Quantcast
Channel: LE VOYAGE DE JéNORME
Viewing all 380 articles
Browse latest View live

Biarritz en lumières 2018, petite promenade (64)

$
0
0

Comme chaque fin d'année depuis treize ans, Biarritz propose des animations lumineuses pour célébrer les fêtes de Noël, et plus si affinités.
Illuminations, décorations, lacher de lanternes, course de nuit et spectacles lumineux apparaissent aux quatre coins de la ville pendant quelques jours.

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

L'année 2018 est terminée et pour commencer 2019, j'ai décidé d'aller faire un petit tour à Biarritz afin d'errer dans ses rues illuminées à l'occasion de l'évènement annuel "Biarritz en lumières".
"Biarritz en lumières", ce sont des lumières, certes, mais pas que. Ambiance festive et récréative, mais pas trop. Il se dégage chaque année une poésie tout en douceur de ces multiples couleurs répandues dans la ville sous plusieurs formes. Installations électrique à base d'ampoules colorées, ou éclairages sobres de monuments, ou spectacle-création alliant mouvement, musique et images projetées.
Afin de profiter pleinement de cet évènement, il est préférable de se rendre à Biarritz quand il fait nuit... Ben oui. De toute façon, Biarritz s'illumine qu'à partir de 18h04. 

Pour ce billet, je n'ai retenu que quatre endroits : le casino, le jardin public, le Bellevue et l'église sainte-Eugénie. D'autres illuminations et décorations étaient présentent ailleurs, mais bon, eh, hein, voilà, c'est bien déjà, et pis ça caille dehors !

Et nous commençons notre petit tour par la façade du casino de Biarritz.

 

LE CASINO

Immeuble de style Art déco édifié en 1929 par l'architecte Alfred Laulhé, il se dresse sur la Grande Plage, en plein centre de Biarritz.

Biarritz, illuminations 2018, le Casino (64)

Après avoir longé l'océan en empruntant le trottoir de la corniche, je monte en direction du Bellevue par des escaliers zigzaguant. Un petit regard depuis la hauteur sur le casino et la grande plage jusqu'au phare.

Biarritz, illuminations 2018, le Casino

Et j'arrive sur la place Bellevue.

 

LE BELLEVUE

Il y a un peu de monde. Des gens attendent le prochain lancement du spectacle lumineux qui va apparaître sur la façade du bâtiment. Situé en plein cœur de Biarritz, face à l’Océan, le Bellevue offre le charme d’un style Belle Époque repensé par l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Il propose 10 salles de réunion modulables réparties sur 3000 m² et un auditorium de 477 places.
Quant au spectacle de neuf minutes qui va être diffusé, il a pour titre "Exploration", réalisé par Artslide.

Biarritz, illuminations 2018, le Bellevue, Exploration (64)

Biarritz, illuminations 2018, le Bellevue, Exploration

"Le Bellevue se transforme au gré d’une exploration spatio-temporelle dans l’histoire et les arts de la Belle Époque et de l’art déco, patrimoine encore vivant de Biarritz.
En route pour un voyage extraordinaire et hypnotique dans un univers de formes et de couleurs qui habille, structure et déstructure l’architecture.
Appareillons pour une traversée transatlantique à la découverte du New York des années 30 qui se métamorphose en un monde fantastique peuplé de monstres marins et d’étranges créatures.
Plongeons dans les fonds sous-marins peuplés de myriades de poissons multicolores et de cétacés."  BIARRITZ ÉVÈNEMENT

C'EST PARTI !

C'est mieux de regarder la vidéo en plein écran en cliquant sur le carré en bas à droite.

 

Je continue la balade en me rendant au Jardin public.

 

LE JARDIN PUBLIC

Réalisé en 1903, en face de la nouvelle gare de Biarritz centre ville, il accueillait les nouveaux arrivants à Biarritz. Aujourd'hui, la gare est devenue la Gare du Midi, salle de spectacles.
Pour ce"Biarritz en lumières 2018", le jardin public reçoit la mise en place Bouquets d'abat-jours et pivoine couleurs, réalisée par T.I.L.T.

Biarritz, illuminations 2018, Jardin public, bouquets d'abat-jours et pivoines (64)

"Le Bouquet d’Abat-jours est un ensemble de luminaires qui dépoussière les traditionnelles lampes de nos salons. Les lampes de cette sculpture lumineuse sont proposées dans une version démesurée et s’exilent à l’extérieur pour devenir une pièce de mobilier urbain à part entière grâce au banc qui en entoure la base.
Au bout de 9 tiges gracieusement courbées s’épanouissent des abat-jours blancs diffusant qui, à la nuit tombée, dévoilent la surprenante magie de leurs couleurs. Tels les fragments mobiles et colorés d’un kaléidoscope, les abat-jours du Bouquet s’animent en une infinie combinaison d’images, jouant avec l’alternance des couleurs pour révéler un univers moderne et onirique.
Fleur délicate et distinguée, la pivoine s’étire gracieusement en un bouquet de trois fleurs qui offrent au soleil leurs pétales blancs finement découpés. A la tombée de la nuit, ces fleurs géantes s’illuminent de mille reflets et donnent à voir une palette éclatante de couleur aux nuances variées et changeantes. Les tiges de la plante sont également mises en valeur par un éclairage animé qui invite les visiteurs à s’asseoir autour des fleurs pour profiter de la vue et de l’ambiance colorée." BIARRITZ ÉVÈNEMENT

Biarritz, illuminations 2018, Jardin public, bouquets d'abat-jours et pivoines

Biarritz, illuminations 2018, Jardin public, bouquets d'abat-jours et pivoines
        Biarritz, illuminations 2018, Jardin public, bouquets d'abat-jours et pivoines

Biarritz, illuminations 2018, Jardin public, bouquets d'abat-jours et pivoines

C'est beau, c'est calme. Les couleurs changent dans le silence de la ville.
Je traverse le jardin pour prendre la direction de l'église Sainte Eugénie.

 

 ÉGLISE SAINTE EUGENIE

Église néo-gothique en pierres grises qui domine le Port Vieux, l'édifice actuelle a été construit, entre 1898 et 1903 à l'instigation de l'abbé Gaston Larre et à la place d'une première chapelle dédiée à sainte Eugénie datant de 1856 de style romano-byzantin.
Elle est placée sous le vocable de sainte Eugénie, patronne de la femme de Napoléon III, l'impératrice María Eugenia Ignacia Agustina de Palafox-Portocarrero de Guzmán y Kirkpatrick, marquise d’Ardales, marquise de Moya, vingtième comtesse de Teba ; plus connue, peut être, sous le nom d'Eugénie de Montijo.... Ah oui, c'est plus simple.
L'édifice possède des vitraux exceptionnels de Luc-Olivier Merson. Sa crypte accueille des expositions d'art de la ville.

Le spectacle lumineux présenté cette année sur la façade de l'église a pour titre "Natura Mirabilis" - Merveilleuse nature", réalisé par Yann Nguema et produit par La Maison Production.

Biarritz, illuminations 2018, église Sainte-Eugénie, Merveilleuse nature (64)

Biarritz, illuminations 2018, église Sainte-Eugénie, Merveilleuse nature         Biarritz, illuminations 2018, église Sainte-Eugénie, Merveilleuse nature

Biarritz, illuminations 2018, église Sainte-Eugénie, Merveilleuse nature         Biarritz, illuminations 2018, église Sainte-Eugénie, Merveilleuse nature

Biarritz, illuminations 2018, église Sainte-Eugénie, Merveilleuse nature

"Une projection monumentale célébrant la beauté merveilleuse de la nature qui transfigurera la façade de l’église Sainte-Eugénie. C’est toute une iconographie animale, végétale, marine qui investira avec poésie les parois de l’édifice dans un subtil enchevêtrement de pierres et de mosaïque.
Avec ses 11000 pierres redessinées, les lignes, les courbes de l’église Sainte-Eugénie serviront d’écrin au ballet animal qui s’articulera sur 3 périodes.
L’aérien, le terrien et le monde marin viendront respectivement cadencer cette chorégraphie dont la musique sera composée par le groupe EZ3kiel."BIARRITZ ÉVÈNEMENT

 

La nuit tombe lentement sur Biarritz... Ah non, j'suis con, il fait nuit depuis longtemps... Je retourne à ma voiture. je monte dedans, la tête pleine de lumières, de couleurs et de sons. Je quitte Biarritz.

 

 

 

 

 


Un petit tour dans le Morvan, partie 3 (58)

$
0
0

Et nous retrouvons tout de suite Jénorme pour la suite de notre petite promenade morvandelle en voiture parce qu'il faut consommer du gasoil afin de faire tourner ce monde qui part en live de toute part !!!!
Après le Morvan de l'Ouest et celui du centre... on va dire les choses comme ça... aventurons-nous donc vers le Morvan du Nord.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

"♪ Au nord, c'était le Morvan, ♫ la terre, c'était le Morvan,  le ciel, c'était le Morvan,  ♪  les hommes, des Morvandiaux ♫ !"
Eh ouais, eh ouais, eh ben non. Rien à voir avec la chanson de Pierre Bachelet qui raisonne encore dans les tribunes du stade Bollaert à chaque début de match du RC Lens... Ah pardon, on me fait des grands signes pour me dire qu'il y a un problème... Hein ? Ah ! Une phrase dans l'introduction de ce billet a choqué un grand nombre d'écologistes. Oui, c'est vrai, dit comme ça, c'est pas super :
                                                               "Il faut rouler en voiture pour consommer du gasoil !".
Mais je n'allais pas faire ce petit tour dans le Morvanà vélo.
Déjà, première ment une parce que c'est montagneux, et ensuite, secondement deux, parce que...

cycliste

Et puis  ne serait-il pas temps de mettre à plat ces carburants de substitution dont nous parle depuis des décennies ? Hein ? L'huile de friteuse périmée ? L'eau du bain ? Les pelures de banane séchées ? hein ? Hein ? Tous les cinq ans, on a un reportage là-dessus et puis... plus rien § Hein ?! Comme par hasard ! Comme si il ne fallait surtout pas trouver ou développer un substitut au pétrole, histoire que les Arabes (je ne suis pas raciste) continuent à construire des building et des pistes de ski au milieu du désert ! Alors ! Eh, c'est qui les méchants là ?! C'est moi avec ma voiture qui roule dans le Morvan ou les autres là qui construisent des hôtel sur l'eau ? Merde !

BREF !
Après cette bonne petite marche de 15 kilomètres ponctuée de couleurs, de découvertes et d'auberge autour du lac des Settons, je reprends la voiture et retrouve cette belle asphalte bien sombre, illustrée de quelques pointes de peintures blanches continues ou discontinues. Mais qui, hein, qui a décidé un jour de dire"On peut doubler quand c'est ligne discontinue. Par contre, on arrête de doubler quand c'est ligne continue !" Hein ? Hein ? Qui ? Bon, on s'en fout, c'est logique en même temps.
Je repasse par Montsauche-les-Settons pour ensuite suivre la D977bis, direction plein nord-Saint-Brisson.
Cette route traverse les bois et forêts morvandelles en suivant de loin la rivière de La Cure. Dans un virage, une halte touristique incontournable du Parc Régional du Morvan apparaît sur le bord de la route.

LE SAUT DU GOULOUX
Gouloux, le saut du Gouloux (58)

Lorsque l'on arrive sur les les lieux, on peut se demander pourquoi cela s'appelle le saut du Gouloux. Et la première réponse que l'on apporterait alors à cette interrogation serait : "Ben parce que la rivière s'appelle Gouloux et qu'elle fait un saut."
Mais le problème, c'est que la rivière en question ne se prénomme pas du tout le Gouloux et qu'elle ne saute pas vraiment. Si tu regardes bien la photo ci-dessus, tu verras aisément qu'elle glisse plutôt le long de la roche.
Alors, bon sang de bois, de qui se moque-t-on ?
A côté de la cascade de dix mètres de haut, deux murs de granit recouverts de mousse verte sont posés là.

fario la truiteIl s'agit des ruines de deux anciens moulins, l'un à farine, l'autre à huile. Un autre petit muret rappelle également l'emplacement d'un ancien port de flottage car le flottage du bois faisant le trajet Morvan-Paris passait par là ; de la Cure à l'Yonne, de l'Yonne à la Seine. Un long sentier dit du "saut de la truite" guidé par Fario la truite dessinée sur les bornes tout au long du chemin permet de découvrir la Cure en empruntant quelques passerelles.
Un autre petit sentier s'aventure sur les hauteurs de la cascade... du saut.

Saut du Gouloux           Saut du Gouloux

Le paysage est charmant. La petite rivière, le caillot, zigzague dans les terres sur lesquelles se sont déposées les feuilles automnales.

Je redescends pour prendre la direction de la voiture garée un peu plus haut, sur le parking jouxtant la route.
Quelques mètres plus loin, un panneau routier indique la direction de Gouloux et d'une saboterie. La D229 m'amène dans le village, bien calme en cette période de l'année puisque, je le rappelle, nous sommes alors en octobre.

GOULOUX
Je croise une ancienne auberge-tabac,

transformée en uber-tabac.
Gouloux, ancienne auberge (58)

Rien à voir avec une application mobile qui mettrait en contact
des gens qui fument du tabac.
Gouloux, ancienne auberge insta (58)

Cela me fait toujours quelque chose de voir ces lieux de convivialité abandonné. J'étais passé ici il y a quelques années, l'enseigne était encore entière. La présence des rideaux aux fenêtres pourrait presque faire penser que les propriétaires sont partis en vacances et ne vont pas tarder de revenir. Ce n'est pas le cas. Je repense au début d'un article paru dans le journal "Libération" en avril 2014 sur une auberge se trouvant à quelques kilomètres d'ici à Alligny.

"Le café de campagne serait-il le dernier des Mohicans au pays de la licence IV ? Pour en avoir le cœur net, on a pris le chemin du Morvan, un pays d’eaux vives, de forêts et de landes juché sur des monts de granit qui ondulent entre Bourgogne, Massif central et Bassin parisien. On est ici aux confins de la Côte-d’Or, de l’Yonne, de la Nièvre et de la Saône-et-Loire. Ce qui, en termes de démographie de comptoir, donne 5 bistrots pour plus de 2 000 habitants en Côte-d’Or et 34 pour 1 300 à 1 600 habitants dans la Nièvre. Pas de quoi se noyer le gosier, direz-vous ; pourtant, ces commerces qui, selon les goûts et les humeurs de leurs propriétaires, peuvent être maison de bouche, café de village, pub, salle de spectacle et de réunion, méritent déjà le détour. (...)"JACKY DURAND pour LIBERATION

Je poursuis ma route pour aller dans le centre du village où se trouvent les grands intérêts du lieu. Sur la droite, semblant attendre un bus qui ne viendra jamais, c'est le plus grand sabot du monde. Un petit explicatif historique jouxte l'oeuvre.

Gouloux, le sabot (58)"Ce sabot obtient le record du monde en 1989, il fut homologué au Guiness avec une longueur de 3,90 mètres, un poids de 2,5 tonnes. Il se classe dans la catégorie des sabots couverts.
Ce sabot a été réaliséà partir d'un séquoia. L'arbre mesurait 45 mètres de long pour plus de 20m3 et un poids de 18 tonnes. (...)
Il a été réalisé en une quinzaine de jours."

 

 

C'est fascinant les records. Je suis allé faire une petite recherche pour voir ce que je pouvais trouver de surréaliste comme réalisations... Par exemple, le plus grand samossa du monde pèse 153 kilos et a été réaliséà Londres en août 2017 et a nécessité plus de 15 heures de boulot.
Mais il y a également d'autres records un peu moins "convenus", comme celui de Olga Liashchuck qui a explosé trois pastèques entre ses cuisses en 14,65 secondes ou encore l'homme qui enfile le plus grand nombre de T-shirts mouillés en une minute. Et pourquoi ne pas parler également des animaux avec ce chien qui a explosé 100 ballons le plus rapidement possible.

Ouais bon, c'est bien joli tout cela, mais on peut également se demander pourquoi est-ce à Gouloux qu'a été réalisé le plus grand sabot du monde ? Pas vraiment de réponse si ce n'est qu'en face de cette réalisation artisanale se trouve la saboterie Marchand, ainsi qu'un petit musée expliquant la conception de cet objet.

Gouloux, la saboterie (58)Cette entreprise a été créée en 1947 par Camille Marchand. A l'origine fabriquant de pieds de sapins, il était également sabotier. Camille enseigna la fabrication traditionnelle des sabots en bois à son fils Alain, qui reprit l'entreprise dans les années 1980. La perte de l'usage courant du sabot l'amena à développer la fabrication de pieds de sapins et de contenants horticoles en bois. En 2011, ce fut au tour de Pierre, fils d'Alain et petit-fils de Camille de reprendre le flambeau.
La saboterie Marchand fabrique 2.000 paires par saison (de janvier à juin).

 

 

Pas banale comme activité !

Je quitte le petit village de Gouloux pour retrouver la route D977bis, puis la D20 qui m'amène presque directement à Saint-Brisson, mais en passant au préalable par Le Vernay où une sorte de petite passerelle en bois sur le bord de la départementale n'interpelle mon attention.

 

LA TOURBIÈRE DU VERNAY
Le Vernay, chemin des tourbières (58)

Eh ben ouais, c'est comme ça. des fois, tu roules en voiture et, tout à coup, comme ça, sans prévenir, une passerelle sur le bord de la route au milieu de nulle part t'interpelle.
Approchons-nous pour comprendre.
Cette passerelle en authentique bois d'arbre n'est pas très longue, mais elle enjambe/surplombe un lieu original. Vu d'ici, on peut de suite dire qu'elle propose l'une des promenades les plus courtes du monde. Avançons.

Le Vernay, chemin des tourbières

Oui, comme ça, on ne voit pas bien, mais attends !
Sous mes pieds -qui se trouvent sur la passerelle sous laquelle- se trouve un terrain propice à la préservation d'une tourbière. Ah, ah, ah ! Ça t'la coupe ! Une tourbière, ouais, ouais, parfaitement ! Une tourbière ! Mais qu'est-ce que c'est que quoi qu'une tourbière ? On peut s'arrêter un instant sur ce que nous révèle le site Patrimoine du Morvan.
"Tourbière du Vernay, le site est constitué d’un ensemble de zones humides tourbeuses diversifiées où tous les stades dynamiques des tourbières sont présents, Il se juxtapose un bas marais acide à Menyanthes trifoliata, Comarum palustre, Eriophorum angustifolium, une tourbière bombée à Eriophorum vaginatum, Oxycoccos palustris, Sphagnum , et des saulaies et betulaies pubescentes à Sphagnum fimbriatum et Sphagnum palustre."
Mais tout n'est pas clair. On voit qu'il y a beaucoup de mots que, personnellement, je découvre pour la première fois ; ce qui me perd un peu et me fait prendre conscience qu'il reste encore énorme de choses à apprendre dans ce bas monde.
J'avance donc encore un peu, mais pas trop car je vais être très vite au bout de la passerelle et donc au bout de cette courte promenade.
Soudain... je dis soudain, mais il n'y a aucune marque de soudaineté dans la révélation que je vais faire juste après ce mot. Soudain, je tombe nez à nez avec deux panneaux touristico-explicatifs. Ils sont là pour nous éclairer sur ce lieu... j'espère.

Le Vernay, chemin des tourbières        Le Vernay, chemin des tourbières

Ici vivent des espèces végétales et animales particulières.
"La tourbière du Vernay présente les différents stades d'évolution d'une tourbière : des stades les plus pionniers où la végétation commence tout juste à s'implanter, à la forêt.
Les mousses jouent un rôle extrêmement important dans la constitution des tourbières. Les plus connues et sans doute les plus abondantes sont les sphaignes. De grandes cellules mortes, les hyalocystes, leur permettent d'emmagasiner une quantité d'eau égalant de 15 à 30 fois leur poids sec. Ce sont les constituants principaux de la tourbe.
Un autre groupe d'espèces végétales tout aussi original fait la célébrité des tourbières : ce sont les plantes carnivores. Se nourrissant principalement d'insectes, elles sont particulièrement bien adaptées aux conditions de vie dans les tourbières. En effet, dans ces milieux, la matière organique n'est que très peu décomposée en éléments minéraux indispensables à la croissance des végétaux.
Bon nombre d'espèces animales sont présentes dans la tourbière. C'est notamment le cas du lézard vivipare qui, contrairement aux autres espèces de lézards, affectionne particulièrement les zones humides et trouve ici un habitat de choix. Tout un ensemble de papillons fréquente aussi le site dont le damier de la Succise et le Nacré de la Canneberge."

Alors tu vas me dire : "OK, tout ça, c'est bien joli, mais euh, est-ce bien nécessaire d'en parler ?"
Non mais oh, dis don' ! Et la nature, et la planète, et l'écologie, tout ça, tu t'en fous ?! Saltimbanque va !
Tiens, pour ta peine, parlons à présent de l'historique de la tourbière.

"Au début de l'ère quaternaire, il y a près de deux millions d'années, le Morvan, comme le reste de l'Europe, est soumis à plusieurs phases de glaciation. La rudesse du climat favorise la formation de névés. Ces accumulations de neige contribuent à modeler des cuvettes, appelées cuvettes de nivation.
Progressivement, les matériaux issus de l'érosion de la roche granitique s'accumulent dans cette cuvette et sont colmatés par des argiles, la rendant imperméable et favorisant ainsi la stagnation de l'eau.
Cette présence permanente d'eau stagnante ou très peu mobile et donc appauvrie en oxygène, couplée à des conditions climatiques souvent froides, ralentit la décomposition des végétaux. Mal décomposés, les végétaux s'accumulent sous forme de matière organique : la tourbe. À la tourbière du Vernay, l'épaisseur de tourbe peut atteindre près de deux mètres."

Eh ouais ! Mais attends, c'est pas fini !

"Malgré les nombreux rôles qu'elles remplissent  -réservoirs de biodiversité, gigantesques éponges indispensables au cycle de l'eau, véritables archives de la végétation passée-  les tourbières ont subi de nombreuses dégradations. Plus de la moitié d'entre elles a disparu ces cinquante dernières années suite à l'exploitation de la tourbe, à des opérations de drainage ou à des essais de valorisation économique par une production forestière.
Les tourbières du Morvan ont été relativement épargnées, notamment par les exploitations de tourbe.
La tourbière du Vernay est une exception : de 1955 à 1973, une société horticole prélevait ici de la tourbe pour la composition de ses terreaux."

Cette courte balade me rappelle cette autre promenade que nous avions faite au début des années 2000 avec Céline, Nick Canon et W Canon en Belgique. Aaaah, le début des années 2000, c'était le bon temps, tiens ! On n'était pas emmerdé avec le passage des 90 à 80 km/h sur les routes départementales, tiens ! On savait vivre et on savait conduire à l'époque ! Bon, enfin, toujours, qu'en ce début des années 2000, nous étions partis dans la région des Hautes Fagnes, le plus important massif tourbeux belge. Eh ouais, ça te la coupe, hein ! Le plus haut massif tourbeux de Belgique ! Je te fais rêver là ?!

Céline et Yannick découvrent La Fagne          La Fagne, Belgique

Bon, d'ici, on ne voit pas bien l'intéret du site, d'autant plus qu'il avait fortement neigé la veille, mais sois-en sûr, c'est beau et vital. Une histoire dramatique se joint à la beauté silencieuse du lieu. Cette histoire a eu lieu non loin de la Baraque Michel, au lieu dit la croix des Fiancés.
"François Reiff de Bastogne, terrassier travaillant au barrage de la Gileppe, et Marie Solheid de Xhoffraix, servante à Halloux près de Limbourg, quittèrent le village de Jalhay le dimanche 22 janvier 1871. Ils avaient respectivement 32 et 24 ans. Ils voulaient se rendre à Xhoffraix (alors en Prusse), chercher les pièces nécessaires à leur mariage. Ils s'engagèrent en Fagne, malgré le mauvais temps. Une épaisse couche de neige recouvrit la lande et ils se perdirent à jamais.
Ce n'est que deux mois plus tard, à la fonte des neiges (printemps), qu'un douanier prussien découvrit le corps de la jeune Marie. Dans son corsage, son fiancé avait glissé un mot : "Marie vient ,de mourir, et moi, je vais le faire." Le corps de François avait auparavant été retrouvé un peu plus loin."  WIKIPEDIA

De notre côté, nous n'avons pas cherchéà aller plus loin que le panneau et cette croix de bois. Nous avons repris la voiture pour tracer jusqu'à Vaalserberg, un endroit étonnant où en quelques mètres, nous avions pu passer de l'Allemagne aux Pays-Bas, puis à la Belgique. Vaalserberg est connu pour être une colline  -point le plus haut des Pays-Bas- où se rejoignent les frontières de ces trois pays ("Drielandenpunt").
Nous avions trouvé une petite auberge sympathique où l'on servait d'excellentes saucisses.

 Bouffe aux Trois Bornes

Après cela, nous nous étions rendus à Monschau (Montjoie), l'une des rares villes allemandes dont le centre ne fut pas détruite pendant la Seconde Guerre Mondiale et qui n'en reste pas moins l'une des plus pittoresques d'Allemagne avec ces maisons grises et blanches.

Monschau

Parait-il que c'était l'une des villes préférées d'Adolf Hitler.
Et puis, ensuite, nous étions allés à Liège nous envoyer quelques pecket dans la célèbre Maison du pecket. Et là, tu me dis : "Mais qu'est-ce que c'est encore que cette bizarrerie de pecket ?". À cela, je te répondrais :"Bon... De quoi on parlait déjà ? Oùétions-nous ?"



Ah oui, la Tourbière du Vernay dans le Morvan.
Après cette petite sortie très très très courte, mais instructive, je reprends la route en direction de Saint-Brisson, connue pour être le lieu de résidence de la Maison du parc du Morvan.

L'entrée à Saint-Brisson depuis Le Vernay se fait par la D20, passant devant le cimetière qui abrite les tombes de cinq soldats du Commonwealth tués dans un avion britannique qui s'est écrasé dans la forêt des Merlins le 15 février 1943. Je traverse ensuite le centre-ville où trônent un rond-point dominé par l'église Saint-Brice. Et puis, et puis, et puis, un peu plus bas, un peu plus loin, je passe devant l'étang du Taureau.

Saint Brisson, étang du Taureau (58)

étang du taureauVu d'ici, on ne voit pas trop cela s'appelle comme ça, mais  -je te rassure- quand on se rapproche, on ne voit pas mieux non plus l'origine du nom pour ce lieu, vu qu'il n'y a pas un taureau aux alentours et que l'étang, en lui-même, n'a absolument pas la forme de ce mamifère domestique ruminant, comme le prouve la carte ci-jointe.

Cet étang exerce sur moi une grande fascination qui était entretenue  -ou plutôt provoqué-  par un bel article qui commençait par ces mots... Merde, je ne le retrouve plus. Bon, toujours est-il que je voulais également aller à la Maison du Parc et ça tombe bien, car elle est juste un peu plus haut.

 

SAINT-BRISSON
LA MAISON DU PARC
Saint-Brisson, Maison du parc, cerf blanc coucou (58)

Ben ouais, j'ai oublié de prendre une photo de l'église et son rond-point, ou même de la Maison du Parc où je me trouve maintenant.
Hein ? Quoi, j'aurais pu prendre une autre photo pour illustrer cette visite de la Maison du Parc ?! Oui, c'est vrai... J'aurais pu prendre celle-ci :

 

SAINT-BRISSON
LA MAISON DU PARC
Saint-Brisson, Maison du parc, cerf coucou (58)

Bon allez, soyons sérieux un peu !
La Maison du parc naturel régional du Morvan se trouve donc à Saint-Brisson . Un peu en dehors de la commune, sur des hauteurs dominant l'étang du Taureau.
Et qu'esr-ce qu'on y trouve à cette maison du Parc naturel régional du Morvan ?... La vache, ça va être long si à chaque fois il faut répéter la Maison du parc Naturel Régional du Morvan. Voyons avec les initiales : M.D.P.N.R.D.M.... Ouais, non, c'est nul. Des fois, les initiales correspondent bien au lieu ou à l'organisme. Par exemple, B.A.C., cela peut donner Bientôt Au Chômage. B.C.B.G., Bien Crasseux, Bien Graisseux. Ou encore L.R.E.M. : Le Roi Emmanuel Macron...

BREF !
Oublions les initiales et gardons La Maison du Parc Naturel Régional du Morvan.
Déjà, saches que, historiquement, c'est l'une des premières maisons de parc naturelle à avoir été créée en 1975. À l'origine, c'était un manoir du XVIIème siècle situé près de la rivière Vignan, attaqué pendant la Révolution de 1793, puis détruit. Un nouveau château fut construit à sa place entre 1802 et 1803 dont l'ensemble des bâtiments, construit par un architecte anglais, est composé d'un bloc rectangulaire aux murs épais et aux petites fenêtres pour se protéger du climat morvandiau contrasté et parfois rude. Ajoutés au bloc central, on trouvait deux autres bâtiments symétriques servant au stockage de céréales et de foin, ainsi qu'à loger les animaux. Face à l'extrémité de chaque aile, une chapelle et un pavillon de chasse ont pris place. Ajoutons à tout cela une bergerie et la maison du dernier fermier pour avoir une première approche de la grandeur du site... puisque je n'ai fait aucune photo de ces bâtiments aujourd'hui nommée Maison du Parc Naturel régional du Morvan.

Mais qu'est-ce que c'est que la Maison du Parc Naturel Régional du Morvan ?
Saint Brisson, plaquetteEh bien, c'est tout d'abord un complexe qui regroupe le centre administratif du Parc Naturel Régional, un centre de documentation, deux musées (Musée de la Résistanceet Maison des Hommes et des Paysages), divers aménagements pédagogiques, la Maison du tourisme du Parc Naturel Régional du Morvan et et et et...un bistrotproposant des boissons, une restauration et des produits locaux !
On découvre ensuite tout autour de la propriété l'étang du Taureau et son sentier pédagogique, la chaufferie bois et l'unité de traitement des eaux usées ; tout ceci répandu sur 40 hectares. Une petite brochure explicative est disponible dans les locaux ou sur le siteParc du Morvan.

Un peu pressé par le temps  -c'est dommage car il y a beaucoup de choses à voir ici-, je commence ma visite par le sentier pédagogique de l'étang du Taureau.
Ce circuit fait un peu plus d'un kilomètre. Dans un premier temps, je vais rendre visite aux biches et cerfs retenus dans un petit parc.

Saint-Brisson, Maison du parc, biches (58)

Saint-Brisson, Maison du parc, cerf (58)           Saint-Brisson, Maison du parc, cerf blanc (58)

Je longe ensuite l'étang du Taureau.
Ancien étang de pêche situé en contrebas d’un jardin à l’Anglaise, c'était un ancien réservoir pour le flottage à bûches perdues sur le Vignan, activité dont nous avons déjà parlé dans les billets précédents au sujet du flottage du bois en direction de Paris afin de "chauffer" la capitale.

Saint-Brisson, Maison du parc, étang du taureau (58)

Saint-Brisson, Maison du parc, sentier de l'étang du taureau, panneau (58)           Saint-Brisson, Maison du parc, étang du taureau, panneau (58)

"L'étang vit : animaux et végétaux sont tous dépendants les uns des autres.
L'étang est un écosystème, c'est à dire un ensemble cohérent et équilibré où chaque animal, végétal, bactérie a sa place et forme un maillon indispensable de la chaîne écologique.
L'étang fonctionne comme un énorme capteur solaire. Une partie de l'énergie solaire sert au réchauffement de l'eau. Une autre partie est utilisée par les végétaux (photosynthèse) pour croître et se multiplier. La matière vivante ainsi produite (les algues, les plantes) est consommée par de nombreux petits animaux qui, à leur tour, seront mangés par de plus gros. Lorsqu'ils meurent, bactéries et petits invertébrés se chargent de les décomposer pour qu'à nouveau le monde végétal puisse se développer."

Saint-Brisson, Maison du parc, sentier de l'étang du taureau, passerelle

Il est agrémenté de treize panneaux de lecture faisant découvrir ce milieu très riche (histoire, faune, flore). Un observatoire ornithologique permet d’étudier l’avifaune du Morvan. On découvre également un herbulorium, recensant de nombreuses espèces représentatives de la flore morvandelle. Il s'inspire du jardin des simples des monastères et châteaux du Moyen-Âge. Dans la suite, le circuit de l'arboretum permet de découvrir les principales essences forestières ou d'agrément présentes en Morvan.

Saint-Brisson, Maison du parc, sentier de l'étang du taureau, passerelle

Saint-Brisson, Maison du parc, sentier de l'étang du taureau, cabane (58)

Je sors de cette petite forêt où règne un calme olympien... Enfin, on n'est pas obligé de dire "olympien", on peut dire aussi "un calme morvandiau". Tiens, d'ailleurs, d'où vient l'expression "calme olympien" ?

ÊTRE D'UN CALME OLYMPIEN
"Le mont Olympe est la plus haute montagne de Grèce (2917 mètres).
Il était donc normal, dans l'Antiquité, à cette époque où'existaient' les dieux Zeus (le chef), Poseïdon, Hadès et leurs nombreux collègues, et où le sommet de la montagne était souvent caché dans les nuages, que les Grecs imaginent que les dieux y habitaient.
Homère, l'auteur de l'Iliade et l'Odyssée, raconte que l'Olympe était un endroit sans intempéries, extrêmement paisible, où les dieux vivaient dans le calme et le bonheur.
C'est ce calme, appliqué aux humains, qui serait à l'origine de l'expression.
Mais d'autres sources évoquent plutôt le caractère très serein de deux des habitants de ce paradis.
En effet, Zeus lui-même, le patron, souvent représenté comme quelqu'un de très mûr et sage, était supposéêtre un dieu ne se mettant pas en colère, restant d'un calme olympien face aux soucis plus ou moins grands qu'il pouvait rencontrer. Mais certaines histoires de la mythologie, qui évoquent clairement les colères de Zeus, font douter de cette version.
Un autre personnage, la femme de Zeus, la déesse Héra, pourrait mieux correspondre. En effet, très souventes fois cocufiée, elle serait, selon certains, restée de marbre (au moins extérieurement) face aux nombreuses conquêtes de son époux, justifiant ainsi la naissance de l'expression."EXPRESSIO

BREF !
Je sors de cette petite forêt proche de l'étang du Taureau dont je n'ai pas trouvé l'origine et la signification du nom. Et là, soudain, tout à coup, ne voilà-t-il pas que je tombe nez à nez avec une double apparition. Non pas un petit chaperon rouge, mais, un chaperon bleu !

Saint-Brisson, Maison du parc, sentier de l'étang du taureau, nourrices

Oui, non, bon, c'est important aussi de rappeler que le Morvan fut une terre nourricière et d'accueil. Ces panneaux avec le dessin d'une petite fille en bleu le rappelle.
Le chaperon bleu, élément de la vêture typique des enfants de l'Assistance Publique, est l'emblème du musée des nourrices et des enfants de l'assistance publique. Ce musée se trouve à Alligny-en-Morvan, à 15 kilomètres de Saint-Brisson. Le Morvan a toujours été une terre d'accueil d'enfants en nourrice, notamment ceux de l'Assistance Publique (surnommés "les petits Paris"). Les femmes morvandelles se rendaient également à Paris comme nourrices. Ces pratiques ont concerné pendant trois siècles plusieurs milliers d'enfants, de femmes et de familles. Ce fut le cas, entre autres, de Jean Genet qui fut accueilli durant les treize premières années de sa vie dans une famille d'Alligny-en-Morvan.

Mais juste en face ce panneau,
ne voilà-t-il pas que je me trouve nez à nez avec...
Saint-Brisson, Maison du parc, highland

Étrangeté ?  Ce n'est pas une Charolaise, ni une Montbéliarde, ni une Limousine, ou une Normande, encore moins une Aubrac. Pas loin de la Salers ? Non. Quant à la Tarentaise ou à la Rouge des Près, ce n'est même pas la peine d'y penser.
Non, ici, au milieu de ce parc de la Maison  du Parc Naturel Régional du Morvan, ce sont bien des vaches Highlands qui broutent l'herbe morvandelle.

Saint-Brisson, Maison du parc, highland (58)          Saint-Brisson, Maison du parc, highland

Surréaliste ? Peut être. Highlands. Tout de suite, peut être, certains d'entre vois pensent à Harry Potter et au fait que l'école de Poudlard se trouve dans cette région d'Écosse. Mais il doit bien y avoir une raison logique pour que ces animaux originaires d'Écosse se retrouvent ici.
"Comme toutes les parcelles ne peuvent pas être fauchées, et dans un objectif de biodiversité une race rustique de vaches : les Highlands Cattle a été sélectionnée pour pâturer certaines parcelles du site. Ces vaches petites et donc légères (environ 350 kg pour une vache adulte) sont très rustiques et très bien adaptées aux rudes conditions climatiques du milieu. Elles ne s'enfoncent pas ou peu dans les sols fragiles et gorgés d'eau, elles résistent au froid et l'humidité, ce qui permet un élevage en plein air intégral. Elles consomment et valorisent très bien la végétation peu appétente (Joncs, Molinie bleue, mais aussi l'écorce et les branches de saules). Ces vaches vêlent seules, sans difficulté, ce qui limite leur surveillance et elles ne nécessitent pas de soins particuliers. Elles sont traitées par homéopathie, ce qui pour l'instant donne de très bons résultats et évite l'utilisation de produits rémanents et onéreux.
Enfin, leur pelage fourni de "nounours" leur confère un indéniable capital sympathie, même si leurs cornes en forme de lyre, qui poussent tout au long de leur vie sont très impressionnantes !"PARC DU MORVAN

 

Tout s'explique donc.

Ces allusions à l'Écosse m'ont subitement donné envie de me rendre un peu plus au Nord pour aller voir les rives d'un autre lac, un peu moins connu, du Morvan : le lac de Saint Aignan.

Je retourne à la voiture, un peu frustré de ne pas avoir profité d'avantage des différentes activités proposées par la Maison du Parc Nat... oh putain que c'est long àécrire à chaque fois !
Parking, voiture, démarrage, marche arrière. Dans la radio-lecteur CD, un peu de Godblesscomputers avec Leap in the dark.

Dans le même temps, la D20 m'amène à traverser une épaisse forêt. Carrefour, D226, tourner à droite. Grande descente. Saint-Agnan. Traverser du bourg. Un grand restaurant, le seul : La Vieille Auberge en impose avec sa grande et longue bâtisse de bord de route. Mais c'est le lac qui m'intéresse. J'y suis passé plusieurs fois et il est vrai qu'à chaque fois, je trouvais que c'était un endroit de bout du monde. Le vert de ses rivages, le calme de ses eaux, l'encaissement tranquille de sa position. C'était au printemps, il y a 12 ans...

Lac de Saint Agnan, lac (58)

Lac de Saint Agnan, lac et maison (58)             Lac de Saint Agnan, lac
TNM étape 3

Aujourd'hui, en 2018, à l'automne, le lac de Saint Agnan propose d'autres vues et d'autres couleurs.

 

LAC DE SAINT-AGNAN
Saint Agnan, lac (58)

Toujours aussi calme avec ses eaux statiques reflétant les paysages alentours, tels des tableaux de peintres impressionnistes et tout ça et tout ça.

Saint Agnan, lac           Saint Agnan, lac et barque (58)

"Situé en plein massif du Morvan, ce lac aux paysages somptueux que certains comparent au Canada..."
Ah mince, pour moi, c'est plutôt l'Écosse, mais, en même temps, je n'ai jamais mis les pieds ni en Écosse, ni au Canada. Restons dans le Morvan alors !
"...comparent au Canada offre depuis 1969 (date de création du barrage) des habitats favorables à de nombreuses espèces de poissons. Peu encaissé, il ne subit pas de fortes de variations de son niveau d'eau, son bassin versant est de 50 km2 pour 140 hectares. Sa profondeur varie entre 4 et 12 mètres au pied du barrage. Les fonds sont très irréguliers et parsemés de souches d'arbres et de rochers.
Alimenté par les eaux claires et fraîches du Cousin, le lac de Saint-Agnan possède une belle population de carnassiers (sandres, perches et brochets), mais également de poissons blancs et de carpes."

Saint-Agnan le lac pêcheur (58)              Saint Agnan, lac et plage (58)

Le lac s'étend sur 150 hectares dans ce cadre paysager hors du commun mêlant forêts et grandes prairies rappelant, pour d'autres encore, l'Irlande. Mais nous sommes bien dans le Morvan !
Je reprends la voiture pour tenter de faire un peu le tour de cette étendue d'eau qu'il est préférable d'apprécier en en faisant le tour à pied par un sentier aménagé de 9 kilomètres (Tour du lac de Saint-Agnanavec Visiorando).
La route qui contourne le lac est assez éloignée des rives. Les hameaux se suivent. Les Amans (sans T), Les Pompons, Les Chéreaux, Les Brizards. Vous avez dit Brizards, comme c'est étrange.
Ah : Les Brizards ! C'est ici que se trouvait autrefois une auberge anciennement nommée auberge de la Cloche, devenue l'auberge des Brizards, tenue par quatre générations de femmes. Aujourd'hui, elle semble fermée. Il y a quelques décennies, c'était un lieu de grande convivialité où les gens venaient de très loin pour manger et danser aux sons de l'accordéoniste Lulu Charleu.

Lulu"Ce qu'il ignorait, c'est son coup de foudre pour la patronne. Il va tout quitter et s'installer avec Odette Arfeux. Il enregistrera un disque à l'Auberge des Brizards : La Noce Morvandelle avec son orchestre les Biaudes Bleues avec, à la vielle, Gérard Delord. C'est lui qui va initier le petit Didier Lonjard, âgé de 4 ans, à l'accordéon chromatique. Lulu a fait danser toute la région et les parisiens venus à l'Auberge des Brizards pour des soirées privées, au Nouvel An ou à la Saint Cochon, où l'on déguste la Vipèrine, alcool blanc où baigne une vipère qu'on a plongée vivante. Lulu adorait raconter des histoires. C'est le temps du bonheur."WIKIMONDE, Photo :MUSICALI

Et puis, et puis... le barrage. Il gâche un peu le plaisir de croire que le lac de Saint-Agnan est naturel.

Saint-Agnan, le lac, barrage (58)

Mais ce barrage, situéà l'extrémité nord du lac, long de 1 600 mètreset s'élèvant à 16 mètres de hauteur, permet l'alimentation en eau potable d'une trentaine de villages alentour et jusque dans l'Avallonnais  Il possède également une centrale hydro-électrique gérée par E.D.F..

Et c'est sur ces bonnes paroles  -ou pas- que je reprends une nouvelle fois la route.

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous continuerons notre exploration au coeur de cet incroyable Morvan en nous rendant encore plus au Nord avant de redescendre vers le Sud et l'Ouest pour découvrir...

 

 

Un petit tour dans le Morvan, épisode 4 (58)

$
0
0

Alors, après l'ancien village-centre de la zone Euro et le recueillement sur les lieux du Maquis Bernard. Après le tour du Lac des Settons à pied. Après la non-visite d'un sabotier mais la rencontre avec des vaches Highlands sans négliger cette petite dérive le long des côte du lac de Saint-Agnan aux airs d'Irlande, Jénorme s'en va prendre la direction du Morvan du sud, puis de l'ouest. Qu'allait-il découvrir ? Qui allait-il rencontrer ? Quelles histoires allait-il entendre ?
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Je quitte à présent les rives du lac de Saint-Agnan pour prendre la direction, dans un premier temps, de Saint-Léger-Vauban, via la route du Hameau du Bon Rupt. Étrange nom, non ? Pas de chiffre, un nom bizarre : le Rupt. C'est comme ça. De plus, nous quittons la Nièvre pour l'Yonne.
Quelques kilomètres plus tard, je quitte la route du hameau du Bon Ruptà hauteur du hameau du Ruères où se trouve le manoir de Ruères du XVIème siècle ; lieu de naissance de Sébastien Le Peste de Vauban, le 1er mai 1633. D'ailleurs, en empruntant maintenant la Route de Saint-Léger (elle aussi sans numéro), c'est tout naturellement que j'arrive à.... à... Saint-Léger, oui, mais pas que puisqu'il s'agit de...

SAINT-LÉGER-VAUBAN
Saint-Léger-Vauban, statue (89)

Jusqu'au XIXème siècle, la commune s'appelait Saint-Léger-de-Foucheret. En hommage à Sébastien Le Prestre de Vauban, Napoléon III renomma la commune Saint-Léger-Vauban par un décret de 1867. 

Saint-Léger-Vauban, maison Vauban (89)Outre cette statue monumentale réalisée par Anatole Guillot, on peut également visiter la Maison Vauban, musée dédiéà Sébastien Le Pestre, plus connu sous le nom la dénomination de Maréchal Vauban depuis sa nomination par Louis XIV. Le musée comporte une boutique et quatre salles, dont une salle de projection qui présente un DVD sur la vie et l'œuvre de Vauban. Ce n'est pas le bâtiment de sa naissance puisqu'il vit le jour dans le manoir de Ruères, qui ne se visite pas.
"Mais qui était Vauban ?", me demandes-tu alors.
Eh bien pour faire court, c'était un ingénieur militaire. Courageux, il allait jusqu'à espionner derrière les lignes ennemies. Il a participéà quatorze sièges durant lesquels il fut blessé plusieurs fois. Voyant mourir ses compagnons, il conçoit alors l'idée qui marquera son œuvre : multiplier les travaux pour économiser les vies. C'est ainsi que l'on doit à Sébastien Le Pestre de Vauban une multitude d'ouvrage militaire, tels que les citadelles de Lille et de Besançon, la forteresse de Montdauphin, les sites de Briançon et Château-Queyras, l'aqueduc de Maintenon, le canal du Midi, etc.
Vauban est resté toute sa vie attaché au Morvan et à sa terre natale. En1675, il a acheté le château de Bazoches, non loin de Saint-Léger, pour en faire sa demeure familiale et y installer ses ingénieurs militaires. Il meurt le 30 mars 1707 à Paris, à l’âge de 74 ans. Son corps est enterré dans l’église paroissiale de Bazoches. En 1808, son cœur est transporté dans l’église des Invalides à Paris. Ce transport ne fut d'ailleurs pas de tout repos, comme nous en avions parlé dans un précédent billet lors de notre passage à Bazoches (TNM, étape 2).

À Saint-Léger-Vauban, on peut également se recueillir devant la maison de René Rimbert, résistant mort en déportation en 1945 lors de la marche forcée vers Dora.

Je quitte Saint-Léger-de-Vauban par la D55 en direction de ma prochaine étape ; une ville au nom pas banal.

Bienvenue à
Quarré-les-Tombes, panneau (89)

Oula, prenons une photo un peu plus joyeuse pour célébrer notre venue dans la commune.

Bienvenue à
QUARRE-LES-TOMBES
Quarré-les-Tombes, église, sarcophages

Voilà, c'est mieux.
Bon, une fois de plus, nous pouvons nous interroger sur l'origine du nom de cette petite ville de quelques 600 habitants.
Alors, commençons par "Quarré". Je n'ai pas trouvé d'explication, mais, peut être, peut-on rapprocher le mot "Quarré" du mot "carrefour" puisque Quarré-les-Tombes est un peu le carrefour du Morvan. Quand nous arrivons au centre-ville, quatre destinations par quatre routes différentes s'offrent à nous, comme le montre la carte ci-jointe..
Ouais, ouais, on peut dire ça : Quarré, carrefour, très bien. après on peut se demander pour quoi "Quarré" et pas "Carré", mais n'allons pas trop vite.

Ensuite, on comprend que Quarré-Les-Tombe ne se nomme pas Quarré-Vauban puisque le maréchal ne peut pas être né partout. Mais pourquoi "les-Tombes" ?
Si je ne parviens pas à trouver l'origine de la première partie du nom, il faut savoir que "Les-Tombes" provient du grand nombre de sarcophages en pierre, placées dans le cimetière entourant l'église.
D'accord, mais alors pourquoi Quarré-les-Tombes ne s'appelle pas "Quarré-les-Sarcophages" ?
Bon, eh oh, hein ! Regardons plutôt ces quelques photos de cette étrange présence avant de rentrer d'avantage dans les détails et le sraisons de la présence inquiétante de prime abord de ces objets d'une autre époque.

Quarré-les-Tombes, église, sarcophages (89)          Quarré-les-Tombes, église, sarcophagesQuarré-les-Tombes, église, sarcophages          Quarré-les-Tombes, église, sarcophages

Autrefois, ces sarcophages (que nous appellerons également cercueils, tombes afin d'éviter les répétitions) étaient au nombre de deux mille. Ils ont été mis au jour à l'occasion de la création d'un cimetière extra-muros et proviendraient de la carrière de Champ-Rotard près de Dissangis.
Aujourd'hui, il ne reste plus que 112 morceaux de ces tombes de calcaire : 46 cuves et 66 couvercles, datés du VIIème siècle et de la première moitié du VIIIème siècle.
La première question que l'on peut se poser sur cette présence funèbre est "sont-ils plein ?" ; autrement dit y'a t-il des corps momifiés à l'intérieur et qui se réveillent chaque nuit de pleine lune pour venir hanter les rues de Quarré-les-Tombes à la recherche de qui un jambon du Morvan, de qui de la rapée morvandelle ; le tout aux sons de quelques vielles poussées par quelques anciens galvachers de l'au-delà.
Eh bien non. Rassure-toi, ô touriste inquiet, tous ces tombeaux de granit sont vides. Consternes-toi alors, ô toi le gothique qui avait déjà préparé ta valise pour venir passer le reste de tes jours dans cette charmante bourgade morvandelle.
Mais tout ceci ne nous explique toujours pas comment ont été réalisées ces tombes ? Comment sont-elle arrivées ici et pourquoi ?
Pour répondre à ces multiples interrogations, lisons l'article de L'Yonne Républicaine :
"L’interrogation, qui perdure encore aujourd’hui, a fait naître plusieurs hypothèses.
Les religieux soutenaient notamment que les Quarréens pouvaient être des marchands de tombes, le village se situant à un carrefour de la voie romaine qui reliait Auxerre à Autun. Un endroit stratégique donc, pour le commerce de tombeaux. Mais Quarré pourrait également constituer une nécropole, entourant le sanctuaire de saint Georges.
Le village de Quarré est ainsi devenu Quarré-les-Tombes après la Révolution française, alors qu’on a pris conscience de l’identité des lieux, qu’il était important de souligner d’avantage." Cléo Parret pourL'YONNE REPUBLICAINE

Mais plusieurs mystères demeurent. Mystères qu'a relevé Sébastien Desurmont pour le magazine Géo :
"(...)Les 112 éléments restants sont en calcaire, or le Morvan est le pays du granite. On sait que la matière première des sépultures de Quarré-les-Tombes, elle, provenait de carrières situées près de Coutarnoux, trente kilomètres plus au nord. Alors que chaque tombe pesait 800 kilos, pourquoi des marchands des VIIe et VIIIe siècles auraient-ils choisi de faire un tel voyage pour établir leur supermarché du monument funéraire ? Les plus beaux tombeaux, ceux qui auraient pu par leurs bas-reliefs révéler quelques secrets, se sont volatilisés : vendus, volés, enfouis sous le bitume ou remployés dans les soutènements des maisons. Mais sans doute pas reconvertis en auges pour les animaux car une rumeur ancienne prétendait que des chevaux y burent un jour et périrent dans la minute. Une autre légende suppose que cette accumulation cache en réalité une nécropole mérovingienne jadis placée sous la protection de saint Georges. Aux premières heures de la chrétienté, celui qui terrassa le dragon était vu comme un excellent intercesseur sur la route du paradis. A la sortie du bourg, on peut observer ce qu’on nomme ici le champ Cullan, une prairie dont la pente raide sert l’hiver de piste de luge. S’y déroula vers le VIIIe siècle une bataille entre sarrasins et chrétiens. Le chef de ces derniers, Renaud, fils du roi des Ardennes, s’endormit durant le combat au pied d’un chêne, bercé par le chant d’un rossignol. La victoire fut toutefois obtenue de justesse, grâce à l’intervention de saint Georges. En contrebas du champ de bataille, le minuscule ruisseau devint un fleuve de sang, déborda et entacha la prairie à tout jamais. L’herbe y est en effet plus brune par endroits. Effrayé par la folie des hommes, le rossignol aurait, quant à lui, quitté les lieux pour toujours. Mais le dimanche, à l’heure où l’on déguste des gaufres, une mélopée triste s’échappe parfois des frondaisons. Il faut tendre l’oreille, y croire un peu. On entend alors siffloter un oiseau virtuose. Quelque chose qui ressemble à une oraison funèbre… Un requiem pour les défunts de Quarré-les-Tombes ?"GEO

Toutefois cependant pourtant encore et quand bien même, si nous revenons sur les premières lignes de ce que j'ai écrit sur Quarré-les-Tombes, tu retrouveras ces mots : "Autrefois, ces sarcophages étaient au nombre de deux mille.".  Mais alors, où sont passés les 1888 manquants ?
Est-ce que certains habitants les ont pris pour en faire des tables basses afin de surprendre leurs invités lors d'apéros dînatoires ? Est-ce que ces sarcophages ont été broyés par la municipalité afin de les transformer en pierres dans le but de construire un mur ? Est-ce que des gothiques seraient venus une nuit pour les voler afin d'en faire leurs lits ?
Mystère !

Outre cette présence originale, Quarré-les-Tombes possède bien d'autres atouts touristiques. Tout d'abord avec ces petits commerces de proximité, variés et aux noms originaux reprenant sous la forme de jeux de mots le nom de la commune.

Quarré-les-Tombes commerces (89)           Quarré-les-Tombes, commerces

Quarré-les-Tombes, commerces (89)

Coiffeur, épicier, boucheries, café, bar, restaurant, pharmacie, boulangerie, mercerie, commerce bio, quincaillerie, épicerie fine... Putain, mais c'est les Champs-Elysée, Quarré-les-Tombes ! Sans oublier, bien sûr,Quarré de chocolat, artisan chocolatier, pour qui bon nombre de personnes se déplacent pour venir en été goûter ses fameuses gaufres... Mais il fait du chocolat ?! Oui, mais il fait des gaufres aussi. Et il fait plein d'autres choses, comme des crèmes de caramel, des pâtes à tartiner,... Tout ceci artisanalement !
Tout près de Quarré-les-Tombes, les marcheurs aiment aussi venir ici pour se lancer sur les sentiers de la mystérieuse forêt au Duc et ses fontaines miraculeuses ou encore pour prendre la direction du Rocher de la Pérouse,point culminant du département (556 mètres d'altitude), de la Roche des Fées ou de La Pierre qui vire qui furent peut être, en d'autres temps, le théâtre de quelques célébrations nocturnes et sacrifices humains...

Allez, on s'en va !

Je retourne à la voiture garée devant cette belle maison rose.
Quarré-les-Tombes, maison rose (89)

Prochaine étape : le lac de Crescent. Je suis la D10, plein Nord, direction Avallon. Petite pensée pour Roxy Music.

HOP : on tourne à gauche, direction Saint-Germain-des-Champs par la D36. De bien belles routes morvandelles où alternent hameaux et champs, collines et forêts. Sauvages, tranquille. À Saint-Germain-des-Champs, on tourne encore à gauche, direction plein sud ! Ehla, mais je fais n'importe quoi, là. Pourquoi plein Nord et après plein sud ? On va dire que j'ai fait un léger détour, tout simplement parce que c'était beau. Tiens, d'ailleurs, si je n'avais pas fait ce détour, je n'aurais jamais croisé ce beau château...

 

CHÂTEAU DE
CHASTELLUX-SUR-CURE

Chastellux-sur-Cure, château

Il s'agit du château de Chastellux-sur-Cure. Domaine privé, mais qui se visite sur demande à la famille occupante car le château est toujours habité par la famille qui l'a construit, fait rarissime en France. Oui bon, eh attention : ce ne sont pas les gens qui étaient là pour l'édification du château puisque celui-ci date du XIème siècle ; du moins en ce qui concerne les parties les plus anciennes encore existantes, comme la tour Saint-Jean.
Certaines scènes du film "Mon oncle Benjamin" réalisé par Edouard Molinaro en 1969, notamment celle où Bernard Blier embrasse le postérieur de Jacques Brel ou encore celle-ci.

Je poursuis ma route, laissant le château derrière moi, petit à petit caché par la forêt pas si automnale que cela pour cette saison.

Chastellux-sur-Cure, château (89)

Non mais regarde-moi ces arbres ! Ils sont verts quoi ! Y'a plus de saison, tout fout l'camps !!! Et quelques minutes plus tard, j'arrive sur le parking du lac du Crescent.

 

LAC DU CRESCENT
Lac de Crescent, plage

Oui, je suis d'accord :
1) Cette photo ne reflète pas le côté'écossais' de ce beau lac morvandiau.
2) Cette photo n'est pas très belle et pas très intéressante... encore que.
Elle nous montre qu'il n'y a pas beaucoup d'eau dans le lac.
Pourquoi ? Réchauffement climatique ? Manque de pluie à cette époque de l'année ? Écoulement volontaire de la réserve pour se préparer à des pluies prochaines ?
Nous sommes loin des belles étendues d'eau bleue cernées par la verdure du mois de juin 2007...

Lac du Crescent 1             Lac du Crescent

Bon... Parlons un peu de ce lac qui, en d'autres temps, en d'autres saisons, est un véritable havre de paix par ses couleurs, sa quiétude et son mélange terre-mer sauvage.
Tout d'abord, le lac du Crescent doit son nom à sa forme de "croissant" que l'on peut découvrir grâce à la couleur verte présente sur la carte ci-dessous.

Crescent-4Bon... Vu d'ici, ce n'est pas si évident. C'est un croissant qui est un peu loupé.
Quelques chiffres à présent, veux-tu.
Superficie : 165 hectares
Volume : 14,25 millions de m3
Profondeur moyenne : 28 mètres

A l'origine, il est créé en 1932 pour réguler les eaux de Seine, mais aussi pour produire de l'électricité.
D'ailleurs, je me trouve au niveau du barrage ; ce qui n'est pas le plus endroit à contempler.

Lac de Crescent, barrage (58)

Oui, comme ça, on dirait une grande piste de skate. Mais cela nous donne l'occasion, une fois de plus, de parler chiffres.
Construit de 1929 à 1932 au titre des dommages de guerre dus à l'Allemagne à la France après la Première Guerre Mondiale, le barrage, c'est :
- 330 mètres de long
- 37 mètres de haut
Il permet également d'approvisionner l'Avallonais en eau potable... Enfin, là, quand je vois le niveau de l'eau du lac, j'ai un peu peur que les Avallonais ne boivent que des cailloux.
Le réservoir de Crescent se nourrit des eaux de la Cure et du Challaux, deux rivières à truites réputées du Morvan. Le lac abrite également le sandre, la perche et la carpe. Depuis quelques temps, on remarque que les effroyables écrevisses californiennes sont de plus en plus abondantes.

Le lac du Crescent est très prisé pour ses activités nautiques (nage, bateau, canoë, paddle,...). Mais attention : les fonds sont encombrés et surtout très abrasifs ; les rochers coupent comme des lames de rasoir. De plus, il n'existe aucune plage surveillé. Le lac reste sauvage.
Il a également été courtisé par la télévision et le cinéma pour le tournage du téléfilm "Le fantôme du lac" en 2007 avec Mylène Demongeot et Linda Hardy et le film de Michel Gondry, "Microbe et Gasoil" en 2015.
J'aime bien l'histoire de "Microbe et Gasoil"...

SYNOPSIS :"Daniel, surnommé"Microbe", est un enfant timide et rêveur. Quand Théo, dit "Gasoil", plus ouvert et déluré, est parachuté dans sa classe en cours d'année, une forte amitié naît entre les deux adolescents.
À l'approche des grandes vacances, une idée folle germe dans la tête des deux amis : construire leur propre voiture avec quelques planches et une tondeuse à gazon, et partir sur les routes de France..."WIKIPEDIA

 

ALLEZ, C'EST REPARTI !

 

La fin de journée approche. Je prends la direction de la capitale... nivernaise. Nevers.
Les hameaux et petits villages défilent lorsque je prends la direction de l'ouest. Chalaux, Saint-Martin-du-Puy, Empury, Pouques-Lormes.
Tiens, Pouques-Lormes, encore un lieu de tournage de film où je m'étais rendu l'année dernière.

 

POUQUES-LORMES
Pouques-Lormes

T'as reconnu ? Non. Tout de suite, un indice !

POUQUES-LORMES
Pouques-Lormes 1

Eh oui, c'est ici, sur la D958, à hauteur du domaine du Drémont, entre Bazoche et Corbigny (à la louche), qu'a été tournée une scène mythique du cinéma français.

SOUVENONS-NOUS !

Voilà, ça, c'est dit ! Continuons.

 

Toujours sur la D958 qui relie Vezelay à (presque Sauvigny-les-Bois), je passe par Corbigny.

CORBIGNY
Corbigny, vue du mémorial (58)

Alors oui, d'accord, pas de problème : on ne voit pas très bien la ville vu d'ici. Mais il est difficile d'avoir un autre panorama de cette charmante et dynamique ville de la frontière morvandelle. Et puis, si j'ai pris la photo d'ici, c'est parce qu'un truc sur une colline environnante avait interpellé mon attention.

Et ce truc,
c'est ceci !
Corbigny, memorial de l'Emeraude (58)

Mais qu'est-ce que cela pouvait être donc ? Après le plus grand sabot du monde, peut être la plus longue barette du monde ? Ou le plus grand diapason d'Europe ? Mais si c'était le cas, pourquoi ici à Corbigny ? Est-ce la ville où est né celui qui inventa cet outil produisant un son dont la hauteur est fixe dans le but d'obtenir une note de référence, typiquement un la ?
Ooooooh que non ! Pas du tout, rien à voir ! Mais avant de connaître la réponse, parlons un peu de Corbigny elle-même.

Corbigny est une commune française d'environ 1600 âmes. Située aux portes du Morvan et à la limite du Nivernais, elle se trouve dans une région de collines aux formes arrondies. Autrefois, Corbigny était l'une des premières étapes pour les pèlerins partis de Vézelay à destination de Saint-Jacques-de-Compostelle. Ils honoraient dans ce bourg les reliques locales, fort controversées, de saint Léonard. La commune est également réputée pour être au cœur d'une région d'élevage de bovins (Charolais).
En traversant la rue principale, je suis frappé par le nombre de magasins pour une si petite ville. En fait, le commerce s'y maintient dynamiquement du fait de la présence nombreuse de résidents secondaires durant la période estivale. Une foire commerciale se tient également ici tous les deuxièmes mardi du mois, attirant un public nombreux venu des environs.

Mais revenons à nos moutons, et plus précisément à ce truc là qui est posé sur une colline dominant la ville !

Il s'agit d'un monument, d'une sculpture rendant hommage aux victimes de l'accident du Dewoitine D.332 Émeraude. D'accord, mais qu'est-ce que le Dewoitine D.332 Émeraude ?

Trimoteur de transport 8 passagers, cet avion est construit en un seul exemplaire par Émile Dewoitine en 1933. Il réalisa son premier vol le 11 juillet 1933. Sous le numéro 3528, son premier vol commercial est enregistré le 9 septembre 1933.

Corbigny, memorial de l'Emeraude"Le D 332 est né d'une spécification de la compagnie Air Orient de 1932, demandant un trimoteur long courrier pour assurer ses lignes d’extrême orient. Le cahier des charges exigeait de pouvoir transporter 8 passagers et leurs bagages, ainsi que 400 kg de fret, sur 2000 km (sans vent), et à une vitesse de croisière de 220 km/h. De plus, l'appareil devait pouvoir maintenir une altitude 2500m, en cas de panne d'un quelconque moteur. Dernier impératif, aucune dimension de l'avion ne pouvait dépasser 29 m, du fait de la taille des hangars. (...)
Dès le 7 septembre le D 332 s'attribua quatre records du monde : sur 1000 km avec 1000 kg de charge, à la vitesse moyenne de 259,56 km/h (ancien record à 224,78 km/h), et sur 2000 km avec des charges de 500, 1000, et 2000 kg, avec une vitesse de 255,25 km/h (anciens records à 228,27, et 151,36 km/h). Puis il effectua un voyage officiel en Union Soviétique entre les 12 et 22 septembre 1933, parcourant 13 000 km sans aucun problème.
Il fut officiellement remis à Air France, qui avait pris la suite de Air Orient, le 3 novembre 1933. La compagnie lui fit effectuer ses essais d'endurance avant mise en service opérationnel, avec une liaison Paris-Lyon-Marseille, puis un Paris-Dakar, suivi d'un Paris-Alger.
Puis, du 21 au 28 novembre le Dewoitine D 332 effectua la première liaison sur l’extrême orient, sa raison d'être. 48 h30 de vol suffirent pour relier Marseille à Saigon. Lors du vol retours, le 15 janvier 1934, sur le dernier tronçon, entre Lyon et Le Bourget, il fut pris dans un tempête de neige, et s'écrasa sur le Morvan, tuant ses 10 passagers et membres d'équipage, donc Maurice Nogues, directeur général adjoint d'Air France, Maurice Baluzac, le directeur technique, Emmanuel Chaumier, directeur de l'Aviation Civile, et Pierre Pasquier, Gouverneur Général de l'Indochine."AVIATIONSMILITAIRES

Une carrière de six mois qui aurait pu être encore plus dramatique si l'avion s'était écrasé sur Corbigny.
En 1938, un monument commémorant l'accident fut érigé non loin du lieu de l'accident. Il est constitué de quatre colonnes pointées vers le ciel adosséà une stèle inclinée. Sur celle-ci sont placés dix médaillons rappelant les noms de chacune des dix victimes. La stèle, large de 26 mètres, représente l'envergure de l'appareil. Le long du chemin montant jusqu'au monument, plusieurs panneaux rappellent l'histoire de la ligne extrême Orient, de la construction de l'appareil et de ses entreprises jusqu'à l'accident.

Corbigny, memorial de l'Emeraude, panneau (58)

Corbigny, memorial de l'Emeraude, panneau          Corbigny, memorial de l'Emeraude, panneau

 

Je retourne à la voiture garée un peu plus bas.
C'est après avoir effectué quelques 3,2 kilomètres plein Ouest que j'arrive à Chitry-les-Mines, village de quelques 200 habitants, dont le maire, de 1904 à 1910, ne fut autre que Jules Renard.

 

CHITRY-LES-MINES
Chitry-les-Mines, place Jules Renard (58)

Comme tu peux le voir, j'ai pris cette photo à une autre époque, en une autre saison ; une saison où les arbres avaient des feuilles bien vertes. Mais là n'est pas le sujet.
Écrivain, journaliste, membre de l'Académie Goncourt, Jules Renard est néà Chalons-du-Maine le 22 février 1864. Il a écrit, entre autres, Poil de Carotte. Dans ce livre, il parle d’une maison où vit le jeune Poil de Carotte. Cette maison, située au début de la voie gallo-romaine dite "vieille route", existe toujours après avoir été modifiée par Jules Renard peu avant sa mort en 1910.

Chitry-les-Mines, maison Jules Renard (58)                 Chitry-les-Mines, maison Jules Renard

Jules Renard vécut toute son enfance ici à Chitry-les-Mines. On lui doit quelques citations, telles que "Si au lieu de gagner beaucoup d'argent pour vivre, nous tachions de vivre avec peu d'argent ?", "Penser ne suffit pas : il faut penser à quelque chose.", "L'homme vraiment libre est celui qui sait refuser une invitation à dîner sans donner d'explications."

Il est aujourd'hui enterré dans le cimetière du village, non loin de l'acteur Paul Frankeur que l'on a pu voir dans des films comme "Les enfants du Paradis" de Marcel Carné, "Jour de fête" de Jacques Tati, "Touchez pas au grisbi" de Jacques Becker, "Razzia sur la schnouf" d'Henri Decoin, "Le deuxième souffle" de Jean-Pierre Melville, "La voie lactée", "Le charme discret de la bourgeoisie" et "Le fantome de la liberté" de Luis Bunuel, ainsi que dans "Un singe en hiver" d'Henri Verneuil où il joue le rôle de Lucien Esnault, le patron du café.

 

Voilà.
Ce beau et instructif périple morvandiau se termine.
Je glisse lentement sur l'asphalte de la route D977bis en direction de Nevers. Chitry, Guipy, Saint-Reverien, Moussy, Prémery...
Le soleil disparaît là-bas, à l'horizon...

Bona, sur la route (58)

 

 

BILBAO, musée Guggenheim, De Giacometti à Picasso (Espagne)

$
0
0

Nous sommes en hiver et la météo ne se prête pas aux randonnées en montagne ou autres errances bucoliques le long des plages océaniques du pays basque ou d'ailleurs. Alors que faire, hein ? On va quand même pas rester là dans le canapéà regarder des programmes télé en boucle ou à bricoler des trucs que l'on redémontera en été ?! C'est vrai quoi, la vie est courte, on n'est pas là pour mettre des béquilles aux sauterelles !!!!
Quand soudain, ne voilà-t-il pas....


Ça, c'est bien dit ! On n'est pas là pour mettre des béquilles aux sauterelles. On aurait pu dire aussi : "On n'est pas là pour semer de la terre", expression souvent usitée dans la Nièvre.
Tiens, d'ailleurs, si nous faisions un point expression, un peu comme quand les infos font un point météo.
En parlant de météo, lorsqu'il pleut en faisant soleil, on dit que "le diable marie ses filles". Lorsque l'on s'angoisse et que l'on s'agite beaucoup, il est dit que l'on se comporte comme "une poule qui n'a qu'un poussin". Ou encore "être sur les tréteaux" se dit d'une personne décédée mise en cercueil en attendant la levée du corps.
Et c'est là où je voulais en venir... Ohlalalala : enchaînement attention !

La vie est trop courte pour...
la vie est courte

Eh oh, non, oh, pas de vulgarité !!!!

La vie est trop courte,
il faut en profiter.


C'est alors que je me suis dit : "Que pourrais-je bien faire pour en profiter de cette vie là, hein ?"

Plusieurs possibilités.
J'aurais pu passer ma journée àéchanger des SMS avec Mélanie grâce à notre nouveau jeu : "Tape un mot sur ton smartphone et regarde ce que le moteur de recherche te propose comme autre mot".

Cela donne quelques phrases
ressemblant à peu près à ceci :
échange messages

Mais bon, passer toute la journée s'envoyer des SMS en étant l'un à côté de l'autre, à un m'ment donné, c'est un peu long quand même !


Du coup, je suis allé regarder un peu les infos sur Internet et j'ai appris qu'en Belgique, à Lennik, se trouvait le caféélu meilleur endroit du monde où boire de la bière...

où boire une bière
Photo/article : LE SOIR

Bon, il est vrai que Lennik se situe à quelques 1077 kilomètres en voiture de là où je me trouve ; ce qui est quand même loin pour boire une bière. Oui, c'est vrai : j'aime bien faire de la voiture, regarder les paysages défiler, m'arrêter dans les petits villages pour boire un ballon de rouge au café du coin, me laisser porter par ce côté aléatoire de l'asphalte posé, plu sou moins rectiligne, etc. etc. Mais tout de même.
Si j'utilise la baignoire volante inventée par deux Allemands, peut être que j'irai plus vite et cela ne m'empêchera pas de découvrir de beaux paysages entre le Pays Basque et le Brabant Flamand, mais cette fois-ci, vus du ciel...

Bon, ça reste un peu sommaire. Je ne suis pas sûr que la baignoire tienne une telle distance.

Je suis donc revenu à des choses plus proches et plus terre à terre.
Pour en profiter de la vie, il y en a qui font du sport. Mais pas n'importe quel sport puisqu'ils courent. Mais ils ne courent pas n'importe comment puisqu'avec une application dont j'ai oubliée le nom, ils peuvent voir le trajet effectué sur une carte. Du coup, ils s'amusent àélaborer des parcours reproduisant des dessins, comme...

dick run claire           Faire du sport

Oui, oui, oui... mais non. Il fait froid, il pleut. Je n'ai pas envie de courir, même pour dessiner une girafe ou une machine à laver. Mais l'idée "artistique" m'interpelle.

 

Et si j'allais au musée ! Té !

 

Et plus précisément...

Et si j'allais au musée Guggenheim à Bilbao ! Té !

 

Ça, c'est possible. Ce n'est pas très loin, c'est intéressant, tout ça. Je vais quand même y aller en voiture, et non en baignoire volante ou en jogging.

C'EST PARTI !

 

De plus, le programme du musée est très intéressant en ce moment ; comme souvent d'ailleurs. En plus des expositions permanentes, deux expostions temporaires dominent la programmation : Alberto Giacometti, retrospective et De Van Gogh à Picasso, le legs Thannhauser.

Sous une pluie torrentielle, nous arrivons dans la capitale de la province de Biscaye... Oui, je dis cela pour éviter de répéter le nom Bilbao, mais je me rends compte que c'est très long et que ça va être vite pénible. On peut également l'appeler Bilbo ; c'est d'ailleurs le nom que préfèrent utiliser les Basques. À ne pas confondre avec Bimbo...

Ouah la vache, c'est violent.

DONC Bilbao, ou Bimbo... Bilbo, a connu une histoire tourmentée et agitée.
Fondée par Diego López V de Haro, seigneur de Biscaye, le 15 juin 1300, Bilbao ne compte que trois rues autour d'une église (à l'emplacement de l'actuelle cathédrale) entourées par une muraille et un port. Petit à petit, la ville s'aggrandit jusqu'à devenir la capitale de la Biscaye en 1602 ; ce qui ne nous rajeunit pas. On découvre des gisements de fer dans les collines alentours ce qui permet de diversifier les activités locales, prenant une importance prépondérante lors de la Révolution industrielle du XIXème siècle. Les industries métallurgiques et sidérurgiques se développent en même temps que la ville s'étire.
Au début du XXème siècle, Bilbao est l'une des villes les plus riches d'Espagne et de nombreuses grandes compagnies s'y établissent. Mais la guerre civile (du 17 juillet 1936 au 1er avril 1939) va mettre un frein à ce développement. Un camp de prisonniers pour les soldats de l’Armée populaire de la République espagnole est installé au couvent des Escolapios et plusieurs milliers de prisonniers y sont enfermés. Et puis... et puis la crise industrielle des années 1980 donne à Bilbao l'image d'une ville polluée et constituée de nombreuses friches industrielles, conséquences des difficultés des entreprises dont les activités étaient fondées sur la métallurgie et la sidérurgie.La crise économique ravage l'industrie basque espagnole. La ville décide alors d'entamer une renaissance en 1989 en lançant un vaste plan de revitalisation urbaine. Le projet phare de ce plan de revitalisation est la construction du musée Guggenheim.
En 1997, soit huit ans seulement après le lancement du programme, la métamorphose de la ville est perceptible, évidente.
Les façades de la cité"noire" sont rénovées. Les autorités veulent une qualité architecturale et font appel aux plus grands architectes mondiaux, comem Frank Gehry ou César Pelli. L'aéroport, le pont Santiago Calatrava, le Palacio Euskalduna, le tramway viennent embellir Bilbao. Les activités portuaires et industrielles, déplacées à dix kilomètres en aval, libèrent enfin les berges du centre-ville. Bilbao est ainsi devenue une ville touristique

VOILA !
Je suis venu ici à Bilbao, et plus précisément au musée Guggenheim, en 2010, en 2011 et en 2015.

En 2010,
il y avait l'exposition d'Anish Kapoor...


En 2015,

c'était Basquiat et Jeff Koons.
Jeff Koons et jénorme


Mais c'était surtout cette exposition
avec un siensien qui m'avait interpellé...


BREF : une visite que tu peux retrouver en cliquant sur ce lien : Bilbao, visite au musée Guggenheim.


DONC : aujourd'hui, en cet an de grâce 2019, ce sont les expositions temporaires consacrées à Alberto Giacometti et le legs des Thannhauser qui sont à l'honneur.
Toutefois cependant pourtant encore que et quand bien même, cela va être difficile de discuter de ces expositions puisqu'il est interdit de prendre des photos des oeuvres.
Alors comment parler sans montrer ? Oui, c'est vrai, bien sûr, c'est possible, plein de gens le font en écrivant de vrais livres. Mais moi, j'aime bien poster des photos. Je pourrais prendre des photos existantes sur le net, mais je ne crois pas en avoir le droit.

BON !

Reprenons depuis le début !
J'arrive à proximité du Musée Guggenheim que tu ne peux pas louper quand tu arrives de l'aéroport par la nationale 637. Un péage, un rond-point, un tunnel et puis passage sur le Pont de la Salve dominant l'étonnante architecture du musée.
Pour se garer, optons pour le parking souterrain ; cela évitera de tourner pendant des heures dans la ville pour trouver une place de laquelle, peut être, nous nous ferons déloger par une fourrière très entreprenante envers les touristes véhiculés. Une fois la voiture garée et protégée, il ne reste plus qu'à sortir du parking pour rejoindre les rues de Bilbo. Dès la sortie, je tombe au pied d'une imposante tour : la tour Iberdrola.

Bilbao, tour Iberdrola

Ce gratte-ciel de 165 mètres de haut a nécessité quatre ans de travaux, de 2007 à 2011. Il est l'oeuvre de l'architecte argentin spécialisé en architecture verticale, César Pelli à qui l'on doit également bon nombre d'autres édifices dans le monde, comme les Petronas Towersà Kuala Lumpur, le Wells Fargo Centerà Minneapolis, la 777 Towerà Los Angeles, la Tour de cristalà Madrid, le Two International Finance Centreà Hong-Kong,...
La tour Iberdrola, c'est 41 étages parcourus par 22 ascenseurs pour accéder aux 50 000 m2, avec une forme de triangle isocèle et les côtés légèrement bombés. Elle n'héberge que des bureaux.
Au moment où je me trouve face à elle, le ciel hésite entre le bleu et le gris ; ce qui se reflète sur les nombreuses vitres.

Bilbao, tour Iberdrola, reflets ciel bleu (Espagne)

Vu la météo, je ne vais pas faire le tour de la ville.

Et le voilà, je le vois :
le musée Guggenheim.
Bilbao, musée Guggenheim

Un petit tour extérieur de l'édifice. Même si je le connais, c'est toujours fascinant de le retrouver et, peut être, de remarquer que des choses, des détails dans l'architecture, conçue par Frank Gehry, m'avait échappé lors de ma dernière venue.

Bilbao, musée Guggenheim (Espagne)

"La construction du Musée Guggenheim Bilbao se déroula entre octobre 1993 et octobre 1997. L'emplacement choisi, sur un méandre de la ria et au détour d'un ancien quai à usage portuaire et industriel, permit la récupération de la ria du Nervión pour la ville et sa réurbanisation pour la culture et les loisirs."MUSEE GUGGENHEIM BILBAO

L'architecte américano-canadien Frank Gehri a utilisé un logiciel ultramoderne, CATIA, pour concevoir le plus fidèlement possible son projet, tant sur le concept que pour la construction. Le revêtement extérieur mélange vitres, pierres calcaires et plaques de titane ; ce qui donne cet 'aspect poisson-écailles'à l'édifice.
"(...)Au début, Gehry étudia la possibilité de revêtir l’édifice du Musée Guggenheim de cuivre et de plomb –alliage interdit en raison de sa toxicité– et d’acier inoxydable, matière qu’il utilisa pour son précédent projet (Weisman Art Museum à Minneapolis). Cependant, Gehry remarqua que l’acier était très sombre dans la grisaille des jours de pluie, très fréquents à Bilbao, et que le taux d’humiditéélevée pourrait le corroder.
C’est alors qu’il remarqua une plaque de titane laissée dans son bureau, métal dont la brillance dégage une chaleur semblable à celle de l’argent et qui se teinte d’or y compris quand le ciel est nuageux. Ces propriétés visuelles et son incroyable légèreté, sa malléabilité et sa résistance à la corrosion compensèrent l’unique inconvénient : son prix. Finalement, l’infime épaisseur des panneaux choisis permit de recourir au titane à un prix abordable.(...)"  DOSDE.COM

Quelques 33 000 fines plaques de titane retiennent ainsi l'attention, avec des couleurs variantes suivant la lumière du jour. Le musée est une oeuvre en lui-même. Un poisson ? Un bateau ? Peu importe. Il est clair qu'il se réfère au présent et au passé de Bilbo, proche de l'océan et en souvenir de son histoire sidérurgique, minière et métallurgique. Rien n'est du au hasard. Tout s'explique. C'est une première leçon artistique. On ne peut pas simplement voir un édifice ou une oeuvre sans en comprendre et en connaître l'Histoire et la conception en rapport à une époque et un lieu. Cependant, doit-on tout expliquer et analyser ? Est-ce que toute chose a une explication rationnelle ?

Bilbao, musée Guggenheim et Grand arbre et l'oeil

Je me dirige à présent vers l'entrée du musée, surveillée par l'imposant Puppy de 12 mètres de haut qui, tel Cerbère, semble rester stoïque face aux nombreux regards des curieux de passage. Cerbère ? Le gardien des Enfers ? Ici, Puppy n'a qu'une tête et son pelage est un parterre de fleurs en suspension.

Bilbao, musée Guggenheim, Puppy (Espagne)

Imaginé par Jeff Koons en 1992, Puppy est un chien West Highland Terrier modeléà la façon d'un jardin classique européen du XVIIIème siècle ; c'est à dire qu'une structure en acier inoxydable supporte un ensemble composé de terreau et de fleurs variées, irriguées par un système interne. Une fois par an, les fleurs de Puppy sont changées avec l'aide des écoliers de la ville.
Une fois passé Puppy, un long et large escalier de pierres calcaires descend vers les portes d'entrée en passant sous la grande affiche annonçant les expositions temporaires en place.

Bilbao, musée Guggenheim, entrée (Espagne)

Jusqu'au 24 février, la rétrospective Giacometti tiendra le second étage du musée ; alors que, jusqu'au 29 mars, c'est l'expostion composée par les legs de la famille Thannhauser qui captera l'attention du public dans quatre salles du troisième étage.
Comme tu peux le voir sur la photo ci-haut, le mouvement Gilets jaunes n'est pas tellement suivi en Espagne puisque l'on ne dénombre qu'un seul participant ; et apparemment, les chiffres de la police et des organisateurs, pour une fois, s'accordent.

Bilbao, musée Guggenheim, entrée (Espagne)

Une fois les portes et le guichet passés ainsi que l'audioguide récupéré, la visite peut commencer. C'est bien l'audioguide. Il t'accompagne tout le long de la visite pour donner bon nombre d'informations sur la construction du musée, les programmes, les artistes, les oeuvres et leurs époques. En gros, si tu veux écouter toutes les informations que l'audioguide contient en vagabondant dans les différentes salles, tu peux facilement passer la journée dans le musée.
J'entre dans ce qui est appelé le vestibule avant d'atteindre l'atrium où, spontanément, je ne peux m'empêcher de regarder vers le haut.

Bilbao, musée Guggenheim, au-dessus du vestibule (Espagne)

L'atrium nous met de suite dans l'ambiance : le musée est très grand ! 24 000 m2 de superficie dont 11 000 sont destinés aux expositions. C'est ici que convergent toutes les galeries.
"Grand espace libre, aux volumes courbes, l'Atrium, ce grand espace libre, connecte l'intérieur et l'extérieur de l'édifice grâce à de grands murs en rideau de verre et une grande verrière zénithale. Les trois niveaux du Musée s’organisent autour de cet Atrium central et sont reliés grâce à un système de passerelles curvilignes, d’ascenseurs en verre et en titane et de tours d’escaliers." MUSÉE GUGGENHEIM BILBAO

Bilbao, musée Guggenheim, au dehors (Espagne)             Bilbao, musée Guggenheim, vestibule vue d'en haut (Espagne)

Bilbao, musée Guggenheim, une passerelle (Espagne)

Bilbao, musée Guggenheim, vestibule vue d'en haut (Espagne)              Bilbao, musée Guggenheim, installation pour Bilbao (Espagne)

Après un petit tour devant l'oeuvre de Jenny Holzer ("Installation pour Bilbao", 1997) composée de diodes lumineuses, je pousse la porte séparant l'atrium de la terrasse extérieure sur laquelle s'imosent les coluelurs vives de Tulips par Jeff Koons.

Jénorme pose devant Tulips (Espagne)

Ah pardon, je me suis foutu devant !
Bilbao, musée Guggenheim, Tulips
TULIPS, Jeff Koons, 1995-2004

"(...) un bouquet de fleurs gigantesque (plus de 2 mètres de haut et 5 mètres de large) fait de ballons de couleur, appartient à l'ambitieuse série Célébration (Celebration) entreprise par Koons en 1994. Inspirées d'objets génériques et populaires associés aux fêtes d'anniversaire, vacances et autres célébrations (depuis un chapeau de cotillon et un morceau de gâteau jusqu'à des cœurs et des œufs de Pâques), les peintures et sculptures de la série Célébration reflètent la relation constante de Koons avec les éléments propres à l'enfance. Les surfaces en acier inoxydable brillant et immaculé des Tulipes rappellent des œuvres antérieures de l'artiste, comme Lapin (Rabbit, 1986), dans laquelle il transformait aussi un objet gonflable courant en quelque chose de dur, étincelant et symbolique.(...)"
MUSEE GUGGENHEIM BILBAO


On n'aime ou on n'aime pas. Toujours est-il qu'il y a toujours du monde autour de cette oeuvre, même s'il fait froid et qu'il pleut.
De la même terrasse, nous embrassons une vue sur d'autres oeuvres permanentes du musée, comme...

Bilbao, musée Guggenheim, Grand arbre et l'oeilBilbao, musée Guggenheim, Grand arbre et l'oeil

Grand arbre et l'oeil, 2009, d'Anish Kapoor.
73 sphères réfléchissantes en acier inoxydable et acier au carbone sont disposées sur trois axes.
"Les surfaces des sphères se reflètent et réfléchissent les unes dans les autres, créant et dissolvant en même temps la forme et l'espace. Les images de la ville et de la ria de Bilbao, l'intervention sculpturale de Buren sur le pont de la Salve (Arcos rojos/Arku gorriak, 2007) et le propre musée acquièrent une suspension dynamique. Kapoor nous rappelle l'instabilité et le caractère éphémère de notre vision et par extension, de notre monde."
MUSEE GUGGENHEIM BILBAO

 

Au loin et avec cette lumière changeante due à la météo capricieuse, le pont de la Salve exhibe la couleur rouge de son arc conçue par Daniel Buren (Arcos Rojos/Arku Gorriak, 2007)

Bilbao, musée Guggenheim, pont de la Salve, entre deux pluies (Espagne)               Bilbao, pont de la Salve, Buren

"Daniel Buren s’est proposé d’adoucir la structure du pont La Salve, tout en la rendant plus visible. C’est pourquoi il a imaginé une pièce verticale perpendiculaire au pont, divisée en trois cercles situés àéquidistance les uns des autres, qui fut inaugurée à l’occasion du dixième anniversaire du Musée. L’œuvre crée un cercle central qui circonscrit la route, ainsi que deux demi-cercles qui se complètent avec le reflet dans l’eau et dans l’air. La surface est de couleur rouge, alors que les bords extérieurs de la pièce et les bords intérieurs des arcs sont pourvus de rayures verticales formées de bandes alternativement noires et blanches. Ces bords sont constitués d’un matériau transparent qui permet la nuit d’intégrer les jeux de lumière."
MUSÉE GUGGENHEIM BILBAO

Bilbao, musée Guggenheim, Tulips et pont de la Salve, insta               Bilbao, musée Guggenheim, Tulips et pont de la Salve

Trois autres installations sont visibles depuis cette terrasse. Sauras-tu les retrouver sur la photo ci-dessous ?

Bilbao, pont de la Salve, Buren (Espagne)

Alors ? Alors ? Pas facile ? Hein ? Hein ? Hein ? Réponse.

Bilbao, pont de la Salve, Buren (Espagne)

Dans le cercle vert, "Les fontaines de feu" d'Yves Klein... Enfin, on voit les supports qui dégagent normalement les lumières de feu.
Au loin, un peu dans l'obscurité et entourée d'un cercle orange, c'est "Maman", 1999, de Louise Bourgeois. Araignée monumentale, d'environ 10 mètres de hauteur pour autant de large, réalisée en bronze, marbre et acier inoxydable.

Mamman Louise BOurgeois Bilbao"L’araignée est une ode à ma mère. Elle était ma meilleure amie. Comme une araignée, ma mère était une tisserande. Ma famille était dans le métier de la restauration de tapisserie et ma mère avait la charge de l’atelier. Comme les araignées, ma mère était très intelligente. Les araignées sont des présences amicales qui dévorent les moustiques. Nous savons que les moustiques propagent les maladies et sont donc indésirables. Par conséquent, les araignées sont bénéfiques et protectrices, comme ma mère."
LOUISE BOURGEOIS,
Tate.org


À un autre moment, nous aurions également pu voir la Sculpture de brouillard nº 08025 (F.O.G.), 1998, de Fujiko Nakaya. Cette réalisation sort d'un système de moteur de pompe à haute pression situé sous le passage piéton, entre le musée et le Ria del Nervion, à hauteur du cercle rose.
Elle est la première artiste à travailler avec le brouillard comme moyen sculptural.

Sculpter le brouillard. Quelle étrange initiative, non ? Pour l'anecdote, le père de Fujiko Nakaya a créé les premiers flocons de neige artificiels.

Je ré-entre dans le musée après cette belle petite visite extérieure. Il est temps de s'aventurer dans les étages pour découvrir les expositions temporaires... cela ne résoud pas mon problème pour en parler ici puisque, comme dit plus haut, les photos des oeuvres présentées sont interdites.

Bilbao, musée Guggenheim, exposition legs Thannhauser

C'est clair, c'est net et indiscutable. Si tout le monde pouvait prendre des photos, nous ne ferions que passer au milieu de gens brandissant leur smartphone à tout va pour réaliser quelques sales clichés flous, mal cadrés, empêchant les autres visiteurs de savourer la délicatesse et le recueillement du lieu. Je comprends, je comprends... mais putain, ça me fait chier quand même !!!!

BON, commençons donc par le deuxième étage où se trouve l'expostion "Alberto Giacometti, retrospective" en collaboration avec la Fondation Giacometti de Paris ; et ce jusqu'au 19 février 2019.
ALORS... comment faire ?
Bon... J'ai fait quelques photos, mais hors des salles par respect des consignes, de l'exposition, de l'artiste et des visiteurs... Entre deux murs, deux brins de lumières, deux espaces. De près, de loin...

Bilbao, musée Guggenheim, exposition Giacometti (Espagne)  Bilbao, musée Guggenheim, exposition Giacometti  Bilbao, musée Guggenheim, exposition Giacometti  Bilbao, musée Guggenheim, exposition Giacometti
Bilbao, musée Guggenheim, exposition Giacometti
  Bilbao, musée Guggenheim, exposition Giacometti  Bilbao, musée Guggenheim, exposition Giacometti              

Ah ouais, non, mais j'ai un problème avec les photos ! Il faut que je photographie ce que je vois, ce qui m'interpelle, ce qui m'interroge, ce qui peut éveiller la curiosité chez les autres... Si nous reprenons chacune de ces photos prises à l'arrache, on peut entrapercevoir des brides, des bouts, des morceaux des oeuvres d'Alberto Giacometti. Mais ça ne sert à rien. L'intéret, c'est tout de même de les voir pleinement, de leur faire face, d'en faire le tour pour remarquer le travail sous tous ces angles. Choisir son point de vue : debout face à l'oeuvre, assis par terre en écoutant son audioguide, s'approcher au plus près pour "sentir du regard" le moindre dépassement de matière de la sculpture de prime abord apparemment lisse.
Je ne peux pas montrer de photos, mais je peux te dire que cette exposition est magnifique.
Bien sûr, je connaissais un peu Giacometti. Bien sûr, comme pour beaucoup je pense, il est le sculpteur de ces silhouettes humaines maigres et longilignes en bronze, dont l'une, "L'homme au doigt" de 1947, reste la sculpture vendue aux enchères la plus chère du monde pour la somme de 141,3 millions de dollars. "Homme: au doigt" que l'on retrouve ici, à Bilbao, pour cette exposition exceptionnelle avec plus de 200 oeuvres présentées, provenant en grande partie de l’extraordinaire fonds constitué par la veuve de l’artiste, Annette, conservé par la Fondation Giacometti à Paris.

La richesse de l'oeuvre de l'artiste suisse est magnifiée par l’architecture du musée Guggenheim de Bilbao et ses immenses volumes. Pour Catherine Grenier, directrice de la fondation Giacometti, elle "a permis de donner de l’amplitude à l’exposition et de créer des thématiques, sur la rencontre de Giacometti avec les mouvements avant-gardistes par exemple, ou bien évidemment sa fascination pour la figure humaine qui l’obsédera durant toute sa vie d’artiste"(Culture box).

Je me suis donc lancé dans l'exposition sans appareil photo, avec mon audioguide colléà l'oreille, pour en savoir plus sur Alberto Giacometti, sa vie et son oeuvre.

 

ALBERTO GIACOMETTI
RETROSPECTIVE
Bilbao, musée Guggenheim, exposition Giacometti

Nous pénétrons dans l'exposition par une large entrée qui, de prime abord, semble dévoiler un espace assez vide... épuré, dirons-nous plutôt.

Bilbao, musée Guggenheim, exposition Giacometti (Espagne)

Tout s'explique, tout est normal. Et pour le comprendre, le mieux est de se pencher sur la vie et l'oeuvre de l'artiste.
Tout d'abord, il serait un peu limité de dire qu'il y a deux Giacometti : celui des années 1920-30, dit "surréaliste", et celui de l’après-guerre et des grandes figures sœurs de L’homme qui marche. Reprenons.

Alberto Giacometti est né dans un village de montagnes, à Borgonovo (Suisse) le 10 octobre 1901. Ainé de quatre enfants, son père ets lui-même peintre et le pousse à s'intéresser à l'art.
Ses premières oeuvres sont des portraits des membres de la famille dans un style postimpressionniste. Au terme de ses écoles obligatoires, Alberto part étudier à l'École des beaux-arts de Genève avant d’arriver à Paris en janvier 1922. Il entre à l’Académie de la Grande-Chaumière, où il suit l’enseignement du sculpteur Antoine Bourdelle. Il découvre par la même occasion les arts primitifs, le cubisme et se rapproche des surréalistes.

Paris, carte postale, Giacometti (75)Giacometti s'intéresse à la sculpture africaine et océanienne dès 1926.
Il emménage en décembre 1926, au n°46 de la rue Hippolyte-Maindron,
Paris XIV, dans la "caverne-atelier"malgré la petite taille et l'inconfort des lieux.

Les deux oeuvres qui le font remarquer du public sont La femme cuillère et Le couple, exposées au Salon des Tuileries. Puis, dès 1928, il commence une série de femmes et de têtes plates qui lui vaut d'être remarqué et d'obtenir un contrat avec la galerie de Pierre Loeb qui expose les Surréalistes. C'est aussi à partir de cette époque que Giacometti "s'éloigne d'une représentation naturaliste et académique pour une vision totémique et parfois hallucinée de la figure, chargée d'une puissance magique." (Fondation Giacometti)
La femme cuillère et Le couple sont exposées à Guggenheim pour cette rétrospective.
Plâtre de 146,5 x 51,6 x 21,5 cm, La femme cuillère (1927)marque un tournant. Comme Miro et Picasso, Giacometti invente la sculpture nouvelle en la nourrissant des formes "archaïques" et en faisant en quelque sorte table rase de plus de 2 000 ans de "représentation".
Bronze de 58,3 x 37,4 x 17,5 cm,Le couple (1926) révèle la précision des compositions de Giacometti. C'est là l'un des grands sujets de l'artiste : la rencontre entre la femme et l'homme, entre l'art et  la vie.

Au début des années 1930, Alberto Giacometti se détache de ces influences "dites archaïques" pour créer des œuvres qui fascinent de prime abord par leur étrangeté en même temps que par leur évidence : Boule suspendue, Objet désagréable, Fleur en danger. On parle alors de sa période surréaliste. Il adhère officiellement au groupe surréaliste parisien en 1931. Il crée des gravures et des dessins pour illustrer des livres de René Crevel, Tristan Tzara et André Breton. Il participe à la rédaction des revues du groupe.

Très vite cependant, il se sépare du groupe surréaliste et d’André Breton, en partie pour des raisons politiques et surtout pour des raisons esthétiques car il veut revenir à la figure humaine. De sa période "surréaliste","Femme qui marche"(1932) est l'une des plus connue, conçue pour la grande exposition surréaliste de 1933.
Plâtre recouvert de produit démoulant de 152,1 x 28,2 x 39 cm, "Femme qui marche" semble trouver sa source dans les figures frontales de l'Egypte ancienne avec le pied gauche légèrement en avant sans pour autant transmettre le sens du mouvement. Les jambes sont longues, minces, lisses, solides et colonnaires.
L'inquiétude, l'onirisme, l'incertitude, la violence sont les caractéristiques des sculptures de cette époque. Je découvre une sculpture qui retient particulièrement mon attention :"Femme égorgée"(1932-1940), un bronze et patine dorée.
"(...) cette sculpture spectaculaire est l’une des plus hallucinées de la période surréaliste de Giacometti. (...) Il s’agit d’un corps de femme-insecte gisant au sol, « la carotide tranchée », rappelle Giacometti à Pierre Matisse, répondant à sa fascination ancienne (mêlée d’attraction/répulsion) pour les araignées et les scènes de meurtre et de viol. (...)
'Entre le vif et le mort', obsession giacomettienne par excellence : cette Femme égorgée et violée, jambes écartées, côtes ouvertes et décharnées, et déjà presque acéphale, se soulève du sol en un arc puissant, tendue dans un ultime spasme et un dernier cri qui tiennent de l’agonie et de l’orgasme. Elle a certes le statut d’« objet désagréable, à jeter », ainsi défini par Giacometti pour désigner sa production surréaliste : un objet mobile, menaçant, àécraser au sol, car non identifiable, instable ; à la fois féminine (seins, jambes), animale (araignée, serpent, mante religieuse ou scorpion) et végétale (feuille, tige, cosse de la vulve), cette créature est ambivalente, pleinement métamorphique, et par là d’une inquiétante étrangeté.(...)"CENTRE POMPIDOU

En 1935, Alberto Giacometti recommence à travailler à partir de modèle, notamment avec son frère Diego et Rita Gueyfier. Il explore ainsi de nouvelles techniques de modelage en passant d'une rigueur géométrique à un travail plus expressif. Il revient alors à la peinture et à la réalité du modèle.

En 1941, l'artiste retourne en Suisse jusqu'à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Il travaille dans une chambre d'hôtel, poursuivant la production des sculptures minuscules commencée à Paris. Il réalise alors de petites figurines sur d'immenses socles.
"Ses figures féminines aux hanches arrondies s'inspirent du souvenir qu'il a d'une femme vue de loin." (Musée Guggenheim)
L'impossibilité de réaliser une sculpture de grande taille le hante, et ce n'est qu'après avoir vaincu cet obstacle avec la Femme au chariot, en 1944-1945, qu'il quitte la Suisse.
Avant de quitter Paris en 1941, Alberto Giacometti avait fait la connaissance du philosophe et écrivain français Jean-Paul Sartre. Ils se retrouvent souvent à Saint-Germain-des-Près pour échanger sur l'art ; ce qui influence l'artiste dont les sujets s’inspirent alors de l'existentialisme et de la philosophie de l'absurde qui prévaut dans les milieux intellectuels.

C'est en 1948 qu'il sculpte de nouvelles compositions relatives aux mouvements de foule qui le fascine."Trois hommes qui marchent", réalisée en 1948, est la première sculpture dans lequel ce sujet apparaît. La "touche Giacometti" ; ce qui l'a rendu célèbre dans le monde entier avec ces hautes figures filiformes.
Au musée Guggenheim, nous retrouvons quelques-unes de ces sculptures réalisées fin des années 1940-début des années 1950 avec La forêt, Quatre figurines sur piédestal, Tête sur tige,... Le nez apparaît également à cette période et interpelle par ses proportions : une cage, un visage au nez démesuré.

 

"(...) Une tête suspendue dans le vide par une corde au centre d’une cage, tel le balancier de Boule suspendue (1931), un nez, équivalent retourné de la Pointe à l’œil (1932) s’allonge démesurément comme une flèche. Plus encore que les autres plâtres peints de l’année 1947 – Tête sur tige, La Main et La Jambe , qui sont, comme lui, des fragments corporels, « ces parties qui tiennent alors, pour Giacometti, lieu du tout »–, Le Nez (dont il existe deux plâtres peints et six exemplaires en bronze) constitue une sorte de retour maîtriséà la problématique de la période surréaliste, au moment où Giacometti examine, en 1947, son expérience passée dans sa lettre à Pierre Matisse. (...)
Dans son récit de 1946, "Le Rêve, le Sphinx et la mort de T." ( Labyrinthe , n o 22-23, décembre 1946), il dit voir dans la rue des « têtes dans le vide, dans l’espace qui les entoure » : hallucination qu’il relie alors, dans son récit, aussi bien à l’évocation de la mort de T. (« Je regardais cette tête devenir objet, petite boîte mesurable, insignifiante, dont la bouche ouverte laisse entrer une mouche ») qu’au souvenir ancien de la mort de V. M. au Tyrol, en 1921 (« Je regardais la tête de V. M. se transformer, le nez s’accentuait de plus en plus, les joues se creusaient, la bouche ouverte presque immobile respirait à peine »). Cette tête décharnée de plâtre blanc, où ne subsistent que quelques résidus de vie rouge sang, et dont la flèche oculaire s’étend «à perte de vue » hors de sa cage, semble précisément, dans un dernier cri, bouche ouverte, se suspendre à la vie par la force de son regard, au moment où elle pourrait basculer dans le vide et tomber à terre : y est mise en acte, et jouée jusqu’à la provocation menaçante, l’angoisse de la mort, liée, pour Giacometti (si l’on considère la signification phallique de l’excroissance nasale), à l’angoisse de l’acte sexuel.(...)"CENTRE POMPIDOU

C'est également en 1949 que Giacometti épouse Annette Arm qui sera son principal modèle féminin jusqu'à sa mort. C'est une période extrêmement féconde pour l'artiste qui pratique peinture et sculpture. Plusieurs représentations : des femmes debout à la frontalité hiératique, des hommes marchant comme des hiéroglyphes en mouvement, les têtes de ses modèles.
C'est pour l'exposition à la galerie Pierre Matisse de décembre 1950 que Giacometti produit quelques-unes de ses plus fameuses sculptures dont commence l'édition en bronze : Quatre femmes sur socle, Quatre figurines sur piédestal, La Forêt, La Clairière, La Cage, Le Chariot, La Femme qui marche entre deux boîtes qui sont des maisons.

En 1955, Alberto Giacometti fait la connaissance d'Isaku Yanaihara, professeur de philosophie, chargé d'écrire un article sur l'artiste pour un magazine japonais. Le professeur posera pour Giacometti de 1956 à 1961 ; ce qui donne l'ensemble le plus important de portraits masculins réalisés par l'artiste ; dont plusieurs sont exposés à Guggenheim.
Toujours dans les portraits, c'est également en 1959 qu'il rencontre une prostituée de 21 ans qui se fait appeler Caroline. Entre 1960 et 1965, il en fait d'innombrables portraits, point culminant de sa nouvelle façon de représenter la réalité. En 1964, c'est John Lord que Giacometti peint et repeint. L'écrivain américain enregistre leurs conversations, rassemblées et publiées en 1965 dans son livre Un portrait par Giacometti.

Alberto Giacometti meurt le 11 janvier 1966, à Coire (Suisse). Son corps repose à Borgonovo, son village natal.
Pas de photos donc, mais tu peux retrouver une grande partie des oeuvres exposées en cliquant sur ce lien :GIACOMETTI GUGGENHEIM MUSEUM.  
Si tu ne veux pas trop en savoir et laisser surprendre par cette magnifique exposition, voici une petite mise en bouche.

Je quitte l'univers de Giacometti pour monter un étage plus haut et retrouver la seconde grande exposition temporaire du moment, et ce jusqu'au 24 mars 2019.

 

 DE VAN GOGH A PICASSO
LE LEGS THANNHAUSER
Bilbao, musée Guggenheim, exposition legs Thannhauser

Bon : ici aussi, il est interdit de prendre des photos. On peut juste entrapercevoir un tableau de Cézanne sur cette photo que j'ai prise entre deux murs, à l'extérieur de la salle d'expostion.
Environ 50 oeuvres sont représentées ici, réparties dans trois salles distinctes avec des thématiques différentes.

"En 1963, après avoir mis un terme à une carrière remarquable en tant que marchand d’art moderne en Europe et aux États-Unis, Justin K. Thannhauser (1892–1976) annonçait son intention de léguer à la Solomon R. Guggenheim Foundation de New York un ensemble d'œuvres majeures issues de sa collection privée – couvrant une centaine d'années –. Sa veuve, Hilde Thannhauser (1919–1991), en fit de même par la suite en léguant d'autres œuvres à cette fondation en 1984 et 1991.
La Collection Thannhauser du Guggenheim propose actuellement un voyage crucial survolant l'art de l’avant-garde en France à la fin du XIXe et début du XXe siècle, tels que Paul Cézanne, Edgar Degas, Édouard Manet, Vincent van Gogh et d'autres créateurs ayant cherchéà libérer l’art des genres et des conventions académiques en abordant des techniques et des sujets modernes. Les expériences révolutionnaires avec des matériaux et des méthodes que ces artistes développèrent dès la fin du XIXe siècle allaient ouvrir la voie à de nouveaux styles encore plus radicaux au siècle suivant lorsque des artistes comme Georges Braque et Pablo Picasso s’imposeraient en première ligne.
C’est la première fois qu'une partie significative de la célèbre collection Thannhauser est présentée ailleurs qu’à New York depuis qu'elle intégra le Musée Solomon R. Guggenheim il y a plus de cinquante ans et c’est l’occasion de mettre en lumière le legs de la famille Thannhauser et son rôle pour promouvoir l'art de son époque. À propos de la collection, Justin affirma : "J'espère qu’elle sera appréciée. Elle représente toute ma vie.”."MUSEE GUGGENHEIM BILBAO

Bilbao, musée Guggenheim, exposition legs Thannhauser (Espagne)             Bilbao, musée Guggenheim, legs Thannhauser (Espagne)

J'entre dans la première des trois salles consacrée à l'exposition. Il s'agit de la salle n°305. Je ne crois pas que ce soit si important que ça de dire le numéro précis, mais bon, c'est fait. Cette salle est consacrée à l'impressionnisme. On y retrouve quelques dizaines de tableaux, comme La femme à la perruche de Pierre-Auguste Renoir, Devant la glace d'Edouard Manet, Haere Mai (1891) de Paul Gauguin, Le Palais Ducal vu de Saint-Georges-Majeur (1908) de Claude Monet, Fiasque, verre et poterie (1877) de Paul Cézanne,... Quelques oeuvres sculptées d'Edgar Degas sont également présentes, telle que La danse espagnole.

Devant la glace d'Edouard Manet              Pierre Auguste Renoir, la femme à la perruche
Solomon R. Guggenheim Museum, New York Collection Thannhauser, donation, Justin K. Thannhauser

Ces artistes rebelles et novateurs tendaient à se libérer des genres et des conventions académiques. Pour cela, ils exploraient les effets changeants du monde naturel, les mutations urbaines du début du XXème siècle et innovaient dans la façon de représenter leurs modèles en utilisant de nouvelles techniques de peinture, comme la fragmentation du plan pictural et une pratique de la peinture plus libre et expressive pour donner une impression de spontanéité. Ces artistes ont également dépeint avec beaucoup de réalisme l'évolution des classes sociales et les coutumes de la culture française.
L'audioguide fourni avec le billet d'entrée nous permet d'aborder ces oeuvres de différentes façons : d'un point de vue historique, sur la technique utilisée par l'artiste (angle de vue, couleurs, matières,...) et quelle réflexion cela peut susciter chez le spectateur.

CHANGEONS DE SALLE !

Dans la seconde salle, la salle n°306, nous découvrons des oeuvres post-impressionnistes et de premier art moderne avec, entre autres, des tableaux de Vincent Van Gogh, Paul Gauguin et Henri Rousseau. La fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle connaissent des bouleversements économiques, politiques, sociaux et psychologiques, souvent au nom du progrès. De nouveaux styles artistiques apparaissent alors en réaction au naturalisme académique et à la représentation impressionniste. On parle alors de post-impressionnistes.. Ces peintres ne veulent plus utiliser leur art comme simple représentation fidèle du monde. Ils veulent ajouter leur ressenti et leurs émotions intérieures. cela se traduit sur la toile par des lignes sinueuses, des couleurs non naturalistes, entre autres.

euhVan Gogh emploie des touches dynamiques et une application très dense de la matière, ainsi qu'une déstructuration des objets ou des paysages, rappelant l'état mental et émotionnel de l'artiste alors internéà Saint-Rémy-de-Provence pour instabilité mentale. Lorsque l'on se pose devant le tableau Montagnes à Saint-Rémy (juillet 1889) exposé ici, aujourd'hui au Guggenheim, on peut approcher l'épaisseur du trait de son pinceau. (Photo : Solomon R. Guggenheim Museum, New York Collection Thannhauser, donation, Justin K. Thannhauser)

 

 

Paysage près d'Anvers Braque"Paysage près d'Anvers" (1906) de Georges Braque interpelle également mon regard de façon évidente. Les couleurs utilisées détonnent quant à la représentation du paysage. L'audioguide me raconte l'histoire de ce tableau et le fait que Braque ait détruit toutes ses oeuvres précédentes après avoir vu les oeuvres de Derain et Matisse ("Le bonheur de vivre").
"La palette de couleurs reflète l’intérêt de Braque pour l’audace chromatique de la peinture fauve. Si on peut dire que cette œuvre et les œuvres connexes ont ouvert la période fauve de Braque, ce n’est pas seulement à cause de leur couleur imaginative, mais aussi à cause de l’accent que Braque a mis sur le modelage des formes à la surface de la toile."GUGGENHEIM.ORG
(Photo : Solomon R. Guggenheim Museum, New York Collection Thannhauser, donation, Justin K. Thannhauser)

 

Les joueurs de foot, Henri Rousseau"Les joueurs de foot" (1908) d'Henri Rousseau m'interpelle plus particulièrement. Artiste autodidacte, Henri Rousseau bouleverse les règles de la représentation et de la perspective. Ici, il place des joueurs de foot au milieu d'un paysage de bois. Pourquoi sont-ils habillés ainsi ? Pourquoi jouent-ils au foot avec les mains ? Pourquoi au milieu d'un bois ?
"Nous ne savons toujours pas comment décrire un tableau dans lequel les joueurs de rugby ressemblent à des jumeaux en pyjama, ou dans lequel 14 moustaches de guidon identiques parviennent à donner une image pleine d'entrain d'une batterie d'artillerie."GUGGENHEIM.ORG
Souvent qualifiée de "simpliste" ou de "naïf", la peinture de cet ancien ouvrier venu sur le tard dans le domaine artistique a pourtant retenu l'attention d'Apollinaire, Alfred Jarry et Picasso.
(Photo : Solomon R. Guggenheim Museum, New York Collection Thannhauser, donation, Justin K. Thannhauser)

 

 

 CHANGEONS DE SALLE !

Dans la dernière salle... attention, attention, la salle n°... n°... 307 ! Ouaaaaiiisss !
Dans la salle n°307, nous découvrons plusieurs oeuvres de Pablo Picasso. L'entrée se fait face à un grand tableau représentant une scène peinte au Moulin de la Galette, à Paris. Elle fait penser à la peinture de Toulouse-Lautrec.
"Le moulin de la galette", peint en novembre 1900, est le premier tableau parisien de Pablo Picasso.
"(...)Il reflète sa fascination pour la décadence vigoureuse et le glamour criard du célèbre hall de danse, où patrons et prostituées se côtoyaient. Picasso devait encore développer un style unique, mais Le Moulin de la Galette est néanmoins une production surprenante pour un artiste qui vient d'avoir 19 ans.
La vie nocturne parisienne, grouillante d'hédonisme et de vulgarité sans faille, était un thème populaire dans la peinture de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. (...) Au Moulin de la Galette, Picasso adopte la position d'observateur sympathique et intrigué du spectacle du divertissement, suggérant son appel provocateur et son caractère artificiel. Dans des couleurs richement vibrantes, beaucoup plus brillantes que celles qu'il avait utilisées auparavant, il a capturé la scène enivrante sous la forme d'un flou vertigineux de personnages à la mode aux visages inexpressifs.(...)"GUGGENHEIM.ORG

Je n'ai jamais été très adepte de Picasso. Je ne sais pas pourquoi. Peut être parce qu'il y a trop d'oeuvres, trop de productions. Peut être que je n'ai jamais trop compris son travail, ou que je n'ai pas cherchéà savoir. Peut être est-ce trop récent. Période bleue, période rose, cubisme, néo classicisme, figuratif, surréalisme,...  Plus 50.000 œuvres d’art, entre tableaux, sculptures, céramiques et dessins en 80 ans.
La salle n°... n°... n°307 ouais ! regorge d'oeuvres variées et intrigantes. Je m'arrête tour à tour devant
"Le homard et le chat"(1965), "La femme aux cheveux jaunes" (1931),"Au bout de la route"(1899-1900), ou encore"L'oiseau"(1928)... Une fois encore, l'audioguide me permet de mieux appréhender ces oeuvres.

 

Je quitte les trois salles consacrées aux legs Thannhauser. Le temps passe vite quand on s'instruit. Il ne me reste qu'un petit moment pour aller divaguer dans les salles consacrées aux chefs d'oeuvre de la collection Guggenheim Bilbao.
"Dès son ouverture, le Musée Guggenheim Bilbao a entrepris de bâtir une collection représentative de l’art allant de la seconde moitié du xxe siècle jusqu’à nos jours. Parmi les pièces qui composent actuellement ce fonds, certaines se détachent par leur valeur en tant qu’icônes de la contemporanéité, car ce sont des oeuvres qui, à leur première présentation, n'ont pas laissé le public indifférent et qui, au fil des années, se sont consolidées au rang d'authentiques références de l'art contemporain (...)."GUGGENHEIM.BILBAO

On retrouve ainsi dans plusieurs pièces du troisième étage des oeuvres de Robert Motherwell, Yves Klein, Mark Rothko, Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat, ou encore les oeuvres étonnantes d'Anselm Kiefer dans la salle 302.

 

Après plusieurs heures de visite à voyager dans cet extraordinaire lieu culturel, je regagne la sortie.
Bilbao n'est pas très bruyante par ici. C'est agréable. cela permet de continuer à naviguer dans ses pensées...

 

 

S'interroger sur la vie, les choses, tout ça !

$
0
0

Alors, l'autre jour, j'étais chez les amis landais pour faire une petite bouffe tout ça et puis soudain, quand tout à coup, ne voilà-t-il pas...


Au départ, on avait prévu de faire une poule au pot, tu vois, avec des navets, de la farce, du poireau,... et puis, finalement, je ne sais pas ce qui s'est passé, mais on a fait des crêpes. Je crois que ce changement de menu est du au fait que c'était la chandeleur, et à la chandeleur, on fait des crêpes.
D'accord. Mais c'est quoi la chandeleur ? Hein ?
Il y a des trucs comme ça dans le monde moderne qui paraissent évidents. "C'est la chandeleur ? Ah, ben on va faire des crêpes alors !", "C'est Halloween ? Ah, ben on va se déguiser en citrouille alors ?", "C'est la Saint Patrick ? Ah, ben on boit plein de bières alors !".

D'accord, mais la chandeleur ?
D'après Wikipedia, "La Chandeleur (fête des chandelles) est une ancienne fête païenne et latine, devenue ensuite une fête religieuse chrétienne correspondant à la Présentation du Christ au Temple et sa reconnaissance par Syméon comme « Lumière d'Israël ». Elle a lieu le 2 février, soit 40 jours après Noël."

OK, bien, pourquoi pas. Mais quel rapport avec les crêpes ? Jesus s'est-il présentéà machin avec une crêpe sur la tête ? Ou s'est-il pointé (pardon pour le jeu de mots) avec des crêpes au Temple en disant "Tenez et prenez en tous ceci est ma crêpe !" ?
"Les crêpes avec leur forme ronde et leur couleur dorée rappelleraient le soleil enfin de retour après la nuit de l'hiver, ce qui expliquerait que l'on confectionne des crêpes à la Chandeleur, moment de l'année où les jours s'allongent de plus en plus vite. C’est également à cette époque de l’année que les semailles d’hiver commençaient. On se servait donc de la farine excédentaire pour confectionner ces crêpes, qui sont un symbole de prospérité pour l’année à venir."

AAAAAAAH d'accord !
Mais pourquoi 40 jours après Noël ? C'est vrai quoi. Pourquoi le lendemain, ou la semaine d'après, ou 60 jours, ou...
"La Chandeleur est toujours fêtée dans les églises le 2 février et la crèche de Noël n'y est rangée qu'à partir de la Chandeleur, qui constitue la dernière fête du cycle de Noël. La Chandeleur est célébrée en tant que fête profane comme "jour des crêpes" : la tradition attribue cette coutume au pape Gélase Ier qui faisait distribuer des crêpes aux pèlerins qui arrivaient à Rome, mais on peut voir dans cette cérémonie la coutume des Vestales qui lors des Lupercales faisaient l'offrande de gâteaux préparés avec le blé de l'ancienne récolte pour que la suivante soit bonne."
Ouais bon allez, ça va bien !

Qu'est-ce qu'on disait déjà au départ ?
Ah oui. Je suis donc allé manger une poule au pot qui s'est transformée en crêpes chez les amis landais. On a parlé de beaucoup de choses : cinéma, politique, culture, musique, voyages... et puis et puis et puis... et puis... Soudainement... Nathalie me dit : "Ah tiens, tu as déjà vu des Depuis quand ?"
Hein ? Je n'ai pas compris la question. Il manque des mots ou c'est du patois landais ou je sais pas. Explications.
"Une tradition qui remonte à la fin du Vème siècle et liée à un rite de fécondité, consiste à faire sauter les crêpes de la main droite en tenant une pièce d'or dans la main gauche (par exemple un louis d’or ou à défaut une monnaie) afin de connaître la prospérité pendant toute l’année, il s'agit de faire en sorte que la crêpe atterrisse correctement dans la poêle. On dit aussi que la première crêpe confectionnée doit être gardée dans une armoire et qu’ainsi les prochaines récoltes seront abondantes..."

NON MAIS ARRÊTONS AVEC LA CHANDELEUR, nous sommes passés à un autre sujet maintenant !
Voyant mon interrogation première devenir persistante, Nathalie me dit que les Depuis quand sont une sorte de petite parenthèse vidéo écrite et réalisée par David Castello-Lopes, chaque semaine pour Canal+. Il est d'origine portugaise, se pose une question sur un sujet et développe rapidement pendant trois minutes l'origine de son questionnement en rencontrant des gens et en se déplaçant dans le monde entier, comme à Bruxelles, à Hiroshima ou dans la Creuse.
C'est ainsi qu'il s'est interrogé sur "Depuis quand ça existe les émojis ?", "Depuis quand ça existe les post-it ?", "Depuis quand ça existe le K-way ?",  "Depuis quand les filles s'épilent le sexe ?", "Depuis quand ça existe le café gourmand ?", "Depuis quand ça existe le paintball ?", etc.

 

Bon, eh, le mieux, c'est d'en regarder quelques-uns.
En tout cas, nous, c'est ce que l'on a fait en mangeant quelques poules au pot... quelques crêpes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ANGLET, digue des cavaliers (64)

$
0
0

Une éclaircie. Pas le temps d'aller dans les montagnes faire du ski. Allons voir l'océan.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Et c'est vers Anglet que je me suis dirigé en cette mi-février 2019. Et plus précisément du côté de la Barre d'Adour parce que si je m'étais rendu à Anglet, mais au centre commercial BAB 2 ou aux Cinq Cantons ou au théâtre du Quintaou, cela aurait très difficile de voir l'océan se mouvoir.
Une fois à la Barre d'Adour, je me suis vite rendu compte que je n'étais pas le seul à venir voir les vagues en ce premier jour d'éclaircie météorologique. Je suis donc parti du côté de la plage des Cavaliers qui ne se trouve qu'à 1,4 kilomètre de La Barre.
J'ai garé la voiture sur le parking jouxtant le restaurant dont j'ai oublié le nom et je me suis dirigé vers la digue des Cavaliers.

 

Pour l'instant,
tout est calme...

Anglet, La Barre, digue des Cavaliers sans vague, février 19

 

Et puis l'océan gronde...

Anglet, La Barre, digue des Cavaliers, lumière, février 19 (64)

Anglet, La Barre, digue des cavaliers, lumière, vague, février 19

Anglet, La Barre, digue des Cavaliers, lumière, vague, février 19

Anglet, La Barre, digue des Cavaliers, lumière, vague, février 19

 

Les vagues viennent se heurter contre les rochers de la digue
pour former une gerbe d'écume immense...

Anglet, La Barre, digue des Cavaliers, lumière, vague, février 19

Anglet, La Barre, digue des Cavaliers, lumière, vague, février 19 (64)

 

Tout autour de la digue,
vers le sud...

Anglet, La Barre, océan et Rhune, février 19 (64)a

Anglet, La Barre, océan et Rhune, février 19

Anglet, La Barre, océan et Rhune, février 19

Anglet, La Barre, océan et Rhune, février 19

 

 

 

 

 

 

 

Larrosa, village abandonné (Espagne)

$
0
0

Cela fait maintenant quatre ans et six jours qu'il pleut sans discontinuer sur le Pays Basque. Mais c'est pas grave : il en faut de la pluie, hein ! Avec le réchauffement climatique, les pesticides, tout ça, il en faut de la pluie, hein. Bon sauf, que nous, ici, dans le Pays Basque, on n'en a jamais trop manqué de la pluie.
BREF : face à cette météo pluvieuse persistante, je me suis dit : "Tiens, ne serait-ce pas le moment rêvé de trier quelques photos sur l'ordinateur ?"
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 
Non bon, en fait, il fait super beau, magnifique soleil, 23° ce qui est incroyable pour un mois de février, les gens sont à la plage, les enfants se baignent, les glaciers font un chiffre d'affaire d'enfer, etc. Mais quand j'ai commenecéà rédiger ce billet, il pleuvait !

BREF : faisons comme si.
Sur mes clés USB, il y a des photos d'endroits où je suis allé et dont je n'ai pas encore parlé ici sur ce blog. Ces photos sont réparties par dossiers. Ok d'accord, tout le monde suit ? Parfait.

Tiens, par exemple, ouvrons le dossier "Nevers-Kaliningrad-Nevers" et prenons une photo au hasard dedans :

DSCN1182
Ah oui, d'accord.

Je crois que cette photo a été prise au Luxembourg.

Vu comme ça, cela peut paraître surréaliste, mais il y a une explication.
C'était en juillet 2013 et la ville recevait la plus grande exposition plein air au monde : The Elephant Parade. Il s'agit d'une exposition d'art en plein air composée de statues d'éléphants décorées par des artistes, reconnus ou encore dans l'ombre, dont le but est de contribuer à la préservation des éléphants d'Asie et d’avertir le public des menaces qui pèsent sur leur existence : en effet, au cours des cent dernières années, la population des éléphants d'Asie est passée de 250 000 à 25 000 membres.

Nous reviendrons sur la fin de ce périple Nevers-Kaliningrad-Nevers d'ici quelques jours.


Maintenant, ouvrons le second dossier, titréNevers-Krk. Dedans, plusieurs sous-documents car le voyage avait duré quelques jours ; le temps de ralier la France à la Croatie sur une distance de 1300 kilomètres. La raison de ce périple : faire un selfie devant le panneau d'une ville au nom étrange. Et cette ville au nom étrange choisie fut Krk. Ben ouais. Ni plus, ni moins. Trois lettres, trois consommes et une question : pourquoi ça s'appelle comme ça ? Qui a choisi ce nom ? En ce qui concerne ce périple, une autre question se pose : suis-je parvenu à Krk ? Tu le sauras peut être un d'ces quatre !
Ce périple m'a amenéà parcourir quelques 3000 kilomètres aller-retour. Des paysages, des villes. Le Jura, la Suisse, l'Italie, la côte Adriatique, Lons-le-Saunier, Château-Chalon, Milan, Venise, Trieste, Rijeka, Rovinj,... Tiens, allez, prenons une photo au hasard :

IMG_4729
Ah oui, d'accord.

C'est une photo prise sur une route qui menait presque nulle part.

Il faut savoir (ou pas, en même temps, tu fais ce que tu veux) que Krk se trouve sur une presqu'île reliée au continent par un pont de 1 430 mètres, l'un des plus longs ponts du monde construit en béton. L'île de Krk reste assez sauvage si l'on ne s'aventure pas trop dans les villes ; et surtout pas à Krk même qui est surtout une station balnéaire très prisée des Hollandais.... Bordel : mais ils sont partout les bataves !?  C'est pour m'éloigner de cette population touristique que j'ai pris une route en direction du sud qui m'amena dans un village côtier nommé Stara Baska. J'aimais bien le nom sans avoir étudié au préalable ce qu'il y avait à voir et ce que l'on pouvait y faire. C'est ainsi qu'un peu après ce village je me suis retrouvé dans une impasse, une sorte de bout du monde, sans personne et sans habitation. Juste la mer, une plage de galets blancs et ce véhicule seul sur le bord de la route terminée, poséà côté d'un pied de parasol sans parasol.

 

On continue avec le dossier suivant qui s'intitule Paris. Et là, on pense de suite aux paroles de Maurice Chevalier : "♪ Paris... reine du monde, Paris... ♪ c'est une blonde, ♫ Le nez retroussé, l'air moqueur, ♫ Les yeux toujours rieurs, Tous ceux qui te connaissent, Grisés par tes caresses...♪" et tout ça et tout ça.
Le dossier Paris. J'ai deux documents là-dedans, l'un titréParis III, et l'autre Paris IV.

IMG_6965
Ici, nous avons un gros truc que j'avais complètement oublié.

Il se trouve dans le troisième arrondissement de Paris.

Il s'agit d'une horloge à automate appeléeLe défenseur du Temps, créée par l’artiste français Jacques Monestier. Quatre mètres de haut pour une tonne.
Un homme juché sur un rocher muni d'un glaive et d'un bouclier se bat contre un oiseau, un dragon et un crabe représentant respectivement le ciel, la terre et la mer. Toutes les heures de 9 h à 22 h, il combat l'un des trois animaux choisi par un programmateur de hasard ; à12 h, 18 h et 22 h, les trois animaux attaquent en même temps. Malheureusement, faute de financement pour l'entretenir, l'horloge ne fonctionne plus depuis 2003.

 

Comme il y a beaucoup de photos sur ces clés USB, il y a encore un autre dossier.  Il s'agit de Tunnel San-Andrian !
Et là, tu te dis : "Va-t-il nous présenter une photo du dossier ?"
Eh bien oui et je le prouve !

IMG_6811
Aaaah, ouais.

C'est une chapelle abritée dans un tunnel naturel de 70 mètres de long, situé sur le chemin intéreiur de Saint-Jacques-de-Compostelle. Je me souviens vaguement que j'avais marché seul pendant plus de 4h30 dans des paysages assez monotones  -mais c'est aussi ça la nature-  avant d'arriver à cet endroit quelque peu surréaliste à côté duquel se trouvait un parking sur lequel étaient garée une bonne dizaine de bagnoles dont les occupants n'avaient que faire du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle qui pouvait les mener ici telle une quête spirituelle du moi profond en rapport avec le monde alentour. C'est une sensation très étrange de marcher seul pendant tout ce temps pour atteindre un objectif où l'on se dit qu'il n'y aura personne tellement il est difficile d'accès... et finalement... non.

 

Ensuite, nous avons le document Vacances 2007. Putain, 12 ans ! Celui-ci est décomposé en plusieurs sous-dossiers : Gourette-Saint-Girons, Seynes-les-Alpes et Vallée des Merveilles-Guillestre.
Une photo ! Une photo ! Une photo ! Ok ! Mais parce que c'set toi, en voici quatre ! PAF !

IMG_4754     IMG_4854saorge, profil (06)     IMG_0034

Ce fut un beau périple alternant route, sentier, chemin, plaine et montagnes. Un périple durant lequel j'ai croisé tour à tour des cyclistes se photographiant dans le brouillard au sommet du col d'Aubisque, un panneau sur une crète alpine prénommée col de Bernadez, un village perché de la vallée de la Roya et un chamois dans la Vallée des Merveilles.

 

Voici à présent que s'avance le titre Vacances 2008 avec, lui aussi, deux sous-dossiers, nommés Bretagne et Nord.
Deux sous-dossiers DONC... donc... donc... Deux photos !

Deux photos prises au hasard dans le dossier Bretagne :
IMG_1092
              IMG_1517
Une belle vue panoramique depuis le phare de l'île de Batz

et une otarie qui sort son museau de l'eau pour prendre un peu le soleil à l'aquarium de Brest.

 

Deux photos prises dans le dossier Nord :
IMG_0160
              IMG_0204
Une histoire de panneaux avec celui des Moeres

qui nous rappelle que nous sommes à une altitude négative de 2,5 mètres.
Et puis celui de la ville de Bergues où, en 2008, les gens se pressaient
pour repérer les lieux de tournage du film de Danny Boom "Bienvenue chez les ch'tits".

 

 

Et puis... Et puis... Voici le fichier titréLarrosa.
Ah ? Merde, c'est quoi déjà ? J'ouvre... et je découvre une série de photos de murs en ruine. Bon... Que faire ? Eh bien faisons des recherches sur ce lieu et tentons de nous souvenir ce que je faisais là-bas, pourquoi, comment et avec qui.

 

IL ÉTAIT UNE FOIS...
LARROSA
Larrosa, village, panorama


À ne pas confondre avec :

IL ÉTAIT UNE FOIS...
LARUSSO
larusso

 

C'était au mois d'avril 2013. Le 14 ou le 21. Quelques jours plus tôt, un séisme de magnitude de 6,3 sur l'échelle de Richter s'était produit près de la ville de Bouchehr dans le sud-est de l'Iran tandis qu'à La Riera de Gaià Bigas Luna, réalisateur, entre autres, du film Caniche, rendait son dernier souffle. Caniche, c'est l'histoire d'Angel et de sa sœur Eloisa qui vivent dans une grande maison héritée d'une vieille tante récemment décédée et où, petit à petit, une étrange relation se met en place entre eux deux et Dani, un caniche un peu trop présent...

En ce 14 ou 21 avril, je dois aussi rejoindre Maître Arnaud qui, à l'époque, habitait encore à l'entrée de la magnifique vallée d'Aspe, dans le petit village de Bedous. Avant de faire la route de Bayonne à Bedous, je fais un petit détour par Ascain pour prendre quelques photos de ce que l'on appelle là-bas La Maison du Fou.

Ascain, la maison du fou (64)

C'est une demeure étonnante, surprenante et originale que l'on peut apercevoir depuis le pont romain quand les arbres ne sont pas encore en feuilles.
Elle fut le lieu de résidence du décorateur américain Ferdinand Pinney Earle. Construite au début des années 1930, elle exhibe des formes rondes rappelant les constructions de Gaudi et du facteur Cheval. Son architecture est surtout inspirée surtout par l'architecture des indiens Pueblos pour qui les mauvais esprits venaient se réfugier dans les angles des pièces. C'est pour cela que dans cette maison, il n'y a aucun angle. De plus, chaque pièce comporte un puit de lumière.
"Massive, dessinée selon un plan en forme de revolver (suite à un pari fait avec le grand architecte Frank Lloyd Whright) et comportant plusieurs élévations semblables à des minarets, cette curiosité architecturale est très vite appelée par les gens du coin Eroen etxea ("la maison du fou")."PAYS BASQUE 1900

Ferdinand Pinney Earle et sa femme ont résidé ici pendant plusieurs années, recevant quelques grands artistes de l'époque (Louis Jouvet, Joséphine Baker, Charlie Chaplin, Abel Gance, Marlène Dietrich,...), avant de fuir la France pour les États-Unis devant l'arrivée de l'armée allemande en 1940.
Elle a été depuis rachetée par un Hendayais et est occupée à l'année. En 2000, elle a été classée monument historique.

 

Bon, très bien. Allez, direction les Pyrénées et la Vallée d'Aspe.
Ascain → Saint-Pée-Sur-Nivelle → Espelette → Hasparren → Cambo-les-Bains...
Ah, une autre maison bien connue de la région aussi ici : la villa Arnaga.

Cambo-les-Bains, Arnaga (64)

Il s'agit d'une vaste maison basque que l'écrivain Edmond Rostand fit construire par l'architecte Joseph-Albert Tournaire entre 1903 et 1906. La décoration intérieure est pensée comme un décor de théâtre. Edmond Rostand dessina et décora lui-même les quarante pièces de la villa, sur près de 600 m2 au sol, en divers styles : anglais (pour le hall), chinois (pour le fumoir), Empire, ou encore Louis XVI. Le peintre Gaston La Touche contribua à sa décoration en peignant d'importantes toiles murales.

 

On continue.
Cambo-les-Bains → Saint-Palais → Navarrenx → Oloron-Sainte-Marie → Sarrance → Bedous.

En ce jour d'avril 2013, il fait beau à Bedous...
Bedous, place de la mairie (64)
            Bedous, terrain de rugby inondé (64)

Si, si, il fait beau, mais je n'avais fait aucune photo du village ce jour là. J'en ai donc choisies d'autres prises un autre jour.
Il y aurait pu avoir le marché sur la place du village (ci-dessus à droite), mais nous sommes dimanche et le marché a lieu le jeudi. Dommage, parait-il que c'est un lieu de convivialité et de rencontres autour des étaux des producteurs locaux.

 

Alors, comme il fait beau, Maître Arnaud me propose de suite une idée de balade.
MAÎTRE ARNAUD :"- Et si on allait dans un village abandonné en Espagne ?"

Ah ben, c'est pas banale comme idée, ça ?! Il faut dire que de Bedous, nous ne sommes pas si loin que cela de l'Aragon, région espagnole qui a connu un exode rural particulièrement intense et rapide au cours de la deuxième moitié du XXème siècle ; ce qui a contribuéà"créer" de très nombreux villages abandonnés.

Nous avons donc l'embarras du choix.
carte villages abandonnés

Et c'est sur le village abandonné de Larrosa que notre choix se porte.
Pour s'y rendre, il nous faut traverser la vallée d'Aspe par Accous → Cette-Eygun → Urdos, puis passer sous le tunnel du Somport → Espagne → Candanchu → Canfranc-Estacion...

Aaaah, Canfranc et son immense gare abandonnée.
Canfranc, la gare internationale, façade

J'en ai déjà pas mal parlé dans ce blog. Juste pour une petite révision rapide, la gare internationale de Canfranc a été mise en service en 1928, à 1195 mètres d'altitude. En 1970, un accident ferroviaire provoquera sa fermeture. Elle est la seconde plus grande gare d'Europe. 240 mètres de long, 365 fenêtres et 156 portes. À l’époque, buffet, hôtel de luxe, bureau de change, infirmerie et poste douanier animaient les lieux.
La gare de Canfranc ressemble à un vaisseau fantôme, un navire abandonné. Majestueuse et fière au milieu des montagnes et d'une forêt de pins.
Pour en savoir plus sur ce lieu ô combien mystérieux, tu peux aller faire un tour par ici : La gare de Canfranc, partie 2.

Jaca, bar à tapas et extincteur blanc (Espagne)Nous passons l'imposante silhouette de la gare de Canfranc, puis la ville et ses boutiques frontalières pour entamer une belle descente en direction de Jaca où il y a quelques bons restaurants à tapas qui possèdent des extincteurs blancs.
Mais nous n'irons pas jusque là.

 

 

D'après la carte, pour rejoindre Larrosa, il nous faut quitter la E7 au niveau de Castiello de Jaca pour emprunter une route sans nom. C'est la vallée de la Garcipollera, petite vallée transversale sillonnée par la rivière Ijuez.

Carte Larrosa

C'est un endroit discret dont on entend peu parler dans les livres de randonnées ou d'histoire. Silencieuse, cachée.
"Vers la moitié du siècle dernier, l’État procéda a son expropriation pour la reforestation et éviter ainsi le colmatage du bassin du barrage de Yesa. Les habitants de Bescós, Acín, Larrosa et Villanovilla ont dû chercher un autre endroit pour vivre en laissant place à l’absence et au silence. Une Réserve Nationale de Chasse a été alors créée et trois cerfs ont été introduits, provenant de Tolède. Le trio s’est multiplié et aujourd’hui la vallée contient la plus grande population de cerfs de tout le pays."DECOUVREZ LA JACETENIA

La route goudronnée étroite est bordée de grandes pinèdes. Petite interruption lorsque nous passons à hauteur de Bescos où se trouve une énorme ferme expérimentale, propriété du Gouvernement d'Aragon. Cela ressemble à de l'élevage intensif où les animaux sont massivement entassés sur peu d'espace. Étonnant de trouver une telle activité ici. Peut être pour mieux se cacher. La route s'éclairicie un peu par la suite avec des champs, quelques arbres éparses et des ronces. Quelques kilomètres plus loin, nous apercevons sur notre droite le village de Villanovilla, le seul de la vallée. Nous décidons d'aller voir un peu ce qu'il s'y passe, et même, pourquoi pas, d'y manger.
Abandonné il y a quelques années, il a été reconstruit. Aujourd'hui, lorsque nous entrons en son centre, nous remarquons le nombre de maisons restaurées, toute en pierres apparentes. Le village est petit, mais un peu labyrinthique. Pas de panneaux, pas de civilisation. Maisons uniformes, grises, volets fermés marron clair, toits d'ardoises. Parfois, de hautes grilles noire semblent nous dire que nous ne sommes pas les bienvenus en tant que touristes voyeuristes. Mais il y a tout de même une auberge, Albergue la Garcipollera, spécialiste de grillades et barbecues.Il n'est pas évident à trouver car il n'y a pas d'enseigne et nous ne voudrions pas nous inviter inopinément chez des habitants qui ne font pas restaurant..

C'EST ICI !
Villanovilla, restaurant
Photo : Google maps

Nous entrons. L'intérieur est très chouette. Du bois et de la pierre. Nous commandons dos tinto en restant au comptoir. C'est tranquille.
Quelques minutes plus tard, nous ressortons pour reprendre la route en sens inverse. Nous quittons Villanovilla, redescendons un peu pour tourner sur la gauche à hauteur d'une ferme.
La route se fait piste. Nous passons une sorte de barrière canadienne, construite ici pour éviter que les troupeaux en liberté ne quittent ces lieux que nous nous apprêtons à traverser. Le doute est là. Allons-nous nous faire attaquer par quelques vaches ou autres cerfs zombis égarés ?
Eh bien non. Quelques kilomètres plus tard, nous arrivons au pied d'une église qui semble en ruine, là-bas, au milieu de la forêt sans feuille. Il s'agit de San Juan de Bautista, église romaine en ruine.

ÉGLISE SAN JUAN DE BAUTISTA
Jaca, église San Juan Bautista (Espagne)

Un panneau est posé sur le bord de la route pour nous donner quelques informations sur le lieu en espagnol.

Jaca, église San Juan Bautista, panneau (Espagne)Comme d'habitude, Maître Arnaud qui comprend et parle très bien cette langue ne veut pas me traduire ce qu'il lit. Il regarde le panneau, suit les lignes avec son doigt, lance un "Ah oui, c'est intéressant !", puis se tourne vers moi avec un large sourire et s'en va. Enfoiré !

 

 

Nous empruntons un petit sentier au milieu des ronces qui nous permet d'approcher l'édifice religieux.

Jaca, église San Juan Bautista

Jaca, église San Juan Bautista

Jaca, église San Juan Bautista, clocher (Espagne)   Jaca, église San Juan Bautista

J'entre dans les ruines avec prudence pour aller voir le lieu qui avait été pris en photo sur le panneau de bord de route. Des fois que je comprendrais quelque chose...

Jaca, église San Juan Bautista, autel (Espagne)           Jaca, église San Juan Bautista, autel, mousse (Espagne)
Ah oui, c'est beau ces taches de mousse.

Voilà ! C'est embêtant d'être face à des ruines et de ne pas comprendre leurs histoires. C'est embêtant d'être avec quelqu'un qui comprend l'espagnol, mais qui ne veut pas me traduire les écrits tout en continuant de sourire et de montrer chaque pierre avec le doigt. Oui, c'est embêtant tout ça. J'ai donc fait appel non pas à un ami, mais à Google traduction pour la fiche espagnole wikipedia de ce lieu. Voir ce qui est dit :
SAN JUAN BAUTISTA : "L'église paroissiale catholique romaine de San Juan Bautista à Acín , un hameau de la municipalité de Jaca, située dans la province espagnole de Huesca, dans la communauté autonome d' Aragon , existait déjà en 12/13. Siècle construit.
L'église romane est dédiée à Jean-Baptiste . Il a une nef et un choeur semi-circulaire, la tour a été ajoutée au 17ème siècle. Le toit de la nef est détruit et le bâtiment risque de se détériorer.

Cayetano Enríquez de Salamanca : Rutas del Románico et provincia de Huesca . Enríquez de Salamanca Editor, 2e édition, Madrid 1993, ISBN 84-398-9582-8 , p. 47."WIKIPEDIA

 

Bon, ben c'est pas si mal. En même temps, que veux-tu dire de plus ? Hein ? Hein ? Hein ? Ben ouais. Ben non.
Nous retournons sur la piste pour l'emprunter à pied en laissant la voiture sur le parking éphémère de l'église San Juan Bautista.

Larrosa, rivière Barranco de Acin (Espagne)Nous marchons un peu, puis prenons sur notre droite un petit sentier à hauteur d'un petit cours d'eau qui vient se jeter dans le Rio Ijuez encore bien fourni en eau à cette période de l'année... Si je dis cela, c'est parce que, dans un premier temps, nous ne parvenons pas à trouver un endroit pour pouvoir traverser et atteindre l'autre rive. Nous tentons quelques embardés infructueuses jusqu'à trouver un passage.

 

 

 

De là, nous traversons un paysage composé de pierres blanches et d'arbres mousseux aux silhouettes tortueuses.

Larrosa, arbre        Larrosa, arbreLarrosa, arbre

Et puis, tout à coup... Boh, on va pas trop en faire non plus... les arbres moussus deviennent arbres droits, longitudinaux (je sais pas si ça se dit... si ? Oui, ça se dit. OK, super, je suis bien content) et de couleur argent, semblant vouloir toucher le bleu du ciel et tout ça et tout ça.

Larrosa, arbres argentés (Espagne)

Larrosa, arbres argentés

Ohlalalalala, quelle métaphore ! Non, oui, je ne sais pas. C'est une métaphore quand on dit que les arbres semblent vouloir toucher le ciel avec leurs branches ? Hein ? On s'en fout ? Bon, d'accord.
Nous quittons à présent les rives du rio Ijuez, ses arbres moussus, puis argentés pour entrer dans une forêt de pins.
Maître Arnaud a l'air très sûr de lui. Il marche sans se retourner, poussant parfois quelques petits cris comme pour repousser quelques animaux sauvages qui viendraient à s'approcher trop de notre évolution. En ce qui concerne, je ne vois pas la moindre pierre d'un village en ruine par ici.

Larrosa, sur le sentier, arbres (Espagne)            Larrosa, sur le sentier, arbres et cabane oiseaux (Espagne)

J'en viens même à me demander ce que seraient venus faire les habitants dans un endroit aussi reculé.

Pour passer le temps,
je m'invente un village qui aurait existé...

Et puis... et puis... Après avoir marché et marché dans cette forêt en suivant ce mur de pierres, la forêt s'éclaircit soudain. Nous avançons fébrilement. Peut être est-ce ici que commence Larrosa ? Nous avançons encore un peu. Un long mur de terre naturel obstrue notre vue sur l'horizon. Nous grimpons et soudain...

IMG_4462
Ah non, merde, je me suis gourré de dossier-photos.
Ça, c'est une photo de Venise du dossier Nevers-Krk.

On la refait !

 Nous avançons encore un peu.
Un long mur de terre naturel obstrue notre vue sur l'horizon.
Nous grimpons et soudain...
Larrosa, village, arrivée (Espagne)
Aaaaah, pas pareil !


Bon, là, on ne voit pas bien parce qu'il y a un arbre devant, mais en avançant un peu...

Larrosa, village, panorama

Bon... C'est chiant tous ces arbres là !!!! En même temps, celui-ci est sympathique avec ses bourgeons, cela apporte une petite touche de vie et de renouveau à ce lieu abandonné.

Avançons.

Dans un premier temps, le regard embrasse le village entier. Les ruines éparses dessinent d'anciennes cours et maisons.

Larrosa, village, immeubles

Larrosa, village, arbre dans immeuble (Espagne)            Larrosa, village, immeubles

Larrosa, village, panorama

Larrosa, village, panorama           Larrosa, village, profil (Espagne)

C'est impressionnant. Toutes ces pierres, toutes ces ruines. On ne peut s'empêcher de penser aux gens qui ont habité et vécu ici avant de se faire déloger dans les années 1964-65 par l'état.
Nous traversons les ruines par de larges chemins qui, peut être, autrefois, étaient des rues. Aujourd'hui gagnées par les herbes.

Larrosa, village, panorama

Larrosa, village, une rue (Espagne)


Une autre question se pose
en traversant cet ancien village de Larrosa...

Eh oui, y'avait-il des commerces ? Les habitants vivaient-ils en autarcie ? Avaient-ils des jardins où ils faisaient pousser des légumes, des fruits ? Avaient-ils du bétail, des poules, des lapins ? Avaient-ils fait des raccords pour avoir de l'eau potable depuis le Rio d'Ijuez ou le ravin de Acin situé juste en bas du village ? Nous avançons...

Le regard s'arrête sur les façades écartelées...
Larrosa, village, panorama

Larrosa, village, immeuble (Espagne)           Larrosa, village, immeuble, façade (Espagne)

 

Larrosa, village, immeuble, façade         Larrosa, village, immeubleLarrosa, village, immeubles (Espagne)

Larrosa se situe à 1 070 mètres d'altitude. Le village a compté jusqu'à dix-huit maisons habitées pour 137 habitants en 1900, mais il est inhabité depuis les années 1960. Il a connu un exode rural important au cours de la première moitié du XXème siècle et les derniers habitants ont été expropriés dans le cadre de la construction du barrage de Yesa.

Une grande maison m'intrigue plus particulièrement. Elle possède un petit balcon en fer forgé qui a tenu.

Larrosa, village, panorama

Larrosa, village, balcon            Larrosa, village, balcon (Espagne)

Jénorme à Larrosa, par Arno (Espagne)            Larrosa, village, immeuble, intérieur, balcon (Espagne)

Quand on entre entre certains murs...

Larrosa, village, immeuble, façade            Larrosa, village, immeuble, intérieur (Espagne)

Une sorte de curiosité un peu malsaine s'installe. Peut être allons-nous trouver quelque chose... Un peu comme le propriétaire d'un garage à Washington, en 1964.
"Cela fait plusieurs mois qu'il n’avait plus reçu de loyer de son locataire. Ignorant que ce dernier n’est plus de ce monde, il décide de forcer la porte. Mais il est loin de se douter de ce qu’il va y trouver…
Devant ses yeux se dressent 180 objets de toutes tailles. Ils sont constitués de carton, de plastique, de bois ou encore de bocaux.
Il ne s'agit pas d'un simple débarras : ces objets sont recouverts de feuilles d’aluminium, ce qui leur donne une allure précieuse. Tout ressemble à du mobilier religieux : autels, croix, chaires, prie-Dieu…
Et au milieu de ce capharnaüm se trouve la pièce maîtresse, un gigantesque trône abondamment orné. Il fait tout de même plusieurs mètres de haut ! Qui a bien pu façonner tout cela ?

le trône du troisième cielIl s’agit de James Hampton, agent d’entretien de son état. De 1950 à sa mort quatorze ans plus tard, il prend l’habitude de se rendre chaque nuit dans ce dépôt-meuble improvisé. Seul, à l'abri des regards, il assemble patiemment ce qu’il a glané durant la journée.
Son travail est caractéristique de "l’art brut" : un art libre et spontané, créé hors des circuits traditionnels.
Hampton, autodidacte, n’a pas la moindre formation artistique. Il ne se considère pas comme un artiste, mais plutôt comme un prophète.
Ce créateur illuminé a d’ailleurs rédigé tout un carnet où il décrit ses visions mystiques tantôt en anglais, tantôt dans une langue imaginaire inventée par ses soins !
Alors, est-ce vraiment de l'art ? La question ne se pose pas pour le Smithsonian American Art Museum de Washington, qui conserve aujourd’hui le Trône du 3e Ciel…"ARTIPS

 

Nous ne découvrons pas de trésor, mais une vieille brouette rouillée et la nature qui reprend peu à peu ses droits sur les constructions humaines.

Larrosa, village, une brouette (Espagne)

Larrosa, village, immeuble, intérieur          Larrosa, village, immeuble, intérieur

Nous montons un peu plus haut dans le village. Ce n'est pas qu'il est très grand, mais l'église se trouve sur les hauteurs. Pour l'atteindre, nous passons devant un "coin pique-nique"...

Larrosa, village, coin pique-nique (Espagne)

 

À quelques mètres, l'église. Tout d'abord, elle joue à cache-cache avec les arbres...

Larrosa, village, église San Bartolomé (Espagne)         Larrosa, village, église San Bartolomé, arbres (Espagne)

Et puis, elle se découvre. Il s'agit de l'église San Bartolomé. Elle est (était) de style roman. Pas de messe aujourd'hui.

Larrosa, village, église San Bartolomé, derrière (Espagne)

Larrosa, village, église San Bartolomé, clocher (Espagne)             Larrosa, village, église San Bartolomé, profil (Espagne)

Larrosa, village, église San Bartolomé, profil

 

À l'intérieur...
Larrosa, village, église San Bartolomé, autel
          Jénorme est dans l'église de Larrosa (Espagne)


Vue panoramique sur le village

depuis le clocher.
Larrosa, village, église San Bartolomé, vue sur le village (Espagne)

 

Bon, ben... On a fait le tour.
Nous retrouvons le petit sentier par lequel nous sommes arrivés afin de quitter ce lieu en silence.

Aujourd'hui, certains de ces villages abandonnés espagnols sont à vendre ; ce qui séduit de plus en plus les amateurs de vie à la campagne (cf : El Pais).
L'Espagne compte plus de 3000 villages abandonnés. Plusieurs centaines sont sur le marché. Les prix démarrent autour de 50 000 euros. Le prix moyen oscille entre 200 000 et 450 000 euros.

 

 

Prendre l'air au lac d'Er (64)

$
0
0

Ah, ah, ah ! Désopilant ce Jénorme, ah, ah, ah ! Prendre l'air au lac d'Er ! Ah, ah, ah !
Bon, je te le dis tout de suite : je ne suis pas fan des jeux de mots genre "Le retour du jus d'ail" ou "Les motards de Dijon" donc on va arrêter là et se concentrer sur la randonnée du jour, hein, ok, d'accord, bon.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

L'idée d'aller randonner au lac d'Er pour prendre d'air est venue du fait qu'après trois jours de soleil, les informations nous apprenaient que la France connaissait déjà un important pic de pollution entraînant déjà des restrictions de circulation déjà. Et quand on voit ça, quand on entend ce genre d'infos climatiques dès le mois de février, je ne sais pas toi, mais je me pose beaucoup de questions pour les mois de juin-juillet-août, et plus si affinités.
Que va-t-il se passer ? Qu'allons-nous devenir ? L'humain va-t-il se vitrifier ou mourir dans d'horribles souffrances toxiques dont il est à l'origine de part sa volonté de toujours tout vouloir dominer, modifier, amplifier à l'excès. Oui, l'être humain est dominateur, exécuteur, sans pitié. Consommateur à outrance, gaspilleur à loisir. Prendre, changer, jeter.
DONC aller au lac d'Er pour changer d'air !

 

C'est par une belle matinée de février qu'avec Fred, nous nous sommes donnés rendez-vous dans le parking souterrain du grand complexe commercial Ametzondo. Ben oui, vu que la météo disait que le soleil allait cogner dur, nous, on s'est donné rendez-vous dans un parking souterrain pour ne pas prendre de risques.

Sur ce parking,
soudain, une vision :
Bayonne, post-it tuning, insta (64)
Une voiture post-it-unisée !


Une question se pose alors : Depuis quand ça existe les post-it ?

On peut également se demander qu'est-ce qu'il s'est passé pour que cette voiture soit recouverte de post-it ? Le conducteur est-il au courant de cette tuningsation ? Et si oui, le conducteur peut-il rouler avec ou a-t-il décider de renoncer à la reprendre ? Qui sont les gens qui ont fait ça et pourquoi et quand ? Quel rapport entre cette voiture, son conducteur et les post-it ? Est-ce bien écologique tout cela ? Les Post-it sont-ils eux aussi responsables du réchauffement climatique ?
Bien sûr, nous pourrions attendre tranquillement le retour de la ou du propriétaire de la voiture pour l'interroger, mais il faut bien le dire : on a autre chose à foutre. Il y a de la route pour aller de Bayonne à la vallée d'Ossau car, oui, le lac d'Er se trouve quelque part dans la vallée d'Ossau, soit à 157 kilomètres par l'autoroute.

C'EST PARTI !


Bayonne → A64 → Orthez → Pau → Billière → Jurançon → Gan → Rébénacq → Sévignacq-Meyracq → Louvie-Juzon → Laruns → Eaux-Chaudes → Gabas...
Ah merde, non, on est allé trop loin. Demi-tour pour redescendre 1,5 kilomètre plus bas à hauteur d'un grand pylône électrique sous lequel a été improvisé un parking en bord de route. Enfin, un parking... Ce n'est pas le parking souterrain d'Ametzondo qui est, rappelons-le, la huitième merveille du monde moderne après La Grande Muraille de Chine, la cité de Pétra en Jordanie, la Statue du Christ rédempteur à Rio de Janeiro, le Machu Picchu, le site archéologique de Chichén Itzá au Mexique, le Colisée de Rome et le Taj Mahal. Non, ce parking est un banc de terre posé là sur le bord de l'asphalte, comme ça, paf, sans prétention aucune.
Nous nous garons. Pas de problème pour trouver une place puisque nous sommes la seule voiture présente. Pas un randonneur en vue ! Il faut dire que le début du sentier officiel menant au lac d'Er n'est pas des plus engageant aujourd'hui.

A) Lac d'Er, départ randonnée (64)
Pas évident, hein !
On sent bien qu'il y a une ouverture entre les panneaux,
mais avec la neige, rien n'est moins sûr.

Allez, on se lance quoi ! On n'a pas fait 157 bornes pour aller boire un vin chaud à Formigal !!!

A) Lac d'Er, départ randonnée        A) Lac d'Er, départ randonnée
5 heures de marche (aller/retour)
8 kilomètres
800 mètres de dénivelé

Le panneau retraçant le parcours de la randonnée donne envie. Il nous invite à nous rendre dans cette nature sauvage des Pyrénées à la découverte des marmottes et des poissons du lac d'Er. L'excellent site de randonnée de Jean-Paul Dugène nous rappelle également la présence de l'ours dans les parages... Bon, c'était en 2003, mais quand même. On n'a pas fait 157 kilomètres pour se faire courser par un ours !

Nous sommes à 971 mètres d'altitude et nous entamons la randonnée par une petite montée progressive dans une forêt sur un sentier bordé de pierres moussues. Il s'agit du bois de Gélan. Pas de difficulté, c'est agréable. Puis, peu à peu, le sentier se fait plus raide et abrupte. Puis c'est soudainement la neige qui fait son apparition sur le sol. Très soudainement. C'est étrange d'ailleurs cette soudaineté.

Pas un poil de neige
et puis PAF !
B) Lac d'Er, dans la forêt (64)


B) Lac d'Er, dans la forêt
         B) Lac d'Er, dans la forêt

Du coup, la progression se fait plus lente. Il faut chercher le balisage jaune puisque le sentier a disparu. Il faut s'extirper de la neige chaque fois que l'on fait un pas car nous nous enfonçons très vite jusqu'aux genoux. Mais bon, hein, on l'a bien cherché aussi. Par contre, en plus de ces difficultés dues aux conditions météorologiques, il faut noter qu'à cet endroit la pente est sacrément pentue. Autre chose, les bruits de la circulation de la D934 ont complètement disparu. Il n'y a plus que le silence de la nature.
Après trois quarts d'heure de marche depuis la route, nous sortons de la forêt pour nous planter quelques minutes dans une clairière : la clairière d'Ayguebère.

C) Lac d'Er, aiguille d'Ayguebère

Cela fait du bien de retrouver un peu le soleil, mais notre regard s'arrête surtout sur cette étonnante aiguille, l'aiguille d'Ayguebère.
Nous sommes à 1420 mètres d'altitude. Au printemps et en été, c'est ici que les randonneurs peuvent apercevoir quelques marmottes. Bon, aujourd'hui, niveau marmottes, c'est plutôt calme. Quant aux oiseaux, comme les isards, pas trop de mouvements dans le ciel non plus, si ce n'est le passage d'un avion qui vient diffuser sa trace blanche sur le bleu intense.

C) Lac d'Er, aiguille d'Ayguebère et avion (64)

altitude aiguille d'AyguebèreL'aiguille d'Ayguebère est vraiment captivante.
Elle s'extirpe de l'Houratatère, arrogante et fière, du haut de ses... de ses...
Eh bien impossible de savoir son altitude !

 

 

 

Juste à côté d'elle, sur la gauche de la photo, nous distinguons le pic Biscaou qui, lui, culmine à une altitude de 2012 mètres.

C) Lac d'Er, aiguille d'Ayguebère

C) Lac d'Er, aiguille d'Ayguebère         C) Lac d'Er, aiguille d'Ayguebère

Nous quittons la clairière pour évoluer dans le neige qui, sous l'effet du soleil, est très très très humide. En clair, chaque fois que nous faisons un pas, nous nous enfonçons jusqu'aux genoux. Mais nous continuons ! Des empreintes de pas et de raquettes nous indiquent la route... le chemin... le sentier... la marche à suivre. Il faut atteindre la lisière d'une autre forêt un peu plus haut, puis entrer dans celle-ci afin de contourner les montagnes et rejoindre le lac d'Er.

C) Lac d'Er, clairière d'Ayguebère, Montée (64)         C) Lac d'Er, clairière d'Ayguebère, vue sur centrale (64)

Derrière nous, la vallée de l'Ossau avec la centrale de Miegebat... Oui ben, écoute, la nature, c'est bien, mais il y a aussi des constructions humaines. C'est pas pour rien que le climat se réchauffe. On peut toutefois ignorer cette vue pour orienter notre regard vers le pic de Cézy (2209 m), facilement reconnaissable à ses deux pics parallèles.

C) Lac d'Er, clairière d'Ayguebère, vue sur massif de Cézy (64)

Sur la droite, nous avons également une belle vue sur les montagnes enneigées du pic de la Sagette (2128 m) et le pic du Petit Lurien (2358m)... Enfin, je crois...

C) Lac d'Er, clairière d'Ayguebère, vue sur pic de la Sagette (64)

Et puis, nous entrons à nouveau dans la forêt. La neige est toujours bel et bien présente, rendant difficile et périlleuse notre progression. Il faut prendre le temps de repérer les balisages tout en suivant les pas des précédents randonneurs qui se rendaient également au lac d'Er.

D) Lac d'Er, arbres et trous dans la neige (64)

D) Lac d'Er, pas dans la neige (64)         D) Lac d'Er, pas dans la neige

D) Lac d'Er, trouve le balisage (64)

Quelques minutes de montée plus tard, nous parvenons à une seconde clairière. L'ultime, la finale avant la dernière grimpée vers le lac d'Er. Enfin, nous espérons. Un panneau accrochéà un arbre nous avertit de la présence de patous...

E) Lac d'Er, panneau patou (64)

Bon, aujourd'hui, avec toute cette neige et au mois de février, il faut bien admettre que c'ets plutôt calme au niveau des brebis et des patous.

E) Lac d'Er, panneau patou

Ici, en d'autre temps, en d'autres saisons, des troupeaux de brebis et des patous gambadent joyeusement dans les montagnes herbeuses en riant, en chantant, en courant... Mais aujourd'hui, non. Pas une brebis, pas un troupeau. Et comme il n'y a pas de troupeau, il n'y a pas de patou. Mais il y a ce beau panneau de bois, gravé par un patou lui-même qui a pris le temps de nous livrer ces quelques mots : "Bonjour, je suis un chien montagne des Pyrénées dit Patou, je veille sur la sécurité des troupeaux. Mon rôle est de repousser toute présence étrangères aux bêtes que je protège."
Incroyable. J'imagine ce patou avec son pyrograveur, écrire ces quelques lignes sur ce panneau, à la tombée de la nuit, le corps dans l'herbe avec un oeil sur ses amies brebis. Aaah, que la montagne est belle !
C'est ici que nous faisons également la pause casse-croûte-pique-nique. Il est aux environs de 13h12. Cela fait donc deux heures que nous marchons, en passant de 971 mètres d'altitude à 1620 mètres. Le soleil donne, c'est agréable. Face à nous, les mêmes montagnes que tout à l'heure, mais vue d'un peu plus haut. Logique.

E) Lac d'Er, vue sur le pic et le massif de Cézy (64)

On distingue ainsi beaucoup plus facilement la longue barre rocheuse vertigineuse située sous le pic et massif de Cézy.
Du sommet du pic de Cézy (2209 m), il y a une vue extraordinaire sur le Sesques, le pic d’Aule, le Gazies, bien sûr l’Ossau, sur les pistes d’Artouste, le Lurien et plus loin le Balaitous et la Palas, les deux Zizettes (la petite et la grande) et les sommets au dessus de Gourette, le Ger, l’Amoulat, l’Arre Sourins, la Géougue d’Arre. C'est bien aussi de se demander ce que l'on peut voir d'un sommet qui se trouve en face... et pas seulement parce qu'on trouve que là où on est, on ne voit pas grand chose.

Après cette petite pause, nous reprenons notre évolution pyrénéenne. Les regards se tournent maintenant vers le sommet de la montagne au pied de laquelle nous nous trouvons. Apparemment, le sommet que nous voyons s'extirper de la crête enneigée est le pic d'Er.

F) Lac d'Er, Montée vers la crète

Comme ça, vue en photo, on n'a pas l'impression, mais en fait... il y a du dénivelé. C'est un peu comme si tu escaladais un mur... de neige... pour passer de  1620 mètres d'altitude à 1764 mètres, soient 144 mètres de dénivelé en peu de longueur. Me suis-je bien fait comprendre ? OK, alors, c'est parti.

Les cuisses souffrent. Nos jambes s'enfoncent dans la neige humide. La pente est raide. Très raide. Nous sommes obligés de marqueur plusieurs arrêts pour reprendre notre souffle. Les cuisses brûlent.

Voyons cette photo prise d'en haut
pour se rendre compte différemment de la hauteur.
F) Lac d'Er, Montée vers la crète
Oui, au milieu là,
c'est Fred qui tente de skier sans skis.

Bon, après quelques minutes d'intense montée, nous arrivons à hauteur de la crête ensoleillée que nous voyions en bas. Le suspense est à son comble. Nous espérons ne pas avoir tous ces efforts pour rien. Nous espérons que le lac va apparaître à nos yeux éblouis dans toute sa superbe magnificence. Nous faisons les derniers pas qui nous séparent de la crête...

F) Lac d'Er, Montée vers la crète et pic d'Er (64)

 

Et...
F) Lac d'Er, Montée vers la crète
Merde !
Y'a une autre crête !

Nous empruntons ces traces de traverse pour rejoindre la crête suivante.
F) Lac d'Er, Montée vers la crète (64)

On souffle en regardant le sommet...
F) Lac d'Er, Montée vers la crète


Le ciel est bleu, le soleil domine. Il n'y a plus un arbre. L'espace se dégage. C'est sûr : derrière cette dernière pente, il doit y avoir le lac ! Nous grimpons. Nous rampons presque même. Non, j'exagère. Une fois arrivé en haut de cette énième crête, nous ne regardons pas tout de suite ce qui se cache derrière. Nous nous contentons dans un premier temps de faire un ombrefie devant le trajet parcouru. Hein ? Un ombrefie, c'est quoi ? Eh bien, c'est comme un selfie, sauf que tu prends ton ombre en photo au lieu de prendre ton visage.

Comme ceci !
F) Lac d'Er, sommet crète (64)

Et puis, c'est un peu haletants et tremblants que nous nous retournons pour enfin contempler le lac d'Er.

Eh ben non !
G) Lac d'Er, arrivée par la crète

Cette fois, plus de pente. Nous marchons sur les pas d'une petite trace avec une pente à droite et une pente à gauche.

I) Lac d'Er, panorama sur massif Cézy (64)           I) Lac d'Er, pic d'Er (64)
Le massif de Cézy à gauche et le pic d'Er (2205m) à droite

Nous ne pouvons aller que droit devant nous. Le suspense n'en peut plus d'être à son comble. Au bout de ce petit sentier enneigééphémère, il y a forcément quelque chose. Ce n'est pas possible !!!

Quelques mètres plus tard, nous arrivons au bout du sentier enneigééphémère. Soudain, c'est le vide.

Et en-dessous,
c'est...
Calpe, Peñón de Ifach, vue du sommet

Oooohhh, quelle déception !
C'est tout bétonné !

Non, j'déconne !!!
On recommence.

 

Et en dessous,
c'est...
H) Lac d'Er, lac sous la glace

 

 Eeeeeeeh oui :
le lac d'Er !!!!
Ah, ah, ah !


Hein ? Quoi ? Ben si, tu le vois pas le lac d'Er, là ?! En dessous des montagnes ! Le truc blanc ?! Regarde !

H) Lac d'Er, lac sous la glace (64)             H) Lac d'Er, lac sous la glace et promontoire (64)

H) Lac d'Er, lac sous la glace

Hein, bon, alors, voilà !
Quelques chiffres maintenant que nous sommes bien avancés.
Le lac d'Er se situe à 1764 mètres d'altitude très précisément. Nous avons eu le temps de recompter. D'une superficie de 1,6 hectare, il arbore une profondeur maximale de 25 m. ; ce qui est difficilement croyable vu d'ici. Pour l'atteindre, il faut partir de d'un petit sentier situéà 1,5 km de Gabas et marcher pendant près de 2h30... quand il n'y a pas de neige... par un dénivelé de 800 mètres pour une distance de 8,3 km.
Nous nous posons quelques minutes. Le blanc. Le silence. Pas un bruit. Le soleil donne.

Et puis, nous repartons. Chemin inverse. Ce sera sans doute moins difficile. Il suffit de se "laisser glisser"...

Effectivement, 1h30 plus tard, nous avons rejoint le petit parking de départ. Il ne nous reste plus maintenant qu'à essorer nos chaussettes et à prendre la direction du village d'Eaux-Chaudes et de la conviviale et accueillante auberge de La Caverne.

J) Eaux-Chaudes, la Caverne

Objectif ultime : boire une bonne bière belge ou:et une bonne bière artisanale locale.

J) Eaux-Chaudes, la Caverne

 

Santé !

 

Et maintenant, on se quitte avec une petite vidéo pour résumer la randonnée du jour.

 

 

 

 

 

 


ONDRES EN MARS, BELIN A L'ATABAL (40)

$
0
0

Non, il ne s'agit pas d'une expression du style "Noël au balcon, Pâques au tison"ou"Chose promise, chose due"ou "Une de perdue, dix de retournées". C'est juste que je ne savais pas comment titré ce nouveau billet qui s'en va parler succinctement d'une journée de mars où je me suis tour à tour rendu sur la belle plage de Ondres, dans les Landes ; puis à la salle de concert de l'Atabal pour voir le concert de Bertrand Belin.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

La plage d'Ondres est belle. Sable fin, grand espace, propre. Vue sur le phare de Biarritz au loin dans la brume océanique du sud. Un lieu où il fait bon se promener en mars avec un seau pour ramasser toutes les merdes plastiques laissées par les humains de ci de là, et rejetées par l'océan. Puis, entre deux morceaux de plastique glanés, on fait une pause, on regarde l'horizon et le ciel.


Ondres, la plage, Nisca et ciel (40)Nisca sur plage des 1000 pas
au soleil nuageux.

Ondres, Nisca sur la plage, mars (40)

Ondres, plage et ciel de mars

 

 

Fin de journée. Début de soirée. Rendez-vous àL'Atabal, à Biarritz, pour assister au concert de Bertrand Belin.
Son sixième album, "Persona", est sorti il y a quelques jours. Quelques chansons ont été choisies comme présentation à la radio ou lors de ses venues à la télévision. C'est le cas de "Sur le cul"...

C'est un chanteur-auteur-compositeur-écrivain-acteur singulier, né le 7 décembre 1970 à Quiberon pour certains, et à Auray pour d'autres (?). Une voix monocorde de prime abord. Des mélodies lentes, lancinantes. Il y a quelque chose de drôle et de triste à la fois, mais difficile à expliquer. Des paroles décalées, liées à une musique parfois envolée.
Je peine àécouter l'album ; peut être justement à cause de cette voix monocorde qui, pourtant, attire et intrigue ; "une caverne de velours" pour France Inter.
"Une diction qui détache, découpe les mots en métaphores illuminées, en ellipses de lune... La musique elle, coule comme de l’eau. En filet, en torrent, en cascade… Une pluie de cordes. Un tempo souvent lent. Des arrangements épurés au service d’une production élégante et minimale." MURIELLE PEREZ

J'ai donc lu quelques critiques ici et là pour tenter de comprendre et dépasser mon appréhension. Celle qui a le plus retenue mon attention est celle rédigée par Valérie Lehoux pour Télérama. Extraits.

"(...) Depuis quinze ans qu’il chante en solo, Bertrand Belin cultive l’art du mystère. Ou plutôt : celui de la rareté. Ses textes elliptiques sont pleins de suggestions et de références supposées ; anticommerciaux, et souvent difficiles d’accès. Ses compositions, portées par des tempos lents et métronomiques, affichent une permanente économie d’effets, batteries claires, guitares fines, qui laissent respirer les silences — sans pour autant céder au minimalisme branché des années 1990. Enfin son chant et son phrasé, nourris d’une voix grave et solennelle, détachent soigneusement chaque mot, voire chaque syllabe — on a souvent pointé sa proximité avec Bashung ; il préfère revendiquer celle de l’Américain Bill Callahan. Et pour quoi, au final ? Des chansons qui ressemblent à des rébus, esquisses en pointillé nous laissant le soin de finir nous-mêmes le tableau. De relier les points entre eux, un peu à la manière de ces dessins d’enfants qu’on trouve dans les cahiers de jeux ; si ce n’est qu’ici le chemin n’est pas fléché et que toutes les variations sont possibles.

Bertrand Belin, l'Atabal, mars 2019

Ce sixième album ne le fera pas rentrer dans le rang. Pourtant, il s’avère plus accessible que les précédents. Est-ce parce qu’en parallèle de son activité de chanteur Bertrand Belin s’adonne de plus en plus à l’écriture romanesque ? Ici, il suggère en tout cas ses décors par des détails qui ne trompent personne. Un monument aux morts : "Guerre gagnée/Mémoires honorées/Lion de pierre/De bronze" (Bronze) ; un quartier froid dans sa fausse modernité : « Dans un coin d’architecture manqué/Un méandre de la cité» (Choses nouvelles). Sans crainte, il use de la répétition pour signifier l’automatisation. "Toute une journée j’ai travaillé/Toute une nuit j’ai travaillé/Toute une vie j’ai travaillé/Dans un travail" (Camarade). Et opte pour une prose digne d’un scénario, afin d’imposer l’enjeu de sa dramaturgie."En rang/Dès le matin/Les efforts sont déjà fournis/L’électricité et l’essence/Sont utiles à la bonne marche du pays" (En rang [Euclide]).

Bertrand Belin, l'Atabal, mars 2019 (64)             Bertrand Belin, l'Atabal, mars 2019

Chacune de ses nouvelles chansons devient alors la pièce d’un puzzle. (...) Belin n’est pas pop ; trop évanescent et dérangeant pour cela. Il n’est pas rock ; rien, chez lui, ne joue sur l’énergie, la spontanéité ou la rage. Il n’appartient pas non plus à ce qu’on appelle la chanson à texte, à l’ambition poétique mais au propos immédiat et limpide. Il est ailleurs. (...)"Valérie Lehoux pour TELERAMA

Bon... Je comprends mieux pourquoi je comprends moins.
Il n'est pas loin de 22 heures. Le concert commence. Tranquille. Quelques extraits avec, pour commencer le concert, la chanson "Glissé redressé". Puis, un peu plus tard, la belle interprétation de "Folle, folle, folle", morceau extrait de son précédent album "Cap Waller"(2015). Puis une ode à l'amour improvisée entre deux chansons, avant de terminer avec le dernier morceau du concert en rappel "La chaleur".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BORDEAUX, visite aléatoire, partie 1 (33)

$
0
0

Alors, l'autre jour, j'étais à Bordeaux. Comme ça. J'y ai passé deux jours. J'en ai profité pour voir s'il y avait autre chose à faire qu'à assister à un match de football des Girondins de Bordeaux.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Et pour certains, de suite d'emblée, sans plus attendre, je les entends me demander : "T'es allé voir le concert annulé de Nicki Minaj ?"
Et là, illico presto, immédiatement, sans plus attendre, je leur réponds : "Je ne sais pas qui c'est et je pense que je m'en fous carrément."
C'est vrai, il faut le dire : j'ai du mal avec certains artistes actuels qui mettent les fans en pleurs et en délire. D'mon temps, on se mettait dans des états pareils pour une chanteuse, un chanteur ou un groupe ?! Non ? Les Beatles, j'étais pas né. Les 2Be3, j'étais pas là. Non, franchement...

Nicki Minaj fait partie de cette tranche d'artistes contemporains que je n'ai jamais écouté et pour qui je zappe automatiquement dès qu'on en parle. Et, crois-moi, je vais continuer dans ce sens. Tout d'abord, primo, parce que je pense ne pas aimer sa musique, et secondo parce que l'actualité qui tourne autour de ces nouvelles stars est des plus insipides ("Son chéri, ancien criminel, s'est fait tatouer son prénom", "Nicki Minaj défend son chéri condamné pour agression sexuelle", "Nicki Minaj, récompensée, insulte Miley Cyrus en direct aux MTV VMAs 2015", "Nicki Minaj a repris deux fois de la pizza",...)
Toutefois cependant pourtant encore que et quand bien même, pour répondre à la question ci-dessus posée, il était de toute façon impossible d'aller voir le concert de Nicki Minaj à Bordeaux puisque cette grosse dinde a refusé de monter sur scène au dernier moment suite à la volonté de l'équipe technique de l'artiste à vouloir augmenter la puissance électrique. Elle laisse ainsi 5500 fans hurlant leur frustration la plus complète.

Ceci étant dit, alors ?
Oui, tu peux te demander pourquoi "Bordeaux" ne serait associéqu'à Nicki Minaj... euh... qu'aux "Girondins de Bordeaux", et plus précisément à l'équipe de football des Girondins de Bordeaux. Il y a des choses qui semblent complètement surréalistes de prime abord, mais qui trouvent toujours --ou presque-  une explication... sauf peut être pour Lady Babushka ou encore pour l'objet de forme circulaire se trouvant sur le tableau peint au XVème siècle par Domenico Ghirlandaio, "La Madone et Saint Giovannino", ou encore pour la psychose partagée des soeurs Ursula et Sabina Eriksson.

Alors, remettons les pendules à l'heure
pour que les vaches soient bien gardées.

Nous sommes au milieu du début des années 1980. Il fait beau, il fait chaud, mais pas tous les jours ; un peu comme maintenant. Si John Lennon est déjà mort (8 décembre 1980), on n'a toujours pas encore retrouvé l'épave du Titanic (1985). Une chose est sûre : l'appareil photo numérique n'a toujours pas été inventé ; ce qui sera  -tu le verras plus tard dans ce billet-  un peu problématique. Tiens, d'ailleurs, en quelle année a été inventé le premier appareil photo numérique et à quoi ressemblait-il ?

premier appareil photo numérique
Photo : La boite verte

En fait, le vrai premier appareil-photo-numérique -qui permettait de faire des photos de suite sans aller chez son photographe pour constater qu'elles étaient complètement pourries- fut inventé en décembre 1975 dans un laboratoire Kodak situéà Rochester (Etats-Unis). Son créateur : Steven Sasson. Ouaip ! C'est pourtant révolutionnaire comme invention, mais on a l'impression que tout le monde s'en fout de ec mec ; un peu comme si tout le monde était resté sur l'invention du cinématographe par les frères Lumière en 1895. Du coup, perso, je me demande si ce mec est encore en vie, si il est riche à millions, si il est vegan, et si oui pourquoi, mais si non, pourquoi pas, si il assiste à tous les concerts de Nicki Minaj dans le monde entier, si... BREF : au jour d'aujourd'hui (oh que j'aime cette expression ; autant que "n'importe comment, c'est comme tout"), Steven Sasson est toujours en vie et en retraite depuis 2009.
Toujours est-il que l'appareil en question inventé par Steven Sasson ne fut révélé au public qu'en 2001. Pourquoi me demanderas-tu ? Eh bien, je te laisse le soin de trouver seul la réponse que tu connais déjà. Si, si, si... Mais si, bien sûr ! Allons... Oh, fais pas la maline ou le malin... Tu le sais très bien pourquoi...


REVENONS A NOS MOUTONS

QUI NE FONT PAS LE MOINE !


Nous sommes en 1982 à présent. Ohlala, mais qu'est-ce que nous voyageons dans le temps ?! À croire que l'on se fait chier en 2019 ou que l'on a quelque chose à se reprocher et qu'il est déjà trop tard ?! Putain, j'ai une soudaine envie d'écouter du Johnny Clegg, je sais pas pourquoi. Hein ? Ah merde, on n'a pas le temps.
En 1982, j'ai 8 ans. Alors que mon père est plutôt accro au cyclisme, je ne sais pas pourquoi, de mon côté, j'ai décidé de faire du foot. Cette année-là, les clubs français de foot en vogue sont Monaco, Saint-Etienne, Nantes, un peu le PSG, mais aussi une équipe montante, les Girondins de Bordeaux, qui deviendront même champion de France en 1984.
On peut se demander : mais pourquoi un gamin de Nevers est fan de l'équipe de foot de Bordeaux alors qu'il y a dans sa région des équipes plus proches à soutenir, comme Auxerre, Auxerre et... Auxerre ?
Eh bien, la réponse est simple : c'est parce qu'à la même époque, chaque été, je vais passer quinze jours de vacances chez ma tante et mon oncle au Haillan, commune faisant partie de l'aglomération bordelaise.

1974 Baptême de Jerome dans les bras de Bernard        1974 Baptême de Jerome
A gauche, mon oncle et moi en 1974  / A droite, ma tante et moi en 1974
Ben oui, je n'ai pas de photos des années 1980.

À cette époque, c'est Aimé Jacquet, l'entraineur des Girondins, qui a eu l'idée d'implanter le centre d'entrainement du staff sur l'immense domaine du château de Belair, situé au Haillan. Par un beau jour d'été 1984, les radios diffusent en boucle des chansons comme "Toute première fois" de Jeanne Mas, "Le rital" de Claude Barzotti, "Besoin de rien, envie de toi" de Peter et Sloane, "Femme libérée" de Cookie Dingler. On se dit déjà que dans trente ans, on ne parlera plus de ces artistes... Hein ? Hein ? Hein ? Un peu comme Nicki Minaj... Dans trente ans, on n'en entendra plus parler... Hein ? Hein ?
Mais c'est également par un beau jour de l'été 1984 que mon oncle m'apprend la nouvelle et me dit que ce centre ne se situe qu'à quelques deux kilomètres de la maison."On y va ?", lui demande-je."Un peu qu'on y va !", me répondit-il. Et nous voici partis mon oncle, mon grand-père maternel et moi-même pour cet endroit mystérieux à mon esprit d'enfant qui va peut être rencontrer ces stars favorites. Ben oui, c'est comme ça : j'étais jeune, j'étais con et j'aimais le foot. Mais à cette époque, le foot, c'ééétait pas comme maintenant ma brave dame ! Oh que non, il n'y avait pas de joueurs surpayés et surmédiatisés. C'était le temps des Marius Trésor, Jean Amadou Tigana, Patrick Battiston, Bernard Lacombe et surtout Alain Giresse.

Alain Giresse et JénormeEh ouais, j'étais fan d'Alain Giresse et je n'avais qu'une idée en tête en me rendant au centre d'entrainement du Haillan : faire une photo avec lui. Chose faite... mais pas la première fois puisque mon grand-père maternel, qui avait pris la photo, avait mis son doigt sur l'objectif et on ne voyait rien... à part son doigt sur l'objectif. C'était les joies et les déconvenues de l'argentique quand il fallait attendre d'avoir fini une pellicule pour voir enfin les photos prises. D'où la petite allusion à l'invention de l'appareil photo numérique tout à l'heure...
BREF : une semaine plus tard, on a refait la photo et cette fois, elle était bien. Voilà !

 

 

 

 

Oh tiens, cela me rappelle une autre anecdote. Ça ne te dérange pas que je te raconte ma vie, hein ? Bon, tant mieux.
En 1986, avec mes grands-parents maternels et ma soeur, nous sommes partis faire un demi-tour de l'Italie. Très beau voyage pendant lequel nous avons visité des villes comme Florence, Parme, Rome, Cortona et Pise. Alors, bien sûr, quand on est à Pise, la première chose (et peut être la seule) chose que l'on veut voir, c'est la tour. On veut la voir, on veut monter dedans et, surtout, on veut se prendre en photo devant. À l'époque, le selfie n'existait pas vraiment ; la première fois que l'on a employé ce mot, ce fut en 2002 dans un forum australien en ligne ABC Onlinepar un jeune homme ivre dont on a oublié le nom. BREF : j'ai donc demandéà ma grand-mère maternelle de prendre la photo ultime de moi devant la tour de Pise. Elle s'est emparée de l'appareil-photo argentique, a tenté de cadrer au mieux, puis a appuyé sur le bouton. CRIK, ça a fait.
Au retour du voyage d'Italie, bien sûr, j'attendais, entre autres, avec impatience le résultat de toutes ces photos prises pendant ce magnifique voyage. J'attendais surtout la photo de ma tronche devant la tour de Pise pour la montrer aux copines et aux copains. Je vais chez le photographe. Je retire la pochette avec les 24 photos argentiques dedans. Je rentre à la maison un peu nerveux, tremblant, espérant que les photos sont bonnes. Et... et... j'arrive aux fameuses photos prises à Pise. Et là, voici la photo que ma grand-mère a prise de moi devant la tour de Pise...

Jénorme à Pise

Ben oui. On voit bien la Tour de Pise, mais on ne me voit pas. Même pas un poil, pas un cheveux ! Rien ! Je ne sais pas comment elle a fait. C'est comme si elle ne voulait surtout pas que l'on me voit, privilégiant la dominante de ciel bleu dans le haut de la photo. Et pour le coup, Pise étant un peu loin de ma Nièvre natale, il était hors de question de retourner là-bas pour refaire la photo.

MAIS REVENONS À NOS HAILLAN !

Les jours, puis les semaines, puis les années suivantes, j'allais tous les jours au centre d'entrainement du Haillan. J'y ai vu passé des joueurs comme José Touré, les frères Vujovic, Alain Roche, Joseph-Antoine Bell, Genghini, Chalana, Enzo Scifo, Stopyra, Vercruysse, Fargeon, Didier Deschamps, Jean-Marc Ferreri, Dugarry, Lizarazu, mais pas Zidane puisqu'à partir de 1992, j'ai cessé d'aller au Haillan. Le centre d'entrainement était devenu une véritable forteresse grillagée et protégée. J'ai ainsi vu l'évolution du football, passant des terrains d'entrainement ouverts au public où l'on pouvait approcher les joueurs sans problème en s'asseyant sur le bord de la pelouse, à ces grands centres barricadés.
Le football était devenu une industrie, une machine à fric, une entreprise bien gardée.

 

MMMMAAAAAAAIIIISSS
Les années ont passé. Même si je pense encore aux Girondins de Bordeaux quand on me parle de Bordeaux, ce n'est pas pour retourner au centre d'entrainement du Haillan que je suis allé dans la préfecture girondine l'autre jour. Oh non ! C'est plutôt pour errer dans la ville, au hasard des rues et des boulevards, des quais de la Garonne aux divers musées en passant par les parcs et autres curiosités.

 

C'EST DONC PARTI POUR
UNE PETITE VISITE IMPROVISÉE DE BORDEAUX !

Par où commencer ?
Il y en a des choses à voir et des lieux à visiter.
Déjà, d'où je pars ?
Eh bien, de Bordeaux lac puisque je suis au Parc des Expositions où ont lieu, comme chaque année début mars, les Puces bordelaises ; un évènement que l'on ne présente plus. D'ailleurs, tiens, on en va même pas en parler ici.
Le parc des Expositions se trouvent juste à côté du nouveau stade Matmut Atlantique, inauguré en 2015 avec une capacité commerciale de 42 115 places très précisément. En remplacement du Stade Jacques Chaban-Delmas, il reçoit les matchs des... des... Girondins de Bordeaux ! Ouuuaaaaaaiiiissss !!!!! Y'a un fil rouge, là, hein !? Remarquons au passage que le nom du stade a changé, passant de celui d'un homme qui fut résistant et maire de Bordeaux pendant 48 ans à celui d'une compagnie d'assurances normande.
Bon, je ne sais pas comment ça se fait, mais je n'ai aucune photo extérieure du stade dont l'architecture a été confiée aux architectes suisses Jacques Herzog et Pierre de Meuron, déjà auteurs de l'Allianz Arena de Munich et du stade olympique de Pékin. Son coût ? 183 000 000 d'euros. Par contre, je suis rentréà l'intérieur du stade pour assister à la finale de la Coupe de la Ligue 2018 entre le PSG et les Girondins de Bordeaux... ah non : entre le PSG et Monaco.


Voilà, un beau bordel !

Quittons maintenant le parc des Expositions et le stade pour rejoindre le centre-ville bordelais.
Comme nous sommes un petit loin du coeur de Bordeaux  -six kilomètres séparent le stade du jardin public- , il est préférable de prendre le tram. Très bien ce tram. Silencieux, propre, lumineux. Vitesse moyenne : 18 km/h. Cela nous semble le temps de faire un rapide historique de Bordeaux.

BORDEAUX, HISTORIQUE SOMMAIRE
Bordeaux... Bord d'eaux. À côté de l'eau. J'ai bon ? Toutefois, il y a fort fort longtemps, Bordeaux s'appelait "MMA Garonnum". Non, je déconne.
À l'origine, Bordeaux s'appelait Burdigala, fondée au IIIème siècle avant Jesus Christ par une tribu celte nommée les Bituriges qui signifie "rois du monde". Rien que ça ! Ce n'est que quelques siècles plus tard, et plus précisément au VIIème siècle, que le bon roi Dagobert crée un duchet d'Aquitaine dont Bordeaux devient la capitale. Comment est-on passé de Burdigala à Bordeaux ? Je ne sais pas. Toujours est-il que, déjà, Bordeaux doit sa grande prospéritéà son vignoble exceptionnel, réputé dès sa création au Ier siècle.
S'en suit des rencontres, des mariages, des séparations, des combats. Les Romains, les Wisigoths, les Vickings, Aliénor d'Aquitain,e Louis VII, Henri Plantagenêt, les Anglais, le Prince noir, la fin de la Guerre de Cent ans. Alors, Bordeaux se reconstruit ; en grande partie grâce à son commerce vers les colonies (sucre, épices, café). Claude Boucher, le maquis de Tourny et Dupré de Saint-Maur font de Bordeaux l'une des plus belles villes de France par des grands travaux au XVIIIème siècle. Les rues étroites et tortueuses entourées de marais deviennent des quais, des places, des jardins, des parcs, des allées avec des monuments grandioses. La ville devient également le premier port du royaume. S'en suivront des hauts et des bas : blocus maritime, construction de ponts pour faciliter les accès d'un rive à l'autre, développement du commerce ; puis retour des armateurs, des financiers et des négociants d'autrefois.

 

A l'intérieur du tram, il y a des affiches rigolotes et on peut prendre le temps de lire des panneaux aux noms étranges à l'extérieur.

Bordeaux, into the tram (33)           Bordeaux, panneau (33)


Un petit historique du tramway de Bordeaux ? OUUUAAAAIIISSS ! OK, d'accord, pas de problème.
La première ligne de tramway de Bordeaux, avec des voitures tractées par des chevaux, a été inaugurée en mai 1880. Puis, en février 1900, la première ligne de tramway électrique est ouverte. Mais les tramways disparaîtront de l’agglomération bordelaise en 1958 après une décision du maire Jacques Chaban-Delmas qui préfèrent l'autobus. Le tramway sera pourtant réintroduit dans la ville en décembre 2003 après une longue période de gestation.
C'est une belle entrée en matière pour découvrir la ville en restant assis. Je traverse divers quartiers séparant le stade du centre. Les architectures sont changeantes, les couleurs aussi. Berges du lac, les Aubiers, le Bouscat... Il faut dire que la mise en place du tramway de Bordeaux s'est accompagnée d'un projet d'urbanisme qui a complètement transformé la ville (aménagement des quais, priorité aux piétons, axes routiers chassés du centre).
Comme c'est la nostalgie qui me guide lors de ces premiers pas bordelais, je décide de me rendre au jardin public pour retrouver  -encore !-  une part de mon enfance.
Eh oui, quand j'avais 6,7, 8, 9 ans... Hein ? Ouais ben c'est mon blog, je fais ce que je veux, si j'ai envie de raconter ma vie, je la raconte ! Et PAF !
DONC quand j'avais 6, 7, 8, 9 ans, mes grands-parents nous emmenaient à chaque fois dans ce jardin pour les animations qu'il proposait. En l'occurrence : le petit train vert et rouge et les petites voitures électriques qui faisaient un boucan incroyable dès qu'on glissait un jeton en métal dedans.
C'est un peu tremblant en espérant retrouver ces attractions de jeunesse que je passe les grilles en fer forgé du parc, classées monument historique.

JARDIN PUBLIC
Bordeaux, jardin public (33)

Il ne faut pas se planter quand tu donnes un rendez-vous à quelqu'un à Bordeaux au jardin public car des jardins, il y en a plusieurs avec des finesses d'intitulés : jardin public, jardin botanique, jardin des remparts, parc bordelais. Les Bordelais adorent les espaces verts. C'est une bonne façon de sortir des nombreux appartements pour s'aérer, rencontrer des gens et même faire des pique-niques ou des apéros sur les belles pelouses.
Crée en 1746, ses 10,8 hectares situés en plein centre de la ville ont été conçus par l'architecte paysagiste Ange Jacques Gabriel. C'est le premier jardin de France pensé dès sa création pour sa vocation d'ouverture au public. En 1858, il est réhabilité et prend un style anglais.
L'une des premières choses que je vois quand on pénètre dans le parc par le cours de Verdun, c'est le petit théâtre de guignol-Guérin. Normalement, il se trouve dans le parc bordelais, mais aujourd'hui, il est ici dans le Jardin Public.

Bordeaux, jardin public, guignol (33)Il s'agit du plus ancien théâtre de marionnettes de France. Il a fêté ses 165 ans en 2017. Six générations se succédées à la tête de ce théâtre. On y joue des pièces du répertoire lyonnais en direct afin de solliciter les réactions du public. Les séances ont lieu les mercredi, samedi et dimanche, à 16h et/ou 17h en période scolaire. Le tarif est de 5 euros.
Ça m'a toujours un peu casser les couilles Guignol. Avec son bâton, machin, le flic, tout ça.

 

 

 

Un peu plus loin, L'orangerie, bar-restaurant, expose ses tables et chaises en terrasse.
Je marche un peu dans le parc qui alterne grandes étendues de pelouses vertes, statues diverses, petits bassins avec canards, arbres divers...

Bordeaux, jardin public pont (33)

Bordeaux, jardin public, arbre (33)           Bordeaux, jardin public, arbre

Dans le haut du parc, côté nord, il y a également une bibliothèque et un Muséum d'Histoire naturelle derrière lesquels on découvre un jardin botanique.

Bordeaux, jardin public, jardin botanique (33)            Bordeaux, jardin public, jardin botanique

Installé ici depuis 1858, il a un intérêt pédagogique pour la formation des futurs apothicaires et médecins. Il héberge certains spécimens exceptionnels : Erythrina falcata, Manihot palmata, Allocasuarina torulosa… Bon, là, en ce début mars, il y a surtout de la terre, mais l'endroit est étonnant de part le nombre de specimens.

Un autre jardin botanique a vu le jour en 2001 sur la rive droite. Là encore, il s'agit de ne pas confondre les lieux.
Et puisque l'on parle de "ne pas confondre les lieux", très vite, je me rends compte qu'il n'y a ni petit train vert et rouge, ni petites voitures électriques. D'ailleurs, c'est bien simple : je ne reconnais pas du tout ce jardin ! Je n'y ai même jamais foutu les pieds ni à 8 ans, ni à 9 ans, ni à... tout ça !
Je me réfère donc à internet portable pour savoir si j'ai rêvé ou si le petit train n'existe plus. Très vite, Internet me signale que je me suis planté de parc. Ce n'est pas au Jardin public qu'il fallait aller, mais au Parc bordelais qui se trouve à deux kilomètres d'ici, à l'extérieur des grands boulevards. Soit...

C'est à pied que je m'en vais faire ces quelques mètres de marche. Pas de tramway reliant les deux jardins ou parcs. Je passe ainsi par des endroits et des rues pas très intéressantes, sans réel intérêt touristique. Ah, si, attends... Eh ben non.
C'est un peu fourbu et vidé de toute passion pour la ville que j'arrive à l'entrée du jardin... du parc bordelais. L'entrée me rappelle en effet quelque chose, même si cela fait très précisément 34 ans, 223 jours et 4 heures que je ne suis pas venu ici.
Après avoir passé les grandes grilles monumentales, je vagabonde sur de grandes artères goudronnées qui se transforme en chemin de terre

PARC BORDELAIS
Bordeaux, jardin bordelais, petit train (33)

Et il est là mon train, ce train de mon enfance... Aaaaah, nostalgie ! Souvenirs ! Émotion ! Qu'est-ce que j'ai pu l'aimer ce train ?! Qu'est-ce que j'étais fer quand j'étais dedans ! Et les voitures électriques, elles sont où ? Elles sont où ? Elles sont où ? Je me souviens du circuit avec ses virages, son asphalte rosé, ses pneus sur les côtés pour nous empêcher de sortir de la route. Je cherche, je cherche. Et puis... déception... je tombe sur une sorte de circuit très petit avec des voitures très électriques qui ne font pas de bruit et qui ne ressemblent plus du tout aux voitures de mon enfance avec leur peinture passée et leurs gardes-boues en caoutchouc noir.

Bon, tant pis. Je ne me souvenais plus du tout de l'agencement du parc. J'en garde un souvenir d'enfant, comme un lieu magique et à part, fait de manèges, de grands espaces et d'animaux. Aujourd'hui, adulte, mon regard a changé, bien évidemment. Je note surtout les grandes allées qui s'entrecroisent, les vastes terrains et beaucoup d'arbres, puis de petits chemins bordés de végétation. Le Parc Bordelais est le plus grand espace vert urbain de Bordeaux. C'est un très beau parc, dessiné par les deux paysagistes-architectes Eugène et Denis Bühler.
Pour l'histoire, les 28 hectares du parc avaient été achetés en 1864 à un négociant anglais en vins à Bordeaux, le capitaine Frank Cutler, pour la somme de 500 000 francs. Occupé alors par des vignes, des champs et des forêts. l'acquéreur, une société anonyme, comptait y installer un parc et un jardin d'acclimatation. Mais son projet échoua, et la ville de Bordeaux racheta le 'domaine Cutler' en 1882 pour 345 000 francs. Le président de la République Sadi Carnot inaugura le parc en 1888 avec cette idée de "donner une campagne à ceux qui n'en ont pas"selon les mots de Camille Godard, négociant en vins et propriétaire de châteaux, qui légua à sa mort la totalité de sa fortune à la ville.

Ici aussi, les gens se promènent, courent, se posent dans la pelouse, improvisent des matches de foot ici et là. Il faut dire que les loisirs et l'aspect familial sont deux composantes essentielles du parc avec des aires de jeux pour enfants, manèges, toboggans, tables de ping-pong, boites à livres, buvette,...
C'est chouette cette entente urbaine. Et puis le parc bordelais, c'est aussi un parc conçu comme une promenade publique du XIXème siècle avec environ 3 000 arbres dont un millier est plus que centenaire. Il y a également une rivière à l'anglaise dans laquelle évoluent cygnes et canards. C'est ici que mon grand-père s'était fait bouffé sa sacoche par un de ces fiers et arrogants oiseaux blancs prétentieux. De petits coins ont été aménagées des petits espaces végétaux variés. Et puis, sur le haut du parc, un champ dans lequel évoluent des animaux régionaux et de la ferme. Suivant les saisons, le promeneur pourra ainsi rencontrer des porcs gascons et basques, des chèvres et des ânes des Pyrénées, des dindes de Gascogne et autres lapins, chèvres...

 

Je sors du Parc Bordelais pour retourner en centre-ville. Ma prochaine destination est le musée d'art contemporain, connu également sous le nom en initiales de CAPC qui veut dire Centre d'Arts Plastiques Contemporains. L'entrée du site se trouve dans la rue Ferrere, une rue assez étroite dominée par des murs en pierres de taille ; un peu comme si on entrait dans une fabrique de poterie.

CAPC
Musée d'Art contemporain
Bordeaux, CAPC, intérieur

Il faut dire que le bâtiment dans lequel s'est installé le CAPC en 1973 est l'ancien entrepôt Lainé, construit entre 1822 et 1824. Devant l'importance des œuvres produites et l'intérêt de leur conservation, le Ministère de la Culture et la ville de Bordeaux donne au CAPC le statut de musée d'art contemporain. L'entrepôt est ainsi restauré en trois temps en 1979, 1983 et 1990 par les architectes Valode et Pistre et aménagé par Andrée Putman.
OK, d'accord, pas de problème. Mais qu'entreposait l'entrepôt Lainé ? Hein ? Ah, ah, ah, c'est une bonne question ça, non ? Parce que bon, on pourrait se dire : "Ouais allons visiter le musée et pis c'est tout !". Mais non. J'aimerais bien savoir ce qu'il se passait dans ces lieux avant que l'on ne décide d'en faire un musée d'arts contemporains. Non parce que je les connais les artistes, moi, ils sont bizarres.
ENTREPÔT LAINÉ : C'était autrefois un lieu destinéà l'origine au stockage sous douane des denrées, en provenance des colonies avant leur expédition à travers l'Europe.

Voilà.
Que ce soit bien clair
et maintenant
ENTRONS !

Bordeaux, CAPC, Annette Messager
Plaisir déplaisir, 1997, Annette Messager

Bordeaux, CAPC, caillou cigarettes (33)         Bordeaux, CAPC, galerie Ferrère (33)
Fresh Pack, 2015, Liz Magor                                Couloir... tout simplement

Bordeaux, CAPC, Chohreh FEYZDJOU et (33)
Peinture sans titre,1977, Chohreh Feyzdjou et
Large Krate Table and Crystal New Born, 1993-1994, Sherrie Levine

Bordeaux, CAPC, Jean-Paul Thibeau (33)
Rencontre de l'igname et des pommes de terre,
1995, Jean-Paul Thibeau

Bordeaux, CAPC, Jannis Kounellis (33)
  Jannis Kounellis, 1967, charbon et peint

Bordeaux, CAPC, Jessica Stockholder (33)
                    Torque, Jelly, Role and Goose Bump, 1997, Jessica Stockholder

Bordeaux, CAPC, Marial, Simon Hantai (33)                    Bordeaux, CAPC, mannequin par Virginie Barré, et Simon Hantaï (33)
Etude, 1969, Simon Hantaï                                              Blancs, 1973, Simon Hantaï

          Bordeaux, CAPC, mannequin par Virginie Barré, sculpture de Bernard Pagès et Arbalètes par Daniel Dezeuze(33)
Sans titre, 1991, Daniel Dezeuze    Colonne, 1982, Bernard Pagès    Mannequin, 2004, Virginie Barré

         Bordeaux, CAPC, Mario Merz, Peter Halley (33)
                                      Prison, 1989, Peter Halley et Igloo con Albero, 1969/90, Mario Merz

Bordeaux, CAPC, Paola Pivi (33)          Bordeaux, CAPC, Philippe Thomas (33)
TBT, 2013, Paola Pivi                                     Propriété privée, 1990, Philippe Thomas

Bordeaux, CAPC, Philippe Thomas, la collection de Georges Venzano (33)         Bordeaux, CAPC, Pierre Buraglio, Chohreh Feyzdjou (33)
La Collection de Mr Georges Venzano, 1990, Philippe Thomas                            Série H, 1989/1993, Chohreh Feyzdjou            

Bordeaux, CAPC, Présence Panchounette (33)
La tour de Babil, 1985, et Errata, 1982, Présence Panchounette

Et voilà !

Ah non, attends, j'ai oublié de te montrer une vidéo qui passe en boucle
sur un des écrans télé d'une des salles du musée.
Il s'agit du travail de Naufus Ramirez-Figueroa.

 

Alors... Bon... Comme disait l'artiste belge Benny B en 1990 :"Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?"
On a vu tout cela, on est passé devant, on s'est senti investi parce qu'on y est allé... ou est-ce que l'on essaye de comprendre ce que l'on a vu ? Ah oui, mais y'a t-il quelque chose à comprendre ? Est-ce qu'il faut interpréter ce que l'on vient de voir ? A-t-on compris la démarche de l'artiste ? Est-on en pouvoir de donner un avis ? A -t-on l'éduction pour le faire ? Est-ce que nous nous sommes mis au niveau de l'artiste ? Y'a-t'il une interprétation a donné ou NOOOOONNNN tais-toi !!!!
Je t'avouerai que je suis ouvert aux arts divers et variés ; limite tu fais ce que tu veux ça me touche ou pas mais tu l'as fait pourquoi pas ; mais là... J'erre dans ce dédale de pièces... Je suis un peu déçu parce que l'on m'avait vendu ce lieu comme un lieu incontournable de la culture bordelaise... et puis... finalement... je ne comprends pas... On va dire que cela vient de moi. Je monte sur la terrasse du bâtiment. Il y a la Ligne d'ardoises ainsi que la White Rock Lign de Richard Long...

Bordeaux, CAPC, ligne d'ardoise, Richard Long (33)              Bordeaux, CAPC, White rock lign, Richard Long (33)

Ecoute, je te laisse cojiter sur tout ça et on en reparle un peu plus tard.

"L’art est une discipline d’appropriation des savoirs qui fait appel à l’affectif, à l’intelligence sensible, à l’émotion :
l’apprentissage modifie l’écoute, le regard, le rapport à soi et aux autres,
il donne
confiance en soi. Pratiquer une activité artistique est un antidote à l’ennui et une source de motivation.
L
’éducation artistique apporte aux enfants une sensibilité capable de structurer leur corps,
d’élever leur esprit, d’aiguiser leur sens critique, et de développer la compréhension de
l’autre."
Plan pour les arts et la culture à l'école, CNDP, 2001

 

Je sors du CAPC. À quelques mètres d'ici, il y a la place des Quinconces. C'est ça : je vais prendre un peu l'air sur la place des Quiconces. Saches que c'est non seulement la plus grande place de la ville, mais également de France et l'une des plus grandes d'Europe avec ses 12 hectares ! Elle a été créée au début du XIXème siècle sur l'emplacement du château Trompette ; ce qui est un nom rigolo pour un château et qui mérite, du coup, qu'on s'y attarde un peu pour savoir pourquoi il s'appelait ainsi et ce qu'il est devenu. Hein ? Ah : on n'a pas le temps. Bon, tant pis.

 

PLACE DES QUINCONCES
Bordeaux, Place des Quinconces, colonne et grande roue (33)

La place des Quinconces est facilement reconnaissable à sa grande esplanade qui descend en pente douce vers les quais de la Garonne, mais aussi à son imposant monument des Girondins encadré de deux hautes colonnes dominatrices érigés entre 1894 et 1902 à la mémoire des Girondins décapités en 1792.
Ce lieu doit son nom au fait que les arbres y sont plantés en quinconce. Sauf que, comme chaque année à cette période, il y a l'immense fête foraine qui distribue ses bruits, ses parfums, son lot de cris d'enfants et d'ados avides de sensations fortes sur manèges. Du coup, ben, on ne se rend pas trop compte de l'alignement des arbres et de l'espace. Cette fête foraine se prénomme La foire aux plaisirs !

nicki MinajEt tu ne devineras jamais qui était à la foire aux plaisirs samedi soir dernier ?
Hein ? Hein ? Vas-y cherche un peu... Nous en avons parlé au début de ce billet...
Un indice ? Wesh ! Hein ? Quoi, tout le monde le dit ?! Ah bon !
Eh ben, je sais pas moi. Un indice... Euh... Cinquième octave, rappeuse la plus vendue au monde, née à Trinité-et-Tobago...
Eh ben si, eh ben oui : Nicki Minaj !
(Photo : Sud-ouest)

Mais aujourd'hui, il fait jour, et pas de Nicki Minaj en vue. Je déambule, je goûte aux spécialités culinaires locales, comme le kebab sauce blanche, les churros au sucre et la pomme d'amour qui colle aux dents en me postant devant cette belle grande roue qui tourne lentement...

Bordeaux, Place des Quinconces, fête foraine

Ah tiens, voilà.
Je vais me concentrer sur la grande roue.

Bordeaux, place des Quinconces, grande roue et monument aux girondins (33)            Bordeaux, place des Quinconces, fête foraine (33)

Grande roue avec colonne des Girondins,                                
                                              Grande roue avec fontaine des Girondins

Bordeaux, place des Quinconces, roue et fontaine (33)

Allez, tiens, je vais monter sur la grande roue pour voir Bordeaux de haut.

Je fais la queue sous la structure...
Bordeaux, place des Quinconces, grande roue, insta (33)

Et puis, je monte...

Bordeaux, Place des Quinconces, vue de la grande roue (33)             Bordeaux, Place des Quinconces, vue de la grande roue, colonne (33)
                                                       Colonne du monument aux Girondins

Bordeaux, Place des Quinconces, vue de la grande roue, pont Chaban-Delmas (33)
Pont Jacques Chaban-Delmas et cité du Vin au loin

Bordeaux, Place des Quinconces, vue de la grande roue, ponts (33)           Bordeaux, Place des Quinconces, vue de la grande roue
Pont de pierre sur Garonne                                    Panorama urbain avec l'église Saint-Louis  

Bordeaux, vue de la grande roue (33)Colonne du monument des Girondins avec au loin les deux flèches de l'église Saint-André

Après trois tours de grande roue, je repose pied à terre.
Je descends la place des Quinconces en direction des berges de la Garonne. C'est une des grandes fiertés du renouveau architectural bordelais. Une grande déambulation du nord au sud se présente alors une fois face à la Garonne: 4,5 kilomètres de long sur une bande de 80 mètres de large ; de la gare Saint-Jean aux bassins à flot.
Réhabilités depuis les années 2000, elle alterne parcs, espace détente, pelouse pour pique-nique, boutiques, bars, jeux, skate park,...
Avec leurs façades du XVIIIème siècle dont de nombreux édifices sont inscrits au titre des monuments historiques, les quais de Bordeaux sont inscrits sur la liste du Patrimoine mondial par l'Unesco depuis 2007.
Je pars donc sur ma gauche en direction du pont Jacques Chaban-Delmas. Plusieurs noms de quais se succèdent. Ici, comprenant la place ds Quinconces et la "prairie des Girondins", mêlant platanes et pelouse sur 15 000 m2, c'est le quai Louis XVIII. Puis, c'est le quai des Chartons avec le marché (seulement le dimanche), le skate park et la bourse maritime. Le quai de Bacalan, lui, regroupe à l'enfilade le quai des Marques (33 boutiques avec des prix "usine", 13 restaurants, terrasses de café avec chaises longues, manège et glacier), Cap Sciences (un centre d'expositions, d'animations, de manifestations, d’évènements, de conférences, de visites, entièrement dédié aux sciences et aux techniques) et une vue imprenable sur l'impressionnant pont Jacques Chaban-Delmas.

Bordeaux, pont Chaban-Delmas

Mis en service en mars 2013, il présente une longueur totale de 575 mètres
avec 433 mètres de pont principal et 117 mètres de travée levante
permettant de préserver les trafics maritime, fluvial et événementiel.


Un peu après le pont, la promenade continue avec la Cité du Vin et son bâtiment original conçu par le cabinet d’architectes XTU, Anouk Legendre et Nicolas Desmazières. L'entrée est fixée à vingt euros et propose un parcours permanent ("véritable expérience multisensorielle et immersive à la découverte des cultures et des civilisations du vin") et un verre de vin à déguster au belvédère.
Bon, je vais plutôt passer sur le pont Chaban-Delmas pour rejoindre la rive droite. Moins aménagée, elle offre une belle vue sur la rive gauche. Ben oui. Je suis le quai de Brazza, puis le quai des Queyris, pour atteindre un lieu original : le Darwin Eco System.

 

DARWIN ECO SYSTEM
Bordeaux, Darwin Eco System (33)

Un lieu étonnant.
PAF, ça, c'est dit !
Installé dans une ancienne caserne de plus de 20 000 m2, le Darwin Eco System est une sorte de cité indépendante, tournée vers l'écologie et l'économie verte. En se promenant dans cet espace ouvert à tous, on découvre tour à tour une épicerie bio, un restaurant proposant des plats maison, un bar, une ferme urbaine, un énorme skate-park, plusieurs hangars laissant la libre expression aux graffeurs, des habitats originaux,... De la friche urbaine à un lieu responsable.
Je me promène...

Bordeaux, Darwin Eco System, graf (33)

Bordeaux, Darwin Eco System, coin pique-nique, graf (33)            Bordeaux, Darwin Eco System, coin pique-nique, grafs (33)

"Depuis le départ des militaires en 2005, la vaste friche de la caserne Niel devient un haut lieu du graff et du street art. Les Magasins Généraux, quant à eux, font l’objet de spéculations dans le cadre du projet urbain Bastide Niel. Face à la menace de destruction des Magasins Généraux, le groupe familial Évolution (nous quoi !) se mobilise aux côtés des riverains et associations de quartier. Puis négocie en 2009 le rachat des 10.000m2 des bâtiments « Nord » sur proposition de la Métropole et de la Ville de Bordeaux.
C’est dans cet écrin patrimonial majestueux qu’Evolution pose la première pierre de DARWIN et y installe une multitude d’activités en préservant au maximum tout ce qui peut l’être. L’aventure se poursuit en 2014 avec l’obtention à l’arrachée du marché de rénovation des Magasins Généraux Sud face aux géants de la promotion immobilière. L’alternative urbaine que constitue DARWIN se consolide et ancre son modèle hybride sur un hectare supplémentaire."DARWIN CAMP

Bordeaux, Darwin Eco System, graf, insta          Bordeaux, Darwin Eco System, hangar, graf (33)

Bordeaux, Darwin Eco System, graf, insta


"(...)Plutôt que d’attendre tout de la puissance publique ou d’une hypothétique rupture technologique, DARWIN a décidé de s’y coller concrètement, dès maintenant, avec trois mots d’ordre : coopération économique, transition écologique, alternatives citoyennes.
Alors innover, oui. Mais pas n’importe comment. A DARWIN nous sommes persuadés d’obtenir plus de créativité par la modestie du bricolage que par l’arrogance du génie.(...)"DARWIN CAMP

Bordeaux, Darwin Eco System, ferme (33)         Bordeaux, Darwin Eco System, hangar stock recyclage (33)

Bordeaux, Darwin Eco System, poulailler (33)         Bordeaux, Darwin Eco System, tétrodons (33)

Ces sortes de caravanes jaunes m'intriguent. Cela s'appelle des tétrodons. Un panneau m'explique.
"Le Tétrodon, du nom du célèbre poisson-coffre, est un habitat mobile et modulable. Né des utopies de la fin des années 1960, il ets développé avec l'idée de produire un habitat léger, industrialisé et bon marché. Créé au sein de l'Atelier d'Architecture et d'Urbanisme (AUA) par Jacques Berce avec Henri Ciriani, le projet des Tétrodons est conçu à partir de containers dont le volume intérieur est amplifié par l'ajout de coques polyester dédiées aux usages domestiques courants (sommeil, repas, cuisine, sanitaire). Des unités pouvaient être ajoutées et assemblées et former ainsi de véritables ensembles d'habitation.
Après un premier prototype exposé dans la cour du Louvre, s'ensuivra une série de commandes destinées à des logements pour travailleurs ou des villages de vacances, notamment celui de Claouey à Lège-Cap-Ferret.(...) Les Tétrodons seront réalisés en série jusqu'à 1973 mais la crise pétrolière stoppe la production de ces constructions trop dépendantes de la production de plastique.(...)"

Bon, le plastique, ce n'est pas ce qu'il y a de plus écologique. Après, il existe encore aujourd'hui plus de 80 Tétrodons (40 à Darwin et 40 au Claouey) ; ce qui peut répondre à la question actuelle du logement.
Je continue mon petit tour pour arriver devant un grand hangar à la toiture découverte. A l'intérieur, un skate park a été improvisé avec des bosses, des curb, dess bowl, un snake. Ce n'est pas le grand skatePark du Darwin éco system qui se trouve sous un autre très grand hangar, mais déjà, ici, en toute intimité, tu peux faire des ollies, du fakie tout en switchant ton varial flip quand tu te lances dans un backside 180 avant d'entamer un noseslide pour continuer avec un double varialflip et finir en kiss Rail !

Bordeaux, Darwin Eco System, hangar (33)

Bordeaux, Darwin Eco System, hangar skate grafs (33)          Bordeaux, Darwin Eco System, hangar, grafs (33)

Bordeaux, Darwin Eco System, hangar, grafs extérieurs (33)          Bordeaux, Darwin Eco System, hangar

Bordeaux, Darwin Eco System, hangar

Toujours beaucoup de couleurs, accès libre. Mai sje me demande si toute cette peinture pour graf n'est pas un peu toxique et si elle respecte bien les règles environnementales. De toute façon, quoi qu'on fasse, c'est jamais bien. Il y a toujours le pour et le contre, le bien et le mal, déshabillé Pierre pour habiller Paul. Reste à savoir, face aux progrès démesurés et à cette éternelle volonté de l'Homme à toujours faire plus, quand et comment préserver d'avantage notre environnement.

Allez, quelle heure est-il ?
Eh bien, c'est l'heure de boire une bière !
Bordeaux, Darwin Eco System, apéro

Le grand hall impressionnant dominé par la silhouette de ce grand singe nous rappelant que "Si l'océan meurt, tu meurs" se trouve juste en face du grand complexe regroupant le magasin général, le bistrot-réfectoire, l'épicerie, l'ardoise ("snacking") et autres salles de conférence.

Bordeaux, Darwin Eco System, couloir commerces (33)

Mais on peut également choisir de rester dans le bar-restaurant-épicerie, appelé le "magasin général".
"(...) Un cadre chaleureux au décor en récup abritant des objets qui feront rougir les plus brocanteurs d’entre vous. Le détail parsème chaque recoin, de la lampe qui illumine discrètement son verre à la vieille machine écrire qu’utilisait grand-père. La plénitude, les belles choses... (...) Des plats éco-responsables et sans gaspillages alimentaires remplis d’amour et de produits frais, le tout concocté sur place en cuisine grande ouverte pour les gourmands curieux.(...)
En plus du restaurant, le Magasin Général accueille une épicerie aux produits BIO offrant plus de 5 000 références. On y trouve de quoi boire et manger mais aussi des cosmétiques, produits d’entretien, herboristerie etc. (...) A l’Epicerie, on prend son temps, on se laisse envahir par les odeurs et séduire par les couleurs. On regarde, on se sert, puis on se repose quelques instants en picorant son fromage à une table. (...) Au menu du snacking, plein de petites choses sympas et faciles à déguster sur le pouce et sous forme de formules de 5 à 8 euros. Au menu : des salades, des sandwiches, des parts de pizzas et de quiches BIO la plupart végétariennes."DARWIN CAMP

Et si tu trouves qu'il y a trop de monde par ici,
tu peux toujours te trouver un petit coin isolé peinard au soleil,
comme, par exemple, ici.
Bordeaux, Darwin Eco System, pique-nique (33)

Je fais un dernier petit tour dans le Darwin Eco System en regardant encore quelques grafs ici et là...

Bordeaux, Darwin Eco System, graf

Bordeaux, Darwin Eco System, hangar, graf           Bordeaux, Darwin Eco System, WC (33)

Avec un petit salut à Darwin au passage...
Bordeaux, Darwin Eco System, hangar recyclage (33)

Et d'ailleurs, qui était Darwin finalement ? Parce que l'on connaît tous le nom, mais sait-on vraiment qui il était et quel peut être le rapport entre cet homme et ce lieu bordelais ? Une chose est sûre, ce n'est pas lui qui a inventé l'appareil photo numérique et qu'il n'a jamais annulé un de ses concerts à Bordeaux...

CHARLES DARWIN, 1809-1882) :
Charles_Darwin_1880Né en février 1809, Charles Darwin est un naturaliste et paléontologue anglais dont les travaux sur l'évolution des espèces vivantes ont révolutionné la biologie avec son ouvrage L'Origine des espèces paru en 1859. Le 27 décembre 1831, il s'embarque pour un voyage autour du monde en qualité de naturaliste non appointé, à bord du vaisseau le Beagle. Il rapporte de ce voyage qui durera presque cinq ans (jusqu'au 2 octobre 1836) un Journal of Researches qui contient la plupart des observations et des matériaux propres à l'élaboration de sa future théorie, la théorie de l'évolution suivant laquelle les espèces animales et végétales ont dû changer pour survivre en s'adaptant aux variations de leur environnement.

 

Bien sûr, nous pourrions développer d'avantage le travail de ce grand homme. Pour cela, autant se reporter sur des textes que de vrais scientifiques et chercheurs ont écrit. Par exemple, ici :Futura et Sciences.

 

Je quitte le Darwin Eco System pour reprendre mon errance aléatoire dans Bordeaux. Afin de regagner le centre ville bordelais, je longe les quais de la rive droite de la Garonne.

Bordeaux, vue sur les places de la Bourse et du Parlement, rive droite (33)

 

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Des parcs, des musées, des églises, des cathédrales, des marchés, des places, des avenues. Jénorme ne sait pas encore à ce moment précis ce que la préfecture girondine lui réserve...
C'est nul comme accroche, mais bon.

 

 

 


,

KALININGRAD TOUR : De la mer Baltique (Pologne) à Nevers (58)

$
0
0

Eh ben, eh ben. D'après le titre de ce nouveau billet, nous devrions enfin boucler le récit de cet incroyable voyage entrepris avec Maître Arnaud en 2013 : le Kaliningrad Tour. Je dis enfin parce que cela fait presque six ans que je tente de relater par écrit, ici, sur ce blog, ce périple incroyable qui nous amena tour à tour à Clichy, Ramstein, Kirtorf, Berlin, Ravensbrück, Blumenholz, Prora, Binz, Sellin, Świnoujście, Międzyzdroje, Kołobrzeg, Stupsk, Łeba, Gdansk, Sopot, Kaliningrad, Zelenogradsk, l'isthme de Courlande, Nida, Klaipeda, la mer Baltique... Voilà où nous en sommes. Nous sommes sur un ferry voguant sur la Mer Baltique, quelque part entre Klaipeda et Sassnitz.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Mais avant de rejoindre le ferry, la mer Baltique, Maître Arnaud et Jénorme, remémorons-nous l'origine de ce voyage grâce à ce petit...

 

RÉSUMÉ !

C'était en février 2013. Le temps était à la neige dans la vallée d'Aspe, Pyrénées-Atlantiques, France. Avec Maître Arnaud, ami de routes et de chemins lointains, nous avions rejoint leBar Communal de Borcepour boire quelques bières belges aux sons d'une musique tranquille ; le tout devant un bon feu de bois aménagé dans cette belle cheminée dominant la salle. (...)
Maître Arnaud avait soudainement lâché ses fléchettes pour lancer quelques mots surprenants et inattendus :
MAÎTRE ARNAUD :"- Mais moi, il y a un endroit qui m'énerve dans ce monde là, je ne comprends pas ce que c'est, je ne sais pas ce que ça veut dire ni ce qu'il s 'y passe, c'est ce truc là !!!! Au milieu de la mer Baltique !!! Une route ou je sais-pas quoi lààààà !!!!! Regarde !!!!"
Pour illustrer ses paroles soudainement violentes, il se saisit de son I-Phone et me montra en deux temps trois mouvements une carte. (...)
Je lui répondassâsses alors :
JENORME :"- Le mieux c'est d'aller y voir nous-mêmes !"
Et voilà ! Le projet était lancé ! A ce moment précis, dans le bar communal de Borce où crépitait le feu de cheminée devant lequel s'était posé ce magnifique chien aux yeux de vairon comme David Bowie, nous ne savions pas ce qui allait nous attendre, combien de kilomètres il allait nous falloir parcourir, quelles villes et quels pays nous allions traverser, quelles personnes nous parviendront à rencontrer pour nous indique le bon chemin... Non, nous ne savions rien et c'était tant mieux (...)

Quelques mois plus tard, un itinéraire était plus ou moins dressé. Jetons un petit coup d'oeil sur la carte pour mieux comprendre de quoi il retourne.

la carte
Carte :Google maps

L'objectif principal étant d'atteindre l'Isthme de Courlande,
ce banc de terre au milieu de la mer Baltique.
Isthme de Courande
Carte :Google maps

FIN DU RÉSUMÉ

 

Bon, alors, j'te l'dis tout de suite : pour cet ultime billet sur le Kaliningrad Tour, je n'ai pas beaucoup de photos ; ce qui veut dire que nous n'avons pas vu grand chose car nous étions très pressés de rentrer pour des raisons expliquées dans l'épisode précédent et sur lesquelles nous reviendrons peut être au cours de ce dernier périple qui doit nous conduire de la Mer Baltique à Nevers.
Bon, alors : comment faire pour parler d'un "voyage" quand on n'a pas de photos ?
Tu me répondras : "Eh ben, t'écris un bouquin ! Jack Kerouac, y'a pas de photos dans ses bouquins ! "Voyage au bout de la solitude" de Krakauer, y'a pas de photos non plus ! "Au pays des sables" d'Isabelle Eberhardt : pas de photos non plus ! Et..."
Ouais oh eh ça va ! Tu t'calmes un peu ! Tiens, au passage, puisque tu parles d'Isabelle Eberhardt, savais-tu qu'elle était née en 1877 à Genève ? Hein ? Et savais-tu qu'elel avait eu une existence d’un romantisme exacerbé ? Hein ? Et savais-tu que cette écrivaine voyageuse passa presque toute sa vie à arpenter le Sahara jusqu’à sa mort tragique, à 27 ans, noyée dans une crue en plein désert ? Hein ?
Bon, alors, ici, nous sommes sur un blog où on parle de voyages (voyages de proximité certes, mais de voyages quand même) et on met de la photo. De préférence des photos faites par mes soins car sinon, ce serait facile de prendre une photo réalisée par quelqu'un d'autre sur internet et de dire : "Aaaah, j'y suis allé, c'est très beau, je me suis dépaysé et les gens sont très accueillants."

Tiens, par exemple, je prends une photo comme celle-ci...
libre de droit
Bon, j'arrive pas à virer le texte qu'il y a dessus, mais je pourrais très bien utiliser la photo

et raconter que j'ai passé quinze jours dans cette cahute au milieu de la savane
car j'ai eu une soudaine envie de fuir le monde.


OU ENCORE


Je pourrais prendre cette photo...
libre de droit
Bon, là aussi, j'arrive pas à virer les mots I stock qui pourrissent le cliché,
mais je pourrais très bien dire :

ce week-end, je suis parti en montagne faire
une randonnée originale dans des paysages colorés.

 

Mais je n'ai rien fait de tout cela ce week-end.
Non, ce week-end, j'ai passé quatre heures à tondre Siensienne pour qu'elle pue un peu moins du poil. C'était pas évident car elle n'aime pas ça et elle bouge tout le temps.

Du coup, je n'ai fait que le corps...
Siensienne sortant de chez le coiffeur
Elle a du chien, hein ?

Enfin, là, disons plutôt qu'elle a du lion.
T'as vu les pattes ?
On dirait des bottes de majorettes.

Après cela, avec Mélanie, nous sommes partis boire un apéro bien mérité
sur la plage d'Erromardie vu qu'on était jeudi.
Saint-Jean-de-Luz, Bistro du mata, Erromardie,insta
Oui, je sais, c'est nul comme jeu de mots

mais je n'ai pas pu m'en empêcher.


Voilà, ça, c'est dit.

Qu'est-ce qu'on disait au départ déjà ?
Ah oui : pour cet ultime périple qui doit nous amener de la mer Baltique à Nevers, je n'ai pas fait beaucoup de photos car nous avons passé beaucoup de temps dans la voiture à bouffer des kilomètres le plus rapidement possible pour des raisons dont nous avons déjà parlées précédemment. DONC faut pas m'en vouloir si ce billet n'est pas intéressant ou s'il part dans tous les sens parce que je n'ai pas grand chose à dire sur ce trajet. Hein! OK, on est d'accord ? Parfait !

Comme tu es super sympa, je t'offre cette photo de brebis
regardant l'urbanisation avancer dans les champs basques.
Route des Cimes, brebis panorama (64)
Elle est peut être pas terrible comme photo,

mais elle est de moi.

 

BON, ALORS !

 

Kaliningrad, c'est fait. L'isthme de Courlande, c'est fait aussi. On l'a vu, on a roulé dessus, on s'est baigné dedans.

 
Maintenant, nous sommes sur le ferry qui nous ramène pour la première fois en arrière.

Jénorme et Maitre Arnaud sont sur un bateau

Et là, tu me dis : "Eh mais oh, c'est pas toi qui a fait la photo Jénorme puisque tu es dessus !"
Ouais Ok, d'accord, mais là, c'est pas pareil que tout à l'heure puisque je suis dans le paysage. Tu comprends. En fait, il n'y avait personne sur le pont du bateau car il y avait grand vent. C'est une femme qui nous regardait de derrière la vitrine du bar qui a décidé de sortir pour nous prendre en photo, en nous disant qu'on lui faisait penser à des astronautes.

Toujours est-il que jusqu'à présent, nous avions toujours progressé vers l'Est. Là, maintenant, nous faisons route... mer vers l'Ouest. Et quand on dit "Faire route ou mer vers l'Ouest", on pense de suite à"Go West" ; ce qui nous fait bien évidement penser à la chanson du groupe Pet Shop Boys. Si, si, si. Mais oui, mais oui. Bien sûr, bien sûr. La coïncidence veut que lors de notre voyage, nous avons croisé une affiche du concert du groupe à Gdansk (cf : Kaliningrad Tour : Gdansk)

Jénorme photographie la grosse affiche, Gdansk (Pologne)

Il est vrai que Gdansk est une belle ville avec sa porte d'or, sa grue portuaire, son église Sainte-Marie, sa place Długi Targ, ses chantiers navals, sa Maison de la torture,... Mais là, chapeau !
Sans trop s'avancer, je pense que c'était la plus grande affiche du groupe Pet Shop Boys du monde. Ce que nous n'avons pas compris, c'est pourquoi les autorités locales l'avaient posé ici, à l'un des endroits les plus touristiques de la ville. Toujours est-il que la chanson Go West n'est pas à l'origine des Pet shop Boys (1993), mais bel et bien des Village People (1979). Construite à partir du canon de Pachelbel, elle fait initialement référence à la citation d'Horace Greeley "Go west, young man" destinée à encourager la conquête de l'Ouest américain en 1860.
En 1979, bien que son compositeur Victor Willis s'en défende, la chanson est reçue comme un hymne gay, célébrant San Francisco comme terre promise pour les droits des homosexuels en raison de ses lois relativement permissives pour l'époque.
En 1993, les Pet Shop Boys ont réinterprété cette chanson pour faire allusion à la chute de l'URSS, un an auparavant. On retrouve d'ailleurs une ressemblance musicale avec l'hymne de l'URSS et leur clip montre quelques lieux et monuments en URSS (le Kremlin, la Place Rouge, la Statue de Yuri Gagarin,...).
Cette chanson est également reprise par plusieurs clubs de football comme hymne des supporters.

C'est parfois étrange comment l'origine des chansons se déplacent. Ou même comment naissent certaines chansons.
Par exemple, Pierre Perret a écrit en une nuit "Ouvrez la cage aux oiseaux" après avoir entendu un fait divers à la radio, dans sa voiture qui l'amenait de Lyon à Sète. Ce fait divers racontait l'histoire d'un prisonnier américain qui, à sa sortie de prison après dix ans de cellule, alla ouvrir toutes les cages d'oiseaux d'une oisellerie située à proximité du pénitencier. Ce geste lui value de retourner illico presto en taule pour quatre ans.

Bon, voilà, on a bien avancé là, hein. Ah, ah, ah.
Qu'est-ce qu'on disait au départ déjà ?
Ah oui : pour la première fois de notre périple, nous prenons la direction de l'Ouest, c'est à dire du retour. Ça sent la fin de voyage. Et il faut se dépêcher car nous sommes vendredi au milieu de la Baltique et il faut que Maître Arnaud soit mardi à Oloron-Sainte-Marie pour un entretien professionnel impromptu. Autant te dire qu'on va pas traîner car milieu de la mer Baltique-Oloron-Sainte-Marie, c'est environ 2243 kilomètres.

Fini le tourisme !

Finis les détours sur les plages
pour chercher le meilleur mojito !

Mojito polonais

Finies les étrangetés soudaines
au détour d'une rue perdue !
berlin derrière

Finies les traversées de villes aux noms rigolos !
les villes au nom rigolo

Finies ces petites auberges
où il fait bon manger un plat traditionnel !

plat traditionnel

Finies les visites de lieux impromptus,
comme la maison natale de Klaus Kinski transformé en bar !
jénorme au bar de Klaus Kinski

 

Nous aurions du aller à Hambourg... Hambourg, sa cité portuaire, le quartier Saint-Paul, la Reeperbahn, les plages de l'Elbe,... Eh ben non !

REVENONS SUR LE FERRY !
Klaipeda, le ferry (Lituanie)

Hier soir, après avoir fouillé le ferry en long en large et en travers en se perdant parfois dans le dédale des innombrables couloirs, nous sommes finalement parvenus à retrouver notre cabine. La soirée fut composée de coucher de soleil nuageux, de pintes de bières, de rencontres avec un barman lituanien de ferry, fan d'Alizée, de Patricia Kaas et de Mylène Farmer.

commentaireAu passage, je salue Hompf qui a laissé un message sur le précédent billet (cf : Kaliningrad Tour : De Klaipeda à la Mer Baltique) et auquel, une fois de plus, je ne répondrai pas puisque le barman du ferry n'a pas voulu entrer dans les détails quant à sa passion pour les chansons d'Alizée. En même temps, nous ne sommes pas sûrs de vouloir en savoir plus.

 


Aujourd'hui, nous sommes le 2 août 2013, également appeléjour de la brebis dans le calendrier républicain français. C'est également le 2 août 1955 que fut breveté le velcro alors que trois ans auparavant, toujours le 2 août, Alain Giresse (fil rouge) voyait le jour à Langoiran, petit village de Gironde situé sur la rive droite de la Garonne. Le jour se lève sur la mer Baltique. C'est un peu comme le coucher de soleil, mais en inversé. Et sans soleil puisque j'ai pris la photo plein nord. !

Mer Baltique, avant Sassnitz, matin (Allemagne)

Alors, vu comme ça, c'est difficile de savoir où l'on est. Mais d'après le trajet parcouru et le temps écoulé (la traversée de Klaipeda à Sassnitz dure 16 heures), nous ne devrions plus être très loin des côtes allemandes. Ah ben tiens, d'ailleurs, nous voyons là-bas au loin, un morceau de terre. Il s'agit de l'île de Rügen, la plus grande des îles allemandes et la préférée des touristes de la région, située sur l'ex-territoire de l'Allemagne de l'Est. Une sensation de bout d'Europe.

Sassnitz, vue sur Prora depusi la Baltique

Un morceau de terre sur lequel il semble y avoir une belle et grande construction comme seuls les humains savent les faire.
Quand on se rapproche, on distingue très facilement (si, si !) une longue barre de béton.

Sassnitz, vue sur Prora depusi la Baltique

Ah, attends, on ne voit pas bien,
il y a un bateau qui s'est foutu juste devant.
Sassnitz, vue sur Prora depuis la Baltique (Allemagne)
Ouais, voilà !!!!!!
C'est Prora !

Eh oui, nous faisons un petit tour d'Europe, mais les changements d'itinéraire nous ont conduit à revenir ici. L'île de Rügen, Sassnitz et Prora. Y'a 40 000 lieux à visiter en Europe, et il faut que l'on revienne deux fois ici ???

On ne va pas reparler de Prora ? Si ? Bon, vite fait pour ceux qui n'étaient pas là lors de l'étape Kaliningrad Tour : Prora (Allemagne).

UN PEU D'HISTOIRE
En 1933, le Troisième Reich a mis en place«Kraft durch Freude» (K.D.F.), ou «La force par la joie», une organisation chargée de gérer le temps libre des travailleurs allemands et dont le président était Robert Ley. Le KDF planifiait une foule d’activités de loisirs comme des croisières, des voyages au ski, des randonnées revigorantes et des vacances à la plage. Les activités étaient proposées à tous les Allemands, sans distinction de classe, dans le but qu'ils soient reconnaissants envers l'État (et de prévenir les activités sérieuses contre ce même État).
En clair, le "Front du Travail" avait remplacé les syndicats, tous dissous le 2 mai 1933. Il ne servait surtout pas au maintien des intérêts économiques et sociaux des ouvriers : "La vocation du Front du Travail est l'éducation de tous les Allemands actifs à l'opinion national-socialiste".
L’un des projets majestueux qu'Hitler voulait que le KDF mène était la construction de cinq stations balnéaires colossales, capables chacune de loger 20.000 travailleurs en vacances. Mais une seule d’entre elles fut construite : Prora, sur l’île de Rügen, dans la Baltique.
En ce sens, Prora est également un important témoin historique de la démagogie sociale, de la tentative de satisfaire les ouvriers, dont on avait supprimé les organisations en 1933, et de les convaincre de la politique de guerre, d'espace vital, et raciale du régime. Les "nerfs du peuple" devaient être préparés pour une prochaine guerre.

Prora, ancienne station balnéaire nazi, la nuit, entrée (Allemagne)        Prora, carte postale

PRORA ARCHITECTURE
Prora, cela devait être un ensemble composé de huit bâtiments identiques de cinq étages en béton armé, dotés de 10 000 chambres avec vue sur la mer, au bord d’une magnifique plage de sable de cinq kilomètres de long.
En 1936, débute la construction de l'édifice d'après les plans de l'architecte Clement Klotz. Il comprend des unités d'habitation, une place des fêtes, des restaurants, des cinémas, des piscines et une salle de réunion. Chaque chambre de la station (de 5 mètres sur 2,5) avait vue sur la plage et devait comprendre deux lits simples, une penderie et un évier. Il y avait des salles de bain communes sur chaque palier. Les pièces humides, cuisines, salles de bain, toilettes, étaient communes, et divers équipements de loisirs étaient prévus: piscines à vague, cinémas, théâtre, ainsi qu’une gigantesque salle de spectacle couverte dessinée par l’architecte Erich Putlitz.
Le complexe devait être reconverti en gigantesque hôpital en cas de guerre, pouvant accueillir plusieurs dizaines de milliers de blessés. Le projet, présentéà l’Exposition Universelle de 1937 à Paris, remporta le Grand Prix d'architecture.

LA FIN DU PROJET
Après trois années de travaux et avec la participation active de 9000 ouvriers, Prora était presque prête à ouvrir lorsque l’approche de la Seconde Guerre mondiale mit fin au rêve. Les matériaux de construction et la force de travail se tournèrent vers l’effort de guerre, et le travail à Prora stoppa.

Prora, côté mer (Allemagne)        Prora, gris (Allemagne)

PRORA AUJOURD'HUI
Par les hasards de l’Histoire, le “colosse“ fut d’abord nazi, puis communiste.
En effet, après la Seconde Guerre mondiale, l’île s’est retrouvée sur le territoire de la RDA communiste, et les nouveaux maîtres ont repris le complexe pour loger les troupes de l’Armée rouge puis celles de la RDA [République démocratique allemande].
De cet ouvrage désigné comme le “colosse de Prora”, il ne reste plus aujourd’hui que cinq bâtiments. Prora est l'héritage architectural le plus complet de la période nazie. Et l’Allemagne s’interroge : que faire de cette relique nazie trop grande et trop chargée de symboles pour être détruite mais trop énorme pour être utilisable ?
Pour Horst Schaumann, le maire de Binz, une ville voisine qui est un lieu de villégiature depuis la fin du XIXe siècle, les restaurateurs et les hôteliers songent moins au passé quand ils réfléchissent à leur colossal voisin.“Il faut que la vie revienne à Prora, précise-t-il. Il faut qu’il y ait des gens qui vivent ici.”
Que va devenir Prora ? Quels sont les projets autour de site ?
Aujourd'hui, le bâtiment a été complètement modifié. Il s'est transformé en énorme centre de vacances. Dans les différentes ailes, il y a des hôtels et des résidences pour des gens plutôt aisés. En fait, les autorités achèvent aujourd'hui avec une autre intention ce qui avait été débutéà l'époque.

Documentations :
COURRIER INTERNATIONAL,DOKUMENTATIONSZENTRUM PRORA, SLATE

 

Le ferry entre dans le port de Sassnitz. Nous voici à nouveau sur le sol allemand ! Deutschland ! Tiens, ben au passage, on a qu'à regarder le nouveau morceau de Rammstein sorti il y a quelques jours et qui porte le nom Deutschland.

J'aimerais bien t'en parler en te racontant de belles choses, mais nous n'avons pas le temps. Et apparemment, en fouillant un peu dans les sites touristiques, on peut très facilement passer à Sassnitz sans s'arrêter ; même s'il semble y avoir un très beau kiosque à musique ainsi qu'un pont étonnant appelé Hängebrücke.
Nous retrouvons la voiture. Nous sortons du ferry. L'idée est de faire le plus de kilomètres possibles afin de se rapprocher au plus vite de Nevers pour que Maître Arnaud puisse récupérer sa voiture qui est... à Château-Chinon. Ah merde, c'est vrai, on a laissé sa voiture à Château-Chinon ! Bon, pas grave ! On verra sur place. Pour l'instant, on roule et tu n'es pas sans savoir que sur les autoroutes allemandes, la vitesse est illimitée... jusqu'à ce que tu te tues...
Nous quittons l'île de Rügen par le pont de Rügen. Ben oui.

Île de Rügen, le pont, vue de la voiture (Allemagne)

 

Et puis, maintenant, les villes défilent. Vite !

Stralsund → Sundhagen → A20 → Gransebieth → Grammow → Tessin → Glasin → Wismar → Plüschow → Roduchelstorf → Groß Grönau → Lübeck → A1 → Hambourg... ah oui, mais on ne s'arrête pas Hop hop hop !!! → Seevetal → Bispingen → Soltau → Langenhagen → Hanovre → Rinteln → Bad Oeynhausen → Bielfeld → Rheda-Wiedenbrück → Beckum → Kamen → Dortmund → Cologne

STOP !!!!!

Cela fait plus de 800 bornes que l'on roule sans s'arrêter ou presque. c'est ici que l'on va passer la nuit. À Cologne ! Bien. Bon. Voilà. Cologne.
Quand on me dit "Cologne"  -et ce n'est pas si souvent, c'est même très rare... D'ailleurs, je crois que cela n'est jamais arrivé. Imagines : tu te promènes dans la rue, par exemple à Bordeaux ou à Grožnjan-Grisignana où j'étais passé pendant mon périple en Croatie...

Grožnjan-Grisignana, panneau (Croatie)

BREF : quand on me dit "Cologne", je pense de suite à Harald Schumacher. Pas Michael Schumacher, né non loin de Cologne en 1969 et ex-pilote de F1 qui, après avoir rouléà plus de 300km/heure sur les circuits du monde entier pendant plus de 15 ans, s'est retrouvé victime d'un accident grave de ski à 15km/heure. Non, là, je parle d'Harald Schumacher, gardien de but, néà Düren, mais qui a joué au FC Cologne pendant quinze ans, de 1972 à 1987. Eh ouais... Ben oui, ben oui... C'est comme ça. Tu me dis "Cologne", je te dis "Harald Schumacher". C'est comme ça... Bon, allez, on se les revoit les images d'Harald Schumacher, un 3 juillet 1982 à Séville...

Saches pour ta gouverne que si Harald Schumacher n'est pas néà Cologne, ce n'est pas le cas de Michel Leeb et Evelyne Dheliat. Alors... est-ce que ma phrase est claire ? Pas sûr. Je recommence. Parmi les personnalités nées ici à Cologne, on compte, entre autres, Michel Leeb et Evelyne Dhéliat. Etonannt, non ? Bon, en même temps, il fallait bien qu'ils naissent quelque part.

Mais Cologne, ce n'est pas que cela. Non, Cologne, c'est aussi l'eau. L'eau de Cologne. Et tout un tas de questions pas forcémeent utiles se pressent dans mon cerveau. Est-elle vraiment de Cologne cette eau ? De quand date-t-elle ? Qui en a eu l'idée et pourquoi ? Et pourquoi un tel parfum se dégage-t-il de l'eau de Cologne si ce n'est que de l'eau ? Des questions. Maintenant, peut être, des réponses.
EAU DE COLOGNE : C'est un parfum inventé par Jean-Marie Farmina, parfumeur italien, installéà Cologne au début du XVIIIème siècle. Dès 1708, il se met à produire une "eau admirable", ou Aqua mirabilis, qu'on appelait alors des eaux issues d’une distillation quelconque et auxquelles on prêtait des dons particuliers. Là où Farina innove, c'est qu'il créé une eau à l'aide d'un mélange d’huiles essentielles et d’alcool quasi pur. L'eau de Cologne devint le parfum favori de divers personnages connus tels que les rois Louis XV et Louis XVI ainsi que de Napoléon. Elle est toujours produite aujourd'hui par la huitième génération de descendants de Jean Marie Farina à Cologne.

Le temps de trouver un hôtel et nous voici dans les rues de la ville allemande. Premier et seul objectif du soir : aller voir l'impressionnante cathédrale gothique : la Hohe Domkirche St. Petrus. Nous avançons dans des rues propres, carrées, droites. Les deux clochers nous narguent par-dessus les toits contemporains.

Cologne, cathédrale, flèches au loin (Allemagne)

Cologne, cathédrale, flèches au loin

Il faut dire que ces deux tours, surtout la droite, culmine à une hauteur record de 157,38 mètres. Pour atteindre le ur sommet, il faut gravir 533 marches ; ce qui en fait la plus la deuxième plus haute église d'Allemagne et du monde pour ses tours, après l'Église principale d'Ulm.

Quelques minutes plus tard, enfin, nous arrivons sur la parvis, au pied de l'édifice.

COLOGNE
Cathédrale de Cologne
ou Kölner Dom
ou Hohe Domkirche St. Petrus
Cologne, cathédrale, façade

Avec ses 157 mètres de haut et ses 533 marches, elle est la deuxième plus haute église d'Allemagne et du monde pour ses tours, après l'Église principale d'Ulm. Ouais, je sais : je l'ai déjà dit, mais comme on ne va voir que ça de Cologne, je répète tout deux fois comme ça on a l'impression qu'il y a du texte dans ce putain de billet !
La cathédrale de Cologne est également la troisième plus vaste cathédrale de style gothique (après la cathédrale de Séville et le dôme de Milan). C'est le monument le plus visité d'Allemagne, avec 5 millions de visiteurs en 2001 et 6 millions en 2004, venus du monde entier. Désolé, je n'ai pas de chiffres plus récents, mais c'est bien déjà de savoir cela, non ? Mais oui.
La surface de sa façade est de 7 000 m2 ; ce qui en fait la plus grande surface de façade d'église au monde.

Cologne, cathédrale, façade (Allemagne)

Plus de chiffres ? OK !
"La Cathédrale de Cologne est une basilique à cinq nefs du haut gothique (144,5m de long), avec un transept saillant (86,25m de large) et une façade flanquée de deux tours (157,22m de haut). La nef atteint 43,58m tandis que la hauteur des collatéraux est de 19,80m."UNESCO

Cologne, cathédrale, façade

Il y a eu plusieurs étapes quant à la construction de cette cathédrale. En ces lieux et places, en 313, il y avait une maison privée de la Cologne romaine qui sera transformée en église. Au cours des siècles, celle-ci s'agrandit. En 785, le projet de construire une grande cathédrale romane est lancé.
En 1164, les reliques de Rois mages arrivent des quatre coins du monde (bien que la terre soit ronde) pour prendre place dans la cathédrale afin de rendre hommage à Jésus juste après sa naissance.
En 1200, elle est jugée trop petite pour accueillir les pèlerins venant voir la châsse des rois mages (reliquaire alors le plus célèbre de l'occident chrétien). Il est alors décidé de construire un édifice complètement nouveau à partir de 1247. Elle sera définitivement achevée en 1880, soit 632 ans et deux mois plus tard.
Elle fut le plus haut bâtiment du monde de 1880 à 1884.

Cologne, cathédrale, intérieur (Allemagne)         Cologne, cathédrale, intérieur

Il y a beaucoup de choses à voir dans cette cathédrale. On peut parler des stalles, ou du maître d'autel, ou encore du retable des Clarisses, ou encore le retable des patrons de Cologne, ou encore la statue de Saint Christophe, ou encore le retable d'Agilolphus, ou encore la fresque du plafond du Dom, ou encore des cloches ! Elles sont au nombre de 11, mais nous n'en n'avons pas vu une.

Tiens,
je vais poser là des photos des grands vitraux.

Cologne, cathédrale, vitraux (Allemagne)              Cologne, cathédrale, vitraux

L'objet incontournable pour lequel les touristes et pèlerin se déplacent ici est la châsse des rois mages. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais nous ne l'avons pas trouvée, ou nous ne l'avons pas vraiment cherchée. Bref : je n'ai pas de photo. Toutefois, la châsse des rois mages est bien là, au centre du choeur.
"Après la défaite de Milan en 1162, les restes des rois mages auraient été transportés par Rainald von Dassel en 1164 de Milan à Cologne, où ils sont depuis déposés dans une châsse en or dite châsse des rois mages, exposée dans le chœur de la cathédrale. Dans toute la suite du Moyen Âge on les a appelés les "trois rois de Cologne". La Légende dorée de Jacques de Voragine résume les croyances du temps : Sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin 1er, aurait retrouvé ces reliques vers 330 et les aurait fait transporter à Constantinople. De là, les reliques sont transférées, toujours d'après Voragine, à Milan par l'évêque saint Eustorge, puis parviennent à Cologne, sur ordre d'un empereur germanique appelé Henri par Voragine. (...)
De grande dimensions (elle mesure 110 × 220 × 153 cm), elle est en bois de chêne, recouvert d'or, d'argent et cuivre repoussé et doré, représentant soixante-quatorze personnages , en émaux champlevés et cloisonnés, portant par endroit des inscriptions bleues, vernis brun, filigranes et pierreries. Plus de mille pierre précieuses, semi-précieuses et perles sont serties dans la châsse, avec des gemmes et des trois cents camées antiques. Tel qu'il est installé sur une table d'autel, il est le plus grand autel reliquaire d'Europe."WIKIPEDIA

Il y a aussi la croix de Géron, plus ancien crucifix de grande taille (2,33 m de haut), conservé en Europe. C'est une des premières représentations du Christ souffrant ; il était auparavant représenté comme Christ triomphant. Mais je n'ai pas de photo non plus. Par contre, j'ai fait une photo d'une statue posée sur une colonne, mais je ne sais pas qui c'est.

Cologne, cathédrale, intérieur

J'ai aussi fait une photo de la Vierge aux bijoux.
Cologne, cathédrale, vierge aux bijoux

"Selon une ancienne coutume colonaise, toujours en usage, les personnes en mal d’amour ou désireuses d’avoir des enfants viennent offrir de l’or ou des pierres précieuses à la Madone. Mais les fidèles lui adressent bien d’autres sortes de requêtes, ainsi qu’en témoigne la multitude se cierges allumés devant l’autel."PARIS AUTREMENT

Allez, il est grand temps de sortir de la cathédrale à présent puisque celle-ci ferme à 21 heures et qu'il est 21h02.

Un dernier regard sur la façade...
Cologne, cathédrale, façade

Et c'est la nuit sur Cologne.
Cologne, Cologne by night (Allemagne)

PAF ! D'un coup. La fatigue nous prenant, nous n'avons pas trop traîné dans les rues nocturnes de la ville. Mais on peut se poser la question : qu'aurions-nous pu faire à Cologne si nous étions sortis le jour et la nuit ? Quelques propositions en regardant internet.

Nous aurions pu visiter la cathédrale... Ah non, ça, c'est bon, on l'a fait.
Nous aurions pu visiter le musée du Parfum... Ah ben tiens, l'eau de Cologne ! Ah non, il y a la Maison de l'eau de Cologne aussi, à part. Ou encore la Maison Farina qui conçoit l'Eau de Cologne depuis plus de 300 ans. La visite y est assurée par un homme en costume et perruque qui raconte l'histoire de l'eau de Cologne, de la famille Farina qui gère l'affaire depuis huit générations.
Nous aurions pu visiter le musée Wallraf Richartz, l'une des grandes galeries de peinture d’Allemagne abritant la plus importante collection au monde de peintures médiévales. Ouais ok, mais non. La peinture médiévale, là, pas trop. C'est à dire que l'on ne peut pas s'intéresser à tout. On n'a qu'une vie et elle est trop courte. C'est pour cela que j'ai décidé de faire l'impasse sur la peinture médiévale. Le musée possède aussi des oeuvres de Rubens, Rembrandt, Monet, Sisley, Munch, Van Gogh,...
Nous aurions pu visiter le musée Ludwig qui possède une grande variété d'œuvres du XXème siècle, concernant le Pop art, la photographie à l'art abstrait ou au surréalisme. Il possède également la troisième plus importante collection de tableaux de Pablo Picasso au monde. Ah, là, oui. Encore que Pablo Picasso m'agace un peu car on ne peut pas se rendre dans un musée sans qu'il y ait des oeuvres de lui. Il en a mis partout !
Nous aurions pu visiter le MAKK, le Museum für Angewandte Kunst Köln, qui possède un grand nombre d'objets au design contemporain, ainsi qu'une importante collection d’objets (bijoux, meubles, porcelaine, faïence, textiles…) du Moyen Âge au XXème siècle.
Nous aurions pu visiter le musée du Chocolat...
Ouais  bon, ça va. À part les musées, y'a autre chose à Cologne ?
Nous aurions pu visiter la vieille ville (Altstadt) et ses ruelles, les bords du Rhin et ses quais aménagés, bordés de maisons colorées, et peut être y trouver un bar à Mojito comme à Berlin...

Berlin, Spree, mur et Mojito           Berlin, Spree, mur et Mojito

Nous aurions pu visiter le zoo sans oublier la tour de télécommunications Colonius sans oublier les douze grandes basiliques romanes qui peuplent la ville et Phantasialand.
Et le soir, nous aurions pu aller flaner sur la Rudolfplatz, ou nous rendre dans le quartier belge (Belgisches Viertel), ou aller boire quelques verres dans la rue Aachener, ou aller bouffer quelques kebabs, falafels et pizza dans le quartier latin (Kwartier Lätang).
Voilà : nous aurions pu faire tout cela, mais non.

 

LE LENDEMAIN
Aujourd'hui, nous sommes le 3 août 2013, jour de la guimauve dans le calendrier républicain français. Ben oui, écoute, c'est comme ça. C'est également un 3 août, en 1492, que Christophe Colomb partit à bord du Santa Maria à la recherche d'une nouvelle route vers les Indes orientales par l'ouest. Il fera finalement la découverte du continent américain au terme de deux mois de voyage en mer. C'est également le 3 août 1914 que l'Allemagne déclara la guerre à la France et le Royaume-Uni à l'Allemagne. Qui est né un 3 août ? Eh bien, Elisha Otis, en 1811, l'inventeur de l'ascenseur ; mais aussi James Hetfield, chanteur et guitariste rythmique du groupe Metallica. Le dicton du jour est "Il faut cueillir les choux, l'un des trois premiers jours d'août.". Eh ben nous voilà bien avancés avec tout cela.
Nous petit-déjeunons rapidos avant de reprendre la route. Vite !

Cologne → Frechen → Euskirchen → Stadtkyll → Pronsfeld → Vianden...
Beau nom de ville qui marque également le fait que nous quittons l'Allemagne pour entrer dans le Luxembourg, à la fois ville et pays. C'est vert, il y a beaucoup de forêt et peu de routes au Luxembourg. C'est un pays qui intrigue puisqu'il est très petit et, apparemment, très riche. On peut se demander pourquoi et chercher des réponses, surtout quand on sait que ce pays était encore pauvre jusqu'au XIXème siècle. Alors que s'est-il passé ?

LUXEMBOURG, UN DES PAYS LES PLUS RICHES DU MONDE
"Jusqu'au XIXème siècle, la vocation du Luxembourg est agricole du fait de ses nombreuses terres cultivables. Mais avec la première révolution industriel, le pays, qui possède d'importants gisements de minerai de fer, développe ses activités sidérurgiques. De puissantes entreprises sont rapidement créées. Le fer et l'acier assurent alors des revenus considérables aux industriels luxembourgeois.
Au milieu du XXème siècle, les nouvelles branches du secteur industriel connaissent un formidable essor. C'est ainsi que la chimie et la construction mécanique renforcent le potentiel économique du pays. Mais ce dernier sera frappé par la crise des années 1970, suite aux deux chocs pétroliers.
Il faut alors repenser l'économie du Luxembourg.
L'extraction du minerai de fer cesse dans les années 1980. Grâce à ces restructurations, le duché du Luxembourg abrite à présent le premier groupe sidérurgique mondial (Arcelor). Cependant, l'évolution majeure de son économie est due au développement des services qui parvient à compenser de façon spectaculaire les pertes du secteur secondaire. (...)
Ainsi, naguère porté par l'industrie de l'acier et aujourd'hui surtout dévolue aux services, l'économie du Luxembourg a une stabilité que beaucoup de ses confrères européens peuvent lui envier. Actuellement, son PIB par habitant est le plus élevé au monde. Attractif pour les étrangers, le pays produit des richesses importantes, compte tenu de sa petite taille (2586 km2, contre, par exemple, 643 601 km2).
Le Luxembourg constitue l'une des dix principales places financières du monde. Les instituts bancaires sont partout : on compte plus de 180 banques sur le territoire national. La Constitution luxembourgeoise garantit le secret bancaire. L'autre atout financier du pays tient à la faible imposition qui y règne, surtout depuis la réforme fiscale de 2001-2002, et qui attire particuliers et entreprises."ÉDITIONS ATLAS

Voilà qui est dit : on se sent mieux.
Poursuivons la route.

Vianden → Fouhren → Tandel → Gilsdorf → Luxembourg.
Tiens, on va se faire un petit arrêt quand même ; histoire de voir ce que cette ville a dans les tripes, bon sang !


LUXEMBOURG
Luxembourg, centre ville (Luxembourg)

Voilà ! Hein ? Hein ? Hein ? C'set bien hein Luxembourg ?! On s'attend à voir de grands parcs, de beaux immeubles bien propres, des allées fleuries, des banques souriantes, et PAF : un éléphant jaune au milieu d'une rue dont j'ai oublié le nom. Mais nous ne sommes pas loin de la place Guillaume II comme nous le rappelle ce panneau que j'ai photographié juste après pour je-ne-sais-quelle-raison...

Luxembourg, centre ville

Ah, peut être parce que sous le nom de la place, il y a une autre plaque rendant hommage au poète Edmond de la Fontaine, plus connu sous le pseudonyme de Dick. Bon... Ah ?... Ben c'est bien. Bon, je suis quand même allé voir de plus près sur internet qui était cet homme et quelle était son oeuvre, mais Wikipedia (traduit du hollandais en français) était un peu vague ; voire surréaliste.

edmond
Wikipedia

Oui, tout ceci n'était pas clair et le Luxembourg commençait sérieusement à nous foutre les boules.

Le temps d'acheter deux, trois souvenirs,
d'écrire 3, 4 cartes postales,
puis de boire une bière...
Jénorme achète des souvenirs du Luxembourg (Luxembourg)
...et nous reprimes la route sans plus attendre.

De Luxembourg à Nevers... ou plutôt de Luxembourg à Château-Chinon, il nous reste encore 570 kilomètres à faire. 
Le retour en France est émouvant, mais pas trop, après toutes ces régions, ces pays traversés... L'Allemagne, la Pologne, la Russie, la Lituanie, la mer Baltique... Toutes ces péripéties qui, quelques fois, nous ont fait douter, comme le passage à la frontière russe où l'on se demandait si on allait pouvoir ressortir du pays.
La frontière luxembourgeoise passée, les villes françaises défilent...

Luxembourg  Thionville → Metz → Pont-à-Mousson → Nancy → Dommartin-lès-Toul → Langres → Dijon → Pouilly-en-Auxois → Autun → Château-Chinon

Nous récupérons la voiture de Maitre Arnaud et puis...

Château-ChinonChatillon-en-Bazois → Rouy→ Billy-Chevannes Saint-Benin-d'Azy Forges Nevers

 

Et voilà, c'est la fin de ce périple. C'est la fin de ce Kaliningrad Tour.
Pour retrouver les différentes étapes et divers épisodes, tu peux cliquer sur les liens ci-dessous :
Etape 1 : de Nevers à ?
Etape 2 : De ? à Berlin
Etape 3 : de Berlin à Ravensbrück

Etape 4 : De Ravensbruck à Prora
Etape 5 : De Prora à Kolobrzeg
Etape 6 : De Kolobrzeg à Gdansk
Etape 7 : De Gdansk à Kaliningrad
Etape 8 : De Kaliningrad à Zelenogradsk
Etape 9 : De Zelenogradsk à Klaipeda
Etape 10 : De Klaipeda à la mer Baltique


 '

J'passe pour une caravane...

Il y a le ciel, le soleil et les vagues... (64)

$
0
0

Quand les gens parlent du Pays Basque français, ils pensent souvent à blanc-et-rouge, jambon de Bayonne, piment d'Espelette, surf, rugby, béret, fêtes, chants, tout ça... Mais ils ne pensent pas assez à... Merde, je ne sais plus ce que je voulais dire.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Non, bon, en fait, ils ont raison, les gens. Le Pays Basque français, c'est vraiment ça : du rugby pimenté en blanc et rouge sur une tranche de jambon qui surfe sur l'océan avec un béret et des espadrilles en chantant pendant les fêtes. Oui, voilà, c'est tout à fait cela. Si je savais dessiné, j'aurais fait un beau dessin qui serait, peut être, devenue l'affiche officielle du pays basque avec un petit slogan en dessous, genre "Allez viens, toi, tu verras c'est sympa !" Mais je ne sais pas dessiné. C'est comme ça.
Bon, ben salut et à une prochaine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

OH MAIS NON,
  JE DÉCONNE !

Mais bien sûr que ce n'est pas que ça le Pays Basque français... alors attention, je dis "Pays Basque français" non pas par nationalisme exacerbé méprisant le Pays Basque espagnol, mais parce que pour le billet qui va suivre, je ne vais pas passer la frontière franco-espagnole. Oui, tu sais, cette belle et longue frontière sur laquelle sont venues se poser de nombreuses venta où sont vendus clops, carburants et alcools moins chers qu'en France.
Mais il y a aussi de très belles choses à voir dans le Pays Basque espagnol comme la baie de San Sebastian, le musée Guggenheim de Bilbao, les falaises des Trois Couronnes, le port de Zumaïa, la petite île de Gaztelugatxe, le centre-ville Pampelune, les vagues de Mundaka, le parc naturel d'Urkiola...

MAIS ALLEZ, RECENTRONS-NOUS !
Donc, alors, en ce qui concerne le rugby dans le Pays Basque, on peut dire que depuis quelques années le niveau est un peu redescendu. Les équipes de Bayonne et Biarritz ont quitté le Top 14 pour s'affronter dans la division inférieure, la Pro D2. Tiens, d'ailleurs, la semaine dernière, c'était le derby : Bayonne-Biarritz. Il y avait beaucoup de monde car, même si les deux équipes ont un peu perdu de leur superbe, cela reste ici un grand moment de sport ainsi qu'un rendez-vous sportif traditionnel incontournable.

J'y suis donc allé voir et
voici ce que j'ai vu.

Bayonne, derby 2019 (64)
C'est bizarre, hein ?
De prime abord, on ne comprend pas tout.

Analysons l'image.
Nous voyons trois gilets jaunes encerclent un machin en peluche dont on a du mal à reconnaître l'origine. Il semblerait qu'il a une tête de cheval, un maillot-short de rugby et un drapeau aux couleurs de Bayonne. Derrière lui, un écran géant diffuse des images de jambes, sponsorisées par un slogan dont je ne comprend pas trop la signification "Bayonne.fr, l'écrin de votre shopping".
Tout ceci est normal !
Les trois gilets jaunes sont en fait des photographes. Le machin en peluche est la mascotte officielle de l'équipe de rugby de Bayonne : Pottoka en hommage à un des animaux totem du Pays Basque, le pottok. En vrai, il ressemble plutôt à ceci.
G) Iparla, le grand plateau herbeux, pottok (64)Issus des petits chevaux qui peuplaient le Sud-Ouest de l'Europe, il y a environ un million d'années, le pottok est un petit poney qui fut utilisé pendant des siècles par les Basques pour divers travaux d'agriculture et pour le travail dans les mines.
Le pottok était apprécié pour sa petite taille, sa force, sa robe sombre donc peu salissante et le peu de soins qu'il nécessitait.
Aujourd'hui, les pottoks vivent en semi-liberté dans les massifs de la Rhune, de l'Artzamendi, du Baïgura et de l'Ursuya. Ces montagnes constituent le berceau de la race.
Sur la photo ci jointe, nous sommes sur le plateau herbeux de l'Iparla, dont nous parlerons prochainement.

 

 

 

Mais je n'ai pas vu que cela !

Pendant ce derby,
j'ai également vu ceci.
Bayonne, derby 2019

Ah ben ouais, y'avait du monde au stade Jean Dauger, également appelé"le temple du rugby" ; stade qui peut accueillir jusqu'à 16934 spectateurs très précisément ! Pas un de plus, pas un de moins ! J'ai compté.
J'ai pris cette photo au moment de l'hymne de l'Aviron bayonnais repris en choeur par le public avant que les joueurs n'entrent sur le terrain. C'est toujours un beau moment.

Par contre, je t'avouerai que quand je suis arrivé dans la Pays Basque et que l'on m'a dit que l'équipe de rugby de Bayonne était appelée l'Aviron Bayonnais, je n'ai pas tout de suite percuté. Des images de rugbymen en train de pagayer sur des avirons au milieu de l'Adour se pressaient dans mon esprit. Je n'ai pas trouvé d'explication quant au rapport entre ces deux sports pour donner le nom à l'équipe de rugby. Peut être que l'équipe d'aviron de Bayonne se prénomme l'Ovalie bayonnaise ?
En ce qui concerne ce derby 2019, je crois que Bayonne a perdu à domicile.

Le lendemain, il fallait du calme.
Rendez-vous quelque part dans les terres basques, entre la frontière espagnole et Saint-Pée-sur-Nivelle, dans la verdure printanière.

Cherchebruit, penseur en vert (64)

Cherchebruit, vue panoramique de printemps (64)

Il fait presque beau, malgré un ciel parfois menaçant par des gris nuages gris-noirs. Il est trop tard pour partir dans les montagnes basques ou pyrénéennes et faire une petite randonnée.
Bon, je vais aller voir l'océan qui ne se trouve qu'à une dizaine de kilomètres d'ici. C'est comme ça. Le médecin m'a dit que j'étais atteint de Granbleusie. Cela se traduit par le fait d'avoir envie de regarder le film Le grand bleuà des moments complètement inopportuns. C'est un peu chiant parce qu'en plus, c'est la version longue que j'ai soudainement envie de regarder inconsciemment, malgré moi. Le seul remède à cette maladie est de bouger dès que je sens cette envie monter. Il faut que je marche ou que je fasse de la voiture en évitant soigneusement de passer devant un vidéoclub.
Aujourd'hui, pour cela, je décide de me rendre à Saint-Jean-de-Luz car je sais qu'il n'y a pas de vidéoclubs là-bas. En même temps, je ne sais pas si cela existe encore les vidéoclubs. Putain, j'ai l'impression de parler comme un vieux bordel !!!

ALLEZ : direction Saint-Jean-de-Luz !

L'idée de départ était de rejoindre la ville pour aller marcher le long de la grande plage, sur la baie, entre la digue du port et la pointe de Sainte-Barbe. Et puis, une fois arrivé, je me suis laissé guidé par le hasard. J'ai posé ma voiture derrière le port de plaisance Larraldenia de Ciboure.

 

SAINT-JEAN-DE-LUZ
Saint-Jean-de-Luz, port et maison de l'Infante (64)

Cela fait des années que j'habite dans le Pays Basque. Cela fait des années que je passe devant Saint-Jean-de-Luz... bon, pas tous les jours non plus parce que c'est pas ma ville préférée... Ouais, je sais pas, il y a une ambiance un peu shopping, bourgeoise qui ne me plaît pas trop. Et puis cette histoire autour du mariage de Louis XIV, la maison de l'Infante, la maison du roi, et puis le fait que Michèle Alliot-Marie fut la maire de la ville pendant sept ans, et puis les hôtels particuliers, et puis les grandes villas, et puis leurs boutiques de macarons, là, ça m'énerve...

Bon, y'a des trucs bien aussi, hein, faut pas non plus tout dénigrer. La Grande Plage est belle, le panorama depuis la pointe de la Sainte Barbe n'est pas dégueulasse, le marché des Halles est accueillant, la promenade Jacques Thibaud te fait découvrir la ville tranquillement, mais bon. C'est un peu trop bourgeois pour moi. Je préfère m'esquiver du côté d'Erromardie ou d'Acotz qui sont de petits quartiers situés au nord de la ville, isolés.

BON BREF : cela fait des années que l'on me parle du port de Saint-Jean-de-Luz, réputée pour sa pêcherie. Et l'office du tourisme nous en parle :
"Port de pêche ancestral (on pêchait au XVe  la morue et on partait chasser la baleine vers les bancs de Terre Neuve), avec sa criée récemment rénovée et ses bateaux multicolores, le port de Saint-Jean-de-Luz, au pied de la maison de l’Infante fait intégralement partie du patrimoine luzien.  Le port luzien anime la ville, par ses sorties en bateau et son esprit des lieux typique. On y pêche l’anchois, le thon et le merlu. Une véritable économie pour le Pays Basque, avec des mareyeurs actifs et des chalutiers de haute mer réguliers. La filière pêche assure plus de 600 emplois ici.  Un point stratégique et dynamique pour la ville, entre histoire et modernitééconomique.
Environ 10 000 tonnes de poissons d'une centaine d'espèces différentes sont débarquées et commercialisées à la criée de Saint-Jean-de-Luz/Ciboure tous les ans ce qui place cette criée au 6ème rang en valeur sur 36 en France."OFFICE DU TOURISME SAINT-JEAN


Cette fois, j'ai décidé d'aller voir cela d'un peu plus près. Il y a des jours comme ça, tu ne sais pas pourquoi : il y a dix ans que tu voulais faire quelque chose et c'est ce jour là que ça se décide !
Ce qui est génant, c'est que je ne sais pas trop où il est, ni comment m'y rendre. Et une fois sur le lieu convoité, je ne suis pas sûr, finalement, que ce soit le bon endroit. Là, par exemple, je commence ma visite du port de Saint-Jean-de-Luz, côté Ciboure. Mais ce côté Ciboure du port est-il aussi le port de Saint-Jean-de-Luz ? Difficile de s'en convaincre car, à cette heure-ci et ce jour là, il n'y a aucune activité sur les quais.
Mais attention : loin de moi l'idée de dénigrer également Ciboure car cette charmante ville de bord d'océan a également plus d'un atout dans sa besace !

CIBOURE
Ciboure, quai (64)
Quais de Ciboure, église et la Rhune

Prénommée Ziburu en basque, elle a vu la naissance de Maurice Ravel le 7 mars 1875.
Ses habitants sont appelés les Cibouriens, surnommés également les "Kaskarrot" ou "Kachkarrot", forme francisée du basque kazkota ou kaskota. Ce terme pourrait dériver mais sans attestation formelle de kasko en basque issu du casco castillan. Augustin Chaho indique dans son dictionnaire de 1856-1857, un usage de ce terme équivalent à"forte tête". Voilà ! Mais Ciboure, ce n'est pas que des habitants. Ciboure, c'est aussi un phare original (moi, j'aime pas, mais c'est chacun ses goûts), construit par André Pavlovsky. Ce sont plusieurs villas inscrites aux Monuments Historiques. Ciboure, c'est aussi une église à l'architecture originale : l'église Saint-Vincent-de-Ciboure. Et attention car dedans, on peut découvrir l'orgue baroque, réalisé par le facteur d’orgue Thomas installé en 2012-2013 et qui compte pas moins de 35 jeux et 2600 tuyaux.

Je fais un petit tour sur le port de plaisance Larraldenia.
Les multiples bateaux sont bien protégés des courants maritimes, avec vue sur les façades des maisons cibouriennes.
Saint-Jean-de-Luz, port de plaisance et Ciboure (64)

Et puis, de l'autre côté des maisons de pêcheurs, de la coop basquaise, du couvent et du cloître des Récollets, il y a un autre quai (quai Pascal Elissalt), réservé aux pêcheurs. C'est ici la criée. Mais à cette heure ci, cela ne crie pas beaucoup. C'est calme. Il y a de petites grues de déchargement, une coopérative maritime et une belle vue sur Saint-Jean-de-Luz en face.

Saint-Jean-de-Luz, coopérative (64)        Saint-Jean-de-Luz, port, mini grue (64)

Il y a aussi cette conserverie qui n'a jamais existé,
mais dont il reste des traces colorées...
Saint-Jean-de-Luz, décor conserverie (64)
Il s'agit d'un décor réalisé pour le feuilleton "Les moissons de l'océan".

Quelques pêcheurs éparses, venus ici pour se détendre avec une canne et un seau. Des dizaines de casiers bleus sont soigneusement alignés-empilés contre le mur de la coopérative faisant face au Comptoir du pêcheur, une boutique vendant produits de la mer, vêtements marins et articles de pêche sportive.

Je quitte le port de Saint-Jean-de-Luz, côté Ciboure, en empruntant le pont qui enjambe la Nivelle, petit fleuve espagno-français naissant de la collecte de nombreux ruisseaux au-dessus d'Urdazubi en Communauté florale de Navarre, à l'ouest du sommet de l'Alcurrunz (933 mètres) à 725 mètres d'altitude. Il est pas banal ce fleuve. Bien que relativement court (45 km), il change de nom à trois reprises : dans sa partie haute, il se prénomme Rio Olavidea, puis Rio Ugarana, traversant ce village sous le nom d'Ugarana avant de passer en France à Dantxarinea sous le nom de Nivelle et ce jusqu'ici, dans la baie de Saint-Jean-de-Luz.

Saint-Jean-de-Luz, entrée du port (64)

 

Je longe le port.

Passage au milieu des filets de pêche qui sèchent
et des petites grues de déchargement.
Saint-Jean-de-Luz, port et filets (64)

Saint-Jean-de-Luz, port, grue et filets (64)           Saint-Jean-de-Luz, port, grues et filets (64)

Saint-Jean-de-Luz, port, maison de l'Infante et filets (64)

En fond de champ, comme incontournable et imposante, la silhouette originale de la Maison de l'Infante.
Construite vers 1640 par l'armateur basque Joannot de Haraneder, ses façades en brique rose et en pierre et ses deux galeries à l'italienne à cinq arcades sur la façade principale dominent le port.

Saint-Jean-de-Luz, port et maison de l'Infante

C'est en juin 1660 qu'elle accueillit la Reine-Mère et l'Infante Marie-Thérèse d'Espagne pour le mariage de cette dernière avec le roi Louis XIV. La cérémonie eut lieu le 9 juin 1660 à l'église Saint-Jean-Baptiste. Le roi, lui, passa un mois dans une demeure adjacente, LohobiagueEnea, une grande maison blanche caractérisée par ses deux tourelles d’angle coiffées de toits en ardoise.

Je contourne le port,
au-dessus duquel la Rhune
exhibe son sommet de 905 mètres.

Ciboure, phare et Rhune (64)

Saint-Jean-de-Luz, port (64)            Saint-Jean-de-Luz, port de plaisance et phare (64)

Saint-Jean-de-Luz, port et nuages (64)

 

D'étranges contrastes apparaissent entre la lumière du ciel et les ombres nuageuses qui passent sur la ville.

Ciboure, ciel (64)

Saint-Jean-de-Luz, ciel (64)

 

Je continue en direction de la digue du port. Je passe devant une stèle, placée vers l'entrée du port, au milieu de gros rochers.

Saint-Jean-de-Luz, plaque, roches et Ciboure (64)Il s'agit d'un hommage à Didier Lafitte, ancien membre de l’organisation clandestine armée d’Iparretarrak, tué par un policier en 1984 lors de l’évasion de Gaby Mouesca.
Cette stèle placée devant les quais de Ciboure nous rappelle également les années de sang...

 

 

 

Un peu plus loin,
la digue avec le phare.
Saint-Jean-de-Luz, le phare (64)
Ce phare aval répond à l'alignement avec le phare amont de Ciboure croisé tout à l'heure.
Son architecture est très éloignée des compositions que l'on a l'habitude de voir quant à l'édification de ces bâtiments maritimes.

Et puis j'arrive sur la grande plage. Le sable, les façades de villas basques et les nuages noirs qui approchent lentement.

Saint-Jean-de-Luz, grande plage et nuages (64)

Saint-Jean-de-Luz, grande plage et nuages

Je décide de rebrousser chemin devant cette présence céleste inquiétante.
Je rejoins la voiture, mais les nuages ne semblent plus bouger. Je sors du parking pour prendre la route de la corniche. La D912 passe entre le port de Saint-Jean-de-Luz et les façades des maisons cibouriennes. Je prends un peu d'altitude pour apercevoir maintenant, au loin, la digue de Socoa. Elle semble battue par de hautes vagues blanches. Je décide de m'y rendre pour voir cela de plus près.

SOCOA
Socoa, la digue, vague 3, haut (64)

Je me gare sur le parking du port où se mêlent voitures, bateaux et planches à voile. Dès la fin des années 30, le fort a abrité une école de voile, sport alors très "tendance" et paré d'une image élitiste. On raconte que Charlie Chaplin y aurait fait un court stage lors de vacances en pays basque.
Je passe devant les restaurants faisant face à l'entrée du port, puis je longe le port bien tranquille, protégé des vagues océaniques par des remparts. J'entends l'océan gronder de l'autre côté des murs du fort. De multiples panneaux rappellent le danger présent...

Socoa, mur et panneaux (64)

J'arrive devant la grande digue qui sert de casse-vague afin de tranquilliser la baie de Saint-Jean-de-Luz ; là-bas, au loin.

Socoa, vue sur la baie de Saint-Jean (64)

Socoa, la digue, vague 1, haut (64)           Socoa, la digue, vague 5, haut (64)

"A l’origine, la rade de Saint-Jean-de-Luz est naturellement protégée par des falaises ainsi que par une dune de sable qui se dresse au milieu de la baie.
A l’abri derrière ces défenses naturelles était construit un des plus beaux quartiers de la paroisse, le quartier de la barre. Il se situait dans le prolongement de l’actuel quartier historique et plus de deux cents habitations avaient étéédifiées à cet endroit : des maisons d’armateurs, un couvent, un hôpital, des jardins...
Dès la fin du XVIIème siècle, des tempêtes, de plus en plus violentes, effritèrent peu à peu ces protections, emportant une partie de la dune, et Saint Jean-de-Luz fut régulièrement inondée.
Afin de protéger la ville des raz de marées incessants, il fut décidé de construire un mur de garantie à l’emplacement de la brèche. Malheureusement cela ne devait pas suffire car, régulièrement, le perré fut, soit renforcé, soit reconstruit comme en 1782 et 1823.
C’est donc ainsi que pendant plus d’un siècle, le quartier de la barre subit les assauts de la mer, emportant petit à petit la plupart des édifices.
Il faut attendre l’arrivée de Napoléon III sur la côte basque, au milieu du XIXème siècle pour que la situation s’améliore. En effet, ce dernier, sensible au désarroi des habitants de Saint-Jean-de-Luz, entreprit des travaux de fermeture de la baie. Il ordonna la construction des digues de Socoa, de Sainte Barbe et de l’Artha qui, depuis le début du XXème siècle, ferment la rade et font partie du paysage luzien. Puis, l’ancien mur de garantie fut transformé en promenade, et les nouvelles maisons édifiées face à la baie ont ajouté une passerelle pour avoir un accès direct à la plage.
La grande plage de sable fin et le magnifique plan d’eau de la baie de Saint-Jean-de-Luz vous invitent au bronzage et à la baignade en toute sécurité, et constituent le patrimoine touristique principal de la ville."SAINT-JEAN-DE-LUZ

Je me pose à l'entrée de la digue, aujourd'hui interdite au public. Je comprends de suite pourquoi en voyant la taille des vagues...

Socoa, la digue, vague 1 (64)

Socoa, la digue, vague 2 (64)

Socoa, la digue, vague 3 (64)

Socoa, la digue, vague 4 (64)

Socoa, la digue, vague 5 (64)

Socoa, la digue, vague 6 (64)

Socoa, la digue, vague 7 (64)

Socoa, la digue, vague 8 (64)

 Et lorsque tout ceci s'anime, cela donne quelques mouvements très impressionnants et poétiques. Un peu comme si l'océan faisait ses gammes sur la digue.

 

Après être resté en admiration pendant près d'une heure, je regagne la voiture.

 

 

 

 

Iparla, c'est par là ! (64)

$
0
0

Eh hein, hein, hein... T'as vu le jeu de mots là ?! Dans le titre... Iparla, par là ! PAF ! Fastoche ! Hein, alors, ah, ah.
Encore faut-il savoir ce qu'est Iparla.

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Ohlalalala, j'en ai marre de ces histoires répétées de brexit repoussé, Thérèsa May tout ça, gnagnagna dans l'Europe ou pas ! Fait chier, je comprends rien, ça m'énerve, c'est interminable !!!!

Je ne sais pas si cela a un rapport, mais le site ARTIPS, une dose d'art au quotidien, m'a envoyé un petit mail évoquant l'histoire incroyable de...

LA TOUR TALKIE-WALKIE, LONDRES

Walkie-Talkie_-_Sept_2015"Septembre 2013, c’est l’affolement dans les rues du quartier financier de Londres. Un salon de coiffure évite de justesse l’incendie, puis une selle de vélo prend feu en plein après-midi. À croire qu’un pyromane fou a décidé de réduire en cendres la City…
Mais la vérité est encore plus surprenante ! Après enquête, le pyromane supposé n’est autre que la tour du 20 Fenchurch Street, alors en pleine construction. Ce gratte-ciel de 37 étages se transforme tout bonnement en loupe géante à la moindre éclaircie.
En effet, sa paroi de verre concave reflète très intensément le soleil, qui finit par tout brûler sur son passage.
Des journalistes, incrédules, décident d’en avoir le cœur net : ils déposent un œuf dans une poêle au pied de la tour, et attendent. Ça ne manque pas, en quelques minutes l’œuf se met à cuire sous leurs yeux.
Ni une ni deux, l'architecte Rafael Viñoly fait ajouter des "brise-soleil"à la façade. Mais rien n’y fait, les habitants prennent en grippe l’édifice. Ce dernier hérite même du sobriquet de "Walkie-Talkie" (le "Talkie-Walkie") en référence à sa forme.
Et les doléances ne s’arrêtent pas là : l’UNESCO déplore la construction d'une tour haute de 160 mètres au milieu d’un quartier parsemé de monuments historiques. La tour déchaîne les passions et relance surtout le débat de la quête du "toujours plus" en architecture.
Bien qu’elle ne soit, lors de son achèvement, que le cinquième plus haut bâtiment de la ville, la "Walkie-Talkie" obtient tout de même une première place : le prix anglais de la pire construction de l’année 2015 !"ARTIPS

En tout cas, face à ces informations à répétitions de brexit-pas brexit, il n'y a plus qu'une chose à faire : partir en montagne, loin du bruit, loin de l'urbanisation.

ET AUJOURD'HUI,
LE LIEU CHOISI EST
L'IPARLA !

La première fois que j'ai entendu ce mot, j'ai cru que l'on me parlait de la nouvelle chanson de Vianney : "♫ Parla, mais t'es où, ♫ t'es parla, mais t'es où♫ Parla, mais t'es où, ♫ t'es parla, mais t'es où"♫ Parla, mais t'es où, ♫ t'es parla, mais t'es où♫..."Habillement reprise par Vianouche.


La seconde fois que j'ai entendu ce mot, j'ai cru que l'on me parlait d'un animal exotique qui ressemblerait à un une sorte de grand paon, qui marcherait de travers en poussant des cris aigus. Je ne sais pas pourquoi, mais c'était comme ça : l'iparla est une sorte de paon un peu con, mais sympa.
Et puis, vu que l'on ne me précisait toujours pas à quoi se rapportait ce mot-nom et que la discussion continuait sans être plus précise, j'ai cru ensuite que l'Iparla était un pays, ou une région d'Argentine. Pourquoi l'Argentine ? Je ne sais pas. Iparla, ça sonnait argentin, latin, sud-américain. Et qu'est-ce qu'on pouvait trouver dans cette région d'Iparla ? Des anciens nazis cachés ? Des fruits exotiques ? Un cimetière de dinosaures ? Des paons bizarres ?
Et puis, enfin, la discussion s'est précisée. J'ai alors appris que l'Iparla se trouvait dans le pays Basque et que c'était un pic.

ET AUJOURD'HUI,
LE LIEU CHOISI EST
LE PIC D'IPARLA !

Car oui : Iparla est un pic. Ce n'est pas un roc, ce n'est pas un cap... que dis-je ce n'est pas un cap ?... Ce n'est pas une péninsule. Oui, Iparla est un pic, et pas n'importe quel pic puisque c'est le premier pic depuis l'océan Atlantique à dépasser les 1000 mètres d'altitude, situé entre Labourd et Navarre. Eh ouais.

Et si tu es un habitué de ce blog, tu me dis : "Oh ben dis, tu y es déjà allé il n'y a pas si longtemps au pic d'Iparla ?!"
C'est pas faux, mais si tu te souviens bien, avec l'ami Fred, nous n'avions pas vu grand chose...

Bidarray, Iparla, crètes dans le brouillard (64)           Iparla et brouillard
Le pic d'Iparla en 2017

jénorme au sommet d'Iparla
                Bidarray, Iparla, crètes et brouillard

Forcément, quand tu lis les compte-rendus des randonneurs qui se sont rendus au pic d'Iparla en disant que c'est une des plus belles randonnées du pays basque car elle propose un panorama à couper le souffle, ça fait un peu mal au coeur de se retrouver dans le brouillard et ne rien voir du tout si ce n'est une grosse masse blanche stagnante.

Il faut savoir que le pic d'Iparla est le premier sommet à plus de 1000 mètres lorsque l'on quitte les côtes océaniques. Oui, je sais, je l'ai déjà dit, mais je le redirai autant de fois qu'il le faut. Bien sûr, nous sommes loin des hauteurs sommitales pyrénéennes qui suivent ensuite avec l'Aneto (3404 m), ou le Mont Perdu (3355 m), sans oublier le Vignemale (3298 m) et... ouais bon, on va pas tous les faire non plus.
Mais le pic d'Iparla est connu pour son panorama et ses vertigineuses falaises... surtout quand il n'y a ni brouillard, ni brume.

Cette fois-ci, c'est seul que je me lance à l'assaut des crêtes et pic d'Iparla. Il y a plusieurs chemins pour y accéder. On peut choisir de faire une boucle en partant, par exemple, depuis Bastida et la ferme Bordazar. Ou une autre boucle par les cols de Galarzé et Harrieta. Ou encore il est possible de partir de Saint-Etienne-de-Baïgorry et de suivre la ligne de crêtes jusqu'à Bidarray, mais comme cette dernière randonnée fait plus de 16 kilomètres, il est préférable de venir à deux voitures afin d'en garer une de chaque côté de l'itinéraire.

Carte iparla          Carte iparla

Pour ma part, je choisis le chemin le plus simple en partant de Bidarray pour rejoindre le GR10 qui s'en va grimper, là-haut, à 1044 mètres très précisément où se trouve le pic d'Iparla, premier sommet de plus de 1000 mètres lorsque l'on vient de l'océan Atlantique.

Le départ se fait du parking du bar-restaurant Iparla, mais tu peux aussi te garer ailleurs si tu veux. Par exemple, sur le parking du fronton, ou à proximité de l'église de l'Assomption avec son étonnant clocher-mur appelé aussi campenard. Ou encore, si tu es vraiment motivé, pourquoi ne pas aller se garer carrément en bas du village, à hauteur de l'intrigant pont de l'Enfer.

Bidarray, l'église, fronton (64)         Bidarray, hotel du pont de l'enfer

Saches toutefois pour cette dernière option que cela rajoutera quelques trois kilomètres à la randonnée et un petit dénivelé d'une vingtaine de mètres.
Et là, tu me poses la question : "Pourquoi pas si la randonnée n'est pas trop longue et difficile ?"
Et pour te répondre, tout de suite sans plus attendre car ça n'a que trop duré : des chiffres !

PIC D'IPARLA
depuis Bidarray
iparla carte
5h30 de marche aller/retour
12,56 kilomètres
dénivelé de 930 mètres.


Voilà.
C'est parti !

J'opte pour la première proposition en allant me garer non loin de l'église.
En enfilant les chaussures et en préparant le sac à dos, je jette un oeil sur les crêtes, là-bas, au loin et au haut.

Bidarray, vue sur les crêtes d'Iparla F (64)

Bien. C'est impressionnant, vertigineux et tout à fait encourageant.
Avant de me lancer sur le sentier, je vais faire un petit tour devant l'église du village : l'église de l'Assomption.

Bidarray église Notre Dame de lAssomption entrée extérieure (64)

Elle capte l'attention avec la couleur du grès rouge de son clocher-mur. C'est une pierre qui compose les différentes montagnes alentours, comme l'Iparla, le Baïgura et le Jara.
D'origine médiévale (XIIème siècle), elle a été reconstruite en partie en 1625. Pour certains, elle a l'apparence d'un bateau échoué sur cette petite bute, à 145 mètres d'altitude.

Bidarray, église Notre Dame de l'Assomption, entrée et siensien (64)           Bidarray, église Notre Dame de l'Assomption, entrée intérieur (64)

L'intérieur peut paraître un peu austère. L'entrée, originale, est très basse ; puis, soudain, tout s'élève. Quelques vitraux laissent filtrer quelques signes colorés.

Bidarray, église Notre Dame de l'Assomption, intérieur (64)           Bidarray, église Notre Dame de l'Assomption, intérieur, vitrail

Je ressors pour prendre le chemin des crêtes d'Iparla.

La randonnée commence par quelques pas sur le beau goudron noir d'une petite route en impasse montant sur les ultimes hauteurs de Bidarray. Dit comme cela, on pourrait se dire que ce n'est pas très agréable. Et pourtant. Le long de cette petite route, dans les jardins des belles villas et maisons basques, les premiers signes du printemps sont apparus. Les arbres ont alors des allures de feux d'artifices naturels.

A) Bidarray, en route pour l'Iparla, printemps (64)           A) Bidarray, en route pour l'Iparla, printemps

Une bonne occasion pour réaliser
un beau selfie de printemps.
Jénorme au printemps


La route poursuit son ascension. Moi aussi, du coup. Un premier embranchement. Le GR10, que je dois rejoindre pour atteindre le sommet du pic d'Iparla, est bien indiqué. Balisage rouge et blanc, comme un sens interdit. J'entre dans une zone pastorale où il fait bon faire quelques rencontres...

A) Bidarray, en route pour l'Iparla, GR10 (64)            A) Bidarray, en route pour l'Iparla, chiens (64)

Deux chiens égarés sympathiques profitent de la quiétude de l'endroit pour faire leur petit tour.
Un peu plus haut, un peu plus loin, des brebis me rappellent que je suis dans une région pastorale où plusieurs producteurs font de l'élevage et du fromage. ; le fameux fromage appellation Ossau-Iraty.

A) Bidarray, en route pour l'Iparla, brebis (64)

Par contre, je ne comprends pas pourquoi elles s'acclutinent comme ça contre les barbelés alors qu'elles ont un immense champs à brouter derrière elles.

Dans d'autres champs, tout au-dessus de Bidarray,
ou sur les routes...
A) Bidarray, en route pour l'Iparla, brebis sur route (64)

A) Bidarray, en route pour l'Iparla, brebis et église (64)           A) Bidarray, en route pour l'Iparla, brebis

          A) Bidarray, en route pour l'Iparla, ferme et brebis

Après m'être trompé (déjà !) de route... oui ben, il fallait tourner à droite et je suis allé tout droit, du coup j'ai atterri dans la cour d'une ferme où on m'a dit que c'était vers l'autre ferme qu'il fallait aller, voilà. Les pauvres gens doivent en avoir marre d'avoir des randonneurs et des pèlerins venir se perdre dans leur cour. Saches que le nom de la ferme devant laquelle tu dois passer est Urdabordia.
DONC : après m'être trompé de route, je rejoins la cour de la ferme Urdabordia. Juste derrière la grande étable, le GR10 commence. De suite, ça grimpe sec, histoire de se mettre les mollets en forme.

Les paysages changent. Certes, je prends de la hauteur et commence déjàà dominer du regard les maisons éparses de Bidarray, mais l'autre changement intervient également sur le paysage à proximité.

B) Bidarray, en route pour l'Iparla, écobuage (64)

La verdure des champs a disparu. Les arbres printaniers en fleurs aussi. Les cendres et le chardon ont pris possession des lieux. Arbres et terres noircis ; non pas par les réverbérations de la paroi de verre de la Talkie-Walkie (qui se trouve à 1054 kilomètres d'ici), mais par l'écobuage.

B) Bidarray, en route pour l'Iparla, écobuage et GR10 (64)

B) Bidarray, en route pour l'Iparla, vallée et écobuage (64)                B) Bidarray, en route pour l'Iparla, arbre, vallée et écobuage (64)

B) Bidarray, en route pour l'Iparla, sentier, arbres et écobuage (64)Le GR10 se faufile parmi les cendres.
Les arbres étirent leurs longues branches noires mortifères au-dessus de ma tête,
comme pour me menacer ou m'incriminer de ce qu'ils ont subi.
Je me crois dans un film de Tim Burton.
"La représentation de l’arbre hante l’univers de Tim Burton, depuis le court métrage Vincent, où l’arbre mort du générique accompagne le chat noir et le mur, réminiscences d’Edgar Allan Poe, jusqu’à la forêt mouvante, ensorcelante et spectrale de Big Fish, en passant par les troncs d’arbres ouvrant les portes oniriques de nouveaux mondes dans The Nightmare before Christmas. (...)
Dans Sleepy Hollow, la figuration de l’arbre mêle les métaphores et les genres : l’arbre est minéral, sculpture tourmentée dont la contorsion renvoie à la torsion des corps torturés qui peuplent l’univers baroque, dont la poétique s’accorde au vertige des points de vue et à la torsion de la matière. En outre, ses racines ressemblent tantôt à des vagues pétrifiées lorsqu’elles sont au repos, tantôt à des serpents ou des tentacules lorsqu’elles s’animent et se soulèvent pour la sortie du cavalier sans tête : l’arbre devient alors animal fantastique, monstre mythique. (...)"ALICE VINCENS

 

 

Parfois, il n'y a même plus d'arbres.

B) Bidarray, en route pour l'Iparla, écobuage         B) Bidarray, en route pour l'Iparla, écobuage

La question se pose alors : à quoi sert l'écobuage ? est-il nécessaire ? N'y'a-t-il pas d'autres procédés possibles que celui de tout cramer ?
"Pratique agricole ancestrale, le terme écobuage initialement sert à désigner le travail d'arrachage de la végétation et de la couche superficielle de l'humus au moyen d'une "écobue", outil proche de la houe, l'incinération en petits tas de ces éléments puis l'épandage des cendres sur les terrains pour les enrichir en éléments nutritifs. Cette pratique coûteuse en main d'œuvre, a progressivement disparu au profit de la technique qui consiste à brûler directement les végétaux sur pied et qui a cependant conservé l'appellation "d'écobuage".
Cette technique permet d'éliminer les broussailles et les résidus végétaux secs qui occupent l'espace et ralentissent le démarrage des plantes herbacées au printemps. Les cendres générées ont ainsi un effet fertilisant et cette méthode diminue la biomasse disponible en été lors des incendies. Les études existantes indiquent que, bien dosé, l'écobuage a un effet assez neutre sur les sols, la faune et la flore. Occasionnellement, l'effet peut même être positif surtout par la réouverture des milieux qui contribue à la biodiversité.
Malheureusement, si cette pratique est mal utilisée, elle peut dégrader les sols et/ou dégénérer en incendie."AGRITECHNIQUE

Bon, ben écoute... Si tu le dis... C'est étrange... Je n'ai pas l'impression que les arbres apprécient.

Je sors de la petite forêt  -qui n'en est plus vraiment une-  à hauteur des ruines d'une ancienne bergerie.
     C) Bidarray, en route pour l'Iparla, mur et crètes (64)

   J'aperçois au loin (et au haut) l'impressionnante succession de crêtes d'Iparla.
C) Bidarray, en route pour l'Iparla, crètes (64)

Je continue à suivre le petit sentier de couleur ocre quelque peu raviné par les eaux d'un ruisseau éphémère qui serait descendu par ici lors des précédentes pluies. Après ce petit moment de répit au niveau de la grimpette, j'atteins une première borne indiquant que je me trouve au Col de Pagalepoa, à 454 mètres d'altitude. Artzamendi apparaît alors, massive, imposant à ma vue son imposante carcasse paléozozoïque de 926 mètres d'altitude, surmontée des antennes hertziennes et de son radar météo.

D) Iparla, Pagal Epoa, panneau (64)           D) Iparla, Pagal Epoa, vue sur Artzamendi (64)

Une petite montée raide et courte me fait parvenir dans la foulée à la seconde borne du parcours, au col de Bourouzune, 517 mètres d'altitude.
D'un côté, il y a une belle vue sur la vallée de la Nive. De l'autre, c'est une montagne noire, brûlée par l'écobuage, sur laquelle apparaît le sentier menant au col de Lacho (448 m).

E) Iparla, Bourouzune, panneau (64)              E) Iparla, Bourouzune, écobuage, sentier

Je ne m'arrête pas et continue ma progression par le sentier montant sur la gauche. Le tracé est beaucoup moins clair, il se faufile dans les rochers où il faut parfois poser les mains à terre pour pouvoir avancer.
La montée est raide, mais lorsque je me retourne, je découvre une très belle vue sur le mont Harriondi au premier plan, derrière lequel se cachent les maisons de Bidarray.

F) Iparla, début de crète (64)

Le nom de Bidarray signifierait "chemin dans les épineux", mais ce que je constate pour le moment, c'est surtout cet éparpillement de fermes et de bergeries traditionnelles du XVIIème siècle. Mille fois reblanchies à la chaux, soulignées d'un long balcon où l'onfaisait sécher autrefois le grain, elles sont rehaussées aux ouvertures d'encadrement de grès rose sur lesquelles le propriétaire a gravé sa "signature". Bon, d'ici, c'est vrai : on ne voit pas trop ce genre de "détails".

Sur ma gauche, ce n'est pas un crop circle,
mais les ruines d'un ancien enclos posés sur la pente.
F) Iparla, vue sur la vallée et ruines (64)

La vue commence àêtre vertigineuse sur la vallée de la Nive. Un dernier passage étroit à flanc de falaise guidé par une épaisse élingue permet d'évoluer en sécurité. Elle permet également de rejoindre un beau et grand plateau herbeux.

F) Iparla, passage étroit (64)

G) Iparla, arrivée sur le plateau herbeux (64)

Grand espace ! Immense ! C'est fascinant d'avoir emprunté ces petits sentiers étroites et vertigineux pour finalement arriver ici.
La progression est maintenant plus rapide puisque la pente est beaucoup plus douce. Soulagement. Regards à droite, à gauche sur quelques baignoires posées de ci de là, servant d'abreuvoir pour les animaux en liberté sur cet immense plateau quelque peu incliné. Pour un peu, on se croirait dans un magasin Aubade. J'exagère.
C'est ici qu'ont été enregistrées les images du reportage sur le Txalaparta par France 3.

Intrigant, non ? Qu'est-ce que c'est que cette étrangeté ? Le Txalaparta ? Est-ce un animal exotique ? Un Paon ? Ou une région d'Argentine ?
Oh que non !
Le Txalaparta est un instrument intimement lié à la vie rurale, au travail des champs, à l'élevage.
"Il adopte généralement la description suivante : deux paniers renversés, ou des chaises ou bancs servent d'appuis. Dessus sont posés soit des feuilles de maïs, ou des vieux sacs, des peaux, etc...qui servent d'isolant entre les planches et les appuis. Par dessus et horizontalement  une planche de bois est posée.
Ses dimensions sont approximativement de 2 mètres de long, vingt centimètres de large et six centimètres d'épaisseur. La planche est posée sur les appuis en laissant dépasser environ 1/5ème de la longueur. Quatre bâtons (makilak) sont utilisés pour frapper la planche, leur longueur et leur grosseur changent selon les habitudes des joueurs. Les bâtons employés par les Zuaznabar de Lasarte sont de 52 centimètres de long, ceux employés par les frères Goikoetxea d'Astigarraga sont de 60 centimètres de long et ceux utilisés aux fermes de Billandegi, 88 centimètres. Les bâtons, sont de forme tronco-coniques. La txalaparta est joué par 2 musiciens. Chaque joueur tient un bâton avec chaque main, en position verticale, et s'en sert pour frapper différentes parties de la planche, de haut en bas et chacun à son tour. (...)"EKE ICB

Imaginons que ce soient les Tambours du Bronx qui viennent sur les hauteurs des crêtes d'Iparla pour faire quelques répétitions...

Qu'en penseraient les animaux sauvages présents ? Que se passeraient-ils dans leurs têtes ? Seraient-ils intrigués et se rapprocheraient-ils des musiciens ? Ou prendraient-ils la fuite pour se jeter du haut des falaises ?

Et puisque nous parlons d'animaux, les voici !
Pottoks, chevaux sauvages et brebis se partagent la belle herbe grasse.

G) Iparla, le grand plateau herbeux, brebis (64)

G) Iparla, le grand plateau herbeux, pottoks           G) Iparla, le grand plateau herbeux, pottoks

G) Iparla, le grand plateau herbeux, pottoks (64)            G) Iparla, le grand plateau herbeux, pottok (64)

G) Iparla, le grand plateau herbeux, vue de haut (64)

Je passe à hauteur d'un petit point d'eau derrière lequel se trouve une croix de grès rose faisant face à Artzamendi. Celle-ci nous rappelle qu'un certain Jean Rouy est tombé en ces lieux. Mais les gravures se sont un peu effacées et il est difficile d'en savoir plus.

G) Iparla, le grand plateau herbeux, mare (64)                G) Iparla, le grand plateau herbeux, croix et Artzamendi (64)

Je traverse le grand plateau herbeux.
Parfois, des ossements jonchent le sol...
G) Iparla, le grand plateau herbeux, dents (64)

 

À ma droite,
Artzamendi, les penas d'Itsusi et la vallée inhabitée de l'Urrizate...

G) Iparla, le grand plateau herbeux, Artzamendi et montagnes(64)


À ma gauche,
la vallée de la Nive...
G) Iparla, vue sur la vallée de la Nive et écobuage (64)

...et les crêtes vertigineuses d'Iparla.
G) Iparla, le grand plateau herbeux, vue sur les crètes de profil (64)

 

En longeant la corniche, je découvre une vue magnifique sur la vallée de la Nive. Il faut tout de même se méfier des failles, profondes et étroites crevasses.

H) Iparla, crètes d'Iparla, faille (64)

H) Iparla, crètes d'Iparla, faille

 

J'arrive maintenant à hauteur du col d'Iparla (1025m), reconnaissable à la borne frontière 90 et à la présence d'une croix funéraire noire.

H) Iparla, crètes d'Iparla et borne frontière (64)             H) Iparla, crètes d'Iparla, écobuage et croix (64)

Cette croix a étéérigée ici à la mémoire de Jean-Baptiste Celhay, décédé le 4 juillet 1948 dans sa trentième année. Quant à la borne frontière 90, elle marque le passage de la randonnée et du sentier de la France à l'Espagne.
C'est également ici que l'on rejoint un autre sentier de randonnée pour le pic d'Iparla. Celui-ci part de la vallée, de Gastigarlépoa ou de Bastida (ferme Bordazar).

H) Iparla, crètes nord d'Iparla et sentier (64)               H) Iparla, crètes d'Iparla et écobuage

Là aussi, il y a eu écobuage.
Mais la nature reprend peu à peu ses droits.
I) Iparla, fleur sur écobuage (64)

 

D'ici, il y a encore quelques 15 minutes de marche pour atteindre le pic d'Iparla.
Une première petite montée assez raide à travers les rochers ouvre cette fin de randonnée. Lorsque je me retourne, la vue est magnifique sur les crêtes et le grand plateau herbeux.

H) Iparla, crètes d'Iparla et Mont Baygoura (64)

H) Iparla, crètes d'Iparla, à flanc de falaise (64)

H) Iparla, début des crètes d'Iparla (64)

Une fois cette dernière raide montée, j'atteins un petit plateau herbeux. Au bout de celui-ci, je distingue une sorte de borne blanche.

C'est ici le pic d'Iparla.
J) Iparla, pic d'Iparla (64)

1044 mètres d'altitude. Le pic d'Iparla est reconnaissable à cette sorte de colonne en béton blanc, accompagnée d'une boite en fer pour les épreuves de trials.
Il n'y a plus qu'à profiter du sublime panorama à 360°.

Droit devant, à l'Est, la chaîne des Pyrénées apparaît. Le pic d'Orhy, plus haut sommet basque, exhibe fièrement son sommet enneigé culminant à 2017 mètres d'altitude.

J) Iparla, pic d'Iparla, panorama (64)

Quelques vautours tournoient dans le ciel ou à hauteur des crêtes, jouant avec les courants.

K) Iparla, pic d'Iparla, vautour (64)

Les crêtes d'Iparla s'étendent sur 2,3 kilomètres, du nord au sud.
Je vais faire un petit tour sur la crête située au sud et qui porte le nom rigolo de pic de Toutoulia. Là aussi, la vue est impressionnante sur l'aplomb des falaises.

K) Iparla, pic d'Iparla, vue sur les crètes sud

Au nord, ce n'est pas les Corons, mais le pic d'Iparla, vue de profil avec ce vide devant lui.

K) Iparla, pic d'Iparla, vue de profil (64)

Allez, il n'est pas loin de je-ne-sais-pas-quelle-heure ; autrement dit l'heure de boire l'apéro.
Je retourne au pic d'Iparla pour m'asseoir et pique-niquer devant le panorama. Quand je reviens, ô surprise !...

Santé !

Jénorme boit une bonne bière au pic d'Iparla (64)

 

 

 

 

 

 

 

 

Sauveterre-de-Béarn, le sentier des poètes (64)

$
0
0

Le sentier des poètes de Sauveterre-de-Béarn. Des images se pressent alors dans mon esprit quant à l'évocation de ce lieu. Poète, sentier, Sauveterre, Béarn, de. Qu'allais-je y trouver ? Des poèmes ? Des fleurs ? Un lieu isolé propre à la contemplation en rimes ? Des gens qui vendent des trucs bio ?
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Cette nuit, j'ai fait un rêve.
Nous marchions sur une plage un peu comme celle-ci... ah non, ça, c'est Joe Dassin.
Nous marchions le long d'une route avec quelques amis dans une ville du sud-ouest de prime abord inconnu, comme les villes le sont toutes dans les rêves inoppinés, quand soudain, ne voilà-t-il pas.... Pardon, l'habitude.
Quand soudain une voiture déboule d'on-ne-sait-où pour louper un virage et passer au-dessus d'un pont afin d'aller s'enfoncer dans les eaux devenues glacées de la rivière passant en dessous. Avec les amis présents, nous regardons le triste spectacle de cette voiture s'enfonçant dans la glace immobile, figée. Il s'agissait d'une 205, couleur beige. Cela n'a peut être pas d'importance, mais la marque était là.
"Qu'est-ce qu'on fait ?", lance un d'entre nous.
"On ne va risquer de plonger dans les eaux glacées pour sauver le conducteur, nous risquons également de tous y rester. Six morts pour secourir une personne, c'est beaucoup trop.", répond un autre.
Soudain... Oui, il y a beaucoup de soudaineté dans les rêves... L'eau glacée disparaît pour laisser apparaître l'arrière de la voiture. Nous décidons alors d'intervenir en allant sauver la personne bloquer. Nous arrivons à hauteur du véhicule et nous faisons sortir la personne par le coffre arrière. Nous le ramenons sur la berge. Il nous remercie vivement, puis nous annonce qu'il est djihadiste. Nous restons coi. Du coup, il nous offre une photo dédicacée de lui...
Là-dessus, je me réveille.

Putain ! C'est zarb, non. Je ne sais pas ce qu'en penserait Freud, mais le trouble est là.
Et ce questionnement : pour ou contre sauver un djihadiste de la noyade ? C'est un être humain, non ? Peut être serait-ce le prochain sujet du bac de philosophie...

 

C'est donc avec ce rêve dans la tête que je me suis réveillé par ce beau matin de mai où les fleurs volent au vent, Où les fleurs volent au vent si jolie mignonne,
Où les fleurs volent au vent si mignonnement et gangnagni, et gnagnagna. C'est quoi la suite déjà ?
♫ "Le fils du roi s’en va, s’en va les ramassant (x2), S’en va les ramassant si jolie mignonne, S’en va les ramassant si mignonnement.
Il en ramasse tant qu’il en remplit ses gants (x2), Qu’il en remplit ses gants si jolie mignonne, Qu’il en remplit ses gants si mignonnement. ♫
Il les porte à sa mie pour lui faire un présent (x2), ♫ Il les porte à sa mie si jolie mignonne, Il les porte à sa mie si mignonnement.
Prenez, prenez, dit-il, prenez voici mes gants (x2), Prenez, prenez ces gants, si jolie mignonne, Prenez, prenez ces gants, si mignonnement.♫
♫ Vous ne les mettrez guère que quatre fois par an (x2), Que quatre fois par an si jolie mignonne, Que quatre fois par an si mignonnement.
À Pâques, à la Toussaint, Noël et la Saint-Jean (x2), Noël et la Saint-Jean, si jolie mignonne, Noël et la Saint-Jean si mignonnement." ♫

Ehla, c'est quoi ces conneries ? Mais qu'est-ce qui est passé par la tête de l'auteur de cette comptine pour écrire de telles paroles ? A quoi pensait-il ? A quoi avait-il rêvé ? J'ai cherché partout l'auteur de ces rimes, mais je n'ai rien trouvé.

BREF : c'est avec ce rêve étrange dans la tête que je me suis réveillé par ce beau matin de mai. Inconsciemment, certaines images du lieu me restaient en tête. Ce pont, cette rivière dans laquelle se jetait la 205 beige me faisait penser au pont de Sauveterre-de-Béarn.
Ni une, ni deux, ni trois, ni rien du tout, je décidais d'appeler Maître Arnaud pour lui demander si cela ne lui dirait pas d'aller faire un tour à Sauveterre-de-Béarn, histoire de voir si les fleurs volent au vent si mignonnement... euh qu'est-ce que j'raconte ?!... histoire de voir si, si, si... je sais pas.
J'appelle Maître Arnaud.
JENORME :"- As-tu ?"
"As-tu" veut dire "Comment vas-tu ?", mais on supprime le "Comment" pour aller plus vite sachant que, de toute façon, nous n'écoutons pas la réponse.
MAÎTRE ARNAUD :"- Ça va, tranquille..."
Réponse automatique à laquelle il faut de suite ajouter...
JENORME :"-Eh oui, c'est le sud-ouest ici."
Tu vois : tout ceci fonctionne tel un code. C'est un peu comme le coup de la blanquette dans "OSS 117".

JENORME :"- Dis don', comme ça pour rien, ça te dirait pas d'aller à Sauveterre-de-Béarn pour voir si tout est bien en place là-bas ?"
MAÎTRE ARNAUD :"- Boh... Ça te dirait pas plutôt d'aller àBIP voir si Murray Head a repeint son portail ?"

Alors... Bon... ici, comme tu peux le voir, chère lectrice, cher lecteur, il y a plusieurs codes.
1) Le BIP est là pour masquer le nom du village où habite Murray Head afin qu'il ne soit pas embêté par ses fans.
2) Tu ne sais pas qui est Murray Head ? Ben, eh, enfin ?! Mais t'es né quand ? Murray Head quoi ?! Say It Ain't So, quoi ?! Et puis, bien sûr, le fameux "One night in Bangkok" !!! Chanson sortie en 1984 ! Première dans plusieurs charts mondiaux, dont la Belgique, l'Allemagne, l'Australie, l'Afrique du sud, le Canada... Ben ouais, eh oh !
3) Quand Maître Arnaud cite le nom de Murray Head dans une phrase en réponse à une question, cela veut dire equ'il n'est pas bien emballé par la proposition. C'est alors qu'il faut insister en trouvant une idée originale.

JENORME :"- On pourra aller boire une bière belge au bar panoramique."
MAÎTRE ARNAUD :"- Ok, et puis Nisca pourra aller courir dans cet endroit qu'elle adore et qui s'appelle l'île des poètes."

Eh bien là, pour le coup, je n'ai pas suivi. Y'a t-il un code ou pas ?
1) Bon, Nisca, OK, je sais qui c'est puisqu'il s'agit de la chienne de Maître Arnaud.
NiscaNisca blue Steel

2) Mais l'île des poètes ?... À Sauveterre-de-Béarn... Un village à la frontière du Béarn... Une île... Des poètes... Qu'y-a-t-il sur cette île ? Qui vit sur cette île ? Qui est venu sur cette île ? Est-elle si inspirante pour que des poètes soient venus s'y échouer ? Et qui sont ces poètes ? Sont-ils encore en vie ? Vivent-ils en ermite ? Peut-on leur jeter du pain ou des cacahuètes ?

Tout ceci était bien intrigant. Il n'y avait plus un instant à perdre.
Je mets mon blouson de mai où les fleurs volent au vent, je sors, je rejoins la voiture, je monte dedans, je démarre, je passe la marche arrière... Oui bon, on va passer sur les détails... et après avoir traversé des villes et villages aussi variés que Briscous, Bardos, Bidache... Tiens, c'est bizarre : toutes ces villes commencent par un B. C'est un code ? Y'a un truc que l'on veut me dire ? Came, Escos, Abitain, Athos-Aspis et et et et Sauveterre-de-Béarn. C'est ici que je retrouve Maître Arnaud et Nisca, ou l'inverse.

Pour se rendre sur l'île des Poètes... Alors, bon, déjà, il y a une erreur : cela ne s'appelle pas l'île des Poètes, mais l'île de la Glère.
Aaaaaahhhh ben ouais, mais c'est pas pareil ! Poètes, Glère... Hein, hein... Tu peux chercher longtemps sinon. Imagines : t'arrives à Sauveterre-de-Béarn et tu demandes aux autochtones;
TOI :"- Pardon, je cherche l'île des Poètes ?
AUTOCHTONE :"- Ah, je ne connais pas."
Eh ouais, chaque mot à son importance. Par exemple, pour cette annonce du Bon coin, il n'est pas sûr que tout le monde aurait compris ce que cette personne voulait vendre s'il n'y avait pas une photo jointe au texte...
                                                   les mots

Autre exemple de l'importance des mots et des noms avec cette réflexion...
                                                   les mots

Eh oui, il faut penser à tout cela. Chaque chose à sa place et les vaches seront bien gardées.

DONC : pour se rendre sur l'île de la Glère... Aah, déjà, ça sonne moins bien. Glère, glaire. La poésie s'en est un peu t'allée, comme dirait John Malkolinge.

DONC pour se rendre sur l'île de la Glère, il faut aller dans le bas de Sauveterre-de-Béarn, là où coule le gave d'Oloron ; et plus précisément là où, tout à coup, il se coupe en deux pour former un îlot de terre.

plan sauveterre

Une fois la voiture posée devant l'entrée du camping du gave, tu n'es pas obligé de louer un mobil-homependant une semaine pour te rendre sur l'île tant convoitée. Il y a un petit sentier de traverse qui s'est frayé un passage entre les bord du gave et le camping. Celui-ci te conduit sur un pont métallique enjambant la rivière pour te permettre d'atteindre les rives de l'île de la Glère. Et c'set sur cette île que se trouve le fameux sentier des Poètes... Enfin fameux, on va voir. Toujours est-il que Nisca, elle, une fois lâchée, est déjà partie à toute berzingue respirer l'air poétique de l'endroit.

En ce qui me concerne, quand on me parle "Poésie, poètes, poèmes, tout ça", dans un premier temps, je repense à ce poème que j'avais écrit quand j'étais au CE2. J'étais alors à Nevers, à l'école Georges Guynemer, du nom de ce célèbre aviateur, mort au combat à Poelkapelle (Belgique) le 11 septembre 1917 dans sa vingt-deuxième année. Sa devise était "Faire face". Bon ben, voilà.
J'étais donc au CE2 à Nevers, dans l'école primaire Georges Guynemer. Mon institutrice s'appellait Mme Vaugirard. Elle avait étéétonné en début d'année lors du remplissage des demi-feuilles sur lesquelles tu écris tes nom, prénom, date de naissance, sport pratiqué... que je répondes "vétérinaire"à la question "Métier souhaité".
Mme VAUGIRARD :"- Ah, c'est original. D'habitude, c'est pompier ou gendarme."
Et puis les mois ont passé, et en avril, il nous était demandé d'écrire un poème pour la fête de l'école. Chaque élève en écrit un, ou presque. Moi, devant l'éclosion des fleurs de printemps, je décidais d'écrire un poème sur l'automne. Bon... je sais pas pourquoi... Les feuilles mortes qui tombent m'inspiraient plus que les fleurs écloses, peut être... Toujours est-il que ce poème fut retenu pour que je le lise sur scène pour la fête de l'école. Je ne me souviens plus trop de quoi ça parlait ormis des feuilles oranges, des arbres jaunes et du vent qui souffle.

Bon... euh... de quoi on parlait déjà ?
Ah oui, poème, île de la Glère, sentier des poètes.
Dans un second temps, quand on me parle "Poésie, poètes, poèmes, tout ça", plusieurs images me viennent en tête, comme ces changements de temps utilisés parfois par les poètes pour donner de l'éclat à leurs rimes et leurs propos. Je trouve cela un peu ronflant, et si ça ne tenait qu'à moi, je proposerais...

ls mots

Dans un troisième temps, quand on me parle "Poésie, poètes, poèmes, tout ça", une image me vient en tête. Une sorte de truc décalé, pas vraiment beau, pas vraiment cohérent... Un peu comme le rêve que j'ai fait cette nuit et qui, finalement, m'a conduit jusqu'ici aujourd'hui. Tu vois, le genre de truc un peu comme ça...

poète

Et puis... et puis... Dans un quatrième temps, ce premier week-end de mai est aussi le premier week-end sans Jean-Pierre Marielle... Ben oui... Je l'aimais bien Jean-Pierre Marielle... Cette voix grave, cette façon de faire surgir la poésie au détour d'un mot, d'une phrase, d'un dialogue, d'une rencontre. A-t-on envie de "Dénoncer son porc" quand on regarde et que l'on écoute ces mots prononcés par Marielle lors de cet extrait des "Galettes de Pont-Aven" ?

Oui alors, je te vois venir avec tes grand s sabots sur tes grands chevaux. Tu vas me dire :
TOI :"- Oh eh putain, arrêtez de rendre hommage à Jean-Pierre Marielle en ne citant que "Les galettes de Pont-Aven" ?! Il a fait tant d'autres films, différents, exotiques, originaux !"
MOI :"- Oui, tu as raison. Plus de 100 films à son actif, le gars ! Et sans parler de la pub pour le calvados Père Magloire !
Citons... Putain, y'a une belle cinématographie... Ah non, si j'en choisis un, j'en oublie d'autres. Non, vas voir toi même en cliquant ici : Filmographie de Jean-Pierre Marielle."

Et finalement, par ces différents exemples, qu'est-ce que la poésie, hein ? Eh, oh hein, gamin ?! C'est quoi la poésie ? Du beau, du mignon, du bien parlé, du bien pensant, de la sonorité, de l'interprétation, de la devination, de l'invention, de la sonorité, du romantisme, de la dépression, de la couleur sur du noir et blanc ou l'inverse ? Hein ? Ou simplement une appréciation personnelle ? Des mots qui touchent à une période donnée, à un instant T ou un moment I ? La poésie est-elle universelle ? A-t-elle des codes ? Faut-il obligatoirement parler en rimes ou la poésie se manifeste-t-elle aussi au détour d'une phrase, d'un dialogue, d'une image, d'une bière... oui, non, ça, je dis ça parce que j'écris ces mots en direct, mais je commence à avoir soif, donc excuse-moi pour ce petit moment de coupe mais je vais aller me chercher une petite bière...

En attendant, je te propose de partager cette annonce via tes réseaux sociaux, facebook,tweeter, snapchat, instagram, picépicécolégram afin que l'on en finisse avec cette histoire...

doudou

 

Voilà.
Alors, où en étions-nous ?

Rêve, djihadsite, photo dédicacée, Murray Head, Sauveterre-de-Béarn, Nisca, Maître Arnaud, blanquette de veau, île, poésie, Jean-Pierre Marielle, bière, doudou. OK, super, bravo !

Nous voici, Nisca, Maître Arnaud et moi-même à l'entrée du sentier des poètes qui se trouve sur l'île de la Glère à Sauveterre-de-Béarn.
Eh ouais. Ben tiens. Hop.

Alors, bon, bien sûr, à quoi s'attendre ? Quel va être la teneur de ce sentier ? Y'aura-t-il des parfums ? Y'aura-t-il des intervenants ici et là qui viendront tour à tour narguer nos oreilles à coups de rimes de bons aloi ou autres mots bien pensants offrant ondes et méditations à nos esprits alertes en cette nature verdoyante de début de printemps aux saveurs multiples de... OOOH TA GUEULE !!!!!!

Nous passons sur la passerelle enjambant le Gave d'Oloron. Nous sommes à présent sur l'île de la Glère. La météo est la même que sur le continent. Nous avançons. Très vite, un panneau nous rappelle que nous sommes ici.

carte
Putain, les nouvelles vont vite !

Et c'est parti pour la grande aventure !
Mais attention, ici, nous sommes ici, mais nous sommes surtout ici dans le Béarn, et le Béarn n'est pas une région comme les autres.
Au cours de mes quelques périples dans ces contrées, j'ai pu constater quelques originalités pas banales. Oui, le Béarn est surréaliste, le Béarn est joueur, le Béarn est rigolo, le Béarn aime surprendre, étonner.
Des exemples ? Fastoche !

LAAS
laas
          laas
Sa frontière, sa douane, son centre du monde

            OGENNE-CAMPTORT
Ogenne-Camptort
                                      Sa table d'orientation

SALIES-DE-BEARN                   
salies de béarn

Son sanglier ensalé                                        

                              NAVARRENX
navarrenx

                             Son rond-point

SAUVAGNON                         
Béarn

Sa machine à tracer                                               

 

BON, EH, OH !
ON SE LANCE
SUR CE SENTIER
DES POÈTES
OU BIEN ?

Mais oui, bien sûr, on n'est pas venu ici pour semer de la terre comme on dit dans la Nièvre. De la Sauveterre même, devrait-on dire, hein ? Ah, ah, ah ! Bon ok, on y va. Mais je t'aurais prévenu : les Béarnais ne font rien comme les autres : et s'ils se disent "Sentier des poètes sur l'île de la Glère", c'est forcément qu'il va y avoir un truc inadéquate, ou inopportun , ou surréaliste.

Nous commençons la balade en nous postant devant un panneau qui nous explique l'Histoire du Gave, l'Histoire de l'île, sa formation, sa faune, sa flore, ses espoirs, ses déceptions, sa musique préférée, ce qu'elle veut faire plus tard... Mais qu'est-ce que je dis ?
Nous avançons sur un sentier étroit. Le Gave à nos côtés écoule ses eaux rapides. On entend à peine les oiseaux avec ce tohu-bohu aquatique. Les arbres exposent leurs feuilles déjà bien vertes. Quand soudain... Une poubelle ! Une belle poubelle, de belle facture, boisée, bien encerclée, avec une fermeture solide et utile. Et sur cette poubelle... un poème.

IMG_20190413_162507

Un poème de Pierre Marbeuf, poète baroque du XVIIème siècle, néà Sahurs. Donc rien à voir avec Sauveterre-de-Béarn. Je veux dire par là qu'il n'est pas né ici, en Béarn. On aurait pu penser que le sentier des poètes aurait été un recueil de poèmes de poètes locaux. Mais non. Enfin, apparemment, avec ce premier extrait, cela ne semble pas être le cas.

Nous continuons d'avancer tranquillement. Nisca fait des allers-retours, comme seuls les chiens savent les faire. On l'appelle, elle arrive. Elle nous regarde, puis s'enfonce dans un fourré avant de ressortir quelques minutes plus tard d'une lointaine distance. C'est un peu surréaliste aussi.

Mais, là, attention,
STOP CONTEMPLATION
IMG_20190413_151045

Étonnante nature. Regarde qui poursuit son existence alors que ses racines semblent si éloignées de la terre nourricière.

MAIS HOP,
SUR NOTRE GAUCHE,
UNE ÉTRANGETÉ !
IMG_20190413_151129

Comment cet empilement de pierres tient-il en suspend ? Les cailloux sont-ils collés les uns aux autres ? Pourquoi avoir fait cela ? Et pourquoi ici ? Cela me fait penser à cette information tombée hier, en direct de Dunbar en Écosse où eut lieu le premier championnat d'Europe d'empillement de pierres...

championnat

Ça fait du bien au moral une bonne nouvelle comme celle-ci dans ce monde dévasté par les épidémies, les incendies, les luttes, les combats, les maladies,...

 

MAIS OH QUE NE VOIT-ON PAS DERRIÈRE NOUS
FACE À CE GAVE ET CETTE PLAGE DE GALETS ?
IMG_20190413_162638

Oui, c'est bien une nouvelle poubelle avec un nouveau poème dessus. Cette fois, ce sont des mots d'Edmond Rostand qui sont mis à l'honneur sur ce récipient servant à récolter les déchets (oui, ben j'ai pas trouvé de synonyme plus court au mot "Poubelle" afin d'éviter une répétition). Edmond Rostand, oui, bien sûr, tout le monde connaît son oeuvre la plus connue... n'est-ce pas... "Cyrano de Bergerac". Ici, quelques mots simples : "Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles." Bon, Ok, très bien. J'ai pas tout compris, mais d'accord.

Continuons d'avancer, d'errer sur ce beau petit sentier bucolique. Quelques mètres à peine plus loin, un panneau avec des pierres dessus...

IMG_20190413_151308

 ...et juste derrière... suspense... Eh oui, une poubelle !

IMG_20190413_162600

Alors qui don' qu'c'est c'coup-ci ? Eh bien, Mesdames, Messieurs, ce sont les mots d'Aragon qui sont venus se poser sur cette nouvelle poubelle bien mise en valeur par la verdure ambiante de cette herbe grasse et fraîche sur laquelle, peut être, aimeraient à paître quelques troupeaux de brebis ou autres vaches pourquoi pas limousines qui possèdent de ces regards envoûtants survenant du fin fond de leur iris noir contrastant aisément avec le beau poil marron luisant de leur corps ensorcelant.
Oulalalala, ça commence à me monter au cerveau ce sentier des poètes là ?!
Que nous dit Aragon ? Louis de son prénom, né  le 3 octobre 1897 à Paris, puis mort le 24 décembre 1982 à Paris aussi, sans avoir ue le temps d'ouvrir ses cadeaux. Animateur du dadaisme et du surréalisme avec quelques-uns de ses collègues (Breton, Tzara, Eluard, Soupault,...) avant de s'en dégager en 1931 afin de se concentrer sur des activités communistes, Louis Aragon  nous livre ses quelques vers tirés du poème "Les yeux d'Elsa" :
"Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire, J'ai vu tous les soleils y venir se mirer, S'y jeter à mourir tous les désespérés, Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire."
Bien sûr, quand Louis nous parle des Yeux d'Elsa, il s'agit d'Elsa Triollet qu'il a rencontré en 1928 au Café La Coupole, à MontparnasseIl devient l'homme de sa vie, celui par qui elle peut enfin s'enraciner dans la société française. Elle devient sa muse.

C'est en relevant la tête de la poubelle que nous pouvons à présent remarquer une magnifique vue sur les hauts de Sauveterre.

Sauveterre-de-Béarn, vue du sentier des poètes (64)

L'église Saint-André exhibe fièrement ses tuiles rouges, son clocher quadrangulaire et sa façade blanche fortifiée. Bâtie entre les XIIème et XIIIème siècles, elle mélange allègrement styles roman et gothique. À ses côtés, grise et austère, c'est la tour Monréal. Rien à voir avec la ville canadienne de tabernacle de tabernacle ou avec la chanson de Robert Charlebois v'là t'y pas d'non d'là.Et tout de suite, pour fêter ça, des chiffres !
La tour Monréal de Sauveterre-de-Béarn, c'est une construction datant des XIIème et XIIIème siècles. Aussi ! Haute de 37 mètres sur sa partie sud, cette tour rectangulaire fait 10,5 mètres de largeur et 14,8 mètres de profondeur. Ses murs ont une épaisseur d'environ 90 cm, sauf à la base de la tour où l'épaisseur du mur est renforcée. Voilà pour les chiffres ! Elle participa largement à la défense de la ville lors du siège des impériaux de Charles Quint, mais là n'est pas le sujet. Nous sommes sur le sentier des poètes et je n'ai aucune envie de parler guerre-religions et tout ça. La Tour Monréal me donne d'avanatge envie de parler du Québec et de ses expressions parfois poétiques, justement.
Alors, des expressions québécoises ? OK, d'ac, pas de problème !

LE SAVAIS-TU
Avoir la danse de Saint-Guy = avoir la bougeotte
Tu branles dans le manche = Tu n'arrives pas à prendre une décision
Ambitionner su'l'pain béni = abuser d'une situation avantageuse
Chanter la pomme = Draguer une personne
Se poigner le moine = Ne rien faire
Avoir la chienne veut dire avoir peur

Ah ben tiens, justement, quand on parle de chienne, voici Nisca qui passe devant une nouvelle poubelle poétique...

Sauveterre-De-Béarn, sentier des poètes et Nisca (64)

Eh ben, qu'est-ce qui s'est passé là ? T'as vu Nisca ? On dirait la bête du Gévaudan ou un truc dans le genre. Qui était la bête du Gévaudan, cet animal à l'origine d'une série d'attaques contre des humains survenues entre le 30 juin 1764 et le 19 juin 1767 ? Rumeurs, loup, animal exotique, loup-garou, tueur en série, Xavier Dupont-de-Ligonesse ? Nous ne le saurons jamais, même si après qu'un gros loup fut abattu dans la région par un certain Jean Chastel, plus aucun crime ne fut commis...
Mais quel est donc ce poème écrit sur cette poubelle du Gévaudan ? Ce sont les mots d'Albert Samain qui sont retranscris ici par Les amis du bord du Gave (comme pour tous les autres poèmes présents sur ce sentier).
Albert Samain était un poète symboliste français, néà Lille en 1858 et mort en août 1900 à Magny-Les-Hameaux. Et là, d'emblée, tu me dis : "Mais où se trouve Magny-les-Hameaux ?"
Eh bien, sache que Magny-les-Hameaux est une petite bourgade des Yvelines, située à 27 kilomètres de Paris parce qu'on le sait tous : tout tourne autour de Paris ! Sinon, que te dire de plus sur Magny-les-Hameaux ? Il y a la maison des "Bonheur", siège du service culturel de la commune et lieu dédié aux arts plastiques. Baptisée ainsi car elle a appartenu entre autres à Auguste Bonheur, frère de Rosa Bonheur.
Et là, tu me dis : "Mais qui était Rosa Bonheur ?"
Bonne question, très bien. Alors Rosa Bonheur était une peintre et sculptrice française du XIXème siècle parce qu'on ne va pas à chaque fois citer le jour, le mois, l'année et le;lieu de naissance et de mort ! Elle a mené une vie très libre, ce qui fait d'elle l'une des premières féministes.
BON, on a bien avancé là, mais nous n'avons pas répondu à la question qui ne s'est posée concernant Albert Samain.

MAIS, AH, TROP TARD,
NOUS VOICI DÉJÀ
À LA POUBELLE SUIVANTE !
Sauveterre-De-Béarn, sentier des poètes (64)

Alors là, attention, parce que le poète représenté ici par quelques vers n'est pas l'un des moindres. On peut même dire que c'est un peu la crème de la crème de la poésie. Généralement, dans les forums ou autres discussions bien engagées poésies, on n'hésite pas le citer à tout-va en disant "Ah oui, mais si BIPétait là, il aurait pu dire..."
Alors qui est ce poète ? Hein ? Mais non, c'set pas Murray Head ! Pourquoi tu dis Murray Head ? Aaaah parce qu'il y a un BIP de censure. Oui, mais non, ça n'a rien à voir. Tout à l'heure, c'était pour masquer le nom du village où réside le chanteur anglais. Là, le BIP cache le nom du poète maintenant à l'honneur. Et il s'agit de... oui, ben, je sais, tu as pu lire le nom, c'set écrit en gros !
Oui, il s'agit bel et bien de Rimbaud, Arthur de son prénom. Le gars de Charleville ! L'homme aux semelles de vent ! Le moderne ! Le marginal ! L'écorché ! Le trafiquant d'armes ! On pourrait en parler des heures de cette vie d'Arthur Rimbaud, mais préférons plutôt relire ces quelques mots présents sur le Sentier des poètes : "Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les chemins picoté par les blés, fouler l'herbe menue, rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds."
Et si la poubelle avait été assez haute, peut être aurions-nous eu la suite de ce poème extrait de"Sensations" :
"Je laisserai le vent baigner ma tête nue. Je ne parlerai pas, je ne penserai rien : Mais l'amour infini me montera dans l'âme, Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien, Par la Nature, - heureux comme avec une femme."

Cette balade va bientôt prendre fin. Nous arrivons maintenant à hauteur d'un autre monument de la ville. Il s'agit du pont de la Légende.
Ah, ah, ah ! Que tout ceci est bien mystérieux ! Un pont ! Une légende ? Non ! Pas une légende : LA légende !

Sauveterre-De-Béarn, pont de la Légende (64)

De prime abord, il ne semble pas terminé puisque le principe d'un pont, à la base, c'est de passer d'une rive à une autre. ici, le pont de la Légende s'arrete en plein milieu du Gave. Peut être est-ce le pont d'Avignon et que, finalement, le pont d'Avignon ne se trouve pas en Avignon, mais à Sauveterre-de-Béarn. Mais alors pourquoi ne pas avoir appelé le pont d'Avignon le pont -de Sauveterre-de-Béarn ? Peut être parce qu c'était trop long àécrire ?
Non, bon, oublions toutes ces fabulations et reconcentrons-nous sur la base et l'origine du nom de ce pont qui a l'air bien encré sur ses fondations.
Lisons ce que nous dit David sur un de ces lieux mythiques béarnais.

PONT DE LA LÉGENDE
"(...)Il s'agit de l'un des plus ancien pont du Béarn, dont la construction initiale remonte au XI ou XIIe siècle. Malheureusement, les tumultes du passé dans cette région, nous le rendent en état de ruine partielle.
Ce pont faisait partie à l'époque, d'un ensemble de trois ponts qui formaient le point d'entrée vers la province de Navarre. Ces ponts ont commencéàêtre fortifiés, à partir du XIIIe siècle sous Gaston VII. Au fur et à mesure des siècles, ils ont grandement contribué au rayonnement et à la prospérité de la ville mais aussi la sécurité de la cité.
C'est au XIIIe siècle sous Gaston VII, que ce pont commença àêtre fortifié. L'aspect actuel cassé net, juste après une fortification est liéà une forte crue du gave d'Oloron, il ne fut jamais remis en l'état d'origine."ONVQF

 Ah ! Déjà, nous avons là une explication sur cette impression de pont non fini, comme en Avignon. Mais la Légende, alors David, quelle est-elle ?

"La Légende de ce pont remonte à 1170, lorsque la reine Sancie, accusée d'infanticide, fut condamnée par son propre frère àêtre jetée de ce pont, sous les yeux d'une foule réunie. Une fois sous l'eau, elle fit miraculeuse surface et flotta sur l'eau avant de se poser sur la rive de l'île de la Glère, saine et sauve.(...)"ONVQF

Encore quelques pas avant que la boucle de l'île de la Glère ne soit terminée, comme cette balade sur le sentier des poètes. Mais, AH, dernière poubelle, dernier poème avant la fuite...

Sauveterre-De-Béarn, sentier des poètes

Des mots de Théophile Gautier illustre l'objet.
"Qu'il fait bon ne rien faire, libre de toute affaire, libre de tous soucis, et sur la mousse tendre nonchalamment s'étendre, où demeurer assis,... Et puis s'écouter vivre, et feuilleter un livre... Et rêver au passé en invoquant les ombres.", extrait de Ballade "quand à peine un nuage".

C'est la fin du Sentier des poubelles... des poètes. Ou presque. Suite à ces nombreuses poubelles... à ces nombreux poèmes posés sur des poubelles, ne voilà-t-il pas que ce sont d'autres petits panneaux qui prennent la relève pour nous parler de la nature, de l'environnement et d'Histoire.
C'est au sortir du sentier que je fais cette étonnante rencontre.

Voilà.

 

Un dernier regard sur la belle vue que propose l'île de la Glère sur les hauts de Sauveterre-de-Béarn...

Sauveterre-De-Béarn, pont de la Légende et fils kayac

...et il est grand temps à présent de rejoindre un autre sentier : le sentier de la bière belge.
Pour le retrouver, il suffit de s'aventurer dans la ville, de longer le camping, mais de l'autre côté cette fois-ci, puis de remonter vers le haut de la ville par une petite ruelle, rejoindre la rue Pleguignou, puis la rue des Innocents, puis tourner à droite pour emprunter la rue Léon Bérard et, enfin, rejoindre le sympathique bar-restaurant La Terrasse du Gave.

Nous entrons. Chaleureusement accueilli par le tenancier, nous sommes de suite interpellés par les trois frigos jouxtant le comptoir.

Sauveterre-De-Béarn, la Terrasse du Gave, bières (64)

Une fois le breuvage choisi, nous n'avons plus qu'à poursuivre ce sentier de la bière jusqu'à l'impressionnante terrasse du bar, située tout à fait à l'arrière.

Sauveterre-De-Béarn, apéro depuis la Terrasse du Gave (64)

Devant, une petite bière des Hauts de France... du Nord quoi, qu'est-ce qu'y nous font chier avec leurs hauts-de-France !? Le Nord ! Voilà ! La Chtouille !
Derrière, une vue magnifique sur le gave d'Oloron, le pont de la Légende et les Pyrénées au loin.

 

SANTÉ !

 

 

 

 


Mendionde, église Saint-Cyprien (64)

$
0
0

Pâques est, parait-il, la fête la plus importante du christianisme. Moi, je croyais que c'était Noël, mais bon, tout le monde peut se tromper et en même temps, qu'est-ce que ça peut faire.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Eh oui, Pâques est donc la fête la plus importante du christianisme. Elle commémore la résurrection de Jésus, que le Nouveau Testament situe le surlendemain de la Passion, c'est-à-dire "le troisième jour".Et là, déjà, ça fait beaucoup de choses à tenter de comprendre : résurrection de Jesus, Nouveau Testament, Passion...
Commençons avec :
"Résurrection de Jésus" : Deux jours après sa crucifixion, les Saintes Femmes et notamment Marie de Magdala constatent que la lourde pierre qui fermait le tombeau a été roulée et que le sépulcre est vide. Jésus apparaît ensuite à plusieurs de ses disciples, dont les apôtres.
Et là, s'ajoutent encore des éléments qu'il faut m'expliquer.
Par exemple :
"Marie de Magdala" : Originaire de la ville de Magdala, sur la rive occidentale du lac de Tibériade, Marie de Magdala est la femme la plus présente du Nouveau Testament. L'Évangile de Luc la présente comme la femme que Jésus a délivrée de sept démons.
Et là encore, il faut m'expliquer plusieurs mots et noms.
Par exemple, où se situe :
"Lac de Tibériade" : c'est un lac d'eau douce d'une superficie de 160 kilomètres situé au nord-est d'Israël entre le plateau du Golan et la Galilée. Riche en poissons, il est réputé pour ses tempêtes violentes causées par des différences de températures avec les hauteurs environnantes.
Alors, il faut aussi...
OUI BON, on ne va pas revenir sur tout non plus, bien que le mot Galilée m'interroge.
"Galilée" : La Galilée est un massif montagneux rocailleux du nord d'Israël. Son point culminant est le mont Méron, à plus de 1 200 mètres. C'est à Nazareth en Galilée que le Nouveau Testament situe l'origine de la famille de Jésus.
Ah : le Mont Méron... Non, bon, on arrête !!!
Revenons au début avec le mot crucifixion.
"Crucifixion" : Selon les textes néotestamentaires, Jésus-Christ fut condamnéà mort par le préfet romain Ponce Pilate, et exécuté par le supplice de la croix.
Plusieurs évangiles relatent différemment le portée de croix de Jésus jusqu'au mont Golgotha, lieu de l'exécution. Selon les récits et traditions, il aurait été crucifié avec trois ou quatre clous.
"L'identification des causes de la condamnation de Jésus reste un sujet débattu : les récits évangéliques qui attribuent aux Juifs l'initiative des poursuites et rapportent une condamnation hâtive et une exécution romaines, ont en effet une forte portée théologique, visant notamment à montrer que le procès n'a pas été régulier."WIKIPEDIA

BREF : Pâques commémore la résurrection de Jésus le surlendemain de la crucifixion.
OK, d'accord. Et qu'est-ce qu'il a fait Jésus ce jour là ? Est-il allé rendre visite à ses vieux potes ? A-t-il multiplié les pains ? A-t-il passé sa journée devant la téléà se reposer d'une semaine bien remplie ? Est-il est allé chez Castorama pour profiter des prix chocs de la semaine de l'établi ? Est-il alléà la Foire au jambon de Bayonne ?

AH TIENS !
ON Y VIENT :
JAMBON,
LE MOT EST LÂCHÉ !

Jambon, Bayonne, Foire au jambon de Bayonne ! C'est la fête la plus importante du pays basque. Enfin, l'une des fêtes incontournable du pays basque. Elle semble ouvrir un long défilé d'autres fêtes qui se répandront de mai à octobre dans toute la région. Ah oui, ah oui, c'est comme ça.
La Foire au jambon existe depuis 1462 ; soit la même année où le Portugais Diogo Afonso acheva de découvrir les îles du Cap Vert en débarquant à Sao Vincente. C'est également en 1462, et plus précisément en juin, que Vlad l’Empaleur attaqua le camp turc par surprise pour tenter de s’emparer du sultan. Il devra se replier. L’armée turque marcha alors sur Târgoviște après avoir rencontré une forêt de 10 000 empalés.
Empalés, faire sécher, un peu comme le piment d'Espelette qui sèche sur les façade du village ou un peu comme le jambon de Bayonne qui, pendu au-dessus des étales, s'affine à son rythme. Hein, hein, hein... Oui, la comparaison est un peu fortuite et hasardeuse, mais n'est-ce pas cela la vie aussi, hein ? Des rencontres, des images, des... Ohllalalala, enchaînons, vite !!!!

FLASH INFO
SPÉCIAL JAMBON
écrase jambon

 

Et maintenant : Bertrand Renard avec les chiffres !
2019-1462= 557 ans que cette foire existe, faite de rencontres avec les producteur locaux, de concours du meilleur jambon, de musique traditionnelle, etc. C'est également devenu le premier salon gastronomique de la région... sauf pour les Musulmans.
Je t'avouerai que dans le genre incontournable, je l'ai jusqu'ici très bien contournée cette foire. Bon, il y a quelques années, je m'y étais rendu parce qu'on m'avait dit que l'énorme jambon gonflable situéà l'entrée de la foire s'était dégonflé. Du coup, tu comprends bien que devant une telle info, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller faire quelques photos...

AVANT                                                     APRES
Jambon
           Foire au jambon dégonflé, Bayonne

Le pauvre. On dirait qu'on l'a tué. C'est émouvant. Il aurait voulu que le spectacle continue et puis PFFUIFFF... C'est un coup à te donner envie d'être végétarien ou vegan. D'ailleurs, je me pose cette question : est-ce que des vegans sont venus à cette foire au jambon ?  Et puis, je me pose une autre question, peut être plus perspicace : depuis quand ça existe le jambon de Bayonne ?

OUPS, pardon,
il y a eu une petite erreur de reportage.
Euh... Bon...
Apparemment, nous sommes pas en mesure de montrer
le reportage sur la naissance du jambon de Bayonne,
veuillez nous en excuser.

 

Mais tout de même !
Quand les gens qui ne sont pas du Pays Basque parlent du Pays Basque, ils pensent souvent au jambon de Bayonne... Mais si ! Ils sont là, ils arrivent de Paris ou de Bordeaux, et la première chose qu'ils te disent, c'est "Alors, le jambon de Bayonne, hein !".
Mais quand est arrivée cette spécialité culinaire dans la ville basque ?

foire au jambon"C'est au XIIème siècle que le jambon de Bayonne fait son apparition sur le portail de la cathédrale Sainte-Marie d'Oloron. Les sculptures réalisées représentent des aspects de la cuisine béarnaise, et, entre autres, un sanglier et un cochon abattus et découpés. Plus tard, Rabelais évoque aussi le jambon de Bayonne dans son célèbre Gargantua.
Mais ce n'est qu'au XVIIème siècle que le jambon de Bayonne acquiert ses lettres de noblesse. Il est très souvent comparé au jambon de Mayence. Son appellation recouvre une provenance régionale assez vaste, puisqu'elle désigne une grande partie du Béarn et de la Gascogne. Il devient alors un objet de spéculation et sa préparation se normalise.
L'appellation 'jambon de Bayonne' désigne alors seulement les produits fabriqués au sud de la Gascogne, dans le total respect d'un mode de production exigeant : l'origine des porcs et la qualité du sel devant être conformes à des normes strictes."FUTURASCIENCES

 

Et puis les années ont passé, je n'y suis pas retourné jusqu'à ce samedi dernier. Juste le temps de manger un sandwich au jambon, de faire un tour rapide dans la ville, d'oublier de boire un coup pour récupérer une cup "Foire au jambon" et de faire une photo des façades du quai Augustin Chaho.
Chaque année, un décor différent avec des pancartes reprenant le mot cochon voit le jour aux fenêtres et balcons des appartements. Cette année, c'était sur le thème du cinéma et des films.

Bayonne, foire au jambon 2019

Dès 10 heures, les rues s'emplissent d'odeurs de jambons, de saucisses, de ventrèches, de taloa et autres. Le chapiteau des salaisonniers, le ferme aux animaux, la foire gourmande du carreau des Halles et les différentes buvettes éphémères répandent leurs effluves. Ça tombe bien : la Foire au jambon tombe au moment de la fin du Carême ; cette période de dévotion à Dieu associée à une alternance de jours de jeûne complet et de jours d'abstinence (jours maigres) d'une durée de quarante jours.
À partir de midi, les gens arrivent de partout pour se noyer dans la foule et les odeurs de bouffe. Il est difficile de circuler, même à pied. C'est à ce moment précis que je décide de quitter Bayonne avec une chanson de Ridan dans la tête...

Oui : la folie des grands espaces ! Ne plus s'entasser comme des sardines ! Vivre loin sur la colline !
Mais qu'est-il devenu ce Ridan à qui on doit également "Ulysse" ?
"En juillet 2011, une malformation artério-veineuse cérébrale lui est diagnostiquée, ce qui l'amène à annuler quelques dates, puis à ne plus du tout se produire sur scène. Il l'annonce le 20 septembre 2012 sur sa page Facebook."WIKIPEDIA

Ah ben merde.

Je rejoins la voiture pour partir dans les terres basques. L'objectif premier est de rejoindre Bidarray pour faire quelques photos des falaises d'Iparla vues depuis Bastida, lieu dit situé entre Saint-Etienne-de-Baigorry et Bidarray. C'est de là que part l'une des autres randonnées pour le pic d'Iparla.

C'EST PARTI !

Aux infos radio, on ne parle que de l'incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame à Paris. Je prends les chemins de traverse pour rejoindre Bastida.
Bayonne → Villefranque → Route des Cimes en direction d'Hasparren.
Elle est belle cette route des Cimes, surtout à partir de Villefranque où, tout à coup, les différentes cimes des monts basques apparaissent face à nous, à 240° environ.

Route des Cimes (64)


Route à stratégie historique, elle fut créée le 19 février 1832 pour permettre aux troupes napoléoniennes de rejoindre Saint-Jean-Pied-de-Port pendant la guerre d'Indépendance espagnole. Aux origines, elle partait de Bayonne pour rejoindre Hasparren, numérotée RD22, sur une distance de 25 kilomètres.

AAAAHHHH
LA ROUTE, BORDEL !
De Château-Chinon à l'Île Callot
en passant par Gout-Rossignols,

le plateau de Benou, tout ça...
ainhoa
bordeauxChateau chinongout rossignol
vielle saint girons
ile Callotmaizière
le berry
 sancerguesplateau du benoul'indre

Oui,
elle est belle cette route.
Route des Cimes, virage (64)
               Route des Cimes, panneau (64)

Route des Cimes, vue sur la Pierre-Saint-Martin (64)                Route des Cimes, virages (64)

Parfois, on se croirait dans le jeu d'arcade OutRun... Hein ? Tu connais pas Outrun ?! Ouah c'te honte ?! OutRun, quoi ! La bagnole, le volant, la route, les cheveux au vent !

Outrun"C'était l'année 1986 / Il était un adolescent comme les autres / Rêvant de ses héros et amoureux d'une fille / Mais par une nuit d'orage le long d'une côte déchiquetée / Une voiture rouge mystérieuse vint vers lui / Sa puissance allumant ses yeux rouge sang."
Ces mots sont extraits d'un album composé par Kavinsky, rendant hommage à l'antique jeu de voiture de Sega. Eh ouais ! Kavinsky, Drive !
Pour concevoir ce jeu d'arcade, Yu Suzuki s'est inspiré d'un de ses films fétiches, L'Equipée du Cannonball (1981), road-movie viril sur les routes de l'Amérique, avec une Lamborghini Countach à l'affiche et Roger Moore en guest star.

Le journal LE MONDE a écrit un très bel article sur le sujet.
"(...)Alerté de la relative monotonie des paysages américains, Yu Suzuki s'envole pour un road trip initiatique à travers l'Europe. De Francfort, il rejoint Rome, en passant par la Suisse et la Riviera, au volant d'une BMW. Celle-ci plafonne à 200 km : pas assez rapide pour cet amateur de vitesse. A Monaco, il tombe sur une Ferrari Testarossa. Coup de foudre : avec ou sans l'autorisation de la compagnie italienne, ce sera la voiture au cœur de son jeu.

Out_RunA la tête d'une équipe d'une demi-douzaine de personnes, Yu Suzuki développe ainsi son projet le plus personnel : davantage qu'un jeu de course, un jeu de conduite, véloce, exotique et ensoleillé, sur les routes colorées de l'Europe du Sud, comme il l'explique au site américain Nowgamer :
"Le concept d'OutRun, ce n'était pas de se tirer la bourre comme des malades juste pour finir premier. C'était de promener une jolie femme assise à vos côtés et de conduire dans une voiture de luxe, une seule main sur le volant, finissant premier loin devant – et avec du temps devant vous.".
Vitesse ahurissante pour l'époque, décors variés et ambiance estivale, sentiment de liberté sur les routes à embranchements, et technicité grâce à ses deux vitesses entre lesquelles jongler : à sa sortie, le jeu de Sega s'impose comme une révolution technique à de nombreux égards. Environ 20 000 bornes de jeux – à près de 2 000 dollars l'unité – sont vendues en 1986, plus grand succès en arcade cette année-là.
(...)"
William Audureau pour LE MONDE 

 

J'arrive à présent à cet embranchement marquant la fin de la Route des Cimes.
À gauche, c'est Hasparren. À droite, Cambo-les-Bains.
Pour rejoindre, Bidarray, je prends la direction de Cambo. Quelques kilomètres plus loin, sur ma gauche, un panneau intrigant indique une indication solennelle : Route de Napoléon, Napoléon Bidéa. Quuuooooiiii ? "La route de Napoléon" ??? Sa route à lui !? Qu'est-ce que ça veut dire ? Il n'y avait que lui qui pouvait l'emprunter ? Ou c'est lui qui l'a construite ? Ou c'est la route qui mène chez Napoléon ? Et une fois chez Napoléon, qu'est-ce qu'on fait ? On discute invasion en buvant un kir ou un petit Cognac ? On lance un grand débat sur "pour ou contre les légumes à la foire au jambon de Bayonne" ?
Qu'est-ce que j'raconte ?
Bon, en fait, cela fait des années que je passe à hauteur de ce panneau sans n'avoir jamais emprunté cette route énigmatique.Je me suis même surpris à n'avoir rien à faire ici, mais à y venir quand même rien que pour passer devant ce panneau directionnel.

Allez, c'est décidé : aujourd'hui, j'y vais.

 

Route Napoléon

 

De suite,
on prend de la hauteur.
Route Napoléon (64)

À nouveau, les beaux paysages verdoyants du Pays Basque apparaissent. Monts, champs, bergeries et océan au loin. Quels beaux contrastes, le bleu, le vert, le rouge, le blanc. Et puis, le silence.

Route Napoléon, mont Ursuya

Route Napoléon, vue sur champs (64)

Je croise quelques brebis, avachies à l'ombre d'un arbre situéà côté des barbelés. Je m'arrête à leur hauteur. Elles mâchonnent quelques brins d'herbe en me regardant d'un air hautain, mais interrogatif tout de même.

Route Napoléon, brebis (64)

Je repars. Un peu de façon hasardeuse. Il n'y a plus de panneau "Route de Napoléon". Tu te démerdes ! Croisement ici qui semble mener dans une impasse. Croisement par là qui se termine dans la cour d'une ferme. On monte, on descend. Ce n'est pas désagréable de ne pas savoir où l'on est, ni de savoir où l'on va. Juste le hasard de la route. Il ne l'a jamais fini sa route ce couillon de Napoléon ? Où est-ce qu'il voulait aller ? Pas d'indication.  C'est ni fait, ni à faire. Je roule, j'avance. Tiens, je vais aller à gauche. Tiens, je vais tourner à droite. Et puis, de virages en croisements, je me retrouve dans un petit village ou un lieu-dit nommé Zelhaya. Ici, tout est rouge et blanc. Un panneau directionnel ne m'indique pas la Route de Napoléon, mais la présence d'une "Stèle des évadés de France". Cela m'intrigue. Je prends la direction. Quelques mètres plus tard, j'arrive sur les hauteurs de Zelhaya. Un embranchement propose de continuer sur une route bitumée ou d'emprunter un chemin de randonnée pour atteindre le sommet de ce petit mont basque qu'est d'Urshuya, ou Ursuia, ou Urshuia... Oh putain, quinze orthographes différentes pour le même endroit ?! En tout cas, au centre de cet embranchement, il y a la stèle.

Zelhaya, stèle des évadés de France (64)

Un peu d'histoire, veux-tu.
Dans plusieurs lieux du Pays Basque, mais aussi le long des Pyrénées, de Biarritz à Narbonne (et même jusqu'à Capbreton, Bordeaux et Paris...), on trouve de ces monuments dressés à la mémoire des résistants qui quittèrent la France pour rejoindre l'Armée de la libération via l'Espagne durant la Seconde Guerre mondiale.
Il 'sagisait pour ces femmes et ces hommes de quitter la France collaborationniste et occupée par l'ennemi pour rejoindre une région qui ne l'était pas afin de travailler aux opérations de résistance. Il y eut aussi les évadés qui purent se libérer de la joute nazie pour repartir au combat. Ces stèles rendent aussi hommage aux nombreux passeurs qui ont permis aux résistants et combattants de rejoindre des lieux plus propices au combat contre l'ennemi en les guidant dans les montagnes.
Beaucoup de ces "évadés" furent oubliés des manuels d'histoire. Un bel article leur rend hommage, commençant par ces mots :
"C'est un épisode méconnu de l'histoire de France. Durant la Seconde Guerre Mondiale, 19 000 jeunes Français (hommes et femmes) ont franchi les Pyrénées au risque de leur vie. Ils se sont engagés volontairement dans les Forces françaises combattantes après plusieurs mois d'internement en Espagne dans des geôles sordides. 4 à 5000 d'entre eux s'engagèrent dans la 2ème D.B. ; les autres entrèrent dans tous les corps de l'armée française en formation en Afrique du Nord. Voici l'hisxtoire oubliée des évadés de France."
                                                                                HISTOIRE POUR TOUS : Les évadés de France

Je fais demi-tour pour rejoindre le centre et le fronton de Zelhaya. C'est chouette comme nom, Zelhaya. Je ne sais pas si cela veut dire quelque chose en basque. Je poursuis mon parcours hasardeuse en suivant la route... tout simplement.

C'est tout juste si je n'ai pas oublié quel était mon but, mon objectif du jour : rejoindre Bidarray pour prendre des photos des falaises d'Iparla.
Quelques kilomètres plus loin, une apparition.

Mendionde, église saint-Cyprien (64)

Il n'y avait que des champs, des arbres, des forêts et puis, soudain, à la sortie d'un virage : une église. Située sur une crète, faisant de l'ombre au Mont Baigura (897 m) en arrière plan, l'église de Mendionde interpelle l'attention et la curiosité. Je décide de m'y arrêter.

Elle est un peu isolée, en dehors du village, sur les hauteurs. Il faut dire que Mendionde - du basque Mendiondo signifiant "à côté de la montagne" ; en l'occurrence, ici, il s'agit du mont Ursuya (678m), située à l'ouest du village - se compose de quatre quartiers séparés : Attisanne (Atezain), Basseboure .(basoita), Gréciette (Gerezieta) et Lekorne. Du coup, les 720 habitants de Mendionde ne s'appellent pas les Mendiondais ou les Mendiondois, mais les Lekondars. L'église est rattachée à ce dernier quartier, qui est aussi le plus important.

D'extérieur, elle semble assez humble, simple. Elle est dédiée à Saint-Cyprien. Datant du XVème siècle, elle est entourée d'une enceinte qui renferme le cimetière du village composé de nombreuses stèles, cruciformes et discoïdales. Elle possède une nef unique surmontée d'un clocher-pignon typique de l'architecture religieuse labourdine. On remarque également un cadran solaire sur la façade sud avec la devise "Hiltzeaz orhoit" qui veut dire "Souviens-toi de la mort". Bon, ok.

Je passe sous le porche. Un petit panneau rappelle brièvement l'Histoire de l'édifice.
"Inscrite aux Monuments Historiques depuis 1925, l'Eglise Saint Cyprien (XVème siècle) est remarquable pour les trois galeries superposées en bois caractéristiques de l'architecture basque, et son plafond présentant des fresques qui évoquent les travaux des quatre saisons. Elle recèle aussi des retables, statues et tableaux du XVIème et XVIIème siècles."

J'entre.

Mendionde, église saint-Cyprien, intérieur, ensemble (64)

C'est impressionnant. Mes yeux ne savant pas où regarder tellement il y a de choses.
Dans un premier temps, je m'approche du retable... Immense !
Mendionde, église saint-Cyprien, retable, insta (64)

Il est dédiéà Saint Cyprien. Au centre, on découvre une toile figurant le saint évêque de Carthage, entouré des figures de saint Jean-l’Évangéliste, à droite, et d’une représentation sculptée de saint Cyprien à gauche. Sur les côtés latéraux, des peintures des XVIème et XVIIème siècles s'ajoutent à l'ensemble.

Mendionde, église saint-Cyprien, intérieur, retable (64)


Je lève maintenant les yeux au ciel... ou plutôt au plafond.
C'est à cet endroit qu'ont été peintes les fresques du XXème siècle reproduisant les travaux "des champs et des villages", au rythme des quatre saisons.

Mendionde, église saint-Cyprien, intérieur, fresques (64)

Mendionde, église saint-Cyprien, intérieur, fresques, détail (64)               Mendionde, église saint-Cyprien, intérieur, fresques, détail

J'emprunte les escaliers en bois situés sur les côtés-fond de l'église afin d'accéder aux différents étages.
Une fois en haut, la vue est impressionnante à plus d'un titre ; que ce soit pour l'ensemble des pièces présentes, mais aussi pour l'agencement des escaliers et paliers en bois.

Mendionde, église saint-Cyprien, intérieur, ensemble, vue du troisième (64)
Mendionde, église saint-Cyprien, intérieur, troisième palier (64)
              Mendionde, église saint-Cyprien, intérieur, troisième palier

J'avance doucement. Le plancher craque, plisse, mais ça a l'air de tenir. Dans un coin, un pigeon me regarde évoluer ; apparemment surpris de voir quelqu'un ne ces lieux d'altitude.
L'orgue semble posé en suspension, au-dessus de la nef. Une chaise attend son interprète. Vue la hauteur de l'instrument, le musicien ne doit pas voir grand chose quand il en joue.

Mendionde, église saint-Cyprien, intérieur, orgue

Mendionde, église saint-Cyprien, intérieur, orgue (64)       Mendionde, église saint-Cyprien, intérieur, orgue et fresques (64)

Alors, bon, eh, bien sûr, on ne va pas se voiler la face. Mais quand on voit tout ce bois dans une église en ce moment, on pense à ce qu'il s'est passé le 15 avril dernier pour Notre-Dame, à Paris.
Après plusieurs semaines, des architectes ont travaillé sur la reconstruction (ou réhabilitation) de l'édifice avec l'argent des nombreux dons récoltés, qui s'élèveraient à plus d'un milliard d'euros.

Voici les premières idées proposées.

Ah oui, ça a d'la gueule !
Peut être que prochainement, une fresque hommage sera faite ici
sur la voûte de l'église.
Un peu dans ce genre...
le monde brule

 

Je continue d'évoluer sur le plancher craquant des étages pour me poser juste au-dessus du retable et de ses peintures.

Mendionde, église saint-Cyprien, intérieur, vue du troisième       Mendionde, église saint-Cyprien, intérieur, retable et peintures (64)

Je passe en même temps devant un petit vitrail consacréà Bernadette Soubirou et Jeanne d'Arc.
                                    Mendionde, église saint-Cyprien, vitrail (64)

Et puis je redescends pour prendre la direction de la sortie. Reposé, apaisé par ce silence.
Je retrouve la voiture. Je reprends la route en direction de Macaye, puis Louhossoa avant de suivre la route principale, la D918, allant jusqu'à Saint-Jean-Pied-de-Port. Bidarray n'est plus très loin. J'aperçois les imposantes silhouettes des falaises d'Iparla.

Bidarray, vue sur l'Iparla (64)

Après avoir traversé le pont Noblia, je continue sur une petite route longeant la Nive. L'idée serait de longer les crêtes d'Iparla par le bas en rejoignant Bastida, mais je ne suis pas sûr que cela soit possible. Apparemment oui, mais comme d'hab', je me trompe de route. Au lieu de prendre à gauche, j'ai pris à droite ; ou l'inverse ! BREF : j'arrive finalement directement à Saint-Martin-d'Arrossa où le gentilé est Arrosatar.
Finalement, je récupère la route principale menant à Saint-Etienne-de-Baïgorry pour ensuite prendre un embranchement sur la droite menant à Bastida, lieu de départ d'une randonnée pour le pic d'Iparla.

Bastida, départ pour l'Iparla (64)

Mais bon, là, il est plus de 18 heures. Sachant que la randonnée dure cinq heures avec un dénivelé de 800 mètres, on verra ça un autre jour.
Je vais plutôt me dépêcher de rejoindre Guéthary afin de boire un petit Mojito, comme ça, pour voir quel goût ça a...

Guéthary, Mojito (64)

 

 

 

 

HYPERFILTRES ! (64)

$
0
0

Ouaaaaah, ça sonne comme un titre de super film de science fiction-action-destruction tout ça avec plein de super-héros qui se battent contre des méchants hypermoches et dangereux. Ou alors ça pourrait être aussi le titre du dernier film de Jean-Luc Godard.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Bon, tout de suite, remettons le clocher de l'église au milieu du village... non, comment on dit déjà ? Ah oui, remettre l'église au centre du village ! Voilà, c'est ça. J'ai confondu avec Notre-Dame.
Tiens, où en est-on avec Notre Dame de Paris et sa reconstruction ? Eh bien ça se met en place. L'autre jour, j'écoutais les mots de Sylvain Tesson à ce sujet.

"Cela a été très étrange ce qui s'est passé dans le monde pendant quelques minutes, pendant quelques heures à Paris, en France, dans le monde. Cet espèce de déchirement. Et puis les choses sont passées, les accidents se succèdent et puis, maintenant, nous sommes entrés dans une ère de la catastrophe où une catastrophe en remplace une autre. Mais cela a créé quelque chose, tout de même. Nous nous sommes aperçus que l'on ne savait pas combien on aimait notre cathédrale.(...)

Il est important, je pense, de ne pas appliquer nos défauts, les défauts de notre époque, à la reconstruction de Notre-Dame. Et les défauts de notre époque, c'est de toujours vouloir en faire trop, de vouloir le faire vitre, tout de suite, d'effacer les choses. Et ce serait bien, peut être, de se remettre dans le temps médiéval ; et le temps médiéval, c'est le temps qui laisse son temps au temps. Et je pense que tout ce qui devrait ressortir de ce drame, de ces cendres, de tout ce chagrin, c'est un peu de calme."SYLVAIN TESSON

Et là tu vas me dire : "Oui c'est facile de citer des gens là comme ça !"
Et je te répondrai :"Oh eh, tu t'calmes ! Sylvain Tesson est intéressant. Il parle bien, il écrit bien, il est clair, il ne se lance pas dans des grandes explications tortueuses. Je comprends ce qu'il dit. Tu sais qui c'est Sylvain Tesson ? Non ? Alors ?!"

Né le 26 avril 1972, Sylvain Tesson est un écrivain-voyageur français, fils de Marie-Claude Tesson-Millet, docteur en médecine, spécialisée en rhumatologie et en médecine tropicale, et du journaliste Philippe Tesson.

Sylvain Tesson"(...) Géographe de formation, il est titulaire d'un DEA de géopolitique à l'Institut Français de Géopolitique. Il effectue en 1991 sa première expédition en Islande, suivie en 1993 d'un tour du monde à vélo avec Alexandre Poussin. C'est là le début de sa vie d'aventurier. Il traverse également les steppes d'Asie centrale à cheval avec l'exploratrice Priscilla Telmon, dont il fut le compagnon pendant de nombreuses années, sur plus de 3000 km du Kazakhstan à l’Ouzbékistan. En 2003-2004, il reprend l'itinéraire des évadés du goulag en suivant le récit de Slavomir Rawicz : "The Long Walk" (1955). Ce périple l'emmène de la Sibérie jusqu'en Inde à pied.
En 2010, il réalise un projet souvent évoqué auparavant, en allant vivre six mois (de février à juillet) en ermite dans une cabane au sud de la Sibérie, sur les bords du lac Baïkal. Il relate cette expérience solitaire dans son journal publié l'année suivante sous la forme d'un essai autobiographique intitulé : "Dans les forêts de Sibérie", qui obtient le Prix Médicis essai 2011 et est adapté au cinéma par Safy Nebbou en 2016.
Depuis quelques années, il écrit des nouvelles, dans un registre poétique où souvent l'absurde des situations humaines est montré avec humour. Il obtient le prix Goncourt de la nouvelle en 2009, pour "Une vie à coucher dehors".
Passionné d'escalade, il chute d'une maison à Chamonix en août 2014, juste après avoir transmis à son éditeur le manuscrit de "Bérézina" et est placé en coma artificiel. Il a depuis retrouvé la santé. "Bérézina", qui sort en janvier 2015 (Prix des Hussards), conte le récit de son voyage en side-car sur les traces de la Grande Armée lors de la retraite de Russie. (...)."BABELIO

Si Sylvain Tesson nous parle de Notre-Dame de Paris aujourd'hui, c'est parce que son dernier livre, "Notre-Dame de Paris, ô reine de douleur", vient de paraitre.
Un peu de calme. Un peu de lenteur. Un peu plus de réflexion...

QU'EST-CE QU'ON DISAIT
AU DEBUT DEJA ?

Oui : remettons l'église au centre du village en remarquant de suite que le titre du dernier film de Jean-Luc Godard n'est pas "Hyperfiltres !", mais"Le livre d'images".

Tout de suite,
bande annonce :

Cela aurait également pu être le nom du dernier film de Quentin Dupieux qui, dans le passé, nous a déjà gratifié de quelques bons mots en guise de titre, comme "Nonfilm", "Steak", "Wrong", "Réalité" ou dernièrement en ce moment "Le daim".
"Le daim", c'est l'histoire de Georges qui quitte sa banlieue pavillonnaire et qui plaque tout du jour au lendemain pour s'acheter le blouson 100% daim de ses rêves. Un achat qui lui coûte toutes ses économies et vire à l'obsession. Cette relation de possessivité et de jalousie finira par plonger Georges dans un délire criminel...

Donc, non : "Hyperfiltres !" n'est pas non plus le titre du dernier film de Quentin Dupieux.

 

 OK, ÇA C'EST DIT !


Ce n'est pas le titre du nouveau film de Jean-Luc Godard. Ce n'est même pas non plus le titre d'un film présenté au Festival de Cannes qui vient de débuter.
Non, c'est tout simplement un nouveau billet de ce blog dans lequel j'ai bien l'intention de poster quelques photos faites lors d'une petite promenade sur la côte basque.

PETITE EXPLICATION QUI N'EST PAS FORCEMENT NECESSAIRE D'AILLEURS J'ARRETE TOUT DE SUITE.
On le voit depuis quelques années, les internautes et autres possesseurs de smartphone aiment utiliser des applications pour modifier l'apparence de leurs photos. Je ne parle pas ici des selfies, mais des filtres proposés par ces applications.
Tiens, en parlant de selfies, as-tu entendu parlé de cette femme qui propose une autre façon de figurer sur ses photos touristiques autrement qu'en se prenant le visage souriant devant tel ou tel paysage et/ou monument ?
Il s'agit de l'actrice Stephanie Leigh Rose qui a eu l’idée de se moquer avec humour de la pratique en se prenant en photo, allongée à plat ventre, dans les lieux qu’elle visite. On parle ici de Stefdies !

Stephanie Leigh Rose         Stephanie Leigh Rose

Stephanie Leigh Rose        Stephanie Leigh Rose
Photos : STEFDIES

 

MAIS REVENONS
ÀHYPERFILTRES!


C'est sans idée préconçue ni démarche fondée que je décidais de prendre la route pour la côte basque pas plus tard que l'autre jour ; un jour où il faisait beau.
La côte basque s'étend d'Anglet (France) à Muskiz (Espagne) ; un nom rigolo qui peut éventuellement faire penser à la chanson "Musica" de Michel Sardou. Toujours est-il que cela laisse le choix avec 230 kilomètres de distance, mais c'est sur la plage du Pavillon Royal que mon choix se porte. Peut être pour tenter de faire quelques repérages pour une future "randonnée" baptisée "Sentier du Mojito 2". Si tu n'as pas vu le premier opus, tu peux cliquer ici : Le sentier du Mojito, part 1.

C'EST PARTI !

La plage du Pavillon Royal se situe à l'entrée nord de la ville de Bidart, vous avez dit Bidart comme c'est étrange. C'est l'une des rares plages sur laquelle je ne suis jamais allé depuis que j'habite dans le Pays Basque. Elle doit son nom au bâtiment qui la surplombe et qui possède une histoire mouvementée.


PLAGE DU PAVILLON ROYAL

Bidart, plage du pavillon royal (64)

À gauche, la plage. À droite, sur les hauteurs, le Pavillon Royal.
En 1877, cet endroit portait le nom d'Haritzako Sablia. Ce n'était qu'une lande isolée située faisant face à l'océan. C'est ici que la Société Anonyme des Bains de mer décide d'ériger le Castel Biarritz, un centre de balnéothérapie. Malheureusement, jamais la formule ne prendra et l'établissement n'attirera jamais la riche clientèle souhaitée.

Bidart, vue sur le château d'Ilbarritz et le pavillon royal (64)C'est en décembre 1883 que le Castel Biarritz est vendu à Julien Moussempès, pharmacien biarrot, qui le transforme en casino. Mais là aussi, l'établissement n'attire pas le public escompté. Le domaine est alors vendu à Nathalie de Serbie, reine en exil, sous les conseils d'Edouard VIII, amoureux de Biarritz. Elle donne alors le nom de Sacchino (surnom de son fils et du roi Alexandre Ier). Elle transforme la propriété en une résidence royale et fait de nombreux dons à la région. Elle quittera Sacchino pendant la guerre 1914-18 pour aller se réfugier à Paris et c'est à sa mémoire que la résidence fut rebaptisée alors Pavillon Royal.
Devenu un cercle présidé par M. Letellier, on y donne de grandes fêtes mondaines durant les années folles.
Mais, une nouvelle fois, le cercle fait faillite en 1928. Il est alors racheté en juin par la Société immobilière de Chiberta appartenant au banquier anglo-belge Alfred Lowenestein, connu pour être visiblement "l'homme le plus riche du monde". Mais ce dernier disparaît un mois plus tard, le 4 juillet 1928, lors d'un vol entre Londres et Paris dans son avion privé et dans des circonstances mystérieuses encore non élucidées à ce jour.
Depuis, le Pavillon Royal est devenu "Les ailes", propriété de la famille Latécoère, inventeur de l'aéropostale, constructeurs d'avions, équipementier aéronautique spécialiste des Aérostructures et des Systèmes d'Interconnexion. (Sources : Pays basque 1900)

Je pose la voiture sur le parking qui se situe à plusieurs mètres de la plage. Pour la rejoindre, il faut emprunter à pied une route fraîchement goudronnée séparant le grand parcours de golf d'Ilbarritz et le camping du Pavillon Royal.

Et au bout de la route...
des travaux !
Bidart, plage du Pavillon Royal, pelleteuses (64)

Eh ouais ! Tu t'attendais peut être à une autre approche, genre

Et au bout de la route...
l'océan dans toute sa splendeur !
Bidart, plage d'Erretegia, mai 17

Ou encore :
Et au bout de la route...
l'océan déchaîné !!!
Anglet, La Barre, digue des Cavaliers, lumière, vague, février 19

Ou encore :
Et au bout de la route...
un magnifique coucher de nuages !
Anglet, Vent d'Ouest, ciel d'avril 1 (64)

Ou encore, ça n'a rien à voir, mais
Et au bout de la route...
mes toilettes redécorées !
Décorons nos toilettes quand il pleut

Mais pour cette avant-dernière éventualité, ce n'est pas possible puisqu'il est 15h32 et que nous sommes au mois de mai. Alors, à moins qu'il y ait eu un gros incident météorologique et spatio-temporel, cette situation est complètement improbable.
MAIS cela m'a donné une idée. L'idée Hyperfiltres!

Hyperfiltres! c'est quoi alors ? Tu vas parler, chien, au lieu de nous balader là comme ça depuis dix minutes ?!
Eh bien, comme je l'ai dit plus haut, nous remarquons que les utilisateurs de smartphone utilisent volontiers les différents filtres proposés par les différentes applications. Citons au hasard et dans le désordre Instagram et autres filtres fournis par le smartphone lui-même.
Hyperfiltres !, c'est donc l'utilisation de filtres... mais à outrance.
Un exemple, on peut se contenter d'utiliser une retouche photo pour un ciel que l'on ne trouve pas assez bleu, comme ceci :

AVANT                                                                          APRÈS
Hyperfiltres
                       hyperfiltres

Ah merde, je me suis planté, j'ai hyperfiltré les toits de maisons au lieu du ciel.
Je recommence.

AVANT                                                                    APRÈS
Bidart, plage du pavillon royal (64)
                         Bidart, plage du pavillon royal (64)
Eh ouais, quand même !
Mais on peut faire beaucoup mieux...
Hyperfiltres !
Ouais, j'ai peut être un peu abusé là,
mais ça donne des idées.
Des idées d'apocalypse et de fin du monde !

hYPERFILTRES BAERMais attention, nous pouvons également utiliser les filtres pour les visages.
C'est ce qu'a fait notamment Edouard Baer avant la présentation
de la cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes.

 

 

 

 


Mais à force de filtres, de retouches et autres, notre perception du monde n'est-elle pas modifiée elle aussi ? Hein ? Ne sommes-nous pas déçus de voir qu'un ciel bleu, en réalité, n'est pas si bleu que cela ? Hein ? Jusqu'où utiliser les filtres ? Hein ? Peut-on encore faire une photo sans retouche afin de lui donner d'avantage de cachet ? N'utilise-t-on pas les filtres parce que l'on trouve que notre monde n'est pas assez beau ? Hein ? Ou utilise-t-on les filtres pour faire croire aux autres que nous sommes dans un des paysages les plus magnifiques du monde et que nous seuls, avec notre smartphone hyperfiltré, sachons en extraire toute la beauté ? Hein ?
Eh bien, j'en sais rien, mais cela m'a donné l'idée d'Hyperfiltres ! ; autrement l'utilisation de filtres à outrance pour retoucher des photos de paysages.
Maaaaaaaaiiiiiisssss je ne pouvais pas ne poster ici que quelques photos. J'ai donc inventé une sorte de scénario ni commencé, ni fini pour argumenter le tout, mais qui prend sa source sur ce qui fait la une des informations en ce moment.

état de santé de JohnnyNon, il ne s'agit pas de la mort de Johnny Hallyday.
Tiens, puisque l'on parlait de réseaux sociaux, notons qu'il existe sur facebook une page qui nous tient au courant de l'état de santé du chanteur...

 

 

 

 

Il ne s'agit pas non plus de l'incendie de Notre-Dame, ni des élections européennes, ne de la naissance du royal baby...
Peut être, par contre, ne parle-t-on pas assez de ces infos importantes...

Bien chaussé  saucisse à tous les étagessauvé des inondations  Tellement évident

Non, l'info qui prime en ce moment  -enfin, au moment où j'écris ces mots car, dans deux heures les journalistes auront sûrement déjà changé de priorités- 
L'info qui prime en ce moment est l'inquiétant réchauffement climatique, accompagné de la disparition de certaines espèces et de la nécessitéà préserver la biodiversité.

Tout de suite, le pitch officiel de Hyperfiltres ! :
"Avec le réchauffement climatique, les températures dans le monde entier ne cessent d'augmenter, ce qui impliquent la disparition de plus de 20 000 espèces animales et végétales chaque année. On prévoit pour plus tard une hausse du niveau de la mer, qui est la cause de nombreuses inondations.
On dit sans cesse qu'on va privilégier les transports en communs, les vélos, trottinettes, mais on dit, on dit, puis on se rend compte que les véhicules polluants nous sont indispensables pour notre quotidien."SCIENCES ET AVENIR

Alors, on cherche des solutions.
On n'est pas dans la merde
Mais comme toujours avec l'humain, il y a le pour et le contre.

Le caca de pingouin pour sauver l'Antarctique, oui mais les odeurs !

Le même problème se pose avec les animaux sauvages. Faut-il relâcher les ours dans les Pyrénées afin qu'ils s'accouplent et que la race perdurent alors qu'on les soupçonne de tuer des brebis ? Faut-il mettre les animaux en voie d'instinction dans des zoos afin de les sauver ou faut-il les laisser en liberté naturelle avec le risque qu'ils se fassent tuer par des braconniers ? Avec ces questions, on voit bien que le problème n'est pas la nature, mais bel et bien l'homme.

OK,
MAIS ON PEUT REVENIR 
ÀHYPERFILTRES !

Tout de suite.
Voici donc le pitch plus officiel encore que le pitch officiel de tout à l'heure.

Nous sommes en l'an de grâce 2020... ah ben ouais, c'est pas si loin que ça.
Les voitures ne volent toujours pas, mais toutes les espèces animales ont réussi à sauver leur peau et quitter la planète en prenant possession de l'alunisseur de Jeff Bezos. La flore quant à elle est allée se réfugier au fond des océans dans un endroit restéà jamais secret aux yeux des vegans.
Sur la terre, il ne reste plus que quelques humains aigris se demandant quel va être le nom du quarantième royal baby de Megham Merkle et du prince Harry.
Dans ce monde de désolation, les paysages apparaissent ravagés par la pollution et le réchauffement climatique.
Certains trouvent ces couleurs contrastées très belles. Plus besoin d'utiliser de filtres à photo. Normal car nous sommes entrés dans l'ère de l'HYPERFILTRES !

 

HYPERFILTRES!

 

Au bout de la petite route fraîchement goudronnée menant de l'avenue du Prince de Galles à la plage du Pavillon Royal, je croise de ces machines futuristes au repos.

Biarritz, plage du Pavillon royal, machines hyperfiltres (64)

Je ne m'attarde pas longtemps pour rejoindre la plage au plus vite ; histoire de trouver un peu d'isolement.
Je commence ma promenade sur la plage.

Biarritz, plage du Pavillon royal, panneau hyperfiltres (64)

Après plusieurs années de prévention, ça y est : la falaise s'est enfin écroulée. Le poids de cette masse rocheuse en contact avec l'océan a ensuite créé une énorme vague que certains Basques ont pu surfer pour finalement se retrouver dans le petit port de pêche de Battle Harbour, situé dans le Labrador, au Canada.
Malheureusement, cette vague détruisit le village ainsi que toute la réserve du parc national de Terre-Neuve.

Un peu plus loin,
une autre "falaise" a pris place.

Biarritz, plage du Pavillon royal, falaises hyperfiltres (64)
               
Biarritz, plage du Pavillon royal, falaises hyperfiltres

Suite à un important séisme, les habitants de Bidart se sont réveillés avec les falaises du Mont Perdu sur la plage du Pavillon Royal, habituellement réservée aux nudistes. Rappelons au passage que la veille, le Mont Perdu se trouvait encore à quelques 272km d'ici.

Je continue d'avancer au grès des surprises. Tiens, une sorte de double gros tuyau bien ancré dans le sable attire ma curiosité.

Biarritz, plage du Pavillon royal, truc hyperfiltres (64)Pour accéder de la plage à leurs appartements, les vacanciers de Bidart sont à présent obligés de passer par ce maigre tunnel à double voie. Il ne faut pas se tromper de tube. Celui de gauche sert à aller de la plage aux appartements ; celui de droite, des appartements à la plage. Si un touriste se trompe, il est aussitôt abattu sur place.
A ce jour, nous sommes toujours sans nouvelles de plusieurs centaines d'entre eux. Il faut dire que les autorités locales ne savent toujours pas où ils ont fait déboucher ce tunnel. Certains disent qu'il prendrait fin dans une cabine d'essayage d'un magasin de fringues dans la banlieue nantaise.

 

 

 

 

 

Je continue. Le soleil donne, mais là, nous ne sommes pas dans une chanson de Laurent Voulzy.
"♫ Le soleil donne de l'or intelligent, ♪ Le soleil donne la même couleur aux gens, La même couleur aux gens, gentiment ♪"
Oui, la même couleur aux gens. Ils sont tous rouges à présent. Les visages tuméfiés par le soleil permanent, brûlant. "Des visages défigurés" auraient pu écrire le groupe Noir Désir.

Au large, des morceaux de la Corse se balade le long de la côte.

Bidart, plage Pavillon Royal, rocher au large, hyperfiltres (64)

Ici, on reconnaît très bien un morceau du sommet du Monte Cinto qui, autrefois, culminait à plus de 2706 mètres d'altitude... plus haute montagne de Corse avant qu'elle ne chute dans la mer Méditerranée après le violent séisme qui secoua la Sardaigne le 24 décembre 2019. Un violent séisme qui s'étendit jusqu'aux côtes tunisiennes, bouleversant la géographie européenne et africaine. Oui, maintenant, en 2020, Tunis se trouve en Sicile.

Nous pourrions croire que cette nouvelle donne géographique (Tunis en Sicile, la Corse au large des côtes basques) aurait rapproché les gens, les peuples, les religions, les politiques... Non, il n'en ai rien. Pour se protéger de l'invasion corse, les Basques ont même planté des canons à piments d'Espelette sur les plages. Je passe devant l'un d'eux sur la partie nord de la plage du Pavillon Royal.

Bidart, plage Pavillon Royal, tube hyperfiltres (64)

Ces habitants corses sont contraints de dérivés en permanence sur quelques morceaux de terre ou de rochers, tels les naufragés du radeau de la Méduse. Si on connaît bien le tableau que le peintre Géricault réalisa en 1818-1819, peut être a-on oublié l'origine de cette interprétation artistique ? Petit rappel.

Radeau de la Méduse"(...)Géricault s’inspira du récit de deux rescapés de La Méduse, frégate de la marine royale partie en 1816 pour coloniser le Sénégal. Son commandement fut confiéà un officier d’Ancien Régime qui n’avait pas navigué depuis plus de vingt ans, et qui ne parvint pas àéviter son échouage sur un banc de sable. Ceux qui ne purent prendre place sur les chaloupes en nombre insuffisant durent construire un radeau pour 150 hommes, emportés vers une odyssée sanglante qui dura 13 jours et n’épargna que 10 vies. A la détresse du naufrage s’ajoutèrent les règlements de comptes et l’abomination du cannibalisme.
Géricault représente le faux espoir qui précéda le sauvetage des naufragés : le bateau parti à leur secours apparaît à l’horizon mais s’éloigne sans les voir.
La composition est tendue vers cette espérance, dans un mouvement ascendant vers la droite qui culmine avec l’homme noir, figure de proue de l’embarcation. Géricault donne une vision synthétique de l’existence humaine abandonnée à elle même.(...)"LE LOUVRE

Et là, tu me dis : "Mais comment peuvent-ils flotter sur un rocher ?"
Ah, ah, ah, très bonne question à laquelle je ne répondrai pas afin de te laisser réfléchir sur ce sujet qui sera, peut être, l'une des problématiques posée lors de la prochaine épreuve du bac de philo-chimie. Car, oui, en 2020, on mélange toutes les disciplines scolaires. On les accouple, on les associe pour n'en faire plus que quelques-unes. La philo-chimie, le sporto-littéraire (courir en lisant), les matho-géographiques (déplacement des continents), l'histoiro-étrangères (mélange d'Histoire et de langues étrangères) ne représentent que quelques heures de scolarité par mois pour les étudiants afin qu'ils sortent le moins souvent de chez eux pour ne pas se faire irradier par les rayons solaires de plus en plus suivants. De toute façon, les écoles, collèges, lycées, facs et autres sont appelés à bientôt disparaitre.

Je quitte la plage du Pavillon Royal pour rejoindre celle d'Ilbarritz, dominé par l'étonnant château construit entre 1895 et 1897 par Gustave Huguenin (architecte biarrot) pour le baron Albert de l'Espée.

Biarritz, plage d'Ilbarritz, parc et chateau hyperfiltres (64)

Pas un enfant dans le parc à jeux. Le vent souffle dans les cordage. Quelques petits buissons ronds détachés de leurs arbustes viennent rouler entre les installations.

Biarritz, chateau d'Ilbarritz et camping car, hyperfiltres (64)Un peu loin, au bord de la route de l'avenue du lac (aujourd'hui disparu suite au réchauffement climatique provoqué par l'arrosage intensif du terrain de golf à proximité), j'aperçois un camping-car garé là, au pied du château.
Sans aucune raison, le baron Albert de l'Espée, décédé en 1918, a ressuscité avec un seul but : ramener son orgue dans son château.
pour cela, il a fait le trajet de la basilique du Sacré Coeur de Montmartre à la plage d'Ilbarritz à Bidart en camping car avec son grand orgue sur le toit.
Une fois arrivé, il déposa le Cavaillé-Coll de cathédrale dans son château et se remit à jouer Wagner, fenêtres grandes ouvertes, face à la mer, comme au bon vieux temps.

 

 

 

 

 

Je marche à présent sur le chemin goudronné surplombant la plage de la Milady. Des masques à gaz sont en accès libre afin de passer à proximité de ces fleurs jaunes d'apparence avenantes, mais extrêmement toxiques.

Biarritz, plage Milady, fleurs hyperfiltres (64)

Après avoir reposé mon masque à gaz... C'set marrant, ce la me rappelle cette technique qui avait été développée dans les années 2000 avec les vélibs et autres vélos à disposition dans différents endroits d'une ville... Après avoir reposé mon masque à gaz sur les présentoirs prévus à cet effet, je poursuis ma marche en direction de la prochaine plage : la plage de Marbella.
Sur ma gauche, un de ces immeubles qui recevaient plein de touristes en villégiature à Biarritz, venant pour profiter de l'air du large et des bains de sels océaniques. C'était un époque où la ville était simple et vivable  -bourgeoise certes, mais simple. Mais trouvant que le bleu du ciel était trop naturel, beaucoup d'entrepreneurs ont décidé de repeindre en jaune fluo tous les immeubles de la côte basque.

Biarritz, plage de la Milady, immeuble, hyperfiltres (64)

Cela donne de beaux contrastes, mais on remarque que plus de 56% de la population biarrote est devenue aveugle.

La plage de la Milady est à présent séparée de la plage Marbella par un tas de cailloux colorés. Du moins, c'est ce que l'on peut penser...

Biarritz, plage de la Milady, gros cailloux, hyperfiltres (64)

Suite à l'explosion nucléaire de septembre 2019, la plage de la Milady à Biarritz a vu ses grains de sable grossir de façon démentielle pour devenir de gros rochers colorés. Les plus pessimistes sont inquiets de la présence de ces nouveaux minéraux alors que d'autres viennent par milliers prendre des photos de ce ravissant mélange de couleurs.

Après avoir traversé cet imposant mur de grains de sable, je marche sur le sable bouillant de la plage Marbella jusqu'à atteindre un dispositif ingénieux.

Biarritz, plage de la Marbella, bonbonne, hyperfiltres (64)

Afin d'éviter que la falaise côtière ne s'écroule, un ingénieux système de poussée gazeuse a été mis en place par l'humain. Malheureusement, si la falaise tient bon, on constate un nombre inquiétant de décès humains par intoxications.
C'est d'ailleurs ici, à quelques mètres, que les autorités locales ont aménagé"le passage". Attention, rien à voir avec le film de René Menzor, avec Alain Delon,, sorti en 1986, sur une musique de Francis Lalanne.

Des noms qui nous paraissent tellement loin à présent.

DelonLe pauvre Alain Delon qui a été dévoré par ses chiens, suite au passage d'un nuage toxique au-dessus de sa villa et qui rendit ses animaux complètement fous. Le pauvre. Lui qui voulait être enterré avec eux aura finalement été dévoré par les êtres qu'il aimait le plus. Peut être que eux ne l'aimaient pas tant que lui.

pikachuFrancis Lalanne, lui, a été victime d'une nouvelle maladie, de plus en plus présente à partir de septembre 2019 : la pika. Cela se traduit par une irrépressible envie de manger des peluches Pikachu, partout et tout le temps. Le 21 octobre 2019, il est retrouvé chez lui, mort étouffé en tentant d'avaler sa quinzième peluche de la journée.

 

 

 

 

Le passage, c'est quoi ?
Le passage, c'est ça :
Biarritz, plage Marbella, le passage, hyperfiltres (64)

C'est une sorte de digue, partant de la plage de Marbella pour aller disparaître dans l'océan. C'est la dernière invention du gouvernement qui, plutôt que de pondre des lois sur la réduction du réchauffement climatique, la limitation de l'utilisation du plastique et autres, ont préféré créer ce lieu. Le passage est donc une sorte de chemin que les terriens peuvent emprunter s'ils sont déprimés par la situation climatique actuelle. S'ils en ont marre des maladies et de la toxicité de l'air, ils peuvent alors tenter leur chance en empruntant le passage. Un peu comme pour le loto, ils ont tout ou rien à gagner. Une vie meilleure ou une mort immédiate. Où débouche le passage ? Nul ne le sait. Certaines religions se sont réappropriées ce lieu comme chemin pour le paradis ou l'enfer. Suspense.
Pour ma part, ce n'est pas que je susi déprimé ou effrayé par la situation actuelle, c'est juste que c'est l'heure de l'apéro et que, peut être, le passage mène dans un endroit où l'on sert quelques cocktails dans un environnement calme, lente et réfléchi.

Je monte sur le parapet. J'avance sur le bitume du passage, cerné par les eaux agitées de l'océan. Au loin, quelques Corses sur un rocher qui divague me crient de ne pas y aller. J'avance. L'eau monte. Chevilles. Genoux. Hanches. Torse. Cou. Yeux. Cheveux... Tout se transforme.Pourvu que je ne tombe pas dans une pièce où se trouve une télé qui diffuse en boucle la cérémonie de l'Eurovision...
L'eau a disparu. Tout se vide et se met en place. Comme dans un rêve mais en vrai, je me retrouve à présent dans un lieu bien mystérieux, mais calme, lent, réfléchi. Des bambous, de la verdure. Et puis, des tabourets et une planche...

Acotz, le Bibam, apéro (64)


Je prends place. Une jeune et belle femme approche et me demande ce que je désire boire.
"Un mojito !", réponds-je.

 

 

 

 

 

 

 

GIN TO' et TUNNEL SAINT ADRIAN (Espagne)

$
0
0

Il était bien 19 heures tapantes l'autre soir lorsque je décidais de me servir un petit apéro tranquille. Mais j'étais loin de me douter de ce qu'il allait se passer après ce geste de prime abord anodin.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Au menu ce soir de cet apéro, c'est... GIN TONIC. Et v'lan !
Hein ?
Non,
pas GYM TONIC ?!

GIN TONIC,
j'ai dit !
Il est important de varier les apéros, un peu comme les repas. Il ne faut pas toujours manger la même chose, tout comme il ne faut pas toujours boire la même chose. Eh oui, la Suze-Cassis, ça va bien deux soirs de suite, mais il faut savoir aller plus loin.
Pour réaliser cette recette, ce n'est pas compliqué, il te faut du Gin et du tonic ; d'où le nom. Cela peut paraître simple de prime abord, mais, en fait, pour faire un bon Gin Tonic, ou Gin To, il faut également rajouter du citron et des glaçons.
En lisant cette recette, peut être repenses-tu à celle du petit Grégory réalisée par Ben dans "C'est arrivé près de chez vous"...

Le cocktail était prêt, il n'y avait plus qu'à le déguster lorsque soudain, en rapprochant le verre de ma bouche, que ne vis-je pas en surface du breuvage ?

gin to insta

Eh oui, toi non plus, tu ne rêves pas : le visage du Christ. Si, si, si. Tu le vois ? Là, au milieu, entre la rondelle de citron et le glaçon ?! Bon... ou alors le visage du Christ mais avec les cheveux courts un oeil au beurre noir... Tiens, mais d'où vient cette expression "Oeil au beurre noir" ?

OEIL AU BEURRE NOIR : "La qualification 'au beurre noir' est due à la coloration de la peau entourant l’œil en raison de la présence de sang dans les tissus et fait référence au beurre noir."WIKIPEDIA
Ah d'accord.
Oui, le Christ... ou peut être Juliette Greco... ou cet acteur là qui a une mèche, je sais plus son nom... Ou un pirate... Ou Jack de "L'étrange Noël de Monsieur Jack"... Ou encore peut être Severus Rogue, ce personnage emblématique des films d'Harry Potter.
Tiens, en parlant de films et de série, as-tu vu ce qu'il s'est passéà Bordeaux ?

Games of spoil

MAIS REVENONS A NOTRE GIN TO !
Tiens, je vais lui mettre des étoiles,
cela fera plus joli, plus céleste.
Gin To

D'abord, qui a inventé ce cocktail ? Où ? Quand ?
Intéressons-nous à l'historique du Gin Tonic afin de voir s'il peut y avoir un rapport avec le Christ.
LE GIN TONIC, UNE HISTOIRE :
Parait-il qu'il fut introduit par la Compagnie anglaise des Indes orientales en Inde au XVIIIème siècle. On peut se demander pourquoi là et pas ailleurs ; et dans le même temps, pourquoi ça ne serait pas là.
Eh bien saches que tout vient de l'eau dit tonique. Son originalité repose sur le fait qu'elle contienne de la quinine ; un alcaloïde naturel ayant des propriétés antipyrétique, antalgique et antipaludique. La quinine est extraite de l'écorce d'un arbre nommé le quinquina. Ce sont les Jésuites qui découvrirent la coutume des indiens quechuas du Pérou qui, pour traiter la fièvre, utilisaient cette écorce d'arbre réduite en poudre. Elle sera ensuite ramenée à Rome pour soigner la prolifération de fièvres récurrentes avant d'être popularisée en Europe au cours du XVIIIème siècle.
À cette époque, les colons et militaires britanniques présents sur le sol indien boivent de l'eau tonique afin de se préserver de la malaria. Mais ils trouvent celle-ci trop amère et décident de rajouter du rhum ou du gin pour la rendre plus buvable. Au delà de son seul rôle préventif, la boisson devient très populaire d'autant plus qu'elle a l"apparence de l'eau ce qui permettait d'en boire en toute discrétion.
Bon, apparemment, rien à voir avec le Christ. Toujours est-il que cette apparition m'a marqué, au moins inconsciemment.

LE LENDEMAIN
Au réveil, une image me revient en tête. Spontanément. Il s'agit d'une photo que j'ai vu sur un réseau social. Cette photo montrait un orgue dans une petite église du pays basque. Et cette église se trouve à Irissarry. Je décide de m'y rendre.
Irissarry est un petit village de 868 habitants environ.
                                              Carte
Nichéà 225 mètres d'altitude entre les villes-villages de Louhossoa, Hélette, Iholdy, Lacarre, Ossès et Bidarray, elle possède de multiples services et commerces de proximité : deux écoles, des médecins, un garage, une boucherie-charcuterie, une boulangerie, un café, un bar-restaurant. Mais aujourd'hui, je suis venu voir l'église, l'église Saint-Jean Baptiste.

Irissarry, église Saint-Jean-Baptiste (64)

Edifiée au 12ème siècle (vers 1150), à l’emplacement de l’ancien oratoire de la Commanderie Ospitalea, elle est dédiée au précurseur du Christ.
Elle est entourée par le cimetière communal possédant une grande variété de sépultures et de croix. Le fronton est l’un des murs d’enclos du cimetière, en sorte que, vivant et morts se côtoient quotidiennement, avec la solennité que réclame aussi bien le repos des trépassés que le jeu de main nue.
A l’extérieur, la tour-clocher précédée d’un porche couvert avec une nef unique à chevet à pans en imposent. Sous le porche, on découvre les dalles funéraires, le caveau des curés du village et une stèle aux morts de la Grande guerre.

Irissarry, église Saint-Jean-Baptiste, vierge (64)J'entre.
Sur la droite, une statue de la vierge m'accueille,
devancée par quelques cierges allumés.

 

 

 

 

Et puis,
j'avance et...

Irissarry, église Saint-Jean-Baptiste, intérieur (64)

Ouahouh !

Comme dans la magnifique petite église de Mendionde, le choeur en impose avec le surprenant retable.
Le retable de Saint-Jean-Baptiste se trouve au centre, avec figuration du baptême du Christ. Le retable du Rosaire est à gauche et le retable du Scapulaire à droite.

Irissarry, église Saint-Jean-Baptiste, autel (64)

Irissarry, église Saint-Jean-Baptiste, retable, détail (64)         Irissarry, église Saint-Jean-Baptiste, retable, détails

Irissarry, église Saint-Jean-Baptiste, retable, détails

Tout autour, enclavés dans les murs de pierres apparentes, des vitraux reprennent la vie de Saint Jean-Baptiste. Mais moi, c'est l'orgue que je suis venu voir. Il ets là, sur le côté droit. Haut et bleu. Magnifique.

Irissarry, église Saint-Jean-Baptiste, intérieur

Irissarry, église Saint-Jean-Baptiste, orgue, détails (64)

Irissarry, église Saint-Jean-Baptiste, orgueLe buffet en bois à trois étages de tuyaux est d’inspiration baroque, construit par la maison Pesce de Pau en 1992.
Trois tourelles plates encadrent deux étages de plates-faces.
Une petite plate-faces se situe au-dessus de la console en fenêtre. La façade présente 56 tuyaux en étain.
Console en fenêtre avec deux claviers manuels de 56 notes et un pédalier de 30 notes.
Ses transmissions sont mécaniques.

Je ne le savais pas aussi récent. Mais qu'est-ce qu'il est beau. J'aimerais bien en entendre un son, voir quelqu'un en jouer, mais tout est bouclé et il n'y a personne dans les parages.

 

 

 

 

 

Bon, ben voilà. C'est fait : j'ai vu l'orgue de l'église d'Irissarry. Voilà... Bon... Qu'est-ce que je fais maintenant ?

En lisant un écrit sur l'histoire du village, je découvre que celui-ci est né de la construction de la commanderie Ospitalea et de son oratoire, datant du XIIème siècle, vers l'an 1150. L’Ospitaleaétait une commanderie-hôpital de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. De fait, Irissarry se trouve être sur une variante du chemin des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle suivie par les pèlerins qui, de Bayonne, recherchaient à regagner le Camino Navarres avant sa traversée des Pyrénées, à Saint-Jean-Pied-de-Port.
Pèlerins, Saint-Jacques-de-Compostelle. Tiens, allez, j'ai le temps, je vais aller faire un tour en Espagne, du côté de Zegama.

 

PAUSE

Alors certains d'entre vous peuvent penser qu'il est étrange comme ça, d'un coup, en étant à Irissarry, d'avoir envie de se rendre à Zegama, en Espagne ; soit à 160 bornes de là par des petites routes tortueuses. Et qui plus est ensuite pour se lancer dans une randonnée d'1h40.
Eh bien, à cela je répondrais que oui, mais pas tant que ça.

FIN DE LA PAUSE

 

Je quitte le petit village d'Irissarry. Pour aller jusqu'à Zegama, village départ de la randonnée du jour, il y a plusieurs voies possibles. Soit tu te fais pas chier et tu prends l'autoroute, mais tu as l'impression de faire un détour. Soit tu t'emmerdes un peu en coupant tout droit, mais pour cela il te faut emprunter des petites routes sauvages et désertiques, avec parfois, la sensation de te perdre ou de ne plus savoir où tu es.

Regardons la carte
de cet itinéraire routier aléatoire.

carte itinéraire
Ça a d'la gueule, hein ?!
Bon, pas autant que...
courir pour

Et on en est où avec Notre-Dame là ? Hein ? Ah, on n'a pas le temps d'en parler. OK.

Je quitte donc le village d'Irissarry, qui veut dire "domaine dans les fourrés" en basque. Direction plein Ouest, mais avec un peu de sud aussi.
Ossès → Saint-Etienne-de-Baïgorry. Sortie Ouest de la ville, la route zigzague, c'est la montée du col d'Ispéguy, 8,80 kilomètres de longueur pour un dénivelé de 512 mètres. C'est un très beau col qui offre une magnifique vue sur la vallée des Aldudes à l'Est (côté français) et la vallée du Baztan à l'ouest (côté espagnol) ; col frontière sur lequel sont venues se poser deux ventas proposant restauration, boisson et boutiques traditionnelles.
Me voici en Espagne. Je traverse Erratzu, une charmante petite ville active où les maisons marron et blanches sont très massives.
Je rejoins la N121 provenant de Dancharria, Dantxarria, Dabtxarinea... pour me diriger plein sud vers Elizondo. Je longe ensuite la partie sud du parc national de Bertizko pour ensuite rattraper Legasa → Elgorriaga → Aurtitz → Zubieta → Eskurra → Sakulu.
Un peu après Sakulu  -dont le nom me fait penser àSan Ku Kaï-  , à nouveau plein sud par la route A15 en direction de Gorriti → Azpirotz → Lekunberri → Latasa → Goldaratz (oui, oui, on peut penser àGoldorak) → Etxeberri qui fait penser à un certain nombre de personnes originaires du Pays Basque portant ce nom. Mais cela peut également faire penser à la grotte d'Etxeberriko-Karbia qui se trouve du côté de Camou-Cihigue.

Il y a quelques années de cela, je m'étais rendu à Camou, mais juste pour faire une photo du panneau...

Jénorme est à Camou
Histoire de faire un petit hommage à ce jeu
inventé par Kad et O.


À l'époque, je ne savais pas que le village cachait en son antre plusieurs curiosités historiques et naturelles.
J'y suis donc retourné quelques mois plus tard après avoir appris qu'à Camou-Cihigue se trouvait une grotte. Et que trouve-t-on dans cette grotte ? Eh bien, des peintures rupestres datant de l'ère Magdalénien au Paléolithique supérieur supérieur ont été découvertes dans les années 1950.
38 images dans toute la grotte : un anneau , dix chevaux, deux bisons, deux chèvres sauvages , des pointes et des lignes. Il semblerait qu'il y en avait bien plus lorsque la grotte était accessible aux visiteurs. On parle de plus de 68 dessins avant que ceux-ci ne soient dégradés et disparus.
C'est aussi à Camou-Cihigue que l'on peut visiter la grotte des lamiñak (ou Lamiñen ziloak en basque). Elle se situe près de la maison Eiezkia et à 400 mètres de l'église. Elle se présente sous la forme de trois ouvertures desquelles sort de l'eau salée ; une de ces résurgences jaillit à 34 °C, appelée localement guesala. On lui attribue des propriétés curatives. Pour en être sûr, je m'y suis également rendu quelques semaines après.

Voilà...

De quoi on parlait déjà ?
On en était où ?

Ah oui : Camou-Cihigue-grotte d'Etxeberriko-Karbia-Etxeberri-route.
C'est ici à Etxeberri que je récupère l'A10 pour aller plein Ouest en direction de Ihabar → Lakuntza → Bakaiku.
À Altsasu, il faut à présent remonter vers le nord pour rejoindre enfin Zegama.

Zegama, panneau (Espagne)

Ouah, ça pète comme nom ! Zegama ! Si j'avais eu un fils, je l'aurais appelé comme ça : Zegama. Ça me fait penser à"radiations gama" ; ces fameux rayons gama dont a été victime le docteur Banner dans la série L'incroyable Hulk avec Bill Bixby.

Ça me fait penser également à un nom tiré du manga japonais Goldorak, genre Mizar, Hydargos, Alcorak ou je-sais-pas-tout-quoi.
Je n'ai jamais trop cherchéà comprendre l'histoire originelle de Goldorak. Étant enfant, ce que je retenais surtout, c'était une sorte de lutte contre le mal avec des golgoths, des machins, de l'action, de la musique...

Les puristes diront que le premier générique était interprété par Noam et était bien mieux. Moi, je préfère celui chanté par Lionel Leroy à partir de 1982. Mais qu'est-il devenu ce Lionel Leroy ?
Tout d'abord, il faut savoir que son vrai nom est Yves Martin. Il utilisait le nom de Lionel Leroy seulement pour interpréter les génériques de séries télés. Alors pourquoi s'est-il fait appeler Lionel Leroy plutôt que Jacques Chirac ou Demis Roussos ? Eh bien, oui, tu as raison, ces noms étaient déjà pris, mais aussi parce que... Hein ? Ah, on me signale que l'on n'a plus le temps. Donc nous allons reprendre où nous en étions...
N'empêche, bon, allez, moi, je n'ai jamais trop compris, ni chercher à comprendre ce qu'il faisait là ce Goldorak avec son prince d'Euphor et tout ça. Je crois que l'on peut prendre deux minutes pour essayer de combler cette ignorance.

GOLDOR
AK, L'HISTOIRE
Goldo"Un empire extraterrestre belliqueux, Véga, a asservi et ravagé la lointaine planète avancée mais pacifique d'Euphor. Le prince d'Euphor, Actarus a toutefois pu échapper au massacre en leur volant le ROBOT de combat Goldorak, qui peut voyager à travers l'espace dans sa soucoupe porteuse, ou UFO en V.O. Actarus, réfugié sur Terre, est soigné et adopté par un scientifique humaniste, le professeur Procyon, directeur d'un centre de recherches spatiales. Goldorak est dissimulé dans une base souterraine sous le centre. D'apparence humaine, contrairement aux humanoïdes au physique peu facile de Véga, Actarus se fait passer pour un Terrien et travaille comme garçon d'écurie au Ranch du Bouleau Blanc voisin, propriété de Rigel.Lorsque l'empire de Véga tourne sa soif de conquêtes vers la Terre, il établit une base militaire dans ce but sur la face cachée de la Lune. Actarus et Goldorak s'opposent à leurs plans en combattant leurs soucoupes et monstres robotiques."WIKIPEDIA

 Voilà, ça, c'est fait aussi ! Très bien !

 

REVENONS À NOS ZEGAMAS !

Objectif du jour : rejoindre le tunnel San Adrian.
Qu'est-ce que c'est ?

Il s'agit d'un tunnel naturel creusé dans la roche du massif de l'Aizkorri, délimitant les provinces de l'Alava et de la Navarre. Il fait également parti du Chemin de l'Intérieur vers Compostelle. C'est également l'un des plus beaux sites du Parc Naturel d’Aizkorri-Aratz. Ce tunnel abrite également un ermitage dédiéà Adrien de Nicomédie.

Caractéristiques :
Situéà 1100 mètres d'altitude, long de 70 mètres et abritant une chapelle du même nom, il est traversé par une ancienne chaussée médiévale, qui témoigne de son importance comme moyen de communication dans le passé. Il a été emprunté et fréquenté par les pélerins, les marchands et les rois depuis des siècles.

Comment l'atteindre ?
Au départ de Zegama, il faut prendre la direction du col d'Otzaurte  emprunter un sentier de randonnée raide et escarpé, à travers et se garer au km59, d'après les anciennes bornes. De là, il faut ensuite prendre le sentier indiquant la direction "Ermitage de San Pedro".

Des chiffres ?
5 heures aller/retour de marche
750 mètres de dénivelé.

C'est parti.
Zegama, en route pour San Adrian (Espagne)
Enfin, dès que j'aurai passé ce mur de siensiens !

Voilà, c'est fait.

Je poursuis un temps la route goudronnée de Zegama
en passant devant une sorte d'église ou de... je sais pas.
Zegama, croix et édifice inconnu (Espagne)

Une dernière belle demeure
toute en pierres apparentes...
Zegama, sentier tunnel San Adrian, pierres apparentes (Espagne)
...et j'attaque la montée.

Le sentier est indiqué par un fléchage jaune marqué"Ermitage San Pedro". Je passe au dessus de la voie ferrée reliant Irun à Madrid, pour ensuite traverser une forêt avant de parvenir aux prairies d'Irrubizabel après 1h30 de marche. De là, nous avons déjà une belle vue sur la vallée de Zegama.

Zegama, sentier tunnel San Adrian, vue panoramique Zegama (Espagne)

Et maintenant :

on grimpe !!!
Zegama, sentier Tunnel San Adrian, ça grimpe (Espagne)


Je suis les panneaux indiquant le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle.

Zegama, sentier Tunnel San Adrian, panneau              Zegama, sentier Tunnel San Adrian, panneauZegama, sentier Tunnel San Adrian, panneau               Jénorme est sur le sentier du tunnel de San Adrian (Espagne)

Après une belle et longue montée, le sentier se détend un peu ; c'est à dire qu'il devient moins pentu, c'est à dire que c'est un peu moins chiant. L'occasion pour moi de souffler un peu et de regarder ce qu'il se passe derrière au niveau du panorama.

Zegama, sentier Tunnel San Adrian, panorama (Espagne)
Ah oui.

Je poursuis.
Mon regard s'arrête sur quelques demeures et autres objets isolés. Ici, une baignoire ; là, un bâtiment en tôle ; quelques maisons isolées ; ou encore au loin, très très loin, une maison très très très isolée au milieu des arbres sur la montagne d'en face...

Zegama, sentier Tunnel San Adrian, baignoire (Espagne)         Zegama, sentier Tunnel San Adrian, batiment isolé (Espagne)

Zegama, sentier Tunnel San Adrian, maison isolée (Espagne)         Zegama, sentier Tunnel San Adrian, maison isolée

Zegama, sentier Tunnel San Adrian, maison isolée


Le sentier s'est soudainement élargi. C'est à ce moment précis que j'arrive à hauteur d'un ermitage qui n'est ni celui de San Adrian, ni celui de San Pedro. Non, ici, c'est l'ermitage de Sancti Spiritus.

Zegama, tunnel San Adrian, ermitage Sancti Spiritus (Espagne)

Nous sommes à 960 mètres d'altitude et cela fait un peu plus de deux heures que je marche en ayant parcouru quelques sept kilomètres depuis Zegama

Zegama, tunnel San Adrian, ermitage Sancti Spiritus          Zegama, tunnel San Adrian, ermitage Sancti Spiritus

L'ermitage Sancti Spiritus (Santa Clara en français) se compose de deux bâtiments en pierres apparentes. L'un semble accueillir les pèlerins, l'autre est une chapelle.

Zegama, tunnel San Adrian, ermitage Sancti Spiritus, porte (Espagne)        Zegama, tunnel San Adrian, ermitage Sancti Spiritus, croix

Zegama, tunnel San Adrian, ermitage Sancti Spiritus, croix (Espagne)        Zegama, tunnel San Adrian, ermitage Sancti Spiritus, intérieur (Espagne)

Je cherche un rapport avec la ville de Sancti Spiritusà Cuba, mais je n'en trouve pas. Je décide donc de poursuivre mon chemin vers cet objectif que je vois à présent apparaître au loin : des fils électriques... le tunnel San Adrian.

Zegama, tunnel San Adrian, ermitage Sancti Spiritus, vue sur le tunnel (Espagne)

Sur ma gauche, un peu plus bas,
j'aperçois le refuge San Adrian.
Zegama, sentier tunnel San Adrian, refuge San Adrian (Espagne)

D'ici, impossible pour moi de te dire si c'est ouvert, fermé et si ils servent du Picon-bière. Par contre, derrière au loin, je vois quelques cimes enneigées des Pyrénées se dégager sur le fond de ciel bleu.

Zegama, sentier tunnel San Adrian, vue sur les Pyrénées (Espagne)
Chaine des Pyrénées enneigées et le Txindoki

Le sentier est à nouveau plat. Je traverse une belle prairie herbeuse lorsque je croise un objet insolite, posé là devant la pente.

Zegama, sentier tunnel San Adrian, luge de Joxepe (Espagne)

Zegama, sentier tunnel San Adrian, luge de Joxepe          Zegama, sentier tunnel San Adrian, luge de Joxepe

Pas plus d'explications que celles écrites sur cet objet : "Ya no Hay locos, amigos, ya no hay locos. Joxepe 1951-1998" ("Il n'y a plus de fous amis, il n'y a plus de fous. Joxepe 1951-1998").
Alors, nous sommes en droit de nous poser des questions : qui était ce Joxepe, apparemment décédéà l'âge de 47 ans ? Est-il décédé en dévalant les pentes sur cette luge étrange ? N'y a-t-il aucun rapport ?

Toujours est-il, ou toujours n'est-il pas, voilà qu'après plus de trois heures de marche, j'arrive à l'entrée du tunnel San Adrian.

Tunnel San Adrian, entrée (Espagne)

Est-ce que tu l'as vu ?
Précision.
Jénorme nous montre l'entrée du tunnel San Adrian (Espagne)

C'est naturel, c'est étonnant, c'est unique.

parkingMais ce qui me surprend le plus, c'est que j'ai marché pendant plus de trois heures sur un sentier de solitude avec un dénivelé de plus de 750 mètres... alors qu'à deux pas de ce lieu de pèlerinage se trouve... un grand parking pour les bagnoles des gens qui ne peuvent pas marcher plus de 200 mètres ! Merde : je croyais être seul, je croyais que le tunnel San Adrian se méritait, eh bien pas du tout ! Tu peux y aller en bagnole ! Direct !

 

Bon ben tant pis. J'avance un peu plus au milieu des gens en tongs et en espadrilles pour accéder à l'entrée du tunnel.

Tunnel San Adrian, entrée

Nous sommes à1 005 m d'altitude, au point le plus bas entre les imposants massifs des monts Aizkorri et Aratz (1 528 m et 1 442 m respectivement).
Le suspense est à son comble. Que vais-je trouver dans ce tunnel finalement ? Ont-ils monté une épicerie, un magasin de souvenirs, une boutique de cigarettes électroniques ?

J'avance pour arriver à hauteur de l'ancienne porte aujourd'hui quelque peu en ruine.

Tunnel San Adrian, entrée, porte voutée (Espagne)

Bien avant moi, ce furent les les cohortes romaines et l'empereur Charles Quint qui s'engagèrent par cette porte pour emprunter cet extraordinaire passage naturel qu'est le tunnel San Adrian.
Allez, j'entre définitivement dans cette antre de calcaire.

Tunnel San Adrian, ermitage (Espagne)

Tunnel San Adrian, ermitage, noir et blanc (Espagne)

Tunnel San Adrian, ermitage

Et maintenant, un peu d'histoire parce que c'est pas l'tout de s'émerveiller, il faudrait peut aussi chercher à comprendre.

UN PEU D'HISTOIRE
"Tout au long de l’histoire ont traversé ce tunnel de San Adrian des armées, des rois, des marchands et des pèlerins. En tant que point de passage, ses débuts remontent à l’Antiquité, à l’époque de l’Empire romain. A cette époque passait la Voie qui reliait Astorga à Bordeaux et qui guide encore les pas du visiteur de chaque  côté de l’ouverture. Depuis le 11ème siècle son rôle est documenté comme le chemin naturel de communication entre la plaine d’Alava et la vallée en Gipuzcoa de la rivière Oria; un point de passage entre la Castille et le reste de l’Europe.
En 1290, le pape Nicolás IV  accorda des indulgences aux pèlerins, passants et  mendiants qui, le jour de sa fête, visiteraient l’ermitage de San Adrián, à l’intérieur du tunnel. À son apogée, il était doté d’infrastructures, comme une taverne, des écuries et une garde permanente.  Il en arriva même à avoir une mairie, et l’un de ses maires se vantait même d’être l’un des hommes les plus importants de toute l’Europe, parce que les plus distingués  gentilshommes riches ou nobles du continent se découvraient en sa présence. Ce qui ne serait pas  complètement faux compte tenu de l’étroitesse de l’orifice de sortie du tunnel qui obligeait la majorité des visiteurs à se pencher et à découvrir leur tête. Le passage n’était pas gratuit comme en témoignent les restes des anciennes douanes médiévales, qui, du côté de Gipuzcoa, servent  encore aujourd’hui d’entrée au passage.
L'ermitage San Adrian fut construit en 1883 sur un précédent, probablement du 11ème siècle. Dans ses fonts baptismaux fut baptisé en 1502 Felipe de Lazcano, filleul des princes Felipe le Beau et Jeanne la Folle."ESPAGNA FASCINANTE

Tunnel San Adrian, ermitage, mur (Espagne)J'avance au delà de l'ermitage
dont les murs sont malheureusement tagués
de propos politico-régionaux.

 

 

 

 

 
Je passe l'édifice pour continuer à avancer dans le tunnel dont je distingue la petite ouverture un peu plus loin. C'est par là qu'il faudra passer.

Tunnel San Adrian, ermitage

"Le tunnel est l’un des points clés des premières étapes du Chemin de Santiago de l’Intérieur. Depuis la route de pèlerinage d’Alava il est née comme une alternative à la route côtière (qui s’avérait parfois trop dangereuse à cause des luttes des bandos et des attaques de bandits, particulièrement intenses en Guipuzcoa et en Biscaye entre les XIVe et XVe siècles), les pèlerins profitèrent de la vieille route romaine pour diriger leurs pas de la côte basque vers la ville de de Vitoria. En raison de l’obscurité intense qui régnait à l’intérieur du tunnel, il était connu par les marcheurs comme la 'bouche de l’enfer'." ESPAGNA FASCINANTE

Derrière moi,
le panorama est unique.
Tunnel San Adrian, tunnel (Espagne)

Ah mince, on voit rien.
Attends, je me rapproche !
Tunnel San Adrian, tunnel, lumière (Espagne)

Aaaaaahhh, on ne voit toujours rien.
Je fais demi-tour !
Tunnel San Adrian, entrée, panorama (Espagne)

Un coup de zoom !
Tunnel San Adrian, entrée, panorama
Wouah, c'est beau ces fils électriques !


Je poursuis mon avancée dans le tunnel.

Tunnel San Adrian, sortie (Espagne)

"Le tunnel entier n’est pas très long. Ce sont environ cinquante mètres qui séparent les deux extrémités, parfaitement visibles l’une de l’autre. La sortie vers l’Álava se rétrécit jusqu’à une ouverture de plus de deux mètres de hauteur qui, observée de l’extérieur, donne au tunnel une fausse catégorie de caverne. Ça vaut la peine de  le traverser par simple plaisir de le faire ou de vérifier la richesse naturelle des deux extrémités.
Sur le versant sud se trouve un vieux Refugio de Miqueletes, d’où la garde provinciale de Guipuzcoa tentait d’empêcher la contrebande et le vol de bétail au XIXe siècle. Si vous continuez la route dans Álava vous atteindrez la ville de Zalduondo." ESPAGNA FASCINANTE

Et puis, je sors du tunnel en courbant l'échine, comme Charles Quin, d'après la légende. Cette sortie est en fait une doline, c'est à dire une petite dépression semi-circulaire formée par l'érosion du calcaire.

Lumière.
Autre paysage.

Tunnel San Adrian, sortie vers Lizarate (Espagne)

Le tunnel est le seul passage naturel vers la province d'Alava. La belle voie romaine poursuit le tronçon de l'itinéraire Bordeaux-Astorga à la sortie ouest du tunnel. On rejoint alors le col de Lizarrate, situéà 1030 mètres d'altitude. Un ancien temple romain garde l'entrée. C'est une magnifique clairière qui s'offre à moi au sortir du tunnel.

Tunnel San Adrian, sortie ouest

Tunnel San Adrian, sortie ouest (Espagne)           Tunnel San Adrian, sortie ouest

Tunnel San Adrian, sortie ouest

 

Je décide de faire demi-tour, de retraverser le tunnel et de rejoindre la voiture par le même chemin.

Voilà.
Que retenir de tout cela ?
Eh bien peut être que cette journée est partie d'un Gin Tonic.

Penas d'Itsusi (Espagne-64)

$
0
0

Pas facile de se lancer dans la montagne en ce moment avec cette météo changeante. Ça pleut, fait beau, y'a du vent, trop chaud, tornade, du vent, la grêle, il neige... En juin bordel, il neige !!! Mais où va le monde, hein ?! Mais j'te l'demande ?! Hein ? Alors ?
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Avec cette météo changeante et instable, plusieurs possibilités s'offrent à toi.
1) Tu décides de ne rien faire et de regarder en replay tous les matches de la coupe du monde de foot féminin.
2) Tu exploites à fond les multiples possibilités des applications de ton smartphone.
Par exemple, moi, j'ai passé un bon moment sur Instagram avec une seule photo. Et voilà le résultat.

Photo 1, original flou
(ouais parce que je me la pète en donnant des noms vachement chiadés
aux trucs que je fais sans faire exprès, mais qui ressemblent à de l'art après)
Photo flou 1, insta

Dégression de la multiplication tout ça x9
(ouais bon là, j'étais moins inspiré au niveau du titre
mais le résultat est là)
Photo flou 2, insta
      Photo flou 3, instaPhoto flou 4, insta       Photo flou 5, insta

Et l'oeuvre ultime :
Dégradation de photo flou en 9 x4 x9 x9 x9.
(ouais, c'est bien de foutre des chiffres et que l'on ne comprenne pas tout)

Photo flou 6, insta

Eh ouais. Et voilà. Qu'est-ce que tu veux que j'te dise ?! On dirait une nappe vichy un peu c'te photo multipliée par 9 x4 x9 x9 x9. Mais d'oùça vient d'ailleurs la nappe dite Vichy ?

NAPPE VICHY, POURQUOI ?
nappe vichy"Le vichy est un motif de tissu toilé en coton à carreaux tissés. Il s'agit d'un tissé teint car les fils sont déjà teints avant le tissage. Les dimensions des carreaux varient, mais sont fréquemment de 8 à 15 mm.
Le motif est très ancien et se retrouve dans de nombreux pays européens, notamment en Bavière, en Belgique, aux Pays-Bas en Italie du Nord, au Royaume-Uni en Suède, mais également en dehors de l'Europe. L'origine du motif du tissu n'a pu être établie avec précision."WIKIPEDIA

 

 


Ah d'accord. Eh ben, on se foule pas trop, là.
Mais pourquoi ça s'appelle Vichy, et pas Vesoul, ou Vierzon, ou Arnac-la-Poste, ou Saligos ?
                                   saligos

Eh bien tout simplement parce que c'est bel et bien à Vichy, ville connue pour ses pastilles et son régime, qu'un énorme atelier de confection de tissus fut remarqué par Napoléon III en 1863. C'est à cette période, après sa visite que le nom de "tissu de Vichy" apparaît. Mais les motifs sont alors des rayures sur robe de couleurs lilas et blanc ou rose et jonquille. Donc rien à voir avec le motif carreau connu aujourd'hui et célèbre dans le monde entier depuis que Brigitte Bardot ait décidé, dans les années 1950, d'apparaitre habillée d'une robe en vichy rose pour une couverture du magazine Elle. En clair, et pour en finir avec cette historique qui ne mène nulle part, personne ne sait quand est apparu le motif à carreaux rouges et blancs appeléVichy. Merci.

MAIS DE QUOI ON PARLAIT
AU DÉPART ?


Ah oui, que faire quand on ne sait pas quel temps il va faire ?
C'est uen bonen question qui, peut être, sera posée au bac de philosophie 2019... Non, en fait, j'ai eu accès au sujet et je peux te les donner de suite, en avant-première. Les voici.

SUJETS DE PHILOSOPHIE, BACCALAURÉAT 2019
1) José Priva a déclaré"Vive l'accordéon". Et vous ?
2) La liberté est-ce de pouvoir faire du patin à glace avec un pitt-bull ?
3) Quand le verre est à moitié vide, es-tu à moitié plein ?
4) Commenter cette phrase de Primo Levi dans "Si c'est un homme" : "Quoi ? Y'a plus de frites ? Bon, ben la prochaine fois, je viendrai plus tôt."
Vous avez 4 heures.

MAIS DE QUOI ON PARLAIT
AU DÉPART ?


Ah oui, que faire quand on ne sait pas quel temps il va faire ?
On reprend.
1) Tu regardes en replay tous les matches de la coupe du monde de foot féminin.
2) Tu exploites à fond les multiples possibilités des applications de ton smartphone.
3) Tu fais du ménage chez toi. Ouais, mais c'est chiant, donc non.
4) Écouter en boucle "Rendez-vous sous la pluie", la chanson de Jean Sablon accompagné par le redoutable Django Reinhardt.

5) Tu décides quand même de partir en randonnée parce que toute la semaine tu es enfermé.

Et voilà : optons pour la dernière proposition. Qu'on en finisse avec cette introduction !
Maaaaaaaiiiissss attention, avec cette météo changeante et instable, il est très important de ne pas se lancer n'importe où.
Ici, par exemple, j'habite dans le pays basque DONC je vais rester dans le pays basque et ne pas me lancer dans les hautes montagnes pyrénéennes à la recherche d'un lac oublié ou d'un cromlech d'altitude... ou l'inverse.

Et c'est ainsi que j'ai décidé de dissoudre l'assemblée. Hein ? Non, qu'est-ce que je raconte ?!
Et c'est ainsi que j'ai décidé de me lancer pour une bonne vieille randonnée de 16,26 kilomètres pour plus de six heures de marche... Ben oui... Quand même...

On va pas non plus faire le tour du rond-point de Mouguerre
et rentrer.
Mouguerre, rond-point (64)
Surtout qu'apparemment,
il y a un petit problème de montage de panneaux.

Non : je vais rester dans le Pays Basque, certes, mais ne pas dépasser les 1000 mètres d'altitude.
Le choix s'est porté donc non pas sur l'Iparla puisque je l'ai déjà faite il y a un mois et que le sommet culmine à plus de 1000 mètres (1044 m très précisément)... Il ne s'est pas porté non plus sur la Rhune et ses 905 mètres d'altitude ; bien que l'envie de courir dans les fougères était tentante. Pas de Tourmalet en vue non plus puisque ce col mythique se trouve dans les Hautes-Pyrénées et non dans le Pays Basque ; et qu'apparemment ces habitants du moment ont du mal à se fixer à un endroit précis avec cette météo désorientée.

 

Alors où aller ? Que faire ? Comment, quoi, pourquoi ? Oh que tout ça est long !!!!
Eh bien, c'est encore en direction du village de Bidarray que je me suis dirigé. Mais cette fois-ci, point de départ depuis le centre du village, mais plus haut, bien plus haut, au niveau de la ferme Arouchia.

A) Bidarray, départ, ferme Arouchia (64)

Eh ouais, eh voilà !
Et là, tu me dis : "Quoi ? Tu vas passer ta journée à acheter du fromage dans cette belle demeure typiquement basque ?"
Et là, je te réponds :"Premièrement une, non, car cette ferme élève des chevaux et qu'il est très difficile de faire du fromage à partir de lait de cheval. Et que, deuxièmement deux, c'est une ferme privée et fermée."
En clair, la ferme Arouchia, c'est la fin d'une route sans nom sur laquelle tu t'es aventuré en connaissance de cause. Si tu es là, tu sais très bien pourquoi, et ne fais pas semblant.
Il faut à présent garer la voiture sur le bas-côté sans déranger la circulation qui est plutôt inexistante par ici. Et puis, et puis... et puis. Il faut maintenant trouver le sentier de randonnée du jour. Il se trouve ici, juste un peu plus bas que la ferme Arouchia.

A) Bidarray, départ, ferme Arouchia

Mine de rien, cette petite ouverture d'apparence anodine et quelconque va nous permettre de rejoindre le mythique GR10. Oui, tu as bien lu : LE GR10 ! Celui-là même qui traverse les Pyrénées d'Est en Ouest (ou l'inverse suivant d'où on part, bien sûr), repérable à ses deux rayures blanche et rouge.

Ceci étant dit, il est grand temps maintenant de faire le point sur la randonnée du jour.
Où allons-nous ? Que faisons-nous ? Qu'allons-nous voir ? Combien de temps de marche ? Quel dénivelé ? Et pourquoi ?

Eh bien, aujourd'hui : nous partons de la ferme Arouchia pour rejoindre la GR10 qui nous conduira jusqu'au sommet d'une de ces montagnes mythiques du pays basque : Artzamendi, dont le nom signifie en basque "montagne de l'ours" (hartza mendi). Sommet que nous prendrons soin d'éviter pour nous diriger vers un autre lieu mythique du pays basque et un peu plus méconnu : Les penas d'Itxusi ou Penas d'Itsusi. Et puis, après les Penas, ce sera une petite errance le long des crêtes avant de redescendre dans la vallée du Bastan pour tenter de trouver le village abandonné d'Aritzacun.
Vaste et beau programme qui, d'après Visiorando, devrait nous promener pendant plus de 6h30 sur une distance de 16,26km avec un dénivelé de 730 mètres dans des lieux reculés et magiques du pays basque.

Tout de suite,
un coup d'oeil sur la carte-rando.
Carte 1

Alors, le chemin à suivre est en vert. On peut tenter de chercher une forme, ou une apparition pour donner une signification inconsciente à cette randonnée, mais nous n'avons plus le temps DONC c'est parti.

Cela fait quelques années que j'entends parler ici et là  -surtout là d'ailleurs-  du village abandonné d'Aritzacun.Et quand on parle de "village abandonné", les gens pensent de suite à"Village people". Si, si, si. Ben oui... Alors, bon, qu'est-ce qu'on fait ? Très vite, on parle d'autre chose ou on cherche à savoir qui était vraiment Village People. Eh bien, optons pour la seconde proposition.

Village People est un groupe de musique disco américain, certes, mais produit par deux Français. Connu pour quelques grands tubes tels que "In the navy", "Macho Man" et "YMCA", le groupe a également parodié avec humour les stéréotypes homosexuels de l'époque. Voyons ce qu'en dit "Nostalgie" :
"Il était une fois... un quartier animé new-yorkais, celui de Greenwich Village, qui abritait un danseur de rue, pour le moins "gai", habillé en indien. Son nom, Felipe Rose Intéressé par le spectacle pour le moins original et zélé, Jacques Morali, soucieux d'attirer la communauté gay, décide alors de réunir tous les clichés américains. C'est chose faite en 1977, le producteur français réunit autour de Felipe Rose notre "Bison futé" du début, Victor Willis, le policier (qui sera remplacéà partir de 1980 par Ray Simpson), qui lui-même ramène Alex Briley, le GI.
Pour "égayer" l'histoire, Jacques Morali, associéà Henri Belolo, organise des auditions pour compléter la formation qui s'enrichit finalement de David "scar" Hodo, l'ouvrier en bâtiment, Randy Jones, le cow boy, et Glenn Hughes, le motard (Eric Anzalone prendra sa suite en 1995). Enfin Phil Hurtt et Peter Whitehead prennent, eux, en charge les compositions ainsi que les costumes... (...)"NOSTALGIE

Mais revenons plutôt à ce village abandonné qu'est "Aritzacun". Ou plutôt non. Commençons cette randonnée vers les Penas d'Itsusi et nous parlerons d'Aritzacun lorsque nous y serons.

Alors, bon : j'emprunte le petit sentier discret. De suite, ça monte sec le long d'un muret. Très vite, on prend de l'altitude avec une belle vue sur l’Irubelakaskoa, reconnaissable à son pic bien vert en cette saison.

A) Bidarray, départ, ferme Arouchia, vue sur les penas (64)             A) Bidarray, départ, ferme Arouchia, vue sur la ferme (64)

Et puis,
la vallée du Bastan se dessine pour devenir vallée d'Aritzacun.
A) Bidarray, vue sur la vallée (64)

Très vite aussi  -c'est à dire 30 minutes environ après le départ de la ferme Arouchia- j'arrive à hauteur de l'entrée de la grotte du Saint-qui-sue ; la grotte d'Harpékosaïndoa en basque.
Nous sommes à 351 mètres d'altitude et on respire encore très bien. Pour un peu, je serai passé devant la grotte sans m'arrêter car aucun panneau ne confirme sa présence. Elle semble laissée un peu à l'abandon.

B) Grotte du Saint-qui-sue, entrée (64)

J'emprunte le petit escalier sommaire pour atteindre l'entrée de la grotte.

B) Grotte du Saint-qui-sue, entrée          B) Grotte du Saint-qui-sue, entrée

Pas un bruit. Lieu mythique et secret. Réservé. J'avance dans l'obscurité pour aller au plus près de ce "saint basque" dont voici l'histoire.
"La légende nous parle d'une jeune fille disparue. Un jour, une vive rafale a pénétré dans la grotte au pied du mont Zelaiburu, où elle a réapparu pétrifiée sous la forme d'une longue stalagmite avec le torse d'une femme."

Une bergère se perdit dans la montagne.

On ne retrouva que sa tête.

Pendant plusieurs années, on entendait des voix dans la nuit.

Attends! Attends! Criait quelqu'un dans la montagne.

Une fois, à minuit, on vit entrer une lumière dans cette grotte...

Certains en virent même douze...

Les habitants alentour se rendirent à la grotte et trouvèrent la statue de la "Sainte"...

Depuis ce jour, on n'entendit plus aucune voix...


Bon, jusque là, ça va je comprends, pourquoi pas, une femme disparaît, puis réapparaît sous la forme d'une pierre. OK, pas de problème. C'est après que j'ai un peu de mal à suivre les propos du site Mendikat.fr.
"D'une manière ou d'une autre, la stalagmite a été convertie au père Noël, mais il ne s'agit pas d'une vierge, mais d'un type de divinité, probablement après la christianisation. Des croix de bâton, des médaillons, des perles de chapelet et des chapelets entiers, des croix et des images, remplissent la tanière du père Noël. L'eau qui exhale la stalagmite lui confère des propriétés curatives."MENDIKAT.FR

Cela doit provenir de mon traducteur. Si on se réfère au site Pays Basque 1900, c'est plus clair.
"Certains ethnologues estiment que ce personnage aux dons surnaturels n'est autre que Mari, divinité du Pays basque de sexe féminin, vivant dans les cavernes et honorée par les pasteurs du néolithique."PAYS BASQUE 1900

Quelques centimètres de marche plus loin, j'attends que mes yeux s'habituent à l'obscurité. Et puis, soudain, il apparaît...

B) Grotte du Saint-qui-sue, le saint au fond (64)

B) Grotte du Saint-qui-sue, le saint          B) Grotte du Saint-qui-sue, le saint (64)

Saint qui sue, peut être, mais qui n'a pas d'odeur.
Le Saint-qui-sue est donc bel et bien une stalagmite ; ce qui en fait un lieu de culte animiste (qui attribue une âme aux phénomènes et objets naturels). Selon la tradition, la grotte avait le pouvoir de guérir les maladies de peau. Le saint-qui-sue mesure 1,10 mètre de haut.

Je sors de la grotte pour rejoindre le GR10 qui continue son ascension dans la montagne, le long de cette belle falaise de Zelaiburu. Quelques marques d'écobuage sont encore présent le long du sentier, couleur ocre, traversant tout de même une végétation bien verte.

C) GR10, évolution A, couleurs (64)

C) GR10, évolution A (64)            C) GR10, évolution A, écobuage (64)

C) GR10, évolution A, arbre qui sue (64)           C) GR10, évolution A, rochers (64)

C) GR10, évolution A, vert (64)

C) GR10, évolution B (64)          C) GR10, évolution B

C) GR10, évolution C (64)          C) GR10, évolution C

 

Et maintenant, un petit jeu !
Sauras-tu retrouver où se cache une petite chèvre blanche
sur les flancs Est des Penas d'Itxusi...
C) GR10, où est la chèvre 1 (64)

C) GR10, où est la chèvre 2 (64)           C) GR10, où est la chèvre 3 (64)

GAGNÉ !
C) GR10, où est la chèvre 4 (64)

Quelques minutes plus tard  -soit environ 1h22 après le départ de la ferme d'Arouchia, j'arrive sur les hauteurs de Zelhaiburu, composé par un vaste plateau herbeux, intermédiaire entre la vallée de Bastan et le sommet d'Artxamendi.

D) Zelaiburu, Artzamendi et fougères (64)

En errant un peu sur les falaises abruptes de Zelhaiburu, je redécouvre la vallée du Bastan et un vide impressionnant. À l'Est, on distingue les premiers sommets pyrénéens encore enneigés avec la la pointe de La Pierre-Saint-Martin.

D) Zelaiburu, falaise (64)           D) Zelaiburu, falaise et herbe (64)

Juste en face, plein sud, ce sont les pentes de l'Iparla.

D) Zelaiburu, falaise, vallée de Bastan et Iparla (64)

Quelques animaux ont élu domicile ici, comme ces chèvres sur une butte ou encore quelques vautours curieux planant au-dessus de ma tête.

D) Zeléaiburu, montagne aux chèvres (64)               D) Zelaiburu, vautour en vol (64)

Je quitte le GR10 sans trop comprendre vers où il se dirige. Moi non plus d'ailleurs, je ne sais pas trop où je vais en me rapprochant des falaises. Je poursuis mon évolution en errant un peu sur le plateau, puis je passe une borne frontière.

E) Penas d'Itxusi, borne frontière (64)

Là, t'es en France. Là, t'es en Espagne. Là, t'es en France. Là, t'es en Espagne... Oui bon, on va pas faire ça pendant deux heures non plus. D'autant plus que derrière moi, mon manège de passage de frontière semble tracasser un animal solitaire qui ne me lâche plus du regard.

E) Penas d'Itxusi, coucou toi (64)

Est-elle seule ? Cherche-t-elle ses confrères ? A-t-elle une âme solitaire ? Est-elle en repérages pour son troupeau quant à trouver le meilleur herbage de la région ? Ooooh que non, toutes ces copines sont juste un peu plus bas, au repos.

E) Penas d'Itxusi, pause troupeau brebis (64)

Pas de doute possible, c'est un signe ! Le signe qu'il est l'heure de boire l'apéro après 1h46 de marche.

E) Penas d'Itxusi, pause troupeau brebis

Je ne sais pas pourquoi, mais je sans déjà que je ne suis pas prêt d'arriver à Aritzacun qui, d'après la carte de Visiorando, se trouve encore à quelques 4h30 de marche... et il est déjà 13h00. Bon... On va pas se speeder non plus, merde. On est en week-end ! Je bois tranquillement ma bière locale, accompagnée de quelques chips pas locales du tout. Puis, quand tout est terminé, comme par magie inconsciente, les brebis se mettent à bouger...

 

Oui, pour elle aussi, il est grand temps de reprendre le chemin des montagnes. Pour un peu, j'ai presque envie de le compter, mais j'ai peur de m'endormir. Une brebis s'est un peu répandue dans le sommeil de la sieste et a mis du temps à rejoindre ses copines, mais elle aussi est partie.

Allez, bon,
où qu'on va ?

Eh bien, on va suivre ce petit sentier  -qui ressemble d'avantage à une sente-  pour suivre les falaises. Je passe à hauteur d'un arbre mort poséà côté des ruines d'une ancienne bergerie, Marticoenea.

F) Penas d'Itxusi, crète de Bagamendi

De là, on a une magnifique vue sur Zelhaiburu avec derrière elle le Baigura, le Laina et Halzamendi.

E) Penas d'Itxusi, vue sur Zelaiburu et crète de Zarkambidé (64)

Avec, au pied de la falaise, le GR10 par lequel je suis monté.
E) Penas d'Itxusi, vue sur Zelaiburu

Je poursuis mon chemin en direction du sud-ouest avec, de temps à autre, un vautour passant au-dessus de ma tête pour voir si, peut être, je suis encore en vie.

F) Penas d'Itxusi, crète de Bagamendi, arbre (64)         F) Penas d'Itxusi, crète et chemin pour Iparla (64)

E) Penas d'Itxusi, vautour en vol (64)

F) Penas d'Itxusi, pointe (64)         F) Penas d'Itxusi, succession de crètes (64)

F) Penas d'Itxusi, vautour en vol

F) Penas d'Itxusi, vertige (64)          F) Penas d'Itxusi, ruisseau et fougères (64)

Je retrouve un petit sentier d'ocre qui, cette fois-ci, descend vers un vallon dominé par une sorte de pic chaotique.

G) Penas d'Itxusi, falaise des vautours, ensemble (64)

Quelque chose m'intrigue, mais je ne parviens pas de suite à savoir quoi. Il y a quelque chose ici, sur cet amas rocheux comme en suspension dans le vide, au dessus de la vallée d'Aritzacun.
Je descends. Je me rapproche. Il y a de plus en plus de vautours planant dans le ciel au-dessus de ma tête et du vide de la vallée. Je me pose. Je regarde.

G) Penas d'Itxusi, falaise des vautours, profil

 
ILS SONT LÀÀÀÀÀÀ !!!!
G) Penas d'Itxusi, falaise des vautours, profil

Hein ? Mais si, enfin !
REGARDE !!!!
G) Penas d'Itxusi, falaise des vautours, vautours au loin (64)

Tu les vois ? Non ?
Mais enfin : LÀÀÀÀÀÀ !!!!!
G) Penas d'Itxusi, falaise des vautours, vautours, profil (64)

 

Ils sont peinards, tranquilles, sur leur petite plateforme dominant la vallée d'Aritzacun, attendant peut être le cadavre, la chute d'une brebis ou d'une chèvre quelque part dans les montagnes... Il y a plusieurs espèces de vautour. 28 très précisément. Allez, on y va, on n'a pas peur, on va prendre le temps de les citer toutes. Si, si, si. Alors, nous avons le Vautour fauve, le Vautour moine, le Vautour percnoptère, le Vautour de Rüppel, le Vautour à tête blanche, le Vautour palmiste, le Vautour oricou, le Vautour africain, le Vautour charognard, le Vautour chassefiente, le Vautour de l'Himalaya, le Vautour chaugoun, le Vautour royal, le Vautour à bec grèle, le Vautour indien, le Sarcoramphe roi, l'Urubu à tête rouge, l'Urubu à tête jaune, l'Urubu noir et enfin le Grand Urubu. Voilà, pour retrouver toutes ces espèces, rendez-vous sur le site VAUTOURS.INFO.
J'espère que tu as bien retenu tous les noms parce qu'il y aura interro après.
Bon, tout ça, c'(est bien gentil, mais ici, dans le pays basque, sur cette plateforme naturel rocheuse des Penas d'Itsusi, quel vautour évolue ?
Eh bien, le gagnant est.... Le vautour fourbe. Ouaaaais. C'est vrai : on ne l'a pas cité dans la liste plus haut. Le vautour fourbe est en fait une espèce à part car il fait comme si il n'était pas un vautour afin de mieux se mêler aux différents troupeaux de brebis et de chèvres de la région. Il arrive peinard, "Salut ça va ? Je suis comme vous même si on ne se ressemble pas vraiment." Il s'adapte à la vie du troupeau et quand ce dernier prend confiance en lui, le vautour fourbe dit aux animaux qui compose le troupeau : "Tiens, ça vous dirait pas d'aller faire un tour au bord des falaises histoire de voir si l'herbe est plus grasse." Et le troupeau, alors en pleine confiance, dit "Pourquoi pas, tu es si gentil, bien que tu ne sois pas comme nous." Et ce qui devait arriver arriva, c'est à dire que le vautour fourbe profite d'un moment d'inattention du troupeau pour pousser quelques éléments dans le vide. Ensuite, il n'a plus qu'à avouer sa vraie personnalité aux membres encore en vie : "Je vous ai bien eu, je ne suis pas une brebis, je suis un vautour fourbe." Et il s'envole pour aller bouffer les carcasses des cadavres tombés plus bas. Voilà. Hein ? Comment ?
Ah, on me signale que j'ai mal compris le nom de l'espèce de vautour qui plane dans le ciel basque. C'est quoi alors ? Un vautour fauve ? Fauve, pas fourbe. OK. Bon, le mieux, c'est d'aller lire ce que le site Les vautours dit du vautour fauve, bien connu aussi sous le nom de Gyps Fulvus.

G) Penas d'Itxusi, falaise des vautours, vautours

"C’est l’un des plus grands rapaces de France, son envergure varie de 2,35 m à 2,65 m pour un poids de 7 à 11 kg. Il est caractérisé par ses couleurs brune et crème, sa tête fine au front plat et son long cou, garni d’un duvet blanc et ras, qui émerge d’une collerette de plumes blanches duveteuses.
Au vol, le vautour fauve se reconnaît à sa très grande taille, à ses ailes longues, larges, arrondies à l’arrière, aux extrémités digitées et relevées vers le haut. Sa queue est très courte.
Le vautour fauve niche en colonies, dans des falaises abruptes ou de grands rochers escarpés. Dans les Grands Causses, les nids sont le plus souvent situés dans des gorges.
Ce rapace se reproduit pour la première fois à l’âge de 4 ou 5 ans.
Les couples sont souvent unis pour la vie. Les vols nuptiaux sont effectués à proximité des sites de reproduction et des dortoirs.
Le couple vole de façon synchrone le long des parois rocheuses, l’un des partenaires légèrement au-dessus de l’autre. Les accouplements ont lieu sur le nid ou à proximité de celui-ci, dès le mois de décembre.Le vautour fauve niche très tôt : l’unique œuf est pondu entre la fin décembre et la mi-mars. Le nid est construit d’un amas sommaire de branches, deux à trois semaines avant la ponte. Les deux adultes participent à la construction de celui-ci, à l’incubation et à l’élevage du jeune. L’incubation dure environ 54 jours. Le poussin, qui pèse 170 à 210 g à sa naissance est nourri par régurgitation.
Le séjour du jeune au nid est d'environ 120 jours. Après l’envol, il reste encore plusieurs semaines avec ses parents dont il est dépendant pour l’alimentation."LES VAUTOURS

G) Penas d'Itxusi, falaise des vautours, vautours

On a appris des trucs certes, mais il manque des choses.
Pourquoi le vautour nous fascine ? Pourquoi est-il si craint ? Depuis quand existe-t-il ?
"La collerette change d’aspect au fil des ans. Elle s’étoffe, s’épaissit et s’éclaircit. Elle sera blanche et touffue chez les plus âgés. Sa queue est courte et bien arrondie
On peut observer deux taches rosâtres à la base de la collerette disposées de chaque côté. Ces zones de peaux dénudées apparaissent quand le vautour est dans un état d’excitation extrême. C’est un signal destinéà ces congénères lors des parades nuptiales ou lors des violentes disputes autour d’un cadavre."  VAUTOURS.INFO

Ah : "cadavre", le mot est lancé.
"C’est un charognard. Il est spécialisé dans les chairs molles (viscères, muscles). Son cou dénudé lui permet d’aller très profondément dans le cadavre pour trouver à manger.
Il préfère les mammifères de taille moyenne à grande comme les ovidés, bovidés ou caprins. Il est capable d’avaler un kilogramme de viande en un seul repas. Ce réflexe de manger plus qu’il ne peut et de le stocker dans son jabot lui permet de s’alimenter s’il ne trouve pas de cadavre dans les semaines qui suivent sa dernière curée.
Les batailles autour d’un cadavre lors des curées sont régulières pour les vautours. Il n’y a aucune hiérarchie comme chez d’autres animaux. C’est le plus affamé qui l’emporte."VAUTOURS.INFO

G) Penas d'Itxusi, falaise des vautours, vautours, promontoir (64)

G) Penas d'Itxusi, falaise des vautours, face, moyen (64)            G) Penas d'Itxusi, falaise des vautours, vautours, proches (64)

Alors, tout ça est très sympa, mais depuis quand existe le vautour ? Ne s'attaque-t-il qu'aux cadavres ? Euh, avançons.
"Les vautours dits « de l'ancien monde »étaient présents aussi bien dans l'ancien monde qu'aux Amériques pendant la préhistoire. L'origine des Gypaetinae, famille qui regroupe les genres actuels Neophron, Gypaetus et Gypohierax, peut être remontée jusqu'au miocène supérieur de Chine, où a été découvert le fossile de Mioneophron longirostris. (...)
Les vautours se nourrissent exclusivement de carcasses d'animaux morts. Ils chassent en volant haut dans le ciel pour repérer les animaux morts ou proches de la mort. Une grosse proie telle qu'une vache ou un dromadaire est souvent partagée par plusieurs oiseaux.
Ces habitudes alimentaires amènent les vautours à participer activement à l'élimination naturelle et rapide des cadavres de gros animaux, aussi bien des animaux sauvages dans les régions peu habitées par l'homme que des animaux d'élevage, tels que des moutons ou des vaches.
Le rôle écologique de ces grands rapaces est très important. En nettoyant les carcasses, ils peuvent éviter la transmission d'une maladie épidémique, ou même, près des villages empêcher la puanteur des corps en putréfaction, ou consommer les ordures ménagères."WIKIPEDIA

 G) Penas d'Itxusi, falaise des vautours, vautours           G) Penas d'Itxusi, falaise des vautours, vautours, profil droit (64)

G) Penas d'Itxusi, falaise des vautours, vautours

ET MAINTENANT, si nous parlions un peu Antiquité . Si, si, si.
"Le vautour était l'objet d'un culte dans la Mythologie égyptienne : Mout qui symbolise les valeurs maternelles, et surtout Nekhbet représentant la Haute-Égypte.
Dans l'astrologie aztèque, le Vautour est le seizième signe du zodiaque. Il était réputéêtre de bonne fortune.
Au cours de l'histoire, plusieurs traditions ont confiée leurs morts aux vautours, lors de rites funéraires. Dès le néolithique, en Anatolie, les représentations psychopompe de vautours ont été découvertes sur le site de Jerf-el-Ahmar. Les représentation de vautours ne sont cependant pas toujours attachées à un rite funéraire, cela ne semble pas avoir été le cas àçatal Hoyuk. Les Celtibères, présents en Espagne et en Provence (France), auraient eux aussi confié leurs morts aux vautours, selon Silius Italicus (Punica, III, v. 340-343, 2ème moitié du 1er siècle après J.C.). Ils jouaient aussi un rôle dans le zoroastrisme, en Iran et en Inde, lors des Dakhma, rites funéraires ou dans certaines tribus amérindiennes.
Ainsi, aujourd'hui encore, dans le parsisme, on confie les défunts aux vautours plutôt que de les enterrer ou de les brûler (la terre et le feu étant des éléments sacrés). Dans le film "Kundun", des funérailles célestes sont filmés, dans les contreforts de l'Himalaya."WIKIPEDIA

G) Penas d'Itxusi, falaise des vautours, vautours

G) Penas d'Itxusi, falaise des vautours, pause (64)        G) Penas d'Itxusi, falaise des vautours, vautours en vol (64)

J'ai un peu de mal à décrocher mon regard de la plateforme sur laquelle les vautours vont et viennent. Ils prennent un peu le soleil, puis, tout à coup, l'un d'eux se lance dans le vide pour se laisser porter par les vents ascendants encadrant les falaises. Ce ballet est silencieux.

Après une bonne heure passée à les regarder, je décide de tourner la tête pour aller voir un peu plus loin si je n'y suis pas.
A l'ouest, je vois un petit enclos dominé par une petite ferme, peut être, juste au-dessus d'autres falaises morcelées.

H) Penas d'Itxusi, vue sur la falaise d'en face (64)           H) Penas d'Itxusi, vue sur la falaise d'en face

A l'ouest, la montagne basque fait éclater ses belles couleurs vertes sur fond de ciel bleu.

H) Penas d'Itxasi, fougères et ciel

H) Penas d'Itxasi, fougères et ciel (64)          H) Penas d'Itxasi, fougères, montagnes et ciel (64)

Des randonneurs au milieu des fougères...
H) Penas d'Itxasi, fougères et randonneurs (64)
...qui se dirigent vers la belle cascade
provoquée par la chute du ruisseau Meatseko.
H) Penas d'Itxusi, fougères, cascade, sentier et Artzamendi (64)

Je décide de m'y rendre.
Après quelques minutes de marche sur le petit sentier ocre traversant les belles fougères d'un vert vif, j'arrive en haut de la cascade.

H) Penas d'Itxusi, cascade (64)          J) Penas d'Itxasi, sentier de retour et fougères

Bien blottie dans son écrin de verdure, un peu isolée du sentier, la petite pré-cascade se jette dans une mini-vasque au bord de laquelle une mini-plage de gravier s'est formée avant qu'elle n'entame sa vertigineuse juste dans la vallée d'Aritzacun.

I) Penas d'Itxusi, cascade Regata de Itsusi et vasque (64)

I) Penas d'Itxusi, cascade Regata de Itsusi et vasque            I) Penas d'Itxusi, cascade Regata de Itsusi et vallée d'Aritzakun(64)

I) Penas d'Itxusi, cascade Regata de Itsusi et vallée d'Aritzakun (64)

Ce petit bruit de ruisseau qui coule. Cette verdure environnante. Cet endroit de calme en pleine nature. Quelques vautours planant au loin. Personne. Je te le dis comme je le pense, mais c'est un peu l'endroit idéal pour se boire un petit verre de rosé ou/une bonne bière.

Jénorme fait une pause rosé, Penas d'Itsasi (64)           Jénorme se boit unebonen bière à la cascade d'Itsasi (64)

Aaaah oui, on est bien là. Il est déjà pas loin de 16h30 et j'ai du mal à décoller de cet endroit. Je pense que je n'irai pas jusqu'à Aritzacun aujourd'hui.
Je fais un point carte-itinéraire pour voir ce qu'il me resterait de chemin à parcourir pour rejoindre le village abandonné.

Carte A

Ah oui d'accord. En fait, j'ai fait à peine un quart de la randonnée prévue. Bon, ben tant pis.
Je vais tranquillement terminer ma petite bière avec modération et faire demi tour pour rentrer.

En attendant de se retrouver pour de nouvelles aventures inachevées, voici un court résumé vidéo de cette randonnée écourtée.

 

 

 

 

PROCHAINEMENT

$
0
0

Il y a quelques jours, je suis encore allé faire un p'tit tour en montagne, mais cette fois-ci du côté de Cauterets-Pont d'Espagne, dans les Hautes-Pyrénées.
Pour changer un peu de randonnée et ne pas forcément aller voir un lac d'altitude, j'ai pris la direction d'un refuge : le refuge des Oulettes de Gaube. Rivières, cascades, torrents, lac (aussi quand même), GR10, brebis, bière, plateau herbeux, chèvre, Vignemale, marmottes, rosé, montagnes,... étaient au programme.
En attendant le récit de cette rando-aventure qui a parfois tournéà l'apéro-imprévu, pourquoi ne pas regarder cette "petite" vidéo-résumé de 10 minutes...

 

 

 

 

 

 

 

 

Viewing all 380 articles
Browse latest View live