Nous continuerons notre évolution aux frontières du Parc Naturel du Néouvielle en passant du refuge de la Glère aux lacs d'altitude...
Nous continuerons notre évolution aux frontières du Parc Naturel du Néouvielle en passant du refuge de la Glère aux lacs d'altitude...
Dans notre précédent épisode, Nathalie, Louise, Axel, Grégo, Maître Arnaud et Jénorme décidaient d'aller passer une nuit au refuge de la Glère. Un nom bien étrange certes, mais qui n'a absolument rien à voir avec cette sécrétion visqueuse qui nous sort des narines ou de la gorges lorsque nous sommes enrhumés et que, du coup, cette substance jaunes verdâtres collants nous empêchent de... Oui, bon, de toute façon, ça ne s'écrit pas pareil.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Souvenons-nous !
Voyant la bise venir, Jénorme ne se trouva pas fort dépourvu de ne pas avoir d'avantage profité de l'air pyrénéen, mais il sentit qu'il pouvait une dernière fois, en cet an de grâce 2016 ponctué d'attentats, de décès, de séismes, de loi travail,... OH EH OH !!!
Bref : une dernière petite randonnée en montagnes pyrénéenne s'imposait, d'autant plus que les journalistes investissaient sérieusement les médias et le cerveau des gens en nous asphyxiant de "bons mots" sur les élections présidentielles américaines plus tournées vers le bas de la ceinture que le haut du crane. On dira ce que l'on voudra, mais cela aura fait de la publicité aux hôtels-restaurants-immeubles de cet ex-présentateur d'émissions de télé-réalité.
BREF : Jénorme avait préféréécouter les cris avenants de cette marmotte fort sympathique qui semblait lui dire simplement : "Eh, viens donc profiter du calme de la montagne."...
Ah non, merde, je me suis trompé de vidéo. On recommence !
Voyant la bise venir, Jénorme ne se trouva pas fort dépourvu de ne pas avoir d'avantage profité de l'air pyrénéen, mais il sentit qu'il pouvait une dernière fois en cet an de grâce 2016, faire une petite randonnée en montagnes pyrénéenne ; motivé qu'il était l'appel de cette marmotte au cri avenant...
Oui, voilà, c'est mieux.
Cette initiative tombait fort bien car Nathalie, Louise, Axel, Grégo et Maître Arnaud avaient eu le même désir d'altitude. Chose incroyable : à chaque fois que je prononce ou que j'écris le mot "désir", je pense de suite à la chanson que Laurent Voulzy chantait en duo avec Véronique Jannot "Désir désir", en 1984. Toutefois, cela ne nous a pas empêché de porter notre choix sur le refuge de la Glère pour passer une nuit tous ensemble dans les hauteurs pyrénéennes. Mais avant cela, il nous fallait faire quelques kilomètres de randonnée pour effectuer le trajet Plateau du Lienz-Camp Bernard-Rollot-vallée de la Glère-refuge. Deux heures de marche avec un dénivelé de plus de 500 mètres réparti sur une distance de 3,5 km sur une piste grise et caillouteuse sans grand intérêt de prime abord, hormis si l'on aime les poteaux électriques rouillés et les vestiges de téléphérique. J'exagère, j'exagère.
Après avoir parcouru ces kilomètres dans la vallée de la Glère, nous arrivions enfin au premier niveau et la vue n'est toujours pas terrible. Des ruines en bordel.
"Au début des années 1950, EDF implanta un énorme chantier un peu plus haut encore, à150 m en dessous du sommet de l'Ayré, pour percer un tunnel de 11 km afin de stocker les eaux du massif du Néouvielle et de Gavarnie dans le barrage de Capdelong et de les ramener à travers la montagne vers la centrale hydroélectrique de Pragnères. Le funiculaire existant ne pouvant pas être prolongé, un téléphérique de chantier fut construit par EDF, d'abord pour son usage, afin de relier le chantier du tunnel, la base de vie et le refuge de la Glère à proximité, (les restes du chantier du tunnel et de la base de vie n'ont toujours pas été nettoyés)."WIKIPEDIA
Mais ce n'était pas grave car, juste un petit peu au-dessus, a y est : le lac de la Glère sous le regard de pierre granitique du Massif du Néouvielle nous apparut.
Ok, on ne le voit pas très bien, mais nous allons maintenant nous approcher un peu...
DE NOS JOURS, UN PEU APRÈS...
Oui, il était bel et bien le lac ! Le lac de la Glère !
Deux hectares d'eau limpide, tantôt bleuté par le reflet du ciel, tantôt miroir lorsque les montagnes alentours reflètent à sa surface. La profondeur de cette étendue aquatique peut atteindre dix mètres ; ce qui laisse de l'espace aux truites fario, aux ombles de fontaine et autres vairons pour s'ébattre ici, à 2153 mètres d'altitude très précisément.
Un petit panneau jaune nous indique deux directions possibles...
Soit nous allons directement au refuge de la Glère,
soit nous marchons encore un peu pour atteindre,
plus haut, le parc naturel du Néouvielle
qui se trouve à 55 minutes de marche.
Car oui, lorsque nous sommes au lac de la Glère, nous sommes dans la vallée de la Glère ; et non dans le parc naturel du Néouvielle ; bien que nous ayons une magnifique vue sur le massif et que les paysages semblent être de la même catégorie que ce lieu.
Pendant que le petit groupe préfère rejoindre le refuge
et qu'Axel tente de pêcher comme les ours...
...je m'en vais faire un petit tour
de ces lieux délicieusement silencieux
et sans humain.
Je commence par la face Nord-Est avec la visite rapide du petit enclos à brebis et de sa cabane. Bon, nous sommes bien d'accord : la montagne, ce n'est pas Paris, on n'est pas làà aller furter à droite à gauche en entrant sur des terres ou en des lieux qui sont des propriétés privées. S'il-te-plaît ! C'est pas parce que tu es en pleine nature que tu peux faire n'importe quoi ! Hein, bon, alors !
DONC le petit enclos à brebis.
En cette saison, c'est vide. Pas une brebis, pas un berger.
J'avance sur un sol rendu meuble par la présence de millions de petites crottes animales.
J'imagine la beauté du lieu lors des estives avec le ciel et le lac bleus, la montagne grise, l'herbe verte grasse, les brebis blanches avec quelques cloches des hauteurs...
Face à l'enclos, une vue magnifique
sur le lac de la Glère et ses montagnes environnantes.
C'est peut être cette cime pointue qui interpelle
le plus l'attention dans un premier temps.
Il s'agit du Campanal de Larrens. 2712 mètres d'altitude. Et oui, ça s'grimpe. Et non, cela n'a aucun rapport avec le nom que porte le personnage de Gérard Depardieu dans le film "La chèvre" (1981) de Francis Veber puisque c'était Campana.
Mais qu'est-ce que c'est que ce billet avec tous ces gens et ces animaux qui crient ????!!!!
Retour au calme.
Je poursuis ma progression, plein Ouest, tranquillement. Toujours happé par la beauté des paysages. Toutes les deux minutes, je m'arrête pour contempler. Une petite reconnaissance des sommets alentours se mirant dans l'eau glaire... claire du lac de Glère.
Ici, la crête d'Espade (2773 m), la brèche de Chausenque (2790 m),
le pic du Néouvielle (3091 m) et le Campanal de Larrens (2712 m).
Au-dessus du petit sentier, le refuge de la Glère manifeste sa carrure imposante et originale pour un édifice montagnard.
Cela change des petits "cabanons en pierres apparentes" que j'ai l'habitude de voir dans les Pyrénées.
Je pense à celui d'Alret en bois et pierres, ou encore à celui de Pombie, sans oublier celui nommé refuge Ledormeur en Val d'Azun.
Vu comme ça, on dirait une ancienne bâtisse russe ou de l'ex-RDA ou un logement revu par Le Corbusier.
Je continue à avancer vers l'Ouest en longeant les abords rochesques du lac. Je garde le Campanal de Larrens en ligne de mire.
J'arrive finalement à l'Ouest de l'Ouest du lac. On ne peut pas faire plus à l'Ouest. Bon, bien sûr, après on peut continuer de faire le tour ou encore monter en direction d'un autre lac situé juste au-dessus, mais non. Là, c'est l'Ouest du lac de la Glère. La météo est à peu près la même qu'à l'Est. La température aussi. La végétation pareil... à une chose près ! Eh oui, ici se trouve une particularité géographico-touristique très secrète et que je m'en vais te présenter avec cette vidéo au son venteux...
Ben oui !
De cet endroit, il y a également une très belle vue sur l'étendue bleu du lac avec, en fond, le petit cabanon et l'enclos à brebis. Le tout sous l'oeil bétonné du refuge de la Glère.
L'envie est forte de continuer à vadrouiller en ces lieux naturels, mais il est grand temps de rejoindre tout le monde au refuge.
J'emprunte le petit sentier censé mener aux lacs et parc naturel du Néouvielle. De là, une vue étonnante sur le refuge apparaît ; seule 'présence humaine' dans ce vaste endroit.
J'arrive sur la terrasse du refuge
où un petit apéro d'altitude est déjà en place.
Tout ceci en profitant de la vue panoramique
sur le lac de la Glère...
...et sur le massif du Néouvielle.
Avec de gauche à droite ; le pic de la Mourèle, le petit pic d'Espade,
le grand pic d'Espade, la brèche d'Espade, la crête d'Espade,
la brèche de Chausenque et le Néouvielle.
Voilà pour les présentations extérieures.
L'air est plus frais et plus vif. Peu à peu, le soleil disparaît derrière les crêtes.
Il ne nous reste plus qu'à prendre nos quartiers dans le refuge.
Construit en, puis rénové en 2006, le refuge de la Glère possède 65 couchages. La période de gardiennage s'étend de mi-février à septembre, ainsi que les week-ends d'octobre. Elle propose eau potable, douches, WC et restauration.
Ce soir, c'est Béatrice qui nous accueille. Elle s'occupe de la vie du refuge (ravitaillement, discipline, propreté, changes).
En période de gardiennage, on peut manger, boire, dormir (avec des couvertures-draps-oreillés fournis) en nuitée (22,60 euros pour les adultes) ou en demi-pension (46,60 euros avec nuit, repas et petit déjeuner).
Hors gardiennage, 20 couchages sont disponibles, mais il n'y a pas d'eau, ni de services.
L'entrée se distingue par une grande porte suivie d'un petit couloir séparant l'uintérieur de l'extérieur de la bâtisse, tel un sas. À gauche, des casiers pour poser les chaussures de marche car il est interdit de pénétrer dans le refuge avec nos groles qui puent. À droite, des crocs de multiples couleurs et de multiples tailles pour les résidants.
Passons le couloir pour rejoindre la salle à manger.
De grandes tables solides en bois et un poêle au fond de la pièce. Sur une étagère, une petite bibliothèque avec divers ouvrages (guides, cartes, romans, livres pour enfants,...), ainsi que quelques posters et cartes postales aux murs. Au fond, une penderie pour permettre aux affaires de sécher. À gauche de l'entrée, un bar-comptoir avec les affiches des différents boissons proposées (bières, vins, apéritifs, digestives, jus de fruit, sirops, café, thé,...) ainsi que la restauration (de l'encas au menu). Sous le bar, des jeux de société, de dés et autres. Nous, nous pencherons pour le Yam's.
Ce soir, au menu, ce sera soupe de légumes bien chaude, spaghettis bolognaises, fromage du berger (qui avait son troupeau près du lac) et tarte.
Le tout servi à 19h00 précise afin que tous les occupants soient synchronisés et qu'il n'y ait pas plusieurs services.
Pour la boisson, tu peux demander du vin en pichet. Mais il est également possible de consommer tes propres bouteilles si tu as eu le courage de les monter jusqu'ici... Nous, nous avons eu le courage !
Pour les dortoirs, nous empruntons un escaliers nous conduisant à l'étage.
Nous découvrons quelques affiches
de concerts qui se sont tenus dans ce lieu isolé...
il y a un petit bout de temps.
Notre dortoir se compose de trois lits superposés, soient six couchages.
Ça tombe bien : nous sommes six !
Couvertures, draps et oreillers sont fournis.
Et le tout avec une vue imprenable
sur le lac et le massif du Néouvielle.
Après un bon repas et une bonne heure à jouer au Yam's dans la grande salle, nous regagnons nos couchages vers 22h00. Tout le monde est déjà couché. Il n'y a que quelques pensionnaires ce soir. Un groupe de personnes qui s'en vont demain matin à 4 heures vers le lac de Cap de Long en passant par la brèche de Chausenque et le pic du Néouvielle. Il y a aussi un couple qui vient randonner simplement dans le massif de Néouvielle à la découverte des lacs du versant Nord. Et puis, vers 21h30, des randonneurs russes arrivent pour passer la nuit. On ne comprend pas ce qu'ils disent, mais ils ont amené leur bouffe et ça sent très fort.
Allez, bonne nuit.
Demain, nous nous lancerons à l'assaut du massif du Néouvielle depuis la vallée de la Glère.
Ce week-end, j'avais prévu de rester face à l'ordinateur pour parler un peu sur ce blog de tous ces périples réalisés ces derniers mois, comme la Russie, la Lithuanie, le Cantal, Nevers, les gorges du Verdon, les villages abandonnés en Aragon, etc. Mais un ciel bleu des limpides m'invita à refermer internet pour aller voir ailleurs si j'y étais. Et, chose incroyable ou magie contemporaine, effectivement : j'y étais !
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Pas un nuage ! Pas une tache blanche ! Pas un pet de vent ! J'ai beau tenter de ne pas céder à l'appel de l'extérieur en me concentrant sur les informations du jour et autres nouveautés musicales du moment, rien n'y fait. Il faut que je sorte.
On oublie ce reportage sur les gens habitant dans les sous-sols de Las Vegas (Les entrailles de Las Vegas). On cesse toutes recherches sur le pastafarisme...
PASTAFARISME :"Le pastafarisme est une parodie de religion dont la divinité est le Monstre en spaghetti volant (Flying Spaghetti Monster) créée par un étudiant de l'université d'État de l'Oregon, Bobby Henderson. En 2005, il écrit une lettre ouverte pour protester contre la décision du Comité d'Éducation de l'État du Kansas d'autoriser l'enseignement du dessein intelligent dans les cours de science au même titre que la théorie de l'évolution. Dans cette lettre, il professe sa foi en un dieu créateur surnaturel dont l'apparence serait celle d'un plat de spaghetti et de boulettes de viande et demande que le pastafarisme reçoive une durée d'enseignement égale à celle du dessein intelligent et de la théorie de l'évolution." WIKIPEDIA
Sur la photo ci-dessus, nous voyons le monstre en spaghettis volant remettre au capitaine Moÿse les tables des "trucs que j'aimerais autant que vous fassiez pas".
On arrête de se concentrer sur l'histoire de cet homme qui vit depuis quinze ans dans un 747 posé en Oregon et qu'il a aménagéà sa façon (Un passionné d'aviation vit dans un 747 depuis 15 ans). On éteint les enceintes pour ne plus écouter le dernier album de Feeder qui vient de sortir avec le morceau-titre Eskimo :
ET ON SORT !
Oui, c'est bien... C'est déjà un premier pas... Voilà... Je suis dehors... C'est bien... Mais qu'est-ce que je fais maintenant ? Et où je vais ? Et qui suis-je ? Et pourquoi ?
Dans les dernières informations que j'avais pu voir au J.T. de France 2, un reportage s'était porté sur les vignes de Cognac et ce fait que je ne connaissais absolument pas : aujourd'hui, nous faisons plus de vodka (avec modération) que de Cognac (avec modération) dans les vignes charentaises ; et ce depuis 2014.
Ben dis don' : je ne savais pas même pas que l'on faisait de la Vodka (avec modération) à Cognac (avec modération).
DU COUP :
DÉDUCTION !
Si le Cognac (avec modération) est moins produit que la Vodka (avec modération), sachant qu'en plus, les Chinois nous achètent des pieds de vigne (avec modération... ah non, pas là !) pour les ramener chez eux, que va-t-il bien pouvoir rester de nos produits français locaux traditionnels ? Ne va-t-on pas se mettre à faire des bétises à Bombay et de l'andouille à Detroit ? Et pourquoi pas de la moutarde à Gijon ? Hein ? Alors ?!
Comme je n'avais pas le temps d'aller jusqu'à Cognac (avec modération), j'ai alors opté pour Capbreton. Pourquoi Capbreton ? Tout simplement parce que j'avais entendu qu'en périphérie de la cité balnéaire landaise, il s'y faisait du vin. Mais pas n'importe quel vin : du vin de sable (avec modération).
ME VOICI PARTI
POUR CAPBRETON !
Dans la radio, les informations parlent de l'attaque des troupes irakiennes sur Mossoul afin de reprendre la ville à Daesh. C'est important de le savoir, mais comme nous sommes dimanche, je préfère écouter un peu de musique plutôt que des récits de guerre. Mon choix se porte sur le second album d'Asian Dub Foundation, sorti en 2000, "Community music" avec, notamment, le morceau "Taa Deem".
Je passe à hauteur de Labenne où face au rond-point du surfeur de fonte, se tient une affiche annonçant la prestation de Willy au piano.
Et quelques kilomètres plus loin, j'arrive à un croisement m'indiquant sur la droite la direction de la Pointe. Je roule un peu en passant non loin d'un camping, puis j'atteins un parking situé sous les pins. Un panneau interpelle mon attention, posé là, isolé sous les pins, au milieu de nulle part, juste à côté du petit fleuve du Boudigau.
C'est un petit explicatif sur la naissance, la vie et la culture du vin de sable.
Passons sur le visage à grande bouche de l'épouse du pêcheur et concentrons-nosu sur plusieurs choses.
1) Nous parlons de vin et de ce que j'ensais, la vigne donnant le raisin permettant la conception du vin pousse dans la terre.
2) C'est l'épouse du pêcheur qui nous explique la conception de ce breuvage ; et non l'épouse du viticulteur.
3) Ce n'est pas mentionné sur le panneau, mais le Boudigau est effectivement un fleuve puisque ce cours d'eau se jette dans l'océan entre Capbreton et Hossegor après plus de 25 km de course tranquille dans la forêt landaise.
Ceci étant dit, lisons et instruisons-nous.
LE VIN DE SABLE DE CAPBRETON, LE VIN DES ROIS
"Trois cépages avaient été sélectionnés pour la culture du vin de sable : le "Tite de crabe" (cépage blanc aujourd'hui appelé Chenin), le "Capbreton (cépage rouge plus communément appelé Cabernet Franc) et le "Cruchen".
Cette culture, destinée originellement à la protection de la dune, se révéla être un vignoble de qualité, très apprécié pour ses qualités gustatives, approchant selon certains celles des vins de Bordeaux. Malheserbes, homme politique français sous Louis XV et Louis XVI, fit lui-même l'éloge de la finesse de notre vin, qui lui valut d'être surnommé"vin des rois". Le vin de sable fut d'ailleurs servi à la cour du roi en 1680.
Nous exportions nos barriques de vin depuis les ports de Capbreton, Vieux-Boucau, puis Bayonne vers l'Angleterre et la Hollande. A partir du XVIIIème siècle, le déclin de notre activité viticole fut amorcé par l'altération des conditions naturelles : notre vignoble fût ainsi ravagé par une succession de gelées, des attaquaes de larves de hanneton et la propagation de l'oïdium et du mildiou (maladies causées par un champignon). Il ne reste alors plus que neuf hectares de vignes en 1901 et l'expansion de la station balnéaire entraîna la disparition du vignoble. Les parcelles disparurent progressivement au profit des constructions et de l'implantation d'établissements de bains de mer."
L'autre intérêt de l'implantation de vignes en cet endroit tient sur le fait de pouvoir fixer les dunes. Les habitants de la côte gasconne avaient ainsi besoin de protéger leur village de l'invasion des sables. Il leur fallait également préserver l'accès au port. C'est ainsi qu'à partir du XIVème siècle à Capbreton, puis plus tard à Vieux-Boucau, les habitants ont planté des vignes afin de fixer les dunes. Celles-ci présentaient l'avantage de posséder de profondes racines, permettant une fixation optimale. Les parcelles étaient entourées de palissades et elles étaient cultivées sur le versant est de la dune, à l'abri des embruns de l'océan. Autre particularité du vin de sable : les grappes de raisin étaient couchées sur le sable. 250 hectares de vignes étaient ainsi entretenues par les femmes pendant que les hommes partaient pêcher la baleine en mer pendant de longs mois.
Plus d'infos détaillées sur HISTOIRE DU VIN DE SABLE.
Eh bien tout ceci est très intéressant. Il n'y a pas vraiment de sentier de randonnée prévue pour découvrir les anciens lieux de parcelle. D'un commun accord avec moi-même, je décide donc de me lancer dans la forêt en créant, pourquoi, un sentier touristique que j'appellerai "Le sentier de la route du vin de sable".
Je ne sais pas combien de temps cela prendra, je ne sais pas quelle destination suivre, je ne sais pas si cela aura un intérêt. Voici donc le résultat de mes recherches après quelques kilomètres de marche dans la forêt littorale landaise, non loin de Capbreton.
Oui, bon... Comment dire...
C'est une promenade agréable et très courte qui t'amène d'un parking situé sous les pins jusqu'à l'océan, sur une plage où il est interdit de se baigner.
De plus, il faut faire gaffe où tu marches et ne pas t'éloigner du chemin tracé car les cabanes de chasseurs ne sont pas très loin... Eh oui, même sur le bord de l'océan.
Maaaaaaaiiiissss : pour conclure ce billet.
Est-ce que le vin de sable existe encore ? N'est-ce pas une légende ? On peut se poser la question lorsque l'on pratique ce sentier non officiel et lorsqu'on lit les panneaux touristiques relatant l'histoire et la production de ce breuvage qui s'arrêteraient après 1901... Il n'en est pourtant rien puisqu'un vigneron a repris le procédé de culture de cette vigne originale il y a plus de 20 ans. Tu peux retrouver ses produits sur son site internet (Vin des dunes) et en te rendant au domaine à La Pointe de Capbreton.
À plus tard pour de nouvelles aventures.
Et voilà, les vacances sont terminées. C'est ainsi, c'est la vie, c'est comme ça. L'été a remballé son grand manteau de sable, d'océan et de pastis pour laisser place à une rentrée de plus.
Mais où suis-je allé pendant ces vacances 2016 ?
Tout de suite, un rapide résumé en images avant, plus tard, d'aller un peu plus dans les détails.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Mes vacances ont commencé fin juin par un séjour en famille dans le Cantal. Pour s'y rendre, il m'a fallu rallier le Pays Basque à l'Auvergne en passant notamment par...
Et puis, ce fut le Cantal !
Avec ses petits villages aux charmes nombreux et parfois décalés...
Avec ses vaches de Salers et ses cartes postales de vaches de Salers...
Ses volcans d'Auvergne du Cantal...
Le Puy Mary
Je quitte le Cantal pour la Nièvre en passant tour à tour par un village accueillant, puis Volvic, puis Riom, puis Le Cheix...
Et voici la Nièvre !
Plusieurs villes et villages parcourus durant ces quelques jours nivernais.
NEVERS
Retour sur le Fil Bleu pour terminer le tour
de la ville de Nevers entamé l'année dernière...
...pour découvrir, entre autres, les vitraux contemporains de la cathédrale Saint-Cyr.
...et les ruines du quartier du Singe.
BOULORGES
Petit lieu-dit situé en pleine campagne nivernaise et où se cache l'étonnant muséeLe cinématographe de Pascal Rigaudà qui nous sommes allés rendre une petite visite avec Pierrot et Jean...
Restons dans le cinéma.
Je me suis également rendu à...
OUROUX-EN-MORVAN
Pour le festival "Partie(s) de campagne". Courts-métrages, ciné-concert, concert, animations variées, bières belges,...
Quelques jours plus tard, je suis parti pour la région parisienne en passant par Pouilly-sur-Loire où se trouve l'ancien hôtel-restaurant des 200 bornes.
Pendant plusieurs années, il fut un endroit incontournable pour les nostalgiques de la Nationale 7 et des congés payés.
Aujourd'hui, il est à l'abandon...
Mais Pouilly-sur-Loire, c'est aussi la Loire
qui, à cet endroit précis,
est à mi-chemin de son parcours
allant du Mont-Gerbier-de-Jonc à l'Océan Atlantique.
Un peu plus loin, la centrale nucléaire de Belleville
pointe le bout de ses cheminées...
Et puis, ce fut la région parisienne et ses petits lieux-dits
aux noms parfois surprenants,
comme...
J'arrive à Dangu ; là aussi nous avons un nom pas banal qui serait, d'après François de Beaurepaire, tiré du latin dunum acutum,"composé de l'élément gaulois dunum hauteur, agglomération, puis « forteresse sur une hauteur », suivi du latin acutumaigu. Il s'agirait d'une forme préromane des types toponymiques Montaigu. Ce terme correspond bien à la localisation de Dangu au pied d'un coteau dominant la vallée de l'Epte."WIKIPEDIA
Bref : à Dangu, il y a, entre autres, un étang.
DANGU
Très bel endroit avec de beaux reflets,
mais avec des ombres étranges.
À côté de l'étang se trouve un camping
dans lequel il y a des toilettes interdites aux cyclistes.
Mais la raison de ma venue à Dangu était surtout amicale. J'y ai retrouvé Céline, Bonnie, W et Panpan le panda qui habitent dans le bourg, ainsi que La Joconde, comme toujours, cachée dans les toilettes de la maison.
IL FAUT REPARTIR !
Après avoir assistéà la défaite de l'équipe de France de foot
en finale de la coupe d'Europe 2016,
je repars sans passer par Clairfontaine
où j'aurais pu demander à Didier Deschamps
l'adresse de son orthondontiste.
Non !
Je vais directos dans l'Yonne retrouver Puputte, Nat Skull et McFly. Et pas n'importe où puisque nous nous sommes donnés rendez-vous à...
GUÉDELON
Si nous nous sommes donnés rendez-vous ici, ce n'est pas parce que nous sommes masochistes et que nous voulions nous prendre des coups de fouets sur le cul en restant attachés sur cette palissade. Non, si nous sommes là, c'est pour voir l'avancé des travaux de ces gens qui ont décidé de construire un château forts selon les techniques et les matériaux utilisés au Moyen-Âge.
"Au milieu d'un espace naturel mettant à disposition toutes les matières premières
nécessaires à la construction : pierre, bois, terre, sable, argile...
des carriers, tailleurs de pierre, maçons, bûcherons,
charpentiers, forgerons, tuiliers, charretières, cordier...
bâtissent jour après jour un véritable château fort
sous les yeux de milliers de visiteurs."
GUEDELON
De là, je retrouve ensuite ma Nièvre natale et un ouvrage humain beaucoup moins impressionnant techniquement, mais tout aussi fascinant par cet espace qui l'entoure. Je veux parler de...
Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai voulu aller là. Pourquoi pas en même temps... Cette gare est très spéciale. Il n'y a personne. Elle semble complètement autonome. Pas de guichet, pas de gardien visible. Elle se trouve sur la ligne reliant Nantes à Lyon. En pleine campagne. Un jour, j'avais entendu qu'elle avait servi de décor pour le film de Claude Lelouch, "Un homme et une femme". Chose très étrange puisque le film a été entièrement tourné en Normandie. Je trouve pourtant que ce lieu est unique et propice à des tournages d'histoire d'amour, de fuites, de séparations ou de western contemporain. Toujours est-il que cela m'a sérieusement agacé et qu'après plusieurs mois de recherches, j'ai enfin trouvé un film tourné ici. Il s'agit de "Home sweet home" de Didier Lepêcheur, en 2007, "Un drôle de film, au charme intermittent", d'après Télérama.
Didier Lepêcheur, je l'avais rencontréà Aix-en-Provence pour la présentation de son film "Des nouvelles du bon dieu...", en 1995. Il était venu avec Marie Trintignant avec qui j'avais parlé de Kieslowski puisque son père, Jean-Louis (qui joue dans"Un homme et une femme" de Lelouch) avait tourné dans le dernier film du réalisateur polonais "Trois couleurs rouge" (1994). C'est elle qui avait poussé son père à jouer dans ce film qui reste, pour moi, un des films les plus enrichissants que j'ai pu voir.
BREF !
C'est pas le tout, mais il faut que je retourne dans le Sud-Ouest.
Au mois d'août
sur l'autoroute...
Au mois d'août,
dans les rues de Biarritz...
Mais aussi, plus confidentiel, une pensée pour Nichole.
Ce début du mois d'août 2016,
en allant au crématorium...
On reprend les bonnes habitudes sud-ouestistes.
1) Aller boire une bière au Kostaldéa. 2) Aller siroter un Mojito au Bibam.
3) Profiter des soldes à Dantxarria avec un Gin-Tonic.
4) Prendre des nouvelles de Pelute.
5) Rester vigilant à Saint-Pée-sur-Nivelle
6) Finir la journée en allant voir le soleil se coucher
sur la plage de Lafiténia
Et puis, ce furent
les Fêtes de Bayonne !
Moins de monde que les autres années aux fêtes de Bayonne. Peut être l'effet attentat. Peut être le prix du demi de bière à 3 euros.
Un peu de calme...
Un petit tour dans les Landes ?
OK !
Pause déjeuner Chez Minus, à Capbreton
Inauguration de Plancha à Oeyreluy
Retour sur les terres basques.
C'est pas si loin que ça.
Tiens,
le voisin d'en face
a installé
un jacuzzi
sur son balcon.
Il a bien raison car en cette fin de mois d'août...
PAUSE CANICULE INATTENDUE
Après BlablaCar,
voici SaunaCar !
Que faire ? Se plaindre ? Rester dans la voiture ?
Non. Je suis dans le Pays Basque. J'ai le choix : altitude pyrénéenne ou flots océaniques.
Il est temps
d'aller se baigner !
Le temps passe, la météo change, les jours raccourcissent.
Et puis, de petites virées en grandes randonnées...
Cherchebruit,Formigal, lac de Pombie, lac du Montagnon
Voici le mois de septembre !
Direction la frontière franco-espagnole, et plus précisément à Urdax, pour assister au départ d'une étape du Tour d'Espagne cycliste: la Vuelta.
Et voilà... C'est sur la vision de ce gros bonhomme jaune gonflé que se terminent les vacances 2016...
À moins qu'à chaque week-end...
Tiens, je ne suis pas sûr du choix de la chanson finalement...
Comme il est très difficile de voyager et de tenir ce blog dans le même temps, j'annonce de suite que, prochainement bientôt plus tard, nous évoquerons ici ce Tour de Bretagne que nous venons de boucler avec Mélanie.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Tu verras que même au mois d'octobre, il y fait beau en Bretagne... Peut être qu'au mois d'octobre finalement ; et peut être même la seule semaine où nous y étions...
Tu verras que certaines paysages deviennent complètement surréalistes si nous nous y arrêtons un petit moment...
Tu verras que ce n'est pas forcément en Bretagne que l'on trouve du poisson frais dans les restaurants...
Tu verras... Oh et pis eh hein : TU VERRAS !
En attendant, voici une petite vidéo tournée sur l'île de Bréhat, dans laquelle nous voyons Mélanie faire le tour de ce rocher étrange, ressemblant à la tête de.. de...
Eh bien, tu le sauras plus tard, bientôt prochainement !
Après une nuit passée au refuge de la Glère, Jénorme décide d'aller un peu plus haut pour atteindre les frontières de la Réserve Naturelle du Néouvielle.
Qu'allait-il y voir ? Qui allait-il rencontré ? Pourquoi n'était-il pas plutôt aller profiter des semaines promo bricolage chez Castraroma ? Et pourquoi offre-t-on du muguet le 1er mai ? Hein ? Alors bon !
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Il n'est pas loin de 7 heures du matin en cette fin de mois de septembre lorsque le soleil envoie quelques-uns de ses rayons lumineusement frais sur les sommets montagneux faisant face à notre dortoir du refuge de la Glère, prénommé"L'espade". L'espade car notre fenêtre donne sur la crête du même nom, et vice-versa.
La nuit fut bonne. Des randonneurs sont partis tôt dans la matinée en faisant grincer le parquet en bois avant de prendre la direction des sommets du Parc Naturel du Néouvielle. D'après la gardienne du refuge, ils seraient partis pour ce grand tour magnifique les menant au Turon, puis au Pic du Néouvielle en passant par quelques lacs.
De notre côté, nous prenons la direction de la salle de repas pour prendre le petit déjeuner. Il est composé de café, pain, confiture maison (impossible d'avoir une confiture chimique, quelle honte !), jus d'orange, fruits, céréales.
Ensuite, pas question de se doucher. Certes, nous pourrions, mais l'eau est gelée. Et même si on nous soutient que cela donne un coup de fouet et que cela fait circuler le sang, l'expérience ne nous tente pas. Pour ma part, je me livre à une toilette d'ours ; c'est à dire un coup de gant de toilette sur le visage.
Pendant que tout le monde se prépare, je m'en vais faire un petit tour des lieux à proximité pendant que le jour peine encore à se lever.
TOUR DU REFUGE DE LA GLÈRE
La terrasse
empli d'un silence pyrénéen d'altitude.
Le refuge face au massif.
Un peu gris ce matin
Les deux lacs qui lui font face :
le lac de la Glère et le lac de Coum Escure.
Juste au-dessus du refuge,
quelques champs de pierres et autres...
Le tout dominé par des nuages
prenant des formes originales.
Mais les nuages les plus impressionnants restent ceux qui semblent stagner dans le creux de la vallée de la Glère...
Apparemment, ils n'ont pas pour projet de dépasser la cuvette formée par les montagnes alentours. Ils semblent bien blottis entre les flancs, ne dépassant pas l'ancienne station du funiculaire de la Solitude, se retrouvant bien seul au-dessus de la masse nuageuse mouvant, telle un bain de vapeur.
Petit comparatif entre hier...et aujourd'hui,
au même endroit.
Cela m'arrange que ces nuages ne montent pas plus haut. Pendant que Nathalie, Louise, Axel, Grégo et Maître Arnaud reprennent la direction du camp Bernard Rollot en disparaissant dans l'épais brouillard, je m'en vais prendre un peu plus d'altitude en suivant la direction du Parc Naturel national du Néouvielle sous un ciel bleu limpide.
Ma petite randonnée imprévue commence par le sentier me permettant de rejoindre le lac de Coum Escure, situé juste au-dessus du lac de la Glère. Après avoir contourné ce dernier, j'emprunte une sente étroite qui m'amène à jeter un dernier regard sur le paysage derrière moi.
Et puis, j'arrive à hauteur du lac de Coume Escure.
Altitude : 2132 mètres
Surface : 2,6 hectares
Profondeur : 17 mètres
J'en fais un peu le tour en passant sur ses rives.
Puis, en prenant un peu de recul, je remarque surtout
que ce lac est bien blotti dans une cuve granitique.
Je poursuis en rejoignant le sentier officiel qui a pris forme sur une petite ligne de crète.
Versant Ouest un magnifique panorama
sur les deux lacs de la Glère et de Coume Escure...
Versant Est, une vue imprenable sur la vallée du Bolou...
Oui bon, d'accord, imprenable dans le sens "pas prenable en photo".
Ce matin, la vallée est complètement embrouillardée. Mais hier, dans la soirée, on y voyait plus clair.
Petit comparatif entre hier...et aujourd'hui,
au même endroit.
Bon, c'est comme ça : aujourd'hui, je suis au-dessus des nuages et cela n'en reste pas moins impressionnant et apaisant.
Le sentier n'est pas très bien balisé, mais heureusement quelques cairns laissés par de précédents randonneurs permettent d'évoluer sans se perdre. Certains de ces cairns sont parfois difficiles à trouver, ou arborent une silhouette singulière.
Je me retourne à nouveau. Tous les 20 mètres, le paysage change. Pourtant, la pente est relativement douce. Le dénivelé annoncé entre le refuge de la Glère et l'endroit où je me trouve n'est que d'une cinquantaine de mètres. Mais déjà, en bas, les deux lacs paraissent éloignés.
Posés là, entre les deux vallées dans le brouillard, séparées par cette sorte de "dent granitique" appelée Pene Dera Mayrits surplombant le tout.
Toujours un peu plus haut, enfin : des panneaux ! C'est pas que je m'inquiète, mais je me demandais tout de même si j'étais sur le bon chemin malgré ma carte IGN.
Si je m'aventure vers l'Ouest, je prendrai la direction du refuge Packe. Pour cela, il me faudra marcher 2h30 avec un dénivelé de plus de 400 mètres.
La randonnée a l'air belle et aérienne, commençant par un passage sous le Campanal de Larrens.
Ensuite, elle se poursuit par le lac du Pourtet et la Courne de l'Oursavant d'arriver au refuge situéà 2509 mètres d'altitude.
Le refuge Packe a une capacité d'accueil de 8 personnes avec cheminée, eau, tables, bancs, électricité, poêle, couchages et radio de secours.
L'envie d'y aller est grande, mais je pense que je serai trop juste au niveau temps. de plus, je ne sais pas ce que les nuages comblant les vallées de la Glère et du Bolou ont prévu. Vont-ils rester où ils sont ou vont-ils eux aussi prendre de l'altitude ?
Par sécurité, je penche pour l'autre sentier. Plus court, plus simple et me permettant de faire une boucle pour rejoindre le lac de la Glère ensuite.
Et ce chemin est :
Direction le parc et les lacs du Néouvielle !
Après quelques mètres
de montée brutale,
je laisse la vallée du Bolou
embrumée derrière moi
pour accéder à la frontière
du Parc National du Néouvielle.
LE PARC NATIONAL DU NÉOUVIELLE
Hein ? Oui, c'est vrai, tu as raison : le choix de la photo pour parler du Parc du Néouvielle n'est pas très judicieuse.
Recommençons !
La première chose qui fascine en pénétrant sur dans ce parc, c'est l'omniprésence du granite. Laissant peu de place à la végétation, de multiples mini-plans d'eau sont dispersés de ci de là, entre ou sur les roches. La question se pose alors : pourquoi un tel paysage ?
"Une centaine de lacs dans lesquels se reflète un ciel bleu d'une rare pureté. Voici une bonne raison pour venir découvrir ce massif granitique culminant à 3192 mètres au pic Long (troisième plus haut sommet entièrement situé en France de la chaîne des Pyrénées, après la pointe Chausenque et le piton Carré) et surplombant la vallée d'Aure.
On y découvre de nombreux exemples de relief glaciaire. La beauté minérale de ses multiples lacs et de ses crêtes tourmentées, tout comme la richesse de sa faune et de sa flore en font un haut lieu de la montagne pyrénéenne. depuis 1935, une partie du massif a d'ailleurs été transformée en réserve naturelle. Elle fut la première réserve naturelle créée en France, bien avant le Parc national." ÉDITIONS ATLAS
J'ai un peu de mal à faire la différence entre les deux suivant les informations que je glane dans les livres et autres sites internet. Toujours est-il que cette réserve compte près de 1250 espèces de plantes à fleurs, comme les droséras carnivores ou les saxifrages. On y trouve également des rapaces comme les vautours fauves, les aigles royaux et les gypaètes barbus ; auxquels il faut ajouter les marmottes et une faune aquatique remarquable. Le microclimat chaud et sec du Néouvielle a repoussé vers les sommets la faune et la flore.
Errons donc dans ce dédale de roches et de lacs, au hasard des rencontres en tentant de comprendre l'origine d'un tel paysage.
"Néouvielle, c'est la Nèu Vielha, c'est à dire la "vieille neige". Comme emblème du lieu, on peut parler des desmans, petits mammifères qui ressemblent à des taupes ne se nourrissant que d'insectes et vivant près des cours d'eau. Ils n'existent que dans les Pyrénées et... dans le sud de la Russie. Toutefois, il compte parmi les espèces les plus difficiles à observer.(...)
UN RELIEF GLACIAIRE
Il y a 300 millions d'années (et des poussières), le granite du Néouvielle est né d'une intrusion magmatique dans les profondeurs de la terre. Le massif constitué de granite intrusif d'âge primaire a ensuite résistéà l'érosion du quaternaire et de ses glaciers qui ont modelé le paysage actuel. Sur une superficie de 2313 hectares, cirques glaciaires, crêtes cisellées, moraines et roches moutonnées composent un paysage varié. Peu profonds, les cirques offrent ainsi l'apparence d'uen série de roches arrondies, séparées par de petites dépressions parfois remplies d'eau, qui ont donné naissance à une centaine de lacs. Ces criques aux crêtes pointues côtoient d'énormes blocs rocheux qui, stimulés par des langues glaciaires, forment parfois des cordons morainiques où se développe une forêt de pins à crochet.
DES LACS PAR DIZAINES
La réserve naturelle du Néouvielle possède pas moins d'une centaine de lacs d'origine glaciaire. Se déversant dans les eaux de la Neste de Couplan, puis de la Neste d'Aure, ils s'appellent Cap-de-Long, Aubert, Aumar ou Orédon. Certains, comme ceux de Cap-de-Long et d'Orédon, sont agrandis par des barrages ; d'autres offrent le spectacle de paisibles plans d'eau naturels ceinturés de pelouses et de landes piquetés de pins.
Émeraude précieuse scintillant dans un écrin de granite, turquoise paisible, les lacs du Néouvielle présentent des visages variés. Les variations de luminosité, la couleur du ciel, mais aussi l'abondance des algues -on en a recensé ici quelque 550 espèces- jouent sur la couleur de leurs eaux.
L'EUPROCTE DES PYRÉNÉES
On ne connaît que trois espèces d'euprocte au monde, rarissime amphibien voisin du triton : l'une en Corse, l'autre en Sardaigne et la troisième dans les Pyrénées. Mesurant de 11 à 16 cm, l'euprocte vit entre 700 et 2500 mètres d'altitude, dans les eaux glacées des torrents et des lacs. Se nourrissant d'insectes et autres vertébrés, il possède un corps granuleux et un ventre qui varie du jaune à l'orangé. Sa présence illustre la géographie de l'ancienne Europe, lorsque Corse et Sardaigne étaient soudées aux Pyrénées, avant leur séparation à l'époque tertiaire."ÉDITIONS ATLAS
Bon, vu que je n'en ai pas vu, il n'y aura donc pas de photos. Mais en contrepartie, voici quelques rencontres rocheuses étranges ; à se demander si, parfois, le massif du Néouvielle n'est pas le Ploumanac'h des Pyrénées... et vice versa.
RENCONTRES ROCHEUSES
Le visage de pierre endormi
Le doigt cassé pointant l'avenir La boudeuse regardant le ciel
Le crapaud Le caméléon
Le caniche attendant sa baballe Le tigre en sommeil
Mais l'euprocte n'est pas le seul animal présent dans le parc que l'on peut ne pas croiser. Par exemple, je n'ai pas non plus vu de...
LA TRUITE FARIO
Protégée, la truite fario reste réservée aux pêcheurs. Elle est présente dans bons nombres des lacs du Néouvielle (lacs de la Glère, de Coume Escure,...).
Alors bon, c'est comme ça, c'est la vie : mais là non plus, je n'ai pas rencontré cet animal marin.
Par contre, je peux te proposer une recette pour la cuisiner.
PAUSE RECETTE
La truite Fario au bleu
"Son appellation "au bleu" provient de la couleur prise par la matière gluante du limon qui la recouvre au contact du vinaigre.
Préparer un court bouillon avec 2 litres d'eau, 20 cl de vinaigre de vin, gros sel, bouquet garni, oignons et carottes émincés, céleri et poivre. Porter à frémissement et laisser tiédir. Vider les truites délicatement et, surtout, conserver le limon sans les nettoyer. Poser dans une cocotte et recouvrir avec 10 cl de vinaigre bouillant. Attendre quelques minutes jusqu'au "bleuissement" du poisson. Mouiller avec le court-bouillon. Cuire à feu doux durant 10 minutes environ. Égoutter avec soin et présenter sur un plat chaud, avec du persil et un beurre fondu citronné." ÉDITIONS ATLAS
Toujours est-il qu'après avoir erré pendant quelques minutes dans ce dédales labyrinthique de mini-lacs et de roches, je fais une pause face au panorama qui s'offre à moi.
Une vue magique à 360° !
Tour à tour apparaissent le pic du Néouvielle (3091m), les Trois Conseillers (3039m), le Turon (3035m), puis la vallée de Bolou, le lac de Soume Escure, le refuge et le lac de la Glère (2153m), le lac d'Astazou (2230m), le lac de Mounicot (2235m) , le lac de la Mourèle (2295m), la crête d'Espade (2773m), puis retour sur le pic du Néouvielle dominant ce paysage magnifique.
Face à moi, plein Nord, vue sur la Pène Dera Mayrits qui semble avoir deux yeux ; deux yeux représentés par les lacs de la Glère et de Coume Escure. Cela me fait penser à ce film de 1977 réalisé par Wes Craven dans lequel les gens crient tout le temps..."La colline a des yeux"!
L'HISTOIRE : En partance pour la Californie, une famille se retrouve accidentellement au beau milieu d'une ancienne zone d'essais nucléaires devenue zone d'essais de l'aviation américaine. Contraints de quitter leur véhicule, ils se retrouvent pourchassés par une bande de dégénérés.
Le film s'inspire de l'histoire controversée de Sawney Bean et de sa famille (une femme, huit fils, six filles et d'innombrables petits-enfants), un clan sauvage qui errait, selon le Newgate Calendar dans la région montagneuse de l'Est de l'Écosse, près d'Édimbourg, au début des années 1600. Ils auraient finalement été capturés sur ordre du roi Jacques Ier d'Angleterre, tenus pour fous et exécutés sans procès.
Hein ? Hein ? Hein ? Pourquoi je parle de ça moi ? Ah oui !
BON BREF :
après "La colline a des yeux",
voici "La montagne a des grosses lunettes bleues".
Et ça, c'est pas un film de Wes Craven.
À l'Ouest, je peux même apercevoir le Pic du Midi de Bigorre (2876 m) par une faille rocheuse située entre le pic de Lurtet (2506 m) et le pic d'Astazou (2622 m).
Juste en-dessous de cette faille, une belle vue sur un autre lac, plus imposant que les petites étendues d'eau qui m'entourent. Il s'agit du lac de la Mourèle.
Niché lui aussi dans un écrin de granite (je ne sais pas si ça se dit), il semble dégagé une sensation de calme et de recul appréciable. Je rejoins une sorte de sente aléatoire, sûrement façonnée par les troupeaux désireux d'aller s'abreuver au lac. Celle-ci m'amène aux abords de l'étendue d'eau d'un vert profond.
LAC DE LA MOURÈLE
Dominé par les crêtes d'Espade et le Pic du Néouvielle, il est cerné par les roches granitiques. Situéà 2295 mètres d'altitude, il étend ses eaux émeraudes sur une surface de 2,6 hectares pour une profondeur de 10m. sur le versant nord du massif du Néouvielle.
Encore un endroit qui mérite
une pause contemplation.
Pardon.
Encore un endroit qui mérite
une pause contemplation.
En venant ici, à cet endroit du parc, j'avais pour objectif de me poser sur les bords du lac Det Mail. Mais... je ne sais pas ce qu'il s'est passé : j'étais persuadé qu'il se trouvait sur l'autre versant de la montagne, c'est à dire en direction du refuge Packe.
Je n'ai donc pas cherché plus longtemps. je n'ai pas non plus consulté ma carte IGN... alors qu'en fait, le lac Det Mail se trouve juste au-dessus du lac de la Mourèle. Il y avait même quelques autres étendues d'eau (lacs d'Estelat supérieur et inférieur) un peu plus haut et que je n'ai pourtant pas vu depuis mon point panorama de tout à l'heure.
Lorsque les guides touristiques évoquent le massif de Néouvielle, ils concentrent surtout ce lieu vers les pistes de Piau-Engaly, la vallée du Rioumajou (Fabian, Aragnouet), les lacs d'Aubret et de Cap de Long. Mais l'endroit où je me trouve est également magnifique et riche de découvertes. De plus, il n'y a personne !
Bon, je serai bien resté encore un peu, posé, au calme ; mais la lumière commence à baisser. Je décide donc de rejoindre le lac de la Glère en passant par un autre chemin afin de faire une boucle.
Je quitte le lac de la Mourèle...
...pour entamer une petite descente
et traverser un petit vallon...
...dans lequel sommeillent
les lacs de Mounicor et d'Astazou.
Je longe ces lacs un court moment, puis sur la gauche, je devine une sente qui prend la direction de la face Ouest du lac de Coume Escure.
La vallée de Bolou ne s'est toujours pas "désembrouillardée"... Oui, je sais, ça ne se dit pas, mais c'est pas si mal comme mot finalement.
La descente est quelque peu aléatoire. Le principal est de garder l'étendue bleue en ligne de mire puisque c'est l'objectif à atteindre. Les couleurs alternent : du bleu aquatique au gros de la roche granitique parfois blanche aussi, en passant par le vert foncé des pins à crochets ou encore le orange vif de cette étendue herbeuse proche d'un petit ruisseau.
Rappelons au passage que la flore de la réserve est très riche, avec 1 250 plantes vasculaires. L’abondance des milieux aquatiques entraîne une grande diversité biologique avec 571 espèces d’algues ainsi que deux tiers des sphaignes françaises.
Je poursuis la descente vers le lac de Coume Escure qui change d'apparence au fur et à mesure de ma progression. Sa couleur passe tour à tour du bleu turquoise au bleu profond. De plus, les montagnes autour semblent revêtir la morphologie d'animaux. Par exemple, j'ai l'impression de voir un éléphant couché plonger sa trompe dans les eaux du lac.
Oui bon, ça va, je sais : il s'agit du Pene Dera Mayrits vue de face, mais on peut... ou peut s'évader un peu là, hein quand même... On peut imaginer des trucs hein... Tout n'est pas figé non plus hein... Alors ? Si j'ai envie de voir un éléphant, je peux ! Si toi, tu y vois un lavabo, tu peux aussi ! Y'a pas de problème ! Mais, bon, quand même, cela ressemble plus à un éléphant qu'à un lavabo, faut pas déconner non plus.
REGARDE MIEUX !
Mais oui, bien sûr, c'est évident.
Et cette brume présente dans la vallée de la Glère qui semble parfois bouillir pour venir chatouiller le ventre de l'éléphant allongé... les flancs de ces montagnes plus élevées, séparées par la présence immobile du refuge de la Glère.
J'atteins les bords du lac.
Je le contourne par l'Ouest, puis je passe une petite butte de laquelle je retrouve visuellement le lac et le refuge de la Glère.
Voilà, la boucle est bouclée. Ma petite expédition sur la face Nord du Parc naturel du Néouvielle est terminée. Je contourne le lac de la Glère, puis je reprends le large chemin caillouteux de la vallée pour rejoindre le camp Bernard-Rollot.
Nous sommes en l'An de Graisse 2016. Comme chaque année, Jénorme attend avec impatience le troisième jeudi du mois de novembre, non pas pour assister au énième débat des Républicains ou pour regarder la super Pleine Lune devenir super Moyenne, mais bel et bien pour goûter et savourer ce précieux nectar que l'on appelle ici Beaujolais !
Alors Jénorme, cette année, comment qu'il est ?
Et n'oublie pas de consommer avec du saucisson !
Dans nos précédents épisodes, nous avions fait connaissance avec cette façon originale de découvrir la préfecture nivernaise en suivant ce qui est appelé le Fil Bleu ou Ligne Bleue. Après avoir croisé la Maison de la Culture, le Pub, la faïencerie Georges, le Pub, l'ancienne Nationale 7, le Pub, les petites rues casse-gueule, des maisons anciennes,
nous avions avoir perdu, puis retrouvé, puis reperdu, puis reretrouvé la ligne bleue avant de découvrir d'autres lieux incontournables de la cité ducale, tels que la rue Marguerite Duras et... le Palais Ducal ; d'où le nom de "cité ducale" parce que bon c'est le... et... donc...
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
C'est vrai qu'elle n'est pas toujours facile à suivre c'tefil de Ligne Bleue !
Tiens,
encore un exemple
avec la Rue Marguerite Duras :
Hop :
disparisssssiionne de la Ligne Bleue !
Mais bon, grâce au plan fourni par l'office du tourisme...
...on arrive à se démerder quand même !
Et puis pourquoi ils n'ont pas plutôt choisi un fil vert puisque Nevers-Noeud vert-vert ?
bon, on va pas se plaindre non plus, eh oh, c'est ça aussi l'aventure urbaine, hein, non ? Mais oui bien sûr !
Alors, où que je suis là ?
Ah oui, face à moi, au sortir du Palais Ducal -premier château de Loire, rappelons-le- j'arrive à présent devant l'imposant vaisseau de pierre qu'est la cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte.
CATHÉDRALE
SAINT-CYR-ET-SAINTE-JULITTE
Tellement imposante que j'ai oublié de prendre une photo de l'ensemble ! Attends, si, j'ai peut être celle-ci prise depuis les bords de Loire, de l'autre côté du pont.
Ouais, c'est pas mal, mais un peu loin.
Sinon, j'ai celle-ci aussi, prise depuis la place du Palais.
Mais bon, on ne voit que la Tour Bohier.
Sinon j'ai aussi celle-ci prise depuis la rue des Jacobins.
Mais on voit surtout la partie romane extérieure.
Tant pis !
Deux choses interpellent en premier lieu : le nom de l'édifice (qui est très long) et sa position stratégique.
CATHÉDRALE SAINT-CYR-SAINTE-JULITTE, ORIGINE DU NOM
Cela n'aurait pas pu être soit Saint-Cyr, soit Sainte-Julitte ? Eh bien non. Mais qui sont-ils ces saints ?
Saint-Cyr, ou encore Cyr de Tarse, ou encore Cyr d'Antioche naquit de sa mère Julitte, ou Juliette de Cesarée ou Sainte-Juliette. Martyr en 304 à l'âge de trois ou cinq ans avec sa mère sainte Julitte, Cyr de Tarse était un très jeune garçon qui habitait Antioche, vers la fin du IIIème siècle, sous le règne de Dioclétien. Vers l'âge de cinq ans, alors qu'il assiste à un procès contre des chrétiens, il réussit à se glisser furtivement sur la tribune d'un juge nommé Alexandre et lui crie dans l'oreille : « Moi aussi, je suis Chrétien ». Fou de rage, le magistrat attrape le jeune enfant par une jambe et le lance contre la muraille où il va se fracasser la tête et mourir.Après avoir vu son enfant martyrisé sous ses propres yeux, Julitte se vit prête à affronter le martyre elle aussi. Elle fut conduite au lieu d'exécutions et eut la tête tranchée le 16 juin de l'An 304.
Leurs cultes se répandirent en Gaule, mais surtout à Nevers et à Versailles. Jérôme, évêque de Nevers de 795 à 815, place son action pastorale et la restauration de son diocèse sous le patronage de saint Cyr et va chercher des reliques de celui-ci et de sa mère à Auxerre et dans le Poitou ; les reliques sont accueillies à Nevers dans la liesse générale. La cathédrale de Nevers leur est officiellement consacrée au début du IXème siècle. (...) En 1793, le reliquaire est cachéà Nolay pour échapper à la destruction par les révolutionnaires. Conservées alors dans une boite modeste, les reliques sont en 1861 placées dans un magnifique reliquaire néobyzantin inauguré en grande pompe le 16 juin 1861, jour de la Saint-Cyr. Ce reliquaire est placé en 1872 dans le ciborium du nouvel autel de la cathédrale à la suite d'un voeu de Monseigneur Fourcade, évêque de Nevers à l'époque. Le reliquaire a disparu dans le bombardement du 16 juillet 1944.
Martyrs jusqu'au bout !
POSITION STRATÉGIQUE ET CONSTRUCTION DE L'ÉDIFICE
"La butte de Nevers a été très tôt un site religieux. Les vestiges d’un temple gallo-romain dédiéà Janus ont été découverts vers 1904, lors de fouilles archéologiques au pied de l’édifice. Le diocèse est établi à Nevers au VIème siècle avec la construction d’un premier édifice dédiéà saint Gervais et saint Protais. L’édifice a été orienté le chœur à l’ouest. Cette disposition particulière peut s’expliquer par la nécessité primordiale de s’implanter sur le site païen, sans pour autant tourner le dos à la ville.
Par la suite, l'édifice tomba peu à peu en ruines jusqu'à cette vision inconsciente de Charlemagne à la fin du VIIIème siècle.
En effet, La légende raconte que Charlemagne aurait rêvéêtre poursuivi en forêt par un sanglier furieux et qu’en implorant l’aide céleste, un enfant à demi-nu aurait promis de le sauver s’il lui donnait un vêtement. Le monarque acceptant, l’enfant s’en serait allé, à califourchon sur le sanglier. À son réveil, Charlemagne aurait convoqué ses conseillers et leur aurait raconté ce rêve. Parmi eux, Jénorme euh... Jérôme, évêque de Nevers, expliqua au roi que l’enfant qu’il avait vu était saint Cyr, que le voile demandé représentait la restitution des biens confisqués de l'Église ainsi que la restauration de la cathédrale qui, dès lors, est consacrée à saint Cyr et à sa mère sainte Julitte. Charlemagne, touché, versa argent et biens au diocèse de Nevers. L’édifice fut reconstruit." WIKIPEDIA
Bon, d'accord, ça n'explique pas tout, mais continuons à avancer.
La Ligne Bleue qui me fait passer sous les troublantes gargouilles de la cathédrale.
Nerveuses, furieuses, défiantes ! Je n'ose pas imaginer les jours où il pleut ce qu'elles doivent cracher commee eau de leurs gueules grandes ouvertes.
C'est peut être le moment rêvé de se demander, premièrement une, qui a eu l'idée de sculpter et poser des gargouilles sur les différentes façades de cathédrales et, secondo deux, quelles est l'origine et la signification de celles-ci.
NAISSANCE DES PREMIÈRES GARGOUILLES SUR LES ÉDIFICES RELIGIEUX
Comme nous le savons tous ici, une gargouille est destinée àévacuer les eaux de pluie telle que le ferait une gouttière. Ok, tout ceci est bien joli, mais alors dans ce cas, pourquoi ne pas avoir mis des gouttières sur les toitures d'édifices religieux ?
C'est une bonne question et je me remercie de me l'avoir posée.
Tout d'abord, sachons que les premières gargouilles sont apparues sur les édifices religieux vers 1220 sur certaines parties de la cathédrale de Laon. Elles se multiplieront au cours du XIIIème siècle afin de fournir un maximum d'évacuation pour les eaux de pluie en devenant plus fines et plus longues.
OK, c'est bien, mais ça ne répond pas à la question. Pas de soucis, penchons-nous sur Wikipédia puisque la bibliothèque municipale de Nevers est fermée le dimanche, nous empêchant du même coup d'aller chercher quelques informations plus précises et régionales.
ORIGINES DES GARGOUILLES SUR LES ÉDIFICES RELIGIEUX
"Frappantes par leur expressivité mais mal renseignées par les textes, les gargouilles ont fait l'objet de très nombreuses interprétations. Ainsi au XIXème siècle, on a pu en proposer plusieurs aujourd'hui dépassées ; Charles-Auguste Aubert les donne pour des diables vaincus, tandis que selon Joris-Karl Huysmans elles ont pour fonction de vomir les vices hors de l'église, enfin pour Emile Mâle elles ne sont que des fantaisies de sculpteurs, reflet d'une culture populaire. (...)
Aujourd'hui on s'accorde sur leur efficacité symboliques ; elles sont apotropaïques, elles repoussent le mal, et sont en quelque sorte les gardiens de l'édifice, contre les démons mais aussi contre les pêcheurs. Plusieurs textes médiévaux nous permettent de le penser, ainsi le récit par le prédicateur Étienne de Bourbon de la mort d'un usurier, métier réprouvé par le christianisme, tué par la chute d'une bourse de pierre que portait une gargouille. La présence récurrente d'animaux effrayants tels que le lion, le dragon, ou encore le chien alimente cette interprétation de gargouilles gardiennes."WIKIPEDIA
Sur le thème, Sylvain Tesson écrit dans son livre "Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages" qu'elles sont chargées de surveiller les hommes.
Voilà. On a bien avancé là.
Suivons encore la Ligne Bleue qui nous amène à présent à l'intérieur de la cathédrale Saint-Cyr-Sainte-Julitte.
Comme dans toutes cathédrale, l'ambiance est au silence et au recueillement. Oui, normal. On n'est pas là pour chanter du Patrick Sébastien ou pour faire un atelier-cuisine à base de quinoa. Mais autres particularités de la cathédrale Saint-Cyr-Sainte-Julitte de Nevers :
1) Elle possède deux choeurs, l'un roman à l'Ouest, l'autre gothique, à l'Est.
2) Elle possède des vitraux contemporains parfois déstabilisants.
1) DEUX CHOEURS
La question que l'on peut alors se poser est : mais pourquoi y'a-t-il deux choeurs différents ? Réponse.
La cathédrale a une histoire mouvementée. Construite sur des fondations carolingiennes, elle a été plusieurs fois reconstruite entre le VIème et le XIème siècle. La cathédrale romane fut construite au XIème siècle.
La grande abside du choeur roman avec arcatures est édifiée au début du XIème siècle. Elle est décorée par une grande fresque du Christ en majesté, remontant au XIIème siècle (récemment restaurée). Sous le choeur roman,on découvre la crypte romane dans laquelle repose notamment une mise au tombeau du XVème siècle... et des chaises plus contemporaines.
Le transept ouest possède également de larges arcades romanes beaucoup plus anciennes.
Des incendies en 1211 et 1308 vont modifier l'apparence de la cathédrale, détruisant de larges portions de l'édifice. Seuls le choeur et le transept romans, moins atteints, sont conservés. Ces incendies obligent à reconstruire une nef et un chœur "nouveaux", orientés gothiques. L'édifice est alors complété au XVe siècle par les chapelles latérales de style gothique flamboyant, puis au XVIe siècle par la tour Bohier.
"Dans la nuit du 15 au 16 juillet 1944, des bombes alliées frappent accidentellement le centre ancien de Nevers au lieu des dépôts ferroviaires initialement visés. Deux bombes tombent sur le chœur gothique. Les vitraux sont soufflés (selon Maître Lechat dans l'ouvrage "Nevers pas à pas" des débris auraient été projetés jusqu'à la place Carnot, située à deux cents mètres des impacts), les voûtes du chœur s’effondrent, le mobilier en dessous réduit en poussière. Le sous-sol est remué : une quinzaine de sépulture d’évêques sont ainsi profanées. Les stalles sont violemment touchées et l’orgue de Cavaillé-Coll, dont le buffet sculptéétait terminé depuis à peine 15 ans est détruit. Les travaux de reconstruction se déroulent de 1946 à 1966 pour le gros-œuvre. La restauration du mobilier et la création des nouveaux vitraux s’est étalée jusqu’à nos jours."WIKIPEDIA
Et justement puisque nous les évoquons, parlons-en plus en détail de ces vitraux originaux.
2) DES VITRAUX CONTEMPORAINS
Soufflés lors dues bombardements des 15 et 16 juillet 1944, les vitraux de la cathédrale ont progressivement été remplacés.
"Le projet a commencé sous le ministère d’André Malraux. La restitution des vitraux disparus n'était pas concevable hormis ceux illustrant la vie de sainte Bernadette, isolés dans leur petite chapelle. En 1960, Jean Bazaine et Alfred Manessier, peintres d’avant-garde, élaborent un projet qui trouvera une concrétisation partielle, à travers les vitraux abstraits de Raoul Ubac dans le chœur roman. Dans les années 1980, le projet repart sous l’influence de François Mitterrand, Président de la République.
La trame finalement retenue a consistéà répartir la création de nouveaux vitraux entre plusieurs artistes contemporains reconnus aidés de maîtres verriers. Toutefois, cette démarche a été quelque peu handicapée par la durée du chantier, un peu plus de trente ans (de 1976 à 2009), par son importance : 130 baies à couvrir soit 1 052 m2 de verrières et, enfin, par la démission de Markus Lüpertz initialement prévu pour les baies des chapelles du chœur gothique et remplacé au pied levé par l’artiste déjà responsable du transept roman : Jean-Michel Alberola.
Les artistes qui ont travaillé dans la cathédrale se rattachent tous, plus ou moins, au courant non-figuratif qui s’est développé dans les années 1950. Dans cette conception de l’art, seule l’abstraction pouvait transcender le désastre de la guerre et la condition de l’homme." WIKIPEDIA
Il faut savoir qu'il est également possible de faire une visite plus aérienne de la cathédrale Saint-Cyr-Sainte-Julitte. Au programme : les combles avec cette très longue et belle charpente de sous-bassement (reconstruite après les bombardements des 15 et 16 juillet 1944), les triforiums, les passages hauts, les terrasses et la tour Bohier qui, en s'élevant à plus de 52 mètres de hauteur, offre une vue à 360° sur Nevers (CF : Poimaventure)
Mais là, quand j'y suis allé, c'était fermé DONC pas de visite, pas de photos.
Bon, on a bien fait le tour là. Maaaaaaaiiiiissss c'est pas fini puisque je vais finir ma visite en divulguant deux petits secrets qui n'en sont peut être pas.
LES PETITS SECRETS DE LA CATHÉDRALE
qui n'en sont peut être pas !
1) LE GISANT DE YOLANDE DE BOURGOGNE
Née en décembre 1247, elle fut comtesse de Nevers. Soupçonnée d'avoir empoisonné son beau-fils, elle aurait été assassinée par son époux le 2 juin 1280. Même si un recueil daté de 1649 mentionnait "un magnifique tombeau de la comtesse Yolande couchée, en beau marbre noir", ce n'est qu'en 1679 lors de travaux place des Reines de Pologne qu'ont été mis à jour les débris du tombeau. Ces derniers étaient utilisés pour murer une fenêtre. (cf :Mediéval.Mrugala)
2) LE VISAGE DE FRANÇOIS MITTERRAND
DANS UN DES VITRAUX
Non, tu ne rêves pas : j'ai déjà déposé cette photo au début de ce billet. Mais as-tu remarqué un détail dans l'un des vitraux situé derrière la Vierge illuminée ?
Non... regardons d'un peu plus près...
Toujours pas ?
Regardons encore plus près.
Hein ? Hein ? Hein ? Non ?
Regardons encore plus près !
Alors ? Hein ? C'est évident !
Le personnage à droite avec les mains jointes !!!
Mais oui, c'est François Mitterrand ! Député de la Nièvre de 1946 à 1981 ! Sénateur de la Nièvre de 1959 à 1962 ! Président du Conseil général de la Nièvre de 1964 à 1981 ! Maire de Château-Chinon de 1959 à 1981 ! Et Président de la République française de 1981 à 1995 !
Mais oui, bien sûr ! C'est la même expression de visage ! Le même nez ! Le même regard ! Presque la même coiffure !
Certains disent même que c'est Napoléon qui est à ses côtés, complètement à gauche, tenant un... une canne là... je sais pas comment ça s'appelle !
Pour être sûr de la présence dans ce vitrail de ces deux hommes politiques relativement opposés, le mieux est de poser la question à l'artiste qui a confectionné ce vitrail. Il s'agit de Jean-Michel Alberola.
Bon... Ben... Je n'arrive pas à l'avoir... Pas un mot sur internet... Allez, je sors de la cathédrale.
PREMIER RÉFLEXE : retrouver la Ligne Bleue qui, tel le fil d'Ariane, doit, non pas me permettre de sortir d'un labyrinthe, mais de continuer la visite de la ville de Nevers.
Je contourne la cathédrale Saint-Cyr-Sainte-Julitte par son versant Ouest. Et que ne vois-je pas là, posé sur un rebord extérieur au choeur roman ?
Mais non, ce n'est pas le visage de François Mitterrand ! Pas à chaque fois non plus, oh !
Étonnant, non ? Je ne sais pas ce que c'est, mais ça fout les boules. Et ce n'est pas une gargouille ! Certains prétendent que... mais chut, pas un mot !
Je passe mon chemin, mais toujours en suivant la Ligne Bleue qui semble m'amener je-ne-sais-pas-où, mais pas dans des lieux très intéressants. Mais je me trompe peut être. Toutefois, je m'en éloigne un peu. Je la laisse continuer de son côté alors que, personnellement, je commence à descendre la butte pour, peut être, rejoindre la Loire. Ce petit vagabondage m'amène à passer devant de belles devantures de boutiques "anciennes" en empruntant les rues de la Cathédrale et de Loire.
RUE DE LA CATHÉDRALE
RUE DE LOIRE
Parfois, je me laisse aller à faire quelques petites embardées dans des ruelles pavés, perpendiculaires à ces deux rues principales.
Non, je ne ferai pas la traditionnelle contrepétrie avec la "Rue du Quai" !
J'arrive Place Mossé.
PLACE MOSSÉ
Plusieurs "petites" choses à découvrir aussi ici.
Tout d'abord, quelques plaques en mémoire d'hommes célèbres de passage à Nevers.a
"Originaire de Latrop, dans la région de Rotterdam, le peintre Johan Jongkind est né le 03 juin 1819. Il s'installe à Paris, séjourne à Honfleur, rencontre Baudelaire et Monet. En 1863, il participe avec Manet, Whistler et Fantin-Latour au Salon des Refusés. Il découvre Nevers et le Nivernais grâce à son "bon ange", Joséphine Fesser dont l'époux travaille dans différentes maisons du pays en qualité de cuisinier. Durant plus d'une dizaine d'années, de 1861 à 1875, il fréquente la région pour des séjours plus ou moins longs. A Nevers, sa présence reste attachée à l'Hôtel Saint-Louis, place Mossé, où il a résidé et où l'on conserve toujours son souvenir. Cet instinctif est inspiré par la qualité des paysages nivernais : richesse et pureté de la nature sont transcrits, à partir des nombreux dessins tirés de ses carnets, sur des toiles mettant en valeur des scènes de campagne, des routes paisibles, des villages. De Nevers, il a peint les monuments, la vue de la ville depuis le fleuve, la rue Creuse avec la tour de guet de l'hôtel de Maumigny. Avec le temps, sa perception des choses, ses sensations s'affinent : il les traduira dans un art sensible et frémissant qui influencera les impressionnistes de son époque. Émile Zola qui le rencontre dans son atelier parisien écrira de lui :« Il voit un paysage d'un coup, dans la réalité de son ensemble et le traduit à sa façon, en en conservant la vérité et en lui communiquant l'émotion profonde qu'il a ressentie... Un peintre de cette conscience et de cette originalité est un maître ».VILLE DE NEVERS
Peinture : Nevers, 26 septembre 1870 Aquarelle,Galerie Drouot
"Au coin de ces deux rues se trouvait l'Hôtel du Grand-Monarque (pendant la Révolution Hôtel du Grand-Cerf) avec son enseigne suspendue à une potence et représentant le buste de Louis XIV. Bonaparte descendit dans cet hôtel le 23 vendémiaire an VIII (15 octobre 1799) à son retour d'Égypte et y séjourna deux heures. La maison porte aujourd'hui le n° 16. Le Syndicat d'initiative y a fait placer, le 14 juillet 1910, une plaque commémorative du passage de Bonaparte." GENIEVRE58
Aujourd'hui, l'hôtel est à l'abandon ; et même quasiment en ruine. Il est interdit de s'en approcher ou d'en visiter les intérieurs.En même temps, il n'y a passé que deux heures. est-ce que ça valait une plaque ?
La Place Mossé, c'est aussi une belle vue sur le Pont de Loire (ou encore Pont Neuf), édifié de 1767 à 1832.
Pour l'apprécier d'"avantage, je descends par un grand escalier de pierre afin de rejoindre les bords du fleuve. Comme le rappelle le guide touristique, Nevers, ville de Loire, présente une trame urbaine essentiellement alignée le long de la rive droite du fleuve et de sa rivière affluente, la Nièvre.
LE PONT DE LOIRE
(ou Pont Neuf)
Avant la construction du pont unique de grès rouge, trois ponts successifs appuyés sur les îles enjambaient le fleuve en direction du plateau de la Bonne-Dame (qui se trouve un peu après le bassin de la Jonction).
"Le nouveau pont de Nevers est construit en 1767. La Loire formait devant Nevers deux bras séparés par une grande île. trois ponts étaient nécessaires pour franchir la Loire. Le projet établi en 1763 considérait que le pont principal était en état suffisant pour ne pas nécessiter une reconstruction. La construction du pont de pierres de Nevers par Louis de Régemortes et Abraham Mossé débute en 1767. Il s’écroule en 1790. Le remplacement se fait par un pont provisoire en bois qui dura jusqu’en 1832, époque où furent terminées les 7 nouvelles arches, identiques aux précédentes." ÉTUDES EGRIAN
Attention Anecdote :
En raison de la qualité des pierres du pont, "un grand nombre de citoyens de la ville et du dehors" avaient pris l'habitude de venir y aiguiser leurs outils.
Il fallut un arrêté préfectoral (7 février 1833) pour mettre fin à cette pratique.
Un peu plus loin, un autre pont métallique enjambe la Loire. Celui-ci est emprunté par les trains ; des trains de marchandises ou de voyageurs reliant la cité ducale à la fantomatique gare de Saincaize... avant de partir sur Saint-Germain-des-Fossés, puis Clermont-Ferrand ou Lyon.
Photo prise un autre jour... ou plutôt une autre nuit.
Ce viaduc de fer marque également la fin d'une histoire économique neversoise liée à la Loire et à ses activités.
"En 1850, avec la construction du viaduc, le chemin de fer franchit également le fleuve. Il porte dès lors une concurrence fatale à la marine de la Loire qui assurait jusque là l'essentiel du trafic marchand et voyageur de la ville."OFFICE DU TOURISME NEVERS
QUAI DES MARINIERS
Cette construction 'suivait' la grande crue de 1846. Dans la nuit du 18 au 19 octobre 1846, vers 3 heures du matin, la Loire se mit à gonfler et à se répandre, fleuve sauvage, dans la partie basse de Nevers ; sur ce quai des Mariniers si vivant et bruyant à l'époque.
La crue d'octobre 1846 ne concerne qu'une partie de la Loire et de ses affluents dont le principal d'entre eux, l'Allier. Elle résulte d'une succession d'orages de type cévenol dont la particularité est de lâcher énormément de pluie en quelques heures.
"Un chroniqueur de presse en donnera la description suivante: «Semblable à une marée montante, elle s'élève d'un mètre par heure et assaille toute la partie basse de la ville de Nevers où elle provoque des dégâts importants tant sur le plan de l'habitat que sur le plan économique...» L'Allier et ses affluents ont monté au même rythme que la Loire provoquant des morts et des destructions. Après le confluent de l'Allier et de la Loire, plusieurs levées cèdent et la ruée des flots provoque de gros dégâts dans le département du Cher. A Pouilly-sur-Loire, l'eau pénètre dans les celliers et quelques 1.700 pièces de vin sont entraînées par le torrent !"
L'HUMANITE
Je continue un peu à longer la Loire. 1006 kilomètres de long, prenant sa source au Mont Gerbier-de-Jonc (Massif Central) pour terminer sa course dans l'océan Atlantique, non loin de Saint-Nazaire. C'est également ici sur ces bords de Loire nivernais qu'au mois d'octobre 1837, le premier bateau à vapeur, venant d'Orléans, arriva sur le quai des Mariniers où fut installé un service de navigation qui rendit de grands services au pays.
Et puis PAF, allez : je traverse !
Je quitte l'allée d'Avila pour rejoindre la partie habitable du quai des Mariniers... ou du moins ce qu'il en reste.
Une plaque de faïence reflète sur les murs gris des dernières demeures encore debout, faisant face à la Loire.
Il ne s'agit pas d'une plaque en hommage aux anciens mariniers ou au poète Jean-Baptiste Gresset, mais de rappeler l'hypotique présence d'ancien coureur cycliste en ces lieux. Peut être... Je ne sais pas, rien n'est précisé, hormis cette plaque sommaire.
En 1924, Jean Garby est le premier Nivernais à participer au Tour de France cycliste durant lequel il finit 39ème.
J'approche d'une ruelle étroite, perçant en plein centre les façades des maisons du quai. C'est la rue Grelu.
Cette petite ruelle semble bien abandonnée, comme laissée à son sort de passage entre la Loire et la rue Saint-Genest sans que personne ne la regard, ni même l'emprunte. Difficile de savoir qui ou quoi était Grelu, et pourquoi elle porte ce nom. J'entre entre les murs en foulant les pavés intacts, juste entrecoupés de mauvaises herbes et de mousse.
À droite, à gauche, des murs dont les fenêtres et ouvertures ont été parpainisées. Sur ces parpaings, des phrases, des tags, des mots...
Cette errance dans le gris donne envie d'écouter "L'indécision" de Da Silva ; auteur-compositeur-interprète, néà Nevers en 1976.
Bon, c'est un peu glauque ou poétique selon l'idée et la forme que l'on ressent à ce moment précis. Je tente de trouver des informatons sur ce "quartier" ou cette rue, mais elles sont rares.
"Avec le déclin de la marine de la Loire disparaît également toute une population liée au fleuve dont les quais bruissaient de l'activité particulière et à laquelle est attaché la figure de "Ver-Vert, perroquet de Nevers", personnage principal du poème badin écrit en 1733 par Jean-Baptiste Gresset."OFFICE DU TOURISME NEVERS
Eh bien pusique nous parlions de poésie, pourquoi alors ne pas se remémorer en ces lieux ce poème de Jean-Baptiste Gresset... ou du moins son récit.
VER-VERT, LE PERROQUET DE NEVERSPremière œuvre écrite en 1734 par ce jeune homme, ce "poème spirituel et malicieux", à Ver-Vert histoire d'un perroquet de Nevers connut un succès retentissant pour son siècle par sa conception originale.
"Ce charmant volatile vivait dans le couvent des Visitandine de Nevers et son langage particulièrement recherché, fait l'admiration de tous. Sa réputation dépasse les limites du Nivernais et les Visitandines de Nantes veulent en faire la connaissance. Le merveilleux animal est envoyéà Nantes par la Loire et apprend au fil des jours le grossier langage des mariniers, car « dragons et mariniers race assez peu dévote ne parlait là que langage de gargotte ». A son arrivée il horrifie les religieuses par la verdeur de ses propos. Il est renvoyéà Nevers où il est condamné au cachot et pain sec. Cependant, cantiques et prières lui reviennent en mémoire et les Visitandines fêtent son retour en grâce mais « Du sein des maux d' une longue diète, passant trop tôt dans des flots de douceurs, bourré de sucre, et brûlé de liqueurs, Ver-Vert tombant sur un tas de dragées, en noirs cyprès vit ses roses changées »."NEVERS.FR
Poème que tu peux retrouver dans son intégralité en te rendant à cette adresse IP :VER-VERT, OU LE VOYAGE DU PERROQUET DE NEVERS.
La rue Grelu doit bien faire une vingtaine de mètres avant d'aboutir à l'angle des rues Saint-Genest et du Singe. Là aussi, sur ce qui semble l'ancienne entrée des cuisines de l'ancien Hôtel du Grand-Monarque (ou hôtel du Grand-Cerf), je découvre une porte rouillée, fermée et taguée.
Ce bâtiment abandonné fait face à l'ancienne faïencerie de l'Autruche qui, elle, est très bien entretenue. Il faut dire que c'est un haut lieu historique de la ville puisque c'est ici qu'en 1619, Pierre Blanchet, 'maître potier en vaisselle de fayence', dressa le premier four dans l'ancienne auberge à l'enseigne de l'Autruche. C'est là qu'il commencera la transformation des lieux en manufacture de faïence. En 1637, elle deviendra la plus importante manufacture de Nevers.
Tout ceci est bien joli, mais cela ne me dit pas où est passée la Ligne Bleue ? Putain, ça fait un bout de temps que je n'ai pas eu de ses nouvelles.
D'après le dépliant touristique, il serait de bon ton que je continue ma visite en suivant la Rue Saint-Genest car elle est apparemment la rue incontournable pour comprendre, connaître et s'instruire sur la fameuse faïence de Nevers. Musée de la Faïence, vestiges de la faïencerie de l'Autruche (la plus importante de la ville) avec son four conservé. Cette rue a l'air très très propre. Aussi propre qu'un tableau de Jongkind peint en 1875. Trop propre !
Je me lance dans une des rues perpendico-parallèle, nommée "Rue du Singe".
RUE DU SINGE
Mais pourquoi la rue du Singe s'appelle-t-elle ainsi ?
Eh bien, tout simplement parce qu'il y a encore une dizaine d'années, la sculpture d'un singe se tenant en hauteur, au coin des rues du Singe et de Saint-Genest.
Voilà.
Mais pourquoi y'avait-il une sculpture de singe ici, et pas plutôt celle d'un perroquet vert ou un sanglier de Charlemagne ?
Eh bien, j'ai envie de te dire que ce serait un peu trop facile. Mais la seule réponse que je peux te donner est : je n'en sais rien.
Je peux juste te dire que dans ses dernières années, la sculpture était sévèrement abîmée par le temps ; un peu comme ces statues bretonnes que l'on voit en bord de falaise, bouffées par le sel et le temps.
Le dépliant touristique me conseille d'aller voir la Tour Goguin, et non Gauguin. Rien à voir avec le peintre puisque, déjà, cela ne s'écrit pas de la même façon, hein, alors, eh oh ! Qu'est-ce que tu veux qu'il vienne peindre des tournesols à Nevers Gauguin ?! Ah merde non, je me plante, c'était Van Gogh.
"Cette tour marque l'angle de l'enceinte médiévale face au fleuve. Sa forme actuelle, plutôt insolite pour une tour de fortification élevée au XIIème siècle et réaménagée en 1419, est due à sa transformation en moulin à vent au cours du XVIIème ou du XVIIIème siècle.
Son nom est celui du propriétaire qui l'a vendue en 1906. Par sa position et l'activité développée autrefois sur les quais (lignes blancs étendus à sécher par les lavandières, embarcadère pour les voyageurs qui empruntaient les inexplosibles -bateaux à vapeur de Loire), elle appartient intimement à l'image de la vilel associée au fleuve."
OFFICE DU TOURISME
Quand j'étais enfant, j'appelais la Tour Goguin la Tour Coquin. Rien à voir avec le peintre... Ah non, merde, c'était Gauguin... et il ne peignait pas de corbeaux au milieu des champs... Par contre, il pratiquait déjà le selfie en peinture. Si, si, si ! Bah, tiens ! Une preuve ? Fastoche !
Pour cela, rendons-nous à Pont-Aven, en 1889, année où Paul Gauguin réalise son "Autoportrait au christ jaune". Puis rendons-nous quelques décennies plus tard à Pont-Aven sans pinceau ni peinture. Juste avec un téléphone portable qui fait aussi des photos.
COMPARONS !
Peinture : Histoire d'art Photo : I-phone 4
Voilà, ça c'est dit et on a bien avancé, non ? Hein ? Mais oui, bien sûr !
Bon, de quoi on parlait au départ déjà ?
Ah oui : Nevers ! Et puis ? La Ligne Bleue ! Ok. Mais encore ? Le quai des Mariniers ! Oui, et alors ? La Tour Goguin !
AH OUAIS, ça y est, j'y suis !
Quand j'étais enfant et que j'habitais encore à Nevers -ville natale-, j'appelais cette Tour Goguin, la tour Coquin. Eh ouais... Voilà voilà... Bien, bien, bien... Eh oui, eh oui... Tout ça tout ça... Je pourrais arrêter là l'anecdote, mais attends, c'est pas fini.
Il faut savoir que non loin de la Tour Goguin se tenait l'une des rares maisons closes de la ville. Hein ? Hein ? Hein ? Tu comprends comment fonctionne le subconscient là ? Coquin - maison close ? Hein Hein ? Tiens, cela me rappelle une histoire à base de bordel et de perroquet. Symbiose neversoise.
ET MAINTENANT :
UNE BONNE GROSSE BLAGUE !
C'est l'histoire d'une femme qui décide d'acheter un perroquet à ses filles. Elle se rend donc au magasin d'animaux le plus près. Arrivée là, elle voit une aubaine pas croyable : 200 euros pour un magnifique perroquet parlant. Étonnée, elle va voir le vendeur.
- Monsieur, pourquoi un perroquet d'une aussi grande valeur est si peu cher ?
- Et bien ma petite madame c'est qu'il vient d'un bordel et son langage n'est pas correct du tout.
- Mais mon bon monsieur, ce n'est pas grave, cela se corrige, je vous le prend.
Le vendeur lui offre une cage et lui vend le perroquet. Arrivée chez elle, la cage est installée dans le salon. Le perroquet dit alors :
- Nouvelle maison, nouveau Bordel.
La femme se dit que ce n'est pas grave et qu'il va se corriger. Les deux petites filles arrivent donc au salon et le perroquet de dire ;
-. Nouvelle maison, nouveau bordel, nouvelles p'tites putes.
La mère, toute confuse explique à ses filles que le perroquet vient d'un bordel et que son langage va se corriger au jour le jour. Sur ce, Robert, le mari et l'homme de la maison arrive et le perroquet de lancer à tue-tête :
-. Nouvelle maison, nouveau bordel, nouvelles p'tites putes, mais toujours ce bon vieux Robert !
FIN DE LA BONNE GROSSE BLAGUE
Bon, bref !
Je n'ai pas connu cette période. Le mieux pour se souvenir et comprendre ce quartier est de se reporter à l'article de Jean-Christophe Henriet pour le Journal du Centre.
"Rue Aublanc, haut lieu de débauche à Nevers au XIXe siècle : pas une maison qui n’hébergeait une ou plusieurs prostituées. Tolérance. (...)
Dans un ouvrage d’une grande exhaustivité pour l’époque, le chirurgien Armand Després a livré, en 1883, des indications précieuses sur ce qu’était la prostitution en tout lieu de France, Nièvre comprise. On y apprend que Nevers compte onze maisons closes, Cosne une, Decize une également, mais qu’il n’y a pas de prostitution à Clamecy. La maison close de Decize compte quatre pensionnaires, celle de Cosne six, les onze de Nevers 38. Il faut aussi comptabiliser 21 filles, dites “en carte”, qui travaillent chez elles, et quarante irrégulières dites “libres”. Au total : 109 prostituées recensées dans la Nièvre.
On doit à la marotte du Neversois René Renaud (qui a fait don de ses recherches aux Archives départementales) pour la prostitution un inventaire d’une grande précision des maisons closes à Nevers. Représentons-nous toutes les maisons de la rue Aublanc, décrite par François Lechat dans Nevers pas à pas, « tortueuse, mal bâtie, mal fréquentée à cause des gros numéros » comme autant de bordels officiels. Un seul exemple : en 1876, 14 filles au seul numéro 63 de la rue Aublanc. Il y en avait aussi aux numéros 64, 65, 66, et 67. La rue de la Boullerie (un seul l à l’époque) n’était pas en reste avec quatre filles au numéro 28 et huit filles au numéro 3.
Rue Aublanc, le Cristal Palace fut même le théâtre d’un meurtre retentissant, en 1936, où l’amour s’égara.
Une des conséquences de la loi Marthe Richard fut l’augmentation phénoménale du nombre de bordels clandestins. Depuis que les députés ont décrété au début du mois la pénalisation du client, les hôteliers se frottent les mains. (...)"
JEAN-CHRISTOPHE HENRIET pour LE JDC
J'ai vu ce bâtiment qui tronait là, au fond de la rue tel un fantôme un peu honteux, il y a encore uine dizaine d'années. Désaffecté depuis 1946, j'ai le souvenir de sa façade rose incontournable. Secrète, mais visible tout de même. Délavée certes, mais présente. Cette couleur criarde de façade était utilisée pour éviter toute équivoque sur les activités internes de l'endroit. il y avait également une petite enseigne en fer forgé rouillé, percée de trois étoiles. Parait-il qu'elle s'illuminait la nuit pour guider au plus court les carrosses dans la ruelle du Singe en venant de la grand rue Saint-Genest. Ces derniers pénétraient par une porte charretière qui s'ouvrait sur un jardin dont l'entrée dans la maison se faisait juste sur la gauche pour les piétons. Tu peux retrouver un bel article sur le travail des prostituées de l'époque à cette adresse : Le Livre de Meslon.
Tout ceci a disparu. Le bordel a laissé place à des appartements neufs.
Et la sculpture du singe qui se trouvait à l'angle de la rue Saint-Genest ? Disparue elle aussi pour laisser place à une résidence grise et austère. Où se trouve la statue à présent ? D'après les rumeurs, au musée de la Faïence. Mais rien n'est moins sûr.
Je continue à suivre la Rue du Singe
qui se transforme en rue Saint-Reverien.
J'ai perdu la Ligne Bleue
qui s'est séparée en deux Traits jaunes.
Passer de la rue du Singe à la rue qui ne rêve à rien. Je décide de suivre la flèche blanche sur fond bleu, histoire de rester dans le ton. J'en oublie de regarder le Four de l'Autruche qui, apparemment, se trouvait dans cette rue, sur ma gauche.
J'avance en remontant la Rue Saint-Genest. Propre, neuve, refaite. Je passe devant l'ancienne église Saint-Genest.
ÉGLISE SAINT GENEST
Photo : Google Map
Pareil. Je l'ai connue presqu'en ruine et abandonnée. Aujourd'hui, elle apparaît fraîche et pimpante.
"Désaffectée à la Révolution, puis transformée en brasserie et mutilée par l'élargissement de la route, cet édifice ressemblait bien peu à une église jusqu'aux récentes restaurations qui ont permis de découvrir à nouveau d'étonnants chapiteaux romans sculptés et la transformation d'une voûte d'ogives gothique. Paroisse des faïenciers, cette église se signalait parmi les nombreux clochers de la ville par des tuiles vernissées de plusieurs couleurs." OFFICE DU TOURISME
Un peu plus haut, c'est le Musée de la Faïence. Récent, propre, neuf. Je passe et continue à monter jusqu'à tomber nez à nez avec...
DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE
Ah oui, je sais, c'est un peu brutal comme fin de billet, mais c'est pour mieux parler de ma nouvelle rencontre dans les rues de Nevers.
Alors, si tu te souviens bien, mais ça fait une paye en même temps... enfin une paye, disons plutôt une solde... euh alors oui, donc, Nicouane, Maître Arnaud et moi-même étions partis pour le petit village de Moustiers-Sainte-Marie, à la frontière des Alpes-de-Haute-Provence et du Var, dans le Sud-Est de la France, entre le plateau de Valensol et les gorges du Verdon, en plein centre du carré formé par les villes de Dignes-les-Bains, Manosque, Cannes et Draguignan. Voilà, c'est précis.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
J'ai pas tout compris à ce que je viens d'écrire, mais ça a l'air très précis.
Recommençons pour voir.
DANS NOTRE PRÉCÈDENT ÉPISODE
Nous avions découvert les Gorges du Verdon ennous aventurant en canoé tri-place dans le plus beau canyon d'Europe...
Et ça s'était pas mal passé, merci, même si nous avions mis un peu de temps à trouver une plage pour débarquer afin de boire quelques verres de rosé.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
DE NOS JOURS, MAIS IL Y A SIX MOIS...
C'était bien sympa cette petite balade en canoë dans les Gorges du Verdon, mais c'était également très court. Impossible de se rendre compte de toute la beauté et de toute la diversité des Gorges en ne parcourant que deux maigres kilomètres balisés. Il nous reste quelques 18 km à inspecter. Et je leur ai dit aux gars là !
OOOOH LES MECS !!!!!
DEBOUUUUUT !!!!!
Nous n'avons fait que 10% de ce que peuvent nous proposer
les Gorges du Verdon comme magnifiques paysages !!!!!
Avec Nicouane, nous étions bien tenté de découvrir le site en faisant quelques kilomètres de randonnée sur le sentier Blanc-Martel ; un sentier qui nous faisait passer par les plus beaux endroits des Gorges dont Jean Giono disait "Ici, c'est plus loin, c'est ailleurs !".
Mais vu que Maître Arnaud n'était pas très chaud pour marcher, nous avons finalement décidéà l'unanimité de parcourir les gorges en voiture... à condition que Maître Arnaud conduise et que l'on prenne sa voiture.
Après une très vague étude du parcours à effectuer, nous avons pris la route, comme chaque matin, en direction d'un marché. Et ce matin, le marché du jour se trouve à Aiguine. Mais avant cela et après avoir franchi le pont du lac de Sainte-Croix, nous faisons un bref passage par le nouveau village des Salles-sur-Verdon.
LES SALLES-SUR-VERDON
Les Salles-sur-Verdon, vue d'Aiguines
En effet, nouveau car le premier village a été complètement détruit et rasé au début de l'année 1974 pour "laisser place" au lac de Sainte-Croix, son barrage et ses installations EDF.
Le nouveau Salles-sur-Verdon a été inauguré le 22 janvier 1977. Il est situé 400 mètres plus haut. Un souvenir qui reste ancré dans les mémoires de ceux qui ont habité dans le premier village... qui git aujourd'hui par 40 mètres de fond, sous 767 millions de m3 d'eau. Les villageois n'ont pu sauver que le monument aux morts, les cloches de l'église, une fontaine, un lavoir et quelques tuiles...
"Alors qu’en 1972, il était difficile d’entrevoir l'impact de ce qui allait se dérouler, au début de 1973, toute la végétation du fond de la vallée était éliminée. À la fin de l'année 1973, le village semblait avoir été victime d'un bombardement. En février 1974, l’ancien village n'était plus qu'un ensemble informe où il était difficile de reconnaître le cadre de vie familier. Le lac était au pied du village et l'eau montait inexorablement.
Le 1er mars 1974 à l’aube, la gendarmerie évacuait les derniers habitants de l’ancien village, au milieu de monticules de ruines. Le 5 mars 1974, l'église était dynamitée." WIKIPEDIA
Je suis retombé sur un ancien magazine d'Alpes Magazine qui parle de "ce long et lent naufrage" du village. Extraits.
"Jean-Jacques Grézoux avait 16 ans lors de l'agonie des Salles-sur-Verdon, village sacrifié sur l'autel de la production d'électricité et d'eau d'irrigation pour donner naissance à un lac artificiel de 2200 hectares, une des cinq gigantesques retenues sur cet affluent de la Durance. Pour la plupart des 160 habitants qui vivaient paisiblement d'agriculture, d'élevage, de la truffe et de la lavande, ce fut un drame comparable à ce qu'ont vécu les habitants de Savines pour Serre-Ponçon ou de Tignes. Pire. ici, ce naufrage imposé a pris des allures de Titanic, car le village n'a pas été seulement noyé, il a été rasé, maison après maison.
"La démolition a duré un an. Chaque fois qu'une famille partait, les pelles mécaniques entraient en action. Mon père avait l'impression de revivre la guerre.", explique Robert Carbonnel. (...)
"Assassins, pillards, voleurs", pouvait-on lire sur les murs du village déserté. "Certes, les propriétaires ont été indemnisés, mais avec un coefficient de vétusté de 80%. Juste de quoi payer les fondations de leur nouvelle habitation", se souvient Jean-Jacques Grézoux. (...) Les Sallois ont eu le temps de ramener leurs défunts dans un nouveau cimetière (...), mais il a fallu un huissier et les gendarmes pour faire 'déguerpir' les derniers irréductibles. Ce fut le cas de M. Signoret, adjoint au maire.
"Quand l'eau, dans la nuit, est entrée dans son garage, il a compris que c'était fini.", poursuit Jean-Jacques Grézoux. Aujourd'hui, le plan d'eau a fait basculé la commune de l'agriculture vers le tourisme. La population y est multipliée par 20 chaque été. (...)"
PIERRE MILLON pour ALPES MAGAZINE
Tu peux retrouver les photos et le récit de cette histoire sur ce site : LES SALLES-SUR-VERDON.COM
Nous ne verrons donc pas non plus le pont qui reliait jadis Les Salles à Moustiers-Sainte-Marie. Ce dernier a lui aussi été englouti en 1974. Les cinéphiles nostalgiques se souviendront que c'était près de ce pont sur lequel Brigitte Fossey se précipite sous une pluie de balles pour rattraper son chien dans le film de René Clément "Jeux interdits", en 1951.
JEUX INTERDITS AU VERDON from Honnorat jean claude on Vimeo.
Nous reprenons la route... enfin, disons plutôt que nous ne l'avons pas quitté car nous ne nous sommes même pas arrêtés aux Salles. Nous aurions pu faite le tour du Lac de Sainte-Croix en continuant de suivre la Départementale 957, puis la D49, puis la D71, puis... MAIS NON ! Nous avons fait demi-tour pour prendre la direction d'Aiguines avant d'attaquer la route des Gorges du Verdon.
Je sais pas trop pourquoi, mais Aiguine, ça me fait penser àBiguine, et biguine, ça me rappelle ce morceau de claquettes effectué par Eleanor Powel et Fred Astaire sur "Begin the beguine" en 1940
C'est peut être parce que Maître Arnaud ne voulait pas marcher que je me suis mis, inconsciemment, à penser à un numéro de claquette. À ce propos, on peut se poser LA question inutile du jour : Est-il possible de parcourir le sentier Blanc-Martel en ne faisant que des claquettes ?
Hein ? Oui, on peut se poser la question. C'est vrai quoi ! Après tout, souvenons-nous que Zorroducul Turlututu a bien fait le trajet de Marseille à Bordeaux en moonwalk.
Alors oui, on peut se poser la question, mais plutôt que d'y répondre, intéressons-nous plutôt à Béguine... à Aiguine.
Après une belle montée de plus de 8 km dans les lacets goudronnés de la Départementale 19, nous arrivons à ce petit village perché, situéà plus de 800 mètres d'altitude.
Vu comme ça, on ne se rend pas trop compte qu'il est perché. Regardons sous un autre angle et remarquons que nous avons une très belle vue sur le lac de Sainte-Croix et le plateau de Valensol.
Et si nous avons vu une belle vue, c'est que nous sommes perchés. Évident, mathématiques, approuvé !
Sur la photo à gauche, nous pouvons apercevoir les habitations des Salles-sur-Verdon... le nouveau Salles-sur-Verdon sur son promontoire.
Nous garons la voiture sur le parking situéà l'entrée du village pour continuer à pied et rejoindre le marché car, oui, aujourd'hui mardi, c'est marchéà Aiguines. Pour nous y rendre, nous empruntons les petites rues... Il n'y en a pas beaucoup, mais elles présentent parfois quelques petites surprises.
Siensien fenêtre Une cage à oiseaux sans oiseaux
Des casseroles pour enseigne La cage à oiseaux avec des peluches de dinosaures et de poissons dedans
Ne serait-ce pas un peu le moment rêvé pour en savoir un peu plus sur l'histoire du village ? Hein ? Mais si, bien sûr !
"Le nom d'Aiguines vient de la racine pré-latine AKW qui désigne un relief.(...)
Chose étrange puisqu'en occitan, Aiguines ne veut pas du tout dire la même chose puisque le mot aigue (parfois orthographiéaygue ou eygue) signifie "eau" et le suffixe "in" est un suffixe diminutif. "Aiguines" peut donc se traduire en français par "petites eaux", un lieu où il y a quelques petites sources.
Toujours est-il que"c'est sur un promontoire d'altitude que, dès l'âge du Bronze (entre 6000 et 1000 avant J.C.), se tient son premier habitat, un oppidum défendu par un rempart en pierre sèche. Un village fortifié lui succède au Moyen Âge autour de l'église Saint-Pierre-ès-Liens et de son château. 400 personnes environ y vivent en 1315. Les modes de vie changent, ce village disparaît aux siècles suivants. Dès la Renaissance, les habitants d'Aiguines édifient leurs maisons en contrebas du site médiéval. 700 habitants environ peuplent son territoire en 1698, ils sont 951 en 1765. Des tourneurs sur bois s'installent au pays dès le XVIème siècle car ses forêts sont riches en buis. La commune, qui leur doit sa prospérité, compte 900 habitants à la fin du XIXème siècle."OFFICE DU TOURISME
Le campanile et un truc écrit en provençal Porte de jardin
Le musée des Tourneurs de bois se trouve en plein centre du village. Je ne sais pas ce que c'est que "tourner le bois".
"Le tourneur sur bois réalise grâce à un tour des objets en bois et donne forme à la pièce en utilisant des ciseaux d’acier ou une gouge qui pénètrent le bois."
Ah Ok ! Dans le musée, on découvre plusieurs pièces très belles et originales, représentatives de ces habitants d'Aiguines qui ont su exploiter la qualité de l'espace forestier environnant où croissent des essences rares, comme le buis ou l'érable.
Mais l'autre grande grande fierté d'Aiguines, ce sont ses boules cloutées.
"C'est La fabrication des boules cloutées en racine de buis, qui fera la renommée d’Aiguines jusqu’au milieu du XXème siècle. Le village fit de cette activité, une véritable spécialité.On parle encore d’Aiguines comme de : » la capitale de la boule cloutée ». Les boules cloutées, ancêtres de nos boules de pétanque actuelles, sont fabriquées avec, au cœur, une boule en buis tourné. Elles sont ensuite entièrement recouvertes de petits clous serrés (entre 500 à 1000 par boule) qui leurs confèrent l’arrondi et la solidité nécessaires. L’opération de cloutage était faite par les femmes, « les ferreuses », Qui s’installaient devant les portes ou sur les places du village, et la rue résonnait des petits coups secs et répétés du marteau."MUSÉE DES TOURNEURS DE BOIS (texte et photo)
Un peu plus au sud du village, on retrouve d'ailleurs le terrain officiel de pétanque qui semble être un lieu entretenu et respecté.
Le terrain de jeux de boule se trouve non loin du château d'Aiguines ; une bâtisse que l'on voit de loin, de très loin. Nous l'avons même vu depuis Moustiers grâce à son position stratégique.
"Le Château est mentionné dès l’époque médiévale, sans que soit connue avec exactitude sa date de construction. L’ancien château fort seigneurial De Sabran a été restauré en 1606 par Balthazar de Gauthier. C’est, semble-t-il, à l’époque de ses descendants, vers 1720 puis 1750, que le Château et ses annexes firent l’objet de transformations et que les jardins furent aménagés. Il fut racheté en 1989, très abîmé par le temps et les intempéries, aux héritiers de la Marquise de Foresta et restauré dès cette date. Les jardins sont classés alors que la toiture et les façades sont inscrites aux Monuments Historiques. Ce château reste une résidence privée non ouverte au public." AIGUINES.FR
Le château ne se visite pas. Il est d'ailleurs bien cerné de hautes clôtures au-dessus desquelles il est difficile de voir quelque chose. En tout cas, il semble jouir d'une vue magnifique sur le lac de Sainte-Croix.
Mais au fait : le marché, il est où ?
Siensien toujours fenêtre et qui se demande ce qu'on fout J'ai pas compris la composition et le nom
Cette dernière vision m'intrigue fortement. Qu'est-ce que donc que cette composition étrange assez dénudée, mais surmontée d'un nom interpellant le passant innocent que je suis. J'ai penséà une allusion à celle que l'on appelait ici "La dernière sorcière de Provence" : la mère Bousquet.
"Grâce au tournage du bois, la connaissance de la nature faisait partie intégrante de la vie des Aiguinois. La mère Bousquet, la 'dernière des sorcières de Provence', habitait jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale la ferme de la Médecine, un mas isolé encore visible près des plans de Canjuers. Elle y confectionnait des breuvages à la recette mystérieuse qui avaient le pouvoir de guérir tous les maux." ÉDITIONS ATLAS
Aujourd'hui, parait-il les échoppes du village perpétuent la tradition de la sorcière en proposant plusieurs liqueurs base de plantes et d'herbes comme l'amandine ou la liqueur de pêbre d'ail (sarriette), spécialité d'Aiguines.
Tiens, eh oh, en parlant de breuvage, est-ce que ça ne serait pas l'heure de l'apéro là, un p'tit peu quand même ?!
Nous rejoignons le centre du village, composé du trio emblématique place-fontaine-église pour faire une petite pause à la terrasse du bar-restaurant-hôtel "Le Vieux Château". Une terrasse idéalement située pour un apéro au soleil, rythmé par le son délicat de la fontaine elle même enthousiaste de recevoir un peu de fraîcheur de la part des arbres présents sur la place, projetant quelques maigres filets d'ombres éparses.
OUI,
c'est l'heure de l'apéro !
Endroit typiquement provençal, certes, mais on ne va pas bouder ce plaisir de lézarder au soleil, un verre à la main, une fontaine dans l'autre. Fontaine dans laquelle quelques oiseaux viennent se rafraîchir sous les regards contemplatifs des touristes.
C'est bien mignon tout cela... Oui, oui, oui... Et puis ça détend... ouais ouais...
EH MAIS OH, C'EST PAS DU TOUT ÇA QUI ÉTAIT PRÉVU !!!
Nous avions prévu de faire la route des crêtes des gorges du Verdon.
Nous terminons nos verres, nous payons, nous quittons la terrasse de l'hôtel-restaurant-bar "Le vieux château" pour rejoindre le parking, puis la voiture. Maître Arnaud démarre, nous partons... sans être allés à, peut être, l'un des plus beaux endroits du village, c'set à dire la Chapelle Saint-Pierre qui, apparemment, offre un magnifique panorama sur les gorges et le lac de Sainte-Croix.
Nous suivons maintenant de Départementale 71, nommée "route de la Corniche Sublime". C'est l'une des plus belles et des plus vertigineuses routes touristiques de France. Taillée dans la roche dans les années 1940, elle longe le versant sud du Grand Canyon, offrant des vues sur le cirque de Vaumale et l'étroit des Cavaliers.
Premier arrêt, premier panorama.
COL D'ILLOIRE
Altitude 964 m.
À l'Ouest, le lac de Sainte-croix
À l'Est, les impressionnantes falaises des gorges profondes
Un peu plus loin, un peu plus haut...
Une vue saisissante sur le très plat plateau de Valensole
et le lac de Sainte-Croix avec l'île de Coste-Belle
D'ici, par temps clair, il est possible de distinguer l'éperon de la montagne Sainte-Victoire, située à plus de 100 kilomètres du col.
Continuons.
Maintenant, la route est sinueuse. Elle monte, elle descend. Elle longe les à-pics, se faufile et ne peut finalement être que discrète face à l'immensité de cette nature dominante... pour le moment. Autre col, autre vue.
Un coude à gauche marque l'entrée dans un cirque boisé. La vue se développe alors jusqu'à la sortie des gorges. Nous sommes à 700 mètres au-dessus du Verdon. C'est à cet endroit que la route atteint son point culminant, à 1204 mètres d'altitude.
Nous continuons.
Chicane avec le lieu-dit La petite Forêt, puis, un peu plus loin, nous croisons un panneau qui indique la présence d'un restaurant-hôtel, l'Hôtel du Grand Canyon. Le seul par ici. Sa terrasse jouxte le vide des gorges. Menus à 25 et 39 euros. Ses chambres proposant des vues imprenables sur le jardin ou le canyon, de 140 à 210 euros en demi-pension.
Et si tu n'as pas faim et pas envie de dormir, saches que c'est d'ici que part une des randonnées les plus difficiles des gorges : le Sentier de l'Imbut avec retour par le sentier Vidal. 10 km pour 4 heures de marche en prenant son temps pour admirer les paysages. (lien ici : Altitude rando).
Le chaos de l'Imbut, c'est un amoncellement désordonné de blocs rocheux, isolés par l'érosion. Un peu plus loin, tu atteindras le Maugué, un passage de huit mètres de large seulement. C'est à cet endroit que le Verdon disparaît dans la grotte du Styx (dans la mythologie grecque, c'est l'un des fleuves menant aux Enfers) avant de réapparaître sur une petite plage de sable, le Baucher.
Nous, nous sommes restés sur notre idée de départ qui est de parcourir les Gorges du Verdon en voiture, et seulement en voiture ! Bon... Nous sommes quand même un peu sortis du véhicule pour aller voir quelle vue panoramique nous proposait cet endroit.
ET VOICI !
FALAISE DES CAVALIERS
ET PAS DE L'IMBUT
Haute de 300 mètres,
la falaise des Cavaliers domine le précipice sur plus de 3 kilomètres.
Nous continuons.
Faut pas trop s'éloigner de la voiture quand même des fois que... On ne sait jamais...
Un peu après Les Cavaliers, nous arrivons à une place bien dégagé où tout semble propice pour s'arrêter plus longtemps... sans trop s'éloigner de la voiture quand même. Larges parkings, vue apparemment dégagée sur les gorges. Ouais ! On s'arrête ! ici, nous sommes aux tunnels du Fayet et c'est beau !
incroyable cette vue, non ? Hein ? Ces pierres apparentes, ces arches, ces panneaux "hauteur limitée à 4m". Et puis cette profondeur obscure qui te fait te demander "Mais où et quand va-t-on ressortir ?" En plus, j'ai mis ma super chemise à fleurs rouges avec un bon bermuda à carreaux bleus ! Ben oui... Voilà, voilà... Bon... ça va sinon ? T'as voté dimanche ? Et pour Noël, t'as prévu quoi ? Ah oui. C'est bien ça. Bon ben...
ALLEZ VA, regardons le panorama sur les gorges depuis le Fayet.
Ah, ah, ah, qu'est-ce qu'on s'marre ! Hein ? Non. Bon. OK. Tranquille eh oh. Faut pas non plus sombrer dans cette folie de la mentalité contemporaine qui est "Tout tout de suite et maintenant !!!!".
Bon, allez, regardons le panorama sur les gorges depuis le Fayet.
Magnifique vue sur l'étroit des Cavaliers que nous avons surplombé tout à l'heure. D'ailleurs, auras-tu remarqué sur cette photo ci-haut une constrcution qui n'a rien de naturel et qui surplombe ce magnifique panorama ? Réponse quatre photos plus tard.
D'ici, nous nous rendons déjà compte du travail de la rivière Verdon qui a creusé dans le plateau calcaire de la haute-Provence les gorges les plus profondes, les plus étroites et les plus longues de France. Elles ont pourtant bien failli disparaître dans les années 1950 lorsque le gouvernement envisagea de faire construire un barrage pour les noyer. Le projet fut abandonné assez vite.
Nous sommes à présent dans l'une des parties les plus spectaculaires des Gorges, appelée Grand Canyon, sinuant sur une vingtaine de kilomètres entre Rougon et Aiguines. Sa largeur varie de 6 à 100 mètres à la base et de 250 à 1500 mètres au sommet des falaises, hautes de 250 à 700 mètres.
UN MYSTÈRE DE LA NATURE
"La formidable entaille du Grand Canyon dans le splis préalpins constitue une véritable énigme géologique. Pourquoi le Verdon a-t-il creusé des gorges dans ces roches très dures, au lieu de les contourner comme le font habituellement les cours d'eau lorsqu'ils se heurtent à un obstacle qu'ils ne peuvent pas submerger ?
La seule explication plausible à ce phénomène exceptionnel est celle de l'antécédence : la rivière, alimentée par les torrents alpestres, coulait déjàà cet endroit quand la région s'est soulevée à l'époque tertiaire, et son cours s'est progressivement enfoncé en utilisant les cassures naturelles du sol, qu'elle a agrandies en faisant s'effondrer voûtes et grottes. Au fil du temps, celles-ci se sont transformées en long couloir sinueux encombré d'éboulis géants et dominé par d'énormes rochers en surplomb."
BALADES EN FRANCE
Depuis le belvédère des Cavaliers, nous pouvons voir en face de nous la situation géographique périlleuse de l'Hôtel du Grand Canyon.
Continuons.
Quelques lacets plus loin, autre lieu incontournable de ce périple en voiture : le pont d'Artuby.
Encore appeléPont de Chaulière. Construit de 1938 à 1940 en béton armé, il est composé d'une arche unique de 107 mètres et surplombe d’une hauteur réelle de 182 mètres les gorges de la rivière l’Artuby qui se jette dans le Verdon au lieu-dit la Mescla. Après avoir garé la voiture, nous nous aventurons sur le pont. La vue sur la gorge de l'Artuby est impressionnante.
C’est également le plus haut pont d’Europe
qui permet de tenter l'expérience du saut à l'élastique !
7 secondes de chute à 180 km/h !
Un endroit qui n'est pas sans nous rappeler le regretté Alain Bashung... Si... Ben si !!!!
Souviens-toi des premiers mots
de sa chanson "La nuit je mens" en 1998.
Avec un clip de l'excellent Jacques Audiard.
Mais aujourd'hui, pas de sauteur et plus de Bashung ! Saches que l'expérience t'en coûtera 93 euros. Mais si tu ne te sens pas de faire le grand saut, tu peux toujours te rendre à la buvette jouxtant le pont.
Continuons.
Deux kilomètres plus loin, un autre endroit incontournable des Gorges du Verdon. Nous avons quitté le Var (83) pour nous trouver à présent dans le département des Alpes-de-Haute-Provence (04). Il n'y a pas de grandes différences pour le moment. D'ailleurs, nous nous sommes rendus compte de rien, sauf que nous avions franchi la rivière
Nous garons la voiture sur un parking en terre. Un petit escalier en pierres sépare la route du belvédère. Après quelques pas de marche... mais pas trop car, rappelons-le : le but est de découvrir les Gorges du Verdon en restant le plus possible dans la voiture ou à proximité immédiate !
DONC après quelques pas de marche, nous atteignons le point de panorama, encore appelé belvédère. Mais pas n'importe quel belvédère puisqu'il s'agit du panorama de...
DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE
Mais de quel panorama peut bien parler Jénorme ?
Ouais un peu de musique, en attendant que j'ai fini de lire quelques bouquins... Et puis, faut que je fasse le ménage, et pis la vaisselle, et pis le linge aussi... Oh putain, ça va prendre des plombes tout ça !!!!! Après il va falloir l'étendre, et puis le laisser sécher, c'est l'hiver, ça va prendre de la place dans l'appart !!! Après faudra le plier, le ranger... Booooooooooooooooo....
BON ALLEZ MUSIQUE !
Dans notre épisode précédent, nous avions vu que Nicouane, Maître Arnaud et Jénorme avaient décidé de découvrir les Gorges du Verdon en restant le plus possible dans leur voiture ; un peu comme Yan-Artus Bertrand observe la terre depuis son hélicoptère en sur-régime.
Après avoir "exploré" le versant sud des gorges, du village d'Aiguines au Pont de l'Artuby, ils parvenaient à la frontière séparant le département du Var de celui des Alpes-de-Haute-Provence.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
La frontière entre les départements n'est pas si évidente. Ce n'est pas comme une douane. Par exemple, quand tu passes de la Pologne à la Russie lorsque tu veux te rendre à Kaliningrad, tu te rends bien compte que tu passes d'un pays à un autre avec une nouvelle culture, une nouvelle politique et un nouvel accueil.
BREF : Ici, entre le département du Var et celui des Alpes-de-Haute-Provence... putain que c'est long comme nom !... rien de transcendant. Pas un marchand de cartes postales, pas un bureau de change pour adapter ta monnaie au nouveau territoire... De toute façon, cela n'aurait servi à rien car, depuis le passage à l'euro, le Var et les Alpes-de-Haute-Provence (ohlalalala, c'est long !), la monnaie est la même. Je crois même que c'était déjà le cas avant 2002.
DONC : Nous laissons derrière nous le pont de l'Artuby, haut lieu du saut à l'élastique en Europe, pour atteindre un autre lieu fascinant et emblématique des Gorges du Verdon. Et ce lieu est... est... Ah, ah, ah ! Quel peut-il être ? Quel suspense !
Revenons en arrière et souvenons-nous comment s'était terminé le précédent billet.
SOUVENONS-NOUS
DE LA FIN DE L'ÉPISODE PRÉCÉDENT
DONC après quelques pas de marche, nous atteignons le point de panorama, encore appelé belvédère. Mais pas n'importe quel belvédère puisqu'il s'agit du panorama de...
FIN DU
"SOUVENONS-NOUS
DE LA FIN DE L'ÉPISODE PRÉCÉDENT"
Incroyable chute -et sans élastique !- qui nous laissait tous sur notre fin. Même moi qui écris ces mots en ce moment et qui a vécu l'aventure, je me demande ce qui va arriver. Alors t'as qu'à voir !
Mais que pouvait être ce panorama apparemment incroyable et merveilleux, unique et émouvant qui allaient s'offrir à nous à présent ?
UN INDICE
Même s'il avait parcouru le monde entier en large, en long et en travers (mais pas à l'élastique !), Maître Arnaud était pris d'un grand cri de subjuguation (si, si, ça existe comme adjectif !) lorsqu'il se trouva face à ce belvédère unique. Une vue fantasmagorique ; et ça à seulement quelques mètres du parking oùétait garée la voiture.
LA PREUVE
Face à un tel spectacle, il fut tellement subjugué
qu'il se mit spontanément à genoux, implorant les dieux du Mojito
pour les remercier de lui accorder
une telle grâce naturelle à ses yeux éblouis.
Voyant qu'il ne se relevait pas, nous lui demandions combien de temps il avait prévu de rester subjuguer, comme ça, à genoux, au pied de la murette. Pas de réponse... Puis... il se releva péniblement, doucement, pas complètement ; puis partit en marche arrière, le dos courbé, en poussant des petits cris sans quitter des yeux la murette, mains posées à terre. Non, il ne rampait pas, mais presque.
Étrange méditation... Une fois éloigné du point de panorama, il nous avoua qu'en fait il était sujet au vertige et ne supportait pas le vide.
BON ALLEZ, C'EST QUOI CE PANORAMA BORDEL ???
Eh bien, après le Pont de l'Artuby, nous voici rendus aux...
De ces balcons, le regard plonge de 250 mètres sur la Mescla, "mêlée" des eaux du Verdon et de son affluent l'Artuby.
Dans ce cadre sauvage et grandiose, la rivière se replie autour d'une étroite crête en lame de couteau. Le Verdon y décrit un méandre serré dans lequel vient se jeter son affluent. Une petite plage de galet exposée au soleil apparaît. Comme son grand frère le Verdon, l'Artuby a lui aussi creusé son canyon. Les pertes d'eau dans la roche karstique y sont importantes et alimentent une rivière souterraine qui rejaillit en source vauclusienne à Fontaine-Levêque, source aujourd'hui noyée sous le lac de Sainte-Croix.
Si nous étions descendus dans la gorge, nous aurions vu une plaque commémorative indiquant qu'à cet endroit, l'abbé Pascal disparut tragiquement dans les tourbillons du Verdon alors qu'il essayait de franchir à gué le confluent de la Mescla. Son corps ne fut retrouvé que trois ans plus tard. Les courants sournois, les remous, l'eau froide, les gravières du lit instable rendent toute tentative de baignade ou de traversée très dangereuse.
Ici, pas de saut à l'élastique,
mais une pratique du selfie à outrance.
Reprenons en vidéo notre arrivée à ce belvédère en refaisant la très longue marche effectuée depuis la voiture jusqu'au point de vue.
Parfait. Continuons.
Nous laissons à présent le Verdon et ses gorges pour nous aventurer sur une sorte de plateau en prenant la direction de Comps-Sur-Artuby... avant de bifurquer sur la gauche, délaissant la D71 pour rejoindre le village de Trigance par la D90.
C'est en voyant cette photo ci-dessus que l'on comprend mieux pourquoi Yan Artus-Bertrand a choisi l'hélico plutôt que la voiture pour prendre des photos de la terre.
On recommence en sortant de l'habitacle.
TRIGANCE
Vue d'en dehors de la bagnole
Petite commune perchée sur son flanc de colline exposé plein Est, elle fait penser à de ces villages du Luberon, tels que Gordes ou Bonnieux. Un château domine l'ensemble, comme à Lacoste.
Pillé sous la Révolution, le château de Trigance, qui a longtemps servi de carrière de pierre aux habitants du village, n'était qu'une ruine envahie par la végétation jusqu'en 1962 ; année où un couple de commerçants du Luc, M. et Mme Hartman, entreprend de lui redonner vie. Deux ans plus tard, après des travaux colossaux, la vieille demeure est devenue un hôtel-restaurant. Depuis 1970, c'est la famille Thomas qui a repris le flambeau pour faire de cet établissement l'un des plus réputés de la région.
Bon, nous n'y sommes pas allés. Et pour tout dire, nous n'avons même pas traversé le village. Pourtant, il semble accueillant avec ses maisons formant un rempart presque continu, enserrant un lacis de ruelles pentues interrompues par des passages voûtées. Parait-il que sur la place Honoré-Giraud, on découvre des galeries d'arts, un magasin d'antiquités, une unique épicerie et une boulangerie où les pains sont cuits à l'ancienne, dans le four communal.
Nous suivons à présent la rivière du Jabron, puis le Riu, jusqu'à une bifurcation D955-D952 sous laquelle coule à nouveau le Verdon. Nous voici à nouveau dans le département des Alpes-de-Haute-Provence (04). Je comprends rien à cette route et à ces multiples franchissement de frontières départementales. D'ailleurs, je n'avais même pas remarqué que nous étions retournés dans le Var !
BREF: Sur la droite, c'est la direction de Castellane, où l'ancienne "cité sainte", le Mandarom, de Gilbert Bourdin fut dynamitée en 1998 après avoir été classée comme secte en 1995.
SOUVENONS-NOUS BRIÈVEMENT
Bon, il y a d'autres choses à voir à Castellane, mais nous allons privilégier l'Ouest avec la direction de Rougon. Nous sommes alors au niveau du Verdon ; ce qui est étonnant quand nous repensons qu'il y a quelques kilomètres il se trouvait dans ce canyon vertigineux à plus de 400 mètres de hauteur de nous sur la Route de la Corniche Sublime.
Nous passons le Clue de Carajuan, reconnaissable à ses roches calcaires aux couleurs étonnantes et à ses blocs éboulés engendrant une cascade troublant la verte transparence des eaux. Un peu après, un regard sur la Barre de l'Aigle, puis le ravin d'Ouadès.
Nous quittons la route principale, la D952, pour bifurquer à gauche dans une impasse formée par la D23A. Celle-ci nous conduit au plus près d'un impressionnant étroit couloir rocheux.
Le Verdon se faufile pour disparaître derrière ces deux grosses masses de calcaire. Au risque de se répéter, mais c'est pas grave : je me demande encore et toujours comment cette petite rivière a pu se frayer un chemin entre ces immenses falaises.
"Pourquoi le Verdon a-t-il creusé une si grandiose entaille dans ces rochers très durs au lieu de les contourner ?
En fait, quand les plans calcaires se sont soulevés, il coulait déjà là et s'est alors enfoncé en utilisant les cassures de la roche. Il les agrandit, surtout au quaternaire : le climat se réchauffant, son débit a dépassé les 1000m3 par seconde (contre 10 à 50 aujourd'hui !). L'érosion intense a sapé les falaises et creusé de gigantesques grottes." LE GUIDE VERT MICHELIN
Nous nous approchons.
C'est ici que commence le Sentier Blanc-Martel que nous avions repéré avec Nicouane. Les gens de passage ont plus l'habitude de le nommer Sentier Martel, mais depuis 2005, il a été rebaptisé afin de rappeler qu'Isidore Blanc, maître d'école à Rougon, était également le guide de cette expédition. La Martel randonnée, comme l'aurait dit Claude Miller (sur un scénario de Jacques Audiard... encore !).
"Au coeur des gorges du Verdon, le sentier Blanc-Martel s'étire sur 14 km, entre le Chalet de la Maline et le Point Sublime. Il chemine en rive droite, au fond de ces impressionnantes gorges qui ont été formées au cours de la surrection des Alpes. Les falaises du plus grand Canyon d'Europe, parfois profond de 700 mètres, forment un paysage d'exception qui a aiguisé la curiosité des premiers explorateurs.
Missionné par l'Etat pour effectuer l'exploration des gorges en vue d'un projet hydro-électrique, le spéléologue et juriste renommé Edouard-Alfred Martel est le premier à effectuer la traversée intégrale du grand Canyon. Il déclara qu'elles constituaient "une merveille sans seconde en Europe".
Accompagné de l'instituteur de Rougon, Isodore Blanc, et de villageois, le spéléologue s'engage le 11 août 1905 dans le couloir de Samson pour une aventure de quatre jours. Malmenées par le courant, les barques sont rapidement endommagées et les hommes doivent marcher sur les berges, escalader les blocs et les barres rocheuses en portant vivres et embarcations. La sortie située au Galetas, 20 km en aval, arrive comme une délivrance. C'est ici que les explorateurs ont terminé leur expédition le 14 août. Ils ne sont plus que deux, Edouard-Alfred Martel et Armand Janet.
En 1928, le Touring Club de France entreprend l'aménagement d'un chemin de randonnée entre le Point Sublime et le Chalet de la Maline. Après deux années de travaux et la réalisation d'importants ouvrages, tels que les échelles de la Brèche Imbert, le sentier est inauguré en 1930 et baptisé"Sentier Martel" en hommage à l'explorateur dont la renommée a, dans un premier temps, effacé l'autre figure marquante de l'aventure. Heureusement, cette erreur sera réparée quelques années plus tard.
Dans le respect de ce site remarquable, le Conseil général des Alpes-de-Haute-Provence a réalisé la réhabilitation complète du Sentier Blanc-Martel en 2011 et 2012." OFFICE DU TOURISME
Il faut savoir qu'en 1905, cette découverte des gorges comme "merveille sans seconde en Europe" ne souleva pratiquement aucun intérêt. Pour les habitants de la région, qui les considéraient comme un lieu maudit, elles étaient dangereuses, pratiquement inaccessibles et -pire que tout- totalement impropres à l'agriculture.
Si il y a eu un regain d'attention et d'hommages à Isidore Blanc, c'est parce qu'il fut non seulement le guide de Martel, mais aussi parce qu'il fut l'initiateur du tourisme local en aménageant les sentiers existants pour les rendre praticables aux randonneurs. Il fonda également la première section des guides du Verdon. Ses reconnaissances sur le terrain lui ont inspiré des poèmes.
Qu'est-ce que c'est tentant cette randonnée ! 14 km de marche au fond de ces gorges incroyables avec un dénivelé de 280 m. sur un parcours aller de 5 h.
Puis un regard sur le point de départ de la randonnée.
J'avance un peu... Les falaises sont de plus en plus hautes.
Le couloir de plus en plus étroit...
Un escalier taillé dans la roche.
J'avance encore un peu... La voiture s'éloigne...
Ou du moins, je m'éloigne un peu trop de la voiture...
Les falaises sont de plus en plus hautes, de plus en plus menaçantes...
Soudain, un escaliers métallique...
Il m'amène à prendre un tunnel...
Le tunnel du Baou.
Un petit écriteau à l'entrée rappelle que :
"Le tunnel du Baou, long de 650 mètres, est le témoin d'un ancien aménagement hydro-électrique qui visait à canaliser les eaux du Verdon entre les parties amont et aval des gorges. Le projet prévoyait de réaliser une usine hydroélectrique à la sortie du Grand Canyon et de dévier sur 20 km le Verdon à travers un canal maçonné, passant à flanc de falaise ou à travers la roche, dans des tunnels tels que celui-ci.
Entreprise titanesque, la construction des tunnels commence en 1905. A dos de mulet, sur les sentiers pentus dévalant la rive gauche du torrent, les ouvriers charrient des matériaux très lourds, pierres, ciment et rails de chemins de fer. Quatre années plus tard, les travaux sont abandonnés, en 1909, laissant le projet inabouti.
Depuis l'aménagement du sentier Blanc-Martel, en 1928, par le Touring Club de France, les deux premiers tunnels (le Tunnel du Baou, 650 m, et le tunnel de Trescaïre, 115m) sont empruntés par les randonneurs. vestiges de cette aventure, quelques rails sont encore visibles à l'entrée du troisième tunnel."
Telle une grande bouche, il semble vouloir me happer pour m'amener je-ne-sais-où...
J'avance, doucement. Le sol est instable et glissant. Humide. Des pierres sortent de terre pour me troubler. Je ne vois rien car je n'ai pas de torche, ni de briquet. Mon téléphone portable n'a plus de batterie. Le suspense est à son comble. Je continue d'avancer dans l'obscurité. Je sais : ce n'est pas bien, c'est imprudent, dangereux, malveillant, mais je ne sais pourquoi : quelque chose me pousse à aller voir ce qui se passe, ce qu'il y a au bout de ce tunnel. J'avance... Péniblement... Je vois la lumière...
Là-bas, au fond...
J'approche...
Et soudain, que ne vois-je
à la sortie du tunnel...
Hein ? Hein ? Non, bon, moi cette vidéo, elle me fait marrer donc je voulais la poster ici. Mais il est vrai que cela n'a rien à voir avec le tunnel du Baou.
On recommence.
Là-bas, au fond...
J'approche...
Et soudain, que ne vois-je
à la sortie du tunnel...
Eh oui : Édouard Baer en train de cogiter sur je-ne-sais-quoi ! Incroyable, non ?
Non, bon, OK, on recommence !
J'avance... Péniblement... Je vois la lumière...
Là-bas, au fond...
J'approche...
Et soudain, que ne vois-je
à la sortie du tunnel...
Des monstres ? Des indigènes ? Des cannibales ? Des extra-terrestres ? Je ne comprends pas tout leur langage. Ils crient des mots qui me semblent vulgaires, mais familiers.
Non, bon, en fait, je me suis retourné. Nicouane et Maître Arnaud m'ont suivi et se mettent à gueuler dans le tunnel pour faire des échos à la con. Voilà ! De toute façon, vu que j'étais dans le noir complet, que le sol était glissant et que le tunnel mesure tout de même 650 mètres, je n'ai poursuivi ma progression. Pas de risque inutile... même si l'envie d'aller voir au bout du tunnel était grande.
Nous faisons marche-arrière. Si tu veux faire cette randonnée, tu peux prendre quelques renseignements de parcours sur ce site : SENTIER BLANC-MARTEL.
Nous sortons du tunnel pour rejoindre l'escalier en pierre d'où nous pouvons admirer une magnifique vue sur le Verdon bleu émeraude (si, si, l'émeraude peut être bleu !) déambulant entre roches colorées et verdure des forêts.
Après quelques dix minutes de marche intensive mais pas trop, nous retrouvons la voiture. On monte dedans.
Nous continuons.
Direction maintenant un des points culminants des Gorges. Un endroit incontournable, le must, the place to be, inévitable, top of the top ! Après quelques kilomètres, nous nous garons sur un parking au nom qui fait attise toutes les curiosités.
Déjà, rien que ça, rien que ce panneau, c'est beau ! Cette couleur jaune qui se détache sur cette roche calcaire blanche, incroyable ! Et puis ce lézard noir qui ondule tel le Verdon dans son Grand Canyon !!!
Nous regardons ce panneau depuis la voiture. Nous nous demandons si cela vaut bien la peine d'aller plus loin quand on voit un tel spectacle. Finalement, Maître Arnaud semble disposéà sortir de la voiture et à faire quelques pas pour rejoindre un hypothétique panorama.
Nous sortons de la voiture. Nous claquons les portes à tour de rôle, puis nous tentons de suivre la direction indiquée par ces panneaux jaunes disposés de ci de là dans la garrigue calcaire, portant le doux nom de plateau des Lauves. Mais il ne faut pas croire que Lauve is all !
Oui, je sais, y'en a marre de ces chansons que l'on connaît par coeur et que l'on entend en boucle sur Nostalgie. Mais t'as qu'àécouter une autre radio aussi !
Moi, ça me rappelle mon enfance puisque j'ai été bercé aux sons de cette chanson interprétée par Roger Glover, ex-bassiste alors du mythique groupe Deep Purple, en 1974, parti tenté une aventure solo. On se souvient tous des ces nombreux titres du groupe anglais, tels que "Smoke on the water", "Child in time", "Hush" et bien plus tard "Perfect Stranger".
Oui, c'est vrai : Deep Purple a fait bien d'autres titres plus connus, mais Roger Glover ne fut bassiste du groupe que de 1969 à 1973... Puis de 1984 à aujourd'hui. D'ailleurs, ils seront à l'édition 2017 du festival Hellfest !
BREF : qu'est-ce qu'on disait ?
Ah oui, Deep Purple. Mais pourquoi ?
Ah oui, Roger Glover. Mais pourquoi ?
Ah oui, love is all. Mais pourquoi ?
Ah oui, parce que nous marchions sur le plateau de Lauves.
Parfait !
Tout ça pour dire qu'à l'époque, j'avais à peine deux ans lorsque ce clip passait le dimanche soir avant Benny Hill et que, pour moi, ce n'était pas Roger Glover, mais "La grenouille".
DONC !
Nous sentons bien que nous sommes sur un endroit rocheux élevé. comment pourrait-il en être autrement avec un tel nom ? Le Point Sublime.
Peut être n'y a-t-il au bout du chemin qu'une couturière posée là sur une chaise et montrant aux touristes de passage ce qu'est un Point de couture Sublime. Mais qu'est-ce que peut être un Point Sublime en couture ? Un point Ultime ? Un point unique ? Un point de bâti ? Un point de chausson ? Un point de tailleur ? Un point de piqûre ? Un point glissé ou un point coulé ? Quel suspense ! Mais... et si on arrêtait de dire des conneries, hein ? Oui, c'est mieux.
Après quelques secondes de marche, nous passons devant une stèle ; peut être une stèle sublime, mais ne nous avançons pas trop...
Je ne sais pas si nous pouvons dire si elle est sublime ou non, mais toujours est-il qu'elle rend hommage et honneur à Isidore Blanc, "promoteur du tourisme dans le Verdon, première exploration complète".
Nous continuons. Les chemins se dispersent dans la multitude de petits cailloux blancs jonchant le sol de manière naturelle.
Quelques mètres plus loin, nous constatons que l'horizon se dégage, signe que le panorama sublime n'est plus très loin. Quelques pas encore, et puis... nous nous retrouvons à portée de barrières en fer rouillé. Le Point Sublime, c'est ici, et nulle part ailleurs ! Pas une couturière en vue, pas une pelote de laine à l'horizon ! DONC Le Point Sublime, c'est autre chose que de la couture.
Nicouane et moi-même nous en remettons à Maître Arnaud en le suivant du regard pour voir ce qu'il va faire et comment va-t-il interpréter l'endroit où nous nous trouvons.
Comme aux Balcons de la Mescla,
il se met à genoux.
Lui qui s'était rendu dans des pays lointains
et rencontré des civilisations inconnues,
il devait sans doute se retrouver
profondément ému, ébloui, époustouflé,
sans force, face à cette vue sublime...
À moins qu'une fois de plus, cet émoi ne provienne de son supposé vertige...
Nous décidions alors de nous approcher à notre tour de ces grilles rouillées et, force était de constater que, oui, il est vrai : le Point Sublime propose une vue sublime sur les Gorges du Verdon.
Encore un exemple avec cette photo :
Voilà. La mission Point Sublime était accompli avec succès. Nous avions fait nos selfies et nous pouvions quitter ce lieu unique la conscience soulagé avec des rêves de nature sauvage plein les yeux... Hein ? Ah oui, c'est vrai : on ne voit pas très bien ce qu'est le Point Sublime sur les quatre photos postées précédemment. Eh bien, écoute : nous sommes entre nous et j'ai envie de te dire que le Point Sublime, ça se mérite. Tu comprends ? Je ne peux pas balancer des photos de ce panorama incroyable comme ça, là, maintenant. Il faut que toi aussi, tu le mérites. C'est trop facile de rester le cul vissé sur son fauteuil à surfer sur Internet en buvant du panaché et en mangeant du mauvais saucisson. C'est beaucoup trop facile. Le Point Sublime, ça se mérite. regarde-nous : nous avons fait quelques 200 mètres à pied, dans les graviers, en tongs, en pleine chaleur, sans ombre et sans eau, loin de la voiture !!!! Tu te rends compte ?? Eh ouais ! On aurait pu crever !!
Bon, allez, trêve de morale.
Nous sommes à 783 mètres d'altitude. La vue porte sur le Couloir de Samson où nous étions tout à l'heure. Les eaux vertes du Verdon passent inlassablement entre ces deux hautes falaises. Nous comprenons mieux pourquoi les Gorges du Verdon ne furent que "tardivement" explorées, même si l'on y a trouvé des traces rupestres datant de l'âge de cuivre. Notons que les hommes ont plutôt évité ce lieu qui inspirait la peur. De par sa situation et son franchissement malaisée, les gorges constituaient également une barrière linguistique.
D'ici, nous sommes une nouvelle fois face à un paysage grandiose, mais qui ne saurait se résumer à une expression toute faite. Face à nous, ce paysage façonné par la nature a connu une lente transformation. Oui, reparlons du travail de ce cours d'eau qu'est le Verdon en contact avec le sol.
LE TRAVAIL DES EAUX
"Depuis 5 millions d'années, le Verdon se fraye un chemin entre les Préalpes de Castellane, une formation extrêmement plissée, et les sommets des Plans de Provence (en l'occurrence le grand plan de Cujers).
Inlassablement, les eaux, dont la force est augmentée par la forte pente du lit, ont creusé leur chemin : combes entre les anticlinaux (les monts) et cluses dans les synclinaux (les vals).
Cependant, la profondeur des gorges n'est pas uniquement due au travail des eaux : les sols eux-mêmes se sont relevés, tributaires des mouvements géologiques alentours. La largeur des gorges, au fond, oscille de 6 mètres à 100 mètres tandis qu'à leur sommet les falaises de calcaire blanc sont séparées tantôt de 200 m, tantôt de 1500 m." ÉDITIONS ATLAS
On dirait un serpent ce Verdon. Un serpent qui danse.
Nous repartons.
Nous aurions pu faire un petit tour par le petit village perché de Rougon, mais non. Juste pour info touristique, saches que ce village au demeurant sympathique est perchéà 930 m d'altitude et se prénommait Villa Rovagonis au Moyen Âge. Voilà, c'est cadeau, c'est pour toi.
Bon, on peut ajouter que c'est de Rougon que part une autre belle randonnée vers le Mourre de Chanier, point culminant du pays du Verdon à 1930 mètres d'altitude. Au sommet, après quelques quatre heures de marche pour un dénivelé de 700 mètres, le randonneur découvre un incroyable panorama alpin, du parc du Mercantour aux cimes des Écrins.
Nous continuons sur la D952 en direction de La Palud-sur-Verdon.
Un peu pris par le temps, nous nous ne passerons pas non plus pas la D23. Dommage, il s'agit d'une boucle de 25 km environ, longeant la rive Nord des Gorges et nous aurions eu d'incroyables vues sur les gorges, tout en restant dans la voiture. Ouverte depuis 1973, elle est justement baptisée "Route des crêtes".
ET SI NOUS ÉTIONS PASSÉS
PAR LA D23,
ROUTE DES CRÊTES
"Le choc est presque violent : le plateau cesse soudain d'être cette entité rassurante, familière, avec ses fermes et ses bastides disséminées dans les garrigues, ses forêts de buis et de chêne, son caractère pastorale ; pour afficher, sans transition, un débord radical, presqu'effrayant au début. Comme un molosse habituéà faire le gros dos et qui, soudain, montrerait ses dents ! Le vide est là, partout, attirant, obsédant, trompeur. Une gueule béante..."
Je ne sais pas qui est l'auteur de ces mots, mais cela traduit bien ce que j'avais ressenti lorsque j'avais emprunté ce "chemin détourné" des gorges.
Cette route passe ainsi par plusieurs belvédères et panorama, tels que les belvédères de Tescaïre, de la Carelle, de l'Escalès, de la Dent d'Aire, du Tilleul et des Glaciaires. Je m'y étais rendu il y a quelques années, à une époque où les appareils photos numériques n'existaient pas. Voici donc quelques clichés réalisés en argentique.
Son nom signifie "Trois côtés", point de rencontre de trois vallées. Sur la photo de gauche, on retrouve le bout du Couloir du Samson où nous étions tout à l'heure.
Je me souviens avoir été impressionné par l'à-pic des falaises.
La route est étroite, à flanc de falaise.
Si tu fais une mauvaise manoeuvre,
c'est le vide !
Il est parfois difficile de passer à deux voitures.
(Photo :Google view)
Je suis passé par le belvédère de la Carelle, nommé ainsi pour rappeler que bien avant Patrick Edlinger, au XVIème siècle, des hommes gravissaient ces parois verticales. Ils étaient bergers et coupeurs de buis. Ils se faisaient descendre à bout de corde le long des parois abruptes, pour remonter ensuite le précieux arbuste, qu'ils entassaient sur des monte-charge appelées... carelles. Ce buis était ensuite destiné aux tourneurs de bois, dont nous avons déjà parlé dans le précédent épisode lors de notre passage à Aiguines.
Aujourd'hui, les "carelles" ont disparu,
mais les grimpeurs sont toujours là ;
ainsi que de nouveaux extraterrestres :
les base-jumpeurs.
J'ai continué.
Une succession de petits tunnels, toujours le vide à ma gauche. J'espèrais ne pas croiser de bus. Et puis, très vite, un autre panorama que je ne pouvais ignorer. Quelle vue allais-je avoir cette fois-ci ?
L'"escalès" qui se traduit par "échelle" en provençal, en rapport avec une légende médiévale.
Je n'avais pas fait de photos des gorges car ce qui m'avait le plus impressionné, c'étaient ces chèvres à flanc de falaise entrain de brouter de maigre herbes dépassant des rochers suspendus. Je ne sais pas si elles avaient conscience du risque encouru de tomber dans le vide ou si elles étaient très sûres d'elles. Une verticalité absolue. Et aucune anxiété ne se dégageait de leur allure, de leurs mâchonnements et de leurs regards. Elles me faisaient penser àPolly, cette autre jeune chèvre qui a trouvé le calme en revêtissemnt un costume de poussin géant.
Toujours est-il qu'au-dessus d'elles, un autre animal tournoyait lentement...
Un belle série de belvédères, tous plus impressionnants. Je n'ai pas retrouvé d'autres photos argentiques de cette boucle par la D23. Mais, en regardant le Street-view de Google Maps, je suis tombé sur une belle prise de vue depuis le belvédère de la Dent d'Aire.
BELVÉDÈRE DE LA DENT D'AIRE
Photo :Google street view
Étonnant, non ? Hein ? Non, pas le panorama, mais ces tongs non floutées, seules sur le rebord.
Une petite route sinueuse et dépaysante qui conduit jusqu'au Chalet de la Maline, dominant le Pas d'Issane et la passerelle de l'Estellier ; là où débute (ou se termine) cette belle randonnée sur le Sentier Blanc-Martel.
La végétation est éclectique. Sur le versant calcaire dominant le sentier qui plonge littéralement dans les gorges dès les premiers mètres, la végétation est exposée plein sud. On y trouve un mélange d'essences méditerranéennes et d'espèces plus montagnardes. Les massifs de buis y côtoient les genévriers de Phénicile, touffes de thym, les délicats amélanchiers, les sombres chênes verts, les chênes pubescents, les pins sylvestres et les sumacs à perruque. Étonnant comme nom : "sumac à perruque". D'un côté, cela me fait penser à"Joe le taxi" de Vanessa Paradis lorsqu'elle nous dit qu'elle écoute du "vieux rock au mambo bidon avec Xavier Cugat et Yma Sumac". Mais le "sumac à perruque ne ressemble à rien à la chanteuse péruvienne avec perruque. D'ailleurs, l'autre nom du sumac à perruque est le Cotinus coggygria, encore appelé"Barbe de Jupiter".
MAIS NOUS N'AVONS PAS PRIS
LA D23
ROUTE DES CRÊTES
Ah non, nous ne sommes pas du tout passés par là ! Nous avons continué sur la D952 en direction directe de La Palud-sur-Verdon où, répétons-le pour ceux qui viennent d'arriver sur ce blog, se trouve le snack...
Coïncidence ! Reparlons de Joe le taxi, veux-tu.
Pour les plus jeunes d'entre vous, remarquons la référence au premier tube de la chanteuse Vanessa Paradis, "Joe le taxi". Elle a alors 14 ans. Une chanson composée et chantée en 1987 qui connaîtra le succès dans le monde entier. Le 45 Tours se vend à1 300 000 exemplaires en France (disque de platine) et à3 200 000 exemplaires dans le monde.
Ce succès transforme la chanteuse en un phénomène de société que l'on adore ou que l'on déteste. La surexposition du titre et de l'artiste la fait devenir progressivement la bête noire de la musique et des gens célèbres. En janvier 1988, au Midem, elle se fait huer par la salle entière lors de sa prestation en direct. Elle pense arrêter la musique et sa jeune carrière face à un tel accueil, mais, finalement, le succès de "Joe le taxi" et de ses autres chansons la feront continuer et évoluer.
Pour la petite histoire, la chanson parle d'un taxi errant dans un Paris nocturne (la Seine, ses ponts qui brillent) sur les airs de mambo de Xavier Cugat et d'Yma Sumac. Si la légende cite un taxi new-yorkais comme inspiration, dans la réalité, la chanson émane d'une femme, officiant la nuit à Paris, croisée par le compositeur à trois reprises. En effet, Étienne Roda-Gil s'est inspiré de Maria-José, figure de la nuit lesbienne parisienne. D'origine portugaise, elle s'est réfugiée en France après que sa mère ait découvert son homosexualité. Dans les années 1980, Maria-José est embauchée comme chauffeur de taxi de nuit au Privé, un club lesbien mixte situé rue de Ponthieu. L'endroit est fréquenté par divers artistes français. Pour écrire une grande partie des paroles de la chanson, Étienne Roda-Gil s'est inspiré de ses discussions avec Maria-Josée.
"À bord de l'Opel Ascona blanche de Maria-Josée, Étienne Roda-Gil bavarde longuement avec elle. Elle lui raconte son odyssée : internée par ses parents, elle a été soumise à un exorcisme censé la délivrer de ses préférences amoureuses avant d'être mise au couvent qu'elle a fui. Joe, deviendra taxi plus tard pour tenter de retrouver dans Paris une amante qui l'avait planté en partant avec la caisse d'un bar topless qu'elles tenaient." LE NOUVEL OBS
Encore une histoire de voiture. Nous ne quittons pas la notre. Nous traversons La Palud-sur-Verdon en prenant la direction du lac de Sainte-Croix afin de boucler la boucle "Les Gorges du Verdon, vues de la voiture". Pour terminer le périple, un rapide arrêt à un dernier belvédère.
De là, nous retrouvons les canoës et autres pédalos navigant sur les 2 km de rivière partant du lac de Sainte-Croix. C'est également ici que se trouvait le pont romain d'Aiguines (dont nous avons parlé dans notre premier épisode), disparu avec la mise en eau du lac de Sainte-Croix.
Notre périple "Les gorges du Verdon, vues de la bagnole" se termine
à Moustiers-Sainte-Marie, toujours en suivant la D952.
Intrigante D952 qui s'en ira ensuite traverser le plateau de Valensole, puis Allemagne-en-Provence, puis Gréoux-les-Bains, puis... La vache, mais elle va jusqu'où cette départementale ?... Gréoux-les-Bains, Vinon-sur-Verdon pour -enfin- disparaître à Saint-Paul-les-Durance ; tout comme le Verdon.
En fait, la D952 relie Castellane à Saint-Paul-lez-Durance. Un sacré parcours de près de 100 km dans de magnifiques paysages variés.
Carte : Google Maps
Le soleil jette ses derniers rayons orangés sur les montagnes calcaires, scrutant le village.
DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE
Nous visiterons les Gorges du Verdon en skate-board.
Juste comme ça, parce que c'était beau, une petite vidéo du lâcher de lanternes volantes venu illuminer le ciel bayonnais quelques minutes, le 10 décembre 2016...
Je l'ai déjà dit puisque je radote, mais il y a quelque chose de fabuleux quand tu habites dans le Pays Basque, c'est que tu peux en très peu de temps passer de l'océan à la montagne. Voilà, fin de l'introduction. Merci.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Le 64 ! Puisque les régions perdent de leurs particularités en devenant de petits pays dans le pays... Si, si, si ! Regarde : ça ressemble à rien ça !!!
APRES
Cartes : Cartes de France et 20 minutes
Regarde-moi ce bordel ! Ils t'ont foutu l'Aquitaine avec le Limousin, la Bourgogne avec la Franche-Comté et j'en passe. Pourtant, n'était-ce pas l'intéret pour les Bourguignons d'aller passer quelques semaines de vacances dans le franc-comtois pour se sentir dépaysés tout en étant pas si loin que ça de chez eux ? Et la vache d'Aquitaine, tu crois qu'elle ressemble à la Limousine ? Et le vin d'Alsace qu'ils mélangent avec la Champagne ? Et les volcans d'Auvergne qui se retrouvent dans les massifs alpins ? On supprime tout bonnement nos identités régionales ! Si, si, n'ayons pas peur des mots !
Je ne m'y habitue pas à cette nouvelle carte globalisante qui fait perdre à nos régions leurs spécificités culinaires, géographiques, culturelles et autres !!! Ils z'ont qu'à regrouper la France avec l'Allemagne et l'Autriche aussi pendant qu'on y est ! On appellera ça l'AFA. Ou encore regrouper la Belgique avec les Pays-Bas et le Luxembourg pour appeler ça le Bénélux ?! Ah merde, ça exsite déjà... Et puis l'Asie avec l'Australie ?!!!
C'est incroyable : pendant que l'Europe de l'Est sépare ces pays pour leur donner une identité propre, la France regroupe tout ! Et tout ça pour suppirmer des emplois dans la fonction publique alors que le taux de chômage n'a jamais été aussi élevé !
On marche à l'envers, là !
Tiens, cette expression me fait penser à l'histoire de ce chauffeur de taxi indien, Harpeet, qui roule en marche arrière depuis 11ans !
Bon, allez, puisque les hautes autorités françaises dénigrent les appellations et spécificités de nos région, je vais me concentrer sur les départements, et plus précisément aujourd'hui sur le département n°.... 64 ! Oui bravo, c'est encore la jeune femme dans le fond qui gagne un panier garni ! Et il est beau le panier garni du 64 !
DÉPARTEMENT 64
LES PYRÉNÉES-ATLANTIQUES
Pyrénées-Atlantiques !
Aquitaine !
Sud-Ouest !
Ici, les Pyrénées sont Atlantiques !
Un coup d'oeil sur la carte :
Ah ouais, c'est vaste !
7645 km2 !
Oui, le 64 est vaste !
C'est pour cela que nous ne pouvons pas limiter le département à la seule culture basque, comme beaucoup le pensent. Si, si, si, je le sais, il y a eu des sondages et beaucoup pensent que les Pyrénées-Atlantiques, c'est le 64 -bon, là, OK, pas de problème- , le Pays Basque, Biarritz, Bayonne, le jambon, le piment, le rugby, les fêtes et Saint-Jean-de-Luz.
MAAAAAAAIIIISSS : je t'arrête de suite !
Regarde à nouveau la carte ci-dessus. Si, si, vas-y, j'attends, pas de problème ! Ça y est, c'est bon, tu as vu ?
Eeeeeh oui : il y a bien d'autres multiples richesses dans ce département qui, par sa superficie, est tout de même le 10ème plus grand départ... Ah merde, seulement 10ème ! Je croyais qu'il était preums. Mais qui est devant alors ? La Guyane, Gironde, Landes, Dordogne, Côtes d'Or, Aveyron, Saône-et-Loire, Marne, Puy-de-Dôme et Pyrénées-Atlantiques. Ah ouais... Ben ça alors ?!
En tout cas, cela ne fait qu'ajouter au mérite à ce domaine quant à la pluralité de ses cultures, ses paysages et autres. Le 64, ce n'est pas que le Pays Basque, c'est aussi le Béarn ! Et le 64, ce n'est pas que l'océan, c'est aussi la montagne !
Rappelons deux, trois choses rapidos parce qu'on va pas faire le réveillon là-dessus, même si celui-ci est proche... Ohlalalalala déjà Noël, c'est incroyable comme ça file !!!!! T'as fait les courses ? Tu vas offrir quoi comme cadeaux, toi ? Une écharpe ? Un stylo ? Un I-phone 7 ? Un drone ?
Une poupée qui pète ?
Ou des chocolats ?
BREF : pour moi, les Pyrénées-Atlantiques, ou encore le 64, ou encore les P.A., c'est tour à tour Bayonne, Laruns, Pau, Espelette, Salies-de-Béarn, Bedous, Saint-Jean-de-Luz, Oloron-Sainte-Marie, Guéthary, Saint-Jean-Pied-de-Port, Borce, Hendaye, Gourette, Sauveterre-de-Béarn, Sainte-Engrâce, la frontière franco-espagnole, la vallée d'Aspe, la Rhune, la forêt d'Iraty, la vallée d'Ossau, les ventas, Iraty, les monts, le lac de Lhurs, les brebis, les vautours, le porc basque, les croquettes à la Jean-Do, la poule au pot, le chocolat, le Jurançon, le piment, le russe, l'axoa, la garbure, le Madiran, le Jurançon, le rouge et blanc basque, le jaune et rouge béarnais, le rocher de la Vierge, le pic du Midi d'Ossau, les grottes de Sare, le chemin de la Mature, le col d'Ibardin, la grotte de la Verna, le port de Saint-Jean-de-Luz, le cirque de Lescun, et tout ça et tout ça ; mais pas la sauce béarnais puisque celle-ci a été inventée en région parisienne le 24 août 1837.
CECI ÉTANT DIT,
revenons à nos brebis
qu'elles soient basques ou béarnaises ou soultines !
Mouguerre. L'autre jour, en décembre.
Le soleil se lève et, comme chaque matin à cette période de l'année, le ciel se pare de couleurs fascinantes.
Aujourd'hui, c'est comme une toile d'araignée orangée ou un placenta... Oui bon, restons sur la toile d'araignée plutôt... ou un filet, ouais, c'est pas mal ça ! Le matin étend son long filet orangé sur le 64. Ouuuaaaaiiiisss !!!!
Tout se met en place. Température douce pour la saison. Les oiseaux s'éveillent tranquillement. Ça sent le café dans la cuisine pendant que les infos défilent sur l'écran télé du salon. Et puisque nous parlions de brebis, voici...
Photo : LCI
Quelques heures plus tard, je prends la direction de Bayonne et, plus précisément de la cathédrale Sainte-Marie de Bayonne ; tout simplement parce qu'il me faut attendre une heure avant que mon opérateur téléphonique me reçoive pour modifier mon forfait-téléphone. Je me pose devant elle. Quelque chose m'interpelle entre les deux flèches de 85 mètres de haut.
BAYONNE
Cathédrale Sainte-Marie
Voilà... Bon, il me reste encore 55 minutes à patienter. Un peu plus bas, je vois un grand truc blanc qui tourne. C'est la grande roue. Elle a refait son apparition face à la mairie. Je décide d'aller y faire un tour pour en faire un tour.
L'année dernière, à la même époque, elle avait embarqué plus de 35 000 passagers pour un tarif de 4 euros le tour. Elle s'élève ses nacelles jusqu'à 40 mètres de haut, au-dessus de l'Adour et du Petit Bayonne.
Vue sur les statues de la mairie
Vue sur les toits et la cathédrale Sainte-Marie
Quelques heures plus tard, je me dirige loin de la foule des commerces de Noël pour aller chercher un peu de calme au bord de l'océan, du côté d'Anglet et de la plage de Marinella.
Il y a plein d'autres plages dans le Pays Basque, mais j'ai choisi celle-ci ; peut être parce que je venais d'entendre la chanson "Petit papa Noël" dans les rues bayonnaises juste avant.
Il y a des prénoms comme ça, qui sont indissociables de chansons populaires. "Nathalie" de Bécaud, "Aline" de Christophe, "Papayou" de Carlos. Et puis "Marinella" de Tino Rossi.
Le chanteur avait une propriété non loin de la plage Marinella, située en Corse, à côté d'Ajaccio, sur la route des Îles Sanguinaires. Plage de sable fin, eau turquoise
Aujourd'hui, nous ne sommes pas en Corse, mais à Anglet.
Cette plage ne doit pas son nom à la chanson de Tino Rossi, mais à un hôtel qui se trouvait ici dans les années 1970 et qui surplombait les lieux. Malheureusement, il était souvent attaqué par les vagues des grandes marées, notamment celles de 1973 et de 1975 qui lui furent fatales. L'hôtel est détruit en 1977 lors de la construction des digues et jetée que l'on peut voir tout le long de la promenade du bord d'océan, entre La Barre et La Chambre d'Amour.
Le sable est beaucoup moins fin qu'à Ajaccio, mais la lumière de décembre est très belle.
Le phare de Biarritz, le Rocher de la Vierge et les Trois Couronnes apparaissent en ombres chinoises. Parfois, un avion décollant de l'aéroport Biarritz-Parme vient s'ajouter au tableau.
Petit à petit, le soleil se fait moins virulent. Ses couleurs se répercutent sur la façade du bar-snack Le Sunset, fermée en cette saison. Pendant que la plage de sable reste déserte.
Le soleil d'hiver descend sur les côtes espagnoles.
Quelques personnes de passage se mettent en place pour assister à ce spectacle quotidien.
Pour l'instant, pas de rayon vert,
mais un rayon jaune.
Et puis, le ciel se bordélise : le bleu se brouille, nuages étirés, lignes des avions de passage, touche orangé-jaune-sombre.
Le soleil disparu, je repars sur Mouguerre en repassant devant la grande roue de Bayonne.
BAYONNE
Dans la nuit
Mouguerre. Le lendemain, en décembre.
Je pars au petit matin. Le jour n'est pas encore levé.
Direction la montagne pour le premier jour d'ouverture des pistes de la station de La Pierre-Saint-Martin. J'ai pris mes affaires de ski, mais je ne sais pas si je me lancerai dans les descentes enneigées. Dans le poste-CD-radio de la voiture, je me suis mis le dernier morceau de Stop II. Court, mais efficace !
Stop II !
Bon, ils n'ont pas encore vendu plus de 500 millions de disques comme Tino Rossi, mais ça a la pêche.
Pendant que les kilomètres en pleine campagne défilent, le ciel s'éclaircit. Quelques biches croisées sur le bord de la route vers Briscous. La route s'élève à Bardos. Et comme le dit le dicton que je n'ai jamais compris : "Que vas enta Bardòs ? Chuca aqueth òs. Que vas enta Bidàishen ? Pòt de grèisha."Autrement dit :"Tu vas à Bardos ? Suce cet os. Tu vas à Bidache ? Pot de graisse."Au détour d'un virage de la D936, apparaît la silhouette du château de Bidache dans la brume.
Je fais une pause panorama pour voir où en est le soleil.
Et puis...
Après avoir vu la veille le soleil se coucher sur les monts basques océaniques, je le vois réapparaître ce matin sur la chaîne ouest des Pyrénées, depuis la Départementale n°11 qui offre de magnifiques vues sur les Pyrénées ouest.
Le massif de La Pierre-Saint-Martin se distingue par cette neige sur les sommets ainsi que la présence kartisque du Pic d'Anie (2504 m).
Un peu plus loin encore, le massif à l'horizon et les champs embrumés au premier plan.
Je quitte la plaine pour attaquer la montée vers La Pierre-Saint-Martin. Cela passe par l'ascension du Col de la Pierre-Saint-Martin. 25,8 km pour un dénivelé de 1468 mètres.
Au mois de juillet 2015, c'est ici que Christopher Froome avait attaqué lors de la 10ème étape du Tour de France.
Un geste immortalisé par la pose d'une photo... sous laquelle un passant a écrit quelque chose au marqueur...
Quelques mètres plus loin, j'arrive. Et ma première mission est de trouver un endroit où boire une verre de vin chaud. Après quelques secondes d'intensives recherches, le défi est relevé haut le coude.
Je regarde l'enneigement des pistes tout en remarquant qu'il n'y a pas grand monde sur les télésièges de la station. C'est décidé : je vais skier !
Location de skis chez Loca-Ski pour 15 euros, puis achat du forfait pour 32 euros. Et c'est parti ! Dire qu'hier à la même heure, j'étais sur la grande roue à Bayonne...
INSTANT
SELFIE
De la grande roue aux télésièges, de l'océan à la montagne,
du sable à la neige, des tongs aux chaussures de skis.
Jénorme sur le télésiège de la Braca
Jénorme au pied du Soum Couy, à 2153 m d'altitude
Jénorme face à la piste des Lagopèdes
Ah non, ça, c'est pas moi,
mais cela ressemble au selfie ultime !
C'est pas compliqué la montagne : quand tu es en bas, tu regardes en haut. Et quand tu es en haut, tu regardes en bas.
Et maintenant que je suis en haut,
faut descendre !
J'en profite pour poser mon regard sur les paysages alentours...
INSTANT
PAYSAGES ALENTOURSVue sur le Pic d'Arlas (2044m) et le plateau des gouffres
Sur le Boulevard des Pyrénées Sur la piste des Lagopèdes
Au loin, les Landes et le Pays Basque
Pause au bar-restaurant d'altitude "Le pas de l'Ours"
Le pic d'Arlas et les gouffres
Voilà pour ce week-end entre océan et montagnes, typiquement 64.
À plus tard pour de nouvelles aventures.
En attendant,
sois fort/e et mange des bananes !
Avant de faire un plus large exposé de cette belle manifestation biarrote de fin d'année, voici une petite vidéo tournée-montée de quelques installations éparses dans la ville...
Pour les fêtes de fin d'année, et de depuis onze ans, Biarritz se pare de lumières en différents lieux de la ville.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Cela fait quelques années que je voulais aller voir ce qu'il s'y passait. Cette fois-ci, rendez-vous était pris.
Depuis 2006, la ville de Biarritz présente "Biarritz en lumières" et "fait surgir le rêve au cœur de l’espace urbain. Artistes et magiciens de la lumière animent les lieux emblématiques de la ville."
Lorsque je parle de cette manifestation à des amis nivernais, ces derniers disent spontanément :"Ah ouais, comme à Lyon quoi !"
C'est pas faux car, il faut le dire n'ayons pas peur des mots, on est entre nous : Lyon est une référence en la matière avec, chaque année, l'évènement "Fête des lumières", début décembre.
Un peu moins connue et un peu moins importante, mais tout aussi intéressante, voici "Biarritz en lumières".
Quand je dis "moins importante", que l'on soit bien d'accord : il ne s'agit pas d'un concours de maisons décorées pour Noël. Un peu dans le genre de...
NON !
"Biarritz en lumières", c'est tous les soirs, de 18h à 23h, pendant seize nuits (du 17 décembre 2016 au 1er janvier 2017), certains parcs et quelques façades d'édifices s'illuminent de façon originale, suivant des scénographies lumineuses originales. Dispositifs de lumières féeriques, parades lumineuses, projections d'images géantes sont dispersés de ci de là ; et tout ceci gratuitement pour le spectateur-promeneur.
Avec Mélanie, Nathalie, Louise, Axel et Gérgo, il ne nous restait plus qu'à se préparer un petit itinéraire pour rejoindre les sites les uns aux autres en déambulant tranquillement dans la ville.
Plan : Aquitaine Online
Après avoir garé les voitures sur le petit parking de la Côte des Basques d'où l'on pouvait entendre surgir de l'ombre le son des vagues océaniques, nous prenons la direction du premier lieu choisi pour cette déambulation biarrote au coeur de"Biarritz en lumières 2016".
Après avoir descendu la rue Gambetta en ayant longé les terrasses de ses nombreux bars à vins avant de tourner à droite pour passer devant les vitrines éclectiques de la rue des Halles, nous arrivons sur la place Sobradiel.
Des petits chalets en bois fermés à cette heure tardive, un grand manège de chevaux de bois traditionnel et quelques grand sobjets de Noël comblent sympathiquement cette petite place. La facade des Halles est couverte par un rideau lumineux.
Après un tour de manège, nous continuons tranquillement notre promenade nocturne en prenant la direction du Jardin public, situé face à la Gare du Midi.
Ici, deux installations sont présentées.
Des lanternes lumineuses suspendues dans les arbres du jardin, comme en suspension dans le temps, tracent un chemin céleste sous lequel nous pouvons passer en gardant les yeux en l'air.
Installation monumentale composée de milliers de petites ampoules venues prendre la place de pelouse habituellement présente en ces lieux de repos citadin. Des guirlandes de lumières forment une végétation exotique artificielle avec des évolutions de couleurs délicats et lents, faisant penser aux changements de saisons. Du blanc hivernal au vert printanier...
Après être restés un petit moment à contempler ce paysage artificiel et ses changements lumineux, nous poursuivons notre évolution. Traversée du jardin public pour rejoindre l'avenue du Maréchal Foch, puis l'avenue de l'Impératrice afin de se poser au-dessus de l'esplanade du Casino. Ici, sur le trottoir dominant le bâtiment art déco se trouve une sorte de boule lumineuse dans laquelle on peut entrer.
PARVIS ÉDOUARD VII
BOULE TUNNEL
Nous descendons l'escalier pour atteindre l'esplanade du Casino sur laquelle est installé le Chalet du Père Noël.
ESPLANADE DU CASINO
LE CHALET DU PÈRE NOËL
Un mini chalet entouré de plein d'objets (jouets, cadeaux, arbres, animaux en peluche,...) avec quelques lumières de plusieurs couleurs. A l'intéreiur du chalet, des petits jouets et une corbeille à bonbons dans laquelle Mélanie est allée copieusement se servir avec Louise et Axel.
Nous continuons de descendre en direction cette fois de l'océan. Nous longeons un peu la promenade et le boulevard De Gaulle jusqu'à apercevoir des lumières colorées changeantes sur des notes de musique au-dessus de nos têtes. C'est là haut, sur la façade d'un immeuble de la Place Bellevue que ça se passe.
La façade blanche du Bellevue s'illumine peu à peu... Une musique apparaît, rythmée... Des couleurs, des mouvements... Un dirigeable qui s'envole pour traverser la façade du bâtiment et survoler quelques pays afin de distribuer des cadeaux et rencontrer les populations... Musique russe, jazz et chants basques se suivent...
9'30 de spectacle lumineux et musical. Les spectateurs de passage restent émerveillés par cette belle animation qui prend également appuis sur la morphologie du bâtiment de l'espace Bellevue.
Nous reprenons notre périple pour nous rendre en un dernier lieu : l'église Sainte-Eugénie.
ÉGLISE SAINTE-EUGÉNIE
RÉVÉLATIONS
Nous nous mettons en place face à l'église. Un compte à rebours défile et puis...
"Vidéo mêlant mystère, fantaisie et poésie et invitant le spectateur à se mettre dans la peau d’un explorateur remontant le temps et les civilisations passées
Soudain, des blocs de pierres vont s’ouvrir, et le spectateur, dans le sillage des libellules, va entrer à l’intérieur de ce temple englouti et découvrir un nouveau décor. Un temple égyptien aux fresques teintées de bleu égyptien. La façade va s’enrichir de plus en plus et l’aventure se poursuivre en traversant d’autres temples et d’autres civilisations. Telle une machine à remonter le temps !" BIARRITZ EN LUMIÈRES
Cette projection-spectacle dure 8 minutes.
Après 8 minutes de spectacle visuel et musical, l'église retombe dans l'obscurité.
Nous regagnons la voiture dans le calme nocturne de la ville de Biarritz. Pas un bruit, pas une voiture. Cette déambulation était un beau moment, reposant et merveilleux.
"Biarritz en lumières" continue jusqu'au 1er janvier 2017, tous les soirs, de 18h à 23h.
Ce soir, sur France 5, à 20h50, des inédits d'Antoine lors de son voyage au festival du Burning Man, dans le désert de Black Rock, au Nevada...
Comme chaque année pour les fêtes de Noël, je me rendais de Mouguerre à Nevers.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Cela faisait un petit bout de temps que je voulais me rendre à cet endroit perdu au fin fond des Landes. Sur son super site internet de balades et randonnées nomméONVQF, David en parlait un peu, sans trop en dévoiler.
Alors, je me suis dit : "Bon, certes, Mouguerre-Nevers, c'est 700 bornes, mais je ne suis pas à 50 km près. Je peux faire un petit détour par le fin fond des Landes."
Allez : direction...
LES SOURCES DE MONCAUT !
Voiture, Bayonne, Biarrote, Port-de-Lanne, Peyrehorade, Orthez, Hagetmau...
Ah, Hagetmau,
son rond-point de la chaise géante !
Ne me demande pas pourquoi j'ai mis cette musique sur cette vidéo et pourquoi ça tourne en boucle !
Saint-Sever, Mont-de-Marsan, Roquefort, Retjons, Bourriot-Bergonce, D24... Je roule, je roule... Je cherche, je cherche... Un panneau, une indication... Je doute... Je ne vois rien... De belles maisons landaises isolées dans ces immenses forêts de pins... Je roule en direction de Losse... Rien... Puis soudain... Un panneau me propose d'aller à droite en empruntant une piste pour rejoindre le départ de la petite randonnée des Sources de Moncaut. Je roule... Je roule sur la piste... Puis STOP ! Une barrière forestière m'invite à laisser la voiture pour continuer à pied. OK. Je passe la barrière verte sur laquelle est apposée un gros panneau précisant qu'il est interdit de se rendre aux sources aux mois d'octobre et novembre. La raison ? Inondations ? Incendies ? Concentration d'extraterrestres ?
Non, non. Rien de tout ça. En fait, octobre et novembre correspondent à la période de la chasse à la palombe.
Puisque nous sommes en décembre, il n'y a rien à craindre... Enfin, j'espère. Je n'entends pas de coups de feu au loin, je ne croise pas de jeeps ou de C15.
Je poursuis sur une piste maintenant très sableuse. Celle-ci m'amène à l'entrée d'un petit bosquet où se trouvent un petit parking, une poubelle et, peut être un puits bétonné.
Je continue et, juste après, un panneau me rappelle que je suis sur le bon chemin.
J'entre définitevemnt dans le petit bois de pins. La piste de sable s'est changée en étroit sentier herbeux. Sur ma droite, un petit habitat et quelques petits morceaux de linge accrochés aux branches des arbres.
Apparemment, ce petit cabanon du XVIème siècle servait à entreposer les offrandes des pèlerins venus se soigner aux sources.
Le suspense est à son comble. Quelques mètres plus loin encore, un oratoire composé d'une petite Vierge, de quelques restes de bougie et de morceaux de linge.
Cet oratoire surmonté d'une croix datant de 1895 est ici, selon la tradition, pour commémorer un accident tragique. C'est ici qu'il est conseillé aux malades d'adresser une prière pour que les saints exaucent leurs voeux de guérison.
Juste après cet oratoire,
le sentier descend vers les sources...
C'est un lieu vraiment étrange, comme arrêté dans le temps, situé au creux d'un petit vallon creusé par un petit cours d'eau tranquille enfoui sous les pins.
La prolifération de multiples morceaux de linge accrochés aux branches d'arbre ajoute aux côté fantomatiques du lieu.
Il est vivement conseillé de ne pas les toucher puisque les malades s'en sont servis pour passer de l'eau sur la peau et partie de leur corps souffrantes.
Avec ferveur, les visiteurs ont trempé le tissu dans l'eau et ont frotté la partie douloureuse de leur corps. Ils ont ensuite laissé le mal sur place au bout de ces chiffons. Alors attention à ne pas le libérer. (cf : Tourisme Landes Armagnac)
Un petit cours d'eau vient traverser l'endroit en même temps que trois petits filets d'eau semblent sortir de trois petits endroits situés au pied de petites buttes environnantes.
Leurs origines seraient dues à la présence d'une couche d'argile grasse se trouvant sous le sable qui a recouvert la région depuis quelques siècles. On appelait ces zones argileuses les mouillères. Nombreuses dans la région, ces sources remontent de la couche argileuse par des failles, leur attribuant ainsi des propriétés particulières.
Il y a là trois sources dites guérisseuses, chacune surmontée d'une petite voûte de briques : Saint-Georges, Saint-Eutrope et Saint-Antoine. Chacune a ses vertus.
SOURCE SAINT GEORGES : Martyr chrétien du IVème siècle, Georges de Lydda, ou Saint Georges, est également connu pour avoir terrassé le dragon Silène ; allégorie de de la victoire de la foi chrétienne sur le démon, le bien sur le mal (La légende dorée).
L'eau de cette source est censée soigner les rhumatismes.
SOURCE SAINT EUTROPE : On sait peu de choses sur Saint Eutrope et il existe bon nombre de légendes sur sa vie. Son tombeau contenant ses reliques se trouvent dans la cathédrale de Saintes.
L'eau de la source est censée soigner les maux de tête.
SOURCE SAINT ANTOINE : Antoine Le Grand (ou Antoine du Désert, ou d'Egypte ou Saint Antoine) est le fondateur de l'ermitisme chrétien.
L'eau de la source est censée soigner les maux de ventre et le mal des ardents.
"Cette maladie est aujourd’hui oubliée, ou presque, mais elle commit pas mal de ravages au Moyen Âge et jusqu’au XIXe siècle. Elle était due à l’absorption de céréales contaminées par un champignon qui se développait dans le seigle. Il pouvait provoquer des convulsions, la gangrène ou des infirmités. Et certains malades restaient totalement prostrés, à tel point que cette affection a parfois été associée à la sorcellerie."SUD OUEST
Bien qu'il subsiste de nombreux petits linges, je remarque que certains d'entre eux ont des couleurs passées. Après la guerre, la réputation des sources de Moncaut a quelque peu décliné. De plus, le sable a pris d'avantage possession de l'endroit, recouvrant peu à peu les sources au détriment de l'argile à l'origine de leurs vertus. Mais, à la fin des années 1990, des locaux leur ont donné une seconde vie en redécouvrant leurs bienfaits et leur intérêt touristique.
Dans le précédent épisode de cette incroyable série qu'est Kaliningrad Tour, nous nous étions arrêtés à Gdansk en Pologne ; et ce pour une raison simple et évidente... Merde, je ne sais plus laquelle !
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Ah, ah, ah ! Tous les six mois, j'en remets une petite couche en espérant qu'un jour prochain, ou une année prochaine -voire une décennie à venir -, je parviendrai peut être à narrer dans sa totalité cet incroyable périple entrepris fin juillet de l'an de Grâce 2013.
Souvenons-nous : avec Maître Arnaud, nous nous étions lancés sur les routes de l'Europe de l'Est et du Nord avec un objectif...
REPRENONS !
Avec un petit résumé copier-coller
C'était en février 2013. Le temps était à la neige dans la vallée d'Aspe, Pyrénées-Atlantiques, France. Avec Maître Arnaud, ami de routes et de chemins lointains, nous avions rejoint leBar Communal de Borcepour boire quelques bières belges aux sons d'une musique tranquille ; le tout devant un bon feu de bois aménagé dans cette belle cheminée dominant la salle. (...)
Maître Arnaud avait soudainement lâché ses fléchettes pour lancer quelques mots surprenants et inattendus :
MAÎTRE ARNAUD :"- Mais moi, il y a un endroit qui m'énerve dans ce monde là, je ne comprends pas ce que c'est, je ne sais pas ce que ça veut dire ni ce qu'il s 'y passe, c'est ce truc là !!!! Au milieu de la mer Baltique !!! Une route ou je sais-pas quoi lààààà !!!!! Regarde !!!!"
Pour illustrer ses paroles soudainement violentes, il se saisit de son I-Phone et me montra en deux temps trois mouvements une carte. (...)
Je lui répondassâsses alors :
JENORME :"- Le mieux c'est d'aller y voir nous-mêmes !"
Et voilà ! Le projet était lancé ! A ce moment précis, dans le bar communal de Borce où crépitait le feu de cheminée devant lequel s'était posé ce magnifique chien aux yeux de vairon comme David Bowie, nous ne savions pas ce qui allait nous attendre, combien de kilomètres il allait nous falloir parcourir, quelles villes et quels pays nous allions traverser, quelles personnes nous parviendront à rencontrer pour nous indique le bon chemin... Non, nous ne savions rien et c'était tant mieux (...)
Quelques mois plus tard, un itinéraire était plus ou moins dressé. Jetons un petit coup d'oeil sur la carte pour mieux comprendre de quoi il retourne.
Carte :Google maps
L'objectif principal étant d'atteindre l'Isthme de Courande,
ce banc de terre au milieu de la mer Baltique.
Carte :Google maps
FIN DU RÉSUMÉ
DE NOS JOURS, BIEN APRÈS
Nous sommes le 29 juillet 2013. Il ne doit pas être très loin de 20h54.
À ce moment précis,
nous sommes ici.
Donc pas très loin finalement de notre objectif ; même si, rappelons-le : "Qu'importe l'objectif, seul le voyage compte." ; ou un truc dans le genre. En tout cas, on n'est pas très loin de la vérité. Et puis, comme disait Christophe Colomb -quitte à faire une citation, autant prendre celle de quelqu'un qui en écrase pas mal - : "On ne va jamais aussi loin que lorsque l'on ne sait pas où l'on va." Bon, sauf que là, nous savons où nous allons, mais nous ne savons pas toujours ce que nous allons voir, ni même si nous n'allons pas faire quelques détours en route. Mais pas trop quand même puisque demain, nous devons impérativement nous présenter à la frontière russe pour des questions de Visa...
Pas la voiture...
...mais le papelard qui te permet d'entrer dans un pays
qui surveille très étroitement ses frontières.
Ohlalalla, c'est long tout ça !!!!
Recentrons-nous un peu !
Nous sommes le 29 juillet 2013. Il ne doit pas être très loin de 20h54. La nuit tombe peu à peu sur le nord de la Pologne.
Nous sommes à Gdansk, plus grande ville portuaire, d'oùémergea il y a quelques décennies maintenant le mouvement Solidarnosc. Mais nous en avons déjà parlé lors du précédent billet : KALININGRAD TOUR, GDANSK.
C'est une heure propice pour bouger et, personnellement, si j'avais envie de stationner un peu à Gdansk, c'était aussi pour aller à Sopot. Mais pas pour la ville elle-même... Oh que non, c'est pour tout à fait autre chose. Une petite particularité...
Nous prenons donc la voiture pour quitter Gdansk. La route 468 s'ouvre à nous. C'est une route complètement quelconque avec des maisons et des immeubles sur sa droite, des arbres et forêts sur sa gauche. Elle nous permet de sortir de la ville, mais pas trop. Quelques 12 kilomètres plus tard, nous arrivons... sans avoir eu l'impression d'avoir quitté la ville car Sopot et Gdansk se touchent. Maintenant, l'objectif est de trouver la rue Kościuszki ; et plus précisément le n°10.
Pourquoi ? Je te donne un indice.
Acteur.
Tu as trouvé ? Non ? Un autre indice.
Allemand.
Facile ! Non ? Autre indice.
Psychopathe.
Oh eh là hein, quand même ! Y'en a pas 36 des acteurs allemands psychopathes ?! Dernier indice parce que c'est toi.
Aguirre.
Oui, ça y est,
tu as trouvé, bravo,
c'est gagné !
Effectivement, il s'agit bien de Klaus Kinski !
Ah, ah, ah... Voilà, voilà... Bien, bien, bien...
Mais pourquoi aller au 10 de la rue Kościuszki, à Sopot, en Pologne puisque l'acteur est allemand. Eh bien tout simplement parce que c'est ici au n°10 de la rue Kościuszki que Klaus Kinski est né le 18 octobre 1926. À l'époque, Sopot s'appelait Zoppot et faisait partie du territoire de Dantzig (Gdansk) alors placée sous la protection de la Société des Nations suite à la Première Guerre Mondiale.
L'autre raison est qu'après avoir visité un ex-camp de concentration (Ravensbrück), une ancienne station balnéaire nazi (Prora), il était quand même temps de voir l'Allemagne sous un autre angle avec une approche artistique. De plus, il s'agit là d'une maison où est né quelqu'un DONC la naissance, la vie, l'espoir, tout ça quoi !
Après avoir trouvé une place pour garer la voiture, nous avançons solennellement, mais pas trop, en direction du n°10 de la rue Kościuszki. D'après nos maigres informations, nous savons que le lieu a été transformé en bar et qu'il y aurait des souvenirs de l'acteur, décédé en 1991, accrochés aux murs. Nous marchons un peu. La nuit est définitivement tombée sur le nord de la Pologne.
Après quelques 25 mètres de marche hésitante, ça y est, nous y sommes.
KINSKI BAR
10 de la rue Kościuszki
La nuit ajoute une petite touche fantomatique à l'endroit... Nosferatu...
Nous approchons de la devanture pour y voir un signe, entendre un son, un cri, un grognement...
Nous sommes très inquiets. C'est bien le lieu que nous recherchions. C'est bien un bar. C'est bien marquéKinski sur la vitrine, mais... ça a l'air fermé.
Putain de bordel de merde, on n'a pas fait tous ces kilomètres pour ne pas pouvoir boire une bière dans la maison natale de Klaus Kinski, merde alors ?! ÇA M'ENERVEEEE !!!!!!!
Bon, finalement,
en regardant au-dessus du bar...
...nous découvrons une autre salle ouverte.
C'est peut être ici que ça se tient l'histoire.
Nous faisons rapidement le tour du petit établissement pour trouver une petite porte sur le côté. Nous ouvrons, nous entrons et nous traversons un court couloir. Les murs sont parsemés de photos de l'acteur.
Cette décoration nous invite à aller plus loin pour emprunter un escalier. De la musique sort du haut des marches dans lesquelles nous nous trouvons. C'est étrange, nous ne parvenons pas à savoir si nous avons le droit d'être là ou non. Le bar semblait être en bas et nous sommes en haut. C'est à se demander si nous ne nous rendons pas chez des particuliers. Et qui nous dit que nous n'allons pas nous faire attaquer à la machette par une sorte de fan-fou de l'acteur. Je l'imagine à poil en haut de l'escalier avec de la bave aux lèvres en train de hurler "Czy mam Panaobuzic ?" ; ce qui veut dire en français "Vous voulez que je vous réveille ?".
Cela me rappelle les propos de Werner Herzog lorsqu'il partageait un appartement avec Klaus Kinski. Ce dernier se promenait nu et dormait sur un tapis de feuilles mortes. Parfois il s'isolait pendant des heure dans la salle de bain pour n'en ressortir qu'une fois qu'il avait tout casséà l'intérieur.
Nous poursuivons tout de même notre évolution. Nous n'avons pas traversé la moitié de l'Europe pour craquer à deux marches de l'arrivée.
Des tableaux de peintures sont accrochés aux murs. Impossible de te dire le courant.
Certaines compositions font penser à celles de Jackson Pollock ; d'autres à Kirschner.
Je dis ça, mais j'y connais rien.
Nous arrivons en haut de l'escalier. Pas d'homme nu hurlant, mais de la musique. Un peu techno-electrico-syntho-popo-trance.
Peut être ce morceau...
Non, ça a l'air plus calme. C'est même un air connu.
Nous poussons une porte pour entrer dans la salle de bar.
Faible lumière avec une dominante rouge sombre. Des canapés lounge, de solides chaises en bois et des tables rondes surmontées de nappes en satin écru. Moquette couleur carmin au sol. Poutres apparente au plafond, mais pas de lustre. Juste quelques appliques de ci de là.
On se croirait dans lared room de Twin Peaks.
Nous traversons la salle. Il n'y a pas beaucoup de monde, et les gens présents sont dispersés. C'est très étrange. Un grand écran diffuse un concert de Depeche Mode. Nous continuons d'avancer vers le bar.
Le bar aussi est faiblement éclairé. Nous sommes dans un établissement de nuit. Des sortes de morceaux de colonnes grecques font semblant de soutenir le plafonnier pendant que deux bustes en polystyrène planent au-dessus du comptoir.
Si nous reprenons notre parcours, de la rue au comptoir,
cela donne ce trajet :
Le site internet Lonely planet résume l'endroit par ces mots :
"La maison et le lieu de naissance du légendaire acteur allemand et psychopathe Klaus Kinski ont été convertis en un restaurant-bar original avec des affiches de films et des sofas en cuir décadents ; le tout dans une ambiance confortable et éclairéà la bougie. L'acteur lui même aurait probablement saccagé l'endroit, mais d'une façon affectueuse."LONELY PLANET
Peut être. Mais la chose qui m'interpelle le plus à présent, c'est qu'il n'y a pas beaucoup d'allusions à l'acteur. Certes, il y avait des photos dans le couloir, mais ici, dans la salle et au bar, il n'y a plus rien. j'entame la discussion avec la jeune barwoman qui... s'en va. Hein ? Ah ! Il ne faut peut être pas prononcé le nom de Klaus Kinski... Surtout en ce moment... Nous sommes en juillet 2013 et une nouvelle affaire de moeurs est ressortie des tiroirs quant aux agissements plus que troublants de l'acteur allemand. En effet, sa fille ainée Pola Kinski vient de sortir une autobiographie dans laquelle elle accuse son père de l'avoir violée de l'âge de 5 ans à 19 ans. Quelques années auparavant, la cadette Nastassja avait également dénoncé un père tyrannique, terrifiant, qui a tenté d'abuser d'elle.
Finalement, la jeune serveuse revient avec une femme plus âgée. Cette dernière tente de me parler, mais nous avons du mal à nous comprendre car elle ne parle pas un mot d'anglais ou d'espagnol ou de français. Elle me demande alors de la suivre avec mon appareil photo. Tout ceci est étrange. Nous sortons de la salle de bar qui diffuse à présent un concert de Duran-Duran. Nous redescendons l'escalier. Ohlalala, qu'est-ce qu'y s'passe ? Je suis viré ? J'y peux rien moi si le bar s'appelle Kinski et que c'est la maison natale de l'acteur. On ne sait pas trompé de lieu quand même ?! Ce n'est pas la maison de sa fille Pola ? La femme sort un gros trousseau de clés, ouvre une porte située en bas de l'escalier sur la gauche. Elle me fait signe de la suivre. Mais où veut-elle m'emmener ? J'entre dans une pièce noire. Elle me demande de l'attendre ici. Elle disparaît dans l'obscurité... Suspense ! La peur... Le doute... Les millièmes de secondes deviennent des heures. Que va-t-il se passer... Va-t-elle revenir avec une machette en criant ? J'entends un clic.
La femme me regarde en souriant et me fait comprendre que je peux prendre des photos. Malheureusement, mon appareil a du mal à s'adapter au peu de lumière de l'endroit. On se croirait dans une grotte ou une de ces tavernes de pirates, secrète et obscure, dont il est presque interdit de prononcer le nom. Je fais un peu le tour de cette salle de rez-de-chaussée. Là au moins, Klaus Kinski est présent. Il y a des photos partout.
Tu peux même choisir ton coin, ou ta table,
ou ton lieu préféré avec ton cadre
et tes photos de Klaus Kinski.
Mon intérêt pour le lieu fait sourire ma guide. Je ne veux pas la retarder dans son travail -même si je ne sais pas quelle est sa fonction ici (serveuse, propriétaire de l'endroit, gérante)- , mais elle me retient un peu et me fait signe de passer derrière le comptoir. Je m'exécute. Elle me prend l'appareil photo...
Putain, comment je me la pète !
Pour ne pas déranger plus longtemps ma guide, je lui fais signe que j'ai terminé. Je la remercie beaucoup de m'avoir amené dans cet endroit dont je ne comprend pas trop la présence obscure, mais bon. Apparemment, la partie rez-de-chaussée du bar Kinski est fermée le soir. Je remonte au premier étage.
Il est peut être temps, ici, de faire une petite biographie de cet acteur atypique.
KLAUS KINSKI
1926-1991
Photo :Bruno de Monès
Paris, 1977
Nikolaus Günther Nakszynski, dit Klaus Kinski, est né le 18 octobre 1926 à Zoppot, territoire de Dantzig, puisque, à l'époque, la ville et la région sont l'objet de contentieux entre l'Allemagne et la Pologne.
Cadet de quatre enfants nés de Bruno Nakszyński, pharmacien allemand d'ascendance polonaise, et de Susanne Lutze, infirmière allemande dont le père était pasteur, Klaus Kinski évolue dans un milieu bourgeois. Mais ses parents meurent pendant la Seconde Guerre Mondiale, il est alors confrontéà la délinquance et doit voler pour survivre.
À dix huit ans, il se trouve mobilisé dans l’armée allemande, la Wehrmacht, en 1943. Blessé au cours d’un combat, il est fait prisonnier par les Anglais en 1944. C’est durant sa captivité qu’il monte sur les planches pour divertir ses compagnons de captivité.
À son retour de la guerre en 1946, il se lance alors dans le théâtre. Sous le nom de Klaus Kinski, on le retrouve dans deux pièces de Jean Cocteau : La machine àécrire, puis la Voix humaine, en 1947. C'est surtout dans cette dernière pièce que les spectateurs découvrent la provocation et la fureur dont il est habité. Il y interprète une femme désespérée qui se confesse en une longue tirade tragique alors qu'elle doit trouver le courage de renoncer à son amant. La pièce fait scandale.
Il débute au cinéma en 1948 dans "Morituri" d'Eugen York où il joue rôle d'un prisonnier néerlandais retenu dans un camp de concentration. Le film fut un désastre commercial, sifflé et hué par le public. Un cinéma à Hambourg ayant été vandalisé, d'autres exploitants de cinémas refuseront de montrer le film, par crainte de représailles de la part de sympathisants nazis.
Klaus Kinski quitte l'Allemagne pour vagabonder en France. Il refait du théâtre en 1951, puis se lance vraiment dans le cinéma à partir de 1955. Son irascibilité lui ferme bien des portes, mais polyglotte, il tourne dans plusieurs pays, et apparaît dans de nombreux rôles secondaires.
Son premier grand rôle au cinéma est celui du Prince Otto dans le film Louis II de Bavière (1955) de Helmut Kaütner ; puis, en tant que vedette, ce sera "Der rote Rausch" de Wolfgang Schleif, en 1962.
Il joue ensuite dans bon nombre de films de série B, principalement en Italie, avant d'obtenir une reconnaissance internationale en interprétant le rôle de Kostoyed Amourski, un anarchiste, dans Le Docteur Jivago (1965) de David Lean.
La même année, il joue dans plusieurs western spaghettis, et notamment "Et pour quelques dollars de plus" de Sergio Leone où il interprète un bossu ultra-violent, membre d'un gang de tueurs affrontant Clint Eastwood.
À partir de 1965, il s'installe à Rome, où il tourne polars, westerns, films érotiques, films de guerre, acceptant "les rôles au téléphone sans même lire les scénarios, choisissant toujours celui qui est le mieux payé". Le lieu de tournage est aussi un critère : Marrakech, Rio, Londres, Téhéran...
Il tourne ainsi jusqu'à neuf films par an (1963 : 9, 1964 : 6, 1968 : 8, 1969 : 8). C'est pour ces raisons qu'il refusera plus tard certains rôles que lui ont proposé des réalisateurs comme Spielberg et Kurosawa.
En 1968, Le grand silence de Sergio Corbucci lui permet d'être reconnu en France.
"Le film relate les déboires d’une petite province de l'Utah, aux États-Unis. L’action se déroule en 1898 par un froid extrême. L’environnement hostile pousse alors les hors-la-loi, les bûcherons et les paysans à piller les villages. Kinski y interprète Tigrero, un chasseur de prime, à la fois cruel et doucereux, payé pour les abattre. Mais Pauline, dont le mari a été tué par Tigrero, engage, Silence (Jean-Louis Trintignant), un pistolero muet, pour la venger. Un combat s’engage entre les deux guerriers. Le regard de Kinski - ses yeux sont filmés en gros plan comme deux carats inquiétants¬-, est particulièrement mis en valeur lors des face-à-face et annonce sa démesure (frôlant la démence) qu’il cultivera pour les personnages imaginés par Werner Herzog."ALLO CINE
Dans les années 1970, il continue à jouer dans des films de série B (7 films en 1970, 10 films en 1971). Citons des titres comme "Et le vent apporta la violence", "Le goût de la vengeance", "L'oeil de l'araignée", "La clinique sanglante", "Priez les morts, tuez les vivants", "Black killer",... Il passe allégrement de l’épouvante à l’érotisme multipliant les films aux personnages hauts en couleur.
Et puis, en 1972, il va tourner son premier film avec Werner Herzog : Aguirre, la colère de Dieu.
"C’est le réalisateur allemand qui le remarque dans un téléfilm. Il est alors impressionné par la présence de l'acteur qui n'apparaît pourtant qu'au second plan. Il relate l’anecdote de cette "révélation" dans le dernier film/documentaire qu’il lui consacre (Ennemis intimes) sorti en 1998. A cette occasion, il explique combien il a été frappé par l’énergie et l’inspiration avec lesquelles Kinski ouvre les yeux après une sieste. Cette simple scène suffit à Werner Herzog pour lui offrir son premier grand rôle, celui d’Aguirre. C’est en feuilletant un manuel d’histoire que le réalisateur a l’idée du film.
Cinq siècles plus tôt, dans une région hostile située sur les flancs de la cordillère des Andes, une troupe de conquistadors espagnols se lance à la recherche de l'eldorado, une cité mythique censée regorger d'or. Ce tournage au budget très limité débute et la colère de dieu ne tarde pas àéclater au grand jour.
Kinski se moule avec une passion telle dans le corps de ce conquistador espagnol fantasque et brutal qu’il refuse de se plier aux ordres du réalisateur. Il sera désormais célèbre pour ses coups de colères. Il entre ainsi dans la légende du cinéma et multiplie les fresques épiques épousant au plus près la personnalité de héros à l’ambition trop large." ALLO CINE
Suivront ensuite entre autres L'important c'est d'aimer (1974) de Zulawski, Un génie, deux associés, une cloche (1975) de Damiano Damiani, Jack l'éventreur (1976) de Jesus Franco dans lequel il campe le personnage du Docteur Orloff assoiffé de vengeance après avoir été abusé par une prostituée, Mort d'un pourri (1977) de Georges Lautner, qu'il hante littéralement de sa présence. Il invente, par exemple, une façon particulière d'entrer dans le champ de la caméra en tournant de manière àêtre de profil puis de face en pivotant sur ses jambes (la caméra ne filmant que son torse, son visage et non ses jambes) et sans que la caméra ne fasse aucun mouvement : c'est la "vis Kinski" (décrite comme telle par Werner Herzog).
En 1975, Klaus Kinski publie également son autobiographie controversée, traduite en français en 1976 sous le titre Crever pour vivre. Il y parle de son enfance misérable, de ses aventures crapuleuses, de ses passions, de ses haines, de ses folies, de son goût de la démesure et de ses préférences sexuelles pour les mineures. Sa famille est outrée par le contenu du livre, qui contribue àéloigner l'acteur de ses enfants, "excepté" son fils cadet Nikolai.
Klaus Kinski retourne avec Werner Herzog dans deux films en 1979 : Nosferatu, fantôme de la nuit et Woyzeck.
"Évoqué comme "le Maître des rats", Nosferatu n’est plus ici l’incarnation du Mal comme dans le film original, mais bel et bien une figure désespérée de la solitude. Sa difformité physique, son teint blâfard, ses mains froides, son appétence pour la vie en s’abreuvant du sang de victimes, hommes ou femmes, comme une évocation de sa bisexualité, cette passion soudaine pour la belle Lucy, à la jeunesse écrasée par la prémonition (elle est elle-même étrangement pâle et croit aux pressentiments)... tout renvoie à la détresse de Dracula. Telle la maladie, l’éternel Nosferatu, créature nocturne pathétique, ne pourra jamais être aimé du monde diurne représentée par celle dont il s’est épris. Une tragédie grandiose."
Frédéric Mignard pourà voir à lire
"Les rôles deWoyzeckou encore de Fitzcarraldo (1982) semblent taillés pour lui : à l'aise aussi bien dans le rôle d'un écorché vif que dans celui d’un fou d’opéra, Werner Herzog lui offre la possibilité de se dépasser. Cela sera le cas lors du tournage fou de Fitzcarraldo qui met donc en scène un passionné d'opéra dont le but ultime est de monter une pièce au milieu de la jungle. Ces deux rôles confinant à la folie confirment le talent du comédien à l’aura indubitable. Il réitère une dernière fois sa collaboration avec son mentor en 1988 pour Cobra Verde."
ALLO CINE
Les cinq films qu'il tournera avec le metteur en scène allemand (suivra Cobra verde en 1987) lui apporteront la consécration et la reconnaissance d'un public plus ou moins ilétiste et cinéphile.
D'autres films suivent, comme Fou à tuer de David Schmoeller, en 1986.
"Il y interprète un fils de nazi exilé aux États-Unis qui a pour loisir d’espionner la gent féminine avant de l’abattre. Pour couronner cette intrigue de mauvais goût, le personnage de Karl Gunther a installé un petit camp de la mort dans son grenier dans lequel il a emprisonné une déportée. Kinski y mime la tristesse insondable lors de ses séances de roulettes russes, où il lâche un "Tant pis" désabusé lorsque le percuteur de son arme claque dans le vide aussi bien que la perversité lorsque son visage s’illumine dangereusement alors qu’il se prend àépier ses locataires." ALLO CINE
Mais ce genre de films signe également la fin de carrière de l'acteur qui a décidé de monter un projet de biopic sur le violoniste et compositeur virtuose Niccolo Paganini. Werner Herzog refuse de l'aider et c'est donc Kinski lui même qui met en scène.Il y tient également le rôle titre pour évoquer un artiste dévoué corps et âme à son art, insistant sans cesse sur son tempérament excessivement passionné mais aussi sur les controverses et scandales qui avaient pu ternir sa réputation.
Kinski Paganini est un premier film aux teintes expérimentales. Il s'avèrera être également le dernier film de Klaus Kinski qui meurt deux ans plus tard, le 23 novembre 1991 à Lagunitas, d'une crise cardiaque, à l'âge de 65 ans.
Mais qui était Klaus Kinski ? Un acteur ? Un artiste ? Un pervers ? Un fou ? Un mégalo ? Pédophile ? Génial ? Exubérant ? Tourmenté ? Incestueux ? Violent ? Débile ? Incernable ? Incompréhensible ? Narcissique ?
Pour beaucoup, et c'est justifié en même temps, Klaus Kinski est l'acteur de tous les excès, mais aussi de toutes les colères. Sur les plateaux de tournages, sur les plateaux télé, ou ailleurs...
Des exemples ?
Fastoche !
Werner Herzog a consacré un documentaire,"Ennemis intimes" (1998), sur les relations qu'il entretenait avec Klaus Kinski sur les tournages de ses films. Dans cet extrait, il nous apporte son point de vue sur ces crises de colères égocentriques.
Photo : pas moyen de trouver le nom de l'auteur de cette magnifique photo
"Au début du film, Herzog frappe à la porte de cette maison munichoise, devenue un luxueux appartement bourgeois. Fébrilement, devant un couple de propriétaires très comme il faut, il restitue l'ancienne configuration des lieux : ici, la minuscule chambre où Kinski vivait nu sur une épaisse litière de feuilles mortes ; là, la salle de bains où le comédien se barricada pendant quarante-huit heures, n'en sortant qu'après avoir réduit en poussière toute l'installation sanitaire... Séquence incidemment burlesque : si les interlocuteurs de Herzog s'efforcent de rester impassibles et souriants, on les devine traversés par une onde d'inquiétude, comme s'ils prenaient conscience d'habiter une maison hantée par le diable en personne. Séquence discrètement poignante, aussi : du décor où Kinski le caractériel fit trembler les vitres il ne reste qu'une pimpante cuisine intégrée. (...)" LOUIS GUICHARD pour TELERAMA
Pour rebondir sur les propos de Louis Guichard, peut être que finalement, si j'ai eu envie de venir ici à Sopot, et plus particulièrement dans la maison natale de Klaus Kinski -aujourd'hui devenu bar- , c'est peut être pour "espérer" trouver un signe, un truc qui rappelle cet animal, cette fureur. Quelque chose qui serait ancré dans les murs, que l'on ne voit pas -contrairement à toutes ces affiches et ces photos- , mais que l'on peut ressentir. Je ne sais pas.
Après avoir deux bières et scruté les lieux en long en large et en travers, nous ressortons.
Avant de rejoindre l'auberge de jeunesse, nous décidons d'aller faire un petit tour au bord de la mer, en nocturne.
Sopot, ce n'est pas que la maison natale de Klaus Kinski. C'est aussi une autre maison : la Krzywy Domek ; en français la maison Tordue, construite en 2004 par les architectes Szotyński et Zaleski . Je n'ai pas de photo à te proposer car nous ne l'avons pas trouvée. Nous ne l'avons pas beaucoup cherchée non plus et je sentais bien que Maître Arnaud avait d'avantage envie de voir la mer Baltique que de se recueillir à nouveau devant une maison, aussi originale soit elle.
Nous voici partis pour déambuler un peu dans les rues de Sopot ; ou plutôt dans une rue ; la Monte Cassino, appelée Monciak, grande rue piétonnière et commerçante de 635 mètres de long. Mais nous ne nous attardons pas en route, ni dans les bars, ni dans les restaurants, ni autres commerces de souvenirs, ambre, tout ça, tout ça.
Nous n'avons qu'un seul objectif : rejoindre la plus grande jetée en bois d'Europe et l'une des plus grande du monde. Ici, elle est appelée la Molo.
Eeeeeeeeh oui, attention : c'est pas n'importe quoi ! Et à quoi ça ressemble la plus grande jetée d'Europe, vue par Google Maps ?
Et en vrai ?
Hein ? Ah oui, c'est vrai : on ne voit pas très bien.
Ce qui fascine avec cette plus longue jetée en bois d'Europe, c'est que les bancs aussi sont très longs.
Mais je ne sais pas si ce sont les plus longs bancs en bois d'Europe.
Continuons à longer la jetée.
La mer Baltique est calme.
On croirait une mer d'huile ou de gasoil.
Continuons à longer la jetée.
Continuons à longer la jetée.
Ah, ça y est :
nous sommes arrivés au bout !
Ouais bon, on voit des lumières, notamment, de gauche à droite, celles de la laternia Morska et de l'hôtel Sheraton.
Rappelons-le : la jetée de Sopot est la plus longue jetée en bois d'Europe avec ses 515 mètres d'avancée dans la mer Baltique.
UN PEU D'HISTOIRE
Il faut savoir qu'au VIIème siècle, Sopot était une forteresse slave, construite comme un avant-poste destinéà la marchandise et aux relations commerciales.Son importance diminua progressivement au cours des siècles pour être habité par quelques pêcheurs avant d'être abandonnée au Xème siècle. Mais un siècle plus tard, l'endroit se repeuple à nouveau. Le nom de Zopot apparait pour la première fois en 1283.
Au XVIème siècle, Sopot est considérée comme une vilel d'eau pour les habitants de Dantzig (aujourd'hui Gdansk). Jusqu'à la fin du siècle, les familles les plus nobles et les plus riches de la ville y font construire des résidences. Mais en 1733, pendant la guerre de la Sucession de la Pologne, les troupes impériales russes assiègent Sopot et une année plus tard pillent et brûlent entièrement le village. Après cette guerre, Sopot est une nouvelle fois abandonnée et les manoirs désertés jusqu'au milieu du XVIIIème siècle.
Annexé par le Royaume de Prusse en 1772, Zoppot est reconstruit en 1806 et racheté par un négociant de Danztig prénommé Carl Christoph Wegner. Ce dernier ouvre le premier bain public en 1819, mais l'affaire ne soldera par un lourd échec financier. L'alsacien Georges Hauffner, ancien chirugien de l'armée napoléonienne, finance alors un nouveau complexe thermal en 1823. Petit à petit, Zoppot s'aggrandit et se développe avec de nouvelles infrastructures (théâtre, parc,sanatorium, ligne de chemin de fer,...). Les gens de Dantzig viennent de plus en plus nombreux et la ville devient un lieu de villégiature recherché et de belles villas sortirent de terre pour hanter les rues. Certaines sont encore visibles aujourd'hui.
C'est à la même époque qu'est construite la première ébauche de la jetée. Au départ, en 1827, ce n'est qu'un pont de 31,5 mètres de long... Certains disent qu'il mesurait 41 mètres en 1829... À la fin du XIXème siècle, ce pont s'étend à 150 mètres pour devenir une jetée qui mesure près de 315 mètres en 1910 avant d'obtenir sa forme actuelle à partir de 1927. Au départ conçue pour n'être qu'un port local, elle est aujourd'hui un endroit incontournable au niveau touristique et culturel.
Elle est également témoin des affres de la Seconde Guerre Mondiale pendant laquelle Zoppot fut annexée par le Troisième Reich dès le 2 septembre 1939. La plupart des Polonais, des Cachoubes et des Juifs qui y habitaient furent arrêtés et expulsés.
Le 23 mars 1945, l'Armée Rouge entre la ville. Au terme de féroces combats de rues entre blindés, la ville est définitivement prise par les troupes soviétiques le 25 mars 1945.
"La ville perd cette année-là environ 10 % de ses bâtiments - certains pendant les combats, mais un bon nombre furent détruits par les soldats soviétiques sous l'emprise de l'alcool, après le 8 mai 1945. Les soldats soviétiques brûlèrent et pillèrent la plupart des bâtiments voisins de la jetée, y compris le complexe de sanatoriums balnéaires.
Conformément à la conférence de Potsdam, et selon les vœux de Joseph Staline, Zoppot EST incorporéà l'État polonais d'après-guerre et reçoit son nom officiel polonais de Sopot. Les autorités de la voïvodie de Gdańsk y résident jusqu'à la fin de 1946. La plupart des habitants allemands qui n'étaient pas partis de la ville devant l'avance de l'Armée rouge sont bientôt expulsés et remplacés par des Polonais chassés des régions annexées par l'Union soviétique.
Après la guerre, Sopot se rétablit rapidement."WIKIPEDIA
Nous faisons demi tour. Comme tout le monde. Normal. On ne va prendre des palmes et tenter de traverser la mer Baltique à la nage pour traverser la baie de Gdansk et tenter de rejoindre, soit, au mieux, le village d'Hel ; soit au pire,le Gotland en nageant plein Nord.
Oui, faisons demi-tour pour redécouvrir Sopot en venant de la mer.
Au bout de la jetée, on découvre la place ou Square Kuracyjny, autrement dit Square ou place de la Cure. Rappelons au passage que "Sopot" veut dire "source".
BREF : sur cette place très ouverte et aérée, nous découvrons un ancien phare (laternia Morska), une fontaine, un amphithéâtre de concert, des bars et un peu de verdure.
Ambiance très étrange, un peu surfaite, mais aussi désordonnée. Je ne sais pas comment dire. C'est comme un bordel organisé. J'ai l'impression que tout peut partir en live très vite, comme cela peut très vite se réguler. Il y a une sorte de cacophonie créée par les bars, les passants et les musiciens de rue (de jetée) qui te donne envie de faire des conneries. Et, dans le même temps, je sens que si je m'égare un peu trop, cela va très vite être stabilisé. Je cherche à comprendre.
En vidéo,
cela donne ceci :
Tu vois, on sent que je cherche la connerie à faire ou à dire ou à créer, mais que... Non... C'est nul ! Il y a une sorte de force qui me retient. Une force balnéaire peut être. Oui, cela doit être ça. Une force balnéaire. Le fait d'être dans une ville thermale assez huppée où, finalement, tout semble désorganisé, mais pas tant que ça. c'set beau, c'est propre, ça sent l'entretient. Conformiste. Cela me fait penser à une vie de trader. Cela me fait penser au clip de Rammstein, Stripped, sur des images de Leni Riefenstahl avec des paroles de Depeche Mode.
Qu'est-ce qu'il est allé naître ici Klaus Kinski ? Peut être qu'il n'était pas aussi fou et passionné qu'il le prétendait. Il courait simplement "le cachet et l'argent facile sans même lire les scénarios..."
Après avoir ré-emprunté la Monte Cassino et tous ses commerces diverses et variés, nous regagnons la voiture. Direction l'auberge de jeunesse à Gdansk.
Demain, une autre épreuve nous attend : passer la frontière russe sans savoir si, oui ou non, nous pourrons passer en voiture.
DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE
Lorsque nous avions récupéré nos visas russes à Paris, la jeune femme nous avait dit que cela ne comprenait pas le fait de passer la frontière avec une voiture personnelle.
De nombreuses questions se posaient alors : avions-nous fait tout ce chemin pour faire demi-tour si près du but ? Allait-il falloir forcer la frontière russe pour passer avec la voiture ? Serait-il possible de contourner la douane ? Pouvait-on soudoyer les douaniers russes sans risquer de se taper 20 ans de goulag ? Et sinon, pouvait-on aller à Kaliningrad en train ? Mais ma voiture alors, je la pose où pour être sûr de la retrouver entière à notre retour ? Et quand reviendrait-on ? Et reviendront-on seulement ? Et Klaus Kinski, entre nous, il était pas un peu con quand même ?