Découvrir la Provence à l'heure de l'apéritif...
C'est l'été !
C'est l'été, les barbecues, les voisins qui viennent bouffer dans le jardin, bonne ambiance, tout ça !
Et puis...
Avec une grosse pensée pour Artus de Penguern.
Prochainement...
Les 40 ans de Grégo, jour 2
Dans notre épisode précédent, nous avions vu que Grégo ne se doutait pas un seul instant que nous l'amènerions à Lourdes voir le plus grand rassemblement de militaires d'Europe. Il faut dire que, pour nous les organisateurs, ce fut également une surprise. Mais n'est-ce pas là les bonheurs de la vie de constater que, parfois, les choses ne se passent pas comme on voudrait et que le hasard tout ça patatipatata blablabla.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Il est aux environs des 8 heures du matin lorsque nous émergeons de nos lits respectifs dans cette grande chambre d'hôtel à Bagnères-de-Bigorre.
La météo est clémente et si j'en parle ce n'est pas pour combler des silences matinaux, mais bel et bien parce qu'il est nécessaire qu'aujourd'hui il fasse beau en vue des activités surprises prévues pour ce week-end spécial Anniversaire de Grégo.
Nous prenons tranquillement le petit déjeuner dans la salle-repas de l'hôtel, face à un mur de fanions.
Et puis... il faut accélérer car nous allons très vite être en retard sur le programme prévu et qui est, aujourd'hui, intensif !
Nous chargeons la Kangoo. Nous saluons la sympathique propriétaire de l'hôtel et nous partons.
Dans un premier temps, nous reprenons pour la troisième fois consécutive la D935 dans le sens Sud-nord pour retraverser Pouzac et ses trois clochers, puis Trébons avant de retrouver Montgaillard.
Cette fois, nous marquons une pause dans le village.
Non, ce n'est pas pour assister au Festival Truca Taoulès, puisqu'il se tient chaque année en août -et que nous sommes au mois de mai, rappelons-le. Un nom étrange qui doit son origine à l'expression "Truca Taoulès" par laquelle, dans le temps, on désignait ainsi les habitants du village de Montgaillard, et qui signifie "taper sur la table !". Une autre version dit que cette expression se rapporte aux gestes effectués par des tisserands, très présents jadis dans la vallée.
Le Festival Truca Taoulès est un évènement qui regroupe des concerts de musiques dites actuelles pendant trois jours , et ce depuis 18 ans. Montgaillard a ainsi vu passer des groupes tels que High Tone, Zenzile, Caravan Palace, Percubaba, Vibronics, Brain Damage,...
Nous ne nous rendrons pas non plus au wagon-thé, ni à la source sulfureuse, mais nous nous posons tout de même devant le mystérieux Pont du Diable.
Et là, tu me dis : "Mais oh eh, y'en a partout en Europe et en France de ces pseudo ponts du Diable à la con là ?!!!!!"
Et là, je te réponds : "Dis eh oh, tu te calmes d'entrée de jeu déjà parce que sinon je vais faire du jokari avec ta tête, et secondo... oui, j'ai pas écrit premièremo avant secondo, mais c'est pas grave... Secondo, ce n'est pas n'importe quel pont du Diable puisque celui-ci enjambe l'Adour, fleuve préférée de Grégo."
Regarde-le mirant l'Adour. Il s'en fout du Pont du Diable ! Et bien pourtant, je m'en vais t'en raconter l'histoire.
"Les habitants trouvant qu’il y avait de grandes difficultés pour construire le pont sur l’Adour s’adressèrent au diable qui demanda en payement la première âme qui traverserait le pont. On le lui promit non sans de mûres délibérations. Le pont achevé, on s’avisa d’y lancer un chat. Le diable furieux frappe du pied son oeuvre, et le pont resta inachevé car on y voyait toujours la place béante d’une pierre qu ‘on ne pouvait, dit-on jamais remplacer... En 1873, lors de l’élargissement du pont, les ouvriers sans doute plus adroits ont comblé cette lacune et on ne voit plus la trace du dépit diabolique." - Monographie de l’instituteur Belin en 1887,LOUCRUP64
Bon, comme tu peux t'en rendre compte, l'histoire-légende est la même que celle des ponts du Diable de Cahors, ou de Thueyts, ou de Toulon-sur-Arroux, ou d'Alet-les-Bains, ou de Saint-Palais-sur-Mer, ou d'Anzême, ou de Valloire, ou de Locunolé, ou d'Olargues, ou de Crouzet-Migette, ou d'Olliergues, ou de Céret, ou de Biarritz... Ah ? Y'a un pont du Diable à Biarritz ? Tiens donc, mais où, quand, comment ? Et pourquoi ?
"Entre le Port Vieux et la Côte des Basques à proximité de la légendaire Villa Belza, un pont et une crevasse au bas de la falaise sont appelé"pont et trou du diable". D'après les anciens biarrots ce nom singulier viendrait du fait qu'a marée haute les vagues qui y pénétraient a grand fracas évoquait un bruit d'enfer. De nos jours le "trou du diable" est combler enlevant l'âme romanesque du lieu."PAYS BASQUE 1900
Apparemment, ça devait être par ici :
Mais revenons à mon gaillard.
Montgaillard, ce sont aussi de nombreux lavoirs qui jalonnent le village. Justement, cela tombe plutôt pas mal : nous sommes postés juste devant l'un d'eux. On peut également apercevoir là-bas, en fond, le sommet du Pic du Midi de Bigorre.
Quelle folie cette Adour ! Je me répète, mais jamais au collège ou au lycée, on ne m'a appris que l'Adour était un fleuve. A cette époque, pour l'éducation nationale, les seules fleuves français étaient : la Seine, la Loire, le Rhone, la Garonne et le Rhin. Avant d'atteindre Montgaillard pour passer ensuite à Dax et se jeter dans l'océan non loin de Bayonne, l'Adour prend sa source à quelques kilomètres d'ici, dans la vallée de Campan, bien connue également pour ses mounaques.
Signifiant "poupée", les mounaques peuvent être attribuées au jouet des petites filles, mais aussi à une tradition locale. Conçues à taille humaine, elles sont faites comme des épouvantails; faits de vieux vêtements rembourrés. On les croise principalement l'été sur les bords de route de la vallée pour donner l'illusion d'une présence.
L'origine de la tradition remonterait au traditionnel Charivari, une manifestation durant laquelle les habitants d'un village se moquaient de personnes ayant rompu avec les coutumes villageoises, comme, par exemple, le mariage exogame en dehors de la communauté.
Certaines personnes soutiennent également le fait que cette coutume permet de façon originale de rompre avec la solitude dans ces montagnes dépeuplées.
Mais revenons à Montgaillard puisqu'il faut partir !
Oui, nous avons un programme chargé aujourd'hui, dépendant à la fois de la météo et des horaires.
Nous nous aventurons sur la petite Départementale 120 qui serpente entre vallée aux multiples petits cours d'eau et collines vertes au sommet desquelles, à hauteur du petit village d'Orignac, nous pouvons apprécier le panorama sur le pic du Midi de Bigorre.
Aujourd'hui, petit village retiré emprunt d'une tranquillité reposante, Orignac possédait autrefois des mines d'oùétait extrait le lignite ; une espèce de charbon entre la tourbe et la houille, utilisé comme combustible pour se chauffer et produire de l'électricité. Malheureusement, cette roche sédimentaire composée également de restes fossiles de plantes n'a pu être exploitée très longtemps car elle était peu rentable, difficile à transporter, riche en sulfure provoquant des pluies acides et dégageait une odeur nauséabonde. Les mines d'Orignac n'ont donc fonctionné que pendant les périodes de pénuries énergétiques (de 1854 à 1880, puis en 1917-1918, puis de 1940 à 1947).
Mais, comme le souligne Loucrup64 et son excellent site internet, la fermeture de ces mines aura provoquera la réalisation de deux évènements historiques majeurs que je te laisse découvrir en te rendant sur cette adresse : Les anciennes mines d'Orignac.
Après avoir traversé Orignac, nous rejoignons la D20, très belle route qui fait face au Pic du Midi de Bigorre... si tu vas dans le sens inverse de celui que nous suivons aujourd'hui. Sinon, ben, tu peux toujours regarder le paysage en tournant le dos à la route et en regardant par-dessus la plage arrière de la Kangoo.
LA TERRE
VUE DE LA PLAGE ARRIÈRE
DE LA KANGOO
Quelques kilomètres plus tard, nous retrouvons l'A64. Ce n'est pas tellement que nous apprécions l'autoroute, mais si nous voulons être dans les temps pour notre premier rendez-vous, nous sommes obligés d'accélérer le pas. C'est fini, on ne regarde plus par la plage arrière et on se concentre sur ce qu'il y a devant nous.
Ah, tiens : un ralentissement...
LA TERRE
VUE PAR LE PARE BRISE AVANT
DE LA KANGOO
Qu'est-ce que c'est ?
Apparemment, y'a quelqu'un qui a perdu son chargement de coke.
Nous roulons, nous roulons. Nous ne passons pas à Capvern-les-Bains pour boire un café, comme cela avait été plus ou moins envisagéà une époque. Nous quittons l'autoroute quelques kilomètres plus tard, à hauteur de Salies-du-Salat.
Si nous avions eu le temps, nous aurions du nous arrêter boire un apéritif au restaurant "Chez Anne et Gaston" qui propose également quelques plats de leur crue avec la salade écureuil, les gambas à l'africaine, le foie gras frais aux fruits exotiques et, en dessert, l'overdose au chocolat ou la glace effrayante.
MAIS NON !
Nous poursuivons notre route en traversant, tour à tour, les villages de Mane, puis His (mais avec un seul I cette fois !), puis Castagnède... Ah là, je ne peux pas m'en empêcher : quand on prononce le nom "Castagnède", de suite je pense à...
Ben oui : Le petit baigneur, enfin ! Hein ? Oui, d'accord, c'est Castagnier, et pas Castagnède, mais on s'en fout, hein ? Mais si ! Allez ! Continuons.
Nous passons maintenant à Lacave, puis Mauvezin-de-Prat, puis Caumont, puis Lorp-Sentaraille... un nom qui, personnellement, me fait penser à quelques titres de chanson du groupe Magma...
"Fondé en 1969 à Paris en France par le compositeur-batteur-chanteur Christian Vander,
Magma est à l'origine du genre musical baptisé Zeuhl,
mélangeant rock, jazz, avant-garde et chant choral.(...)
L'essentiel des paroles de Magma est chanté en kobaïen,
aux consonances germaniques et slaves,
présenté comme une langue imaginaire par Christian Vander
et dont le sens est partiellement trouvé après coup.
Vander explique que la langue française n'est pas assez expressive
et ne correspond pas à sa musique.
Ce type de chant est également un élément définissant le stylezeuhl." WIKIPEDIA
Hein ? Hein ? Hein ? Mais si, ce nom de village ressemble à du kobaïen !
Allez, continuons !
Nous traversons Saint-Lizier, petite ville où le prêtre de la paroisse avoua avoir détourner plus de 700 000 euros de dons il y a quelques mois.
Et... et... et nous arrivons à la première étape du jour : Saint-Girons.
Mais que vient-on faire ici ? Tout de suite, un indice avec cette photo.
Hein ? Hein ? Hein ? T'as trouvé la raison de notre venue ? Non. C'est pourtant évident ! Regarde bien.
- Non, nous ne sommes pas venus pour visiter l'église de la ville, dite église Saint-Girons, construite en 1857 par M. Tisné avec son clocher du XVIIIème siècle, ses stalles en bois sculptés et son orgue de la fin XIXème. Elle ne présente pas un grand intéret ; en tout cas moins quel'église Saint-Girons de Moneinavec sa longue charpente en bois.
- Non, nous ne sommes pas venus pratiquer le canoë statique sur le Salat, petit cours d'eau ravissant et tranquille qui traverse la ville.
- Non, nous ne sommes pas venus faire de l'accrobranches dans les platanes jouxtant le Salat.
- Non, nous ne sommes pas venus pour acheter un camion blanc.
Cela n'apparaît pas sur la photo ci-dessus, mais...
- Non, nous ne sommes pas venus non plus pour constater la parfaite symétrie militaire romaines de la place Pasteur, appelée carrefour des sept rues.
- Non, nous ne sommes pas venus non plus admirer la façade de mosaïques dorées dorées rappelant les azulejos espagnols avec l’inscription en occitan "Estaoubio pouri na repaousat roussi, minjo pa qua’n as" (Économise petit poulain, pour te reposer vieux cheval, mange du pain quand tu en as).
- Non, nous ne sommes pas venus non plus nous poser sur la place des Capots dont "le nom trouve son origine dans les Cagots : au Moyen-Age, habitants rejetés par la population, cantonnés dans certains quartiers et ne pouvant exercer que des métiers réservés, tels que forgeron ou charpentier. Ils pouvaient aussi être assimilés aux lépreux ou goitreux. On pensait également qu’il s’agissait de Sarrasins convertis, ramenés d’Espagne après la reconquête, ou de descendants de Wisigoths."OFFICE DU TOURISME DE SAINT-GIRONS
- Non, nous ne sommes pas venus non plus pour visiter leMusée du Chemin de la Liberté, retraçant le périple, entre Saint-Girons et Esterri d’Aneu en Espagne, de ceux qui refusèrent l’oppression nazie et honore la mémoire des Passeurs et des Évadés de France durant la seconde guerre mondiale.
Mais oui, nous sommes ici à Saint-Girons pour arpenter l'allée du Champs de Mars, longeant le Salat, et où, en ce samedi matin se tient sous les platanes, le traditionnel et très pittoresque marché de Saint- Girons. LabelliséMarché de France, il suscite un très fort engouement populaire puisque toute la population montagnarde, descendue des vallées, vient rejoindre les Saint-Gironnais et les touristes.
Effectivement, le marché est très grand et propose de multiples produits : à manger, à boire, à décorer, à porter, à... tout ça quoi !
Nous déambulons au hasard des étales variés. Les parfums se mélangent, les échanges se créent entre les passants que nous sommes et les artisans-exposants. Nous repérons ici l'allée des fromages du pays (le Bethmale), des stands de bières artisanales ; là-bas les légumes aux couleurs multiples ou encore les pains au levain mêlés aux croustades, spécialité sucrée de Saint-Girons. Un peu plus loin, une petite rue où plusieurs exposants se sont retrouvés pour donner à goûter leur cuisine à emporter, comme les milhas, la rouzerolle ou encore un bon sandwich à la saucisse de cochon noir. Une sorte de street-food, comme on peut en voir dans les rues de Bangkok... Oui, j'exagère.
Marchons dans les allées du marché.
Après avoir fait quelques achats pour un futur pique-nique, nous nous posons en terrasse d'un bar situé au milieu du marché.
Bon, pour l'instant, nous sommes dans les temps, mais il faut rester vigilant.
Le prochain rendez-vous est fixéà 16 heures et il est... 14 heures. Sachant qu'il nous faudra parcourir 17 kilomètres très précisément... Ouais, ça va. On a le temps.
Nous regagnons la voiture en remarquant qu'il y a beaucoup de punks à chiens à Saint-Girons. Attention : nous n'avons rien contre, mais il y en a beaucoup. Cela prouve que l'Ariège ets une terre de liberté. Hein ? Mais oui. Et puis de toute façon, vivre en 2016 dans la rue sans thune, c'est très tendance.
Nous roulons à présent en direction du sud par la D618 que nous quittons un peu plus tard pour emprunter la D3 qui s'en va vers la vallée sauvage de Seix. Il n'est pas loin de 14h26 et nous cherchons un coin agréable au bord de l'eau pour pique-niquer avant le grand rendez-vous de la journée anniversaire de Grégo.
Après tours et détours hasardeux et aléatoires, nous parvenons à trouver peut être l'endroit idéal pour faire une pause déjeuner, à Soueix-Rogalle.
Parfait endroit. Une herbe grasse, un peu d'ombre accompagnée par la fraîcheur ambiante du Salat. Nous installons le tout sur la grande table à pique-nique : bouteille de rosé, taboulet très frais, pâté, saucisse sèche, fromages qui puent, pain...
Et puis fin du déjeuner !
Repos pour les uns,
découverte du patrimoine naturel pour les autres...
♫ Et une chanson dans la tête... ♪
Après quelques minutes de repos, il est grand temps de repartir puisqu'il n'est pas loin de 15h34.
Après être passé devant le musée-boutique des Colporteurs de Soueix-Rogalle, nous prenons la direction de Seix. PAF : ça, c'est dit ! La petite route qui nous mène passe par une petite foret dans laquelle se sont réfugiées quelques charmantes petites maisons en bois à l'architecture canadienne. Enfin, je crois. En tout cas, c'est pas banal.
Nous arrivons à Seix.
Je sais que tu te poses la question primordiale : "Existe-t-il des cartes postales de Seix ?"
MAIS BIIIEEEENNN SÛÛÛÛÛRRRR !!!!
Tiens :
Et je t'aide pour le texte : "Grosses bises de Seix !"
OK, ça, c'est fait. Mais y'a-t-il d'autres choses à faire à Seix qu'écrire des cartes postales avec un jeu de mots à la con ? Non parce que là, on est quand même loin de toute grande agglomération, on a fait plus de 200 bornes (206 très exactement), on n'a pas mangé hier soir... C'est quand même pas pour proposer à Grego d'écrire une carte postale de Seix pour célébrer dignement ses 40 ans ?!
Faisons un peu le tour du village. Grego s'inquiète un peu. Il ne voit pas l'ombre d'un intérêt digne de son anniversaire ici. Il n'a peut être pas tort, mais sait-on jamais.
FAISONS UN PETIT TOUR DE SEIX !
Tout d'abord, il faut savoir que la devise de Seix est "Que som de Seish, cap de paur" soit"Je suis de Seix, je n'ai pas peur", elle est apposée sur l'ensemble des plaques de rue, sous le blason de la commune. Bon, perso, je n'en ai pas vu.
Seconde chose à savoir pour ne pas s'embrouiller avec la population locale : NON, les habitants de Seix ne sont pas appelés les Seixistes, mais bel et bien les Sexois.
Seix, ses histoires de sorcellerie.
"En 1593, Mathe De Ga et sa fille Philippe Rieu, retirées dans une forêt à proximité de la bourgade de Seix, élaboraient moult potions et onguents à visée médicinale. Ces femmes, dénoncées par leurs fils et frères dont l'un d'eux était curé de Seix, furent jugées puis convaincues de sorcellerie. Condamnées au bûcher pour "purifier leur âme", la sentence sera exécutée la même année place du Salin à Toulouse."WIKIPEDIA
Datant du XIIIème siècle, elle est reconnaissable par son clocher-mur inscrit à l'inventaire des monuments historiques. Elle possède également un impressionnant retable baroque original, représentant la lapidation de Saint-Etienne.
Mais depuis quelques décennies maintenant, Seix s'est surtout ouverte au tourisme afin d'enrayer son inexorable déclin démographique. Le Village de vacances "La souleille des Lannes" et laMaison du Haut Salatont été créée dans le but d'héberger de nombreux groupes de touristes venus profiter des diverses activités de montagnes proposées par les vallées alentours. Car Seix est aussi un village labélisé Station Verte.
ET VOILÀ OÙ NOUS VOULIONS EN VENIR !
Bien sûr, si nous sommes à Seix, ce n'est pas seulement pour boire un café dans un petit bar au bord de la rivière Salat, ni pour visiter les devantures de boutiques ou regarder pendant l'imposant retable de l'église communale. Oh que non, et comme le rappelle si bien le site du village : "Seix, grâce à un environnement préservé et un dynamisme certain, offre des possibilités de loisirs et de découvertes, été comme hiver à ses visiteurs:ski alpin et de randonnée, promenades à pied, à cheval et à dos d'âne, sports d'eau vive, pêche en montagne et en rivières."VILLE DE SEIX
Et si nous sommes venus jusqu'ici, c'est pour aller plus loin et proposer à Grégo de fêter dignement ses 40 ans en faisant un peu d'hydrospeed.
Nous avons tous entendu parler de cette discipline... mais si, allons ! Il ne se passe un jour sans que l'on rencontre dans la rue quelqu'un qui parle d'hydrospeed ! Mais connaissons-nous tous les tenants et aboutissants de cette discipline sportive ? Petite révision.
Encore appelé"nage en eau vive", l'hydrospeed consiste à descendre des torrents et des rivières à la nage dans un corps à corps avec la rivière en ressentant le courant de celle-ci.
Pour pratiquer cette activité, nous ne sommes pas à poil. Oh que non ! Vu que nous devons descendre des rivières en mouvements perpétuels et slalomer entre les différents rochers qui jonchent le cours d'eau, il faut s'équiper sérieusement.
Cela commence par des chaussons et une combinaison néoprènes renforcée aux genoux et aux tibias afin de ne pas se blesser lorsque nous fonçons sur les rochers car on ne parvient pas à s'extirper du courant porteur.
Dans un premier temps,
cela donne donc ceci :
On dirait un peu "Les 4 fantastiques", mais attends, c'est pas fini.
Ensuite, puisque notre corps ne peut pas tout faire sans être un peu aidé, pour faciliter la progression et l'orientation dans l'eau, on nous fournit également des palmes, un casque et un flotteur en mousse.
Dans un second temps,
cela donne alors ceci :
Ensuite, pour finir, et c'est de loin le plus important, il faut être encadré par un professionnel de cette activité qui saura nous guider, nous donner les bonnes informations pour profiter au mieux de la descente et surtout, nous rattraper dans le courant au cas où nous ne parvenons plus à nous arrêter ou à regagner la berge pour souffler. Et ceci fut possible grâce aux excellents encadreurs que furent euh... ben... je ne sais plus leurs noms, mais saches que tu peux t'adresser à eux et pratiquer l'hydrospeed (entres autres, mais tu peux aussi faire du kayak, du rafting,...) en allant sur leur site LA BASE NAUTIQUE DU COUSERANS.
Malheureusement, nous n'avons pas faire plus de vidéos ou de photos car il était important de garder le matériel technique en dehors de ces eaux agitées. Nous allons donc à présent regarder une vidéo faite par d'autres personnes en d'autres lieux.
Après deux descentes de plus de deux heures, il est grand temps de se rendre compte que nous sommes carrément à la bourre pour rejoindre en temps et en heure le dernier rendez-vous de la journée.
PETIT RÉCAPITULATIF
Il est 19h30. Nous sommes dans la vallée du Seix. Nous devons rejoindre les environs de Mirepoix pour 19h30. Soit une distance de 90 km que nous pouvons faire en 1h30. Donc une arrivée prévue à 21 h. à l'endroit E.
Nous appelons les gens responsables du lieu où nous devons aller pour leur dire que nous aurons 'un peu' de retard. Nous reprenons la route. Après le speed sur eau, nous voici en mode speed sur asphalte.
Seix, Lacourt, Saint-Girons, Lescure, Rimont, La Bastide-de-Sérou, Saint-Martin-de-Caralp, Foix... Oh qu'il est beau ce château !!! Et puis il y a un Pont du Diable aussi ! On n'a pas le temps ! Vernajoul, Saint-Jean-de-Verges, Dalou, Pamiers, aérodrome de Pamiers... Aaaaaaah, tiens... Un aérodrome... Grego tremble un peu, il craint le pire. Nous avançons sur le parking de l'aérodrome. Nous nous garons. Grego a peur. Il ne dit plus un mot. Que va-t-il se passer ? Saut en parachute ? Parapente ? Le doute, la peur. Maître Arnaud lui lance un sourire narquois, puis redémarre la Kangoo pour quitter le parking de l'aérodrome. Non, aucune activité n'est prévu ici... Pour le moment...
Nous continuons de rouler un peu jusqu'à quitter la Départementale 11 pour prendre une petite route sur la gauche qui s'en va se perdre dans la campagne ariégeoise profonde. Il n'y a à présent plus que des champs qui profitent des derniers rayons du soleil. Nous progressons dans la campagne. L'ambiance est lourde. Grégo ne sait plus, ne comprend plus, ne voit pas où on veut en venir et où nous nous dirigeons. Que peut-il bien y avoir d'intéressant par ici, dans un endroit aussi perdu, loin de toute agglomération, de toute habitation ?
La route est de plus en plus étroite. Elle se fait chemin. Nous montons une sévère pente et, tout à coup, une vision étrange, d'un autre monde, apparaît...
Mais qu'est-ce que c'est que donc ?
Perdu au milieu de nulle part, sur les hauteurs d'une petite colline égarée, voici la nouvelle surprise de Grégo ; passer une nuit au camping Airstream de Belrepayre.
Le Belrepayre Airstream TrailerPark est un camping insolite, vintage, peuplé de caravane Airstream ; ces caravanes américaines brillantes en aluminium.
L'histoire de ces caravanes a commencé en 1934 avec Wallace Merle Byam qui fonda la société Airstream à Jackson Center, aux Etats-Unis. Fondée sur le concept de William Bowlus, un ingénieur qui avait supervisé la construction du Spirit of St. Louis de Charles Lindbergh, les caravanes Airstream apparaissent novatrice avec leurs formes arrondies et leurs structures en aluminium faisant appel aux technologies de l’industrie aéronautique. D'où leur nom, Airstream, parce qu'elles glissent sur la route comme un courant d'air.
Après plusieurs années de réussite, l'entreprise devra finalement cesser son activité après la Seconde Guerre Mondiale, suite aux résolutions gouvernementales américaines de limiter l'usage de l’aluminium aux seules industries d’armement.
Lorsque l'on voit ces engins, on pense de suite aux routes américaines, aux grands espaces, à la liberté de voyager, l'indépendance. BREF : une véritable icône de "l'American way of life".
Nous nous posons devant l'entrée du camping, où nous sommes très vite accueilli par Perry, un homme d'une cinquante d'années au visage de "clown" ; c'est à dire qui inspire la bonhomie.
Nous avons un peu peur de nous faire engueuler pour nos deux heures de retard, mais il n'en ai rien. Sourire aux lèvres et accent américain (qui s'avèrera être irlandais), nous conduit à notre caravane Airstream. Il s'agit de la BlueMoon, du même nom que la chanson du groupe The Marcels, ou encore plus connue, celle d'Elvis, reprise par Billie Hollyday, Chris Isaak et Dean Martin.
Perry nous explique :
"C'est une Airstream de 1973 fabriquée à Jacksonville, Ohio, USA. Je l'ai trouvé au nouveau mexique, dans le ranch d'un cowboy. Le style de cette Airstream est fin des années 60. Le divan en forme de fer à cheval se transforme en un très chic grand lit double. Au centre de la trailer il y a une chambre avec 2 lits simples, confortables. A l'arrière, une petite salle de bain avec douche, lavabo et wc. La cuisine est bien équipée avec frigo, four, plaque de cuisson, vaisselle. Dehors, votre jardin privé avec auvent, table, chaises et bain de soleil."
Nous posons les affaires afin de rejoindre au plus vite l'Appollo Lounge où sont servis les repas. Là, c'est Coline, l'épouse de Perry, également propriétaire du camping, qui est en cuisine.
Au menu, hamburger et frites maison. Apparemment, Coline et Perry insistent sur la provenance locale des produits qu'ils utilisent pour la cuisine : dessert maison, confiture locale, lait de brebis, salade,... Nous prenons place dans l'intrigante salle Appollo Lounge qui se compose d'un grand chapiteau blanc et d'une caravane Airstream en guise de bar. L'effet est radical, réjouissant et dépaysant.
L'Airstream Appollo Lounge a été conçue par l’architecte Gérard Cholot dans le cadre de son travail de fin d’études, puis fabriqué aux Etats-Unis. Elle a ensuite été ramenée en France pour servir de baraque à sandwichs au pied de la Samaritaine à Paris. Elle a également été utilisée dans des films et des spots publicitaires. Les propriétaires de cet Airstream ont ensuite contacté Coline et Perry pour savoir s'ils voulaient l'acquérir. Ils ont accepté et voici comment aujourd'hui, cette caravane se retrouve être la star du camping pour une seconde vie. (Ref : La gazette ariégeoise)
De suite, des images cinématographiques viennent en tête, comme cette scène de "Pulp fiction" lorsque Vincent Vega (John Travolta) amène Mia (Uma Thurman) dans un restaurant rétro avant de se lancer dans une danse désormais mythique.
La bière aussi est artisanale
et porte un nom adéquate !
Et voici les hamburger maison !
Maintenant, le temps est venu de savoir comment ce camping insolite s'est monté et qui sont nos hôtes, Colline et Perry.
LE AIRSTREAM RETRO CAMPING
Camping inédit en Europe, le camping Belrepayre Airstream retro propose dix caravanes vintage Airstream originales des années 40 à 70 à louer sur place, pour deux ou quatre personnes. Un spa bouillonnant en plein air est également mis à disposition des campeurs.
Il aura fallu plus de trente ans à Coline et Perry, un couple franco-irlandais et anciens artistes de cirque, pour reconstruire Belrepayre et en faire un lieu incontournable pour les adeptes du rétro.
"Avec Perry, nous étions dans le cirque. Nous avons voulu monter un spectacle, mais le projet est tombéà l’eau. Comme nous vivions dans une caravane airstream nous avons penséà un rétro-camping. L’airstream c’est quelque chose de solide, de sécurisant dans lequel il fait bon vivre...", explique Coline au journalLa gazette ariégeoise.
La fièvre du rétro commence pour Coline avec son grand-père qui était dans les années 1910 conducteur de la navette qui allait d'Argelès-Gazost au cirque de Gavarnie dans les Hautes-Pyrénées.
La fièvre de la collection commence pour Perry alors qu’il était acteur enfant dans les années 60 et 70. Il collectionnait tous les accessoires et costumes qu’il pouvait récupérer.
Son père Michael Balfour était acteur/sculpteur/clown. Il a ainsi joué dans de nombreux films (Fahrenheit 451 de Truffaut, Batman de Tim Burton,...) et séries-télé, telles que Chapeau melon et botte de cuir, Le Prisonnier,... Sa carrière ralentissante à la fin des années 1970, il décide de partir en tournée avec de grands cirques européens en tant que clown. Son visage poupin semblant reproduire en permanence un moment d'égarement était prisé pour ce genre de rôle. Son fils, Perry, en a hérité.
Dans les années 70, Perry a créé son cirque familial, le cirque Hazzard, avec un bus impérial anglais, dans les années 80 avec des vieux wagons des années 1900 et des vieux camions des années 50, certains sont encore visibles à Belrepayre. C'est ainsi qu'il a voyagé avec le cirque Hazzardà travers toute l'Europe.
Un court-métrage, "Un jour au hazzard" (1997) de Marc Khanne, évoque cette vie de cirque...
Durant quelques années, le couple va également créer des rassemblements de troupes de cirque dans la région. Vaste rassemblement de spectacles dans un champ, ce sont plus de 200 artistes sous sept chapiteaux qui se retrouvent pour créer "La foire extraordinaire". Mais, en 1998, la préfecture et la commission de sécurité décide d'interdire ces représentations. Les artistes luttent alors sous l'oeil de la caméra documentaire de Marc Khanne pour son film "Fair play" (2000).
Fête interdite et résistante, reportageparmarckhanne
Avec ce film et le concept du camping Airstream Belrepayre, on se rend compte de l'obstination et de la passion de Coline et Perry. C'estr fascinant de voir des gens faire de leur rêve une réalité avec ce que cela comporte d'engagement, d'originalité, de pugnacité, de combat !
Aujourd'hui, c'est au tour du fils de Perry de prendre la relève sous le nom deCoréo Hazzard. Quant à Coline et Perry, ils continuent de faire vivre leur camping en multipliant les idées et les activités (DJ, petit concert, danse,...). Nous parlons un peu en fin de soirée, simplement, tranquillement, autour du cirque, de l'entretiens du camping, des collectionneurs, du métier de clown, du cinéma,... C'est agréable, simple et conviviale.
Et puis, eh oh : il faudrait peut être aller se coucher car demain, la fête continue. Nous retrouvons la BlueMoon... de nuit.
À l'intérieur, c'est tranquille. La grande banquette a été transformée en grand lit et le fond de la caravane propose un espace-couloir avec deux autres lits séparés. Nous nous posons. Maître Arnaud sort une petite bouteille de rhum arrangé et aux sons du petit poste à cassettes vintage, nous écoutons une compilation de l'année 1974. L'occasion aussi de se demander ce que sont devenus certains groupes et certains chanteurs de cette année-là.
Et puis, dodo !
DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE
Pour le troisième jour de célébrations des 40 ans de Grégo, un autre programme va s'offrir à lui sans qu'il ne sache où, comment et pourquoi. À moins que tout ce que nous avions prévu ne tombe à l'eau à cause de la météo imprévue. Enfin, je dis ça, j'dis rien...
Villerville, sur les traces d'un singe en hiver (14)
À chaque 14 juillet, je pense Fête Nationale, feu d'artifices et donc "Un singe en hiver" car, le film d'Henri Verneuil, réalisé en 1962, il y a un feu d'artifices.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
En cette année 2016, et plus précisément en ce 14 juillet 2016, je pense aussi aux défilés annuels où, pour une fois, cette année, nos dirigeants politiques applaudiront des gens défilant dans les rues...
Et puis, en ce 14 juillet 2016, j'ai aussi une grosse pensée pour quelqu'un qui vient de nous quitter et qui, derrière ses airs rigoureux, mais décalés et acerbes, avait un grand coeur et aimait les moments de complicité entre les gens, autour d'un verre, d'un repas improvisé ou d'une partie de dominos.
Alors, je regarde ce reportage que France 2 avait diffusé il y a quatre ans pour la commémoration des 50 ans du film d'Henri Verneuil tourné dans la petite ville normande de Villerville, baptisée Tigreville, le temps d'un tournage mythique.
"En Chine, quand les grands froids arrivent, dans toutes les rues des villes, on trouve des tas de petits singes égarés sans père ni mère. On sait pas s'ils sont venus là par curiosité ou bien par peur de l'hiver, mais comme tous les gens là-bas croient que même les singes ont une âme, ils donnent tout ce qu'ils ont pour qu'on les ramène dans leur forêt, pour qu'ils trouvent leurs habitudes, leurs amis. C'est pour ça qu'on trouve des trains pleins de petits singes qui remontent vers la jungle." MICHEL AUDIARD
Les 40 ans de Grégo, jour 3
Dans nos deux précédents épisodes puisque celui qui arrive à présent est le troisième donc après le 1 vient le 2, et après le 2, le 3 normal, et, en même temps, on peut se demander qui, un jour, a décidé qu'il en serait ainsi, c'est à dire, après le 2, voici le 3. Cela ne s'est pas fait en un jour.
Tout d'abord, les premiers nombres apparurent 30 000 ans avant J.C.. Et puis un jour, l'homme eut l'idée de symboliser sur l'argile les nombres : un petit trou circulaire pour la bille, une encoche pour un cône, un cercle pour une sphère ; et c'est ainsi que, vers 3600 av J.-C. , naquirent les chiffres.Un peu plus tard, mais pas tellement, en 3500 avant notre ère, les chiffres égyptiens basés sur les hiéroglyphes virent le jour. Les chiffres Mayas prirent le relais, utilisés pour calculer le temps passé. Puis ce furent les chiffres hébreux, issus de l'alphabet hébreux, qui donnèrent naissance aux chiffres romains composés d'abréviations de nombre. Et, enfin, les chiffres arabes que nous connaissons et que nous utilisons encore aujourd'hui... Voilà, voilà... Bon, qu'est-ce qu'on disait déjà ?
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Ehla, j'ai rien compris à ce que je viens d'écrire.
Reprenons.
SECONDE TENTATIVE DE RÉSUMÉ
Souvenons-nous : dans les épisodes précédents, nous avons suivi cet itinéraire qui mena Nath, Maître Arnaud, Grégo et moi-même d'Orthez à Belrepayre, en Ariège. Ce sont les 40 ans de Grégo et il ne sait absolument pas où on va l'amener et ce qu'il va devoir faire.
Après Lourdes, Bagnères-de-Bigorre, Saint-Girons et Seix, nous avons donc attéri dans le super camping deBelrepayre airstream trailer park, situé dans la campagne de Manses.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Il est 8h32 du matin. Les oiseaux chantent et le jour s'est déjà bien installé dans le ciel et sur la terre. Mais où sommes-nous aujourd'hui ? Ou du moins, oùétions-nous hier ?
Ah oui : au camping Airstream de Belrepayre, et plus précisément au Belrepayre airstream trailer park. Chacun vaque à ses occupations. Nath stresse un peu sur la météo. Grégo ne comprend pas où il est. Maître Arnaud sympathise avec le siensien de Coline pendant que, de mon côté, je tente d'immortaliser mon passage en Airstream.
Ensuite, nous nous dirigeons tous, tranquillement, vers l'Apollo Lounge pour prendre le petit déjeuner.
Coline a tout préparé sur le comptoir de la magnifique Airstream d'intérieur
Croissants frais, café, confitures maisons.
Le tout au son de Wet Wet Wet.
Ça fait longtemps que je n'ai pas entendu une chanson de ce groupe des années 1980. Une bonne occasion pour se demander ce qu'ils font à présent grâce à notre toute nouvelle rubrique.
MAIS QUE SONT-ILS DEVENUS ?
Lors d'une longue randonnée dans les montagnes à plus de 3000 mètres d'altitude, ou en pleine méditation au milieu d'un jacuzzi géant dans les profondeurs d'un village de l'Ariège, ou en prenant un petit déjeuner dans un camping rempli d'Airstream, tous les moments sont bons pour avoir soudainement à l'esprit une chanson, un film, une citation en tête qui, subitement, nous fait nous poser la question cruciale : Mais que sont-ils devenus ?
Nous pourrions ainsi parler de Larusso, ou du groupe Europe, ou de Marie-Pierre Casey, ou de la marionnette Nestor, ou encore de l'acteur Jacques Rispal. Mais aujourd'hui, parlons de...
Groupe écossais formé en 1982, la première chose qui intrigue est leur nom de scène ,Wet Wet Wet qui, une fois traduit en français, signifie tout simplement Humide Humide Humide. Le choix de ce nom serait un hommage à une chanson du groupe Scritti Politti. On compte quatre albums à leur actif : TheMemphis sessions (1988), Holding back the river (1989), High on the happy side (1991) et 10 (1997). Plusieurs tubes sont à retenir, comme Angel Eyes, Sweet little mystery, Wishing I was lucky ou encore le célèbre Love is all around qui servit également de bande son au film Quatre mariage et un enterrement en 1995. Signalons qu'à l'origine, cette chanson fut écrite par The Troggs en 1967.
Le groupe se sépare en 1998 suite à des problèmes de répartition de cachets entre les membres. De plus, le chanteur Marti Pellow doit faire face à des problèmes de dépendance à l'alcool et aux drogues. Aujourd'hui, et depuis quelques années maintenant, le groupe s'est reformé et est reparti en tournée pour quelques dates, comme l'annonceson site officiel. Voilà.
On ne peut pas se quitter sans écouter un de leurs tubes que nous écoutons en ce moment même dans l'Apollo Lounge.
La semaine prochaine, nous parlerons deKim Wilde qui s'est lancée dans l'horticultureaprès nous avoir gratifié de quelques tubes mémorables dans les années 1980.
Nous restons un peu dans cette ambiance calme et décontrastée (hommage àGarcimore) pour parler avec Perry qui échange ses expériences avec les nôtres. Et puis... Ooooooooh eh, faut y aller là ! Nous saluons le bus à l'impérial. Nous saluons notre Airstream d'une nuit.
Nous saluons Coline et Perry qui nous ont très bien accueilli, puis nous reprenons la route pour cette dernière journée d'anniversaire de Grégo.
En chemin,
nous réfléchissons déjàà de futurs hébergements insolites,
comme...
UNE NUIT SUR UN PADDLE-BOARD"Venez passer une nuit insolite à Baye sur un paddle : c'est une des nouveautés de cet été, proposées par la base Activital de Baye. Un paddle “géant” gonflable, qui permet à huit personnes de pouvoir naviguer en toute sécurité, avec une stabilité exceptionnelle, auquel Yves Prégermain (le responsable de la base) a eu l'idée d'installer une tente à l'arrière. Ainsi, les touristes peuvent passer une "nuit insolite" sur l'étang de Baye, amarré au milieu de l'eau. L'idéal pour découvrir la richesse de la faune locale dans cet espace naturel sensible. (...)"
LE JOURNAL DU CENTRE
UNE NUIT DANS UNE CARAVANE DÉPLIANTE"Eric a eu l’idée, Pierre l’a réalisée : chez les Beau, on travaille en famille. Le fils, ingénieur et nostalgique des véhicules des années 60, voulait une caravane aux formes circulaires, comme les roulottes de jadis, et de petit encombrement sur la route. Mais aussi une caravane de confort moderne, avec suffisamment d’espace une fois installée.C'’est ainsi qu’il a imaginé la Beauer 3X, un habitat touristique itinérant révolutionnaire : particulièrement compacte quand elle est roulante (4 mètres carrés), la caravane triple de volume quand elle est arrivée à destination.(...)" SUD OUEST
Le tout sur fond de musique caravanesque !
Après une petite demi-heure de route, nous arrivons à notre premier rendez-vous du jour.
C'est mignon comme nom Mirepoix. Cela fait penser à petit pois. Hein ? Hein ? Hein ?
Et sais-tu comment on appelle les habitants de Mirepoix ? Hein ? Hein ? Hein ? Non ? Eh bien, on les appelle les Mirapiciens.
Mais qu'est-ce qu'il y a à voir dans cette ville ?
Nath se souvient qu'à chaque fois qu'elle fait le trajet Dax-Marseille en voiture, elle croise sur l'autoroute un panneau indiquant Mirepoix avec une sorte de dessin de tête sculptée. La première mission du jour de Grégo sera donc de retrouver cette tête sculptée.
Nous garons la voiture en dehors du centre-ville qui semble être entouré de remparts.
Après plus de quatre heures de recherches et 25 km de marche intensive dans les différentes rues... Non, j'déconne !
Après avoir pris une rue, puis une autre, nous parvenons sur l'un des lieux incontournable de Mirepoix, l'endroit où il faut être, the place to be : la Place du Maréchal-Leclerc.
Cette place est entourée de maisons (fin XIIIe -XVe siècle) dont le premier s'avance sur des couverts en charpente.
"A la suite de la terrible inondation qui a, en 1289, ravagé le castrum sur la rive droite de l'Hers, la bastide de Mirepoix, autrefois fief de la famille des Lévis, est reconstruite ici. Son organisation régulière est dite en damier. Les rues rectilignes se coupent à angle droit. Un large îlot est réservéà la place du marché. A chaque angle, des passages, appelées cornières, sont aménagés. Tout autour se développent les 'couverts'. Ils résultent de l'usage de construire au-dessus de la rue une avancée de façades, supportée par des arcades, dans le prolongement des habitations.
Cet espace central de la ville accueille les principaux édifices. A l'origine, la place se poursuivait jusque derrière la cathédrale et les deux blocs de bâtiments, actuellement de part et d'autre de la halle, n'existaient pas. Ils ont vraisemblablement été construits à la fin du XIVème siiècle ou au début du XVème siècle."OFFICE DU TOURISME DE MIREPOIX
Sous ces avancées couvertes magnifiques se cachent
divers boutiques, commerces, bars et restaurants...
C'est également sur cette place que se trouvent les "têtes sculptées" que Nath croise sur un panneau de l'autoroute lorsqu'elle se rend à Marseille. Est-ce que tout est bien clair ? Oui, OK, on continue. Et cette tête sculptée, ainsi qu'une centaine d'autres, se trouve sur la façade de la Maison des Consuls.
Oui, je sais : j'ai un peu foiré la photo et nous ne voyons pas bien la finesse des solives sculptées, mais c'est pas ma faute ! Il y avait une lumière de merde due à une averse imminente.
BREF ! Autrefois demeure des seigneurs de Mirepoix, ce bâtiment, édifié dès la fin du XIIIème siècle, constitue le plus bel exemple d"architceture médiévale du village. En s'attardant sur les solives sculptées, nous découvrons une sorte de comédie humaine composée de différentes têtes expressives. Les visages apparaissent tantôt amusés, tantôt curieux. Certains ont reçus des surnoms, comme "l'élégante", entourée de monstres, ou encore "le Géolier". Sont également présents sous les couverts un ours, emblème des Pyrénées, et un lion, symbole de la justice rendue par les seigneurs des lieux.
Le nom de Maison des Consuls provient, non pas de la diversité de ces visages sculptés, mais du fait qu'après avoir subi les ravages de la Guerre de Cent Ans vers 1500, elle fut rebâtie et servit de maison consulaire. Aujourd'hui, c'est un hôtel.
Ce n'est pas loin d'ici ; et plus précisément en face, que se trouve une autre attraction touristique de la ville ariégoise : la cathédrale Saint-Maurice. Comme il y avait une messe en cours, je n'ai pas pu entrer à l'intérieur. Dommage, parait-il que l'intérieur de l'édifice surprend par son ampleur. Avec ses 22 mètres, nous sommes ici face à la nef la plus large de France et la seconde d'Europe. Par contre, à ce moment précis où je te parle, pas moyen de savoir quelle est la première !!!
Nous nous contenterons donc d'un succin historique en regardant les inquiétantes gargouilles qui parsèment l'extérieur de l'édifice.
"Le 22 septembre 1209, le jour de la saint-Maurice, les armées de Simon de Montfort prennent la ville et placent l’église sous le patronage du saint et de ses compagnons. Mais cette église n’est plus, emportée par l’inondation du 16 juin 1289, qui fait déplacer la ville sur la rive gauche.
La cathédrale que nous connaissons vit sa première pierre posée par Jean 1er de Lévis-Mirepoix, le 6 mai 1298 (date à laquelle a été posée la pierre de dédicace). Son édification s’étala sur six siècles, avec des interruptions." WIKIPEDIA
En parler ici serait beaucoup trop long et, en plus il commence à pleuvoir.
Entre les solives sculptées intrigantes de la Maison des Consuls et les gargouilles inquiétantes de la cathédrale Saint-Maurice, l'ambiance est au doute. Rajoute à cela le ciel gris au-dessus de nos têtes et on ne peut pas dire que ce soit la fête à Mirepoix.
Un petit soleil sur une des belles façades est très vite désacralisé par un mot effacé situé un peu plus loin.
Bon, il est l'heure du brief... sans que Grégo ne se rende compte qu'on est un peu dans la merde par rapport au programme initialement prévu. Eh oui, normalement, il devait faire beau et là, il pleut !
Au programme,
nous avions prévu ceci :
Petit village perdu qui fait sa traditionnelle fête de village du 20 au 22 mai :fêtes de Léran
Son nom vient de l'occitan avelana et donc du latin avellana : « noisette ». Ville natale de Marie Laforêt et de Fabien Barthez, signalons le Musée du textile et du peigne en corne
PASSAGE A ROQUEFORT-LES-CASCADES : vers 10h42
PASSAGE A FOIX : vers 12h04
En 1808, dans les Pyrénées, des chasseurs aperçurent une femme qui courait nue dans les rochers. Longuement traquée, elle fut finalement capturée et interrogée. Elle n’offrait en réponse que des grognements et une attitude propre aux animaux. Mais lorsqu’on lui demanda comment il se faisait qu’elle n’eût pas été dévorée par les ours, elle répondit clairement : « Les ours étaient mes amis ! » Ensuite, privée de liberté, elle se laissa mourir.
Cascade et balade d'Ars: 3h30 de randonnée aller-retour pour découvrir l'une des plus belles cascades des Pyrénées.
Ah non, merde, apparemment, c'est fermé le dimanche.
Et voilà que devant la pluie battante qui s'abat à présent sur les gargouilles de la cathédrale Saint-Maurice, sur la place du maréchal Leclerc, sur Mirepoix et sa région, eh bien, nous sommes bien emmerdés. Il est impossible de se lancer dans une marche de plus de trois heures alors qu'il tombe des cordes. La cascade d'Ars, aussi belle soit-elle, est maintenant rayée des projets de cette dernière journée d'anniversaire grégorien. Ce qui n'est pas sans déplaire à Maître Arnaud qui, préférerait faire un marché plutôt que marcher. Nous regardons, comme ça, un peu distrait, les panneaux d'informations de l'office du tourisme de Mirepoix pour voir s'il y aurait une quelconque manifestation intéressante aujourd'hui dans les parages.
Il y a des expositions à la con, des concerts de sosie de merde, très peu de jeux de rifles ou bingo... quand soudain, toujours avec Maître Arnaud, nous nous arrêtons sur une affiche. "Marché gourmand à Vals" que c'est écrit dessus.
Un rapide coup d'oeil sur le smartPhone pour voir où se trouve Vals de Mirepoix... 12 km... 15 minutes... Apparemment Grégo ne se doute de rien et ça tombe bien car nous non plus.
Nous nous dirigeons vers la sortie de la bastide de Mirepoix pour regagner la Kangoo... et ce n'est pas la publicité pour Renault qui ne m'a filé aucun pognon pour écrire ce billet. Nous rejoignons bel et bien la Kangoo point barre. Nous montons dedans. Maître Arnaud enclenche la marche arrière avec Grégo à ses côtés. Cette fois-ci, la situation est complètement géniale car personne ne sait où nous allons à présent. Et finalement, eh hein oh, nr'est-ce pas cela la véritable communion entre amis ? N'est-ce pas cela le voyage ? N'est-ce pas cela la surprise ? hein ? Hein ? Hein ? Mais si, bien sûr ! Hop hop hop... Attends, ralentis voir un peu !!!
SUR LA DROITE DE LA ROUTE ALÉATOIRE...
UN MAGNIFIQUE CHAMP DE COQUELICOTS !
N'est-ce pas là l'endroit rêvé pour ajouter une touche de couleurs à ce périple rocambolesque ? Mais oui, bien sûr. Nous demandons alors à Grégo de foncer tête baissée dans le champ.
Alors, eh hein : qui voit qu'il pleut sur ces photos ?
Personne ! C'est coloré, c'est souriant !
Nous arrivons à proximité de Vals et, déjà, un panneau touristique nous informe sur LE lieu à visiter dans le village. Il s'agirait d'une église rupestre. Nous ne connaissons pas trop le lien entre les deux mots, nous nous interrogeons, nous mettons Grégo dans le questionnement afin qu'il se prépare à se rendre dans cet endroit qui n'était pas prévu au programme.
MAÎTRE ARNAUD :"- Grégo, sais-tu ce qu'est une église rupestre ?
GREGO :"- Ben...
NATH :"- J'en étais sûre, il ne sait pas.
JENORME :"- Aaaaaah, mais il faut à tout prix y aller pour que tu saches, Grégo !"
Et nous voici à Vals. Oui, je te vois venir : "Eh Vals, comme le Premier Ministre là, hein ? Ah, ah, ah !"
Oui si tu veux, mais on s'en fout. Nous arrivons dans le village de Vals, et plus précisément au pied de cette énigmatique église rupestre... alors que nous sommes venus ici pour aller au marché gourmand, mais on s'en fout. N'est-ce pas cela aussi, hein, le voyage, les imprévus, les rencontres, et tout ça et tout ça ! Hein ? Mais si !
Nous ne voyons qu'elle, dominant le village du haut d'une petite butte. Après avoir traversé le petit village de moins de cent habitants, nous parvenons devant l'entrée de l'église Notre-Dame.
Ce qui frappe de prime abord, l'architecture de l'édifice ressemble à un château ou une citadelle. Nous avons du mal à cerner l'entrer et à savoir ce qui a été construit par l'homme de ce qui relève de la nature. C'est là la particularité d'une église rupestre ; c'est à dire en partie construite dans la roche composée de blocs de poudingue.
Après avoir gravi les quelques marches de l'escalier extérieur, nous poussons la grande porte de bois qui, dans un long grincement, laisse apparaître une vision prenante.
Un autre escalier de pierre semble s'enfoncver dans les entrailles de la roche. Une autre porte à ouvrir pour découvrir cette fois ci l'intérieur de l'église et sa partie inférieure, construite au Xème siècle. Nous continuons àévoluer pour atteindre la nef inférieur ou crypte.
"Il s'agit d'un édifice préroman. À cette crypte fut accolée, au XIe siècle, une abside sur un soubassement plus ancien. L'ensemble fut voûté au XIIe siècle dans un style préroman méridional introduit dans la région depuis la Catalogne. Dans la crypte sont visibles deux dalles funéraires du XVIIIe siècle. L'une est celle de la comtesse de Lascaris-Vintimille, décédé le 5 septembre 1760, et l'autre est celle de Françoise de Serres, la mère de la comtesse."LIEUX INSOLITES
Au fond de la nef, après être passé entre les deux vitraux de 1887 arborant les armes de la marquise de Portes., nous entrons dans une abside rectangulaire accolée à la crypte au XIème siècle. C'est ici que se trouvent la seconde grande curiosité de l'église de Vals.
Des fresques romanes. Découvertes en 952 par l'abbé Durand, elles ont ensuite été restaurées de 2006 à 2008 par Jean-Marc Stouff.
"Évoquant la parousie et des scènes de l’enfance du Christ, ces fresques ont la rigueur et les couleurs propres à cette période. Ici, pas d’effet de perspectives, pas de grande recherche esthétique : l’image doit instruire et non charmer. Saint Michel, Saint Mathieu, Raphaël et Gabriel entourent le Christ en majesté et gardent le site. Mais au-delà des couleurs, des habits et des positions des divers personnages, un détail frappe : les yeux. Fixes, immenses, ils pèsent sur le visiteur, et les regards des Saints ne paraissent jamais lâcher ceux qui pénètrent en ces lieux..."OLIVIER DE ROBERT pour ARIEGE.COM
"Les couleurs utilisées sont caractéristiques de la période romane. Il s'agit du blanc (chaux), du rouge (hématite), du jaune (ocre) et du noir (charbon de bois). Elles sont datées de 1100 à 1110 et correspondent à la sphère de production catalane du maître De Pedret de par le traitement particulier des figures (cheveux, barbes, yeux en amande, forme du nez et de la bouche) et des vêtements. Sur ces fresques sont représentés trois moments de la vie du Christ, la venue dans le monde (annonciation, bain de l'enfant et adoration des mages), la période de l'évangile et le retour glorieux sur terre. Sur le mur plat du chevet figure l'adoration des mages qui fut presque entièrement détruite vers le XIVe siècle par le percement de la fenêtre. Sur la travée centrale figurent les apôtres deux par deux. Les éléments subsistants laissent supposer la présence de seize personnages. Sur la première travée est représenté un Christ en majesté entouré d'un chérubin, d'un séraphin, de quatre archanges et des symboles évangéliste." LIEUX INSOLITES
Nous continuons àévoluer dans l'église en atteignant cette fois ci la partie supérieure en empruntant un étroit escalier en bois grinçant.
Ici, c'est la chapelle haute dédiée à Saint-Michel. L'abside semi-circulaire de cette partie date du XIIème siècle. De là, nous avons une vue globale de la nef inférieure avec l'autel et les vitraux. Nous passons encore une petite porte en bois pour rejoindre l'extérieur. C'est la terrasse, dominée par une tour datant du XIV ème. Elle protégeait le village de l’avidité des routiers de la guerre de cent ans. D'ici nous avons également un très beau panorama sur Vals et ses alentours.
A la sortie du village, nous apercevons des camions et des voitures. Apparemment, c'est là bas que se tient le fameux marché gourmand qui nous a fait venir à Vals.
Nous ressortons de l'église en empruntant les différents paliers pour ensuite nous engouffrer dans les petites ruelles. Nous arrivons à une place sur laquelle se tiennent quelques stand, style vide-grenier et deux, trois tentes avec des produits locaux. Malheureusement, il se met soudainement à dracher grave. Nous décidons de nous retrancher dans un endroit abrité où boire une verre et manger un bout. C'est le Café Vals qui nous inspire le plus. En même temps, il n'y a pas beaucoup plus de commerces dans le coin.
C'est un restaurant-bar très récent, sympathique, simple et accueillant. Nous y buvons un verre d'hypocras et goûtons au requin proposéà la carte en regardant les peintures murales, faisant directement allusion aux fresques de l'église Notre-Dame.
Bon, ben voilà. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
Il n'est pas loin de 14h08. Nous décidons de reprendre la route en direction d'Orthez en prenant, dans un premier temps, quelques petites routes ariègeoises.
Nous repassons par Pamiers.
LE SAVAIS-TU
Pamiers est la ville natale du coiffeur de Marie-Antoinette.
"Jean-François Autier, dit " Léonard ", né en 1758 à Pamiers, est un perruquier devenu coiffeur de la Reine Marie-Antoinette.
C’est en effet à Léonard que l’on doit ces gigantesques coiffures de femmes, hautes de deux pieds et compliquées d’accessoires hétéroclites, soutenues par une armature de fils d’acier. Il donnait à ses créations des noms loufoques : "poufs", "toquets en lubie", "valgalas"...
Très demandé, Léonard coiffa de la sorte toutes les Parisiennes "du grand monde" de 1788 à 1792.
Il est également connu pour être décédéà deux reprises." WIKIPEDIA
À part ça, nous nous perdons un peu dans Pamiers au point de ne pas trouver comment sortir de la ville qui n'est pourtant pas si grande que cela. Quelques minutes plus tard, nous voici à la sortie nord de la localité sur cette Départementale 10A qui traverse les villages d'Escosse, Saint-Michel et Pailhes. C'est dans ces parages que nous essuyons une seconde grosse rabasse ; ce qui veut dire grosse averse en patois dijonais. Et ne me demande pas pourquoi je me mets soudainement à parler dijonais !
Ce n'est pas possible : il nous faut absolument trouver un lieu abrité. On ne peut pas continuer à rouler comme ça. On voit rien, on ne s'amuse pas, ça part en sucette le truc làààà !!!!
Et c'est à ce moment précis -pas avant, pas après- qu'un panneau nous apparaît dans la peine ombre de la pluie battante. Et ce panneau nous indique la direction de la grotte du Mas-d'Azil.
La grotte du Mas-d'Azil, nous en avons tous entendu parler un jour... Ah non, je confonds avec la Bande à Basile, tu sais, ces Village People français qui sévissaient sur les ondes et les écrans télé dans les années 1970.
Si tout va bien, tu devrais avoir cette chanson dans la tête toute la journée. Tu sais, ce genre d'air qui reste dans le crane en boucle et que l'on ne parvient pas à s'empêcher de fredonner inconsciemment, et ça fait chier !!!!
Bon... Je reprends.
La grotte du Mas-d'Azil, nous en avons tous entendu parler un jour. Mais si, allez !
Hein ? Hein ? Hein ? Eh, oh, alors ?
Bon, Ok, vu comme ça, ce n'est peut être pas très évident.
Tout de suite, un autre indice.
Ah là, c'est une belle photo indice ; non pas par ses couleurs ou ses paysages, mais par ce qu'elle expose simplement. Tout d'abord, il nous rappelle qu'il faut bien distinguer le village du Mas-d'Azil de la grotte du Mas-d'Azil.
Ensuite, reprenons un à un les éléments énoncés.
Nous avons une piscine... mais on s'en fout, il pleut.
Nous avons un camping... mais on s'en tape, il est 15h30 et nous n'avons plus le temps de passer la nuit dans les parages.
Nous avons un musée de la préhistoire... ouais, ouais, ouais, mais non.
Nous avons une bonne cuisine... mais on a déjà bouffé.
Nous avons des dolmens... et c'est bien.
Mais il y a surtout une grotte que tu peux d'ailleurs voir en fond de champ.
Et qui dit "Grotte", dit "abris contre la pluie". Ah, ah, ah ! On est malins ! Ceci étant dit, il serait peut être à présent beaucoup plus constructif de savoir et comprendre pourquoi la grotte du Mas d'Azil est aussi connue.
Nous quittons la route, certainement taggée pour encourager un coureur du futur passage du Tour de France cycliste...
Nous nous garons sur le parking. Nous sortons de la Kangoo sous la pluie pour avancer vers cette gigantesque cavité souterraine naturelle. Il faut savoir qu'à ce moment précis, Grégo ne sait pas que nous n'avions absolument pas prévu de venir ici.
Ainsi, lorsqu'il aperçoit des gens préparer du matériel pour sauter à l'élastique du haut d'un tremplin situé au-dessus de l'entrée de la grotte, nous sentons bien qu'il n'est pas tranquille.
Mais nous le rassurons tout de suite... enfin, pas de suite non plus... Nous le faisons mijoter un peu. Nous nous approchons des gens qui se préparent en laissant Grégo de côté. Nous parlons un peu avec eux en montrant Grégo du doigt. Et puis, et puis... bon allez, ça suffit ! Nous entrons dans la grotte du Mas d'Azil.
Les choses ont bien changé par ici. Une route goudronnée, des lumières artificielles, un trottoir bien balisé. Pourtant, il y a 35 000 ans...
Tout d'abord, il faut savoir qu'avant de percer la montagne, l'Arize la contournait. Long travail de la nature pour parvenir à attaquer et creuser un tel bloc rocheux, formé par l'érosion il y a plus de deux millions d'années. La rivière coulait autrefois en surface dans la vallée, à 60 m par rapport au niveau actuel. Elle s'est enfoncée dans le réseau karstique, agrandissant les failles, déblayant les marnes crétacées. 500 à 600 mètres de longueur auraient ainsi été creusés.
Dans un second temps, la grotte du Mas-d'Azil impressionne par ses dimensions.
65 m de haut et 50 de large ;
410 m de long, traversée par l’Arize
et la route nationale qui longe la rivière
4 étages de galeries visitables
Entrée nord de la grotte
La grotte fut occupée par plusieurs habitants de différentes époques. Les barbares, les Gaulois, Romains goths et wisigoths ont ainsi laissé quelques traces de leurs passages (noms de lieux, dolmens, oppidum…) en ces lieux. Des moines bénédictins fonderont non loin de là une abbaye et un village, vers 1286. Au XVIème siècle, ce sont les protestants qui occuperont la grotte et les alentours jusqu'au siège, épisode marquant de l'histoire de la Réforme dans le sud-ouest. En représailles, Richelieu fit sauter à l’explosif le plafond de la salle du Templeà l'intérieur de la grotte.
Puis une route est créée en 1859 pour traverser la grotte. Celle-ci est emportée par la crue de 1875, puis reconstruite. C'est aujourd'hui un véritable tunnel naturel, long de 420 mètres et d'une largeur moyenne de 50 mètres. C'est l'unique grotte en Europe qui peut être traversée en voiture.
En mai 1940, plusieurs projets d'usines d'aviation voient le jour. L'idée est de les construire dans des grottes afin de les préserver des bombardements. Mais en juin 1940, la donne historique change et le projet est abandonné par les Alliés. Fin 1943, ce sont les nazis qui s'intéressent à la grotte dans le même but de construire en son antre une usine d'aéronautique, mais le projet ne verra jamais le jour.
Bon, ok. Mais c'est tout ? Enfin, je veux dire : on nous parle de la grotte du Mas-d'Azil, curiosité incontournable de l'Ariège ! C'est vrai que c'est impressionnant lorsque tu marches dans cette énorme cavité, que tu passes en voiture sous de la roche qui semble vouloir se coucher sur ton capot, mais encore ?
Abordons l'histoire... la très vieille histoire... Pour nous guider, quelques panneaux ont été placés sur la passerelle qui pénètre dans la grotte en longeant la rivière Arize.
LA GROTTE DU MAS-D'AZIL
Un peu d'Histoire...
Le parcours dans la grotte est un véritable voyage dans le temps, reprenant les dates des inventions qui ont participéà l'évolution humaine et à la construction du monde tel qu'il est aujourd'hui.
C'est ici que des archéologues ont découvert que le premier homme moderne européen avait habité les lieux, il y a 35 000 ans et quelques heures.
C'est la construction de cette route traversant la grotte du Nord au Sud qui est à l'origine des découvertes archéologiques. C'est en effet en ces lieux qu'ont été découvertes les traces du premier homme moderne européen. La grotte est ainsi classée monument historique en 1941.
Jusqu'en 2012, le livre de l'histoire de la grotte du Mas-d'Azil s'ouvrait sur les magdaléniens, lecture ponctuée par la découverte d'un crâne féminin que l'on appela Magda, seul vestige humain découvert sur le site.
Alors, attention : ne pas confondre magdaléniens avec Magdalena, et encore moins avec Maria Magdalena, le tube interplanétaire chanté par Sandra en 1985.
Cette chanson était un hommage à Marlène Dietrich (dont le vrai nom était Marie Magdalene Dietrich), et non un clin d'oeil à l'une des premières population humaine à avoir occupé la grotte du Mas-d'Azil. Attention, hein ! Je sais que pour beaucoup, l'histoire musicale -et même l'Histoire tout court- commence dans les années 1980, mais il ne faut pas pousser non plus !!!
BREF !
Par la suite, dans les différentes salles et galeries de la grotte, les archéologues ont découvert quantités de sculptures célèbres dont "le faon aux oiseaux" (17 000à12 000 ans avant nos jours, mis à jour par l'archéologue Saint-Just Péquart), le bouquetin, la tête de cheval, le phallus en ivoire, un crane de jeune fille (14 000 ans), un bouton gravé d'un aurochs femelle ainsi que de son veau sur l'autre face,...
Notons également la présence de bon nombre de peintures rupestres, de harpons silex taillés et de galets peints, témoins de cette première occupation par l’homme de cette vallée.
Mais suite à des travaux d'aménagement réalisés en vue mieux accueillir le public, une découverte historique va relancer tout l'intéret pour le lieu.
"Les magdaléniens n'étaient pas les premiers humains à avoir fréquenté le Mas d'Azil ; ils ont été précédés par les aurignaciens 20 000 ans plus tôt. C'étaient des cro magnons ce qui relègue Magda au statut de « proche parente » par rapport à nous. Qui plus est, ils s'étaient installés dans la grotte, ce qui bouleverse la théorie selon laquelle les aurignaciens ne faisaient que passer dans les grottes profondes. Au Mas-d'Azil ils ont laissé des traces de repas (os broyés et noircis), d'outillage (silex) et même des morceaux de parure en ambre. Le tout est en inclusion dans des sédiments. Pendant ces 20 000 ans qui séparent les aurignaciens des magdaléniens l'eau de l'Arize, alimentée par les glaciers, est montée dans la grotte rendant toute occupation impossible. Des sédiments s'étaient accumulés bouchant l'écoulement de l'eau de la rivière. Puis l'eau était redescendue et la rivière avait repris son travail de sape en ligne droite dans le calcaire du Plantaurel. C'est cette configuration géologique exceptionnelle qui a permis de capturer l'empreinte du passé. (...)" LA DÉPÊCHE DU MIDI
Pour remonter encore plus le temps, il faut savoir aussi qu'avant d'abriter des hommes, ce gigantesque dédale de salles obscures et de galeries profondes que forme la grotte du Mas-d'Azil a servi de refuge aux mammouths et rhinocéros laineux, ainsi qu'aux ours des cavernes.
Après 421 mètres de marche semi-nocturne, nous arrivons à l'entrée nord de la grotte.
L'Arize quitte les lieux par une belle cascade ; le tout sous les regards dubitatifs de Grégo et de Maître Arnaud, comme scotchés par la beauté du lieu.
Il ne nous reste plus qu'à faire demi-tour pour rejoindre la voiture et à rentrer tranquillement sur Orthez afin de terminer ce week-end spécial 40 ans de Grégo.
L'ARRIVEE À MOUSTIERS-SAINTE-MARIE (04)
Allez tiens, pour changer un peu, nous allons quitter le sud-ouest avec son océan, ses plages, sa culture, ses traditions et tout ça et tout ça et tout ça... pour nous rendre dans le sud-est. PAF !
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
L'autre jour, c'était il y a un an, le pote Nicouane dit à Maître Arnaud et à moi-même :"Ah, dites don', y'a ma mère qui a un gite dans le petit village de Moustiers-Sainte-Marie, ça vous dirait d'aller y passer une semaine tranquille ?"
Sans trop avoir consulté nos agendas et la distance qui nous séparait de Bayonne à Moustiers, nous répondions tout de go "Banco !".
Et voici que quelques semaines plus tard, nous ,nous donnions rendez-vous à Orthez pour prendre la direction du sud-est et de la Provence.
T'as vu : avec nos lunettes de soleil, on dirait les Blues Brothers... sauf que l'on est trois, que l'on ne sait pas chanter, que nous ne portons pas de costard, ni de chapeau. Conclusion après analyse de la photo : on ne ressemble absolument pas aux Blues Brothers.
711 kilomètres séparent Orthez de Moustiers-Sainte-Marie en empruntant les autoroutes A64, A61, A9 et A51. Un arrêt est prévu pour acheter du vin du côté de Nîmes, puis un autre pour se fournir en cubis de rosé et de blanc dans une cave à Manosque. Autant te dire que, déjà, avec ces deux arrêts prévus par Maître Arnaud et Nicouane, je me demande bien ce que l'on va manger dans la semaine si nous achetons que du vin.
Dans la voiture, pas de musique ! C'est comme ça. On discute, on bataille, on échange, et puis, parfois, la radio prend le dessus. Tour à tour branchée sur RTL ou Europe 1, il nous semble n'entendre que de la réclame ! Quatre minutes de publicité toutes les cinq minutes ; ce qui nous lobotomise légèrement le cerveau avec ces putains de slogans de merde récités en boucle comme "Oh patron, on est mal" ou "Bordeaux roséééééé" ou "Les ormes de Cambraaaaas" ou "Si vous cassez votre pare-brise, on vous offre les essuis-glaces, profitez-en !" ou encore "Grâce à mon programme minceur, j'ai perdu mon mari et mes enfants qui en avaient plein le cul de bouffer que des légumes". C'est insupportable. Alors, chacun se fait son petit programme musical perso dans sa tête.
Par exemple,
moi, j'ai penséà ceci :
Comme nous voulons arriver au plus vite, pas le temps de faire des pauses touristiques sur le trajet.
Nous ne visiterons donc pas la cité de l'espace à Toulouse, ni la cité fortifiée de Carcassonne. Quant à se poser à l'ombre des éoliennes de la région minervoises pour faire un p'tit pique-nique, n'y pense même pas !
Aller se baquer dans la Mer Méditerrannée à Valras-Plage ou se promener nu sur les plages du Cap d'Agde, ce n'est pas la peine d'y compter. Humer les parfums de poissons frais sur le port de Sète ? Boire un demi en terrasse d'un bar sur la Place de la Comédie à Montpellier ? Visiter les usines Perrier à Vergèze ? Suivre les traces de Van Gogh en Arles ? Rendre visite à la patrouille de France à Salon-de-Provence ? Compter les écailles des poissons de la fontaine des Quatre Dauphins à Aix-en-Provence ? PAS LE TEMPS !!!
D'ailleurs, nous sommes déjàà Manosque.
Aaaaah Manosque ! Dès que j'entends ce mot, je pense à Jean Giono, au "Hussard sur le toit" que Jean-Paul Rappeneau avait adapté pour le cinéma en 1995.
Roman publié en 1951, jugé inadaptable pour le cinéma.
"Le récit se situe durant la monarchie de juillet vers l'année 1832. Toute la Provence est victime d'une épidémie de Choléra. Angelo Pardi, jeune officier italien, est poursuivi par des malfaiteurs à la solde de l'Autriche. Il traverse des villages dévastés par la maladie et la mort, et se dirige vers la vallée de la Durance. Arrivéà Manosque, Angelo, est accusé d'avoir empoisonné l'eau de la fontaine. Il échappe de justesse à la foule en colère qui souhaite se venger des "empoisonneurs de fontaines". Il se réfugie sur les toits de la ville. Dans l'une de ces maisons, il rencontre une jeune femme, Pauline de Théus. Malgré son état inquiétant la jeune femme l'accueille sans crainte. Angelo va aider pendant plusieurs jours une vieille nonne dans un couvent à soigner les victimes du choléra .La ville est évacuée. Dans les collines où se sont réfugiés les habitants de Manosque, Angelo retrouve Giuseppe, son frère de lait. Ancien hussard, il est devenu cordonnier et est à la tête d'une milice d'ouvriers. Puis Angelo reprend la route. Il souhaite retourner en Italie afin de se battre pour l'indépendance de son pays. Angelo et Pauline se retrouvent peu après et franchissent les barrages de l'armée : Angelo promet à Pauline de la raccompagner chez elle, à Théus, avant de rejoindre l'Italie. Enfermés dans une forteresse , attaqués par des villageois, ils font face aux difficultés. Angelo et Pauline se laissent aller à quelques confidences. C'est ainsi qu'Angelo apprend que Pauline est l'épouse du Marquis de Théus. Les deux jeunes gens rencontrent ensuite un vieux médecin qui partage avec eux ses méditations sur le choléra. Un soir Pauline est atteinte à son tour du choléra. Angelo la soigne toute la nuit et parvient par miracle à la sauver. Ils parviennent tous deux au château de Théus où Angelo reste quelques jours avant de reprendre sa route pour l'Italie."
MATHILDE DELOCEAN
Jean Giono a commencéàécrire "Le hussard sur le toit" après la Seconde Guerre Mondiale alors qu'il est accusé d'avoir collaboré avec les Allemands, principalement pour avoir fait paraître Deux cavaliers de l'orage dans La Gerbe, journal collaborationniste, et un reportage photo dans Signal, sorte de Paris Match national-socialiste et toutefois reconnu pour sa qualité. Emprisonné en septembre 1944, il ne sera libéré qu'en janvier 1945 sans avoir été inculpé. Néanmoins, le Comité national des écrivains, organisme issu de la Résistance, l'inscrit sur sa liste noire, ce qui interdisait de fait toute publication de son œuvre en France. Bien des résistants qui avaient lutté contre le régime de Vichy ne lui avaient pas pardonné cette phrase : "Je préfère être un Allemand vivant qu'un Français mort", considérant cette citation comme une offense à leurs sacrifices...
Maaaaais nous ne sommes pas là pour nous souvenir de Jean Giono et réciter toute son oeuvre. Oh que non, nous, nous sommes arrêtés à Manosque pour acheter ce qui sera LE vin officiel de notre séjour à Moustiers-Sainte-Marie.
Ça n'a pris quelques minutes, pour ne pas dire quelques secondes.
Nous sommes repartis ensuite faire quelques courses d'appoint au supermarché du coin.
Dès les premiers pas effectués dans le magasin, il n'y a plus de doute possible : nous sommes bien en Provence.
Pas le temps de flemmarder non plus en ces lieux de consommation active. Un peu de boisson, de pâtes, de riz, de gâteaux salés, de jus d'orange, des yaourts ah oui, tiens, pourquoi pas, du vinaigre OK, Allez on s'casse ! On va y arriver à Moustiers-Sainte-Marie oui ou merde ?!
Nous reprenons la route une dernière fois pour passer à hauteur d'un rond-point majestueux.
Très haut, très oxydable, très en équilibre. Et ces nuages derrière, ça va avec ? Eh bien aujourd'hui, oui.
Il n'est pas loin de 19h06 lorsque nous attaquons la longue côte nous menant sur le Plateau de Valensole. Une fois là-haut, le ciel s'est mystérieusement dégagé, comme par magie, suivant les éléments naturels météorologiques très changeants par ici.
La savane ? Non, le Plateau de Valensole en fin de journée d'été
Ombre de voiture roulant le long des champs de blé
Du haut de ses 500 mètres d'altitude, le Plateau de Valensole, c'est 800 km2 essentiellement consacréà la culture de la lavande et des céréales. Le grenier de la région, comme le prénomment certains. Un magnifique défilement de couleurs terriennes variées. Du rouge des coquelicots épanouis au bleu de la lavande évanaissante sans oublier les champs de blés, couchant sur notre passage leurs longues tiges vertes surmontés de quelques grains légèrement jaunis. Et les amandiers, et la terre ocre retournées, et cette herbe verte...
Ça y est mes amis : nous entrons de plein pied avec le coeur dans la poésie provençale. Des parfums, des couleurs, du soleil, des rivières et d'autres choses encore.
Oui, la région est belle. Le plateau de Valensole est magnifique. est-ce pour cela alors que nous croisons quelques cars de touristes chinois garés sur le bas côté pour déverser ses dizaines de photographes en herbe se selfiser la tronche au milieu de la lavande et autres fleurs du terroir ?
Oooooooh que non ! Enfin si, mais pas que. Il faut savoir que la Provence, et plus particulièrement, le plateau de Valensole, est un des lieux de visite privilégié des Chinois. C'est en effet ici que fut tournée une des séries les plus regardée en Chine dans les années 2007-2008. Elle a pour titre (délicieux) : "帘幽梦 yī lián yōu mèng" ; ce qui se traduit en français par"Rêves derrière un rideau de cristal". Pour faire court, c’est l’histoire de deux riches familles chinoises, mais surtout de deux sœurs, amoureuse de l’homme parfait, le prince charmant chinois, qui les sauve. Pas plus pas moins.
Tout de suite,
la bande annonce !
Et c'est ainsi que pour des millions de Chinoises/nois, la Provence est devenue LE lieu romantique incontournable pour se marier.
Voilà ! Allez, nous redescendons le plateau côté Est pour apercevoir au loin le village perché de Moustiers-Sainte-Marie, encastré dans les montagnes environnantes.
Ah oui, on ne voit pas très bien. Prenons une autre photo avec un peu plus de recul.
Moustiers, Moustiers : une semaine d'arrêt ! Qu'allons-nous pouvoir faire, voir, visiter ?
Nous ne savons pas trop. Pour le moment, rendez-vous est donné chez la tante et l'oncle de Nicouane qui nous ont invitéà manger chez eux, en bas du village.
Après rapide consultation du menu...
...nous avons droit à d'excellents boudins créoles accompagnés d'un Ti-Punch.
Puis l'aïoli provençale !
Rideau pour aujourd'hui !
LE LENDEMAIN,
MOUSTIERS-SAINTE-MARIE
C'est dimanche. Maître Arnaud nous l'avait bien caché, mais il a prévu de faire un marché différent chaque jour, dans la région. Il a fait quelques repérages internet-ien au préalable et ne voilà-t-il pas qu'aujourd'hui, ce matin, il a décidé de prendre la direction de La Palud-sur-Verdon. Je l'accompagne pendant que Nicouane préfère voir si la vaisselle est bien rangée dans le gîte.
La Palud-sur-Verdon... Ça m'inspire pas vraiment le nom "La Palud" ; ça fait penser au diminutif Palu, utilisé pour parler du paludisme. Mais Maître Arnaud a repéré le trajet et est déjà en train de partir. "Tu vas voir, c'est génial, des trucs, des machins, des Mojitos !!!! Allez, faut y aller là, ça va fermer !!!!"
Nous rejoignons la voiture garée en bas du village car toutes les places sont payantes dans le centre-ville. En cette matinée dominicale de juin, le village est bien calme. Il y règne une certaine fraîcheur grâce aux nombreux petits passages serrés entre deux hauts murs.
Moustiers-Sainte-Marie → La Palud-sur-Verdon, c'est 30 minutes en bagnole pour une distance de 20 bornes sur une route sinueuse longeant une partie du canyon du Verdon. Un itinéraire assez court qui nous fait traverser une infime partie du Parc Naturel régional du Verdon avec, notamment, le lac de Sainte-Croix.
"Le projet visant à noyer la vallée des Salles par la création d’un lac sur le cours du Verdon remonte à Georges Clemenceau, en 1908. Ce n’est qu’en 1968 qu’est décidée sa mise en oeuvre par Électricité De France. Initialement, le lac devait engloutir les villages des Salles sur Verdon, de Bauduen et rendre Sainte-Croix du Verdon inhabitable. Le lac artificiel est finalement créé en 1973, suite à la construction du barrage de Sainte-Croix. Les villages de Sainte-Croix et Bauduen sont finalement sauvés, et Les Salles reconstruit à l’abri des eaux. Le barrage EDF est mis en service en 1974 et retient plusieurs centaines de millions de mètres cube d'eau.
Le troisième plus grand lac de France s’étend sur une superficie de 2200 hectares (10 kilomètres de long et 2 de large). Le barrage, construit à l’entrée des gorges, près de Baudinard, retient 760 millions de mètres cubes d’eau et produit plus de 150 millions de kWh par an. Il alimente ainsi en électricité les villes situées à proximité. Il constitue également un pôle touristique majeur, et offre un espace privilégié pour la baignade, le bateau (électrique uniquement), le pédalo ou le canoë-kayak mais aussi la voile." MOUSTIERS.EU
J'ai beau connaître ce lac et l'avoir vu et revu lorsque j'habitais en Provence, c'est toujours un émerveillement. Cette eau bleu-turquoise ou émeraude avec ces quelques nuages qui se reflètent exigent toujours une pause pour observer les contrastes. Un peu plus loin, là-bas au fond, le Verdon continue sa route vers la Durance pour finir par se déverser dans la Méditerranée.
De notre côté, nous attaquons les lacets de la route des crêtes (face nord) des Gorges du Verdon. Après quelques kilomètres, nous marquons un premier arrêt au belvédère de Mayreste.
Allez, ça suffit. Il ne faut pas trop contempler non plus dès le premier jour. De toute façon, nous avons prévu de parcourir la route des crètes des Gorges dans la semaine, soit en voiture, soit à pied.
Après quelques virages, nous arrivons au village de La Palud-sur-Verdon. Un petit village bien sympathique, traversé en son centre par cette route touristique que nous avons empruntée. Motards, camping-car et autres bagnoles de luxe passent devant le petit... très petit marché de la place centrale. Il y a là le stand d'un vendeur de miel et de lavande, celui d'un fabriquant de pain, quelques fruits et légumes (mais pas trop), un jeune berger spécialiste en fromages de chèvre (très bons !) et un gars qui sourit tout le temps en jouant de l'orgue de barbarie. Cela nous donne donc un marché avec quatre stands. Pas de quoi faire un menu gastronomique, mais c'est sympa quand même.
Et puis, pour l'anecdote, c'est ici que se sont arrêtés Nans et Mout au printemps dernier pour leur émission "Nus et culottés".
On rappelle vite fait le principe de l'émission-documentaire-reportage.
Deux gars partent d'un endroit de France complètement à poil car "rien ne sert de courir, il faut partir à poil". Ils devront voyager d'un point à un autre sans argent, avec pour seul bagage un simple baluchon et leur matériel de prise de vue. L'idée est d'aller d'un point à un autre avec un objectif original. Ce dernier peut être d'aller faire du parapente en Corse, trouver une corde dans le Vercors pour faire l'ascension du Mont Aiguille, faire de la montgolfière en Auvergne, s'endormir face à des aurores boréales en Islande,...
Pour l'épisode dans lequel Nans et Mout passent à La Palaud-sur-Verdon, ils ont décidé de se rendre en Autriche pour dormir dans un igloo en partant du Colorado provençal. Ils font un arrêt de quelques jours dans le centre équestre de Laure... (à 21 minutes du début).
Bon, nous, nous sommes habillés, nous n'avons pas d'autres objectifs pour l'instant que de boire un petit pastis bien frais en terrasse d'un bar. Face au marché, je remarque une bien belle affiche...
Le jeu de mots est amusant et le bar-restaurant est un peu excentré de la route principale et passagère. Nous allons nous poser sur la belle terrasse ombragée.
Je ne sais pas trop pourquoi, mais c'est à ce moment précis que j'ai repenséà ce petit reportage de "Tellement intime"...
Peut être en rapport avec "Joe le snacky" qui fait penser à"Joe le taxi" qui fait penser aux tubes musicaux des années 1980 alors que, de nos jours, dans les années 2010, les chanteuses-teurs "à tubes" utilisent ce putain d'autotune. Tiens, un autre...
Bon, eh oh, c'est pas l'tout, mais c'est l'heure de l'apéro.
Nous quittons"Joe le snacky", qui va pas partout, pour reprendre la route de Moustiers-Sainte-Marie. Une fois arrivé, il faut garer la voiture en bas du village puisque toutes les places sont payantes... oui je l'ai déjà dit, mais je le redis quand même car, à chaque fois, nous devons remonter du très bas vers le très haut de Moustiers.
Mais une fois arrivés au sommet et au gite, la récompense est là avec cette magnifique assiette apéritive typiquement provençale, composée de tapenades noire et verte, d'anchoïade, caviar d'aubergine et pastis central.
Une fois que ça c'est fait,
une sieste devant la téloche s'impose...
Et la question reste en suspend : quand est-ce qu'on visite Moustiers-Sainte-Marie ?
DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE
Comment découvrir la Provence sous influence apéritive ?
C'est la question à laquelle nous tenterons de répondre dans les épisodes à venir.
Tout de suite, un point info avec Jénorme...
Sans plus attendre car l'actualité n'attend pas, c'est important ohlalalalala attention, nous retrouvons Jénorme en direct d'un endroit inconnu pour un flash info express de la plus haute importance, vite !
Merci Jénorme,
on se retrouve bientôt pour plus de précision.
Moustiers-Sainte-Marie, visite (04)
Cela ne faisait pas 24 heures que nous étions arrivés et déjà, il y avait de la sieste dans l'air. Allait-on rester dans le canapéà regarder la téloche pendant une semaine alors qu'il y avait tant de choses à voir à Moustiers-Sainte-Marie et ses alentours. Ooooh que non !
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Ben oui eh oh les mecs !
Faut faire des trucs lààààà !!!!
Allez, il n'est pas loin de... de... Oh, on s'en fout d'l'heure, on est en vacances !!!!!... lorsque nous sortons du salon du gite situé en plein centre de Moustiers-Sainte-Marie. À présent, l'idée est de s'aventurer un peu dans les méandres dédaleux des nombreuses rues et ruelles, tour à tour montantes et descendantes de ce charmant village provençal.
Alors, ouais, Ok, j'aurais pu poster une photo un peu plus représentative du village avec son profil de crèche, ses rochers, sa chaîne, son étoile et ses petites rues... mais attends, c'est pas fini.
UN PEU D'HISTOIRE TOUT D'ABORD
"Les premiers traces humaines dans les environs de Moustiers remontent à plus de 30 000 ans, à l'époque de Cro-Magnon. Puis, à l'âge du Bronze (de 3000 à 1000 ans avant J.C.), le peuplement s'intensifie et les tribus construisent alors des places fortifiées (oppidas). (...)"
Mais c'est vers 435 après J.C. que des moines élèvent ici un monastère. Frappé par la beauté sauvage du site, c'est l'évèque de Riez qui conseilla ce lieu aux moines venus de l'abbaye de Lérins située sur l'île de Saint-Honorat, au large de Cannes. Véritable amphithéâtre naturel, le village domine un vaste bassin irrigué par un cours d'eau favorisant l'agriculture. Une exposition plein Sud à l'abri des vents du Nord. Même si le climat est desséché en été et souvent glacial en hiver, la culture de céréales, de vignes et d'oliviers se développe. Toutes ces activités agricoles développées par les moines attirent d'autres personnes et le village devient alors prospère. Bien plus tard, en 1847, Moustiers ajoute "Sainte-Marie"à son nom.
"Les invasions maures des Xème et XIème siècles renvoient les habitants des alentours dans les grottes, pour se protéger. Mais c’est au cours des XIIè et XIIIè que s’édifient des fortifications et des maisons pendant que des moulins s’installent sur le torrent de l’Adou.
Au cours du XIVème siècle, s’ajoutant à la peste de 1348, le village connaît une véritable hémorragie démographique liée aux querelles de succession du Comté de Provence.
C’est avec le développement, au XVIème siècle, des industries mues par l’énergie hydraulique (tanneries, papeteries, etc.) que le village retrouve son essor. Mais à l’aube du XVIIème siècle, d’importantes intempéries mettent à mal les infrastructures et le village est de nouveau privé d’une grande partie de sa population."
OFFICE DU TOURISME DE MOUSTIERS-SAINTE-MARIE
En déambulant dans les multiples petites ruelles labyrinthiques du village en pente, nous remarquons de suite un nombre incalculable de magasins et d'ateliers de faïence. Bon, dans certains, ça sent l'attrape-touristes à la con bordélisé, mais que veux-tu. Il faut bien que les gens vivent. Et s'il y en a pour acheter, pourquoi se priver ? Hein ? Mais oui, bien sûr.
Toutefois cependant pourtant s'il te plaît et quand bien même, il serait peut être sympathique de savoir pourquoi il y a autant de magasins et d'ateliers de faïence dans ce village.
Selon la tradition et l'histoire mythique, un religieux, venu de Faênza (Italie), aurait appris, en 1668, à un potier de la ville le secret du bel émail blanc laiteux qui devait assurer avec le bleu dit "de Moustiers" la réputation des faïences locales.
Mouais, et le Bleu de Nevers alors ? Bon, allez, nous sommes à Moustiers, parlons de Moustiers. Apparemment, c'est ici qu'est née la faïence un certain jour de 1687 avec une première pièce signée Pierre Clérissy...
La tradition de la poterie s'établit au Moyen-Âge. Les matières premières étaient ici à portée de main avec l'eau, l'argile fine et le bois pour chauffer les fours. Les trois éléments essentiels à la fabrication de la poterie.
"L’art de la céramique a considérablement évoluéà Moustiers depuis le Moyen Âge. On ne fabriquait alors que des objets en terre vernissée, dans les tons naturels de vert et brun. On doit l’essor de cet art à Pierre Clérissy, à qui un moine italien de passage au Monastère de la Communauté de Lérins, confia le secret de l’émail blanc (faïence stannifère) en 1668."
Cette méthode se caractérise par le remplacement d'un vernissage sur les terres cuites par un émail à base d'étain. La famille Clérissy, ainsi que les faïenciers de Moustiers, surent également s'entourer de remarquables décorateurs (Jean Bérain, par exemple) afin de donner le meilleur cachet à cet artisanat.
Ajoute à cela un évènement historique et tu comprends comment Moustiers-Sainte-Marie est devenue la capitale de la faïence.
Hein ? Quel évènement historique ? Ah oui.
Eh bien, au début du XVIIème siècle, Louis XIV ordonne que la vaisselle d’or et d’argent soit fondue pour renflouer le trésor royal. Et c'est ainsi que cette riche vaisselle est remplacée sur les tables fortunées et aristocratiques du pays par de la faïence de Moustiers-Sainte-Marie. Toutefois...
"La mode de la porcelaine et de la faïence anglaise met un terme à deux siècles d’activité ininterrompue. En 1927, Marcel Provence rallume un four du village dans le but de redorer son image de grande cité de la faïence dans le monde entier. On compte aujourd’hui une vingtaine d’ateliers et un musée qui lui sont dédiés, ils perpétuent et renouvellent cet artisanat traditionnel pour le plus grand plaisir des visiteurs."
OFFICE DU TOURISME DE MOUSTIERS-SAINTE-MARIE
14 ateliers et 22 magasins sont dispersés dans le village, au hasard des rues et ruelles. Les décors se sont diversifiés et les fleurs ont succédé aux monochromes.
En parcourant les rues, nous découvrons aussi des maisons à trois étages aux façades de couleurs vives dans des lieux aérés après avoir parcouru quelques ruelles plus sombres, mais où il fait plus frais.
L'autre particularité des villages provençaux, ce sont aussi les nombreuses fontaines qui rythment les silences des ruelles...
Ah oui, à un moment donné, on a bu une petite bière belge puisque dans un bar, il en servait. Mais cela ne nous empêche pas de nous intéresser au patrimoine locale avec cette fontaine plus originale que les autres.
Traditionnellement, à l'occasion de la Nativité de la Vierge, le 8 septembre, un groupe de musiciens de Moustiers réveille les habitants à l'aurore aux sons des pipeaux et des tambourins, tous les jours de la semaine qui précèdent cette fête patronale. Le groupe, appelé'la Diane', ce qui signifie l'aurore, parcourt les rues en jouant toujours la même mélodie : l'air de la Diane. La population, réveillée quasiment de force, leur offre une petite collation dans la bonne humeur. Ces mêmes jours, la cloche de Notre-Dame-de-Beauvoir sonne à toute volée, à quatre heures du matin.
Le matin du 8 septembre, les musiciens accompagnent la procession à Notre-Dame de Beauvoir où une messe est célébrée à quatre heure du matin. Le dernier jour, une procession aux flambeaux emprunte le sentier pavé jusqu'à la chapelle -que l'on atteint après avoir gravi 284 marches- pour une messe. Un dernier bal sur la place de l'église clôture les festivités.
Cette petite fontaine de quartier, dont il existe trois exemplaires presque identiques dans Moustiers, est depuis toujours le point de rendez-vous du groupe.
Eh bien allons voir cette chapelle de Notre-Dame-de-Jean-Beauvoir... Tu te souviens de Jean Beauvoir ? Hein ? Mais si, allons !
Hein ? Hein ? Hein ? Ah, ah, ah ! Mais oui, bien sûr ! La crête, Cobra, le feu, l'essence, Stallone qui bouffe une allumette, les lunettes de soleil, la vieille bagnole, Brigitte Nielsen les cheveux frisés,... Génial ! Bon, allez, on y va !
Avant d'atteindre le chemin de croix, pusi la chapelle, il nous faut encore traverser une partie du village.
Au détour d'une rue, d'une place, nous croisons moult choses, comme, par exemple, des p'tites mimines, disposées ici et là, de façon inattendue et aléatoire.
C'te classe ! Incroyables félins qui tentent de se trouver des petits coins tranquilles à l'ombre, au frais, où poser leurs corps sveltes à des endroits aléatoires, pas si loin de l'humain passager afin de mieux l'observer sans que lui ne le voit.
J'ai pas tout compris à ce que je viens de dire, mais retrouvons-nous après cette pause vidéo, spéciale p'tites mimines !
Toutefois cependant pourtant encore que même et des fois si bien parce que alors, nous n'avons pas fait que chercher des chats dans les rues de Moustiers, comme d'autres de nos jours recherchent une autre race de personnages nommée Pokemon dans un jeu de "réalité augmentée". Oh que non, on a vu d'autres choses, bien étranges, dans une réalité bien réelle...
Une bibliothèque pour tous Una cabane dans les murs
Des fans de pétanque partout !
Une petite terrasse secrète et ombragée où il fait bon se questionner sur la vie, le monde, tout ça...
Une mini statue de chien derrière une vitre Une statue de Vierge sous grillage
Une porte éclairée par une lampe sans ampoule L'homme aux pigeons Des cartes spéciales siensiens
Une fois que nous avons vu tout cela, il nous reste encore un peu de force pour aller plus loin, et même"aller plus haut", comme le chantait si mal Tina Arena en 1997. Et ça, c'est pas du Jean De Beauvoir. J'ai jamais compris ce qu'elle disait en fin de refrain :
"Pour aller plus haut, aller plus haut
Ou l'on oublie ses souvenirs
Aller plus haut, aller plus haut"
C'est la bouchée de l'avenir"
Mais qu'est-ce que ça veut dire ? La bouchée de l'avenir ? C'est un code ? Mais que veut-elle ?
BREF : nous sommes à présent au pied de la grande montée vers la chapelle de Notre-Dame-de-Jean-Beauvoir. Mais oui, Jean Beauvoir, tu te souviens ? Hein ? Quoi ? Ah oui, merde, on en a déjà parlé.
Tout d'abord, et dans un premier temps, il est très important de jauger la distance qui sépare l'endroit où nous nous trouvons de l'endroit qu'il nous faut rejoindre.
Un petit point sur le parcours avec nos consultants :
"C'est une montée technique avec quelques accoups qui peuvent être fatals même pour les grands grimpeurs, notamment au passage du virage du Christ qui s'essuie le visage. Il va pas falloir lâcher prise, il va falloir s'accrocher surtout que ça monte très rapidement avec un premier passage de trois mètres à plus de 20%. Cela permettra de jauger l'état de forme des principaux prétendants au titre. Et puis, c'est important, rappelons-le, la montée du calvaire de Notre-Dame-de-Beauvoir se trouve en plein soleil, donc il va falloir penser à bien s'hydrater, à bien lever les jambes pour passer chacune des 262 marches qui conduisent jusqu'au sommet."
Merci pour cette analyse et, tout de suite, retour au direct avec les trois prétendants au titre.
Toutefois, un doute subsiste sur le nombre de marches à gravir. Pour les Éditions Atlas, il y en aurait 284 alors que l'office du tourisme en dénombre 262, mais il y en aurait eu 365 autrefois, comme le nombre de jours dans l'année.
Devant une telle mascarade incertaine de chiffres, nous n'avons pas fait quatre mètres que, déjà, Maître Arnaud fait une pause pour regarder au-dessus d'un mur jouxtant le chemin de pèlerinage.
Par dessus ce mur, que voit-on ?
Eh bien ceci :
Une incroyable terrasse lounge avec des meubles en bois.
Il s'agit de la terrasse de l'hôtel-restaurant La Bouscatière.
Nous avons également une très belle vue sur le clocher lombard de l'église paroissiale Notre-Dame-de-l'Assomption, surgissant du feuillage vert des arbres environnant.
"Cette tour carrée en tuf s’élève sur vingt-deux mètres de hauteur répartis en quatre étages aux ouvertures jumelées. Datée du XIIe siècle, il faisait partie des trois clochers mouvants recensés en Europe." MOUSTIERS.EU
D'accord, OK, mais cela ne doit pas nous empêcher de continuer notre ascension.
Un panneau nous rappelle que...
Alors, soyons bien d'accord : ce sont les WC qui sont classés monument historique, et non le sanctuaire. Ce sont des WC de belle facture qui furent inaugurés par André Malraux au début de l'année 1965 ; et Dieu sait si on connaissait son goût pour les belles choses et surtout pour les toilettes, à cette période de sa vie où il avait une petite addiction à l'alcool. Mais quoi qu'on en dise, ces toilettes ne valent pas celles du terrain de rugby de Bedous...
Non, bon, bien sûr, je déconne : c'est bel et bien le sanctuaire de Notre-Dame-de-Beauvoir qui est classé au patrimoine des Monuments Historiques, et ce depuis 1921. Nous passons ensuite un petit porche en pierres apparentes duquel nous avons encore une très belle vue sur la chapelle qui est toujours aussi haute perchée, ainsi que sur le chemin de croix situé juste en face de nous.
À présent, nous attaquons dans le dur avec la montée des escaliers, eux aussi en pierres apparentes. Nous prenons de l'altitude pour, peu à peu, dominer Moustiers-Sainte-Marie.
Nous passons devant chacune des quatorze stations du Chemin de Croix, posées ici en 1860 et ornées bien plus tard par les carreaux de faïence réalisés par Simone Garnier... Oui, oui, je te vois venir, mais non : il ne s'agit pas de la Simone Garnier qui animait Intervilles avec Guy Lux et Léon Zitrone, puis Tournez manège avec Evelyne Leclerc et Fabienne Egal. Mais elle n'a pas fait que ça.
La preuve :
Saches également que Guy Lux est à l'origine de l'expression populaire"En voiture Simone". Si, si, si. C'est important de le dire.
"Dans l’émission Intervilles au début des années 1960, celui-ci s’adressait parfois de cette manière à Simone Garnier, autre présentatrice de l’émission, afin de lancer certaines épreuves. Mais Guy Lux faisait également référence à l’une des premières femmes pilotes de rallye de l’histoire, Simone Louise de Pinet de Borde des Forest. En 1929, alors âgée de 19 ans, cette jeune femme avait été l’une des premières Françaises à passer son permis de conduire. Et elle s’était même mise à participer à des courses automobiles dans la foulée. Pilotant jusqu’en 1957, «Simone» avait acquis une certaine notoriété, notamment car elle n’avait jamais eu d’accident. Elle aurait suscité l’admiration du grand pilote automobile argentin Juan Manuel Fangio." DIRECTMATIN
De toute façon, on s'en fout parce que ce n'est pas cette Simone Garnier là qui a conçu les plaques de faïence que nous croisons sur le chemin de croix de Moustiers.
Toujours est-il que c'est à ce moment et à cet endroit précis que nous passons en-dessous d'une des plus grandes curiosités du village de Moustiers-Sainte-Marie. Et cette curiosité est : l'Etoile de Moustiers.
Ah, attends, on ne la voit pas très bien...
Aaaaaah, attends : un p'tit coup d'zoom encore...
Alors : qu'est-ce que c'est que ça ? Pourquoi une étoile et pas une croix ? Pourquoi une chaîne ? Et pourquoi ici ? Explications.
LA CHAÎNE ET L'ETOILE DE MOUSTIERS-SAINTE-MARIE
Longue chaîne dorée de 135 mètres de long pour un poids de 150 kg, volée à l'époque des guerres de Religion, elle est suspendue en travers de la gorge comme pour renforcer l'apparence surprenante de l'endroit. D'après le poème de Mistral, le chevalier de Blacas d'Aups, membre de la maison souveraine des Baux, fait prisonnier par les Sarrasins en Terre Sainte lors des croisades au XIIIème siècle, aurait fait le voeu à Notre-Dame-d'entre-roches de cette installation, s'il était libéré.
'À tes pieds Vierge Marie, je suspendrai ma chaîne, si jamais je retourne à Moustiers, dans ma patrie.'
L'étoile que nous voyons briller à présent dans le ciel bleu fut montée le 18 août 1957 remplaçante une précédente, tombée par usure quelques mois plus tôt. Réalisée en maillechort par Aimé Bourjac, dernier forgeron du village, elle mesure 1,25 m de diamètre et pèse 18 kg. C'est la onzième qui surplombe la corniche. En 1995, elle fut dorée à l'or fin.
Cependant, il n'existe aucun document historique validant officiellement l'histoire de cette étoile.
Continuons notre ascension avec un panorama
qui nous apparaît sur les toits du village.
Quelques minutes plus tard, nous arrivons devant la porte de la chapelle de Notre-Dame-de-Jean-Beauvoir. Mais oui, Jean Beauvoir, tu te souviens ? Hein ? Quoi ? Je suis lourd ? D'accord. Une fois passé l'entrée, j'entre dans la fraîcheur du petit monument religieux...
Comme pour le nombre de marches permettant de rejoindre l'édifice religieux, il semble qu'il y aurait aussi un problème de datation quant à la construction de la chapelle.
La légende voudrait que Notre-Dame-de-Beauvoir ait été commandée par l'empereur Charlemagne au IXème siècle et qu'elle s'appelait alors Notre-Dame-d'Entreroc ; un nom décrivant parfaitement sa situation géologique puisque posée dans une gorge encastrée par deux falaises, portant le nom de gorge de Notre-Dame.
Mais les autorités touristiques locales s'accordent d'avantage à dire que la chapelle fut construite au XIIème siècle sur les vestiges d'un temple marial édifié au Vème siècle.
Autre fait liéà la chapelle, ce que nous rapporte l'office du tourisme sur les coutumes religieuses du XVIIIème siècle :
"Comme quelques autres chapelles de l’arc alpin, le sanctuaire de Notre Dame de Beauvoir est connu pour ses "suscitations". Au XVIIe siècle, des enfants mort-nés y reprenaient vie, le temps de leur baptême, gagnant ainsi le ciel." OFFICE DU TOURISME
Bon ben, tout ça, c'est bien. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
"Aaaah, mais attendez !", nous hurle Nicouane qui connaît parfaitement les lieux. "C'est pas fini ! On va faire la boucle de Moustiers maintenant !"
"Putain, c'est long ?", demande Maître Arnaud.
"Mais non...", répond Nicouane du tac-au-tac en s'élançant de suite sur un chemin qui monte au-dessus de la chapelle.
Nous passons au-dessus du village...
...pour atteindre la grotte Sainte-Madeleine.
Étrange composition ! Posé sur une belle chape, un loup en plâtre regarde une croix en bois entourée de fleurs artificielles que regarde également une autre statue en plâtre, celle d'une femme ressemblant à une Tyrolienne avec ses longues nattes châtains. En avant, un autel en pierres sur lequel sont apposés des branchages secs à côté desquels se trouve la photo bleuie d'un homme, sorte de sosie mélangé de l'abbé Pierre de profil avec Orson Welles sur la fin de sa vie.
Après quelques recherches rapides, il faut dire que, comme pour l'étoile, comme pour le nombre de marches reliant Moustiers à Notre-Dame-de-Beauvoir : rien n'est sûr quant à l'origine de cette grotte. Certains l'appellent chapelle pendant que d'autres la surnomment "grotte du loup".
C'est incroyable ça ! Y'en a pas un qui d'accord sur les trucs dans ce pays !!!!
Impossible d'en savoir plus. La légende restera légende et le mystère demeurera pour des siècles et des siècles amen.
Nous passons à présent devant les gorges du Riou, autrefois temple du canyoning. Force est de constater qu'aujourd'hui, ce n'est pas très facile de se lancer dans cet endroit pour se livrer à cette activité sportive... vu que le Riou est complètement asséché.
Nous évoluons à présent sur un petit chemin plat qui laisse paraître de temps à autre un panorama changeant sur Moustiers-Sainte-Marie.
Ah oui, c'est beau. Nous avons l'impression de tout dominer, mais il y a quand même beaucoup de genets sur ce chemin...
Et Maître Arnaud commence à en avoir marre de tous ces beaux paysages car il voit l'heure de l'apéro approcher à grands pas alors que nous sommes encore loin du gîte...
Heureusement, après quelques montées et descentes en pleine nature avant de remonter sur le village en traversant mini-places et ruelles, nous arrivons à destination en temps et en heure !
C'est ainsi que se termine notre première randonnée à la découverte de Moustiers-Sainte-Marie et sa région.
DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE
Vu que nous avons bien avancé sur ce qu'il y avait à voir à Moustiers, la prochaine fois, nous irons un peu plus loin afin de découvrir de nouveaux apéritifs... de nouveaux paysages.
à la recherche du Lac du Montagnon (64)
Cela faisait des années et des années, voire des siècles et des siècles amen, que l'on me parlait du lac du Montagnon.
"Il est extraordinaire : il a la forme d'un coeur."
Aaaaaah...
"Mais il y a plus de 1000 mètres de dénivelé pour l'atteindre".
Oooooooh...
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Ehla que ça me gonfle tout ça, là, les burkinis, les Donald Trump, les attentats, les canicules, les inondations. Et puis les J.O. ! Ohlalala, les J.O. avec ces présentateurs-télé français qui te disent toutes les deux minutes qu'"aujourd'hui encore il y a un super programme avec du golf, du saut d'obstacles, de la planche à voile, les 10 000 km du marathon, les 300 tours de piste de Keirin sans selle, le lancé de pélicans sur plateau, le triple saut avec arrivée faciale, l'haltérophilie pour manchots, les demi-finales de jokari pour hypocondriaques, du beach-hockey, et les demi-finales de vodka-polo, etc. Alors restez avec nous surtout, on va se régaler ! Plein de chances de médailles pour les Français et tout ça et tout ça !"
Ben sûrement mon con que je vais rester avachi dans le canapéà regarder du saut d'obstacles sur canasson et du kayac en eau calme !
Je vais te fermer la télé, faire mon sac et me barrer très loin de tout ce bordel que ça va pas traîner !
Allez hop :
DIRECTION LE LAC DU MONTAGNON !
Ah, ah, ah !
Même pas je mets la radio dans la voiture pour aller du Pays Basque à Aydius. Même pas envie d'écouter les autres infos, même pas envie d'écouter de musique ! Ah non, simple, tranquille, le bruit du vent dans les fenêtres de la Peugeot qui glisse sur l'asphalte chaud de ce mois d'août qui n'en finit pas d'être changeant au niveau météo, mais on s'en fout car aujourd'hui...
Il fait beau, il fait chaud,
c'est le temps idéal pour partir en rando
dans la vallée d'Ossau !
Bon, en fait, je m'arrête dans la vallée située juste avant et qui est la vallée d'Aspe.
Aaaah, la vallée d'Aspe ! Merveilleuse, sauvage, belle, variée avec ses petits lacs d'altitude, ses villages accueillants, ses montagnes, ses forêts,... Oui, c'est ça qu'il faut !
Quelques courses à Navarrenx
où trône toujours ce rond-point brillant de mille feux...
Et j'entre dans la vallée d'Aspe par Oloron-Sainte-Marie.
Depuis peu, un train régional refait le trajet allant d'Oloron à la petite gare de Bedous. Pour ma part, je continue en voiture.
À Bedous, je tourne !!! Brève traversée du village pour emprunter une petite route se faufilant entre falaises et rivière en direction d'Aydius.
Sur la gauche,
la Roche-qui-pleure au loin...
Pourquoi un tel nom ? Quelle légende ?
Quelle histoire ? Quel mythe ?
C'est un phénomène naturel avec une eau qui coule des montagnes pour ressortir par les différentes cavités de cette roche morcellée.
Mais tu peux également lire cette très belle histoire racontée par Mary sur son blog "Sans Importance" : LA LEGENDE DE BEDOUS.
Après quelques kilomètres, je vois poindre le profil du village d'Aydius, tranquillement accroché au flanc de sa montagne.
Mais oui, c'est beau ! Mais bien sûr que c'est mignon ! Mais affirmatif, c'est un endroit comme celui qu'il faut : un endroit éloigné au calme.
Mais, juste avant d'avoir cette belle vue sur le village, il aurait fallu que je tourne à gauche pour suivre la direction "Les Salars".
C'est pas grave : de toute façon, si tu continues jusqu'à Aydius même, tu tombes dans un cul-de-sac où tu es obligé de faire demi-tour. À moins que tu n'es envie de boire un coup au bar-restaurant des Cols ou d'aller visiter les mystérieux bains de Chichite...
Mais non, bien sûr que non !
Aujourd'hui, on ne veut pas de la randonnée de 300 mètres de long ! On ne veut pas s'enfermer dans les bois à côté de murs en ruines !
Non, on veut de l'espace, on veut de la montée, on veut de la souffrance, on veut de l'espace, on veut être en contact avec la nature !
Je continue la route en direction des Salars. C'est long... C'est long... Environ six kilomètres de petite route qui s'en va se perdre au fin fond du bout du cirque naturel qui entoure Aydius. La route se transforme en piste avec de l'herbe tendre en son milieu. Fini l'asphalte, place à la terre et à la pierre. Ces dernières ne dérangent pas l'évolution motorisée.
Après avoir un panneau qui pourrait laisser supposer que toute circulation est interdite, après avoir passé un pont, puis un virage à droite surmontant un autre pont, je monte et je m'arrête à un embranchement.
Si je continue tout droit, je m'en vais sur sur les granges de Pée-Nouqué et ce n'est absolument le bon chemin.
Si je m'arrête ici, il y a un petit sentier sur la gauche avec un panneau sur lequel est écrit en lettres rouges : "Lac du Montagnon, 3 h".
OK, bien, banco.
Jusqu'ici, tout va bien. Pas de problème pour trouver.
Je me gare. Je coupe le contact de la voiture. Je mets une vitesse de sécurité. Je sors de la voiture. Je range le rétro. Je... Ouais ben c'est bon, on ne va pas tout détailler non plus. J'enfourche le sac à dos, rempli de cartes IGN, d'eau, de bières, de rosé, de chips, de barres de céréales, de compotes, de jambon, de pâté. Important le pâté, surtout quand on a oublié de prendre du pain.
Je quitte la voiture pour m'aventurer sur le petit sentier dont l'ouverture est marqué par un cairn.
CAIRN (nom masculin, anglais cairn, du gaél. carn, tas de pierres)
Un cairn, ou montjoie, est un amas artificiel de pierres placéà dessein pour marquer un lieu particulier. On les trouve la plupart du temps sur les reliefs, les tourbières ou au sommet des montagnes. Ce terme est souvent utilisé en référence à l'Écosse, mais peut aussi être utilisé dans d’autres lieux.
Après avoir traversé le petit ruisseau de l'Arigalos, je pénètre très rapidement dans un sous-bois... Mais pas n'importe quel sous-bois... Un sois-bois grimpant ! Dur, sans pause, raide, tortueux ! Mais il fait frais et ça sent l'humus.
Une petit demie heure plus tard, je sors du sous-bois abrupt pour me retrouver dans une petite clairière cernée par les montagnes, tel un vallon couvert de bruyères. Ici se mêlent ereicas pourpres, myrtilles et mouches avec un premier panorama sur les sommets pyrénéens se trouvant dans mon dos. Je distingue ainsi la pointe évidente du Pic Mailh Massibé (1973 m) juste sous le seul nuage blanc dans le ciel bleu.
La montée est continue, mais plus facile que celle du sous-bois. Le soleil accompagne mes pas. Tout est tranquille. Il y a beaucoup de mouches quand même. C'est dans ces moments que je me dis :"Si un jour, les mouches du monde entier se réunissent toutes pour envahir une ville, ce sera la nuit totale sur celle-ci."
Une petite demi-heure plus tard, j'arrive à hauteur d'un enclos à côté duquel sont posés quelques chevaux.
Juste derrière eux, un peu plus haut, j'aperçois le toit de la cabane de Cure-Det-Cam.
Après une petite montée, j'atteins la cabane à côté de laquelle se trouve une fontaine d'eau potable et bien fraîche à laquelle les chevaux aiment venir se désaltérer.
Ces chevaux sont en liberté dans les montagnes et naviguent d'un endroit à un autre suivant les caprices de la météo (vent, pluie, soleil). On peut les repérer accoustiquement grâce aux cloches émettant un son aigu lorsqu'ils se déplacent ou qu'ils secouent la tête pour faire fuir les centaines de mouches (encore !) qui viennent se poser sur leurs museaux. "Elles vouzounent !", comme disaient mon oncle Paul, morvandiau pure souche, qui nous a quitté il y a quelques mois.
Et ce n'est pas parce que nous sommes dans la vallée d'Aspe, dans le coeur du Béarn, que l'on ne peut pas se remémorer quelques mots et expressions de ce patois bourguignon. Il faut toutefois distinguer plusieurs morvandiaux : le Morvandiau du Nord-Ouest, le Morvandiau central, le Sédelocien et le Morvandiau de la montagne. L'oncle Paul était un Morvandiau de la montagne, c'est à dire du côté de Château-Chinon, et plus précisément de Saint-Gy.
QUELQUES MOTS DE MORVANDIAU DE LA MONTAGNE
Aujourd'hui : auzdé / Maintenant : aicht'hure / Le ventre : Lai bouêle / Vin : Vègne / Pomme de terre : Treuffe / Manger : meuser / Imbécile : arnais / Bon à rien : berlaisou / Fouiner : rabeuter / Fou : breudin / Mouton : Oueille / Une saleté : un chni / Bouger des choses : ar'veuiller / Canard : boureux / Sale : tartouillot / Maison : mayon / Tousser : quéneusser / Femme : fône / Cochon : couessot / Dormir : dreumi / Laid, laide : peut, peutte / Souffler : bouffeuiller / Tomber en roulant : bourdouler / Un petit garçon : un mouniou / Stupide : gourdiflot / Une cuisse : oune queuche / Sauter : jompiller / Un grain de beauté : une piole / Se cacher : se canfouiner / Déchirer : Dévouëré /
Courir la queue en l'air par temps d'orage (vaches) : dâler / Se laisser vivre ; être vêleuche / Laisser échapper du jus ou un liquide , par une pression : gidrer / Barboter dans l'eau : garouiller / Saler un plat exagérément : meurer / Mastiquer avec bruit : niaguer / Quelqu'un qui s'habille mal : un pangniât, un déguenillé / Se dit d'un endroit très caillouteux : être " en piarres pourtu " / Bouder , rester dans son coin : faire son polât , être polâteux / Devenir dur : racornir / Murmurer : révouiner / J'ai soif : a soué
Avec l'aide duDICTIONNAIRE DU MORVANDIAU
C'est marrant : en retrouvant ces mots que j'ai connus dès ma naissance, j'avais vraiment l'impression que certains étaient "français" ; c'est à dire qu'ils faisaient parti de la langue nationale usuelle. Mais en fait, non : c'est du patois.
Et maintenant,
une petite histoire drôle en patois morvandiau !
BREF,
REVENONS A NOS OUEILLES !
Les cabanes de Cure-Det-Cam, vallée d'Aspe, Pyrénées-Atlantiques, région Aquitaine.
Je fais un peu le tour du propriétaire. Personne n'occupe les deux cabanes présentes en ces lieux reculés.
Je reprends ma marche.
Sur les précieux conseils des sites de Mariano et de RandonnéesPyrénéesque j'ai consultés avant de venir ici (il n'y a pas de réseaux à la cabane de Cure-Det-Cam), je poursuis mon évolution en prenant une petite sente située derrière la cabane. Surtout par le chemin à gauche de la cabane qui semble plus apparent, mais qui s'en va se perdre vers le Col d'Arrioutort qui n'est pas du tout la route du lac du Montagnon.
Eula, ça monte d'un coup ! Seconde pente très raide sur cette randonnée de 8,4 km.
Le sentier se faufile entre rochers enfouis dans la terre et ancienne bruyère desséchée.
Est-ce la chaleur ou l'effort qui m'apportent quelques visions étranges...
Tiens, là, vois-tu, par exemple, sur le chemin, j'ai l'impression d'apercevoir un gros lézard en travers.
Après quelques mètres de pente raide avec quelques hallus pas dégueux, un petit regard en arrière pour prendre l'air me permet d'apercevoir le fond du vallon d'Aydius dominé par le Pic Mailh Massibé alors que les chevaux de la Cabane Cur-Det-Cam poursuivent leur bonhomme de vie montagnarde.
Devant moi, apparaît un autre petit vallon très prononcé, en cuvette. Il est dominé par Lousquette de Barca (1870 m) à ma droite et le Pic Lasnères (2000m) sur ma gauche. En son centre, encore des chevaux sauvages qui ont pris position sur le seul terrain où il n'y a pas d'herbe à paître. C'est le vallon de Lanabé.
Un peu plus haut, toujours en face, une crête apparaît :
c'est le prochain objectif :
le col de la Taillandière.
Le chemin qui mène au col passe par la gauche en longeant cette sorte de cratère naturel.
Un petit quart d'heure, 1,5 km et 250 m de dénivelé en plus depuis la cabane, j'arrive au Col de la Taillandière (1836 m) ; soit 1h30 après avoir quitté la voiture.
Le col est facilement repérable car :
1) Soudainement, une barrière et des barbelés "font barrage" pour séparer les deux vallées et faire en sorte que les troupeaux (chevaux, vaches, brebis) ne se mélangent pas.
2) Il marque la frontière entre la vallée d'Aspe au nord...
...et la vallée d'Ossau au sud.
Hein ? Quoi ? Comment ? Il y a des nuages sur les sommets de la Vallée d'Ossau ? Oui, mais on s'en fout : la météo a dit qu'il ferait beau toute la journée avec gros ciel bleu, soleil à gogo !!!
Maintenant, le plus difficile, c'est de repérer le chemin, ou plutôt la sente, qui va me mener jusqu'au lac car, là, normalement, j'ai face à moi la dernière ascension du jour avant d'atteindre le fameux lac du Montagnon.
JEU :
Dans cette photo, retrouve où se cache le chemin à suivre
pour atteindre le lac du Montagnon...
...et gagne un magnifique bandeau-mulet
pour avoir la classe en toute circonstance.
Alors ? Alors ? Tu as trouvé le chemin à suivre ? Non ? Eh oh, y'a quand même un magnifique bandeau-mulet à gagner. Allez, on cherche un peu... Bon, si tu trouves, "Le voyage de Jénorme" t'offre deux bandeaux-mulet !!!! Ah, ah, ah : alors hein ?
Bon...
Je te laisse chercher un peu,
et en attendant tes réponses,
regardons ces gens qui dansent
devant des gars qui mixent.
Alors ? T'as trouvé par où il fallait passer ? Hein ? Non ! Ooooooh, c'est dommage, tu passes à côté d'un super cadeau ! Tant pis.
Ben ouais eh oh merde, c'était facile ! Il suffit juste de marcher dans la caillasse après avoir suivi des pierres aléatoires qui semblent t'amener carrément à l'opposé de là où tu veux aller.
Allez, c'est pas l'tout :
il faut se lancer !
Je tente de suivre quelques cairns éparses déposés de ci de là, mais c'est très difficile de les cerner car la sente en elle-même est un gros tas de pierres.
Pendant qu'à ma droite, les nuages épousent les cimes des montagnes d'Ossau.
La pointe du Pic du Ger (2613 m)
sortant des nuages.
Mais ils ont dit qu'il ferait beau, soleil à gogo, ciel bleu azur tout la journée pas de problème !!!
Toutefois cependant pourtant et quand bien même, ça s'couvre aussi sur les cimes de la vallée d'Aspe !
Derrière moi, le Pic Lasnères et le sommet Lanabe (1956 m) perdent de l'altitude à vue d'oeil...
Y'a quand même quelques nuages un peu partout, mais BREF : après 800 mètres de marche depuis le Col de la Taillandière par un dénivelé soudain de 185 mètres, j'arrive à cette petite brèche lumineuse qui semble annoncer la proche apparition du Lac du Montagnon.
Ah ben merde ! En même temps, il fallait bien s'attendre à ne pas être seul une fois en haut. Un lac en forme de coeur, c'est tellement rare de nos jours. Est-ce que Coluche aurait cautionné cela ? Aurait-il organisé une grande randonnée avec des sans-abris et des gens démunis en leur disant :
"Si vous voulez bouffer,
va falloir avant vous taper
1000 mètres de dénivelé !"
Non, il ne l'aurait pas dit. Certes, le slogan est composé de rimes, mais la poésie, ça ne fait pas tout non plus.
Tout ça pour dire que je ne suis plus très loin de l'objectif : le Lac du Montagnon.
Encore faut-il trouver le bon lac...
Lac du Montagnon et Pic Lasnères ? Lac du Montagnon et nuages d'Aspe ?
Lacs du Montagnon et Montagnon d'Iseye (2173 m)
Lac du Montagnon d'herbes aquatiques Lac du Montagnon et Massif de Sesques
Le panorama est magnifique lorsque tu t'aventures un peu vers l'Ouest. La vue donne sur le Col du Montagnot (et pas Montagnon) et le Pic Montaut (2016m).
Quelques chevaux posent pour la photo en restant immobile sur une petite butte herbeuse alors que derrière eux, la Massif de Sesques impose sa prestance rocheuse.
Par contre, un nuage s'est déposé pile poil sur le sommet du Pic du Midi d'Ossau que l'on peut ne pas voir sur la droite de la photo ci-bas.
Parfait ! Bon, maintenant que nous savons où ne se trouve pas le Lac du Montagnon, est-ce que l'on peut se rendre à l'endroit où il se situe ?
Oui, ok, alors on y va ! La tension est à son maximum. Les jambes tremblent. Je devine le lac au-dessus d'une petite butte. Il se love dans un petit creux.
Ça y est :
j'y suis !
De là où je suis, je ne distingue pas très bien la forme de coeur dont tous les guides touristiques et de randonnées parlent. Pour cela, il faut prendre encore un peu de hauteur. Mais, en attendant, je m'offre une pause bien mérité sur une mini-colline, dominant l'étendue d'eau claire...
PAUSE
lac du Montagnon
et
Pic du Montagnon d'Iseye
Quelques personnes ont pris place autour du lac.
1) Je vois là deux pêcheurs, bien posés, en position "attente et si on attrape rien, c'est pas grave, on aura quand même passé une bonne journée."
2) Un peu plus loin, une femme fait du taishi au bord du lac en se livrant à une figure de poirier des plus osée.
3) Des djeunes qui écoutent Damien Saez et de la musique électro-tuning un peu fort. Putain, comment ils ont fait pour monter jusqu'ici ? Et comment font-ils pour écouter aussi fort de la musique dans ce lieu vouéà la tranquillité ?
Après quelques gorgées de bière amère, chips et jambon sans pain, je me décide à aller plus haut... ♫ aller plus haaaaauuuuuutttt ♫, histoire de constater si, oui ou non, le lac du Montagnon a bel et bien une forme de coeur parce que d'ici, ce n'est quand même pas évident. Et puis, ces connards de djeunes me cassent les couilles avec leur musique de merde ! Putain, même ici, y'a pas moyen d'être tranquille ! Pourtant, il y a 1000 mètres de dénivelé bordel !!!!!
Je rechausse le sac à dos pour prendre la direction du Pic du Montagnon d'Iseye (2173 m) et du Pic Mardas (2188 m) d'où, apparemment, le panorama est sublime, à la limite de l'emblématique.
Je contourne les abords du bassin sans trop me soucier des nuages montant des vallées...
Il n'y a pas de quoi paniquer : c'est la montagne, le temps est changeant, c'est habituel. C'est un peu comme les entrées maritimes au bord de l'océan. Et puis, de toute façon, Météo France a dit qu'il ferait beau donc il n'y a pas de problème !
Tiens, profitons-en pour nous intéresser aux fleurs environnantes tout en continuant de grimper.
PAUSE FLORE
Sorte de pâquerettes d'altitude Pigamon à feuilles d'ancolie
LE SAVAIS-TU ?
"Les racines de la grande gentiane (Gentiana lutea), macérées et/ou distillées, sont utilisées dans la fabrication de liqueurs ou d'apéritifs, comme la Suze, l’Avèze, la Salers, le Bonal, le Picon, la Fourche du Diable, en France. En Suisse, elle est présente dans l'apéritif Les Diablerets ou dans l'Appenzeller Alpenbitter. On prépare également la genziana, une liqueur de gentiane, dans l'Abruzzo en Italie.
Les racines sont également employées pour la préparation d'eaux-de-vie en France (distillerie Michel à Chapelle-des-Bois), en Suisse (distillerie Bonny du Risoux aux Charbonnières près du Lac de Joux), en Italie (distillerie Boroni), en Allemagne (distillerie Grassl) et en Autriche. L'Antidote, une bière ambrée (châtaigne et gentiane).
Mais la gentiane est également utilisée à de fins thérapeutiques. (...)" WIKIPEDIA
Un petit coup d'oeil à présent derrière moi pour voir quelle apparence revêt le lac du Montagnon...
Attention, loin de moi l'idée que ça sent l'arnaque et que le lac n'a pas du tout la forme d'un coeur. Pour l'instant, je ne suis qu'à mi-parcours de l'objectif panorama. Mais, tout de même, oh... c'est pas un coeur ça...
Y'a même des mauvaises langues qui m'ont dit après avoir vu cette photo que cela ressemblait plus à une... une... Tu vois quoi. Alors, imagine si on prenait en compte cette supposition, qu'est-ce que cela donnerait dans les dépliants touristiques de randonnées en vallée d'Aspe et en vallée d'Ossau.
"Situé entre la vallée d'Aspe et la vallée d'Ossau, le lac du Montagnon est un petit lac de montagnes située à 2003 m d'altitude. Discret et enclavé, il a la particularité d'avoir la forme d'une bite."
OOOOOOOOH, ça va pas non !
Pour le coup, il n'y a plus aucun romantisme, plus aucune poésie. Et il n'est pas sûr que beaucoup de randonneurs seraient prêts à gravir les 1000 mètres de dénivelé pour se retrouver en tête à tête avec un tel paysage.
Je poursuis mon ascension. L'air se fait rare, je respire de plus en plus mal. La tête tourne, des crises de vertige me prennent. On appelle cela le malaise de l'altitude. Cela peut se traduire par des crises de démence aiguës pouvant amener la personne qui en est victime à faire des choses complètement inattendue et folles, comme, par exemple, se jeter nu dans un de ces nombreux terriers de marmotte que je croise en chemin...
Je plaisante, naturellement. L'altitude est tout à fait supportable, mais ces terriers m'intriguent. Je me demande s'ils sont encore habités ou si, lors de la saison estival, les propriétaires s'en vont plus loin et plus haut afin de ne pas être dérangés toutes les cinq minutes par les randonneurs.
Cela fait maintenant vingt minutes que j'ai quitté les abords du lac quand j'arrive au sommet de la crête séparant le pic de Madras du pic du Montagnon d'Iseye.
La vue est dégagée sur l'endroit où je me trouve...
Mais les nuages arrivent à la vitesse d'un cheval au galop...
(D'ailleurs même les chevaux ont arrêté de galoper tellement ça va vite)
Et deux minutes plus tard,
la vue et les sensations ne sont plus du tout les mêmes.
L'heure est venue de faire
un petit briefing de la situation.
Devant une telle situation, il n'y a pas 36 possibilités.
1) Soit je redescends de suite car, de toute façon, c'est foutu, les nuages sont bien positionnés dans l'enclave et ils ne bougeront plus.
2) Soit j'attends un peu et je tente de capter une vue sur la lac entre deux passages de brouillard fuyant.
par contre, il est sûr que je n'irai pas plus loin. Je ne tenterai pas de m'aventurer sur les crêtes du Montagnon d'Iseye ou du Madras car je ne connais pas le sentier et que le vide est juste à côté de moi.
Je m'assois donc dans l'herbe qui commence àêtre humide, non loin des chevaux qui continuent de paître comme si de rien n'était. Je regarde de temps à autre en direction du lac... enfin je suppose que le lac est par là, mais la vue reste blanche. Non loin de moi, un magnifique Panicaut de Bourgat (encore appeléchardon bleu des Pyrénées) détonne dans le paysage par ses couleurs bleues vives.
Ces Panicauts de Bourgat sont également appelés Eryngium Bourgatii. Il en existe plus de 230 espèces différentes, originaires de sites rocheux secs et de régions côtières en Europe, Afrique du Nord, Turquie, Asie centrale, Chine et Corée. On les trouve aussi dans les prairies marécageuses humides au Mexique, au Brésil et en Argentine.
Bon... Cela fait bien 20 minutes que j'attends et il n'y a pas une seule amélioration de la météo en vue. Ah ? Peut être que... Ah... Non !
Allez va, je redescends en tentant de retrouver le chemin que j'avais suivi pour monter. On y va doucement. On n'est pas pressé. Brouillard, brouillard.
Quelques mètres plus bas, le lac réapparaît...
Viiiiiiittttteeeee une photo !!!!!
Bordel, ça va vite quand même !
Il est temps de faire un second briefing !
Cet endroit où je me trouve est un peu en dehors du sentier qui monte au Montagnon d'Iseye. Mais il y a là, dans une sorte de mince couloir creusé par un ancien torrent, plusieurs os répartis de ci de là. Un peu comme si une vache s'était éclatée...
Je poursuis ma descente vers le lac. Il n'y a plus personne. Les quelques pêcheurs présents tout à l'heure ont plié les gaules. Les djeunes qui écoutaient Damien Saez à fond sont partis également. Vide, silencieux, calme.
Ah merde, il y a deux personnes qui arrivent.
Putain, même ici, même avec un temps de merde, on ne peut pas tranquille ! J'espère en plus que ce ne sont pas des djihadistes qui sont venus se faire sauter ici parce que là, ce serait vraiment pas de bol !
Bon... ben... Comment dire... Je vais redescendre dans la vallée d'Aspe, moi. Hein... Ben ouais...
Un dernier coup d'oeil sur la crête du Montagnon d'Iseye...
Ah bah mince : ça a l'air de se dégager là-haut ! Ouais ben... Hein eh oh... euh... pffffffffff ! Allez, salut à toi lac du Montagnon.
J'entame la descente tranquillement. Une fois le col de la Taillandière passé, l'horizon se dégage à nouveau et 1h30 plus tard, je suis à nouveau près de la voiture.
Ce fut une belle randonnée. Assez courte, mais intensive. Et puis même si je n'ai pas pu apprécier la forme de coeur du lac, je l'ai tout de même trouvé sans me perdre, contrairement à ce qui m'était arrivé l'année dernière lorsque j'avais voulu aller au lac d'Isabe.
Souvenons-nous...
Je remonte en voiture, je re-roule sur la piste, puis sur la petite route qui m'amène à Aydius. Je ne m'arrête toujours pas pour aller voir les bains de Chichite. Je continue. Roche qui pleure, Bedous, Accous, Nationale 134, Cette-Eygun et Borce !
Pourquoi Borce ? Mais enfin allons : tout simplement pour aller au Communal afin de boire une bonne bière belge en compagnie de Sido, Malins et Maître Arnaud.
BIÈREFIE :
C'est comme un selfie,
sauf que tu poses une canette de bière
entre ton smartphone et ta gueule.
À bientôt pour de nouvelles aventures.
DANS UN PROCHAIN ÉPISODE
Jénorme se dirigera vers le Pic du Midi d'Ossau au pied duquel il a découvert un charmant lac de montagne...
Les 40 ans de Grégo, jour 1
On n'y pense pas assez souvent à l'Ariège !
Autant les gens vont facilement parler des Pyrénées-Atlantiques, des Landes, des Hautes-Pyrénées, de la Haute-Garonne et de Paris, qu'ils vont avoir du mal à placer le mot Ariège dans une discussion. Cela tombe plutôt bien car, pour l'anniversaire de Grégo, nous allons passer par tous les départements pré-cités (sauf Paris) en faisant une réelle incursion dans ce peut être magnifique département qu'est l'Ariège.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Ah, ah, ah : mais quelle idée d'aller faire de la bagnole alors que le pays est, parait-il, en pleine pénurie de pétrole suite à plusieurs mouvements de grève bloquant quelques-unes des raffineries approvisionnant les différentes stations service de France et de Navarre suite à la promulgation de la loi Travail, instituée par Myriam El Khomri voulant, entre autres, ré-instaurer les 39 heures dans un pays qui ne parvient pas à réduire le nombre de ses chômeurs sans parler des amendements donnant les "pleins pouvoirs" aux patrons de licencier, exiger des heures supplémentaires moins payés, etc.
Après la phobie des attentats, voici venu le temps des rires et des chants... Non ! Voici venu le temps de la pénurie d'essence.
Pour ma part, au cas où, j'ai acheté du sucre... au cas où... hein... on sait jamais... Et puis c'était facile : vu que tous les petits vieux faisaient la queue dans les stations service pour faire le plein d'essence, ça nous laissait les supermarchés vides pour pouvoir faire les courses peinards.
BREF : Essence ou pas essence, nous -c'est à dire Nath, Maître Arnaud, Grégo et moi-même - n'avions pas le choix. Cela faisait bientôt deux ans que nous préparions cette petite virée pyrénéenne et il était hors de question de déplacer la date une fois de plus !
Eh oui ! Après Maître Arnaud, après Jénorme, après Nathalie, c'était au tour de Greg de fêter ses 40 ans... Enfin ses 41 ans parce que, du coup, on a un peu de retard.
SOUVENONS-NOUS !
Pour fêter les 40 ans de Maître Arnaud, nous nous étions rendus en Auvergne pour aller manger au restaurant étoilé de Cyril Zen, à Sarpoil. Pour cela, nous étions passés par différents villages et villes pas banals. (Cf : Les 40 ans de Maître Arnaud).
Pour fêter les 40 ans de Jénorme, la petite équipe s'est rendue sur le plateau de Beille pour aller faire du chien de traîneau avant de dormir dans une yourte ; non sans être allé au préalable tester la course landaise à La Ganaderia de Buros. (Cf : Les 40 ans de Jénorme)
Pour fêter les 40 ans de Nathalie, alors là, nous avons carrément quitté la France pour nous rendre à Barcelone afin de découvrir de façon complètement aléatoire les différents quartiers de l'ecclectique ville catalane. (Cf : Les 40 ans de Nathalie)
Mais où pourrait-on aller
pour l'anniversaire de Grégo ?
Ah, ah, ah, suspense ! Comme pour les trois précédents anniversaires, l'anniversaré... l'anniversarien... le... BREF : la personne qui fête son anniversaire ne doit pas être au courant de la teneur du week-end qu'on lui propose. Il ne sait pas où on va, ce que l'on va faire, quand on reviendra !
Pour se faire, Nath, Maître AZrnaud et moi-même avons travaillé-échangé-réfléchi-concocté un premier programme incroyable-détonnant-surprenant-fou... qui a lamentablement échoué, faute d'emploi du temps synchronisés et de changements inopportuns.
Je ne vais pas faire ici l'inventaire de tout ce que nous aurions du faire, mais il y avait de la matière. Disons que la semaine dernière, il était encore prévu que, pour le premier jour, nous allions manger dans un resto marrant à Pau, pour ensuite aller au fin fond d'une forêt landaise, de nuit, et lui projeter en plein air, son film préféré ; c'est à dire "Le septième sceau" d'Ingmar Bergman.
Ben oui : Le septième sceau ! Y'en a, c'est "Apocalypse now", d'autres "Le leçon de piano", d'autres encore "Les visiteurs en Amériques"... Eh bien, pour Grégo, c'est "Le septième sceau". Imagine l'ambiance qu'il y aurait eu dans la forêt avec ce film...
Puis, ensuite, dormir à la belle étoile en écoutant AC/DC en boucle ; car AC/DC est le groupe préféré de Grégo. Le tout accompagné de trois litres de whisky-coca puisque c'est la boisson préférée de Grégo.
MAAAAAAAAIIIISSSSSS...
Ben non !
De fil en aiguille, et de déconvenues en déboires : pas de "Septième sceau", pas de belle étoile ! Pas de AC/DC non plus bien que dans un passé lointain, très lointain, nous avions prévu de l'amener voir le groupe en concert à Marseille le 13 mai dernier, soit la semaine dernière. Mais, là aussi, il y a eu un léger problème de synchronisation de réservations, emploi du temps, et tout ça et tout ça...
De toute façon, ce n'était pas Bon Scott (décédé en 1980), ni Brian Johnson (atteint de surdité), qui chantait, mais bel et bien Axl Rose. Autrement dit, rien à voir avec le vrai AC/DC que Grégo vénère. Ouais, ouais, on le savait, c'est fait exprès, t'inquiètes. Attends : Axl Rose, chanteur d'AC/DC ?! Et pourquoi pas Marc Lavoine à la guitare aussi pendant que tu y es !? En plus, il est arrivé en fauteuil roulant avec une jambe dans le plâtre !!!
Qu'est-ce que c'est ça ? C'est plus AC/DC, c'est Lourdes !!!
Toujours est-il que la date arrêtée pour célébrer l'anniversaire à Grégo arrivait à grands pas et... et... et... beaucoup de points n'étaient pas encore confirmés.
MAAAAAAAAIIIISSSSSS...
Finalement, deux semaines avant le jour fatidique, un plan, puis un emploi du temps se mirent en place.
ET VOILA !!!!
Nous sommes le vendredi 20 mai 2016. Nous avons rendez-vous à Orthez, chez Maître Arnaud ; c'est à dire bien loin de Pau et des forêts landaises initialement programmées.
Qu'avons-nous donc prévu pour les 41 ans... pour les 40 ans de Grégo ?
Eh bien, je ne te le dirai pas. Comme lui, tu découvriras au fur et à mesure où nous sommes allés, ce que nous avons fait, qui nous avons vu, etc.
Je te donne toutefois un indice :
A un m'ment donné,
nous nous sommes retrouvés habillés comme ceci :
Eh ben ouais, c'est comme ça, que veux-tu, c'est ainsi. Les chats font pas des chiens et un tiens vaut mieux que de prendre des vessies pour des peaux de l'ours qui font le moine avant la charrette.
ALLEZ, C'EST PARTI !!!!
C'est donc à 18 h12 que nous nous retrouvons tous à Orthez, chez Maître Arnaud. Pour l'occasion, et puisqu'il sera absent pendant trois jours, Maître Arnaud a confié son chat au refuge de la ville. Un bien bel endroit où Blanquette (ouais ben, c'est son nom d'artiste) a une caravane pour elle seule. C'est un peu la classe quand même ! Regarde-moi ça ce bordel : caravane, fauteuil, jeux, moquette à déchirer, Grosminet, multiples chaises,...
Oui, elle va être bien là-bas.
De notre côté, chez Maître Arnaud, nous buvons un petit apéro de départ à base de whisky-coca puisque c'est... c'est... oui bravo, tu suis : c'est la boisson préférée de Grégo !
A la télé, le Festival de Cannes bat son plein pendant que les infos répètent en boucle la pénurie d'essence naissante dans le pays.
Dessin : Mutio, Urtikan
Après quelques échanges surréalistes pour effrayer Grégo quant au programme-anniversaire qui l'attend, nous vérifions une dernière fois qu'il a bien amener avec lui les quelques consignes vestimentaires que nous lui avions imposées : amener une lampe frontale, un maillot de bain, beaucoup de vêtements de rechange et un pull.
ATTENTION :
18h34
Tout le petit monde embarque dans le Kangoo de Maître Arnaud. Oui, oui, oui : Maître Arnaud a un Kangoo.
Souvenons-nous : un peu avant ses 40 ans, il nous avait avoué que c'était sa voiture préférée. Du coup, nous avions fait le voyage Dax-Sarpoil dans une Kangoo que nous avait prêtée Christophe.
BREF : la Kangoo n'est peut être pas la voiture préférée de Grégo, mais c'est elle qui nous emmènera là où nous devons aller. Elle est spacieuse, aérée, confortable, idéale pour les grands trajets à plusieurs. Et, comme d'hab', je n'ai pu m'empêcher de me demander d'où venait le nom "Kangoo". Qui en avait eu l'idée ? Pourquoi ? Comment ? Cela avait-il un lien avec le kangourou ? Et si oui, pourquoi ? Mais si non, alors pourquoi pas ?
BREF : après plusieurs secondes de recherches intensives sur Internet, le site Enceinte ou pas me donna la signification du nom Kangoo. Voici le résultat :
"Kangoo est une fille.
Kangoo est commun en France et à l'étranger.
Kangoo est un nom religieux.
Kangoo aime le sport.
Kangoo est cool.
Kangoo est une célébrité connue de la télévision.
Vous pouvez trouver le nom Kangoo principalement dans les villes."
Ben ouais !
Nous roulons donc en Kangoo, direction plein Est ! Et c'est AC/DC qui rythme les pas de nos roues. A fond ! Car, rappelons-le : AC/DC est... est... est LE groupe préféré de Grégo !
INTO THE KANGOO
Et puisque nous en parlons, ne serait-il pas temps de rendre à César ce qui appartient àAC/DC ! Ce que je veux dire par là, c'est que c'est le moment adéquate pour s'intéresser un peu à la naissance de ce groupe australien mythique, considéré parfois comme le premier groupe de heavy metal.
En 1963, l'Ecosse traverse une importante crise économique. C'est ainsi que William et Margareth Young quittent les faubourgs de Glasgow et embarquent pour l'Australie. Ils s'installent à Burwood, banlieue de Sydney avec huit de leurs neuf enfants. C'est à la Ashfield Boys High Scool, un lycée aux règles strictes que Angus Mac Kinnon, né le 31 mars 1955 et Malcolm John, né le 6 janvier 1953 "étudient". De petits boulots en répétitions avec un groupe nommé the New-Castle's Velvet Underground, Malcolm John décide finalement de monter son propre groupe. C'est sa soeur Margaret qui trouve le nom, AC/DC, après avoir vu cette inscription au dos d'un aspirateur signifiant en anglais Courant Continue/Courant Alternatif. Le 31 décembre 73, C'est au Chequers Club de Sydney qu'AC/DC donne son premier concert (reprise des Stones, Chuck Berry, Beatles et quelques compos perso), mais les musiciens qui le composent ne sont pas encore les AC/DC reconnus. Le groupe décroche toutefois la première partie de Lou Reed. Lors d'un concert à Adélaïde en première partie de Lou Reed, un certain Bon Scott qui travaille alors comme chauffeur et dans la salle, propose ses services au groupe. Convié pour une audition, il met rapidement tout le monde d'accord et intègre le groupe en septembre 1974 comme chanteur. C'est en novembre de la même année que le groupe enregistre son premier album titré"High voltage". Première tournée national. AC/DC est alors composé par Malcolm Young, AngusYoung, Bon Scott, Mark Evans, Phil Witschke Rudzevecuis (Rudd pour les intimes). En septembre 1975 sort le second album "TNT", qui se vend à plus de 100 000 exemplaires, incluant entre autres les titres It's a long way, Live wire ou encore le blues The Jack, chanson préférée du groupe comme du public dans les spectacles.
Après avoir enregistré leur troisième album en trois semaines, Dirty Deeds Done Dirt Cheap, AC/DC part en avril 1976 pour sa première tournée européenne, débutant par Londres en plein période pré-punk.
"En février 1977, le quatrième album "Let there be Rock" fait sa sortie . Attention, avec cet album, c'est de l'explosion a chaque morceau, on ne reprend jamais sa respiration. Tous les titres détonnent, et une fois encore le groupe nous raconte leurs expériences sexuelles avec Crabsody in blues (Blues étant la marque d'une crème contre les morpions) et Whole lotta Rosie, une copine de Bon qui avant lui, s'était mise au lit avec 28 hommes dans le même mois."HIGHWAY TO AC/DC
En avril, le groupe part en tournée européenne avec Black Sabbath en première partie. Mais après une grave altercation entre Malcolm Young et Geezer Butler, le bassiste de Sabbath, le groupe est renvoyé de la tournée. De retour a Londres, le groupe se sépare de Evans pour engager Cliff Williams.
"En Octobre 78, devant l'expectative croissant de tout ce qui touche au groupe, les managers et le compagnie discographique décident d'investir dans ce qui serait une sorte de "Grand Succès" regroupent les meilleurs titre du groupe. Mais ils décident aux dernier moment de faire un disque en direct. L'idée géniale permit au groupe de sortir le fabuleux et l'un des plus importants live de l'histoire du Rock : "If you want blood… You've got it". Commence alors une nouvelle tournée qui les poussera à la gloire, cette fois, AC/DC n'a plus de concurrent dans leurs domaine."HIGHWAY TO AC/DC
Il manque alors l'ultime cerise sur le gâteau du rock : pas un album de plus, mais L'album avec un grand L. Le groupe s'enferme alors dans les studios Roundhouse de Londres pour un enregistrement de six mois. Et le 27 juillet 1979 sort "Highway to hell".
AC/DC passe alors toute son année sur les diverses scènes du monde. Il est au sommet ! De quoi, je sais pas, mais il est au sommet !
Mais le 19 février 1980, Bon Scott part boire quelques verres avec ses amis Pete Way et Phil mogg, du groupe britannique UFO.
"Aucun des deux ne se souvient avoir été avec lui ce soir là, ce qui paraît étrange. Il en sort à 3 heures du matin, bien éméché, au bras d'un mystérieux individu du nom de Alisdair Kinear qui se proposa de le ramener chez lui. D'après ses déclarations à la police, Bon s'était endormi dans la voiture, impossible à réveiller, Kinéar décide de l'emmener chez lui, au 67 Overhill Road, en espérant qu'il se réveille pendant le trajet. Bon dormait toujours et Kinéar décide de le laisser dans la voiture après l'avoir recouvert d'une couverture et fermer la voiture pour une plus grande sécurité. Le lendemain, Kinéar se réveille tard dans l' après midi, il se souvient de Bon enfermé dans la voiture. Il sortit le chercher et le trouva encore inconscient. Il conduisit Bon au King's College Hospital où les médecins constatent qu'il était déjà décédé, la mort étant due à une asphyxie provoquée par ses propres vomissements. D'après certaines sources le nom de Alisdair Kinéar était un pseudo. donnéà la police et la presse pour cacher le véritable nom de la personne qui passa les dernières heures avec Bon." HIGHWAY TO AC/DC
Bon, nous reprendrons peut être l'histoire du groupe plus tar car nous arrivons à présent à... Lourdes ! Ah ben oui ! C'était prévu.
Grégo semble quelque peu dubitatif. Merde, on pensait lui faire plaisir. Bon... En tout cas, il est surpris et ça, c'est déjà un bon point.
Nous faisons le tour de la ville, toujours aux sons d'AC/DC. Une ambiance étrange règne dans la ville, mais c'est souvent le cas à Lourdes. Je ne sais pas si tu es déjà allé dans la ville aux apparitions, mais, à chaque fois que j'y vais, je ressens quelque chose de surréaliste. Toutes ces boutiques de statues de la Vierge, de bidons d'eau bénites, de crucifix et de cierges de toute taille exposés dans des vitrines sur-illuminées... Lourdes est un peu le Las Vegas de la religion avec tous ces hôtels et toutes ces commerces de souvenirs.
Aujourd'hui, elle ne semble pas être "envahie" par les curistes, malades et invalides. Non : aujopurd'hui, ce sont les militaires qui ont pris possession de la ville.
Croyant peut être que nous ne ferions que passer, Grego s'étonne d'avantage lorsque nous garons le Kangoo dans l'une des rues jouxtant la grotte de Massabielle. De là où nous sommes, nous avons vue sur l'intrigant Hôtel de la solitude.
Petite séance photo de circonstances, histoire que Grégo ait quelques souvenirs de ce passage dans la ville sainte.
L'ambiance est tellement étrange et captivante que nous décidons d'aller boire un verre en terrasse d'un bar afin de regarder les gens passer.
Effectivement, il y a beaucoup de militaires. Venus du monde entier ! En habits de cérémonie ! En tenue officielle ! Défilant au pas ! Et même en chantant parfois !
Il y a même des représentants de Monaco,
ce qui met Grégo en joie...
...puisque, rappelons-le,
l'équipe de foot de la principauté
est l'équipe préférée de Grégo.
Après être passé devant l'hôtel construit par Bernadette Soubirous...
...nous nous posons à une terrasse pour regarder les gens.
Les passages de militaires sont incessants.
Ils en déboulent de partout ! De tous les coins de rue ! Là-bas ! Derrière ! Au loin ! Sur la droite ! À gauche ! Silencieux ou en musique ! Colorés ou sobres ! On se croirait à la Feria de Dax ; feria à laquelle Grégo est si attaché, lui landais de souche.
Nous apprendrons plus tard qu'il ne s'agissait pas de la Feria (un peu spéciale) de Lourdes, mais du PMI. A ne pas confondre avec le PMU, le PMI, c'est le Pèlerinage Militaire Annuel. Créé en 1958, année du jubilaire du 100ème anniversaire des apparitions à Bernadette Soubirous, il regroupe chaque année des milliers de militaires venus du monde entier. Cette année, ils étaient 12 000 uniformes venus pour se ressourcer dans la ville sainte. 4 246 français, 2 500 italiens, 622 allemands, 775 croates, 480 autrichiens, 410 américains, 290 irlandais…
Attablés, nous regardons ces défilés aléatoires venant de toute part, sans organisation officielle, ni plan pré-établi. Tout se passe de façon improvisé.
Lourdes restera à jamais une ville à part.
Bon, c'est pas le tout, mais nous avons pris un peu de retard. Oui, parce que, mine de rien, il y a quand même un programme de prévu avec des horaires à respecter.
L'itinéraire routier que nous suivons à présent nous amène de Lourdes à... Tiens, nous sommes sur la Départementale 937 qui traverse tour à tour des villes et villages, tels que Arcizac-Es-Angles et Escoubès-Pouts.
Ah tiens, à Escoubès-Pouts, il y a plusieurs curiosités, comme
- l'abris pour les pauvres, à l'architecture ténébreuse et dont certains prétendent qu'il aurait été la demeure du père de Bernadette Soubirou en 1855 et 1856 (Cf : Loucrup65)
- la pierre étrange de l'église, dont personne ne comprend la présence et la signification (Cf : Loucrup65)
Malheureusement, étant donné que nous sommes à la bourre sur le planing, nous ne nous arrêterons pas devant ces monuments locaux.
Nous poursuivons notre route par le village de Loucrup, qui possède son plantier où l'on joue aux quilles de neuf. Vient ensuite Montgaillard et sa biscuiterie artisanale, la biscuiterie Vedere. Originale, elle possède un salon de thé aménagé dans un ancien wagon de chemin de fer. Un endroit où nous n'irons pas non plus puisqu'à 20h44, c'est fermé.
Photos : Biscuiterie Vedere
C'est donc aux sons de Megadeth que nous rejoignons la Départementale 935 qui nous fait passer par le village de Trébons, puis celui de Pouzac, connu pour être le village aux deux clochers.
Illustration : Loucrup65
Bon, en même temps, deux clochers, c'est pas non plus exceptionnel, hein... En tout cas, l'idée de clocher-cloche nous donne immédiatement envie... donne immédiatement envie à Grégo d'écouter AC/DC et leur fameux tube Hells Bells...
Quand on regarde la scène de fin de ce morceau, on comprend mieux pourquoi le chanteur a du interrompre sa carrière avec AC/DC pour cause de surdité.
Toujours est-il qu'il est 20h54 lorsque nous arrivons à Bagnères-de-Bigorre.
Nous faisons un petit tour de ville. Tout est calme. Aucune effusion, aucun rassemblement ni de militaires, ni de curistes en robe-de-chambre. De plus, très peu de commerces sont ouverts, voire même pas du tout. Ah si, un bar, situé face à l'église Saint-Vincent.Le Décap ? Le Bar des Autobus ?
Nous nous garons. Grégo ne comprend pas ce qu'il se passe. On lui demande de sortir les sacs car c'est ici que nous allons dormir ce soir. Oui, oui : là, à côté du bar et de l'église, à l'hôtel du Commerce.
Malgré notre arrivée tardive, nous sommes très bien accueillis par la propriétaire, dynamique et souriante. Nous prenons possession de notre chambre, appelée chambre familiale.
Effectivement, elle est très grande puisqu'elle se compose de deux chambres avec chacune trois lits, d'une salle de bain avec baignoire carré, de WC séparés et d'un grand salon avec grande télé et grand canapé.
Une décoration sobre et intrigante
avec laquelle nous pratiquons quelques jeux d'ombres.
ALLEZ HO, ça va aller les conneries là !
Il est maintenant grand temps de faire un brief sur l'emploi du temps des heures à venir sans toutefois ne rien dire du programme à Grégo. Nous détournons son attention grâce à un petit apéro de 22 heures sympathique préparé par notre hôtelière.
Alors ? Qu'est-ce que nous allons bien pouvoir dans cette ville à une heure pareille et à cette époque de l'année ?
Un petit rappel touristique s'impose.
Bagnères-de-Bigorre se situe à l'entrée de la vallée de Campan, elle-même située au pied du majestueux Pic du Midi de Bigorre, culminant à une hauteur de 2876 mètres, célèbre pour son observatoire astronomique et son panorama imprenable sur les Pyrénées.
Bagnères-de-Bigorre est également connue pour ses trois musées, dont le Musée d'Histoire Naturelle qui présente plus de 300 échantillons de marbres européens identifiés. Eh oui !
Avec 38 sources, c'est aussi une ville d'eaux. Ces deux principaux établissements thermaux sont les Grands Thermes et les Thermes de la Reine. Déjà, les Romains avaient su exploiter leurs vertus thérapeutiques avant que les thermes ne soient délaissées pour ne reprendre leurs activités qu'au XVème siècle. Ils proposent alors des cures dans les domaines de la rhumatologie, des affections psychosomatiques et des voies respiratoires. Plusieurs personnalités viennent alors prendre les eaux, comme Jeanne d'Albret, Montaigne, George Sand, Rossini, Madame de Maintenon ou encore l'Impératrice Eugénie. Dis donc : elle a fait toutes les stations thermales cette impératrice !!!!
À deux kilomètres d'ici se trouvent également les grottes de Médous, considérées comme faisant partie des plus belles de France avec des draperies, des orgues, des stalactites,...
Question musique, Bagnères-de-Bigorre est connu pour son groupe"Les Quarantes chanteurs"... Rien à voir avec les Quarante voleurs d'Ali Baba ! C'est à un Parisien d'origine que l'on doit la transmission d'une tradition populaire qui risquait de s'éteindre. En 1832, Alfred Roland créa un conservatoire vouéà préserver et à harmoniser les chants traditionnels pyrénéens, un choeur à quatre voix mixte. C'est ainsi qu'il fonda le groupe des Quarante Chanteurs, qui sillonna le monde entier afin de promouvoir ce patrimoine vocal. C'est la plus ancienne chorale polyphonique de France et elle continue de perpétrer la mission de Roland en se produisant un peu partout dans la région.
Cela aurait été sympa de les voir se produire ce soir pour plusieurs raisons.
Tout d'abord parce que leur histoire parle de traditions, de régionalisme et de transmission de coutumes ; choses auxquelles Grégo est très attaché. Ensuite, ils sont 40, ce qui rappelle l'âge de Grégo (bon, il a 41 ans, mais c'est pareil) et que les le chiffre 40 est aussi celui des Landes, son département natal et vénéré.
Aucun concert des Quarante Chanteurs n'étant prévu ce soir, nous avons donc opté pour une autre destination musicale.
Il est 22h08 lorsque nous quittons l'hôtel pour une direction que Grégo ignore.
Dehors, il fait nuit, il fait frais, mais pas trop. Nous roulons à nouveau sur la D935 pour sortir de Bagnères-de-Bigorre. Les phares du Kangooéclaire l'asphalte d'une lumière blafarde. Une fois passé Pouzac et Trébons, nous arrivons à Montgaillard. Mais ce n'est pas là que nous nous arrêterons. Non ! Nous continuons un peu pour quitter la Départementale à hauteur du village d'Hiis. Oooooooh Hiis !
Petite commune de 236 habitants exactement. De prime abord charmante de nuit ; même si nous ne voyons que de hauts murs en pierres apparentes. Une lueur apparaît alors dans la nuit...
"21ème Festival Les Maynats". Qu'est-ce donc ? Et surtout, font-ils encore à manger à cette heure-ci parce qu'on n'a pas bouffé làààààà ?
Nous sortons de la voiture pour atteindre les quelques tentes qui bordent la salle des fêtes d'où sortent quelques dizaines de personnes. Merde : nous sommes arrivés trop tard ? C'est fini ? Non, des spectateurs nous annoncent que ce pour quoi nous sommes venus a bien lieu d'ici quelques minutes. Mais pour quoi sommes-nous venus ? Grégo reste pantois. Peut être s'attendait-il à rester dans l'hôtel de Bagnères-de-Bigorre à regarder Koh-Lanta ? Le voilà maintenant en pleine campagne, dans un petit village dont il ignore la localisation et où il semble se passer des trucs qui lui échappent pour le moment. Il cherche des indices, mais rien de transparaître sur les panneaux d'affichage locaux. Nous le convions au bar afin qu'il ne cherche pas plus.
C'est confirmé : il y a bien un snack, mais il ne sert plus que de la bière et du vin. Nous allons donc manger liquide.
Petits échanges sur les moments passés à Lourdes, puis sur cette arrivée en Bigorre et.... HOP : on nous prévient que la suite du programme a commencé dans la petite salle des fêtes de Hiis.
Et la suite du programme du Festival des Maynats, c'est... le concert-bal du duo formé par le duo Éric Boccalini (batterie) et Didier Dulieux (accordéon).
"Issus d'univers aussi variés que les musiques du monde, le jazz ou le rock, Éric Boccalini et Didier Dulieux vous invitent à des concerts-bals nomades à vous donner des fourmis dans les jambes.
Happé par la rythmique survoltée de la batterie ou les mélodies sinueuses d'un accordéon tout terrain, les compositions et les reprises se succèdent, empruntant tour à tour les chemins des musiques orientales ou balkaniques, irlandaises ou françaises.
S'inspirant de la tradition pour mieux s'en échapper, ce bal résolument atypique est une véritable invitation à la convivialité et à l'éclectisme. Pieds au plancher, c'est bien autour de la danse ,que ce duo prend tout son sens." DULIEUX ET BOCCOLINI
Les gens ne savent pas trop s'ils doivent danser, se mettre en valeur devant tout le monde ou attendre encore un peu...
Et puis le son de l'accordéon et les rythmes de la batterie aidant,
petit à petit, les festivaliers envahissent la scène de danse...
Les deux musiciens enchaînent les morceaux divers et variés,
de différentes influences (trad, country, techno, musette, classique,...).
Après avoir observé quelque temps les gens danser,
Nath et Grégo se lancent à leur tour sur la piste...
Puis, le duo de musiciens invitent tous les gens présents dans la salle à former un cercle ne se tenant la main. L'idée est à présent de se livrer à une danse collective où chacun va passer de bras en bras...
Il doit bien être on-sait-pas-quelle-heure lorsque le bal/concert se termine. Le tout dans une ambiance conviviale, créée par des jeunes et des moins jeunes, tous unis pour vivre un moment simple, musical et dansant. un très beau moment.
Il faut savoir que le Festival des Maynats se tient chaque année ici, dans le village. Il présente plus d'une dizaine de spectacles, destinés au jeune public de 3 à 12 ans.
Nous quittons Hiis et son festival des Maynats qui se poursuivra tout le week-end. Normalement, là, maintenant, de nuit, nous aurions du chausser les lampes frontales pour nous lancer dans une petite balade nocturne en forêt à la recherche d'une source, appelée Fontaine de Lassègues.
Illustration : Livret de Montgaillard
"Cette fontaine ou Houn est appelée Lassègues ou Lessègues, roncier ou broussaille en occitan-gascon, du même nom que le bois qui l'entoure. Elle est constituée aujourd'hui de deux bassins contigus à l'aspect de mares.
Si vous vous approchez du bord et si vous remuez l'eau, une forte odeur de soufre vous chatouillera les narines. Cette source sulfurée est réputée : "Son eau est souveraine pour la cicatrisation rapide des blessures et des ulcères, mais elle guérit aussi les maux d'estomac, les rhumatismes,..." (...)
Dès qu'il y avait des blessures, on recommandait d'aller plonger le membre atteint à la source. Plusieurs anecdotes relatent des guérisons rapides d'un frère, d'un voisin, et même d'un chien. (...)" LIVRET DE MONTGAILLARD
Située à trois kilomètres de Montgaillard, sur la route d'Orignac, il faut ensuite marcher pendant une petite heure pour l'atteindre...
Seulement voilà : il est tard, on est crevé, on n'a pas bouffé et demain, y'a plein d'autres trucs à faire !
Donc pas de balade nocturne ! Toutefois, si tu es tenté par cette petite virée, tu peux retrouver l'étonnant site de Loucrup : LOUCRUP65.
Pour notre part, nous regagnons l'hôtel pour regarder la vidéo que Nath a concocté pour l'anniversaire de Greg avec une succession de messages de sa famille, ses amis proches et lointains.
DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE
Où irons-nous ? Que ferons-nous ? Grégo va-t-il craquer ? Est-il seulement prêt à affronter toutes les épreuves qui l'attendent sans en connaître la moindre teneur ?
Au passage, musical...
Il y a quelques jours avait lieu le festival Baleapop à Saint-Jean-de-Luz. Une bonne occasion de découvrir cette bonne vieille ville de droite autrement que pour sa maison Louis XIV, sa baie et ses trop nombreux restaurants attrape-touristes.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
C'est bien les festivals pour changer d'air et découvrir de nouvelles cultures, de nouvelles pensées. Que ce soit musicales, cinématographiques, chorégraphiques, picturales, etc. Surtout en cet fin d'été où après la monopolisation médiatique des J.O. de Rio, le burkini faisait sa grande apparition dans tous les débats politiques, culturels, religieux et sociaux ; relançant du même coup les possibilités d'attentats daeshiques sur le territoire français. Pour contrer ces éventuelles attaques, il est alors important de connaître les gestes qui sauvent. Heureusement, Xavier-Louis de Izarra est là pour nous rappeler les fondamentaux...
Passons sur la redoutable démonstration de Xavier-Louis, fruit de 25 ans de recherches, pour nous concentrer sur la mise en images de sa méthode. Filmé chez lui en contre-plongée-plafond, ou au volant de sa voiture, ou sur le bord d'une route...
STOP !
Sur le bord d'une route...
C'est là que, inconsciemment, je me suis souvenu que le Festival Baleapop de Saint-Jean-de-Luz proposait le concert du musicien Chassol ce mercredi soir dernier.
Et là, tu me dis :"Mais quel rapport entre cette vidéo de Xavier-Louis de Izarra sur le bord d'une route et le travail musical de Chassol ?"
Eh bien, je te réponds par cette composition de ce musicien français d'ascendance martiniquaise.
De suite, on savoure la différence : pas de longs discours, pas de démonstrations, pas de climat de tension. Une route, de la musique.
Je suis donc parti pour Saint-Jean-de-Luz après avoir bu une petite bière en terrasse du Kostaldéa de Biarritz... Normalement, c'était Soirée Mojito, mais je suis arrivé trop tôt, merde, et ils n'ont pas voulu faire d'exception !
J'arrive à la nuit. Dans la rue piétonne centrale de Saint-Jean-de-Luz, une rampe de skate lumineuse était montée pour donner cours à un premier concert expérimental conceptuel avec How Many BPM performancea, pile poil à côté de la porte emmurée de l'église où Louis XIV se maria avec l'infante d'Espagne le 9 juin 1660 ; ce qui ne nous rajeunit pas.
Voici ce que cela donne en un court extrait... la performance musicale, hein, pas le mariage de Louis XIV...
Voilà, c'est comme ça.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers la Place Louis XIV où se tenait dès 23 heures le concert de Chassol. Personnellement, je n'en avais jamais entendu parler, jamais rien entendu ni vu de ses créations. Ce sont Nathalie et Maître Arnaud qui m'ont convaincu de venir.
Petit explicatif sur ses créations musicales :
"Chassol a pour objectif d'harmoniser le réel, la vie, le monde, tout ce qu'il rencontre, tout ce qui lui parle. Harmoniser le réel, c'est partir d'une image l'intéressant dès lors qu'elle produit un son : Chassol la duplique, joue avec le montage pour créer un motif rythmique et visuel, harmoniser les sons ainsi créés et produire un véritable objet filmique et musical.Le résultat porte un nom : "ultrascore". "CHASSOL.FR
Le concert qu'il donne ce soir
à Saint-Jean-de-Luz
est "Big Sun".
Né en 1976, il entre à l'âge de 4 ans au conservatoire de musique où il passera 16 années. Puis pendant 15 ans, il compose pour le cinéma, la télévision et la publicité. Il est chef d’orchestre de 1994 à 2002, puis travaille entre autres avec le groupe Phoenix, Sébastien Tellier sur son album Politics en 2004, Acid Washed, Keren Ann, etc.
"Il y a un an, Chassol est parti à la Martinique (le pays de ses ancêtres) comme un documentariste, pour filmer la nature, les gens dans leur jus (et leur langue créole), les histoires, les bruits de la vie et le carnaval. Ces images glanées sont devenues le film Big Sun, dont le disque est une sorte de bande-son augmentée. Pas une illustration, mais une sublimation. Le disque va sans le film et inversement, même s’ils vont encore mieux ensemble. (...)
Dans le cas de Big Sun, c'est de la magie pure. Cela s’écoute avec les yeux, et avec tous les sens."LES INROCKUPTIBLES
Conception ?
Chassol about 'Big Sun' from Tricatel Vision on Vimeo.
Intrigant, non ? Qu'est-ce que c'est ? Que va-t-il se passer ? Combien sont-ils ?
Je n'en dirai pas plus.
Place au concert.
Je n'ai pas fait de vidéos,
juste des photos.
Eh bien, c'était très bien. Vivant, original, varié, attendrissant, rythmé, curieux, "une cure d'inventivité bienvenue" (François Gorin).
En somme, une très belle expérience et un très beau concert qui reste longtemps en tête.
Les gorges du Verdon, par la rivière (04)
L'autre jour, Nicouane, Maître Arnaud et moi-même étions postés à Moustiers-Sainte-Marie pour une semaine. Ce charmant petit village provençal est remarquablement bien géolocalisé entre le Plateau de Valensole et les redoutables Gorges du Verdon.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Ah bah tiens : en voilà une bonne idée ! Et si nous allions dans les Gorges du Verdon ?!
OOOOOOOH LES MECS !!!!!
DEBOUUUUT !!!!
Mais attention : il y a plusieurs façons de découvrir les Gorges :
- À pied en faisant de la randonnée, par exemple, sur le sentier Martel-Blanc.
- À vélo en suivant la route des Crêtes
- À dos d'âne en suivant la route des Crêtes
- En voiture, en suivant la route des Crêtes
- En skate board en suivant la route des Crêtes
- En segway en suivant la route des Crêtes
Oui bon, on ne va pas faire tous les moyens de locomotion qui permettent de découvrir les Gorges en suivant la Route des Crêtes !!!!
- En avion de chasse avec les militaires du plateau d'Albion qui adorent voler entre les falaises
- En se livrant aux joies de l'escalade, comme le faisait Patrick Edlinger
Alors,
attends,
pause !
Je savais que cet extraordinaire grimpeur français était décédé il y a quatre ans, mais je ne savais pas que c'était en faisant une chute dans les escaliers de sa maison à La Palud-sur-Verdon.
La Palud-sur-Verdon où, rappelons-le,
tu peux aller manger un très bon sandwich chez...
Bref : cet homme a escaladéà mains nus des falaises et des dévers impressionnants, pionnier de l'escalade libre de haut niveau, et... et... il décède accidentellement en tombant dans les escaliers chez lui. Comme ça... ça alors... alors ça...
Regardons un extrait de ce documentaire qui lui était consacré en 1982, réalisé par Jean-Paul Janssen : "La vie au bout des doigts", mais tourné dans le Luberon (Buoux).
"Grâce à lui", La Palud-sur-Verdon est devenu la Mecque des grimpeurs, même si, aujourd'hui, il n'existe aucune trace, aucun souvenir, aucun signe de la présence de cet homme en ces lieux... Sauf... sauf dans ce gîte qu'il tenait avec sa femme : le gite de l'Escalès.
Alors donc : nous ne découvrirons pas les Gorges du Verdon en pratiquant l'escalade parce que 1) on est nuls et 2) on n'a pas le matos. Voilà !
Il nous reste tout de même une autre possibilité pour visiter les gorges. Et cette possibilité est :
- En canoë en suivant le cours d'eau navigable ou en restant non loin du Lac de Sainte-Croix.
Ah ! On y est.
C'est plutôt cette dernière proposition que nous allons suivre. Il y a quelques années j'avais déjà parcouru les gorges en kayak. J'étais parti de de Quinson jusqu'à Esparron par la rivière. Mais sur ce trajet, tu parcours les Gorges du Verdon, et non le Canyon !
Là, aujourd'hui, on va se la jouer plus calme et tranquille en nous rendant au lac de Sainte-Croix pour voir ce que proposent les différents stands de canoés et autres moyens de navigation peinards. Mais nous tenterons d'aller dans le Canyon (à l'Est du lac de Sainte-Croix); et non dans les gorges (à l'Ouest du lac).
Les Gorges du Verdon ne se trouvent qu'à cinq kilomètres de Moustiers... enfin, attends, soyons précis : Moustiers-Sainte-Marie ne se trouve qu'à cinq kilomètres de la sortie du Canyon du Verdon qui se trouve à hauteur du commencement du lac de Sainte-Croix. C'est plus juste. Autant te dire qu'avant de nous y rendre, nous pouvons facilement tenir notre engagement : faire un marché local par jour.
Et ce matin là, c'est le marché de Riez
qui a remporté les suffrages de Maître Arnaud.
Actif toute l'année, les mercredis et samedis, le marché de Riez est vraiment LE marché incontournable de la région. Pour cela, il nous faut gravir le Plateau de Valensole et le parcourir sur une dizaine de kilomètres en passant, notamment par Roumoules. J'avais envie de citer ce nom de village : Roumoules ; non pas pour son intérêt touristique qui est moindre, mais simplement pour le nom. Cela me fait penser à une chanson de Carlos ; moins connu sous le nom de Yvan-Chrysostome Dolto. Incarnation de la variété populaire un peu moins lourde que Patrick Sébastien aujourd'hui, il avait ce don de trouver des titres de chansons... euh... comment dire... Je sais pas ! Mais Roumoules aurait pu être un de ces titres dans la lignée des "Tirelipimpon" et autres "Papayou".
À part ça, ben, écoute, le village est situéà 600 mètres d'altitude, qu'il se trouve dans une zone de risque sismique modéré, que son nom proviendrait du nom romain Romulus, que la culture du vin a été abandonnée et qu'il nous a semblé croisé le sosie de Jean-Pierre Castaldi assis à la terrasse du seul bar du village, le Café des Alpes.
En ce qui concerne Riez, nous pouvons également dire beaucoup de choses, notamment qu'elle est classée 5026ème ville au classement des communes de France ayant le plus d'habitants. Mais nous, nous sommes surtout concentrés sur le marché. Et il est beau ce marché ! Et il est grand ! Et ça sent bon ! Et il y a des couleurs, des parfums, des discussions, des beaux produits !!!
Je ne sais pas pourquoi : quand il y a beaucoup de choses à voir, je suis toujours interpellé par un petit détail auquel on ne pense pas de prime abord.
Et là, à Riez, ce qui m'a singulièrement marqué lors de notre bref passage, c'est le blason de la ville que j'ai croisé sur la façade de la mairie...
Hein ? Hein ? Hein ?
Je ne comprends pas tout. Au premier regard, c'est une personne habillée en Kway noir qui tente de... de... Peut être secouer cet arbre qui a l'air d'être un pommier... Ou un tomatier... Un arbre qui produit des tomates parce que les tomates sont rouges...
Ou alors, peut être que cette personne en burka se recueille sur le tronc de l'arbre pour tenter d'couter les sons discrets de la nature ; un peu comme Yves Montand dans le film "IP5" de Jean-Jacques Beinex.
Ce film m'a toujours fasciné...
Et cette bande annonce avec cette musique et cette ambiance...
Et puis c'est le dernier film dans lequel a joué Yves Montand. Après le tournage d'une scène de raccord pour le film, il ressentit un malaise. Emmené par les pompiers, il dit quelques mots dans l'ambulance :"Avec tout ce que j'ai vécu, j'ai eu une vie tellement formidable que je ne regretterai pas de partir."
Pour terminer le film, un acteur-doublure de la même taille sera engagé pour doubler Yves Montand. Les scènes seront tournées de dos et l'acteur portera un imperméable cachant le visage
ENCHAÎNEMENT RAPIDE
J'ai entendu parler de "Tomates" un peu plus haut ?
Ça tombe bien !
Sur le marché de Riez,
il y a de splendides tomates !
Regardes-moi ça ces calibres ! Regardes ces formes ! Ces couleurs ! Ces variétés ! Maître Arnaud n'a pas mis longtemps à succomber aux charmes multiples de ces étalages chatoyants. Avec un peu de vraie huile d'olive, finement coupée, ce sera parfait !
MAAAAAAIIIISSS...
Ah, ah ah, je te vois venir lectrice/teur !
Déjà, tu te poses la question :
"Il est bien sympa avec ses blasons, ses marchés et ses tomates,
mais quand est-ce qu'ils vont dans les gorges du Verdon les gars lààààà ?"
EH OH !
C'est bon, on y va ! Juste le temps de boire un p'tit apéro peinard en terrasse, de préparer la glacière pour les gorges et on y va !
D'ailleurs, tiens, eh oh :
ON Y EST !
Eh oui, magie !
Nous avons retraversé le plateau de Valensole, rempli la glacière de produits primordiaux, atteint le lac de Sainte-Croix à hauteur du pont des Gorges. À partir de là, location de canoë-tri-place pour quatre heures et vogue ma poule !
Dès les premiers mètres aquatiques,
une question cruciale se pose :
Eh ouais : où boire l'apéro quand on se trouve dans ce magnifique canyon, affichant parfois des falaises de plus de 300 mètres de hauteur ? Où boire l'apéro quand on ne voit pas de rives abordables ?
Non franchement, c'est vrai que nous sommes venus pour visiter et faire un peu de sport, mais tout ça est quand même plus sympa si on peut s'arrêter boire un coup.
Bon... Ne stressons pas, cela doit être une randonnée canoë plaisir.
Pour le moment, concentrons-nous sur la rivière du Verdon : son histoire, ses légendes et tout ça et tout ça. De toute façon, nous avons quatre heures pour faire les deux kilomètres qui séparent le lac de Sainte-Croix (d'où nous avons embarqué) de la balise indiquant que nous ne pouvons pas aller plus loin dans le canyon. Cela devrait largement suffire.
Tout d'abord, il faut savoir que sans la rivière du Verdon, il n'y a pas de Gorges du Verdon ; d'où le fait que les deux soient intimement liés. Mais bon, ça va, ça, on s'en doutait un peu.
"De tous les parcs nationaux français, celui du Verdon est le seul à porter le nom d'une rivière. Et c'est ce qui en fait sa particularité : il ne s'est pas constitué autour d'un milieu naturel singulier, mais en suivant les berges de ce cours d'eau au tracé remarquable. Depuis sa source jusqu'à la Durance, le Verdon s'écoule en direction du sud-ouest durant 165,7 km, perdant peu à peu de l'altitude et quittant les prairies alpines pour descendre vers la garrigue provençale." PAYS DE PROVENCE
Le Verdon a donc plusieurs particularités. Il prend sa source à 2819 m. d'altitude, au pied de la Tête de la Sestrière, entre le Col d'Allos et le Pic des Trois-Évêchés, dans les Alpes du sud. Et plus précisément, ou pas, sur le terrain de la commune de Uvernet-Fours. Il est la résultante de la rencontre de trois torrents : le Verdon de la Foux, le torrent de Bouchier et le Chadoulin.
Le Verdon était appeléVardu par les Gaulois, provenant du terme préceltique Vara qui sert à désigner l'eau. D'autres prétendent que son nom provient de la couleur vert-émeraude de son eau.
Cette couleur si particulière, intense et rafraîchissante, est due au fluor et aux micro-algues qu'il contient. Toutefois, dans les lacs de barrage (lacs de Sainte-Croix ou retenue de Quinson, notamment), ses eaux présentent une couleur turquoise due aux fonds argileux.
Et est-ce qu'on peut pêcher dans ce Verdon làààààà ?
Oh que oui !
Mais qu'est-ce qu'on y trouve ?
Eh bien, tu peux y trouver de nombreuses espèces piscicoles et invertébrées, comme la truite, l'Apron du Rhône, le chabot et quelques écrevisses à pieds blancs. Malheureusement, les cinq barrages hydroélectriques construits sur son cours empêchent la présence d'espèces anadromes comme le saumon ou l'anguille, qui ne peuvent remonter-descendre le courant. Ces barrages permettent de constituer des réserves d'eau nécessaires à la Provence, mais ils assurent aussi une production d'électricité non négligeable.
Le Verdon marque également la frontière entre les départements du Var et des Alpes-de-Haute-Provence, pile poil là où nous naviguons en ce moment.
Certes, d'ici, on ne voit pas trop la différence, mais nous naviguons bel et bien entre deux rives de deux départements différents. Ça n'a rien à voir avec certaines autres frontières dans le monde, mais cela a le mérite d'être noté. Tiens, d'ailleurs, en parlant de ça, tu connais le village de Baarle située entre la Belgique et les Pays-Bas ? Non ?
Eh bien voilà !
Photos : VIBES
Mais il y a d'autres frontières plus marquées...
Chine / Mongolie États-Unis / Mexique
Haiti / République Dominicaine Slovaquie / Hongrie / Autriche
Photos : VIBES
Il y a quelques années, je me souviens qu'avec Nick Canon, W et Céline, nous nous étions rendus aux Trois Bornes, un restaurant se trouvant sur les frontières de la Belgique, des Pays Bas et de l'Allemagne. On ne voit pas très bien les séparations entre les pays, mais j'ai quand même pris une belle photo.
Voilà !
Bon, bref :
le Verdon.
Il n'est pas loin de 14 heures et nous n'avons toujours pas trouvé le lieu adéquate pour nous arrêter pique-niquer-boire-un-verre-de-rosé.
La tension monte... La panique s'installe...
Mais finalement,
nous trouvons le lieu tant attendu.
Enfin posés, au milieu de ce fouillis géologique où coule le Verdon, ses eaux émeraudes. Le paysage se partage en deux rives. L'une insolite et abrupte, l'autre, sur laquelle nous nous sommes posés, énigmatique et mystérieuse, suggérant aux conteurs de lointaines légendes et aux penseurs de grands chemins aux étranges sensations. Car oui, cher lectrice et lecteur, le Verdon est aussi un lieu de mystère, l'espoir d'un trésor monumental, l'image de chevaliers sans reproche. Oui, ici aussi, les Templiers ont laissé leur empreinte avec des indices troublants et beaucoup de rêves.
Entre deux verres de rosé et un sandwich, le moment est venu de se souvenir des Croisades... Mais si ! Oh oh ! C'est bon, non ! On peut se cultiver un peu ?!
Pour cela, inspirons-nous des récits de George Marcolla... Tu connais George Marcolla ? Non ? Ah, ah, ah, tu vois : tu vas apprendre des trucs ! C'est bien d'apprendre des trucs qui après servent à machiner des bidules dans le but de pousser le chose.
DONC George Marcolla fut toujours fasciné par la quête du Graal. En 1915, il découvre un papier jauni glissé dans la bibliothèque de son père en Sibérie sur lequel est écrit : "Dans la construction souterraine du vieux château Vallée de la Croix, se trouve le trésor des Templiers, va et cherche, le saint et la vérité te montreront le chemin." Il se rend alors au vieux château de Valcros datant du XIème siècle et dont el nom, en vieux provençal, se traduit par "Vallée de la Croix" (Valcros). Il y trouve un grand tableau de saint Célestin datant de 1715, portant l'inscription "Véritas". Persistant dans sa tâche, il l'acquiert en 1955 et le fait analyser. Le tableau révèle alors de nombreuses inscriptions cryptogrammes qui définiraient un réseau souterrain, partant en étoile, dans une zone délimitée par les villages de Soleils, Trigance, Jabron, Le Bourguet et Robion.
Eeeeeeh ouais !
C'est aussi cela les Gorges du Verdon. Pour en savoir plus, je te propose d'aller te chercher un petit verre de rosé, ou une Suze-Cassis AVEC MODERATION et de lire la suite de ces incroyables mystères...
"L'époque templière est une période trouble de l'histoire qui s'inscrit aux alentours de l'An 1000. L'Europe se composait alors de provinces et de seigneurs qui n'avaient de cesse d'être en guerre et d'entasser fortune dans leurs royaumes. Les temps étaient incertains, la culture quasi inexistante et la religion des plus obscure. C'est au milieu de ce chaos qu'une poignée d'hommes s'apprêtait à bouleverser l'Occident. L'extraordinaire aventure des Templiers commence avec celle des Croisades lorsqu'en 1095, le Pape Urbain II prêche pour défendre la ville sainte de Jérusalem, menacée des invasions arabes. Le Saint Sépulcre, les lieux du Calvaire et de la passion du Christ, si chers au coeur des chrétiens, risquent en effet de tomber aux mains de l'ennemi.
Depuis son château des Ardennes, le baron Geoffroy de Bouillon est sensible à l'appel du Pape. Accompagné de seigneurs, de chevaliers et de 12 000 hommes, il prend la tête des armées pour arriver, plusieurs mois après, en Orient. La prise de Jérusalem sera sanglante. D'année en année, croisades et batailles se succèdent avec leurs lots de désastres et de glorieuses victoires. La noblesse occidentale est conviée à se partager les nouveaux territoires conquis malgré les pillages et les nombreuses embuscades tendues par les Sarrasins. Durant cette période d'insécurité, neuf chevaliers, dont Geoffroy de Bouillon et Hugues de Payns, fondent l'un des plus importantsordes militaires en Terre Sainte : les Pauvres Chevaliers du Christ. Leur vocation est d'assurer la surveillance des routes et de veiller à la défense des pèlerins et des Francs exilés, tout en combattant l'ennemi. Immédiatement, leurs dévouements sont appréciés et le roi Baudouin II, couronné roi de Jérusalem en l'église de Bethléem, leur assigne résidence dès 1119 dans la partie méridionale du temple de Salomon. Les membres du nouvel ordre prendront alors le nom de Chevaliers du Temple, puis de Templiers. (...)
ORGANISATION ET DISSOLUTION
Après s'être organisé selon les règles d'une vie stricte de gens d'épée et de religion, c'est à partir de 1135 que l'ordre des Templiers s'installe dans des lieux isolés de Provence pour y développer une vie religieuse. L'une des plus importantes commanderies templières est celle du Ruou, fondée en 1150. Elle s'étend d'Aiguines à Salerne en passant par Monfort-sur-Agens. Au moment de l'arrestation des Templiers, la commanderie du Ruou possédait 240 tenures (possession de terre et de pierre).
L'ordre des Templiers est à l'origine d'un incroyable essor de la civilisation en Occident. Les chevaliers furent, pendant plus de deux cents ans, les maîtres de l'Europe et cependant, leur défaite fut incroyablement cruelle et rapide. (...)
Le 13 octobre 1307, à l'aube, tous les Templiers de France sont arrêtés et emprisonnés. S'ensuit alors une série de tortures et d'exécutions. Jacques de Molay est brûlé vif devant le parvis de Notre-Dame de Paris le 18 mars 1314. Les Hospitaliers (autre ordre combattant allié au Roi) se partagent les biens des Templiers avec les ordres successeurs. Traqués, persécutés, quelques moines soldats parviennent néanmoins à se réfugier et à résister encore un peu dans le Sud de la France, s'employant à mettre en lieu sûr une fortune estimée à 200 millions de francs or. L'histoire des Templiers se confond dès lors avec la légende des Chevaliers aux blancs-manteaux, et son fabuleux trésor n'aura de cesse d'alimenter l'imaginaire des hommes depuis le début du XIIème siècle à nos jours.
LES LÉGENDES TEMPLIERES
En France, beaucoup de lieux templiers subsistent, mais le plus magique et énigmatique d'entre tous est certainement celui du Verdon où le mythe côtoie la réalité. À la limite du Var et des Alpes-de-Haute-Provence, le secteur délimité par Comps, Trigance, Castellane et Moustiers-Sainte-Marie est sans aucun doute un parcours initiatique des plus imprégnés de légendes. Trésors enfouis, quête du Graal, messages spirituels jadis disparus, veilleurs et gardiens de pierres, jusqu'à la base secrète d'extraterrestres, mais plus étonnant encore, l'hypothétique présence en cet endroit précis de l'Arche d'Alliance, disparue de Jérusalem il y a 3000 ans.
LA LEGENDE DE L'ARCHE D'ALLIANCE
L'histoire de l'Arche d'Alliance est étroitement liée à celle de Moïse. Ce dernier, ayant reçu les tables de la loi sur le Mont Sinaï, fit construire un coffre sur les ordres de l'Eternel pour les protéger. Les écritures, rassemblés dans l'ancien testament, décrivent le coffre sacré comme une arche de bois d'acacia recouvert d'or avec deux anneaux de chaque côté permettant le passage de bâtons qui facilite son portage. L'arche possédait un grand pouvoir surnaturel car elle était utilisée comme arme de guerre et avait la capacité de faire fuir l'ennemi. Elle accompagna le peuple israélien durant son périple et sera finalement conduite à Jérusalem par David, dont le père, le roi Salomon, lui fera construire un temple sacré où l'entreposer.
Selon Guy Tarade, il serait fort probable que les Templiers furent envoyés en Terre sainte pour retrouver et mettre à l'abri des invasions arabes l'arche d'alliance. Tout commence à Comps-sur-Artuby dans l'église Philomène : on y trouve une fresque de l'arche et, dans les mains de sainte Anne, les Tables de la Loi écrites en hébreux. Neuf chapelles au total encerclent le Verdon en des points stratégiques et précis qui, une fois reportés et reliés sur une carte, représentent la configuration céleste de la Grande Ours. Neuf chapelles comme les neufs fondateurs de l'ordre des Templiers, dont les initiales forment le mot templarii en ancien français, soit Templier de nos jours. Ces neufs chapelles sont Sainte Thyrse au Bourguet, Saint Etienne à Taloire, Saint Maur à Castellane, Saint Pierre de Bagarry au Bourguet, Saint Laurent à Jabron, Sainte Anne au Bourguet, Saint Roch à Trigance, Saint Jean à Chasteuil, Saint Julien à Jabron.
LA LÉGENDE DU GRAAL
À la limite des plateaux désertiques de Canjuers, le fantastique survit encore du côté de Trigance et de Rougon, où curieusement d'étranges similitudes se regroupent autour de la mythologie du Roi Arthur dans sa quête du Graal. Entre Trigance et Soleils, une création naturelle représentant une table ronde en pierre de 50 mètres de diamètre n'est pas sans rappeler Merlin et les chevaliers de la table ronde. Située au lieu-dit Les Merlantières, l'étonnante table naturelle est proche du Mont Devens, qui signifie devin.
Près du domaine de Valcros, un étrange rocher en forme de chameau évoque le camelot, le château du Roi Arthur. Cette curieuse formation géologique est couronnée sur la bosse d'une ceinture de mur en ruine dont l'origine reste inconnue. Non loin de là, le petit village de Taloire qui évoquerait tailloir, soit le tailloir d'argnet portant le Graal, voisine de la chapelle Saint Étienne (aujourd'hui en ruine et inaccessible), le saint auquel la légende se réfère pour veiller sur le temple du Graal.
Perché sur les contreforts du Verdon, tel un nid d'aigle, le château de Rougon, situé au sommet du village, se serait, selon la légende, écroulé par deux fois, comme celui du Vortigern, le château du père d'Arthur où Merlin aperçut deux dragons dans les fondations. Étrangement, près du château, se trouvait naguère une chapelle dont le saint qu'elle honorait n'était autre que Roman, chargé de protéger les villageois des... dragons. Voilà de quoi régénérer les légendes du Verdon et nourrir les imaginations. Mais il en est une dernière à mi-chemin de l'histoire et qui peut être serait un bon début à toutes les explications..."
TERRE DE PROVENCE
Mais pour le moment, il est temps pour nous de repartir. Non pas que nous soyons pressés puisque nous avons réservé le canoë pour quatre heures de location et que cela ne fait que deux heures que nous errons dans les gorges, mais parce que voilà, bon, c'est comme ça, on ne va pas rester pendant trois heures au même endroit !
Nous quittons la berge éphémère
pour longer les falaises aux formes et visages multiples...
Elle est très intrigante cette falaise. On dirait deux yeux avec un nez pendant que le menton s'est posé dans l'eau émeraude.
Ne serait-ce pas là encore un coup des Templiers ? Ne faut-il pas y voir un signe de quelque chose supposé nous indiquer un truc qui nous permettrait de résoudre le bazar ? C'est le visage du Christ, non ? Après tout, pourquoi pas.
Si nous faisons un rapide inventaire des différentes apparitions de Jésus ces dernières années, certaines personnes prétendent l'avoir vu :
Dans un cendrier en Australie :
Dans une omelette Dans un arbre Sur la peau d'une banane Dans une barre chocolatée
Dans un moule à flan Sur les fesses d'un siensien Sur une vitre de bagnole Dans une poêle
Sur un toast Dans une vague Sur la tête d'un veau Sur une moitié d'orange
Sous un fer à repasser aux États-Unis...
Photos :20 minutes,TopitoetTuxboard
Bon, là, en même temps, si on regarde d'un peu plus près, notre Jésus-falaise ressemble d'avantage à une marionnette de l'émission 1, rue Sésame qu'au Christ lui-même.
C'est vrai, non ? Moi, je trouve que cette falaise trouée a des airs de Bart...
Non ? Mais si, avec un peu d'imagination... Allez !!! Oh !!!
À moins que ce ne soit un de ces fameux veilleurs des gorges dont parle le Belge Alfred Weyssen, dans son ouvrage"L'Île des Veilleurs". C'est lui même qui pense avoir élucidé le mystère des Templiers, dont nous parlions plus haut avec Terre de Provence.
En allant sur les lieux indiqués par le tableau-message découvert par George Marcolla et en observant les étranges formes des rochers, il reconnait les symboles de certains signes astrologiques et parvient r(avec beaucoup d'imagination quand même !) à reconstituer celui du zodiaque. Un zodiaque géant, véritable image de la constellation céleste reproduite sur 30 000 hectares de gorges !
Et là, maintenant tout de suite sans plus attendre, je sens, chère lectrice, cher lecteur, que tu meures d'envie d'entendre la suite des légendes des Templiers... Mais bien sûûûûrrrrr !!!!
Comme je te le disais précédemment... enfin, comme l'écrivait quelqu'un pour le magazine "Terre de Provence"... : "Il est une dernière légende à mi-chemin de l'Histoire et qui, peut être, serait un bon début à toutes les explications". Et cette légende-Histoire s'appuit sur un évènement qui s'est dérouléà Alexandrie, en Egypte, il y a fort fort longtemps...
"En 48 avant J.C. (et donc bien avant qu'il n'apparaisse sur des toasts ou des fers à repasser), une grande partie des 700 000 volumes de la bibliothèque d'Alexandrie fut détruite dans un incendie. Que sont devenus les précieux manuscrits sauvés ? À l'époque, Alexandrie comptait une grande quantité d'intellectuels, philosophes, érudits en mathématiques et astronomie. Aristote, chargé de la construction de la bibliothèque, y avait regroupé plusieurs ouvrages notamment ceux d'Aristoxène de Tarente, d'Archimède, d'Hipparque, d'Erastothène,... Pourquoi ne pas supposer qu'une partie de ces connaissances fut confiée à des moines initiés afin d'être acheminée en lieu sûr par des chevaliers de l'Ordre ? Et pourquoi ne pas supposer encore que ces manuscrits seraient enfouis dans les terres Templières du Haut Var ? De làà imaginer la fusion de la science et du religieux, il n'y a qu'un pas. En regardant l'étrange zodiaque du Verdon, le symbole est probant. Et puis, la rumeur ne raconte-t-elle pas que c'est Hugues de Payns, premier maître du Temple, qui aurait fait creuser, dans les gorges une cité souterraine délimitée par neuf chapelles pour y enterrer de considérables richesses rapportées d'Orient et acheminées par la baie de Toulon ? (...)"
TERRE DE PROVENCE
Vu comme ça, les Gorges du Verdon arborent un tout autre visage. Nous quittons la nature pour le mystique, et peut être même pour découvrir l'un des plus importants trésors au monde. Voui, finalement, ça valait le coup de louer ce canoë pour quatre heures... même si le trajet du Lac de Saint-Croix à la bouée infranchissable se fait en 30 minutes.
Nous regardons à présent chaque recoin
avec un oeil différent.
Ce qui nous permet, très vite, de trouver un endroit
où s'arrêter faire une seconde pause rosé.
Cette fois-ci, nous sommes carrément sur deux m2 de roche dure,
mais, bon, il fait soif.
La fin de la "randonnée" approche. Nous repartons en direction du lac de Sainte-Croix pour la seconde fois. Ben oui, vu que le parcours est très court, nous l'avons fait deux fois. Nous croisons quelques Japonais, apparemment venus en bus, et qui ont chacun loué leur embarcation. Ici, un jeune couple bien habillé sur un bateau électrique. Là-bas, un homme seul sur un pédalo qui penche de par son poids. Tiens, un autre Japonais qui a son smartphone accrochéà un serre-tête pour pouvoir filmer tout ce qu'il voit. Et ces jeunes Japonaises qui ne cessent de rigoler en faisant des selfies à tout va. Ils sont rigolos ces touristes asiatiques. On a l'impression que l'important n'est pas d'être dans l'endroit et d'en savourer les moindres richesses (silence, beauté des paysages, originalité, nature,...), mais de prendre un maximum de souvenirs photos et vidéos pour le montrer ensuite à la famille et aux amis asiatiques. Une sorte de vie vacancière par procuration.
Nous voici revenu au lac de Sainte-Croix... Tiens, pourquoi "Sainte-Croix" ? Quelle est cette croix sainte ? Où se trouve-t-elle ? Y'a-t-il un rapport avec les Templiers ?
Quittons-nous avec un petit résumé en vidéo
de notre expédition.
Allez, à plus tard.
DANS UN PROCHAIN ÉPISODE
Fatigués par ces efforts surhumains à pagayer sur une eau certes émeraude, mais emplie de courants infernaux, Maître Arnaud, Nicouane et Jénorme ont décidé de poursuivre leur visite des Gorges du Verdon en voiture. Pour se faire, ils suivront l'impressionante route des Crêtes qui réalise le tour complet de ces magnifiques Gorges du Verdon.
C'est la rentrée !
1er septembre 2016, c'est le jour de la rentrée !
Même pour Jénorme qui revient à la maison vers 21 heures, avec un sac bien chargé...
C'est la rentrée... mais faut pas déprimer !
Oh eh oh, tu vas nous faire chier non plus ?! Hein ! Bien sûr que c'est la rentrée ! Bien sûr que c'est fini les vacances ! Bien sûr qu'il faut que tu ailles bosser ! Mais tu as du boulot, alors ne te plains pas !!! Mais qu'est-ce que ça veut dire ça ?! Toujours à râler bordel !!!
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Salut, ça va ?
Non, mais... bon, je suis désolé de faire une telle introduction, mais c'est vrai quoi : t'es tout le temps en train de râler ; toi, le Français, toi, la Française !
Il pleut, tu gueules parce qu'il pleut. Il fait chaud, tu gueules parce qu'il fait chaud ! Il fait froid, tu... Bon, on ne va pas faire toutes les nuances météorologiques non plus !
Après, les femmes se trimballent à poil sur les plages, ça t'emmerde parce que ça choque ton gamin ! Les femmes se trimballent en burkini, tu gueules parce que ça choque ta religion !
D'ailleurs, tiens, pause...
PAUSE
Je me souviens d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître
où nous parlions de plages et de vacances comme d'une récréation...
Hein ? Ah ouais, t'as raison, c'est vrai : déjà, à l'époque, il y avait des bouchons et trop de monde sur la plage ! Merde ! Oui, ah, c'était déjà chiant... Mais pas autant que cette année !
Pour les médias, la plage est devenue un terrain de combat. Pour les politiques aussi. Je n'aime pas prononcer ce mot que nous avons entendu tout l'été. Je n'aime pas voir les femmes voilées, et constater qu'elles deviennent du pain béni pour les moralistes, les défenseurs de la liberté (quelles libertés ?), les assoiffés de pouvoirs, les fascistes, les racistes, les extrémistes, les démagos,...
Je suis juste nostalgique, et puéril-fleur-bleue, de constater que les médias ont parlé de la plage autrement cette année. Il est important de "se défendre culturellement" et de marquer le coup après le terrible attentat terroriste du 14 juillet à Nice, certes. Mais il y a quelque chose qui me gène entre l'action radicale quasi inexistante à la source et ces petites interventions devenant de véritables affaires d'état médiatiques.
NON : la plage n'a pas étéà la fête cet été. Autre exemple avec celles de l'île de Lesbos recouvertes de gilets de sauvetages laissés par les migrants qui ont réussi à traverser la Méditerranée...
Que faire ? Constater, héberger, refouler, ignorer, se rebeller ou, tout simplement, trouver des solutions.
Tout d'abord, constater que les flux migratoires que nous connaissons à l'heure actuelle ne sont pas pires que ceux connus à d'autres époques, comme voudraient le faire entendre certaines personnalités politiques et autres groupes extrémistes. Ce sera l'une des premières leçon apportée par la nouvelle chaîne info, FranceTvInfo... Encore une chaîne info !?
PUTAIN UNE DE PLUS !!! On en a déjà trop de l'infos, tout le temps, en boucle, sans analyse, répétitive, lassante, rotor, fatigante, à la recherche du scoop !!!
Parfois...souvent même, j'ai l'impression que ce sont les médias qui font le monde, et non plus la politique. Un peu, vois-tu, comme dans ce film -mineur certes mais bon- de James Bond : "Tomorrow never dies" (1997) de Roger Spottiswoode, tourné d'ailleurs non loin d'ici, à Peyresourde, Loudenvielle et Peyragudes... au moins pour la scène d'ouverture. On peut également penser à William Randolph Hearst, Robert Maxwell,... Bref !
Regardons tout de même tout de même
l'analyse des équipes de Tadagueule...
Tu en fais ce que tu veux de tout cela ! Tu peux dire que nous ne vivons pas la même époque, que nous n'avons plus les moyens d'accueillir les populations persécutées des autres pays, que l'Euro nous a foutu dedans, qu'ils n'avaient qu'à se développer avec leurs propres richesses (dont nous, populations sur-civilisées avons abusé), qu'à combattre chez eux comme les Français l'ont fait en 1941 sans l'aide de personne... Ah merde, mauvais exemple !
Bon eh oh, ça va ! Puisque nous parlons vacances, été, France, innocence et dépaysement, je suis tombé l'autre jour sur ce petit reportage de BFM TV sur un des endroits jugé mythique de l'ancienne Nationale 7 : le restaurant-hôtel-bar "Les 200 bornes".
Nationale 7 : le "200 bornes" lieu mythique de... par BFMTV
Fasciné par l'endroit, par ce qu'il inspirait et par sa structure, je suis allé y faire un tour, comme ça pour rien, pour voir, boire un demi, tranquille, vacances. Et puis, une fois sorti de l'A77... la Nationale 7 n'existe plus à cet endroit, remplacée qu'elle est par une voie rapide et autoroute... OK, ça fait crever des commerces et des villages, mais ça évite les bouchons !!!!
BREF : je suis retourné au bar-restaurant-hôtel des "200 bornes" que l'on voit dans ce reportage, daté de 2012.
Et voilà ce qu'il est devenu en 2016 !
Bon... écoute... c'est comme ça... les choses se font, s'installent, passent, puis disparaissent... Ou pas. Et puisque nous parlons des "200 bornes" DONC de Pouilly-Sur-Loire DONC de la Nièvre... Mais si, enchaînement Tac-tac !!!! Je veux juste faire une petite parenthèse musicale parce que, eux, ils sont encore là, ils sont de la Nièvre et je les ai croisés lors du festival "Mines 2 rien"à Saint-Lon-les-Mines, dans les Landes, samedi dernier. Ils, ce sont Les Tambours du Bronx.
Eh oui, c'est la rentrée ! Le bruit des machines, la cadence, le rythme ! Mais on peut le vivre aussi autrement, sans se plaindre et en faisant quelque chose de plus sensationnel.
Alors, juste comme ça pour le plaisir (mais sans Herbert Léonard), voici du gros bon son pour étouffer les ragots et autres faits d'actualité répétitifs insipides primitifs.
Oui, c'est la rentrée ! Ces sons de machine, de cadence. Mais du rythme aussi. Mets du rythme dans ta vie...
UN PEU DE BRUIT...
Et souffle... Ouuuuuuuuuh pfffffffffff... Voilà.... Calmement... prends ton temps...
Et puisque c'est la rentrée, puisque la plage a été le terrain de nombreux affrontements cette année, juste avant le concert, je suis allé faire un petit tour à Capbreton, histoire de regarder le soleil se coucher sur un horizon coloré, tranquille, en me disant simplement, pausément, assurément : "Eh oh, vous allez pas un peu tous fermer vos grandes gueules là !?"
à l'assaut de la vallée d'Ossau : Une matinée au col du Pourtalet (64 -Espagne)
Continuons cette petite virée dans les Pyrénées du sud-ouest avec, cette fois-ci, un passage en vallée d'Ossau.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Eh oui : après la vallée d'Aspe et son lac du Montagnon en forme de boomerang... de poire... de coeur, direction la vallée d'Ossau.
Avec Maître Arnaud, nous aurions pu passer par le col de la Marie-Blanque et le plateau du Benou, mais non.
Nous aurions pu également sauter d'une vallée à l'autre en partant de Saint-Christau pour arriver à Arudy, mais non plus !
Nous sommes passés par l'Espagne et le tunnel du Somport...
Et quand je passe dans un tunnel en ce moment,
j'ai envie d'écouter Perturbator !!!!
D'une longueur de 8602 mètres, le tunnel du Somport part de France pour débouler tout droit en Espagne, du côté de Canfranc et sa mystérieuse gare dont nous avons déjà maintes fois parlé ici.
Tiens, par exemple, là : CANFRANC-JACA !
DONC : pour aller d'une vallée française à une autre vallée française, nous sommes passés par l'Espagne.
On descend, on descend, en passant d'une altitude de 1150 mètres à une hauteur de 820 mètres.
Ici Jaca,
ici Jaca !
Il n'est pas loin de 21 heures et les rues piétonnes de la ville sont parcourues par des centaines de touristes et locaux. C'est l'heure de manger quelques tapas !
Comme notre habituel bar à tapas, La Tasca de Ana, est bondé, nous allons un peu plus loin, genre presqu'en face.
Et là, ils servent de très bons encornets farçis.
Avec une vue imprenable sur un extincteur... blanc !
T'en as déjà vu toi des extincteurs blancs ?
Eh bien nous non.
Voilà, c'est fait.
Maintenant, il ne nous reste plus qu'à rejoindre la vallée d'Ossau en passant par Sabiñánigo, puis Biescas, longer les lacs de Bubal et Lanuza, traverser la station de ski de Formigal, pour se poser, de nuit, sur le col du Pourtalet, à 1794 mètres d'altitude.
Il fait nuit. C'est beau, c'est calme et en ce début du mois d'août 2016, c'est La nuit des étoiles ; c'est à dire la nuit où le ciel est suffisamment clair pour pouvoir apercevoir un maximum d'étoiles dans le ciel noir.
"Chaque année entre mi-juillet et mi-août environ, l’orbite de la Terre croise l’essaim des Perséides, une traînée de débris laissé par la comète Swift-Tuttle. Pour les terriens, c’est l’occasion de s’émerveiller lorsque ces minuscules fragments – des poussières – se consument dans l’atmosphère, formant la fameuse pluie d’étoiles filantes."SCIENCES ET AVENIR
Après s'être vaguement posés sur l'herbe du cirque d'Anéou, Maître Arnaud regagne son Kangoo pendant que je jette la tente non loin de la rivière de la Glère qui serpente dans le cirque. Au-dessus de moi, la Voie Lactée. Mais sais-tu pourquoi elle est appelée ainsi ?
LA VOIE LACTÉE
"Cette désignation trouve son origine dans la mythologie grecque : Zeus, désirant rendre Héraclès immortel, lui fit téter le sein d'Héra alors endormie. Celle-ci essaye d'arracher Héraclès de son sein, et y parvient en laissant une giclée de lait s'épandre dans le ciel, formant la Voie lactée.
Il existe aussi une autre version : Peu de temps après la naissance d’Héraclès, Hermès enlève l’enfant et le place dans le lit d’Héra endormie : aucun des fils de Zeus ne peut devenir immortel s'il n'a tété au sein de la déesse. Affamé, le bébé s'approche de celle-ci et commence à téter. Se réveillant, Héra aperçoit l'enfant et indignée, le repousse ; le lait divin se répand dans le ciel en une traînée blanchâtre, la Voie lactée." WIKIPEDIA
Allez, bonne nuit.
LE LENDEMAIN
C'est toujours un émerveillement de se réveiller au sommet du col du Pourtalet, face au cirque d'Anéou et au pied du Pic du Midi d'Ossau (Jean-Pierre pour les intimes). Il est 7 heures lorsque j'émerge de la tente.
La cime du Pic du Midi d'Ossau (2884 m)
est encore dans l'ombre...
Mais plus pour très longtemps, petit à petit, le soleil vient poser ses premiers rayons de la journée sur la pierre de la montagne emblématique de la vallée d'Ossau...
Tout se met alors en place. Un peu plus bas de l'endroit où j'ai jeté la tente, les vaches bien alignées s'en vont prendre leur quartier dans les pâturages herbeux du cirque, haut lieu du pastoralisme ossalois.
Eh hein : ça vaut bien tous les réveils du monde !
Pendant ce temps, le jour poursuit son évolution. Tout se met en place.
Sur les sommets du Pic du Midi d'Ossau,
les cimes passent du rouge à la lumière totale.
Sur le Cirque d'Anéou,
les cimes découvrent elles aussi le jour...
Quelques patous sont également en place pour dissuader les premiers randonneurs de venir se mêler d'un peu trop près aux troupeaux en liberté...
Maître Arnaud émerge de son Kangoo. Nous n'allons pas de suite nous lancer dans les montagnes. Avant cela, il est important de boire un grand café. Il est 8h04 et les Ventas du Col du Pourtalet ne sont pas encore ouvertes. Nous nous dirigeons alors sur Formigal.
Et Formigal, en hiver,
c'est plutôt comme ceci :
Par contre, en été,
Formigal, c'est plutot comme ça :
Pas de neige ! Bon, en même temps, c'est normal : nous sommes en août, il fait 35°. Respectons un peu les saisons, veux-tu !
Mais les vaches ! LES VACHES OUI !!! Elles ont pris possession des lieux !!!!
Cela me fait penser à Aoshima, cette île japonaise envahie par les chats.
Île longue d’1,6 kilomètre, les gens n'hésitent pas à venir en ferry sur l’îlot pour donner à manger, caresser et câliner les animaux qui se baladent entre le port et les bâtiments abandonnés. Les chats ont été introduits sur cette île pour la dératiser et se sont depuis lors multipliés, n’ayant pas de prédateurs.
"Six fois plus nombreux que les humains, plus de cent vingt félins y prennent leurs aises dans les maisons abandonnées de ce village de pêcheurs. L'exode rural qui a suivi la fin de la seconde guerre mondiale a vidé l'île, désormais habitée par une poignée de retraités. La suprématie des félins y attire les touristes, qui viennent passer la journée sur 'l'île aux chats'— comme on la surnomme dans la région —, en dépit de l'absence de restaurant ou de boutique."
LE MONDE / photo : Thomas Peter/Reuters
Tout ça pour dire que nous ne sommes pas restés longtemps car il était déjà 9 heures et qu'à 9h30, les ventas du Col du Pourtalet ouvrent pour nous proposer leurs produits régionaux et d'une grande variété.
Comme ceci... Ou encore cela ...
BREF : du coup, nous avons rebu un café en terrasse de la seule venta qui propose une vue sur le fameux Pic du Midi d'Ossau..et le mini Pic du Midi d'Ossau.
L'occasion de revenir un peu sur l'histoire de cette emblématique montagne grâce au parcours touristique se trouvant non loin de là.
"Ici, on l'appelle aussi 'Jean-Pierre', 'La Dent de l'Ours', la 'Molaire fendue'... Exhibant fièrement ses deux pointes, le Pic du Midi d'Ossau, avec ses 2884 mètres, est le repère immuable du Béarn et de toute la vallée d'Ossau.
Son histoire commence vers la fin de l'ère primaire, il y a environ 290 millions d''années. Alors que la chaîne hercynienne s'érode, les derniers soubresauts de sa lente formation entraînèrent l'ouverture de fissures. A la faveur d'une de ces fissures, des roches en fusion provenant de la partie profonde de la croûte terrestre (50 km environ) remontèrent et se répandirent en surface en coulées de lave. Ainsi naquit le volcan d'Ossau qui prit de plus en plus de volume au fil du temps.
Lors d'une éruption plus violente, sa partie sommitale s'effondra, formant une dépression circulaire, la 'caldeira' ou 'chaudron'. Par la suite, d'autres éruptions se succédèrent sur le pourtour de la caldeira, délimitant une dépression centrale et bâtissant une structure en anneau.
Petit à petit, le bassin se combla et à l'ère tertiaire, lors de la formation des Pyrénées (40 millions d'années), ce qui restait du volcan, c'est à dire l'anneau et les coulées intérieures de la caldeira, se déformèrent en se chevauchant. Ces compressions ont donné peu à peu à l'ancien volcan sa forme actuelle."OFFICE DU TOURISME
Et quelle forme ? Originale, reconnaissable entre toutes. Il était grand temps de s'approcher d'un peu plus près des parois de ce géant du Béarn.
Pour cela, il existe plusieurs randonnées. Comme il fait chaud, nous optons pour le sentier amenant au lac et au refuge de Pombie. Cela fait une petite heure et demie de marche, pas trop difficile, nous faisant passer de 1720 m d'altitude à 2032 m. En résumé : 2h30 de marche aller-retour, pour une distance de 7,8 km avec un dénivelé de plus de 500 mètres.
À SUIVRE...
à l'assaut de la vallée d'Ossau : Refuge et lac de Pombie (64)
Dans l'épisode précédent, Maître Arnaud et Jénorme avaient décidé de passer la matinée dans les environs du Col du Pourtalet afin de voir quelles multiples activités pouvaient s'offrir à eux. Après avoir constaté que des vaches avaient pris possession de la station de ski de Formigal et qu'un apéritif anisé de marque française était omniprésent dans les vantas du Col du Pourtalet alors qu'ils voulaient simplement acheter à manger, ils décidaient de se lancer dans la nature en rejoignant le cirque d'Anéou.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Nous arrivons au parking d'Anéou. En fait, c'est de là que nous sommes partis deux heures plus tôt, mais comme le disait je-sais-plus-qui (et nous le saluons !) : "Partir, c'est revenir". Alphonse Allais ! Ah non, lui, il avait dit : "Partir, c'est mourir un peu. Mais mourir, c'est partir beaucoup."
C'est de là, du parking d'Anéou faisant face au cirque d'Anéou, que partent plusieurs randonnées, comme le tour et l'ascension du Pic du Midi d'Ossau, le Pic de Canaourouye, le pic de Peyreget, le Caillou de Soques ; et pourquoi pas, même, rejoindre les lacs d'Ayous ou encore le lac et refuge d'Arrémoulit. Mais ça, c'est une autre histoire, tu te calmes !
En l'occurrence, ici, pour atteindre le refuge de Pombie, il nous faudra passer par le col de Soum de Pombie ; un nom qui n'a rien à voir avec le tube de Danzel datant de 1998.
ALLEZ, C'EST PARTI !!!!
Nous longeons le ruisseau de Sénescau qui s'en va serpenter dans le cirque d'Anéou, là-bas, au loin. Nous le laissons poursuivre son cours tandis que nous empruntons une passerelle l'enjambant afin de nous diriger plein Nord. Déjà apparaît la première pente, mais...
TAAAAAAAAAAA !!!!
Qu'est-ce que c'est que ça ?????
Un champignon géant ? Une bombe ?
Un rocher artificiel derrière lequel se cache l'ennemi ?
Mais quel ennemi ? Et pourquoi ?
Qu'est-ce qu'on a fait ?
Ah non, ça va... C'était juste une grosse vache.
Sur ce sentier de randonnée qui devrait nous mener au lac de Pombie, si tu aimes les vaches, tu vas être servi. Il y en a partout ! Plus qu'à Formigal en été, alors t'as qu'à voir ! Sereines, tranquilles et apaisées, elles prennent la pose devant les magnifiques paysages environnants.
Vache posant devant le Lurien et le Pic d'Arrious
vaches posant devant le sommet du Pic de Jean-Pierre du Midi d'Ossau
Vaches posant devant le Pène de Glère et le pic d'Anéou
Et puis à un moment donné, les vaches, ça va bien.
Heureusement, nous arrivons à hauteur de la cabane de Sénescau où là, par contre, il y a des brebis. Elles attendent tranquillement qu'on les libère de leur enclos.
Et c'est chose faite après notre passage...
Nous continuons à monter.
C'est à présent un étrange oiseau qui passe non loin de nous. Nous n'en avons jamais vu de tel.
Bon, ok, vu comme ça, on ne voit pas très bien. On devine tout de même un oiseau planant avec de longues ailes blanches au bout noir. Ce n'est pas une cigogne. Ce n'est pas un moineau friquet, ni un bruant fou. Encore moins une alouette lulu, ni un panure à moustaches. Quant à Grimpereau des jardins, il ne faut pas y compter puisque nous sommes en montagne. Peut être un Traquet oreillard... Non, pas possible ! Un gobemouche gris ? Non plus.
Après avoir épluché l'encyclopédie des oiseaux... Oui car avec Maître Arnaud, nous ne partons jamais faire une randonnée de 15 km en montagne sans notre encyclopédie (très complète) des oiseaux qui est composée de 18 volumes de 20 kilos chacun. C'est un peu lourd, certes, mais c'est important de reconnaître et comprendre ce que l'on peut rencontrer dans la nature. Et encore, cette fois-ci, nous n'avons pas pris notre anthologie des gibiers qui pèse à elle seule plus de 57 kilos !
BREF: après avoir consulté le captivant blog OISEAUX 13 et le site de JEAN-PAUL, nous avons pu finalement apprendre qu'il s'agissait d'un percnoptère, encore appelé plus simplement Neophron percnopterus, ce qui signifie "ailes noires" en grec.
En basque, on le nomme Saï xuria ; un nom qui peut faire penser à celui de la série San Ku Kaï...
Mais cela n'a rien à voir ; même si le bateau qui vole dans l'espace (?) a lui aussi des ailes blanches avec des extrémités noires.
Du côté de Saint-Engrâce, dans la vallée de la Soule, le percnoptère est nomméBehibideko ematze xuria ; ce qui peut faire penser à... à... à... Ben, je sais pas, mais sache que cela veut dire "La femme blanche du chemin des vaches" en souletin. Et à ce moment précis, nous nous rendons que la nature est quand bien faite puisque nous sommes effectivement sur le chemin des vaches ! Cela correspond également à sa période de migration pusiqu'il revient d'Afrique au moment de la transhumance avant de repartir vers le Sahara et le Soudan fin août pour y arriver à la mi-septembre.
"Il est également l'un des rares oiseaux capable de se servir d'un outil : en Afrique, lorsqu'il trouve un oeuf de Pélican ou d'autruche, il se saisit d'un caillou et le jette avec force sur l'oeuf jusqu'à briser sa coquille."JEAN-PAUL DUGENE
C'est de suite après cette vision presque fantomatique, mais pas trop, que Maître Arnaud prit la parole pour dire :
MAÎTRE ARNAUD :"- Tiens, ben, t'as qu'à y aller au lac, j't'attends là !"
C'est dans des moments comme celui-là qu'il faut marquer une...
PAUSE INTERROGATION
Dans le monde où nous vivons et à l'époque dans laquelle nous errons, vitesse-précipitation-manque de réflexion sont les nouvelles mamelles de notre société et tout ça et tout ça... Il est alors très important de marquer parfois une pause-interrogation.
La semaine dernière, nous nous souvenons que Jénorme s'était arrêté en pleine ascension du Pic du Montagnon pour se demander pourquoi certaines personnes ont les yeux vairons.
Aujourd'hui, demandons-nous :
Pourquoi Maître Arnaud marque-t-il un arrêt ici ?
Peut être que cette histoire d'oeuf cassé avec un caillou
par un oiseau lui a rappelé la tragique fin du dramaturge grec Eschyle,
tué par un rapace -probablement un gypaète barbu -
qui laissa tomber une tortue vivante sur lui,
confondant son crâne chauve avec une pierre,
à Géla, en Sicile, en 465 avant JC. ?
Peut être avait-il envie aussi de lire
l'encyclopédie des oiseaux tranquille,
face à ce magnifique paysage
du cirque d'Anéou sur lequel
n'en finissent pas de paître vaches,
chevaux et brebis ?
Peut être ne voulait-il pas
affronter les lacets marqués
conduisant au col de Soum de Pombie ?
Peut être veut-il comprendre
et se concentrer
sur les étranges méandres rocheux
du Pène de la Glère
qui nous font face ?
Peut être veut-il profiter d'un peu de fraîcheur en se glissant
dans cette tente jetable en pierre
datant de la Préhistoire ?
Finalement, ils n'ont rien inventéQuechua ! Bon, il est vrai que celle-ci est un peu lourde à transporter et à jeter, mais quand on est habituéà faire de la randonnée en montagnes avec 100 kilos d'encyclopédies sur les oiseaux sur le dos, franchement, qu'est-ce que c'est que trois tonnes de plus ? Hein ? Non, mais entre nous ? Hein ? Sinon ça veut bien dire que les gens ne veulent plus faire d'efforts ? Hein ? Non ? Alors ? Bon ? Mais oui bien sûr !
FIN DE LA PAUSE INTERROGATION
C'est pas le tout, mais l'heure tourne et le soleil tape. Je décide donc de continuer seul et d'attaquer les lacets du Col de Soum de Pombie, tel que Jean-François Bernard avait bravé la montée du Mont Ventoux lors du Tour de France 1987.
J'attaque, je souffle, je respire, mon rythme cardiaque est bon. Le soleil donne, j'avance, je m'accroche. La transpiration coule sous mes bras et sur mon front. Les jambes sont lourdes... Bof, non, en fait, c'est une montée assez simple avec un petit dénivelé de 200 mètres. Très vite, j'arrive au col. de Soum de Pombie à 2129 mètres d'altitude.
VUE SUR LA SORTIE DE LA VALLÉE D'OSSAU
VUE SUR LE PIC DU MIDI D'OSSAU
C'est beau, c'est sauvage,
mais il y a un petit problème...
Eh oui ! Pas de Pokémon, bordel ! C'est peut être pour cela que Maître Arnaud n'est pas monté jusque là !
Pas de Pokémon, certes,
mais, par contre, au-dessus de ma tête,
il y a des vautours...
VAUTOURS GO !
Ils planent tranquillement sur ce fond de ciel bleu limpide. Parfois, ils font une petite descente durant laquelle j'entends le souffle de leurs grandes ailes fendre le vent. Parait-il qu'ils n'attaquent pas les humains... vivants.
Je poursuis mon chemin sur un étroit sentier proposant un beau panorama sur les montagnes d'en face avec le Pic d'Arrious (2746m) et le Mont Lurien (2826m).
Je m'approche du pied du Pic du Midi d'Ossau.
Il est fascinant.
Je ne l'ai jamais vu d'aussi près.
Mais as-tu repéré le vautour qui s'est caché dans la photo trop près juste ci-dessous ? Hein ? Non ? Tant pis. Aaaah, ça, dès que c'est pas un Pokémon, rien à foutre de chercher des trucs ! À moins que tu n'étais toi aussi fasciné par "La dent de l'ours" du Pic.
Plusieurs noms courent sur ce sommet atypique.
1) Dent de l'ours car le Pic du Midi d'Ossau domine la vallée d'Ossau. Oso en espagnol veut dire Ours. Les habitants d'Ossau étaient surnommés los Ossalés qui signifiait par paronymie avec Aussalés" les montreurs d'ours". Selon l'hypothèse souvent évoquée, El valle del oso, c'est-à-dire la "vallée de l'ours" en langue espagnole serait l'origine du nom donné au pic du Midi d'Ossau (ou d'Oso).
2) Jean-Pierre car une autre légende parle de deux frères bergers, Jean et Pierre, transformés en pierre par des sorcières et qui seraient les deux pointes du sommet.
Après quelques 12 minutes de marche tranquille sur ce petit sentier, j'aperçois le toit du refuge de Pombie.
J'avance encore un peu... Le lac se trouve un petit peu plus bas, juste au pied du Pic du Midi d'Ossau.
Pic de Saoubiste, refuge et lac de Pombie
Ce qui m'étonne dans ce paysage, c'est de voir à quel point nous sommes proches du Pic du Midi d'Ossau. La montagne "plonge" dans le petit lac d'altitude, comme si elle prenait racine dans cette étendue d'eau.
Je m'approche du refuge de Pombie autour duquel quelques randonneurs (comme moi) éphémères gravitent.
Quelques chiffres, précisions et renseignements sur le lieu.
LE REFUGE DE POMBIESitué en plein coeur du Parc national des Pyrénées en haute vallée d'Ossau, le refuge est au pied de la face sud-est du pic du Midi d'Ossau, entre milieu pastoral et haute montagne. Construit dans le milieu des années 1960, il possède trois dortoirs, proposant 45 couchages, du 27 mai au 15 octobre. Les réservations peuvent se faire en appelant les deux gardiens aux numéros suivants : 05 59 05 31 78 et 09 88 77 39 44. Couvertures, douches, restauration, WC intérieurs, salles hors sec sont proposés et disponibles. Le tarif de la nuité pour un adulte est fixéà 19,60 euros ; pour un jeune de 8/18 ans accompagné : 10,80 euros et gratuit pour les enfants de moins de 8 ans.
Le bivouac est également possible dans certaines zones indiquées par les gardiens.
Renseignements :http://refugedepombie.ffcam.fr/
Certains regretteront peut être de ne pas plus profiter de la superbe vue alentour sur les montagnes en allant dormir dans les murs du refuge. Il est vrai que cela ne vaut pas une bonne tente-bulle, comme celle-ci...
Photos : Sain et Naturel
Bon, par contre, elle coûte un peu 2000 euros, mais bon, faut savoir !
Sinon, il y a aussi une autre possibilité...Ben oui : emmener ton tonneau et l'orienter de façon à voir les montagnes et le lac.
Alors, ok, c'est vrai : si tu ajoutes la tente troglodyte en pierre, ta collection d'encyclopédies sur les oiseaux, ça commence à faire beaucoup...
Non, bon, dans ce cas là, il vaut mieux ne pas tout mélanger et aller du côté de Reuilly, dans le Berry, pour profiter d'un autre séjour original au milieu des vignes. (photo, renseignements : L'insolite tonneau)
Contentons-nous de ce que nous avons ici, et c'est déjà beaucoup. Regardons les activités proposées.
QUE FAIRE AU LAC
ET
REFUGE DE POMBIE ?
2) BATAILLE DE BOULES DE NEIGE
3) RANDONNÉES DANS LA VALLÉE D'OSSAU
4) RECONNAÎTRE LES CIMES D'OSSAU
5) ESCALADER LE PIC DU MIDI D'OSSAU AVEC LE REGARD
Pour ma part, je reste un peu en profitant des paysages et en faisant le plein d'eau à la petite fontaine jouxtant le refuge. Et puis je repars car Maître Arnaud attend plus bas.
La descente est rapide, mais beaucoup moins difficile et éprouvante que celle du lac de Montagnon.
Je retrouve Maître Arnaud à côté de la rivière de la Glère. Il n'a vu aucun poisson ; par contre, il y a quelque chose de très agréable qui se devine dans le fond de la rivière.
C'est très coloré,
ça a la forme de canettes...
Ah mais oui,
ce sont bien des bières belges !
Ça alors, c'est une belle rencontre !
Aaaah, une bonne bière belge, le long d'un ruisseau, face au cirque d'Anéou ! Mais que demander d'autres ? Hein ? Quoi ? Faire un tour de tyrolienne ? Ah oui, c'est une bonne idée ça ! Et cela tombe plutôt bien car, justement, Grégo nous attend du côté de Hoz-de-Jaca pour tester la Tirolina de Valle de Tena !!!! C'est incroyable, non ?
Nous reprenons la voiture, nous repassons le Col du Pourtalet où les gens attablés aux terrasses des Ventas se livrent à la descente de sangria en pichet de deux litres.
Nous repassons Formigal, toujours envahies
par les vaches testant, elles, la bière nationale..
Nous dépassons le lac de Lanuza
pour atteindre le lac de Bubal.
Non, s'il te plaît, ne me fais pas le coup de chanter le générique de Bouba, Bouba, mon petit ourson... Non... NON... NON !!!!
Et allez, c'est parti pour avoir cette putain de chanson dans la tête toute la journée ! Et bordel, ça reste bien dans le crane ces conneries ?! Bouba, Bouba... gnagnagna...
Ooooh, on se calme !
Des fois, on se demande ce qui se passe dans la tête d eceux qui composent de telles vidéos... Moi, ça me fait marrer.
BREF : Nous arrivons donc à Hoz-de-Jaca, charmant village perché, aux maisons resserrées pour donner naissance à des ruelles étroites ombragées et rafraîchissantes.
Grégo est là, déterminé, fin prêt à se lancer du haut de cette tyrolienne réputée pour être la plus longue d'Espagne... ce qui est faux. Mais ce n'est pas grave, elle est tout de même vertigineuse et attirante.
Oui bon alors, au niveau de la musique, je crois que je préfère encore le générique de Bouba, voire même celui de San Ku Kaï. Mais sinon, eh hein : tyrolienne pour tout le monde ? Grégo, Maître Arnaud, Jénorme ? Ah que oui !
Nous nous rendons aux bureaux d'accueil de la Tirolina de Valle de Tena -Hoz de Jaca... mais... mais... mais... C'est complet pour aujourd'hui !
Eh oui, il fallait réserver à l'avance ! Eh ben merde alors ! Nous nous rendons tout de même sur les lieux du départ de la tyrolienne.
C'est un très beau site avec une très belle vue plongeante sur le lac de Bulba Bulba... mon petit gnagnagna...
Du côté de la tyrolienne que nous n'emprnterons pas,
ça a l'air de bien se passer.
Un peu dépités, nous décidons de partir de cet endroit. Nous ne pouvons nous en prendre qu'à nous mêmes. Nous ne pensions pas qu'il y aurait autant de monde.
Nous quittons Hoz-de-Jaca, traversons le lac de Bulba par son barrage électrique, puis remontons vers le lac de Lanuza.
Pendant le mois de juillet, c'est ici qu'a lieu le Festival Pirineos où nous nous sommes rendus à deux reprises pour voir tour à tour Marianne Faithfull en 2009, puis Eli Paper Boy Reed en 2013.
Aujourd'hui, pas de concert, pas de festival.
Juste la tranquillité du bord de lac...
...en buvant une bonne petite bière offerte par Malinss.
Santéà tous et à plus tard !
Saint-Jean-de-Luz, lumière de septembre (64)
Ohlalalalalalala, le temps a changé ! On est passé de 45°à 18°, comme ça, d'un coup, en une semaine !
Et puis les jours ont raccourci, il fait nuit à 18 heures maintenant !
Cette fois-ci, plus de doute, ça sent la fin de l'été.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Eh non,
mais je l'invente pas !
46° en roulant à 130 sur l'autoroute
l'aut'jour !
Et puis PAF ! D'un coup, la pluie, le froid, la neige, le blizzard, les ours polaires qui sortent de leurs grottes, des caribous qui font des claquettes sur le parvis du casino de Biarritz, des batailles de boules de glace sur les frontons,... Oh oh oh oh, faut pas exagérer non plus ! Disons, comme on dit dans la Nièvre : "Ah ben dame, ça s'est refroidi un drôle de coup !"
Voilà, c'est dit.
Et comme la météo change, la lumière aussi. Et comme la lumière change, les activités aussi. Ce week-end, c'était couvert, nuageux avec quelques éclaircies éparses, comme y disent à la télé en se posant devant une carte de France pleine de couleurs qui bougent avec des chiffres dessus.
C'est donc un temps idéal pour aller faire quelques photos en bord d'océan.
J'ai pris la direction de Saint-Jean-de-Luz, mais avant cela, il me fallait partir d'un endroit donné. Ce fut Ondres. Ici Ondres. Samedi dernier, comme tous les samedis, il y a le marchéà Ondres, dans les Landes. un beau marché, simple et efficace avec de beaux produits frais présentés par les agriculteurs et artisans locaux. Du vrai pain ! Des vrais légumes avec de vrais fruits ! Et du fromage frais ! Et de la viande ! Et tout ça, et tout ça !!!!
Mais, sur le marché de Ondres,
il y a aussi un Type H Citroën orange,
et que j'appelle le "Oyster's Truck" !
LE SAVAIS-TU ?
Il ne s'est construit que 473 289 exemplaires
de ce modèle de véhicule entre 1938 et 1981.
Un Type H Citroën orange (à ne pas confondre avec le Tub), un homme souriant au comptoir et une carte composée d'huîtres et de blanc. Il y a aussi un peu de jambon et quelques calamars si tu veux, mais, quand même, des huîtres quoi ! Pour déglacer de la veille. Rien de mieux pour commencer la journée qu'une bonne demi-douzaine (ou plus) d'huîtres fraîches, un peu de citron, pain-beurré, et un ch'tit canon de blanc par-dessus !
Hop : dans l'garganet !
Une fois que ça c'est fait, je m'en vais longer l'Adour un moment, jusqu'à ce qu'elle ne se jette dans l'océan.
Dans le port de plaisance, il n'y a pas de marins qui chantent, mais des chalutiers restés immobiles devant les courbes élancées des grues de chargement qui semblent leur jeter un pendentif précieux.
Oui, bon, ça va : on peut imaginer autre chose qu'une grue bloquée en attente de chargement de charbon.
Dans le port de Bayonne, il n'y a pas de marins qui chantent, mais des goélands qui font le plein de mazout sous le regard absent des chalutiers en arrêt sur la berge d'en face.
Je continue jusqu'à Biarritz pour aller claquer une bise à Mélanie dans sa belle boutique d'antiquités-brocante de la place Saint-Charles.
Juste en face,
la boulangerie arbore
sur sa vitrine
une grosse affiche
du Sud-Ouest du jour...
Je continue en longeant la côte par l'Hôtel du Palais -Jacques Martin- , puis la promenade, puis le Rocher de la Vierge faisant face à un musée de la Mer bondé en ces journées du Patrimoine. Sur ma droite, la plage du Port-Vieux, sans Ours Blancs aujourd'hui. La Villa Belza au loin, que je contourne par la route de la Perspective de la Côte des Basques ; l'une des plus belles vues de la région sur l'océan.
Plage des Basques
C'est pas évident
sur cette photo,
mais c'est vraiment
l'une des plus belles vues
sur l'océan
que propose
le pays basque.
La route me propose de passer à proximité de la plage de la Mifigue-Milady avant de rejoindre la grande route, la D810. Bouchée l'été, dégagée dès septembre.
J'arrive à Bidart. En voyant sur la droite l'ouverture de la plage d'Erretegia, je ne oeux m'emêecher d'aller y faire un petit taret... un petit arrêt.
Il pleut, il fait soleil. Il n'y a personne. La Crampote est fermée.
Ça sent la fin de saison...
Devant
Je reprends la voiture. Traversée rapide de Bidart par le centre-ville, puis retour sur la Nationale pour passer à Guéthary et rejoindre Saint-Jean-de-Luz. Plus précisément la Pointe de Sainte Barbe. C'est bien la Pointe de Sainte-Barbe. C'est en dehors de la ville, comme ça j'évite les feux de circulation et les bouchons. De plus, c'est un endroit calme avec un peu de verdure, élevé et d'où un magnifique panorama se dévoile sur la baie, l'océan, la côte et les monts basques.
SAINT-JEAN-DE-LUZ
La pointe de Sainte-Barbe
Averses et éclaircies se succèdent provoquant des changements de lumière. Les nuages jouent avec le soleil et le ciel devient une véritable piste de vitesse sur laquelle les traînées blanches passent et repassent. Ciel aussi mouvant que l'océan.
Je suis le petit sentier goudronné. La pointe de Sainte-Barbe est un parc public de 22 000 m2. Réalisé dans le respect absolu de l’aspect naturel de l’endroit aussi bien sur le plan topographique que végétal, il recueille des essences spécifiques résistantes à l’air marin, comme le tamaris, le pittosporum, l'eleagnus et le baccaris.
Patronne des artilleurs et des pompiers, lieu de pèlerinage des marins pendant plusieurs siècles, la chapelle de Sainte-Barbe a donné son nom à ce promontoire rocheux qui ouvre la baie de Saint-Jean-de-Luz, côté nord. Frappé par la foudre en 1731, l'édifice religieux a été désaffecté, puis démoli l'année suivante pour permettre l'agrandissement du fort et l'établissement d'une batterie de quatre gros canons qui commandait l'entrée de la rade. Le feu actuel fait face au phare de Socoa.
Quand j'arrive à proximité de la chapelle-feu de Sainte-Barbe, la première chose par laquelle je suis tenté est de regarder au large, en direction de la digue, de Socoa et des côtes espagnoles là-bas, au loin.
La marée haute de fort coefficient aujourd'hui jette ses vagues puissantes sur le béton de la digue de Sainte Barbe.
Saint-Jean-de-Luz fut toujours menacée de disparaître sous les attaques rudes et incessantes de l'océan. Celles-ci ont ont provoqué au fil des siècles plusieurs catastrophes et inondations.En 1749, sept maisons sont emportées dans le quartier de la Barre. En 1782, un terrible ouragan détruit le couvent des Ursulines. L'océan avançait alors d'environ un mètre par an.
"Ce n'est qu'en 1783 que Louis XVI met en oeuvre une véritable tentative de sauvegarde par la mer, en autorisant les travaux de fermeture de la rade par l'allocation d'importants crédits. Ce projet, semblable à celui envisagé par le maréchal de Vauban, ingénieur des fortifications de Louis XIV, prévoit la construction de deux digues partant respectivement de Socoa et de Sainte Barbe, séparées par un goulet permettant le passage des navires. Ainsi, en 1788, deux digues de 175m de long et de 9m de hauteur sont dressées pour assurer la protection de la baie. Pourtant ces digues, dont l'entretien et la réparation ne seront plus bientôt assurées du fait des événements de la Révolution, vont être continuellement détruites et reconstruites alternativement jusqu'en 1822, où une tempête détruit un quart de la ville.
Ce n'est qu'en 1854 que Napoléon III, en séjour à Biarritz, s'intéresse au sort de la ville et arrête les grandes lignes d'un programme qui prévoit la construction de trois digues : une à Socoa, une à Sainte Barde et une dernière sur les fonds de l'Artha. (...)
La fermeture de la rade aura duré 30 ans, a demandé un travail gigantesque, environ 7400 blocs et 32000 mètres cubes de maçonneries. (...)" ENSEEIHT
Beaucoup plus d'informations sur le captivant rapport d'études de l'ENSEEIHT : Étude de la houle dans la baie de Saint-Jean de-Luz.
Aujourd'hui, chaque année, les trois digues sont régulièrement entretenues et près de 50 blocs de 50 tonnes sont coulés selon la même technique qu'à leurs origines.
Au loin, Socoa...
Même d'ici, je peux voir les vagues se jeter sur la digue.
Le soleil envoie ses rayons sur l'océan en mouvements...
Derrière moi, la baie de Saint-Jean-de-Luz.
Au premier plan, le parc s'est couvert de papier crépon
roulé en forme de fleurs rouges...
En fond de champ,
la Rhune, montagne mythique du Pays Basque,
telle une sentinelle veillant sur les alentours.
Et aujourd'hui,
la Rhune a mis son écharpe.
La pluie est là. Je quitte Saint-Jean-de-Luz pour m'approcher des racines de la Rhune. Ascain, Saint-Pée-sur-Nivelle, Cherchebruit, virage à gauche, lacets, forêts aux arbres étranges, Dantxaria ! Eh oui, pourquoi pas Dantxaria quand il fait un temps de merde ?!
Je vais faire un tour dans toutes ces boutiques qui proposent la même chose, puis je m'arrête au nouveau Pub dans la nouvelle zone commerciale Axular.
Au menu, sandwich Woody Allen
accompagné de son Mojito à 3,50 euros (pas bon).
Mais tu peux aussi te laisser tenter par la cuisine de la grand-mère
faits maison-maison !
Et bon appétit bien sûr !
À plus tard.
Prochainement : en route pour la Glère !
Les sentiers de la Glère (65)
Au risque de me répéter, mais force est de constater que l'été est bel et bien fini. Les jours raccourcissent, les températures se sont radoucies, y'a plus Fort Boyardà la télé, on n'arrête pas de nous les casser avec le foot, voilà voilà.
De plus, la fin du mois de septembre se caractérise non seulement par la fête des Jénorme (le 30, bonne fête Jénorme, merci !), mais aussi par la fermeture des refuges de montagnes. Et ça, vois-tu, ce n'est peut être pas qu'une coïncidence.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Oui, la fin septembre marque la fermeture des refuges de montagnes et de ce fait, l'envie de profiter une dernière fois des altitudes et des massifs pyrénéens me vient à l'esprit comme la goutte au nez. L'appel de la montagne est trop fort, comme me le rappelait si bruyamment l'autre jour Mama la marmotte...
Alors, on y va !
L'objectif du jour : aller dormir au refuge de la Glère.
Paf ! Comme ça d'un coup !
Mais avant cela, la veille, je suis alléà Dax voir le concert de Condor. Qui c'est ça ? Eh bien, c'est une formation composée de trois musiciens qui sont Marc Sens à la guitare, ManuSound à la basse/machines et Bertrand Cantat aux chants. Oui : Bertrand Cantat, l'ex-chanteur de Noir Désir.
Il s'agit là d'une lecture musicale du dernier ouvrage de Caryl Férey,"Condor", et plus précisément le chapitre titré"L'infini". Pour faire très court, il s'agit de la course folle d'un jeune couple fuyant la mort dans le Chili post-Pinochet.
Ces quatre artistes se sont rencontrés lors d'une résidence au Florida à Agen et ont décidé de mettre en musique le roman.
Autant te dire de suite que je ne suis pas fan des lectures, mais ces rencontres semblaient suffisamment originale et intrigante pour aller voir de quoi il en retournait.
Après près d'une heure, la représentation prend fin. Captivant, envoûtant, déconcertant, puissant et plein d'autres mots du même genre viennent en tête. Je n'ai pas tout compris, mais c'est apparemment normal. On lâche par moments pour reprendre le fil un peu plus loin. On dira ce que l'on voudra, mais Bertrand Cantat reste un redoutable interprète, fabuleusement possédé et inspiré, alternant chants, cris et lecture ; le tout soutenu par les partitions des deux musiciens l'accompagnant pour cette expérience.
Comme mes photos sont floues, écoutons la dernière chanson-texte du spectacle, filmée par Gnac17.
LE LENDEMAIN, SAMEDI
Nous aurions pu aller au marché de Dax, mais la route nous attend !
Nath, Louise, Axel, Grégo et Maître Arnaud sont ici rassemblés pour prendre la direction des Hautes-Pyrénées. Et qui dit Hautes-Pyrénées, dit Lourdes.
JEU
LE SCRABBLE-GROTTE
J'ai 11 lettres en vertical.
Passons Lourdes et ses multiples hôtels -qui donne à cette commune pyrénéenne des airs de Las Vegas religieux- et pénétrons un peu plus vers les montagnes.
Argelès-Gazost, Villelongue, Luz-Saint-Sauveur. Nous attaquons le col du Tourmalet en remarquant les stigmates des inondations de juin 2013. Pluies diluviennes et fonte d'un fort manteau neigeux avaient emporté rues, parkings, campings, sept maisons, certains hôtels, ne faisant, par miracle, aucune victime. Barèges fut la commune la plus touchée, littéralement coupée du monde : sans électricité, sans eau, sans réseau téléphonique. Par endroit, la route avait littéralement disparu.
Aujourd'hui, à notre passage, nous remarquons encore le long fossé creusé par la montée soudaine de la rivière Bastan. Mais, bien évidemment, cela n'a plus rien à voir avec cette catastrophe naturelle qu'avait connu Barèges il y a trois ans. Barèges a retrouvé son activité, même en septembre avec ses nombreux magasins, ses restaurants et autres commerces. Aucun habitant n'a quitté le village. Chacun a participéà sa reconstruction.
Une fois Barèges passé, nous montons encore trois kilomètres pour tourner sur la droite, en direction de l'Auberge "Chez Louisette", mieux indiqué que le plateau de Leiz d'où part notre randonnée pour le refuge de la Glère.
Après avoir croisé Louisette, nous empruntons la piste en voiture pour atteindre le Camp Bernard Rollot, point de départ.
C'est un lieu assez étrange en cette saison. Il n'y a personne car le camp n'est ouvert que de mi-juillet à mi-août. Le reste du temps, tout est fermé. Il y a là une chapelle en bois
dominant une sorte de mini village
composé de cabanes en bois également.
Il s'agit en fait d'un camp de vacances,
situé au pied du Soum de la Piquette.
Il fut créé en 1921
par le père bordelais Antoine Dieuzaide
à la suite d'une randonnée
avce une troupe de scouts de Bordeaux,
l'une des premières de France.
Après avoir passé la nuit sur ce lieu, il découvrit le lendemain matin à son réveil le plateau du Lienz "tout auréolé de lumière". A l'époque, il a pour projet de créer un camp pour jeunes. cela semble être l'endroit idéal. Il lui donnera le nom de Bernard Rollot, un jeune membre de l’ACJF (Association Catholique de la Jeunesse Française) mort lors de la Première Guerre Mondiale.
C'était un lieu important de rencontres et de discussions sur le christianisme, la foi et l'engagement dans un monde moderne jusqu'à la mort du père Dieuzaide en 1958.
Pour les jeunes, il fut considéré comme une terre de liberté spirituelle. Notons, par exemple, que des gens comme Paul Vignaux et Eric Pétetin ont fréquenté ce camp durant leur jeunesse.
Mais cet endroit fut aussi un lieu de Résistance durant la Seconde Guerre Mondiale.
"Le Père Dieuzayde qui avait très tôt perçu et combattu l'idéologie de l'Action Française de Charles Maurras, a aussi bien vite compris la menace nazie ; pendant la guerre, après l'envahissement de la zone libre, profitant de sa longue connaissance des lieux et du moindre contrôle exercé par les allemands sur Barèges, située à près de trente de kilomètres de la frontière, alors que la frontière et les passages par Gavarnie et Cauterets sont plus étroitement surveillés, il fait du Camp une base de départ pour faire passer vers l'Espagne des juifs, résistants ou aviateurs : en deux journées de marche, le plus souvent de nuit, par le refuge Packe, la Hourquette de Cap de Long, et finalement le port de Barroude. Le camp a reçu à ce titre la croix de guerre. En témoignent la douzaine de noms, de français et anglais, gravés sur un rocher au Camp, qui ont laissé leur vie dans ces actes de résistance." GMCBR
De nos jours, le GMCBR Camp-Rollot a pour vocation de faire découvrir la montagne pyrénéenne grâce à des montagnards bénévoles. il faut être majeur et avoir une bonne condition physique, comme être capable de marcher cinq heures ou de pouvoir monter 600 mètres de dénivelé.
Et justement, nous, aujourd'hui, pour atteindre le refuge de la Glère, il va nous falloir marcher plus de deux heures avec un dénivelé de... 600 mètres, répartis sur une distance de 4 kilomètres.
ALLEZ, C'EST PARTI !
Nous quittons la chapelle du camp Bernard Rollot et les cabanes de Camou pour longer, dans un premier temps, la rivière de la Glère.
Soyons honnêtes : cette randonnée allant du plateau de Leiz au refuge de la Glère n'est pas très captivante. Nous suivons une large piste, grise et caillouteuse, sans grand intérêt de prime abord. Elle traverse des paysages composés d'éboulis granitiques dénudés, de fils électriques provenant des installations hydroélectriques du lac, ainsi que des blocs de béton éparpillés au milieu de restes de poteau en fer rouillé.
De plus, durant tout le trajet, nous pouvons voir notre objectif, le refuge de la Glère ; ce qui enlève un peu de suspense.
Alors, nous marchons en tournant la tête à droite, à gauche pour remarquer qui de une pierre originale, qui de une touffe d'herbe. Tout cela en se racontant quelques histoires, ou légendes afin de faire vivre le paysage que nous traversons...
1) LE SOUM DE LA PIQUETTECette montagne au nom rigolo... mais si le nom est rigolo !...culmine à une altitude de 2302 mètres. C'est une montagne mythique pour les passionnés de minéraux. On y trouve du quartz, de l'asbeste, de l'albite, de l'adulaire, de l'épidote, de l'axinite, etc. Dès 1780, les cristalliers se suspendaient à des cordes pour exploiter les poches à cristaux. Sur sa face Est, on retrouve la Goulotte dérobée, ce qui est un nom rigolo aussi... Mais si !..., petit paradis pour les skieurs de randonnée et les fans d'escalade.
2) LE FUNICULAIRE DE LA SOLITUDE
Encore un nom rigolo... Hein ?... Ouais, non. Peut être n'est-ce pas évident sur cette photo prise depuis la vallée de la Glère, mais la station est abandonnée. Il s'agit de la gare de l'Ayré. Pourtant, il y a quelques dizaines d'années, le funiculaire de la Solitude transportait bon nombre de skieurs et randonneurs. Petit rappel historique.
Barèges fut l'une des premières stations de ski des Pyrénées. En 1924, Barèges posséde sa propre école de ski, créée par Urbain Cazaux. En 1933, la ville se dote d'un tremplin de saut à ski. Aujourd'hui à l'abandon, il était toujours en activité avec une équipe de France et son entraîneur norvégien Klssën qui venait tous les ans. Époque où les dameuses n'existaient pas... On damait à pied. En 1936, elle eut la première remontée mécanique des Hautes-Pyrénées avec le funiculaire du Lienz. Ce dernier fonctionnera jusqu'en 2000. Une association, FunnyToy, tente aujourd'hui de le faire revivre.
Le premier voyage dans cette "boîte à sardine" qui contenait 35 personnes dans des conditions très rudimentaires eut lieu le 25 février 1936.
À cette époque, aucun règlement administratif ou technique n’existe !
Le funiculaire en 1936, photo : Aroeven
Cette année-là, le funiculaire partait du centre de Barèges et effectuait un arrêt intermédiaire à la hauteur du plateau du Lienz. En 1947, il fut prolongé pour atteindre une altitude de 2005 mètres sur le flanc nord du pic d'Ayré (2416 m).
En 1945, à la libération, de grands travaux sont réalisés pour amener l'électricité du lac de Cap-de-Long à la vallée de la Glère. De plus, les industries hydro-électriques étant nationalisés, Urbain Cazaux, maire de Barèges, y voit une bonne opportunité pour prolonger la ligne du funiculaire de l'Ayréà la Glère. Et c'est ainsi qu'ne 1949, on inaugure le "plus puissant funiculaire d'Europe" en service continu (le jour avec les voyageurs, la nuit avec les matériaux d'EDF pour le chantier de la Glère) jusqu'en 1952 ; le tout financé par EDF.
En 1980, le téléphérique allant de l'Ayréà la Glère est déclassé, ne répondant plus aux normes de sécurité. Il est démonté dans les années 1990. En 2000, c'est le funiculaire lui-même qui est également arrêté pour raisons de vieillissement des ouvrages et de sécurité, malgré l'entretien et la modernisation des cabines et des équipements.
Le funiculaire en 1986, photo :FunyToy
Seul vestige du téléphérique, la station de départ sur la rive droite du Bastan, en haut de Barèges, et cette gare d'arrivée que nous voyons depuis la vallée de la Glère et qui est accessible à pied depuis le camp Bernard-Rollot. La municipalité n'ayant plus les moyens financiers de réaliser les travaux de mise aux nouvelles normes de sécurité, son exploitation a été suspendu. Un projet d'une nouvelle remontée mécanique est à l'étude depuis 2015 pour une mise en service à l'horizon 2017/1018, celle-ci partirait du centre du village jusqu'au plateau du Lienz.
3) UNE ANCIENNE CABANE DE BERGER ÉCROULÉE
4) UNE RAMPE DE SKATE EN PLEINE MONTAGNEQuelle bonne idée pour amener les jeunes à découvrir la montagne !
Bon, bien sûr, non, ce n'est pas une rampe de skate, mais l'un des vestiges visibles de l'ancien raccordement du téléphérique allant de la station La Solitude au lac de la Glère.
5) LA GLÈRE TRANSFORMÉE EN TORRENT
6) UN ARBRE AVEC DES TRUCS ROUGES
QUI NE SE MANGENT PASLe Taxus Baccata, encore appelé If commun. C'est étrange comme noms. Dans certains pays, comme l'Algérie, ces arbres sont considérés comme sacrés.
Toutes les parties de l'arbre, sauf l'arille rouge entourant la graine, sont très toxiques car elles contiennent des alcaloides (taxine).
7) LA RAMPE DE SKATE,
VUE DE PLUS PRÈS
8) UN ENCLOS VIDE POUR TONDRE LES BREBIS
Et là, déjà, nous avons un panorama !
Un panorama sur la vallée de la Glère
et sur le plateau de Lienz.
Et ça, vois-tu, cela veut dire que nous en sommes plus très loin de notre objectif : le refuge de la Glère.
DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE
Atteindront-ils le refuge de la Glère ? Et que vont-ils y trouver ? Vous le saurez en attendant que j'ai fini de trier les 15 000 photos que j'ai faites des somptueux paysages que nous avons croisés une fois notre but atteint.