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Channel: LE VOYAGE DE JéNORME
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BARCELONE, comment y rester et pourquoi ? (Espagne)

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Dans notre précédent épisode, nous avions vu comment se rendre d'Orthez à Barcelone. Une fois cette première mission accomplie, plusieurs questions se posaient : que pouvait-on bien faire une fois rendus dans la capitale catalane ? Boire un Mojito ? Glander sur la plage ? Trouver un resto qui fait du boudin-purée ? Tenter de relancer la mode des bracelets Loom en jouant de la guimbarde sur la Rambla ? Et depuis quand lit-on avec des lunettes ? Et depuis quand porte-t-on des chaussures ?
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Peut être répondrons-nous à toutes ces questions fortes intéressantes en fin de billet, mais force est de constater que ce voyage d'Orthez à Barcelone m'avait ouvert l'esprit et attisé ma curiosité. Tout m'intéressait ! Tout  m'encourageait à poser des questions et à en connaître les réponses. Tout, même les choses les plus habituelles et les plus quotidiennes sur lesquelles nous ne nous interrogeons pas assez sur leurs origines.
BREF : la nuit fut courte et agitée, mais courte, et nous étions à présent le lendemain de la veille.

Comme un peu partout dans le reste de l'Europe, le jour se lève sur Barcelone. Si nous sommes ici, rappelons-le, c'est pour fêter les 40 ans de Nathalie qui ne sait absolument pas ce qui l'attend... Nous non plus d'ailleurs, bien qu'un certain programme soit plus ou moins prévu avec quelques battements de temps, de lieux et autres.
Nous nous sommes couchés vers 5h02 du matin. C'est donc avec un réel plaisir que nous nous levons à 8h46 très précise afin de profiter de ce week-end espagnol. On n'a quand même pas fait 660 km pour poser des béquilles aux sauterelles !!!

8h48 : Nous errons tous plus ou moins dans le grand appartement de Pedro déniché sur Airbnb. Petit regard sur la rue depuis le petit balcon.

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Et déjà, une première étrangeté touristique apparaît sous mes yeux de gars qui n'a dormi que deux heures et demi.
Et encore, sur ces deux heures et demi, j'ai trouvé le moyen de faire un rêve à la con dans lequel un berger des Pyrénées m'expliquait qu'il avait trouvé le moyen de ne pas perdre ses brebis grâce à ses yeux qui jetaient des fils barbelés. Démonstration à l'appuis. Effectivement, de ses yeux sortaient des sortes de longs fils métalliques aui encerclaient ensuite le troupeau. C'est ce qu'il appelait : "Être prisonnier de mon regard". Non, que veux-tu, des fois, dans la vie, dans la nuit, il se passe des choses que l'on ne saurait expliquer et que l'on pourrait parfois résumer par cette réflexion :

un rêve


Donc, oui alors eh oh, premier attrait touristique de Barcelone, là, maintenant, en pointant le bout de mes yeux rouges sous le balcon de l'appartement.

Pas de doute possible : Barcelone est vraiment une ville qui sait plaire aux touristes ! Elle sait les émerveiller, les surprendre, les interroger, les déstabiliser, tout ça quoi ! C'est dingue quand même : nous n'avons pas mis un pied dehors et déjà, PAF : plein la gueule ! Nous sommes subjugués ! Intrigués ! Captivés ! Impatients ! Et plein d'autres mots encore !
Nous sommes dans la Carrer de Valldonzella, située entre le musée d'art contemporain (MACBA Museu d'Art Contemporani de Barcelona) et le marché San Antoni (El Mercat Sant Antoni). Et justement, puisque nous parlons de ces deux hauts lieux populaires et culturelles barcelonais, il est grand temps de se concerter. Sonia, Matthieu, Grego, Maître Arnaud et moi-même faisons un point programme pendant que Nathalie s'occupe dans la chambre à plier du linge... Ben ouais, c'est comme ça : quand Nathalie part en voyage, elle amène toujours une panière de linge à plier. C'est sa passion, en tout lieu, en tout temps. Ça prend un peu de place dans la voiture, mais c'est tout de même mieux qu'une personne qui a la passion pour les parpaings.

 

8h56 :Révision du programme prévu pour ce jour.

  • 9h32-10h36 : mercat de Sant Antoni (ET OUI, celui de la Boqueria est vraiment trop touristique !....) (petit-déjeuner salé a base de Jamon, Anchoas et Croquetas)
  • 11h14 -13h03 : colonne Christophe Colomb + téléphérique+ fondation Miró
  • Descente dans les petites rues et manger au meilleur restaurant de BCN, le  "POLLO RICO" a 13h48 (ne pas manquer l'horaire, nous avons réservé il y a 138 jours...)
  • Jusqu'à 16h54: VISITE du vieux quartier ( free style accordéà tous les participants -----sans s'éloigner du groupe-----)
  • 18h-19h : cours de TANGO particulier (sous extrême réserve....! faut que j appelle!)
  • 20h32: étrangeté d'un spectacle de DANSE CONTEMPORAINE où il a fallu réserver mais où on a aucune confirmation et puis on paiera ce qu'on veut....
  • Resto de BACALAO (faut retrouver celui du croutard)
  • Bars du Raval (bis) et peut être discothèque !!!! (l'Apollo ou Moog /// à confirmer)

 

9h26 : Tout le monde est prêt ou à moitié prêt ou pas prêt du tout, mais on s'en fout : faut y aller maintenant !
Nous quittons l'appartement par l'étroit escalier qui nous mène dans la rue. Ça grouille. Ça nettoie. Ça furte. Ça vit. Dans un premier temps, je ne sais pas trop ce qu'il se passe. Nous tournons en rond dans le quartier à la recherche d'un bar qui nous servirait quelques bons gros cafés, mais peau d'balle ! Nibe ! Pas un bar potable ! En fait, pas un bar d'ouvert ! Maître Arnaud  a vécu à Barcelone quelques années et connaît les bons coins. Mais c'est étrange, cela fait déjà quatre fois que l'on emprunte la même rue.

 

9h54 : Photos prises, au hasard, entre la Carrer de Valldonzella et El Mercat Sant Antoni (le marché Saint Antoine) que nous ne parvenons pas à trouver.

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Maître Arnaud préférait aller à ce marché plutôt qu'à celui de Santa Caterina, connu pour son toit ondulé ; ou encore à la Boqueria, l'un des plus beaux marchés européens.

santa-caterina-marché        la boqueria
Photos : Localnomad

Non, nous n'irons pas. Et à ce moment précis, alors que nous repassons une cinquième fois dans la même rue, nous nous demandons aussi si nous parviendrons à nous rendre au marché/El Mercat Saint Antoine/Sant Antoni. Alors, en attendant d'arriver à bon port... à bon marché, pourquoi ne pas faire un petit historique de La Boqueria, lieu incontournable (trop ?) de Barcelone.

la boqueriaLA BOQUERIA
Inauguré officiellement en 1840, la Boqueria possède une histoire remontant au XIIIème siècle où, déjà, sur la Rambla et à l'actuel emplacement du marché, des vendeurs ambulants venaient vendre leur viande. Actuellement, ce sont les troisième et quatrième générations de vendeurs qui montrent avec orgueil le plus ancien et plus complet marché d'alimentation de Barcelone, offrant légumes, viandes, poissons ainsi que des milliers d'autres produits dans des stands d'un grand charme et à la présentation imaginative. Le marché de la Boqueria, c'est tout un espace de vie, d'histoire et d'architecture d'une indiscutable valeur. Le marché est la métaphore de la vie de Barcelone, une sorte de fleuve humain qui fait le plaisir des contemplateurs. (cf :
Visit Barcelone/ photo :Wikimedia)

 

Mais nous, on s'en fout : c'est pas à celui-là qu'on va ! C'est au Mercat de Sant Antoni !
Plus grand que le marché de la Boqueria et sans touriste (ou presque), il a également son lot de stands colorées pour l'alimentation, les fruits, les légumes, les poissons et les fruits de mer. Le marché/El Mercat Saint Antoine/Sant Antoni est l'un des plus grands marchés en activitéà Barcelone.
Le structure d’acier du bâtiment (1872-82) imaginée par Antoni Rovira i Trias est très spectaculaire, parait-il. Nous nous y voyons déjà. Nous déambulerions au milieu des étales, le tarin alerte à la moindre odeur de bouffe traînaillant dans les allées du marché rythmées par les cris des vendeurs et les questions des passants. Nous courrions au ralenti en rigolant, en rigolant dans ce déluge de couleurs. Nous achèterions quelques bons produits locaux frais, un peu de vin ; puis nous irions goûter tout ceci dans un parc barcelonais, à la fraîche, allongés sur une nappe vichy impeccablement posée sur une herbe grasse, en devisant sur Gaudi, Miro, Podemos et Messi.

10h32 : Nous arrivons devant le/el marché/Mercat Saint Antoine/Sant Antoni

Ah ?
Y'a comme un problème...
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Eh ouais, il est fermé pour travaux !

Bon... Faisons un point ! Le programme des 40 ans de Nathalie démarre mal. Dès le premier plan, nous sommes en retard d'une heure et, en plus, c'est fermé. OK, d'accord. Mais on garde la pêche, on se calme et on boit frais à Barcelone. Nous marquons une pause pour faire un point-programme-qui-part-en-live tout en prenant un petit déjeuner peut être pas mérité, mais on s'en fout.
Pour ce petit-déj'ner, saches, toi lectrice/lecteur qui n'est jamais alléà Barcelone, que tout est possible et chacun ses goûts. En l'occurrence, pour Nathalie, Sonia et Grego, ce sera thé-café et croissants ; pour Maître Arnaud et moi-même, c'est bocadillos et vin blanc.

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Si le marché/El Mercat Saint Antoine/Sant Antoni est fermé, il doit quand même y avoir une solution de secours. C'est pas possible bordel !!!

DSCN4599Nous terminons le petit-déj'ner en repenant un second verre de blanc, puis nous nous en allons traîner dans le quartier de Saint Antoine pour, finalement, trouver une sorte de préfabriqué tout en long dans lequel lemarché/El Mercat Saint Antoine/Sant Antoni a été replacé... Étrangement, celui-ci se trouvait juste derrière le bar où nous avons mangé.

 

 

 

11h16 : Nous entrons.

 

Saint Antoine est là, surveillant ses disciples
accompagné de son cochon à clochettes et sa lance-incendie.
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Oui oui, Saint Antoine est là avec un cochon à clochettes. Et je pose la question alors : pourquoi Saint Antoine est accompagné d'un cochon à clochettes ?
Hein ? Franchement ! Et le marché n'est-il pas un des lieux les plus propices à ce genre de questionnement. Nous décidons d'en débattre au comptoir d'un petit étal, proposant une mini tortilla et un vin blanc étrange, ressemblant au goût et à la couleur à un des ces fabuleux vins d'Arbois. Un distributeur de serviettes arborant une affiche du concert des Pet Shop Boys le 13 juin 2013 nous regarde.

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Aaah, les Pet Shop Boys... les Garçons d'animalerie, en français... Rien à voir avec les Garçons Bouchers ! Ça chantait quoi les Pet Shop Boys/Garçons d'animalerie déjà ? West and girls, It's a sin, Always on my mind... OOOOOh, c'est Elvis, ça ! Domino dancing... Ah ouais, je me souviens de cette chanson, un peu homo, dont le refrain était : "♩Tous les jours, tous les jours, regarde les tous tomber, ♫ Tous les jours, tous les jours, la danse du domino ♪".
Ah ouais, ok. Bon, on en était où ?
Ah oui, le marché, Saint Antoine et le cochon à clochettes. Pourquoi ?

SAINT ANTOINE ET SON COCHON À CLOCHETTES
Cette tradition daterait de la fin du XIVe siècle. Le cochon n'a rien à voir avec la vie du saint mais avec un ordre religieux fondé en Dauphiné en 1095 (les Antonins) : les porcs n'avaient pas le droit d'errer librement dans les rues, à l'exception de ceux des Antonins, reconnaissables à leur clochette. À noter cependant que les démons, qui ont tourmenté saint Antoine, ont, dans un premier temps, été représentés par des animaux sauvages (lion, ours, etc.) puis sous la forme d'animaux plus familiers comme le loup et le sanglier, ce dernier pouvant expliquer le lien avec le cochon.

À présent, regardons autour de nous.
Il y a un peu de monde, mais c'est sympa. De la couleur, des odeurs, des voix, des trucs à déguster, des choses à boire et une affiche d'un footballeur du Barça avec un panier.

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Après avoir mangé salé et goûter à deux reprises cet excellent vin jaune original à 0,40 centime d'euro le verre, nous quittons le marché/El Mercat Saint Antoine/Sant Antoni pour reprendre le cours de l'emploi du temps initialement prévu.

 

 12h42 :Révision de programme au milieu de la rue.

11h14 -13h03 : colonne Christophe Colomb + téléphérique+ fondation Miró

Ah ouais, on a un peu 1h30 de retard. C'est bien. Bon, tâchons de rejoindre la colonne Christophe Colomb, pas au plus vite, mais promptement tout de même.

Nous déambulons dans les rues barcelonaises
en passant qui devant des magasins fermés...

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...et qui devant des sculptures originales ou hommages...

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Cannettes sur tête et hommage au fleuriste de la Rambla, Miquel Pallès

...pour arriver dans le quartier El Poble sec, dominé par les Trois Cheminées.

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Ces trois cheminées sont les seules témoins du passé industriel de ce quartier. Après avoir appartenu à l'ancienne centrale Canadenca, elles indiquent maintenant l'emplacement du parc des Trois Cheminées (Parc de les Tres Xemeneies), dans l'Avinguda del Paral.lel.
Le quartier populaire d'El Poble Sec, village sec en français, est surnommé ainsi car la première fontaine n'y fut installée qu'en 1854. Pauvre en sites touristiques mais riche en bars et petits restaurants sympathiques, cet endroit alignaient cabarets et théâtres, constituant le centre de la vie nocturne barcelonais jusque dans les années 1960. Quelques théâtres et cinémas subsistent, et l'un d'entre eux, le Sala Apolo, a réussi sa conversion en un club fréquenté. El Poble Sec, lieu de naissance du chanteur populaire Joan Manuel Serrat, a longtemps été un quartier ouvrier, politiquement orientéà gauche et républicain. En raison de son emplacement au pied du château de Montjuïc, toute possibilité de développement fut impossible jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle. Beaucoup d'ouvriers catalans ont alors quitté les lieux, remplacés par des immigrés qui représentent désormais plus d'un quart de la population locale et viennent en majorité des Caraïbes et d'Amérique latine. (d'après Lonelyplanet)

13h24 : De là, nous aurions du aller voir la Colonne de Christophe Clomb/Mirador De Colom montrant du doigt par où il entra à Barcelone. C'était prévu dans le programme !!! Nous aurions également du prendre le téléphérique. C'était prévu dans le programme !!!!
Mais c'est sans voir Colonne de Christophe Clomb/Mirador De Colom et à pied que nous regagnons la colline de Montjuïc (déclinaison de "Mont Juif"). Pour atteindre le premier niveau de la colline, nous traversons un petit parc avec quelques plantes étranges et de belles fleurs colorées...

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Après avoir gravi quelques marches, nous arrivons à la gare d'arrivée du téléphérique que nous aurions dû prendre au port.
Cet endroit offre une très belle vue sur Barcelone.

C'est le belvédère Miramar jouxtant le jardin du même nom.
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Les Trois cheminées et la Sagrada Familia

C'est l'endroit rêvé pour se poser la question : mais qu'est-ce qu'un beau paysage ? Est-ce cette vue empirique sur la ville avec son béton, ses immeubles et sa pollution ?

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Ou est-ce cette vue sur le phare de Biarritz dominant la brume ? Ou sur la cabane de Gourgue Sec avec son petit étang en forme de coeur ? Ou sur le cirque de Gavarnie sous la neige ? Ou sur le désert des Bardenas depuis une butte ? Ou sur les Gorges du Verdon depuis le belvédère de la Dent de l'Aire ? Ou sur le Pic du Midi d'Ossau se mirant dans le lac Gentau ? Ou sur la plage de Lafitenia en buvant un Mojito au bar Bibam ? Ou sur cette arbre dans un coin perdu de la campagne aragonaise ?

Anglet, phare de Biarritz et brume (64)       cabane de Gourgue Sec (65)Cirque de Gavarnie sous la neige (65)       désert des Bardénas, EspagneGorges du Verdon, belvédère de la Dent d'Aire (04)       pic du Midi d'Ossau, lacs d'Ayous (64)plage de Lafitenia (64)       Radiquero, Espagne
Photos : Beaux paysages par Jénorme

Hein ? Non, mais franchement ? On ne sait pas.

 

D'ici, nous voyons également les deux lieux où nous ne sommes pas allés.

DSCN4638Téléphérique et Christophe Colomb

 

LE TELEPHERIQUE AERI DEL PORT
DSCN4632Il s’agit d’une étonnante construction de plus de 80 ans d’âge qui surplombe la ville offrant à tous ses passagers un moment inoubliable grâce à cette vue aérienne de Barcelone.
C’est à l’occasion de l’Exposition Universelle de Barcelone en 1929 que née l’idée de construire ce téléphérique qui doit relier le Port de Barcelone avec Montjuïc. Malheureusement, à cause des difficultés de financement, le projet prend 2 ans de retard et fini par être inauguré en 1931.
Le téléphérique du port, malgré son âge, a gardé la même apparence qu’à ses débuts, ce qui fait qu’en le prenant on a l’impression de faire un voyage dans le temps.
Comme son nom l’indique, le téléphérique “survol” le port de Barcelone pour aller se “percher” sur la montagne de Montjuïc, au pied des Jardins de Miramar et du Château de Montjuïc.
Départ à 50 mètres de haut, pour finir à la station d’arrivée à Montjuïc à une hauteur d’un peu plus de 100 mètres sur une distance de 1300 mètres avec une vue imprenable sur Barcelone.
Prix du billet aller-retour : 16 euros. Aller simple : 11 euros.
(Infos :Living Barcelona)

 

COLONNE CHRISTOPHE COLOMB, Mirador de Colom
DSCN4633Érigée sur le port de la ville à l’occasion de l’exposition universelle, d’une hauteur de soixante mètres, ce monument est appelécolonne Christophe Colomb,conçu par l'architecte Gaietà Buigas et élevée en 1888. Il est constitué d’un socle de pierre et d’une colonne de fer, surmontée d’une sculpture de plus de 7 mètres de haut, réalisée par Rafael Atché représentant l’explorateur et découvreur de l'Amérique, le bras droit tendu vers la mer.
La base de la colonne est constituée de quatre niveaux d’escalier ornés de six lions et surmontés de huit bas-reliefs de bronze, ainsi que de sculptures illustrant la vie de Christophe Colomb.

À l’intérieur du monument se trouve un ascenseur qui permet d'accéder au mirador, situé sous la statue, d'où l'on jouit d'une vue panoramique sur le port et sur La Rambla. L'ascenseur et le mirador étant très étroits (remarquez le diamètre de la colonne), la colonne Christophe Colomb ne peut accueillir pas plus d'une quinzaine de personnes dans une durée limitée.
Le monument est situéà l’endroit où Christophe Colomb débarqua en 1493 après sa découverte de l’Amérique l’année précédente. Colomb est censéêtre néà Gênes, en Italie. Il habita d’abord au Portugal et s’installa par la suite en Espagne. Malgré tout, au 19ème siècle Colomb était considéré comme étant Catalan – certains historiens continuaient à dire qu’il était né en Catalogne, d’où le monument à son effigie à Barcelone.
On remarque cependant que cette statue ne montre pas du doigt pas le nouveau monde, mais bel et bien le sud-est et la ville de Constantine en Algérie. Certains ont vu dans ce doigt tendu vers la mer, l’allégorie de son voyage vers les Amériques, qui n’aurait pas été aussi évident si Colomb avait désigné la terre. D’autres ont suggéré qu’il pointait le chemin maritime réalisé par l’explorateur en 1492, et qui débutait au port de Huelva. D’autres, enfin, ont conclu qu’il désignait la ville natale de Colomb, Genova, qui est tout juste sur la ligne tracé par son doigt.

14h20 :Passée cette vue magnifique et ces multiples suppositions, nous marchons sur la colline de Montjuïc en direction du musée Miró. Nous passons, entre autres, devant la piscine olympique datant de l'année 1992 lorsque la ville catalane organisa les Jeux Olympiques.

DSCN4648J.O. DE BARCELONE, 1992
Il s'agissait alors des premiers Jeux olympiques organisés sur le territoire espagnol, et des premiers à se dérouler sans boycott depuis ceux de Munich en 1972. Malgré le contexte politique international, tous les comités nationaux olympiques participent à cet évènement. Ces jeux ont également marqué la fin de l’amateurisme et la commercialisation à outrance de l'évènement par le prix exorbitant des droits de télévision.

 

 

 

14h42 : Quelques mètres plus tard, nous arrivons au musée Miró devant lequel trône une grosse sculpture rouge.

 

LA FONDATION MIRO
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La fondation Mirò expose principalement les œuvres de Joan Mirò, peintre, céramiste et sculpteur Catalan du début du XXème siècle. Elle organise aussi des expositions itinérantes, qui font voyager les réalisations de Mirò. Les locaux de la fondation abritent aussi un espace de production réservés aux jeunes talents.
On peut y admirer une collection importante d'œuvres de Jean Mirò, la plupart étant des dons de l'artiste à l'organisation. On trouve également d'autres créations, venant de différents pays: œuvres de Fernand Léger (peintre français cubiste), d'Alexander Calder (sculpteur et peintre américain), Marx Ernst (peintre et sculpteur allemand), ainsi que des oeuvres d'Alexander Calder, Rothko, Marcel Duchamp, Antonio Saura, André Masson, Yves Tanguy, Henri Goetz, Balthus...), acquises par don elles aussi.

 

Et c'est là, devant cette sculpture, qu'il est temps de faire une pause pour revenir rapidement (car on est super à la bourre sur le programme prévu làààààà !!!!) sur la vie et l'oeuvre de cet artiste catalan.

 

JOAN MIRO
(1893 - 1983)

Joan Miro

Photo : Le télégraphe

"Miró naît en 1893 à Barcelone, où son père est orfèvre et horloger. Il a peu de goût pour les études, et ne se plaît qu'au cours (facultatif) de dessin. À son extrême gaucherie, il remédie par une description minutieuse des objets. Plus tard, Francisco Gali lui fera dessiner des choses qu'il ne voit pas (il les tient dans sa main, derrière son dos). Car, d'instinct, Miró est prédisposéà décrire non point ce qu'il voit ni ce qu'il touche, mais ce qu'il rêve. Aussi l'injonction d'André Breton : «L'œuvre plastique se référera donc à un modèle purement intérieur, ou ne sera pas» (1925), lui paraîtra-t-elle, en somme, aller de soi. L'entêtement paternel lui vaut de se retrouver, à dix-sept ans, commis aux écritures dans un grand magasin de produits exotiques, où il manque périr d'ennui.
À dix-sept ans, Joan Miro devient commis dans un magasin jusqu'en 1911 où il contracte le typhus. On l'envoie reprendre des forces dans une ferme que ses parents viennent d'acheter à Montroig, dans la campagne catalane. Pour le jeune homme, c'est le salut. Montroig jouera désormais un rôle quasi magique pour Miró qui, chaque été, viendra y reprendre contact avec la terre de Catalogne. En 1912, il peut enfin suivre sa vocation et entre à l'académie libre fondée par Gali. Il découvre alors la peinture moderne : Van Gogh, les fauves, les cubistes, l'impressionnent le plus. Ses premières œuvres originales, à partir de 1915, font la synthèse entre un schématisme inspiré du cubisme et l'intensité chromatique du fauvisme. Mais la brutalité, la grossièreté presque, des œuvres de cette époque ne le satisfait pas. Commence alors, en 1918, l'étonnante période «détailliste» où chaque paysage subit une analyse maniaque à force de précision, mais qui débouche cependant sur la poésie. Elle s'achève en apothéose (de Montroig) sur La Ferme (1921-1922), cet extraordinaire dictionnaire de formes qui provoquera l'enthousiasme de Hemingway. (...)

Miro, la ferme, 1921-1922National Gallery of Art, Washington

Miró s'est tout à coup rendu compte (comme naguère Picasso) que Barcelone n'était qu'une province de l'art. Après un premier voyage à Paris en 1919, il s'y installe l'année suivante et il a pour voisin André Masson. Il rencontre les poètes Pierre Reverdy, Tristan Tzara, Max Jacob et assiste aux manifestations dada, qui le troublent sans doute plus qu'il n'y paraît. Il ne lui échappe pas en tout cas qu'un bouleversement est en train de s'opérer dans le domaine artistique, que poètes et peintres tentent désespérément, et souvent dans la confusion, de rendre à l'attitude créatrice une nécessité et une pureté depuis longtemps perdues. Aussi se trouvera-t-il naturellement associé au surréalisme lorsque celui-ci entreprend de ruiner la « vieillerie poétique » et artistique. Avant même la publication du Manifeste du surréalisme, on voit la peinture de Miró se métamorphoser à vue d'œil sous l'effet de ce prodigieux ferment dont la formule va être donnée par Breton : l'automatisme. De 1923 à 1924, dans Terre labourée et Le Chasseur, s'accomplit le passage du réalisme poétique à l'onirisme systématique. Chaque objet fait éclater son enveloppe convenue pour retrouver, semble-t-il, son autonomie lyrique. La comparaison est particulièrement révélatrice entre La Ferme et Terre labourée, qui en est la version surréaliste, où tous les éléments de la première toile sont identifiables, bien que chacun d'eux ait « choisi la liberté ». Le délire d'interprétation est portéà son maximum avec Le Carnaval d'Arlequin (1924-1925) mais, tout de suite après, on voit Miró faire ses gammes automatiques dans des toiles nées d'un rien : éclaboussures, salissures, tracés péremptoires, hiéroglyphes insolents et joyeux. C'est l'enfance de l'art : Miró réinvente la peinture. Quelle superbe ingénuité, mais aussi quelle sûreté plastique, dans Personnage lançant une pierre à un oiseau (1926) par exemple ! Suivent bientôt les trois Intérieurs hollandais (1928) où il re-code magistralement et méthodiquement des toiles de petits maîtres néerlandais du xviie siècle. Miró, semble-t-il, atteint alors son point d'équilibre : cela suffit pour qu'il remette tout en cause. (...)

Miro, le chasseur        miro, le carnaval d'arlequin
 Miro, Personnage lançant une pierre à un oiseau     Interieur hollandais I, Miro
MMA, New York, et Albright-Knox Art Gallery, Buffalo

Dès 1929, Miró déclare la guerre à sa propre facilité, se refuse aux sonneries de trompettes de la couleur, renonce à l'élégance de l'arabesque. Sa haire et sa discipline, au cours de cette crise d'ascétisme, ce seront les matériaux ingrats ou déconsidérés (le papier de verre, la corde) ou les formes géométriques. En 1935-1936 surgissent les « peintures sauvages », les plus dramatiques de l'œuvre de Miró, où des personnages pathétiques gesticulent dans des paysages désolés. Miró ne peut manquer d'être affecté par les événements contemporains, d'autant que c'est en Espagne, en premier lieu, que sonne le glas. Mais c'est en poète et non en propagandiste qu'il réagit, et les poètes ont essentiellement pour mission de louer et de préserver les forces vives. Aussi, au plus noir de la nuit nazie sur l'Europe, Miró célébrera-t-il avec plus de conviction que jamais la femme, l'oiseau, la nuit étoilée, l'aube et toutes les promesses de renouveau : c'est la série des Constellations (Varengeville, 21 janvier 1940 – Palma de Majorque, 12 septembre 1941), vingt-deux gouaches de petit format mais l'un des grands moments de l'art du xxe siècle. La peinture y retrouve en effet pleinement sa raison d'être. En 1958, André Breton écrivitConstellations, n"ayant à sa disposition que 22 gouaches du peintre catalan.

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Miró ne recommence à peindre qu'en 1944, et ce sont peut-être les œuvres les plus légères, les plus allègres de sa vie qui naissent alors. Elles laissent la place, vers 1953, à des peintures vastes et brutales tout en points d'exclamation et en coups de tam-tam qui conduiront elles-mêmes, en 1961, à ces vastes surfaces vigoureusement ponctuées, les trois Bleu (Musée national d'art moderne, Paris). En 1968, ce seront les trois Peintures pour la cellule d'un prisonnier, où une étroite lézarde occupe seule tout un mur blanc.
Ainsi Miró continue-t-il périodiquement à«assassiner la peinture» (selon ses propres termes), mais chaque fois pour la rappeler à ses exigences profondes et la dépouiller de sa gratuité. C'est comme s'il assumait à l'intérieur de son œuvre propre cette lutte contre l'usure des signes que manifeste publiquement la succession des mouvements d'avant-garde. Non point seulement pour se sauver de l'emprise de l'histoire de l'art, du marché et de l'accoutumance visuelle, mais somme toute pour sauver la peinture ou, plus exactement, pour en sauvegarder les vertus poétiques. Jusqu'à sa mort, en 1983, Joan Miró n'a point failli à cet exigeant programme."
UNIVERSALIS

 

Bon , j'te le dis tout de suite : nous sommes bien entrés dans le musée. Il y règne une ambiance sereine, calme et détendue. Il y a une très belle lumière, de très beaux agencements... Du moins de ce que l'on en a vu en allant de l'entrée au bar-terrasse. Ben ouais ! Nous ne sommes pas vraiment entrés dans le musée... Enfin, on est rentré et... plutôt que de prendre la direction de la galerie où les différentes oeuvres du peintre-sculpteur-graveur-céramiste catalan sont exposées, nous sommes plutôt allés au bar.
MAAAAAAIIISSS, merci Internet et le site de la Fondation Miro avec qui nous pouvons regarder par écran interposé quelques-unes des oeuvres de l'artiste.

 

 ÉBAUCHES
Mijo, Daphnis et Chloé, 1934
    miro, dibuix
Daphné et Chloé,1934                                         Dibuix, 1933           

miro, la familia, 1934   miro, la tempesta, 1934
La familia, 1934                                   La tempesta, 1934

 

PEINTURES
miro, ballet romantique, 1974
     miro, nu, 1917
Ballet romantique, 1974                                       Nu, 1917

Miro, Personnages et oiseaux avec un chien, 1978      miro, pintura, 1925
Personnages et oiseaux avec un chien, 1978                                  Pintura, 1925

 

SCULPTURES ET CÉRAMIQUES
Miro, bas relief, 1969
      miro, coq, 1970      miro, femme et oiseau, 1967
Bas relief, 1969                 Coq, 1970                    Femme et oiseau, 1967

miro, Couple d'amoureux aux jeux de fleurs d'amandier, 1975     miro, gymnaste, 1977
Couple d'amoureux aux jeux de fleurs d'amandier, 1975                         Gymnaste, 1977

miro, personnage, 1970  Miro, sculpture  miro, torse de femme, 1967
Personnage, 1970                Sculptures                                   Torse de femme, 1967

PHOTOS :FUNDACIO JOAN MIRO, BARCELONE

 

Eh oui, mais non !

15h24 : Une fois bières, jus d'orange et thés terminés, nous reprenons la route. L'idée n'est pas de monter au sommet de la colline de Montjuïc pour admirer un panorama encore plus impressionnant sur Barcelone. Le but n'est pas non plus de visiter les anciennes installations olympiques, ni de déambuler dans l'nstitut botanique parmi les fleurs, cactus géants et arbres exotiques. Il n'est pas non plus question de se poser au pied de l'imposante tour Calatrava, ni de visiter le Poble Espanyol. Nous n'irons pas non plus au cimetière de Montjuïc qui organise deux excursions différentes sous le thème "rêves de Barcelone" ("El Cementerio de Montjuïc, sueños deBarcelona").en "vadrouillant" parmi les 152770 sépultures. Exit également l'ambiance magique créée par les fontaines lumineuses de Gaietà Buïgas. De toute façon, il fait jour !
Non, l'idée est de redescendre de la colline de Montjuïc par le funiculaire afin de regagner le centre-ville de Barcelone pour aller manger au restaurant atypique "Pollo Rico", comme cela était prévu par le programme...

+ Descente dans les petites rues et manger au meilleur restaurant de BCN, le  "POLLO RICO" a 13h48 (ne pas manquer l'horaire, nous avons réservé il y a 138 jours...)

Nous avons juste 1h30 de retard. 

Nous arrivons devant la station d'embarquement et...
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OUUUAAAAIISS : C'EST FERMÉ !!!!

Ben putain de bordel de merde !!!! Mais y'a rien qui fonctionne dans c'te ville !!!!!!!

 

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous verrons comment Nathalie, Sonia, Grégo, Matthieu, Maître Arnaud et Jénorme parviendront peut être à regagner le centre ville de Barcelone avec cette grande question : combien de jours de retard auront-ils sur le programme prévu ?


Fête des voisins

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Vendredi dernier, c'était "La fête des voisins", c'est à dire une journée pendant laquelle tu profites d'un moment de convivialité avec tes voisins pour faire leur connaissance ; le but étant de lutter contre l'individualisme et la solitude dans les grandes villes.

Tout ça, c'est bien sympa, mais personnellement, vu que j'habite la campagne, je n'ai pas de voisins. Mais j'ai fait la fête quand même, hein. J'ai retourné mon micro-ondes et j'ai bu quelques verres avec lui. Je peux te dire qu'il a la banane et que c'est pas le dernier pour la déconne.

fête des voisins

Je propose donc pour les gens qui n'ont pas de voisins une nouvelle journée, une nouvelle fête : "La fête des micro-ondes inversés".

 

 

LE PIC DU MIDI D'OSSAU (64)

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Prochainement, je tenterai de t'expliquer comment je me suis retrouvéà contempler les nuages dansant autour du pic du Midi d'Ossau depuis le sommet du col du Pourtalet...

 

 

 

 

À la recherche du lac d'Isabe... (64), partie 1

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L'autre jour, il faisait beau. Jénorme eut alors une envie irrépressible de se lancer dans une bonne grosse rando bien casse-pattes dans les montagnes pyrénéennes. Mais où pouvait-il se rendre très précisément ?
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Ahlalalalala, je regardais un peu mon calendrier pour constater très vite que nous étions déjà au début du mois de juin de l'An de grâce 2015 et que je n'avais pas encore fait une seule randonnée depuis le début de l'année !!!! Incroyable ! Insupportable ! Inconcevable !!!
Oui, bien sûr, il y eut cette sorte de promenade approximative sur la plage de Guéthary pour observer le phénomène des Grandes Marées du siècle en mars. Avant cela, il y eut aussi l'errance à travers les blockhaus de Capbreton. Mais, franchement, entre nous, c'est pas de la randonnée çaaaa ?!
À cette époque, l'année dernière, j'avais déjà escaladé les pentes d'Aguas Tuertas, parcouru les routes du sentier du Mojito et pris une tumade à Burros.
Cela ne pouvait plus durer. Il suffit ! Partons sur les pentes acérées d'un de ces endroits perdu de la chaîne des Pyrénées !
Avant cela, je fais une rapide revue de presse du jour avec l'ami Stanley Liquide. Pour moi, le fait du jour  -qui remonte à l'année dernière-  est celui-ci...

 

TOUS LES MATINS, UN HOMME SALUE LES VOITURES
homme saluant lesvoituresDans la ville de Salvador au Brésil, un homme se lève tous les matins pour dire bonjour aux voitures. Un geste qui donne le sourire aux nombreux conducteurs qui empruntent la route du bord de mer.

Un homme célèbre dans toute la ville
Cet homme est en place tous les matins à Salvador dans l’état de Bahia au nord est du Brésil. Il salue les voitures qui passent. Il apporte de la bonne humeur. Il est devenu célèbre dans toute la ville à tel point que le jour où il est tombé malade, une chaîne de solidarité s’est installée pour le remettre sur pieds.
Regarde la vidéo sur :TUXBOARD



Ce à quoi, Stanley me répondit que s'il faisait coucou aux voitures, c'était sûrement pour se les faire. Un peu comme cette histoire jugée à Brest.

 

BREST : JUGÉ POUR AVOIR "VIOLÉ" UNE VOITURE DE POLICE
pot d'échappement"C’est une histoire plutôt insolite qu’a rapportéOuest-France vendredi. Un jeune homme a comparu à Brest (Bretagne) pour avoir mimé un acte sexuel avec une voiture en mettant son sexe dans le pot d’échappement. Les gendarmes, propriétaires de la voiture, n’ont pas du tout apprécié l’exploit.
Le jeune homme a expliqué qu’il était ivre au moment des faits, le 27 juillet 2014, et qu’il ne se souvenait de rien. Le procureur a qualifié cet acte d’ « automophilie » devant une assemblée qui avait bien du mal à garder à son sérieux. Le violeur de voiture sera jugé le 20 novembre prochain et devra passer une expertise psychiatrique même si, d’après le président du tribunal correctionnel, il était sûrement juste « très bourré »." 
LA DEPECHE

 

 

BREF : après cette belle revue de presse qui nous change un peu de ces histoires de corruption au sein du football, ou ces politiciens qui détournent du pognon, ou ces histoires de réchauffements climatiques qui nous amèneront, en 2064, à nager avec les ours polaires dans les eaux océaniques du pays basque, je décide de me lancer à la recherche d'une randonnée.

Deux points essentiels :
1) le but est d'atteindre un lac d'altitude
2) il faut que la marche soit un peu difficile.
Après débats, hypothèses, suppositions et concertations avec moi-même, le choix se porte sur le lac d'Isabe. Oui, le lac d'Isabe M'dames, Messieurs, on l'applaudit, ouais ouais !
S'ajoute alors un autre point aux deux autres précédemment cités : en plus de proposer un dénivelé de 1000 m, cette randonnée n'est apparemment pas très bien balisée. Ah ah suspense alors !
Je consulte Internet et les différents sites qui parlent de cette randonnée. Les plus précises sont celles présentes dans Randopyrénéeset dans Topopyrénées. Je prends également les magazines de randonnées (Pyrénées Magazine) ainsi que la carte IGN de la vallée d'Ossau puisque, oui, M'dames, Messieurs, le lac d'Isabe se trouve dans la vallée d'Ossau, et pas ailleurs. Il faut donc, déjà, dans un premier temps, ne pas se planter de vallée.
Je fais le sac (thermos à rosé, pain, jambon, pâté, bières, sucres,...). Je charge la voiture et c'est parti !

Dans le poste-CD, c'est Rodolphe Burger.
Non ce n'est pas une enseigne concurrente à ce marchand de bouffe rapide américaine. Rodolphe Burger n'a rien à voir avec Ronald McDonald. C'est un chanteur-compositeur français, néà Colmar en 1957.  Titulaire d'un DEA de philosophie, il a enseigné un temps cette discipline avant de se lancer dans la musique pour fonder le groupe Kat Onoma. Chanteur, principal compositeur et guitariste, son jeu ample, aérien, utilisant beaucoup les réverbérations est très caractéristique. Bon, enfin, voilà qu'aujourd'hui, pour faire la route, j'avais envie d'écouter un de ses projets avec Olivier Cadiot, "Hôtel Robinson" (2002). Celui-ci mélange des interviews et des prises de sons enregistrées pour l'occasion sur l'île de Batz en mars et mai 2002, samplées et mixées par Olivier Cadiot, des musiques et chants de Rodolphe Burger ainsi que d'autres matériaux sonores, notamment une interview de Henry Miller sur "Hôtel Robinson" et un cours de Gilles Deleuze sur "Je nage".

Ah, ah : c'est bizarre hein ! C'est sur ce sons et cette musique que la route défilent avec ses nombreux villages et villes.
Briscous, Bardos, Came, Castagnède... Ce nom me fait à chaque fois penser à Castagnet dans "Le petit baigneur" (1968) de Robert Dhéry.

Abitain, Athos-Aspis, Araujuzon, navarrenx, Sus, Susmiou, Gurs, Oloron-Sainte-Marie, Herrère, Ogeu-les-Bains...

ATTENTION PUB !

Connu pour son eau gazeuse qui fait planer les marmottes, Ogeu-les-Bains a également été choisi par Lino Ventura, en 1988, pour créer une structure d'accueil pour adultes handicapés mentaux : l'association Perce-Neige. Ce qui me marque ajourd'hui en passant ici, c'est que le centre du village possède beaucoup de maisons à vendre pendant qu'en périphérie se construisent de nombreux pavillons.
Après Ogeu-Les-Bains, c'est Buziet, puis Buzy. Buzy, oui, comme la chanteuse qui chantait "Body Physical" dans les années 1980, avant qu'elle ne devienne psychothérapeute.
Arudy, Louvie-Juzon, Bielle, Aste-Béon, Laruns, vallée d'Ossau.
Attention : il faut prendre la direction du col du Pourtalet, et non celle du col d'Aubisque. Il faut choisir le village d'Eaux-Chaudes plutôt que celui d'Eaux-Bonnes.
J'entre alors dans une sorte de goulet oppressant dans lequel s'accompagnent mutuellement la route et le gave d'Ossau. Je passe à Eaux-Chaudes.
Oh qu'il est bizarre ce village !
Coincé entre les montagnes, il semble ne se composer que d'une longue route étroite  -celle menant au col du Pourtalet-  avec de hauts immeubles blancs menaçants et vides. Je m'arrête. Je fais un tour.

EAUX-CHAUDES

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Situéà une altitude de 675 m très précisément, Eaux Chaudes est situé sur le bord du gave d'Ossau, en amont de Laruns, à l'entrée de la gorge du Hourat, sur la route du Col du Pourtalet. Le village abritait le poste des douanes françaises jusqu'à l'ouverture de la frontière avec l'Espagne. Il compte une vingtaine d'habitants à l'année, mais ce chiffre est variable selon les saisons touristiques.
La question qui se pose est : mais comment appellent-on les habitants d'Eaux Chaudes ? Les Eaux-Chaudois ? Les Eaux-Chaudards et les Eaux-Chaudasses ? Les Aqua-chauds ? Ouah, ça pète ça les Aquachauds ! On pourrait même l'écrire à l'américaine : les AquaShow ! Yeeeaaahhh !!! Et ils feraient des spectacles avec des bulles de savon, des ventriglisses, des machins, ouaaaiiiss !
Eh bien non, rien de tout cela. Les habitants d'Eaux-Chaudes se prénomment les Ossalois. Ben ouais, ça pète un peu moins du coup.

Les eaux d'Eaux-Chaudes sont utilisées depuis plus de douze siècles. On dénombre sept sources et c'est grâce aux Eaux-Chaudes qu'en 890 Sanche 1er roi d'Aragon doit sa guérison d'une goutte rebelle. Les Ossalois formaient encore une nationalité indépendante. D'autres personnalités (elles sont trop nombreuses et pas très intéressantes pour les citer ici) vinrent ensuite prendre les eaux, chaudes, ou tièdes ou fraîches. Le but : traiter les infections liées à la rhumatologie, les séquelles de traumatismes ostéo-articulaires, l'ORL et les voies respiratoires par ses eaux sulfurées, sodiques et calciques, magnésiennes et silicatées.

Eaux-Chaude est également connu
pour sa pierre du berger qui se trouve à Goust...
eaux Chaudes pierre du berger

Photo :Pierreseche

Et sa grotte que l'on peut atteindre
après 2h de marche...
Eaux chaudes, grotte

Photo :Randonnées Pyrénées 64

 

Voilà, Eaux-Chaudes, c'est fait. Continuons un peu, veux-tu, afin de rejoindre le point de départ de la randonnée du jour qui est, rappelons-le, le lac d'Isabe.
Pour cela, il faut encore rouler quelques 3 km pour atteindre la route forestière du Bitet. Une fois que ça c'est fait aussi, tu peux poursuivre en voiture au risque de péter ton bas de caisse tellement que cette route forestière est farcie, non pas de nids de poules, mais de véritables nid de vaches, ajoutées à quelques tranchées à faire pâlir un Poilu. Par moment, tu as même un nid de vaches dans la tranchée qui penche vers le ravin.
Je roule doucement, j'évite, je braque, j'avance, j'évite, ça avance, ça saute, je plie, je roule, j'avances, ça saute, je souffle, je repense à Yves Montand dans "Le Salaire de la peur" (1953) de Clouzot...

Justement, j'arrive à un pont ! Mais il ne faut pas le traverser. Figures-toi, que le pont du Bitet. Là, tu stoppes tout !!!! À moins que tu ne te sois déjà arrêté avant, de peur de brailler ta voiture.

Voici le premier panneau de la randonnée...
et peut être le dernier.
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Il est dit que :
CIRCUIT DU LAC D'ISABE, 10,8 km, 6 heures
Pour un circuit de montagne, cet itinéraire n'est pas nécessairement très long...
"Pas nécessairement", qu'est-ce que ça veut dire ?
...mais il présente un fort dénivelé.
Tous les magazines et sites internet sur cette randonnée le disent : il y a un fort dénivelé. Donc je suis préparé psychologiquement.
Au départ, vous croiserez certainement d'étranges hommes en combinaison noire venus défier les gorges du Bitet, u n des plus beaux canyons des Pyrénées !
Ah ? C'est à dire que tu te promènes en montagne et tout à coup, descendu d'un arbre ou sortant d'un fourréPAF ! un homme en combinaison noire.
Après une montée exigeante en sous-bois et l'ascension sportive d'un pierrier, vous découvrirez le lac d'Isabe, majestueux de par ses couleurs et son environnement (le massif de Sesque).
Ohlalalalala, ça a l'air de se mériter, mais ça a l'air magnifique.
Attention, ne pas faire cette randonnée si de la neige subsiste sur les dernières pentes.

Ok, impeccable, tout se rejoint entre ce panneau, les sites internet, la carte IGN et les magazines.
J'avance jusqu'à emprunter le pont du Bitet pour regarder ces gorges et ces eaux claires dévalant les rochers à une vitesse incroyable.

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On ne se rend pas bien compte de la vitesse incroyable de l'eau sur cette photo

Puis je reviens sur mes pas. Plutôt que de franchir le pont du Bitet pour suivre la piste comme le recommandait Mariano sur son excellent site de randonnées (Topopyrénées), je décide de suivre les indications du panneau croisé un peu avant, sur la gauche.

Ben ouais, quoi :
circuit du lac d'Isabe...
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...alors bon !

Peut être qu'entre le moment où ont étéécrits les itinéraires de randonnées sur internet et sur Pyrénées Magazine, ce panneau a été installé pour palier aux plaintes des randonneurs qui trouvaient que le lac était mal indiqué. Peut être aussi que maintenant le sentier est très bien balisé et que c'est par là qu'il faut aller.
DONC je suis le panneau ! Je commence à m'enfoncer dans la forêt. La pente est assez raide, mais pas trop. Ça va. Le sentier suit les belles gorges du Bidet. Sauvages, elles possèdent quelques belles vasques dans lesquelles quelques cascades bien fraîches viennent se jeter.

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Par contre, je ne croise aucun homme en combinaison noire, comme cela était stipulé sur le panneau. Et des hommes... pourquoi pas des femmes ? Il n'y a que les hommes qui font du canyoning au Bitet ?! J'ai toujours rêvé au plus profond de moi même et de la nuit de rencontrer, un jour, dans ma vie, une femme, qui fasse du canyoning dans les gorges du Bidet. Si ! Mais là, point de femme, ni d'homme en combinaison noire en vue...

Ou alors...
Non, ce ne sont pas des hommes
en combinaison noire qui rampent sur le sol là ?!
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Le doute s'installe en moi, mais un arbre minuscule et sans combinaison indique apparemment le chemin à suivre.

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Hein ? Mais si, regarde, c'est évident. Sur la droite de la photo là, tu vois : un arbre avec un bras qui dit de suivre le chemin. Mais si !

J'arrive alors à un second pont qui n'était pas mentionné
sur les sites internet et sur les magazines.
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Du coup, je décide de passer en dessous.
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Cela permet d'avoir une belle vue typiquement forestière, à la limite du supportable. Du vert, de la mousse, de l'eau, des feuilles, de l'humidité, du charme, du béton.
J'avance dans la forêt qui s'éclairicit peu à peu ; puis complètement. Autrement dit, subitement, il n'y a plus de forêt.
Mais déjà, là-bas, au bout de ce tunnel végétal, je vois la lumière... et un truc étrange.

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Je m'approche...
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Je m'approche...
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Qu'est-ce donc que cette diablerie ? Un toboggan géant ? La nouvelle attraction de DysneylandParis qu'ils ont préféré poser ici dans la vallée d'Ossau ? Qu'est-ce qu'il y a dedans ? Un Bitboat géant ? Quoi ? Tu ne sais pas ce que c'est qu'un Bitboat géant ?
Écoute, ça tombe bien car, justement, il y en a un à vendre à Saint-Pierre-de-Boeuf.

BITBOAT GEANT
Bitboat géantBonjour
Vend Bite Boat géant 4 places fabrication unique dans le monde!
1er main kilométrage très faible ( une seule descente de rivière artificielle au compteur) kilométrage évolutif.
Peut servir pour balade en famille ou course en compétition internationale.
Option:
Boules full résinées équipées de poile humain.
Gland anti-choque peint dans la masse
Peinture lustrée sur toute la longueur
Châssis renforcé préparé par AMG spéciale rivière artificielle.
Six stabilisateurs dernière génération anti-chavirage
Possibilité de rajouter des portes gobelets.
Longueur: 4m80 ( hors boules) réglementation FIBB ( Fédération International des Bite Boat)
Poids: 200 Kg
Modèle 2015
Possibilité d'essais sur place.
Pas sérieux, plaisantin, curieux merci de vous abstenir.
Faire offre sérieuse
LE BON COIN

Tout est normal : il ne s'agit que d'un gros tuyau. C'était prévu. Comme le rappelle le magazine de randonnée que je peux consulter à tout moment et surtout quand le moindre doute s'installe dans mon esprit :
"50 minutes après votre départ du parking, à 1150 m d'altitude, vous montez tranquillement jusqu'à atteindre une grosse conduite d'eau appelée 'prise d'eau du Bitet'."
Impressionnant tuyau sous lequel je m'en vais passer dessous quelques mètres plus loin. Ça aussi, c'est prévu.

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Une petite pause rapide afin de constater qu'en collant l'oreille sur le bazar, on peut entendre la mer.

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Et la mer à la montagne, c'est pas banal. Je continue.
Le topo-rando annonce maintenant qu'il faut traverser un ruisseau. Pas de ruisseau en vue. Je pense que les garde-forestiers ont du le mettre dans le gros tuyau. Je continue.
J'arrive à une sorte de poteau énigmatique qui ne semble servir à rien, mais qui indique tout de même que je suis, soit sur le sentier menant à la cabane de Raziès, soit au lieu même où se trouve la cabane de Raziès, à 1035 mètres d'altitude.

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J'ai beau regarder partout autour de moi, point de cabane en vue. Pourtant sur la carte IGN, elle est indiquée. Peut être qu'un randonneur un peu nul a déplacé ce poteau qui se trouvait quelques kilomètres plus au Sud ? Si c'est le cas, c'est limite comme humour. D'ailleurs, est-ce que les randonneurs ont de l'humour ? Et si oui, lequel ? Est-ce qu'ils écoutent les Grosses Têtes ou préfèrent-ils les bons mots de Woody Allen ?
En tout cas, ce point-poteau-repère indique que je suis toujours sur le bon sentier, mais pas du bon côté du ruisseau. Toutefois, en continuant tout droit, je devrais le rejoindre un peu plus loin.
Problème : tout droit, il n'y a pas de chemin, ni de sentier, ni de trace, ni que dalle. Je tourne, je fouille, je scrute, je souffle, je ne pense pas du tout au "Salaire de la peur" de Clouzot, mais plutôt à"Randonnée pour un tueur"(1988) de Spottiswood. 
Je décide d'aller sur la gauche. Il n'y a que dans cette direction où quelques traces de pas humains subsistent... À moins que les animaux sauvages aient décidé de porter des chaussures de marche rien que pour m'embrouiller. Je regarde à nouveau les différents topo-randos des magazines qui affirment qu'il faut "entrer dans le bois d'Isabe pour trouver un sentier, non balisé mais visible tout de même, grâce à quelques cairns épars."
Je trouve le bois (ou un bois, je ne sais pas si c'est celui d'Isabe), ainsi qu'une sorte de sentier non balisé, mais où, effectivement, quelques cairns apparaissent.
"Le sentier, bien raide, se faufile dans la forêt de hêtres superbes..."
Ah oui, ça pour être raide, c'est raide ! C'est pas compliqué : je monte une pente avec de maigres lacets qui permettent aux mollets d'apprécier le dénivelé en place. Mais ceci dit, oui : la forêt de hêtres est superbe.

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En chemin, je m'attarde pour reprendre mon souffle et laisser mon regard se poser sur les détails qui m'entourent.

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Un arbre qui étend ses longues branches tortueuses                                    Une toile d'araignée prise par la rosée

Légère sortie du bois
pour accompagner le passage d'un ruisseau-torrent-cascade...
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Le chemin est bardé d'arbres en travers. Les avalanches et la pluie ont raviné le sol et déplacer les éléments naturels, obstruant parfois le passage.
Je re-rentre en forêt. Sur le bord du sentier, une souche aux allures étranges semble scruter silencieusement le passage des randonneurs.

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Des randonneurs... Je n'ai vu personne. Juste quelques bruits de froissements de feuilles au loin et quelques chants d'oiseaux discrets ont accompagné mon évolution. Je continue et si tout se passe comme prévu, je ne devrais pas tarder à atteindre une clairière appelée le Quebot d'Isabe ; toujours d'après les magazines de randonnées.

Mais là, pour le moment, pas de clairière.
J'entre dans le brouillard !
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Mais après quelques mètres de montée intensive et obscure, j'arrive, apparemment, à la clairière annoncée. Les nuages dansent avec les paysages et les montagnes.

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En attendant que ça se lève,
je regarde la rosée qui s'est déposée sur l'herbe.
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Et puis, peu à peu,
dans un désordre certain,
les nuages se dispersent,
puis fuient l'endroit...
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...pour laisser place à un beau ciel bleu intense !
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Je regarde à nouveau la carte IGN et les rapports de randonnées.
"La forêt disparaît et laisse la place à une forte pente herbeuse couverte de framboisiers et de myrtilles. Le sentier improbable permet de se hisser assez directement, en forçant un peu tout de même, jusqu'à un maigre torrent que l'on traverse (1650m). Le terrain devient plus minéral, mais la cascade d'Isabe, sur la droite, apporte un peu de poésie."

OK ! Faisons le point
par rapport à ce qui m'entoure.

La pente herbeuse avec les framboisiers et les myrtilles.
OK !

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Le sentier improbable se hissant jusqu'à un maigre torrent.
OK !
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La cascade d'Isabe sur la droite.
OK !
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Par contre, je ne trouve aucune indication sur cette cabane !!!!

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Suis-je vraiment au bon endroit ?

 

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Mais qu'est-ce que c'est que cette cabane ? Est-ce vraiment une cabane ? Et où je suis ?
Nous le saurons peut être dans le prochain épisode.

 

 

À la recherche du lac d'Isabe... (64), partie 2

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Dans l'épisode précédent, Jénorme décidait de se lancer à l'assaut du lac d'Isabe, normalement situé dans la vallée d'Ossau, non loin de l'étrange village d'Eaux-Chaudes.
Quand je dis "à l'assaut", cela ne veut pas dire qu'il était armé de fusils, de kalachnikovs, de tanks, d'un gilet pare-balles, de lance-pierres et autres instruments de torture. Non, il avait juste décidé de se rendre au lac d'Isabe avec du rosé, du pain, quelques bières et un peu de jambon, sans oublier une carte IGN et quelques typo-randos précises pour atteindre son but.
Tout semblait bien parti, mais au fur et à mesure qu'il évoluait dans les montagnes pyrénéennes, le doute s'installait en lui.
Ainsi, après plus de deux heures de marche intensive, le verdict interrogatif tombait brutalement : était-il sur le bon chemin ? Avait-il eu raison de s'aventurer dans de telles contrées sans prendre aussi un peu d'eau ? Elle est pas un peu longue cette intro, non ?

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

J'arrive donc dans cette clairière ravissante au demeurant, mais qui a également le mérite de me faire poser une question cruciale : qu'est-ce que c'est que cette cabane qui ne figure sur aucun de mes plans et sur aucune de mes cartes ?
Enfin, cette cabane ; disons plutôt, la malheureuse : ce qu'il en reste.
Qui avait pu faire une chose pareille ? Quelle désastre ! Mais les gens ne respectent plus rien. Tu travailles toute ta vie pour te payer un toit, une maison et voilà ! Cruauté ! Injustice ! Lâcheté aussi, hein, un peu ! Je suis sûr que ce sont des gens des banlieues qui ont fait ça ! Hein, n'est-ce pas, pour ne pas dire autre chose, hein ! La racaille ! Cette racaille, là, est partout ! Le karcher, oui, il faut ! Même au plus haut de nos montagnes françaises ! Hein ?
Bon, en fait, aux dernières nouvelles, la pauvre cabane de berger n'a pas été attaquée par des gens de banlieue, elle a juste un peu souffert des avalanches de neige de cet hiver puisqu'elle se trouve dans un couloir en plus d'être dans une clairière exposée, comme tu peux le voir ci-dessous sur les photos-témoins (comme disent les agents immobiliers).

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J'ai beau lire et relire les magazines, tourner l'itinéraire dans tous les sens, tenter de faire des rapprochements hasardeux, que dalle ! Je tente de me connecter à Internet avec l'I-Phone pour relire les sites de randonnées, je n'y parviens pas. Pas de réseau. Non mais dans quel monde on vit, hein ?! Le prix qu'on paye le forfait et là, en pleine montagne, quand tu es perdu, PAF : pas de réseau !
Par contre, en levant les yeux, je constate que je me trouve au-dessus d'une ligne aérienne car, haut dans le ciel à présent bien bleu et dégagé, un avion passe toutes les deux minutes, laissant derrière lui une épaisse "fumée blanche". C'est un signe ; le signe que c'est le moment et l'endroit rêvés de parler de ce phénomène afin de rassurer la terre entière.

POURQUOI LES AVIONS LAISSENT-ILS DES TRAÎNÉES BLANCHES DANS LE CIEL ?

trainéee blanche"Simple fumée toxique ou réaction chimique ? Pas de panique, si vous voyez des filets blancs s'échapper des réacteurs, ce n'est pas alarmant ; ils ne sont pas en feu. C'est un phénomène banal physique que l'on appelle la condensation.
En effet, l'eau est bien responsable de ces traces blanches laissées dans le ciel. On les appelle des traces de condensation. Les moteurs émettent un gaz d'échappement extrêmement chaud et riche en vapeur d'eau.


Lors de sa sortie dans l'atmosphère, l'avion se situe généralement à des altitudes très élevées, de plusieurs kilomètres, où sévit un froid glacial.

La vapeur d'eau va alors subir un choc thermique et changer d'état. Elle passe de l'état gazeux à l'état liquide puis solide. Des gouttes d'eau en suspension deviennent des petits cristaux de glace donnant ainsi naissance à des traînées blanches dans le ciel bleu."L'INTERNAUTE

 

J'ai toujours cru que c'était toxique. Apparemment non.
L'autre bonne nouvelle est que si je me perds, je pourrai toujours suivre ces traînées blanches. Comme les avions sont obligés de se poser, elles me conduiront forcément à un aéroport. Peut être pas le plus proche, mais, de toute façon, j'adore marcher. Et puis ce sera peut être l'occasion de découvrir un nouveau pays, une nouvelle langue, une nouvelle culture. Il faut positiver, merde enfin alors !!!!!

Je ressors encore la carte IGN. Je déplie encore la carte IGN. Je regarde encore la carte IGN, mais tellement convaincu d'être sur le bon sentier que je ne regarde pas au bon endroit.
Ce ne sera que plus tard, bien plus tard  -, c'est à dire lorsque je serai rentré,-  que je découvrais qu'en fait, cette cabane est la cabane d'Artigue de Sesques (1400m d'altitude).

Avant, c'était un refuge qui pouvait accueillir jusqu'à six personnes, été comme hiver. Enfin, en hiver, il fallait peut être déjà faire gaffe aux avalanches. Elle possédait sa cheminée, sa réserve de bois, l'eau courante ainsi qu'un couchage.
Mais voilà, aujourd'hui, plus rien !

C'est triste,
mais avec quelques orchidées sauvages devant,
c'est presque beau.
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Et puis si on prend un autre angle,
on voit un peu moins les dégâts.
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Et si on choisit de ne prendre que les fleurs en photo,
cela donne ceci finalement.
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Hop, magiiiee ! Plus de cabane DONC je suis à nouveau sur le bon chemin pour rejoindre le lac d'Isabe.

Tout de suite, un point "Pyrénées-magazine" :
"Le terrain devient plus minéral, mais la cascade d'Isabe, sur la droite, apporte un peu de poésie"
Oui, je sais, je l'ai déjàécrit, mais ce sont vraiment ces mots qui m'ont convaincu que j'étais au bon endroit et que je pouvais continuer.
"À la côte 1800 (après 2 h de marche), on attaque un verrou rocheux qui, une fois franchi, permet enfin d'avoir le lac en vue, que l'on atteint après quelques lacets (1925 m, 2h35)."
Bon, alors, voyons... Euh...

Le verrou rocheux,
ça doit être le truc au-dessus des myrtilles là-haut...
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Et vu qu'il n'est pas dit qu'il faut re-traverser une forêt,
je ne passerai donc pas par le seul sentier existant
dans les parages et qui se dirige tout droit dans un bois...
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Je monte direct vers le pied de la cascade d'Isabe... enfin, ce que je crois être la cascade d'Isabe... car qui dit "cascade d'Isabe", dit "lac d'Isabe". DONCsi je suis la cascade, forcément, je vais tomber sur le lac. C'est un peu comme ce que je disais tout à l'heure : si je suis les traces blanches des avions dans le ciel, forcément, je vais tomber sur un aéroport. Logique ! 
Et puis si cette cascade descendait d'un autre lac, on l'appellerait "Cascade de l'autre lac" ! Hein ! Bon, on est d'accord, j'ai raison, là,merde ! Donc je monte ! À flanc ! Direct ! Sans chemin, cash dans la pente ! Il doit y avoir un passage que l'on ne voit pas d'en bas ; une brèche à la con qui permet miraculeusement ensuite de passer de cet endroit où il ne semble y avoir aucune issue à un autre endroit où, soudainement, tout s'éclaire.

flècheUne fois la brèche passer, je dois pouvoir retrouver un sentier super bien balisé avec des guirlandes lumineuses accompagnées d'une flèche rouge qui clignoterait avec ces mots : "Le lac d'Isabe, bien sûr, c'est par là !"
Un peu dans ce genre là ci contre, vois-tu ?



Alors j'y vais ! J'attaque la falaise... la pente ! Remonté comme une baleine ! Non, c'est pas ça l'expression. L'expression officielle est "Rire comme une baleine".
Et d'ailleurs, pourquoi dit-on "rire comme une baleine ?" As-tu déjà vu, toi lectrice-teur une baleine rire ? Et quand ? Et où ? Et comment ? Et les baleines, mythe ou réalité ? C'est un signe ; le signe que c'est le moment et l'endroit rêvés de parler de cette expression afin de rassurer la terre entière.

POURQUOI DIT-ON "RIRE COMME UNE BALEINE" ?
"Quand quelqu'un rit comme une baleine, il le fait en ouvrant très grand la bouche. Un peu comme un bossu, d'où cette autre expression 'Rire comme un bossu'.
Cette expression a une autre forme qui est "se tordre comme une baleine". Certains évoquent alors la torsion d'une baleine de parapluie pour justifier l'expression."
Bon, d'accord, tout simplement. Mais nous pouvons alors poser une autre question :

POURQUOI NE DIT-ON PAS "ÊTRE REMONTÉ COMME UNE BALEINE" ?
"Parce qu'on dit déjà'être remonté comme un coucou suisse.'."

 

OK, d'accord, bien. Bon, ben, moi, j'y vais.
Je monte. Je monte. Un seul objectif : atteindre cette hypothétique brèche qui me permettrait de passer de l'autre côté, comme le disait si amèrement Daran et les Chaises dans sa chanson"Dormir dehors".

Écoute bien, c'était en 1994...

Daran et les chaises me fait penser également à cet animateur radio qui officiait sur Skyrock, tous les soirs à partir de 22 heures jusqu'à... ce qu'il en ait marre. Il passait toujours une chanson de ce compositeur. Cet animateur, c'était Maurice. "Maurice, Skyrock, 22 heures, la giclée du soir en grand !".

 

Ben ouais, ben ouais... J'suis où, là, déjà ?
Ah oui, sur la route du sentier du lac d'Isabe. Peut être.

J'ai bien monté, j'ai bien grimpé,
j'ai bravé quelques dangers,
comme ceux-ci :
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En fait, il s'agit d'un écoulement de neige sur lequel se sont greffés quelques mottes de terres, ce qui donne à l'ensemble un aspect meringué-pépites de chocolat assez appétissant-croquant-gourmand-malin en photo, mais plutôt dégueux en réalité.
BREF : une fois que cette grande langue meringuée est vaincue, j'arrive à l'hypothétique brèche entrevue de loin en bas, et dont magazines de randonnées-site internet-office-de-tourisme ne faisaient pas état. Il est grand temps de dresser un constat avec le doigt.

VOICI :
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Force est de constater qu'il faut se rendre à l'évidence
en constatant qu'il était évident
qu'aucun passage n'est possible par ici.

Je viens tout simplement de me taper un petit bonus dénivelé de 200 mètres pour que dalle. Je décide de m'asseoir à côté de cette masse neigeuse bien mal placée. Je prend mon sac à dos pour le placer au pied de mon ventre. Je l'ouvre. De son antre, j'en sors une bière. Je la décapsule. Je bois. C'est l'heure de dresser un constat de la situation présente.

 

CONSTAT DE LA SITUATION PRÉSENTE

Je suis à flanc de montagne dans un endroit qui est apparemment différent de celui où je crois être. Que faire ?
Il est désormais certain que je ne peux pas atteindre le lac d'Isabe par ce passage. Trop dangereux. Même après plus de 2h30 de marche, il ne faut pas non plus sombrer dans les méandres aléatoires et non maîtrisés d'une folie randonnesque. D'autant plus que face à moi, quelques nuages semblent narguer les montagnes faisant face ; et ça je peux te dire que c'est pas de la vapeur d'eau larguée par un avion à la con.

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FIN DU CONSTAT DE LA SITUATION PRÉSENTE

 

C'est beau, mais ce n'est pas très rassurant. Cette danse des nuages autour de ce sommet dont j'ignore le nom à ce moment précis  - et qui s'avère être le pic de Bouerzy, 1750 m-  n'est pas des plus engageante. Cela veut tout simplement dire que le temps va changer, que le ciel bleu va peu à peu disparaître pour laisser place à un beau et profond brouillard. Mais quand ? Je ne sais pas trop. La solitude des montagnes me gagne.

Heureusement, à mes côtés,
une motte de neige surmontée d'une touffe d'herbe
semble vouloir dire quelque chose...
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Ah oui, elle veut que je lui mette des lunettes de soleil
afin de révéler sa réelle identité.
Elle est le sosie officiel de Michel Polnareff.
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Très ressemblant. Il faut espérer que le chanteur ne lui fera pas un procès.

Toujours est-il que Polnareff ou pas, je décide de redescendre par le chemin inexistant précédemment emprunté. Me revoici dans ce que nomme le Pyrénées magazine"une clairière". Mais suis-je dans la bonne clairière ? Il n'est pas loin de 14h30. Je décide de faire une pause-bouffe-rosé le long du torrent sans nom. Il faut reprendre des forces avant de continuer plus haut, ou plus bas.
Je pose le sac. J'en sors verre et thermos, accompagnés de pain, pâté et autres.

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Un air me vient en tête alors...

 

Tout cela en regardant fleurs et myrtilles alentours...
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...aux sons de cette rivière incessante aux eaux limpides.
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Et là, à ce moment précis, toi lectrice/teur, tu te demandes : "Est-ce qu'il est en train de boire du rosé mis en bouteille par Angelina Joli et Brad Pitt ?"
Eh bien, la réponse est : "Non ! Sûrement pas ! Premièrement une, parce que leur pinard est cher (16 euros la bouteille). Et deuxièmement deux, y'en a marre que le pognon aille toujours à ceux qui en ont déjà plein !"
Le temps passe doucement. On est bien. Paisible. Est-ce que je continue à monter pour tenter de trouver cette saloperie de lac par un autre chemin, ou est-ce que je redescends pour aller ailleurs ?
ALLEZ : je vais tenter le super banco en empruntant ce sentier qui va dans la forêt ! Hein ? Mais si, allez !

Je range mon bordel dans le sac
et je repars cette sorte de trace :
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J'entre dans le bois. La vache, c'est raide ! Quelques cairns éparses tracent un hypothétique sentier. C'est bon signe, quelqu'un est déjà passé par là. Peut être suis-je vraiment sur la bonne voie cette fois ?!

Après une petite demi-heure de montée,
je quitte le bois pour voir au loin une zone dégagée.
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 Je me pose pour apprécier la situation et la morphologie du paysage. Une sorte de forme d'alacrité me prend, comme ça d'un coup !
C'est sûr : le lac d'Isabe se trouve dans cette sorte de cirque naturel. D'ailleurs, c'est ce que dit Pyrénées magazine :
"À la côte 1800, on attaque un verrou rocheux qui, une fois franchi, permet enfin d'avoir le lac en vue, que l'on atteint après quelques lacets (1925m, 2h35).
Parmi les itinéraires conduisant à des lacs pyrénéens, l'accès à celui d'Isabe est l'un des plus pentus, mais sa découverte ne manque pas d'intéret. C'est une sorte de cratère dont une partie des bords est constituée de pics noirâtres. Seule la lèvre ébréchée de l'aval permet aux eaux de se perdre en une succession de cascades. Aux deux extrémités, deux plates-formes où l'on peut passer la nuit. Au réveil, par beau temps, on assistera à un lever de soleil exceptionnel : l'astre solaire illumine l'ensemble des versants, du pic de Sesques au pic d'Isabe."

Ohlalala, ça fait rêver ! Que je vais être bien là ! Je poursuis la marche. Le sentier est cette fois-ci dégagé. Je "navigue" entre un torrent qui doit venir du lac et des pics rocheux élevés. J'approche. Au loin, les marmottes sifflent pour annoncer ma présence perturbatrice et inhabituelle. Sur ma droite, des biches s'affolent et s'empressent de regagner le bois pour se planquer...

JEU
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Découvre où se cachent les biches dans cette photo
et gagne ton poids en vieux jeans recyclés en baleines.
jeans

Photo :Mondialisation.org

La nature est devenue définitivement sauvage. Il semble même qu'ici la main de l'homme n'a jamais mis le pied. Cela est du à la difficulté d'accès au lac d'Isabe. J'avance encore. Plus rien ne peut m'arrêter. Je touche au but. Je le sens. Je vais pouvoir noyer mon regard dans les eaux limpides du lac d'Isabe, m'allonger dans l'herbe tendre, écouter les sons ambiants, me fondre dans l'espace. J'arrive à cette arête qui semblait, de loin, séparer le torrent de la retenue d'eau. Et...

Et...
Et...

ET...

ET...

ET...

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BEN MERDE :
IL EST OÙ LE LAC, LÀÀÀÀ ????

Je suis stupéfait ! J'y croyais, j'y ai cru et j'y crois encore !!! C'est pas possible ! On l'a enlevé , On l'a volé ? Il est descendu dans la vallée ? Ils l'ont mis dans le gros tuyau que j'ai croisé plus bas ?
Je tourne, je cherche, je regarde en haut, en bas, à gauche, à droite... Devant, derrière ! En marche avant, en marche arrière, moonwalk !!!! Peau d'balle !!!!

CELA DEVAIT ÊTRE ÇA LE PAYSAGE !!!!
lac d'Isabe
Photo : Topopyrénées

 

PAS ÇAAAA !!!
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Je me pose. Je regarde. Je cherche une brèche, quelque part, pour pouvoir dépasser ce cirque. Mais je ne vois rien. Ou alors il faudrait que je marche sur cette neige, peut être fragile en cette saison, pour atteindre peut être une brèche que je ne vois pas d'ici afin de rejoindre ensuite peut être le lac d'Isabe en espérant peut être que je ne sois pas trop haut afin de ne pas me retrouver peut être au sommet d'un pic que l'on ne peut descendre ensuite que par le chemin que j'aurais parcouru.
Ça fait quand même beaucoup de peut être tout cela.

Face à cette impasse naturelle, je crois qu'il est grand temps de faire...

 

UN GROS BRIEF !

Tout a commencé dès le début de la randonnée. Souvenons-nous !
Après avoir traversé le village glauque d'Eaux-Chaudes... mais où il y a un super bar-resto-hôtel"La caverne"qui met un peu de chaleur et d'entrain dans ces gorges acérées.
Après avoir traversé Eaux-Chaudes, j'ai continué sur la RD934 pendant 2,5 km pour atteindre la route forestière du Bitet. J'ai roulé un peu sur cette route défoncée par des nids de poules dans lesquels des vaches avaient pondu jusqu'à atteindre le pont du Bitet. À cet endroit précis, j'ai croisé un, puis deux panneaux. Le premier faisait un topo comme quoi la vallée d'ossau c'est beau et qu'il y avait des hommes en combinaison noire dans la forêt.

 

 

 




Panneau lac d'IsabeEt c'est là dès le début de la randonnée que tout a commencéà foirer !
Je n'aurais pas du
suivre ce putain de panneau au niveau
du pont du Bitet
qui indiquait
"Circuit du lac d'Isabe"...
Hein, bon, c'est pas moi qui l'invente, c'est écrit lààààà...
"Lac d'Isabe" !!!
Alors quoi : j'y vais moi, merde, si c'est marqué et que l'on indique pas une autre direction pour s'y rendre !!!!

 

En fait, il fallait continuer tout droit en direction du pont, soit bien après le panneau ! Ensuite, il ne fallait pas seulement regarder les gorges depuis le pont, puis faire demi-tour, mais bel et bien passer le pont en suivant la piste forestière pour retrouver un peu plus loin le vrai chemin qui amène au lac.

 

En creusant un peu plus une fois revenu à la maison, j'ai trouvé une vraie mise en carte du chemin que j'avais suivi. En allant sur le site internetTopoPyrénéesde Mariano toujours, mais en allant consulté la randonnée"Pic de Sesques"grâce à cette carte.

lac Isabe, boucle

C'est pas compliqué : au lieu de suivre le tracé vert dit "Marcheur", j'ai tranquillement pris le sentier rouge prénommé"Montagnard". C'est comme ça que je me suis complètement planté de vallée. Eh oui, tout simplement.

FIN DU GROS BRIEF !

 

Donc, en résumé, là, en ce moment, je me trouve devant la cabane de Cujala de Sesques. Tout simplement. À cette époque, il n'y a personne. C'est tant mieux car sinon j'aurais demandé le chemin pour rejoindre le lac d'Isabe et je pense que le berger ou la bergère se serait bien foutu de ma gueule.
Habituellement, cette cabane est uniquement réservé aux bergers. Elle est cernée par les montagnes, notamment par le Capéran de Sesques (2410m), le Soum de Moundaut (2526m), le col de Sesques (2396m) et le Pic de Sesques (2606m). Elle aussi a plusieurs fois été ensevelie et détruite par les avalanches. Ce qui fait que d'une année à l'autre, on peut constater que son architecture et son toit sont différents.

D'ici, il est toujours possible de rejoindre le lac d'Isabe, d'après ce qui est écrit sur le site Pyrénées rando. Il aurait fallu passer la cabane, gravir les montagnes, prendre une sorte de goulet pour ensuite atteindre l'autre versant et...Olalalala !
Il y a aussi possibilité de rejoindre un autre lac : le lac de Sesques.
Mais là, vois-tu, ça me gonfle un peu l'histoire DONC je redescends fissa... fiça... fisa... fifa... Comment ça s'écrit cette merde de mot ?

FISSA\fi.sa\ De l’arabe في ساعة.
Cette expression s'est généralisée en France au début du XXe siècle, mais elle était utilisée par les soldats d'Afrique du nord avant 1870. Elle vient de l'arabe "fi's-sâ'a" qui veut dire "sur l'heure, très vite" ou "à l'heure même", selon les traductions, et est composé de "fi" pour "dans" et de "sâ'a" pour "heure, moment".
(Argot) et (Populaire) Rapidement, vite.
Exemple :
[…] on accède aux deux jardins remarquables au-dessus de la ville, avec, en option, une attraction glissante en osier pour redescendre fissa […]
(Air Méditerranée, magazine n°11, page 29, 2011)  WIKITIONARY

Tiens, c'est bizarre comme exemple.
DONC je redescends fissa
afin de rejoindre la voiture au plus vite pour ensuite aller au col du Pourtalet boire une bonne sangria, et plus si affinités.
Mais la descente n'est pas si simple. Eh oui, si la montée était rude, la descente est vraiment chiante. Ça tire sur les genoux, tu te pètes la gueule dans les rochers, tu te ramasses dans la boue  -ouais, ça me gène de glisser dans la boue Michel !- , les cuisses sont en feux, les mollets s'immolent, les orteils veulent sortir des pompes, le coeur ne sait plus s'il doit continuer à battre ou s'arrêter définitivement.
Oui, je sais, c'est de la randonnée en montagne. Je n'ai qu'à aller faire du shopping de merde chez Carrefour si je ne suis pas content, mais c'est quand même pénible de "souffrir" quand tu n'as même pas atteint ton but. Hein ? Tu comprends ? Hein ? Dis ? Hein ? Ça sera d'ailleurs l'un des futurs sujets du bac de philo 2015 qui commence demain : "Faut-il souffrir pour ne jamais atteindre son but ?"
Non, mais bon, voilà quoi ! Cela ne m'empêche pas de remarquer que lorsque je descends ces pentes sévères, j'ai la même démarche qu'Aldo Maccione lorsqu'il faisait la publicité pour les "Petits coeurs" de Belin. Tu t'souviens ?

                                 "Te grignotes, te grignotes, elle ne peut plou me résister !
                                   Ah, ah : potits coeurs !"

                                   ALDO MACCIONE

Bon, je n'ai trouvé aucune trace de cette publicité sur Internet, mais, bien sûr, lorsqu'on parle de la démarche historique d'Aldo Maccione pour séduire les filles, on ne peut pas ne pas repenser au film de Claude Lelouch, "L'aventure, c'est l'aventure" (1972)

 Et à ce moment précis, cher lectrice/teur, tu te poses la question cruciale que tout le monde se pose sur Aldo Maccione à un tel moment. Si, si, si ! Tu te demandes :
TOI :"Mais, comment se fait-il qu'Aldo Maccione ait joué dans le premier volet de la trilogie de la "7ème compagnie" et qu'on ne l'ait plus revu ensuite puisque son rôle fut repris trait pour trait (nom, historique) par Henri Guybet ?"

Ah, ça, c'est une bonne question. Bravo.
Eh bien figures-toi qu'après moult recherches entre deux randonnées, j'ai trouvé, pour toi, la réponse.
Voici.

D'ALDO MACCIONE À HENRI GUYBET,
POURQUOI ?

la 7ème compagnie aldo maccione
     la 7ème compagnie henri guibet
Photos :Gaumont

"Après le premier épisode intitulé"Mais où est donc la septième compagnie ?", c'est Henri Guybet qui obtient là son premier rôle important en jouant le personnage de Tassin. Il remplace au pied levé Aldo Maccione qui était trop gourmand concernant son cachet d'acteur."WIKIPEDIA

 

Tout simplement. Qu'est devenu Aldo Maccione ? Continue-t-il à tourner ? Et dans combien de films a-t-il joué ? Et pourquoi ?
Je te laisse le soin de faire ces recherches toi-même car, déjà, là-bas, au loin, j'aperçois le gros tuyau...

 

JEU
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Aperçois toi aussi le gros tuyau et
gagnes ton poids en photos dédicacées par Henri Guybet.
autographe

Et tu en profiteras pour toutes les coller sur les murs de ton salon,
ça permettra de cacher ce vilain papier-peint.

 

Et voilà, je suis rendu à la voiture.
Mais comme j'ai encore envie de montagnes, d'altitude et de beaux paysages, je m'en vais tracer la route du côté, non pas de chez Swan, mais bel et bien vers une des ces vieilles ventas qui hantent le sommet du col du Pourtalet, frontière parmi tant d'autres entre la France et l'Espagne.

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous verrons si en se rendant au col du Pourtalet, Jénorme trouvera enfin le lac d'Isabe.
Ou alors il a définitivement renoncé pour cette fois...

 

 

 

 

 

À la recherche du lac d'Isabe... (64), partie 3

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Dans les deux précédents épisodes, Jénorme a tenté de rejoindre le lac d'Isabe, petit lac des montagnes pyrénéennes situé dans la vallée d'Ossau. Mais après quelques trois heures de marche difficile avec un dénivelé de plus de 1000 mètres, il finit par se retrouver dans une impasse rocheuse au demeurant magnifique et sauvage, mais complètement éloigné de son but initial. Il décidait alors de redescendre dans la vallée. Mais avait-il seulement abandonné l'idée de rejoindre le lac d'Isabe ?
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

 

Je ne sais pas si cette introduction récapitulative a été assez claire pour toi, chère/r lectrice/teur. Le mieux est peut être de regarder ce petit résumé vidéo.

Après cette petite marche, j'ai donc retrouvé ma voiture sur le pseudo parking du pont du Bidet. Je suis monté dedans. J'ai mis la marche arrière, puis la marche avant, j'ai manoeuvré pour sortir de cette saloperie de route forestière en tentant de ne pas tomber dans les gorges. J'ai mis la première, puis la seconde et j'ai rejoint la Départementale 934. Une fois posé sur cette route blottie dans la vallée d'Ossau, la radio m'a joué de la grosse musique avec les Black Rebel Motorcycle Club...

Quelques virages, un bon dénivelé. Traversée du petit village de Gabas, 1027 m d'altitude, où trois patous sont posés sur une table de pique-nique jouxtant la route et une bar-restaurant. Village traditionnel d’affineur, Gabas est également connu pour ses saloirs à fromages. C'était aussi une étape sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Un hôpital hébergeait les pèlerins, mais il ne reste aujourd'hui que la chapelle classée du XIIème siècle.
Un peu après le village, une route bifurque à droite. C'est la D231 qui mène au lac de Bious-Artigues ; lieu de départ pour plusieurs randonnées à la rencontre de magnifiques lacs d'altitude. Et là, les sentiers sont très bien balisés.

Souvenons de cette incroyable randonnée
avec l'ami Fred aux lacs d'Ayous :
Lac d'Ayous

C'était au bon vieux temps de la Grippe A.
On ne pouvait pas sortir sans se protéger,
même en pleine montagne !

La peur régnait. La campagne de vaccination avait alors coûté environ 660 millions d'euros à l'Etat. En fait, même cette estimation semble sous-estimée, car n'intégrant pas certaines dépenses, notamment les indemnisations pour les effets secondaires du vaccin (par exemple narcolepsie). En novembre 2011, la France décidait de détruire les 94 millions de doses de vaccin.

Je continue l'ascension du Col du Pourtalet pour soudainement me trouver au pied de ce mur de béton qu'est le barrage de Fabrèges.

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Construit de 1940 à 1947, d'une hauteur de 51 mètres, ce barrage en voûte de béton créé un lac artificiel de 6 700 000 m³ et alimente par une chute de 107 m de hauteur un alternateur de 9500 kVA installé dans la centrale d'Artouste. Alors t'as qu'à voir ! Vue de l'autre côté, après avoir contourné le barrage, cela donne ceci :

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C'est un peu marée basse en ce moment alors pour les activités nautiques interdites, ce n'est pas évident.
Mais si nous revenons un instant sur le barrage de Fabrèges, tu as sans doute remarqué ces "pattes d'ours" peintes sur le béton.

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Oui, la vallée d'Ossau et l'ours sont liés. Les dernières images que nous ayons de ce grand mammifère plantigrade évoluant ici, dans la vallée, datent de juin 2012 :

"L’ours des Pyrénées habite principalement dans la zone cœur du Parc National, plus particulièrement dans les régions boisées et accidentées où il trouve un abri et une nourriture variée. Ses sorties sont surtout nocturnes c’est pour cela qu’il est très difficile de l’observer. L’ours se nourrit principalement de végétaux (fruits, baies, châtaignes, framboises, myrtilles) et de divers insectes mais aussi de gros mammifères. Il peut vivre plus 30 ans en nature.
L’ours est une espèce menacée et protégée dans toute l’Europe de l’ouest. Alors qu’en 1950, une cinquantaine d’ours se partageaient un territoire de 200 000 ha dans les Pyrénées-Atlantiques, à la fin des années 1990, il ne restait plus que 6-7 ours. Suite aux opérations de réintroduction entreprises depuis 1996 dans les Pyrénées centrales (8 animaux adultes relâchés), on compte aujourd’hui une petite vingtaine d’ours dont seulement 3 sont présents en Pyrénées-Atlantiques, un en Hautes-Pyrénées et proximité, le reste étant réparti entre Haute-Garonne, Ariège et Aude.
Depuis sa création en 1967, le Parc national des Pyrénées est chargé de procéder à l’expertise et à l’indemnisation des dégâts d’ours sur son territoire. Le parc national, aux côtés d’autres services en charge de la gestion et de la protection du milieu naturel, participe également à la surveillance et à la protection des ours au sein d’un réseau appelé«Réseau Ours », animé par l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage." 
OSSAU PYRENEES

 

On estime aujourd'hui, en 2015, que la population des ours dans tout le massif des Pyrénées serait de 31 individus. Dernière preuve en date de leurs présences dans le massif, cette vidéo prise par une caméra de surveillance au-dessus de Melles (Haute-Garonne) :

La symbiose "barrage" et "animaux sauvages" me font penser à ce qui s'est passéà Tbilissi (République de Georgie). Après de violents orages dans la nuit du 13 au 14 juin, la ville s'est retrouvée inondée, provoquant la mort de 17 personnes. Le zoo de Tbilissi ne fut pas épargné par les eaux. La moitié des 600 animaux sont morts noyés pendant que l'autre moitié errait dans les rues, en liberté.

Tbilissi 5      Tbilissi 1

Tbilissi 3     Tbilissi 2
Photos : Reuters


Continuons. La D934 sort à présent des bois pour laisser apparaitre une magnifique vue panoramique sur la vallée, creusée par le Gave d'Ossau dans lequel viennent se jeter de multiples ruisseaux de montagnes.

Vallée d'Ossau (64)

 

Un peu plus loin, c'est le sommet. 1794 m d'altitude.
Deux visages.

 

D'un côté, le versant espagnol avec ses ventas
où se vendent alcool et cigarettes à prix moins taxés qu'en France.
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De l'autre côté, le versant français avec son panorama saisissant
sur un plateau herbeux parcouru par le ruisseau du Pourtalet,
dominé par la silhouette originale du Pic du Midi d'Ossau.
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C'est sur le premier versant que je me dirige ; comme ça pour faire quelques photos de ces ventas et autres restaurants se trouvant dans la rue perpendiculaire à la D934. Il y a là de la couleur et de l'atypique.

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Sur le versant français, c'est plutôt la nature qui domine avec le Pic du Midi d'Ossau, dit "Jean-Pierre".

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"Dominant de ses 2884 mètres la plaine de Pau, le pic du Midi d'Ossau est le premier haut relief des Pyrénées Occidentales. Acérées et menaçantes, ses cimes surplombent le massif d'Ossau ; lequel, entre glaciers et alpages, présente une grande variété de paysages. Situé non loin de la frontière espagnole, il est l'un des sites les plus spectaculaires du parc national des Pyrénées, incontestablement l'une des plus belles cimes du Béarn.
Il se pare d'un air redoutable qui lui convient bien, car il a la réputation d'être le sommet le plus difficile d'accès de toutes les Pyrénées, bien qu'il ne soit pas le plus haut. Vestige d'un volcan surgi à l'èere primaire, il y a environ 290 millions d'années, le pic présente d'abruptes parois de dacite, aiguisées au quaternaire sous l'action des glaciers."  EDITIONS ATLAS

Un Jean-Pierre qui, peu à peu, va disparaître dans les nuages...

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"Un mythe fait de Jean et Pierre, les noms de deux frères jumeaux, bergers des montagnes d'Ossau, chargés d'empêcher l'intrusion des barbares. Alors qu'un fracas formidable a dispersé leur troupeau, un bouc vient à mordre Jean, « le petit d'humeur joyeuse », aussitôt secouru par Pierre, « le colosse taciturne ». Mais une brouche (sorcière) s'en mêle, précipitant les deux frères dans son antre souterraine, alors qu'en surface les barbares anéantissent bêtes et gens.
Mais bientôt Jean et Pierre jaillissent du volcan - le pic du Midi d'Ossau est réellement le vestige d'un ancien volcan ! - embrochant de leurs «épées de feu » jusqu'au dernier des envahisseurs. Et les brouches de pétrifier les jumeaux pour immortaliser leur exploit, figeant côte à côte Grand Pic et Petit Pic d'Ossau pour l'éternité…."  SUD-OUEST

 

Quoi de mieux pour finir cette journée en montagne...

 

 

 

 

CONTIS-PLAGE, festival et tout ça (40)

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C'était pas plus tard que l'autre jour lorsque Maître Arnaud m'appela pour me dire qu'il se trouvait à Contis-Plage. Intrigué, je décidais de le rejoindre afin de voir de quel bois il se chauffait.
Quand, soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Après avoir ouvert ma boite aux lettres pour admirer la très belle carte postale
envoyée de Bretagne par Catherine et Gérard que je remercie...

Bretagne, par Catherine et Gérard

...et après avoir tranquillement fait une petite revue de presse de dessins satiriques
pour remarquer que l'ami Marco Large avait la pêche en ce moment
avec ses dessins reprenant les informations du moment...

Dessin Marco 1    Dessin Marco 2

Dessin Marco 3    Dessin Marco 4
Dessins : Marc Large

...Maître Arnaud m'envoyait un message disant
qu'il se trouvait à Contis-Plage pour le 20ème Festival international de Contis.

 

C'est vague non, comme intitulé : "Festival international de Contis" ? Festival" de quoi ? D'épluchage de betteraves ? De remplissage de gourdes de scouts ? De chiens qui font du vélo ? De chats qui font de l'ULM ?...

Ah tiens, à ce propos, voici la petite vidéo de la semaine :

Cela ne pouvait pas durer ainsi très longtemps. Je répondais à Maître Arnaud s'il était possible de le rejoindre afin d'éclaircir la situation et savoir qu'est-ce que c'était quoi que ce festival international de quoi. Il me répondait "Banco !". Je suis parti.
Dans la radio, aucun moyen de choper le dernier morceau de ces enfoirés de Eagles Of Death Metal qui, le soir même, passaient en concert à Mérignac...

 Par contre aux infos,
on ne parle que du dernier tube de Vanessa Paradis !
joe le uber 2


Pour rejoindre Contis-Plage,  il me faut quitter le pays basque et passer devant le chantier du futur Ikéa Bayonne 2008. Il y a des grues, des algecos, des camions, des gars qui téléphonent à d'autres gars, des gens avec des pelles, d'autres avec des pioches, des pelleteuses qui vont en marche avant puis en marche arrière, de la terre qui se trimballe d'un endroit à un autre dans des camions-bennes, des constructions de pont, de routes en long en large et en travers,... Bref : cet Ikéa, qui devait ouvrir en 2008, a l'air bien parti cette fois pour ouvrir prochainement.

Ikéa
Il faudrait juste vérifier qu'ils n'oublient pas
de rajouter le A lors du jour de l'ouverture
car du coup, ça ne donne pas du tout la même idée de magasin.

 

Je roule, je roule !
A64, péage de Benesse-Maremme, Magescq, sortir de l'autoroute pour éviter de payer, départementale n°16, grande ligne droite à travers les pins peuplés de quelques belles maisons landaises parfois isolées... LÉON !!! Comme le cri du paon, sauf que là, c'est la petite ville landaise au demeurant fort sympathique avec sa petite place, son restaurant tout en bois qui domine le rond-point principal et son étang d'où s'élance le paisible courant d'Huchet.

 

Et hop, je capte la D652 !
Saint-Michel-Escalus, Vielle-Saint-Girons où se trouvent les plages préférées de Siensienne et Siensien Sien !

Ligne droite, pins, maisons isolées landaises, Lit-et-Mixe où fut tournés "Maladie d'amour"(1987) de Jacques Deray et "Sous le sable"(2000) de François Ozon.
À partir de maintenant, le temps semble s'être arrêté. Je retrouve des vieilles enseignes de magasin que je n'avais pas vu depuis les années 1980, des couleurs et des aménagements de maison figés par le temps. J'aime cette ambiance décalée, originale et sans prétention.
La route se faufile à travers des ruisseaux et des courants ; zone anciennement marécageuse, sauvage à présent. J'arrive à Saint-Julien-en-Born où se trouve un intrigant plan de la ville offert par La Poste ainsi qu'un beau Jésus sur croix qui t'accueille bras ouverts...

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C'est étrange, non, cette "coutume chrétienne" de poser dans les villes et villages des représentations d'un homme torse-poil crucifié ?!
Hop : je tourne à gauche pour prendre la direction de Contis-Plage en suivant le courant de Contis afin d'atteindre le lieu de rendez-vous qui est un bungalow au camping Yellohvillage-Lous Seurrots, bien connu pour sa mascotte Yellito, ainsi que pour son point rendez-vous-campeurs et son très-mini-golf.

 yellito               Contis-Plage, panneau camping (40)
 Maitre Arnaud, Nicouane et Yellito               Point de rendez-vous camping    

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Le très-mini-golf du camping

Une fois tout ceci étudié, je retrouve Maître Arnaud à la terrasse de son bungalow. Au loin, sortant d'une télé voisine, nous entendons les sons de l'émission Koh Lanta et quelques phrases éparses, comme "Il faut que l'on rationne d'avantage le riz" ou "On a vraiment abusé avec le riz" ou "Il nous reste combien de rations de riz ?" ou "Ce serait bien que les jaunes partagent leur riz avec nous."

Nous écoutons tout cela en regardant la table
que nous avons confectionnée pour l'apéro.
Contis-Plage, Koh Landes Ah ! (40)

On n'a pas trop de riz non plus, mais on a tout le reste !
Une occasion, un endroit privilégiés
pour regarder les pins des Landes
à travers ton verre de bière
et t'écrier :

"Ouah, c'est beau !"
Contis-Plage, bière landaise (40)

 

Bon allez, c'est pas l'tout !
Il faudrait quand même aller voir ce festival.

 

Mais avant cela,
petite errance dans Contis-Plage.

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Une maison avec un drapeau brésilien                 Une rue avec une bagnole américaine

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Un bar-restaurant avec des jeux pour enfants         Un vendeur de glaces psyché             

DSCN5635             Allée de la pinasse
Un rideau rouge poséà l'entrée de la plage              Une allée                                       

 

Et mine de rien, nous sommes face à l'océan.
Il n'est pas loin de 21h34 ; l'heure de se rendre sur la plage pour assister au coucher de soleil.

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Coucher de soleil sur joncs                           Coucher de soleil sur poubelles

 

Attention...
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DISPARITION !
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MAGIIIEEE !!!

 

Une fois que ça c'est fait, rendons-nous au Festival !
Nous retraversons la petite station balnéaire, mais dans l'autre sens.

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                    Las Vegas de la crêpe                 Hôtel de la Plage avec vue sur un chemin

 

Et nous voici au cinéma !
Le cinéma de Contis-Plage avec sa plage-terrasse et sa devanture aux couleurs du Festival international de Contis !

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Et je réitère ma question :
"Festival international de quoi ?"

 Festival du cocktails ?
Contis-Plage, Mojito cinéma (40)
       Jénorme boit un Mojito à Contis-Plage (40)
Mojito sur terrasse et Russe blanc en hamac

Car il faut bien le dire : le bar du cinéma propose un grand choix de cocktails.

 

Festival de traduction de films américains en québécois ? 

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Photos :Topito

 

Non bon eh oh, on se concentre un peu là !
Le Festival International de Contis, ce sont des films d'Europe, d'Afrique et du Brésil avec des avant-premières nationales, comme, entre autres, le parait-il fabuleux "Mille et une nuits" de Miguel Gomès...

 

Le Festival International de Contis, c'est aussi une compétition européenne de courts-métrages, des arts visuels, des spectacles, des concerts et des débats. Bon, attention : ce n'est pas non plus un festival comme celui de "De Nevers à l'aube" auquel tu pouvais assister dans les années 1980-1990 et qui mêlait concerts, spectacles, expositions, films dans un joyeux bordel créatif.

SOUVENONS-NOUS !

Aaaah, bordel, c'était le bon temps ! À cette époque, il y avait des festivals variés, déjantés, barrés ! On découvrait des gens, des films, des performances, de la musique, des artistes variés ! Il n'y avait pas que Calogéro, Christine and The Queens, Kad Merad, Muse, Christine and The Queens, Les Wampas, Christine and The Queens, The Do, Christine and The Queens !

 

BON BREF : ici, à Contis-Plage, ça reste quand même très calme.
Avec Maître Arnaud, nous nous sommes rendus à la séance qui s'offrait à nous lorsque nous arrivâmassiases au cinéma sur le coup des 22h30.
Et la séance en question était une séance de courts-métrages. Présentation des films avec les équipes présentes ou pas.

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Au programme des courts-métrages, on pouvait voir entre autres "J'aurais pas du mettre mes clarks" de Marie Caldera, dont voici la bande annonce.

Ah ben oui, c'est court ! Un court-métrage, déjà, c'est court ! Alors, une bande annonce de court-métrage, c'est ça, hein ! C'est très très court !
Remarquons que durant cette soirée et durant le festival tout entier, aucun hommage n'a été rendu à l'acteur Patrick McNee. En même temps, on peut presque dire que c'est normal car le festival avait lieu du 18 au 22 juin et que Patrick McNee est décédé le 25.
Cela aurait pu être l'occasion de parler de cet acteur anglais, surtout connu pour son rôle de John Steed dans la série "Chapeau melon et bottes de cuir" (The Avengers), mais qui a également officié dans quelques films historiques, voire pas banals. Passons sur "La bataille du Rio de la Plata"(1956), sur "Le commando de sa majesté"(1980), sur "Hurlements"(1980), sur "Spinal Tap"(1984) et "Dangeureusement votre"(1985)... pour constater qu'il avait également joué dans "Naked Space"(1983), "Waxwork"(1988), "Le masque de la mort rouge"(1989), "L'oeil de la veuve"(1991) ou encore l'étrange "Homme homard venu de Mars"(1989) dont je ne peux résister au plaisir de te raconter le synopsis.

Patrick McNee"Afin de dissimuler au fisc des bénéfices un peu trop juteux, un producteur peu scrupuleux décide de financer un film amateur, «L'Homme homard venu de Mars» au titre tout désigné pour devenir un échec commercial et sauver ainsi la mise.
Le producteur s'installe avec le jeune réalisateur dans la salle de projection afin de visionner le film, avec une intrigue digne des mauvais films de science-fiction des années 1950 : sur la planète Mars qui commence à manquer d'air, le roi envoie sur Terre le redoutable homme homard avec pour mission de puiser dans l'atmosphère terrestre pour sauver la planète rouge..."

 

 

Bon. Il se fait tard.
Comme nous ne pouvions pas retourner sur la plage regarder le soleil se coucher à nouveau, nous décidions de rejoindre le bungalow, non sans passer devant cet autre magasin banal qui propose des Sushis et des poteries...

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DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous ferons un petit tour dans les Landes avant de rejoindre les montagnes pyrénéennes et le lac d'Aule... en espérant le trouver !

  

 

 

 

EN ROUTE POUR... le lac d'Aule !

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Après avoir brillamment assisté au Festival de Contis, Maître Arnaud et Jénorme décident de quitter plage et océan landais pour se rendre dans la vallée d'Ossau et y retrouver montagnes et lac d'altitude béarnais. Leur choix s'est porté ce week-end sur l'intrigant lac d'Aule.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Allez, c'est parti !
Nous devons quitter le camping de Contis-Plage, sa vue imprenable sur le courant de Contis, son très-mini-golf et son Yellito pour prendre la direction des Pyrénées, et plus précisément de la vallée d'Ossau, et plus précisément de Laruns, et plus précisément du parking de Bious-Artigues, et plus précisément du lac d'Aule.
Nous ne savons pas grand chose de ce petit lac d'altitude, outre le fait qu'il se trouve à une altitude de 2042 mètres, qu'il a une profondeur de 12 mètres pour une superficie de 2,5 hectares ; qu'il faut normalement randonner dans la montagne pendant plus de 2h30 avec un dénivelé de plus de 800 mètres pour l'atteindre, ce qui représente aux environs de 6,8 km de marche. Ouais ben, finalement, on sait quand même des trucs, hein, alors, bien sûr, on est content.

Allez, c'est parti !
Oui, je l'ai déjà dit, mais c'est parce que nous ne sommes toujours pas partis.
Pour rejoindre la vallée d'Ossau depuis Contis-plage, ça ne se fait pas comme ça en claquant des doigts ; même si on roule en Kangoo et que Maitre Arnaud a installé une glacière électrique à l'arrière du véhicule.
La magie du Sud-Ouest, je l'ai toujours dit et je le dirai encore, c'est que nous poussons en très peu de kilomètres passer de la plage à la montagne. Mais, dans ce cas précis, comment passer de la plage de Contis-Plage au lac d'Aule ?

Regardons cette carte avec itinéraire
proposée par Google Maps.
Carte Contis Laruns

Que voit-on ? Eh bien, on voit que c'est pas simple. Il nous faut traverser la moitié du département des Landes, côté terre, pour rejoindre la vallée d'Ossau en passant, notamment, par les vignes de Jurançon. Soient 206 km que Google Maps nous invite à faire en 3h25. Nous ne savons pas si cela prend en compte les arrêts dans les petites auberges ou autres lieux insolites.

Allez, c'est parti ! Cette fois-çi, vraiment.
Contis-plage, Mézos, Ohnesse-Laharie, Morcenx.

HOP !
Traversée de la réserve naturel d'Arjuzanx
où l'on peut faire du water-cheval...
Arjuzanx, water cheval

...avant de traverser les terres landaises des sources miraculeuses,
comme à Arangosse et à Ygos-Saint-Saturnin...
Arangosse, notre dame des douleurs

Nous ne nous arrêtons pas. Nous n'avons mal nulle part. On tient plutôt la forme même.
Après les fontaines miraculeuses, la D57 nous emmène à Saint-Martin-d'Oney, bien connu pour son église, son lavoir et sa gare. Ensuite, c'est Campet-et-Lamolère, bien connue pour son église, son lavoir et sa gare. Puis voici Mont-de-Marsan, que nous prenons soin de contourner parce que les églises, les lavoirs et les gares, ça va bien cinq minutes !
La D854, puis la D351 nous amènent à Bretagne-de-Marsan. Nous aurions pu prendre un chemin plus court, mais cela nous intéressait de passer par un village landais dans lequel il y a le nom "Bretagne". Bien sûr, le village possède une église, mais nous ne sommes pas sûrs d'y avoir vu un lavoir e une gare. Par contre, il faut savoir que c'est ici que Jacques Pills, né René Ducos, est venu se retirer quelques années dans sa maison familiale avant de retourner sur Paris.Et là, tu me dis :
TOI :"-Ouais OK, très bien, pourquoi pas après tout. Mais qui est ce Jacques Pills ?"
Eh bien, voici :

jacques pills"Néà Tulle en 1906, René Ducos débute à Paris sa carrière de chanteur au Moulin Rouge où Mistinguett tient la vedette. Il met au point avec son acolyte Georges Tabet le numéro de duettiste Pills et Tabet, avec lequel ils écument avec succès toute l'Europe. Reprenant son indépendance, il devient le chanteur de charme des années 1940 et l'interprète idéal des chansons de Jean Nohain, comme Couchés dans le foin. Il épouse deux grandes vedettes de la chanson française Lucienne Boyer en 1939, avec qui il a une fille, Jacqueline Boyer, née en 1941 puis Édith Piaf le 29 juillet 1952 qu'il rencontre lors d'une tournée en Amérique. Il lui écrit une chanson "Je t'ai dans la peau", et Edith Piaf lui rend la pareille avec "Ça gueule ça madame". Jacques Pills et Edith Piaf se produisent successivement sur les mêmes scènes, Moulin Rouge en 1954 ou Olympia en 1955.
Après leur divorce en 1957, Jacques Pills ne renoue plus avec le succès de ses débuts.
De 1967 à sa mort en septembre 1970, il dirige le cours de music-hall de l'Olympia créé par Bruno Coquatrix." BRETAGNE-DE-MARSAN

Très intrigués par la chanson "Couché dans le foin", nous décidions de l'écouter après quelques recherches musicales sur internet.

 C'est aux sons de cette chanson fort sympathique te de saison que nous poursuivons notre route. Petites routes landaises labyrinthiques qui nous font passer devant les bucoliques arènes du quartier de Bostens.

 

BOSTENS
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Et et et et ATTENTION, quelques mètres plus tard et sans dénivelé : première pause à Bascons où se trouve Notre-Dame-de-la-Course-Landaise.

 

BASCONS
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Cette chapelle fut probablement construite au XVème siècle après J.C.. Oui, après J.C., puisqu'avant on ne construisait pas trop de chapelle même à la gloire de la Course landaise, qui, elle, aurait des origines révélées dans un document daté de 1457 et qui fait état d'une coutume immémoriale de faire courir vaches et bœufs dans les rues de Saint Sever à l'occasion des fêtes de la Saint Jean. Mais c'est au cours du XIXème siècle  -toujours après J.C.-  que la course landaise devint ce qu'elle est aujourd'hui. Deux évènements majeurs la firent rentrer dans la modernité.
"Tout d'abord ce fut l'obligation de pratiquer uniquement les courses dans des lieux délimités et fermés entourés de gradins, et non librement dans la rue comme c'était le cas jusque là. C'est dans cet espace limité de l'arène que naquirent d'abord l'écart puis le saut, les deux figures artistiques de la course landaise. Ensuite ce fut, en août 1853, l'apparition du bétail d'origine ibérique qui se révéla plus apte que le bétail local à la pratique. Si bien qu'à la fin du siècle il n'y avait plus en course landaise que des vaches d'origine navarraise (carriquiri) et plus aucune landaise.
Pour compléter le tableau, c'est à la fin du même siècle que les toreros landais adoptèrent la tenue qu'ils portent toujours aujourd'hui : le pantalon blanc et le boléro de couleur agrémenté de paillettes d'or ou d'argent. La corde et le teneur de corde (courdayre ou cordier) apparurent à la même époque ainsi que les tampons au bout des cornes des coursières les plus dangereuses.
Le vingtième siècle pouvait commencer : tout était en place à peu près dans la forme où vous pouvez le voir aujourd'hui."
FÉDÉRATION FRANÇAISE DE COURSE LANDAISE

 

Nous avions assistéà une course landaise en avril 2009, du côté de Pomarez...


Nous faisons un petit tour de la chapelle dédiée officiellement à la Course Landaise depuis le 7 mai 1970.

Face à la chapelle trône ce mémorial...
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A l'intérieur de Notre-Dame-de-la-Course-Landaise, des statues et des vitraux rappellent que ce lieu est dédiéà ce sport régional.

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Frontal de vache soutenant l'autel

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Statue en bois de la sainte Vierge et d'un écarteur blessé
par le sculpteur basque espagnol Martin Gallastéguy, d'après un dessin de François Meyney

J'emprunte le petit escalier, puis une échelle meunière permettant d'accéder aux deux cloches, encore actionnées à la main lors des cérémonies. La sonnerie de ces cloches est réputée dissiper les nuages porteurs d'orages et de grêle. Elle continue àêtre actionnée lorsque ceux-ci menacent.

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Je redescends pour sortir de la chapelle. A côté de celle-ci se trouve un musée dédiéà la Course Landaise. Il est fermé aujourd'hui, mais propose habituellement, à travers un support audiovisuel, l’histoire d'hier et d'aujourd'hui de la course landaise et conserve les trophées et objets relatifs à ces jeux taurins.

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Un peu plus loin encore, un sentier nous fait découvrir l'Avifaune, observatoire naturel posté entre la retenue d'eau collinaire du ruisseau "des long" et une belle forêt verte.

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Ici, on dénombre une flore riche de plus de 49 espèces (arborescente, arbustive et herbacée) et d'une faune de 42 espèces répertoriées (colverts, hérons, grèbes, aigrettes, milans noirs,...).


On repart.
D406, direction Chaoupet parce que le nom est rigolo. Et PAF : seconde pause à Grenade-sur-Adour car le nom est rigolo aussi, et parce qu'il est l'heure de boire l'apéro, de manger un bout et de profiter, l'espace d'une heure, des fêtes de la ville.

 

GRENADE-SUR-L'ADOUR
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Bon, en fait, je triche. Les fêtes de Grenade-sur-Adour avaient lieu du 29 au 31 mai 2015, et pas le 22 juin. Mais nous y étions passés pour l'occasion.
Et contrairement à la photo ci-dessus, prise à l'heure de l'apéro-chaud, qui donne l'impression que les rues sont vides, il faut savoir que le monde était allé se mettre à l'ombre... Sauf la banda !

Oui, aux fêtes de Grenade-sur-Adour, il y avait du monde, c'était enjoué, conviviale et accueillant ! Et ça, vois-tu, cela fait aussi partie du patrimoine sud-ouestiste, landais, basque et béarnais. Le début du mois de juin marque le début des fêtes de villages ! Ces moments festifs où les gens se retrouvent dans les rues pour s'accouder à un comptoir d'estanquet en écoutant le monde, la musique ambiante, les bruits de village et les sons extérieurs. C'est aussi l'occasion de se poser à des grandes tables avec des gens que tu ne connais pas et manger quelques confits de canard ou autres en buvant quelques verres de Tursan.

Ça rigole ! Ça bataille ! Ça échange !
Ça débat ! Ça découvre ! Ça vit !


Et puis j'aime bien Grenade-sur-Adour ! J'étais jamais venu, mais "y'a des bonnes vibrations", comme dirait Céline Dion, ou encore "Je trouve qu'y'a une boune odeur !", préférant le chanteur Arno. 
Et puis le cadre est accueillant avec cette Adour qui traverse la ville en laissant des berges vertes, parcourues par un sentier agréable. Cette proximité avec le fleuve peut malheureusement aussi provoquer des dégâts, comme ce fut le cas en janvier 2014 lors des inondations.
Et puis parce qu'il y a ici une belle histoire de Résistance !

Pour rappeler les faits, c'était le 13 juin 1944, au cours d'une action des maquisards dirigée par maître Vielle, adjoint au maire, un important convoi allemand était intercepté aux portes de la ville infligeant à l'ennemi des pertes sensibles. En représailles, la population rassemblée sur la place publique et tenue sous la menace des mitrailleuses assistait, impuissante, à l'incendie de ses principaux édifices et à l'arrestation de cinquante otages dont bon nombre furent déportés.
Grenade-sur-Adour possède également son parcours touristique avec des panneaux indicateurs de monuments et de légendes, comme celui-ci :

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Et puis des commerces étranges, comme celui-la...
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Nous repartons...
Pas bien loin... juste histoire de traverser le pont qui enjambe l'Adour ... nous rejoignons le petit village de Larrivière-Saint-Savin où se trouve, entre autre, la chapelle Notre-Dame-du-Rugby.

 

LARRIVIÈRE-SAINT-SAVIN
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Après Notre-Dame-des-Cyclistesà La-Bastide-d'Armagnac et Notre-Dame-de-la-Course-Landaiseà Bascons, il fallait passer à Notre-Dame-du-Rugby à Larrivière-Saint-Savin. Surtout que nous n'avons trouvé sur la carte Notre-Dame-du-Jokari et Notre-Dame-du-Curling.
Alors, àNotre-Dame-du-Rugby, qu'y'a-t-il à voir ?
Eh bien contrairement àNotre-Dame-de-la-Course-Landaise qui était assez épurée et contrairement àNotre-Dame-des-Cyclistes où on ne peut pas prendre de photos, ici, tout est calme et il y a plein de maillots ! Des maillots de rugbymen venus de France, de Navarre, d'Europe et du monde entier. Tant régional que national qu'international ! Tout se mélange et on cherche des connaissances : équipes ? Joueurs ? Résultats ? Exploits ? Vitraux ? Statues ? Lieu de dévotion et de respect pour ce sport, mais sans sacralisation. Un hommage à ce sport sain. Mais si... Y'a pas de Notre-Dame-du-Football, par exemple.

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Cette chapelle doit son origine à l’abbé Michel Devert, qui s'est beaucoup occupé de jeunes et de rugby. Il a eu l'idée de défricher cette chapelle en ruine et de la retaper pour en faire un sanctuaire et un lieu de prière liéà l'univers du rugby. Il met son idée en œuvre après le décès en 1964 de trois joueurs de rugby à XV de Dax dans un accident de voiture : Jean Othats, Émile Carrère et Raymond Albaladejo. La chapelle fut finalement inaugurée en 1967 par l'évêque de Dax, après plusieurs travaux de rénovation.

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Vitrail dessiné par Patrick Géminel               Statue Notre-Dame-du-Rugby réalisée par Pierre Lisse

 

Et nous repartons !
Retour sur D824. Ligne droite et...

Hop, arrêt pour pause selfy
devant ce restaurant routier au nom typique et rassurant :
chez Bibiche

Malheureusement, il est 15h30, il est fermé et, de toute façon, on a déjà bouffé. C'est un restaurant typique routier, simple et chaleureux apparemment. Aux heures d'ouvertue, il y est servi un menu à 12,5 euros avec potage, hors d'œuvres variés, buffet, 5-6 plats au choix + 2 légumes, salade, fromage, dessert, 1/4 de vin et café compris.

 

ON CONTINUE !!!!
Un peu plus loin, mais pas tant que ça, il y a le petit village de Cazères-Sur-L'Adour qui est le berceau de la "Marche Cazérienne", hymne de la course landaise.

C'est aussi ici que j'ai vu cet intrigant restaurant belge.
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Le billet de bienvenue se compose ainsi :
"On t'atin à not' barake ! Eul Chti Carré est sul place de Cazeres Sur l Adour. Les gens mingent toudis des Américains, mais on fait autes koses, des assiettes à embarquer avec deul sauce. Viens raviser et te verra ! Eul troupe deul chti-carré sera contin de vous accueillir !"
C'est ici qu'a eu lieu le 1er juillet 2014 le concours de mangeur de frites 2014.
Par contre, nous avons loupé le pont Eiffel qui enjambe l'Adour.

 

ON POURSUIT !!!!
Et d'ailleurs, on va accélérer un peu ! Aire-sur-l'Adour. Nous aurions pu nous arrêter dans l'église Sainte-Quitterie, classée aux monuments historiques depuis 1840, afin de voir le parait-il magnifique sarcophage de marbre blanc de la sainte, mais on n'a plus le temps !
Nous évitons d'emprunter l'A85 qui est l'autoroute la plus chère de France pour privilégier la D834 !
Saint-Agnet, Sarron, Boueilh-Boueilho-Lasque... Hein ?

panneau-boueilh-boueilho-lasque

Ah bon.
Lalonquette, Astis, Pau, Jurançon, Gan, Rébénacq, Louvie-Juzon, Bielle, Aste-Béon, Laruns.
C'est ici que nous passerons la nuit en réservant une chambre double dans l'hôtel d'Ossau, qui domine le centre-ville. Normalement, nous aurions du dormir àLa Caverne, à Eaux-Chaudes, mais c'était déjà complet.
Avant de se poser à Laruns, nous décidons d'aller faire un tour à Gourette, histoire de voir quelle tronche a la station quand il n'y a pas de neige et que la saison touristique estival. Pour cela, il faut emprunter la route allant au col d'Aubisque.
Route thermale, construite grâce à l'impératrice Eugénie, femme de Napoléon III, qui souhaitait pouvoir relier les Eaux-Bonnes à la vallée d'Argelès et à ses différentes villes thermales qu'elle aide à promouvoir par ses nombreux voyages, elle n'était qu'un chemin jusque dans les années 1930. Elle fut ensuite goudronnée pour intégrer la route thermale allant d’Argelès-sur-Mer à Saint-Jean-de-Luz.

Une fois arrivé Gourette...
RÉSULTAT :
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Un commerce d'ouvert, pas de neige, pas grand monde et des brebis sur les pistes.

Du coup, on a  fait demi-tour pour nous rendre à... Eaux-Chaudes ! Eh ouais, encore ! Mais pas pareil ! Cette fois-ci, nous sommes allés au coeur de l'antre du village un peu fantôme sur les bords.

 

EAUX-CHAUDES
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DSCN5688Eh oui, Eaux-Chaudes, ce n'est pas qu'une route menant au col du Portalet, bordée de façades d'immeubles clos et dans laquelle il est interdit de charger du bétail.

 

 

 

 

Eaux-Chaudes, ce sont aussi des escaliers gris, menant à des bâtiments gris ou au gave d'Ossau ou à des sources un peu taries sur les bords.

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Eaux-Chaudes, c'est dix minutes de soleil par jour ;
une situation due à sa position géographique recluse.
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Eaux-Chaudes, c'est encore un pont qui bouge quand on marche dessus,
surplombant le gave d'Ossau ; ainsi que l'hôtel B...
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Eaux-Chaudes et des habitations pas banales, d'un autre temps. 
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Mais, à Eaux-Chaudes, tous les chemins mènent àLa Caverne ;
auberge-hôtel-bar-restaurant coloré où il fait bon boire une bonne bière belge !
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Voilà. Bon, ben, c'est pas l'tout !
Il n'est pas loin de 20 heures. Ça sent la fin de journée.
Nous retournons sur Laruns avant de prendre la direction de Béost pour aller manger Chez Trey, à Béost où nous sont servis des plats simples et maison pour la modique somme de 12 euros, vin compris ! Chez Trey, c'est également un lieu de rencontres de la vallée d'Ossau : écoles, chorale, omelette pascale, soirée ossaloise,...
Sur ce, digestion, hôtel, dormir.

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Demain, nous prendrons la direction du lac d'Aule.

 

 

 

 


LE LAC D'AULE, partie 1 (64)

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Après avoir traversé les Landes en Kangoo, Maître Arnaud et Jénorme arrivaient à Laruns, commune située à l'entrée de la vallée d'Ossau, dans les Pyrénées. C'est de là qu'ils avaient prévu de partir afin de rejoindre le lac d'Aule, petit lac de montagne situéà 2042 m d'altitude.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Mais oui, on a compris : il fait chaud !
Les reportages télé se succèdent. "C'est la canicule !!!!", "Record de températures !", "Et n'oubliez pas d'arroser les vieux !", "Et les enfants à l'école doivent rester dans les classes !", "Et les Parisiens cherchent la fraîcheur en se jetant dans les fontaines !", "Et il faut bien s'hydrater, et il ne faut pas faire d'efforts physiques violents, et il ne faut pas boire d'alcool, et il faut manger léger, et il faut mettre un linge mouilléà la fenêtre, et ne prenez pas la route avant 16 heures et tout ça et tout ça".
Personnellement, je n'ai pas vraiment l'impression qu'il fasse aussi chaud que l'on veuille nous le faire croire.
Et puis, eh oh, c'est l'été, c'est normal qu'il fasse chaud, merde ! Toujours à se plaindre ces Français ! "Oh, c'est l'hiver, il est froid.", "Oh c'est le printemps, il pleut.", "Oh, y'a du vent, ça me décoiffe."
Il y a toujours eu des pics de chaleur dans l'histoire. On nous rabâche qu'il a fait 41°à Bordeaux et que c'est un record, mais n'oublions pas qu'il avait fait  44°à Toulouse en 1923 ; 43,9 à Entrecasteaux en 1982 ; 42,8°à Montpellier en 1904 ; 42°à Bergerac en 1949 ; 42°à Ponte Leccia en 1998 ; 41,2°à Grasse en 1932 et je peux t'en donner d'autres des chiffres !
Hein, alors : vous allez pas nous faire chier pendant toutes les vacances avec vos pics de chaleur à la con ! Tous les ans, il y a de fortes températures, et ce depuis des siècles !
Souvenons-nous de la canicule de 1975... Enfin, moi perso, j'avais un an... Les médias étaient moins dramatiques que maintenant.

SOUVENONS-NOUS !

En 2015, tu sais ce qu'ils font à Pau ? Ah non, ils ne boivent pas de la bière. Non, non, non. Quand c'est la canicule à Pau, eh bien on fait cuire des oeufs sur des dalles.

Ben oui.
Bref : la canicule, c'est dit et sinon ? Puisque nous parlons d'actualités régionales, ici, à Laruns, de quoi parle-t-on dans le journal local aujourd'hui ?
Eh bien, de carte postale. Ah ? Bon. Pourquoi pas ? Mais pourquoi, au fait ? Voyons.

VOICI LA CARTE POSTALE
LA PLUS CHÈRE DU MONDE
Carte postale Picasso

"Alors, vu comme ça, on ne comprend pas trop pourquoi. De prime abord, elle n'a rien de spécial : c'est une vue des toits de la ville de Pau, prise depuis le clocher de l'église Saint-Martin. Une photo toute simple en noir et blanc, du temps où le département était encore les Basses Pyrénées.
Pourtant, cette carte a été vendue 166 000 euros lors d'une vente aux enchères en Allemagne. Mais pourquoi ? Elle n'est pas rare. Le cliché palois importe peu, tout comme le cachet de la poste de Bedous.

En fait, pour accorder de la valeur à cette carte,
il faut la retourner pour découvrir ceci :
Carte postale Picasso 1

Il s'agit d'un dessin que Pablo Picasso a griffonné le 5 septembre 1918. Le destinataire de la missive ? Guillaume Apollinaire, le célèbre poète qui fut le témoin de mariage de l'artiste espagnol. Pour la petite histoire, la carte n'a jamais atteint son destinataire. Picasso y avait écrit le nom de son ami en espagnol : "Don Guillermo Apollinaire". Une originalité suffisante pour provoquer un retour à l'envoyeur, attestée par la mention "rebut" de la poste parisienne de l'époque. Quelques mois après l'envoi de cette carte, Apollinaire succombait à la grippe espagnole, également affaibli par une blessure de guerre."D'aprèsSUD-OUEST

 

Avec Maître Arnaud -qui a vécu quelques belles années à Bedous-, nous nous sommes posés la question : mais que faisait Picasso dans ce charmant petit village de la vallée d'Aspe ?
Après plus de trois heures de débats, d'hypothèses, de confrontations, de recherches de preuves, de démentis, de fouilles et tout le bazar, nous en sommes venus à la conclusion qu'il avait du acheter la carte postale à Pau, qu'il avait oublié de la poster et que la dernière Poste avant la frontière espagnole se trouvait, à l'époque, à Bedous. Donc, pour que son timbre soit effectif en France, il lui fallait à tout prix poster cette carte en France DONC à Bedous DONC voilà ! Fin de l'enquête, merci et à bientôt.

 

Maintenant,
concentrons-nous sur l'objectif du jour :
atteindre le lac d'Aule !

Avant de se lancer dans les montagnes, il est important de se renseigner sur le trajet à suivre et les chemins qu'il faut emprunter. enfin, comme dirait l'autre, "J'dis ça, j'dis rien". Mais je n'ai pas envie de revivre la même expérience que celle du lac d'Isabe où je m'étais planté de vallée pour finalement me retrouver devant la cabane de Cujala de Sesques.

Souvenons-nous,
c'était en mi-mai 2015
cabane de Cujala de Sesques
Lac d'Isabe, vue par Jénorme

Oui, je m'étais un peu paumé dans le massif de Sesques. Ce qui est intéressant, c'est qu'aujourd'hui, La République des Pyrénées rapporte que Xavier Piro, passionné de photos et de vidéos d'animaux sauvages en montagne, a relevé jeudi dernier des vidéos exceptionnelles d'un ours qui pourrait être Néré, le père slovène de Cannelito (le petit de la regrettée Cannelle morte en 2004). Ces vidéos et photos ont été prises durant quatre jours, à la mi-mai, sur le massif de Sesques, entre les vallées d'Aspe et d'Ossau ; c'est à dire pile-poil là où je m'étais perdu.

Cela aurait été marrant que l'on me voit passer derrière l'animal avec ma carte IGN en train de râler.

 

BON EH OH :
LE LAC D'AULE !

 

DONCavant de se lancer dans les montagnes, il est également important d'acheter des vivres.
Première étape : nous allons faire un tour à la boucherie Coudouy, située juste derrière l'Hôtel d'Ossau. Il est 8 heures du matin et dans la boutique, ça sent bon la viande fraîche. Il y a de la couleur, des formes, des parfums ! Le boucher-charcutier nous fait goûter son jambon d'Ossau. Fabuleux ! C'est parti pour six tranches ! Et du saucisson d'ail ! Et des rillettes d'oie ! Et... Non, on ne peut pas prendre d'avantage de bonnes choses sous peine d'avoir des sacs trop lourds.
Seconde étape : le fromage ! On est quand même dans la vallée d'Ossau. On ne peut partir en montagne sans fromage.
Troisième étape : la boisson ! Comme nous n'étions pas sûrs de trouver du vin aujourd'hui dimanche, nous en avons acheté hier samedi. Il ne faut pas déconner avec ça. Les infos l'ont dit et le redisent : il va faire chaud, il faut s'hydrater. Nous avons suivi les conseils de la canicule de 1975 en achetant quelques bières ainsi que, pour cette chaleur 2015, l'indispensable rosé. On ne peut partir en montagne sans une bouteille de rosé. Ce n'est pas possible ! Y'en a qu'ont essayé, on ne les a jamais retrouvés. Si, si, si ! Perso, je connaissais un mec qui, un jour, a voulu faire une excursion en montagne, il est parti sans rosé, je ne l'ai jamais revu. Jamais ! JAMAIS ! Alors peut être qu'il s'est fait manger par un ours ou piquer par une méduse, je sais pas, mais je ne l'ai jamais revu !

Maintenant, nous sommes prêts !

Nous montons dans le Kangoo pour prendre la direction du col du Pourtalet. Nous passons Eaux-Chaudes, puis la route forestière du Bidet, Gabas et ses trois patous aux sons de la musique douce de Guy Buttery et Nibs Van Der Spuy.
Nous quittons la route du Col du Pourtalet pour tourner à droite, direction Bious-Artigues. Nous nous garons sur le parking de Bious-Aumette, situé au bas des lacets conduisant au lac de Bious-Artigues. Nous sortons de la voiture. Nous enfilons les chaussures de marche. On se fout les sacs à dos sur le dos. On est parti ! À nous l'air pur ! À nous les espaces vierges ! À nous les montagnes ! Adieu civilisation ! Adieu pollution !
Tiens, en parlant de pollution, as-tu vu ce que l'entreprise chinoise Xiao Zhu, dont la principale activité est d’apporter de l’air propre aux citoyens, a fait pour illustrer les dangers de la pollution ? Non.

Eh bien ceci :
xiaozhu 1

Chaque année, 500 000 personnes meurent des conséquences de la pollution. L'entreprise a alors décidé de projeter des visages d’enfants en pleurs, sur de la fumée polluante rejetée par une usine. Le message suivant était également diffusé : « Clean the air. Let the future breathe again ».

xiaozhu 2    xiaozhu 3xiaozhu 4    xiaozhu 5
Photos : Journal du Design

 

ALLEZ, C'EST PARTI !
Un bref topo de la randonnée pour se préparer psychologiquement : le lac d'Aule se trouve à 2042 m d'altitude. On peut l'atteindre en 2h30 de marche. Dénivelé de 800 mètres. Longueur : 6,8 km.

ALLEZ, C'EST PARTI !

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Départ de la randonnée depuis le parking de Bious-Artigues. À l'image ci-dessus, on remarque déjà une belle attaque franche et virile de Maître Arnaud filant droit vers un lieu dangereux, mais peut être magnifique ! Ah oui, là, il a déposé tout le monde, le petit Français, et il part droit vers cette victoire d'étape.
Pour rejoindre le sentier officiel du lac d'Aule, il nous faut passer une passerelle surplombant le gave de Bious.

Ensuite, et sans plus attendre,
ça grimpe sec !
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Maitre Arnaud compte près de deux minutes d'avance sur le reste du peloton
qui ne bouge pas trop pour le moment.


Apparemment, le sentier de cette randonnée sera surveillée de près par l'inimitable Pic du Midi d'Ossau, encore appelé"Jean-Pierre" par les locaux. Étant donné que cette montagne mythique pyrénéenne n'a pas mis son béret (c'est à dire que son sommet n'est pas dans les nuages), il va faire très beau. La vue est déjà dépaysante et prenante.

Après trois minutes de marche intensive,
une première pause contemplation s'impose.
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Vue sur le Pic du Midi d'Ossau et l'abri de Bious-Oumette.

 

Un peu plus haut encore  -mais pas tellement quand on pense à tout le chemin qu'il nous reste à parcourir-, le barrage de Bious-Artigue nous apparaît.


Après sept minutes de marche difficile,
seconde pause contemplation !
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Mis en service en 1957, il s'agit d'un barrage hydroélectrique, qui a recouvert une ancienne zone défrichée. Formé d'un barrage à voûte mince, sa hauteur est de 50 m. Sa hauteur de chute est de 285 m, sa capacité de 5,1 millions de m3. Hein ? Ah, ah, ah, ça t'la coupe, ça ?!
Maintenant, on peut se poser la question : "Et si ça pète, comme à Tignes ou à Malpasset, qu'est-ce qu'y's'passe ?"
J'ai rejoins Maître Arnaud pour lui poser la question. Il a regardé l'édifice et a répondu :"Ah oui, c'est intéressant, ça.". Et puis il est reparti de plus belle, comme pressé par quelques chose d'impromptu.

 

DSCN5709Après une bonne demi-heure d'ascension, nous sortons de la forêt pour arriver à hauteur de l'Arrec d'Aule, petite rivière étroite ou torrent de montagne provenant du lac d'Aule. Elle a creusé des gorges étroites et profondes dans les montagnes. Cela donne un paysage impressionnant, comme si ces pâturages d'altitude avaient été déchirés et écartés. Ces petites gorges assez profondes sont encore recouvertes de neige. On peut presque penser à une piste de luge ou de bobsleigh. Ah oui, c'est dommage : nous aurions du venir avec un bobsleigh, nous serions redescendus par les gorges.

 

 

 

 

 

 

Derrière nous, le Pic du Midi d'Ossau continue de suivre notre évolution. Mais sous cet angle, il revêt un nouveau visage, un nouveau profil ; un j-ne-sais-quoi qui attire mon attention.

Un je-ne-sais-quoi qui attire l'attention,
troisième pause contemplation !
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1) Le pic du Midi d'Ossau de Jean-Pierre n'a toujours pas mis ni son béret, ni sa cagoule, si son écharpe, si sa burqa ; signe qu'il va toujours faire beau !
2) Si tu regardes cette photo en penchant ta tête sur la gauche, tu remarqueras que cette montagne mythique ressemble à une personne qui accouche d'un alien, comme dans le film de Riddley Scott "Alien, le huitième passager" (1979).

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Photos : Effets spéciaux infos

On se souvient tous de cette scène culte considérée comme l'un des événements les plus terrifiants du cinéma fantastique. Ridley Scott disait d'ailleurs à ce propos : « Si nous n'avions pas réussi cette séquence, nous aurions aussi bien pu oublier le reste du film ».

Cependant, ce panorama original -un peu inquiétant, mais original-  ne doit pas nous faire oublier notre but : rejoindre le lac d'Aule.
Avec cette neige semi-éternelle venue se poser sur le sentier, la tâche est plus ardue.
Pour Maître Arnaud qui a déjà fait cette randonnée il y a quelques années, il faut à tout prix rejoindre l'autre rive de l'Arrec. Pourtant, un chemin assez clair et délimité semble continuer sur le même versant de la montagne.
En fait, les deux choix sont possibles. Le chemin de gauche est plus sauvage alors que celui de droite est plus visible (plus tard, je suis redescendu par ce côté).
Ne parvenant pas à faire un choix entre le chemin de gauche ou le chemin de droite, Maître Arnaud prend alors une décision radicale, comme e sont capables les plus grands explorateurs face à des situations extrêmes.

Comme nous ne sommes pas sûrs du chemin à suivre, Maître Arnaud décide de rejoindre le lac d'Aule par les gorges en rampant sous les névés tout en contre-surfant sur l'Arrec qui coule à contre-courant de notre marche.

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"C'est osé, c'est gonflé, il a de l'audace, c'est gourmang, là on a affaire à de la grande randonnée", aurait pu dire le chef Lignac s'il faisait de la randonnée plutôt que de la cuisine.
Tout ça, c'est bien joli, mais il ne faut pas oublier qu'il nous reste encore plus de 2h30 de marche ; ce qui veut tout simplement dire qu'on n'est pas arriver. Je raisonne Maître Arnaud en lui disant qu'il prendra ce tunnel de neige un autre jour quand il pleuvra et nous repartons sur le sentier qui borde la rive gauche de l'Arrec d'Aule.
Mais je le répète : le chemin de droite est plus sympathique.

Dans les gorges, par endroits, la neige a disparu,
laissant place à de belles cascades naturelles.
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Un peu plus haut et un peu plus loin, le sentier se faufilent à travers quelques fleurs. Ici, du gaillet jaune.

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Le gaillet jaune, ou Caille-lait, a des propriétés médicinales antispasmodiques,
astringente, diurétique et vulnéraire.

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Et là, tu me dis : "OK, c'est bien beau, mais, bon sang, où est le Pic de Jean-Pierre du Midi d'Ossau ?"

Pas d'inquiétude : il est bel et bien là
et avec des gaillets en premier plan.
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Et il n'a toujours pas mis son chapeau DONC il fera encore beau.

 

Cela fait une heure que nous marchons. Nous atteignons à présent la cabane d'Aule, située à 1711 m d'altitude. Malheureusement, tout comme la cabane d'Artigues de Sesques, elle a été sérieusement touchée par les avalanches.

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La commune de Laruns avaient obtenu le Marianne d'Or 2011 du développement durable lorsqu'elle avait réalisé la réhabilitation de cette cabane pastorale.
"Tant du point de vue économique (permettre une activité aux produits à forte valeur ajoutée) qu’environnemental (amélioration de l’eau, production photovoltaïque) social (meilleure condition de travail pour le berger) et culturel (encourager le développement d’une activité au coeur du patrimoine local), le projet de rénovation de la cabane d’Aule, permettant aux bergers de produire à nouveau du fromage en estive, a en effet été reconnu comme exemplaire pour le développement durable des territoires de montagne."RANDONNEES-PYRENEES 64

Deux algecos ont été placées à côté de la bâtisse écroulée afin de permettre au berger de rester dans les montagnes avec son troupeau cet été. Petite pensée pour lui qui devra officier tout l'été dans ces "cabanes en plastique".

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DSCN5725Après avoir traversé la rivière située en dessous de la cabane, nous reprenons le sentier menant au lac.

 

 

 

 

 

 

DSCN5728Cette fois, ça grimpe très dur ! Plus dur que lors du début de la randonnée et ce n'était pas vraiment ce que nous avions prévu.
Maître Arnaud commence à râler un peu, mais c'est bon signe. Il est peut être parti un peu trop fort et du coup, il paye ses efforts. Cela rappelle un peu ce qui c'était passé sur le Tour de France en 1996, on s'en souvient tous, hein, avec cette défaillance de Miguel Indurain sur l'étape d'Hautacam...
Mais, bon sang, où est le Jean-Pierre-d'Ossau-qui-pic ?

 

 

Ah : il est toujours là !
Très bien.
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À chaque angle différent !
Et toujours sans canotier ;
ce qui veut dire qu'il va encore faire beau.

Tu as vu : il apparaît encore différent sur cette photo et sous cet angle. C'est magique. C'est pas compliqué : après "Alien, le 8ème passager", il me fait à présent penser à ces premiers vers du poème de Verlaine...

MON RÊVE FAMILIER

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

 

Nous montons encore et toujours. Le chemin est étroit, zigzague, se faufile entre de gros rochers. Il faut parfois mettre les mains à terre pour pouvoir avancer et se donner un eimpulsion afin de franchir les différents paliers.
Au loin, sur le versant opposé, une colonne humaine progresse elle aussi vers un autre objectif. Peut être vers le Pic d'Aule (2392m) et le Soum d'Ass (2427m).

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Cette colonne me fait penser à la première scène du film de Werner Herzog, "Aguirre, la colère de Dieu" (1972) avec Klaus Kinski sur la musique de Popol Wuh.

Cette chaîne humaine m'inquiète un peu aussi car je me demande combien serons-nous au bord du lac d'Aule tout à l'heure. Du coup, j'ai continuéà grimper en ne pensant qu'à cela. J'ai grimpé, j'ai grimpé, j'ai grimpé... sans me soucier de Maître Arnaud, qui avait un peu ralenti son rythme. J'ai marché, j'ai marché... et puis, je me suis arrêté pour me demander : "Mais bordel, je suis où là ?"
Posté sur une petite plate-forme naturelle, située à 1990 m d'altitude, j'ai fait une pause contemplation-méditation-selfie.

"Je ne sais pas du tout où je suis,
mais j'ai envie de faire un putain de selfie devant ce magnifique paysage
pour dire "J'y étais, bordel !!!!"
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Mais du coup, on voit plus ma gueule que le paysage
donc on s'en fout un peu !"

 

On recommence !

 

La même photo, mais sans ma tronche devant :DSCN5739

On voit mieux le Jean-Midi d'Ossau qui pic. On voit surtout qu'il n'a pas mis sa kippa ; ce qui veut dire qu'il va encore faire beau.

Cela fait un peu plus de deux heures que nous marchons.
À partir de ce point, le sentier s'en va longer d'autres "gorges" que l'on peut appeler plus communément ravin.

Ces gorges, ou ravin, sont également recouvertes de neige.
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...ce qui donne envie de faire un bon ventriglisse !

 

J'attends Maitre Arnaud pour lui demander ce qu'il en pense.
MAITRE ARNAUD :"- Oui, c'est intéressant, mais il est où ce putain de lac, bordel !?"
Et il continue.

Le chemin propose une autre difficulté. Il est moins pentu, certes, mais beaucoup plus étroit et avec un devers assez important. De plus, il est assez friable. Parfois, nous avons même l'impression de passer dans un ancien couloir d'avalanche de pierres. Il convient donc d'être prudent, d'avancer tranquillement, de ne pas souffrir du vertige, de ne pas glisser car si on tombe, c'est la chute. Et si on se tue, c'est la mort.
Autre point pas très rassurant : nous ne voyons plus le Pic du Pierre-Midi-d'Ossau-de-Jean. C'est le Pic Gaziès (2457 m) qui domine notre évolution.

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Après une bonne vingtaine de minutes de marche sur ce sentier étroit, nous arrivons à un endroit plus herbeux. Nous ne voyons toujours pas le lac, et encore moins le Jean du Midi-pic d'Ossau-Pierre. Nous continuons alors un peu en traversant ce qui semble être des pâturages. Le chemin monte encore un peu... C'est long, là, quand même ! Ils disaient deux heures de marche sur les topos-randos et là, ça fait bien trois heures que nous marchons. on ne sait pas planté de vallon, quand même ! Pas encore !
Maître Arnaud souffle et gueule, puis décide soudainement, comme ça, de se retourner pour regarder ce qu'il se passe derrière lui.
MAÎTRE ARNAUD :"- Eh... Attends... Regarde... Eh, hein, oh ! Ça va là... hein... bon..."
Je m'arrête, je me retourne également... et nous voyons alors ceci :

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Ah merde, on a du louper la bifurcation. Du coup, nous sommes allés trop haut.
En même temps, d'ici, nous avons une vue magnifique. On voit très bien que le pic de Jean-d'Ossau du midi de Pierre n'a toujours pas mis sa burka et qu'il va continuer à faire beau.

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Maître Arnaud et Jénorme parviendront-ils à rejoindre le lac d'Aule ? Et pourquoi ?

 

 

 

LE LAC D'AULE, partie 2 (64)

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Profitant de la canicule, Maître Arnaud et Jénorme ont décidé de se rendre au lac d'Aule, petit lac de montagne situé en France, et plus précisément dans les Pyrénées, et plus précisément dans la vallée d'Ossau, et plus précisément face au Pic du Midi d'Ossau, plus connu sous le nom de Jean-Pierre dans la région.
Après plus de trois heures de marche sur un dénivelé de 800 mètres, l'inquiétude grandit en eux lorsqu'ils se rendent compte que la randonnée ne devait durer que 2h14 pour atteindre le lac.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Oui, nous sommes allés trop loin et nous avons loupé la bifurcation qui nous aurait permis de rejoindre les rives du lac d'Aule. Lac d'Aule à ne pas confondre avec Dole, ville du Jura bien connue pour ses chapelles, ses hôtels particuliers, son pain d'épices et pour être la ville natale de Louis Pasteur qui, rappelons-le, mit au point le vaccin contre la rage, expérimenté pour la première fois sur un homme en 1885. Et là, en pleine nature, n'est-ce pas le meilleur endroit pour se demander qu'est-ce que la rage ? Quelles sont ses symptômes ? Quelles furent ces conséquences ? Comment Pasteur mit-il au point ce vaccin qui révolutionna la médecine ? La rage existe-t-elle encore et pourquoi ? Hein ? Oui, l'endroit parait appropriéà ses multiples questionnements et pourtant, nous ne le ferons pas.

Qu'est-ce que je disais au départ ?
Ah oui : nous sommes allés trop loin et nous avons loupé la bifurcation qui nous aurait permis de rejoindre les rives du lac d'Aule.
Il faut dire qu'il n'y avait pas d'indication, pas un panneau, pas une borne, pas un signaleur, rien ! Démerdes-toi ! On aurait pu marcher jusqu'à Oloron-Sainte-Marie, tiens, si on ne s'était pas retournés pour regarder le paysage.
Mais, bon, eh oh, c'est la nature aussi.

Bref : après avoir admiré pendant quarante deux secondes
le magnifique panorama sur le lac d'Aule...
Lac d'Aule, le lac (64)

...nous redescendons quelque peu afin d'en atteindre les berges.


Une fois, le sentier officiel retrouvé, nous prenons à gauche, à hauteur d'un gros rocher. Rien ne laisse à penser à cet endroit précis que le lac est proche. Nous montons alors une petite butte et là, constat !

Oui : il n'y a pas de buvette. Ni de vendeur de chouchous, beignets, "à la glace, à la glace, c'est Miko qui passe !"
Mais, bon, eh oh, c'est la nature aussi.
Cela n'empêche pas qu'il y ait un peu de monde. Mais pas trop. On s'entend discuter. Même si, là bas, de l'autre côté du lac, il y a une personne qui parle très fort. C'est chiant ça : même dans cet endroit propice au silence, il faut qu'il y ait quelqu'un qui gueule !

DSCN5762aNous repérons les lieux. Nous regardons les gens en présence afin de rejoindre le meilleur endroit pour être au calme. Après plus de 28 secondes d'observation, notre choix se pose sur une petite plage d'herbe grasse, située juste au bord du lac.

 

 

 

 

Une fois que ça c'est fait, que faire d'autre ?
Eh bien, je sais pas moi, on pourrait, par exemple, se foutre en slop et se démarrer une grande partie de aqua-frisbee, comme ces deux mecs en Bosnie...

Mais non ! L'eau est trop froide.


Nous aurions pu monter jusqu'à ce lac pour assister à une séance de cinéma, comme c'est le cas au Texas Ski Ranch, aux États-Unis :

Regardez-Les-Dents-de-la-Mer-sur-une-bouée-en-plein-milieu-dun-lac-a-la-une-3-770x439_c        Regardez-Les-Dents-de-la-Mer-sur-une-bouée-en-plein-milieu-dun-lac-1

"L'expérience ultime. Imaginez-vous posé sur une bouée, en pleine nuit, au beau milieu d'un lac, avec Les Dents de la mer projeté sur un écran géant. Pas impossible, si vous décidez de vous rendre à Jaws On The Water, une séance spéciale organisée par un cinéma texan.
Le lac en question se trouve entre Austin et San Antonio (oui, il va falloir réserver son billet d'avion) et cette projection permettra de fêter dignement les quarante ans du blockbuster de Steven Spielberg. Sensations garanties." PREMIÈRE

Mais non, il fait encore jour !

 

De toute façon, cela fait longtemps qu'il est l'heure de se poser, de se restaurer et de boire un coup tout en regardant le toujours emblématique Pic du Midi de Jean-Pierre d'Ossau.

rosé montagne

Il est également temps de déballer pain, rillettes d'oie de la boucherie Coudouy, jambon d'Ossau et fromage de brebis. L'eau du lac est fraiche pour nous permettre de garder les boissons à bonne température.

Quelques poissons viennent furter près de nous,
histoire de voir ce qu'il se passe...

...et tentent même de nous piquer la bouteille de rosé
en la faisant dériver au large.
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C'est beau : on dirait un aquarium inversé.

 

Dans un premier temps,
petit rappel géologique et géographique

Petit rappel géologique : le lac d'Aule est situéà 2042 mètres d'altitude. Sa surface est de 2,5 hectares et sa profondeur maximale de 12 mètres. Dans ses eaux, on peut trouver des truites fario, des saumons de fontaine et des vairons.
Voilà.

 

Dans un second temps,
nous échangeons quelques idées apéritives, comme...

- Est-ce qu'un dictateur politique dort d'avantage du côté gauche ou du côté droit ?
- Pourquoi y'a t-il des casinos à Pau et à Bordeaux alors que ce ne sont pas des villes d'eaux ?
- Quel est l'inventeur des confettis ?

- Où se trouve le plus vieux mini-golf du monde ?
- Pourquoi le seul moustique qui ne pique pas s'appelle-t-il "cousin" ?
- D'où vient le mot "Muscle" ?
Ah là, attention, nous avons une réponse :
Le mot "muscle" provient du latin Musculus qui veut dire Petite souris, en raison de la ressemblance entre un muscle qui roule et une souris qui court.
Lac d'Aule, lieu d'échanges. Et comme nous n'avons pas internet pour avoir de suite des réponses à nos questions, il faut laisser aller l'imagination et les hypothèses absurdes.
Nous avons penséégalement faire un sondage auprès des randonneurs et pêcheurs se trouvant au bord du lac.
La question : "Pour ou contre que "Il suffira d'un signe" de Jean-Jacques Goldman devienne le nouvel hymne national français ?"
Mais finalement, nous nous sommes ravisés.

 

 

Dans un troisième temps,
je fais un tour du lac avec mes yeux.

Tout en mangeant et en buvant quelques verres de rosé bien frais, j'opère un tour circulaire visuel des lieux.

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Dans un quatrième temps,
je fais un tour du lac avec mes jambes.

En clair, je marche autour du lac quoi.
De forme oblong, le lac d'Aule se découpe en deux parties, séparées par un petit isthme de terre et de pierres.

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 Il n'y a pas que des poissons. Je croise également quelques crapauds

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Et la question se pose :

Comment reconnaitre un crapaud vivant d'un crapaud mort ?
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C'est pas compliqué.
Le crapaud vivant se déplace au fond du lac dès qu'il entend un bruit
alors que le crapaud mort continue de bronzer sur le dos.

 

Continuons cette belle balade instructive en contact direct avec la nature.

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Voyant que Maître Arnaud reste confortablement installé dans l'herbe grasse bordant le lac, je décide de poursuivre un peu plus haut l'ascension.
L'objectif :  atteindre le col de Turon Garié, situéà 2265 m et que je peux éventuellement atteindre après une grosse demi heure de marche.

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D'après la carte IGN, une fois là-haut, je devrai avoir une belle vue sur les lacs d'Aule et de Bious-Artigues, ainsi que sur le Castillo de Acher, sur les pics d'Aspe, de Chipeta Alto au pic d'Anie. En somme, un magnifique panorama qui embrasse vallée d'Aspe et vallée d'Ossau.
C'est parti.

À chaque pas, je me retourne pour contempler le paysage.

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Mais après une demi-heure de marche, je dois me rendre à l'évidence...

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Pas moyen d'accéder au col à cause des restes de neige
qui empêchent d'apprécier la pente et la solidité des sols.

 

Je fais demi-tour.

 

Un peu plus bas, je vois des chevaux, paisibles.

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Je redescends dans leur direction...

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J'approche...

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J'approche encore...

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Attention : pause !

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Voilà ! Je crois que je ne pourrais pas m'approcher d'avantage à moins de grimper sur le dos de ce cheval sauvage au fort charisme.

Allez, c'est pas l'tout, mais il faut redescendre. Et comme la montée avait un dénivelé de plus de 800 mètres, la descente aussi.

Passage devant des asphodèles blancs,
également appelés "Poireaux de chien"

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Mais, oooooo attention :
le Jean-Midi-d'Ossau de Pierre a mis sa kippa...

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...ce qui est signe que la météo va changer et que le temps va s'embeurnaudir,
comme on dit dans le Morvan.

 

Nous hâtons le pas pour rejoindre au plus vite le parking de Bious-Oummette.

 



 

 

PAUSE !!!!

TOUR DE FRANCE 2015, anecdotes (64)

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"Non, mais un chat qui te vend tes pneus, c'est n'importe quoi, t'es d'accord ? On peut se tutoyer, ça vous emmerde pas ?"
Ce sont les premiers mots que j'ai entendus lorsque je suis arrivé sur les coups des 23h46 à la buvette située au col de Labays, non loin de l'arrivée de la dixième étape du Tour de France 2015 qui avait lieu le lendemain.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Le Tour de France...
Ces quelques mots déclenchent chez certains tant de passion et, chez d'autres, tant de questionnements.
Sport, suspense, échappée, paysages, exploits, populaire, flamme rouge, dopage, bordure, caravane, étape, pot belge, gruppetto, col, maillot à pois, sprint, chaleur, chute à l'arrière du peloton, montagne, maillot jaune, villages, vélo... car oui, le Tour de France, c'est avant tout du cyclisme. On ne peut pas faire le Tour de France en bateau, ou en pédalo. Par contre, on peut le faire à pied, en voiture, en short, et même en moonwalk. Mais revenons à la bicyclette, encore appelévélo, voire même pourquoi pas, cyclisme.
Cette année, la 102ème édition du Tour de France est partie de Hollande ; non pas pour rendre hommage au Président actuel de la République française, mais plutôt pour faire un clin d'oeil à base de coup de coude à la nation batave adepte de la bicyclette.

Au programme de ce tour 2015,
3360 km à parcourir du 4 au 26 juillet
:
carte du tour
Carte :Le Tour.fr

À regarder celle-ci, on peut se dire :
 1) Ils passent plus de temps à l'étranger qu'en France
 2) Ils sont plus souvent dans l'avion que sur le vélo
 3) Ça fait pas tellement le tour de la France ce parcours, ils passent même pas par l'Alsace, ni par le Poitou-Charente, ni par la Bourgogne, ni par le Languedoc-Roussillon, ni par la Lorraine.

C'est vrai, tu as raison. Bientôt, peut être, le Tour de France partira du Qatar. Après tout, le Paris-Dakar a bien lieu en Argentine.
Par contre, comme nous pouvons le voir sur la carte ci-haut, le Tour de France, cette année, passe par les Pyrénées-Atlantiques, et plus précisément par les Pyrénées, et plus précisément par La Pierre-Saint-Martin. C'est même la première étape de montagne de la Grande Boucle 2015. Cette étape a lieu le 14 juillet. Rendez-vous est pris !

 

DE NOS JOURS,
MAIS LE 13 JUILLET 2015

C'est donc en ce 13 juillet de l'an de Grâce 2015 que Maître Arnaud, Grego et moi-même prenons la direction du Col de la Pierre-Saint-Martin, situéà 1760 mètres d'altitude.

La Pierre-Saint-Martin,
c'est une station de ski et une station d'été.
La Pierre-Saint-Martin, montagnes, neige (64)         La Pierre-Saint-Martin, montagnes (64)
Faut juste pas se tromper d'activité suivant la saison

 

La Pierre-Saint-Martin,
ce sont des paysages de karst impressionnant et un panorama sublime.
La Pierre-Saint-Martin, roches panorama (64)
Etonnant paysage lunaire rappelant que La Pierre-Saint-Martin est un haut lieu de la spéléologie

 

La Pierre-Saint-Martin,
ce sont des troupeaux en liberté et des gouffres très dangereux.
La Pierre-Saint-Martin, panneau
     La Pierre-Saint-Martin, panneau (64)
Car oui, La Pierre-Saint-Martin possède les gouffres les plus profonds au monde Mesdames Messieurs !


Voilà, ça, c'est dit !

La route du col qu'emprunteront les coureurs demain est fermée depuis deux jours. Nous passons donc par une voie détournée qui nous amène à Bedous, puis à Osse-en-Aspe. De là, une route étroite, sinueuse, pentue et à flanc de ravin doit nous amener au col de Labays. Nous l'appelons sympathiquement la Route de l'Enfer. Elle propose beaux panoramas sur la vallée d'Aspe, puis sur la vallée de Barretous. Cette montée s'étend sur 20,9 km avec un dénivelé de 940 m proposant parfois des pentes jusqu'à 10%.

 

En clair, nous ne sommes pas arrivés,
mais nous sommes déjà dans le vif du sujet...

Après ces 20,9 km d'ascension vertigineuse, nous atteignons le col de Labays. Comme prévu, nous ne pouvons pas aller plus loin et un panneau nous rappelle que nous ne pourrons pas redescendre dans la vallée avant 21 heures le lendemain. C'est donc ici que nous bivouaquerons.
Je jète la tente dans un fossé pendant que Maître Arnaud et Grégo aménagent le Kangoo version couchette. Ceci étant fait, nous allons faire un petit tour sur la route qu'emprunterons les coureurs demain : le col de la Pierre-Saint-Martin !

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Des supporters sont déjà en place : tonnelle, fauteuils, glacière, fanions, maillots jaunes, gros pot de peinture blanche, pinceaux, manche à balais pour on-sait-pas-quoi-faire. Ils attendent tranquillement les coureurs qui ne passeront que dans 19 heures.

 

 

 



DSCN6170Le balisage de la buvette du col de Labays est assurée par une pause efficace d'un pack de 24 sur le panneau. Sinon, si on n'aime pas la bière, on peut toujours aller discuter avec des Hollandais ou regarder l'étape du tour dans leur camping-car.

 

 

 

De leurs côtés,
Maître Arnaud et Grégo s'assurent de la bonne tenue du goudron.
tour Arnaud
          tour Grégo

OK, tout est en place !
On peut retourner boire l'apéro et pique-niquer à côté des voitures garées un peu plus bas.

 

QUELQUES HEURES PLUS TARD,
MAIS TOUJOURS LE 13 JUILLET 2015

La nuit a étendu son grand manteau noir obscur et ténébreux et blablabla. Il fait nuit, quoi !
Même à l'approche d'un évènement aussi médiatique et populaire que le Tour de France, la montagne a repris ses droits naturels. Le silence, les animaux nocturnes, des bruits incongrus, comme une brise dans les arbres ou un froissement de feuilles.
Nous avançons sur le col de Labays pour rejoindre la buvette entrevue tout à l'heure. Finalement, les sons de la nature laissent place aux sonorités humaines, composées de rires, de chants, d'esclaffements et de dialectes divers.

Premier arrêt au col de Labays
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Il y a du monde ! C'est convivial ! Faisant partie d'une association dont j'ai-oublié-le-nom-j'ai-bu-trop-de-vin, les jeunes tenanciers de la buvette ont pris la guitare pour entonner un chant béarnais, repris en choeur par des Norvégiens et des Américains. Si, c'est possible. Enfin, c'étaient pas les mêmes paroles que chacun chantait, mais bon.
Nous quittons la buvette pour emprunter le col de la Pierre-Saint-Martin. D'après les rumeurs, il y a une autre buvette un peu plus loin. Dans la nuit. Pas un bruit. Sur le bord de la route, quelques camping-cars sont positionnés, mais aucune lumière n'en sort.
Nous passons sous le panneau des 3 km ; ce qui veut dire qu'il restera aux coureurs 3 kilomètres avant d'atteindre la ligne d'arrivée au col de la Pierre-Saint-Martin. Non, je préfère préciser parce que, imagine, ce serait dégueulasse de la part des organisateurs de poser un panneau "Arrivée dans 3 km" alors qu'il en resterait 40, hein, vois-tu, d'accord ?! Le cycliste  - dopé ou pas, je ne fais pas de politique- , il est là, il en chie, ça fait 30 bornes qu'il grimpe sur un dénivelé de 600 mètres, il fait 40°, il en peut plus, mais, soudain, il voit le panneau "Arrivée dans 3 km". Alors, il est content il se dit "Ouais, je vais en mettre un coup, il ne reste plus beaucoup de bornes, je vais tout lâcher tu vas voir plein les yeux pour pas un rond, maillot jaune, giclette et tout ça !" Et il mouline, il mouline, les mollets brûlent, il peine à respirer, le coeur bat à 200 pulsations/secondes ! Oui, Mesdames Messieurs, j'ai bien dit 200 pulsations/seconde !!! Il sait que c'est bientôt la fin de cette saloperie d'étape ! Il veut se faire voir, il veut faire un  temps ! Putain qu'il est long ce col !!!! Et puis PAF, trois kilomètres plus loin, HOP un autre panneau :"Non, en fait, on déconnait : il reste encore 40 km !"' Hein ? Bon, alors : c'est pas sympa, ça merde !
BON BREF: ici, sous le panneau des 3 km, ça grimpe fort, à plus de 5,5%. Je ne sais pas trop ce que cela représente, mais c'est sûrement à cet endroit qu'il y aura quelques attaques demain.

 

Reconnaissance du parcours

 

Nous quittons à présent la route pour prendre une petit chemin sur la gauche. Au loin, au milieu de l'obscurité pyrénéenne, de la lumière, des ombres et du bruit. Normalement, si nous étions en hiver, à cet endroit précis, il y aurait de la neige. Mais vu qu'il fait nuit, il n'y en a pas. Tu me suis ?
Apparemment, nous serions à Braca, l'espace nordique (plutôt sudiste en cette saison) de la station de la Pierre-Saint-Martin.

Second arrêt à Braca
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La tente-buvette se rapproche de nous
à moins que ce ne soient nous qui nous nous rapprochons d'elle.

Là aussi, il y a du monde ! Des jeunes se sont lancés dans un grand Paquito ; cette "danse" qui consiste à s'asseoir par terre, les uns derrière les autres, bras levés pour faire circuler au-dessus des têtes qui de un enfant, qui de une femme, qui de un siensien, qui de un mouflon, qui de un aspirateur, qui de... je dis n'importe quoi !
On prend une bière, on s'asseoit. Nous regardons les gens danser, je participe un peu. C'est bon enfant. C'est sympa, et puis nous ne savons pas trop où nous sommes puisque l'obscurité nous entoure. C'est la nature, c'est la montagne. Cette fabuleuse impression d'être retiré du monde, d'être loin de tout, de toutes ces infos, de ce débat "Pour ou contre la Grèce dans l'Europe ?", le mercato tout ça... Ouais, c'est chouette jusqu'à ce que... putain... le DJ de la buvette décide de passer... mais pourquoi !!!!!... "Les sardines" de Patrcik Sébastien !
Pour Grégo, c'est trop ! Pour Maître Arnaud, c'est l'horreur. Ils ne peuvent finir leur bière. Grégo lance même un grand "Mais pourquoi bordel, même ici, on est obligé de se taper ça !!!!!!?????"à la foule prise de démangeaisons danseuses sébastienesques.
On se barre pour regagner la tente jetée dans le fossé et la voiture canapéisée.

 

LE LENDEMAIN, 14 JUILLET
Si nous regardons un peu le calendrier des évènements qui ont eu lieu un 13 juillet, on ne trouve pas grand chose, hormis la naissance de l'acteur Michel Constantin en 1924. Apparemment, en France, il y a aussi une loi qui a été votée en 1965 permettant aux femmes de travailler sans l'accord de leur mari.Mais ça, personne n'en parle... 1965...
Tweet-de-Baptiste-Giabiconi-le-14-juillet-2015_exact1024x768_pMais aujourd'hui, 14 juillet, il y en a des choses à fêter et à célébrer, comme le rappelle anachroniquement le mannequin Baptiste Giabiconi... Respect mec !
Bon, ça arrive de faire des erreurs, hein, on est des zhumains, on n'est pas des animals.

 

 

 

 

M'enfin, rappelons quand même aux plus ignorants d'entre nous que le 14 juillet célèbre les feux d'artifices et surtout le jour où eut lieu en 1789 la prise de la Bastille entraînant la fin de la Monarchie. Et là, tu me dis :
TOI :"- Mais qu'est-ce que la monarchie ?
Et là, je te répondrai :
MOI :"- Tu vois ce que c'est que le capitalisme avec ces enflures de milliardaires qui se font du blé en exploitant les ouvriers, eh ben c'est pareil sauf qu'ils n'ont pas de longue perruque blanche frisée."

Le 14 juillet, c'est également le jour de la première étape de montagne pour ce Tour de France 2015.
Il est 9 heures. Le jour est levé depuis longtemps, mais on a loupéça. Ça commence. Il faut espérer qu'on ne loupera pas le passage des coureurs. En attendant, devant la tente jetée et le Kangoo aménagé, ce sont surtout des passants qui passent. C'est une sorte de procession incessante qui s'est installée, peut être, depuis quelques heures sur ces derniers kilomètres du col de Labays. Et chacun de ces passants avancent sans bruit vers le sommet avec un sac dans le dos, une baguette de pain dans la poche, une glacière au bout du bras droit et un siège pliable dans la main gauche. C'EST UNE SECTE ???!!!! Ils me font penser à ces "doubles humains" créés dans "L'invasion des profanateurs" (1978) de Philip Kaufman.
Pourtant, nous rejoignons cette file humaine. Nous prenons le pas en espérant ne pas nous faire remarquer car nous n'avons pas de glacière, pas de pain, ni de siège dépliant. Par contre, nous avons chacun un sac à dos avec des trucs dedans. Peu à peu, en rejoignant cette file humaine, les informations du programme de la journée tombent.

LES INFOS DU JOUR

"Il va faire chaud aujourd'hui.", "Ça sent l'échappée !", "Va y avoir du chasse-patate !", "Faut espérer que l'anglais ait pas salé la soupe !", "Vu comme il tricote, ça serait pas étonnant !", "Ah, ça, dès qu'il met les mains sur les cocottes, ça sent la giclette !", "Ben après un mec comme Quintana, faut qu'il lui suce la roue !", "Par contre, Pinaut, tu vas voir qu'il va faire l'élastique pendant toute la montée", "Du moment qu'il passe pas par la fenêtre !"

BORDEL : mais qu'est-ce qu'ils racontent tous ces gens ???? 
La première phrase d'accord, mais après ?

Heureusement, un peu plus loin, nous rejoignons un autre groupe beaucoup plus rationnel et compréhensible.

 

LES INFOS DU JOUR 2, LE RETOUR

"Apparemment, les coureurs passeraient vers 16h00. Ça nous laisse le temps de monter un peu plus haut pour rejoindre un endroit où on les verra bien.", "La caravane devrait circuler 1h30 avant.", "T'as pris des oeufs durs ?"

Bon, apparemment, le gros de l'animation devrait se situer vers 14h30. Il est 9h30.
Ça laisse du temps, par exemple, pour se questionner sur le rapport qu'il peut y avoir entre le Tour de France et la chanson d'Alain Bashung datant de 1986, extrait de son album "Passé le Rio Grande", et qui a pour titre : "L'arrivée du Tour".

EN AVANT MUSIQUE !

Ah ouais, pas facile non plus. C'est pas pire que le groupe de tout à l'heure qui parlait de "giclette", d'"élastique", de "soupe", de "tricot" et je ne sais tout quoi, mais quand même. "Majorettes", "Culs de jatte", "Tomahawk", "garde mobile"... Lui aussi, à l'époque, il avait du suivre une file humaine comme celle que nous avons rejoint tout à l'heure. Il manque Bashung...


Une fois que ça c'est fait, eh bien on peut faire... on peut... par exemple... euh... ben... euh... tiens, ben... euh, là... Ça... non... Ben rien !
Alors nous rejoignons la buvette du col de Labays où nous retrouvons à peu de choses près les mêmes personnes qu'hier à 2 heures du mat. Sauf qu'ils n'ont plus le même entrain, et pas tout à fait les mêmes yeux. Un peu comme dans "L'invasion des profanateurs" quand les doubles humains... ah non, merde, je l'ai déjà dit.

Tour invitésNous regardons le journal local qui annonce, pour le Tour de France, les venues exceptionnelles de Sloane et de Bernard Mabille à Pau.
Rappelons quand même pour les plus ignorants d'entre nous que Sloane a chanté"Besoin de rien, envie de toi" avec Peter en 1984 et que Bernard Mabille, un jour, a raconté cette blague sur RTL : blague !
De làà penser que ces deux personnalités pourraient s'unir et former un duo "Sloane Mabille", il n'y a qu'un pas. Non ? Ah bon.

 

 

C'est la magie du Tour de France et, malheureusement, nous ne serons pas à Pau puisque, rappelons-le, il nous est formellement interdit de circuler à présent et ce jusqu'à 21 heures sur tout le massif de La Pierre-Saint-Martin. Pour un peu, on se croirait sur l'arche de Noé, mais sans animaux. Il y a beaucoup d'humains, par contre.
Mais pas tant que ça, finalement, quand on voit à la télévision, ces traditionnelles images d'étapes de montagne.

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En même temps, il n'est que 10 heures, mais c'est inquiétant. Et si les coureurs passaient sur un col complètement déserté par le public. Pas de drapeaux, pas de banderoles, pas de couleurs, pas de spectateurs qui courent déguisés en capote ou en catcheur ou en poule à côté des coureurs, pas de klaxon, pas de camping car... Ce serait triste, non.

De notre côté, nous avons bien étudié le profil de l'étape e de la portion pentue où nous nous trouvons. Nous prenons de suite la direction du lieu où, pour nous, la vue est la plus intéressante et où la pente est la plus virulente.

tour profil
Carte : Le Tour.fr

Tout se met en place très tranquillement sur la route du Tour. Mais c'est bizarre tous ces gens avec glaciaire-pain-sac-siège qui ont disparu. Comme me disait Aurélie l'autre jour encore : "Les espèces qui disparaissent, elles disparaissent où ?"

Mais ohlalalalallalalalla, je te coupe Aurélie, que se passe-t-il ???? Sur la route du Tour, tout de suite, en direct, nous rejoignons Jénorme car les coureurs ont plus de cinq heures d'avance sur l'horaire prévue. Non, je ne parlerai pas de dopage, mais avouez que c'est quand même étrange de voir que les coureurs du Tour de France en viennent à finir une étape avant même d'être partis...

Jénorme, c'est à toi !!!!

 

Ouais bon eh oh, on s'occupe comme on peut, hein !? Tu me fais marrer, c'est pas toi, chère lectrice/teur qui va te faire chier quatre heures sur une montagne, en plein cagnard à attendre de voir passer l'espace de trois secondes des mecs sur un vélo.

ALLEZ, OH : POSITIVONS !!!
Non, ne soyons pas positifs, non !
Positivons, j'ai dit !

Regardons autour de nous. Que se passe-t-il sur la route du Tour quand le Tour n'est pas là... Mais t'es où ? T'es pas là ! Mais t'es où ? T'es pas là !


Y'en a qui continuent de repeindre les routes

avec des mots qui n'ont rien à voir avec le code de la route.
DSCN6186     tour, route matinale

          Y'en a qui font d u vélo !
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Y'en a qui soutiennent la Colombie !   
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Y'en a qui se déguisent en indien !
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D'autres en... en... ben... euh, voilà !
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Si nous faisons un état de la course à Midi, je peux te dire qu'il y a énormément de cyclistes amateurs qui grimpent le col de la Pierre-Saint-Martin que les coureurs professionnels emprunteront tout à l'heure. Ce peloton interminable se compose de jeunes qui se font applaudir, de clubs régionaux, de gens déguisés, de femmes qui sont vivement encouragées, des cyclistes avec des enfants dans une carriole à l'arrière, des moins jeunes, des vieux, des gens en VTT, d'autres en VTC ; ceux qui vont vite, ceux qui n'en peuvent plus, ceux qui demandent où est la buvette... Beaucoup, beaucoup de vélos !
Et puis il y a aussi beaucoup, beaucoup, beaucoup de voitures accréditées avec des gens qui portent fièrement des lunettes de soleil dedans. Des voitures sponsorisées RTL-RMC-BFM-EUROPE 1-FRANCE BLEU- RMC et par des assurances, des stores roulants, du papier peint, des monte-charges, du PQ... Tout cela passe sous nos yeux anonymes.
C'est pas que je ne comprends pas ou que je suis envieux, mais, en même temps, est-ce que tous ces gens qui sont dans ces voitures voient quelque chose de la course ? Est-ce qu'ils comprennent où ils sont ? Est-ce qu'ils voient autre chose que des gens sur le bord de la route ? Est-ce qu'ils comprennent quelque chose au cyclisme ?
En même temps il ne faut pas se leurrer : le Tour de France est une des plus grande compétition sportive après les J.O. et la coupe du Monde de football. Ceci a un prix : payer les infrastructures, l'organisation, les dirigeants, la mise en place. Alors, bien sûr, toutes ces voitures avec sponsors ou sans sponsors, qui passent en ignorant le public parce qu'ils se sentent privilégiés d'être dans une voiture climatisée qui parcourt les routes du Tour, oui, ces gens là sont nécessaires pour que vive le Tour. Deux vitesses : ceux qui restent sur le bord de la route et ceux qui sont dans les voitures. MAIS le Tour de France reste cette fête populaire, accessible à tous et gratuite.

 

TOUT DE SUITE,
PARCE QU'ON A LE TEMPS AVANT QUE LES COUREURS ARRIVENT :
DES CHIFFRES !

Villes départ, coût : 60 000 euros
Ville arrivée, coût : 100 000 euros
(prix variable selon la taille de la ville)
Retombées économiques pour ces villes : hébergements, commerces, tourisme
Budget moyen d'une équipe : 8 à 10 millions
Somme remportée par le maillot jaune : 450 000 euros

 

Contrairement aux deux autres grands évènements sportifs, la Grande Boucle est l'unique épreuve de cette envergure aux mains de propriétaires privés, et non d'une fédération. C'est le groupe Amaury Sport Organisation qui en est le propriétaire. Le chiffre d'affaires du Tour a été multiplié par 10  en trente ans. Celui-ci se chiffre à 100 millions d'Euros, provoquant une rentabilité supérieure à 20%. Celui-ci est généréà 60% par les droits télé, à 30% par les partenaires et à 10% par les collectivités locales.
Pour plus d'informations précises sur ce sujet, tu peux lire cette enquête de Nicolas Richaud des Échos : "Le Tour, cash machine d'A.S.O.".

On parlait de monarchie tout à l'heure...
N'empêche que nous nous demandons comment toutes ces voitures vont tenir sur les parkings de la station de La Pierre-Saint-Martin. Bon, eh oh, c'est leur problème.
Pendant ce temps, les bas côtés de la route se sont bien remplis.

Ça commence à ressembler à quelque chose.
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Il faut dire qu'il est 15 heures
et que c'est l'heure du passage de la caravane !

 

Ouais ok, on recommence !

C'est l'heure du passage de la caravane !

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Sur la dernière photo, l'homme que tu vois n'est pas à poil parce qu'il a confié ses fringues à ce char vantant les mérites d'une lessive hyperactive. Non, il n'a pas pu le faire car les chars publicitaires qui composent la caravane du Tour passent très très vite. Musique à fond, couleurs, cris, danses, et ça jette des bonbons, et des stylos, des bobs, des T-Shirt, des dosettes de café, des porte-clés, des madeleines,...
Les spectateurs se précipitent pour ramasser ces breloques souvenirs, puis comparent leurs prises. C'est un peu comme une pochette surprise : qu'est-ce que ce char va lancer ?
Å côté de nous, un groupe d'hommes éloquents est venu se poser. Nous ne sommes pas critiques, mais nous avons de suite senti qu'ils n'étaient pas bien fins. Ils avaient amené avec eux deux  gros sacs de courses remplis de bouteilles d'eau glacée. Leur idée, leur but : asperger les conducteurs et les femmes qui se trouvent sur les chars de la caravanes. L'homme que tu vois sur la photo ci-dessus est l'un d'eux. Des fois, tu te demandes...
Tu te demandes ce qui pousse les gens à venir sur le Tour de France. Applaudir les coureurs ? S'immerger dans l'ambiance de cette fête populaire ? Rencontrer des gens ? Pique-niquer en famille et entre amis ? Ou tout simplement venir entre potes avec un gros sac de courses de bouteilles d'eau pour voir celui qui aspergera le plus de miss, ou de mascottes, ou de conducteurs de chars.
Je ne sais pas. Ces gens étaient des petites gens ; des agriculteurs du coin, je pense. Ce n'est pas insultant. Peut être qu'inconsiemment, ils prenaient leur revanche sur ces grandes firmes qui les exploitent le reste de l'année en achetant leurs produits à des prix dérisoires.
Pour avoir un véhicule-char sur la caravane, il faut verser la somme de 50 000 euros minimum, mais les marques investissent  300 000 euros en moyenne. Mais d'après Jean-Baptiste Giraud pour Economie matin, "chez Cochonou, les ventes liées au Tour de France représentent plus de 20% du chiffre annuel, soit 70 millions d'Euros."
Tiens, au fait, il n'y avait pas de véhicule "Cochonou" dans la caravane cette année ?
Explications par le journal Le Monde.

cochonou"Par trois fois les célèbres 2 CV aux carreaux rouges n’ont pas pu démarrer. Par trois fois – en Normandie, en Bretagne et dans les Hautes-Pyrénées – les voitures siglées Cochonou n’ont pas pu prendre le départ de la caravane publicitaire du Tour de France. L’entreprise de charcuterie n’est pas la seule à avoir été contrainte à un repos forcé : l’enseigne de grande distribution Carrefour, a également vu ses véhicules immobilisés. Résultat : sur trois étapes, les badauds n’ont pas pu recevoir leur bob promotionnel, ni leur sachet de « minisaucissons secs ».
La raison de ces actions ? Des agriculteurs en colère et qui entendent bien le faire savoir. Les branches départementales de la puissante Fédération nationale des exploitants agricoles (FNSEA), ainsi que les Jeunes agriculteurs, deux structures proches, veulent dénoncer les pratiques des deux entreprises françaises qui, selon les agriculteurs,
« ont un double discours » et participent « à l’étranglement » des éleveurs.

Problème : ces actions brouillent la campagne nationale de la FNSEA qui a lancé une opération « les agriculteurs aiment le Tour » en partenariat avec Amaury Sport Organisation (ASO), grand ordonnateur de la compétition. D’ailleurs, la gêne est perceptible à la Fédération qui ne souhaite pas prendre position sur le sujet et renvoie vers les responsables des FDSEA, les sections locales, qui ont participé aux actions en question.(...)
Concernant Cochonou, c’est l’utilisation de viande étrangère qui est soulignée. « Cochonou utilise très peu de produits français dans l’élaboration de leurs saucissons. La matière première ne vient pas d’ici mais d’Allemagne », accuse Christian Fourcade, responsable de la FDSEA des Hautes-Pyrénées. « Cochonou surfe sur une image franchouillarde pour vendre ses produits mais ils ne jouent pas le jeu. La viande est transformée en France mais provient de l’étranger », affirme M. Andrieux." (...) 
ABEL MESTRE

 
La caravane est passée. Très vite. C'est surprenant ce déluge de sons, d'odeurs, de bruits soudain pour revenir à un silence constant. C'est comme un mirage. Les spectateurs reprennent leur place sur le bord de la route ou vont chercher de l'ombre sous les quelques arbres plantés dans les dévers.
Je m'en vais faire un tour un peu plus haut, le long de la route pour tenter de recueillir des informations sur l'état de la course. Certaines personnes ont amené un transistor, d'autres camping-caristes ont la télé branchée sur France 2, d'autres encore ont l'oreillette raccordée à leur téléphone-portable pour écouter l'évolution de la course. Apparemment, il y aurait deux coureurs en tête, Fédrigo et Van Bilsen, avec sept minutes d'avance sur le peloton.
Je regagne ma place.
Une heure plus tard, nous entendons les hélicoptères ; signe que les coureurs ne sont pas très loin. Les spectateurs sortent des bois, se lèvent du bitume pour prendre place.

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La tension monte. Les coureurs ont attaqué la montée du col de La Pierre-Saint-Martin. Ils sont à cinq kilomètres du lieu où nous avons pris position. Petit à petit, une haie de spectateurs se forme sur la route. Les hélicos approchent, approchent...

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Un homme avec sa radio annonce au fur et à mesure les évolutions de la course : "Bardet lâché !", "Pinot lâché !", "Péraud lâché !", "Fédrigo et Van Bilsen repris !". Les motos avec sirène passent. Une voiture du Tour nous fait un état de la course au mégaphone. Klaxons, sirènes, gyrophare, ça s'agite !!!!!!

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"Rodriguez lâché !", "Ohlalalala, Niballi à l'agonie ! C'est fini pour lui !", "Contador peine... Lâché aussi !", "Putain, ça fait du trie !"
Les hélicos sont au-dessus de nous.
"Valverde attaque !", "Froome et Quitana le suivent !".
Un spectateur positionné sur une butte non loin de nous alerte : "Ils arrivent !"
Des motos encore, des hauts-parleurs, des mots que l'on ne distingue pas ! Ça va vite !
"Froome a attaqué !!!!!!!!".
Réactions dans l'assistance.
"Y'a que Quintana qui arrive à le suivre... Non, il est laché aussi !"
La voiture rouge de Christian Prudhomme passe à notre hauteur, puis les caméras-moto-télé. Les coureurs sont là.

Enfin :
le coureur en tête,
Christopher Froome, est là !
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Il mouline. Un style étrange. La tête baissée.
Il est suivi quelques secondes plus tard par le meilleur grimpeur du monde,
le Colombien Nairo Quintana, beaucoup plus posé.
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Ensuite, un équipier de Froome, Ritchie Porte,
qui a décidé de faire toute la montée du col avec la tête tournée vers l'arrière !
Il est suivi par Valverde.
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Puis c'est le premier Français qui arrive quelques secondes plus tard :
Tony Gallopin, copieusement encouragé par les spectateurs.
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Puis l'un des grands perdants du jour pour l'instant,
l'Espagnol Alberto Contador !
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Puis le vainqueur du Tour 2014, à la dérive aujourd'hui,
Vincenzo Nibali.
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Et les petits Français qui avaient brillé l'année dernière :
Romain Bardet et Jean-Christophe Péraud.
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Et les coureurs passent les uns après les autres au milieu de la foule !
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C'est aussi ça l'avantage d'assister à une étape de montagne, le spectacle dure plus longtemps ; même si, tout de même, pour rappeler cette phrase que l'on connaît tous :"L'amour, c'est comme le Tour de France, on l'attend longtemps et il passe très vite."

La voiture-balaie fait son apparition. Devant elle, un dernier coureur australie devant lequel passe amicalement un spectateur déguisé en kangourou.
Fin de l'étape pour nous. Nous rejoignons les voitures pendant que l'on nous annonce la victoire écrasante de Christopher Froome sur les autres concurrents.

 

 

 

DU TREPORT À MERS-LES-BAINS, en passant par Dieppe (76)

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J'aurais bien aimé trouvé un titre un peu moins cucul-la-praline, mais il faut le dire : ce billet va parler du Tréport, de Mers-les-Bains et de Dieppe. Du coup, je n'allais pas écrire "De Nantes à Montaigu", ou "Le curé de Camaret", ou "Un jour, j'irai à New York avec toi", ou"Si tu vas à Rio", ou "Sur la route de Memphis"...
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Tiens, ça serait pas mal : ♫ Sur la route du Tréport... ♪ tulululu... ♬ sur la route du Tréport... ♫. Ou  ♪ Laisse les gondoles au Tréport ♬... Ou ♫ Dieppe, c'est fini et dire que c'était la ville de mon premier amour♪... Ou ♬ Le dimanche à Mers-les-Bains, c'est le jour de mariage ♫... Ou ♫ Tout ça ne vaut pas un clair de lune au Tréport ♪...

 

En parlant de clair de lune,
voici un lever de soleil !

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Cette photo n'est pas prise àl'aéroport de Vancouver ou sur les neiges du Kilimendjaro, mais bel et bien sur l'Autoroute A63 que nous empruntons, Nanie, Maitre Arnaud, Ludo et moi-même, pour rejoindre la Normandie.
"Pourquoi la Normandie ?", me demanderais-tu si tu étais là face à moi. Mais vu que tu ne l'es pas, eh bien je ne te le dirai pas. Qu'est-ce que c'est que cette curiosité indiscrète ? Enfin !


Il est bien 6h54 lorsque le soleil se lève sur cette autoroute reliant l'agglomération bordelaise à la frontière espagnole.
Justement, nous ne sommes pas loin de Bordeaux. Mais nous n'allons pas nous y arrêter car nous n'avons rien à y faire. Il nous reste encore quelques huit heures de route pour atteindre Le Tréport. Oui, ça fait des bornes. Oui, ça fait des kilomètres. Oui, ça fait du temps à passer dans la voiture. Mais Maître Arnaud a tout prévu question musique d'ambiance...

 

Et les paysages défilent : Saintes, Saint-Jean-d'Angely, Niort, Poitiers...


Pause sur l'Aire de Poitou-Charente
pour faire un boulefie !
Aire de Poitou-Charente (17)
Boulfie : selfie mais dans une boule

Et puis Tours et ses tours, Le Mans et ses rillettes, Alençon et sa sanguette, Rouen et son mirliton, Dieppe et sa marmite.
Oui, la marmite dieppoise. Ce n'est pas une spécialité en fonte, mais un plat composé de beurre, crème fraîche, céleri, poireaux, persil, cerfeuil, oignon, poivre et de poissons de la Manche, comme la sole, des moules, le turbot et le rouget.
Ce nom de ville me fait plus penser à"tripes". Les tripes de Dieppe, ça sonne bien ; ça fait rock and roll ou yéyé. J'aurais bien vu Sheila chanter cette chanson "Les tripes de Dieppe" sur l'air des "Rois mages en Galilée", avec un clip où on la verrait se trémousser sur des tables recouvertes de nappes vichy occupées par d'autres personnes qui se déhanchent en mangeant une bonne assiette de tripes.
Mais non, Dieppe est plutôt reconnu pour sa proximité avec la Manche.

 

DIEPPE
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Route inondée de Guillaume le Conquérant

Surnommée "la ville aux quatre ports", Dieppe possède un beau palmarès : premier port bananier de France.. Bon, jusqu'en 1970, d'accord, mais quand même ! Dieppe, c'est aussi le premier port de pêche français pour la coquille Saint-Jacques que, bizarrement, on ne retrouve pas dans la Marmite dieppoise. Dieppe, c'est aussi le port de plaisance maritime le plus proche de Paris. Ben oui, Paris, toujours Paris ! On compare toujours tout à Paris !
Toutefois cependant pourtant d'autres activités assez diverses existent également tels que l’agro-alimentaire (Nestlé), la métallurgie, la transformation de matières plastiques (Polyflex), la production d’électricité (centrale de Penly au nord de Dieppe), l’industrie automobile (Renault division Renault Sport, ex-Alpine Renault créée par Jean Rédelé) ou encore la construction électrique et électronique.

Mais attends : c'est pas tout.
Dieppe, c'est aussi :

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la Villa Perrotte                                   Le café des Tribunaux

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Stèle hommage aux Canadiens                           Des friteries de bord de Manche

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De beaux pubs                                    Un pont bleu qui se lève

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   Hommage à Louise Michel                                      Pont Colbert        

Nous pourrions parler de tout cela plus en détails. Le Pont Colbert, dernier grand pont tournant d'Europe, qui est la Tour Eiffel horizontale de Dieppe. Toujours Paris ?!
Louise Michel et ce destin fantastique : institutrice, anarchiste, franc-maçonne, figure majeure de la Commune, première à arborer le drapeau noir, déportée en Nouvelle-Calédonie, révolutionnaire,... Et les friteries de Normandie, du Nord qui savent nous servir de ces fricadelles délicieuses avec trois kilos de mayo. Et le débarquement manqué du 19 août 1942 pendant lequel périrent 1200 Canadiens. Et ce pont bleu qui est finalement resté relevé pendant plus de cinq jours et qui n'a pas facilité l'intervention de la police sur un braquage qui avait lieu sur l'autre rive. Et les Pubs ! Et le Café des Tribunaux où Oscar Wilde aimait à se rendre à l'été 1897 pour... pour... j'en sais rien. Et la Villa Perrotte, avec tout le confort moderne dans le style Art Déco.

ON N'A PAS LE TEMPS !
ALLEZ, ON S'CASSE !

 

La route du Tréport nous fait à présent voyager dans le temps.

De la centrale nucléaire de Penly
qui a la particularité de posséder le seul funiculaire à usage industriel en France...
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...au tag préhistorique d'une falaise de Criel-sur-Mer
qui a la particularité d'être l'une des plus hautes d'Europe.
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Et nous arrivons à Le Tréport... au Tréport... en Tréport... BREF :

 

LE TRÉPORT
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Elle est bizarrement agencée cette ville de bord de Manche. Nous nous en sommes rendus compte dès que nous avons tenté de rejoindre l'appartement que Maître Arnaud avait loué pour deux nuits.

Pour mieux comprendre,
élevons-nous un peu et regardons le plan...
Le tréport plan 1

Plan : Au balcon de la falaise

Port de plaisance, port de commerce, canal, bord de mer, pont, digue, vieille ville, nouvelle ville, falaise, quai, zone industriel... Une sorte de labyrinthe sans Minotaure qui te fait découvrir les lieux malgré toi.
Après avoir tourné un peu, fait demi-tour et marche arrière, nous finissons par trouver le quai de la République qui se trouve sur une sorte d'îlot au milieu des ports du commerce, de plaisance et de l'avant-port.

C'est à dire ici :
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C'est là que se trouve notre location, au centre de cette petite enfilade de façades de laquelle nous pourrions penser qu'il n'y a rien derrière ; un peu comme lors du tournage des "Amants du Pont Neuf" (1990) de Léos Carax.  où, pour les besoins du film, le décor parisien avait été reconstituéà Lansargues, près de Lunel (Hérault).
Mais non, en fait ! Y'a des trucs derrière... Si, si... Il y a d'autres façades !

La seconde chose qui interpelle lorsque tu arrives au Tréport, c'est qu'il y a beaucoup et même  -, n'ayons pas peur des mots,-   énormément de mouettes ou de goélands ! J'ai jamais été foutu de faire la différence. Profitons-en alors pour faire un point "Mouette ou goéland ?" avec le journal 20 minutes.

COMMENT RECONNAÎTRE UN GOÉLAND D'UNE MOUETTE ?
mouette goéland
Photo : Maison neuve/Sipa

Les indices : taille, couleur et chant
"Premier critère, la taille: les goélands sont plus gros que les mouettes. «La mouette rieuse fait en moyenne un mètre d’envergure, explique Frédéric Jiguet, ornithologue au Muséum national d’histoire naturelle. Le goéland argenté fait 1m40 à 1m50 et le goéland leucophée mesure jusqu’à 1m50 d’envergure.»
Si vous avez le compas dans l’œil, vous savez déjà à quel oiseau vous avez affaire. Si vous doutez encore, la couleur du plumage devrait vous aider. «La mouette, lorsqu’elle porte son plumage nuptial en été, est blanche avec un capuchon noir sur la tête, précise Frédéric Jiguet. Son bec et ses pattes sont rouge foncé.» Le goéland, lui, est toujours gris avec un bec jaune orné. «Ses plumes vont du gris clair au gris foncé et ses pattes peuvent être roses ou jaune selon les espèces, mais jamais rouges comme les mouettes», nous explique l’ornithologue.
Dernier indice si vous hésitez encore: tendez l’oreille et distinguezle ricanement caractéristique de la mouetteducri plus classique du goéland." 20 MINUTES

 

Voilà, parfait, c'est clair ! ce sont donc des goélands qui chient sur les toits, les voitures et qui passent leur temps à brailler, à rigoler, à voler et à faire un boucan d'enfer.
Alors, bien sûr, certains diront : "Mais c'est mignon quand c'est petit, un goéland ?!"
Mais oui, bien sûr, si tu veux. Pourquoi pas.

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C'est plein de poils, on dirait un ours avec un bec, ça ne sait pas trop ce que ça fait dans le monde, ça se cherche, ça vole pas, ça fait pas de bruit, ça mange des cailloux et ça ressemble à ceci :

 

 

 

 

 

Mais une fois atteint l'âge adulte, c'est pas pareil !

DSCN6101Certains diront : "Oooh le goéland, oiseau du grand large et patati patata! Suspends ton vol et je ne sais tout quoi..."
Mais regarde : tu ne peux pas prendre une photo peinard sans qu'il y ait un de ces goélands qui traîne. Tu ne peux pas parler tranquillement sans qu'un de ces oiseaux se mette à crier sans raison au-dessus de ta tête.

 

 


Mais tu vas me dire aussi : "Ooooh le goéland, c'est aussi Jonathan Livingston."
Ce livre écrit par Richard Bach en 1970 et qui évoque l'histoire du jeune Jonathan, passionné par le vol (en altitude) qui l'amène à transgresser tous les interdits, et surtout les lois du Clan. Cela le conduira à mener une existence littéralement extraordinaire où les périodes sombres alternent avec les matins où«l’or d'un soleil tout neuf tremblait sur les rides d'une mer paisible» (Richard Bach).
Nous pourrions en parler pendant des heures et débattre sur l'idée de liberté, "le paradis est-il la perfection en toute chose ?", identité individuelle et anticonformisme, quelle influence sur la chanson "Je vole" de Michel Sardou ?, etc.

Mais nous n'avons pas le temps !

On va visiter un peu la ville et ses environs... Mais demain plutôt parce que là, il fait nuit.

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Allez, allons nous coucher aux sons de la musique de Neil Diamond.

 

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous parlerons un peu de Mers-Les-Bains car, à ce moment précis, je me rends compte que nous n'en avons pas touché une ligne.

 

 

 

 

 

 

DÉCOUVRIR LE TRÉPORT...en allant chercher le pain (76)

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Dans l'épisode précédent, Nanie, Maître Arnaud, Ludo et moi-même étions partis du pays basque pour rejoindre Le Tréport en passant par Dieppe, mais sans nous arrêter à Mers-Les-Bains alors que c'était prévu dans le titre. Il était grand temps de rédiger au plus vite un autre billet afin de se rendre à Mers sans passer par Dieppe, d'où le titre présentement de ce nouveau billet, mais quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Eh oui, même au Tréport, quelques fois,
et souvent le soir,
il fait nuit !
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Par contre, magiiiee,
le matin, il fait jour !
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C'est avec le cris des goélands qui ne sont pas des mouettes que nous nous réveillons dans le chouette appartement du quai de la République, faisant face au Tréport qui, déjà, expose un alignement de commerces des plus stricts.
En me levant le matin, parfois, il m'arrive de me demander : "- Et si je ne comprenais plus le français..."
Imagine. Tu as toujours vécu en France, tu as toujours parlé français, tu ne maîtrises pas vraiment les autres langues étrangères et un matin, PAF : tu te lèves et tu parles russe et tu ne comprends que le russe.
Encore plus troublant, ici au Tréport, puisque je suis avec des gens que je connais bien... mais que je ne comprends pas. Que faire ? Faut-il attendre que ça passe et peut être que la nuit prochaine, je reparlerai français ? Faut-il que je suive des cours de français ? Faut-il que je change d'existence pour aller vivre en Russie ?


BON BREF : ce n'est pas encore ce matin que je ne parle plus français. Je comprends tout ce que l'on dit et, apparemment, y'a pas grand monde qui veut se lever pour aller chercher le pain. Pour le comprendre, il n'y a pas besoin de parler cinq langues. Il suffit juste de voir les postures et d'écouter les râles sortant de sous les draps.
C'est donc vers 8h46 que je me dévoue pour aller chercher le pain ; ce qui me permettra par la même occasion de faire un tour en solitaire dans la ville. C'est parti.
Une fois dans la rue, c'est la jungle... enfin, c'est le port. Des goélands qui gueulent et qui volent dans tous les sens, comme pour se laisser porter par le vent au hasard.

DSCN5932Je quitte le quai de la République pour rejoindre le quai Sadi Carnot en passant par l'écluse sas qui expose ses longs piliers d'acier colorés.
J'emprunte ensuite une série de passerelles en acier surplombant le canal d'Eu au Tréport. Pour expliquer, ce canal permet à la ville d'Eu située à 4 km des côtes de la Manche d'avoir son propre port. Entre Eu et la Manche se trouve le petit port de plaisance dont l'accès n'est possible qu'à marée haute et avec de bonnes conditions météo. Apparemment, comme nous le rappelle le site Moteur Boat, c'est toute une aventure que d'atteindre Le Tréport en bateau.

 

Tiens, et puisque nous parlons de bateau et de mer agitée, marquons une...

 

PAUSE FACE À L'AVANT-PORT
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Ici, à l'embranchement du quai Sadi Carnot et du quai François 1er, une reproduction picturale fait face à l'avant-port. Et déjà, plusieurs questions :
1) S'il y a un avant-port, il doit aussi y avoir un pendant-port et un after-port ; et peut être même un le Tré-avant-port ?
2) Est-on sûr que la peinture retranscrite sur ce panneau a bien été peinte ici lorsque l'on voit la platitude de La Manche ?
3) Mais qu'est-ce que faisait Alexeï Bogoliubov, peintre russe, au Tréport en 1876 ?

"Dans la seconde moitié du XIXème siècle, la France devient plus attirante que d'autres pays européens pour les peintres, au point de vue purement artistique. La nouvelle école de paysages représentée par les peintres de Barbizon, la vie artistique très intense avec les salons devenus une véritable foire d'art contemporain, l'ardente polémique autour des toiles de Courbet exposées au Pavillon du Réalisme à l'écart de l'Exposition Universelle de 1855 attirent les artistes de tous horizons. Ainsi, dans les années 1850-1870, un nombre important d'artistes russes arrive à Paris, parmi lesquels les peintres d'histoire et de genre, des portraitistes et des paysagistes. parmi ces derniers, Alexeï Bogoliubov (...). C'est lui qui découvrira la Normandie en 1857 et y amènera ensuite toute une pléiade d'artistes russes. Avec lui, la Normandie deviendra pour les jeunes peintres venus de Saint-Petersbourg, une véritable école de plein air et de paysage.(...)
La côte normande attire Bogoliubov par la présence de la mer et du ciel, souvent bas et immense, par ses couleurs gris perle et cette atmosphère humide proche de celle de Saint-Petersbourg, par cette lumière si particulière et ses variations au gré des marées.(...)
Comme Boudin, le peintre russe parcourt la côte normande avec sa palette au seul but de fixer ces changements de lumière et des couelurs sous différents effets météorologiques. (...) Pour lui, comme pour Boudin, ces modifications de la lumière en fonction du temps représentent l'essence même de la peinture, son sens profond." 
TATIANA MOJENOK NININ pour
POINT DE VUES

 

Pour apprécier cette lumière si normande et adulée par les peintres, je me rends sur la plage. Pour cela, j'emprunte le quai François 1er. Pourquoi les autorités locales ont-elles décidé de donner ce nom à ce quai plutôt que de le baptiser "Quai Zinédine Zidane" ou "Quai Guy Lux" ou "Quai Vine Costner", je ne sais pas.

Sur la droite, commerces, boutiques, poissonniers, bars, restaurants...
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Sur la gauche, l'avant-port à marée basse...
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Ah ben là, tu ne vas pas voir un bateau rentrer dans le port avec une couche de sable pareil.
Une fois passé la place de la Poissonnerie sur laquelle se trouve la halle aux poissons ouverte aux particuliers qui veulent manger du vrai bon poisson frais, j'emprunte la jetée Ouest en bois qui s'élance vers le petit phare du Tréport avant de devenir jetée de pierre...

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Je n'ai pas de tubes de peinture, ni de palette, ni de chevalet, mais... j'ai le logiciel Instagram sur mon I-phone. Ah aah ahga : c'est horrible hein ?!
Et voilà ce que donnent les photos une fois retouchées par l'application en question :

Le Tréport, phare (76)               Le Tréport phare
Photos : Jénorme Instagram

Ben tiens !
Aaaah les phares : ça me fait toujours penser au film "Shutter Island" (2010) de Martin Scorsese, adapté du roman éponyme de Dennis Lehane.
Quand tu es au bout de la jetée, au bout du phare et donc au bout du Tréport, le panorama se découvre.

Au Nord, Mers-les-Bains et sa falaise.
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Au Sud, la plage du Tréport et sa falaise.
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C'est à ce moment précis que tu comprends que Le Tréport-Mers-les-Bains est un bout de plage ouvert entre deux hautes falaises, comptant parmi les plus hautes falaises de craie d'Europe avec des sommets grimpant jusqu'à 110 mètres.
Les couleurs et la lumières sont très claires et très pures. Il n'y a pas grand monde dans l'endroit à cette heure-ci, par cette météo aléatoire. Hormis, bien évidemment, quelques goélands curieux qui jouent avec les courants et les vents.

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Situé sur la rive droite de l'embouchure de la Bresle, le phare de la jetée Ouest du Tréport aurait existé dès 1807. En 1836, il s'agissait d'une simple tourelle carrée en briques de 9 mètres de hauteur. En 1860, elle fut remplacée par une tourelle en maçonnerie de 9,60 m de hauteur. Puis, en 1905, un feu de marée est allumée sur une tourelle de 13,50 m. (d'après Chez Alice)

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"Le phare, c'est une tour blanche de 13;5 m de hauteur. Une porte massive et un escalier en colimaçon conduisent à la lanterne. (On ne visite pas) La lanterne, c'est l'œil et l'indicatif du port. En dix secondes, le marin en mer voit : Lumière pendant 0,76 seconde ; obscurité 2,12 s ; lumière, 0,76 s ; obscurité, 6,36 s. Chaque phare, chaque port a un indicatif différent (des signaux différents). La portée de ce phare, signalant l'entrée du port, est de 14 milles (soient 25 928 mètres) par temps clair.

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Par temps de brume, la portée du phare diminue beaucoup et se trouve insuffisante. On fait alors marcher la sirène et, en cas de panne de cette dernière, c'est la cloche qui la remplace: deux coups brefs suivis d'un long silence (comme les coups de lumière du phare). Phare, sirène et cloche marchent électriquement et des batteries d'accumulateurs sont mises automatiquement en service en cas de coupure du secteur (du courant électrique)."  LE TRÉPORT

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Direction la plage.
Alors attention : nous sommes en Normandie, au pied de falaises de craie. DONC pas de sable ! Que du galet !

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Galets et bungalows                                                         Banc et galets

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Galets et panneau                                       banc, phare et galets

 

Des galets, des galets et encore des galets ! Ce qui ne facilite pas les activités plagistes habituelles.

 

0023LES ACTIVITÉS HABITUELLES DE PLAGE IMPOSSIBLES
À LE TRÉPORT

- Pas moyen de faire un château de sable en galets
- Difficile et dangereux de se recouvrir de galets pour se cacher
- Impossible de jouer aux raquettes pieds nus sur les galets
- Et pas moyen de dessiner des trucs du style...

 

 

 

Alors, puisque c'est comme ça, je m'en vais pour rejoindre la promenade du long de mer qui longe le casino de la ville, situé au pied de l'imposant et inquiétante falaise de craie.

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Comme je ne trouve pas le passage pour aller de la plage au centre-ville, je traverse par le casino. J'en profite pour faire une pause-Mojito puisque la carte en propose. Oui, j'ai regardé la carte des boissons, comme ça, au passage, vite fait.

 

PAUSE MOJITO
DSCN6059            Le Tréport, Mojito (76)

C'est ça qu'est bien dans les casinos : c'est qu'ils peuvent te faire des Mojitos à n'importe quelle heure. Et là, il est... Ah merde, il faudrait que je me dépêche un peu car à ce rythme là, il n'y aura plus de pain.

 

Une fois que ça c'est fait, je sors du gourbi apaisé ; mais pas trop car l'omniprésence céleste de ces saloperies de goélands me fait redouter une fiente sur crâne éventuelle. Direction le centre-ville car il est grand temps d'acheter du pain. Encore faut-il en trouver ?! Ceci est sans doute possible en s'aventurant dans le quartier des Cordiers. Pour l'atteindre, il faut passer une barre d'immeubles assez longue. Celle-ci sépare étrangement les Cordiers de la mer Manche.
On constate plus aisément cette étrangeté en se rendant au panorama de la falaise.

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On pourrait presque croire que c'est un prolongement artificielle à la falaise.
BREF : je passe la barre pour atterrir sur l'esplanade dite "Esplanade de Louis Aragon".
C'est marrant...Oh... je ne sais pas si j'en parle ici... Hein ?... Si ! Allez !

 

                                                     ATTENTION : ANECDOTE
L'autre jour à la télé, j'ai vu une bande annonce pour un téléfilm avec Victor Lanoux. Je le trouvais diminuer Victor, sans voix et un peu statique par rapport à ces films dans lesquels on avait pu le voir jouer des gars bourrus, comme dans "Un éléphant ça trompe énormément", "La Smala", "La carapate" et autres. J'ai lu qu'il était devenu paraplégique à la suite de l'opération d'un anévrisme de l'aorte en 2007... Bref : toujours est-il que sa devise est : "Rien n’est jamais acquis à l’homme, ni sa force ni sa faiblesse [...] et quand il croit ouvrir ses bras, son ombre est celle d’une croix." Et cette citation est extraite de "Il n'y a pas d'amour heureux", un poème de Louis Aragon.
Voilà.
                                            FIN DE L'ANECDOTE

 

Alors ? Qu'est-ce qu'on disait ? Oui, barre d'immeubles, tout ça, esplanade Louis Aragon... et PAF j'entre dans le quartier des Cordiers.
La première chose que je remarque c'est qu'il y a quelques commerces fermés, comme...

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Et pourtant, il n'avait pas lésiné sur les changements d'enseignes :
Du "
Roi de la Moule" aux "Amis de Johnny" en passant par "Le Rebel"

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D'autres enseignes aux devantures originales et colorées, mais fermées

 

Ah là c'est sûr : si tu ne veux pas dépenser d'argent, tu peux venir.


DSCN5964Au milieu de tout cela, dans un mur trône la Vierge Notre-Dame-du-Tréport.
La légende raconte que la statue de la Vierge fut repêchée au large du Tréport dans les filets d'une barque de pêche.
Pour d'autres, elle proviendrait de l'abbaye Saint-Michel du Tréport, aujourd'hui disparue.

 

 

 

Je continue un peu dans le quartier à la recherche du pain perdu
et je tombe sur un étroit passage au nom réjouissant...
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 ... qui me fait tout droit débouler sur quatre fresques locales monumentales,
réalisées par Paule-Adeline Vieillescazes.
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DSCN5953Puis, petite rue sur la gauche pour  passer sous la porte voûtée du XVIème siècle sur laquelle repose  l'ancien Hôtel de Ville, aujourd'hui reconverti en musée du Vieux Tréport.
Si on n'a pas de pain à acheter et à ramener vite fait, on peut y entrer et y découvrir des éléments retraçant sur trois niveaux la vie au Tréport : la vie à bord des navires, les anciens métiers, la Belle Époque, les naufrages, les sauvetages...

 

 

 

 

 

 

 

 

Un peu plus loin, mais pas trop, je croise un panneau assez attirant sur lequel est écrit : "Escaliers et funiculaire pour la falaise à 500 mètres".
C'est comme ça : des fois, des panneaux t'intriguent plus que d'autres et tu te dis que ce serait dommage de ne pas les suivre. C'est peut être de là, d'ailleurs, qu'est née la célèbre expression "Tomber dans le panneau".

"TOMBER DANS LE PANNEAU : se faire piéger.
Origines : Au XVe siècle, le "panneau"était un filet tendu sur le passage des petits animaux sauvages, qui permettait de les capturer sans avoir besoin de les approcher et donc, sans les effrayer. Depuis, on emploie cette expression pour dire qu'une personne s'est faite piéger sans s'en rendre compte."  L'INTERNAUTE 

 

panneauAh d'accord, un peu comme quand tu roules sur une route déserte
depuis des heures et des jours et des semaines et que,
soudain, tu croises ce panneau...

 

 

Eh bien : tombons-y dans le panneau et suivons cette rue  -ô coïncidence-  de la Falaise ; dans laquelle on peut croiser de belles façades.

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Et voici le funiculaire...
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"Le projet d'un funiculaire au Tréport date de 1881. Après bien des tergiversations, le funiculaire et son double tunnel dans la falaise de craie sont inaugurés le 1er juillet 1908. La station basse est d'un style néo-byzantin, toute sa façade était en céramique. La station supérieure a un style qui s'inspire des stations aériennes du métro parisien, avec une structure métallique et des briques vernissées. Les voitures du funiculaire pèsent alors six tonnes. Elles sont en caisse en bois vernis à quatre compartiment disposés en gradins et fermés par des portes coulissantes. Mais après la Première Guerre mondiale, le funiculaire va s'avérer peu rentable. En 1941 les Allemands y installèrent une batterie de longue portée. Le funiculaire ne fut pas remis en service à la Libération.
Dans les années 1960, une télécabine équipée de véhicules bi-place emprunte le tunnel du funiculaire. C'est un échec, le tracé est laisséà l'abandon pendant plus de trente ans. Enfin en 2006, le funiculaire est rétabli sous la forme d'ascenseurs inclinés. Les cabines étant plus petites et légères, il n'emprunte plus que le tunnel sud.En 2008, deux nouvelles cabines ont été installées, cette fois dans le tunnel nord, ainsi ce qui s'ensuit : les pistes, les arrivées ...Aujourd'hui, le funiculaire du Tréport ne cesse d'attirer des touristes : il s'agit d'une construction plutôt « emblématique » pour la ville."
  WIKIPEDIA


Long de 162 mètres, il te grimpe une pente de à 62% en une minute. Autrement dit, moins vite que Christopher Froome, le dernier vainqueur du Tour de France, mais quand même ! Tout ceci est gratuit, très reposant et permet d'accéder sans le moindre effort à un panorama majestueux. Si tu veux en savoir plus, je te conseille d'aller faire un tour sur cette chaîne YouTube qui recense toutes les plus belles remontées mécaniques du monde et de Navarre, dont Le Tréport fait parti : Les remontées mécaniques.
Allez, puisque c'est beau, puisque c'est chouette, puisque c'est unique : photos-diapos-pause !

 

LE TRÉPORT, PANORAMA

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Je redescends ensuite par les escaliers. Au milieu de ces derniers qui sont au nombre de 365 comme le nombre de jours dans une année ; comme quoi le hasard est bien fait, mais est-ce vraiment le hasard, comme l'aurait dit Krzystof Kieslowski...
BREF: au milieu des 365 escaliers, je croise cet autre panneau intriguant qui s'avoue, en fait, être une plaque de rue...

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Non pas la plaque sur laquelle est écrit "Rue du 8 mai 1945" ! Cette plaque, elle est dans toutes les villes et villages de France ; c'est même elle qui a remplacé la plaque "Rue du Maréchal Pétain".
Ah tiens, là-bas, au fond, je vois qu'il y a une bonne question qui va être posée. Oui, vas-y :

Existe-t-il encore en France des rues
portant le nom du Maréchal ?
rue
Photo : L'express

Eh bien écoute, après moult recherches, il semblerait que non. Fini le temps où le portrait du Maréchal était dans toutes les cuisines françaises ! Fini le temps où les calendriers de la Poste arboraient fièrement une photo du Maréchal accompagnée d'une de ses sentences collaborationniste telles que "Je fais à la France don de ma personne pour atténuer son malheur" ou "C'est le coeur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat"  !
La dernière ville de France à posséder une rue au nom du Maréchal Pétain fut Belrain, en Lorraine, débaptisée en 2013.
Mais il existe encore des rues portant son nom en Guadeloupe (Moule) et surtout aux États-Unis (Alabama, Ohio, Texas, New Hampshire, etc...). Une autre question se pose alors : comment se fait-il que les États-Unis aient gardé autant de rues avec ce nom ? Et que reproche-t-on au Maréchal Pétain ? Héros de guerre en 1914-1918, puis traître à la Nation en 1939-1945 ? Comment passe-t-on du statut de héros national à celui de "honte française" ? Hein ?

Tu sais, quand j'entends toutes ces questions sur la collaboration française, le réchauffement climatique, la faim dans le monde, "pour ou contre la bombe nucléaire sur les baleines", etc.,  je réponds toujours la même chose :
"J'ai vraiment envie de construire une cabane dans un de ses nombreux arbres qui peuplent les forêts morvandelles et y rester, peinard, en lisant chaque semaine un nouvel exemplaire de ."

Oui, certes, mais cela ne me fait pas ramener le pain tout cela. Que disait-on ?
Ah oui : plaque, rue, 8 mai 1945, mais non. La plaque qui nous intéresse est donc celle qui se trouve en-dessous de celle sur laquelle est écrite "Rue du 8 mai 1945". Regarde et lis ce nom étrange et singulier : Kahl-Burg.

LE KAHL BURG

"Au fond d’une impasse Tréportaise, un portail discret. Banale en apparence, la porte ouvre sur l’Histoire. La ville du Tréport reste en effet intimement liée au tournant majeur de la Seconde Guerre Mondiale, le Débarquement du 6 Juin 1944. Même si “Le Jour J” s’est déroulé plus loin sur les plages de Normandie, nos côtes représentaient pour les nazis un point de vue stratégique sur les mouvements maritimes. Le 19 août 1942 sonne l’alerte dans l’état-major Allemand :  les Canadiens ont tenté de débarquer à Dieppe. Une boucherie : des milliers de soldats Alliés périssent sous le feu ennemi. Dés lors, l’armée Allemande redouble de vigilance, et entreprend la fortification du Mur de l’Atlantique sur les côtes françaises et Belges. La construction du Kahl Burg Tréportais découle directement de cette manoeuvre guerrière.
Et l’ouvrage militaire reste un édifice unique du Mur de la Manche. Déjà, ses dimensions le démarquent des autres constructions : 4 niveaux différents, 300 mètres de long, 225 marches, 32 pièces, dont 3 postes d’observation et 2 postes de combat. L’armée Allemande avait alors ordonné aux Requits Tréportais de travailler à sa réalisation. Des prisonniers Ukrainiens, en grande majorité des femmes, les avaient ainsi aidéà creuser à même la falaise de craie, seulement équipés de pioches et de piolets. Un travail de titan, impressionnant de qualité : aujourd’hui encore, le Kahl Burg reste en parfait état de conservation. Les Allemands l’avaient choyé, et il devenait ainsi l’ouvrage militaire le plus à la pointe de la technologie de l’époque. Ainsi, une soixantaine d’hommes pouvaient y vivre en autonomie complète. Système d’évacuation d’eau usée, réserve d’eau potable, électricité assurée par un groupe à fuel, et surtout, une prouesse défensive. Un système très élabooré de pompe à air équipée de filtres permettaient de résister aux attaques de gaz : l’air vicié pouvait en effet être épuréà l'intérieur même du site, sans aucune émanation de fumées extérieures qui auraient pu permettre la localisation de son emplacement. En outre, son point d’observation culminant à 79 mètres de hauteur, à flanc de falaise, offrait une vue imprenable jusqu’à Dieppe, Berck ou encore les plages de Quend ou de Fort-Mahon. Abandonné par une armée nazie en déroute en 1944, jamais la Kahl Burg n’a rempli sa vocation militaire : les Alliés n’ont pas débarqué sur nos plages. Et le Troisième Reich s’effondrait sur ses rêves fous d’aryanisation."
FRÉDÉRIC GUILLOUT pourL'INFORMATEUR-L'ECLAIREUR

 

Pour visiter cet édifice unique, saches qu'il est ouvert les 8 mai, 26 juillet et 11 novembre, ainsi que pendant les journées du Patrimoine. Autrement, tu peux prendre rendez-vous pour une visite gratuite à partir de cinq personnes. Le tout est géré par une association. Toutes les infos ici : LE KAHL BURG.

Je continue ma descente sur le centre-ville pour rejoindre le quai François 1er où je trouve une maison de la presse qui propose quelques cartes postales, comme...

le Tréport carte postale           le tréport carte postale

Et puis, me voici de retour à l'appartement du quai de la République... Ah, merde, je crois que j'ai oublié quelque chose...

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous verrons si Jénorme pensera cette fois-ci à ramener du pain en se rendant à Mers-Les-Bains avec Nanie, Maître Arnaud et Ludo.

 

 

 

 

LA PRESQUE-LOIRE À VÉLO...

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Comme chaque année en période estivale, Jénorme a ce besoin - incompréhensible pour certaines- de faire du vélo, et plus précisément de faire du vélo sur l'itinéraire bientôt légendaire de "La Loire à vélo", reliant Cuffy à Saint-Nazaire.
Voici un bref résumé de l'étape d'hier quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

 

 

 

 


PASSAGE EN NIÈVRE : de La Charité-sur-Loire à Clamecy (58)

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Et c'est l'été, et tout le monde va à la mer, à l'océan, à la plage.
Eh ben non ! Pas tout le monde ! Moi, je vais dans la Nièvre !

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

"La Nièvre, vert pays des eaux vives." Il y a un nouveau slogan ou pas, maintenant ?
"L'Art de vivre en Nièvre, c'est vital". Non, mais ça, on connait depuis 1984.
"Manger local, c'est génial !" Ouais, d'accord. Mais sinon ?
"La Nièvre, terre de performances". OK, d'accord. C'est bien, c'est propre, concret, direct ! Mieux que "La Nièvre du samedi soir" (oui, oui, je la ferai à chaque fois, tout le temps !) ou que "Névroses en Nièvre" ou que "La vie est Nièvre" ! Ou encore mieux que les slogans des département de Gironde, d'Aisne, d'Alsace,... :

Alsace slogan         Gironde slogan

Slogan Aisne  la creuse slogan  loches you

Bien sûr, quand on parle "slogan" et "Nièvre", on ne peut s'empêcher de penser aussi à celui qui servit la campagne de François Mitterrand en 1981 : "La force tranquille"; phrase puisée dans le discours de Léon Blum en 1936, et reprise par un homme dont nous tairons le nom ici afin de ne pas lui faire de publicité suite aux récents propos qu'il a tenus sur les S.D.F.

"La force tranquille".
On se souvient du slogan, on se souvient aussi de l'affiche.
la force tranquille

La personne au premier plan, on la connaît : c'est François Mitterrand, alors député de la Nièvre, maire de Château-Chinon et Président du Conseil général de la Nièvre.
Mais que ne voit-on derrière lui ? Un village. Oui, certes, bravo, bonne réponse, très bonne observation, très bien. Mais quel village ? Est-ce un village du Limousin ? De la Creuse ? D'Alsace ? De Croatie ? Du Japon ?
Pas facile à dire vu d'ici, mais Le voyage de Jénorme a la réponse après avoir fait moult recherches, interrogé des milliers de personnes, parcouru des milliards de kilomètres à travers le monde.... Non, je déconne : j'ai juste cliqué"Village François Mitterrand affiche 1981" sur Google et je suis tombé sur la réponse.
Et le petit village qui se trouve derrière Mittoche n'est autre que.... que... Sermages ! Hein, ah, ah, ah ! Ça t'la coupe, hein ?! Tu t'attendais pas àça, hein ?!
La question se pose alors à présent : pourquoi Mitterrand a-t-il choisi ce village morvandiau plutôt qu'un autre ?
Tout cela doit beaucoup au double jeu du hasard et de la nécessité. Une séance de photo organisée devant la cathédrale de Reims, ce lieu de tous les sacres, a échoué, peu de temps auparavant, à cause du brouillard. Le calendrier du candidat est trop chargé pour recommencer l'opération. C'est alors qu'il s'est souvenu de Sermages, ce petit village qu'il voyait de loin lors de ses déplacements dans le département.
L'autre question que l'on peut se poser est : qu'est devenu le petit village de Sermages qui servit de décor à cette photo et dans quelles circonstances fut prise la photo officielle de la campagne présidentielle de François Mitterrand ?
Toutes les réponses sont dans cet article de François-Guillaume Lorrain, paru dans Le Point en mai 2015.

 

RETOUR À SERMAGES,
le village de la force tranquille

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"Fin janvier 1981. Trois Volvo noires quittent la D37 qui descend de Château-Chinon et s'engagent à gauche, en direction d'un village qui tourne le dos à cette départementale. Ils roulent jusqu'à l'église, qu'ils laissent sur leur droite. L'étrange cortège ne croise personne. Ce jour-là, le temps est froid, gris, pluvieux, un temps à se rencogner près du feu. À quelques kilomètres, les collines du Morvan méridional se perdent dans la brume. Un des passagers agite la main et le trio de véhicules se gare devant la mairie, qui fait encore office d'école. Son église, sa mairie-école, sa croix de mission : Sermages a le visage du noble et immortel village français. En face du bâtiment, un chemin d'herbe longe un pré et une solide maison habitée par une infirmière, qui milite à la section socialiste du canton. L'homme qui avait fait signe descend de sa voiture. Il se retourne vers l'église. Le point de vue est conforme à son attente. Dans le cas contraire, il ne manifesterait aucune surprise, ce n'est pas son genre. Mais ici, rien ne saurait l'étonner. Il est chez lui, quand bien même il ne s'est jamais arrêté dans ce paisible village de 250 habitants.
Soudain, un rayon de soleil perce les nuages. Un sourire flotte sur les lèvres. Certains, dont un photographe, soulagé, se sont déjàélancés sur le sentier herbeux, un oeil sur l'église et la dizaine de maisons qui se blottissent à son chevet. Le toit vernissé de l'une d'elles fleure bon la Bourgogne. Une véritable carte postale. L'homme, qu'on appellera le candidat, déclare à son voisin :
"Vous avez cinq minutes." Il est pressé. On l'attend ailleurs. La France. Son destin. Et puis il déteste être pris en photo. Ce voisin, appelons-le Jacques, plonge dans la voiture et en ressort avec un costume Lassance. Il aime ce tailleur de la Rive gauche, ses teintes unies, grises et douces. Autre chose que ces complets rayés de notaire dont il aimerait que son candidat se débarrasse. Ce jour-là, Jacques, s'improvisant costumier, tend le Lassance taille patron. En échange, il réceptionne un manteau, puis une veste, enfin un pantalon. Pendant quelques secondes, son candidat est jambes nues, dissimulé entre deux voitures. Si les gens savaient. Justement, personne ne sait. Aucun témoin, aucune âme de Sermages, sinon un troupeau de charolaises dans un pré voisin que cette irruption n'a pas détournées longtemps de leur herbe. Jacques embrasse la vue : jamais entendu parler de ce village. Mais son candidat a compris ce qu'il cherchait. Une France douce, immuable, forte, tranquille, ancrée dans ses racines et ses traditions. Une France de droite pour un candidat de gauche. Une France "pétainiste". Il avait lâché cette référence au candidat qui n'avait pas protesté. Sermages, nous voilà !
Cinq minutes, a-t-il dit. C'est compter sans ses yeux. Il cligne terriblement. Une vraie chouette. Le photographe, Patrick, s'en est rendu compte, mais il connaît la parade : fermer les yeux, puis les ouvrir lentement, progressivement, en se relâchant. Ce qu'il appelle la respiration du regard. Il faut regarder la France droit dans les yeux, songe le candidat, qui se prête de bonne grâce à ces exercices de paupières. Il paraît serein. Au début de cette année 1981, pour la première fois, il a devancé l'autre dans les sondages. Et il vient d'être massivement investi par le parti. Pendant que le photographe s'escrime, son esprit s'évade. Droit dans les yeux n'exclut pas un petit air lointain. Porté vers l'horizon, déjà préoccupé par l'avenir...

En quête d'une protection
Il repense cependant à ce jour de 1946 où il avait posé le pied sur cette terre d'éleveurs. À 30 ans, il était le plus jeune ministre de France, mais il venait de prendre une claque chez les bourgeois, dans la banlieue ouest de Paris. Le chef radical Henri Queuille lui avait suggéré la Nièvre. Il n'y connaissait pourtant personne. Justement, il n'y avait pas encore d'ennemis, lui avait rétorqué le vieux renard. C'était un peu plus au nord. La circonscription de Montsauche. Le lac des Settons. Au volant de sa petite Matford, il était tombé amoureux de ce Morvan où les collines étaient douces et les gens rugueux. Il avait fait l'acquisition d'un étang qu'il faisait garder par un Morvandiau de confiance. Pas vraiment la grande bleue, mais du solide. Lui, le candidat de l'Union démocratique et socialiste de la Résistance, avait reçu le soutien d'un ancien bras droit du colonel de La Rocque, patron du jambon Olida : et en avant la menace de la bolchevisation de la France ! Un argument en or ici, surtout en 1946. Pour se mettre le clergé tout-puissant dans la poche, il avait laissé tomber par mégarde un mouchoir et un chapelet. On n'apprend pas à un jeune singe à faire des grimaces. Question grimaces, justement, il se rappelle qu'il ne faut pas trop en faire, mais adopter un masque, impassible, serein, sage, de président. Des conseils que Jacques répète à son équipe : il n'est pas vieux, il est sage. Ce n'est pas un perdant, mais un tenace. Il n'est pas un intellectuel, mais un réaliste, recru d'expérience, proche des gens, de leur quotidien. À propos, ce photographe ne le prendrait-il pas d'un peu loin ? Il appelle Jacques. Plus resserré sur lui ? Son regard, tout est dans son regard. Un Français regarde les Français. Jacques secoue la tête : on ne verrait plus le village derrière lui. Le candidat hausse les épaules et lui murmure à l'oreille : "Et ma calvitie, elle va se voir, elle aussi..." Quelle importance ? Au contraire. Les Français veulent un père. On vient de l'apprendre grâce à une étude. Si le pays réclame du changement, il est aussi en quête d'une protection. 50-50. Une légère bise descend des collines de Château-Chinon. Le candidat-père frissonne. Il approche les 65 ans. Il cligne de nouveau des yeux en songeant à la cheminée de Jean et Ginette, qui l'attend là-haut à Château-Chinon. Au gigot-flageolets et au pâté de tête qu'il affectionne tant. Au calme de la chambre n° 15 du Vieux-Morvan, la plus discrète, à droite, au premier étage, tout au fond. Une chambre invisible mais qui jouit de la plus belle vue sur le Morvan.

Votez Mitterrand
La séance a duréà peine dix minutes. Patrick a pris une quinzaine de photos. Plus du reportage que du travail pour une affiche. Qu'importe. C'est dans la boîte. Il a été choisi parce qu'il vient du théâtre et qu'il sait capter la nature de son modèle. Jacques semble satisfait. Il a rattrapé le coup. Une première campagne catastrophique. L'autre chemin. (...)
On remonte dans les voitures, qui font demi-tour. Direction Château-Chinon. On repasse devant l'église qui sera, dans quelques semaines, placardée sur des centaines de murs dans l'Hexagone. On quitte le petit village qui vient d'entrer dans l'histoire de France, mais qui l'ignore encore. La photographie est un vol, on kidnappe un visage, un paysage. Cette fois, on vient de voler l'église de Sermages, ses maisons, ses collines, et ces hommes de Paris s'en vont d'ailleurs comme des voleurs.
Dans la voiture, Jacques répète à son candidat son slogan :
"La force tranquille". Ils l'ont trouvé un soir, assez tard, en dehors des horaires habituels. Pas question de tout mélanger, même si certains clients de l'agence, ayant su que Jacques s'était mis au service de ce candidat, ont résilié leur budget. Son équipe était donc réunie autour d'une table. Ils jetaient des idées comme on jette des cartes. On tournait autour de la "tranquillité". L'un d'eux s'est levé : titrons "L'homme tranquille". Le western de John Ford. Une femme, la seule, a bondi : Mitterrand, c'est plus qu'un homme, c'est une force. Pourquoi pas "La force tranquille" ? La proposition a d'abord suscité le scepticisme. Cela ne veut rien dire. Où est la promesse ? Chacun y est allé de son commentaire. Jacques a tranché : "Nous y sommes. On ne trouvera pas mieux." Et tout le monde est parti se coucher. Le candidat écoute. Il approuve cette affiche qui murmurera à l'oreille des Français : "Je suis la force tranquille." Il ne reste plus qu'à la proposer au parti... (...)

Clocher gommé
(...)C'est une scène étrange qui se déroula en février 1981 dans les locaux de la rue de Solférino tout juste inaugurés. Le publicitaire les découvre et va pour ainsi dire essuyer les plâtres. Il est accompagné du candidat, qui prétexte une interview pour le laisser affronter seul vingt éléphants du PS qui n'ont qu'une envie, écraser tout ce qu'il incarne : la pub, ce vilain sport de droite. Jacques montre sa photo et fait l'article. Les critiques, aussitôt, fusent de toutes parts. Quilès. Jospin. Joxe. Mauroy. Bérégovoy... Ils sont vent debout contre cette image triste, rurale, vieillotte. Le socialisme incarne, au contraire, les jeunes, les villes, les usines, la fête... Où est ce socialisme ? Séguéla secoue la tête : il ne s'agit pas de convaincre les gens de gauche, mais les autres, du camp adverse, qui ont besoin d'être rassurés. Son objectif est clair : une affiche pétainiste. On pousse les hauts cris. Puis on décide de passer au vote. Le verdict tombe, sans appel : vingt voix contre, aucune voix pour. Décidément, se dit Séguéla, ces socialos n'ont vraiment rien compris. En attendant, le voilà bien embarrassé. Mais son candidat revient, comme une fleur, feignant de ne rien deviner de cette opposition unanime qu'il balaie tranquillement de la main. Cette affiche lui ressemble, ne le trahit pas. Ils ont voté ? Lui aussi doit voter. Or, sa voix, celle du chef, compte plus que les vingt autres réunies. "La force tranquille" et Sermages sont donc adoptés. Puis Mitterrand prend Séguéla à part : le haut du clocher, avec sa croix, doit par contre disparaître. "Vous en avez assez fait, ne me transformez pas en calotin." Le publicitaire s'exécute : le clocher est gommé et, pour égayer le tout, on réchauffe la photo en ajoutant un ciel tricolore emprunté au Morbihan..."
FRANCOIS-GUILLAUME LORRAIN, Le point

 

Aujourd'hui, dans la Nièvre et sur Nevers,
une autre affiche a remplacé la force tranquille,

bien que le personnage principal reste le même.
Nevers tgv affiche
Photo : Menscom
Autre temps, autres moeurs, autre vitesse.

 

Oui tout va vite ! Et la petite nouveauté de la décennie c'est que l'on veut, en plus, tout centraliser ! Les usines, les hôpitaux, les services et même les régions ! Et vas-y que je te rattache l'Auvergne au Rhône-Alpes, et la Bourgogne à la Franche-Comté, et la Picardie à la Champagne-Ardenne !!!! Du coup, perte des identités régionales, perte des savoir-faire et des traditions !!!! L'un des coups les plus fumants est peut être le rapprochement de l'Aquitaine (qui est déjà une immense région contenant un immense département que sont les Pyrénées-Atlantiques) avec le Poitou-Charente ! Et pourquoi pas avec le Limousin aussi pendant qu'on y est !
Ah non, pas l'Aquitaine avec le Limousin, sinon après tout le monde va se foutre de notre gueule, vu la morphologie territoriale que prendrait cet accouplement...

fusion aquitaine limousin

 

BREF !Je suis donc en Nièvre pour quelques semaines. Famille, amis et ressources. Il y a toujours du plaisir à revenir ici et redécouvrir ls paysages, villes, villages et activités estivales nivernaises.
Aujourd'hui, dimanche 9 août 2015, j'ai décidé de me rendre à Clamecy où doit avoir lieu la 32ème Descente Bidon. Qu'est-ce que c'est ?

Eh bien, lorsque l'on va voir quelques images et vidéos sur Internet,
on tombe là-d'sus :

 OK, ça a l'air festif, bordélique, convivial, décalé et y'a du tambours polynésien !

Allez, on y va Carpentier !
Le Berry route

Il y a un peu de route entre Varennes-Vauzelles et Clamecy. 74 kilomètres environ. Mais on a le temps. C'est les vacances, il n'y a pas garnd monde sur la route.
Tiens, je vais passer par La Charité-sur-Loire pour voir si tout est bien en place.

 

LA CHARITÉ-SUR-LOIRE
La Charité-sur-Loire

À un moment de son histoire, La Charité-sur-Loire s'est appelée "la ville aux toits bleus" ; non pas parce que les toits de maison étaient composés de tuiles bleus, mais parce qu'une tornade de force 3 s'était abattue sur la cité. Arbres déracinés, maisons détruites et toits envolés. D'où la nécessité de poser des bâches bleues sur les charpentes endommagées des maisons du centre-ville encore debouts. C'était le 17 août 1986.
BREF : on entend assez de catastrophes aux infos actuellement pour éviter d'en rajouter DONC que peut-on voir à La Charité-sur-Loire en août 2015 ?
Rappelons que cette charmante ville nivernaise blotties contre le fleuve royal a plusieurs casquettes à son arc. Ville du livre ! Ville de festivals : du blues et du mot !

La Charité-sur-Loire, les mots (58)

Après s'être proclamée "ville du livre" en avril 2000, La Charité-sur-Loire accueille depuis 2005, à la fin mai, le festival du Mot, 5 jours au cours desquels le mot sous toutes ses formes suscite plaisir et intérêt : spectacles, animations, expositions et conférences sont au programme.
Le Mot s’est installé dans toute la ville et des citations ont étéécrites par un peintre en lettre sur les façades des établissements publics, des commerces, des maisons particulières...Un livret la balade des mots a étéédité pour découvrir ces citations et composer une nouvelle phrase
.

Ville du gigantesque incendie de 1559. La Charité-sur-Loire, c'est aussi du vin avec les Coteaux Charitois. La Charité-sur-Loire, c'est un Vieux pont de pierre monumental d'où l'on peut apprécier un magnifique panorama sur la ville et ses remparts. La Charité-sur-Loire, c'est également le prieuré clunisien du XIème siècle. Mais La Charité-sur-Loire, ce sont aussi des commerces... En tout cas, pour cette année et pour ce passage rapide dans la localité, c'est ce qui m'a intrigué. En errant trois minutes dans les rues, j'ai vu beaucoup d'enseignes diverses et variées aux noms intrigants, aux vitrines alléchantes ou fermées,mais conservées telles quelles pour la nostalgie.

La Charité-sur-Loire, au petit paradis

La Charité-sur-Loire, école de danse (58)          La Charité-sur-Loire, photo (58)

"La ville, dans sa partie ancienne, conserve l’essentiel de sa structure d’origine, ce qui lui donne un charme particulier, tout empreint de mystère.
Même fermés, ces commerces d'antan donnent un cachet nostalgique à la ville. 
Les rues et ruelles ont conservé leurs noms anciens témoignant de professions et d’activités disparues (Place des pêcheurs, Rue des chapelain, Rue du Grenier à sel, Passage du guichet,..), le nom d’un ancien propriétaire (rue du champ Baratté) ou d’un évènement passé." 
LA CHARITÉ SUR LOIRE.FR

Je quitte La Charité-sur-Loire. Hein ? Oui, je sais : je ne me suis pas trop fouléà parler de la ville, mais j'ai pas le temps. Il est 15h30 et il faut être à Clamecy pour l'arrivée de la 32ème Traversée Bidon à 17h30.
C'est une immense ligne droite qui s'offre au capot de la voiture. Presque 36 km ! Des champs, des villages, des lieux-dits, des anciennes publicités délavées peintes sur les murs d'anciennes fermes comblent mes regards sur les alentours. Et c'est en traversant l'un de ces villages que tout à coup, subitement, je fus pris d'une vision, un mirage, une apparition. Un peu après avoir passé le panneau indiquant que j'entrais la petite localité de Nannay, il m'a semblé voir un peu en contrebas de la route, face à l'église, une étrange sculpture... Je fais demi-tour. J'approche de ce qui est peut être le centre-village. Et là, non, je n'avais pas rêvé : il y a une sculpture bien mystérieuse.

NANNAY
Nannay, sculpture de Thierry Chollat (58)

Située dans la vallée de la Sillondre en Bourgogne sur les côtes du Nivernais, la commune de Nannay sous-sol est essentiellement composé de roches calcaires, marnes et gypses. Mais pour l’occasion, on s 'en fout un peu car ce qui nous intéresse maintenant, c'est cette sculpture, discrète, faisant face à l'église.
Oeuvre de Thierry Chollat pour les
14ème Conviviales de Nannay qui ont eu lieu du 15 au 30 août 2014 ; festival pendant lequel sont présentés des courts et longs métrages français ainsi que des expositions, des séances de lecture,...
«Toutes les œuvres sélectionnées ont un lien avec la ruralité. Il peut être plus ou moins évident en fonction de nos coups de cœur », explique Bernard Seutin, président de l’association Ni vu?! Ni connu?!
, chargée d’organiser le festival de cinéma.
Quant à la sculpture face à laquelle je suis à présent, elle a été réalisée parThierry Chollat, sculpteur animalier.

"Réalisée en fer et en bois, c’est l’histoire d’un loup qui danse avec une brebis. Une façon de s’interroger sur la place de chaque espèce dans l’environnement. À chacun de s’imaginer la fin de cette histoire."

 

Je quitte Nannay. Après avoir Saint-Malo-en-Donziois et Varzy (où tu peux aller visiter le musée Auguste Grasset et son cabinet des curiosités), j'arrive à Clamecy.

 

CLAMECY
Clamecy, panneau

Bon ben écoute, déjà, une chose de sûre, c'est que nous sommes bien le second dimanche d'août DONC il y a bien cet évènement pour lequel je me suis déplace en traversant la moitié du département, c'est à dire LA descente Bidon. Ooouuaaaaissssss ! Calmes-toi !
Je me dirige vers le centre-ville et, déjà, chose que l'on peut facilement remarquer à Clamecy, c'est qu'il y a beaucoup de statues et/ou de sculptures, synonymes d'un fort patrimoine historique et/ou culturel, voire artistique.

Première de ces sculptures/statues croisée :
L'HOMME DU FUTUR
Clamecy, césar

Réalisée en 1986 par César Baldaccini plus connu sous le nom de César...
Oui, oui, le même qui a donné son nom à une sculpture compressée que l'on remet chaque année à des actrices/teurs français qui, soudain, une fois dans leurs mains fluettes ou non, se mettent à pleurer. Souvenons-nous de Vanessa Paradis remettant le césar de la meilleure espoir féminine à Judith Godrèche.... non NON NON Judith Henry pardon ! Souvenons-nous de Louis de Funès recevant un césar d'honneur de Jerry Lewis; Souvenons-nous de Coluche remerciant Claude Berry "comme tout le monde". Souvenons-nous du cri du coeur d'Annie Girardot en 1996. Souvenons-nous de... Oh eh oh ça va ! On n'est pas venu à Clamecy pour ne parler que des César. Reprenons !
Réalisée en 1986 par César Baldaccini plus connu sous le nom de César, "L'homme du futur" représente un homme debout équipé d'une aile géante de six mètres d'envergure. Ben oui. Le futur quoi ?! En 1986, c'était peut être à cela qu'aspirait César. Il le disait peut être à tout le monde : "Vous verrez, dans 10 ans, on aura tous une aile de 6 mètres dans le dos !"
Bon... C'était peut être plus évident à l'époque que de dire : "Vous verrez dans 30 ans, l'homme du futur aura un smartphone de 10 cm de long en permanence dans la main !"
Cette oeuvre, composée d'assemblages d'éléments en bronze soudés les uns aux autres, pèse six tonnes et a été offerte à la ville par François Mitterrand (encore lui !!!) dans le cadre des commandes publiques du Ministère de la Culture. C'est dans ce même "cadre" que François Mitterrand a offert la fontaine de Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely à Château-Chinon.

 Continuons notre évolution dans Clamecy. STOP !!!!Autre sculpture/statue...

 

Seconde statue/sculpture croisée :
LE FLOTTEUR
Clamecy, statue de flotteur de bois (58)

Entendons-nous bien : le flotteur, c'est celui qui est à droite de la photo. Et une fois que l'on a su distinguer un flotteur d'un non-flotteur, est-il possible de se pencher un peu plus sur ce que fait un flotteur, ce qu'il mange, ce qu'il boit, ses passions, ses hobbies, ses voeux, son émission de télé préférée.... Calmes-toi !
Saches que s'il y a ici sur ce pont une statue de flotteur, c'est tout simplement parce que Clamecy es la capitale du flottage de bois. Eh ouais ! Et là, tu me dis :
TOI : "- Mais tu vas parler chien ? C'est quoi le flottage de bois ?"
OK. Pour ceci, mieux vaut se référer au site de la ville : CLAMECY ET LE FLOTTAGE.

"Au début du XVIè siècle, l’épuisement des forêts en région parisienne oblige la capitale à se tourner vers le Morvan pour s’approvisionner en bois de chauffage. Le bois, coupé en hiver, est vendu à la Toussaint suivante à des marchands forains dont la marque est martelée aux deux extrémités des bûches. Il est ensuite jeté dans les ruisseaux. C’est le « petit flot ». On parle alors de « flottage à bûches perdues ». Arrivé vers l’Yonne, il est sorti de l’eau et empilé provisoirement pour y être jeté au printemps suivant : c’est le « grand flot ». Parvenu aux abords de Clamecy, le bois est tiré de l’eau, trié par marque et empilé dans les ports par les ouvriers flotteurs, où il est revendu à des marchands de bois de Paris. Les bûches sont ensuite liées de façon à former des « trains », radeaux de bois atteignant jusqu’à 75 m de long sur 4,5 m de large qui descendent l’Yonne puis la Seine.
Les quantités de bois transporté ne cessent d’augmenter et le flottage est à son apogée à la fin du XVIIIè siècle. Son déclin s’amorce au cours du XIXè siècle avec le transport par péniche et l’avènement du charbon qui supplée le bois de chauffage. Le dernier demi train de bois part de Clamecy en 1876, et le dernier « grand flot » arrive à Clamecy en 1923.
(...)
"CLAMECY.FR

Tout ceci est très intéressant mais puisque nous parlons de flottage, j'étais quand même venu à Clamecy pour voir la descente Bidon ; c'est à dire des gens sur des bateaux construits à base de bidon. Et là, à part ce brave homme qui regarde l'Yonne désertée sous cette guirlande de fanions solitaire, il n'y a pas grand monde. On me dit que les gens sont partis sur la plage de la Tambourinette pour voir la course.
Ah ouais, Ok, d'accord, mais elle est où c'te plage parce que là, je ne vois aucun panneau qui indique une quelconque plage.

Je vois bien la grise église Notre-Dame-de-Béthléem...
Clamecy, Notre-Dame-de-Béthléem (58)

...mais pas de plage !

Tiens d'ailleurs, pourquoi un tel nom pour une église, ici, dans la Nièvre du nord ?
"Son nom rappelle qu'au Moyen Âge, après la disparition du royaume latin de Jérusalem, l'évêque de Bethléem se réfugia sur des terres qu'il possédait à Clamecy. Il eut ensuite des successeurs : cinquante évêques de Bethléem se succédèrent à Clamecy jusqu'à la Révolution.
L'édifice s'élève à l'emplacement d'une précédente église dédiée à Notre-Dame de Bethléem, construite en 1869 et démolie en 1926, qui servait de paroisse à ce faubourg. Édifiée en 1926 et 1927 par l'architecte Georges Théodore Renaud, l'église actuelle a été consacrée le 23 avril 1927 par l'évêque de Nevers, Monseigneur Pierre Chatelus. L'église, bâtie en ciment armé, s'inspire de l'architecture byzantine pour rappeler l'histoire de l'évêché de Bethléem à Clamecy. Une partie de son mobilier, notamment celui du chœur, est également en ciment armé."CLAMECY.FR

OK d'accord. Tant pis, j'ai un peu d'avance, je vais me diriger vers l'endroit où j'ai le moins de chance de croiser une plage, c'est à dire la butte sur laquelle se trouve l'autre monument religieux de la ville : la collégiale Saint-Martin, dont la façade est l'oeuvre de Pierre Cuvé. Lui aussi a sa statue faisant face à l'ouvrage religieux.

Troisième statue/sculpture croisée :
PIERRE CUVÉ

Clamecy, statue de Pierre Cuve (58)

Certaines mauvaises langues diront que c'est très ressemblant alors que de bonnes langues désavoueront de suite ce constat en nous révélant que si la statue de Pierre Cuvé a cette apparence, cela est du au ravage causé par le temps sur la pierre.
Certes. Il faut également savoir que le malheureux maitre-tailleur de pierre n'a jamais vu la fin de la construction de cette église pour laquelle il s'était temps battu. En effet, si le vaisseau fut bâti au XIIème siècle, la tour, elle, fut édifiée bien plus tard, entre 1497 et 1515... Marignan ! Oui, c'est bien, tu es calé en histoire, bravo !
Mais savais-tu que la façade de la collégiale Saint-Martin fut élaborée, construite et remaniée la même année ? Hein ? Non ! Ah, ah, ah ! Et savais-tu aussi que c'est pendant ces travaux de remaniement que le pauvre Pierre Cuvé, dit "Bat-le-Duc", perdit la vie ?
Eh oui, la tradition orale veut qu’il ait péri au cours des travaux : "lors de la surveillance de l’édification, il serait tombé d’un échafaudage et serait mort dans la chute. Autre hypothèse : un bloc de pierre mal équilibré l’aurait écrasé. Son souvenir aurait alors été perpétué en sculptant son effigie  dans la pierre meurtrière. Cette statue aurait été placée en haut d’une maison qu’il fit construire en face de l’église, d’où il aurait contemplé son œuvre, le bras gauche (actuellement disparu) tendu en direction de l’édifice."Annie Delaitre-Rélu

Non loin de la collégiale Saint-Martin, une autre statue trône au milieu d'une place entourée de quelques commerces aux noms originaux.

Quatrième statue/sculpture croisée :
CLAUDE TILLIER
Clamecy, statue de Claude Tillier (58)

Georges Brassens disait : « Quiconque n'a pas lu Mon Oncle Benjamin ne peut se dire de mes amis ». En même temps, était-ce nécessaire d'être l'ami du moustachu à guitare ? Et est-ce nécessaire d'avoir lu "Mon oncle Benjamin" ? Et pourquoi je parle de cela ? Eh bien, tout simplement parce que Claude Tillier est l'auteur de ce roman publié en 1843 après J.C., puis adapté au cinéma Edouard Molinaro en 1969 avec Jacques Brel dans le rôle principal.
"Néà Clamecy le 11 avril 1801 et mort à Nevers le 12 octobre 1844, Claude Tillier est un pamphlétaire et romancier français.
Fils d'un serrurier aux maigres ressources, il réussit à suivre des études au lycée de Bourges grâce à une bourse accordée par la ville de Clamecy. Ses classes terminées, la modicité de sa fortune l'oblige à embrasser la profession de maître d'études à Soissons, puis à Paris. Il raconte dans ses mémoires comment « son bouquet de rhétorique au côté, comme un domestique à la Saint-Jean, il alla offrir ses services aux revendeurs de grec et de latin de la capitale ». Il finit par être renvoyé, et, en 1821, il tombe au sort et effectue un service militaire de six ans.
À son retour, il est nommé instituteur puis directeur d'école. Parallèlement, il œuvre comme journaliste à L’Indépendant à Clamecy, puis à L’Association, un journal démocratique de Nevers, pour lesquels il écrit aussi des feuilletons. Ses prises de position à l'encontre des notables locaux lui coûtent son poste de directeur à Clamecy. Il meurt d'une maladie de poitrine le 12 octobre 1844 et repose à Nevers.
On lui doit, entre autres, des citations, telles que :"Pourquoi donc, en effet, le riche serait-il plus heureux que le pauvre ? Il ne travaille point ; eh bien ! il n'a pas le plaisir de se reposer."ou encore"Manger est un besoin de l’estomac ; boire est un besoin de l’âme."." 
BABELIO

 

 Autre personnalité célèbre de la littérature et native de Clamecy : Romain Rolland. Clamecy a donné son nom à un lycée, à un musée, une rue... mais je n'ai pas trouvé de statue.

Cinquième statue/sculpture plaque croisée :
ROMAIN ROLLAND
Clamecy, plaque Romain Rolland (58)

"Ecrivain français, né le 29 janvier 1866 à Clamecy, Romain Rolland est issu d'une famille de notaires, il trouve dans son ascendance des paysans et des bourgeois aisés. Ancêtres qu'il met en scène dans un truculent récit bourguignon, Colas Breugnon, paru en 1919.
Reçu à l'École normale supérieure en 1886 et agrégé d'histoire en 1889, il devient professeur d'histoire aux lycées Henri-IV et Louis-le-Grand, membre de l'École française de Rome, professeur d'histoire de la musique à la faculté des lettres de l'université de Paris et professeur d'histoire de l'art à l'École normale supérieure.
Il passe ensuite deux ans à Rome, de 1889 à 1891, comme membre de l'École française de Rome. À son retour en 1895, il passe un doctorat de lettres en présentant une thèse sur Les origines du théâtre lyrique moderne, histoire de l'opéra en Europe avant Lulli et Scarlatti.
Ce jeune homme exigeant mais timide n'aime pas l'enseignement. Il est surtout un homme d'écriture. Dès que la littérature lui assure de modestes revenus, il donne sa démission de l'Université, en 1912.

Il est en Suisse lors de la déclaration de la Première Guerre mondiale, dont il comprend qu'elle est un "suicide" de l'Europe. Bouleverséà l’idée du déclin de l’Europe et n’étant pas mobilisable du fait de son âge (48 ans), il décide de ne pas quitter le pays. Outre son engagement au sein de la Croix-Rouge, basée à Genève, il demeure aussi en Suisse afin de pouvoir librement diffuser ses œuvres. Ainsi, dans la série de pamphlets à l’encontre des pays belligérants, Au-dessus de la mêlée, parue au Journal de Genève, Rolland dénonce avec véhémence leur quête d’une victoire totale, empêchant toute négociation d'une paix équitable.
La série de pamphlets à l´encontre des pays belligérants,
"Au-dessus de la mêlée", paru au Journal de Genève et la publication d'articles, à Paris, ont un large écho dans la seconde moitié de la guerre. Ils contribuent largement au fait qu'il obtienne le Prix Nobel de littérature en 1915 avec son roman Jean-Christophe.
En 1924, il s'installe au bord du lac Léman pour se consacrer à son œuvre. Malgré des problèmes de santé, il voyage à l'occasion de manifestations artistiques. Son voyage à Moscou en 1935, à l'invitation de Gorki, fait exception : il s'agit de rencontrer Staline pour agir comme ambassadeur des intellectuels français de l'Union soviétique.
En 1937, il revient s'établir à Vézelay, qui fait partie de la zone occupée en 1940. Pendant l'Occupation, il reste dans une solitude totale et silencieuse et termine ses Mémoires. Sa dernière oeuvre, Péguy, parait en 1944.
Il meurt le 30 décembre 1944 à Vézelay."
  BABELIO

Romain Rolland cherchera toute sa vie un moyen de communication entre les hommes. Tenaillé par son idéal humaniste et sa quête d’un monde non violent, il espérait voir se construire "un nouveau monde" en Union Soviétique... On lui doit quelques citations, comme :
"Les hommes ont inventé le destin afin de lui attribuer les désordres de l’univers, qu’ils ont pour devoir de gouverner.", "Même sans espoir, la lutte est encore un espoir.", "En voulant, on se trompe souvent. Mais, en ne voulant pas, on se trompe toujours."ou encore"Le hasard sait toujours trouver ceux qui savent s'en servir."

J'erre un peu dans le centre historique qui a beaucoup de charme.Pour t'en rendre compte, je te conseille d'aller faire un tour à cette adresse internet qui te fait faire le tour de la ville de façon précise : VISITEZ CLAMECY AVEC GUIDIGUO.

Je n'aperçois pas de statue à l'effigie d'Arnaud de Montebourg, lui aussi originaire de Clamecy. Un peu plus bas, le long de la route principale qui dirige les voitures sur les routes d'Auxerre ou de Vézelay ou de La Charité. Une fois encore, ce que je remarque, c'est qu'il y a quelques commerces fermés...

Clamecy, au bar des marches (58)        Clamecy, chez Casquette (58)

Clamecy, commerce fermé (58)     Clamecy, pub peinte (58)

Quelques touristes arpentent les trottoirs de la ville autour du pont du Flotteur et de l'Yonne dans le centre-ville, mais ce n'est pas l'effusion à laquelle je m'attendais avec cette manifestation qu'est la "Descente Bidon" pourtant célèbre dans le département. Je décide de prendre la direction du complexe sportif Alain Colas. Peut être que là-bas il y a une statue du célèbre navigateur, originaire lui aussi de Clamecy.
Une fois arrivé sur place, effectivement, il y a bien une statue d'Alain Colas.

Sixième statue/sculpture croisée :
ALAIN COLAS
Clamecy, statue d'Alain Colas (58)
Statue d'Alain Colas par Dominique Babinet

"Né le 16 septembre 1943 à Clamecy et disparu en mer le 16 novembre 1978 au large des Açores au Portugal lors de la première Route du Rhum, Alain Colas, navigateur français, est notamment connu pour sa victoire dans la Transat anglaise 1972 ainsi que pour son record du tour du monde à la voile en solitaire en 1973, ces deux résultats obtenus sur Pen Duick IV rebaptiséManureva.
Sa disparition en novembre 1978 est entourée de mystères — aucun élément d'une épave n'a été retrouvé— qui ont notamment nourri l'écriture par Serge Gainsbourg du grand succès
Manureva interprété en 1979 par Alain Chamfort."WIKIPEDIA

Alain Colas, c'est également l'aventure de la construction du "Club Méditerranée". En 1976, le Clamecysois fait construire ce navire hors normes dessiné par l'architecte naval Michel Bigouin à l'arsenal de Toulon. Il finance le tout via sa société Alain-Colas-Tahiti SA par une exceptionnelle capacitéà solliciter des sponsors.
Bateau unique et révolutionnaire de 72 mètres de long, il est baptisé au départ Club Méditerranée, et comporte 1 000 m2 de voilure, 4 mâts de 30 mètres de haut. Il est doté d'équipements technologiques très avancés pour l'époque : décodeur météo, VHF et BLU, système de localisation par satellites SYLOSAT utilisant les 6 satellites de navigation américains TRANSIT (précision 100 à200 m4). Ce bateau devant effectuer la Transat anglaise (transatlantique en solitaire) et le tour du monde en solitaire, il doit pouvoir être manœuvré par une seule personne : la manœuvre du bateau est entièrement assistée par un système piloté hydraulique.
Ce bateau à la pointe de la technologie d'alors est l'un des voiliers de course les plus grands et les plus rapides au monde, capable d'atteindre théoriquement une vitesse de pointe de 30 nœuds (soit 55 km/h).
Le 5 juin 1976, Alain Colas prend le départ de la cinquième Transat anglaise en solitaire, à Plymouth. Les jours suivants, cinq tempêtes se succèdent dans l'Atlantique nord, plusieurs bateaux coulent. Sur Club Méditerranée, elles provoquent la rupture des drisses, câbles tenant les voiles. Alain Colas décide une escale technique à Terre-Neuve, qui dure trente-six heures. Le 29 juin, il arrive à Newport à la seconde place, 7 heures et 28 minutes après Éric Tabarly.
En 1982, Bernard Tapie rachètera le "Club Méditerranée" pour le transformer en yacht de luxe. Rebaptisé"Le Phocéa", Bernard Tapie veut faire de ce navire sportif le plus beau et le plus performant voilier du monde. La rénovation durera quatre ans, pour un coût de 68 millions de francs (10 millions d'euros). (...) D'après WIKIPEDIA

Pour plus de détails sur la vie du navigateur (beaucoup plus intéressante), se rendre sur l'excellent site : ALAIN COLAS.COM
"Quand Alain Colas disparaît en mer ce n’est pas pour s’isoler sur une île déserte comme on l’a envisagé, mais en allant, une fois encore, à l’image de toute sa vie, jusqu’au bout de son rêve." 

C'est également devant cette statue, "sous le regard d'Alain Colas", que se trouve l'arrivée de la Descente Bidon. Buvette, restauration, concert et animations diverses ont pris place sur le complexe sportif longé par l'Yonne. Il n'est pas loin de 17h30 lorsque les premières embarcations arrivent.

Clamecy, 32ème Descente Bidon a(58)          Clamecy, 32ème Descente Bidon b(58)

La "Descente Bidon", c'est :
"Sur 7 km entre le pont de Bethléem et la plage de Tambourinette, ds centaines de participants sur des dizaines d'embarcations éphémères se lancent à l'assaut des eaux de l'Yonne.
Règle n° 1 : que le bateau improvisé fonctionne à la rame ou à la façon d’un pédalo,
« l’important est qu’il soit fait maison ».
Règle n° 2 : tenir secrète sa participation pour épater le public le jour J. Les inscriptions ne sont ouvertes qu’à partir de dimanche matin.
Règle n° 3 : la
Descente bidon est tout sauf une course. Ni vainqueur, ni vaincu sur la ligne d’arrivée ! Pire, « ce serait presque interdit de finir premier », ajoute Daniel Griveau."   LE JOURNAL DU CENTRE

Clamecy, 32ème Descente Bidon c(58)

Clamecy, 32ème Descente Bidon e(58)     Clamecy, 32ème Descente Bidon f(58)

Clamecy, 32ème Descente Bidon k(58)

Clamecy, 32ème Descente Bidon g(58)      Clamecy, 32ème Descente Bidon h(58)

Clamecy, 32ème Descente Bidon o(58)

      Clamecy, 32ème Descente Bidon l(58)      Clamecy, 32ème Descente Bidon m(58)

      Clamecy, 32ème Descente Bidon n(58)       Clamecy, 32ème Descente Bidon j(58)

Clamecy, 32ème Descente Bidon i(58)

Plus de 150 participants répartis sur 17 embarcations construites par leurs soins dans un joyeux bordel.

De mon côté, je repars pour d'autres aventures nivernaises, ou pas...

 

 

 

 

 

PARIS MONTMARTRE, rue Lepic, avenue Junot et allée des Brouillards (75)

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Non, ce n'est pas le nouveau titre d'une chanson de Julien Dorure, mais bel et bien une autre destination estivale choisie par un Jénorme fuyant la plage.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Ah, on a un bel été hein ?! Bien chaud ! Ça va nous donner du bon vin ça ! Mais attention : pas de cette pisse d'âne que l'on récolte à Montmartre ! Non ! Le vrai vin ; celui que l'on peut boire dans le Languedoc ou en Nièvre avec ces vignes du Coteaux Charitois ou celles, plus connues, de Pouilly-sur-Loire.
Mais l'été, ce n'est pas que parler de météo et de vin ! Non, non, non. On peut parler de plein d'autres choses ; même si on ne va pas à la plage pour s'étendre sur le sable en passant la journée à lire des magazines people qui nous apprennent, par exemple, que la nouvelle émission de TF1 est finalement annulée après sa première diffusion.
A toi Le Gorafi !

 

TF1 ANNULE FINALEMENT DANCE WITH SHARKS
APRÈS LA MORT ACCIDENTELLE DE 12 PARTICIPANTS.

requin-"Elle devait être l'émission phare de la rentrée, mais il en sera autrement. TF1 a annoncé ce midi qu'elle annulait finalement l'émission de danse aquatique synchronisée "Dance with Sharks", suite au décès de 12 participants.

Une tragédie de plus dont la première chaîne se serait bien passée, après le drame de Koh Lanta en avril dernier. Cette fois, c’est sa nouvelle émission musicale qui devait mettre en scène danse aquatique synchronisée et requins dans un même bassin qui est annulée, en raison du décès accidentel de douze participants. Selon les premiers éléments de l’enquête, c’est l’ensemble des candidats qui ont été prématurément dévorés alors qu’ils tournaient la première épreuve en piscine. «Il y a eu une erreur humaine, le filet de protection qui séparait les requins des participants n’a peut-être pas totalement joué son rôle»explique le producteur de l’émission qui assure que toute la lumière sera faite sur le drame.
«Nous tournions la première scène et soudain j’ai vu les candidats s’affoler, crier. Je leur ai demandé de se calmer car ce n’était pas prévu dans le script. Puis l’eau de la piscine a viré au rouge. J’ai compris que nous avions un souci technique»explique le réalisateur. Le show, entièrement tourné en piscine, doit mettre face à face requins et danseurs. Le programme, qui vient d’Afrique du Sud où il avait été lui aussi annulé dès la première émission après la mort de 8 candidats, devait être diffusé en septembre sur la chaîne. «Le principe est simple : ils doivent réaliser un programme de danse qui amadoue le requin, le dompte. Celui qui chevauche le requin remporte l’épreuve. C’est aussi simple que ça».
Déjà, beaucoup s’interrogent sur la sécurité de l’émission et même le concept totalement irresponsable qui met humains et requins face à face dans un bassin.
«L’idée est plaisante mais vous ne domestiquez pas un requin comme un petit chien, qui a eu cette idée? c’est effarant» explique Colin Michel, porte-parole de WWF France qui dit craindre pour la survie des requins pour la suite. De son côté, l’homme qui a piloté l’adaptation française de l’émission réfléchit à une meilleure sécurisation de l’épreuve. «Je dois admettre que commencer avec des requins était peut-être too much. Nous aurions dû débuter plutôt avec des alligators. La prochaine fois nous serons au top».

Dans l’immédiat, TF1 a refusé de répondre aux questions de nos journalistes sur le fond de l’affaire."
LE GORAFI (Photo: FlickR/steve.garner32)

 


On peut également découvrir l'histoire du cinéma en suivant cette belle série de l'été que j'ai baptisée "LES STARS EN TAULE".
Aujourd'hui, spécialement pour toi lectrice/teur, nous nous sommes penchés sur le cas Dennis Hopper (1936-2010).

 

LES STARS EN TAULE
Aujourd'hui :
DENNIS HOPPER

dennis hooperRéalisateur, acteur, peintre, poète et photographe né dans le Kansas en 1936, Dennis Hopper est connu pour ses rôles aux côtés de la maigre carrière de James Dean ainsi que pour avoir été réalisateur-acteur d'"Easy Rider" ( ), symbole culturel de l'Amérique hippie.
Dennis Hopper est moins connu pour d'autres faits, comme :
- Son comportement sur le tournage de "From Hell to Texas" (1958) est tel qu’il est banni de Hollywood pendant plusieurs années. Dans l’impossibilité de jouer au cinéma, cela l'amena à se tourner vers la photographie.
- Au début des années 1980, alors qu’il était un consommateur chronique de drogues et d’alcool, il s’est exposé en public lors d’un « art-happening » en faisant exploser un cercle de six bâtons de dynamite fixés sur une chaise et orientés vers l'extérieur, tout à côté desquels il était accroupi. Il en est ressorti au milieu d’un nuage de poussière, indemne mais extrêmement secoué et sourd pendant plusieurs jours.
Nous pourrions également parler de ses engagements politiques et artistiques, mais comme le dit notre série, c'est plutôt sur le "Pourquoi s'est-il retrouvé en taule ?" que nous allons nous arrêter très rapidement.
En 1975, il a passé 20 minutes en prison pour conduite dangereuse et délit de fuite. Dennis Hopper habitait alors une partie de l’année dans une bourgade du Nouveau Mexique appelée Taos. Là-bas, un jour où il est saoul comme un coing, il remporte au poker assez d’acide pour faire halluciner tout le village. Il gobe l’intégralité de la cagnotte. Alors convaincu qu’une troisième guerre mondiale se prépare, il décide d’aller chercher, cul nu, de quoi constituer une armée. C’est Willie Nelson qui payera pour sa caution. Depuis, la prison est devenue un squat d’artistes où la cellule de Dennis Hopper est ouverte au public.

Et puis qui dit "été", dit "découvertes", "frisson", "aventures", "parc d'attractions"... si, si... parc d'attractions ouais, ouais ! Et de belles sensations avec le nouveau manège inauguré au parc Six Flags Fiestaà San Antonio, au Texas : Batman the ride !


Eh oui, eh oui ! Voilà, voilà. Peut être que des lectrices/teurs qui lisent ce billet en ce moment se disent : "Mais je faisais des recherches sur Montmartre et je tombe sur cet article qui n'a rien à voir !"
C'est vrai, mais attends : on y vient. Attention, enchaînement pas facile.
Les vacances, c'est aussi le moment idéal pour changer d'air. Mais lorsque l'on habite près de la mer ou de l'océan, une question se pose toutefois cependant pourtant quand bien même et vice versa : "Où allez en vacances ?"

Comme nous l'avons vu précédemment, tu peux aller dans la Nièvre. Tu peux également faire un peu d'exercice et te lancer à l'assaut de l'itinéraire cycliste "La Loire à vélo". Maaaaaaaaiiiiiissss tu peux aussi aller à Paris... Ben si. Et pourquoi pas ? Pourquoi tu n'irais pas à Paris pour les vacances d'été ? Ben ouais !
Mais oùà Paris ? La capitale française est tellement grande, tellement éclectique, tellement riche de propositions diverses et variées que ce n'est pas facile de faire le bon choix.
 - "Paris Plage" ? Et ta connerie ?! Je ne quitte pas le Sud-Ouest et ses rives océaniques à perte de vue pour aller poser mon cul sur le bitume de la Voie Georges Pompidou longeant une Seine qui charrie tous les égouts de Paris.
 - "Les égouts et catacombes de Paris" ? Ça, c'est une bonne idée. Surtout si il fait chaud.
 - "Monter dans le ballon de Paris" pour découvrir la capitale à plus de  mètres d'altitude ? Ouais Ok d'accord, mais si c'est pollué comme souvent, tu ne vois rien ormi un nuage gris.

Bon eh oh, on va pas chercher pendant deux heures, on n'a pas que ça à faire ! Puisqu'on parlait d'étéchaud, de vin et de Montmartre, eh bien nous allons aller à Montmartre ; ce qui tombe plutôt pas mal puisque c'est le titre de ce billet. Et PAF fin de l'enchaînement, bravo Jénorme !

 

RÉCAPITULATIF EN IMAGES


Après avoir pris une bouffée de pollen

dans le parc d'Apremont-sur-Allier...
Apremont-sur-Allier, fleur (18)

Après être allé faire un petit tour dans le Bazois
à la recherche de noms de localités incongrues...
Spouze (58)

Après être allé admirer le spectacle pyrotechnique
du local à bougies au couvent Saint-Gildard de Nevers...
Nevers, couvent Saint Gildard, bougies, insta (58)

...je quitte à nouveau ma Nièvre natale pour prendre la direction de la capitale française.

 

ALLEZ, C'EST PARTI !

 

Je laisse Nevers pour rejoindre l'Autoroute de l'Arbre. Oui, cela prête toujours à sourire. "Autoroute", "arbre"... Quand la nature rencontre le bitume. Je me demande s'il y a une Autoroute du Pancake au Canada...

Quelques kilomètres plus tard,
je rejoins l'A6.
a6 inta

Et puis c'est le périph', la pollution, les bagnoles, le bordel... mais pas tant que ça vu que nous sommes en août et que les Parisiens sont partis créer des embouteillages ailleurs.
Périph', sortie Saint-Ouen, direction Place de Clichy et PAF : je suis à Montmartre. J'ai prévu un plan de balade qui m'oblige à aller me garer du côté de la rue Charles Nodier, située au bas du Sacré Coeur.

plan Paris Montmartre 1Carte : Google maps


Passage au-dessus du cimetière où reposent, entre autres, Sacha Guitry, Michel Berger, François Truffaut, Louis Jouvet, Fred Chichin, Alfred De Vigny, Hector Berlioz, Stendhal, Edgar Degas, Annie Fratellini, Théophile Gautier, Dalida et du dessinateur Siné... Oui, bien sûr, il n'est pas mort, mais il a déjà fait poser sa sépulture.

Tombe Siné"Celui ci a non seulement acheté l'emplacement de son repos éternel, (il souhaite être incinéré)  mais a penséà tous ses amis en prévoyant assez de place pour une soixantaine d'urnes funéraires, la concession étant à perpétuité, et (comme il le précise avec une pointe d'ironie) incompressible !"ALLO LE CIEL
Photo : Chez Dudu

 

 

 

 

 

J'atteins ensuite la célèbre rue Lepic,
chère à Jean Meyrand...

 

...et à Pierre Desproges.

Mais qui doit son origine à Napoléon :
"Un jour de l'année 1809, Napoléon 1er décide de se rendre à l'église Saint-Pierre de Montmartre pour voir le télégraphe Chappe qui y est installé. À cette époque, l'accès à l'église ne peut se faire que par le Vieux Chemin, actuelle rue Ravignan. Ce chemin est en très mauvais état et l'Empereur est contraint de finir à pied, laissant son cheval à la hauteur de l'actuelle place Emile-Goudeau. Le curé lui signale l'intérêt de créer une voie ayant une pente plus adaptée au trafic. L'Empereur lui donna satisfaction en créant l'actuelle rue Lepic (depuis 1864), tour à tour baptisée Rue de l'Empereur, Route départementale puis Rue Royale."WIKIPÉDIA

Tout ceci est tellement intrigant que, finalement, je laisse tomber tout ce que j'vais prév au départ pour me garer directement dans cette fameuse Rue Lepic.
Longue de 800 mètres, elle part du boulevard de Clichy, juste à côté du Moulin Rouge, pour rejoindre la place Jean-Baptiste Clément (non loin de la place du Tertre), en empruntant le flanc sud-ouest de la butte.
Aucun problème pour se garer car cet été, la mairie de Paris a décidé que le stationnement intra-muros serait payant. Ouaaaaiisss, on est content ! Du coup, les Parisiens vont se garer ailleurs ; genre à Deauville. Ça fait une trotte, mais les parkings sont gratos.
Et c'est sous l'ancien appartement, n°54, où vécurent Vincent et Théo Van Gogh que je stationne ; juste à côté du n°53 où vécut en 1880 le chansonnier Jean-Baptiste Clément à qui l'on doit la célèbre chanson "Le temps des cerises".

 

RUE LEPIC, N°54
VINCENT VAN GOGH
DSCN6504

C'est au troisième étage que Théo Van Gogh et sa femme Johanna hébergea Vincent Van Gogh de juin 1886 à juin 1888. Théo est alors marchand d'art et Vincent arrive tout juste des Pays Bas. Jusqu'alors influencé par les grands maîtres hollandais, sa venue à Paris va lui permettre de de découvrir les impressionnistes, les symbolistes, les pointillistes, et l'art japonais

Van Gogh, toile rue lepicDans cet appartement, se trouvaient une entrée, une pièce de séjour, la chambre de Théo par laquelle il fallait passer pour se rendre dans la chambre de Vincent. Ces trois pièces donnaient sur la rue Lepic, ce qui permit à Vincent de peindre une série sur les toits de Paris en 1887 depuis sa chambre. Pendant ces deux années à Montmartre, Van Gogh a réalisé 200 tableaux, plus que pendant toute autre période de sa vie.
Plus d'infos ici :Sur les pas de Van Gogh.

 

 

Au rez-de-chaussée se trouvait l'ancienne galerie d'art d'Alphonse Portier, l'un des premiers à avoir soutenu les impressionnistes et à avoir exposé Cézanne et Corot.



Je décide de poursuivre mon ascension de la Rue Lepic en passant, tour à tour, devant le n°45 où se trouvait un passage couvert commerçant ; puis devant la devanture du restaurant "Le virage Lepic"...

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...pour rejoindre le n°98. Immeuble de prime abord complètement quelconque, maaaaaiiiisss...

 

RUE LEPIC, N°98
LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE
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C'est au troisième étage de cet immeuble, dans un appartement composé de deux pièces, au fond d'une cour, sous les toits, que Louis-Ferdinand Céline termina son premier roman, considéré comme l'un des chefs d'oeuvre de la littérature du XXème siècle : "Voyage au bout de la nuit", publié en 1932.
"Le style littéraire de Louis-Ferdinand Céline est souvent décrit comme ayant représenté une 'révolution littéraire'. Il renouvelle en son temps le récit romanesque traditionnel, jouant avec les rythmes et les sonorités, dans ce qu'il appelle sa 'petite musique'. Le vocabulaire à la fois argotique influencé par les échanges avec son ami Gen Paul ainsi que le style scientifique, familier et recherché, est au service d'une terrible lucidité, oscillant entre désespoir et humour, violence et tendresse, révolution stylistique et réelle révolte."WIKIPÉDIA
Quelques années plus tard, c'est ici également qu'il rédigea son second roman "Mort à crédit" (1937). Pas de plaque commémorative, mais, aujourd'hui, un tag.

DSCN6373             céline

Cette absence de plaque commémorative "rappelle" aussi les pamphlets violemment antisémites tenus par l'écrivain dans des écrits rédigés à cette même adresse : "Bagatelles pour un massacre"(1937) et "L'école des cadavres" (1938) ; des ouvrages controversés même chez les nazis.
«Les juifs, racialement, sont des monstres, des hybrides, des loupés tiraillés qui doivent disparaître. […] Dans l'élevage humain, ce ne sont, tout bluff à part, que bâtards gangréneux, ravageurs, pourrisseurs. Le juif n'a jamais été persécuté par les aryens. Il s'est persécuté lui-même. Il est le damné des tiraillements de sa viande d'hybride.»L'École des cadavres, Paris, Denoël, 1938, p 108.
La question reste en suspend : comment un tel génie littéraire a-t-il pu également se présenter comme un ardent antisémite ?

Pratiquement juste en face, je tombe nez à nez avec une foule de touristes munis d'oreillettes, poursuivant une femme munie d'une petite pancarte marquée "guide". Ce n'est pas parce que nous sommes devant l'appartement de Céline ; c'est parce que face à eux se dresse à présent le Moulin de la Galette, l'un des emblèmes de Montmartre.

RUE LEPIC : N°77
LE MOULIN DE LA GALETTE
Paris, moulin de la galette (75)

"Le Moulin de la Galette (ex blute-fin) se trouve mentionné pour la première fois en 1622 sous le nom de Moulin du Palais. Il rentre dans le patrimoine de la famille Debray en 1809 et fait de la farine. Transformé aussi en guinguette en 1870, il fait double emploi avec le Moulin Radet voisin. Les Debray décident donc de ne garder qu'un seul moulin : le choix se porta sur le butte-à-fin qui récupère alors vers 1895 le nom de Moulin de la Galette. Très fréquenté par les peintres, il connaîtra son heure de gloire en étant peint par Renoir, (le bal du moulin de la galette) mais inspira aussi Toulouse-Lautrec et Picasso. Avec le Moulin Radet, c'est le dernier rescapé des trente moulins qui ornaient jadis la butte Montmartre. C'est aussi le seul en parfait état de marche." MONTMARTRE PARIS FRANCE

Intrigant moulin d'un autre temps se posant ici au milieu de l'urbanisation à outrance. Souvenons-nous... non, j'étais pas né... Regardons ces quelques photos passées de ce même quartier au début du XIXème siècle...

montmartre moulins            MOULIN DE LA GALETTE
Photo :Les rues de Pariset Wikipedia

Aaaah oui : ça a bien changé, eh pardi oui !
Au début du XVIIIème siècle, on dénombrait plus de trente moulins sur la butte Montmartre, puis douze moulins en 1786, puis plus que dix en 1795 ; pour n'être plus que deux aujourd'hui. Enfin deux, disons plutôt un car les moulins du Radet et de Blute-fin ne font qu'un : le moulin de la galette actuel.

Ces moulins d'antan avaient la fonction essentiel de broyer tout ce que l'on pouvait leur amener : blé, raisin, plâtre, galets,...
L'histoire du moulin de la galette, encore debout aujourd'hui, est liée à celle de la famille Debray. Meunier de père en fils depuis le Moyen-Âge, les quatre frères Debray et le fils aîné tinrent tête à une colonne russe dirigée par le Général Langeron, voulant prendre position sur la butte, le 30 mars 1814. Trois des frères furent tués, mais plus tard, les Russes furent atteints par le tir de canons commandés par Pierre Charles, l'ainé des Debray. Le reste de la garnison russe parvint à attaquer le moulin et à tuer Pierre Charles avant de le couper en morceaux et d'attacher les morceaux de son corps sur les quatre ailes du moulin. La mère Debray récupéra les "morceaux" du corps de son défunt mari pour les enterrer auprès de l'église Saint-Pierre-de-Montmartre sous une tombe surmontée d'un petit moulin ensanglanté. Peut être est-ce de ce fait sanglant qu'est né le nom de "Moulin rouge" pour le célèbre cabaret parisien localisé au bas de la Rue Lepic.

moulin de la galette afficheLe fils de Pierre Charles et de la mère Debray est le seul de la famille à avoir vécu à ces 'assauts sanglants', mais il fut sérieusement blessé par un coup de lance russe lors de l'attaque. Surnommé"le petit père Debray", il était devenu invalide et ne buvait que du lait. En 1834, amateur de jolies danseuses et lui-même danseur en d'autres temps, il décida de transformer le Moulin Blute-Fin en guinguette avec bal public payant. Ainsi naquit le Moulin de la Galette en 1895, lieu où l'on servait de petites galettes de pain de seigle avec un verre de lait. Très fréquentée par artistes, ce lieu inspirera Renoir, Toulouse-Lautrec, Van Gogh, Utrillo, Picasso, Gen Paul...

 

 

Montmartre par Renoir             Montmartre par Toulouse lautrec
Renoir, 1876, Musée d'Orsay, Paris                                             Toulouse-Lautrec, 1889, Art Institut Chicago

montmartre par Van Gogh              montmartre par Picasso
Van Gogh, 1886, Neue Nationalgallery Berlin                                             Picasso, 1900, Musée Guggenheim New York

montmartre par Utrillo              montmartre par Gen Paul
Utrillo, 1931                                                    Gen Paul ou Eugène Paul

Il fut sauver de la démolition en 1915 grâce à l'association des "Amis du Vieux Montmartre", puis déplacé en 1924 à sa place actuelle, retransformé en guinguette en 1934 jusqu'en 1966. Il devint ensuite studio de l'ORTF avant de fermer à nouveau pour être restauré en 1978 et devenir aujourd'hui un restaurant depuis 2009 dont les propriétaires ont changé en 2015.

Paris, moulin de la galette            Paris, rue Lepic, moulin de la galette (75)

 

Je quitte la rue Lepic pour prendre, à gauche, la rue Girardon. Petite montée. Sur ma gauche, à l'angle de la rue Girardon et de l'avenue Junot, le Ciné 13 de Claude Lelouch qu'il redécora entièrement dans le style des années 1920 pour son film "Édith et Marcel" (1983). Depuis 2000, c'est sa fille Salomé qui s'occupe des lieux après avoir transformé le cinéma en théâtre.
En face, c'est le n°4.

RUE GIRARDON : N°4
LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE
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Après treize années passées rue Lepic (à 20 mètres), Céline aménage ici avec Lucette Almenzor et son chat Bébert jusqu'en 1944 avant sa fuite avec les pétainistes.

"Pendant l’occupation, il vit là, au 4 de la rue Girardon, au cinquième étage d’un trois pièces au mobilier rustique entouré de massifs meubles bretons.Céline n’est plus le docteur des pauvres qui rédigeait jusqu’à trois heures du mat ‘ pendant que l’ « impératrice » Miss Craig allait danser à Pigalle avec son copain de jeunesse Marcel.  C’est un notable qui fréquente les « figures » de  Montmartre : le peintre Gen Paul, l’homme aux deux passions (la peinture et la boisson) volontiers séducteur qui lui présente Marcel Aymé voisin de  quelques mètres au 26 rue Norvins. Chaque dimanche matin se joignent à eux le comédien le Vigan (le Christ de Golgotha de Duvivier), acteur surdoué capable d’incarner une « chaise » mais à la réputation de « fêlé » qui n’aurait jamais laissé passer la lumière. L’acteur habite à deux pas, rue Simon Dereure. Il y a aussi Ralph Soupault le dessinateur au  verbe haut et à la mauvaise réputation.  qui illustrera plusieurs fois les  habitués du  banc « Junot » A l’heure de l’apéritif la petite bande se retrouve au Taureau ou au Maquis, un bistrot tenu par une ancienne actrice du muet et où venait jadis  Poulbot…Céline plutôt taciturne interroge  avec intérêt d’Esparbès, un spécialiste de l’histoire napoléonienne. Il raconte son voyage en Russie et ses conséquences, il moque l’anar Gen Paul quand il se vante d’accrocher sa prothèse (il était unijambiste) au clou avant de lutiner ses conquêtes au premier étage de son atelier. De temps à autre on prend un verre à l ‘Assommoir  ou au « Rêve » un bistrot sur la rue Caulaincourt tenue par Pomme la patronne et son mari bon vivant..."
Lire la suite sur  "PAS D'ANNIVERSAIRE POUR CELINE" par Jean-Laurent Poli.

Là aussi, aucune plaque ne rappelle la présence de l'écrivain sur un des murs de ce lieu où il écrivit plusieurs pamphlets antisémites publiés par les journaux collaborationnistes. De même qu'il ne dissimule pas son soutien à l'Allemagne nazi
"Pour devenir collaborationniste, j’ai pas attendu que la Kommandantur pavoise au Crillon… On n’y pense pas assez à cette protection de la race blanche. C’est maintenant qu’il faut agir, parce que demain il sera trop tard."
Selon l'historien Henri Guillemin, même si Céline était ouvertement antisémite,  il n'a jamais collaboré pendant la guerre. Son appartement fut pillé après sa fuite et tous ses manuscrits laissés sur place disparurent.

 

De suite, je tourne à droite pour rejoindre la place Marcel Aymé.

 

PLACE MARCEL AYMÉ
Le Passe-muraille
Paris, le passe-muraille (75)

Sculptée par Jean Marais en 1989, voici "Le passe-Muraille". Cette statue rend bien sûr hommage à la nouvelle fantastique "Garou-Garou, le passe-muraille"(1941) de Marcel Aymé (1902-1967) ; ainsi qu'à l'écrivain qui habitait un appartement situé juste en face.
"Dutilleul, modeste employé de bureau au ministère de l'Enregistrement habitant à Montmartre, découvre un soir qu’il a le pouvoir de traverser les murs. Il se sert d’abord de cette faculté pour se venger d’humiliations au bureau, puis commet des cambriolages et devient un homme riche, avant d’être jeté en prison et… de s’en évader ! Tombant amoureux d’une jolie femme croisée rue Lepic, il traverse les murs pour la retrouver au nez et à la barbe du mari jaloux, jusqu’au jour où perdant son don, il reste définitivement figéà l’intérieur d’une muraille, rue Norvin. Il n'aura alors que le peintre Eugène Paul et sa guitare pour le consoler..."
Cette nouvelle sera adaptée au cinéma par Jean Boyer en 1950 avec Bourvil dans le rôle titre.

 

Demi-tour pour reprendre la rue Girardon et descendre un peu pour croiser
ce qu'il reste du bar-épicerie "L'Assommoir",
autrefois tenu la mère Birnbaum et fréquenté par Céline. Ben oui : encore lui !
Paris, l'Assommoir (75)

Cet ancien bar-épicerie fait face à l'entrée du square Suzanne Buisson
dans lequel se trouve l'intrigante statue de Saint Denis dominant un terrain de pétanque...
statue de Saint Denis
"Le premier évêque de Paris, saint Denis, fut envoyé d’Italie en tant que missionnaire pour prêcher le catholicisme dans la ville de Lutèce (Paris). Étonnés par la ferveur religieuse qu’il provoqua, les prêtres païens locaux se sentirent menacés et le condamnèrent à mort. Sa décapitation eut lieu en l’an 258 après Jésus-Christ, à Montmartre, près de l’actuelle place des Abbesses. Selon la légende, une fois décapité, il resta debout, ramassa sa tête au sol et s'en alla sur les hauteurs de la butte." STUDIOPARIS

Et si aujourd'hui, nous découvrons cette statue de Saint-Denis portant sa tête, c'est parce que c'est ici, dans la source située dans le parc, qu'il aurait lavé sa tête décapitée, après avoir gravi la butte Montmartre la tête entre les mains. Il aurait ensuite repris son chemin pour finalement s'écrouler mort dans la ville qui s'appelle aujourd'hui Saint-Denis. La basilique portant son nom est bâtie précisément à l'endroit où il mourut.

 

Je ressors du square Suzanne Buisson, hommage à cette femme résistante, morte en déportation et qui habitait au n°7 de la rue Girardon.
Demi-tour encore pour s'en aller suivre cette fois l'Avenue Junot. Attention : dans cette avenue, il y a de la vedette, il y a de la surprise et de la découverte. Oh oui, ça sent l'artiste dans cette rue, ça sent l'artiste ! C'est aussi l'un des rues les plus chères du XVIIIème arrondissement avec, en moyenne, 11 000 euros le mètre carré.

 

AVENUE JUNOT

POULBOT Francisque dessinPourtant, autrefois, faisant parti du haut Montmartre, cette rue en forme d'arc-de-cercle hébergeait ferrailleurs, chiffonniers, rempailleurs, marchands divers et leurs enfants délurés et débrouillards. Ces mêmes enfants que Francisque Poulbot (1879-1946) mit en peinture et que l'on nomma plus tard les Poulbots. C'est justement au n°13 qu'habitait le dessinateur-illustrateur. Sa villa est facilement reconnaissable par sa prestance et ses mosaïques de Poulbots alignées sous forme de frise sous la terrasse.
En face, au n°11, une plaque sur un grand mur blanc nous rappelle que c'est ici que résidait la peintre Suzanne Valadon (1865-1938), à partir de 1925 jusqu'à sa mort. Lors des derniers mois de sa vie, Suzanne est seule avec ses chiens, dans la déchéance la plus totale, ne vivant que la nuit et traînant avec des clochards. Le 7 avril 1938, Suzanne Valadon meurt soudainement à l'âge de 73 ans d'une hémorragie cérébrale. Son fils et peintre, Maurice Utrillo, rachètera ensuite la maison.

 

Un peu avant, au n°2, on croise l'ancien atelier de Eugène Paul, dit Gen Paul (1895-1975), ami de Céline, Marcel Aymé et Arletty. Autre personnalité troublante de la butte montmartre en période de guerre... Peintre expressionniste et anitisémite, il ne fut pourtant pas inquiété lors de la libération ; même après avoir reçu bon nombre de nazis et de collaborationnistes dans son atelier dans lequel il vécut de 1917 à sa mort.

Un peu plus loin, mais pas trop, au n°15, la demeure de Tristan Tzara (1896-1963), un des fondateurs du mouvement "Dada", s'impose à nos yeux.
Accompagnés d'André Breton, de Philippe Soupault et de Louis Aragon, ils se lancent tous ensemble dans une grande variété d'activités destinées à choquer le public et à détruire les structures traditionnelles du langage pare le rejet de la raison et de la logique. Entre autres.
On doit à Tzara des poèmes comme "Le coeur à barbe", "Mouchoir de nuages", "L'arbre des voyageurs", "La deuxième aventure céleste de M. Antipyrine", "Ça va", "La face intérieure","La rose et le chien",...

Sa maison fut construite par Adolf Loos, grand architecte viennois, défenseur du dépouillement intégral dans l'architecture moderne. Sa vision sociale et humaniste de la construction va marquer toute l'architecture du XXème siècle.

maison de Tristan Tsara, paris
Photo : Zabia2


Un peu plus bas, au n°21 se trouve la maison où l'acteur Pierre Feuillère et sa seconde femme Solange Moret se sont donnés la mort le 13 juin 1945.
Après le 20 et avant le 22, nous devrions trouver le n°21. Logique, hein ?! Ben ouais, eh oh, l'autre : 20, 21, 22. Normal ! Eh ben non !
Dans cette Avenue Junot réputée comme l'une des rues les plus chics et les plus chères du XVIIIème arrondissement, il n'y a pas de n°21 !!!
C'est pourtant au n°21 de cette rue que se déroule l'action du film d'Henri-Georges Clouzot : "L'assassin habite au 21" (1942), dans la pension de famille Les Mimosas.

"Bizarre, bizarre... comme c'est étrange !". Non, ça, c'est une réplique de Louis Jouvet à Michel Simon dans "Drôle de drame"(1937) de Marcel Carné, tourné dans les studios Pathé de Joinville-le-Pont.

Revenons aux chiffres de l'Avenue Junot et constatons avec soulagement que le n°22, lui, existe. C'est même ici que le présentateur télé Naguy habita de 1998 à 2002 avant de déménager place du Calvaire.

Un peu plus bas encore, dans le premier virage de l'avenue Junot, entre les n°23 et 27, une petite impasse se dévoile. C'est la Villa Léandre.

 

AVENUE JUNOT : N° 23-27
VILLA LÉANDRE
Paris, Villa Léandre

Du nom du peintre-illustrateur-caricaturiste Charles Léandre (1862-1934)... Oh, y'a une de ses illustrations que j'adore, c'est la femme torpille, datant de 1928...

Femme torpille

Oui, bon, donc, la villa Léandre, qu'est-ce que c'est ? Une villa ? Une rue ? Une impasse ? Un parc ? Oh que non... Enfin si, oui, si. C'est une impasse, mais d'un autre temps, d'un autre pays. Quand tu pénètres dans cet espace, tout devient paix et repos, tranquillité et silence. Tu n'es plus à Paris, tu es à la campagne grâce à cette verdure omniprésente. Tu n'es plus à Paris, tu es en Angleterre en regardant ces belles maisons et ce n°10 où figure une plaque insolite indiquant "Downing Street Sw1 – City of Westminster" (lieu où réside le chef du gouvernement anglais à Londres).

Paris, Villa Léandre          Paris, Villa Léandre (75)

De style art nouveau, les maisons de briques rouges et les maisons blanches aux volets de couleur sombre se suivent côte à côte. De multiples petits objets (chat, visages sculptés,...) surplombent les demeures et leurs entrées, faisant penser parfois à des maisons d’alchimistes.
Pourtant ce ne sont pas des alchimistes qui résident... résidaient dans cette impasse discrète. Avant la construction de la villa Léandre en 1926 (qui s'appelait Villa Junot jusqu'en 1936) se trouvait ici s’érigeait un des nombreux moulins que comptait Montmartre: le Moulin des Près datant de 1725.
Dans cebel article de 18info, Évelyne Labarraque, 76 ans, habitante de la Villa depuis 1945 explique :
 "Jusqu’au XXe siècle, c’était le maquis ici. Le terrain était sauvage, il y avait juste des petits chalets sur pilotis, sorte de bidonvilles à l’ancienne. C’était comme ça sur toute l’avenue Junot. Au bout de l’impasse, il y avait plusieurs moulins. »
Durant la Seconde Guerre mondiale, l’impasse a été un lieu de tension, occupée à la fois par les soldats allemands et la résistance. "Je crois que les résistants logeaient au numéro huit, se souvient Évelyne. Les Allemands eux, occupaient le numéro six. C’était un endroit un peu bizarre, un lieu de débauche."

À ses origines, la Villa Léandre était principalement habitée par des gens de théâtre, mais l'augmentation du prix au mètre carré (entre 12 000 et 15 000 euros) les a fait fuir. L'acteur Richard Berry habiterait toujours ici, quant à Juliette Gréco pour qui Michel Piccoli avait acheté la maison du n°10, elle n'aurait jamais mis les pieds dans la Villa.


Je ressors de la Villa Léandre pour reprendre l'avenue Junot.
Claude Nougaro a habité un bon nombre d'années le n°28 avant que les créanciers ne viennent lui saisir ce bien avant que l'album "Nougayork" ne vienne relancer sa carrière.
Un peu plus bas, au n°39, on découvre l'entrée d'un immeuble d'apparence banale, mais qui fut autrefois l'entrée d'un hôtel où fut tourné... "L'assassin habite au 21".
Eh oui, le fameux n°21 de la pension des Mimosas se trouvait ici, dans l'hotel Alsina. C'est également dans cet hôtel que furent tournées les scènes où Antoine Doisnel est veilleur de nuit, dans le film de François Truffaut "Baisers volés" (1968).
Enfin, c'est également dans cet hôtel qui n'existe plus qu'Édith Piaf possédait une chambre à l'année pour y recevoir Yves Montand.

 C'était quand même une sacrée chaudasse la môme... Oh EH ÇA SUFFIT !!!!

Quittons l'avenue Junot pour prendre à droite rue Simon Dereure pour ensuite rejoindre la mystérieuse allée des Brouillards. Ah, ah, ah... Mystère, suspense, brouillard, ombre, nuit... Ah, ah, ah... Non, ça va finalement.

 

ALLÉE DES BROUILLARDS
Paris, Allée des Brouillards

Pourquoi un tel nom, beau au demeurant, mais si troublant et inquiétant ?
Tout simplement... non, ce n'est pas si simple que ça... parce qu'au XIIe siècle, ici étaient installés une ferme et un moulin dits "des Brouillards". L'appellation "brouillard" provenait et provient encore des vapeurs d'eau émanant des nombreuses sources de ce petit plateau, et qui au contact de l'air frais forment un manteau de brume en ces lieux. Souvenons-nous, un peu plus haut, dans le square Suzanne Buisson, Saint-Denis vint laver sa tête coupée dans une de ces sources.
BREF : reportons-nous aux beaux mots de"Et si on se promenait..."
"En 1772, le marquis Jean-Jacques Lefranc de Pompignan racheta les ruines du moulin et son domaine environnant pour y construire une folie, blanche bâtisse au fronton triangulaire, qui prendra le nom de château des Brouillards. Le poète Gérard de Nerval (1808-1855) était tombé sous le charme de cet édifice :

nerval par Nadar"[...] admirable lieu de retraite, silencieux à ses heures [...]"écrivait-il dans L'illustration (1828) avant qu'on ne le retrouve en 1855 pendu aux barreaux d'une grille qui fermait un égout de la rue de la Vieille-Lanterne pour 'délier son âme dans la rue la plus noire qu’il pût trouver', selon la formule de Baudelaire.

 

 


Au milieu du XIXe siècle, les communs de cette folie se dégradèrent sensiblement. Le parc et les potagers furent envahis par des vagabonds et des bohémiens, se transformant peu à peu en un terrain vague qui deviendra le fameux "maquis", si cher aux Montmartrois nostalgiques. Le château quant à lui fut investi par des artistes sans-le-sou comme Poulbot, Duchamp-Villon, Van Dongen ou Steinlein." "
Et si on se promenait..."

Un peu plus tard, en 1890 et au n°6, c'est la famille Renoir qui s'y installe jusqu'en 1896.

Paris, Allée des Brouillards, Renoir (75)
Pas de plaque

Pierre-Auguste Renoir a également son atelier en ces lieux. Il y peindra, entre autres oeuvres, "Nu barbotant", "Portrait de deux fillettes", "Baigneuse assise", "Stéphane Mallarmé", "Berthe Morisot", etc. ; mais pas "Le bal du moulin de la galette" qui fut peint bien avant (1876) et dans une bicoque de la rue Cortot.
C'est également ici que naquit Jean Renoir en 1894, l'un des trois fils, qui devint plus tard le réalisateur de films mémorables, comme "La chienne"(1931), "Boudu sauvé des eaux" (1932), "Partie de campagne"(1936), "La vie est à nous"(1936), "La grande illusion"(1936), "La bête humaine"(1938), "La règle du jeu"(1939)... avant qu'il ne "doive" s'exiler pour les États-Unis sur les conseils de l'ambassadeur de France en 1940.
Ce quartier de la butte est si misérable alors qu’on le nomme le "maquis". Le château des Brouillards tombe en ruine et tout autour des cabanes de fortunes se sont montées. Le peintre Modigliani aménage dans l’une d’elles en 1906.
Ce n'est qu'en 1920 que le propriétaire du château se décidera à le restaurer.

Paris, Allée des Brouillards (75)           Paris, Allée des Brouillards, Jean-Pierre Aumont (75)

Paris, Allée des Brouillards

 

La chaleur commence à monter. C'est l'étéà Paris. Je m'en vais chercher un petit coin où se mettre à l'ombre quelques minutes.
Je sors de l'Allée des Brouillards pour arriver pile poil sur la place Dalida. Et sur la place Dalida, que trouve-t-on ? Un buste en bronze de Julio Iglésias... Mais non, pas de Julio Iglesias ! Enfin, allons ! Sinon la place Dalida s'appellerait la place Julio Iglesias. Et puis de toute façon, le chanteur espagnol n'est pas mort.
DONC sur la place Dalida, nous avons un buste en bronze de Dalida, réalisé par Aslan. L'endroit idéal pour se mettre un peu à l'ombre sous cette chaleur écrasante...

Jénorme sur la Place Dalida (75)

 C'set également l'endroit parfait pour réviser un peu mon parcours dans Montmartre avant de repartir.

 

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous continuerons d'harpenter les pavés et l'asphalte montmartrois du côté Sud-Est de la butte.

 

 

 

 

 

À la découverte de Nevers... prochainement (58)

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Bientôt prochainement à venir, nous partirons à la découverte de Nevers, préfecture de la Nièvre, en suivant le fil bleu...

 

 

Mais en attendant, pour patienter un peu, regardons quelques photos faites lors d'une petite randonnée à vélo ,non pas le long du fil bleu, mais en suivant le canal latéral à la Loire, reliant Briare à Digoin...
Bon, là, nous n'irons que Nevers à Decize.

 

BASSIN DE LA JONCTION
Nouvelle activité estivale :
le saut à l'élastique en bateau
Nevers, bassin de la Jonction, saut en bateau (58)

 

CANAL DE LA JONCTION
Franchissement d'écluse
Canal latéral à la Loire, écluse de la Jonction (58)          Canal latéral à la Loire, la Jonction (58)

CHEVENON
Texas-sur-Loire
Chevenon, Texas sur Loire (58)

 

FLEURY-SUR-LOIRE
Écluse colorée
Fleury-Sur-Loire, écluse (58)

 

FLEURY-SUR-LOIRE
Halte nautique et rosé
Fleury-Sur-Loire, halte nautique (58)

FLEURY-SUR-LOIRE
Église sur fond bleu
Fleury-Sur-Loire, église (58)


AVRIL-SUR-LOIRE
Joli petit établissement fermé
Avril-sur-Loire, ancien café (58)

 

PAUSE DÉJEUNER !
Canal latéral à la Loire, août 2015_018

 

AU PASSAGE...
Embarcation originale
Fleury-Sur-Loire, halte nautique, bateau (58)        Canal latéral à la Loire, bateau (58)

 


DECIZE
Arrivée !
Decize, le port, panorama (58)

                  Pont sur la Loire
Decize, le pont (58)

Le port                                   
Decize, le port (58)


Les gîtes

Decize, le port, gite
         Decize, le port, gite (58)

A la manière des cabanes ostréicoles d’Oléron, l’architecte Marc Perrin,
vous invite au voyage dans des « cabanes »à ossatures bois (bleu, vert, coquille d’oeufs…)
entourées de jardins d’eau traversés de passerelles qui incitent à la détente.

Decize, le port, gites          Decize, le port, gites (58)

Plus de renseignements : Port de Decize

Decize, le port, panorama

 

LA LOIRE
Decize, la Loire (58)

 

 

 

 

 

 

 

BILBAO : visite au musée Guggenheim (Espagne)

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L'été, c'est le soleil ! L'été, c'est la plage ! L'été, c'est l'Espagne ! Ouais, ok si tu veux. Mais l'été, cela peut être aussi les musées. Si, si !
Et quand le musée se trouve au soleil non loin d'une plage en Espagne, eh bien, ça sent le super banco !

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Été, plage, Espagne, musée...
Allez Hop : direction Bilbao !

Bilbao ? Qu'est-ce que quoi ?
Bilbao ? C'est un nouveau jeu mêlant bilboquet sous une cascade d'eau ? Mais non, sinon on appellerait ça le Water-bilboquet !
Bilbao ? C'est le dernier tube de Laurent Rossi qui nous a quitté cet été et dont on se souvient tous du tube "El Bilbao Bimbo" ? Mais non, sinon qui le chanterait ?!
Bilbao ? C'est le nouveau film de Sylvester Stallone dans lequel on découvre que Rocky Balboa a changé de nom et de sexe pour devenir cacheuse de boue ? Mais non, sinon on appellerait ce film "Rocco Balbiba".
Bilbao ? C'est...

OH ÇA SUFFIT !!!

Bilbao, c'est une ville ; une ville située au nord de l'Espagne sur la côte de Biscaye faisant face à l'Atlantique.
Bilbao, c'est également la dixième plus grande agglomération d'Espagne et l'un de ses principaux pôles économiques.
Bilbao, c'est aussi la ville la plus importante de la communauté autonome du Pays Basque, également appelée Bilbo.
Fondée le 15 juin 1300 (on n'a pas l'heure précise, mais il ne devait pas être loin de 14h26) par Diego Lopez V de Haro, Bilbao-Bilbo (ou l'inverse) ne compte alors que trois rues autour d'une église, entourées par une muraille et un port. La ville va ensuite grandir progressivement, profitant des privilèges accordés par les seigneurs de Biscaye.
Devenue capitale de cette même Biscaye en 1602, elle varie ses productions, passant de produits issus de l'agriculture à la production sidérurgique et métallique suite à la découverte de gisements de fer. La Révolution industrielle du XIXème siècle va permettre l'essor de l'exploitation de ces derniers. Assiégée à quatre reprises pour ces atouts, elle ne sera pourtant jamais conquise.
La ville change, s'agrandit, se diversifie, se peuple aussi. De 3000 habitants au début 1600, elle atteint une population de 115 000 âmes en 1920. Et cela ne cesse de croître !
Au début du XXème siècle, Bilbo-Bilbao est l'une des villes les plus riches d'Espagne. De grandes compagnies industrielles s'y installent, chantiers navals, hauts fourneaux,... Mais la guerre civile vient mettre un frein à cet essor fabuleux de 1936 à 1939.
La population ne cesse pourtant de s'agrandir. 1930, 157 000 habitants ; 1960 : 294 200 habitants ; 1970 : 405 600 habitants ; 1981 : 433 115 habitants.
C'est au tour de la crise industrielle des années 1980 de redonner un coup de frein au dynamisme de Bilbo-Bilbao. Ville polluée, friches industrielles, insalubrité... En 1988, l'un des emblèmes de cette époque ferme : les chantiers navals Euskalduna. Ses travailleurs résistèrent pendant des années contre la fermeture par de nombreuses manifestations et de durs affrontements avec les forces de l'ordre.
En 1989, la municipalité entreprend alors de nombreux programmes parallèles à la reconversion économique vers les activités de services et les activités industrielles à plus forte valeur ajoutée afin de restaurer du prestige à cette ville mouvante. Ceci passe aussi par un plan de revitalisation urbaine. 735 millions sont investis et le projet phare de ce plan est l'implantation du musée Guggenheim pour lequel Bilbao a postulé en 1991. En parallèle, c'est la même année que la population de Bilbao se redéplace vers les communes environnantes qui retrouvent leur indépendance après avoir été annexées pendant les années 1940 et 60.
Les façades noircies par la pollution industrielle sont rénovées. De grands programmes urbanistiques sont engagés et une politique ambitieuse d’équipement public est lancée. L'idée est de révolutionner l'architecture et la composition de la ville. Les activités portuaires et industrielles sont déplacées à dix kilomètres en aval pour libèrer les berges du centre-ville. Les plus grandes signatures de l'architecture mondiale viennent apporter leur patte pour change radicalement l'identité de Bilbo-Bilbao : l'aéroport et le pont de Santiago Calatrava, le Palacio Euskalduna construit à l'emplacement des anciens chantiers navals Euskalduna, le tramway et la tour Iberdrola.
En quelques années, Bilbao devient alors une ville touristique. Entre 1992 et 2002, le nombre de nuitées passées double, permettant de créer 6 000 places hôtelières. Cet essor s'est accompagné de solutions positives pour le cadre de vie des habitants, pour l'impact environnemental et la réappropriation de lieux urbains abandonnés.
Le musée ouvre en 1997 et la ville est déjà transformée. On parle d'"effet Guggenheim". En 25 ans, Bilbo-Bilbao a fait peau neuve.

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Après avoir traversé la partie moderne de la ville, nous atteignons l'esplanade du Musée Guggenheim. Nous aurions pu aller visiter le vieux Bilbao et d'autres quartiers, mais aujourd'hui, nous n'avons le temps que pour la visite du musée.
Sur le côté Ouest du musée, des jets d'eau nous accueillent.


Dans un premier temps, nous faisons le tour extérieur du musée.

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Conçu par l'architecte nord-américain Frank Gehry, le musée est situé dans l'ancien quartier industriel de Bilbao, sur un méandre de la ria du Nervion. Sa construction s'étendit d'octobre 1993 à octobre 1997, année où eut lieu son inauguration.
"En raison de la complexité mathématique des formes curvilignes projetées par Gehry, celui-ci décida d’utiliser un logiciel ultramoderne, CATIA, employéà l’origine dans l'industrie aérospatiale, pour représenter fidèlement son concept de la structure et en faciliter la construction. Pour le revêtement extérieur de l’édifice, l’architecte choisit le titane, après avoir écarté d’autres matières et vérifié son comportement sur des échantillons placés à l'extérieur de son propre studio. La finition des près de 33.000 fines plaques de titane aboutit à un effet rugueux et organique, auquel viennent s’ajouter les changements de couleur du matériau selon les variations atmosphériques. Les deux autres matériaux employés dans l’édifice, la pierre calcaire et le verre, s’harmonisent à la perfection, formant une création architecturale à grand impact visuel, qui s’érige aujourd’hui en véritable symbole de la ville dans le monde entier."MUSEE GUGGENHEIM BILBAO

 

Le Musée de Guggenheim, ce sont aussi des collections et expositions permanentes.

collectionneurAttention, rien à voir avec cet Italien
qui collectionne les pancartes "Do not disturb"
que l'on distribue dans les hôtels pour les poser
sur les poignées de porte des chambres.
Il en a aujourd'hui plus de 9000
provenant de plus de 190 pays !
(Site : DNB COLLECTOR)

Non, non. Il s'agit de collection d'oeuvres d'art conçue par des artistes de tout ordre, de tout pays et qui sont disposées autour du musée. Celles-ci font partie de la Collection Permanente du Musée Guggenheim de Bilbao, appartenant également à toutes les institutions Guggenheim (Solomon R. Guggenheim de New York et Peggy Guggenheim de Venise et Abu Dhabi). Chacune de ces institutions détient une collection unique et complémentaire des autres.

Pour Bilbao, citons et regardons, par exemple :

DSCN6256PUPPY, 1992 - Jeff Koons
Acier inoxydable, terreau et plantes en fleur
1 240 x 910 x 830 cm

Situéà l'entrée sud du musée, cette oeuvre de l'artiste américain a été dessinéà l'aide d'un logiciel de modelage et représente un immense chien West Highland terrier. Sculpté et couvert de fleurs fraîches de différentes couleurs irriguées par un système interne, les couleurs du chien changent.
Achetée 29 165 000 euros à l'artiste.

 

 

DSCN6262ARCOS ROJOS / ARKU GROORIAK, 2007 - Daniel Buren
Panneaux laminés compacts, aluminium, acier galvanisé, film de PVC, méthacrylate translucide, DELs et projecteurs aux halogénures métalliques
Dimensions de la structure modifiée : 57,5 x 27,85 x 2,17 m

Rendre plus visible la structure du pont de La Salve en l'adoucissant en confectionnant une pièce verticale perpendiculaire au pont, divisée en trois cercles situés àéquidistance les uns des autres. Au centre de l'édifice, un cercle par lequel passe la route entrant dans le centre ville de Bilbao/Bilba. La surface est rouge, mais les côts sont pourvus de rayures verticales permettant la nuit d'intégrer des juex de lumière grâce à un matériau transparent.

 

 

DSCN6311MAMAN, 1999 - Louise Bourgeois
Bronze, marbre et acier inoxydable
895 x 980 x 1.160 cm

Place centrale dans les années 1990 de l'oeuvre de cette artiste française aux talents multiples (plasticienne, sculptrice, surréaliste, expressionniste abstrait, post-minimaliste), l'araignée représente la mère, "parce que ma meilleure amie était ma mère, et qu'elle était aussi intelligente, patiente, propre et utile, raisonnable, indispensable qu'une araignée". Protectrice et déprédatrice, force et fragilité.
L'araignée provoque peur et panique mais sa hauteur imposante, en équilibre surprenant sur des pattes légères, transmet une vulnérabilité presque émouvante.

 

 

DSCN6303GRAND ARBRE ET L'OEIL, 2009 - Anish Kapoor
Acier inoxydable et acier au carbone
13 x 4,4 x 4,4 m

73 sphères réfléchissants disposées sur trois axes. Les surfaces des sphères réfléchissantes se reflètent et réfléchissent les unes dans les autres, créant et dissolvant en même temps la forme et l'espace. Classé parmi les sculpteurs les plus influents du monde, Anish Kapoor nous rappelle l'instabilité et le caractère éphémère de notre vision et par extension, de notre monde.

 

 

J'étais déjà venu au musée Guggenheim il y a quelques années. Anish Kapoor y avait une exposition provisoire. J'y avais vu cette intervention de prime abord étrange...

Ben oui ! Vu comme ça, on ne comprend pas très bien. Il est donc important de se référer à ce qui étéécrit à l'époque pour cette exposition.

Tirs au coin (Shooting into the Corner, 2008–09)
"Cette pièce a été montrée pour la première fois à Vienne, ville où Freud créa la psychanalyse. De façon aussi inexorable que répétitive, un canon lance toutes les 20 minutes des projectiles contre un angle de la salle. Les restes de cire qui s’accumulent sur le sol pendant toute l’exposition peuvent atteindre les trente tonnes. L’action pleine de dramatisme de Tirs au coin se déroule dans un espace à part, une sorte d’enceinte rituelle livrée à un acte de violence symbolique.

Une fois de plus, avec la main du créateur qui disparaît derrière une machine, l’artiste insiste sur sa volonté d’accorder pleine liberté au spectateur pour qu’il interprète son travail à son gré. Fidèle à la tradition duchampienne, Kapoor en effet considère que l’interprétation du spectateur est essentielle à l’oeuvre d’art."MOREEUW.COM

 

D'autres oeuvres permanentes entourent le Musée Guggenheim de Bilbao, mais il est grand temps d'entrer dans cet édifice de 24 000 m2. Sur ces 24 000 m2, 11 000 sont consacrés aux expositions. Aujourd'hui, et jusqu'au 27 septembre 2015, on peut voir les expositions de...

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Hein ? Quoi ? On ne voit pas bien ! Bon... Les expositions actuelles sont celles de Jeff Koons et Jean-Michel Basquiat.
Mais avant cela, découvrons quelques autres oeuvres en permanence dans le musée qui est déjà, à lui seul, une oeuvre d'art.

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Le vestibule :
lieu où convergent toutes les galeries.

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D'autres oeuvres de la collection permanente sont exposées au hasard des trois étages du musée.

collectionneur de view masterMais attention, rien à voir avec Mary Ann Vente qui collectionne ces petits films et diaporamas de view-Masters, là, tu sais, ces trucs là touristiques qu'on se pose sur les yeux. Elle en a plus de 40 000 en attendant.

 


Sur la terrasse extérieure, par exemple, nous retrouvons une oeuvre de Jeff Koons qui, décidément, est partout !!!

TULIPS, 1995-2004, Jeff Koons
Acier inoxydable à haute teneur en chrome avec laque de couleur translucide
203 x 460 x 520 cm
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Appartenant à la série Célébration (1994), nous avons là un bouquet de fleurs gigantesque (plus de 2 mètres de haut et 5 mètres de large) composé de ballons de couleur. Cet ensemble rappelle ces objets associés aux fêtes d'anniversaire, de vacances et autres célébrations. Comme souvent avec Koons, ces oeuvres ont une relation à l'enfance, mais on ne va pas trop chercher d'interprétations non plus. Achetée 33,6 millions.

 

Mais attends : y'a pas que lui !

INSTALLATION POUR BILBAO, 1997  - Jenny Holzer
Diodes lumineuses
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"Lorsqu'en 1982, certaines maximes de Holzer comme "ABUSE OF POWER COMES AS NO SURPRISE" (L'abus de pouvoir n'a rien de nouveau) ou "MONEY CREATES TASTE " (L'argent crée le goût) apparurent sur le néon géant couronnant l'édifice de Times Square, l'artiste entreprit de s'approprier à sa façon des dispositifs électroniques de signalisation. Avec ce mode de diffusion, elle conféra à ses inquiétants messages une nouvelle dimension d'engagement social subversif. Sa stratégie — placer des textes surprenants là où se trouve la publicité habituelle — lui permet d'accéder directement à un public plus large qui, autrement, n'aurait jamais aucun contact avec l'« art » et en même temps de creuser les formes de pouvoir et de contrôle qui passent normalement inaperçues. Ses installations des trois dernières décennies soulèvent des questions comme la viabilité de l'art public, la transformation de l'objet d'art en article commercial et de consommation, et la relation entre le personnel et le politique. (...)
L'Installation pour Bilbao de Holzer est formée de neuf colonnes à diodes luminescentes courant sur deux faces, chacune de plus de douze mètres de haut, divisant en deux l'une des hautes galeries irrégulières de l'édifice de Gehry. Les colonnes, qui vont du sol au plafond, forment une barrière imposante, mais perméable, dont la géométrie rigide contraste avec les courbes organiques de l'architecture environnante. Les aphorismes, transmis en basque, en espagnol et en anglais, sont une variation d'Arno, un texte originalement écrit pour un projet qui avait pour fin de collecter des fonds pour la recherche sur le SIDA et qui plus tard fut adapté pour une projection installée en 1996 dans un espace extérieur à Florence. Bien que le thème du SIDA amène un contexte immédiat et tragique, ces textes — comme par exemple "JE DIS TON NOM"et "JE GARDE TES VÊTEMENTS"— évoquent des thèmes universels comme l'intimité, la mort et la perte. En transportant son art de la rue aux enceintes muséales, Holzer s'adresse à une audience complètement différente des passants du commun. Néanmoins, et c'est le cas dans une grande partie de son œuvre, l'installation de Bilbao nous fait aussi réfléchir sur la frontière, fragile et tendue, qui sépare le privé du public." MUSEE GUGGENHEIM BILBAO

 

LA MATIÈRE DU TEMPS, 1994-2005  - Richard Serra
Huit sculptures, Acier patinable, Dimensions variables
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Puisqu'il est interdit de prendre une photo-panorama de cette oeuvre magistrale, en voici deux prises de l'intérieur d'une des huit structures présentes.
Le spectateur s'imisse dans l'oeuvre elle-même, composée de plusieurs grandes et épaisses plaques d'acier inoxydable que l'artiste a fait plier, courber, tourner, comprimer, disperser,... Lorsque l'on pénètre dans chacune des compositions (ligne droite ondulée, sphère déviante, large, étroit, hauts, bas, ...), une sensation étrange s'empare du spectateur-participants. Les repères à l'espace fiable sont brouillés, perturbés, déstabilisés. D'autant plus qu'aucun repère n'est possible sur ces surfaces apparemment planes et lisses, mais toujours changeantes symétriquement parlant.

 

Bon, il y a bien d'autres oeuvres permanentes exposées à l'intérieur du musée, mais il nous faut aller à présent jeter un oeil sur les expositions "provisoires".
Et commence par Jeff Koons... Oui encore et toujours !


JEFF KOONS
RÉTROSPECTIVE
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Homard (Lobster), 2003

J'ai pas jugé utile de poser une photo de sa tronche sous son nom DONC j'ai mis une des ses oeuvres photographiables lors de cette exposition.
Il s'agit d'un homard qui pourrait ressembler à l'une des ces bouées que l'on croise sur les plages. Mais il n'en est rien. "Lobster" (c'est le titre de l'oeuvre, conçue en 2003, est une sculpture en aluminium polychrome suspendue par une chaîne en acier de145 cm.
Oui parce qu'il faut le savoir : on peut photographier certaines oeuvres de l'artiste, mais suivant un angle imposé. Eeeeh, pas con le mec ! Tout ceci est étroitement surveillé par des gardiens habilité et à cran, prêts à te sauter dessus si ti ne respectes pas la distance et l'emplacement E, marqué par un petit autocollant sur le sol. Mais tu peux tout de même, vite fait bien fait, te permettre d'aller poser devant les machins...

Jénorme devant Balloon, Jeff Koons
Jénorme devant Ballon Dog Magenta

Ah ben eh oh : prendre une gueule de con devant un bordel à 58 millions de dollars, ça ne se refuse pas. Et pourquoi ça ne se refuse pas ? Je ne sais pas. En plus, ce n'est même pas ce "Ballonn Dog" qui a été adjugéà ce prix lors d'une vente aux enchères chez Christie'sà Manhattan en novembre 2013. C'est le "Balloon dog orange" ; rien à voir ! Celui ci ne coûte que 16, 343 millions d'euros.
Bon... Que dire sur Jeff Koons à part parler d'argent ? C'est l'artiste vivant le plus cher au monde. Non, ça va pas. Allez, rapide biographie pour tenter de comprendre le bonhomme, l'oeuvre et son impact sur la société actuelle.

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Michael Jackson and Bubbles, 1988                                         Popeye, 2009

Voilà !
Oui ben j'avais dit que je ne mettais que des photos. De toute façon, il y a des gens beaucoup plus compétents que moi pour parler d'art et de Jeff Koons.
La seconde exposition temporaire est consacrée à Jean-Michel Basquiat.

 

JEAN-MICHEL BASQUIAT
LE MOMENT EST VENU
jean michel Basquiat
Photo : Freshly educated Men

Interdiction de prendre des photos. L'exposition interpelle, mais ne me touche pas vraiment.
Considéré comme l'un des artistes les plus révolutionnaires des années 1980, Jean-Michel Basquiat a ouvert de nouvelles voies dans l'art contemporain, pionnier du courant "Underground". C'est le bordel, c'est du barbouillage. Je me demande même parfois si son art, c'est pas un peu du foutage de gueule. J'ai l'impression, parfois, qu'il est revenu d'une soirée bien arrosée et qu'il a pris un bout de papelard et qu'il a fait des traits dessus, et puis qu'il s'est couché dessus jusqu'au lendemain. C'est ce que je pense. Où commence l'art ? Qu'est-ce qui définit l'art ? Qu'est-ce qui fait dire aux spécialistes "Lui est un artiste" et "Lui, c'est nul, on s'en fout !" ?
Je sais pas... Bon, hein, par exemple encore, le mec qui a fait un site internet avec des citations de Nicolas Sarkozy transformées en posters pour les chiottes... Pourquoi ce ne serait pas un artiste ?

Sarkozy poster 2          Sarkozy poster 4

Sarkozy poster 5          Sarkozy poster 3
Images : Buzz Feed


Mais je ne peux m'empêcher de tenter de comprendre l'oeuvre de cet artiste artiste-peintre-graffiteur américain en allant lire par ci par là sur Internet quelques brides de sa courte vie (1960-1988) pour tenter de trouver une possible interprétationà son art.

"Jean-Michel Basquiat naît à New York à Brooklyn le 22 décembre 1960. Sa mère Matilde est new-yorkaise d'origine portoricaine, et son père Gérard est d'origine haïtienne. Jean-Michel a deux jeunes sœurs : Lisane, née en 1964, et Jeanine née en 1967. Enfant précoce, il apprend à lire et àécrire à l'âge de quatre ans et parle couramment trois langues à l'âge de huit ans. Sa mère, qui est sensible à l'art, l'emmène régulièrement au MoMA, et l'encourage à développer ses talents de dessinateur. En septembre 1968, alors âgé de sept ans, Basquiat est percuté par une voiture alors qu'il joue dans la rue avec ses amis. Il est blessé au bras et souffre de lésions internes qui nécessitent l'ablation de la rate. Pendant sa convalescence à l'hôpital, sa mère lui fait cadeau d'un livre d'anatomie intituléGray's Anatomy. Cet ouvrage influencera fortement l'artiste dans la première partie de son œuvre. (...) Ses parents se séparent la même année. Ses deux jeunes sœurs et lui partent vivre chez leur père pendant 5 ans, puis la famille déménage en 1974 à Porto Rico.
Après deux ans à San Juan, ils regagnent New York. Jean-Michel a 16 ans. Il est envoyé dans une école spécialisée dont la méthode d'enseignement s'appuie sur le précepte de l'apprentissage pratique. Il y rencontre Al Diaz, un graffeur avec qui il se liera d'une profonde amitié. En décembre 1976, il fugue dans Greenwich Village, errant une semaine autour du Washington Square Park, avant d'être arrêté et ramenéà son père.
Basquiat abandonne l'école secondaire avant la fin de ses études, quitte la maison paternelle d'où il est définitivement banni, et part s'installer avec des amis. Il subvient à ses besoins en vendant des T-shirts et des cartes postales de sa fabrication dans la rue, et en travaillant dans une boutique de vêtements.
En 1976, Jean-Michel Basquiat et ses amis Al Diaz et Shannon Dawson commencent à graffer à proximité des galeries de Manhattan des messages qu'ils signent sous le pseudonyme de SAMO, pourSame Old shit (ce qui peut se traduire par la même vieille merde).
Grace à différentes rencontres (O'Brien, Andy Wahrol, René Ricard,...) et à son talent, la galeriste Annina Nosei organise sa première exposition personnelle en 1981 à New York. Plusieurs expositions se succéderont dans plusieurs lieux. En novembre 1983, sous la direction de Bruno Bischofberger, débutent « les collaborations » qui réunissent Jean-Michel Basquiat, Andy Warhol et Francesco Clemente.

Photos :MUSEE GUGGENHEIM
© The Estate of Jean-Michel Basquia

Jean-Michel-Basquiat-NUMBER4-cropped  Jean-Michel-Basquiat-RING  Jean-Michel-Basquiat-SELF-PORTRAIT  Jean-Michel-Basquiat-IRONY-OF-A-NEGRO-POLICEMAN
Number 4, 1981          The Ring, 1981           Self portrait, 1983                   Irony of a negro policeman, 1981

L'oeuvre de Basquiat se divise en trois grandes périodes :
- Pendant la première, de 1980 à fin 1982, il fait de la peinture sur toile, représentant le plus souvent des personnages squelettiques et des visages ressemblant à des masques. Ceci montrait son obsession de la mortalité de l'Homme. Il peint aussi des éléments tirés de sa vie dans la rue : voitures, bâtiments, policiers, jeux d'enfants, graffitis...
- Une période intermédiaire de fin 1982 à 1985 présente des peintures sur panneaux de toutes matières et de toutes formes, et des tableaux individuels avec traverses intermédiaires visibles, une surface dense avec des écritures, des collages, et des représentations sans relation apparente les unes avec les autres. Ces travaux révèlent un fort intérêt pour son identité noire et hispanique, son identification avec les personnages noirs historiques ou contemporains, et les événements qui leur sont liés.
- La dernière période, débute vers 1986 et dure jusqu'à sa mort en 1988. Elle montre un nouveau genre de peinture figurative, dans un style différent avec des sources, des symboles et un contenu contrastant avec ses autres peintures.

Photos :MUSEE GUGGENHEIM
© The Estate of Jean-Michel Basquiat

el-hombre-de-napoles-560x272        Jean-Michel-Basquiat-UNTITLED-1982-Boijmans-cropped
Man from Naples,1982                                        Sans titre, 1982

Profondément affecté par la disparition d'Andy Warhol le 22 février 1987, Basquiat commence à mener une existence recluse et produit peu. En 1988, après une année et demie d'absence, Basquiat expose à nouveau. Malgré le succès de son exposition, il se rend à nouveau à Hawaï au mois de juillet, afin de se défaire de sa toxicomanie. Il rentre à New York le 2 août et déclare être guéri de son addiction . Dix jours plus tard, Jean-Michel Basquiat est retrouvé mort dans son appartement de Great Jones Street d'une overdose d'héroïne et de cocaïne.
À 27 ans, Basquiat laisse derrière lui une œuvre de plus de 800 tableaux et 1 500 dessins."  WIKIPEDIA

Après avoir passé plus de trois heures dans le musée sans avoir tout vu et être passés assez vite sur certaines pièces, nous repartons non sans aller reflâner encore un peu devant les oeuvres extérieures déjà croisées...

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PARIS MONTMARTRE, plein Ouest (75)

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C'est l'été et plutôt que de se rendre à la plage, Jénorme a décidé d'aller faire un tour à Paris, et plus précisément dans le 18ème arrondissement, et plus précisément sur la Butte Montmartre, et plus précisément quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Lors du précédent épisode montmartrois, je me suis rendu compte que je n'avais pas parlé des origines et du mot même "Montmartre" en posant cette question fatidique : qu'est-ce que ça veut dire ?
Alors, tout de suite, sans plus attendre, dès maintenant et sans faire de détour en allant de suite dans le vif du sujet afin de traiter au plus vite et sans se répandre sur d'autres faits qui ne feraient que nous amener vers des chemins détournés qui n'auraient rien à voir avec le sujet même dont nous allons parler désormais une fois que le titre aura étéécrit, c'est à dire :  MONTMARTRE ORIGINES ! Et paf !

Oui, avant d'être la célèbre butte parisien connue dans le monde entier pour ses artistes, ses moulins, ses restaurants, ses caricaturistes, ses etc, Montmartre fut longtemps un village hors de Paris. Son nom a sans doute pour origine Mons Martis (le mont de Mars), car la butte était l'emplacement d'un temple dédiéà Mars, dieu de la guerre, sous la période romaine. Un second temple, dédiéà Mercure, s'y trouvait également.
Une seconde origine étymologique possible a été soulevée : le mont du martyre, car elle fut, selon la légende, un lieu de passage important de saint Denis, premier évêque de Paris, qui aurait survécu à son exécution, comme nous avons pu le voir dans notre précédent épisode parisien, lors de notre traversée du square Suzanne Buisson. D'ailleurs, une des rues historiques menant à Montmartre s'appelle rue des Martyrs en résonance au parcours de Saint Denis qui marcha sur cette route, tenant sa tête entre les mains, avant de s'écrouler quelques kilomètres plus au nord, où fut fondée la basilique Saint Denis.
Aujourd'hui, la rue des Martyrs est reconnue pour héberger le cabaret "Chez Michou"et la salle de spectacle "Le divan du monde" (rendue célèbre par les affiches de Toulouse-Lautrec lorsque cette salle s'appelait "Le divan Japonais"). C'est dans cette même rue des Martyrs qu'habitait, au n°40, le compositeur Maurice Ravel entre  1875 à 1880 ; alors que le peintre Théodore Guéricault logeait au n°49 pendant que son atelier où il ne peignit pas le "Radeau de la méduse", se trouvait au n°23. C'est également dans cette même rue que le peintre chuta de cheval en août 1823 et se brisa le dos. Alité et paralysé, il mourra le 26 janvier 1824 de ce mal.

Mais pourquoi je parle de la rue des Martyrs alors que je n'y suis pas passé ?
Reprenons où nous en étions par rapport à notre précédent épisode titré :
"PARIS MONTMARTRE : RUE LEPIC, AVENUE JUNOT ET ALLÉE DES BROUILLARDS" !

Petit rappel des faits : après être parti de la Rue Lepic, j'ai rejoins le Moulin de la Galette, l'Avenue Junot, la Villa Léandre,... pour arriver sur la Place Dalida.

Paris, Place Dalida (75)
Statue de Dalida en contre-plongée

Ça fout les boules !!!! On dirait Dark Vador, mais sans le masque, mais avec deux grosses boules dorées sur le torse à la place ! Dalida Vador !
Lorsque j'étais passé par là il y a quelques années, les seins du buste étaient encore sombres. Va savoir qui décide un jour qu'il faut caresser telle partie d'une statue ou d'un buste pour que cela porte bonheur ou que cela provoque paix et prospérité... Cela rappelle cette statue de Juliette qui se trouve à Vérone (Italie) et dont les femmes touchent le sein droit pour s'assurer bonheur, amour éternel et fertilité.
Tiens, faisons un rapide inventaire de ces statues et autres monuments porte-bonheur si on les touche.
    - Toucher le nez de du médaillon en bronze du visage de Lincoln situé sur sa tombe à Springfield (Etats-Unis) porterait bonheur.
    - Dans le château de Blarney situéà Cork en Irlande, le fait d'embrasser la pierre de Blarney la tête en bas apporterait le don d'éloquence.
    - Sur la Grand Place de Bruxelles, frotter le bras de la statue en bronze d’Everard’t Serclaes donne le droit de faire un vœu.
    - Si tu touches les cornes du taureau de la bourse de Wall Street (New York), tu auras de la chance. Si tu touches ses testicules, tu auras de l'argent.
    - Sur la façade de l'hôtel de ville de Mons, on peut voir la statue en bronze d'un petit singe dont le haut de la tête est usé. La raison : si tu caresses sa tête avec la main gauche, ton voeu se réalisera.
    - À Istambul, en Turquie, la Colonne qui pleure est recouverte par une très vieille plaque en cuivre trouée au milieu. Si tu y mets le doigt et que celui-ci en ressort mouillé, toutes tes maladies seront guéries.
    - Au cimetière du Père Lachaise, c'est le gisant de Victor Noir qui intrigue. Pour les femmes en mal d'enfants, il leur faudrait caresser les parties intimes du gisant pour devenir fertiles.
On peut également évoquer la Chouette de Dijon (France), le pied de la statue de John Harvard à Cambridge (États-Unis), la statue du chien Hachiko à Tokyo (Japon), l'orteil de la statue de Grgur Ninski à Split (Croatie), la représentation de Saint Jean Népomucène sur le relief du Pont Charles à Pragues (République Tchèque),...

Je quitte la place Dalida pour emprunter la rue de l'Abreuvoir.

 

RUE DE L'ABREUVOIR
Paris, rue de l'Abreuvoir (75)

Qui dit "Rue de l'abreuvoir", dit "abreuvoir". Logique, normal, classique, ok ! Mais d'abreuvoir de nos jours, il n'y en a plus dans cette rue aujourd'hui. Il se trouvait au n°15 ; c'est à dire tout à fait en bas, sur la droite, à l'angle de la rue Giradon, face à la statue de la place Dalida. Il est à présent remplacé par une sorte d'immeuble avec quelques appartements de particuliers. Finis les songes de Gérard de Nerval qui écrivait alors en 1854 ces quelques mots au sujet de ce lieu de convivialité :
"Ce qui me séduisait avant tout dans ce petit espace abrité par les grands arbres du château des Brouillards, c'est d'abord ...., c'est ensuite le voisinage de l'abreuvoir qui, le soir, s'anime du spectacle des chevaux et des chiens que l'on baigne .... "

À l'origine, la rue de l'Abreuvoir se nommait "Rue qui va au but", mais là non plus aucune trace de but, ni de gardien de but, ni d'un quelconque supporter footbalistique dans les parages.
C'est également dans cette rue en pente que débute la nouvelle de Marcel Aymé, "Les Sabines"(1943), dont voici le synopsis :
"Il y avait à Montmartre, dans la rue de l'Abreuvoir, une jeune femme prénommée Sabine, qui possédait le don d'ubiquité. Elle pouvait à son gré se multiplier et se trouver en même temps, de corps et d'esprit, en autant de lieux qu'il lui plaisait souhaiter. Comme elle était mariée et qu'un don si rare n'eût pas manqué d'inquiéter son mari, elle s'était gardée de lui en faire la révélation et ne l'utilisait guère que dans son appartement, aux heures où elle y était seule."

Paris, rue de l'Abreuvoir, n°12Sur la photo ci gauche, on peut distinguer une grande maison blanche adossée à la colline où on y vient à pied, où on ne frappe pas, où ceux qui vivent là ont jeté la clé, San Francisco s'embrume, San Francisco oùêtes vous...
Portant le n°12, ce n'est pourtant pas ici qu'habite le chanteur-compositeur Maxime Le Forestier. Ben non. Cette belle et longue demeure était autrefois occupée par le peintre impressionniste Camille Pissarro (1830-1903). Il eut ici pour élèves, entre autres, Paul Cézanne, Paul Gauguin, Jean Peské et Henri-Martin Lamotte.

 

 

Paris, rue de l'Abreuvoir, LachouqueUn peu plus haut, mais pas tant que ça, apparaît une grande maison aux murs recouverts de lierre, dont l'entrée est gardée par deux aigles en plâtre. Mais qui habite ici ? Une ancienne personne de l'armée romaine ? Un Allemand ? Un ancien nazi ? Un adepte de la nature et des rapaces ? Un sculpteur ? Un collectionneur d'animaux en plâtre ?

Oh que non ! Il s'agit de l'ancienne demeure du commandant Henry Lachouque (1883-1971), historien de Napoléon et de la Grande Guerre.

Paris, rue de l'Abreuvoir, Lachouque (75)        


Sur la même façade, on découvre un cadran solaire peint en bleu, aujourd'hui recouvert par le lierre. Datant de 1924, il représente un coq accompagné d’une devise humoristique : "Quand tu sonneras je chanterai".

Je monte dans cette rue de l'Abreuvoir pour atteindre une bâtisse d'angle colorée. Là non plus, ce n'est pas la demeure de Maxime Le Forestier car la maison, bien qu'adossée à la colline, n'est pas bleue, mais rose.

Paris, rue de l'Abreuvoir, maison rose (75)

Elle est également appelée "Maison Rose de Maurice Utrillo".
"Né rue du Poteau en 1883, Maurice Utrillo est le fils de Suzanne Valadon, acrobate et modèle encouragée par Degas, Toulouse-Lautrec et Renoir à développer un puissant talent expressionniste. Après un premier internement à Sainte-Anne dès 1900, sa mère l'initie à la peinture sur le conseil des médecins. Aussi attaché au décor urbain que Valadon au portrait, Utrillo rompt avec la tradition paysagiste pour créer une poétique de la ville irisée de mélancolie : l'essentiel de son oeuvre est une description des rues de Montmartre, animée d'un soucis de perfection dans le réalisme proche des peintres naïfs."  MAIRIE DE PARIS

Maison rose, Maurice Utrillo             maison_rose_utrillo
Maison rose, par Maurice Utrillo

Aujourd'hui, la Maison Rose est devenu un bar-snack avec des prix défiants toute concurrence. Un exemple ? Fastoche ! Le jambon-beurre : 11 euros !
Prenons à gauche pour tomber dans la Rue des Saules face aux célèbres vignes de Montmartre.

 

RUE DES SAULES
Paris, Montmartre, la vigne

Des vignes en plein centre-ville ? Ben oui. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, elles ne sont là que depuis 1930. Elles ont été plantées par la Commune Libre et la République de Montmartre afin de lutter contre l'expansion immobilière. 3250 pieds de vigne pour donner chaque année un cru nommé"le Clos Montmartre", dont l'argent de la récolte (500 litres de vin récoltés et élaborés selon les méthodes traditionnelles) est reversé au profit des oeuvres sociales du XVIIIème arrondissement.

Juste en face de la vigne, côté chiffres impairs de la rue, un petit square pour se mettre à l'ombre : le square Roland Dorgelès (1885-1973).

Paris, Square Roland Dorgeles

Un tag, une plaque rappelant cetet citation de l'écrivain-journaliste, membre de l'Académie Goncourt : "Je hais la guerre, mais j'aime ceux qui l'ont faite".
Roland Dorgelès est l'auteur du roman "Les croix de bois" (1919), inspiré de son expérience de la guerre. Pour participer à celle-ci, il demanda l'appuis de Clémenceau après avoir été réformé par deux fois pour raison de santé.
Roland Dorgelès est également l'auteur de plusieurs autres romans, faisant parfois état de la vie montmartroise de l'époque :
"Chez nous, on se serait cru à la campagne. Pas d'autobus, pas de grands immeubles, pas de trottoirs encombrés. Chaque carrefour avait sa borne fontaine, chaque maison son bout de jardin […] Pas de magasins non plus : qu'en ferait-on dans un village ? Juste ce qu'il faut de boutiques pour rendre service aux ménagères : une boulangerie et un fruitier. Quand on voulait d'autres provisions, on descendait rue Lepic, où les marchandes poussaient leurs petites voitures, et l'on rentrait du marché avec des filets pleins. (...)
Seuls, les artistes étaient partout chez eux, prenant le chocolat avec les pèlerins, l'apéritif avec les arsouilles et déjeunant chez le bistrot avec les peintres en bâtiment". 
LE CHÂTEAU DES BROUILLARDS, 1973

Fait moins majeur, mais déroutant, il est également connu pour avoir monter en 1910 avec ses amis du cabaret du Lapin Agile, une énorme fumisterie où il fait passer un tableau peint par un âne, et intitulée Et le soleil s'endormit sur l'Adriatique, pour une œuvre d'un jeune surdoué nommé Joachim-Raphaël Boronali (anagramme d'Aliboron...) à l'occasion du Salon des Indépendants.

Et le soleil s'endormit sur l'AdriatiqueEt le soleil s'endormit sur l'AdriatiqueJ R BORONALI, 1910
Huile sur toile, 54 81, Espace culturel Paul Bédu, Milly-la-Forêt (France)

"Le 8 mars 1910, Roland Dorgelès emprunte Lolo, l'âne de Frédéric Gérard, dit le père Frédé, tenancier du Lapin Agile, un cabaret de Montmartre. En présence d'un huissier de justice, maître Brionne, Dorgelès fait réaliser un tableau par Lolo l'âne à la queue duquel on a attaché un pinceau.

Chaque fois que l'on donne à l'âne une carotte celui-ci remue frénétiquement la queue, appliquant ainsi de la peinture sur la toile.
Dorgelès explique sa motivation pour "montrer aux niais, aux incapables et aux vaniteux qui encombrent une grande partie du Salon des indépendants que l'œuvre d'un âne, brossée à grands coups de queue, n'est pas déplacée parmi leurs œuvres."."WIKIPEDIA

 

 
Et justement, tiens, puisque l'on parle du Lapin Agile, eh bien le voilà, juste en face du square et en bas de la vigne montmartroise.

LE LAPIN AGILE
Paris, le lapin agile

"Au rendez-vous des voleurs", puis "Le cabaret des assassins", puis "À ma campagne" sont les noms portés successivement par ce bâtiment original construit en 1795 au 22 rue des Saules. C'est à cette période et suite à la construction du mur des Fermiers généraux que le bas de Montmartre est décrété"zone de plaisirs". Prostituées et marginaux de toutes sortes s'y côtoient alors que le haut de Montmartre, jusqu'en 1914, est un village où l'air pur se diffuse sur ses moulins et ses logements à bas prix. Ce "bon vivre" attire une population artistique dense.

Paris, le lapin agile, entréeEntre 1879 et 1880, le propriétaire de l'époque confie au caricaturiste André Gill, familier des lieux, la confection d'une enseigne ; celui-ci peint un lapin vêtu d'une redingote verte et d'une écharpe rouge s'échappant de la marmite qui lui était destinée : le cabaret devient alors connu sous le nom Au Lapin à Gill, bientôt transformé en Lapin Agile.
Le lieu est racheté en 1886 par une ancienne danseuse de cancan, Adèle Decerf, surnommée la mère Adèle. Après s'être débarrassée de la clientèle douteuse, elle conçoit un café-restaurant-concert baptiséÀ ma campagne. Le chansonnier Aristide Bruant en devient un habitué et y amène le peintre Henri de Toulouse-Lautrec et l'écrivain Georges Courteline. Des concerts d'amateurs ont lieu le samedi soir et le dimanche matin. Au début des années 1900,  la mère Adèle revend le cabaret à Berthe Sébource qui s'y installe avec sa fille avant d'être rejointes par Frédéric Gérard, dit Le Père Frédé qui va faire du lieu un endroit incontournable de la bohème artistique montmartroise. Lorsqu'il emménage au Lapin Agile, il garde avec lui son singe, son chien, son corbeau, ses souris blanches, ainsi que son âne, avec lequel il vend du poisson dans les rues de Montmartre, afin de compléter ses revenus.
Il n'hésite pas à offrir des repas et des boissons dans son cabaret aux artistes désargentés, en échange d'une chanson, d'un tableau ou d'un poème. C'est ainsi que Picasso, notamment, lui céda un jour l'Arlequin au verre (1905), que le Père Frédé revendit pour quelque sous en 1912. Proposé aux enchères en 1980, l'Arlequin au verre fut revendu 40 millions de dollars.
Promis à la démolition en 1913, Aristide Bruant rachète le cabaret et confie la gérance au Père Frédé. Max Jacob, André Salmon, Paul Fort, Gaston Couté, Apollinaire, Picasso, Charles Dullin, Modigliani... sont des habitués et y côtoient des anarchistes et des criminels venus du bas-Montmartre et de la Goutte d'Or.

Paris, le lapin agile (75)                Paris, le lapin agile, entrée (75)

Cette époque insouciante s'achève le 1er août 1914, avec la proclamation de la mobilisation générale contre l'Allemagne. La plupart des habitués du Lapin Agile sont mobilisés sur le front et beaucoup n'en reviendront pas. Après La Grande Guerre, le Lapin Agile a perdu son statut de lieu de rencontre des écrivains et des artistes de l'avant-garde. Cette mouvance s'est déplacée sur Montparnasse, puis à Saint-Germain-des-Près. Quelques artistes viennent parfois faire un tour dans ce lieu historique, comme Pierre Brasseur, Georges Simenon, et quelques Américains de passage à Paris (Rudolph Valentino, Vivien Leigh et Charlie Chaplin).
Le Lapin Agile poursuit tant bien que mal ses activités pendant l'Occupation, et redevient après 1945 un lieu de rencontre et un tremplin pour les artistes : Alexandre Lagoya, Léo Ferré, Claude Nougaro.
En 1972, Paulo Gérard cède la gestion du cabaret à son beau-fils Yves Mathieu qui en est toujours le propriétaire : des "veillées" y sont encore organisées, au cours desquelles se produisent chanteurs et humoristes.

Je continue de descendre la Rue des Saules en longeant le mur du cimetière Saint-Vincent dans lequel reposent Marcel Aymé, Marcel Carné, Eugène Boudin, Roland Dorgelès, Maurice Utrillo, Harry Baur, Claude Pinoteau,...

Paris, rue des Saules, tente (75)En face, juste avant d'emprunter les premiers escaliers, à l'angle de la rue des Saules et de la rue Paul Féval, je croise une tente. Ce n'est pas la première que je vois à Paris aujourd'hui. Un peu avant, j'en avais croisée une autre dans un recoin des escaliers de la rue Juste Métivier.

 

 

 

 

 

Je traverse la large rue Caulaincourt pour prendre d'étroits escaliers raides, figures architecturales emblématique de ce versant Nord-Est de la butte Montmartre. On pense aux photos de Brassaï ou de Doisneau.
Je passe devant le n°49 où, derrière les grilles, une plaque commémorative nous rappelle qu'ici des familles juives ont été raflées par la police collaborationniste française avant d'être déportées a camps d'Auschwitz en juin 1944 dans le convoi n°76.

Paris, rue des saules, plaque (75)             Paris, rue des saules, plaque

Dans ce convoi figuraient également les grands-parents de Bernard Kouchner, le chimiste et historien Georges Wellers, le rabbin Mathieu Wolf. 1100 déportés, dont 161 enfants. Seuls 167 survivants de ce convoi, dont 100 femmes, reviendront d'Auschwitz.

Je continue de descendre la Rue des Saules qui a quitté son côté montmartrois, calme et bucolique, pour évoluer dans un univers plus urbain et bruyant. À l'angle de la rue Francoeur, je découvre un bâtiment original : le Funambule.

Paris, rue des Saules, le funambuleSalle de spectacle montmartroise, Le Funambule a ouvert en 1987. Tout petit, coincé entre deux grands immeubles, il possède une salle de cent places, un bar et un restaurant. Il propose plusieurs sortes de spectacles, essentiellement des de théâtre contemporain. On peut y voir aussi des One Man/Woman Show de jeunes artistes en devenir...
En 1999, la pièce d'Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, "Cuisine et dépendance" y avait été jouée pendant trois ans.

Paris, rue des Saules, le funambule (75)

 

OK, bon alors là, par contre, c'est chiant parce que pour revenir sur la butte Montmartre, il me faut faire demi-tour et revenir sur mes pas DONC remonter toute la rue des Saules. Escaliers, re-passage devant le cimetière, le Lapin Agile, la vigne, le square... pour atteindre la rue Cortot.

 

RUE CORTOT
Paris, musée de Montmartre (75)

Ancienne Petite Rue Saint-Jean, elle doit son nom au sculpteur Jean-Pierre Cortot (1787-1843).
Dans cette rue étroite et pavée, au n°12, on découvre le musée de Montmartre.

C'est parait-il la plus ancienne maison de la butte Montmartre. Autrefois appelée "maison du Bel Air", construite au XVIIème siècle, c'est un ensemble de batisses de pierres blanches se trouvant aujourd'hui.
Autrefois, c'était un lieu de rencontres artistiques. Auguste Renoir y loua un atelier de 1875 à 1877 pour y réaliser quelques-unes de ses oeuvres majeures, telles que Le bal du Moulin de la Galette (1876) et La Balançoire (1876). Les trois jardins entourant le musée portent d'ailleurs le nom du peintre et offrent une vue magnifique sur les vignes montmartroises.
Suzanne Valandon et son fils Maurice Utrillo ont également habité ici de 1912 à 1926. Une salle leur est d'ailleurs attribuée, l'atelier Valandon-Utrillo, recréant le lieu de travail des peintres.
D'autres artistes ont également vécu ici : les peintres fauves Émile-Othon Friesz et Raoul Dufy, Emile Bernard, Maximilien Luce, Francisque Poulbot, Charles Camoin, André Utter, ou encore par les écrivains Léon Bloy et Pierre Reverdy, ou encore André Antoine, le fondateur du théâtre libre.
Le musée de Montmartre abrite aujourd'hui quelques peintures, affiches et dessins signés Toulouse-Lautrec (Le divan japonais), Modigliani, Kupka, Steinlen (Le cabaret du chat noir), Valandon (L'autoportrait), Utrillo (La place Pigalle),... Il retrace également la vie de bohème montmatroise et possède une salle entière dédiée au french Cancan.
Le prix d'entrée n'est toutefois pas donné : 9,50 euros !

 

Dans cette rue, au n°8, ont habité le peintre Edmond Heuzé (1884-1967) et son ami David Laksine (1888-1911), peintre-sculpteur. Ne pouvant plus payer leur loyer, ils errèrent dans Paris, où Laksine se jettera par désespoir du pont des Arts dans la Seine le 2 février 1911.
"Au bout de quelques jours, la misère devient plus complète, et plus affreuse. Il partageait avec moi, ce qu'il n'avait pas. (C'est Heuzé qui parle), Nous guettâmes le moment où la concierge partirait. Elle avait un chien ; dans son écuelle il restait encore de la soupe de la veille. Nous sautâmes sur cette soupe et nous mangeâmes ce qu'il en restait." Edmond Heuzé, extrait d'Alphonse Quizet et ses amis, de Martine et Bertrand Willot.
Pendant une trentaine d'années, Edmond Heuzé vivra de plusieurs métiers très divers. Nénesse le fait entrer sous le pseudo de "Williams" comme danseur dans la troupe du Moulin Rouge avec La Goulue, ce qui lui permet de faire le tour du monde. Il devient également marchand, intermédiaire, camelot, régisseur de cirque ambulant, danseur de claquettes chez Maxim's, etc. C'est dans cette dernière profession qu'il aura l'occasion de peindre le monde du cirque à ses moments de loisirs. Il épouse Nina Bacquet, la directrice du cirque Médrano. Réformé en 1904, il s'engage comme volontaire en 1914. Conservateur de la collection d'émaux du grand-duc Nicolas Mikhaïlovitch de Russie, gardien au magasin d'habillement du 22ème régiment d'infanterie, il devient en 1918 directeur de la Galerie Sagot où il vend les toiles de ses amis Utrillo, Valandon, Rouault ainsi que ses propres toiles. C'est ainsi que les douze tableaux de sa série "Les masques" seront vendus en deux jours. Grâce à la générosité de Georges Chéron, marchand de tableaux, il peut recommencer à peindre...

Heuzé, clown         Heuzé, le clown
Peintures : Gazette-Drouot

 

Non loin de là, au-dessus du n°6 de la rue une discrète plaque nous avertit que c'est ici qu'a vécu le compositeur Erik Satie de 1890 à 1898.

Paris, Montmartre, maison Erik Satie (75)Né en 1866 à Honfleur et ami des poètes comme Mallarmé, Verlaine et  Pierre Contamine, Erik Satie loge au second étage dans une petite chambre pour laquelle il aime à dire :"Je vis dans un placard au coin de mon froid.". Il fréquente à cette époque le Cabaret du Chat Noir.
C'est également ici qu'il fait la connaissance de Suzanne Valndon, le 18 janvier 1893. Une relation amoureuse s'installe entre eux et, bien qu’il l’ait demandée en mariage après leur première nuit, celui-ci n’aura jamais lieu. Satie qui, dans sa passion pour elle, l’appelle sa Biqui, rédige des notes enflammées sur "tout son être, ses beaux yeux, ses mains douces et ses pieds minuscules" ; Il compose également à son intention ses Danses Gothiques tandis qu’elle réalise son portrait. Cinq mois plus tard, le 20 juin, leur rupture brisera le compositeur  "avec une solitude glaciale remplissant la tête de vide et le cœur de tristesse". Comme pour se punir lui-même, il compose Vexations, un thème construit à partir d’une mélodie courte, à propos de laquelle il note : "Pour se jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses". Des interprètes comme John Cage ou Thomas Bloch jouent la pièce dans son intégralité (soit 840 fois) durant presque 20 heures.
Les années suivantes, Erik Satie travaillera avec des artistes divers, comme Maurice Ravel, Albert Roussel,  Jean Cocteau, Pablo Picasso, Tristan Tzara,...
Ce n'est qu'à sa mort en juillet 1925 et en découvrant l'état de son appartement dans lequel personne ne pouvait entrer, que ses proches se rendront de la misère dans laquelle il vivait, misère qu’il surnommait "la petite fille aux grands yeux verts". Ne pouvant vivre de ses talents de musicien, il ne se plaignait toutefois pas ou très peu.

Allez musique !

 

Ouais, c'est la fête !!!! Bon... euh... Tiens, j'arrive au bout de la rue de la Déprime... de la rue Cortot pour rejoindre la rue du Mont Cenis.

 

RUE DU MONT CENIS
Paris, Montmartre, panorama nord

Partant de la célèbre Place du Tertre, la rue du Mont Cenis s'en va rejoindre le boulevard des Maréchaux. Elle s'étend ainsi sur une longueur de 1304 mètres vers le Nord de Paris.
D'ici, un panorama sur la banlieue nord parisienne se découvre jusqu'à plus de 30 km.

Paris, Montmartre, panorama nord (75)
Panorama

Nous pouvons apercevoir une sorte de soucoupe volante blanche qui n'est autre que le Stade de France, bien connue pour avoir accueilli en 1998 la finale de la Coupe du Monde. C'est le plus grand stade de France... oui... avec 81 338 places disponibles. Si, si, très précisément, je suis allé compter moi même.

Je quitte la petite esplanade pour arpenter le pavé en direction du sud de la butte.
À partir d'ici, cela devient un peu le bordel. Nous sommes au coeur de la zone touristique de Montmartre. Beaucoup de passants et de touristes. Beaucoup de boutiques de souvenirs et autres.
Je me faufile entre les photographes occasionnels voulant immortaliser je-ne-sais-quoi de ce Montmartre saturé et les caricaturistes haranguant la foule passagère pour croquer leur visage moyennant un billet.

Paris, montmartre village (75)

Je tourne à gauche pour me retrouver dans la rue du Chevalier de la Barre.

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous continuerons notre errance montmartroise en attaquant la partie sud de la butte.

 

 

 

 

 

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