint Nicolas, réalisée par les artistes originaires de la Valsesia, Giuseppe Antonio et Lorenzo Avondo.

Saint-Nicolas-de-Véroce, église, intérieur, peinture

"La décoration baroque intérieure date du XVIIIe siècle et se compose des peintures d’une frise d’angelots, des croix de consécration, de la balustrade de la tribune, des trompes l’oeil des piliers, ainsi que des retables.
Cette décoration est enrichie au XIXe par les peintures néoclassiques d’Avondo qui illuminent la voûte. Les miracles de saint Nicolas, saint Patron de l’église, sont représentés au niveau de la coupole.
Les tableaux et les autres éléments de décor proviennent en grande partie des pays germaniques."SAINT GERVAIS.COM

Saint-Nicolas-de-Véroce, église, intérieur, le christ (74)          Saint-Nicolas-de-Véroce, église, intérieur, le christ

Elle reflète la ferveur religieuse de toute une vallée au début du XVIIIème siècle.
L'église est classée au titre des monuments historiques en 2006. D'autres objets se trouvant dans l'église font également l'objet de protection, mais nous ne les énumérerons pas ici. Mais nous pouvons lire l'histoire de ce "trésor" :
"C’est à monsieur le Curé Dumas que l’on doit l’aménagement, en 1955, du Trésor de Saint-Nicolas de Véroce. Ces objets, provenant tous de l’ancienne paroisse de Saint-Nicolas, sont dus en grande partie à la générosité et à la foi des habitants qui avaient été amenés à s’expatrier.
Entre le XVe et le XVIIIe siècle, les ressources du village ne suffisaient pas à faire vivre tous ses enfants. Certains d’entre eux durent partir, pour gagner leur vie comme colporteurs ou comme artisans. Quelques-uns se fixèrent à l’étranger, comme en Suisse, en Allemagne ou en Autriche et devinrent des personnages importants dans des villes telles que Vienne, Munich ou Ingolstadt. Les dons de ces Saint-Nicolatains pour leur paroisse, sous forme d’argent et d’objets religieux, étaient généreux car dédiés à la Gloire de Dieu et au salut de l’âme du donateur. Mais ils servaient aussi à affirmer l’importance sociale des colporteurs et des expatriés dans la vie communautaire du village.
Une bonne partie du Trésor aurait disparu à la Révolution si le Révérend David, curé de la paroisse (mort en 1811), ne l’avait caché dans le village."SAINT NICOLAS DE VEROCE

Saint-Nicolas-de-Véroce, église, retable et peintures (74)

Je viens d'apprendre que l'église a elle aussi victime de la foudre, mais très récemment (dans la nuit du 18 juillet). Ayant fait de nombreux dégats, l'édifice sera fermé plusieurs semaines, voire plusieurs mois, pour être remise en état.

Bon ben OK. Je ne remarque aucun défaut de restauration DONCje sors.

Je reprends la voiture pour poursuivre mon évolution dans cette étroite vallée devant me mener aux Contamines-Montjoie. Quatre kilomètres séparent Saint-Nicolas-de-Véroce des Contamines-Montjoie. C'est un nom original... Les Contamines-Montjoie... On pense à une sorte de joie contagieuse, un débordement de bonne humeur ; un lieu où tout le monde sourit. Mais, en fait, pas du tout. Non pas que les habitants, appelés les Contaminards, ne soient pas souriants, mais Contamines et Montjoie signifient tout à fait autre chose. Contamines vient du latin condominium signifiant "terreindivise" ou "domainecommun". Le nom de "montjoie" désigne un pilier en pierre érigé pour baliser un chemin. Il pourrait dériver également du germain mundgawi, désignant une "hauteur frontière avec poste militaire". Voilà, voilà.

Je traverse le village pour poursuivre mon avancée sur la route de Notre-Dame-de-la-Gorge, un autre nom intrigant. Quatre kilomètres plus loin, j'arrive sur un immense parking. Le bout du bout de la route de Notre-Dame-de-la-Gorge. Ce n'est pas seulement un lieu de pèlerinage, c'est aussi un point de départ pour de nombreuses randonnées, comme celles menant aux lacs Jovet ou aux Combes Noires.
Mais, nous, c'est le Sentier du Baroque qui nous intéresse. Je me gare. Je marche un peu sur un petit sentier parallèle au grand parking pour arriver devant Notre-Dame-de-la-Gorge.
Alors, une fois de plus, je n'ai pas fait de photo de l'extérieur de l'église. Heureusement, Street View est là.

 

NOTRE-DAME-DE-LA-GORGE
Notre Dame
Photo :Google Street View

Très mignonne et isolée, elle arbore un clocher carréà bulbe sur une nef unique.
Présente depuis au moins le XIème siècle, cette ancienne église paroissiale a été construite dans un style baroque entre 1699 et 1707. Elle est classé monument historique depuis 2015.
Un ermite se serait installé dès le Xème siècle à cet emplacement afin d'offrir un abri aux voyageurs. Dédiéà Saint-Antoine, ce petit sanctuaire va devenir paroisse. Elle fût rebâtie en 1699 par Jean de la Vougniaz, un maître-maçon de la Valsésia qui venait d'achever la reconstruction de l'eglise de St Gervais.

Pendant la révolution française, l'église sert d'écurie, les cloches sont réquisitionnées pour faire des canons. La paroisse, en déclin depuis la création au milieu du XVIIIème siècle du hameau aujourd'hui du Chef-lieu, est supprimée en 1804 et rattachée aux Contamines. L'église devient un centre de dévotion marial. Le 21 août 1873, le pèlerinage marial rassemble près de 10 000 personnes venues de toute la région.
"Lieu de pèlerinage fort ancien, curieux oratoire de style baroque, couvert de fresques Renaissance et de dorures, dans la plus pure tradition de la Savoie religieuse..."écrit Roger Frison Roche dans Mont-Blanc aux sept vallées.
Chaque année, le pèlerinage du 15 Août à la Gorge draine une foule de fidèles.

J'avance à hauteur de l'entrée de l'église.
Sur la façade, une niche au-dessus de la porte contient une vierge à l'enfant polychrome. Le fronton supérieur percé d'un oculus comporte la devise EGO MATER PVLCHÆ BONITATIS ("C’est moi la mère du bel amour"). Deux cartouches de part et d'autre de la porte contiennent des devises : QVI MARIAM INVENERIT INVENIET VITAM ("Qui trouve Marie trouve la vie") à gauche et FVNDAMENTA EJVS IN MONTIBVS SANCTIS ("Elle est fondée sur les montagnes saintes", extrait du psaume 87) à droite.


ALLEZ, ENTRONS !
Les Contamines-Montjoie, église Notre-Dame-de-la-Gorge, intérieur

Étonnant ! Très chargé ! Beaucoup de dorures, d'objets ! Mais, en même temps, très confiné. On sent la pierre et l'humidité.
L'intérieur est orné de stucs et de trois retables dorés de style baroque au-dessus des autels. Celui du centre montre la Vierge de l’Assomption honorée par deux anges et tout en haut, Dieu le père avec à sa gauche la Vierge et à sa droite le Christ (les places de la Vierge et de Dieu ont été inversées au XVIIIème ou XIXème siècle).

Les Contamines-Montjoie, église Notre-Dame-de-la-Gorge, intérieur, le choeur (74)

Ce retable serait l’œuvre de Jacques Clairant, artiste chambérien. Les deux statues latérales (Saint-Bernard de Clairvaux et Saint-Antoine) ne sont pas d'origine. Sur le retable de gauche se trouvent des colonnes ajourées ainsi que la frise représentant les anges gardiens consolant les âmes du purgatoire.
Les piliers sont décorés de Croix de consécration reprenant les armes des Savoie. Une statue de Saint-François de Sales est installée dans l'un des piliers.

Les Contamines-Montjoie, église Notre-Dame-de-la-Gorge, intérieur

Les Contamines-Montjoie, église Notre-Dame-de-la-Gorge, retable, détail (74)

Les Contamines-Montjoie, église Notre-Dame-de-la-Gorge, intérieur (74)Une poutre de gloire
(la seule du Faucigny)
complète le chœur.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je ressors de l'église les yeux un peu écarquillés, mais je ne remarque aucun défaut de restauration DONCje sors.


Un petit panneau indique la direction de la Sainte-Chapelle. Ça aussi, c'est intrigant. La Sainte-Chapelle ! On pense de suite à la Sainte-Chapelle de l'île de la Citéà Paris qui abrite la Sainte Couronne d’épines, un morceau de la Vraie Croix, ainsi que diverses autres reliques de la Passion.

D'autant que le sentier ne semble mener nulle part. Sur près de 200 mètres, je longe un torrent prénommé le Bon-Nant, creusant un vallon qui, dès le Ier siècle, fut un lieu de passage et de pâture, plus connu sous le nom de Val-Montjoie.

Les Contamines-Montjoie, église Notre-Dame-de-la-Gorge, et le Bon Nant(74)Il ne fut pas toujours bon le suivre puisque dans la nuit du 12 juillet 1892, une poche d'eau accumulée sous le glacier de Tête Rousse se rompit d'un seul coup, des milliers de mètres cubes d'eau s'engouffrent dans la combe de Bionnassay, détruisant en partie le village de Bionnay,
avant de s'enfoncer dans la gorge du Bon-Nant. L'établissement thermal qui se trouvait au débouché de la gorge fut emporté par la force du torrent qui charriait avec lui de la boue et des rochers. Le bâtiment fut complètement détruit et on compta près de deux cents victimes dans la vallée.

 

 

 

 

 

 

Après quelques mètres de marche, je parviens à la Sainte-Chapelle.

SAINTE-CHAPELLE
Les Contamines-Montjoie, Sainte-Chapelle, chemin (74)

Séparée du sentier par un pont, il me faut l'emprunter pour rejoindre l'entrée du petit édifice.

Les Contamines-Montjoie, Sainte-Chapelle (74)

Les Contamines-Montjoie, Sainte-Chapelle et le Bon Nant (74)         Les Contamines-Montjoie, Sainte-Chapelle, intérieur (74)

Petite chapelle isolée du monde accrochée au flanc de la paroi rocheuse, elle remplace une chapelle plus ancienne qui se trouvait au ras du Bon-Nant et fut emportée par une autre crue en 1914. Elle fut reconstruite en 1921. La tradition veut que le premier ermite de la Gorge, un moine bénédictin de Saint-Nicolas-de-Véroce, avait quitté sa communauté d'origine pour venir s'isoler au fond du vallon afin d'y mener une vie d'ermite.
Au Moyen-Âge, ce site religieux abritait une source miraculeuse, "la Sainte Fontaine". Elle jaillissait de la paroi rocheuse et possédait des vertus miraculeuses.
En dessous de la Sainte Chapelle, on distingue la statue de la Vierge abritée dans une cavité qui se nomme "marmite".
"Cette cavité naturelle a été creusée par les eaux bouillonnantes du torrent du Bon Nant à l’aide d’une pierre coincée dans une boucle et entraînée  en tourbillons par la violence de l’eau. Cette pierre tourne sans arrêt et creuse dans la roche tendre une véritable « marmite ». La pierre se transformera en sable et retournera dans le lit du torrent."LA SAINTE CHAPELLE

Aujourd'hui encore, le 15 août, jour de l'Assomption et le 8 septembre, anniversaire de la Nativité de la Vierge, une procession conduit les fidèles de Notre-Dame-de-la-Gorge à la Sainte-Chapelle.
Comme tu peux le voit sur la photo ci-haut, l'intérieur est sobre, très sobre. Juste un autel surmonté de quelques fleurs artificielles et mots.

En tout cas, je ne remarque aucun défaut de restauration DONCje sors.


Mais c'est dans ce lieu isolé et sobre que je termine mon périple Sentier du Baroque afin de méditer sur la vie, les choses, tout ça.

 

 

 

 

Paradis de rouille : les belles voitures au bois dormant

UN LAC, UNE BIERE : lac d'Arrémoulit (64)

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Oooohlalalalala, on a eu un beau mois de septembre !!!! Ohlalalalalala, on va pas se plaindre !!!! Ohlalalala, faut espérer que le mois d'octobre sera pareil. Avec un peu de pluie quand même, parce qu'on n'en manque de la pluie, hein.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Mais si, on va se plaindre quand même parce qu'on est français, madame, monsieur ! Il faut se plaindre, il faut gueuler, il faut dénoncer ! Toujours, TOUT LE TEMPS ! Pour se prouver qu'on existe ! Pour s'imposer !!! Pour être ! Alors qu'il serait si simple parfois de fermer un peu sa gueule pour que nos critiques ou simplement nos paroles aient un peu plus de valeur et d'écoute.
Non, bon, attention : ne tombons pas non plus dans le rationalisme qui amène parfois quelques humains (et l'Histoire l'a souvent révélé) a accepté les pires régimes, les pires idéologies. Alors, comment faire ? Entre fermer sa gueule mais résister et l'ouvrir sans être entendu, où se situer ?
C'est un gros problème à l'heure actuelle. Si, si. Nous avons des médias qui nous ressassent en boucle les mêmes infos, genre démission d'un ministre de l'Intérieur nommé Collomb et la mort de ce chanteur hautain qu'était Charles Aznavour qui voulait -il n'y a pas si longtemps encore- se livrer à un tri des migrants pour ne retenir que les génies avant de rebalancer les autres à la flotte.

aznamort 1       aznamort

J'y peux rien : je ne l'aimais pas ce Charles Aznavour ! Son maintien, son arrogance, son assurance, sa pédance... Les chansons Ok, y'a du bon, hein, mais le mec, non.
BON EH OH : on ne va pas tomber dans le même piège que les journalistes et médias actuels à ne parler que d'un sujet ou que d'une expression. Tiens, autre exemple, Macron là  -je ne l'aime pas non plus ce Robin des Bois inversé qui prend aux pauvres pour donner plus aux riches, non ! BREF : il a compris le truc pour noyer le poisson : il te sort une phrase de merde par semaine, histoire que l'on ne parle que de ça pendant que ses ministres s'entredéchirent et que sa politique bat de l'aile. On baisse dans les sondages ? Attends : je vais un truc. "Tu veux du travail, je traverse la rue et je vous trouve un emploi." OK, bon, faut pas habiter Venise, ou alors faut savoir nager. Macron baisse encore dans le sondages ? Pas de problème, une autre phrase ! "Il faut que les Français arrêtent de se plaindre." Et vas-y que ça nous fait la semaine à la une des journaux papier, radio et télé. Phrases chouettement mis en dessin par Marco Large et Delucq.

macron large           macron se plaindre

Bon, voilà, ça m'énerve ! J'en ai marre des gens qui se plaignent, j'en ai marre des gens qui ne se plaignent pas assez, j'en ai marre des informations répétitives dans les médias. Et puis à peine avait-on dit que le mois de septembre avait été beau que dès les premiers jours d'octobre, les gens se plaignaient qu'il n'y avait pas assez d'eau.
JE ME CASSE !!!! Ouais, parfaitement !

Je le dis, je le redis :
qu'est-ce que j'aimerais aller m'installer
dans une cabane au fin fond du Morvan,
un peu comme celle-ci...

...ou au sommet d'une montagne pyrénéenne,
comme Claverina et Sorita...

Encore que les pauvres, je ne les envie pas.
Ça sent la traque incessante.

Et à ce sujet,
je propose que l'on cesse d'élever des brebis
pour privilégier l'élevage d'ours dans les Pyrénées.

Bon ok, les fromages n'auront pas le même goût. D'ailleurs, la question se pose : peut-on traire une ourse ? Et si oui, n'est-ce pas un peu dangereux ? Et si non, peut-on ensuite faire du fromage avec le lait récolté ?
Il va falloir réfléchir à tout cela avant que la Terre ne se réchauffe définitivement et fasse disparaître à la fois ours, brebis et bergers.

 

BREF : une fois de plus, envie de prendre la route et d'aller m'isoler dans la montagne. Cabane, ours, Pyrénées. Cette fois-ci, je vais me rendre au lac d'Arrémoulit. PAF : c'est dit ! Et pour se rendre au lac d'Arrémoulit, il faut d'abord aller au Caillou de Soques. PAF, ça s'est dit aussi !

BON, Le résumé de ce nouveau billet est terminé. Entrons à présent dans les détails et découvrons ce nouveau périple que nous appellerons "Un lac, une bière". Et aujourd'hui, pour ce premier épisode de "Un lac, une bière", nous nous rendrons au lac d'Arrémoulit.

Lac d'Arrious, randonnée, panneaux départ (64)A
Oh la vache, quel beau montage-photo !

Une bière un slipCertains se disent peut être : "Mais pourquoi faire autant d'efforts pour boire une bière alors que l'on peut tranquillement rester chez soi dans son canapé et en slip ?" C'est d'ailleurs un véritable savoir-vivre en Finlande, comme nous le dit cet article de Ouest-France : Boire une bière en slip, un art de vivre à la finlandaise.
Nous aurions appelé cette aventure :"Un slip, une bière".

 

 

 

 


Bon, eh oh, ça suffit les conneries !
On se concentre un peu !

 

Alors, pour se rendre au lac d'Arrémoulit, il faut d'abord emprunter le passage d'Orteig après avoir passé le col et le lac d'Arrious que l'on atteint seulement après être parti du Caillou de Soques qui se trouve au milieu de la montée du col du Pourtalet ; lui-même situé dans la vallée d'Ossau, Pyrénées-Atlantiques car, oui, Mesdames, Messieurs, ici les Pyrénées sont atlantiques !

pyrénées atlantiques    Oloron-Sainte-Marie, sur la route (64)

On peut également se rendre au lac d'Arrémoulit en prenant le petit train d'Artouste depuis le lac de Fabrèges pour rejoindre le lac d'Artouste d'où part un chemin de randonnée menant directement au lac d'Arrémoulit... mais nous, nous privilégierons le premier itinéraire.

Tout est clair ?
Parfait. On y va !

Tout de suite, des chiffres.

RANDONNÉE POUR LE LAC D'ARRÉMOULIT
Départ : Caillou de Soques (1390 m), col du Pourtalet, Pyrénées-Atlantiques
Arrivée : Lac d'Arrémoulit (2265 m)
Durée (boucle par lac d'Artouste) : 7 heures
Longueur : 13,5 km
Dénivelé : 1250 m

Je gare la voiture à hauteur du Caillou de Soques. Quelques vaches sont là pour brouter quelques brins d'herbe grasse, munies de leurs cloches tintantes.

Caillou de Soques, cabane et vaches

L'architecture du Caillou de Soques est étonnante. Il s'agit d'une cabane de berger ayant pris un gros rocher pour protection. Cette dernière a eu capacité d'accueil de quatre personnes avec deux lits métalliques et l'eau courante.

Caillou de Soques, cabane, profil

Caillou de Soques, cabane, profil

De là, une magnifique vue sur la montée du col du Pourtalet avec le gave de Brousset en plein centre, recevant les eaux du ruisseau de Soques que je m'aprête à longer en empruntant le chemin de randonnée bien indiqué.

Caillou de Soques, vue sur la vallée d'Ossau (64)

Lac d'Arrious, randonnée, panneau départ (64)        Lac d'Arrious, randonnée, panneaux départ (64)

Une première montée assez raide s'impose de suite. Le sentier s'enfonce dans les bois desquels après quelques minutes de marche ressortent quelques cimes montagneuses dont je ne saurais te dire le nom.

Lac d'Arrious, randonnée, a) bois (64)          Lac d'Arrious, randonnée, b) sortie du bois (64)

Lac d'Arrious, randonnée, b) sortie du boisUne passerelle de bois enjambant le ruisseau d'Arrious
marque la fin de cette épopée forestière finalement très courte.

 

 

 

 

 

 

 


Maintenant, plus d'arbres, finie l'ombre !
Je suis en plein soleil dans le vallon d'Aurious, merveilleusement dessiné par les contreforts de la crête des Gabardères au nord et du pic de Sobe au sud. Oui, non, eh oh, je te vois venir :"Eh ça s'écrit pas comme ça zob ?!" Dis don' : tu te calmes un p'tit peu. T'es pas à une émission des Grosses têtes ou de Patrick Sébastien ici ?!

Lac d'Arrious, randonnée, c) vallon d'Arrious 1 (64)

Lac d'Arrious, randonnée, c) vallon d'Arrious 2 (64)                  Lac d'Arrious, randonnée, c) vallon d'Arrious 3 (64)

Peut être un kilomètre plus tard, je croise une sorte de cabane en pierre au pied d'un gros rocher.

Lac d'Arrious, randonnée, d) vallon d'Arrious, cabane (64)

Je suis devant la cabane d'Arrious, située à 1775 mètres d'altitude. Sache qu'elle est toujours fermée et que sa capacité d'accueil, été comme hiver, est donc de 0.

Lac d'Arrious, randonnée, d) vallon d'Arrious, cabane, rocherUn petit banc s'est caché sous ce gros rocher
qui semble protéger la cabane
de quelques éboulements
et autres ravinements intempestifs.

 

 

 

 

C'est un bon endroit pour se mettre un peu à l'ombre après ce début de montée progressive. Pas trop dure, mais continue. Je m'asseois peinard, je bois un coup d'eau. Puisque je n'ai pas encore atteint le lac, je ne peux pas déjà ouvrir la bière. Il ne s'agit pas d'une randonnée appelée "Un gros caillou, une bière" sinon, ici, à cet endroit précis, je peux te dire qu'il me faudrait un pack entier. Je me pose. J'écoute le silence. Je regarde autour... Quelque chose bouge là-bas, au milieu des cailloux venus se déposer sur l'herbe courte. C'est une marmotte.

Lac d'Arrious, randonnée, d) vallon d'Arrious, marmotte (64)

Tu la vois ?
Non ?
Un indice avec ce cercle rouge.

Le cercle rouge est un film réalisé par Jean-Pierre Melville en 1970. C'est également l'avant-dernier film de Bourvil, alors déjà atteint par la maladie de Kahler, et également le seul film où il est crédité au générique avec son prénom : André Bourvil. Se sachant condamné, il cacha sa maladie et reçut des piqûres de morphine pour tenir le rythme du tournage. Il meurt le 23 septembre 1970, un mois avant la sortie du film.
J'aimais bien Bourvil. Je me souviens... Ah oui, mais non, nous parlions de marmotte. Et ce cercle rouge va te permettre de retrouver dans la photo ci-haut la bestiole des montagnes.

Lac d'Arrious, randonnée, d) vallon d'Arrious, marmotte (64)a

Ben oui. Si, si, c'est une marmotte. Là on ne voit peut pas bien, mais je peux te dire qu'elle bouge normalement. Un instant privilégié qui nous permet de nous interroger sur la vie et la présence de cet animal dans nos montagnes.

LA MARMOTTE

Alors, déjà, lorsque nous parlons marmotte  -et ce n'est pas si souvent... il est vrai que ce n'est pas toujours évident quand on vit en ville de placer le nom de ce mammifère fouisseur à tout va. À la rigueur, certains diront d'une personne qui dort beaucoup : "Ooooh, mais tu es une vraie marmotte !" ; tout cela parce que la mamotte hiberne pendant plus de cinq mois. C'est d'ailleurs en automne qu'elle mange énormément pour constituer les réserves de graisse qui lui permettront de survivre pendant l'hiver. Pour ne pas brûler ses réserves trop vite, elle se met à vivre au ralenti. Mais revenons à nos moutons.
Alors, déjà, lorsque nous parlons marmotte, on pense souvent aux Alpes. C'est comme ça, beaucoup pensent que la marmotte ne vit que dans cette partie montagneuse de la France. Ce qui est faux bien qu'elles soient plus nombreuses par là-bas. Je me souviens d'ailleurs d'une randonnée au glacier Blanc, non loin de Briançon, où quelques marmottes venaient même jusqu'à manger dans les mains des randonneurs. Mais bon, je m'éloigne.
Alors déjà, lorsque nous parlons marmotte, on pense souvent aux Alpes, mais la marmotte est également présente dans les Pyrénées, comme tu peux le voir sur la photo ci-haut. Il faut dire que celle-ci avait disparu des Pyrénées à la fin de la dernière période glaciaire (15 000 ans environ) avant d'être réintroduite avec succès dans les Pyrénées dès 1948, dans le Parc national en vallée de Luz, dans les Hautes-Pyrénées.
"A la création du Parc national des Pyrénées en 1967, de nouveaux lâchers ont été effectués et le Parc national a favorisé son expansion jusqu’à la fin des années 1970. Aujourd’hui, on retrouve des individus dans toutes les vallées du Parc national. Suite aux lâchers effectués dans le Parc national, d’autres lâchers ont aussi eu lieu dans d’autres zones des Pyrénées : Ariège, Pyrénées-Orientales. Aujourd’hui, la Marmotte est présente dans toutes les vallées des Pyrénées. Elle s’est parfaitement adaptée au milieu pyrénéen. Sa présence semble avoir une influence positive sur les populations d'Aigle royal, mais aussi sur la reproduction du Gypaète barbu.
Espèce chassable, sa chasse est peu pratiquée dans les Pyrénées qui, contrairement aux Alpes, n’ont pas de tradition culinaire."PARC NATIONAL DES PYRENES

 

Après ce petit intermède, je reprends ma progression. Qeulques mètres plus loin, c'est le doute. Un énorme rocher barre le sentier.

Lac d'Arrious, randonnée, e) vallon d'Arrious, rocher                        
      Lac d'Arrious, randonnée, e) vallon d'Arrious, rocher (64)

Que dois-je faire ? Cela fait plus d'une heure que je marche. Faut-il que je fasse demi-tour et renoncer àun lac, une bière ? Dois-je changer l'intitulé de cette randonnée et l'appeler "Un rocher, une bière" et ouvrir de suite sans plus attendre la canette que j'ai dans le sac ?
Il est très étrange ce rocher en plus. Il est strié. Quelques formes circulaires parfois peuvent faire penser à cette pierre que ramassa le Facteur Cheval un jour d'avril 1879 et qui l'entraina à débuter la construction de son Palais Idéal. J'ai déjà raconté cette histoire sur ce blog au cours d'un lointain billet (cf :"Tu vas à Cannes cette année, épisode 1").

Petit résumé rapide de la construction du Palais Idéal du Facteur Cheval, à Hauterives, dans la Drôme.
"Véritable autodidacte, il va consacrer 33 ans de sa vie à bâtir seul, un palais de rêve dans son potager, inspiré par la nature, les cartes postales et les premiers magazines illustrés qu’il distribue.
Parcourant chaque jour une trentaine de kilomètres pour ses tournées en pleine campagne, il va ramasser des pierres, aidé de sa fidèle brouette. En solitaire, incompris, il inscrit sur son monument "travail d’un seul homme". Son palais de rêve est achevé en 1912."FACTEUR CHEVAL

Ferdinand Cheval       Hauterives, Palais Idéal du Facteur Cheval, août 2015 (26)_006

Hauterives, palais Idéal du Facteur Cheval, ensemble

Hauterives, Palais Idéal du Facteur Cheval, août 2015 (26)_022        Hauterives, Palais Idéal du Facteur Cheval, façade Est

 

REVENONS À NOTRE RANDONNÉE !
Bon, finalement, je contourne le rocher et je poursuis mon ascension. Oui parce que là, je sens dans ton esprit de lectrice/teur poindre des remarques françaises style "Mais il nous raconte sa vie là, alors qu'on veut juste voir le lac d'Arrémoulit et l'évolution de la randonnée."
Certes, certes. Mais c'est aussi la montagne et la randonnée : savoir se poser et se poser des questions, se souvenir, discuter avec soi-même au rique de se contredire.

co voiturageTiens, cela me rappelle
cette affiche américaine étrange
datée de 1943 et invitait les Américains
à faire du co-voiturage. Étrange non ?
À cette époque,
il ne fallait pas les Américains voyagent seuls
alors qu'aujourd'hui, cela ne dérange personne
de soutenir un Donald Trump déphasé.

 

Ici, dans les Pyrénées-Atlantiques, rien à voir avec le co-voiturage ou Hitler : randonner, c'est avancer ! Hein, voilà, c'est beau.
Le vallon d'Arrious se dessine de plus en plus en prenant de l'altitude ; le tout sous l'oeil imaginaire de Jean-Pierre du pic du Midi d'Ossau.

Lac d'Arrious, randonnée, f) vallon d'Arrious, panorama (64)

Lac d'Arrious, randonnée, f) vallon d'Arrious, panorama

Je passe dans un pierrier au milieu duquel reste bien dessiné le sentier. Petite montée abrupte pour atteindre un petit moment de plat entre deux flancs de montagnes acérés. C'est là qu'un petit troupeau de vaches à décider de se poser.

Lac d'Arrious, randonnée, g) vallon d'Arrious, vaches

Lac d'Arrious, randonnée, g) vallon d'Arrious, vaches et sentier (64)          Lac d'Arrious, randonnée, g) vallon d'Arrious, vache et pic du Midi d'Ossau

Elles sont paisibles, posées. Ruminant quelques herbes restantes en mâchoire, elles me regardent à peine passer. Juste un petit oeil noir profond suit un temps mon bref passage. Je les dépasse pour attaquer une petite pente.

Lac d'Arrious, randonnée, h) vallon d'Arrious, col d'Arrious (64)

Peut être que derrière celle-ci et à son son sommet se trouve le col d'Arrious. Au sud, sur les hauteurs du col de Sobe, quelques brebis font de la varappe pour aller brouter quelques brins d'herbe sauvage.

Lac d'Arrious, randonnée, h) vallon d'Arrious, pic de Sobe et brebis (64)a

Tu les vois ?
Non ?
Un indice avec ce cercle orange.
(oui parce que je vais pas refaire le coup du Cercle rouge)
Lac d'Arrious, randonnée, h) vallon d'Arrious, pic de Sobe et brebis (64)

Contrairement à la marmotte, nous sommes plus habitués à voir des brebis errer sur les sommets. Ici, elles sont en liberté complètes. Il n'y a même pas de patous pour les surveiller. Je me pose d'ailleurs la question : Puisque les bergers craignent que les ours attaquent leurs troupeaux, pourquoi ne font-ils pas surveiller ceux-ci par des patous ?

J'arrive à une première grande étape de cette randonnée : le col d'Arrious, que l'on reconnaît surtout à ces panneaux indicatifs.

Lac d'Arrious, randonnée, i) Col d'Arrious (64)         Lac d'Arrious, randonnée, i) Col d'Arrious, panneaux (64)Lac d'Arrious, randonnée, i) Col d'Arrious, panneaux         Lac d'Arrious, randonnée, i) Col d'Arrious, panneaux

Mais attention : je ne suis pas monté jusqu'au col d'Arrious pour simplement voir des panneaux et redescendre. Attends, eh oh ! Mon p'tit, faut pas croire. Des panneaux, j'en ai vu dans ma chienne de vie ; et des plus coriaces, crois-moi.

Tu veux des exemples ?
Tiens !
Angoisse, panneau (24)
Chis, panneau (65)Glandon, panneau (87)Hunspach, panneaux (67)

La Baffe, panneau (88)Oô, panneau (31)Seix, panneau (09)Xamontarupt, panneau (88)

 

Bon, allez, on s'calme !
Alors, au col d'Arrious, il n'y a pas que des panneaux à admirer. On atteint le col après deux heures de marche.... si on nne s'arrête pas à chaque fois que l'on tend une marmotte, ou que l'on croit voir des brebis, ou que l'on s'interroge sur le fait de contourner un gros rocher. Deux heures de marche avec un dénivelé de 900 mètres pour arriver à 2259 mètres d'altitude sur cette crête entre deux talweigs.

Une fois les panneaux de sentier dépassés,
voici ce que l'on voit.
Lac d'Arrious, randonnée, i) Col d'Arrious, sentier et pic d'Artouste (64)

Un sentier, de l'herbe rase et un massif granitique, semble-t-il, mais je ne veux pas m'avancer. Ces montagnes qui me font face, ce sont les pics de la Lie et d'Artouste. Et qui dit pic d'Artouste, dit lac d'Artouste. En faisant quelques pas de plus, le lac se découvre.

LAC D'ARTOUSTE
Lac d'Arrious, randonnée, l) Lac d'Artouste, vue du lac d'Arrious (64)

Qu'il est beau ce lac d'Artouste vu d'ici. Il arbore fièrement ses 56 hectares d'eau bleue à mes yeux. D'origine glaciaire, sa profondeur peut aller jusqu'à 85 mètres. D'origine naturel, il possède toutefois un barrage qui permet d'alimenter l'usine hydroélectrique d'Artouste dans la vallée d'Ossau.
Le lac d'Artouste est également connu pour son petit train.
"Quézako ?", me diras-tu. "Un lac, un train ? Ce n'était pas ce qui était prévu dans le contrat initial. Et pourquoi un train et un lac ? Quel rapport ? Un bateau, un lac, d'accord, mais un train ?!"
Oui, certes, tu n'as pas tort, mais je n'avais pas fini mon explication. En fait, si le lac d'Artouste est également connu pour son petit train, c'est parce que ce dernier est considéré comme le plus haut train d'Europe. Il faut toutefois nuancé cette affirmation car, on le sait tous, le plus haut train d'Europe évolue à Jungfraujoch, en Suisse, à 3454 mètres d'altitude ; ce qui est quand même beaucoup plus élevé que les 2000 mètres du train d'Artouste, hein, eh, oh, faut pas nous la faire à l'envers non plus !
En fait, c'est le train le plus haut d'Europe sur voie unique. Eh oui, il faut tout dire. Il parcourt 10 kilomètres sur une voie étroite en offrant des vues plongeantes sur la vallée du Soussouéou. Le départ s'effectue en télécabine au niveau du lac de Fabrèges, à 1 240 m d'altitude, arrivée à la gare de la Sagette.
Il a été mis en service en 1924 par la Compagnie des Chemins de Fer du Midi qui avait ouvert cette ligne pour acheminer les hommes, le matériel, le combustible et le ravitaillement afin de construire un gigantesque barrage qui reliait les lacs d’altitude par un réseau de canalisation. Depuis 1932, le train d'Artouste est devenu train touristique.
Nous l'avions emprunté avec Minouche et Nick Canon en 2007.

Retour en images.
Souvenons-nous !
Train d'Artouste

Train d'Artouste         Jénorme dans le train le plus haut d 'Europe 1Jénorme dans le plus haut train d 'Europe         Train d'Artouste

Train d'Artouste

Train d'Artouste                Train d'Artouste

ANECDOTE : Je me souviens que Minouche -à qui l'on ne voit que le bras droit sur une des photos ci haut-  avait achetéà Laruns une polaire jaune éclatant de peur d'avoir froid une fois au lac. Résultat : moustiques et moucherons ne l'ont pas lâché durant toute la balade.

 

Maintenant,
revenons à nos moutons et sur cette dernière photo
pour constater que 20 ans plus tard,
je suis à présent ici :
Train d'Artouste

Et c'est dans ces moments là que tu te dis : c'est dingue la vie, quand même ! Ben ouais parce que, à l'époque, je ne faisais que passer ici. Je n'avais pas imaginé que je reviendrai dans les parages, comprends-tu. Nous étions allés au lac d'Artouste parce que c'était une sorte de lieu incontournable touristique quand tu es en vacances dans les parages, comprends-tu... Bon.... allez, on va pas faire le réveillon là-dessus non plus.


REPRENONS !

J'ai une magnifique vue sur le lac d'Artouste à l'Est. 
À l'Ouest, derrière moi, c'est le pic du Midi d'Ossau qui domine le vallon d'Arrious que je viens de traverser-grimper.

Lac d'Arrious, randonnée, m) vallon d'Arrious et pic du Midi d'Ossau (64)

Sa silhouette majestueuse et imposante se détache du massif. Sommet abrupt, "la dent de l'ours" domine de plus de 400 mètres tous les sommets environnants.

Au Nord, c'est le Pic d'Arrious qui m'observe. Fier et statique -c'est normal pour une montagne en même temps-, il domine certainement les trois lacs des environs : le lac d'Artouste, le lac d'Arrémoulit (plus haut) et le lac d'Arrious qui se trouve au Sud.

Discret, blotti dans les roches, le lac d'Arrious tient caché ses deux hectares d'eau limpide loin du monde.

LAC D'ARRIOUS
Lac d'Arrious, randonnée, j) Lac d'Arrious, arrivée (64)

C'est un de ces endroits où il fait bon se poser après quelques heures de marche. Un endroit qui se mérite... si on n'y accède pas par le petit train d'Artouste par lequel le parcours est beaucoup plus facile et moins long. Je fais un rapide tour des lieux.

Lac d'Arrious, randonnée, m) Lac d'Arrious, pic d'Arriel

Lac d'Arrious, randonnée, n) lac d'Arrious, bords (64)


Et puis, je retourne à la queue du lac, plein Nord. Je quitte le sac de mon dos. Un petit vent vient souffler sur l'humidité créée par la sueur sur mon T-shirt. Je quitte les chaussures pour enlever les chaussettes et mettre les pieds dans l'eau fraîche quelques minutes.

Lac d'Arrious, randonnée, j) Lac d'Arrious, bord de lac (64)

Je suis à 2285 mètres d'altitude.
Reflets allongés des montagnes faisant face au lac. Apparemment, il s'agit du pic d'Arriel, culminant à une hauteur de 2228 mètres d'altitude. L'eau est claire. Pas de poisson en vue, ni même de vie marine. Quelques sifflements de marmottes au loin, mêlés aux sons de cloches de brebis paissant.. du verbe paître... Eh oui, le verbe Paître se conjugue de façon complètement différente à son infinitif primitif.

PAÎTRE :
Présent                   Imparfait
je pais                      je paissais
tu pais                     tu paissais
il paît                      il paissait
nous paissons         nous paissions
vous paissez           vous paissiez
ils p
aissent            ils paissaient

Futur simple
je ptrai
tu ptras
il paîtra
nous ptrons
vous p
trez
ils paîtront

Eh oui, c'est pas parce qu'on est en pleine montagne, seul et à 2285 m d'altitude qu'il faut négliger les fondamentaux de la conjugaison française, merde alors !

Des marmottes sifflotant, des brebis paissant. Des chocards, traquets motteux, pipit spioncelles et autres rougequeues noirs passent au-dessus de ma tête, par curiosité. Je suis un intrus.
Le regard dans le vide, je balaye le paysage...

Mon regard reste interloqué par cette sorte de dent émergeant du paysage.
Lac d'Arrious, randonnée, j) Lac d'Arrious, bord de lac et pics du lac et d'Arriel (64)

Le pic dominant sur la droite de la photo est le pic du lac d'Arrious. Il semble surgir du paysage tel une dent de vampire acérée, véritable détonation visuel au milieu du paysage pyrénéen localisé. Culminant à une hauteur de 2495 mètres de hauteur, il semble être la montagne propice à l'escalade avec cette morphologie abrupte. Seulement voilà, c'est au centre de cette dent vampiresque qu'a été creusé le fameux passage d'Orteig qui permet de relier le lac d'Arrious au lac d'Arrémoulit.

Bien sûr, pour les personnes un peu effrayées ou qui ont le vertige, il y a moyen de rejoindre le lac d'Arrémoulit en descendant par le lac d'Artouste pour remonter ensuite. Le passage d'Orteig permet de gagner 45 minutes, soit 1h30 aller-retour.
Ce n'est pas que je sois pressé, mais le passage d'Orteig est une des grandes originalités des Pyrénées. de plus, je ne suis pas sujet au vertige DONC je me lance. De toute façon, si je veux boire ma bière, je n'ai pas le choix : "Un lac, une bière", l'objectif est le lac d'Arrémoulit.
Je rechausse les chaussures au pied et le sac à dos sur le dos pour suivre un petit sentier de crête entre le vide entraînant vers le lac d'Artouste et le raffut pierreux du lac d'Artouste.

Lac d'Arrious, randonnée, o) lac d'Arrious, vue générale (64) a

Encore une belle vue sur le lac d'Arrious
qui semble être calé dans un ancien cratère de volcan.

Lac d'Arrious, randonnée, o) lac d'Arrious, vue générale, couleurs (64)

Mais, bien sûr, ce n'est pas le cas puisqu'il n'y a jamais eu de volcans dans les Pyrénées... Enfin... Si... Justement... Le Pic du Midi d'Ossau était à l'origine un volcan, il y a de cela 300 millions d'années et quelques jours. Il s’agirait des restes d’un immense cratère qui aurait exploséà l'ère primaire.

"Sa genèse remonte à la fin de l'ère primaire il y a environ 300 millions d'années.
A cette époque, les dernières manifestations de la lente formation de la chaîne hercynienne entraînèrent l'ouverture de fissures d'où des roches en fusion remontèrent en donnant des coulées de lave.
Au cours du temps le volcan se construisit, puis, à la suite d'une éruption plus active que les autres, une gigantesque explosion fit effondrer la partie sommitale pour former une immense cuvette que l'on nomme caldeira. L'activité volcanique se poursuivit à la périphérie de cette dépression formant ainsi une ceinture circulaire.
Par la suite, le volcanisme se déplaça plus au sud vers le volcan d'Anayet. Ce volcan projeta dans l'Ossau des cendres qui se mêlèrent avec les résidus de l'érosion du démantèlement de la chaîne, comblant ainsi le bassin.
Au secondaire, la mer submerge l'ensemble. Les sédiments marins s'accumulèrent et formèrent les calcaires qui recouvrirent la région.
A l'ère tertiaire, il y a 50 millions d'années, lors de la formation des Pyrénées, ce qui restait du volcan primitif fut déformé.
Le calcaire va se désagréger pour laisser apparaître le bloc d'andésite (sorte de lave de couleur gris-vert très dure) que l'on connaît aujourd'hui et qui correspond au moulage de l'intérieur de la cheminée du volcan primitif.
Enfin, les glaciers du quaternaire se sont chargés, à leur tour, de créer les nombreux lacs que compte la région."PIERRE FROMENTEZE

Ah bon, ben finalement.

Je poursuis ma progression sur le petit sentier menant au passage d'Orteig. Il est de plus en plus étroit et vertigineux. Déjà !
Sur ma gauche, quelques brebis quittent les flancs Est du lac d'Arrious pour rejoindre en une seule ligne le versant Ouest.

Lac d'Arrious, randonnée, l) lac d'Arrious et brebis (64)           Lac d'Arrious, randonnée, l) Lac d'Arrious, brebis (64)

Lac d'Arrious, randonnée, l) Lac d'Arrious, brebis et pic du Midi d'Ossau

Sur la droite,
le vide s'installe.

Lac d'Arrious, randonnée, k) Pic d'Artouste et brèche (64)              Lac d'Arrious, randonnée, j) Lac d'Arrious, pic du lac d'Arrious (64)

Lac d'Arrious, randonnée, k) Pic du lac d'Arrious et brèche (64)           Lac d'Arrious, randonnée, k) Pic d'Artouste et passage d'Orteig(64)

Et le passage d'Orteig apparaît dans l'ombre de la roche.

LE PASSAGE D'ORTEIG
Lac d'Arrious, randonnée, j) Lac d'Arrious, passage d'Orteig

Le passage d'Orteig, c'est le raccourci entre le col d'Arrious et le refuge d'Arrémoulit.
Découvert en 1883 par le guide chasseur des Eaux Bonnes Jacques Orteig, cet impressionnant raccourci traverse le flanc rocheux d’un contrefort du Pic du lac d'Arrious. En évitant le détour par le fond d’Artouste, il permet de gagner plus de 45 minutes pour rejoindre les lacs d'Arrémoulit.
Il me fait quelque peu penser au chemin de la Mature qui se trouve dans la vallée d'Aspe, juste au-dessus du Fort du Portalet où le maréchal Pétain passa la nuit, du 15 au 16 août 1945 en cellule n°5 avant de rejoindre la prison de l'île d'Yeu.

LE CHEMIN DE LA MATURE
Souvenons-nous !
Vallée d'Aspe, chemin de la Mature, vue de la route (64) A
        chemin de la mature

chemin de la mature        fort de portalet

UN PEU D'HISTOIRE
"En 1667, Colbert désireux d'assurer l'indépendance maritime de la France, ordonna la mise en exploitation des forêts du Béarn, et en 1677, celle des forêts d'Arette et de l'Hers en Vallée d'Aspe. La grande aventure de la Mâture en Vallée d'Aspe commençait.
Elle devait durer un siècle, jusqu'en 1764 , perturbée par les conflits entre les représentants de l'autorité royale, les jurats des communautés de la Vallée. En 1764 fut créée une régie d'Etat . Il s'agissait de gérer le transport des troncs de sapins abattus dans les hautes forêts, troncs élagués, qui empruntaient tour à tour des glissoires, des ponts vertigineux et des chemins creusés dans la montagne ou construits au flanc des vallées.
Les ouvriers, choisis parmi ceux qui étaient familiarisés avec "l'horreur sauvage des lieux ", descendaient du sommet de la falaise, attachés à des cordes ou suspendus à des échelles volantes, pour percer le rocher et placer des mines, puis remontaient, voltigeant d'une échelle à l'autre, au-dessus des eaux grondantes du gave.
C'est ce chemin vertigineux que l'on peut aujourd'hui emprunter en suivant le GR 10. Il vous mène du col d'Ayous à la lumineuse vallée d'Aspe, par le bois de Pacq, où les sapins étaient abattus dès les premiers jours d'octobre, à la sève dormante, saison sèche propice au transport des bois. Un officier de marine contrôlait les opérations d'une brigade de vingt - cinq bûcherons, généralement des Basques habitués à la vie éprouvante des chantiers de montagne.
Le chemin de Mâture, percé au pic et à la mine, s'étire sur plus d'un kilomètre de long et domine de 150 mètres le torrent du Sescoué qui coule au pied de la falaise. Sur sa chaussée, large de 4 mètres, cahotaient ainsi les trinqueballes, attelages à deux essieux sur lesquels étaient immobilisés les troncs . Une paire de boeufs était attelée à l'avant, tandis que, sur l'arrière, jusqu'à quinze paires de boeufs retenaient la trinqueballe et l'empêchaient de verser dans le précipice. Mais il arrivait que les câbles se rompent et les troncs alors, dévalant les glissières , tournoyaient sur eux-mêmes , brisant tout sur leur passage, arbres et hommes. L'arrivée quotidienne à Athas de dix à douze voitures chargées de troncs permettait la confection de deux radeaux flottés sur le gave. Parfois longs de 30 mètres sur 4 ou 5 mètres de large, dirigés par des équipes d'une quinzaine de radeleurs, emportés par le courant, ces radeaux franchissaient la distance Athas -Oloron, 28 kilomètres en 80 minutes !
Les troncs étaient acheminés jusqu'à Bayonne, jusqu'à 300 radeaux par jour, où les mâts séjournaient dans des fosses remplies d'eau de mer, puis dirigés vers les arsenaux de Brest, Toulon, afin d'y constituer les meilleurs éléments de la Marine Royale en pleine renaissance depuis le début du règne de Louis XIV.
L'exploitation de la mâture s'acheva en 1780." FATRAS EN BLEU

 

MAIS REVENONS
AU PASSAGE D'ORTEIG !

Lac d'Arrious, randonnée, j) Lac d'Arrious, passage d'Orteig

Pourquoi ? Comment ? Quand ? Par qui ?
Tout d'abord : qui était Jacques Orteig, cet homme qui découvrit ce passage vertigineux.

JACQUES ORTEIG (9 février 1834 - 3 janvier 1904)
OrteigMaçon avant de devenir guide-chasseur réputé et très demandé, son physique avantageux le prédisposait à parcourir la montagne. 1,80 m et large d’épaules, il marchait légèrement voûté, doté par la nature d’une robustesse et d’une endurance à toute épreuve. Il avait une grande connaissance de la vallée et il n'existe aucun sommet d'Ossau qui ne reçut sa visite. Ses surnoms en disent long sur ses extraordinaires capacités physiques : l’animal des Eaux-Bonnes, le poumon phénomène, le dératé, etc. En Juillet 1864, il réussit, en compagnie de quatre clients, la première ascension nocturne du pic d’Ossau avec bivouac au sommet, bivouac agrémenté d’un violent orage et d’une pluie battante.

Mais c'est le 22 juillet 1872 qu'il réalise peut être son exploit le plus retentissant.
Pour 2000 francs de l’époque, il fait le pari de relier dans la même journée le pic de Ger, les Arcizettes, le Soussoueou, le col de Lurien, Sabouiste, le pic du Midi d’Ossau, Gabas, Laruns et Pau.
Muni d’un bâton, chaussé de sandales, et ceint d’une ceinture rouge, il s’élance des Eaux-Bonnes à 2 heure du matin pour atteindre Pau 18h30 plus tard.
Cette performance laisse rêveur : 7 km/ h de moyenne, 9 en pointe entre Laruns et Pau. Mais sa femme Jeanne meurt la même année.
Dès lors il va mener une vie dissolue d’artiste de foire, le plus souvent largement arrosée. Lui qui selon ses dires "aurait pu marcher avec une canne en or", meurt misérablement en 1904 à l’âge de 70 ans.

LA DÉCOUVERTE DU PASSAGE
Jacques Orteig lui-même disait de sa découverte : "à part un petit endroit pas très joli, ce n’est rien".
Il faut dire que dans son état initial le franchissement du passage d’Orteig n’était pas chose aisée. Le conte Roger Bouillé, pyrénéiste et aquarelliste plus connu sous le pseudo de Jam, fait demi tour devant cette "roche dépenaillée dégringolant dans le vide".
Le premier fut réalisé par Orteig lui-même, grâce à une somme d’argent allouée par Adrien Bayssellance. Par la suite il fut élargi puis édulcoré par la pose d’un câble .
Aujourd’hui, mis à part un peu de gaz, il ne présente aucun problème en conditions normales et demande un peu d’attention.
D'aprèsETONNANTES PYRENEES, Photo : prise en août 1902 par J.Blanchet.


J'arrive à l'entrée du passage, c'est à dire là où débute la corde de soutien...

Un dernier regard sur le lac d'Artouste qui étend sa ronde étendue d'eau comme une toile de trampoline ou de pompier voulant réceptionner une éventuelle chute.

Lac d'Arrious, randonnée, l) Lac d'Artouste, vue du passage d'Orteig

 

Et c'est parti !


Pour la suite de ces aventures, il te suffit maintenant de regarder la vidéo.

 

 

 

LA VIDEO N'EST PAS
ENCORE DISPONIBLE

MAIS ELLE ARRIVE

 

 

 

 

 

 

NEVERS, Selfie Point (58)

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Après La ligne Bleue, la ville de Nevers a lancé une nouvelle façon de visiter la ville et découvrir ses multiples monuments.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

 

 

Un petit tour dans le Morvan, prologue (58)

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L'automne est là avec son cortège de feuilles mortes, de couleurs, de nez qui coulent... Tiens, t'as vu : nez au pluriel ne prend pas de S.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Oui, l'automne s'est installé sur le pays France. À la différence des autres années, il semble qu'en 2018, nous ayons quelques soucis d'approvisionnement en eau dans certains départements alors que d'autres, malheureusement, subissent des inondations impromptues. Incroyable situation à quelques centaines de kilomètres de différence entre l'Aude ravagée par les eaux et la Nièvre devant appliquer des mesures de restrictions d'eau.
Et justement puisque l'on parle de la Nièvre -on aurait pu aussi parler du Doubs, du Jura, de la Haute-Garonne, mais bon, ça m'arrange de parler de la Nièvre-, allons-y !
Comme chaque année en cette période automnale, je quitte le pays basque d'adoption pour parcourir quelques 700 kilomètres et rejoindre mes terres nivernaises natales. De Bayonne à Nevers. J'ai déjà suivi plusieurs itinéraires afin de relier ces deux villes. Tour à tour en passant soit par le Massif Central, soit par la Vendée, soit par le Cher profond, la Dordogne, le Limousin, le Lot,...
Aujourd'hui, je vais aller au plus vite en empruntant le trajet le plus court... dans un premier temps.

Bayonne → Bordeaux → Angoulême → Bellac
où je croise un charmant nom de lieu-dit...
Mon idée, lieu dit (87)

 Je me demande souvent qui trouvait le nom des villes et lieux-dits. Il y a quelques fois des explications réalistes comme pour Bordeaux.
BORDEAUX : Anciennement appelée Burdilaga, pourrait trouver son origine dans les mots "burd" et "gala" (racines aquitaines), désignant respectivement "boueux" et "crique". Bordeaux serait donc "la crique ou l'abri dans les marais".
En ce qui concerne "Mon idée", je n'ai pas trouvé d'explication. Je peux juste te dire que le lieu-dit se compose de deux maisons et d'un aérodrome. Stanley Liquide proposait de "de faire exploser l'endroit dans son intégralité pour pouvoir rajouter ensuite "c'était" juste avant "mon idée"."
Stanley Liquide qui a d'ailleurs repris le chemin des planches à dessin avec ces quelques oeuvres récentes :

liquide b         liquide c

liquide f  liquide g  liquide  liquide a
Dessins : Stan Liquide

Ah ben oui, c'est spécial, mais bon, hein, nous vivons dans un pays démocratique, hein. La France, terre de liberté, hein ! Et ce n'est pas parce que Stanley Liquide n'est pas parlementaire qu'on a le droit de toucher à sa liberté, hein ! Qu'est-ce que j'raconte, moi ?
Reprenons.

 

Mon idée → Limoges → ...
Bon là, je devrais tracer par Châteauroux, Bourges puis Nevers,
mais je passe plutôt par la Creuse en suivant la Nationale 145...
Et plus, si affinités...
creuse a
Carte : Google maps

Après avoir quitté la Route Centre-Europe Atlantique... Ouah, ça pète ça comme nom ! Ça fait penser à un truc genre route de l'extrême; tu vois, les grands voyageurs, les paysages infinis, tout ça. Mais, en fait, non ! La Route Centre-Europe Atlantique, c'est un axe qui permet aux nombreux poids-lourds de traverser la France d'Est en Ouest pour amener leurs marchandises des pays de l'Est à l'Espagne-Portugal. C'est aussi sur cet axe que l'on peut voir de ces nombreux petits camions immatriculés en Pologne.

On en voit partout, tout le temps, à toutes les heures, tous les jours.camion polonais
Qui sont-ils ? Que font-ils ? Que veulent-ils ?
Le Journal du Centre avait réalisé une petite enquête en février 2017
devant la prolifération de ces camions sur les routes françaises.

"Ces camionnettes bâchées de transport de marchandises, le plus souvent immatriculées en Pologne, ne payent pas de mine. Mais elles dévorent, tous les jours de l’année, sans contrainte de pause, des centaines de kilomètres de bitume sur les routes nationales et autoroutes de la Nièvre et de la France entière.
Leurs chauffeurs, polonais, bulgares ou lituaniens, payés au lance-pierres et au kilomètre parcouru, livrent autant de clients, au mépris des limites imposées par le cabotage, que le souhaitent les patrons des sociétés de leurs pays qui les envoient en France à la demande d’entreprises… françaises. (...)
« Ces chauffeurs peuvent rouler vingt heures de suite s’ils le souhaitent », s’indigne encore le secrétaire général de l’Otre. « C’est une fraude organisée », poursuit-il en pointant du doigt de « vraies organisations avec des vraies sociétés et d’énormes bénéfices ».
Et pour cause : selon le président des Transports Charrier et Compagnie, le salaire brut chargé d’un conducteur français est de 46.176 € par an quand il n’est que de… 20.100 € pour un Polonais ! « Nous demandons des contrôles accrus face à ce phénomène », insiste Éric Rousseau, le patron de la société de transport éponyme, à Corvol-l’Orgueilleux. (...)"LUDOVIC PILLEVESSE pour Le JDC

Ils m'énervent ces camions.
Je passe au-dessus de l'A20 en traversant un lieu-dit La Croisière. Parait-il qu'ici, autrefois, il y avait une maison dans un virage prononcé qui portait le nom étrange du "virage de La Picoune". La mémoire locale rapporte qu'une femme habitait la maison,aujourd'hui en ruine, implantée à ce carrefour. Les enfants qui passaient avaient l'habitude de la saluer et, elle, de les embrasser. Mais voilà,la dame en question était pourvue d'un système pileux agressif sur la figure d'où le surnom qui lui avait été donné : "La Picoune" et nombreux étaient ceux ou celles qui essayaient d'échapper à ses embrassades, car elle... piquait ! (d'après Mr Penot,ancien chauffeur de taxi à Montulat).

Aujourd'hui, il n'y a plus la maison de La Picoune, mais un rond-point sur lequel s'est placé une friterie ambulante convoyée par un tracteur.

La Creuse, bord de route, friterie (23)


Je dépasse La Souterraine pour rejoindre la Nationale 145. Sur le bord de la route, au loin, un château d'eau m'annonce que je suis dans la Creuse.

Limoges → La Souterraine
La Creuse, bord de route

La Creuse, chateau d'eau (23)       La Creuse, chateau d'eau

Des panneaux touristiques placés sur le bord de la Nationale 145 m'incitent à quitter cette voie rapide pour aller faire un tour dans les terres. L'année dernière, je m'étais rendu aux Pierres Jaumâtres (cf : Les pierres Jaumâtres)...

Les Pierres Jaumâtres, la bascule (23)         Les Pierres Jaumâtres, la grenouille (23)

Cette année, je vais aller faire un tour à Masgot, petit village qu'un panneau routier qualifie de "village sculpté". J'ignore ce que cela peut bien dire, le mieux est d'aller voir.

La Souterraine → Guéret
Évènement régional
Felletin, évènement laine (23)
Dernier week-end d'octobre : Journées Nationales de la laine. Felletin, berceau de la tapisserie, est depuis six siècles associée à la production textile. Aujourd’hui, la tradition demeure une réalitééconomique avec l’activité de la Filature de laines Terrade et de la Manufacture de tapisseries Pinton. Durant trois jours, Felletin, fête la laine et la création textile. Au programme : visites d’entreprises, Salon artisanal avec plus de 100 exposants venus de la France entière, ateliers de démonstrations (Tricot, Filage, Feutre…), Ateliers enfants (Scoubilaine, tressage, tissage…), conférence…

 

Guéret → La Saunière
Tuning floral
La Saunière, bord de route (23)

 

La Saunière → Ahun
Enseignes
Ahun, ancien bar Bienvenu (23)
        Ahun, enseigne boucherie (23)

Et puis, après Ahun, voici Adeux... ♫ A deux, à deux, passionnément ♫. Tu t'souviens, c'était le générique d'Antenne 2 ? C'est nul !
Après Ahun, je prends une route de campagne qui se fait de plus en plus étroite. D'abord encadrée par des habitations, puis par des champs. D13, puis D16. Puis Masgot. Prononcez Magot, comme Mister Magoo.

Bon, en fait, ça marche pas parce que Magoo se prononce Magou.
BREF : poursuivons !

Petit village séparé de la D16 par un petit vallon avant que ce vallon ne devient petit rocher sur lequel sont venues se poser quelques maisons de pierres.

 

MASGOT
Masgot, entrée du village (23)

Après avoir posé la voiture sur le parking obligatoire situé en amont, je m'en vais déambuler dans les rues à la recherche de quelques sculptures puisque, rappelons-le, Masgot village sculpté. Mais qu'est-ce qu'un village sculpté ?
Pour moi, ce serait un village entier taillé dans la roche. Ok ? Eh ben non !
Masgot, village sculpté, cela veut dire qu'il y a quelques sculptures éparses, disposées de ci de là dans la petite localité. Il faut se calmer ! C'est pas non plus extraordinaire.
Mais cependant toutefois sommes tout et quand bien même, pourquoi Masgot possède-t-il autant de sculptures étranges dans ses rues qui ne sont pas si nombreuses ? Eh bien, tout d'abord parce que c'est ici qu'un paysan et sculpteur local habitait et a transformé le hameau au XIXème siècle. Son nom ? François Michaud.

"Il naît, en 1810, sur la commune de Fransèches. Fils d’un maçon migrant, il se consacre à son travail de paysan, se marie et a quatre enfants. Cependant, c’est un maçon-tailleur de pierre talentueux et autodidacte, qui débute, probablement vers 1850, l’ornementation de sa maison, mais aussi de son village entier, à travers la création de sculptures et de gravures étonnantes. Aux alentours, des boules de granite naturelles font office de carrières. Inspirées par des évènements de sa vie, par ses idées politiques et spirituelles, et notamment par le passage des maçons creusois à Paris, ses œuvres représentent animaux imaginaires, femmes nues, figures politiques, dans un style populaire dit naïf. Parfois osées et contradictoires, ses œuvres, à l’époque, choquent et étonnent. François Michaud, réputé solitaire et secret, meurt en 1890. Oublié puis redécouvert, son travail est aujourd’hui visible lors d’une promenade dans le petit village de Masgot."DETOUR EN LIMOUSIN

Masgot, sculptures (23)        Masgot, une cour (23)

Les créations du sculpteur François Michaud y sont exposées dans le village. Le promeneur peut notamment rencontrer des statues de femmes, un écureuil, un chien, un escargot, des modillons.
Fils d’un maçon migrant, il se consacre à son travail de paysan, se marie et a quatre enfants. Cependant, c’est un maçon-tailleur de pierre talentueux et autodidacte, qui débute, probablement vers 1850, l’ornementation de sa maison, puis du village (presque) entier.

Masgot, sculptures, le potager (23)
Le potager, faisant face à la première maison qu'habitait François Michaud

"La première maison dans laquelle vécut l’artiste accueille aujourd’hui une reconstitution d’un intérieur limousin au XIXème siècle. Cheminée sculptée, four, mobilier typique et objets du quotidien sont à découvrir. Deux chaises en bois sculptées par l’homme y sont encore présentes, arborant les inscriptions "Asseyez-vous" sur l’une et "Auprès de moi" sur l’autre. Un muret et un portail entièrement ornés et travaillés entourent son petit potager. Là, une sirène sans bras, des marguerites, un chien tenant un serpent entre ses pattes ou encore un aigle àécailles de poisson sont représentés." DÉTOUR EN LIMOUSIN

François Michaud, homme solitaire, a appris en autodidacte la gravure et la sculpture. Ses sources d’inspiration s’enracinaient dans son quotidien : la nature, les gens, les bouleversements politiques.

Masgot, sculptures

La deuxième maison dans laquelle François Michaud vécut est aujourd’hui habitée, mais peut être admirée depuis l’extérieur. Très originale et insolite, elle affiche sur son portail l’image fantasque d'un Napoléon de profil, faisant face à... à... et tournant le dos à....
De style populaire dit naïf, parfois osées et contradictoires, ses œuvres, à l’époque, choquent et étonnent. François Michaud, réputé solitaire et secret, meurt en 1890. Oublié puis redécouvert, son travail s'expose ici, dans ce coin reculé de la Creuse où il vécut.Dans sa démarche, il rejoint l’abbé Fourré de Rothéneuf, le Facteur Cheval de Hauterives, entre autres. Ces artistes sont tantôt classés dans l’Art brut, l’Art naïf ou l’Art hors-les-normes, l’Art singulier ou tout simplement l’Art populaire.

 

Je quitte Masgot assez rapidement pour reprendre la route en direction de Nevers que j'atteindrais quelques heures plus tard.

 

LE LENDEMAIN
Il fait beau et dans le journal local qui est Le journal du Centre, je constate que la Nièvre et ses environs ont des envies de records du monde.

Record battu       Un nouveau record

Je ne pense pas qu'il y ait un rapport entre les deux, mais cela donne de belles images.
Petite balade dans les rues neversoises pour constater que Nevers, une fois de plus, affiche son originalité touristique.

Après Le fil bleu qui permet de visiter la ville
et ses monuments en suivant une ligne au sol...

 ...la préfecture nivernaise a inauguré des Selfie point
(en français : Points selfie).

Nevers, selfie point, insta (58)

 

LE LENDEMAIN DU LENDEMAIN
C'est peut être à partir de là que le titre de ce billet trouve sa réelle explication puisque c'est ce jour là que j'entame une petite virée morvandelle.
L'année dernière, mon père et moi étions partis sur les sentiers morvandiaux entourant la chapelle de Faubouloin à la découverte des couleurs automnales et des fontaines sacrées du Morvan (cf : Balade automnale morvandelle).

balade automnale morvandelle         balade automnale morvandellebalade automnale morvandelle        balade automnale morvandelle

Cette année, nous allons privilégié une randonnée moins difficile, plus centrée sur les plaisirs de la table. Objectif : faire le tour du lac des Settons, mais surtout aller manger dans une petite auberge locale au charme typique.
Pour rejoindre le lac des Settons qui se trouve ne plein coeur du Morvan, je me lance dans un petit détour par les routes nivernaises, bazois et morvandelles ; histoire d'apprécier les couleurs automnales 2018.

NEVERS→ BULCY
J'ai toujours été fasciné par ce motel en bord d'A77,
Le motel des Broussailles,

perdu dans les bois, mais pas trop.
Bulcy, Motel les Brousailles (58)

Un motel, cela me fait toujours penséà ces routes américaines. Je pense à des films comme "Sailor et Lula" que Jérôme Leroy a rebaptisé le "Tristan et Iseult au pays des motels", "No country for the old men" des frères Cohen, "La soif du mal" d'Orson Welles, "Psychose" d'Alfred Hitchcock, ou encore "Memento" de Christopher Nolan...
Le premier motel a ouvert aux Etats-Unis, à San Luis Obispo, en 1925, à mi-chemin entre Los Angeles et San Francisco, sur la Route 101. Le nom de Motel vient de la contraction "Motor-hôtel" dans le sens où les voyageurs garent leurs voitures devant la porte de leur chambre.
Je m'étais dit que le jour où je me marierai, j'emmènerai ma femme dans cet endroit. Bon, je ne me suis jamais marié.
Je reprends la route.


BULCY→ MESVES-SUR-LOIRE
Un énorme monument fait face à l'automobiliste
quand celui-ci entre dans le village par l'ancienne Nationale 7.
Mesves-sur-Loire, monument 10 octobre 1870 (58)

C'est une sorte d'obélisque sur lequel est gravé la date commémorative du 10 octobre 1870 surmontée d'un médaillon figurant un combat. Cela fait sans aucun doute écho à la guerre franco-prussienne, mais je ne comprends pas pourquoi il y a ce monument ici. Peut être parce que Mesves se trouve en bord de Loire et que l'armée de la Loire était cette armée française créée sous la direction du général de La Motte-Rouge pour briser le siège de Paris.

 

MESVES-SUR-LOIRE → LES 200 BORNES
Pouilly-sur-Loire, auberge des 200 bornes (58)

En septembre 2016, j'étais passé un pau par hasard devant ce restaurant mythique de la non-moins mythique Nationale 7-Route Bleue (cf : C'est la rentrée !). Le bâtiment était abandonné, repris par la nature.

200 bornes         200 bornes

Aujouurd'hui, le bar-restaurant-hôtel a été repris. Ré-ouvert en octobre 2016, c'est un couple venu de l'Hérault, Carol et Bruno, qui gère le lieu. Après de nombreux travaux de réhabilitation, Les 200 bornes ont retrouvé leur cachet d'antan avec déco vintage, plaques émaillées et magazines sur la route des vacances que l'on peut notamment consulté au comptoir où je n'ai pu m'empêcher de passer un peu de temps en sirotant une bonne vieille Kwak.

Pouilly-sur-Loire, auberge des 200 bornes, bar (58)

Après quelques discussions et une interrogation sur les nombreux camions polonais qui parcourent les routes de France, j'ai pris la direction de Pouilly-sur-Loire.

 

LES 200 BORNES → POUILLY-SUR-LOIRE
Je pose la voiture pour aller voir quelques façades de commerces.
Pouilly-sur-Loire, ancien restaurant (58)
         Pouilly-sur-Loire, antiquités

Pouilly-sur-Loire, la Bouteille d'Or, enseigne

Pouilly-sur-Loire, pharcie (58)          Pouilly-sur-Loire, restaurant Chez mémère (58)

Une chose est sûre : si je continue à monter vers le nord, je n'atteindrai jamais le Morvan, qui est pourtant l'objectif initial.
Je quitte donc Pouilly-sur-Loire en me dirigeant vers l'Est. Je traverse les terrains de vignes dont les feuilles n'ont pas encore complètement pris les couleurs de l'automne.

Pouilly-sur-Loire, vignesPouilly-sur-Loire, vignes (58)Pouilly-sur-Loire, vignesPouilly-sur-Loire, vignes

 

Et puis ce sont de longues lignes droites, tour à tour découvertes et ombragées,
sur les petites routes de la campagne nivernaise profonde.

Maizière, sur la route (58)

Prémery, sur la route (58)

 

POUILLY-SUR-LOIRE → CHATEAUNEUF-VAL-DE-BARGIS
Sur la place de ce petit village, un café ("La halte de campagne")
qui vend des timbres et des piles.
Une stèle très épurée à la mémoire de René Falk,
un jeune résistant tombé ici le 30 juin 1944 à l'âge de 16 ans.
Chanteauneuf-Val de Bargis, bar panneau (58)
        Chanteauneuf-Val de Bargis, mémorial (58)

L'autre matin, en lisant le Journal du Centre  -journal local rappelons-le- , j'étais tombé sur un article qui parlait d'un petit bar typique qui se trouvait à Dompierre-sur-Nièvre. C'est à quelques kilomètres de  Chateauneuf-Val-de-Bargis, presque sur la route du Morvan. Je vais y faire un tour, au cas où cela serait ouvert et qu'il y aurait moyen d'y boire une pression rapide.

 

CHATEAUNEUF-VAL-DE-BARGIS → DOMPIERRE-SUR-NIEVRE
Arrêt Chez Titine.
Dompierre-sur-Nièvre ancienne auberge (58)

Ah non, c'est pas là.
C'est un peu plus loin.
Dompierre-sur-Nièvre, bar Chez Titine

Ce bar typique, et qui de prime abord ressemble d'avantage à une maison de particulier qu'à un bar, porte le nom "Chez Titine". Voici quelques extraits de l'article paru dans Le Journal du Centreà propos du lieu.
"Chez Titine, un bar resté dans son jus.
S’il est un café nivernais resté typique et dont les murs et la décoration sont à l’identique depuis son origine, c’est bien celui de Dompierre-sur-Nièvre, Chez Titine !
C'est en 1933 que les parents de Colette ont acheté le café dans la grande rue du bourg. Une époque où« Titine » faisait à la fois épicerie, café, restaurant, agence postale… Et comme les activités ne suffisaient pas à cette boulimique de travail, Titine exploitait aussi une petite entreprise agricole, de quoi mettre du beurre dans les épinards. C'est là, dans une pièce attenante à la grande salle commune, dans une petite pièce servant de chambre, que Colette, la fille de la maison, a ouvert les yeux. Son père était facteur et le commerce familial faisait également cabine téléphonique. On y venait chaque jour pour y chercher son épicerie, son courrier, boire un verre entre artisans et conclure des marchés, pour téléphoner aussi, ce qui n'était pas rien. Durant des années, Titine a travaillé sans relâche et c'est dans son café, derrière son comptoir, qu'elle est décédée à 89 ans.
Colette, devenue secrétaire de direction, s'était entre-temps mariée avec Pierre Carmeson, alias Pierrot, prototypiste au CNRS de Garchy, et accordéoniste. Tous deux refusent de fermer l'établissement, et Pierrot, la retraite arrivée, reprend à son nom le petit commerce dont l'activité se résume au débit de boissons.
Des anecdotes, ils en ont à revendre. Comme cet autochtone qu'on surnommait « Cul de bois » et qui venait au village avec une carriole tirée par un âne qu'il appelait Pompidou. À en croire Colette, c'est souvent Pompidou qui raccompagnait son maître à domicile, les soirs où il avait abusé de l'alcool. (...)
Un autre établissement de boisson se trouvait également dans la rue du Bourg, mais ce dernier était aussi une maison de tolérance, et les quiproquos arrivaient de temps à autre, ce qui amusait Titine.(...)" LE JOURNAL DU CENTRE

Malheureusement, aujourd'hui, à l'heure où je passe, le bar est fermé. Je continue.

 

DOMPIERRE-SUR-NIEVRE → SAXY-BOURDON
Je trouve le nom de cette bourgade sympathique et amusant.
J'ai donc fait un détour de trente bornes juste pour faire cette photo.
Jénorme est à Saxy-Bourdon (58)

Ben ouais, on s'amuse comme on peut.
Et cela m'a donné envie de ré-écouter cette autre chanson de Vanessa Paradis.

 

Il y avait aussi :
Après 
sexy sushi
       

Voici :
Saxy-Bourdon, panneau (58)

Ce qui m'a également de suite donné envie
de ré-écouter une de leurs chansons.

 


Ce qui est moins drôle, c'est l'état de champs environnant. Tout est jaune et sec. Les vaches n'ont rien à manger ; ce qui amène les éleveurs à nourrir les animaux avec leurs réserves d'hiver. En gros, ça sent la sécheresse.

Saxy-Bourdon, sécheresse (58)

Ce manque d'herbe et de fourrage me conduit tout naturellement à Saint-Saulge pour rendre visite à la vache du clocher. 

 

SAXY-BOURDON → SAINT-SAULGE
Saint-Saulge, vache sur église (58)
        Saint-Saulge, vache sur église

Étonnant non ? Une vache sur une façade d'église. De prime abord, cela peut paraître surréaliste, mais pas tant que ça. Si nous relisons la légende, nous pouvons constater le bon sens de la population locale.
"Par une année de forte sécheresse où le fourrage se faisait rare, les habitants de Saint Saulge, qui avaient le sens de l’économie, eurent l’idée de hisser sur l’église une vache à l’aide d’une corde, afin qu’elle broute l’herbe qui poussait sur un flanc du clocher, depuis, ils perpétuent cette tradition en mai, à l’occasion de la fête locale et avec une vache factice."

Et puisque je suis devant l'église, j'en profite pour entrer dans son antre afin de jeter un oeil sur les vitraux du XVIème siècle, classés monument historique.

Saint-Saulge, église, vitraux (58)         Saint-Saulge, église, vitraux

Voilà.
Je repars car le temps passe et je n'ai toujours pas franchi la frontière du Parc Naturel Régional du Morvan, mais je m'en approche sérieusement en passant par Achun.

Bazolles, chez Paulette aJe ne prends même pas le temps de m'arrêter à Bazolles où, pourtant, il y a un autre bar typiquement sympathique du terroir d'après les services Google. Ce bar s'appelle Chez Paulette et apparamment, c'est "un lieu chaleureux, décontracté, bière".

Pourquoi aller à Achun, ou en Achun, je ne sais pas comment on dit puisque l'on dit "En Avignon" et pas "à Avignon" car sinon ça fait un A A qui n'est pas très beau et que... bon on s'en fout.
J'arrive en Achun. Mais pourquoi ?
Eh bien, tout simplement parce que c'était sur la route. Mais c'est avec plaisir que je découvre que le canal du Nivernais passe par cette petite bourgade.

 

SAINT-SAULGE → ACHUN
Achun, bar de bord de canal (58)

Eh oui, il n'y a pas que le canal du Nivernais, il y a aussi une maison éclusière, la maison éclusière de Chavance. Celle-ci fait bar à manger. En clair, bar et restaurant, mais pas à cette période de l'année où elle devient maison d'hôtes de novembre à début janvier. Tu peux louer pour 127 euros la nuit.

Achun, bar de bord de canal             Achun, canal du Nivernais (58)

Il me reste 20 kilomètres à faire pour atteindre le Parc Régional du Morvan à hauteur du village de Montreuillon qui, autrefois, était le Centre de la Zone Euro, de 2001 (année de l'entrée de la Grèce dans la zone Euro) à 2007 (année de l'entrée de la Slovénie).

 

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous tenterons de parler du Morvan sans évoquer le nom de François Mitterrand.

 

 

 

CARPENTER BRUT (64)

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La semaine dernière, Carpenter Brutétait de passage dans le Pays Basque, et plus précisément à Biarritz, et plus précisément à l'Atabal.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Et là, tu me dis : "D'accord ! Mais qui ou qu'est-ce que peut bien être Carpenter Brut ?"
Bonne question. Aussi bonne que celle que se posait le magazine "Sciences et avenir" hier :

la question du jour

Oui, il y a des questions comme ça qui intriguent. Nous aurions pu aussi nous demander "Pourquoi les magasins ouverts 24/24 ont-ils des serrures ?", ou "Pourquoi les kamikazes portaient-ils des casque savant une attaque suicide ?", ou "Les pingouins ont-ils des genoux ?", ou "Que cherchait à faire l'homme qui découvrit que la vache donnait du lait ?" ou encore "Quel est le synonyme de synonyme ?".

BREF : Carpenter Brutétait dans la place vendredi 9 novembre 2018, et cette place était l'excellente salle de concert L'Atabal.
Maintenant qu'est-ce que Carpenter Brut ?

Tout de suite,
un indice avec le logo du "groupe"
Carpenter-brut-logo

 Puis avec l'affiche de son premier album
après une série d'EP et un album live.
carpenter brut

Puis avec le teaser de cet album.

 

Entrons dans les détails.

CARPENTER BRUT, c'est un groupe. Du moins, c'est ce que l'on peut penser lorsqu'on voit les trois musiciens sur scène. Il y a là Adrien Grousset à la guitare, - cheveux longs tournoyant telle une éolienne dès que la musique s'accélère-  Florent Marcadet à la batterie qui distribue riff (ouais je sais, on le dit plutôt pour la guitare mais je m'en fous), solos et autres rythmiques explosives pour soutenir la musique jouée par le groupe qui n'en est peut être pas un-  et un troisième musicien aux synthés. Par contre, je ne parviens pas à trouver son nom, mais il donne le ton par ses "mélodies" et sa résonance.

CARPENTER BRUT
n'est pas un groupe, c'est un homme ; de son vrai nom Frank Hueso. Est-ce ce troisième sans nom aux synthés ? Apparemment non puisque Carpenter Frank Brut Hueso préfère rester dans l'ombre. Deux énigmes se posent alors : pourquoi je ne trouve pas le nom du synthé et pourquoi Carpenter Brut reste caché ? Après avoir lu plusieurs entretiens, finalement, le troisième homme sur scène qui dirige les claviers est Carpenter Brut.

CARPENTER BRUT
, la quarantaine et originaire de Poitiers, est la figure de proue de la synthwave, un nouveau courant émergent de la musique électro. On peut également l'appeler la metal dance, darksynth, et pleins d'autres mots encore ; savant mélange entre Giogio Moroder et Justice (notamment avec leur titre Stress en 2007), par exemple.
«Quand j’ai commencé, je ne savais même pas que la synthwave existait. Je suis arrivé juste après Kavinsky, qui avait lancé le truc avec Drive, et ça tombait plutôt bien. (...)
A l’origine je suis surtout un fan de metal, biberonné dès l’enfance à Iron Maiden et Judas Priest. Même si je ne dédaigne pas les albums de rock progressif “commerciaux” de Toto ou Tears for Fears

CARPENTER BRUT
, c'est une ambiance musicale mêlant sons des années 1980 et heavy métal ; ce qui donne une sorte de cocktail furieusement violent avec quelques touches gothiques.
«Je voulais faire un truc autour de ça. Aussi bien musicalement qu’au niveau cinématographique, c’est là que l’on a eu les groupes et les films les plus novateurs. (...) Le mélange de sonorités très old school, avec une petite violence un peu plus
métallique.»

CARPENTER BRUT
a très vite fait le choix de s’autoproduire pour être libre et pleinement maître de son projet. Ce premier vrai album, titréLeather Teeth (Dents en cuir), est aussi une histoire devant faire partie d'une trilogie.
"Ça raconte l’histoire d’un jeune étudiant américain qui est amoureux de la cheerleader de la Fac, qui elle-même est amoureuse du quarterback grand, beau, musclé. Il n’arrive pas à la draguer, et comme il étudie les sciences, il veut fabriquer une potion et lui faire boire pour qu’elle tombe amoureuse de lui. L’expérience tourne mal, et il est défiguré. Suite à cet accident, il décide de devenir chanteur de hard-rock ou de glam-métal, pour pouvoir se venger de Kendra dans un premier temps, et des autres femmes en général. Ce n’est pas autobiographique, je préfère le préciser !"

(CF : articles dans LE 7, Mowno)

 

 

Voilà pour un rapide tour explicatif,
on ne va y passer la nuit qui,
déjà, commence à se coucher lentement sur le pays basque.

Ici à Hendaye...
Hendaye, fin de journée sur la plage, novembre (64)


Ou ici, sur la route des cimes, vers Villefranque...
Villefranque, route de cimes, novembre (64)

Mais qu'est-ce que je fous là moi, c'est pas du tout la route pour l'Atabal.
J'y parviens tout de même quelques kilomètres plus tard.

J'entre dans la salle. Une pensée pour ce qu'il s'est passé il y a trois ans au Bataclan.
En première partie, c'est GosT, natif du Michigan et artiste de synthwave lui aussi. Il est seul sur scène, le visage recouvert par un masque.

GosT

Ne pas confondre avec Ghost, le groupe de rock suédois qui évolue également avec des masques. D'ailleurs, ces deux artistes s'étaient liés pour composer un remix de Dance macabre.

Et puis voici
CARPENTER BRUT !
Biarritz, L'Atabal, Carpenter Brut (64)

Après une belle intro qui te met doucement dans le bain musicale de la formation, on passe très vite aux choses sérieuses. Les titres s'enchainent sans temps mort pendant un peu plus d'une heure. C'est vif, lumineux, prenant. Très vite, le pied droit tape la mesure pendant que la tête fait quelques inclianaisons en rythme.

 

Quelques extraits.

 

 

 Et un p'tit dernier pour la route !

 

Voilà !
Sur ce bonne nuit et à plus tard.

 

 

 

 

 

Un petit tour dans le Morvan, épisode 1 (58)

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Après moult détours de la Creuse à Pouilly-sur-Loire en passant par le selfie point de Nevers, Jénorme atteint enfin la frontière séparant le Bazois du Parc Naturel régional du Morvan. Ici, pas de douanier, pas de contrôle, pas de mur ni de grillage. C'est à peine si l'on distingue quelques changements dans le paysage. Et pourtant.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Ohlalalala, quelle introduction !
Nous entrons de plein pied dans un suspense haletant alors que ce n'est absolument pas le but puisque la frontière entre le Bazois et le Morvan n'est pas visible à l'oeil nu. Elle existe pourtant dans ces coutumes, son patois local et son relief. Si le Bazois est plutôt "plat", le Morvan, lui, se veut plus collineux... mot qui n'existe absolument pas dans le dictionnaire mais qui veut dire, d'après le vocabulaire jénormesque, "composé de collines".
Est-il nécessaire de séparer ces deux "mondes" pour dire que l'un, le Bazois, est plus axés sur les activités fluviales grâce au canal du Nivernais alors que l'autre, le Morvan, est plus boisé et montagnard. De riches terres composées de grands champs favorables aux cultures et aux grandes exploitations du Bazois aux pentes faiblement escarpées du Morvan parfois retenues par de grandes étendues d'eau que l'on surnomme ici comme ailleurs lac.
Quand j'étais jeune, je me souviens qu'il y avait toujours un  affrontement entre Bazois et Morvan. Je le ressentais surtout lors du matche de football-derby qui avait lieu deux fois par an entre Château-Chinon et Chatillon-en-Bazois. C'était un peu le PSG-OM de la Nièvre. Les spectateurs s'en donnaient à coeur joie pour insulter arbitre et joueurs adverses, tel un défouloir. Mais il n'était pas rare non plus que les spectateurs locaux insultent leurs propres joueurs à grands coups de patois morvandiau.
Citons des mots tels que "vieille baderne" ("vieux con"), "y bagotte !" (dans le sens de bouger dans tous les sens et inutilement), "A font qu'bourdouler !!!!" ("Ils n'arrêtent pas de se rouler par terre"), "A chougne comme un chtiot !" ("Pleurer comme un enfant"), "espèce de couessot !!!" ("sale cochon"), "Mais quel goubiot c'gourdiflot !" ("Quel maladroit cet idiot !"),"Arrête de grouer et joue don amso !" ("Arrête de te cacher dans le coins et joue un peu !"),...
Je ne connais pas le patois du Bazois, juste une expression qui est "avoir une bouaque", c'est à dire un gros ventre.

BON: frontière ou pas, nous sommes là pour nous promener, découvrir, regarder, observer, errer et consommer du carburant dans cette belle nature qui nous entoure. Aaaah oui, on en parle de l'augmentation du prix des carburants !
Il y a beaucoup de nouvelles lois ou augmentations en rapport avec la voiture en ce moment : augmentation du prix des carburants, changement des noms des carburants, baisse de la limitation de vitesse sur les départementales de 90 à 80 km/h, amende de 135 euros + 6 points en moins sur le permis si on ne laisse pas passer un piéton traversant sur un passage réservé, privatisation des voitures-radar,...
Beaucoup d'enquêtes et de coups de gueule s'ajoutent à cela. Certains disent qu'ils ne peuvent plus aller travailler car l'essence est trop chère ; d'autres remarquent que le prix des carburants par rapport aux salaires n'a pas augmenté entre 2002 et 2018 (smic horaire 2002 : 6,83 € / smic horaire 2018 : 9,76 €). Ou encore que l'Etat s'engrosse sur notre dos en augmentant ces taxes (carburants, cigarettes, baisse des pensions de retraite...).
Ajoutons à cela ceux qui défendent l'écologie en rappelant qu'il serait de bon ton de passer aux voitures électriques et nous voici dans un chaos total où tout semble vain. Ben oui parce que passer à l'électrique, c'est sympa, ça crache moins d'émissions de CO2 dans l'air, mais il va falloir produire des batteries avec des liquides polluants dedans, puis les recycler quand elles ne seront plus effectives. C'est un peu comme les panneaux solaires dont les chercheurs n'ont toujours pas trouvé la solution pour les recycler. Le tout sans parler de ces multiples objets multimédias du quotidien (smartphon,e ordinateur,...) dont nous ne parvenons plus à nous passer et qui peinent àêtre recyclés également.

BON: quoiqu'on fasse, ça va pas ! On va tous crever !!!!! Alors du coup, eh ben moi, je suis dans le Morvan.
Et puisque nous parlions de taxes, argents, euros, tout ça, eh bien, pour entamer ce tour du Morvan, je me trouve à Montreuillon. Ah, ah, ah : ça t'la coupe, hein ?! Tu t'attendais pas àça ?! Eh ouais, Montreuillon ! Paf, comme ça ! Faut pas m'faire chier moi ! Quand on me parle de taxes, tout ça, je vais à Montreuillon !
Et là tu me dis : "OK, on est bien content pour toi, mais c'est quoi, c'est qui, c'est où Montreuillon ?"
Eh bien..... ben ouais tiens au fait pourquoi ?

MONTREUILLON
Montreuillon, panneau villes (58)

Eh oui, Montreuillon : village-centre de la zone euro... de janvier 2001 à janvier 2007. Pour schématiser rapidement, en 2001, il y avait 11 pays dans la zone euro. Blancafort, petite ville du Cher, était alors le centre de la zone euro. Blancafort, bien connu pour son musée de la Sorcellerie, qui se trouve, en fait à Concressault à 7 kilomètres. Mais on me signale dans l'oreillette que ce musée est fermé depuis 2016 ; et qu'il vient d'être démonté pour être éparpillé un peu partout. C'était pourtant un des musées les plus visité du Cher, et l'un des rares sur la sorcellerie en France. (cf : Le musée de la sorcellerie démantelé)

Mais revenons à nos moutons... à Montreuillon !
En 2001, la Grèce a rejoint ces 11 pays ; ce qui fait que Montreuillon est devenu le centre de la zone. Mais, en 2007, c'est la Slovénie qui entre à son tour dans la zone euro redéplaçant du même coup le centre de la zone euro de Montreuillon à Mhère, autre commune du Morvan. Le dernier pays entré dans la zone est la Lituanie en 2015. Le centre de la zone se trouve à présent à Villy-en-Auxois, en Côte d'Or, ville natale du globe-trotter cycliste Luc Communod.
Sur la place du village, tout est à l'honneur de l'Euro : le panneau des villes européennes, un historique de la zone euro, une grosse pierre rose avec le sigle de l'Euro dessus,...

Montreuillon, chateau de chassyIl y a aussi un panneau touristique sur lequel j'apprends qu'à 6 kilomètres d'ici se trouve le château de Chassy.
Reconstruit en 1649 à l'emplacement d'une antique maison forte, il a eu plusieurs propriétaires dont le peintre Balthus. Ce dernier a composé ici 70 tableaux, soit plus d'un tiers de sa production.
C'est à ce moment précis que je me suis dit : "Je connais ce nom, mais je ne me souviens plus de sa peinture." bien que j'eusse évoqué son nom sur ce blog le 7 janvier 2013 dans un billet nommé"Un tour dans les Alpes". Force est de constater qu'il était déjà question de tour.

Que dire sur ce peintre français d'origine polonaise si ce n'est qu'il est né un 29 février, qu'il vécut un peu partout, notamment au château de Chassy de 1954 à 1961, et qu'il a toujours voulu rester discret.
"La meilleure façon de commencer est de dire, Balthus est un peintre dont on ne sait rien. Et maintenant, regardons les peintures", disait-il lui-même lorsqu'on lui demandait de dresser son autobiographie.

Creusons un peu plus.
BALTHUS
(1908-2001)
Balthus"Balthasar Klossowski de Rola était un célèbre artiste franco-polonais, controversé et excentrique. Cynique, il était très difficile a situer et impossible à classer et c'était ce qu'il souhaitait. Il rejetait les conventions habituelles du monde de l'art et il voulait que ses œuvres soient admirées hors considération pour sa personne. (...) Balthus était originaire d'une famille de peintres et collectionneurs d'art. Ses parents russo-polonais de nationalité allemande vinrent de Prusse orientale au début du XXèmesiècle pour s'établir à Paris. Balthus naquit à Paris en 1908. (...)"

 

On ne va pas faire toute sa biographie non plus. Saches que tu as un très bel article sur le peintre si tu te rends à cette adresse : MONTREUILLON.EU.

Penchons-nous sur sa production morvandelle.
"
Une partie du château fut restaurée, juste assez pour pouvoir pérenniser l'ambiance d'antan et Balthus s'y installa avec tous ses accessoires de peinture et Léna Leclercq une amie poète et romancière qui partageât sa vie un moment (illustration 2).
Peu de temps après sa cousines par alliance Frédérique Tison se joint à eux. .Elle a 14 ans et elle est une fille de la femme de son frère Pierre Klossowski.Elle devient sa muse et compagne pendant les sept ans que Balthus passe au château de Chassy.
Elle posa pour ses portraits de filles préadolescentes, fragiles et vulnérables, symboles de l'innocence, à une intimité déconcertante suspendue dans le temps. Balthus voulait immortaliser le moment suprême de la fuite de l'enfance pour "Maintenir à jamais ce que disparaît déjà.
Hormis son modèle le plus important, Frédérique, des jeunes filles des environs de Chassy vinrent également poser pour lui (illustration 4)

Ses paysages, il les peignait principalement à partir des fenêtres du château en passant d'une fenêtre à l'autre, d'un étage à un autre
C'est à partir de là qu'il fit la plupart de ses paysages. Ce fut une période très fructueuse : sur un total de 240 Huiles sur toiles il en peint 70 de Chassy. Il s'inspira des couleurs, de la lumière, les espaces plats et des paysages de la régionL'un des plus célèbre est le fameux "cour de ferme de Chassy" 1960.
Comme le traduisait Robert Kopp, "
ce sont des paysages immobiles, d'un équilibre géométrique parfait, réduits à l'essentiel, ou le temps s'est arrêté, transformant hommes et bêtes en objets. Aucune dramaturgie, un décor fait de volumes, de lumière et d'ombre ... Hors du temps, la grande cour de la ferme, hors du temps, le troupeau de la vallée de l'Yonne, le paysan près de sa vache. Mais hors d'un espace géographique précis également."
balthus        Cour de ferme, Chassy
Balthus, nu devant la cheminée, 1955       Balthus paysage Morvan
Jusqu'à la fin de sa vie, Balthus traita des mêmes thèmes et des mêmes symboles : le chat, le miroir, l'intérieur intemporel et la jeune fille. On voit les concordances avec Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll qui fait descendre Alice dans le miroir et la fait atterrir dans un monde plein de miracles ou elle vit toutes sortes d'aventures. Balthus donna le titre à son tableau "Alice dans le miroir" en 1933 (centre G.Pompidou) en s'en inspirant. Mais on retrouvait toujours dans sa peinture, les intérieurs sombres avec des dessins et des tapisseries magnifiques dans lesquelles on retrouvait sa virtuosité de dessinateur de décors et costumes et qui respirait une intemporalitéétrange, un temps figé !
Tel un ermite il sortait à peine, il n'avait pas de téléphone, ni eau ni chauffage et dans les cas extrêmes il téléphonait à l'hôtel-restaurant voisin. La population locale le connaissait comme Comte Klossowski de Rola et peintre mais il était surtout apprécié pour sa gentillesse et tous l'appelaient simplement "Balthus".
De temps à autre il y recevait quelques visiteurs comme son ami suisse peintre et sculpteur Augusto Giacometti et le galeriste Pierre Matisse de New York.
En 1961 le Ministre de la culture et écrivain, André Malraux le nomma Directeur de l'Académie de France à Rome qui siégeait à la Villa Médicis, ce fut la fin de son séjour au château de Chassy. (...)"  MONTREUILLON.EU

 

Voilà !
Reprenons la route.

Et puisque nous parlions d'euro et de centre de la zone euro, je passe maintenant à proximité de Mhère... comme ça se prononce.

Mhère, euroLe village fut lui aussi centre de la zone euro,
du 1er janvier 2007 au 1er janvier 2008.
Et ce point se trouvait au milieu des bois sur les hauteurs.

 

 

 

 

 

 

Aujourd'hui, les randonneurs et autres personnes de passage sont plus attirés par le simple charme de Mhère et sa chapelle du Banquet où nous nous étions rendus en septembre 2015 (cf : La chapelle du Banquet). Elle est toujours là et on peut l'apercevoir depuis la D238.

 

JEU
Sauras-tu retrouver la chapelle du Banquet
dans cette photo.

Mhere, chapelle du Banquet 1 (58)

OUI BRAVO !
Effectivement, elle était bien ici.
Mhere, chapelle du Banquet 1 (58) a

Attends, on va se rapprocher un peu,
on ne la voit pas bien.
Mhere, chapelle du Banquet 2 (58)

Attends, on va se rapprocher un peu,
on ne la voit pas bien.
Mhere, chapelle du Banquet 3 (58)

Attends, on va se rapprocher un peu,
on ne la voit pas bien.
chapelle banquet

Attends, on va se rapprocher un peu, on ne la voit pas bien.
Oh eh, ça suffit maintenant !

Aujourd'hui, pas de randonnée à la chapelle du Banquet de prévu, mais juste un passage au centre de ce petit village perché au charme typiquement morvandiau.

 

MHERE
Mhère

Et ce jour là, il y avait tournage. L'équipe du film "Les vétos" s'était installée dans le seul bistrot du village pour faire quelques plans. Ce film de Julie Manoukian (son premier) relate des querelles entre les anti et les pro-Alexandra (Noémie Schmidt), cette vétérinaire remplaçant Nico (Clovis Cornillac). Le choix du lieu de tournage a été retenu pour son "côté intemporel".

"Sur les hauteurs morvandelles, l'automne impose un vent frais, tandis que les projecteurs chauffent la façade du café de Jon. Les figurants sont en sandales, la scène se passe au mois de juillet. Dans le café du village, réquisitionné pour l'occasion, le maire et l'agriculteur boivent tranquillement un coup, quand le vétérinaire rentre et que le ton monte. Devant la caméra, le maire campé par Antoine Chappey vient de se faire tancer par Clovis Cornillac, le véto en chef. L'ambiance n'est pas formidable au village entre les pro et les anti véto remplaçante.
Ça, c'est pour les besoins du scénario, mais l'ambiance à Mhère est parfaite. Comme le village 'trouvé par hasard'. À l'instar du Morvan. "Notre producteur, en regardant la carte, nous a dit : dans le Morvan, il y a forcément de jolies choses.", et tout le monde est tombé sous le charme de 'cette place intemporelle, d'un petit village de France', raconte Samule Amar, directeur de production qui a veilléà chaque détail. De la place de l'imposante église, sur laquelle stationnent près de dix camions de matériel divers. Il a fallu trouver des fermes, des éleveurs, des maisons dans lesquelles les faire habiter. (...)
Le tournage a été interrompu à cause d'une voiture qui s'est arrêtée sur la route qui passe devant le café de Jon. La circulation n'est pas coupée, le principe étant de ne pas géner la vie des habitants -régulièrement spectateurs de l'animation et profitant de la présence des acteurs pour faire des photos. (...)
Thierry aussi est content. En vacances dans le village de son enfance, il se souvient, mais c'est tellement loin, des quasiment mille habitants que comptait Mhère, quand son grand père agriculteur allait à la foire aux bestiaux, sur la place noire de monde."Il y avait des commerces, un restaurant et même un hôtel." Si ce temps est révolu, des évènements comme le tournage desVétos viennent rompre le confortable silence de la campagne." LE JOURNAL DU CENTRE

Ce tournage a également vu la naissance de Désiré, un petit veau mis à bas par 3381, alias Doudoune ou Louloute devant les caméras avec l'aide de l'actrice Noémie Schmidt dans l’écurie de l’exploitation agricole de Catherine Sébille, à Liez, hameau de Mhère. Elle est conseillée et guidée par Maxime Chassaing, vétérinaire au cabinet vétérinaire de Corbigny, cabinet attitré de l’exploitation.

 

meurtre morvanUn autre tournage, de téléfilm, a eu lieu également dans une autre partie du Morvan.Certains se réjouissaient de cette venue en pensant que cela pourrait attirer des visiteurs. Pourquoi pas, mais cela dépend à quelle fin... parce que, bon, "Meurtres dans le Morvan"... hein... vois-tu... faudrait pas que ça nous ramène une population touristique de serial killer ! Et puis moi, ça m'énerve toutes ces séries à la con sur des meurtres. Comment se fait-il que les gens s'intéressent à cela ? Ils peuvent regarder des émissions ou des films ou des téléfilms un peu plus intelligents, merde ?!

 

Je continue.

De Mhère, je voudrais rejoindre Ouroux-en-Morvan, mais les petites routes morvandelles ne se donnent pas comme ça. Dans cette partie du parc naturel régional, il n'est pas si simple d'aller d'un point à un autre. C'est ainsi que je me retrouve sur ce qui est nommée depuis peu la route des crêtes du lac de Pannecière.

Lac de Pannecière, vue depusi la route des crètes (58)

Je ne suis pas si éloigné que ça de la route que j'aurais du prendre. J'ai du prendre à droite au lieu d'aller à gauche, ou l'inverse. c'est pas grave, mais puisque nous sommes ici, pourquoi ne pas aller faire un petit tour sur les rives de ce très beau lac dont nous avons maintes fois parler sur ce blog (cf : EN DIRECTION DU LAC) Donc je ne reviendrai pas sur son origine, ses multiples propositions touristiques et autres.

Lac de Pannecière, Ardoux, octobre 2018 (58)        Lac de Pannecière, Ardoux, octobre 2018

Lac de Pannecière, les Vouas, octobre 2018 (58)         Lac de Pannecière, les Vouas, octobre 2018

Là encore, comme vers Saxy-Bourdon, on s'inquiéte du faible niveau d'eau dans le lac qui semble, par endroits, être redevenu cours d'eau ; cette rivière que fut l'Yonne avant d'être "gonflée" par un barrage, donnant naissance au lac de Pannecière pour limiter les inondations parisiennes... Si tu ne comprends pas tout ce que je dis, tu peux retrouver l'histoire du barrage du lac de Pannecière sur ce site : Patrimoine du Morvan.

Quittons la vallée de l'Yonne... du lac pour reprendre un peu de hauteur. Des 320 mètres d'altitude où se situe le lac, j'arrive à Ouroux-en-Morvan posé sur sa colline à 569 mètres d'altitude.
Alors, Ouroux-en-Morvan, j'en ai souvent parlé ici sur ce blog, notamment pour le festival Partie(s) de campagne (cf : Les vacances : que faire ? et Tournée des Festivals d'été), mais je n'avais jamais dit qu'au cours de l'année 1944, plus précisément à partir de mai 1944, le village était devenu préfecture de la Nièvre pendant quelques semaines. Cela tenait au fait que cette zone fut libérée avant le reste du département. Cette information me permet d'enchainer avec le but de ma visite aujourd'hui.

Il n'y a pas de festival -il a lieu en juillet et nous sommes en novembre-, mais le village a d'autres atouts... Bon, force est de constater qu'en cette saison, il est un peu compliqué de trouver quelques activités. Les commerces ne sont pas vraiment ouverts, les rues sont quelque peu désertes... Là-bas, un loup hurle à la mort !!!! N'exagérons pas.
La plupart des commerces sont fermés, certes, mais les sentiers de randonnée, eux, sont accessibles toute l'année. Et PAF prends ça dans la tronche, toi l'être humain consommateur de denrées périssables dont parfois tu n'as même pas besoin.
DONC je prends encore un peu d'altitude pour me rendre dans la forêt de Coeuzon, à 584 mètres d'altitude, sept kilomètres après Ouroux-en-Morvan. Pour atteindre ce lieu, il faut emprunter quelques petites routes, puis un chemin sévèrement montant.
Quelques minutes plus tard, j'arrive au coeur de la forêt.

 

COEUZON
CIMETIERE FRANCO-BRITANNIQUE
Coeuzon, cathédrale de verdure, cimetière

J'arrive dans un haut lieu de la résistance morvandelle et française. Pendant l'Occupation (1940-1944), le Morvan abritait une trentaine de maquis. Ses caractéristiques géographiques constituaient un refuge "idéal" pour ce combat.
En empruntant le chemin allant de Coeuzon à ce lieu de recueillement qu'est le cimetière franco-britannique (également appelé"cathédrale de verdure"), j'ai pu lire différents panneaux retraçant l'histoire du plus important maquis morvandiau : le Maquis Bernard.

Coeuzon, cathédrale de verdure, cimetière, panneau          Coeuzon, mémorial maquis (58)

Fondé en 1943, il était composé de 1200 hommes début septembre 1944. A partir de juin 1944, l'Etat Major départemental de la résistance nivernaise et des parachutistes anglais du Special Air Service combattaient à ses côtés.

Coeuzon, panneau maquis (58)Le Maquis Bernard marqua profondément
la vie de toute cette région,
notamment par le soutien
apportée par la population dévouée
à la cause de ces résistants.

 

 

Après la défaite de l'armée française en juin 1940, la Nièvre est occupée par les troupes allemandes. En réponse au discours du maréchal Pétain à cesser le combat le 17 juin 1940, le Général de Gaulle lance un appel depuis Londres dès le lendemain, un appel à la résistance, refusant l'armistice et incitant la population à poursuivre la lutte contre l'occupant. La Nièvre devient alors un important refuge de résistants où se développent de nombreux maquis, 48 au total. Une ligne de démarcation est tracée le 22 juin 1940, séparant la France occupée de la France dite "libre". Elle sera supprimée le 1er mars 1943 après l'invasion de la zone sud par les troupes allemandes. Cette initiative renforce et dynamise les différents maquis. Il n'y a plus d'échappatoires. Il faut résister encore et toujours, lutter, combattre !
En janvier 1944, une trentaine de maquisards est regroupée autour de Louis Aubin, dit Bernard, en pleine Forêt Chenue. À la suite de dénonciations, le maquis est scindé en quatre groupes et dispersé aux alentours : Quarré-les-Tombes, Saulieu, Montsauche et Moux. Quelques mois plus tard, Louis Aubin et Joseph Pelletier rassemblent leurs groupes et installent le maquis Bernard à Coeuzon. La résistance s'organise en Bourgogne. Les hommes fuient le Service du Travail Obligatoire pour s'enfuir dans les maquis morvandiaux. Ce fut le cas, notamment, pour René Chaumien qui s'engagea dans le maquis après l'annonce du STO. Etil ne sera pas pas le seul: "le même jour nous étions neuf à intégrer le maquis", se souvient l'ancien résistant.

"Au maquis, René Chaumien est boulanger. Un rude travail dans le danger permanent: la nuit il faut parcourir le territoire pour aller ramasser dans les nombreux moulins entraînés par les cours d'eau du Haut Morvan la farine qui servira le jour à pétrir et cuire, dans une ferme amie de Savelot, le pain nécessaire pour nourrir 1200 hommes." GENS DU MORVAN

Les Allemands redoutent cette forêt qu'ils ne maîtrisent pas. Stationnés à Château-Chinon, ils ne risquent que de rares incursions sur le secteur entièrement contrôlé par les hommes du Maquis Bernard qui se déplacent comme des poissons dans l'eau parmi une population toute acquise à leur cause.

Coeuzon, cathédrale de verdure (58)           Coeuzon, cathédrale de verdure, cimetière

Je reste un peu dans la forêt face au cimetière militaire édifié afin d’y recevoir les corps des combattants, victimes des combats de la Libération. Il se trouve au même emplacement depuis le premier mort du maquis Bernard, Jacques Chataigneau, tué lors de l’attaque de La Verrerie (Montsauche) le 24 juin 1944.
27 tombes sont réunies dans ce cimetière : 20 résistants morts au combat et 7 aviateurs anglais abattus par la DCA.
Derrière l'alignement des croix blanches, une rangée d'urnes. L'intensité de la vie et du combat menée ici fut tellement forte que d'autres résistants et soldats anglais ont tenu à ce que leurs cendres soient déposées en ces lieux, comme André Bouquin (décédé en 2004), Arthur "Chippy" Wood (décédé en 2005),...

"Le capitaine Bernard (Louis Aubin) et le capitaine Joseph (Joseph Pelletier) étaient à la tête du maquis Bernard ; qui d’Avril à septembre 1944 compta : 1200 hommes (2 bataillons de FFI, forces Française de l’intérieur) et dès juin 1944 1 bataillon de parachutistes Anglais du SAS (Spécial Air Service), un hôpital de campagne, un terrain de parachutage , un cimetière Franco-Anglais.Il abritait l’état-Major départemental de la résistance FFI du Colonel Roche et le 1er préfet de la Nièvre M. Robert Jacquin , nommé par le Gal de Gaulle.Le parc auto a été bombardé le 9 août 1944 il était composé de 86 véhicules.Les villages voisins de Savelot et de Coeuzon ont été faits « membres d’honneur » du maquis Bernard, en reconnaissance de l’aide apportée par les habitants (de courageux patriotes) qui ont hébergé les blessés, transporté les parachutages avec des bœufs, cuit le pain des résistants.Au fond de la vallée se trouvait le 3e terrain de parachutage nom de code « FINE »équipé d’un émetteur récepteur de guidage d’avions. L’axe était balisé par 3 phares d’auto sur batterie. En juillet et août 1944 il reçut 12 parachutages nocturnes, (hommes, jeep, canons de 57, armes, munitions, essence, médicaments, évacués avec les bœuf des habitants)Dans ce cimetière de juin à septembre 1944 ont été inhumés :7 aviateurs de la RAF (bombardier abattu par la DCA Allemande)21 résistants morts au combat contre l’occupant; et venant de différents maquis." F6MIG

Au départ d'Ouroux, une randonnée (Circuit du Maquis Bernard) effectue une boucle en passant par l'ancienne gare de Coeuzon qui servit de prison sous l'Occupation, une reconstitution de cabane de maquisard, le camp des S.AS, 'l'infirmerie du camp' et enfin l'endroit où eut lieu l'embuscade du 24 juin 1944.

Je n'emprunterais pas le sentier complet aujourd'hui. Je retourne la voiture pour reprendre le chemin qui descend vers le lieu-dit, pusi je rattrape la route qui s'en va vers Montsauches-les-Settons. Et qui dit "Montsauches-les-Settons", dit "lac des Settons". Mais attention : le lac des Settons ne touche absolument pas Montsauches-les-Settons. Non parce qu'on pourrait se dire  -et c'est normal-  : "Ah ben, à Montsauche-les-Settons, il doit y avoir le lac des Settons vu qu'il y a le mot "Settons" dedans !"
Eh ben non !

Le lac se trouve à 5 kilomètres de la petite commune de 540 habitants. Au début du XXème siècle, Montsauche-les-Settons était desservie par le Tacot du Morvan, un chemin de fer à voie étroite qui reliait Corbigny à Saulieu. La fonctionnalité de cette ligne prit fin en 1939. Montsauche-les-Settons fut ensuite en grande partie détruite le 25 juin 1944 par les troupes allemandes qui se retiraient du Morvan. Elle fut reconstruite par la suite, mais durant cet évènement tragique, toute la collection communale des registres paroissiaux détenue en mairie depuis la Révolution française disparut en fumée.
Je me lance en direction du lac afin d'y retrouver mon père, Daniel, pour notre traditionnelle randonnée d'automne. Cette année, nous avons décidé de faire le tour du lac des Settons. Le parcours sera beaucoup moins long et moins difficile que les années précédentes.
En fait, notre objectif primordial est...

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous verrons quel est cet objectif bien mystérieux que Daniel et Jénorme se sont fixés en voulant faire le tour du lac des Settons.

 

 


BAYONNE, à la recherche des fresques du festival Street Art Point de Vue, périple 1 (64)

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Après le succès de la première édition l’an dernier, Spacejunk Art Centers a lancé la seconde édition du Festival de street-art Points de Vue dans les rues de Bayonne du 17 au 21 octobre dernier. Pendant 5 jours, 20 artistes internationaux sont ainsi venus peindre leurs fresques sur différents murs de la ville basque.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Alors, où qu'on en est là ?

Le Beaujolais nouveau est arrivéL'actualité de ces derniers jours est dense,
et pas seulement parce que le Beaujolais Nouveau est arrivé
avec son cortège de pains, de charcuterie, de fromages
et d'haleine qui sent le pneu...

 

Ces derniers jours sont surtout agités sur les routes et ronds-points des villes de France, de Navarre et des Dom Tom (surtout La réunion) grâce à la présence des gilets jaunes. Ces derniers ont installé et installent encore des barrages ici et là pour sensibiliser l'opinion publique sur cette politique suivie par le gouvernement depuis quelques mois. Une politique qui entretient les très grosses richesses des uns pour affaiblir encore d'avantage la "pauvreté" des autres.
Oui, c'est la merde ! La hausse des taxes sur les carburants, la baisse du pouvoir d'achat, l'augmentation du prix des denrées alimentaires, l'ISF supprimé, la baisse du régime des retraites,...


Gilet jaune et champion du mondeMais eh oh, il y a quatre mois, n'oublions pas que les Français descendaient aussi dans la rue pour fêter la victoire des millionnaires en short lors de la coupe du monde des sponsors.
Ce paradoxe m'intrigue.
Bien sûr qu'il faut prendre les moments de joie et de partage, mais n'y a-t-il pas là un abus ?

 

 

 

 

Pourquoi des joueurs de foot peuvent-ils être rémunérés à coups de millions d'Euros pour taper dans un ballon alors que leurs spectateurs payent une place à 30 euros minimum après avoir acheté un maillot à plus de 70 euros ?
Comble de ce paradoxe, l'émission Envoyé spécial a révélé que certains joueurs d'une autre équipe étaient même payés pour applaudir leurs supporters... et pas au SMIC.

Joueurs payés pour applaudir

Perte des repères financiers. Autant d'argent ici, et si peu ailleurs ! Une information récente, -l'arrestation pour fraude fiscale présumée de Carlos Ghosn, PDG de Renault, touchant 45 000 euros de salaire par jour-,  n'a fait que confirmer le dégoût des gens pour les grands patrons, qui semblent en vouloir toujours plus.

Dessin Mykaia
Dessin : Mykaïa Tramoni Caparros

Pourquoi tant de différences salariales ? Comment en est-on arrivé là ? Un patron touchant 45 000 euros par jours pendant qu'un employé lambda de chez Renault touche 1500 euros par mois ?

 

ATTENTION ENCHAÎNEMENT :
dessin → fresques !
Fresques → Festival street art Point de vue !

PAF !

 

Eh oui, je en sais pas si tu te souviens, l'année dernière, nous nous étions lancés à la recherche des différentes fresques et créations artistiques effectuées lors de la première édition du festival Street art Point de vue organisé par le centre d'art Spacejunk de Bayonne. Périple que tu peux retrouver en cliquant sur : BALADE ET STREET ART POINT DE VUE.

Bayonne, Street Art Point de vue, détails (64)_001Bayonne, Street Art Point de vue, détails (64)_003Bayonne, Street Art Point de Vue, fresque (64)Bayonne, Street Art point de vue, fresque Dourone (64)

Bayonne, Street Art point de vue, fresque Sismikazot (64)Bayonne, Street Art Point de Vue, fresque, DEIH (64)Bayonne, Street Art Point de Vue, fresque, RNST (64)Bayonne, Street Art Point de Vue, fresque, Sebas Velasco Xabier Anunzibai (64)

Mais le festival, ce n'est pas que cela. Ce sont aussi des rencontres, des initiations, des expositions, des concerts, des films, des conférences, des jeux,... Tout ceci dans le but aussi "de diffuser les artistes et les héritiers de la contre-culture internationale.", comme le rappelle Alban Morlot, directeur du Spacejunk Art Center. Mais est-ce toujours évident de créer une dynamique artistique dans une ville, notamment comme celle de Bayonne ?

"Aujourd’hui la ville manifeste son intérêt pour cet événement par un soutien important pour le faire évoluer. Mais il faut des étapes car du street art au Pays basque n’est pas forcément quelque chose qui coule de source. Il y a une histoire du graffiti très intéressante, mais de làà l’institutionnaliser il y a un cap important à franchir. C’est une belle région qui n’avait peut-être pas besoin de sortir de sa zone de confort pour être attractive. Mais des problématiques de grandes villes se posent aujourd’hui aux principaux centres urbains du littoral, avec une sociologie qui a beaucoup évolué et entraîné dans son sillage de nouvelles attentes, y compris culturelles. Avoir un centre d’art Spacejunk sous la main à ce moment  là s’est avéréêtre une aubaine !"ALBAN MORLOT pourKINDABREAK

Cette année, seconde édition de cette magnifique initiative qui permet de jumeler art et découverte d'une ville car, oui, pour trouver les fresques, il faut marcher, chercher, parfois se perdre dans Bayonne. Dans tout Bayonne ! Du petit Bayonne au Grand Basque, du Nord au Sud, de l'Ouest à l'Est en passant par le centre ! Petites rues et grandes avenues ! Centre-ville et quartiers périphériques !

"C’est aussi gratifiant de voir tous les jours des personnes s’arrêter devant les œuvres, prendre des photos, partager un moment en famille et faire des détours dans des quartiers périphériques pour chasser une œuvre de tel ou tel artiste. On sent qu’il y a un engouement spontané pour ce type de pratique artistique, car elle est accessible au plus grand nombre et s’impose dans le paysage publique avec bienveillance."ALBANMORLOT pourKINDABREAK

Le Street art Point de vue festival organisé par le centre d'art Spacejunk ne fait pas de préférence et ne tente pas d'amener le touriste à découvrir seulement une fois de plus les rives de la Nive, les couleurs rouge et blanche des façades du Petit Bayonne, les arcades des chocolatiers de la rue Port Neuf, les alentours de la cathédrale Sainte-Marie,... Cette quête aux différentes fresques m'a ainsi une nouvelle fois permis de me rendre dans des quartiers de Bayonne que je ne connaissais pas.

Pour être sûr de ne rien louper, il est important de se munir d'une carte-plan répertoriant les lieux où ont été peintes les fresques avec le nom des artistes.

plan


Cette année, ce n'est pas moins de 20 artistes internationaux qui sont venus colorer les murs de la ville.
"Je construis le line-up en fonction des murs. C’est un contexte, une forme, une histoire qui va me conduire à sélectionner un artiste que j’ai déjà en mémoire. Il m’arrive de vouloir travailler avec un artiste en particulier, mais tant que je n’ai pas le support qui lui permettra d’exprimer pleinement son talent, je ne le contacte pas. Ça demande de connaître assez bien les artistes, leurs attentes… C’est un métier !"ALBAN MORLOT pourKINDABREAK

Je voulais me rendre sur ces lieux à vélo ; cela permettait ainsi de faire un peu d'exercice, de découvrir au mieux la ville, d'avoir une plus grande liberté de mouvement et de moins polluer. Mais... eh... Bayonne, c'est pas plat ! Bon Ok, autour de la Nive et de l'Adour, c'est bien, c'est agréable, mais si tu veux monter vers les Hauts-de-Sainte-Croix ou Beyris-Saint-Amand, eh bien il y a du dénivelé ! J'ai donc pris la voiture et le GPS après m'être concocté un parcours.

 

FESTIVAL STREET ART
POINT DE VUE 2018

Les fresques
affiche

Je commence mon aventure par l'avenue du Capitaine Resplandy, au numéro 22.
Difficile de louper l'oeuvre réalisée par l'artiste Mantra.

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Mantra (64)

Il s'agit d'un portrait de la femme de Mantra, Véra, elle aussi artiste. Peint dans des tons sépia évoquant une certaine nostalgie parce qu'il aurait aimé qu'elle soit avec lui à Bayonne pour le festival. Le mur était une surprise pour elle qui ne connaissait pas ce projet. Elle a adoré.

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Mantra

Ce portrait géant fait "écho"à celui que l'on peut voir quelques mètres plus loin, réalisé l'année dernière par Sismikazot.

Bayonne, Street Art point de vue, fresque Sismikazot             Bayonne, Street Art point de vue, fresque Sismikazot

Le plan du festival indique qu'il y a une autre fresque un peu plus loin, au n°11 de l'avenue, mais je ne trouve rien.

Je reprends la route en direction du centre-ville de Bayonne, et plus précisément du Petit Bayonne.
Après m'être garé au parking des allées Boufflers, je me plonge dans les petites rues et ruelles de Bayonne dans le but de rejoindre la place Patxa. Mais au passage, je vais marquer un arrêt dans la rue des Visitandines puisque le collectif Anonymouse a laissé son empreinte. J'arrive rue des Visitandines. Je remarque de suite cette fresque très basque.

Bayonne, rue des visitandines, graf (64)

Vu son "engagement" et son état quelque peu abîmée par le temps, je ne pense pas que cela soit cette oeuvre que je cherche pour le festival Street art Point de Vue 2018. Mais cela fait partie de l'art de la rue avec ses couleurs et ses revendications. Herriak Bizi behar du peut être traduit par Le pays doit vivre. Pour en savoir plus et comprendre ce que cela signifie, tu peux aller lire ce texte de Xiberoa : Herriak bizi behar du.
Il doit y avoir autre chose à voir dans cette petite rue dont je m'interroge sur l'origine du nom. Visitandines ? Allons voir le dictionnaire.

VISITANDINES
1) Une visitandine est une sœur de l'Ordre de la Visitation de Sainte-Marie.
2) Une visitandine est l'ancêtre du financier, une pâtisserie française à base de poudre d'amandes et de blancs d'œufs.

Ah ouais, pas pareil, là, hein !
Bon eh oh, ça m'énerve c'te rue ! Je suis sûr qu'il y a quelque chose. J'avance, je tourne, je traverse la route... non pas pour trouver du boulot... je regarde devant, derrière, en haut, à gauche, à droite, puis en bas...

Ah !
Devant, en bas !
Y'a un truc là !
Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Rue des Visitandines, par Anonymous

Tu as vu ?
Non ?
Approchons-nous !
Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Rue des Visitandines, par Anonymous (64)

Encore plus près !
Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Rue des Visitandines, par Anonymous

Magnifique travail de délicatesse et de finesse pour reproduire deux commerces.

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Rue des Visitandines, par AnonymousMe voyant prendre des photos de l'oeuvre en m'allongeant par terre, une passante du quartier me dit : "Et la nuit, l'intérieur des petites boutiques s'éclaire. C'est magnifique."

Cette oeuvre est réalisée par Anonymouse qui ne sont pas un, mais plusieurs artistes composant un collectif suédois. Ils cassent avec le gigantisme des autres fresques réalisés lors du festival. Leur "spécialité" : réaliser des échoppes miniatures à partir d'objets récupérés (boutons, allumettes, morceaux de canettes, abat-jour, timbres...).

"C’est tellement génial d’imaginer un monde parallèle au nôtre où les souris pourraient vivre juste un peu à l’écart des regards indiscrets."ANONYMOUSE

Un vrai petit monde poétique de lilliputiens. AnonyMouse, petit monde de souris, dont on reconnait la signature par ce mini tag sur la droite de l'échoppe.

Je reprends mon périple pédestre urbain pour rejoindre la place Patxa où se trouve une autre fresque, plus grande peut être cette fois-ci, réalisée par Reskate Studio.
Au bout de la rue des Visitandines se trouve la place Patxa, facilement reconnaissable à son identité basque prononcée sur les murs qui l'entourent. Il y a beaucoup de fresques, de tags, mais ceux-ci n'ont pas non plus été réalisés pendant le festival.
Ici, les murs ont la parole, comme lieu de militantisme. Autrefois place du Trinquet, la place a été'rebaptisée' Place Patxa dans les années 1980 par des militants anarco-abertzale. Le groupe n’est plus, mais la dénomination est restée. Patxa, diminutif du mot Patxaran -cet alcool basque fait à partir de la macération de prunelles sauvages dans de l'alcool anisé- , avait la réputation pour certains du quartier d'être un groupe "antifasciste, antiraciste, antisexiste... antitout".
Je m'arrête devant une fresque qui me rappelle quelque chose.

Bayonne, place Patxa, graf (64)Asteirx-et-Obelix

Elle a été réalisée en 1993 et fait référence à une célèbre image de la bande dessinée "Astérix et Obélix" : les autorités française et espagnole regardent le Pays basque à la loupe, elles y voient des symboles d’insoumission.
Je fais le tour de la petite place enclavée carré. beaucoup d'écrits et d'autres peintures sur les murs, mais je ne vois pas de fresque susceptible d'avoir été réalisée il y a quelques semaines. Celle-ci a été réalisée par Reskate Studio, collectif basque et catalan. Influencé par la culture populaire et le graphisme, leur travail véhicule un message qui évolue selon l'éclairage. Autrement dit : la fresque est différente le jour et la nuit grâce à l'utilisation d'une peinture en photoluminescence.
Ben merde : je ne la vois pas le jour ! Peut être faut-il que j'attende la nuit ? Je regarde un peu partout. Je ne trouve rien.
Ce n'est qu'en consultant le site du festival un peu plus tard que je découvrirai la fresque. Elle se trouvait bien plus haut que là où je regardais.

Reskate Studio
Photo : Reskate Studio

Je continue.
Il me faut quitter le Petit Bayonne pour rejoindre l'autre rive de la Nive. De la place Patxa, j'emprunte plusieurs rues qui, à l'heure où je passe, sont calmes. Cela me permet d'apprécier la beauté des devantures de leurs commerces.

 

RUE PANNECAU
Bayonne, rue Pannecau, Devanture salon de coiffure (64)

Bayonne, rue Pannecau, Devanture du bar Le cooloir, (64)       Bayonne, rue Pannecau, Devanture du restaurant Funkytchen (64)


Je coupe par la petite rue Charcutière.
Bayonne, rue Charcutière, mur et tags (64)         Bayonne, Rue des Cordeliers, devanture du bar Massaï Café (64)

 

RUE DES CORDELIERS
Bayonne, Rue des Cordeliers, Devanture de l'atelier de sérigraphie Pott (64)
          Bayonne, Rue des Cordeliers, Devanture de l'institut culturel basque Errobi Kanta (64)Bayonne, Rue des Cordeliers, devanture du restaurant Xapatan (64)           Bayonne, Rue Pelletier, devanture du bar le Txalupa (64)Bayonne, Rue des Cordeliers, devanture bar La pétrolette t(64)

Pour la peinture sur le rideau du bar La pétrolette, je pense au dessinateur Edika.

albumalbumalbumalbum

Au bout de la rue des Cordeliers, c'est la Nive et ses berges. Dans l'eau de la rivière qui n'est pas encore soumise aux flux et reflux des marées, les immeubles bayonnais se mirent.

Bayonne, vue sur les quais de Nive

Bayonne, vue sur les quais de Nive (64)           Bayonne, vue sur les quais de Nive, les halles (64)


Depuis le quai Galuperie,

vue sur la cathédrale Sainte Marie.
Bayonne, vue sur les quais de Nive, cathédrale (64)

Sur le quai Galuperie,
scooter et fresque.
Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, quai Galuperie (64)


Je traverse la Nive par le pont Marengo, construit en 1857. Son nom célèbre la victoire italienne de Napoléon 1er face aux Autrichiens en 1800. Je remonte la rue de l'Argenterie ne direction de la cathédrale Sainte-Marie, puis la place d'Espagne, puis la rue Pasteur, puis la rue Deluc, puis la Montaut, puis la rue des Prébendes, puis la rue dces Gouverneurs... à la recherche de la rue Albert 1er avec mon GPS.

Bayonne, rue Argenterie (64)

Bayonne, la cathédrale Sainte Marie, vue de rue Montaut (64)              Bayonne, Rue d'Espagne, devanture du magasin de jouets Bayonne Circus (64)

Écoute : ça m'aura fait faire un beau petit tour de la cathédrale et de la partie Ouest du centre-ville, mais ce n'était pas du tout par là que se trouve la rue Albert 1er que je finis par trouver quelques kilomètres plus tard. C'est au croisement avec la place Jacques Portes que je découvre la fresque réalisée par Taroe.

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Rue Albert 1er, par Taroe

De son vrai nom Nicolas Materson, Taroe est un Bayonnais, né en 1981. Pur produit de la "street culture", autodidacte et passionné, il a façonné son art dans la rue, sur les murs des hangars désaffectés, les wagons de train… Il poursuit une œuvre qui emprunte aux codes de la pop culture sur le thème de la jungle urbain. Il a également réalisé une fresque à la plage du Port-Vieux de Biarritz.

 

De la rue Albert 1er, je dois me rendre à la place de la Liberté, au café du Théâtre, où doit se trouver une oeuvre de Udatxo.
Malheureusement, je n'ai rien vu... si ce n'est cette saloperie de trambus à la con, fièrement exposée sur la place de la Mairie.

Bayonne, présentation trambus (64)

Oui, je n'aime pas le trambus ! Cela fait plus d'un an que Bayonne-Anglet-Biarritz est en travaux pour recevoir ce truc quine servira à rien. Ici, nous n'avons pas la mentalité transport en commun. La ville est trop petite et les gens habitent en campagne. Qu'est-ce que tu veux qu'on se fasse chier à payer un ticket de parking, puis un ticket de trambus pour aller bosser ou faire nos courses ?! La vie est assez chère comme ça !"Je suis trambus"... Il faut dire que "Je suis celui qui vous casse les couilles en bloquant la circulation dans Bayonne et Biarritz" ne tenait pas sur la carlingue de ce suppositoire géant qui stoppe le transit urbain. Allez, je vais rejoindre ma voiture au parking des Allées Boufflers en repassant par le Petit Bayonne et la rue Bourgneuf où je passe devant la belle vitrine du bouquiniste Kontrapas, ainsi que devant une plaque apposée au-dessus de l'association humanitaire Euskadi Sénégal.

Bayonne, Rue Bourgneuf, devanture du bouquiniste Kontrapas (64)            Bayonne rue Bourgneuf plaque (64)

"Et quelle est cette plaque", me demanderas-tu. Hein ? Hein ? Hein ? Mais si ! Pourquoi est-elle là ? Que s'est-il passé dans cette rue ? Qui est né, qui est mort ? Qui a été exécuté ? Hein ? Hein ? Hein ?

Rapprochons-nous.
Bayonne, rue Bourgneuf plaque (64) 1
Eh oui !

Alors, bon, eh : ok, on est là pour voir des fresques, de l'art, tout ça, mais ça n'empêche tout de même pas de faire une petite pause Histoire et sciences quand on tombe sur une annonce comme celle-ci.
Personnellement, je ne sais qu'une chose de la quinine, c'est qu'il y en a -ou avait- dans la boisson baptisée Gini. Ne pas confondre avec le coefficient de Gini qui est utilisé pour mesurer l'inégalité des revenus dans un pays. Le Gini était une boisson gazeuse à base de citron. Je ne crois pas qu'elle existe encore... Hein ? Ah si, ça existe encore ? Ah bon. Elle faisait partie de ces boissons soda gazeux avec plein de sucre que l'on buvait dans les années 1980 avec les Ricqlès, Force 4, Brut de pomme, Canada dry, Banga et autres Atlon. C'est Gainsbourg qui avait réalisé les premières publicités télévisuelles pour Gini avec un slogan "La plus chaude des boissons froides".

Ah oui, j'avais oublié. Pierre Cosso, acteur de La boum 2... Ménage à trois, c'est pas grave du moment qu'il y ait du Gini... Bon...
Je me souviens également que ma tante ne pouvait pas boire de Gini car elle était allergique à cette même quinine. Elle se mettait à gonfler à la moindre gorgée avalée par inadvertance. Mais sinon, à part donner un goût amer au Gini, à quoi sert la quinine découvert par ce Bertrand Pelletier né au 30 rue Bourgneuf, le 31 juillet 1761 ?

QUININE :"La quinine est un alcaloïde naturel antipyrétique, analgésique et surtout, antipaludique. Extraite du quinquina, un arbuste originaire d'Amérique du Sud, elle était utilisée pour la prévention du paludisme (ou "malaria") avant d'être supplantée par ses dérivés, quinacrine, chloroquine, et primaquine. La quinine peut également soulager les crampes musculaires et réguler le rythme cardiaque."WIKIPEDIA

De la rue Bourgneuf, je rattrape la rue des Jacobins jouxtant la paroisse Notre-Dame-de-l'Assomption. Les arbres entourant l'édifice ont revêtu leurs couleurs d'automne.

Bayonne, rue des Jacobins, automne

Les feuilles tombées se sont déposées de façon aléatoire sur les trottoirs, leur donnant une touche artistique naturelle.

Bayonne, rue des Jacobins, automne

Je retrouve le parking des allées Boufflers. Je reprends la voiture. Direction la prochaine fresque qui a été réalisée dans le sud de Bayonne, place du Polo Beyris.

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous quitterons le centre-ville de Bayonne, très touristique et très connu, pour nous aventurer vers un Bayonne plus lointain....

 

 

 

BAYONNE, à la recherche des fresques du festival Street Art Point de Vue, périple n°2 (64)

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Dans l'épisode précédent, nous avons commencéà parcourir les avenues, rues et ruelles de Bayonne à la recherche des fresques réalisées lors de la seconde édition du festival Street Art Point-de-vue organisé par le centre d'art Spacejunk. Après bien avoir arpenté le quai Resplendy, le Petit et Grand Bayonne, nous allons prendre un peu plus large vers des contrées moins connues de la ville basque.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 
Et nous poursuivons cette aventure urbaine originale à la recherche des oeuvres créées ici et là dans les différents quartiers et sites de la ville bayonnaise.

Toujours muni de mon plan...
plan
...je quitte le parking des Allées Boufflers,
situé sur les rives de l'Adour,
pour prendre la direction de la place du Polo Beyris.
plan


Quatre kilomètres plus tard, j'arrive sur la place.
Quelques magasins forment un carré commerçant. Un fond de façade d'immeuble, c'est là que l'artiste Remy Uno a composé sa fresque.

QUARTIER POLO BEYRIS

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Place du Polo Beyris, par Remy Uno              Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Place du Polo Beyris, par Remy Uno

"Peintre marseillais, street artiste et skateur, ayant débuté dans les années 1990 avec le graffiti, il raconte aujourd'hui des histoires, des moments de vie intime mettant en scène des corps, des visages, colorés et saccadés."POINT DE VUE FESTIVAL
Son travail s’articule essentiellement autour du portrait et de l’intime, à travers des visages et des corps colorés et saccadés.

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Place du Polo Beyris, par Remy Uno (64)

D'un point de vue géographique, le quartier du Beyris est situéà l'extrémité ouest de Bayonne, sur un coteau qui descend du plateau de Parme vers l'Adour. C'est un point culminant entre Bayonne et l'océan. Le coteau est riche en sources et en ruisseaux. Ces derniers convergent vers l'Adour en empruntant les parties basses à l'est et à l'ouest du quartier où se trouvent les barthes.
Polo Beyris a connu plusieurs visages et son Histoire est multiple, comme nous le raconte le siteMVC Polo Beyris.
Quelques extraits.

POLO BEYRIS, UNE HISTOIRE DE QUARTIER
"En basque, Ibai une veut dire zone de rivière. Ce serait l'origine du nom de Bayonne.
Au Moyen Age, les hauteurs de Beyris sont couvertes de bois et de landes, mais il existe déjà quelques fermes. (...)
Aux XVème et XVIème siècles, on raconte que les bois du coteau du Beyris sont plutôt mal famés. Des bandits armés d'arquebuses s'y cachent. Plusieurs meurtres sont signalés dans le secteur du moulin d'Aritxague. (...)
Au XVIIème siècle, Beyris se partage entre zones boisiées et parcelles cultivées sur le coteau avec des vergers dans les barthes. Une grande maison est construite près de la tour de guet. Elle est appelée Maison Beyris (aujourd'hui Villa Pia). Pour certains, Jean de Béris était Maitre des Hautes oeuvres à Bayonne, c'est à dire qu'il exerçait la fonction de bourreau. (...)
Au XVIIIème siècle, plusieurs fermes occupent l'espace du coteau. Les bois sont encore nombreux, mais ils reculent progressivement devant les paturages, les cultures et les vignes. La tour de guet est détruite et la maison Beyris devient une très belle demeure appelée Chateau Beyris. Un château que choisit Napoléon en 1808 pour accueillir Godoy, le premier Ministre du Roi d'Espagne. (...)
Vers 1850, Beyris est toujours habité par des paysans qui vivent toujours d'élevage et de cultures. Quelques grosses maisons bourgeoises appartenant à des notables bayonnais apparaissent. Et sous Napoléon III, le développement de Biarritz va entraîner la contrée de Beyris dans l'aventure urbaine. A partir de 1879, le tout nouveau tramway à vapeur "Bayonne lycée Biarritz" favorise la formation de noyaux de peuplement. Idéalement placé entre Bayonne et Biarritz, l'Histoire de Beyris va s'accélerer. (...)
L'urbanisation commence vraiment au début du XXème siècle avec l'arrivée d'Etienne Balsan. Aristocrate fortuné, ancien officier de cavalerie, grand amateur de chevaux, amant de Coco Chanel et surtout grand affairiste, il s'installe dans la région où il peut accroître sa fortune en pratiquant la spéculation financière.
Etienne Balsan sait que l'armée lâche son emprise sur les terrains qu'elle possède tout autour des remparts de Bayonne. La ville les achète pour aménager des lotissements destinés à des gens fortunés. Balsan décide de réaliser lui aussi un lotissement pour ce même public et achète pour cela des terres sur le coteau de Beyris. (...)
C'est ainsi qu'au début du XXème siècle naît le quartier du Beyris entre la RN10 et l'avenue des Platanes (actuelle avenue du Dr Gaudeul). Mais ses résidents se plaindront assez vite de sa mauvaise gestion (voirie dégradée, éclairage insuffisant, ramassage des ordures inexistant,...). Pour remédier à ce problème, la ville lui attribuera régulièrement des subventions. C'est le début de l'avneture des spéculateurs fonciers ! De plus en plus de maisons aux styles imposants et de grandes villas néo-basques s'implantent sur la partie haute de Beyris. En 1922, Balsan achète un terrain pour créer un jeu de polo qui va attirer les riches touristes en villégiature à Biarritz. Le Duc de Windsor et le roi d'Espagne Alphonse XIII viennent à Beyris pour s'entraîner au polo. En 1925, Balsan crée un autre lotissement en bas du coteau, en empiétant sur les barthes : c'est le bas-Beyris. En revanche, le Petit Beyris entre Villa Pia et l'Aritxague est considéré alors comme un "quartier déshérité peuplé de petites gens et de petits ouvriers". (...)
En 1937, la ville achète le terrain de polo à Balsan pour édifier le Collège de Jeunes Filles dont le projet date de 1923. Mais le terrain ets réquisitionné en 1938.
Beyris semblait promis à un avenir comparable à celui des quartiers nouveaux de Bayonne, mais les évènements dramatiques de la Guerre Civile en Espagne et de la Seconde Guerre Mondiale vont changer cette destinée. (...)

De 1939 à 1947, Beyris devient synonyme de drames et de souffrances pour des milliers de personnes.
Début 1939, la chute de Barcelone entraîne la fuite d'un demi-million de républicains espagnols qui tentent de trouver refuge en France. Peu enclin à accueillir de nouveaux 'étrangers', la France parque les hommes dans des camps alors que les femmes, enfants, vieillards et invalides sont envoyés aux quatre coins du pays. (...)
En 1939, les box à chevaux du terrain de jeu de polo sont réquisitionnés pour héberger des réfugiés républicains espagnols entrés en France par les Pyrénées Orientales. Ces femmes, enfants, vieillards et invalides sont entassés par centaines, couchés à même la paille, sans possibilité d'aller hors de l'enceinte.
Fin septembre 1939, "le centre d'hébergement" est fermé. Les 260 femmes et enfants sont ramenés de force à la frontière espagnole.
Après la défaite de mai-juin 1940  -qui se solde par la signature de l'Armistice et le début de la Collaboration- , un million et demi de soldats sont faits prisonniers, dont 80000 provenant de l'empire colonial (Maghreb, Afrique, Indochine, Antilles, Madagascar,...). Ils sont emmenés en Allemagne, répartis dans les stalags, mais, très vite, les autorités nazies décident de renvoyer les prisonniers coloniaux en France où sont construits en hâte des "frontstalags" dans toute la zone occupée.
En 1941, les Allemands construisent les baraquements du Frontstalag 222 destinéà la détention des soldats maghrébins et africains enrôlés dans l'armée française ("Les Indigènes").
En 1944, le Camp du Polo reçoit des prisonniers politiques français accusés de collaboration. A partir de 1945, le camp entier est utilisé pour recevoir entre 500 et 1000 prisonniers allemands, répartis sur différents chantiers de déminage de la Côte Basque et Landaise, et ce jusqu'en 1947.
En 1946, la ville tente de récupérer le terrain du Polo pour aménager soit un quartier résidentiel destinéà de "belles villas" soit un cimetière. Face à la crise du logement, elle choisit d'utiliser les baraquements du camp pour loger des habitants. Mais, après démantèlement du camp, le terrain est finalement louéà un centre équestre. (...)
En 1951, dans le secteur Saint Amand, on assiste à la naissance d'un quartier entièrement construit par les habitants eux-mêmes : les Castors.
Puis, en 1959, répondant à une forte demande, la ville décide de construire un ensemble de logements HLM pour les personnes qui viennent du Pays Basque ou qui vivent dans des taudis du centre-ville. Un an plus tard est posée la première pierre de ce quartier neuf portant le nom du Polo et qui réunit immeubles et petites maisons. Une autre façon de vivre la ville est née. Le génie des architectes a été d'organiser ce quartier neuf autour d'un grand espace vert et de mixer les types d'habitat collectifs et individuels de façon àéviter l'effet de masse qui, ailleurs et à la même époque, a créé des cités inhumaines à la périphérie de plusieurs villes. (...)
Très vite après l'inauguration, les habitants du Polo vont s'activer pour mettre en place une société basée sur la solidarité et le partage. (...)" MVC POLO BEYRIS

 

Je reprends la route.
Prochaine destination : la rue Georges Bergès. Plus au nord, non loin du quartier des arènes.
C'est ici que Landroïd a laissé son empreinte.

RUE GEORGES BERGES

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Poste électrique revisité par Landroid (64)

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Poste électrique revisité par Landroid, (64)           Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Poste électrique revisité par Landroid,

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Poste électrique revisité par Landroid,

Graffeur bordelais, Landroïd, de son vrai nom Landry Munoz, détourne le mobilier urbain et développe des oeuvres en trois dimensions.
Néà Sarlat en 1988, il découvre le graffiti à son arrivée à Bordeaux à 13 ans. Il s’oriente ensuite vers le graphisme. Soucieux du détail, de l’infiniment grand à l’infiniment petit, ses recherches portent sur les fractales et les mécanismes de l’univers.
Il se passionne également pour les maquettes interactives. Sa production s’inspire pour beaucoup de la culture américaine des années 80 et 90 qu’il "consommait" insatiablement durant son enfance. Il fait partie desVivres de l'art, la résidence artistique desBassins à flotbasée à Bordeaux.
Ici, pour le festival Street Art Point de vue, il s'est approprié un poste électrique pour en faire un petit chalet aux effigies basques (croix et paillasson). Étonnante présence au milieu des immeubles blancs de ce quartier.

 

Je traverse à présent l'Adour par le pont rouge Henri Grenet, puis je suis le fleuve par le quai de Lesseps. Je me gare dans la rue Sainte Ursule, séparée du quai par de grands bâtiments abandonnés autrefois occupés par le CCAS. Une petite ruelle étroite permet de rejoindre le quai. A son entrée, un graf d'araignée domine.

Bayonne, quai de Lesseps, ruelle, graf (64)

Bayonne, quai de Lesseps, ruelle, graf

A quelques mètres, un dessin énigmatique...
Bayonne, quai de Lesseps, ruelle, dessin (64)

 Mais c'est au bout du quai que se trouvent deux fresques qui m'intéressent et qui ont été réalisées par Deuz.

 

QUAIS DE LESSEPS

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, quai de Lesseps, ancien CCAS, par Deuz

"Originaire de Marseille, Deuz se passionne très tôt pour le dessin et découvre avec lui, le graffiti et la bande dessinée. Influencé par ces deux univers, il commencera par faire du graffiti dans les rues de Marseille au milieu des années 90. A l’âge de 17 ans, il visite le musée Picasso à Paris et son désir de devenir artiste s’installe définitivement. Déterminé, il passe donc une Maîtrise en arts appliqués, ainsi qu’un BTS design et un DEUG d’arts plastiques, afin de faire de sa passion son métier. Deuz enseigne ainsi les arts appliqués depuis 2004 et s’épanouit parallèlement en tant qu’artiste. Il développe au fil des années un style purement figuratif. A l’aide du crayon, du stylo à bille, de l’aquarelle, de la bombe aérosol et de marqueurs Posca, il réalise des portraits, d’africains pour la plupart, inspirés de la culture Hip-hop et qu’il appelle familièrement ses "tronches".
Plus qu’une référence musicale, le hip-hop est pour lui une source d’inspiration culturelle et un compagnon de dessin à part entière. La musique fait partie intégrante de sa démarche créative : elle stimule l’artiste lorsqu’il dessine et lui soumet les titres de ses œuvres. Travailler le portrait est pour lui une évidence, car celui-ci s’adresse directement au spectateur, il communique avec lui. Chacun de ces visages est réaliséà partir d’une photographie et choisi pour son originalité, sa beauté, sa laideur ou son expressivité, puis c’est un véritable dialogue graphique qui s’installe entre Deuz et son modèle. Plutôt que de rechercher la ressemblance absolue, l’artiste essaie de capter le caractère et les émotions du personnage qu’il dessine pour les retranscrire avec sa propre sensibilité, laissant une ride, une expression, un regard, percer le mystère de ces "tronches". Touché par les thèmes de la discrimination sous toutes ses formes, l’artiste crée d’abord par plaisir, même s’il apprécie l’idée que chacun puisse interpréter différemment son travail, y lire une histoire ou y comprendre un message. Depuis maintenant plusieurs années, l’effervescence de sa créativité ne cesse de le porter vers de nombreuses expositions et collaborations, et ce, à l’échelle nationale et internationale."DEUZ

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, quai de Lesseps, ancien CCAS, par Deuz (64)

Le choix de telles fresques à cet endroit n'est pas fortuit.
En effet, depuis le 29 octobre 2018, les anciens locaux vides du CCAS servent de lieu d'accueil pour les migrants en transit. Ces locaux sont mis à la disposition de l'association Diakité qui s'organise pour permettre à ces jeunes hommes, à ces jeunes femmes parfois avec enfants de s'abriter, manger, récupérer un peu avant de continuer la route vers le nord de l'Europe.
Il y a quelques années, il était prévu d'aménager une partie des quais à hauteur de l'ancien cinéma "L'autre cinéma" pour en faire un pôle culturel et artistique. Pas de nouvelles.

 

"Il n’y a aucun thème imposé. J’invite des artistes pour ce qu’ils ont à nous proposer. Nous recevons beaucoup d’étrangers alors je leur parle systématiquement du territoire, son histoire, pour les sensibiliser à la culture locale. Ils sont libres ensuite d’interagir avec les habitants, le quartier, etc."ALBAN MORLOT, directeur du Spacejunk Art Center de Bayonne

 


Et puisque nous parlons de cinéma, je prends maintenant la direction du cinéma L'Atalante.
Je longe un peu l'Adour, puis passe devant les multiples travaux occasionnés par la mise en place du trambus à hauteur de la gare Saint-Esprit pour ensuite aller me poser vers l'école Jules Ferry, rue de L'Esté.

RUE DE L'ESTE
Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Ecole Jules Ferry, rue de l'Esté, par Untay (64)

Réalisée par Untay, cette fresque s'inspire de la chansonWonderful Life de Black.
Baséà Tel Aviv,Untay, de son vrai nom Boaz Side, est né en 1985. Tatoueur-muraliste-illustrateur, il se détermine comme répandant l’amour dans le monde. Il s’inspire de la musique, du graffiti, du design, de la scène grunge, et aussi de l’environnement naturel dans lequel il vit mais également des artistes expressionnistes comme Egon Schiele et Gustav Klimt.

Juste en face de la rue et de la fresque
en suivant les empreintes blanches
d'un mystérieux chien invisible...
Bayonne, rue de l'Esté, pattes (64)
...la belle devanture du cinéma L'Atalante
s'affiche.
Bayonne, rue Denis Etcheverry, l'Atalante (64)

Deux très bons films sont présentés : Heureux comme Lazzaro d'Alice Rohrwacher et En liberté ! de Pierre Salvadori.

HEUREUX COMME LAZZARO
L'HISTOIRE : Lazzaro, un jeune paysan d’une bonté exceptionnelle vit à l’Inviolata, un hameau restéà l’écart du monde sur lequel règne la marquise Alfonsina de Luna. La vie des paysans est inchangée depuis toujours, ils sont exploités, et à leur tour, ils abusent de la bonté de Lazzaro. Un été, il se lie d’amitié avec Tancredi, le fils de la marquise. Une amitié si précieuse qu’elle lui fera traverser le temps et mènera Lazzaro au monde moderne.

 

EN LIBERTE !
L'HISTOIRE : Yvonne jeune inspectrice de police, découvre que son mari, le capitaine Santi, héros local tombé au combat, n’était pas le flic courageux et intègre qu’elle croyait mais un véritable ripou. Déterminée à réparer les torts commis par ce dernier, elle va croiser le chemin d’Antoine injustement incarcéré par Santi pendant huit longues années. Une rencontre inattendue et folle qui va dynamiter leurs vies à tous les deux.

 

Direction à présent la rue du Brigadier Muscar, située à quelques mètres d'ici.
J'y vais à pied et j'en profite pour aller jeter un oeil sur les trois autres grandes fresques présentes dans ce quartier très actif culturellement, non loin de l'ecclecltique rue Sainte Catherine où se côtoient commerces de proximité, galeries d'arts, associations, restaurants et bars.

plan
Carte : Google maps

DSCN3815           DSCN3826
                                Sebas Velasco et Xabier Anunzibai, place d'Albret                               RNST, boulevard Jean d'Amou                                

DSCN3829
DEIH, rue Ulysse Darracq

Réflexion sur la société occidentale hyper connectée et son rapport dépendant à la technologie, la fresque de DEIH réalisée l'année dernière a pris la première place du classement des plus fresques du monde sur le site Widewalls sur 55 oeuvres sélectionnées.

Je quitte le quartier Sainte-Catherine pour me retrouver dans des rues en perpendiculaire où trônent de grandes maisons blanches. Tout est calme ici.

Bayonne, rue du Capitane Pellot, maison (64)             Bayonne, rue du général Bourbaki, tag (64)


J'arrive dans la rue du Brigadier Muscard. La fresque que je recherche se trouve au bout de la rue, à l'angle du boulevard Jean Jaurès. Elle a été réalisée par Koralie.

RUE DU BRIGADIER MUSCAR
Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Rue du Brigadier Muscar, par Koralie (64)
Attends :
on va la refaire sans la voiture garée devant
car elle ne fait pas partie du tableau.

 

RUE DU BRIGADIER MUSCAR
Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Rue du Brigadier Muscar, par Koralie

Née en 1977,Koralieest originaire de Montpellier, puis a vécu à New York et Paris.
Elle se définit comme "créative addictive symétricophile , maniaco-harmonic". Elle puise son inspiration dans l'illustration japonaise, de l'estampe du XIIIème siècle au manga. Son travail se caractérise par un foisonnement de motifs ultraprécis. Harmonie des couleurs, équilibre parfait de la composition et recherche constante d’une perfection graphique.

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Rue du Brigadier Muscar, par Koralie

"Je souhaite rendre hommage à la nature, à son âme, lui donner le respect qu'elle mérite. Sans mysticisme, je suis inspirée par des notions telles que l'animisme, la spiritualité et l'occultisme. J'extrais de la poésie et de l'esthétique pour créer mon propre langage, mélangeant symboles, éléments, traditions et rituels d'origines différentes, et proposant une harmonie multiculturelle."KORALIE

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Rue du Brigadier Muscar, par Koralie

 

Je retourne à la voiture.
Direction l'avenue Henri Grenet qui se trouve sur les hauteurs nord de Bayonne. D'après le programme, ici, c'est un château d'eau qui a été investi pour la création d'une fresque réalisée par Lorcolors. Je trouve très vite l'édifice, mais il y a un problème.

AVENUE HENRI GRENET
Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, avenue Henri Grenet, chateau d'eau (64)

De prime abord, il n'y a aucune fresque dessus.

Par contre,
les panneaux placés devant me font bien marrer.
Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, avenue Henri Grenet, chateau d'eau

Je fais le tour du carrefour. peut être que je me suis trompé. Je reprends la voiture, parcourt l'avenue Henri Grenet de haut en bas, de traverse. Mais non, pas de fresque si ce n'est celle réalisée par Jon Fox l'année dernière, non loin de cette imposante statue de l'aigle impérial napoléonien.

Bayonne, festival Street art Point de vue 2017, Avenue de lattre de tassigny (64)

Bayonne, squre de l'aigle impérial          Bayonne, squre de l'aigle impérial

J'apprendrais plus tard que le travail de Lorcolors a finalement été déplacé sur la salle Albizia, avenue de Plantoun.

Bon, ben, je repars pour un trajet d'un peu plus d'un kilomètre.
De l'avenue Henri Grenet à l'avenue Pinatel qui se trouve dans la résidence Habas La plaine, toujours sur les hauteurs nord de Bayonne. La fresque réalisée par Fermin Moreno se trouve sur un immeuble en plein quartier. Il y a là des allées et des routes bordées d'arbres colorés par l'automne. C'est très aéré et calme. Avant de rejoindre l'avenue Pinatel, je vois un petit commerce au loin, sur le chemin du Moulin Habas. Journaux, tabac, épicerie, charcuterie à la coupe. L'établissement a des allures de saloon dans un western. Je tourne à gauche pour remonter l'avenue du Général Lafont, puis trouver l'avenue Pinatel.
Il y a quelques années encore, Habas la Plaine était une sorte de zone où l'on ne s'aventurait pas. Et puis, le quartier a été rénové, de nouveaux logements sont apparus il y a une dizaine d'années. Très vite. D'autres se construisent encore tous les cinq ans. Une certaine mixité sociale existe grace à la présence de logements locatifs sociaux et des accessions sociales à la propriété. Je roule lentement et suis surpris par la diversité des immeubles. C'est parfois coloré, original. D'autres plus classiques, ou encore de la verdure mêlés à du bois.

Bayonne, avenue Pinatel, immeubles              Habas la plaine

Ici, les immeubles n'ont pas de taille démentielle ; ce qui laisse entrer la lumière. L’architecture a été pensée pour s’intégrer dans cet environnement, de même que les vastes espaces qui aèrent la cité ou le mobilier urbain.
Je pose la voiture dans une sorte d'impasse pour me rendre sur le terrain de basket se trouvant au centre d'un carré d'immeubles.

 

AVENUE PINATEL
Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Résidence Habas La Plaine, avenue Pinatel, par Fermin Moreno (64)

La fresque abstraite deFermin Moreno, natif de Bilbao, est composée de formes géométriques superposées colorées.

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Résidence Habas La Plaine, avenue Pinatel, par Fermin Moreno

"À chaque fois, pour les artistes, peindre un mur c’est un nouveau challenge. Ils ne savent jamais à l’avance comment cela va se dérouler. Il y a beaucoup de choses qui peuvent venir perturber la résidence, alors il faut attaquer le plus vite possible pour déstresser à la fin du festival et être sûr de laisser derrière soi une œuvre réussie. Une vraie perf !"ALBAN MORLOT, directeur du Spacejunk Art Center de Bayonne


On continue.
Direction les impressionnants immeubles des Hauts-de-Sainte-Croix, situés à deux kilomètres.
Depuis quelques années, on ne dit plus la ZUP (Zone à Urbaniser en Priorité), mais "la cité Breuer" ou "Les Hauts de Bayonne"...du moins pour les autorités politiques. Pour beaucoup d'habitants, on reste fidèle aux trois lettres. Un Bayonnais sur dix habite ici.

Bayonne, les Hauts de Sainte-Croix, habitations (64)

Situés sur les hauteurs de la ville, les sept bâtiments de treize étages chacun donne l'impression d'un énorme mur de fenêtres lorsque l'on se retrouve face à eux. Vue du ciel, c'est une autre impression. L'architecte hongrois Marcel Breuer a voulu composer une vague...de béton certes, mais une vague.

Bayonne vue du ciel
Photo : Mappy


Mais qui était Marcel Breuer ?

MARCEL BREUER
marcel_breuer_portraitNé en 1902 et décédé en 1981, Marcel Breuer fut un architecte et designer de mobilier, moderniste influent, intéressé par les constructions modulables et les formes simples. Élève de l'école Bauhaus de Weimar en Allemagne, il est notamment le créateur de la  "chaise B3" plus connue sous le nom de Wassily Chair la première chaise en tubes d’acier pliés créée en 1925 pour Wassily Kandinsky, inspirée en partie par un guidon de vélo. Les années suivantes, il exerce à Berlin, où il crée des maisons et des espaces commerciaux, ainsi que de nombreux meubles tubulaires en métal, encore produits aujourd’hui. En 1935, il part à Londres pour fuir les persécutions des personnes juives par les nazis. Il travaille pour l’entreprise Isokon, l’une des premières manufactures qui introduisit le design moderne au Royaume-Uni. Il crée sa chaise longue et expérimente le contreplaqué moulé avant d'émmigrer aux États-Unis en 1937. Il établit sa propre entreprise à New York en 1941 où il réalise des maisons et des villas avant de revenir en Europe dès 1953. On lui doit des constructiosn diverses, telles que le siège de l'UNESCO à Paris, le siège de la société IBM à La Gaude, la station de sports d'hiver à Flaine,...
Pour lui, "Si l'architecture doit être le reflet de la vie et l'aider ,elle doit se préoccuper des différences provoquées par des besoins contradictoires,des contrastes d'échelle,de conditions et de personnalités".
Il est l’une des figures incontournables du design grâce à des œuvres mythiques et intemporelles.


Face à un tel "monument", on ne peut pas ne pas s'interroger sur son origine, son histoire, sa gestation, ses raisons.

"L´architecture résidentielle des années soixante, constitue le plus fidèle témoignage de l´époque de la croissance, vécue en Europe lors du dernier tiers du XXème siècle. La révolution dont fut objet le logement collectif s´étendit à l´urbanisme, la typologie et la construction en général, apportant une telle nouveauté que cela demanda à la société bien du temps avant de la comprendre et de l´accepter. Dans la France de l’après-guerre, pendant la reconstruction du Pays (1945-1960), les architectes et les ingénieurs, avec le soutien de l´État ont mis en place de nouveaux procédés de préfabrication à grande échelle. Les toutes premières entreprises de la construction, unirent leurs efforts à ceux des architectes du Mouvement Moderne pour que l´architecture et la construction partagent les mêmes idéaux. Ce travail en commun, apporta l´utilisation de nouveaux systèmes et de nouvelles techniques constructives qui permirent de répondre de façon beaucoup plus efficace aux demandes urgentes de reconstruction.(...)
Bayonne, capitale administrative du Pays Basque, une fois rétablie la croissance après les deux guerres, fut l´objet d´un essor démographique important et similaire à celui de l´ensemble des villes françaises.
Entre le début des années cinquante et le milieu des années soixante-dix, la population augmente de 30%, jusqu´à atteindre les 43.000 habitants. Nous voulons parler des logements de la ZUP (Zone à urbaniser en priorité) de Bayonne, construits il y a 50 ans, sur les hauteurs de Sainte Croix, au nord est de la ville. Ce complexe résidentiel, qui associe aux logements toutes sortes d´installations, est une promotion de l´État français, répondant à une demande de la ville de Bayonne.
Le projet, est conçu par l´architecte de renommée mondiale, Marcel Breuer, en 1964, qui à l´époque installa son agence de New York à Paris. Breuer, adopta en partie, le concept architectural de l´Unité d´Habitation que l´architecte Suisse Le Corbusier mit au point à la fin des années quarante et début des années cinquante.
Cet ensemble qui se compose de sept imposants immeubles, fit éruption comme toile de fond de la ville historique. Pour les immeubles de 13 étages, Breuer reprit des concepts que lui même avait proposé dans les années vingt: des logements en duplex, l´accès aux appartements au moyen d´ascenseurs centralisés et de longs couloirs disposés tous les trois étages. Il fallait assurer un accès pratique aux appartements et prévoir des voies d´évacuation efficaces, le souvenir des bombardements et des incendies soufferts pendant la guerre hantaient encore les esprits. (...)
Le cas de la Z.U.P. de Bayonne vient à démontrer que la réponse aux besoins pressants de logements de la France après la fin de la deuxième guerre, put voir le jour grâce aux progrès techniques, qui ont trait à la conception typologique du logement collectif mais aussi au développement manifeste de la technologie." RESEARCHGATE


C'est sur le mur du bâtiment 1 de la résidence Breuer que l'artiste portugais Pantonio a réalisé sa fresque.

 

HAUTS DE SAINTE-CROIX
Résidence Breuer
Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Résidence Breuer, Hauts de Sainte-Croix, par Pantonio

Né en 1975 sur l’île de Terceira aux Açores, Pantonio, de son vrai nom Antonio Correia, est l'un des artistes les plus influents et prolifiques de son pays. Il conçoit de gigantesques créatures marines, souvent bleues et noires, représentées en mouvement grâce à un effet de cordage ; référence au monde de la mer et de la pêche. Pour le festival, c'est qui qui a "hérité" du plus haut mur à peindre : 40 mètres de haut !
"En 2014, il réalise la plus grande fresque d’Europe dans le cadre de Street Art 13. La même année, il est invitéà peindre en Tunisie pour le projet Djerbahood. En 2015, il participe à la transformation temporaire du Pont des Arts à Paris. Depuis 2015, il réalise de nombreuses fresques à travers le monde, dans plus d’une dizaine de pays tels que le Portugal, la France, l’Italie, l’Ukraine, la Pologne, la Tunisie, le Maroc, le Brésil, le Canada et les États-Unis."ITINERRANCE

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Résidence Breuer, Hauts de Sainte-Croix, par Pantonio

"C’est dans la rue que l’artiste choisi d’exposer son travail et de développer son univers. Ses peintures représentent généralement des créatures animales : oiseaux, poissons, lapins, chevaux, etc. On reconnaît immédiatement le style de Pantónio aux volumes qu’il retranscrit par une multitude de lignes souples et lumineuses par dessus des silhouettes noires. Des formes fluides, douces, toujours en mouvement, apparentent son travail à une danse urbaine.

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Résidence Breuer, Hauts de Sainte-Croix, par PantonioLa pratique de Pantónio est avant tout contextuelle. Lorsqu’il intervient dans la rue, il s’imprègne d’abord de l’environnement local, rencontre les gens et s’imbibe de l’ambiance dans laquelle il baigne. Cette interaction avec le lieu dans lequel il peint lui donne le ton pour la fresque qu’il va y réaliser. Ses animaux, en mouvement et connectés les uns aux autres, traduisent les rapport humains dont l’artiste a pu être témoin."ITINERRANCE

 

 

 

 

 

 

 

Quelques mètres plus bas, en allant vers le sud pendant 200 mètres, un autre artiste s'est produit sur la façade côté d'un autre immeuble. Il s'agit de Koz Dos.

 

HAUTS DE SAINTE-CROIX
Résidence Mounédé
Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Résidence Mounédé, par Koz Dos, insta (64)

Très intrigant !
Né en 1986 au Vénézuela, Koz Dos est diplômé en peinture à l'Université des Arts de Caracas. Par la suite, il a développé un style original de graffiti figuratif et représentatif, dans lequel il crée des personnages imaginaires qui harmonisent les images réalistes avec des lignes triangulaires et des points.

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Résidence Mounédé, par Koz Dos (64)

Dans son travail, il peint des portraits de gens mélangés avec des animaux, présentant généralement des visages réalistes à l'intérieur de la bouche des animaux. Ils montrent la confrontation entre l'homme et l'animal dans la lutte pour la survie, ainsi qu'un certain niveau d'harmonie et de coexistence entre eux.

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Résidence Mounédé, par Koz Dos

 

Et je repars.
Il ne me reste plus qu'une fresque à aller voir.
J'ai loupé la grande fresque réalisée par Zeklo sur le quai Galuperie et les différents travaux de Petite Poissone, notamment sur les poubelles de la ville. Tant pis. Direction le sud, mais pas trop. Le Grand Basque, on l'appelle, avec ses hauts bâtiments de l'avenue du Bourrous. C'est sur l'un de ces murs que l'artiste Pixel Pancho a officié.

 

AVENUE DU BOURROUS
Le Grand Basque

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Grand Basque, avenue de Bourroua, par Pixel Pancho

Magnifique fresque réalisée par cet artiste italien néà Turin en 1984. C’est au contact de son grand-père, peintre qu’il a appris les couleurs et les formes avant de suivre des études d’art classique à l’Académie des Beaux Arts d’Albertina à Turin avant de clore son cursus à Valence en Espagne.
"Pixel Pancho s’est rapidement démarqué de ses camarades des beaux-arts où il étudiait en Italie et en Espagne, en intégrant des techniques de peinture issues de la rue (bombes et marqueurs) et en créant un univers coloré, bien à lui,  autour de robots qu’il décline maintenant sur d’immenses surfaces.
Son travail est sur les murs des grandes villes Européennes mais aussi aux États-Unis jusque dans le désert de l’Arizona, au Mexique, à Porto Rico, en Turquie et en Russie."  POINTS DE VUE

Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Grand Basque, avenue de Bourroua, par Pixel PanchoL'artiste puise son inspiration de plusieurs courants artistiques, comme le surréalisme de Salvador Dali, la peinture classique de Joaquin Sorolla et l’expression du groupe d’artistes politiques El Equipo Cronica. Mais ce sont les robots qui prennent une place prédominante dans son oeuvre. Corps mi-ferrailles mi-humains, ces créatures robotiques prennent un aspect étrange et inquiétant de part la grandeur de leur représentation dans les sites urbains. (Plus d'infos surSTRIPART)

 

 

 

 

 

 

 

Voici une vidéo où on le retrouve
peignant une fresque sur un mur de Londres.

 

Ce périple original dans Bayonne se termine.
Grâce au festival Street art-Points de vue organisé par Spacejunk Bayonne, nous avons pu découvrir des quartiers différents, des histoires, une Histoire. Riche en couleurs et en découvertes, c'est une façon original et instructive de découvrir une ville, de son centre-ville touristique à ses périphéries. Une véritable randonnée urbaine de plus de 14 kilomètres.
Je reprends une dernière fois la voiture pour regagner la campagne basque. Ce midi, pour le déjeuner, c'est assiette fond de frigo. Une touche artistique s'est ajoutée à l'élaboration du plat.

Cherchebruit, assiette (64)

 

 

 

 

Un petit tour dans le Morvan, épisode 2 : tour du lac des Settons (58)

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Après m'être aventurer par quelques endroits plus ou moins reculés du Morvan, soit à la découverte de l'ancien centre géographique de la zone euro, soit dans un haut lieu de la résistance française, je poursuivais ma route pour  rejoindre mon père du côté du lac des Settons afin que nous nous lançâmes (oui, j'avais envie d'utiliser le passé simple, là) dans notre traditionnelle randonnée d'automne.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


Un petit tour dans le Morvan pour aller faire le tour du lac des Settons... Eh oh, dis don' : on tourne en rond sur nous-mêmes là un peu. De quoi cela vient-il ? Des gilets jaunes qui occupent les ronds-points ressemblant du même coup, en cette période de fêtes de fin d'année, à des crèches contemporaines ? Des sempiternelles questions de certaines sectes continuant à douter de la rondeur de la terre ? Mais si la terre n'est pas ronde, alors, où est le bout ?

BREF : laissons ces questions de côté pour le moment afin de mieux nous concentrer sur le sujet du jour : Un petit tour dans le Morvan, épisode 2.
Alors bon, qui dit Morvan dit Nièvre  -et cela même si le Parc Naturel Régional du Morvan empiète également sur les départements de l'Yonne et de la Côte d'Or. Mais ça m'arrange de parler de la Nièvre parce que que qui dit Nièvre dit aussi Nevers. Et Nevers fait beaucoup parler d'elle en ce moment dans divers journaux.
Nevers la belle, Nevers la rebelle. En 1958, le réalisateur Alain Resnay comparait la ville à Hiroshima :
"Il y a dans les rues d’Hiroshima (…) des fleuves genre Loire et des cloches qui sonnent dans la brume et des canaux saumâtres qui bordent les maisons comme à Nevers."
Oui, non, ce n'est peut être pas la bonne citation, ni la bonne entrée en matière pour parler de Nevers, même si la ville fut l'un des personnages principaux du film d'Alain Resnay, écrit par Marguerite Duras, Hiroshima mon amour.
Bon, euh, merde, qu'est-ce que je voulais écrire ? Morvan, Nièvre, Nevers. Oui. DONC je regardais depuis mon pays basque adoptif les nouvelles de ma ville natale, Nevers, via les pages Internet du journal local qu'est Le Journal du Centre. Je découvrais alors que la ville s'était équipée d'une navette sans chauffeur.
Cette information m'interpellait d'autant plus que, quelques jours plus tôt, le magazine Paris Match (poids des mots, choc des photos) avait réalisé une sorte de reportage sur Nevers en qualifiant la préfecture de la Nièvre de "ville morte". Cette enquête me ramenait alors à l'article du Journal du Centre lu quelques jours encore auparavant et qui relatait la vétusté de certains immeubles menaçant de s'effondrer dans certains quartiers de la ville, paralysant certains commerces.
En effectuant une symbiose toutes ces informations, j'en venais au constat amer : une navette sans chauffeur se rend dans un centre-ville sans commerçant menaçant de s'effondrer. Tout ceci était bien fantomatique et inquiétant ; et les mots d'Alain Resnay comparant la ville à l'Hiroshima d'après bombardement devenaient soudainement plus fidèles. Une navette sans chauffeur, un centre-ville sans commerçants, un arbre sans feuille...

nevers, ville fantome       nevers, ville fantome

nevers, ville fantôme       nevers, ville fantome
Photos : JDC et Paris Match

Vu comme ça, Nevers fait peur ! On aurait envie de contourner la ville en empruntant une rocade nous emmenant très loin, au point de ne voir aucune silhouette des murs de la préfecture nivernaise ; même si sa cathédrale Saint-Cyr, son palais Ducal et son pont de Loire donnent déjà envie d'entrer dans ses multiples rues et ruelles à la découverte d'un patrimoine, d'une Histoire, d'histoires, de cultures, de vies.
Nevers a son architecture, ses commerces, ses activités culturelles, sa culture.  De la gothique cathédrale Saint-Etienne magnifiquement conservée au Café Charbon, salle de concerts éclectiques, en passant par la Ligne Bleue, la Loire, les points selfie, la guinguette, l'USON, les Tambours du Bronx, la faïence, la châsse Sainte-Bernadette, le canal latéral à la Loire, les Zaccros, les Négus,...
Alors ; oui à Nevers, oui à la Nièvre !


ALLEZ HOP !
NOUS REVOICI DANS LE MORVAN !

 

Lac des Settons, a) départ (58)C'est sur les rives du lac des Setttons que je retrouve mon père après ma petite escapade automobile. De suite, il en profite pour tester l'appareil photo de son nouveau smartphone afin d'effectuer son premier selfie.
Oui, c'est vrai : nous sommes un peu flous. En même temps, qui n'a pas fait de selfie flou ? Je me demandais d'ailleurs quel était le premier selfie que j'avais fait ? Où ? Comment ? Quand ?
Très vite, mais un peu plus tard, je suis retourné dans mes archives photographiques, vers des temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, puisque le numérique n'existait pas et que, déjà, je tentais une approche selfienne avec les appareils photos argentiques ; c'est à dire des appareils sans moniteur de contrôle et sans retouche directe. Après trois heures de recherches intensives, j'ai trouvé ces deux specimens.

Jénorme au sommet du phare de la Baleine, île de Ré          Jénorme au lac de Sainte-Croix

Alors, la première est prise en 2001 au sommet du phare de la Baleine, sur l'île de Ré. On voit de suite l'intéret géographique et historique de la photo.
La seconde est prise au lac de Saint-Croix, dans les Alpes-de-Haute-Provence, et on voit de suite qu'il n'était pas toujours évident de cadrer sa tronche avec le paysage quand on n'avait pas d'écran de contrôle.

Voilà, ça, c'est dit !

Comme chaque année, mon père et moi, nous nous trouvons une petite randonnée d'automne pour parcourir les beaux paysages morvandiaux. il y a trois ans, nous avions randonné au départ de Château-Chinon pour un magnifique périple baptiséRetour vers le Morvan nous amenant des usines Morvan à la vallée de l'Yonne, entre autres.
L'année dernière, ce sont les sources jouxtant la chapelle de Faubouloin qui ont retenu notre attention.
Deux belles randonnées d'une bonne quinzaine de kilomètres qui nous ont fait découvrir les beaux paysages automnales du Morvan avec ces petits villages reculés, ces petits cours d'eau sauvages, ces panoramas, ces chapelles,...

Cette année, nous avons prévu de faire un peu moins d'efforts en faisant le tour du lac des Settons, plus grand lac du Morvan avec ses 366 hectares.
Alors, bien sûr, qui dit faire le tour d'un lac, dit ne pas trop se livrer à des montées et des descentes à forts dénivelés comme lors des précédentes randonnées. Pour cette marche, nous resterons toujours pratiquement à la même "altitude", c'est à dire à 586 mètres... Ah ouais, quand même ! 586 mètres !
Même si la balade s'anonce belle et reposante, ce n'est pas la seule raison pour laquelle nous avons voulu la réaliser. Non. Nous avons un autre objectif. Mais pas un mot : suspense !
C'est parti.

 

TOUR DU LAC DES SETTONS
Lac des Settons, tour carte

Bon, déjà, premièrement une : où est-on exactement ? Jénorme, s'il te plaît, situes-nous tout ça !
Alors, le lac des Settons est un lac... ok, d'accord, très bien... situé dans le Morvan... oui, super, en même temps, c'est un peu le titre du billet.
Précisons.

Tout d'abord, les chiffres !
Ouuuui, on aime les chiffres.
Situéà 586 mètres d'altitude, le lac des Settons, c'est 366 hectares d'eau, soient 23 millions de mètres cubes d'eau, pour un périmètre dépassant les treize kilomètres avec une profondeur moyenne de six mètres. Le dénivelé sera de 30 mètres... ah ouais quand même !
Le lac des Settons est un lac artificiel, principalement alimenté par les eaux de la Cure. La construction du barrage retenant ses eaux eut lieu de 1854 à 1861 avec l'établissement d'un mur de 20 mètres de haut construit tout en blocs de granite. Cet aménagement permit de réguler la navigation sur l'Yonne et de faciliter le flottage du bois jusqu'à Paris.
Plusieurs bâtiments furent engloutis, notamment des moulins dont on devine encore quelques traces lorsque le lac est vidé, tous les dix ans.

Un peu d'histoire rapide !
Ouuuaais, on aime l'Histoire.
Vers 1920, le lac perd sa fonction principale. Le flottage cesse définitivement d'exister en 1924 après que le bois des forêts morvandelles eut chauffé tout Paris pendant plusieurs hivers sur plusieurs décennies. Le bois est remplacé par le charbon.
Le lac est laisséà l’abandon pendant quelques décennies avant de retrouver une seconde vie avec les congés payés. Il devient alors un lieu de loisirs. En 1956 le premier camping ouvre ses portes, les hôtels se multiplient, le lac connaît alors son heure de gloire.

Et c'est du barrage que nous partons ! Enfin, un peu plus haut, sur la rive sud, à hauteur de l'hôtel La Morvandelle, le plus vieil hôtel des Settons, construit entre 1854 et 1899. Il est ferméà cette époque de l'année.
D'ailleurs, beaucoup d'établissements sont fermés. Normal, dès la mi-septembre, les activités nautiques proposées sur le lac sont inexistantes.

Lac des Settons, a) embarcadère en octobre (58)            Lac des Settons, a) embarcadère en octobre, poubelle (58)
Embarcadère désert des bateaux promenade Morvan                                                   Derrière un snack de bord de lac

Nous quittons l'urbanisation pour nous aventurer sur le chemin officiel de randonnée faisant le tour intégral du lac. Le balisage sera, tour à tour, blanc-rouge, puis jaune-rouge, puis jaune.
C'est parti pour une randonnée de 15 kilomètres, sans réelles difficultés. Après être passé devant le camping des Cheintres, nous entrons dans une forêt automnale de bord de lac.

Lac des Settons, b) dans les bois

Ouais bon, je dis automnale, mais en même temps, il y a encore beaucoup de verdure. L'année a été chaude et l'automne se fait encore attendre en ce mois d'octobre.
Pendant quatre kilomètres, ce sera une alternance de passages en forêt et sur des bancs de sable.

Lac des Settons, b) lac et banc (58)           Lac des Settons, b) plage (58)

Lac des Settons, d) lac et sentier (58)

Nous croisons parfois quelques présences étranges
comme ces empilements de pierres...
Lac des Settons, c) plage et sculptures (58)           Lac des Settons, b) plage et sculptures

Qu'est-ce don' que cela puisse être ? Un alignement druidique ? Une manifestation naturelle qui se produit dès que le lac est à son plus bas niveau ? Des agroglyphes, mais de plage ? Un signe extraterrestre qui nous ferait dire alors que le lac des Settons serait un nouveau rendez-vous avec la vie martienne ?
Nous ne le saurons jamais, mais qu'est-ce que c'est intrigant. Combien sont-ils à avoir fait ces sculptures ? Et en combien de temps ? Et pourquoi ? Et quelle satisfaction en tirent-ils ? Que veulent-ils nous dire ? Et pourquoi le parachute a-t-il été inventé 100 ans avant l'invention de l'avion ?

Nous continuons de suivre le chemin de randonnée et nourrir notre regard des couleurs, des vues que propose cette belle marche tranquille. Ici, c'est le Pré de la Corne.

Lac des Settons, d) plage, feuilles et pagode au loin (58)
                                    Vue lointaine sur la pagode

Lac des Settons, e) L'Huis Gaumont, fougères (58)
De l'autre côté du chemin                                              

Profitons de ce moment de calme et de quiétude pour nous interroger sur l'origine du nom du lac : Les Settons.
Settons, mais qu'est-ce que cela veut dire ? Est-ce le nom d'un village englouti, ou le nom de l'inventeur du flottage de bois, ou un appel martien, ou... Arrêtons avec les martiens !
En fait, là où nous marchons actuellement était avant la construction du barrage en 1854 une vallée marécageuse... Je ne suis pas sûr d'avoir mis les mots de cette phrase dans le bon ordre. Recommençons.
Nous avançons sur un sentier qui, autrefois, avant la construction du barrage en 1854, traversait une vallée marécageuse, la vallée de la Cure. Ce petit cours d'eau prend sa source du côté du village d'Anost, situé en Saône-et-Loire, à 9,5 kilomètres d'ici. Anost est également connue pour sa fête de la vielle... Et je ne résiste pas au fait d'écouter un p'tit morceau traditionnel au passage avec Le petit Bossu par Hurdy Gurdy.

Aaah que c'est beau ! Et quel instrument ! Je me demande ce qu'il s'est passé dans la tête de celui qui a conçu cet objet incroyable.
"Instrument très ancien, on la croit née d'un perfectionnement de la Rote des bardes gaulois qui accompagnait les chants des druides.
La vielle à roue est un instrument à cordes frottées. Tel violon seulement, les cordes sont frottées par une roue en bois au lieu d'un archet. Cette roue est tournée avec une manivelle de la main droite, pendant que la main gauche du musicien joue la mélodie sur un clavier. L’instrument en lui-même ressemble au luth.
Entre les mains des mendiants au XVIème siècle après avoir été la Chifonie des ménestrels, elle entre à la cour de Louis XIV au Grand Siècle, fastueusement décorée de bois précieux et de nacres.

Mais comme la noblesse, elle est victime de la révolution de 1789 et redeviendra l'instrument des mendiants et des musiciens ruraux au XIXème siècle. On ne la trouvera plus que dans les pays du centre de la France : Massif Central, Berry et Morvan.
Au XXème siècle, dans les années 1960 et 1970, le mouvement « folk » se l’approprie de nouveau et les groupes dits « folkloriques » se constituent."LE MORVANDIAUetFRANCE BLEU


Mais ce n'est pas le sujet. revenons à l'origine du nom des Settons.
Dans la vallée marécageuse créée par la Cure poussait une végétation rabougrie de genêts et de bruyère désignée en patois par le terme "cheutons" (chétifs). C'est la déformation de ce mot qui a donné aujourd'hui "Les Settons". Voilà !
Nous poursuivons notre progression entre forêt et plage blanche, longue étendue d'eau et oiseaux au large. Ici, c'est le Platy.

Lac des Settons, e) L'Huis Gaumont, lac et planches (58)

Lac des Settons, e) L'Huis Gaumont, lac (58)               Lac des Settons, e) L'Huis Gaumont, oiseaux (58)

Le lac est parfaitement intégré dans son environnement de moyenne montagne avec ces reliefs dont les pentes s'abaissent doucement vers les rives. Nous remarquons qu'il est principalement bordé de forêts de mélèzes et de sapins avec une végétation aquatique abondante. Habituellement fréquenté par les pêcheurs, le faible niveau de l'eau a du les repousser quelque peu. Déjà qu'à l'origine, le lac n'est pas très profond... Le lac des Settons est réputés pour "héberger" carpes et brochets.

Lac des Settons, e) L'Huis Gaumont, plage et ombre (58)

Ah, un petit panneau bien caché nous raconte une histoire, non loin d'une petite passerelle enjambant un passage plus marécageux que les autres.

Lac des Settons, e) L'Huis Gaumont, passerelle (58)              Lac des Settons, e) L'Huis Gaumont, passerelle

Lac des Settons, e) L'Huis Gaumont, panneau (58)

"Jeunes peupliers penseurs,  pour les amérindiens, les arbres avaient un rôle primordial, ils leur servaient comme matériau principal pour la construction de leurs habitations, leurs canoës et leurs armes. Aussi, ils les respectaient beaucoup car c'était grâce à eux qu'ils pouvaient à la fois se loger et se nourrir. Dans le Morvan, un arbre est particulièrement présent, munissez-vous de la branche enchantée et retrouvez le conifère qui fera apparaître ce code magique."
                                         code

Bon, j'ai pas tout compris. On continue.
Nous arrivons à un endroit que l'on pourrait qualifier de première étape dans le sens où c'est la première fois que nous retrouvons une route et quelques habitations. Cet endroit s'appelle Chevigny.

Lac des Settons, f) Chevigny, couleurs (58)

Une jetée, un camping, des maisons, une presqu'île,...

Lac des Settons, f) Chevigny, embarcadère (58)           Lac des Settons, f) Chevigny, plage (58)Lac des Settons, f) Chevigny, embarcadère           Lac des Settons, f) Chevigny, la grande île (58)

Oui, bon, faut le voir en été peut être cet endroit. Là, à cette époque, c'est un peu mort... dépaysant.
Légèrement détachée de la rive, nous pouvons voir la presqu'île de Chevigny.Enfin, aujourd'hui, par le manque d'eau, on l'appelle "presqu'île", mais certaines cartes la nomment plutôt "Grande île".
Recouverte d'arbres, c'est également une remarquable réserve ornithologique. Par contre, je n'ai trouvé aucun panneau nous décrivant quels oiseaux vivaient ici.
Un petit chemin, dit le chemin des Lutins, est un parcours initiatique sur le lac, ses environs, sa faune et son environnement. Des panneaux nous parlent de sarbres et des quelques animaux présents dans le secteur.

Par exemple, quand tu vois ceci,
tu peux te dire de prime abord :
"Ouais ben, c'est deux arbres collés quoi ?!"
Lac des Settons, g) Chevigny, arbres jumeaux (58)

Aaaah oui, mais pas que !
lisons ce que nous raconte le lutin...
Lac des Settons, g) Chevigny, arbres jumeaux

"On appelle 'jumelle' cet ensemble de deux arbres, mais celle-ci est unique ici, et se trouve peu dans la nature. Deux arbres, que rien ne rapproche, ont grandi ensemble jusqu'à se souder. Un hêtre -notre fée Sylva, un feuillu qui perd ses feuilles en hiver. Un pin sylvestre -notre nain Sylvestre, un résineux toujours vert... Regarde entre les deux arbres, et vois au loin, sur la Grande île : une barque, petit pêcheur, te sera nécessaire, pour rejoindre le lutin, qui a enfin retrouvé son trésor..."

Bon, je n'ai une nouvelle fois pas tout compris. J'ai l'impression que les gens qui ont écrit ces textes ont un peu fumé des herbes secrètes que l'on peut peut être trouver sur la Grande île, mais bon.
Nous faisons un peu le tour de cet espace naturel ludique avec ses quelques infrastructures.

Lac des Settons, g) Chevigny, banc et lac(58)           Lac des Settons, g) Chevigny, barque (58)Lac des Settons, g) Chevigny, jeux           Lac des Settons, g) Chevigny, jeux

Le tout sur un fond automnal mêlant bleu de l'eau du lac, blanc des blanc des plages et orangé des feuilles...

Lac des Settons, g) Chevigny, banc et lac

Nous quittons ce petit endroit bucolique et ludique pour poursuivre notre tour... en n'oubliant pas notre objectif secret principal. Quel suspense !
depuis le début de la randonnée, nous sommes surpris de croiser sur les bords du lac, un peu reculées dans la forêt mais pas très éloignées, de magnifiques maisons et villas.

Lac des Settons, h) Chevigny, maison (58)

Nous approchons à pérsent de l'endroit où la Cure modifie son cours. Pour quelques kilomètres, elle quitte sa morphologie rivière pour devenir lac. Seulement voilà, cette année, le manque d'eau et de pluie a laissé des traces inquiétantes.

Lac des Settons, I) entrée de la Cure (58)

On se croirait dans le centre-ville de Nevers. Non, eh oh je déconne ! Nevers est vivant, Nevers vit ! Par contre, le lac des Settons est un peu vide.
C'est à cet endroit stratégique où la Cure devient lac que les autorités locales ont décidé d'irriger une grande passerelle afin de franchir l'étendue d'eau naissante. Elle exhibe une longueur de 225m et possède un observatoire ornithologique en son centre.
Début Mai 2013 suite à une pluviométrie inhabituelle, le lac réservoir a atteint un niveau record. La passerelle semblait posée sur l'eau.

Aujourd'hui, fin 2018,
c'est différent.

Lac des Settons, I) entrée de la Cure

On va se rapprocher un peu
car on ne voit pas très bien la passerelle.
Lac des Settons, I) entrée de la Cure, passerelle et Cure

Oui, c'est un peu sec.
Pourtant, ça partait bien..

Lac des Settons, I) entrée de la Cure, passerelle (58)

Lac des Settons, I) entrée de la Cure, passerelle

Bien que le plan de l'itinéraire et son balisage nous conseillent (nous oblige ?) à passer notre chemin pour ne pas emprunter cette passerelle, nous tentons tout de même l'aventure du franchissement.

Lac des Settons, I) entrée de la Cure, passerelle et Cure (58)
                      La passerelle au milieu du marécage asséché

Lac des Settons, I) entrée de la Cure, vue de la passerelle (58)
La Cure qui s'en va se jeter dans le lac                              

Puis, une fois sur l'autre rive, nous reprenons la passerelle pour retrouver l'itinéraire conseillé. Ah ben oui, l'itinéraire nous dit de ne pas passer par la passerelle  -qui est une des particularités les plus intéressantes du lac- nous ne passons pas par la passerelle.
Le balisage est bien fait, mais étrangement, nous nous retrouvons sur une route, assez éloignée du lac finalement. Nous ne nous sommes pas trompés, le balisage est toujours là et semble nous envoyer loin, très loin du lac. Nous décidions alors de tourner à gauche plutôt qu'à droite. Nous arpentons l'asphalte pendant deux kilomètres avant de retrouver le lac à un endroit que nous connaissons déjà pusiqu'il s'agit du...

Lac des Settons, I) entrée de la Cure, passerelle et Cure

AH BEN ALORS !!!?!!!

On n'a rien compris, mais toujours est-il que nous ne sommes pas d'accord avec l'itinéraire ! Donc, toi lectrice/lecteur qui fera peut être un jour le tour du lac des Settons, saches qu'il est plus intéressant de passer sur cette longue passerelle que de suivre le balisage blanc-rouge de l'itinéraire.
Maintenant  -et ce jusqu'à notre objectif du jour-  nous en quitterons plus les rives du lac. Nous passons à hauteur du lieu dit La corne au cerf.

Lac des Settons, j) La Corne du Cerf, plage (58)              Lac des Settons, j) La Corne du Cerf, plage et arbres (58)

Lac des Settons, j) La Corne du Cerf, plage

Pourquoi cet endroit s'appelle ainsi ? Eh bien, tu l'auras deviné : tout simplement parce que le lac, légèrement retranché, forme une corne de cerf. Ce n'est pas évident vu d'ici, mais vu du ciel... euh, ben... non plus.
Personnellement, cela me rappelle un article de journal évoquant la peine et la sanction infligées à un chasseur de cervidés...

Chasseur puni
Photo texte : France Info

En face de ce lieu, de l'autre côté de la route D501 que nous en suivons plus, un camping propose des hébergements en roulotte.

Lac des Settons, j) La Corne du Cerf, camping roulottes(58)Il s'agit des Roulottes du Morvan, installées dans le domaine résidentiel de La Cabane Verte.
Trois roulottes sont disponibles et peuvent héberger 2 à 5 personnes. Chacune des trois roulottes disponibles propose un espace salon avec salle à manger, cuisine, chambre, salle de bain, terrasse couverte. Puis une cuisine équipée, quatre lits, une salle de séjour, une salle de bain,...
Bon eh oh, hein !

 

 

 

 

 

Un autre camping apparaît, Settons cottages. En fin camping... c'est plutôt un parc résidentiel. C'est un vrai village de chalets situés à quelques mètres des plages du lac.
Il faut dire que cette partie du lac est calme, reculée, jonglant entre eaux et forêts, verdure et sable.

Nous ne sommes plus qu'à quelques mètres de notre objectif du jour. Mais quel peut-il bien être ? Suspense !!!!

Nous passons par une plage sur laquelle se sont encore déposés ces signes étranges de pierres superposées.

Lac des Settons, j) La Corne du Cerf, plage et sculptures (58)


Et puis, et puis... après plus de trois heures de marche, nous arrivons à notre objectif. Mais quel est-il ?
Si nous revenons sur les principaux objectifs émis dans la plupart des billets de ce blog, il en ressort plusieurs choses.

Objectif lac d'altitude ?
Cabane de Gourgue Sec, vue Nord soleil (64)
Gourette, Les trois Lacs, col, vue sur le lac d'UziousGourette, Les trois Lacs, lac d'Anglas, fin de journéeLac d'Arlet, lac et refuge, soleil (64)

Objectif rond-point ?
flins
L'éguillenavarrenxsaint pee sur nivelle

Objectif concert ?
Biarritz, L'Atabal, Fakear, insta (64)
Dax, Satiradax 4, PigalleSaint-Lons-les-Mines, festival Mine 2 rien, les Tambours du BronxVieux-Boucau-les-Bains, Dominique A concert (40)

Objectif panneau rigolo ?
chis
la triquele cercueilbise

ET BIEN : NON !
Aujourd'hui, l'objectif est d'aller manger ici :
Lac des Settons, k) Auberge la queue du lac, panneau (58)

Ah, ah, ah ! Ben ouais ! "L'auberge de la Queue du lac" ! C'est bien aussi d'avoir un restaurant comme objectif ! C'est important de manger, hein ?! Ben oui.

Lac des Settons, k) Auberge la queue du lac, entrée (58)Mon père m'avait parlé de cette auberge en me disant que c'était un restaurant typique, simple avec une décoration régionale. Cela fait parti de ces lieux où l'on aime se rendre sans chichis, juste pour passer un bon moment à table sans se ruiner et en appréciant les choses simples, mais bonnes.
Nous quittons la route pour entrer dans la cour où trône... euh... ben... un bateau qui n'a pas vu l'eau depuis longtemps.
On croirait à une de ces embarcations que l'on peut voir dans le film"Apocalypse now" de Francis Ford Coppola lorsque l'équipage remonte le Nung River.

Un beau jardin, une belle cour, une façade rénovée en pierres apparentes. Nous entrons.

Lac des Settons, k) Auberge la queue du lac, intérieur (58)

Pierres apparentes, poutres, cuivres et cheminée. Beaucoup d'objets de décoration : des assiettes, des casseroles, des pendules, des tableaux, une vieille radio, des plats à terrine lampe à huile de mineur,... Tout ceci disposé ici et là.
Ce midi, le restaurant est plein. Des travailleurs en pause, des retraités, des gens de passage, des habitués,...
Trois personnes pour gérer les 40 couverts disponibles. Un cuisinier, -Christian-, une cuisinière-serveuse, -Marie.-Claude Lafont- et une serveuse, jeune et dynamique. C'est une affaire de famille. Cela fait plus de 26 ans que Marie-Claude est aux fourneaux de l'auberge. Ouvert toute l'année, tous les jours !
La jeune serveuse dynamique et souriante nous amène la carte.

Lac des Settons, k) Auberge la queue du lac, menu (58)On retrouve les classiques de la gastronomie morvandelle, comme le crapiaud, la rapée, le fameux jambon du Morvan, les écrevisses, la truite ou encore l'oeuf à la Bourguignonne.
Il y a  également le menu du jour avec, aujourd'hui, assiette de crudités, tartiflette maison et crème brûlée.
On y va, on se fait plaisir.
Le service est efficace, rapide. Les assiettes sont copieuses et bonnes.

Pour terminer le repas, nous demandons s'il y a moyen d'avoir un petit alcool fort, genre pour digérer avant de reprendre la route du chemin de randonnée du tour du lac des Settons. Nous aurons le droit à un Marc de Bourgogne... bien corsé !

Lac des Settons, k) Auberge la queue du lac, digeos (58)

 

C'est le ventre savamment bien rempli et le coeur alerte que nous reprenons notre randonnée. Nous avons fait, à peu près, la moitié du parcours.

Regardons la carte.
En rouge : le trajet effectué
En bleu : le trajet restant.
tour lac

Carte : IGN Rando

Nous contournons la queue du lac, endroit qui s'appelle ainsi puisque cela ressemble à... eh oui bien joué : une queue. Difficile de dire à quel animal elle correspond, vu d'ici. J'ai beau tourné la carte, je ne parviens à lui associer la physionomie d'un être vivant. Un hippocampe, peut être. Généralement, c'est ce que je dis quand je ne trouve pas.
Après avoir marché quelque temps dans la forêt, non loin des rives du lac, nous retrouvons ce dernier à hauteur du lieu dit la petite île qui, aujourd'hui aussi, n'est plus du tout une île.

Lac des Settons, m) Le Cernay, plage et petite île

Pas besoin de barque ou de pédalo pour s'y rendre, elle complètement raccrochée au continent alors qu'en temps normal (c'est à dire en dehors des mois de novembre et décembre), elle est séparée de la terre par 80 mètres d'eau. Tu peux donc tranquillement t'y rendre pour trouver, pourquoi, le fameux objet de Géocaching qui s'y cache : La petite île.

Nous, nous continuons notre évolution le long de la plage composée de terre et de cailloux. Au loin, les barques du domaine des Fontaines apparaissent sur un fond de couleurs automnales.

Lac des Settons, m) le Cerney, plage et couleurs

Lac des Settons, m) le Cerney, plage, couleurs et barque (58)             Lac des Settons, m) le Cerney, plage

Nous reprenons le sentier qui passe entre lac et camping. Quelques dizaines de chalets peuplent l'endroit car le domaine des Fontaines est un parc résidentiel boisé de 4,6 hectares avec au centre du domaine, plusieurs étangs et un ruisseau. Pour certains, ce mélange chalets et résineux leur évoque davantage le Canada que la Bourgogne. Dépaysant.

Lac des Settons, n) camping Plage du Midi, chalets (58)             Lac des Settons, n) camping Plage du Midi, chalets et sentier (58)

C'est étonnant de trouver des chalets par ici. On croit toujours qu'il n'y en a que dans les Alpes. Eh bien non : le Morvan aussi possède ces habitations en bois.

Cela confirme aussi que nous arrivons dans la partie la plus touristique et la plus fréquentée du lac... en été, du moins, parce que là, c'est plutôt calme.

Un petit moment de nature vierge
pour apprécier la superficie du lac des Settons
à travers les arbres...
Lac des Settons, n) camping Plage du Midi, contre-jour (58)
...et nous voici à hauteur
du camping de la Plage du Midi.
Lac des Settons, o) Les Branlasses, base nautique (58)

Ici, c'est pédalos, bateaux, piscine privée, plage,
parc de loisirs et pagode.
Lac des Settons, p) Les Branlasses, pagode (58)

Oui, elle aussi, normalement, flotte sur l'eau. Et d'ailleurs, parait-il, il ne s'agit pas d'une pagode, mais d'un bâtiment en forme de sapin de Noël, allusion au fait que le Morvan est la principale région française de production de sapins de Noël. Voyons voir en contre-jour, ombre chinoise ce que cela donne...

Lac des Settons, p) Les Branlasses, pagode
Mouais, ok, bon, si tu veux.

Alors reprenons d'un peu plus près parce que d'un seul coup, là, il y a beaucoup d'informations.

Nous sommes au lieu-dit Les Branlasses. Oui, je suis d'accord avec toi, ce n'est pas très beau comme nom. On dirait le titre d'un film de Michel Gérard réaliséà la fin des années 1970 avec Pierre Tornade, Michel Galabru, Alice Sapritch,... Pourtant, il y avait le choix. D'autres noms étaient disponibles, mais non. Ici, c'est les Branlasses. Après La Queue du lac, on reste dans le thème. Tiens, d'ailleurs, soyons un peu lourd là, hein, ah, ah, ah. Il faut savoir que La queue du lac est un lieu-dit où l'on mange très bien et qu'il se situe à seulement quatre kilomètres du village nommée Grosse. Eh oui, alors là, tu me vois venir à 200 km/h, bien sûr, sur la route, en venant, nous sommes passés par des carrefours où ces lieux étaient indiqués par quelques panneaux...

grosse

Voilà, ça, c'est fait. Où en étions-nous ?
Ah oui, nous sommes arrivés aux Branlasses, zone du lac des Settons où de multiples activités sont proposées.
Nous avons vu le camping de la Plage du Midi avec sa piscine couverte, chalets, cabanes, roulottes. Un peu plus loin, c'set la base de loisirs dominée par l'intrigante pagode en forme de sapin de Noël donc et qui se trouve être un restaurant.

 Ici, aux Branlasses, en été, c'est l'effervescence. De multiples activités sont proposées...
"Allongés en famille sur la plage de sable fin vous hésitez… Quelques brasses ? Une virée en catamaran ? Un tour en Fun Boat ? Pas de doute, l’atmosphère est sportive et familiale au Lac des Settons. Sur la place surveillée labellisée Pavillon Bleu pour la qualité de ses eaux, vous pourrez pratiquer de multiples activités aquatiques. Seul sur votre stand-up paddle ou en équipe sur un catamaran, vous glissez, sourire au lèvres sur les eaux du Lac des Settons. Profitez-en pour jouer les Robinsons en accostant sur une île le temps d’une baignade. Une nouvelle manière de découvrir le lac !"  NIEVRE TOURISME

Des activités originales pour découvrir le lac sous différents aspects sont créés chaque année par Activital. C'est le cas avec ce parcours canoë sur le lac permettant de découvrir son passé, son utilité et ses différents composants.

Mais attends,
c'est pas fini !

"Après vous être dépensés c’est le moment de profiter du calme et du cadre privilégié du lac des Settons. A l’ombre rafraîchissante des sapins et mélèzes, c’est l’endroit parfait pour partager un pique-nique en famille, ou vous détendre en terrasse devant un café. Qu’il est bon de se prélasser sur le sable au bord de l’eau… ! Et si vous restiez près du lac jusqu’au coucher de soleil ? Lorsque les eaux du Lac des Settons se parent des couleurs flamboyantes du crépuscule, le spectacle est époustouflant !NIEVRE TOURISME

Bon, là, bien sûr, en automne-hiver,
c'est un peu moins enthousiasmant.
Lac des Settons, o) Les Branlasses, pédalos (58)
           Lac des Settons, o) Les Branlasses, pédalos

Mais il n'en reste pas moins que cette plage est classée Pavillon Bleu. Ceci est du au travail réalisé par la mairie de Montsauche-les-Settons qui "investit sur la qualité de l'eau notamment par le biais d'une station d'épuration conséquente qui traite les eaux usées et par un travail important avec l'ARS et le Conseil Général de la Nièvre pour garantir une eau de baignade excellente." (Pavillon bleu)
Nous quittons la base nautique pour reprendre le petit chemin qui nous fait passer tour à tour devant une imposante construction de jeux en bois et des tipis aménagés.

Lac des Settons, p) Les Branlasses, jeu (58)            Lac des Settons, p) Les Branlasses, tentes (58)

C'est marrant ce petit voyage que nous offre le lac lorsqu'on en fait le tour. Une pagode, des tipis, des airs de calanques avec ces eaux bleues bordées d'arbres, ces plages blanches, des chalets de bois...
Nous arrivons sur le port de plaisance. Composé d'une centaine de places, il accueille voiliers et bateaux à moteur. Étrangement, une équipe de France 3 Bourgogne est encore là, mais cette fois-ci non pas pour filmer des canoës ou des pédalos, mais une 4L de compétition, posée là sur la berge.
Nous continuons à suivre les rives du lac en passant par La Faye, puis la Sapinière.

Lac des Settons, q) La Faye (58)

Lac des Settons, q) La Faye, passerelle

 Nous voyons au loin le barrage qui étend sa longue barre de granit, scrutée par une petite maison en bois ravissante, postée sur la rive.

Lac des Settons, r) La sapinière, chalet et lac (58)

Lac des Settons, r) La sapinière, vue sur le barrage (58)

Notre tour va bientôt prendre fin. De l'autre côté du chemin, dans un virage à 90°, l'hôtel-restaurant La vieille diligence exhibe son imposante façade. Un peu plus loin, un magasin de souvenirs fermé fait face à l'embarcadère des bateaux touristiques des Settons, déserté lui aussi à cette époque de l'année. L'écomusée lui fait suite avant que nous ne nous aventurions sur le barrage du lac.

Lac des Settons, s) le barrage (58)

On en a parlé du barrage ou pas ? Je ne sais plus... Voyons... Ah ben non.

Alors :
LE BARRAGE DES SETTONS
Lac des Settons, s) le barrage

Destinéà réguler la navigation sur l'Yonne et à faciliter le flottage du bois jusqu'à Paris, le barrage du lac des Settons a étéélevé de 1854 à 1861. On en a déjà parlé plus haut, le barrage permettait de créer des crues artificielles par des lâchers d'eaux dans la cure. Au printemps, cela permettait de transporter, par flottage, les buches jusqu'à l'Yonne. Puis, à Clamecy ou Vermenton, elles étaient assemblées en train de 70 m x 4m que des flotteurs "menaient" sur l'Yonne, puis la seine jusqu'à Paris.
Vingt mètres de haut, 267 mètres de long, tout en blocs de granit ! Il faut dire que, d'un point de vue géologique, le Morvan correspond à une avancée granitique du Massif Central au coeur de la Bourgogne calcaire.
À l’époque,c'est le barrage le plus imposant construit en Europe Occidentale. C'était une entreprise grandiose puisqu’il fallait aller chercher les pierres de granite, tractées par des bœufs, jusqu’en forêt de Breuil-Chenue à 15 kilomètres de là. Il est construit sur le principe des "barrages de force", c'est à dire qu'il ne tient debout que par le poids qu'il exerce sur lui-même.
Sur la rive droite, un peu avant le barrage domine une grande maison bourgeoise à trois niveaux. C'était la maison du garde construite en même temps que l'édifice. Elle servait également à loger les ingénieurs.
Au centre du barrage se trouve la salle des machines servant à manoeuvrer les vannes de fond pour permettre l'écoulement de l'eau dans la Cure.
Avec d'autres barrages du Morvan, le barrage a servi et sert encore àéviter les crues à Paris (inondation exceptionnelle en 1910 à Paris) en régulant le débit sur la Cure et ses affluents qui se jette dans l'Yonne puis la Seine.

Une fois le barrage franchi, nous revoici devant le plus ancien hôtel du lac, l'hôtel de La Morvandelle... et donc, devant la voiture.

Lac des Settons, t) arrivée (58)

Fin de cette petite randonnée bien agréable, aux multiples paysages et couleurs, sans oublier la pause déjeuner de l'Auberge de La Queue du lac.

 

KALININGRAD TOUR : De Klaipeda (Lituanie) à la mer Baltique (Pologne)

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Écoute, on va pas se mentir : cela fait maintenant plus de cinq ans que je tente de relater ce voyage que nous fîmes, Maître Arnaud et moi-même, en 2013 et nous n'en voyons toujours pas la fin. À moins que, eh tiens, là, ce ne soit le dernier billet sur cette épopée fantastique qui nous amena de la Nièvre à cette enclave territoriale russe qu'est l'Oblast de Kaliningrad d'oùémergeait et émerge encore ce surréaliste mais bien réel banc de terre qu'est l'Isthme de Courlande.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Comme je n'ai pas parlé du Kaliningrad Tour depuis le mois de juin 2018, une petite révision s'impose pour comprendre le pourquoi du comment avec des parce que qui expliquent cela.

 

 

RÉSUMÉ !

C'était en février 2013. Le temps était à la neige dans la vallée d'Aspe, Pyrénées-Atlantiques, France. Avec Maître Arnaud, ami de routes et de chemins lointains, nous avions rejoint leBar Communal de Borcepour boire quelques bières belges aux sons d'une musique tranquille ; le tout devant un bon feu de bois aménagé dans cette belle cheminée dominant la salle. (...)
Maître Arnaud avait soudainement lâché ses fléchettes pour lancer quelques mots surprenants et inattendus :
MAÎTRE ARNAUD :"- Mais moi, il y a un endroit qui m'énerve dans ce monde là, je ne comprends pas ce que c'est, je ne sais pas ce que ça veut dire ni ce qu'il s 'y passe, c'est ce truc là !!!! Au milieu de la mer Baltique !!! Une route ou je sais-pas quoi lààààà !!!!! Regarde !!!!"
Pour illustrer ses paroles soudainement violentes, il se saisit de son I-Phone et me montra en deux temps trois mouvements une carte. (...)
Je lui répondassâsses alors :
JENORME :"- Le mieux c'est d'aller y voir nous-mêmes !"
Et voilà ! Le projet était lancé ! A ce moment précis, dans le bar communal de Borce où crépitait le feu de cheminée devant lequel s'était posé ce magnifique chien aux yeux de vairon comme David Bowie, nous ne savions pas ce qui allait nous attendre, combien de kilomètres il allait nous falloir parcourir, quelles villes et quels pays nous allions traverser, quelles personnes nous parviendront à rencontrer pour nous indique le bon chemin... Non, nous ne savions rien et c'était tant mieux (...)

Quelques mois plus tard, un itinéraire était plus ou moins dressé. Jetons un petit coup d'oeil sur la carte pour mieux comprendre de quoi il retourne.

la carte
Carte :Google maps

L'objectif principal étant d'atteindre l'Isthme de Courlande,
ce banc de terre au milieu de la mer Baltique.
Isthme de Courande
Carte :Google maps

FIN DU RÉSUMÉ

 

Voilà ! C'est clair, limpide, fluide, pas de problème, on a tout compris !
Lors du précédent billet titré"KALININGRAD TOUR : De Zelenogradsk (Russie) à Klaipeda (Lituanie)", Maitre Arnaud et moi-même avions roulé en voiture sur le fameux Isthme de Courlande ; ce qui était, il faut bien le dire, notre objectif principal. Oui, nous avons roulé dessus en bagnole ! Oui, je sais, gnagnagni protéger l'environnement, gnagnagna pollution, gnagnablabla on va tous crever, blablabla préserver la planète !!!! Oh eh : on va se taper 98 bornes de dunes et de forêts préservées à pinces. D'ailleurs, je te rappelle qu'il faut que l'on se magne un peu le cul parce que Maitre Arnaud doit être dans trois jours à Oloron-Sainte-Marie pour passer un entretien d'embauche. DONC préserver la planète, rouler à pied, tout ça, eh ben on verra ça un autre jour. De toute façon, eh oh... de toi à moi, c'est foutu : on va tous crever !

C'set donc sur ce message d'espoir que je t'annonce que nous sommes le 1er août puisqu'il n'y a que 31 jours dans le mois de juillet.
DONC : lors du précédent billet, nous avons quitté ce sympathique hôtel de Zelenogradsk où FrüchstückMan, le cuisinier de l'hôtel, s'était levé exprès à 6 heure du mat pour nous faire un petit déjeuner spécial que Maître Arnaud a tout simplement ignoré en préférant aller s'enfremer dans sa chambre. Pauvre FrüchstückMan qui, peut être, au moment où je rédige ces mots, n'a toujours pas compris ce qu'il s'est passé. Peut être qu'aujourd'hui il a changé de métier, déteste les Français et a décidé de s'isoler sur une île déserte ou de monter un parti fasciste dans le nord de la Russie.

BREF ! Après cette déconvenue, nous avons roulé sur l'isthme de Courlande en passant en douceur de la Russie à la Lituanie avant de nous retrouver non pas dans le port d'Amsterdam, mais dans celui de Klaipeda afin de prendre un ferry devant nous ramener à Sassnitz, en Allemagne du nord. Après tout, on a bien dit Allemagne de l'Est et Allemagne de l'Ouest, je ne vois pas pourquoi on ne dira pas Allemagne du Nord et Allemagne du Sud.
Pas le temps de visiter Klaipeda qui porte le nom de Memel en allemand... ?... ?... Véridique. En allemand, Klapeida s'appelle Memel. Voilà, c'est comme ça. Rien à voir de prime abord, mais cela s'explique par le fait historique que Klaipeda a longtemps été disputée entre le royaume de Lituanie et les chevaliers Teutoniques. La Paix du lac de Melno en 1422 fixa les frontières du duché de Prusse et de la Lituanie ; Memel restera en Prusse jusqu'à la défaite allemande à la suite de la Première Guerre mondiale.
DONC :pas le temps de visiter la troisième ville de Lituanie, il faut de suite foutre la bagnole dans le ferry.

C'est lui !
Klaipeda, le ferry (Lituanie)

Et comme tout va très vite, nous avons déjà quitté le quai. Soyons bien d'accord, il n'y a pas que la voiture sur le ferry, nous somme smontés aussi. Ah ben eh, on s'est pas fait chier à passer la frontière russe avec la voiture pas déclarée pour la voir partir seule sur le ferry sans nous !

Le ferry quitte le port. Une longue et lente évolution commence alors pour sortir complètement du port de Klaipeda. Plus de 4 kilomètres pour sortir de cette langue maritime qui sépare l'enclave de Klaipeda de la mer Baltique.
C'est alors une série d'objets, de machines et de batiments colorés qui se succèdent devant nos yeux presque éblouis, mais pas tant que ça non plus, oh eh faut pas pousser, on n'est pas au casino de Pougues-les-Eaux non plus ! Disons que nos yeux sont plutôt interpellés, intrigués et ébahis car, oui, c'est toujours fascinant de voir une succession de containers et de quais depuis un ferry qui navigue à 2 km/h. C'est un peu comme si on n'avait pas le choix.

I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, grues (Lituanie)

I) Klaipeda, vue sur la ville depuis le ferry, immeuble          I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, container (Lituanie)

I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, containers (Lituanie)         I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, citernes (Lituanie)

I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, grues

I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, usine (Lituanie)         I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, grues

I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, grues         I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, grues

I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, immeuble (Lituanie)

C'est beau quand même... Hein... Tu sais, ça me fait penser à une anecdote.
Il était une fois Nick Canon qui découvrait en exclusivité le dernier album de Rammstein. Cet album, c'était Mutter, troisième album du groupe, sorti en 2001. Il l'avait achetéà l'époque où on ne téléchargeait pas à tout va. A chaque fois que l'on achetait un nouveau CD, il fallait que l'on se trouve un trajet à faire en bagnole pour l'écouter. Bon, là, en l'occurrence, Rammstein sortait Mutter et nous avions décidé d'aller à Auschwitz. Aucun rapport. Et le trajet était suffisamment long (1542 km) pour écouter autre chose. D'ailleurs, en 2001, il y avait une belle actualité musicale puisque Jean-Jacques Goldman sortait son dernier album studio ("chansons pour les pieds") ainsi que Noir Desir (pour une autre raison) avec "Des visages défigurés".

BREF ! Nous partions vers Auschwitz avec l'album Mutter de Rammstein dans le poste. Nick Canon était attentif au moindre son, à l'évolution du rythme. Il sortit de son silence lorsqu'il entendit le son d'une voix synthétique fulgurante lors de la fin du morceau "Sonne". C'est à ce moment précis lorsque la 'voix' s'éteignit qu'il prononça ces seuls mots : "Ah ben... on peut pas dire que ce soit beau, mais... comment dire... boh non, faut rien dire en fait, on sait pas."


VOILA !

Ben ouais, quoi. On peut... non, mais franchement, est-ce que l'on peut s'émerveiller de choses simples et, à la fois, pas si simples que ça ? Certains sont fascinés et éblouis par le château en carton pâte de La Belle au bois dormant dans les parcs Disneyland, eh ben nous, là, à ce moment précis où il n'y a rien d'autres à voir, avec Maître Arnaud, ce sont les quais marchands du port de Klaipeda qui nous fascinent. Chacun son truc !
Sur cette dernière photo ci-haut, on peut voir l'un des immeubles les plus connus de la ville : le K-center ou K-Tower, dont l'architecture globale ne nous liasse aucun doute sur l'origine de son nom.

K TowerJ'ai voulu savoir quelles étaient les activités existantes dans cette tour remarquable, mais je n'ai rien trouvéà part des mecs qui sautent à vélo de son sommet. Mais apparemment, cette tour de 236,22 pieds, -soit 71,999 mètres de haut- hébergerait aussi des boutiques et un hôtel de luxe avec pisicne en terrasse sommitale. Construite entre 2004 et 2006, elle possède également trois ascenseurs et 250 places de parkings ; ce qui m'amène à conclure que quand on n'a pas plus d'informations que ça à dire sur un monument autant fermer sa gueule et passer à autre chose.

 

MAIS MAIS MAIS...ça y est : nous quittons Klaipeda, son port et la terre proche. Nous naviguons à hauteur du bout du bout de l'Isthme de Courlande, côté Lituanie.

sortie de klaipeda 1

Attends, on ne voit pas très bien.
sortie de klaipeda A

Attends, on ne voit pas très bien.
Klaidepa, sortie du port (Lituanie)

Attends, on ne voit pas très bien.
Klaidepa, sortie du port, isthme de Courlande (Lituanie)

Attends, on ne voit pas très bien....
Klaidepa, sortie du port, dernière bouée (Lituanie)

Ouais, merde, trop tard,
on ne voit plus rien !


Bon bref, nous quittons le port, la terre ferme pour nous lancer sur les flots pour le moment calmes de la mer Baltique, laissant derrière nous grues et containers colorés.

 Klaidepa, sortie du port

La question cruciale se pose à présent :  qu'est-ce qu'on va bien pouvoir foutre sur ce ferry pendant ces quelques 16 heures de traversée maritime ?
Attention, il faut savoir qu'il existe plusieurs sortes de ferry sur la compagnie que nous avons choisie et qui n'est autre que la DFDS.
Tu as le CClass (mais il ne fait pas le parcours Klaipeda-Sassnitz car il est trop petit), le Calais Seaways (comme son nom l'indique, il ne dessert que les trajets allant ou partant de Calais donc on ne l'a pas pris), le Côte d'Albatre (mais il ne navigue qu'au large de la côte d'Albatre entre Dieppe et Honfleur), le Crown seaways, le D-Clas, le King Seaways, le Malo Seaways, le... oh mais putain, on s'en fout !
Toujours est-il que suivant ton trajet et suivant le ferry que l'on t'impose, tu n'as pas les mêmes services à bord.
Par exemple, si le Princess seaways possède plusieurs restaurants et bars ainsi qu'un casino, des boutiques à gogo et un cinéma pour ses 1500 voyageurs, le Calais Seaways, lui, propose un espace enfants et la wifi gratos.
En ce qui nous concerne, je ne sais pas sur quel ferry nous avons embarquer, mais la première chose qui nous vient en tête est... se rendre au bar le plus proche afin de commander une grosse bière.
Apparemment, sur le navire, il y aurait deux bars. Un grand jeu de pistes commence en allant de couloirs en couloirs pour finalement nous retrouver sur le pont et remarquer que le bar était juste derrière nous lorsque nous regardions les grues de Klaipeda s'éloigner. Maître Arnaud s'occupe d'aller au ravitaillement, mais ce n'est pas si évident que cela de ramener les deux bières pour les boire sur le pont car il y a beaucoup de vent.

MISSION ACCOMPLIE
L) Sur le ferry, bière (Lituanie)

 

Et maintenant que faire ?
Nous sommes au milieu de la mer. Pas de piscine en vue, pas de sauna, pas de hammam, pas une piste d'athlétisme ! Putain, on va se faire chier.
Et maintenant, que faire ?

1) Regarder le ciel.                                           2) Regarder si il y a bien un sous-marin de sauvetage.
M) Sur le ferry, nuages (Lituanie)
                L) Sur le ferry, sous-marin (Lituanie)

3) Constater qu'il y a une piste d'atterrissage          4) Vérifier que la tour de contrôle fonctionne bien.
pour hélicoptère      
Sur le ferry, piste d'atterrissage de treuil (Lituanie)                         Sur le ferry, vue sur le pont

5) Contrôler qu'il y ait des gilets de sauvetage.
Sur le ferry, vue sur le pont (Lituanie)

Mais putain, qu'est-ce qu'ils foutent assis sur la malle à gilets, eux !!!!


6) Se reprendre une bière en attendant de voir le soleil se coucher sur la Baltique.
Sur le ferry, coucher de soleil et bière (Lituanie)

Et le spectacle peut commencer.
Nous sommes quelque part entre Klaipeda et Sassnitz lorsque le soleil décide de nous fausser compagnie pour laisser place à la nuit.

Sur le ferry, soleil et mer Baltique (Lituanie)

Sur le ferry, soleil et mer Baltique               Sur le ferry, soleil et mer Baltique

Nous nous attendons à un magnifique coucher de soleil, disparaissant là-bas, sur cette ligne d'horizon aquatique. Et... et... ah ben merde, d'où ils sortent ces nuages ?!

Sur le ferry, coucher de soleil sur mer Baltique
Sur le ferry coucher de soleil sur mer Baltique (Lituanie)
                Sur le ferry coucher de soleil sur mer Baltique (Lituanie)

Sur le ferry, coucher de soleil sur mer Baltique (Lituanie)

Sur le ferry, coucher de soleil sur mer Baltique

Ben voilà, c'est malin : maintenant il fait nuit.
Avant de quitter le pont car il n'y a vraiment plus rien à faire, nous nous livrons à quelques vérifications de routines afin de faire une traversée tranquille. C'est bon, il y a bien des bouées de sauvetage ainsi que des canoës. Apparemment, ils viennent tous de Kaunas.

Jénorme nous montre les bateaux de sauvetage du ferry allant de Klapeida à Sassnitz (Lituanie)                 Q) Sur le ferry, bouée de sauvetage (Mer Baltique)

Alors, oui, je te vois venir :
"Ouais eh oh, connasse, quoi !"

Non ! Pas Kaunas, mais Ka-unas. Ce n'est pas une insulte lituanienne, mais bel et bien le nom de la seconde plus grande ville du pays, et le plus important port fluvial des pays baltes, sur le Niémen, fleuve de 937 kilomètres qui prend sa source en Russie pour ensuite traverser la Bielorussie et se jeter dans la lagune de l'Isthme de Courlande.
Kaunas se trouve à 215 kilomètres au Sud-Est de Klapeida.

carte kaunas
Carte : Google maps

Et que trouve-t-on à Kaunas à part des boués et des canoës de sauvetage ?
Eh bien, déjà, il faut savoir que cette ville est souvent passée de pays en pays. Tour à tour polonaise, allemande, russe, lituanienne, elle porte donc plusieurs noms : Kowno en polonais, Kovno en russe, קאוונע (Kovne) en yiddish et Kauen en allemand.
Elle fut également marquée par le massacre des 37 000 Juifs du ghetto de Kaunas envoyés dans plusieurs camps de concentration et d'extermination, ou fusillés au tristement célèbre Neuvième fort. Seuls 3000 Juifs de ce ghetto ont survécu à ces exactions nazis.
Bon, euh, sinon, à Kaunas, on peut visiter le château de Kaunas du XIVème siècle, la Maison du Diable ou encore le musée du KGB.
Bon, laissons plutôt je-sais-pas-son-non et son accent canadien nous en parler.

Ok, très bien, mais qu'est-ce qu'on mange à Kaunas ?
Eh bien, comme un peu partout en Lituanie, tu auras le choix entre des oreilles de cochon grillées, du hareng mariné ou fumé, servis avec des patates bouillies, des champignons marinés, du choux ou de la betterave ou encore des raviolis géants (Koldunai) ou de la soupe de betterave, chaude ou froide (saltiborscioi).

Parfait.
Nous quittons donc le pont aller errer dans le labyrinthe des couloirs du ferry et des nombreuses (ou pas) activités qu'il nous propose.

Sur le ferry, dans le couloir (Mer Baltique)

C'est beau ces couloirs apparemment sans fin. On se croirait dans Shining.

Oui, ben écoute : dès que je vois un couloir, je pense àShining, c'est comme ça, et, crois-moi, c'est pas toujours facile.
Et là, tu meures d'envie de me poser la question : "Mais qu'est donc devenu ce genre garçon qui faisait du vélo dans les couloirs infinis de l'hôtel Overlook ?"N'est-ce pas ? Nous aurions pu nous poser la question"Mais que se sont devenues les soeurs jumelles que voit apparaître Danny dans le film ?". Mais nous nous étions déjà posés la question lorsque nous étions à l'hôtel de Kaliningrad (KALININGRAD TOUR : De Kaliningrad à Zelenogradsk (Russie))

shiningDANNY LLOYD
Né le 1er janvier 1973 à Chicago, il n'a interprété qu'un seul grand rôle au cinéma, à l'âge de six ans : celui de Danny Torrance dans Shining.
Kubrick avait demandéà Leon Vitali acteur dans le film Barry Lyndon de parcourir les États-Unis avec une caméra vidéo à la recherche d'un jeune garçon pour l'interprétation de Danny. De retour au Royaume-Uni, il va visionner avec le réalisateur cinq mille figurants. Danny Lloyd alors âgé de six ans a été retenu.

Pendant tout le tournage du film, Kubrick ne révéla jamais à Danny qu'il s'agissait d'un film d'horreur, pour que le jeune acteur ne soit pas déstabilisé par l'horrible scénario. Il ne découvrit la teneur du film que lorsqu'il le visionna pour la première fois, à l'âge de dix-sept ans.
Il est aujourd'hui professeur de biologie au Jefferson Community College de Louisville dans le Kentucky.

Voilà.

Sinon, il faut le savoir : l'hôtel de Shining, si mystérieux et inquiétant, est en fait le Timberline Lodge. Il se trouve sur le côté sud du Mont Hood, dans l'Oregon, à environ 96 kilomètre à l'est de Portland, à 1816 mètres d'altitude. Seuls les extérieurs ont été filmé là-bas. Le prix des chambres est compris entre 135 et 269 euros. Impossible de réserver la chambre n°237 puisqu'elle n'existe pas. De plus, dans le livre de Stephen King, c'est la chambre n°217 dont il est question. L’hôtel a demandéà Stanley Kubrick de prendre un autre numéro afin de ne pas effrayer les clients.
Mais sinon, il faut le savoir aussi : l'hôtel qui a inspiré Stephen King pour l'écriture de son roman est le Stanley, situéà Estes Park dans le Colorado.
"Ouvert en 1909, le Stanley, d’architecture géorgienne coloniale, inscrit au registre national des monuments historiques, est réputé pour être l’un des hôtels les plus hantés d’Amérique. C’est lui qui a inspiréShiningà l’auteur Stephen King, après une nuit dedans, presque seul. Il n’a pas dormi n’importe où. Il a dormi dans la chambre 217.
C’est là que la chef des femmes de ménage, Elizabeth Wilson, le soir du 25 juin 1911, a été grièvement blessée. En plein orage, alors qu’elle allumait les lampes à acétylène, une violente explosion l’a projetée à l’étage inférieur. Elle a été grièvement brûlée et a eu les chevilles brisées. Mais elle a survécu. Depuis les années 50, son fantôme hanterait toujours la célèbre chambre 217. Les hôtes bénéficieraient régulièrement de services « non-inclus » dans leur package. Des objets déplacés et des bagages déballés… Il semblerait que Jim Carrey n’ait pas particulièrement apprécié. Il a décampéà peine deux heures après y être arrivé alors qu’il devait y dormir pendant le tournage de Dumb & Dumber.
Elizabeth ne serait d’ailleurs pas le seul esprit des lieux. Les propriétaires, les Stanley, marcheraient régulièrement dans le lobby ou joueraient du piano dans la music room. Le quatrième étage serait celui des enfants, qui galopent dans le couloir. (...)"A LA FIN DE LA ROUTE

Le prix de la chambre varie de 146 à 316 euros.
Il faudrait faire un film, genre Shining, qui se passe sur un ferry plutôt que dans un hôtel. Hein ? Mais oui. Quels sont les films qui ont parlé de catastrophes maritimes à bord d'un ferry ? Aucun ! Mais oui. Bon, OK, on a eu des films de catastrophes maritimes, mais c'est pas pareil. Voyons... Atlantique, latitude 41° en 1958, Panique à bord en 1959, Le sous-marin de l'apocalypse en 1961, Terreur sur le Britannic en 1974, Sauvez le Neptune en 1978, SOS Titanic en 1979, Lame de fond en 1996, Titanic en 1997, En pleine tempête en 2000, K-19, le piège des profondeurs en 2002, Poseidon en 2006.
Par contre, il n'y a pas eu de film sur le paquebot Wilheim Gustloff qui est, pourtant, la plus grande catastrophe maritime de tous les temps avec 10 582 morts lors de son torpillage en mer Baltique, entre Gdynia et Hambourg, par un sous-marin russe le 30 janvier 1945.
Étrangement, il me semble qu'au moment où nous évoquons cette catastrophe, nous ne sommes pas loin de la latitude verticale (je sais pas comment on dit) sur laquelle se trouve le port de Gdynia... Bon... ben... de quoi parlait-on déjà ?

AH OUI,
le couloir du ferry !
Sur le ferry, dans le couloir (Mer Baltique)
Shining, film catastrophe tout ça !

Nous voguons au hasard dans les méandres labyrinthiques de ces couloirs verticaux. Parfois, un croisement nous permet de faire un arrêt devant un plan du ferry que nous ne comprenons pas. D'autres fois, nous constatons amèrement que les bureaux de renseignements du ferry sont fermés.

Sur le ferry, fermeture (Mer Baltique)

 

C'est un truc à devenir fou,
comme Jack Torrance !!!!!!!

Jénorme découvre sa tronche dans un miroir du ferry allant de Klaipeda à Sassnitz (Lituanie)

Mais finalement, après quelques tours et détours, nous parvenons à trouver un bar... le seul bar encore ouvert à cette heure-ci. Il est 22h30 et il doit fermer à 23 heure. Nous entrons.

Sur le ferry, le bar, version Hopper (Mer Baltique)

Avec un peu d'imagination, les couleurs et la scène me font pense à un tableau du peintre américain Edward Hopper ; un peu comme celui-ci... le plus connu, Nighthawks (1942).

edward Hopper
Edward Hopper, Nighthawks (1942, exposéà l’Art Institute of Chicago) / Edward Hopper [Public domain], via Wikimedia Commons

Si, si, si. Y'a un truc! Je sais pas moi, ça pourrait être le contre-champs du tableau ! La salle du fond que l'on ne voit pas, que Hopper n'a pas peinte car il n'avait plus de gouache, je sais pas, un truc dans le genre !!!
Et pis, tiens, pour mieux le comprendre, profitons de cette traversée de la Baltique pour étudier d'un peu plus près le travail du peintre.

Surnommé"peintre de l'Amérique mélancolique", Edward Hopper est né en 1882 à Nyack. Entre 1906 et 1910, il fait plusieurs séjours à Paris durant lesquels il part flâner dans les rues, peint et dessine ce qu'il voit, comme il le fera toute sa vie, des monuments, des ponts, des scènes de la vie quotidienne des parisiens. De retour à New York, il devient illustrateur pour des revues économiques et commerciales. Une grande partie de son oeuvre exprime la nostalgie d'une Amérique passée, ainsi que le conflit entre nature et monde moderne. Ses personnes sont le plus souvent esseulées et mélancoliques. Ses oeuvres sont également très "cinématographiques". Alfred Hitchcock, notamment, s'inspira de "La maison près de la voie ferrée" pour la demeure de Psychose, ou encore de Fenêtres la nuit (1928) pour Fenêtre sur cour.
Pour Nighthawks (Oiseaux de nuit), le peintre dit s'être inspiré d'une nouvelle d'Ernest Hemingway, "Les tueurs" (1927) ; l’histoire de deux tueurs à gage qui attendent leur victime, un ex-boxeur, dans une brasserie. On parle aussi de l'influence du tableau de Van Gogh, Café de nuit (1942), où l'on retrouve la lumière jaunatre de la toile du peintre hollandais.
Le lieu choisi est un comptoir-lunch (bar-restaurant typique américain ouvert toute la nuit), appeléLe Phillies. D'après Hopper, ce bar-restaurant se trouvait au n°70 de la Greenwich Avenue à New York. Aujourd'hui, c'est un fleuriste qui occupe les lieux... parait-il, d'après les recherches approfondies de Popspotsnyc.
Quatre personnes à son bord.
Un barman, tout de blanc vêtu, semble être à l'écoute sans avoir de réponse.
Un couple qui fait face et dont la femme n'est autre que Josephine Hopper, la femme du peintre. Quant à l'homme au chapeau à ses côtés... On se questionne alors sur ce que la femme tient dans sa main droite : un sandwich, un paquet de cigarettes, une liasse de billets,... ?
L'homme de dos est le plus mystérieux... parce qu'il est de dos, ouais ok d'accord, très bien... mais peut être aussi parec que c'est celui qui rappelle le plus en mémoire la nouvelle d'Hemingway. Un tueur à gages ? Un repenti ? En attente de quelque chose ? Mais quoi ???
Et pourquoi ce tableau me fascine tant ? Cette ambiance lourde ? Ces protagonistes dont on ignore tout ? Cette caisse enregistreuse solitaire dans l'ombre de la vitrine d'en face ? La nuit ? Les couleurs ? Cette rue déserte dehors ? Et nous sur ce ferry ? C'est horrible de se dire que si l'ambinace sur le ferry ne nous plait pas, nous ne pouvons pas prendre la bagnole pour aller dans une autre ville ; chose que nous avons toujours faite depuis que nous sommes partis de Nevers.
C'est vrai ! Un bar ne nous plaisait pas à Berlin, on sortait et on allait dans un autre. Une ville de Pologne de nous inspirait pas pour dormir ? On reprenait la voiture et on allait dans une autre bourgade. Et cette plage où on ne sert pas de Mojito ? Eh ben, on se casse et on va à la prochaine ! Mais là, ce soir, ici, sur ce ferry qui se meut, nous sommes comme retenus en otage ! Nous bougeons malgré nous et, cependant, nous ne pouvons pas aller plus loin qu'entre ces murs de ce vaissau maritime mouvant....

"LABAS VAKARAS.
JÜS NORITE Ką NORS GERTI ?"

Hein ? Quoi ? Comment ? Qui nous parle ? Que se passe-t-il ?
Nous tournons la tête en direction du comptoir, c'est à dire à l'opposé de cette salle vide du bar du ferry et nous tombons sur un homme tronc... enfin, c'est un barman dont le corps est caché par le comptoir. Il nous regarde en essuyant des verres. Je ne sais pas comment ils font les barmens, ils ont toujours des verres à essuyer.

"LABAS VAKARAS.
JÜS NORITE Ką NORS GERTI ?"

Nous nous approchons de lui. Son regard ne baisse pas. Ile ne nous quitte pas des yeux. Je pense qu'il a compris que nous avons bu quelques bières dans un autre bar... dans l'autre bar du ferry et que là, nous sommes plus en mode digestif que mode apéritif. Au petit comptoir de quelques 3 mètres de large, il y a là un couple et un homme seul. incroyable coïncidence, comme dans le tableau de Hopper.
Nous nous posons au comptoir en prenant soin de ne pas louper de nous asseoir sur les tabourets de bar.

"LABAS VAKARAS.
JÜS NORITE Ką NORS GERTI ???"

Dans un premier temps, il est de suite important de mettre fin à la répétition de cette phrase dont on entrave que dalle la moindre signification.

"SORRY, WE DON'T SPEAK..."

Pas le temps de finir la phrase, le serveur de 30-40 ans environ, au visage jovial et aux cheveux plaqués châtains, nous répond :

"GOD EVENINGUE.
YOU VANT TOU DRRRINKUE SOMETHINGUE ?"

Cette phrase rassurante que nous comprenons nous amène à prendre conscience de pas mal d'autres paramètres de la salle. Tout d'abord, la lumière est bien présente, les canapés sont vides, mais surtout, il y a de la musique qui sort de quelque part. Mais nous ne parvenons pas à savoir d'où, ni de ce qu'il s'agit. Il semble que cela soit une compilation de musiques traditionnelles de Lituanie, parfois entrecoupées de reprises de standards de chansons internationales à la sauce russe.
Une fois bien assis et en place, nous commandons deux bières. Apparemment, à cette heure-ci  -il est 22h36-, il ne peut rien nous servir d'autre. A moins que cela ne soit notre allure aléatoire qui lui fasse peur. Oh eh, ça va ! Ils vont pas nous virer du bar du ferry ?!!! Tiens, d'ailleurs, est-ce qu'il y a une prison ou une cellule de dégrisement sur ce rafiot ?
Bon... passons... Nous nous installons. Nous faisons semblant de regarder le décor environnant, comme le serveur fait semblant d'essuyer pour la 15ème fois ses verres propres. Et puis.... oh merde ! On peut parler ?! Nous engageons la discussion de façon prétentieuse et égocentrique par la phrase "Nous sommes Français. Qu'est-ce qu'il y a à voir en Lituanie ?" Ben oui, il faut bien commencer par quelque chose et je trouve que cette phrase est bienvenue quand tu es sur un ferry qui se trouve au milieu de la mer Baltique pour prendre la direction d'un port allemand ; cela un peu genre "Dis don', qu'est-ce que nous aurions pu voir en Lituanie si nous étions restés plus de deux heures parce que là maintenant il faut que l'on se dépêche d rentrer en Nièvre récupérer la voiture de Maître Arnaud pour qu'il aille postuler pour un boulot dans la vallée d'Aspe ?"
Dans una glais aussi approximatif que le notre, soutenus par des gestes rappelant ceux que faisait cette femme aux cheveux longs blonds de l'émission "Mes mains ont la parole", nous parvenons à nous comprendre et à apprendre pas mal de choses sur la Lituanie et sur le boulot de barman sur un ferry. Maintenant, je t'avouerai franchement que je ne me souviens pas de tout, mais il est sûr qu'en Lituanie, le sport roi est le basket, que les chanteuses préférées des Lituaniens sont Alizée et Patricia Kaas et que.... je sais plus après... de toute façon....

MES UZDAROME !!!!

Ce qui en anglais se traduit par...

WE'RE CLOSING !!!!

En d'autres termes, le bar ferme,et part la même occasion ce qui restait d'activité sur le ferry. Le rideau de fer est tombé entre le bar et le couloir.

Oh putain encore ce couloir !
Sur le ferry, dans le couloir (Mer Baltique)
Non, non, ce n'est pas la même photo que tout à l'heure,
tous les couloirs sont comme ça !!!!
Ça m'rend dingue !!!!!

 

Nous naviguons un peu, comme à la recherche d'un petit détail incongru ou de quelque chose d'original que personne n'aurait vu. Mais non, après quelques trois minutes d'errance, nous abdiquons. En fait, il semblerait bien que nous soyons fatigués. Il faut dire que le petit déjeuner de FrüstückMan est loin... surtout pour Maître Arnaud. Il est temps de regagner la chambre ou le box ou... je ne sais pas comment on dit pour ces lieux dans lesquels on dort lorsque nous sommes dans ces structures métalliques flottantes.
Après pas mal de détours et de doutes... oui, oui, il faut le dire : on ne parvenait plus à trouver notre lieu de couchage, bordel ! Putain, on ne se perd pas à Gdansk, on ne se perd pas à Berlin, on ne se perd pas en Russie mais on ne parvient pas à retrouver notre piaule sur un ferry !!!!!

ALLEZ :
ON Y EST !

Sur le ferry, chambre (Mer Baltique)

Je prends place sur le lit du haut. J'entrouve le rideau de l'unique fenêtre pour apercevoir le paysage composéà 100% de mer Baltique.
La lune étend ses rayons lumineux inexistants sur la Baltique. Pas de photos à poser ici car la smartphone ne savait pas où faire le point : sur la mer ? Sur la lune ?
Dans la tête, "Blue Moon" d'Elvis Presley. Je ne comprends pas bien cette omniprésence de la culture américaine dans ma tête ici, au milieu de la Baltique, sur ce ferry. Un peu comme quelque chose de rassurant au cas où le ferry s'échouerait. Je ne vois pas trop pourtant ce qu'il y a de rassurant dans la culture américaine... enfin, surtout celle d'aujourd'hui...

BONNE NUIT !

 

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous regagnerons peut être la terre ferme, non loin de Prora avant de prendre l'ultime route qui nous ramènera dans la Nièvre afin de terminer cet incroyable périple.

 

 

 

 

 

Juste comme ça...

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BONNE ANNÉE,
VOYAGEZ, ÉMERVEILLEZ-VOUS, MARCHEZ,
COUREZ, REGARDEZ, VIVEZ, AIDEZ !

Jénorme à Mallos-de-RiglosJénorme attend son train sur la plage d'Huchet (40)AUTOPORTRAITJénorme à Biarritz, novembre 2009

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 OH PIS MERDE !
FAITES CE QUE VOUS VOULEZ !!!!

 

 

 

 

 

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