On s'est souhaité la bonne année ? Je sais plus. Boh, on s'en fout.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Chaque année, sur certains réseaux sociaux que je ne nommerai pas afin de ne pas faire de pub pour Facebook, il y a cette photo légendée qui apparait pour nous rappeler, à nous humains, que nous sommes un peu cons avec le changement d'année...

Mais, en même temps (comme dirait l'autre), peut être que les occasions de faire la fête manquent. Hein ? Non, mais c'est vrai quand on y regarde bien... Noël, Jour de l'An, Epiphanie, Dry January (sans moi), carnaval, Pâques, 8 mai, Ascension, Desascension (ça se dit ?), Remontada, 14 juillet, victoire de l'équipe de France de foot en 1998, Descendada de la feriada, Pentecôte, Surcôte et j'en passe. Pas facile de garder le moral, surtout si on regarde les infos actuelles répétitives ou nauséabondes.

En voici
la version de Bolivar...

Bon  eh oh ! Arrêtons de nous plaindre ou/et de regarder les infos. Sortons un peu puisque, apparemment, il neige.
Je pars de Saint-Pée-sur-Nivelle pour rejoindre Biarritz. Une occasion spéciale en cette fin de journée de fin janvier.
La nouvelle. La nouvelle est tombée.
Il y a concert. Concert àL'Atabal. Dingue.
C'est Bertrand Belin qui y est. Si, si, si.

Route.

De lignes droites en panoramas, je m'arrête soudain sur les hauteurs de lac de Saint-Pée-sur-Nivelle qui n'est absolument pas gelé. N'en déplaise aux polémiqueurs.
Le lac passé, le lac surplombé, le lac dominé, le lac dépassé. Route sinueuse entre champs déserts et puis... Panoramas sur les monts basques enneigés en cette fin de mois de janvier 2023.

Après "On a marché sur la lune",
voici "Il a neigé sur la Rhune".

DINGUE !

5° en ressenti. 5° selon les organisateurs. 5° selon la police. Pour une fois, tout le monde est à peu près d'accord.  Sauf les belles brebis à têtes noires qui se demandent ce que je fous là alors que je devrais être à Dantxaria en train d'acheter des clops, de faire de l'essence et de me fournir en alcools moins chers...

Ne vous inquiétez pas, belles brebis à têtes noires et à cornes enroulées, je ne fais que passer... comme disait Julio Iglesias dans sa chanson "Il faut toujours un perdant". 

Et là, à ce moment précis du billet, on peut se poser la question : "Est-ce que Julio Iglesias est un crooner ?"
Ouais. PAF, comme ça, direct, un dimanche. La question.
Une question qui en appelle une autre : "Mais qu'est-ce qu'un crooner, tu vas parler oui ?"
J'en appelle au Petit Larousso... Larousse.

CROONER : Chanteur de variétés, interprétant des chansons de charme.

Ah ouais, ok, d'accord. On a bien avancé là. Je vais faire une petiote pause du coup car il y a beaucoup d'informations dans cette définition.

PAUSE MéMOIRE

Il y a 40 ans, presque jour pour jour, le 27 janvier 1983, à Nantes décédait Louis de Funès d'un arrêt cardiaque suite à une carrière courte, mais intensive et mémorable. Petit hommage.

FIN
DE LA PAUSE MéMOIRE

Bon, euh... Neige sur Rhune n'a pas de maitre, pause Crooner, Atabal, Bertrand Belin.
Oui, nous y sommes. Juste le temps de garer la voiture sur le parking hypernuit... hypercomplet, comme le concert. Trop complet. Faut se garer ailleurs et marcher un peu le long de ce trottoir dénaturé, en plein milieu d'une zone à la zone à cette heure-ci et cette nuit là. Il y a des restaurants, des maçons, des plâtriers, des magasins de meubles et de plantes exotiques, mais tout est fermé. Par contre, les parkings sont libres.
On se gare. Bravo. On marche  -non pas sur la lune-  mais sur la route. Arrivée devant l'entrée de la salle de concert. Du monde. A côté des poubelles, un homme avec un bonnet discute avec deux connaissances de la rupture avec sa femme. Je n'écoute pas. Je veux juste écraser ma cigarette dans le mégotier juste derrière les poubelles qui se trouvent derrière eux. Ils vont peut être passer une bonne soirée, malgré tout.
Nous entrons dans L'Atabal. Sur la droite, toujours une exposition dans une salle confidentielle, mais accessible à tous. Ce soir, ce sont des affiches de groupes en concert qui sont exposées.
Je vais plutôt aux toilettes. Un regard sur ce nouveau panneau posé sur la porte des toilettes de l'enceinte de spectacle.

Une bière dans un verre consigné au bar. Long bar. Très long bar. Service impeccable et rapide. Avec le sourire. Chouette. Tiens, d'où vient ce mot "Chouette" pour condenser grammatiquement le fait qu'une scène, une rencontre ou autre est agréable, sympathique ?
Petit Larousse revient, s'il te plait.

CHOUETTE : Rapace nocturne sans aigrettes, ce qui le distingue du hibou.

Super... sans plomb. Mais c'est plus l'autre définition de l'adjectif qui nous intéresse en ce cas présent.

CHOUETTE : 1. Qui est sympathique, généreux. 2. Qui est joli, élégant, digne d'admiration. 3. Qui est agréable, réussi, très bon.

Oui, OK, ça, on le sait. Mais pourquoi avoir pris ce mot "Chouette"  plutôt qu'un autre nom d'animal avec ou sans aigrettes. Je sais pas : "Vache marine", "chien", "Coléoptère", "dugong", "physalie" ou autres ?

Bon. Passons.

Première partie de Bertrand Belin : Abel Cheret, chanteur-compositeur originaire des Sables d'Olonnes. Bertrand Belin, lui, est néà Quiberon le 7 décembre 1970 ; ce qui en fait non seulement un Breton, mais -en plus- un Sagittaire. Sagittaire ascendant breton. Comme ça. C'est cadeau.

Première partie finie. C'est pas mal. Synthé, batterie synthétique. Il me semble que cela parle beaucoup de branlette, mais chacun ses inspirations.

Retour au bar. Tout va bien.
Très vite, les musiciens de Bertrand Belin se sont mis en place. Instruments et câblages prêts. Pendant le concert, à des moments quelconques, il ne cessera de les présenter avec cette dose d'humour décalé mais respectueuse qui le caractérise. "Et voici à la batterie  (j'ai pas retenu le nom), lui... lui... il ne te laissera jamais tomber ! Si tu es en train de te noyer dans un fjord en Norvège, il restera sur la falaise à te regarder jusqu'à trouver une solution. Jamais il ne te laissera tomber." De continuer avec l'homme au synthé, "Aaaah, quand ça ne marche pas, il répare. Et quand ça marche quand même, il améliore."

C'set aussi cela un concert de Bertrand Belin : des mots, des phrases, des anecdotes, des petites histoires, courtes aventures, rencontres impromptues... racontées là, entre deux morceaux, sous des lumières changeantes, pour faire une pause ou pas. "Les chiens ? Parlons des chiens. Dans mes concerts, j'ai toujours un moment pour parler des chiens.""L'actualité ? Vous avez vu ? Non mais...

Maintenant,
vous êtes au courant !

Ah oui, je n'ai pas parlé du décor. Boh, on n'est pas obligé non plus, mais il est vrai qu'entrant dans la salle, je me suis demandé pourquoi il avait étendu ses draps de lits sur la scène...

Et puis, il faut arrêter d'être sarcastique.
Ce décor rappelle la pochette de son dernier album
pour lequel il est là ce soir.

Et puis ses draps...
le décor évolue ensuite avec les chansons,
les lumières changeantes, alternantes...

« Je ne suis pas fatigué de fabriquer
des petites formes de musique ou de texte »

Pourquoi "Tambour", pourquoi "vision", pourquoi "Tambour vision" ? Pourquoi tout vouloir expliquer alors que le titre en lui même est simplement beau, poétique, inconscient, éveillant des souvenirs, des interprétations variées ?
Encore une question. Non ?
"Tambour", le tambour était l'instrument utilisé dans les villages pour annoncer les infos sur la place publique. Crieur publique. Se promener de localité en localité, de place en place, de rue en rue, impasse ? Annoncer au public-habitants des informations de façon itinérante, mais physique. Vois-tu ? PHYSIQUE."Tambour"... "Vision"... Les artistes-chanteurs-compositeurs, nouveaux colporteurs d'infos ? Sortir de la routine des infos régulières, briser les actualités en boucle, cesser de ruminer...

STOP !

Titres énigmatiques, mais poétiques d'album  -sans se plonger dans chaque titre présent. "Tambour vision", "Persona" (je pense à Bergman, mais c'est pour montrer que j'ai des références ciné), "La perdue", "Hypernuit", "Cap weller"... Boh, pis pas trop tant que ça, des fois. Un mélange de folie, de retenue, de voix suave, de surréalisme, d'in compréhension, de perte de repères, mais des changements de rythmes, d'ambiances, d'interprétations, de propos incessants et agréables dans ce monde figé et arrêté souvent sur deux, trois idées-infos-nouvelles qui tournent en boucle. Oui, un concert de Bertrand Belin, ça disperse, ça rend intelligent, ça propose, ça bouleverse, ça interroge, ça intrigue. C'est aussi, parfois, un peu long.... si, si... Oooooooooh les longues tirades de comédie.... Mais les musiciens sont là, les lumières agissent, les pas de danse avec les bras de Belin stabilisent, rassurent, envoutent. Trouver ou non une jonction, une adéquation, une plénitude entre le corps et l'esprit...

Magnifique concert. Gnifique !!!!
Un peu trop complet au  niveau du public, par contre. Pensez à réduire la jauge, L'Atabal.
Complet, c'est bien, c'est chouette, mais si on ne peut pas bouger et que l'on soit obligé de danser avec ls aisselles d'un voisin inconnu en regardant le plafond, c'est pas ça qu'on veut ! Hein ? Eh !
Quand Bertrand (ouais allez, je l'appelle Bertrand !) était passé il y a trois ans, on pouvait bouger, danser, se dandiner, aller parler avec lui sur scène...

Oui, je comprends : les factures d'électricité et d'énergie vont augmenter dès mars et on ne sait pas à quelle sauce vont mettre dévorer les salles de spectacles (entre autres). D'ailleurs, est-ce que les salles de spectacles comme L'Atalante  -petites mais costauds-  pourront continuer à organiser des concerts avec les factures d'énergie à venir ?
Question !

En attendant, de mon côté, je me pose une autre question encore.... décidément, c'est chiant tous ces questionnements pourquoi Bertrand... oui, toi Bertrand, si tu nous regardes... là, toi, qui a fait une tirade sur les chiens pendant plus de quatre minutes sur la scène de l'Atabal ce samedi... Non, c'était mérité, certes, il faut rendre aux siensiens ce qui doit revenir à César.

BREF :ce sera ma dernière question. Pourquoi, Bertrand, tu n'as pas joué"L'oiseau", ce sadi soir à L'Atabal ?

Cui, cui, cui, cui, cui ?