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NEVERS par la Ligne Bleue. Visite 6 (58)

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Dans notre précédent épisode, en m'éloignant de La Ligne Bleue, j'étais finalement parvenu à la retrouver quelques mètres plus loin pour entamer un nouveau parcours qui m'amena directement au couvent Saint Gildard ; ici même où repose, dans une chasse, le corps ciré de Sainte Bernadette, et ce depuis 1925.
Après recueillement et interrogation, je décidais de reprendre le cours de ma visite neversoise en ne m'éloignant plus jamais de la
Ligne Bleue.

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Je sors du couvent Saint Gildard. Reposé, apaisé et songeur.
C'est toujours étrange ce genre de visite à la sainte. Ce corps sans vie, à la vue du monde. Ce corps qui retrouvé intact et dans un état de conservation extraordinaire après avoir passé près de 40 ans dans un cercueil sous terre. Ces mystères qui entourent les apparitions à Lourdes. Le fait que Bernadette soit la seule à avoir vu la Vierge en présence de plus de 8000 personnes. Et Lourdes devenue cet endroit de pèlerinage incontournable pour des millions de gens depuis que ce petit bout de femme à la santé fragile a eu ses apparitions. Et les possédées de Morzine, tu y penses aux possédées de Morzine ? Tu connais cette histoire étrange qui s'est produite de 1857 à 1870. Ce phénomène collectif touchant les habitantes de Morzine qui se disaient possédées par le Diable ?
"7 ans de crise aiguë avec deux pics en 1861 et 1864 et deux cents femmes de 8 à 60 ans impliquées ! C’est la plus grosse affaire de possession, après Loudun. La cataplexie mue en transes spectaculaires. Les femmes s’arc-boutent, vocifèrent, blasphèment. Calmées, elles ne conservent ni trace, ni souvenir.", nous raconte Bernard Sache dans un livre sur ce fait divers mystérieux (La possession de Morzine, Ed. La fontaine de Siloé, 2011). Le mystère reste entier, même si l'hypothèse la plus plausible quant à ce phénomène collectif semble reposer sur une intoxication alimentaire chronique par l'ergot du seigle.
Point positif tout de même : le phénomène des Possédées est reconnu pour avoir accéléré l’aménagement de la route de Thonon, sortant ainsi la vallée de son isolement. En 1880, l’axe est achevé. Il faut désormais moins d’une journée pour rejoindre les bords du Léman.
Cette histoire rappelle également celle du pain maudit survenue en 1951, à Pont-Saint-Esprit qui fera sept morts, provoquera l'internement de cinquante personnes dans des hôpitaux psychiatriques et le recensement de deux cent cinquante personnes atteintes de symptômes plus ou moins graves ou durables.

En 2010, un journaliste américain prétend que les habitants de Pont-Saint-Esprit "auraient été volontairement intoxiqués avec du LSD (drogue synthétisée en 1943 et chimiquement proche de l'ergot) par la CIA, dans le cadre de ses opérations secrètes pour tester des méthodes de manipulation mentale." (cf : LE MONDE).
Mais il est fort à penser  -même si cela n'a jamais été prouvé et que les analyses n'aient donné aucun résultat en ce sens-  que les habitants aient bien été victimes d'une crise d'ergotisme (empoisonnement par l'ergot du seigle, sorte de champignon toxique).

 

ALLEZ,
JE RETROUVE LE FIL DE LA LIGNE BLEU !
plan Nevers Ligne Bleue b

L'idée est de rejoindre le centre-ville de Nevers, puis continuer la visite des quartiers et monuments que je n'ai pas encore vus. Pour cela, il faut traverser le parc Salengro, dont le nom n'a toujours rien à voir avec Notre Président du Groland.
Notre Président qui vient de faire passer en force une loi obligeant les Grolandais à travailler la nuit. Du coup, certains en profitent. Reportage.

Rien à voir avec Notre Président comme nous l'avons déjà dit puisque le nom de Salengro de ce parc se rapporte à celui de Roger Salengro, néà Lille après avoir été Ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Blum en 1936. Il se suicidera quelques mois plus tard.
"Le 17 novembre 1936, ne supportant plus les calomnies, le ministre de l'Intérieur, fragilisé et déprimé , décide de mettre fin à ses jours dans sa ville natale. Il organise sa mort en laissant en vue deux exemplaires de Gringoire ainsi que deux lettres testamentaires pour son frère et Léon Blum. Il meurt quelques minutes après avoir ouvert les robinets de sa gazinière, non sans avoir pris soin de calfeutrer la porte et d'enfermer son chat dans une autre pièce de la maison. Il laisse en épitaphe sur une des lettres :"S’ils n’ont pas réussi à me déshonorer, du moins porteront-ils la responsabilité de ma mort"."  WIKIPEDIA
Une fin tragique qui n'est pas sans nous rappeler celle de Pierre Bérégovoy, ancien maire de Nevers.

 

PARC MUNICIPAL ROGER SALENGRO

Je pars donc du haut du parc, au Nord-Ouest, pour prendre la direction du bas, au Sud-Est. Le parc Roger Salengro a une superficie de 77106 m et a été acquis par la ville après la Révolution. LaLigne Bleueprend toujours soin de s'écarter du stand poney.

Nevers, parc Roger Salengro, ligne bleue, poneys (58)

Durant cette traversé, je croise de-ci de-là qui de des jeux pour enfants, qui de des bancs multiples, qui de une sorte de reconstitution de piste pour auto-école (?)...

Nevers, parc Roger Salengro, sur les marcassins (58)Qui de un sanglier et
des marcassins
en authentique fonte...
Oui ben pourquoi pas
en même temps hein ?!
Une oeuvre d'Alex Garcia, 1995.

 

 

 

 

Pour ceux qui arrivent seulement et qui n'ont pas encore lu les précédents épisodes de "Nevers par la Ligne Bleue", sachez que le sanglier est un peu la mascotte de la ville. Incarnation de la force et de la volonté, on le trouve à plusieurs endroits, sous différentes formes. Pourquoi ? Eh bien...
"Selon l’histoire, Charlemagne aurait rêvé que, se trouvant seul à la chasse, il se trouve face à un sanglier furieux. Implorant Dieu, l’empereur voit apparaître un enfant qui, après lui avoir emprunté sa cape, fait reculer l’animal, le chevauche et le mène jusqu’à Charlemagne qui le tue de sa dague. Réveillé, bouleversé, Charlemagne demande l’explication de ce rêve à l’évêque de Nevers, son ami, qui lui répond que l’enfant est Saint-Cyr, patron de la cathédrale de Nevers, et la cape empruntée une image de la restitution attendue des biens confisqués de l’église. Charlemagne s’exécutera. Le « songe de Charlemagne » a fait du sanglier l’animal protecteur de Nevers."  NEVERS DÉVOILE SES SECRETS

 
Nevers, parc Roger Salengro, ours blanc (58)Qui de un ours polaire en plâtre...
C'est plus rare que les sangliers
et les marcassins dans la région,
mais bon pourquoi pas
en même temps hein ?!
Une oeuvre de Michel Hannequart, 1997.

 

 

 

kiosqueQui de un kiosque à musique où, je me souviens, avoir vu un concert de La Souris Déglinguée pour la fête de la musique de je-ne-sais-plus-quelle-année. (Photo :NCMB)

 

 

 


Bassin
Qui de un grand bassin sans eau dans lequel, enfant, je venais déposé mon petit bateau à voile pour le regarder voguer... mais à l'époque, il y avait de l'eau et pas de sculptures d'escargots.
(Photo :
Le JDC)

 

 

 

 

Restons nostalgiques ! C'est ici aussi que se tient chaque année au mois de juin la grande fête foraine de la ville. Et chaque année, lorsque j'étais Neversois, j'y allais.

Nevers, fête foraine (58)        Nevers, fête foraine

Nevers, fête foraine

Mais eh oh, ne sombrons pas dans des élans non maîtrisés de nostalgie poussive. Où qu'elle est laLigne Bleue, là, oh ?

Ah : ici !
Et puis là !

Nevers, parc Roger Salengro, ligne bleue (58)
         Nevers, parc Roger Salengro, ligne bleue
Courbe et ligne droite !

De l'art !

 

Ah, attention ici :
Nevers, parc Roger Salengro, ligne bleue
Beau contournement !

Mais c'est pas fini !

En complète communion urbaine avec la nature !

 

J'arrive en bas du parc. À ce moment précis, attention, l'heure est grave : deux choix sont possibles.
1) Soit je pars sur la gauche en direction de la rue Paul Vaillant-Couturier où se trouve la prison... Tiens, ça me rappelle cet article que j'avais trouvé dans un vieux Marianne.

Nevers, star de la guillotine (58)
Photo : Marianne

Je crois que le magazine présentait un dossier spécial Nevers et il s'était arrêté sur la venue d'Anatole Deibler dans la préfecture nivernaise le 10 juillet 1914.

Anatole_Deibler"Né le 29 novembre 1863 à Rennes, Anatole Deibler est considéré comme l'un des plus célèbres bourreaux français, pour plusieurs raisons. Il exerça à une époque où les exécutions étaient publiques et où les médias friands de sensationnalisme et s'équipant de photographes et de caméras firent de lui une sorte de célébrité. Il représentait une forme d'institution anachronique, transposant le rituel médiéval du bourreau dans un monde plus moderne ou règnent les automobiles, la technologie et les médias de masse. (...)
Dans les Annales politiques et littéraires du 12 février 1899, on lit : 'Tous les journaux s'accordèrent à rendre justice au jeune monsieur Deibler qui montra pour ses débuts à Paris un tournemain et une aisance de vieux praticien. Jeune, élégant, vêtu d'une redingote de couleur sombre, comme un témoin de duel sélect, il réalise dans la perfection le type du bourreau moderne. On peut, après cet heureux essai, lui prédire une belle carrière et un nombre respectable de représentations.'
C'est lui qui fut, entre autres, l'exécuteur de Landru le 25 février 1922. Le tueur en série s'est également distingué par ces derniers moments avant son exécution. Anatole Deibler nota sur son carnet : '6h10. Temps clair.'
Peu avant son exécution, alors qu'on propose à Landru un verre de rhum et une dernière cigarette, ce dernier décline l'offre et répond :
'Ce n'est pas bon pour la santé.'. À son avocat qui, au pied de l'échafaud, lui demande si, finalement, il avouait avoir assassiné ces femmes, Landru répondit : 'Cela, Maître, c'est mon petit bagage...'

Sur une carrière de 54 ans, Anatole Deibler participa à l'exécution de 395 personnes dont 299 en tant qu'exécuteur en chef.Il décède le 2 février 1939 à Paris des suites d'un infarctus sur le quai de la station Porte de Saint-Cloud." WIKIPEDIA

Pour l'anecdote hors 'guillotinage', il sera également un des premiers Français à obtenir son permis de conduire.


Et tout de suite,
pour nous remettre de nos émotions,
un petit court-métrage.


Bon, Marianne aurait également pu parler de pleins d'autres choses, mais cette venue du plus grand bourreau français les a interpellés.
Toujours est-il que je n'irai donc sur ma gauche car ce n'est pas du tout vers la prison que la Ligne Bleue file. C'est même carrément à l'opposé vers la...

 

PLACE CARNOT
DSCN6787

C'est LA grande place de Nevers !
Elle doit son nom à Sadi Carnot, président de la République française du 3 décembre 1887 au 25 juin 1894, jour où il fut assassiné...
décidément, c'est que de la joie les grands lieux touristiques de Nevers ?! On quitte un suicidaire pour un assassiné ?! Son assassin, un anarchiste répondant au nom de Sante Geronimo Caserio, fut guillotiné... mais pas par Anatole Deibler.

BON BREF : la place Carnot, c'est aussi des bars-restaurants avec terrasses couvertes, un magnifique immeuble dans lequel réside la Caisse d'Epargne sur lequel on peut voir quelques sculptures étonnantes d'Alexis Marquet avant d'aller au distributeur retiré de la tune (Cf : les belles photos du blog de Christian Legac). Immeuble de style néo-gothique, il a été construit entre 1913 et 1920 par l'architecte Auguste Palet.
La place Carnot, c'est aussi sa charcuterie, sa pharmacie, sa chambre du Commerce, sa maison du fumeur et ses chocolateries aux vitrines aguichantes. C'était là que se tenait le marché aux bêtes jusqu'à la fin du XVIIIème siècle.

Personnellement, je n'ai jamais trop aimé cet endroit. Trop d'espace, trop prout-prout, trop de lumière, trop de circulation, trop de bruit ! Non. Pendant mon adolescence, je préférais traîner dans les endroits plus reculés, plus discrets et sombres, comme la place Guy Coquille plutôt que sur ce genre de place m'as-tu-vu.
Alors, oui, certes, sur la photo ci-dessus, on ne voit pas grand chose de la place Carnot, mais c'est mon point de vue. Même la magnifique cathédrale Saint-Cyr-Sainte-Julitte semble devoir se faire discrète devant cette place mondaine neversoise.

Et puis c'est un bordel au niveau de La Ligne Bleue !!!!
IMG_7854

Alors certes, visuellement, c'est beau : y'a de la couleur,j des formes géométriques aléatoires qui peuvent faire penser à une composition de Mondrian ou de Malevitch.

Ce bordel de lignes est peut être la résultante du fait que la Ligne Bleue voulait passer par la rue des Ouches, mais que la Ligne Jaune l'en empêche pour lui rappeler qu'il y a d'autres priorités touristiques à Nevers.

 

RUE DES OUCHES
Nevers_Ouches_01
Photo : Wikipédia

C'est dommage car la rue des Ouches reste une rue pas banale de Nevers. Composée de pavés datant de 1400, elle se fait discrète en longeant le mur de soutainement du Palais Ducal. Cette composition architecturale provient du fait que la rue des Ouches était en fait un ancien fossé qui longeait la partie du rempart primitif de la Cité. Elle contient aujourd’hui les restes des anciennes murailles de la ville, les murs de soutènement du Château Ducal ainsi que certaines dépendances des maisons et jardins des rues parallèles. On y trouve également le PAC des Ouches, un lieu bien connu des artistes neversois. Discret, mais efficace, c'est un lieu qui propose aux jeunes de s'exprimer artistiquement grâce à la présence de professionnels compétents et par l'utilisation de matériel informatique et musical perfectionné.
"Le public fréquentant le PAC est caractérisé par une importante mixité : sociale, culturelle, générationnelle, sexuelle, priorisant les jeunes de 14 à 25 ans habitant sur le territoire de l'agglomération de Nevers, y compris des personnes handicapées mentales, divers marginaux, des jeunes relevant de mesures judiciaires...(...)
Plusieurs missions : (...) Démystifier la création artistique en amenant les jeunes participants à comprendre les processus de création artistique en associant pratique et analyse, intéresser les jeunes à participer à la vie de la cité au travers de thématiques permettant une meilleure compréhension de leur environnement, contribuer à l'apprentissage de leur citoyenneté en leur permettant de rencontrer, échanger, exprimer et partager leurs convictions avec d'autres, développer des initiatives valorisantes et lutter contre l'image négative ou violente des quartiers." PAC DES OUCHES

Et si j'étais passé par là, j'aurais peut être pris la petite rue perpendiculaire à la rue des Ouches et qui se prénomme simplement Rue du Petit Château. Et qu'est-ce qu'on y trouve dans la rue du Petit Château ? Eh bien un restaurant. Et quel restaurant ? Eh bien un restaurant qui porte le nom de "La botte de Nevers".
Une étoile sanglante entre les deux yeux ! Voilà ce qu'est la Botte de Nevers avant d'être un restaurant. Une figure d'escrime inventée par Paul Féval dans son roman "Le Bossu" en 1858.

"Elle nécessite des compétences acrobatiques et un maximum de promptitude et de dextérité. Ce qui fait dire à Jean Joseph-Renaud dans son Traité d'escrime moderne, publié en 1928 :"Malgré la vraisemblance extraordinaire que Paul Féval sut donner à la botte de Nevers, le lecteur qui a fréquenté une salle d'armes se refuse à croire que pareille estocade ait jamais pu être utilisée - et il a raison".
Un siècle et demi plus tard, le Cercle Nevers escrime (CNE) a pourtant décidé de faire de la botte secrète du chevalier Henri de Lagardère le symbole de la cité nivernaise. Sous l'impulsion des maîtres d'armes Éric Grumier, père de Gauthier Grumier, champion d'Europe et vice-champion du monde en titre à l'épée, et Alexandre Mir, la section d'escrime artistique du CNE enseignera désormais la célèbre botte à qui veut.
Pour Alexandre Mir,"La Botte de Nevers, c'est l'art et la manière d'amener l'adversaire dans une situation prévue par le donneur de Botte. Elle a la capacitéà agacer l'adversaire, à l'obliger à attaquer, pour se défendre et finir par la Botte"."TELESTAR

Oui, la Ligne Bleue aurait pu passer par là et ensuite rejoindre la Rue Saint-Martin... Mais non !
Retournons alors Place Carnot, veux-tu.

Tant bien que mal, je parviens tout de même à me frayer un chemin dans cette jungle de lignes en m'aventurant dans la rue dite Saint-Martin.

 

RUE SAINT-MARTIN
Nevers, rue Saint-Martin, commerce (58)

Bon, apparemment, pas si 100 ciels que ça puisque c'est fermé.
Alors... Je crois qu'avant, ici, il y avait le premier restaurant d'hamburger de Nevers. Mais ce n'était pas un MacDo, oh que non ! Ce n'était pas un BurgerKing, oh que non ! Ce n'était pas un Quick, oh que non !
C'était le Lucky Luke Burger ! Eh ouais ! T'en as eu un, toi, dans ta ville, un Lucky Luke Burger ? Hein ? Hein ? Hein ? Eh ben ouais ! Nous ici, à Nevers, on en a eu un... mais il n'a pas tenu longtemps. Pourtant, c'était pareil que les autres fast-food précédemment cités... mais à la sauce française.
La rue Saint-Martin est une rue de prime abord éclectique où se succèdent sans lien commerces divers, habitations particulières et monuments.

Auparavant, elle servait de lien entre la place Carnot et son marché aux bêtes, et la place Saint Sébastien et son marché aux céréales.
Je descends cette rue très passagère, tant au niveau des voitures qu'au niveau piétonnier.
Sur la droite, un panneau Bleu indique la façade de l'Hôtel de Saint-Phalle du XVIIIème siècle. Je pourrai dire tant de choses sur l'architecture de ce bâtiment avec sa composition symétrique, ses lignes sobres et rigoureuses, sa toiture à la pente peu prononcée, son unique lucarne qui témoigne d'une utilisation réduite des combles,... hein, mais bon, on s'emmerde un peu alors je continue.
Presque en face, sur la gauche, la chapelle Sainte-Marie reste discrète. Datant du XVIIème siècle, Jean-Baptiste Gresset prit ce cadre pour écrire les aventures du perroquet Ververt dont nous avons parlé lors d'un précédent épisode neversois (Nevers alors ?! visite 4). Ah, la chapelle Sainte-Marie, ancien couvent des visitandines de Nevers, septième fondation de l'ordre de la Visitation Sainte-Marie et cette façade d'un étonnant style baroque, unique en nivernais et rare en France.
Un peu plus bas encore, l'hôtel Vertpré datant du XIXème siècle, dont la façade actuelle fut réalisée en 1846 par l'architecte nivernais Villars.
Toujours un peu plus bas, en face, la Maison Fouché, Fouché dont la mission officielle dans la Nièvre (du 29 juillet au 2 novembre 1793) était "la levée de volontaires pour les armées révolutionnaires. Cependant, plusieurs décisions prises pendant son séjour devaient transformer l'apparence de la ville : descente de toutes les cloches des églises sauf une par paroisse, puis destruction de tous les signes extérieurs de la religion catholique et enfin destruction de tous les clochers des églises 'supprimées' c'est à dire désaffectées au culte."
(OFFICE DU TOURISME DE NEVERS).

Siège du comité de surveillance pendant la Révolution, un écriteau y rappelait à l'entrée de la salle des séances : "Ici on se tutoie, sinon point d'audience."

Juste en face, trois bâtiments alignés : l'hôtel de Saulieu-Saincaize (XVIIIème siècle), la maison du prieur de Saint-Martin (XVème siècle) et l'Hôtel Flamen d'Assigny (XVIIIème siècle).
L'hôtel de Saulieu-Saincaize se remarque assez bien, et pas seulement parce qu'il se trouve au-dessus d'une boutique d'opticien. Il possède également un portail d'entrée avec un fronton courbé orné du nom de l'épicier Fayot-Vernet. On peut également voir une verrière à structure métallique, symbole glorieux d'une architecture s'imprégnant des progrès techniques d'une industrie en plein essor.

Nevers, rue Saint-Martin (58)         Nevers, rue Saint-Martin, anciennes halles (58)
Maison Fouché et Hôtel Saulieu-Saincaize

J'arrive à hauteur de la Place Saint Sébastien, une belle petite place avec des pavés au sol et quelques arbres. Un fontaine originale orne le lieu. Elle est composée d'un gros bloc de marbre marron duquel jaillit une eau faisant tourner une grosse boule. Pour être plus clair et illustrer ces propos qui peuvent paraître étranges, j'aurais du prendre une photo, mais j'ai oublié.

Heureusement,
le Facebook "Tu sais que tu viens de Nevers quand"
a pris une photo.
Voilà :
place saint sébastien

La Place Saint Sébastien est l'ancienne place du Marché au blé. Eh ouais ! Que te dire de plus ?


Si je continue de descendre sans me soucier de la Ligne Bleue, j'atteins la rue de la Pelleterie ; une rue très courte, mais dans laquelle tu peux retrouver le magasin et la vitrine de Pascal Caffet, pâtissier.

RUE DE LA PELLETERIE
Nevers, rue de la Pelleterie, patissier (58)

"Pascal Caffet décroche le titre de Meilleur Ouvrier de France Pâtissier en 1989 et celui de Champion du Monde des Métiers du Dessert en 1995. Il impose son style novateur en s’intéressant très tôt au Praliné, avant tout le monde. A une époque où la mode est au chocolat noir, il va travailler jusqu’à l’excellence ce produit méconnu laissé pour compte, et lui rendre ses lettres de noblesse, avec un rêve d’enfant : « Je voulais être le meilleur de ma rue, avant d’être le meilleur de ma ville ». Après des années de recherche, il réalise des pralinés d’une finesse et d’un moelleux rares." MAISON CAFFET
Né en 1962 à Troyes, c'est en 1987 que Pascal Caffet reprend les rênes de l'entreprise familiale après le décès de son père. Propriétaire de trois boutiques dans sa ville natale (où l'une d'entre elle est appuyée par un laboratoire), on retrouve également l'enseigne à Tokyo (trois boutiques), Turin, Sens, Reims, Chalon-en-Champagne, Paris XVIème, Milan, Tours, Nancy, Strasbourg, Londres, Vitry-le-François, Voiron,...

Un peu plus loin, je me souviens qu'à l'angle des rues de la Pelleterie, de Ferdinand Gambon et de Nièvre se trouvait une poissonnerie, la poissonnerie Coquillat. Du moins, je crois. C'était un étrange lieu où, parfois, on venait s'asseoir dans une arrière salle où se trouvaient de longues tables et bancs en bois sur lesquelles nous buvions des ballons de rouge 5 étoiles pour pas cher. Je ne suis pas sûr d'ailleurs que c'était très légal tout ça, mais bon. C'est fait, c'est fait, hein !

Je fais demi-tour...
même si la Ligne Bleue me propose
de faire un tour de quartier.
plan Nevers Ligne Bleue a

Je remonte à hauteur de la Place Saint Sébastien pour m'engouffrer dans la seule rue piétonne de Nevers : la rue François Mitterrand.

 

RUE FRANÇOIS MITTERRAND
Nevers, rue François Mitterrand (58)

La Ligne Bleue est bien visible, mais prend parfois des trajectoires aléatoires, comme on peut le voir sur la photo ci-dessus ou encore le regarder sur la vidéo ci-dessous.

Avant cette rue s'appelait Rue des Marchands, puis elle est devenue rue du Commerce avant d'être depuis quelques années la rue François Mitterrand. Pourquoi Rue François Mitterrand maintenant ? Parce que c'était un bon marchand ? Ou un bon commerçant ? Ou parce que Nevers a voulu donner le nom de l'ex-Président de la République à une des rues les plus passagères de la ville ?
"Grande artère marchande de la ville, elle conserve le souvenir des métiers et des marchands du Moyen Âge. Avant la réalisation de la rue actuelle en 1876, il y avait là une succession de rues étroites et tortueuses dont les noms indiquaient les activités particulières : Tonnellerie, Coifferie, Revenderie, Coutellerie, Orfèvres, des Jaloux,... Rue des Marchands, mais aussi rue des Voyageurs, après le passage de Napoléon III à Nevers en 1862, elle est prolongée jusqu'au Quai de la Loire en 1865 lorsqu'on taille dans le bâti ancien afin de créer un grand axe nord-sud (de la Porte de Paris au pont de Loire) dans cette ville orientée Est-Ouest. Elle se nomma alors Rue Impérial, puis rue Nationale avant d'être englobée par la rue du Commerce en 1877.
Trafic voyageur et marchand encombrent la rue plus que jamais. Il faudra ouvrir la déviation dans les années 1960 pour déplacer hors de la ville le tronçon de la Nationale 7 et permettre le ré-aménagement en zone piétonne en 1981."OFFICE DU TOURISME

 
Alors, à part ça, que trouve-t-on dans cette unique rue piétonnière de Nevers ?
Tout d'abord, à l'angle des rues François Mitterrand et de la Pelleterie, nous pouvons voir un bâtiment qui était l'ancien relais de Poste, datant du XVème siècle. Cette demeure urbaine a été maintes fois transformée, mais elle présente toujours une belle façade à pans de bois.
Ensuite, je ne sais pas si tu as vu au début de la vidéo, juste derrière moi, une sorte de grande tour surmonté d'une horloge pour parler 'vulgairement' domine la rue en son centre. C'est le beffroi sous lequel se trouvait les Halles. Deux éléments dominants l'ex-quartier des marchands, datant du XVème siècle.
"Ils marquent l'organisation des marchés par les comtes de Nevers (installation des bouchers au rez-de-chaussée des halles avec le dépôt des poids et mesures de référence de la ville) et l'application de leurs droits de justice sur les habitants de la ville (salle de baillage à l'étage où le bailli rend la justice au nom du comte). Ils symbolisent également le pouvoir croissant des habitants et de leurs représentants (horloge et guet à la tour)."OFFICE DU TOURISME DE NEVERS

J'ai pas tout compris, mais d'accord. À savoir également que le beffroi abritait une cloche pesant 4 119 livres, symbole de la liberté communal.

J'avance. De mon temps... ah si, fallait que je la place cette expression, hein...
De mon temps, je me souviens d'une boutique de laine où ma mère venait acheter ses pelotes pour nous confectionner des pulls. Aujourd'hui, cette enseigne a disparu.
De mon temps, je me souciens de ce magasin de jouets où nos parents nous amenaient lorsque nous avions bien  travailléà l'école. Ce magasin s'appelait...

miky
Photo : Tu sais que tu es de Nevers quand

De mon temps, j'allais acheter mes clops et mon cigare de Nouvel An au Pacha... Ah ben, il existe toujours ! C'est bien. Au moins un magasin qui tient... même si c'est pour vendre des sucettes à cancer (dixit Gainsbourg) et autres clous de cercueils (dixit Humphrey Bogart).
Aujourd'hui, ce sont tout de même les boutiques téléphonie mobile et magasins de mode qui ont remplacé ces commerces de proximité d'antan.

Pareil pour les célèbres Dames de France et le premier escalator automatique de la Nièvre. Disparu depuis un bon bout de temps (Cf : Commerces immarcescibles)
Tout comme, au n°79, "ce magasin de nouveautés dont l'enseigne consistait en un grand tableau représentant deux dames et une petite fille faisant l'aumône à un mendiant appuyé sur deux béquilles : c'était Au Pauvre Diable." (Cf :GENNIEVRE.NET)

 

Et il ne m'en faut pas plus pour de suite
chanter du Julio Iglesias.

 

BREF : les boutiques se succèdent. À l'entrée nord (ou à la sortie nord, ça dépend d'où tu viens) se trouve une des enseigne référence de Nevers : "Au Négus". Véritable institution, "Au Négus" propose des négus. Et qu'est-ce que c'est que des négus ?

LE NÉGUS DE CHEZ
AU NÉGUS

Au négusÀ chaque fin d'année il était de tradition de créer  un nouveau bonbon auquel on donnait le nom d'un événement ou d'un fait marquant qui s'était déroulé au cours de l'année. En 1901, c'est la venue en France de Ménélik II, Roi et Négus d'Ethiopie, qui retient l'attention de Charles Grelier, confiseur à Nevers.
Il élabore en 1902 le Négus, un caramel mou au chocolat enrobé dans un sucre cuit. Un bonbon original et unique
que l'on laisse fondre dans la bouche afin que le caramel laisse échapper un fondant chocolat merveilleux.

Quatre générations se sont ainsi succédées pour tenir cette boutique jusqu'au 19 novembre 1913. Elle est aujourd'hui la propriété d'un puissant magnat du chocolat, la société Ménard. Mais cette spécialité unique et régionale est toujours fabriquée à l'ancienne, par les mêmes salariés (cf :LE JOURNAL DU CENTRE)
Photo : Bourgogne tourisme.com

 

Oui, les Négus, c'est bon,
et si le magasin se trouve en face d'une pharmacie,
c'est un pur hasard !
Nevers, rue François Mitterrand

 

 Je quitte la rue François Mitterrand pour emprunter sur quelques mètres la rue des Ardillers, dominée par la Porte de Paris.

Porte de Paris GoogleC'est une des portes des remparts de la ville. Construite entre 1742 et 1746 dans un style plus au goût de l'époque, elle remplace la porte médiévale des Ardilliers et célèbre la victoire de Louis XV à Fontenoy en 1745. Classée monument historique en 1930, un poème de Voltaire est inscrit sur sa paroi Est.
(Photo : Google maps)

 

 

 

Mais je ne passe pas sous la porte. Oh que non ! Puisque la Ligne Bleue m'amène à prendre une petite route à ma droite afin de stationner quelques minutes devant un autre édifice religieux : l'église Saint-Pierre. Difficile de prendre une photo d'ensemble car l'édifice est bien 'encastré' dans ce milieu centre urbain où l'on ne peut pas trop prendre de recul.
"L'église Saint-Pierre fut conçue par le collège des Jésuites au XVIIème siècle sur un plan en croix grecque afin de ressembler, tout en les tenant séparées, différentes catégories de fidèles : les anciens élèves invités à retrouver le cadre de leurs études, les habitants désireux d'écouter la prêche et les élèves du collège. Après l'expulsion des jésuites de France en 1762, l'église accueillait la paroisse Saint-Pierre dont l'église de la place Guy Coquille venait d'être démolie."OFFICE DU TOURISME DE NEVERS

Je ne sais pas si je veux entrer ou pas. Cela fait beaucoup de visite de monuments religieux tout cela quand même. La porte est grande ouverte... De la musique en sort... Non, allez, je continue !

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Suite et fin de notre errance neversoise en suivant la Ligne Bleue parce que c'est pas que je m'ennuis mais je commence à avoir soif !!!

 

 

 


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